Salon du livre Paris 2013

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SALON DU

PARIS

LIVRE

2013

Lettres roumaines Ă l'honneur



LETTRES ROUMAINES À L'HONNEUR

Constantin AB{LU|{ Constantin Abăluță, né le 8 octobre 1938 à Bucarest, est un poète, prosateur et traducteur roumain. Il est diplômé d’architecture en 1961, qu’il pratique jusu’en 1969. Il débute en tant que poète en 1964. Il a aussi écrit de la rose, du théâtre et des drames pour la radio. Dans une anthologie publiée en 2000, Abăluță se décrit comme un poète du banal. Souvent, ses poésies commencent par un fait banal, qui tourne ensuite à l’absurde. Dans l’anthologie Poezia română după proletcultism (La poésie roumaine après le prolétcultisme ), organisée par Constantin Abăluță, il présente des poètes sans une côte très élevée au box-office littéraire est expliqué par le fait poètes sans anvergure peuvent créer des poèmes anthologiques quand ils accordent la sensibilité et l’expression. Parmi les plus connus de ses volumes on peut citer: Aceleaşi nisipuri (Les mêmes sables, Prix de l’USR, 1995), Drumul furnicilor (La route des furmis), Cîrtiţa lui Pessoa (La taupe de Pessoa, Prix de l’ USR, 1999), Despre viaţa şi dispariţia broaştelor mele ţestoase (La vie et la disparition de mes tortues), Intrusul (L’intrus), Totul despre nimic (Tout sur rien). Prose: Camera cu maşini de scris (La chambre des machines à écrire), Groapa roşie (La fosse rouge), Grafferul din lift (Le graphiste dans le lift), Întâmplări imaginare pe străzile Bucureştiului (Des événement imaginaires dans les rues de Bucarest). Théâtre: Terasa (La terasse, cinq pieces de theâtre), Calmania, patria mea (Calmania, ma patrie). On a réalisé un spectacle radiophonique, Drumul furnicilor (La route des furmis), d’après toute sa création poétique. Il a traduit des ouvrrages de la poésie anglaise et française. „La poésie est une forme d’être unique dans les moyens ?? et ensemble avec eux dans la solitude. Dans le temps d’une évasion et d’une profonde confusion. La paix entre les contraires: rivage piétrifié“. (Constantin Abăluță)

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Gabriela ADAME±TEANU Gabriela Adameşteanu, née en 1942 à Târgu Ocna est l’un des écrivains roumains les plus réputés. Elle a dirigé la revue „ 22 „ (septembre 1991- mai 2004), considérée comme le meilleur hebdomadaire de culture politique du pays, et, à partir du mai 2004, son supplément, „ Bucureştiul cultural „ („Le Bucarest culturel „). Après avoir obtenu de nombreux prix en Roumanie, ses livres ont été traduits et publiés en France, en Espagne, en Italie, en Israël, en Hongrie, aux Etats-Unis, en Bulgarie et en Estonie. Dramatisé pour la scène et monté par Cătălina Buzoianu au Théâtre Bulandra, son roman Une matinée perdue est devenu un grand classique. Il a été publié aux Éditions Gallimard en 2005 et nominé pour le Prix de l’Union Latine. Très bien accueilli par la critique française, le roman Vienne le jour, a été sélectionné pour le Prix Jean Monet de Littérature Européenne, 2010. Son dernier roman, Situation provisoire, qui développe le thème de l’intimité impossible sous un régime totalitaire, sera publié chez Gallimard courant 2013. Provizorat, de son titre roumain, est un roman tel un baume pour panser les plaies d’un quotidien communiste. Les deux personnages principaux, Letiţia Arcan et Sorin Olaru, vivent une troublante histoire d’amour sur le fond socioculturel du XXème siècle roumain. Les histoires de tous les personnages se tissent pour créer un tableau historique dramatique, traduction Nicolas Cavaillès „Tu dis que tu n’aimes pas cette vie, murmurera-t-il, et tu crois qu’elle me plait, à moi ? tu ne crois pas que j’aimerais, moi aussi, me réveiller le matin dans le même lit, aller chacun à notre tour dans la salle de bain ou nos brosses à dent sont dans le même verre, rire quand nous nous trompons de serviette, parce que nous sommes aussi distraits l’un que l’autre? sortir pour une ballade en barque sur le lac Herastrau, comme du temps de la fac, aller le soir au restaurant Pescarus, danser sur la terrasse, programmer notre réveillon à Sibiu à «L’empereur des romains», oh, combien de choses nous pourrions faire ensemble et que nous ne ferons pas“! Extrait traduit par Marily le Nir

