Cartographie de l’intersection

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Cartographie de l’intersection entre l’émancipation économique des femmes, le travail de soins et l’énergie propre

01 Remerciements 02 Introduction 03 Cadre conceptuel 05 Recherche et données probantes liant
le travail
propre 05 Accès aux énergies propres et AEF 05 Utilisation du temps 06 Éducation 08 Emploi 09 Entrepreneuriat 10 Suivi du rôle des femmes dans les énergies propres 10 Le rôle des femmes en tant que consommatrices 12 Le rôle des femmes en tant que productrices 13 Rôle des femmes dans les processus décisionnels 13 Obstacles
14 Obstacles
14 Obstacles
16 Politiques
17 Les
21 Le
24 Décortiquer
25 Conclusion 25 Domaines
27 Liste
Table des matières
l’AEF,
de soins et l’énergie
à l’emploi et à l’esprit d’entreprise des femmes dans le domaine de l’énergie propre
relatifs au genre
liés aux soins
et solutions pour mettre les femmes sur un pied d’égalité avec les hommes
répercussions des technologies de l’énergie propre sur le travail de soins
rôle des femmes en tant qu’agentes de changement dans la transition vers une énergie propre
le rôle des normes sociales
de travail et de recherche futurs
de références

Remerciements

L’auteure tient à remercier chaleureusement les membres de l’équipe Économies durables et inclusives du CRDI pour leurs conseils et leur révision, en particulier Carolina Robino, Flaubert Mbiekop, Martha Melesse, Walter Ubal et Bhim Adhikari. Elle souhaite également remercier Marcela Jaime Torres (Universidad de Concepción) pour ses généreux commentaires et contributions à ce document.

Ce travail a été commandé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), Ottawa, Canada. Les opinions exprimées ne représentent pas nécessairement celles du CRDI ou de son Conseil des gouverneurs.

Photo de couverture: “Bringing clean energy to rural India” par DFID - UK Department for International Development est sous licence de CC BY-NC-ND 2.0.

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Introduction

Les pays du monde entier sont en train de passer à des systèmes d’énergie propre dérivés d’énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique et géothermique, afin de lutter contre les changements climatiques et de respecter les engagements liés à l’énergie pris dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris sur le climat . Plus de 770 millions de personnes, la plupart dans les zones rurales des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PFR-PRI), ont un accès limité ou nul à l’électricité, et 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des combustibles propres pour cuisiner, s’éclairer et se chauffer (Agence internationale de l’énergie [AIE], 2021). Les femmes portent le plus lourd fardeau de cette pauvreté énergétique en raison des normes sociales existantes.

En tant que principales prestataires de soins à domicile, les femmes sont souvent chargées de s’occuper des enfants, des personnes âgées et des personnes malades ou handicapées, ainsi que des tâches domestiques comme la cuisine, le nettoyage, la production d’aliments et la collecte d’eau et de combustible, qui consomment toutes beaucoup d’énergie.

Le manque d’accès à une énergie propre abordable et fiable fait peser une charge accrue sur le temps des femmes, ce qui limite leurs possibilités d’éducation, de travail rémunéré et d’entrepreneuriat. Dans l’ensemble, ces facteurs nuisent à l’autonomisation économique des femmes (AEF) et à l’égalité des genres, ce qui empêche davantage l’adoption de ressources énergétiques propres (Pachauri et Rao, 2013; Fingleton-Smith, 2018).

Ce document explore l’intersection entre l’AEF, le travail de soins et l’énergie propre, avec un accent particulier sur les PFR-PRI. Il commence par fournir un cadre conceptuel qui illustre que les initiatives portant sur l’AEF, le travail de soins et l’énergie propre se renforcent mutuellement, voire qu’elles sont mutuellement dépendantes, constituant ainsi un cercle vertueux. Il passe ensuite en revue les recherches et les données probantes disponibles qui relient ces questions, avant d’analyser le rôle des normes sociales dans la détermination de la capacité des femmes à façonner la transition vers une énergie propre et à en tirer profit. Il conclut en cernant les domaines de travail et de recherche futurs pour les parties prenantes intéressées par la promotion d’un « triple gain » : l’amélioration de l’accès à l’énergie propre, le renforcement de l’AEF et la réduction et la redistribution de la responsabilité lourde et inégale des femmes dans les tâches de soins.

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Cadre conceptuel

Le cadre conceptuel utilisé dans ce document s’appuie sur les recherches et les données probantes existantes qui relient différents aspects de l’AEF, du travail de soins et de l’énergie propre. La plupart des publications disponibles se sont concentrées sur un sous-ensemble de ces questions, plutôt que de les examiner collectivement. Par exemple :

Travail de soins AEF

Il est bien établi que les inégalités entre les genres dans les ménages et sur le marché du travail sont inextricablement liées au travail de soins, et les initiatives visant à remédier à ce dernier sont un moteur essentiel de l’AEF (Ferrant, 2014; Addati et coll., 2018; Clark et coll., 2019; OCDE, 2019).

AEF énergie propre

Un nombre croissant de travaux explore la relation entre l’AEF et l’accès à l’énergie propre, y compris ses répercussions pour l’emploi du temps des femmes, l’éducation, l’emploi et l’entrepreneuriat dans les PFR-PRI (O’Dell et coll., 2015; Nelson et Kuriakose, 2017). Il est prouvé que cette relation est bidirectionnelle, l’AEF influençant la sensibilisation, l’utilisation et les préférences des femmes en matière d’énergie propre, tout comme l’accès à l’énergie propre favorise l’AEF (Kumar, 2022; Torres, 2022).

Énergie propre travail de soins

Bien que moins répandue, une certaine littérature scientifique démontre que l’accès aux ressources énergétiques propres et aux technologies peut contribuer à modifier l’emploi du temps des femmes, à réduire le caractère pénible des tâches ménagères et même à soutenir la redistribution du travail de soins aux hommes lorsqu’elle est couplée à des interventions portant sur les normes sociales (Standal et Winther, 2016; Rost et Koissy-Kpein, 2018; ENERGIA, 2020). De même, il a été démontré que la réduction et la redistribution du travail de soins améliorent la participation des femmes aux entreprises, initiatives et investissements dans le domaine des énergies propres (Khamati-Njenga, 2001; Sustainable Energy for All [SEforALL], 2018).

Notre cadre conceptuel rassemble les travaux à l’intersection de ces questions afin de les examiner de manière holistique. Cette démarche illustre un « cercle vertueux », dans lequel les initiatives portant sur l’éducation et la formation tout au long de la vie, le travail social et l’énergie propre se renforcent mutuellement et sont même mutuellement dépendantes (figure 1). Dans les sections ci-dessous, les données probantes de ce cercle vertueux sont documentées et analysées, ainsi que le rôle de médiateur joué par les normes sociales.

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Figure 1 : Cadre conceptuel : Cercle vertueux de l’AEF, de travail de soins et de l’énergie propre

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L’autonomisation économique des femmes est améliorée
Le travail de soins est réduit et redistribué L’accès aux énergies propres est amélioré

Recherche et données probantes liant l’AEF, le travail de soins et l’énergie propre

Sur la base de l’analyse de plus de quatre-vingts sources universitaires et professionnelles publiées depuis 2000, l’une des principales conclusions de cette étude est que la recherche empirique à l’intersection de l’AEF, du travail de soins et de l’énergie propre est limitée (comme indiqué ci-dessus). Parmi les recherches et les données disponibles, la plupart proviennent de praticiennes et de praticiens comme les organisations non gouvernementales (ONG), les agences internationales et les instituts de recherche, et les publications universitaires consacrées à l’exploration de cette intersection sont moins nombreuses. La littérature scientifique existante est synthétisée ci-dessous, y compris celle qui examine : la relation entre l’accès à l’énergie propre et l’AEF; les rôles des femmes en tant que consommatrices, productrices et décideuses d’énergie propre; les obstacles à l’emploi et à l’entrepreneuriat des femmes dans le domaine de l’énergie propre (y compris les obstacles relatifs aux soins); les politiques et les solutions pour aider à égaliser les chances des femmes; les répercussions des technologies d’énergie propre sur le travail de soins; et le rôle des femmes en tant qu’agentes de changement dans la transition vers l’énergie propre.

Accès aux énergies propres et AEF

Il existe désormais un grand nombre d’ouvrages documentant les répercussions de l’accès aux sources d’énergie

traditionnelles sur l’AEF, et cette littérature scientifique a été résumée ailleurs (p. ex. Rewald, 2017; ENERGIA, 2019). Bien que la littérature scientifique sur l’accès à l’énergie propre et l’AEF soit comparativement limitée, elle prend de l’ampleur, y compris certaines recherches qui documentent ses répercussions sur l’emploi du temps des femmes, l’éducation, l’emploi et l’entrepreneuriat dans les PFR-PRI.

