Cultiver l’avenir de l’Afrique
Fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique Pourquoi se concentrer sur l’agriculture des petits exploitants et l’égalité des sexes ?
Les investissements dans la recherche qui améliorent l’agriculture à petite échelle constituent une mesure particulièrement efficace pour assurer la sécurité alimentaire des populations vulnérables – en particulier des femmes et des enfants – tout en leur fournissant un moyen de subsistance. Des études récentes estiment que plus de 475 millions d’exploitations agricoles familiales dans le monde, qui représentent 98 % de l’ensemble des fermes, produisent plus de la moitié de la nourriture mondiale. Les femmes forment la majorité des exploitants de fermes familiales. En Afrique orientale et australe, elles représentent jusqu’à 60 % de la maind’œuvre agricole.
©FRANCIS NGUMBA
L’agriculture est essentielle pour stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire en Afrique orientale et australe. Plus de 70 % de la population rurale dépend de l’agriculture pour assurer sa subsistance, et de mauvais résultats dans le secteur agricole ont freiné la croissance économique régionale. L’insécurité alimentaire est un enjeu important pour la plupart des pays de la région, puisque ceux-ci sont particulièrement vulnérables aux événements économiques et météorologiques qui ébranlent les systèmes de production et de distribution des aliments.
après récolte; le lien entre l’agriculture, la nutrition et la santé humaine; l’égalité des sexes; les changements climatiques et la gestion des eaux agricoles. Ces projets sont mis en œuvre par des équipes de recherche de l’Éthiopie, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe.
Les femmes des régions rurales ont un rôle très important à jouer dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de leur ménage et de leur collectivité, bien que leur rôle soit généralement dévalorisé et limité par leur accès restreint aux ressources, aux services et aux possibilités d’emploi. Par ailleurs, dans cette région, la population de jeunes diplômés sans emploi ou sous-employés peut contribuer à la transformation du secteur de l’agriculture au moyen de l’entrepreneuriat rentable. Puisqu’elle permet de trouver des modes d’intervention efficaces, la recherche peut améliorer considérablement cette situation d’insécurité alimentaire.
CultivAf met l’accent sur la nécessité pour les projets de recherche de produire des résultats en matière d’égalité entre les sexes en intégrant des approches transformatrices qui s’attaquent aux obstacles sociaux et sexospécifiques sousjacents. Les données probantes produites seront mises à l’échelle en vue d’un impact plus large à l’aide de modèles d’affaires novateurs qui incluent avec succès les femmes et les jeunes dans le développement technologique, les chaînes de valeur, l’entrepreneuriat et le renforcement des capacités dans le but d’accroître leur leadership stratégique et leur influence sur les systèmes agricoles et alimentaires
Ce que nous sommes
Ce que nous faisons
Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAf) est un partenariat entre le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et l’Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR) qui optimise les forces et les ressources de chaque organisation pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle globale en Afrique orientale et australe. Ce partenariat représente un investissement de 35 millions CAD (37 millions AUD) de 2013 à 2023.
Le principal objectif est d’accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique orientale et australe en finançant la recherche appliquée dans le domaine du développement agricole visant à :
Le programme CultivAf vise principalement à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique orientale et australe en finançant la recherche appliquée visant à développer et à appliquer à grande échelle des innovations durables, résilientes par rapport aux changements climatiques et adaptées aux sexospécificités pour les petits exploitants agricoles. Le portefeuille de projets de recherche de CultivAf s’articule autour de quatre thèmes de recherche : l’accroissement de la productivité et la réduction des pertes
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développer des innovations durables, résilientes par rapport aux changements climatiques et adaptées aux sexospécificités pour les petits exploitants agricoles;
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élaborer et mettre en œuvre des modèles d’affaires qui favorisent l’autonomisation des femmes et des jeunes, et permettent de faire passer à plus grande échelle des innovations procurant des avantages équitables aux consommateurs et aux petits exploitants agricoles;
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utiliser les résultats des travaux de recherche pour éclairer les politiques et les programmes en matière de sécurité alimentaire, de nutrition, de changements climatiques et de gestion de l’eau.