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Radu ALDULESCU Radu Aldulescu, né en 1954 à Bucarest a mené une existence peu commune, des fois à la limite de la subsistance, en pratiquant divers métiers, même celui d’ouvrier non qualifié sur le chantier de la Maison du Peuple à Bucarest. Il a écrit dans les années 1980, alors qu’il était inconcevable de l’éditer dans les circonstances de la censure thématique et linguistique du régime de Nicolae Ceauşescu. Après 1988 il s’impose rapidement par la force de sa vision naturaliste et apocalyptique d’un monde interlope, imprégné d’amoralité cynique. Traduit en français, son roman L’Amant de la veuve/ Amantul colivăresei est en cours de publication aux éditions des Syrtes (traduction Dominique Ilea). Un autre titre de sa prose, le roman Les Mariés de l’immortalité/Mirii nemuririi est également traduit en français sans être engagé par un éditeur courant 2012. Tel un air de romance faubourienne, c’est l’histoire de Dimitrie (Mite) Cafanou, cœur de velours et poigne de fer, qui, mutiné contre son père de la nomenklatura, se met à fuguer dès l’âge de douze ans, lâche l’école, s’exerce à la boxe et à la baston, rejette toute autorité, toute responsabilité, travaille à la journée, adopte le système; payant sa liberté de précarité et du harcèlement des cognes; „baisant tous ceux qui voulaient le baiser„; ne tenant jamais en place, plus loup que chien errant, parfois recueilli par des bonnes âmes. La force du style cru, élaboré sans fioriture de Radu Aldulescu a d’emblée suscité une comparaison avec Louis-Ferdinand Céline (celui de Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit) ; or, à l’image de son héros d’autofiction, il est aussi un nouveau Panaït Istrati, voire un paradoxal Jack Kerouac de l’ère de Ceauşescu. „Plus la moindre trace de cals dans ses paumes. C’était là ses vraies mains, elles lui plaisaient trop . Le tout récent changement semblait déborder ces deux cents dollars, j’kifferais assez d’garder des mains comme ça, même si j’bosse, y a des tas d’boulots qui font pas d’éclopés, comme y a pas mal d’gens qui en redemandent, à moins qu’dans quelques p’tits mois not ’ frérot d’nouveau nous fasse coucou“. (Radu Aldulescu)

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Linda Maria BAROS Linda Maria Baros est née le 6 août 1981 à Bucarest. Elle a obtenu une licence et un master de lettres à l’Université de Bucarest et à la Sorbonne, où elle a passé son doctorat. Elle a publié en roumain les recueils de poèmes Amurgu-i departe, smulge-i rubanul! (2001), Poemul cu cap de mistreț (Le poème avec la tête de sanglier) (Editura Vinea, 2003) et deux pièces de théatre. Elle a aussi publié en français des recueils de poésie: Le Livre de signes et d’ombres en 2004, et en 2006 La Maison en lames de rasoir, réédité en 2008. Ces volumes ont obtenu en France le Prix de la Vocation en Poésie en 2004 et le Prix Guillaume-Apollinaire en 2007 (qui est considéré comme le prix de poésie le plus important en France). En juin 2009, elle a publié l’ouvrage L’Autoroute A4 et autres poèmes, lancé au Marché de la Poésie de Paris. Linda Maria Baros est aussi l’auteur d’ouvrages d’études critiques en français - Passer en carene. Éloge pour une cuisine de province de Guy Goffette et Les Recrues de la damnation. Elle a traduit en français ou en roumain plus de vingt-cinq livres. Elle a été boursière, en tant que traductrice, en Belgique, aux Pays-Bas, en Slovénie et au Luxembourg. Elle est l’initiatrice et la coorganisatrice, depuis 2005, du festival Le Printemps des Poètes (Primăvara Poeților) en Roumanie, ainsi que directrice de la revue VERSUs/m. Depuis 2006, elle est secrétaire adjointe à l’Association des Traducteurs de Littérature Roumaine dont le siège est à Paris, et depuis 2009 secrétaire générale adjointe à La Nouvelle Pléiade. „Je ne m’attendais pas en esprit et en âme à ce que des êtres qui paraissent si délicats et fragiles – j’ai eu de la chance dans mon pèlerinage parisien à l’ambassade roumaine – fassent bouillir une vision si sombre et bizarre, exprimée, il est vrai, de façon très claire, dans le livre Casa din lame de ras (La Maison des lames de rasoir).“ (Gheorghe Mocuţa) „C’est pour toi, pour que tu sois plus grande et plus belle et plus droite, que je me suis coupé le cœur en deux, comme un sabot d’agneau.“ (Linda Maria Baros)