Utilisation du temps

L’amélioration de l’accès à une énergie propre, abordable et fiable, permet aux femmes de disposer de davantage de temps pour les loisirs, l’éducation et les activités économiques.

L’introduction d’appareils à haut rendement énergétique comme les machines à coudre électriques, les bouilloires, les broyeurs, les moulins, les mixeurs et les cuisinières propres peut réduire considérablement la charge et le caractère pénible des tâches domestiques comme la cuisine, le nettoyage, la couture et la transformation des aliments (BIRD, 2017; ENERGIA, 2020). Actuellement, les femmes des PFR-PRI passent en moyenne quatre heures par jour à cuisiner avec des cuisinières inefficaces (ONU Femmes, 2018). Si les avantages de l’accès à une technologie de cuisson propre sont très

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hétérogènes, une étude menée en Asie du Sud a révélé que l’accès à des cuisinières propres pouvait réduire le temps passé par les femmes à cuisiner d’une heure et dix minutes chaque jour (Practical Action, 2015). Au Nigeria, une enquête sur l’emploi du temps a révélé qu’il fallait aux femmes deux à trois heures par jour pour préparer les grains à piler, et deux heures par jour pour râper une bassine de manioc à la main – des tâches qu’un broyeur pourrait effectuer en une minute seulement (Kes et Swaminathan, 2006).

L’accès à une énergie propre peut également réduire ou éliminer la nécessité pour les femmes de passer du temps à recueillir les ressources du foyer comme l’eau et le combustible. Il faut en moyenne 1,4 heure chaque jour aux femmes des PFR-PRI pour recueillir du combustible (c’est-à-dire du bois, des déchets de récolte, du charbon, du charbon ou des excréments) pour cuisiner, s’éclairer et se chauffer (ONU Femmes, 2018). Les chiffres sont particulièrement élevés dans une grande partie de l’Asie du Sud et de l’Afrique. Par exemple, en Inde, au Bangladesh et au Népal, les femmes passent plus de 2,5 heures par jour à recueillir du combustible (Bloomfield, 2014). En Sierra Leone, au Niger, au Cameroun et au Sénégal, ce chiffre atteint plus de trois heures chaque jour (AIE, 2017). De plus, les charges que les femmes transportent sont extrêmement exigeantes physiquement; en Afrique, les femmes transportent des charges de combustible qui pèsent de 25 à 50 kg (PNUE, 2017). L’AIE (2017) estime que la mise en place de solutions de cuisson propres pour toutes et tous permettrait aux femmes qui y ont accès d’économiser environ une heure par jour de travail pénible pour recueillir et transporter le combustible. Sur une année, cela permettrait d’économiser plus de 100 milliards d’heures dans le monde.

Il existe une série d’autres avantages liés à l’accès à l’énergie propre et à l’utilisation du temps par les femmes. Par exemple, la nécessité de recueillir du combustible, de l’eau et d’autres ressources domestiques peut exposer les femmes à des blessures, à des attaques d’animaux sauvages, voire à des violences sexuelles et sexospécifiques (VSS) dans des contextes de pénurie de ressources où elles doivent se rendre dans des zones éloignées ou isolées (ONUDI et ONU Femmes, 2013; Njenga et coll., 2021). Dans les contextes humanitaires en particulier, les tâches de collecte de ressources peuvent exposer les femmes au risque de harcèlement ou d’agression sexuelle (HCNUR, 2016; OCDE, 2021). Une étude menée au Tchad a révélé que 42 % des 673 ménages de réfugiés interrogés ont signalé des incidents de VSS pendant la collecte de bois de chauffage sur une période de six mois (Global Alliance for Clean Cookstoves, 2016). Les femmes sont également davantage exposées aux risques sanitaires liés à l’utilisation de la biomasse, du charbon de bois, du kérosène et d’autres sources de combustibles traditionnels en raison de leurs responsabilités en matière de soins ménagers. Près de quatre millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air domestique causée par l’utilisation de combustibles traditionnels (ONU Femmes, 2021).

Éducation

Le temps que les femmes passent à gérer et à recueillir les ressources énergétiques du foyer est du temps qu’elles ne peuvent pas consacrer à l’investissement dans leur éducation et leurs compétences professionnelles, qui sont des facteurs clés pour l’AEF. Pour les filles, qui sont souvent

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chargées d’aider aux tâches domestiques, l’accès à l’énergie propre est associé à une amélioration de la scolarisation et des résultats scolaires (Modi et coll., 2005, p. 24; Lambrou et Piana, 2006). Par exemple, en Inde, des recherches ont montré que l’électrification des ménages ruraux avait des répercussions positives sur la scolarisation des filles en raison de la possibilité de réaffecter les tâches domestiques le soir (van de Walle et coll., 2013). Des résultats semblables ont été observés au Brésil, où les filles des zones rurales ayant accès à l’électricité avaient 59 % plus de chances de terminer leurs études primaires à 18 ans que celles qui n’y avaient pas accès (O’Dell et coll., 2015). À Zanzibar, l’installation de pompes à eau électrifiées dans plusieurs villages a électrifiées dans plusieurs villages a entraîné une amélioration importante de

la fréquentation scolaire des filles, car elles ont été libérées de la corvée d’eau. Les parents ont donc commencé à envoyer leurs filles à l’école au même titre que leurs fils (Winther, 2008). Il existe également des données probantes montrant que l’introduction de lampes solaires peut augmenter le temps d’étude des filles la nuit (Gray et coll., 2016; Sharma et Choudhary, 2019), mais ces données probantes sont parfois contradictoires et les avantages potentiels semblent être particuliers au contexte (Stojanovski et coll., 2021). L’accès à l’éducation entraîne en outre des changements en matière de connaissances, de confiance en soi, d’attitudes et de comportements, et constitue un moteur essentiel de l’évolution des normes sociales ou de normes devenant moins strictes (Marcus, 2018, p. 11).

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“Enlightening study in rural Orissa” par DFID - UK Department for International Development est sous licence de CC BY-NC-ND 2.0.

Emploi

La transition mondiale vers les énergies propres a le potentiel de devenir une source majeure d’emplois pour les femmes. Bien que les femmes soient actuellement non représentées dans le secteur de l’énergie propre (comme indiqué cidessous), cela change lentement, et le nombre d’emplois dans les secteurs de l’énergie solaire, hydroélectrique et éolienne augmente rapidement, avec le potentiel d’atteindre 15 à 24 millions d’emplois d’ici 2030 (Pearl-Martinez, 2020, p. 12-13). Comme le font remarquer Nelson et Kuriakose (2017) :

Dans de nombreuses régions, les femmes trouvent du travail dans la construction, l’exploitation ou la maintenance de grands services publics d’énergie renouvelable, dans la production, la transmission ou la distribution d’énergie. Les femmes peuvent également trouver un emploi formel ou informel (intermittent ou contractuel) le long de la chaîne de valeur de l’énergie (p. ex. installation, facturation, relevé des compteurs et collecte)… [ainsi que] l’emploi indirect dans les industries connexes et celles qui fournissent des services au secteur de l’énergie, comme la construction d’infrastructures d’énergie renouvelable à grande échelle, et les services tels que les restaurants, la restauration pour les travailleuses et travailleurs, les services de santé et sociaux, et le logement temporaire. (p. 2-3)

Les gains d’emplois dans les énergies renouvelables devraient dépasser les pertes d’emplois dans les combustibles traditionnels au cours des prochaines

décennies (IRENA et OIT, 2021, p. 88). Toutefois, la création de nouveaux emplois dans le secteur des énergies renouvelables ne se fera pas nécessairement dans la même période, au même endroit (communauté, pays ou région) ou dans le même secteur de l’économie que celui où les pertes se sont produites, et des lacunes en matière de compétences apparaîtront. En outre, la plupart des emplois dans le domaine des énergies renouvelables devraient se trouver dans les secteurs de la fabrication, de la construction et de l’ingénierie, où les femmes sont nettement sous-représentées (Mortenson et Boyland, 2019, p. 1). Des politiques et des initiatives ciblées seront nécessaires afin de remédier à ces déséquilibres et favoriser l’accès des femmes à la formation et aux possibilités d’emploi dans le cadre de la transition vers une énergie propre.

