Wilton Park: Rapport d'atelier

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Photo : © Charlotte Kesl / Banque mondiale

Innovations visant à réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PFR-PRI) RAPPORT D’ATELIER WILTON PARK | DU 11 AU 13 AVRIL 2018


Table des matières

Résumé

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1 Introduction

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1.1 L’atelier

8

2 Sommaire des discussions

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2.1 Innovation propre au contexte dans les vaccins et les solutions de rechange aux antimicrobiens

10

2.2 Éducation et formation améliorées

12

2.3 Le pouvoir des sciences sociales et au-delà

13

2.4 Partenariats et collaborations au-delà des frontières et des disciplines

14

2.5 Impact de la sexospécificité dans l’agriculture

15

2.6 Cadres réglementaires et de gérance améliorés

15

2.7 Systèmes de diagnostic et de surveillance

17

2.8 Champs d’études prioritaires devant être soutenus

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3 Conclusions

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4 Perspectives futures

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5 Annexe A : Principales priorités propres aux espèces

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6 À propos des organismes subventionnaires

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Les points de vue et opinions exprimés dans cette publication sont uniquement ceux des participants à l'atelier. Ils ne prétendent pas refléter les opinions ou les points de vue du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), du Gouvernement du Canada, du UK Department of Health and Social Care (UK DHSC), du Gouvernement du Royaume-Uni ou de Wilton Park.

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Message de Nick Adkin, directeur adjoint, Programme de sécurité sanitaire mondiale du Department of Health and Social Care du Royaume-Uni (UK DHSC) et de Santiago Alba-Corral, directeur intérimaire, Agriculture et Environnement, du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) Cet atelier, organisé conjointement par le UK DHSC et le CRDI à Wilton Park, au Royaume-Uni, est né du besoin très réel de recueillir des données sur la menace mondiale de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Nous voulions le faire d’une manière qui non seulement guiderait les futurs programmes de recherche, mais qui faciliterait aussi la compréhension de la façon d’établir des partenariats fructueux afin de mieux coordonner les appels mondiaux de recherche, de développement et de financement.

Nick Adkin

Les connaissances et les enseignements tirés de la réunion de 63 experts du Nord et du Sud – des experts des milieux universitaires, de l’industrie et des secteurs public et privé, en particulier des économies émergentes et en développement – sont déjà appliqués. Les leçons ont directement orientée la portée technique du programme Solutions vétérinaires innovatrices pour la résistance aux antimicrobiens (InnoVet-AMR), un nouveau partenariat passionnant entre nos deux organisations, lancé récemment et d’une valeur de 27,9 millions de dollars canadiens. Nous sommes ravis de voir comment les possibilités et le soutien à la synthèse, à la synergie et à la collaboration qui sont étroitement liés à cette initiative se concrétisent dans l’élaboration de solutions novatrices visant à réduire le risque que la RAM dans les systèmes de production animale destinés à l’alimentation pose pour la santé mondiale et la sécurité alimentaire.

Santiago Alba-Corral

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Résumé La résistance aux antimicrobiens (RAM) est reconnue comme une menace mondiale qui frappe de manière disproportionnée les personnes qui vivent dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PRF-PRI). Si on ne s’y attaque pas, la RAM freinera les progrès en vue d’atteindre les objectifs de développement durable concernant l’amélioration des incidences sur la santé, la sécurité alimentaire, la croissance économique et la santé de l’environnement. La recherchedéveloppement en vue de trouver des solutions innovatrices pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation et améliorer la collaboration mondiale en allant au-delà des disciplines et des secteurs a été désignée comme un important champ d’action pour s’attaquer au défi complexe posé par la RAM. En réaction à la préoccupation croissante suscitée par la RAM, le Global Antimicrobial Resistance Innovation Fund (GAMRIF) du Department of Health and Social Care (UK DHSC) du RoyaumeUni, et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada ont organisé un atelier de deux jours sur les solutions de rechange pour réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI. L’atelier, qui s’est tenu à Wilton Park du 11 au 13 avril 2018, a réuni 63 experts de 22 pays et 28 nationalités de partout dans le monde, tant du secteur public que du secteur privé. Les objectifs étaient les suivants : 1) repérer les lacunes en matière de recherche sur la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI pour orienter les futurs appels à propositions, 2) comprendre les capacités de recherche sur la RAM pour la santé animale, à l’échelle mondiale et dans les PFR-PRI, et ce qui constitue un

partenariat fructueux, 3) produire des renseignements et améliorer la sensibilisation en vue d’orienter la recherche future en santé animale. Des discussions sur l’innovation propre au contexte dans les vaccins et les solutions de rechange aux antimicrobiens ont souligné l’importance du contexte lorsque l’on juge l’applicabilité, la rentabilité et la durabilité des interventions visant à réduire l’utilisation des antimicrobiens. Les interventions devraient être axées sur l’utilisation imprudente des antimicrobiens, plutôt que sur l’utilisation générale, étant donné que les antimicrobiens jouent un rôle important dans la réduction de la charge de morbidité et que leur difficulté d’accès demeure un problème dans les PFR-PRI. L’amélioration de l’éducation et de la formation a été jugée essentielle à la réussite de la mise en oeuvre de stratégies perfectionnées de lutte contre les maladies chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI. On a besoin de programmes efficaces qui englobent, entre autres choses, les pratiques d’élevage, les systèmes de production, une sensibilisation à la vaccination, le processus décisionnel concernant le traitement des maladies et l’utilisation prudente des antimicrobiens. La technologie mobile a été déterminée comme une voie idéale à cet égard. Le pouvoir des sciences sociales (et au-delà) a été désigné comme essentiel pour veiller à ce que les interventions propres au contexte, élaborées en tenant compte des réalités locales, soient applicables, adoptées et efficaces. De plus, les sciences sociales devraient être incluses à chacune des étapes des démarches entreprises pour s’attaquer à la maladie afin de comprendre les principaux facteurs liés à la réussite ou à l’échec des interventions passées, pour mieux éclairer les