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Savatie BA±TOVOI Savatie Baştovoi est né en Chişinău à 1976. Adolescent, il est interné en hôpital psychiatrique à Socola, où il écrit le cycle Un Valium pour Dieu/Un diazepam pentru Dumnezeu qui le consacré comme poète. En 1998, il abandonne la faculté de Timişoara et, en 2002, il reçoit la tonsure. Il vit au monastère de la Nativité du Christ, en République de Moldavie. Il dirige la maison d’édition Cathisma, la revue de spiritualité orthodoxe „Ekklesia„ et enseigne l’iconographie au Séminaire de théologie de Chişinău. En français a été publié: Iepurii nu mor, roman, éditions Polirom, 2007/Les lapins ne meurent pas, éditions Jacqueline Chambon, 2012, traduction Laure Hinckel. Nous sommes en 1980. Sasha, neuf ans, vit en République de Moldavie. Une vie sous le communisme, avec ses défilés, ses slogans, sa pruderie, ses kolkhozes, ses organisations de jeunesse quasi militaires. Pour Sasha, qui a un besoin éperdu de croire, la propagande devient à la lettre parole d’Évangile. Il vénère les martyrs de la cause communiste dont les visages sont peints sur les murs de l’école, et en premier lieu Lénine, gloire de l’Union soviétique qui a combattu les puissances du Mal capitaliste. À cette dévotion athée s’ajoute un amour sensuel pour la forêt, où il aime se réfugier quand ça va trop mal à l’école. L’institutrice lui reproche aigrement ses vêtements usés, l’odeur des cochons qu’il nourrit avant de venir en classe et ses poux. On peut aussi être un paria dans l’utopie communisme d’une société sans classes. Ici, le sentiment panthéiste de Savatie Baştovoi s’incarne avec une délicatesse fragile dans cet enfant qui s’accroche aux mythes d’un monde parfait pour oublier la dure réalité d’un système fait pour broyer les hommes. „Roman sombre, Les lapins ne meurent pas est dédié aux «enfants soviétiques devenus grand». Il diffuse pourtant une puissante lumière: celle d’une écriture formidablement charpentée et fine. En témoignent les courts passages, qui viennent s’incruster, telles des énigmes, dans le récit principal: une petite fille et son père marchent dans la campagne et, dans leurs yeux, on contemple „un large horizon de fleurs jaunes et orange, dont les feuilles descendaient jusqu’au sol, douces comme des bonbons“. (Catherine Simon )

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Horia B{DESCU Horia Bădescu est né le 24 février 1943 à Arefu. C’est un poète, prosateur et essayiste roumain contemporain. Après avoir suivi son lycée à Curtea de Argeş, il obtient une licence à la Faculté de Philologie de l’Université de Cluj en 1968. Il fait partie du groupe de la revue Echinox. Il a passé un doctorat en lettres en 1997 avec la thèse Memoria Ființei - Poezie și Sacru (La Mémoire de l’être – La poésie et le sacré). Il débute la poésie dans la revue Tribuna (1964). Il a été rédacteur au Studio Territorial de Radio de Cluj, et directeur du Théâtre National de Cluj à partir de 1987. Après 1990, il a été directeur de l’Institut Culturel Roumain de Paris et attaché culturel de l’Ambassade de Roumanie en France. Il est traduit et publié dans des revues littéraires en France, en Belgique, en Espagne, aux Etats-Unis, au Canada, en Russie, en Inde, en Bulgarie, en Italie, en Macédoine, en Arménie, au Vietnam et au Pérou. Il est promu Commandeur de l’Ordre National du Mérite culturel en 2004. Il a reçu de nombreux prix, dont : le Prix Mihai Eminescu de l’Académie Roumaine (1991) ; le Prix européen de poésie francophone Leopold Sedar Senghor (2004) ; le Prix de poésie Lucian Blaga (2005) ; le Prix du Livre de l’Année en poésie de la filiale de Cluj de l’Union des Ecrivains de Roumanie (2007). Il a aussi reçu le Prix de l’Association des Ecrivains de Cluj à plusieurs reprises : en 1977, pour le poème Anonimus (Anonymus) ; en 1981, pour l’essai Parada măștilor (La parade des masques); en 2008, pour le poème Pielea îngerului (La peau de l’ange). Autres ouvrages : Pielea îngerului (La peau de l’ange) (2007), Vei trăi cât cuvintele tale (Tu vivras autant que tes mots), E toamnă nebun de frumoasă la Cluj (C’est un automne follement beau à Cluj), O noapte cât o mie de nopți, (Une nuit comme mille nuits) (2011). „Les paroles merveilleuses du poète Horia Bădescu rendent amoureux de la poésie, pour l’ineffable qu’il transmet, pour l’état de grâce plénière dans lequel il nous porte et qui dissipe les sentiments les plus profonds.” (Maria Vaida)

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George B{L{I|{ George Bălăiță, né le 17 avril 1935 à Bacău, est un romancier. Il s’est marié en 1959 avec Lucia Gavril (de cette union naîtra un fils, Matei, en 1970). Entre 1960 et 1967, il étudie à la Faculté de Philologie de l’Université Al. I. Cuza de Iaşi, tout en travaillant en tant qu’instructeur méthodiste à la Maison de la Culture de Bacău. En 1962, il fait ses débuts en prose courte dans la revue Luceafărul, et en 1964 son premier livre paraît, un recueil de contes, Călătoria (Le Voyage). La même année, il est engagé comme rédacteur à la revue Ateneu de Bacău. Il publie alors d’autres livres de prose courte qui restent sans écho. En 1975, il devient pourtant un personnage de premier plan du paysage littéraire, grâce au roman Lumea în două zile (Le monde en deux jours), paru aux Éditions Eminescu. Le roman reçoit le prix de l’Union des Écrivains et est commenté en des termes enthousiastes par les principaux critiques du moment (Nicolae Manolescu, Lucian Raicu) et est traduit en diverses langues. George Bălăiţă s’établit en 1978 à Bucarest en tant que secrétaire de l’Union des Écrivains ; part en 1980 aux États-Unis à l’Université de l’Iowa (avec une bourse d’étude de quatre mois dans le cadre de l’International Writing Program); et devient, à partir de 1981, directeur de la prestigieuse maison d’édition Cartea Românească, succédant à Marin Preda. Il est dans le même temps vice-président de l’Union des Écrivains et membre suppléant au CC du Parti Communiste Roumain. Juste après 1989, il part des Éditions Cartea Românească et occupe à partir de 1991 le poste de rédacteur en chef à la revue trimestrielle Arc, que lui a offert comme refuge Augustin Buzura, le président de la Fondation Culturelle Roumaine. Il est à présent directeur de Copyro, société de gestion collective des droits d’auteur. „Ce qui est le plus frappant chez George Bălăiţă est justement la prise en dérision des normes, un côté de bouffonnerie esthético-morale, qui a son reflet dans la structure même de ses romans. […] La jovialité du narrateur de George Bălăiţă est exprimée dans un monde d’apparences, débridé d’hypocrisie moraliste et qui profite joyeusement des plaisirs de la vie : un monde enclin à faire des farces, riant à gorge déployée, qui goûte ainsi l’odeur de la liberté, résistant à l’oppression tragique.“ (Nicolae Manolescu).