En dehors du secteur des énergies propres, les occasions d’emploi des femmes peuvent être améliorées par l’accès à l’électricité, qui réduit le temps et le caractère pénible des tâches domestiques, les libérant ainsi pour d’autres travaux productifs. Les recherches réalisées dans le cadre de plusieurs études ont montré que l’accès à l’électricité a des répercussions encore plus importantes sur l’emploi des femmes que sur celui des hommes (Glinski et coll., 2017, p. 13). Au Brésil, les chercheures et chercheurs ont constaté que l’accès accru à l’électricité améliorait les possibilités d’emploi pour les hommes et les femmes, mais que les femmes en bénéficiaient le plus, car l’utilisation d’appareils électriques libérait du temps consacré aux tâches ménagères (O’Dell et coll., 2015). De même, au Nicaragua, on a constaté que l’accès à l’électricité augmentait la probabilité que les femmes de milieux ruraux travaillent en dehors du foyer d’environ 23 %, sans augmentation importante pour les hommes (Grogan et Sadanand, 2013). En Afrique du Sud, la

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fourniture d’électricité aux communautés rurales a été associée à une augmentation de l’emploi chez les femmes de 9 %, mais seulement de 3,5 % chez les hommes (Dinkelman, 2011). Bien que les résultats tendent à concorder avec le fait que l’emploi pour les femmes augmente avec l’électrification par rapport à celui des hommes, les femmes continuent à effectuer la plupart des travaux non rémunérés de soins ménagers (Pueyo et Maestre, 2019). Des données probantes non concluantes sont également trouvées pour l’amélioration de la qualité de l’emploi et des revenus des femmes grâce à l’électrification (Dinkelman, 2011; van de Walle et coll., 2013; Dasso et Fernandez, 2015; Akpandjar et Kitchens, 2017).

Entrepreneuriat

Par rapport aux sources d’énergie traditionnelles, la nature distribuée des systèmes d’énergie renouvelable à petite échelle et hors réseau offre d’énormes possibilités pour l’entrepreneuriat des femmes, en particulier dans les zones rurales. Dans de nombreuses communautés rurales, l’électrification du réseau ne s’étend qu’aux espaces généralement utilisés par les hommes (tels que les cours et les zones agricoles), ce qui signifie que les femmes ne bénéficient pas nécessairement d’un accès ou d’avantages égaux (Dutta, 2003). En ayant accès à une source fiable d’énergie renouvelable à domicile, « les femmes peuvent donner de l’ampleur ou renforcer la production agricole ou les entreprises informelles à domicile, qui peuvent généralement concerner la production, la transformationet la restauration de produits alimentaires, ou la couture et la réparation de vêtements » (Nelson et Kuriakose, 2017, p. 3). En Inde, on a constaté que l’accès à des cuisinières à haut rendement énergétique et à des lanternes solaires augmentait les

possibilités de générer des revenus pour les femmes dans des domaines tels que la couture, le soutien scolaire, la restauration et le travail à la pièce à domicile (Baruah, 2015). En Zambie, les premières recherches menées auprès d’agricultrices ont montré que la fourniture d’incubateurs d’œufs solaires permettait aux participantes d’augmenter leur taux d’éclosion, d’élever plus de poulets, de diversifier leurs revenus et d’améliorer leurs moyens de subsistance en général (Fund for Innovation and Transformation, 2022). En outre, une recherche liée à la programmation de Solar Sister en Tanzanie a révélé que 100 % des femmes entrepreneures solaires ont signalé une augmentation du contrôle sur les décisions financières du ménage et l’éducation des enfants, et se sont senties plus respectées dans leurs communautés, tandis que 96 % se sont senties plus respectées dans leur ménage (Gray et coll., 2016, p. 23). Cela témoigne du potentiel de l’entrepreneuriat dans le domaine de l’énergie propre afin de promouvoir la capacité d’action des femmes, leur confiance en elles-mêmes et le pouvoir de décision des ménages.

Il existe également des possibilités pour les femmes de devenir des entrepreneures tout au long de la chaîne de valeur des énergies propres. Au Nigeria, le Women’s Entrepreneurship Project de Solar Sister a aidé 200 femmes anciennement déplacées à l’intérieur du pays à devenir des entrepreneures dans le domaine de l’énergie. Au cours des six premiers mois, elles ont vendu plus de 4 000 produits d’énergie renouvelable et sensibilisé leurs communautés aux avantages des solutions d’énergie renouvelable (Solar Sister, 2020). En Inde, des initiatives menées respectivement par The Energy Resources Institute (TERI) et la Self Employed Women’s Association (SEWA) ont créé des occasions pour les femmes entrepreneures de gagner un revenu en vendant, louant et réparant des lanternes et des fourneaux

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solaires (Baruah, 2015). Cependant, les femmes qui ont le mieux réussi dans le cadre de ces initiatives étaient généralement issues de familles plus aisées dans les communautés rurales et urbaines, s’engageant dans l’entrepreneuriat comme un moyen de compléter le revenu du soutien de famille des hommes.

Cela montre l’importance d’appliquer une perspective intersectionnelle à la recherche sur les énergies propres (Johnson et coll., 2020), y compris les répercussions de facteurs tels que l’âge, la race, la classe, la caste, le handicap, l’état civil, le statut migratoire, le statut d’indigène, etc. sur la capacité des femmes à accéder aux énergies propres et à en tirer parti pour créer des occasions d’entrepreneuriat.

Suivi du rôle des femmes dans les énergies propres

Les données disponibles sur le rôle des femmes en tant que consommatrices, productrices et décideuses dans le domaine des énergies propres sont présentées ci-dessous. Cependant, l’une des principales conclusions de cette étude, et d’autres, est la nécessité d’améliorer la qualité et la disponibilité des données sur le rôle des femmes dans le domaine des énergies propres afin d’éclairer les interventions et les politiques fondées sur des données probantes (voir, par exemple, ENERGIA et coll., 2018; C3E et AIE, 2019;

ENERGIA, 2019). Les données sur les ménages concernant l’accès des femmes aux ressources énergétiques propres et leur contrôle ne sont pas largement disponibles, en partie parce que les gouvernements ne recueillent pas de données adéquates sur l’utilisation et les besoins en énergie des ménages et des sources de revenus, sans parler des répartitions intraménages (SEforALL, 2018, p. 19; Data2X et Grantham, 2020, p. 3). Les informations sur l’emploi des femmes dans le secteur de l’énergie propre sont également difficiles à trouver. Cela s’explique principalement par le fait que les emplois dans le domaine des énergies propres ont tendance à être dispersés dans différents secteurs et domaines d’emploi tels que la fabrication, la construction, la vente, l’installation, l’exploitation et la maintenance, et sont rarement pris en compte dans les statistiques nationales (Baruah, 2017a, p. 19; AIE et OIT, 2021, p. 85). Les données sur l’emploi ventilées par genre sont particulièrement difficiles à trouver, aucun ensemble de données nationales ne permettant de connaître le nombre exact ou même approximatif de femmes employées dans des emplois ou activités informels liés au secteur des énergies propres (ENERGIA, 2019, p. 12). Dans les PFR-PRI, où le secteur informel représente jusqu’à 85 % de l’emploi total (OIT, 2019), il s’agit d’une lacune essentielle dans les informations nécessaires pour comprendre et faire progresser le rôle des femmes dans les énergies propres.

Le rôle des femmes en tant que consommatrices

En tant que consommatrices, l’accès des femmes aux ressources énergétiques et le contrôle qu’elles exercent sur celles-ci sont déterminés par les normes sociales régissant le pouvoir de décision de leur foyer. Bien que les femmes soient souvent chargées de fournir de l’énergie

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au ménage au moyen de travaux de soins non rémunérés, les hommes peuvent encore être les principaux décideurs en matière d’achats liés à l’énergie (Dutta, 2003, p. 10). Des études ont montré que les investissements dans les énergies propres bénéficiant en priorité aux femmes ne sont pas nécessairement la priorité absolue des hommes qui décident (Danielsen, 2012; Fingleton-Smith, 2018). Par exemple, dans les zones rurales du Kenya, du Népal et de l’Inde, Winther et coll. (2018, 2020) ont constaté que les femmes ont moins de contrôle sur la prise de décision concernant les appareils et l’éclairage à énergie solaire, car les hommes paient généralement les frais d’abonnement et s’inscrivent en tant que client. Cela s’est traduit par la privatisation de l’éclairage de la cuisine, l’achat d’appareils neutres ou « masculins » au détriment des appareils

« féminins » et les normes relatives à la propriété des articles par les femmes. En évaluant les répercussions de deux initiatives permettant aux ménages ruraux et urbains pauvres en Inde de devenir des utilisateurs de technologies d’énergie renouvelable, Baruah (2017b) a observé ce qui suit :

Les cuisinières à haut rendement énergétique peuvent améliorer la santé et les conditions de vie des ménages pauvres de manière bien plus importante que les lanternes solaires. Cependant, comme l’utilisatrice finale d’une cuisinière est généralement une femme pauvre, au pouvoir d’achat limité et au statut social inférieur, les besoins en éclairage de la famille et le

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“Participants from Liberia and Malawi at the end of their six-month solar engineering course” par UN Women Gallery est sous licence de CC BY-NC-ND 2.0.

pouvoir économique plus important des hommes au sein du foyer ont tendance à être prioritaires. (p. 2-3)

Il convient également de noter qu’en raison des normes sociales existantes, les choix énergétiques des femmes sont souvent désavantagés. Il est prouvé que les femmes ont tendance à être plus sensibles au prix que les hommes, qu’elles sont moins disposées à dépenser de l’argent pour des technologies de cuisson et qu’elles sont plus susceptibles de faire passer les besoins du ménage avant leurs préférences personnelles (Miller et Mobarak 2013, Zahno et coll. 2020).