Portefeuille de projets de CultivAf Les projets de CultivAf ont été sélectionnés à l’issue d’un processus rigoureux, transparent et concurrentiel, et répondaient aux normes de qualité scientifique et de rigueur dans le traitement de divers aspects de la sécurité alimentaire. Financement inclusif pour le développement à plus grande échelle des technologies avancées de transformation du poisson au Malawi Au Malawi, des chercheurs mettent à l’essai des mécanismes de financement qui tiennent compte des sexospécificités afin d’étendre l’application de technologies de transformation du poisson améliorées pour améliorer la salubrité alimentaire et la sécurité économique des transformateurs de poissons artisanaux et d’autres acteurs de la chaîne de valeur du poisson. Une combinaison de stratégies novatrices de financement et de commercialisation, telles que le groupage des produits, l’amélioration de l’emballage et les liens avec les marchés formels, sont en cours d’évaluation en matière d’efficacité à atteindre divers groupes, à réduire les pertes après la pêche, à permettre l’autonomisation des femmes et à accroître la disponibilité et la consommation du poisson. Partenaires de mise en œuvre : Chancellor College, Université du Malawi, Unité de recherche sur la pêche, Ministère de l’Agriculture de l’irrigation et du Développement de l’Eau, gouvernement de la République de Malawi, le WorldFish Centre, la Banque FDH et People’s Trading Centre LTD. Financement : 522 200 CAD (553 682 AUD) Durée : 24 mois, octobre 2018 à septembre 2020 Entrepreneuriat commun aux deux sexes chez les jeunes Des modèles d’affaires novateurs sont actuellement mis à l’essai par des chercheurs au Kenya pour découvrir ce qui fonctionne dans la création d’agroindustries dirigées par des jeunes et qui sont fructueuses. Le projet évaluera la valeur de la formation, du mentorat et du capital de démarrage dans la création d’entreprises dirigées par des jeunes et explorera l’influence du sexe et d’autres facteurs sur la croissance des entreprises. La recherche permettra d’accroître les compétences et les capacités des jeunes participants à exploiter et à gérer leur propre entreprise, d’accroître la croissance des entreprises et d’offrir des possibilités d’emploi aux autres jeunes. Les données probantes éclaireront également les initiatives agro-
industrielles axées sur les jeunes qui sont actuellement favorisées dans la région. Partenaires de mise en œuvre : La United States International University-Africa, l’Organisation de recherche agricole et animalière du Kenya et le Busara Center for Behavioural Economics. Financement : 741 000 CAD (784 036 AUD) Durée : 24 mois, octobre 2018 à septembre 2020 Passage à grande échelle de l’approvisionnement des haricots précuits pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle Au Kenya et en Ouganda, des chercheurs évaluent l’efficacité des partenariats public-privé et des financements tenant compte des sexospécificités pour développer l’utilisation des haricots précuits. Dans la première phase du projet, on a constaté que le produit à base de haricots améliore la sécurité alimentaire et nutritionnelle, augmente les revenus des ménages, préserve l’environnement et réduit le temps passé par les femmes à cuisiner. Partenaires de mise en œuvre : La National Agricultural Research Organization, l’Organisation de recherche agricole et animalière du Kenya, le Centre international d’agriculture tropicale, Lasting Solutions Limited, Community Enterprises Development Organization et CARITAS. Financement : 744 000 CAD (788 872 AUD) Durée : 24 mois, décembre 2018 à novembre 