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Lucian BOIA Lucian Boia, né en 1944 à Bucarest est spécialiste dans l’étude des mythologies politiques, historiques et scientifiques. Professeur à la Faculté d’Histoire de l’Université de Bucarest où il enseigne l’historiographie et l’histoire de l’imaginaire, Lucian Boia dirige le Centre d’histoire de l’imaginaire qu’il a fondé à Bucarest en 1993. La richesse de son œuvre consacrée à l’histoire des idées et de l’imaginaire a été également celle des nouvelles interprétations de l’histoire de l’Occident et tout particulièrement de la France. De ce fait, il a été traduit dans plusieurs langues dont le français, l’anglais et l’allemand. Parmi ses dernières publications en français parues chez Les Belles Lettres, on peut signaler notamment Hégémonie ou déclin de la France? La fabrication d’un mythe national (2009), Napoléon III. Le malaimé (2008), L’Occident. Une interprétation historique (2007), La Roumanie. Un pays à la frontière de l’Europe (2007). Recement paru : Capcanele istoriei. Elita intelectuală românească între 1930 și 1950, Éditions Humanitas, 2011/Les pièges de l’histoire. L’élite intellectuelle roumaine (1930-1950), Éditions Les Belles lettres, 2013, traduction Laure Hinckel. Depuis plus de vingt années et le retour à une pensée libre, les historiens roumains de tous âges et de tous bords se penchent sur le comportement public des intellectuels roumains au cours du XXème siècle. De nombreux ouvrages ont vu le jour et tous ou presque se plaçaient sur le piédestal des idées bien pensantes et du jugement moral, le plus souvent sans la sagesse amenant à ausculter la nature humaine; par ailleurs, ces travaux n’apportaient pas toujours les preuves nécessaires dans un dossier par ailleurs énorme et touffu. S’ils ne sont pas considérés comme de véritables „acteurs„ dans l’histoire, les intellectuels doivent pour le moins adopter une attitude exemplaire. Mais, quand, entre 1930 et 1950, les membres de l’élite intellectuelle, comme la société dans son ensemble, passent par une guerre et plusieurs changements de régime, ce dont on doit discuter, c’est de l’humain dans toutes ses nuances. Il était nécessaire, au terme d’une longue suite de tentatives intransigeantes mais qui ne furent pas menées à leur terme, d’entendre le récit plein de finesse d’un historien comme Lucian Boia. À l’aide d’une documentation vaste et souvent inédite, celui-ci rétablit un équilibre entre l’intransigeance des uns et la complaisance des autres pour tous ces hommes qui, en l’espace de deux décennies, sous le poids d’un mélange d’idées abstraites et d’orgueils personnels se retrouvèrent entrainés dans les pièges de l’histoire.

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Nicolae BREBAN Nicolae Breban, ne le 1er fevrier 1934 a Baia Mare, est romancier, essayiste, dramaturge. Durant la periode 1958-1960, Nicolae Breban demeure, par excellence, un autodidacte, se renseignant beaucoup sur les affaires du milieu universitaire de l’epoque. En 1961, il a publie des contes et des romans dans Gazeta literară (La Gazette litteraire) et dans Luceafărul (L’Etoile), se faisant un nom dans les milieux litteraires. Entre 1962-1965 il publie neuf contes et fragments de romans dans Gazeta literară (La Gazette litteraire), Luceafărul (L’Etoile), Orizont (Horizon) et Viața românească (La Vie roumaine). Nichita Stănescu a decrit en des termes elogieux la nouvelle Copilăria lui Herbert (L’enfance d’Herbert), parue dans Gazeta literară (La Gazette litteraire) et qui fait aussi partie du roman În absența stăpânilor (En l’absence des maîtres). Il a redigé de nombreux libres, dont certains sont traduits: Francisca, 1965; În absența stăpânilor (En l’absence des maîtres), 1966; Animale bolnave (Les Animaux malades), 1968; Îngerul de gips (L’Ange de plâtre), 1973; Bunavestire (Annonciation), 1977; Don Juan, 1981; Drumul la zid (La Route du mur), poeme epique, 1984, 2009; Pândă și seducție (Panda et seduction), 1991; Amfitrion (Amphitryon), trilogie, 1994; Ziua și noaptea (Le Jour et la Nuit), tetralogie. Eseuri: Singura cale (Le Seul Moyen), 2011. Il a obtenu de nombreux prix et distinctions et est membre de l’Academie Roumaine. „Les romans de Nicolae Breban ont, en effet, comme un leit-motiv et et en fin de compte comme une obsession de relation vainqueur-vaincu. Le personnage qu’il préfère, glorifie et monographie parfois comme un alter-ego et tantôt comme un modèle pour l’inaccessible, est le surhomme, l’homme fait pour vaincre.” (Alexandru Ştefănescu) ”Nous avons la liberté, vraiment, enfin nous l’avons, et bien qu’elle soit arrivee très tard, nous la touchons et la sentons, cela parait incroyable. Mais ce n’est rien de plus d’une forme, une forme creuse que vous devez remplir...“ (Nicolae Breban)