Les normes sociales discriminatoires qui empêchent les femmes de posséder des terres, des biens et d’autres actifs peuvent encore limiter leur accès et leur contrôle concernant les solutions énergétiques propres introduites à l’échelle des ménages (ONUDI et ONU Femmes, 2013).

Tout cela suggère qu’il faut s’attaquer aux normes sociales pour que les initiatives en matière d’énergie propre ciblant les femmes en tant que consommatrices parviennent à les atteindre et à en tirer profit.

Le rôle des femmes en tant que productrices

En tant que productrices, les femmes sont sous-représentées à tous les niveaux de la chaîne de valeur des énergies propres et le secteur est fortement dominé par les hommes. Une enquête mondiale menée

par IRENA (2019) montre que les femmes représentent 32 % des emplois à temps plein dans le secteur des énergies renouvelables. Ce chiffre est notamment beaucoup plus élevé que la moyenne de 22 % pour les femmes dans le secteur traditionnel de l’énergie, ce qui suggère que les femmes peuvent avoir un plus grand intérêt ou un meilleur accès à l’emploi dans les énergies renouvelables. Toutefois, la part de l’emploi des femmes dans les énergies propres varie considérablement d’un pays à l’autre (SEforALL, 2018), de sorte qu’il n’est pas possible de généraliser ou de tirer des conclusions fermes à l’heure actuelle.

La ségrégation entre les genres est également une source majeure d’inégalité dans le secteur des énergies propres. L’enquête susmentionnée d’IRENA a révélé que les femmes sont suivies de manière disproportionnée dans les professions « féminisées » des services administratifs et de soutien au sein du secteur des énergies propres, comprenant 45 % de ces postes, contre seulement 28 % des postes techniques qui nécessitent une formation en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) (IRENA, 2019).

L’écart entre les genres dans les postes techniques peut s’expliquer en partie par la faible représentation des étudiantes dans les matières STIM. Selon l’UNESCO (2017), à l’échelle mondiale seulement 35 % des étudiants en STIM au niveau postsecondaire sont des femmes.

Au-delà du nombre d’emplois, on dispose de peu d’informations sur la nature et la qualité de l’emploi des femmes (ou des hommes) dans les énergies propres, en ce qui concerne les salaires, les avantages, la sécurité de l’emploi, les droits du travail et la santé et la sécurité au travail dans le secteur des énergies propres (IRENA et OIT, 2021, p. 85). La question de savoir si les

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emplois des femmes sont effectivement décents et de haute qualité est un indicateur clé de leur autonomisation économique dans le secteur des énergies propres et devrait être une priorité pour les recherches futures et la collecte de données.

Rôle des femmes dans les processus décisionnels

Comme dans la plupart des secteurs de l’économie, les femmes dans les énergies propres sont sous-représentées en tant que décisionnaires à des postes de direction et de gestion de haut niveau et dans les conseils d’administration des entreprises (C3E et AIE, 2019; IRENA, 2019; ONU Femmes, 2021). Une enquête sur les entreprises d’énergie solaire pour toitures en Inde et des entretiens qualitatifs avec des employées ont révélé que seul un tiers des entreprises interrogées comptait une femme au conseil d’administration, et qu’aucune n’en comptait plus d’une (AIE et CEEW, 2019, p. 13). En outre, les femmes ne représentaient que 12 % des cadres supérieurs et 17 % des cadres moyens du secteur.

nationales n’était que de 38 % (la représentation la plus faible se situant en Afrique et en Asie, entre 30 et 35 %) et que seuls 13 % des chefs de délégation étaient des femmes (Women’s Environment and Development Organization (WEDO), 2022). Sur la base de l’analyse des données de la CCNUCC depuis 2009, WEDO prévoit que la parité des genres dans les délégations nationales ne sera pas atteinte avant 2040, et que la parité des genres dans les chefs de délégation ne sera pas atteinte dans un avenir prévisible.

Obstacles à l’emploi et à l’esprit d’entreprise des femmes dans le domaine de

propre

l’énergie

Les chiffres sont également faibles pour les femmes dans l’élaboration des politiques et la gouvernance en matière d’énergie propre. Une étude analysant 72 pays a révélé que les femmes ne représentent que 6 % des postes ministériels responsables des politiques et programmes énergétiques nationaux (USAID et UICN, 2014). En outre, les données administratives permettant de suivre la participation des femmes à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) montrent qu’en 2021, le pourcentage de femmes dans l’ensemble des délégations

La transition d’un nombre croissant de pays vers des systèmes énergétiques propres crée de nouvelles possibilités d’emploi et d’entrepreneuriat. Les emplois liés aux énergies renouvelables dans le monde ont atteint 12 millions en 2020, contre 11,5 millions en 2019, malgré le ralentissement causé par la pandémie de COVID-19 (IRENA et OIT, 2021), et l’emploi dans le secteur devrait continuer à croître rapidement presque partout dans le monde. Toutefois, comme l’a souligné Baruah (2017b), « la capacité des femmes à tirer parti des nouvelles options d’emploi liées à l’énergie propre est souvent limitée par des obstacles juridiques ou sociaux qui restreignent leur éducation, leurs droits de propriété, leur régime foncier et leur accès au crédit » (p. 22). Le faible niveau de participation des femmes aux énergies propres souligne l’importance de déterminer et de trouver des solutions aux différents obstacles auxquels elles sont confrontées.

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Obstacles relatifs au genre

Bon nombre des obstacles relatifs au genre concernant l’emploi et l’esprit d’entreprise des femmes dans le secteur de l’énergie propre mis en évidence dans la littérature sont similaires à ceux auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur de l’énergie traditionnelle et ailleurs dans l’économie. Bien que ces obstacles soient spécifiques au contexte, ils comprennent fréquemment : le manque d’accès au capital, au financement et au crédit; les obstacles aux services financiers et de développement des entreprises; les niveaux inférieurs d’éducation, de formation et d’expérience commerciale; l’isolement des réseaux commerciaux dominés par les hommes; et le nombre limité de modèles et de mentores (Glemarec et coll., 2016; Baruah, 2017a; IRENA, 2019; Shankar et coll., 2020). D’autres obstacles connus pour les femmes sont plus particuliers au secteur de l’énergie propre. Par exemple, des études montrent que les femmes sont exclues des possibilités d’emploi dans le domaine des énergies propres en raison des stéréotypes sexistes concernant les types d’emplois sûrs et appropriés pour les femmes par rapport aux hommes (Glinski et coll., 2017; AIE et CEEW, 2019), et des hypothèses concernant la volonté ou la capacité des femmes à occuper certains postes (Baruah et Biskupski-Mujanovic, 2017; IRENA, 2019). En particulier, les femmes sont estimées moins compétentes pour occuper des emplois techniques dans le domaine des énergies propres que leurs homologues masculins, même avec des qualifications et une expérience professionnelle semblables ou supérieures (Cecelski, 2000; Baruah, 2017a).

Obstacles liés aux soins

Les normes sociales qui attribuent aux femmes la responsabilité des soins peuvent constituer un obstacle majeur à leur participation aux entreprises, initiatives et investissements dans le domaine de l’énergie propre, ce qui est moins bien documenté. Les principaux obstacles auxquels les femmes sont confrontées en matière de soins sont le manque de temps, les contraintes de mobilité et l’absence d’un environnement politique favorable aux soins (voir cidessous).