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efforts futurs. Au-delà des sciences sociales, une approche multidisciplinaire et intégrée qui adopte la perspective Une santé a été jugée importante dans l’étude des répercussions de la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFRPRI. Relever le défi de la RAM dans les exploitations d’élevage et d’aquaculture est un enjeu complexe et mondial, et à ce titre, une collaboration internationale sous la forme de partenariats et de collaboration, au-delà des frontières et des disciplines est nécessaire. Bien que l’importance des partenariats Nord-Sud ait été reconnue, les participants ont exprimé le besoin de partenariats dirigés à l’échelle régionale dans les pays du Sud afin de produire des solutions d’origine locale. Des partenariats multidisciplinaires, qui adoptent une démarche globale et qui sont éclairés par la consultation des parties prenantes locales ont été décrits comme le modèle idéal. L’impact de la sexospécificité dans l’agriculture, et le rôle de la sexospécificité dans les stratégies de réduction de la RAM, ont été signalés comme des facteurs à la fois importants, mais souvent négligés. Pour améliorer le résultat des interventions destinées à réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens, il vaut mieux comprendre les rôles sexospécifiques dans le processus d’élevage. Les données probantes suggèrent que les femmes sont souvent les détentrices du savoir concernant la santé des animaux et de la famille et que ce sont elles qui insistent pour dépenser de l’argent à ce sujet; elles assument également la responsabilité de l’alimentation et des conditions d’assainissement des animaux. À ce titre, cibler les agricultrices dans les PFR-PRI est primordial, étant donné que ce sont souvent les mieux placées pour plaider en faveur d’un changement de pratiques. Tout en reconnaissant que l’accès aux médicaments est limité dans certains contextes, il est souvent possible de se procurer facilement des antibiotiques, sans prescription, sans l’avis d’un

professionnel et à faible coût, ce qui indique à quel point il est nécessaire d’améliorer les cadres réglementaires et de gérance. À l’intérieur de ce vaste thème, les participants ont mis en évidence trois aspects importants. 1) le besoin de soutien et acceptation des responsables politiques qui déboucheraient sur des stratégies pertinentes à l’échelle locale et à long terme avec un soutien financier garanti, 2) le besoin d’harmonisation du processus d’homologation et d’enregistrement des médicaments dans tous les pays afin de faciliter le déploiement plus agile et plus rapide d’interventions telles que les vaccins et autres solutions de rechange, 3) l’absence de réglementation a conduit au fait que, dans certains PFR-PRI, au moins 60 % des produits médicaux sont de qualité inférieure ou falsifiés et il existe peu de mécanismes efficaces pour permettre au consommateur de faire la distinction entre des médicaments authentiques et des médicaments de qualité inférieure ou falsifiés. Pour comprendre la contribution des médicaments de qualité inférieure ou falsifiés dans la RAM, il faudra effectuer davantage de recherche. Les participants se sont clairement entendus sur la nécessité de disposer de plus de données probantes pour éclairer les priorités en matière de recherche, les interventions et les politiques. Des systèmes de diagnostic et de surveillance qui produisent des données de référence normalisées, fiables, approfondies et locales tant sur l’utilisation des antimicrobiens (UAM) que sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans différents systèmes de production sont requis. De plus, il s’avère difficile d’obtenir un diagnostic précis de la maladie et pour permettre d’emprunter un parcours de gestion des maladies plus ciblé, des tests de diagnostic hors laboratoire ou à la ferme, et à faible coût, sont requis. Après deux journées de discussion intensive, on a demandé à chaque participant d’établir l’ordre de priorité, de son point de vue, des aspects les plus

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critiques à soutenir pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI. 1) Des vaccins et des systèmes d’administration nouveaux ou améliorés, 2) la nécessité d’établir un système de prévention et de gestion complet de la maladie, 3) de nouveaux produits thérapeutiques et prophylactiques de même que la nécessité de mettre en place un système local de surveillance et de collecte de données ont été cités en priorité le plus souvent. Tablant sur les messages clés réclamant une action collective, des approches à multiples facettes, des interventions durables et des partenariats, l’UK DHSC (par l’intermédiaire de GAMRIF) et le CRDI ont annoncé un partenariat quadriennal d’une valeur de 27,9 millions CAD (16,4 millions GBP) pour financer la recherche sur des solutions novatrices en médecine vétérinaire sur la résistance aux antimicrobiens (InnoVetAMR). Ce programme tirera parti des forces des deux organismes pour se concentrer sur le

développement de vaccins et de systèmes d’administration nouveaux ou améliorés, ainsi que produits médicaux thérapeutiques et prophylactiques alternatifs nouveaux pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens dans les systèmes d’élevage de volaille, de porc et d’aquaculture dans les PFR-PRI. Un appel de propositions a été lancé le 25 juin 2018 avec un portefeuille de projets qui devraient commencer en 2019. Ce partenariat est l’un des nombreux résultats possibles des constatations issues de cet atelier. Parties prenantes et organismes subventionnaires devraient se sentir encouragés et habilités à entreprendre des partenariats complémentaires dans d’autres domaines clés, comme la surveillance et les diagnostics, les pratiques agricoles exemplaires, l’éducation et la formation des agriculteurs et l’adoption des innovations. Ce n’est qu’avec un corpus de travail robuste et complet que la menace que fait peser la RAM sur la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement pourra être contrée solidement.

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1 Introduction

En 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la résistance aux antimicrobiens (RAM) comme une menace mondiale qui touche de façon disproportionnée les personnes qui vivent dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire (PFR-PRI). D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), si on ne s’occupe pas de la RAM, le monde risque de ne pas atteindre bon nombre des objectifs de développement durable, particulièrement ceux qui sont axés sur l’amélioration des résultats pour la santé, la sécurité alimentaire, la croissance économique et la réduction de la dégradation de

l’environnement. La communauté internationale a été interpellée pour relever ce défi complexe et prendre des mesures immédiates à l’égard de la résistance aux antimicrobiens. Cette action comprenait notamment plus de recherchedéveloppement en vue de trouver des solutions novatrices pour réduire l’utilisation thérapeutique imprudente et pour prévenir l’utilisation non thérapeutique des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation, ainsi que pour améliorer la collaboration globale en transcendant les disciplines et les secteurs.

© Brian Sokol

◄ "Mama" Gestelina Hambo, 44,

et son mari Juma Hambo, 45, travaillent ensemble pour traire une de leurs chèvres laitières dans le village de Kunke, dans la région de Morogoro en Tanzanie.