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Ana BLANDIANA Ana Blandiana, née en 1942 à Timişoara fait partie des grands noms de la poésie roumaine, en symbolisant la figure de l’écrivain subversif sous un régime politique oppressif. Après des études à Oradea, où elle obtient son diplôme en philologie, Ana Blandiana ne tarde pas à publier des recueils de poésie à l’instar de Le troisième sacrement (1969) pour lequel il lui fut décerné le Prix Herder. Mais très vite, dès 1980, ses poèmes furent censurés par le régime de Nicolae Ceaușescu. Néanmoins, ses poésies continuèrent à circuler griffonnées sur feuilles volantes. En 1988 elle fut dénoncée comme étant l’auteur des poèmes subversifs comme le célèbre Motanul Arpagic/L’Oignon du Matou, attaque à peine voilée contre la personne du dictateur. Dès lors, la poétesse fut constamment surveillée par la police secrète. Après 1989, Ana Blandiana joua un rôle civique actif étant l’initiatrice, à Sighet, du Mémorial de la résistance et des victimes du communisme, ainsi que fondatrice et dirigeante de l’ONG L’Alliance civique. Parmi les dernières publications en français on peut citer Autrefois les arbres avaient des yeux, édité par Librairie Bleue en 2005, année qui voit également paraître Fragmentarium et Le Tiroir aux applaudissements respectivement chez Editions LiterNet et L’Inventaire. Son œuvre poétique, ainsi que son recueil de nouvelles Les quatre saisons, sont traduits en français mais, à ce jour, pas encore engagés chez un éditeur. Autrefois les arbres avaient des yeux, poésie, Éditions Librairie bleue, 2005, traduction Luiza Palanciuc est une anthologie de poèmes emblématiques d’Ana Blandiana, couvrant une période allant de 1964 à 2004, et révélateurs d’un désir de liberté de parole exprimé même durant la dictature communiste. „Jusqu’aux étoiles tous les chiens du pays étaient fidèles ils ne mordaient que les ennemis de leurs maitres, ils portaient leur laisse avec une grande élégance, tel un collier (les épouses se demandaient tout le temps quelle chaîne allait être à la mode), et, sobres à chaque fois, ils s’autorisaient un seul caprice: hurler à la lune […]“ (Ana Blandiana)

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Augustin BUZURA Augustin Buzura, né le 22 septembre 1938 à Berința, est un prosateur et essayiste, auteur de scénarios cinématographiques, membre de l’Académie Roumaine depuis 1992. Il a étudié à la Faculté de Médecine et Pharmacie de Cluj (1958-1964). Il renonce à la profession de medecin psychiatrique pour se dédier à la littérature. Les méthodes psychiatriques d’investigation de la conscience humaine se retrouveront dans ses romans. Il débute en 1963 avec le recueil de nouvelles Capul Bunei Speranțe (Le Cap de Bonne-Esperance). Il a été rédacteur à la revue Tribuna (La Tribune) de Cluj. À partir de 1990, il est devenu president de la Fondation Culturelle Roumaine, et en 2003-2004 de l’Institut Culturel Roumain. Il est à présent directeur de la revue Cultura. Il a publié des romans appreciés tant avant qu’après la Révolution de 1989: Absenții (Les Absents), 1970; Orgolii (Les Orgueils), 1974; Fețele tăcerii (Les Visages silencieux), 1974; Vocile nopții (Les Voix de la Nuit), 1980; Refugii (Les Refuges), 1984; Drumul cenușii (La Route des cendres), 1988; Recviem pentru nebuni și bestii (Requiem pour les fous et les brutes), 1999; Raport asupra singurătății (Rapport sur les solitudes), 2009. Augustin Buzura s’arrête dans ses romans de jeunesse sur le drame de l’intellectuel qui entre en conflit avec le système communiste du monde académique (Orgolii, Refugii). Ces romans expérientent le point de vue naratif procédant des flux de la conscience. Les romans suivants, écrits a la troisième personne, ont des héros herméneutiques qui désirent reconstituer les événements du passé, toujours controversés, comme l’a été la coopération forcée et le phénomène des partisans et de résistance armée des montagnes, la révolte des mineurs de Valea Jiului et la répression qui a suivi. Buzura a continué la thématique du romancier de l’”obsédante décennie” en ayant à sa disposition des informations très variées, qu’il a recueillies par quelques interviews des personnes impliquées dans les événements, comme un véritable sociologue.