Pauvreté en matière de temps

Comme dans d’autres secteurs, le manque de temps est un obstacle majeur à l’emploi et à l’esprit d’entreprise des femmes dans le domaine des énergies propres. Les femmes des communautés rurales et des pays à faible revenu consacrent jusqu’à 14 heures par jour à des activités de soins non rémunérées (cinq fois plus que les hommes) (Karimli et coll., 2016), ce qui a des répercussions directes sur leur emploi du temps et le temps qu’elles peuvent consacrer aux initiatives en matière d’énergie propre, à la formation, à l’emploi et aux activités entrepreneuriales (SEforALL, 2018; Clark, 2021). Au Kenya, un programme impliquant des femmes entrepreneures dans la distribution de cuisinières économes en combustible a révélé que l’un des principaux obstacles à la participation des femmes était qu’elles n’avaient pas assez de temps et ne pouvaient pas s’absenter de chez elles pendant de longues périodes en raison

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de leurs responsabilités domestiques et communautaires (Khamati-Njenga, 2001). Pour certaines femmes, les contraintes de temps dues à la prise en charge de leurs enfants les empêchent de poursuivre un travail formel dans le secteur de l’énergie propre. Elles optent plutôt pour un travail informel, plus flexible et facile à combiner avec leurs responsabilités familiales, mais souvent moins bien rémunérées et avec des conditions de travail moins bonnes. Même dans le secteur formel, la plus grande probabilité que les femmes prennent des congés pour la naissance et la prise en charge des enfants contribue à leur concentration dans les emplois moins bien rémunérés et les postes subalternes dans la main-d’œuvre de l’énergie propre (IRENA, 2019, p. 42).

Contraintes en matière de mobilité

Les responsabilités des femmes en matière de soins peuvent limiter leur mobilité, et

donc leur capacité à travailler en dehors du foyer ou de la communauté, à participer à des activités de formation ou à s’engager dans la vente, l’installation et l’entretien des énergies renouvelables (Nelson et Kuriakose, 2017, p. 2). Un emploi dans le secteur de l’énergie propre peut nécessiter de nombreux déplacements et du temps loin de chez soi, ce qui est difficile pour les femmes qui ont des responsabilités de garde, en particulier celles qui ont de jeunes enfants. Par exemple, « les emplacements des grands projets de construction d’énergies renouvelables ont tendance à être déterminés en partie par la géographie des ressources naturelles et se trouvent souvent dans des zones isolées, sans aucune disposition pour les familles des travailleuses » (Baruah, 2017b, p. 24).

L’accès au transport pour la formation en matière d’énergie renouvelable pour l’installation et la maintenance des énergies renouvelables à petite échelle et hors réseau peut également être un défi pour les femmes, en particulier dans les zones rurales où les distances sont grandes

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Women Barefoot Solar Engineers of Africa” par Barefoot Photographers of Tilonia est sous licence de CC BY-NC-ND 2.0.

et le transport limité, et dans les régions où les normes et pratiques discriminatoires limitent encore plus la mobilité des femmes (Banque mondiale et AIE, 2015). Une étude réalisée en Inde a révélé que « les emplois de bureau sans déplacements fréquents ou le travail sur les sites de projets sont perçus comme étant plus attrayants pour les femmes dans le secteur solaire » en raison des contraintes de mobilité imposées par le travail de soins (AIE et CEEW, 2019, p. 12).

Absence de politiques en matière de soins

de femmes se traduit par un besoin moins exprimé de structures de garde d’enfants au travail. (AIE et CEEW, 2019, p. 22)

L’absence de politiques de soutien en matière de soins peut constituer un obstacle supplémentaire qui décourage les femmes d’entrer et de rester dans le secteur de l’énergie propre. Il existe un risque réel que les femmes soient encore davantage à la traîne si le programme et le secteur de l’énergie propre ne tiennent pas compte de leur travail de soins non rémunéré, qui est un facteur profond d’inégalité et d’exclusion socioéconomique.

Le secteur des énergies propres ne dispose pas actuellement d’un environnement politique favorable aux soins, en partie parce qu’il en est aux premiers stades de son développement et qu’il a été modelé autour des besoins d’une maind’œuvre essentiellement masculine. La sous-représentation des femmes dans le secteur de l’énergie propre, en particulier aux postes de direction et de gestion, contribue à l’absence de politiques et mesures d’adaptation sur le lieu de travail tenant compte de la dimension de genre et favorables à la famille, qui soutiennent les femmes dans le rôle qui leur est socialement attribué en tant que principaux pourvoyeurs de soins (IRENA, 2019). En ce qui concerne le soutien aux services de garde d’enfants, une étude sur le secteur de l’énergie solaire pour les toitures en Inde a révélé ce qui suit :

Presque aucune entreprise n’a cerné le besoin de structures de garde d’enfants situées au sein des organisations, principalement en raison du manque de femmes et de mères allaitantes dans le secteur et d’une perception préexistante selon laquelle les besoins en matière de garde d’enfants ne concernent pas les hommes. Le fait qu’il y ait moins

Politiques et solutions pour mettre les femmes sur un pied d’égalité avec les hommes

Différentes politiques et solutions ont été proposées afin d’aider à égaliser les chances des femmes et encourager leur participation productive dans le secteur des énergies propres. Ces solutions ont tendance à se concentrer sur des soutiens génériques aux entreprises, comme des financements, des subventions et des formations ciblés sur le genre; des quotas et des objectifs de genre pour l’emploi des femmes à tous les niveaux; et des réseaux de soutien et des occasions de mentorat (AIE, 2019; IRENA, 2019; Dutta, 2020; Shankar et coll., 2020). Une certaine attention a également été accordée à l’importance des politiques et des dispositions favorables à la famille sur le lieu de travail, notamment : des congés de maternité, de paternité et parentaux rémunérés de manière adéquate; des dispositions de travail flexibles telles que des horaires de travail à temps partiel et des pauses déjeuner plus longues;

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des salles d’allaitement; des services de garde d’enfants sur place ou à proximité; et des politiques favorisant l’égalité de rémunération à travail égal qui ne pénalisent pas les femmes qui prennent des congés pour la naissance et la prestation de soins (Baruah, 2017a; AIE et CEEW, 2019; IRENA, 2019). Cependant, ces types de politiques sur le lieu de travail sont plus pertinents pour les femmes employées dans les grandes organisations du secteur privé et public dans le secteur de l’énergie propre, par opposition aux femmes travaillant dans le secteur informel ou dans les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME). Il a également été recommandé que les initiatives de formation, d’emploi et d’entrepreneuriat dans le domaine de l’énergie propre soient adaptées et programmées en fonction de la garde des enfants et de la charge de travail domestique des femmes, et qu’elles soient généralement sensibles aux responsabilités de soins des femmes qui peuvent leur interdire de participer (IRENA, 2019, p. 14; Shankar, 2020, p. 35). Il convient également d’étudier le potentiel des technologies permettant de gagner du temps et d’économiser de la main-d’œuvre afin de faciliter l’entrée des femmes dans le secteur de l’énergie propre.

Ces politiques et solutions, en particulier celles qui visent les responsabilités des femmes en matière de soins, peuvent constituer un pas dans la bonne direction. Cependant, comme l’a noté Baruah (2017a) à propos de l’emploi des femmes dans les énergies propres :

La politique en elle-même ne peut pas inciter les hommes à consacrer plus de temps aux soins si le travail de soins continue d’être perçu comme un travail féminisé de faible statut. La politique ne peut pas non plus exiger des femmes qu’elles

renoncent à leur contrôle sur les soins, en particulier sur l’éducation des enfants, si elles ont été socialisées à croire que les enfants sont leur responsabilité première. (p. 6)

Peu d’études ont exploré directement les répercussions des technologies de l’énergie propre sur la responsabilité lourde et inégale des femmes dans les tâches de soins. Toutefois, le peu de données probantes disponibles démontre que l’amélioration de l’accès à certaines technologies de l’énergie propre peut rendre certaines tâches de soins plus efficaces. Par exemple, comme indiqué précédemment, l’introduction d’appareils à haut rendement énergétique peut réduire le temps et le caractère pénible associés aux tâches domestiques comme la cuisine, le nettoyage, la confection, la transformation des aliments et la collecte de combustible (BIRD, 2017; ENERGIA, 2020). C’est ce qui motive, entre autres, les décisions relatives à la participation au

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Si l’on ne s’attaque pas aux normes sociales sousjacentes qui attribuent aux femmes la responsabilité des soins, les politiques et solutions visant à accroître l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes dans le secteur des énergies propres ne feront qu’alourdir leur charge de travail globale.
Les répercussions des technologies de l’énergie propre sur le travail de soins

marché du travail. D’autres technologies de l’énergie propre – comme les séchoirs solaires, les pompes à eau, les composteurs, les déshydrateurs d’aliments et les purificateurs d’eau de pluie – peuvent encore alléger le travail de soins des femmes dans l’agriculture de subsistance et la production alimentaire des ménages (Clancy et coll., 2012). Les solutions d’éclairage renouvelables, comme les lampes solaires, peuvent également offrir aux femmes davantage de flexibilité dans l’enchaînement des tâches de soins en leur permettant d’en faire plus la nuit (Danielsen, 2012; IRENA, 2019, p. 14).