Les pays où la législation, la surveillance réglementaire et les systèmes de surveillance de l’utilisation des antimicrobiens ainsi que la prévention et le contrôle de la RAM, sont faibles ou inadéquats sont touchés de façon

disproportionnée par la flambée de maladies infectieuses et la perte de productivité du bétail (FAO, 2016). Le bétail fournit de la nourriture et des revenus à environ 1,4 milliard d’agriculteurs dans le monde, dont 800 millions d’éleveurs

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pauvres. Alors que la demande mondiale de protéines animales augmente, de nombreuses économies émergentes intensifient leurs productions de bétail et d’aquaculture. Les antimicrobiens jouent un rôle essentiel dans le bien-être et le traitement des maladies chez les humains et les animaux. Cependant, dans la production animale, les antimicrobiens sont utilisés à la fois sur le plan thérapeutique (pour traiter et prévenir la maladie) et non thérapeutique (pour favoriser la croissance). Étant donné que la consommation mondiale d’antimicrobiens pour les animaux destinés à l’alimentation est en hausse, et que ce facteur s’additionne à la menace de transmission de la RAM des animaux aux humains, il est crucial que les antimicrobiens soient utilisés de façon appropriée, et seulement lorsque c’est nécessaire. Pour protéger la santé et le bien-être des humains et des animaux, de même que pour assurer la sécurité alimentaire, l’utilisation responsable et prudente des antimicrobiens assurera que les antimicrobiens actuels (et futurs) seront préservés et conserveront leur efficacité. Récemment, une version à jour de la Liste OMS des antibiotiques d’importance critique a été publiée, à titre d’étape vers l’amélioration de la gestion de l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation et pour réduire davantage l’utilisation des antimicrobiens qui sont d’une importance clinique pour la santé humaine. Parallèlement à cet effort, il est essentiel d’élaborer d’autres stratégies de rechange susceptibles de réduire la dépendance à l’égard de l’utilisation des antimicrobiens et d’aider à freiner la hausse de la RAM1. En 2015, à la demande de plusieurs pays et organismes, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a mis sur pied un groupe spécial chargé de hiérarchiser les maladies et les agents pathogènes

pour lesquels les vaccins sont susceptibles de réduire considérablement l’utilisation des antimicrobiens dans les systèmes d’élevage de porcs, de volaille et d’aquaculture2. De plus, en 2017, les Pew Charitable Trusts ont publié une vue d’ensemble complète des différentes approches visant à trouver des solutions de rechange aux antibiotiques dans l’agriculture animale, ce qui pourrait contribuer à réduire l’utilisation inadéquate des antimicrobiens et permettre de prévenir les infections par d’autres moyens3.

1.1 L’atelier En réponse à l’appel à l’action de l’Assemblée générale des Nations Unies, et tablant sur de récentes publications, le Global Antimicrobial Resistance Innovation Fund (GAMRIF) du Department of Health and Social Care (UK DHSC) du Royaume-Uni, et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada ont organisé un atelier de deux jours sur les solutions de remplacements pour réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI. En adoptant la perspective des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, le programme s’est concentré sur les sujets critiques concernant la réduction de l’utilisation imprudente des antimicrobiens thérapeutiques et la prévention de l’utilisation non thérapeutique des antimicrobiens. L’atelier a été organisé en collaboration avec Wilton Park, du 11 au 13 avril 2018, avec les objectifs suivants : ►

Recueillir des données probantes permettant de repérer les lacunes en matière de recherche sur la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI, ce

Tackling Drug-resistant Infections Globally: Final Recommendations. The Review on Antimicrobial Resistance, Jim O’Neill, mai 2016. OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Rapport de la réunion du groupe spécial de l’OIE sur la hiérarchisation des maladies pour lesquelles les vaccins pourraient réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux. Paris, avril 2015. 3 The Pew Charitable Trusts. Alternatives to Antibiotics in Animal Agriculture. Washington, D.C., juillet 2017. 1 2

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qui pourrait éclairer la portée de futurs appels à propositions de recherche potentielles; Recueillir des données probantes sur les capacités de recherche sur la RAM à l’échelle mondiale et dans les PFR-PRI et comprendre ce qui constitue un partenariat de recherche fructueux; Améliorer la sensibilisation et fournir des renseignements pour le secteur afin de contribuer à orienter la recherche future.

Cet atelier a réuni 63 experts de 22 pays et 28 nationalités dans les pays du Sud et du Nord; ces experts étaient issus du milieu universitaire, de l’industrie et comprenaient également d’autres parties prenantes importantes des secteurs public et privé. En mettant l’accent sur les économies émergentes et en développement, les participants ont cerné et hiérarchisé les principaux enjeux et solutions novatrices pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens dans la production

de bétail et l’aquaculture. Les participants à l’atelier ont également cherché à comprendre comment créer des partenariats efficaces et fructueux afin de mieux coordonner la recherche et le développement à l’échelle mondiale ainsi que les futurs appels à propositions visant l’octroi de subventions. La médecin-chef du Royaume-Uni, la professeure et Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique Sally Davies, et le président du CRDI, Jean Lebel, ont inauguré conjointement l’atelier en lançant le programme Innovative Veterinary Solutions for AMR (InnoVet-AMR) – un nouveau partenariat entre le GAMRIF et le CRDI visant à financer la recherche aux fins de développement de vaccins et de solutions de rechange aux antibiotiques afin de réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens dans les exploitations d’élevage et d’aquaculture dans les PFR-PRI. Les conclusions de cet atelier ont servi à établir la portée du partenariat.

◄ Un technicien attrape un tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) dans une ferme d’aquaculture.

©FAO | Valerio Crespi

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2 Sommaire des discussions

La présente section présente une synthèse des principaux points ayant été soulevés et débattus pendant les deux jours. Bien que de nombreux thèmes transversaux aient émergé, sept thèmes prioritaires généraux ont été cernés couvrant l’innovation, l’éducation, les sciences sociales, la collaboration, la sexospécificité, la réglementation et la surveillance, lesquels sont présentés de façon plus détaillée ci-après. Pour comprendre à quel point la situation différait selon les espèces, les participants ont en outre déterminé les besoins ou les défis propres à chaque espèce couvrant les porcs, les volailles, l’aquaculture et les ruminants, lesquels sont résumés à l’annexe A. Finalement, à la fin de l’atelier, les participants ont hiérarchisé les principaux champs d’étude dans lesquels le soutien permettra de réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI (figure 1).

2.1 Innovation propre au contexte dans les vaccins et les solutions de rechange aux antimicrobiens De nouveaux vaccins et systèmes d’administration, de même que de nouveaux produits thérapeutiques et prophylactiques sont requis pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens dans les systèmes agricoles dans les PFR-PRI. Les participants ont insisté sur le fait que les produits doivent être propres au contexte afin d’assurer l’applicabilité dans les PFR-PRI, une caractéristique qui doit être prise en compte dès le début du processus de développement. Des

cadres locaux qui évaluent la rentabilité des interventions éprouvées dans certaines régions sont également requis. Bien que certaines interventions soient susceptibles de donner de bons résultats dans une région, à moins d’avoir été mises à l’essai sur le terrain et adaptées en fonction des besoins et des réalités locales, il est peu vraisemblable qu’elles soient aussi efficaces dans d’autres régions. Étant donné la croissance rapide de nombreux systèmes agricoles dans les PFR-PRI qui passent du statut de petite exploitation à celui d’exploitation intensive à moyenne et à grande échelle, assurer la durabilité d’interventions particulières est un défi. Afin d’assurer davantage la durabilité, les interventions devraient s’accompagner également de pratiques agricoles exemplaires, de diagnostics et de surveillance complémentaires. Bien que des interventions nouvelles et améliorées soient nécessaires, les participants ont pleinement reconnu que l’accès aux antibiotiques (chez les petits exploitants, en particulier) dans les PFR-PRI continue de présenter des difficultés pour les agriculteurs. Il est crucial que cette dichotomie soit prise en considération dans le cadre du développement et de la mise en oeuvre des interventions dans les PFR-PRI.