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Alexandru C{LINESCU Alexandru Călinescu, né le 5 octobre 1945 à Iași est un spécialiste d’histoire littéraire, critique littéraire et publiciste roumain, et ancien dissident. Il est professeur de littérature française à la Faculté de Lettres de l’Université de Iași. Il dirige la Bibliothèque centrale universitaire Mihai Eminescu de Iași. Il a une rubrique, intitulée Interstices, dans la revue Dilema veche. C’est aussi un collaborateur des éditions Polirom de Iași. Il a été professeur à l’INALCO à Paris et est spécialiste de Marcel Proust. Alexandru Călinescu a été l’invité spécial de Bernard Pivot dans l’émission, „Double Je spécial Iași„,filmée à Iași en 2004. Depuis 2006, il a une rubrique dans la revue Dilemateca, intitulée Decupaje. Il a reçu le Prix de l’Union des Ecrivains, le Prix de l’Académie Roumaine, le Prix de la revue Athénée, la Médaille de l’Université d’Angers, Les Palmes Académiques décernées par le gouvernement français (en 2000), et il a été promu au rang de Chevalier de l’Ordre National du Mérite par le président français en 2004. Parmi les livres publiés par Alexandru Călinescu, on peut noter: Anton Holban - Complexul lucidității (Anton Holban – Le Complexe de la Lucidité), 1972; Caragiale sau vârsta modernă a literaturii (Caragiale ou l’âge moderne de la littérature), 1976; Perspective critice (Perspective critique), 1978; Interstiții (Interstices), 1998; Biblioteci deschise (Bibliothèques ouvertes), 1986; Adriana și Europa (Adriana et l’Europe), 2004; Incursiuni în proza românească (Incursions dans la prose roumaine), 2004; Proximități incomode (Proximités incommodes), 2006. „Je crois que nous sommes formés par les livres que nous lisons et par ceux qui nous ne lisons pas. Je n’aime pas lire en premier lieu des livres ennuyeux, j’ai horreur des livres ennuyeux; je n’aime pas non plus les livres moralisateurs, les livres qui présentent des idées et des théories délirantes, qui inventent et construisent de telles théories, toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Je n’aime pas les livres qui expriment de la part de l’auteur de la méchanceté, de la rancune, de la mesquinerie, de la bassesse affective, sans parler de vilenie.“ (Alexandru Călinescu)

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Mircea C{RT{RESCU Mircea Cărtărescu est né en 1956 à Bucureşti est une figure emblématique de la „génération 80„, génération élevée à l’écriture dans les interstices d’une société oppressive donnant naissance à une littérature profondément subjective qui utilise toutes les voies du rêve et de l’imagination. Théoricien du „textualisme„, nouveau pacte avec le réel par le concept de „existence„, véritable acte de naissance du postmodernisme roumain, il aligne une quinzaine de titres – poèmes, récits, romans, essais. Unanimement reconnu pour l’originalité de l’univers et du style, le prosateur a reçu plusieurs prix littéraires nationaux et internationaux. Traduit en de nombreuses langues (allemand, anglais, bulgare, espagnol, français, hollandais, hongrois, hébreu, norvégien, polonais, portugais, suédois) il est devenu l’une des figures incontournables de la littérature mondiale d’aujourd’hui. Six de ses ouvrages sont à ce jour traduits en français. En 2005 Denoël publie L’œil en feu, la deuxième partie de sa célèbre trilogie Orbitor, dont le dernier tome, L’Aile tatouée paraît quatre ans plus tard. Pourquoi nous aimons les femmes est édité en 2008 toujours chez Denoël. En français: Orbitor. Aripa dreaptă, roman, Éditions Humanitas, 2007/L’aile tatouée, Éditions Denoël, 2009, traduction Laure Hinckel. L’Aile tatouée clôt la trilogie d’Orbitor, commencée par Mircea Cărtarescu il y a quinze ans avec L’Aile gauche. Avec ce troisième tome, L’Aile droite, Mircea Cărtarescu poursuit l’exploration métaphorique du corps d’un papillon entamée avec Orbitor - L’Aile gauche il y a près de quinze ans quatre grandes chroniques le traversent. La première reprend la chronologie de la Révolution roumaine, interprétée comme fin du monde, et se déploie en récit à mille voix, satirique et réaliste. La seconde et la troisième explorent la toute petite enfance, le lien quasi maladif à la mère et la généalogie familiale. Quant à la quatrième, elle met en scène la descente aux Enfers de Victor, le jumeau, enfant volé. „J’ai toujours souhaité écrire un livre, et un seul, de ce type. Je ne recommencerai pas une telle aventure, c’est-à-dire que je n’écrirai plus jamais un livre de cette ampleur. Je pense que ce livre devait d’être écrit, et que si je ne l’avais pas écrit, personne ne l’aurait fait“. (Mircea Cărtărescu)