Si les technologies de l’énergie propre peuvent contribuer à réduire le temps et le travail consacrés par les femmes aux tâches domestiques, elles ne réduisent pas nécessairement le nombre total d’heures consacrées par les femmes aux soins. Par exemple, des recherches menées auprès de femmes rurales au Népal ont montré que l’introduction de technologies énergétiques de substitution, notamment de microcentrales hydroélectriques et de cuisinières propres, a permis de réduire le temps que les femmes consacrent au traitement des céréales et à la collecte du bois de chauffage, pour le réaffecter ensuite à des tâches ménagères supplémentaires (Mahat, 2004, 2011). De même, en Inde, au Népal et au Bangladesh, 34,7 % des femmes ayant reçu des cuisinières propres ont indiqué utiliser le temps économisé à faire la cuisine pour s’occuper de leurs enfants et en prendre soin, tandis que seulement 9 % ont indiqué avoir plus de temps pour le repos et les loisirs (Bloomfield, 2014). Il en va de même pour les solutions d’éclairage renouvelables, qui ajoutent de la flexibilité et de la commodité au travail de soins, mais n’entraînent pas automatiquement une augmentation du temps de loisirs des femmes, et peuvent en fait prolonger leur journée de travail (Daneilsen, 2012, p. 13). À cette fin, Clancy et coll. (2012) ont conclu

que l’« accès à l’énergie moderne semble permettre aux femmes de remplir leurs rôles traditionnels (pour leur satisfaction et leur bien-être) plutôt que d’apporter une transformation importante des rôles associés au genre » (p. 20). Cela souligne l’importance de coupler l’accès à une énergie propre et fiable avec des interventions portant sur les normes sociales permettant un gain de temps suffisant compatible avec des activités génératrices de revenus, que ce soit sur le marché du travail ou au moyen de l’entrepreneuriat (comme indiqué cidessous).

En outre, l’introduction de technologies énergétiques propres ne conduit pas automatiquement à une redistribution plus équitable du travail de soins entre les hommes et les femmes. Comme l’a expliqué Rewald (2017), « une pompe à eau électrifiée peut signifier que les femmes et les filles n’ont pas à marcher aussi loin pour aller chercher de l’eau, mais cela ne signifie pas qu’elles répartissent la charge de la corvée d’eau avec les hommes » (p. 24). Cela s’explique par le fait que les normes sociales relatives aux hommes les empêchent de participer au travail de soins, qui est estimé comme un travail de femmes de faible statut. Les recherches menées par Oxfam dans le cadre du programme Women’s Economic Empowerment and Care (WECare), qui fonctionne dans plus de 25 pays d’Asie et d’Afrique subsaharienne depuis 2013, montrent que la perception qu’ont les hommes de l’approbation des autres a une influence majeure sur leur participation au travail de soins. La citation suivante est tirée de la recherche WE-Care en Ouganda :

La plupart des personnes ont indiqué que les hommes « ne pouvaient pas effectuer de travaux de soins », car cela était perçu « négativement » par leur communauté qui se moquait d’eux,

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parlait dans leur dos ou les critiquait ouvertement. Certains hommes ont dit qu’ils ne pouvaient pas cuisiner ou aller chercher du bois de chauffage parce qu’ils n’avaient jamais vu d’autres hommes le faire. (Rost, 2021a, n. p.)

Des attitudes semblables ont été observées dans le cadre de la programmation du programme WE-Care dans d’autres pays, où les hommes comme les femmes ont indiqué que les hommes étaient davantage susceptibles de faire du travail de soins dans des situations où la communauté l’estime comme acceptable (Rost et Koissy-Kpein, 2018).

On a constaté que le couplage de la technologie de l’énergie propre et des interventions portant sur les normes sociales permettait de promouvoir avec succès la participation des hommes au travail de soins. Ce résultat a été observé

dans le cadre de la programmation de WE-Care au Zimbabwe et aux Philippines qui combinait la distribution d’équipements permettant d’économiser du temps et du travail avec des activités communautaires (tableau 1) visant à modifier les normes sociales (LeonHimmelstine et Salomon, 2020). Les participants hommes – qui pensaient souvent au départ que le travail de soins non rémunéré diminuait leur masculinité ou était un signe d’irrespect, de manque d’amour ou de moquerie – ont augmenté de 50 % en moyenne le temps qu’ils consacrent aux tâches de soins (p. 61). Des données provenant de programmes ne portant pas sur l’énergie dans les PFR-PRI corroborent les répercussions potentielles des interventions portant sur les normes sociales proposant des activités d’éducation, de médias et de plaidoyer culturellement pertinentes afin de promouvoir l’implication égale des hommes dans le travail de soins (Doyle et coll., 2018; Harper et coll., 2020; Promundo, 2021).

Tableau 1 : Programme WE-Care au Zimbabwe et aux Philippines

• Événements

sensibilisation

communauté, y compris des ateliers, des concours de cuisine et des séminaires.

• Formation de « championnes et champions des soins » (c’est-à-dire des hommes, des femmes ou des couples désireux de manifester publiquement leur soutien aux soins).

• Mobilisation de porte à porte et dialogues entre la communauté et l’école menés par des « championnes et champions de la prise en charge ».

• Exposition à des messages médiatiques favorables aux soins au moyen de la radio, de la télévision et des médias sociaux.

Source: Leon-Himmelstine and Salomon, 2020

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Distribution d’équipements permettant d’économiser du temps et du travail
en œuvre d’activités relatives aux normes sociales
Mise
Cuisinières efficaces « Super Kalan »
Pompes à eau solaires
Lampes solaires
Fers à repasser solaires
Cuiseurs à riz
Brouettes
Amélioration des infrastructures d’eau et de blanchisserie
de
de la

Des recherches suggèrent également que la perception des technologies de l’énergie propre comme « masculines » ou « modernes » peut contribuer à promouvoir leur adoption et leur utilisation par les hommes. Une étude réalisée en Ouganda a révélé que les outils et les équipements ont le potentiel d’accroître la participation des hommes au travail de soins en s’appuyant sur les normes sociales masculines, plutôt qu’en les remettant en question (Rost, 2021b). Les hommes étaient plus susceptibles de participer à des activités de soins qui nécessitaient des outils et des équipements gros et lourds parce que cela pouvait « être estimé comme une expression de la “force supposée plus grande des hommes” et de leur “compétence technique” supérieure et, par conséquent, donner à la participation des hommes au travail de soins une saveur masculine » (p. 47). De même, lorsque l’introduction d’une énergie propre est estimée comme moderne, les hommes peuvent être motivés pour prendre en charge certaines tâches de soins. Dans des études menées au Laos (Kelkar et Nathan, 2005), en Afrique du Sud (Annecke, 2005; Matinga, 2010) et à Zanzibar (Winther, 2008), les maris ont commencé à se faire à manger une fois que leur foyer a été alimenté en électricité, car la cuisine à l’électricité était estimée comme moderne, efficace et pratique. Au Sri Lanka, on a constaté que les femmes et les hommes se répartissaient les corvées, comme le repassage, après l’électrification des ménages pour des raisons semblables (Massé, 2003).

Lorsque les technologies de l’énergie propre peuvent être adaptées aux normes sociales locales, elles ont plus de chances de réussir à encourager la participation des hommes au travail de soin. Par exemple, au Zimbabwe, les hommes sont traditionnellement réticents à s’accroupir, s’agenouiller ou se pencher pour cuisiner, de peur d’être ridiculisés. En conséquence,

le programme WE-Care a fait la promotion de cuisinières économes en combustible qui peuvent être utilisées en position debout et a constaté que davantage d’hommes étaient disposés à aider à cuisiner (Hall, 2020, p. 18). De même, aux Philippines, le programme WE-Care a constaté que les hommes participent à la collecte de l’eau lorsqu’ils ont accès à certains types d’équipements, comme des vélos et des brouettes, mais qu’ils ne la porteront pas sur leur tête comme le font souvent les femmes (Rost et Koissy-Kpein, 2018, p. 20). Ces résultats montrent qu’il est important d’adapter l’introduction de nouvelles technologies au contexte local et aux normes sociales afin de rendre plus acceptable la participation des hommes au travail de soins.