2020 Utilisation d’insectes dans la nourriture de la volaille, des poissons et du porc au Kenya et en Ouganda Les chercheurs font la promotion de l’utilisation des insectes comme source rentable de protéines pour la volaille, le poisson et le porc afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les possibilités d’emploi et les revenus des petits et moyens agriculteurs et entrepreneurs. Des techniques d’élevage d’insectes pour les petites et moyennes entreprises sont actuellement testées, ainsi que des modèles de chaîne d’approvisionnement en aliments pour insectes qui tiennent compte des sexospécificités. Partenaires de mise en œuvre : Le
Centre international de physiologie et d’écologie des insectes, la United States International University-Africa, l’Organisation de recherche agricole et animalière du Kenya, le Kenya Marine and Fisheries Research Institute, et la Value Addition and Cottage Industry Development in Africa, Treasure Industries Ltd., Kenya bureau of standards et Université Makerere. Financement : 1 495 900 CAD (1 559 880 AUD) Durée : 24 mois, octobre 2018 à septembre 2020 Imagerie des satellites et des téléphones pour une assurancerécolte adaptée aux changements climatiques Au Kenya, les chercheurs s’efforcent d’améliorer les performances de l’assurance-récolte en testant l’utilisation des téléphones portables et de l’imagerie satellitaire pour protéger les agriculteurs contre les aléas climatiques et aider à surmonter les obstacles aux investissements dans les technologies de résilience. Une combinaison de donées et d’images satellitaires permettra d’évaluer les pertes agricoles, d’instaurer un climat de confiance entre les agriculteurs et les assureurs et de favoriser l’adoption de produits d’assurance. Partenaires de mise en œuvre : Agriculture and Climate Risk Enterprise Ltd, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, l’Université de Wageningen et l’Organisation de recherche agricole et animalière du Kenya. Financement : 1 695 600 CAD (1 792 260 AUD) Durée : 42 mois, avril 2019 à septembre 2022 Exploitation des nutriments alimentaires du poisson sousexploités et des produits à base de poisson Un modèle de partenariat publicprivé est actuellement testé par des chercheurs ougandais afin d’accroître a disponibilité, la qualité nutritionnelle et la consommation de petits poissons sous-utilisés et de produits à base de poisson par les groupes et populations vulnérables. La recherche permettra de réduire les carences en micronutiments chez les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de 5 ans.
Ethiopia
Uganda
Kenya
Malawi
Zambia
Mozambique
Zimbabwe
Partenaires de mise en œuvre : L’Université Makerere, le National Fisheries Resources Research Institute, NUTREAL (U) Limited et l’Université McGill. Financement : 2 660 500 CAD (2 823 190 AUD) Durée : 42 mois, avril 2019 à septembre 2022 Interventions adaptées aux changements climatiques pour les petits exploitants agricoles en Éthiopie Les chercheurs mettent au point et intensifient la disponibilité de variétés
de sorgho améliorées de courte durée, à forte teneur en biomasse et tolérantes à la sécheresse, et dotent les agriculteurs des compétences, des outils et des technologies nécessaires pour produire le surplus de sorgho d’une manière rentable qui réduit le risque de production. Le projet permettra d’accroître la productivité et la résilience face à la variabilité climatique, d’augmenter les revenus des agriculteurs, d’améliorer la stabilité de l’approvisionnement alimentaire des agriculteurs des basses terres arides et d’accroître les possibilités économiques des femmes.