2.1.1 Vaccins Les vaccins possèdent un potentiel important de réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux. Parmi les améliorations à apporter pour répondre aux besoins des agriculteurs dans les PFR-PRI, il faut mentionner la thermostabilité; la prise en compte des souches locales de maladies; la production d’anticorps maternels et

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© IDRC | Bartay

l’élaboration de mécanismes d’administration appropriés et simples dans des contextes spécifiques. Par exemple, les vaccins par voie orale sont préférables aux vaccins injectés pour le bétail en raison de la facilité du processus d’administration. On a besoin, en particulier, de vaccins multivalents qui accroissent l’efficacité et réduisent les coûts pour les agriculteurs. La facilité d’utilisation et la sécurité d’administration des vaccins nouveaux et améliorés sont d’autres caractéristiques importantes dont il faut tenir compte dès le début du développement. Et enfin, pour réussir le développement et l’utilisation de ces produits, il faudra également améliorer l’acceptation des vaccins, et trouver des solutions aux difficultés que l’on constate actuellement sur le marché, lequel voit peu d’incitations aux investissements du secteur privé et un financement public limité.

2.1.2 Solutions de rechange aux antimicrobiens Des solutions de rechange novatrices aux antimicrobiens ont été envisagées dans le cadre d’une solution plus large visant à s’attaquer à la RAM chez le bétail et dans l’aquaculture. À l’instar des défis que doit affronter le développement des vaccins, le développement de solutions de rechange aux antimicrobiens doit lui aussi être adapté au contexte. Les principales caractéristiques de ces interventions, telles que l’applicabilité, la facilité d’utilisation et d’administration, doivent être prises en compte dès le début du développement. On constate clairement le besoin de mieux comprendre l’efficacité de ces approches de remplacement dans le cadre d’une stratégie globale de réduction de l’utilisation imprudente des antimicrobiens. Les probiotiques, à titre de remplacement des stimulateurs de croissance, ont été mentionnés comme exemple compte tenu du rôle important qu’ils pourraient jouer dans les PFR-PRI. Cependant, il faudra effectuer davantage de

▲ Un vaccin contre la péripneumonie contagieuse bovine (Contavax) doit rester congelé, ce qui pose un problème dans de nombreuses régions en raison du manque de réfrigération.

recherche pour comprendre les mécanismes de fonctionnement des antimicrobiens en tant que stimulateurs de croissance pour permettre le

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développement de meilleures solutions de rechange. De plus, on constate le besoin de mieux comprendre les mesures susceptibles d’inciter (ou leur absence) à ne pas recourir aux antimicrobiens en tant que stimulateurs de croissance, avec la connaissance acquise de méthodes qui maintiennent ou stimulent la productivité animale. Pour assurer l’efficacité du développement et de la mise en oeuvre de solutions de rechange aux antimicrobiens, les participants ont insisté sur le fait que les processus réglementaires et de commercialisation doivent être mieux définis et adaptés à l’atteinte de l’objectif.

2.2 Éducation et formation améliorées La mise en oeuvre réussie de stratégies de lutte contre les maladies chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI, y compris l’utilisation appropriée des antimicrobiens existants, de vaccins ou solutions de rechange efficaces aux antimicrobiens, a été limitée à ce jour. Il faut élaborer des programmes plus efficaces qui comprennent notamment la prestation d’éducation et de formation sur l’importance des stratégies de lutte contre les maladies à l’intention des agriculteurs, des paraprofessionnels et des vétérinaires à l’échelle locale dans les PFR-PRI. Fournir des exemples que la réduction de l’utilisation des antimicrobiens n’entraînera pas de répercussions négatives assurera l’acceptation des parties prenantes et contribuera à établir la confiance dans les nouvelles chaînes d’approvisionnement et les nouveaux réseaux consultatifs. Des programmes qui mettent l’accent sur l’amélioration générale de la biosécurité, de la propreté et des méthodes d’élevage pourraient avoir une incidence radicale sur la réduction de la transmission et de l’émergence de la RAM, sur le bien-être animal, la productivité et la rentabilité des entreprises agricoles dans les PFR-PRI. Des

systèmes de production conçus pour promouvoir la santé des animaux, par exemple en prenant en considération le logement, le flux et l’alimentation des animaux encourageront la réduction de l’utilisation thérapeutique imprudente des antimicrobiens en raison d’une incidence réduite des maladies. Cela permettrait en outre de développer, déployer et démontrer l’utilisation des vaccins et des solutions de rechange aux antimicrobiens là où l’on en a le plus besoin. Une éducation plus approfondie des agriculteurs dans les PFR-PRI sur le lien existant entre les vaccins et la prévention des maladies – par exemple, pourquoi les vaccins sont efficaces et en quoi ils diffèrent des médicaments conventionnels – est nécessaire pour surmonter l’impression fausse que les vaccins ne sont utilisés qu’une fois que la maladie est présente. Cette impression peut avoir été créée à la suite de la réaction de la communauté internationale qui déploie des vaccins durant les épidémies. Les décisions relatives au traitement prises par les agriculteurs dans les PFR-PRI sont souvent fondées sur l’avis de représentants pharmaceutiques, compte tenu de l’accès limité à des conseillers locaux compétents. Pour s’attaquer à la RAM, et au fardeau plus large de la maladie, on a grand besoin de conseils désintéressés. De nouvelles méthodes destinées à améliorer la sensibilisation et l’éducation des agriculteurs concernant l’utilisation prudente des antimicrobiens, de même que la déclaration de leur utilisation, sont requises. Les technologies mobiles, par exemple, représentent la voie idéale parce qu’elles fournissent un moyen simple d’accroître la distribution et la pénétration des conseils de vétérinaires. Dans toute l’Afrique surtout, la révolution du téléphone mobile a fait un bond par-dessus les technologies traditionnelles de « la ligne fixe » et les téléphones mobiles sont utilisés dans de nombreux aspects de la vie quotidienne et des affaires.

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William Muchai, vendeur au magasin de la ferme de Tinganga, a suivi une formation et possède une certification pour fournir des services cliniques (Nyandarua, Kenya).