Inversement, sans un travail continu sur les normes sociales, les initiatives fournissant des technologies de l’énergie propre pourraient involontairement conduire à ce que les femmes consacrent plus de temps aux soins, ou à ce que les soins soient redistribués aux filles plus jeunes du ménage (Hall et coll., 2020). Aux Philippines et au Zimbabwe, certains hommes participant au programme WECare d’Oxfam ont cité les améliorations apportées aux infrastructures d’approvisionnement en eau et de blanchisserie comme une raison de réduire le temps qu’ils consacrent eux-mêmes aux soins, arguant que les femmes ou les enfants avaient en eau et de blanchisserie comme une raison de réduire le temps qu’ils consacrent eux-mêmes aux soins, arguant que les femmes ou les enfants avaient désormais moins besoin d’aide pour les tâches physiquement exigeantes (Leon-Himmelstine et Salomon, 2020, p. 12). Le changement des normes sociales n’est pas non plus simple et les initiatives visant à redistribuer le travail de soins risquent de se heurter à la résistance, au refoulement ou à la suspicion de certains membres de la communauté (Barron et

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coll., 2020, p. 64; Rost, 2021a). Par exemple, une étude menée au Zimbabwe a révélé que les hommes rejetaient l’utilisation de cuisinières solaires par leurs femmes parce que la technologie est traditionnellement estimée comme une chasse gardée des hommes, et les maris ont exprimé des réserves quant à ce que leurs femmes feraient du temps gagné par l’introduction de cuisinières solaires (Green, 2001). À cette fin, « davantage de recherches sont nécessaires afin de comprendre les normes et les perceptions sociales relatives aux types d’équipement et aux types de travail de soins non rémunérés, et comment la technologie peut être utilisée pour remettre en question les perceptions et promouvoir la redistribution du travail de soins » (Rost et Koissy-Kpein, 2018, p. 19).

l’égalité des genres et l’AEF en renforçant la division relative au genre dans le cadre du travail (Baruah, 2017b, p. 4), et en ancrant davantage l’idée que le travail de soins est un « travail de femmes ».

Ces dernières années, un certain nombre de parties prenantes travaillant dans cet espace ont appelé à de nouvelles approches qui positionnent les femmes non pas comme des victimes ou des bénéficiaires, mais plutôt comme des moteurs clés et des agentes de changement dans la transition vers l’énergie propre (p. ex. Dutta et coll., 2017; ENERGIA et coll., 2018).

Une grande partie de la littérature scientifique disponible portant sur le genre et l’énergie a traité les femmes dans les PFR-PRI comme des victimes (de la pauvreté énergétique) ou des bénéficiaires (de l’accès à l’énergie). S’il est vrai que les femmes supportent le plus lourd fardeau de la pauvreté énergétique en tant que principales responsables des tâches ménagères et qu’elles ont peut-être le plus à gagner de l’accès à l’énergie, ces représentations sont problématiques, car elles privent les femmes de leur pouvoir d’action et les dépeignent comme des parties prenantes passives à l’égard des initiatives de développement. En outre, encadrer les solutions d’énergie propre à l’échelle des ménages comme répondant aux « besoins des femmes » peut également saper les efforts pour atteindre

Elles affirment qu’« un ensemble intégré d’actions est nécessaire afin d’éliminer les barrières sexospécifiques et faire évoluer le paradigme actuel où les femmes sont des fournisseuses et des utilisatrices passives d’énergie, vers un paradigme où elles sont des agents de changement dans la promotion des technologies énergétiques durables et de leurs utilisations productives » (ONU Femmes et PNUE, 2016, p. 1). Sinon, « il n’y a tout simplement aucune garantie que les femmes, en particulier celles qui vivent dans la pauvreté, bénéficieront effectivement des avantages des nouvelles sources d’énergie renouvelable » (Action Aid et WEDO, 2016, p. 2).

Les femmes ont un rôle de premier plan à jouer en tant qu’agentes de changement dans une transition énergétique propre, durable et inclusive – en tant que consommatrices, productrices, entrepreneures et décideuses. Pour permettre ce changement, les parties

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Le rôle des femmes en tant qu’agentes de changement dans la transition vers une énergie propre

prenantes devront s’attaquer aux obstacles liés au genre et aux soins qui entravent l’accès des femmes aux ressources énergétiques propres, aux solutions, à l’emploi et à l’entrepreneuriat (exposés ci-dessus). Il faudra également chercher à mieux comprendre et reconnaître comment le secteur de l’énergie propre luimême peut bénéficier d’une mobilisation importante des femmes tout au long de la chaîne de valeur, en raison notamment de leurs responsabilités en matière d’énergie et de soins au sein du foyer.

de produits à acheter et sur les sommes qui leur sont consacrées (Alstone et coll., 2011). En outre, certains éléments indiquent que les femmes sont plus enclines à utiliser les énergies renouvelables que les hommes. Par exemple, des recherches menées au Nigeria (Ogwumike et Ozughalu, 2014) et en Asie du Sud (Practical Action, 2015) ont montré que les ménages dirigés par des femmes sont davantage susceptibles d’adopter des sources d’énergie renouvelable que les ménages dirigés par des hommes.

En tant que principales gestionnaires de l’énergie domestique, les femmes peuvent jouer un rôle central dans la transition vers l’énergie propre en façonnant les modèles de consommation. Une enquête menée auprès de 5 000 ménages en Éthiopie, au Ghana, en Zambie, au Kenya et en Tanzanie montre que, bien que les femmes ne soient pas les principales décisionnaires en matière d’achat de technologies énergétiques domestiques, elles ont une influence importante sur le choix des types

La mobilisation des femmes dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’énergie est également essentielle afin de donner de l’ampleur à la fois à la mise à l’échelle et à la qualité du secteur (ONUDI et ONU Femmes, 2013). Des études ont montré qu’il est avantageux d’impliquer les femmes du début à la fin de la conception de produits et de solutions énergétiques propres, car elles détiennent une connaissance de première main des

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“A solar powered future” par DFID - UK Department for International Development est sous licence de CC BY-NC-ND 2.0.

besoins énergétiques des ménages et des communautés (Gill et coll., 2012, p. 11; AIE, 2017, p. 27). Les normes sociales permettent également une meilleure interaction avec les clientes. Par exemple, les femmes peuvent se sentir plus en confiance en parlant avec des agentes commerciales qui comprennent mieux leur consommation d’énergie et peuvent leur offrir des espaces plus confortables pour apprendre et discuter de leurs préoccupations (Gill et coll., 2012). Il en va de même pour la distribution, l’installation et la réparation des solutions d’énergie propre, qui peuvent nécessiter que des personnes pénètrent dans les foyers à des heures où les hommes ne sont pas forcément chez eux. Depuis près de vingt ans, la société d’énergie solaire SELCO India forme des techniciennes qui entrent chez les clientes pour réparer les lanternes solaires et les cuisinières dans les communautés où il serait inapproprié pour les hommes de le faire (IRENA, 2019, p. 70).

L’expansion de l’énergie propre, en particulier des énergies renouvelables hors réseau, aux ménages pauvres dans les communautés éloignées du dernier kilomètre peut dépendre de l’implication des femmes en tant qu’employées et entrepreneures (Glemarec et coll. 2016; Gray et coll., 2016; Dutta, 2018, 2020). La responsabilité des femmes en matière d’énergie domestique et de soins leur permet d’avoir une compréhension nuancée de leur clientèle, et leurs réseaux sociaux leur permettent de mieux atteindre les clientes dans les zones rurales et difficiles à atteindre et d’établir des relations avec elles (Pearl-Martinez, 2020, p. 17). Au Kenya, des recherches menées par la Clean Cooking Alliance (2015) ont révélé que les femmes entrepreneures vendaient trois fois plus de cuisinières propres que les hommes, car elles semblaient plus dignes de confiance, étaient plus compétentes en matière de cuisinières et avaient un avantage

comparatif en contactant d’autres utilisatrices finales dans leurs réseaux sociaux. De même, l’analyse des données de plus de 1 000 entreprises rurales au Rwanda a révélé que les femmes entrepreneures vendaient entre 36 % et 60 % de plus d’unités d’éclairage solaire rechargeables que les hommes (Barron et coll., 2020). Lorsque l’initiative Lighting Asia de la SFI en Inde a développé un réseau de femmes entrepreneures du secteur solaire pour les aider à surmonter les problèmes de coût et de sensibilisation liés à la vente sur les marchés du dernier kilomètre, les ventes ont augmenté de 30 % (SFI, 2016).

Enfin, le leadership des femmes dans le secteur de l’énergie, la gouvernance et l’élaboration des politiques est essentiel pour assurer une transition énergétique propre, durable et inclusive pour tous. Beaucoup pensent que la participation des femmes aux échelons supérieurs de l’industrie de l’énergie propre permettra aux entreprises spécialisées en énergie de produire des produits et des services davantage ciblés et plus facilement adoptés par les clientes, ce qui, à son tour, augmentera l’accès des femmes à l’énergie (Shankar et coll., 2020, p. 28). Il est prouvé que les femmes ont tendance à privilégier la production locale d’énergie, en donnant la priorité aux ménages et aux communautés par rapport aux projets d’infrastructures énergétiques commerciales centralisées à grande échelle (Action Aid et WEDO, 2016, p. 9). Leur rôle en tant que décisionnaires est essentiel pour l’élaboration de politiques et de plans qui tiennent suffisamment compte de la dimension de genre et des soins, et qui soient adaptés au contexte. En fait, la recherche a montré que sans la participation des femmes en tant que parties prenantes et décisionnaires, les initiatives en matière d’énergies renouvelables risquent d’être inappropriées et d’échouer (Cecelski, 2000).