Partenaires de mise en œuvre : L’Institut éthiopien de recherche agricole et l’Université du Queensland. Financement : 2 786 700 CAD (2 961 680 AUD) Durée : 42 mois, avril 2019 à septembre 2022 Mise en œuvre d’un programme durable de lutte intégrée contre les téphrites Les chercheurs mettront à l’essai et encourageront l’adoption à grande échelle de programmes éprouvés de lutte intégrée contre les téphrites dans quatre pays d’Afrique australe pour lutter contre les problèmes de téphrites propres au contexte : Malawi, Mozambique, Zambie et Zimbabwe. La recherche permettra d’améliorer la qualité et la quantité de mangues et d’augmenter les revenus des agriculteurs et des autres parties prenantes de la chaîne de valeur de la mangue. Partenaires de mise en œuvre : Le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes, le Département de la recherche et des services spécialisés, Zimbabwe, Zambia Agricultural Research Institute, Chilanga, Zambie, le Département des services de recherche agricole, Malawi et l’Université Eduardo Mondlane. Financement : 2 803 300 CAD (2 974 6600 AUD) Durée : 42 mois, avril 2019 à septembre 2022 Approches axées sur l’utilisateur au profit de systèmes d’irrigation productifs des petits exploitants agricoles au Mozambique Des études comparatives multidimensionnelles sont utilisées par les chercheurs pour évaluer dans quelle mesure les approches axées sur l’utilisateur améliorent la productivité, la rentabilité et l’équité des systèmes d’irrigation financés par le gouvernement et dirigés par les petits exploitants au Mozambique. La recherche augmentera l’utilisation des technologies de gestion des sols et de l’eau, augmentera le rendement des cultures et les prix des produits agricoles, réduira les conflits pour le partage des ressources au niveau des ménages et des communautés, et mènera à des organisations plus fortes et plus inclusives d’utilisateurs d’eau. Partenaires de mise en œuvre : L’Université Eduardo Mondlane et l’Instituto Nacional de Irrigação. Financement : 1 797 800 CAD (1 905 890 AUD) Durée : 42 mois, avril 2019 à septembre 2022
©CIAT
Cultivate Africa’s Future
Développement de solutions pratiques et durables CultivAf soutient la recherche appliquée qui renforce la capacité des parties prenantes à créer des solutions pratiques et durables qui sont économiquement viables, socialement acceptables et écologiquement durables. Les sujets de recherche comprennent les produits nutritifs à valeur ajoutée, les technologies d’entreposage après récolte, l’assurancerécolte, l’irrigation et l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Les chercheurs mobilisent le secteur privé, les jeunes et les femmes chefs d’entreprise ainsi que les décideurs politiques au moyen de modèles d’affaires qui permettront d’appliquer ces innovations à grande échelle.
Innovations to enhance women’s productivity, nutrition and income Le programme CultivAf finance la recherche visant à répondre aux besoins des hommes, des femmes et des jeunes, et peut transformer les relations inéquitables entre les sexes. La recherche se concentre sur les entreprises qui sont importantes pour les femmes : pêche, production avicole et porcine, haricots, sorgho et eau pour la production. Les activités de recherche sont fondées sur une solide analyse sociale et sexospécifique. Elles abordent les inégalités relatives aux normes sociales sous-jacentes et à la capacité des hommes et des femmes à gérer des ressources, à y accéder et à prendre des décisions. Les technologies et les produits mis à l’essai, notamment les haricots précuits et les séchoirs solaires, pourraient accroître les revenus des femmes et réduire la charge de travail et les corvées liées à la production et à la transformation alimentaires.
Mobilisation des jeunes dans l’entrepreneuriat Le secteur agricole a le potentiel de créer des emplois pour les jeunes des milieux ruraux et urbains. Il pourrait également tirer parti de l’esprit d’initiative, du savoir-faire technologique et des compétences organisationnelles des jeunes. Les projets de CultivAf mobilisent activement les jeunes, en renforçant leurs capacités et leur esprit d’entreprise afin qu’ils puissent mettre en œuvre de nouveaux modèles d’affaires innovants à grande échelle.
Mobilisation du secteur privé Les chercheurs soutenus par CultivAf s’impliquent avec le secteur privé, les ONG et les organisations de la société civile dès le début de la conception de la recherche pour favoriser des partenariats innovants qui fournissent des informations sur les marchés et le développement de produits, les mécanismes de vulgarisation et les voies d’engagement politique. Les équipes de recherche élaborent et mettent à l’essai de nouveaux modèles d’affaires novateurs afin d’appliquer les résultats de la recherche à grande échelle. Pour en savoir plus, consultez le https://www.idrc.ca/fr Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAf) soutient la recherche visant à atteindre la sécurité alimentaire à long terme en Afrique de l’Est et en Afrique australe.