© IDRC | Bartay

2.3 Le pouvoir des sciences sociales et au-delà Les sciences sociales jouent un rôle vital en ce qui concerne la lutte contre la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI (et audelà). Plus précisément, en assurant que des interventions propres au contexte élaborées pour les réalités locales sont applicables, adoptées et efficaces. Elles facilitent la compréhension des normes culturelles et comportementales qui expliquent, par exemple, pourquoi certaines solutions sont privilégiées par rapport à d’autres ou comment l’influence des consommateurs pourrait avoir des répercussions sur les systèmes de production et réduire l’utilisation des antimicrobiens ou réduire la RAM. À ce titre, les participants ont souligné l’importance de prendre en considération les sciences sociales à toutes les étapes de toutes les approches retenues pour s’attaquer aux maladies. Comme nous l’avons déjà mentionné, la mise en oeuvre réussie

d’interventions liées à la lutte contre les maladies chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI a été limitée à ce jour. Il est donc urgent de mieux comprendre les principaux facteurs de l’adoption, y compris les facteurs de réussite et d’échec d’anciennes interventions, afin de mieux éclairer les efforts futurs. De plus, de nouvelles approches novatrices qui encouragent l’acceptation des interventions, y compris les mesures de biosécurité, les pratiques agricoles et les méthodes d’administration des vaccins et d’autres traitements sont également requises. Les participants ont suggéré qu’il faudrait entreprendre un examen systématique, ou une méta-analyse, des recherches effectuées antérieurement sur les facteurs sociaux et économiques qui jouent dans l’acceptation et l’adoption des vaccins, des traitements et des pratiques agricoles. S’il est mis à la disposition de toutes les parties prenantes, cet examen pourrait servir à guider de futurs développements.


Au-delà des sciences sociales, une approche multidisciplinaire et intégrée qui adopte la perspective Une santé a été jugée importante dans l’étude des répercussions de la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFRPRI. Cette perspective facilitera la conceptualisation du coût économique de la mise en oeuvre et de l’utilisation des interventions, lorsqu’il est contrebalancé par les avantages pour les animaux, les consommateurs et la société.

2.4 Partenariats et collaborations au-delà des frontières et des disciplines La collaboration et la coopération mondiales dans le cadre de partenariats sont importantes – aucun groupe ne peut se permettre seul de s’attaquer au défi de la RAM dans les exploitations d’élevage et d’aquaculture. Afin d’assurer la durabilité et l’efficacité continue des interventions, l’approche « Une santé » devrait être adoptée. Bien que l’importance des partenariats Nord-Sud ait été reconnue, les participants ont exprimé le besoin de partenariats dirigés à l’échelle régionale dans les pays du Sud afin de produire des solutions d’origine locale qui seront plus efficaces pour s’attaquer à la RAM chez les animaux destinés à l’alimentation. Les participants ont insisté tout particulièrement sur la nécessité d’établir des partenariats multidisciplinaires judicieux4. En adoptant une approche globale de la production de bétail, ces partenariats font appel à la fois au savoir et à l’expertise locaux et internationaux, de toutes les disciplines et de tous les partenaires de la chaîne d’approvisionnement, pour aborder de façon logique la question à l’étude. En vue de la

création de stratégies efficaces de lutte contre les maladies qui facilitent l’utilisation prudente des antimicrobiens, les contributions clés des parties prenantes locales (les agriculteurs, en particulier) qui comprennent la réalité sur le terrain devraient jouer un rôle central dans l’orientation de ces partenariats. De même, pour encourager le travail entre les disciplines, les organismes subventionnaires devraient collaborer avec les parties prenantes afin d’ajouter une expertise complémentaire pour maximiser l’impact de la recherche et des interventions subventionnées. Les participants ont indiqué que la communauté qui s’intéresse à la RAM éprouve des difficultés avec la mise en commun de l’information et le partage de connaissances à l’échelle mondiale, et ce, plus particulièrement en ce qui a trait à la documentation clé (comme les listes d’agents pathogènes prioritaires publiées5 par des organisations multilatérales telles que l’OIE et l’OMS), les études et les rapports. Un effort concerté pour la mise en commun de façon normalisée de ce savoir au sein de la grande communauté qui s’intéresse à la RAM est essentiel pour accroître les possibilités de collaboration. De manière générale, les participants ont insisté pour que les listes prioritaires qui sont produites tiennent compte de la perspective de toutes les parties prenantes, y compris les agriculteurs des PFR-PRI. De plus, pour compléter les rapports existants comme la liste publiée par l’OMS des antimicrobiens d’une importance clinique pour la médecine humaine6, des listes propres à certains pays ou régions des antimicrobiens auxquels on devrait accorder la priorité pour ce qui est de la réduction de l’utilisation chez les animaux destinés à l’alimentation sont nécessaires.

Le concept des partenariats judicieux a été utilisé par le Southern African Centre for Infectious Disease Surveillance et est défini comme suit : « partenariats avec des institutions qui peuvent fournir une expertise et des contributions précises au programme. » 5 OMS. Global priority list of antibiotic-resistant bacteria to guide research, discovery, and development of new antibiotics. (en anglais seulement). OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Rapport de la réunion du groupe spécial de l’OIE sur la hiérarchisation des maladies pour lesquelles les vaccins pourraient réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux. Paris, avril 2015. 6 OMS. Antimicrobiens d’une importance critique pour la médecine humaine, 6e révision, 2018. 4

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2.5 Impact de la sexospécificité dans l’agriculture

pour plaider en faveur d’un changement de pratiques. © Jamesbox | Dreamstime.com

Le rôle de la sexospécificité dans les stratégies de réduction de la RAM est un rôle particulièrement important, mais largement négligé. Bien que des recherches sur les rôles sexospécifiques dans les systèmes de production de bétail aient été entreprises, la science vétérinaire ne tient souvent pas compte des données probantes qu’elles ont produites, et ce, même si elles sont cruciales pour concevoir des interventions et des programmes éducatifs efficaces. Pour améliorer les résultats des interventions destinées à réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens, il reste encore à mieux comprendre les rôles et les responsabilités des hommes et des femmes appartenant à différents groupes d’âge; les motivations de ces groupes et comment les motivations influent sur les pratiques exemplaires; qui prend les décisions sur la gestion du bétail et déterminer quelles sont les personnes dont l’avis est estimé. Les études montrent que ce sont souvent les femmes qui sont détentrices du savoir concernant la santé des animaux (et de la famille) et que ce sont elles qui insistent pour dépenser de l’argent à ce sujet. Elles assument également la responsabilité de l’alimentation et des conditions d’assainissement des animaux. Cependant, même si cela dépend de l’endroit et de l’espèce, les agriculteurs prennent habituellement les décisions concernant l’achat, l’utilisation et l’administration des médicaments modernes, tandis que les agricultrices ont principalement accès à la médecine traditionnelle. Les participants ont souligné que la commercialisation croissante et l’intensification de la production de bétail pourraient faire passer la prise de décision des mains des femmes entre celles des hommes compte tenu de l’augmentation importante de la charge de travail imposée aux femmes. À ce titre, cibler les agricultrices dans les PFR-PRI est primordial, étant donné que ce sont souvent les mieux placées

▲ Des agricultrices vietnamiennes classent des crevettes récemment récoltées avant de les vendre à des usines de transformation dans la ville de Bac Lieu.