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Décortiquer le rôle des normes sociales

L’une des lignes directrices de ce document a été de mettre en évidence le rôle essentiel des normes sociales dans la détermination de la capacité des femmes à façonner la transition vers l’énergie propre et à en bénéficier de manière égale. Les recherches et les données probantes disponibles ont montré que les normes sociales limitent la mobilisation des femmes à chaque étape de la chaîne de valeur énergétique. En tant que consommatrices, l’accès et le contrôle des femmes sur les ressources énergétiques sont limités par le pouvoir de décision du ménage. En tant que productrices, les obstacles et les préjugés relatifs au genre et aux soins limitent l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes dans le secteur de l’énergie propre, ainsi que leur participation à l’éducation et aux carrières en STIM. En tant que décisionnaires, l’inégalité des genres entrave la représentation et le leadership des femmes dans le secteur de l’énergie, ainsi que dans la gouvernance et l’élaboration des politiques énergétiques. En outre, la capacité des technologies et solutions de l’énergie propre à favoriser une réduction et une redistribution du travail de soins est limitée par les normes sociales masculines qui rendent inacceptable la participation des hommes au travail de soins.

majeurs. Sur ce point, Johnson et coll. (2019) ont noté :

Lorsque des approches énergétiques propres au genre sont mises en œuvre, elles se concentrent généralement sur les changements technologiques – tels que le remplacement des bougies et des cuisinières traditionnelles par des solutions de rechange plus propres et plus efficaces – en supposant que ces technologies sont neutres en termes de genre. Dans de nombreux cas, l’accent est également mis sur la satisfaction des besoins immédiats – ou « pratiques » – des femmes qui ont des répercussions sur leur vie et leurs pratiques quotidiennes… Parallèlement, la prise en compte des besoins socioculturels plus larges en matière d’autonomisation – ou « stratégiques » – nécessaires pour transformer les divisions du travail, du pouvoir et du contrôle entre les genres reçoit généralement beaucoup moins d’attention. (p. 1)

L’un des principaux enseignements de cette étude est que les initiatives en matière d’énergie propre ne se déroulent pas dans le vide et qu’elles ne s’attaquent pas automatiquement aux inégalités de genre et aux normes sociales profondément ancrées dans les contextes locaux. Malheureusement, la plupart des initiatives en matière d’énergie propre ont négligé de s’attaquer à ces défis structurels

Les parties prenantes travaillant à l’intersection de l’AEF, du travail de soin et de l’énergie propre doivent reconnaître et aborder les normes sociales dans les communautés où ils travaillent afin de promouvoir un changement transformateur de genre. Dans le cas contraire, elles peuvent involontairement perpétuer les structures d’inégalité existantes et la division du travail relative au genre, et ne peuvent que contribuer à accroître l’ensemble de la charge de travail des femmes.

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Conclusion

Les femmes ont un rôle de premier plan à jouer dans une transition durable et inclusive vers l’énergie propre – en tant que consommatrices, productrices, entrepreneures et décideuses – à condition de s’attaquer aux normes sociales sous-jacentes, notamment à leur lourde et inégale responsabilité en matière de soins. D’une part, les normes sociales attribuant aux femmes la responsabilité des soins non rémunérés peuvent constituer un obstacle majeur à leur mobilisation à l’égard des entreprises, initiatives et investissements liés aux énergies propres.

Il existe un risque réel que les femmes soient encore davantage à la traîne si le programme de l’énergie propre ne tient pas compte de leur travail de soins non rémunéré, qui est un facteur profond d’inégalité et d’exclusion socioéconomique.

D’autre part, l’accès aux ressources énergétiques propres peut potentiellement modifier des normes sociales anciennes en réduisant le caractère pénible des tâches ménagères et en les redistribuant plus équitablement entre les hommes et les femmes. Par exemple, comme nous l’avons montré, l’introduction de certaines technologies permettant d’économiser du temps et de réaliser le travail plus efficacement peut être associée à une participation accrue des hommes aux tâches de soins, lorsqu’elles sont associées à des

interventions ciblées sur les normes sociales. Par conséquent, les initiatives portant sur l’AEF, le travail domestique et l’énergie propre doivent être reconnues et abordées comme se renforçant mutuellement, voire comme étant mutuellement dépendantes, constituant ainsi un cercle vertueux.

Domaines de travail et de recherche futurs

Plusieurs domaines recommandés pour les travaux et recherches futurs ressortent de cette analyse, sur la base des connaissances existantes et des lacunes en matière de données probantes. Ils sont particulièrement importants pour les parties prenantes intéressées par la promotion d’un « triple gain » : l’amélioration de l’accès à l’énergie propre, le renforcement de l’AEF et la réduction et la redistribution de la lourde et inégale responsabilité des femmes dans les tâches de soins.

1

Reconnaître et traiter le cercle vertueux de l’AEF, du travail de soin et de l’énergie propre : Les travaux futurs devraient se concentrer sur l’intersection de ces questions, sur la manière dont elles interagissent et se renforcent mutuellement, et sur le rôle de médiateur que jouent les normes sociales. Ce travail devrait également permettre de comprendre le rôle que jouent les principales parties prenantes (gouvernements, bailleur de fonds, ONG, secteur privé, etc.) pour soutenir ce cercle vertueux.

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Cerner les types de technologies, de solutions et d’initiatives en matière d’énergie propre qui sont les plus efficaces pour promouvoir une réduction et une redistribution du travail de soin des femmes. Il convient d’accorder une attention particulière à la compréhension du rôle des normes sociales et des perceptions liées aux types de travaux de soins non rémunérés dans des contextes particuliers, et à la manière dont différentes technologies, solutions et initiatives peuvent être adaptées pour accroître l’acceptabilité de la participation des hommes aux travaux de soins à l’échelle des ménages.

femmes dans les énergies propres à l’échelle locale, nationale et internationale, y compris dans l’enseignement des STIM, le secteur des énergies propres et l’élaboration et la gouvernance des politiques énergétiques. Il s’agit notamment de recherches documentant la manière dont le secteur de l’énergie propre luimême bénéficie de la participation, du leadership et de la prise de décision des femmes.

3

Examiner les différents types d’obstacles liés aux soins qui entravent l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes dans le domaine des énergies propres. Peu d’études ont documenté les façons dont les normes sociales qui attribuent aux femmes la responsabilité des soins peuvent constituer un obstacle majeur à leur participation aux entreprises, initiatives et investissements dans le domaine de l’énergie propre. Des recherches précises sont nécessaires afin d’explorer la dynamique et les répercussions du manque de temps des femmes, des contraintes en matière de mobilité et de l’absence d’un environnement politique favorable aux soins, ainsi que d’autres obstacles liés aux soins qui ne sont pas abordés dans la littérature scientifique existante.

5

Se concentrer sur l’entrepreneuriat énergétique des femmes dans le secteur informel et dans les MPME. La plupart des recherches portant sur la mobilisation productive des femmes dans le secteur de l’énergie propre se concentrent sur leur participation à de grandes organisations du secteur privé et public ou à des initiatives de développement. On connaît moins le rôle et l’expérience des femmes en tant qu’employées et entrepreneures dans le domaine des énergies propres dans le secteur informel et dans les MPME, ou les obstacles particuliers auxquels elles sont confrontées. Ces informations sont particulièrement importantes pour les contextes des PFR-PRI, où la proportion de femmes travaillant dans le secteur informel et de MPME est plus importante.

4

Explorer des stratégies efficaces pour promouvoir la participation, le leadership et la prise de décision des femmes dans la transition vers une énergie propre. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les types de politiques et d’outils de renforcement des capacités qui peuvent être utilisés pour promouvoir la représentation des

6

Contribuer à combler les lacunes en matière de données sur le genre dans le domaine des énergies propres. Il existe un besoin urgent de données ventilées par genre et d’études de cas documentant le rôle des femmes en tant que consommatrices, productrices et décideuses dans le domaine de l’énergie propre, afin d’étayer les interventions et l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes. Cela comprend les données sur le genre à l’échelle nationale, sous-nationale, sectorielle et des ménages, ainsi qu’au sein des initiatives d’énergie propre.

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À propos du CRDI

En tant que partenaire des efforts du Canada en matière d’affaires étrangères et de développement, le CRDI appuie et finance la recherche et l’innovation au sein et aux côtés des régions en développement afin de favoriser le changement mondial. Le CRDI investit dans des recherches de grande qualité dans les pays en développement, fait part de ses connaissances aux chercheurs et aux décideurs afin d’en accroître l’adoption et l’utilisation, et mobilise ses alliances mondiales pour bâtir un monde plus durable et davantage inclusif.

Personne-ressource

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