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Magda CÂRNECI Magda Cârneci, née le 28 décembre 1955 à Gârleni, près de Bacău, est poète, critique d’art et journaliste. Elle est diplômée en 1979 de la Faculté d’Histoire et de Théorie de l’Art de l’Institut d’Art Plastique Nicolae Grigorescu de Bucarest. En 1997, elle passa son doctorat en histoire de l’art à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. Elle a obtenu de même de nombreuses bourses de recherche pré et postdoctorales à l’étranger. Étudiante, elle a fréquenté les cénacles littéraires Amfiteatru et Cenaclul de luni de Bucarest, menés par le critique Nicolae Manolescu. Elle fut chercheuse à l’Institut d’Histoire de l’Art de Bucarest et présidente du comité de direction du Centre International pour l’Art Contemporain de Bucarest. Elle a également été co-directrice la revue d’arts visuels Artelier. Entre 2001 et 2005, elle a travaillé en tant que conférencière invitée à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris. De 2007 à 2010, elle a dirigé l’Institut Culturel Roumain de Paris. Elle est à présent professeure à l’Université Nationale d’Art de Bucarest et rédactrice en chef de la revue d’arts visuels ARTA de Bucarest. Ses débuts poétiques ont eu lieu en 1975 dans la revue România literară, sous le pseudonyme „Magdalena Ghica„, qu’elle employera jusqu’en 1989. Elle fait son entrée dans l’édition en 1980 avec la publication de l’ouvrage Hipermateria chez Cartea Românească. Elle a publié de nombreux regroupements de vers dans des revues littéraires du pays et dans différentes revues de l’étranger. Œuvres poétiques: O tăcere asurzitoare, 1985; Haosmos, 1992; Psaume, 1997 (en français); Poeme/ Poems, 1989 (en roumain et anglais); Poeme politice, 2000; Haosmos și alte poeme, 2000; Chaosmos. Gedichten, 2004 (en hollandais); Chaosmos. Poems, Boston, 2006; Trois saisons poetique, Luxembourg, 2008; Peau-ésie, livre bibliographique avec Wanda Mihuleac, Paris, 2008; Poeme spirituale, București, 2012. „La réalité que transcrit Magda Cârneci dans ses poèmes est un espace aliénant, un lieu inapproprié, dans lequel l’être ressent son propre manque de sens, sa propre condition emplie d’absurde et d’aléatoire.” (Iulian Boldea) „Maintenant, que le décor en carton a foutu le camp je regarde autour de moi, je n’y vois rien, presque rien, c’est désert où m’enfuirais-je d’ici, où, dans quel univers, sur quelle planète ? Donnez- lui un monde au pauvre travailleur, au pauvre mortel au bord des de l’autoroute qui s’écoule dans le cosmos.” (Magda Cârneci)

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Paul CERNAT Paul Cernat, né à Bucarest en 1972, est publiciste, critique littéraire et essayiste. A présent, il est lecteur universitaire docteur et détient la Chaire d’histoire de la littérature roumaine à l’Université de Bucarest. Il a collaboré par des chroniques littéraires et des essais à de nombreuses publications de Roumanie: Dilema, Dilema Veche, Dilemateca, le supplément du vendredi de la revue Dilema, Observator cultural, le supplément culturel de la revue 22, Idei în dialog etc. Il a participé en tant que critique au Cénacle Littéraire, dirigé par Mircea Cărtărescu. Il est spécialiste de l’avant-garde littéraire pendant l’entre-deuxguerres. Paul Cernat a obtenu de nombreux prix dont celui de l’Union des Ecrivains de Roumanie. Il est l’auteur d’innombrables préfaces et études critiques. Travaux publiés de façon individuelle: Avangarda românească și complexul periferiei (L’avant-garde roumaine et le complexe de périphérie), 2007; Contimporanul: istoria unei reviste de avangardă (Le Contemporain: histoire d’une revue d’avant-garde), 2007; Modernismul retro în romanul interbelic românesc (Le modernisme rétro dans le roman roumain d’entre-deux-guerres), 2009. Travaux collaboratifs: en collaboration avec Ion Manolescu, Angelo Mitchievici et Ioan Stanomir: În căutarea comunismului pierdut (A la recherche du communisme perdu) (Editions Paralela 45, 2001); O lume disparută. Patru istorii personale (Un monde disparu, quatre histoires personnelles), 2004; Explorări în comunismul românesc (Explorations dans le communisme roumain) vol.1, 2004 și vol.2, Polirom, 2005. Războiul fluturilor (La Guerre des Papillons), de Paul Cernat și Andrei Ungureanu, 2005. „Comment rester encore avec des idoles – voilà une question à laquelle il n’est justement pas facile de répondre... Une réminiscence d’une des religions archaïques, l’existence des idoles présuppose l’incarnation dans la vie de tous les jours d’un modèle idéal. Comme à propos des idoles d’aujourd’hui – plus ou moins (post)modernes – correspond, naturellement, les modèles idéaux de la mode. (...) Un texte bien écrit est un texte qui peut être lu plusieurs fois, un texte semblable à une bonne musique. Qui ne t’irrite pas l’oreille interne quand tu lis, qui ne t’agresse pas les sens, qui te laisse entrer dans le monde du texte sans te brouiller avec des parasites, avec des sons inappropriés.Cela signifie équilibrer la composition. Cela ne signifie pas absolument la virtuosité, mais l’adéquation.” (Paul Cernat)