2.6 Cadres réglementaires et de gérance améliorés Tout en reconnaissant le problème de l’accès limité aux médicaments dans les PFR-PRI, dans bien des endroits, on peut se procurer des antimicrobiens à faible coût et il est facile de les obtenir sans prescription et sans l’avis d’un professionnel concernant l’utilisation adéquate. On constate clairement le besoin de renforcer

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l’approbation et la réglementation des médicaments vétérinaires, y compris des antimicrobiens, dans les PFR-PRI. De plus, il est essentiel de faire appliquer les politiques nouvelles et existantes concernant l’utilisation prudente des antimicrobiens, ainsi que d’améliorer les pratiques au moyen de la gérance des antimicrobiens pour pouvoir s’attaquer à la RAM dans les exploitations de bétail et d’aquaculture.

2.6.1 Soutien et acceptation des responsables politiques Les participants ont admis qu’une meilleure compréhension des raisons sous-jacentes de la faiblesse de l’infrastructure réglementaire et de l’application des politiques dans les PFR-PRI est impérative. Le soutien et l’acceptation des responsables politiques, qui dépendent dans une large mesure de la sensibilisation aux questions à l’étude, sont essentiels pour réussir à changer l’environnement réglementaire pour s’attaquer à la RAM. Les complexités additionnelles liées à l’instabilité politique dans de nombreux PFR-PRI sont atténuées plus efficacement au moyen de stratégies et d’engagements à long terme de s’attaquer à la RAM chez le bétail et dans l’aquaculture, avec le soutien d’un afflux régulier de financement pour la prestation. Cependant, pour réussir, les stratégies et les méthodes doivent être des solutions locales, fondées sur les réalités locales, et il faut également comprendre qui est l’auteur des lois; qui est chargé de leur application et déterminer s’ils ont les capacités suffisantes pour le faire. Compte tenu du fait que de nombreux PFR-PRI font face à des difficultés sur le plan des ressources, il faut que toutes les parties prenantes s’entendent pour consentir un effort de collaboration en vue de l’élaboration de ces stratégies, ainsi que pour assurer la reddition de comptes eu égard à la mise en oeuvre et à

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l’application. De plus, bien qu’il soit important d’établir de nouvelles politiques et de nouveaux règlements, de même que des méthodes d’application, il demeure essentiel d’exploiter l’infrastructure réglementaire et les politiques existantes. Afin de mieux comprendre le paysage, les participants ont indiqué que des exercices de cartographie des politiques et règlements existants dans différents environnements réglementaires fourniraient une connaissance approfondie de la manière dont ceux-ci pourraient être intégrés et utilisés efficacement.

2.6.2 Harmonisation Les participants ont cerné le besoin d’harmonisation des processus d’enregistrement et d’homologation des médicaments dans tous les pays visés. Mis en oeuvre là où c’est possible, des mécanismes d’harmonisation permettraient à des interventions telles que des vaccins et des produits médicaux de remplacement d’arriver plus rapidement sur le marché et favoriseraient une dissémination plus agile de nouvelles solutions, ce qui se révélerait grandement bénéfique pour les agriculteurs, les fabricants et les gouvernements. Une approche comparable a été adoptée par le Centre panafricain des vaccins vétérinaires (PANVAC), qui est un organisme de l’Union africaine établi depuis 2004 en Éthiopie7. PANVAC offre un contrôle de la qualité indépendant des vaccins produits ou achetés en Afrique en conformité avec les normes internationales. Grâce à des processus de rationalisation, l’enregistrement de nouveaux médicaments dans les pays de l’Union africaine par l’intermédiaire de PANVAC offre un moyen plus rapide et meilleur marché d’enregistrer les médicaments étant donné que chaque pays n’a qu’à acquitter les frais d’enregistrement plutôt que de payer le coût de préparation d’un dossier complet.

https://aupanvac.org

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2.6.3 Médicaments de qualité inférieure et falsifiés L’absence de réglementation a mené à des situations où, dans certains PFR-PRI, au moins 60 % des médicaments sont de qualité inférieure ou falsifiés, y compris les antimicrobiens, les vaccins et les produits médicaux de remplacement. Il existe peu de mécanismes efficaces pour permettre au consommateur de faire la distinction entre un médicament authentique et un médicament de qualité inférieure ou falsifié. Ce qui exacerbe encore plus cette question, c’est l’absence de surveillance efficace de l’utilisation des médicaments et de leur efficacité. Les principaux sujets de préoccupation, qui débouchent sur des produits sans aucune efficacité, s’expliquent par l’absence d’ingrédient pharmaceutique actif, la présence d’ingrédients de mauvaise qualité et des mesures de contrôle de la qualité limitées. Cependant, lorsque certains médicaments de qualité inférieure ou falsifiés démontrent une certaine efficacité, il faut pousser les recherches pour comprendre comment ils contribuent à la RAM.

2.7 Systèmes de diagnostic et de surveillance 2.7.1 Données de référence Les participants se sont clairement entendus sur la nécessité de disposer de plus de données probantes pour éclairer les priorités en matière de recherche, les interventions et les politiques. Toutefois, pour étayer ces données probantes, il faudrait disposer de données normalisées, fiables, approfondies et locales sur l’utilisation des antimicrobiens (UAM) et la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans différents systèmes de production. Améliorer la surveillance de la RAM et de l’UAM pour mesurer la situation de référence

dans les PFR-PRI permettra d’évaluer correctement les progrès, les résultats et l’impact des interventions. Pour ce faire, il faudra pouvoir compter sur une approche cohérente et uniforme de collecte et de comparaison des données dans tous les pays. Actuellement, la majorité des données relatives à l’UAM qui ont été consignées provenaient de chiffres des ventes. On constate un urgent besoin de consigner les données et de produire des rapports sur l’utilisation réelle des antimicrobiens dans les PFR-PRI; toutefois, pour y arriver, il faut affronter des obstacles tels que l’absence de cadre réglementaire et d’application, ainsi que d’une coordination minimale entre les parties prenantes, et la quantité limitée d’outils et de ressources humaines. Il est important d’appuyer cette collecte de données avec une connaissance plus approfondie de la justification de l’utilisation des antimicrobiens par les agriculteurs, ce qui une fois de plus met en lumière l’importance de l’intégration des sciences sociales.

2.7.2 Diagnostics Étant donné que le fardeau des maladies infectieuses dans les PFR-PRI est élevé, poser le diagnostic d’une maladie spécifique représente un défi. Les participants ont indiqué que l’approche de première ligne pour la majorité des animaux malades consistait à leur administrer des antimicrobiens pour lutter contre une maladie indéterminée, et suivant des doses sousthérapeutiques. Afin de permettre d’administrer un traitement plus ciblé ou de suivre un parcours de gestion des maladies plus précis, il faut prévoir le développement et la mise en oeuvre de diagnostics à faible coût, hors laboratoire ou à la ferme, joints à des réseaux consultatifs pour veiller à l’utilisation prudente des antimicrobiens. Plus précisément, la surveillance syndromique et les diagnostics spécifiques au sérotype, adaptés aux profils de maladies d’une région en particulier, sont essentiels. Toutefois, le coût fait souvent

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obstacle à l’obtention du diagnostic d’une maladie précise, étant donné que bon nombre d’agriculteurs dans les PFR-PRI n’ont pas les moyens de s’offrir ces tests. On a insisté sur l’inclusion de la formation à de nombreux niveaux d’utilisateurs pour démontrer la justification de l’utilisation de diagnostics compagnons, ainsi que la façon d’interpréter les résultats et de les traduire en changements concrets dans les soins aux animaux, au besoin. Il est essentiel d’accorder plus d’attention à l’intégration de nouvelles technologies de communications, comme les solutions infonuagiques à l’aide de téléphones mobiles, dans le diagnostic des maladies. Assurer une connectivité robuste peut contribuer à améliorer l’éducation et les conseils à l’intention des agriculteurs ainsi qu’à faciliter une meilleure surveillance de l’UAM et de la RAM et la production de meilleurs rapports à ce sujet dans les PFR-PRI.

2.8 Champs d’études prioritaires devant être soutenus Après deux jours de discussion intensive sur la réduction de l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI, on a demandé à chaque participant de classer par ordre de priorité – selon son point de vue – les champs d’études les plus critiques que l’on devrait soutenir pour relever ce défi, voir la figure 1. On a souvent cité en priorité les vaccins et les systèmes d’administration nouveaux ou améliorés ainsi que la nécessité d’établir un système de prévention et de gestion holistique de la maladie, suivis de nouveaux produits thérapeutiques et prophylactiques, de même que la nécessité de mettre en place un système local de surveillance et de collecte de données.

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Figure 1. Champs d’études prioritaires devant être soutenus afin de réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI (Produit par le Knowledge Transfer Network)

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3 Conclusions

Cet atelier a servi de tribune précieuse aux experts des pays du Sud et du Nord qui se sont réunis pour discuter, comprendre et remettre en question les lacunes, les enjeux et les possibilités de réduire l’utilisation des antimicrobiens sur les animaux destinés à l’alimentation dans les PFRPRI. Toute la communauté doit reconnaître que le défi posé par la réduction de l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI est un problème commun qui nécessite un effort commun rassemblant toutes les parties prenantes concernées. Pour reconnaître l’importance des antimicrobiens pour la santé et le bien-être des animaux, réduire l’utilisation thérapeutique imprudente et prévenir l’utilisation non thérapeutique, il faudra adopter une approche à plusieurs volets. Les avantages des innovations techniques, telles que les vaccins, les solutions de rechange aux antimicrobiens et les tests de diagnostic à la ferme sont évidents. Cependant, une formation et une éducation bien pensées, des améliorations à la gestion de la biosécurité, aux méthodes d’élevage et à la propreté devraient jouer un rôle important à côté des innovations, ce qui constituerait une approche globale de la gestion des maladies et des stratégies de production du bétail. Afin d’assurer l’acceptation et l’adoption d’interventions et de stratégies durables, et de veiller à ce que celles-ci soient propres au contexte et applicables aux réalités locales que doivent affronter les producteurs de bétail dans PFR-PRI, il est crucial de reconnaître l’importance des sciences sociales et des rôles

sexospécifiques. À défaut d’intégrer ces thèmes transversaux, le risque d’engendrer des efforts inutiles en élaborant des interventions est élevé. Pour y arriver, la recherche doit être mise en pratique. Bien que le développement de nouveaux vaccins, de nouvelles solutions de rechange aux antimicrobiens et de diagnostics soit essentiel, une meilleure compréhension de l’effet de ces interventions sur la réduction de l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation dans les PFR-PRI, et de leur mise en oeuvre, est critique. De même, veiller à l’existence d’un environnement réglementaire approprié; à l’application des politiques importantes; et à l’élaboration de stratégies à long terme appuyées par l’acceptation des responsables politiques sera nécessaire pour mettre en oeuvre des interventions nouvelles (et existantes) visant à réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens. En fin de compte, pour régler le problème, il faut d’abord bien le comprendre. Compte tenu des lacunes existantes dans les données de référence sur la RAM et l’UAM, le véritable problème à l’étude demeure inconnu. Normalisation, harmonisation et coopération sont requises pour recueillir efficacement ces données vitales, afin d’assurer que les interventions, la réglementation et les politiques débouchent sur les résultats souhaités. Enfin, les partenariats et la collaboration, au-delà des frontières et des disciplines, seront essentiels à la réussite. Ce n’est qu’avec un corpus de travail robuste et complet que la menace que fait peser la RAM sur la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement pourra être contrée solidement.

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4 Perspectives futures

Tablant sur les messages clés réclamant une

fin le 12 septembre 2018, avec un portefeuille de

action collective, des approches à multiples

projets qui devraient commencer au

facettes, des interventions durables et des

printemps 2019.

partenariats, l’UK DHSC (par l’intermédiaire du Global AMR Innovation Fund) et le CRDI ont annoncé un partenariat quadriennal d’une valeur de 27,9 millions CAD pour financer la recherche sur des solutions novatrices en médecine vétérinaire sur la résistance aux antimicrobiens (InnoVet-AMR). Ce programme a tiré parti des forces des deux organismes pour se concentrer sur le développement de vaccins et de systèmes d’administration nouveaux ou améliorés, ainsi que de produits médicaux thérapeutiques et prophylactiques de rechange nouveaux pour réduire l’utilisation imprudente des antimicrobiens dans les systèmes d’élevage de volaille, de porc et d’aquaculture dans les PFR-PRI. Un appel de propositions a été lancé le 25 juin 2018 et a pris

Bien que les partenariats représentent un important investissement pour réduire la RAM en fournissant des solutions de rechange novatrices aux antimicrobiens, il ne s’agit que d’une réponse au paysage complexe et intégré de la recherche qui a été révélé au cours de cet atelier. Parties prenantes et organismes subventionnaires devraient se sentir encouragés et habilités à entreprendre des partenariats complémentaires dans d’autres domaines clés, comme la surveillance et les diagnostics, les pratiques agricoles exemplaires, l’éducation et la formation des agriculteurs et l’adoption des innovations. Ce n’est que grâce à un corpus de travail robuste et complet que le monde a une chance réelle de contrer la menace que fait peser la RAM sur la santé humaine, animale et de l’environnement.

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5 Annexe A : Principales priorités propres aux espèces

Au cours de l’atelier, les participants se sont répartis en petits groupes pour discuter des difficultés et des possibilités liées à la réduction de l’utilisation des antimicrobiens chez les volailles, les porcs et les ruminants ainsi que dans l’aquaculture. De nombreux thèmes transversaux ont été abordés pour toutes les espèces (section 2), et des messages propres à chaque espèce ont été insérés dans le tableau ci-après.

Espèce

Messages clés pour chaque espèce

Volailles

On comprend mal comment les agents pathogènes de la RAM se propagent chez les volailles et où ils prennent naissance.

Le secteur de l’élevage des volailles étant plus intensif et comportant une plus mince marge de profit, les aviculteurs dans les PFR-PRI souhaitent constater immédiatement les résultats des interventions, ce qui a contribué à limiter la compréhension des effets à long terme ou de la propagation de la maladie.

Comment les producteurs pourront-ils passer de l’élevage domestique à l’entreprise commerciale sans l’utilisation des antimicrobiens ?

Les parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement locale en volailles ont besoin de formation sur la gestion des maladies de la volaille.

Optimisation des régimes alimentaires pour refléter les conditions sur le terrain.

Étude sur le développement d’installations temporaires et portatives pour la fabrication locale des antimicrobiens, vaccins et solutions de rechange afin de permettre l’utilisation des interventions là où on en a besoin.

Possibilité d’opter pour l’accélération de la production de vaccins à partir de la culture cellulaire, plutôt que de dépendre de la production de vaccins administrés in-ovo.

Porcs

Les systèmes de production de porcs sont souvent intensifs et conçus autour de l’utilisation des antimicrobiens, ce qui peut mener à une utilisation imprudente.

Les étapes distinctes de l’élevage du porc ajoutent à la complexité du problème – les exigences relatives à chaque étape sont différentes, et il faudrait améliorer la formation des agriculteurs et des vétérinaires concernant les difficultés propres à chaque étape.

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Espèce

Messages clés pour chaque espèce

Aquaculture

La contamination et le niveau d’exposition aux antimicrobiens sont un gros problème dans certains endroits ou systèmes d’aqueduc, étant donné que les animaux et les humains utilisent le même système, et en dépendent.

Des résidus pharmaceutiques et d’autres pesticides représentent un risque supplémentaire dans les systèmes d’aquaculture, en raison du risque de contamination environnementale directe et des faibles possibilités de contenir ce risque.

L’aquaculture est souvent une pratique agricole de subsistance dans les PFR-PRI; la RAM n’est alors pas nécessairement un enjeu prioritaire lorsque s’assurer de la productivité et de la survie du système est plus important.

Éduquer les agriculteurs à l’importance de la qualité de l’eau est important.

L’applicabilité des vaccins par voie orale dans l’aquaculture doit être mieux comprise.

On a cerné le besoin de déployer une formation améliorée à l’intention des vétérinaires et paravétérinaires sur l’élevage aquacole de diverses espèces dans les PFR-PRI en raison de lacunes à ce chapitre.

Ruminants

Les maladies prioritaires, pour lesquelles on a besoin de nouveaux vaccins et solutions de rechange aux antimicrobiens sont la pleuropneumonie contagieuse bovine, la pleuropneumonie contagieuse caprine, la theilériose bovine et la fièvre aphteuse.

On a également cerné le besoin d’améliorer l’épidémiologie et la surveillance des maladies bactériennes à l’échelle locale dans les PFR-PRI.

De nouvelles techniques de manipulation génétique (par exemple CRISPR) pourraient éventuellement produire du bétail résistant aux maladies et celles-ci devraient être prises en considération en parallèle avec les nouveaux vaccins et solutions de rechange aux antimicrobiens.

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6 À propos des organismes subventionnaires

Centre de recherches pour le développement international Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), une société d’État canadienne, finance la recherche dans des pays en développement afin de favoriser des changements durables à grande échelle. Le CRDI appuie la recherche axée sur l’élaboration de solutions locales, qui offrent des choix et des occasions de changement à ceux qui en ont le plus besoin dans les pays en développement. Pour y parvenir, le CRDI investit dans le savoir et l’innovation, soutient les leaders de demain et fait en sorte d’être un partenaire de choix des secteurs public et privé.

Le Department of Health and Social Care du Royaume-Uni Le Department of Health and Social Care (DHSC) est le ministère du gouvernement du Royaume-Uni chargé d’aider les gens à vivre plus longtemps de façon plus autonome et en meilleure santé. Le partenariat avec le CRDI fait partie du Global Antimicrobial Resistance Innovation Fund (GAMRIF) du DHSC. Le GAMRIF a été mis sur pied pour appuyer la recherche-développement novatrice à un stade préliminaire, en ciblant particulièrement les domaines négligés et sous-financés dans le domaine de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le GAMRIF est un investissement d’aide publique au développement de 50 millions £, ce qui signifie que tous les projets financés doivent soutenir la recherche profitant principalement et directement aux habitants des pays en développement. Le Fonds suit l’approche « Un monde, une santé » et cherche à investir dans des solutions susceptibles de réduire la menace que représente la RAM pour les humains, les animaux, les poissons et l’environnement.

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Wilton Park Wilton Park, créé en 1946, organise chaque année près de 65 événements de haut niveau liés aux politiques internationales. Wilton Park affiche des antécédents de longue date dans l’élaboration et l’organisation de discussions sur des thèmes recommandés par des partenaires. Wilton Park est une ressource de première ligne pour le Foreign and Commonwealth Office du Royaume-Uni et des partenaires internationaux clés. L’organisme appuie les priorités stratégiques en matière de politique étrangère en engageant d’importantes communautés de spécialistes dans un dialogue qui aborde et résout des questions d’une importance critique pour la sécurité, la prospérité et la justice dans le monde. Wilton Park tire parti de la confiance et du pouvoir de rassemblement à l’échelle mondiale qu’il a acquis après avoir participé, pendant des décennies, à différents aspects des affaires étrangères.

Remerciements Le CRDI et le DHSC, de même que Wilton Park souhaitent remercier le Knowledge Transfer Network (KTN) et souligner sa contribution à l’animation de l’atelier et à l’analyse des renseignements recueillis. Le CRDI et le DHSC, de même que Wilton Park, adressent un remerciement spécial à tous les chercheurs et participants ayant contribué à l’atelier et dont les idées précieuses ont été synthétisées dans le présent rapport.

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