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Petru CIMPOE±U Petru Cimpoeşu, né en 1952 à Vaslui est un écrivain roumain de la génération des années 80. Ingénieur de formation, il devient l’une des figures emblématiques de la littérature roumaine de ces dernières années. Il a débuté en 1983 avec le volume Amintiri din Provincie/Souvenirs de Province, qui a gagné le prix de l’Association des Écrivains de Iaşi. Plusieurs de ses romans ont reçu des prix littéraires en Roumanie; son ouvrage Simion Liftnicul. Roman cu îngeri şi moldoveni/Saint Siméon l’ascensoriste a reçu le prix de l’Union des Écrivains de Roumanie. Ce roman a été traduit en République Tchèque, Italie, Espagne, Croatie et Bulgarie et a été nommé „Livre de l’année„ 2007 en République Tchèque, tout en recevant le prix „Magnesia Litera„. Simion liftincul. Roman cu Îngeri şi moldoveni, roman, Éditions Pompania, 2001 Simion liftincul. Roman cu Îngeri şi moldoveni, roman, Éditions Polirom, 2007/Saint Siméon l’ascensoriste, Gingko éditeur, 2013, traduction Dominique Ilea. La vie s’écoule lentement dans un immeuble de la ville roumaine de Bacău. Jusqu’au jour où Simion s’installe dans l’ascenseur de l’immeuble. Après avoir miraculeusement guéri un voisin, les habitants du „bloc„ sont convaincus de la sainteté de leur nouveau locataire, qu’ils nomment Saint Siméon „l’ascensoriste„. Dans sa qualité de saint, Simion se lance dans les prophéties: le personnage politique Ion Iliescu reviendrait au pouvoir et Jésus descendrait parmi le peuple roumain pour devenir Président. Saint Siméon entre dans la légende. „La virtuosité de Cimpoeşu consiste dans l’agilité avec laquelle il met en scène ses séquences, attentif aux indications qu’il donne à ses acteurs, et encore plus attentif à l’angle du caméraman“. (Florin Lăzărescu, au sujet de Saint Siméon l’ascensoriste, Liternet.ro)

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Ioana CR{CIUNESCU Ioana Crăciunescu, née le 13 novembre 1950 à Bucarest, est comédienne, actrice et poète. Remarquée avant 1989, elle est invitée en France, invitée pour quelques mois, et y reste quinze ans. Elle rentre ensuite en Roumanie pour une courte période avant de partir en France à nouveau. Elle partage son amour entre deux pays et deux cultures, tout comme elle partage son amour entre la comédie et la poésie. L’endroit le plus important pour Ioana Crăciunescu, lieu de nostalgie et de récupération, demeure Bulbucata, un village près de Giurgiu où se trouve la mère de l’artiste. Ioana Crăciunescu est membre de l’Union des Écrivains de Roumanie, de l’Union des Journalistes Roumains, de l’UCIN et de l’UNITER. Œuvre : Duminica absentă (Le dimanche absent), Cartea Românească, Bucarest, 1980; Supa de ceapă (Soupe à l’oignon), Editions Dacia, Cluj-Napoca, 1981; Iarna clinică (Hiver clinique), Cartea Românească, Bucarest, 1983; Mașinăria cu aburi (La Machine à vapeur), Editions Eminescu, Bucarest, 1984; Creștet și gheare, (Tête et griffes) Cartea Românească, Bucarest, 1998; Supa de ceapă / Soupe à l’oignon, Editions Brumar, Timișoara, 2007. Filmographie: Actorul și sălbaticii (L’Acteur et les Sauvages) (1975); Ion: Blestemul pămîntului, blestemul iubirii (Ion: La malédiction de la terre, la malédiction de l’amour) (1978); Artista, dolarii și ardelenii (L’artiste, les dollars et les Transylvaniens) (1980). Ioana Crăciunescu a joué dans les films Pullman paradis (1995), Mensonge (1993), Quelque part vers Conakry (1992), Întâmplări cu Alexandra (Histoires avec Alexandra) (1989), Duminica în familie (Le dimanche en famille) (1987), Să-ți vorbesc despre mine (Que je te parle de moi) (1987), Femeia din Ursa Mare (La Femme de la Grande Ourse) (1982), La capătul liniei (À la fin de la ligne) (1982), De ce trag clopotele, Mitică? (Pourquoi sonner les cloches, Mitică ?) (1981), Ediție specială (Edition spéciale) (1978). „L’urgence est un sentiment que je ressens, j’ai l’impression que nous sommes dans un état d’urgence permanent… Qu’il faut que nous allions dans beaucoup de directions simultanément, que nous sauvions, que nous désamorcions la bombe artisanale pendant qu’elle est confectionnée. Je sais parfaitement que je vis et j’agis en suicide passionné de l’utopie de la vie. L’élastique avec lequel je m’élance de la hauteur me paraît souvent n’être qu’une ficelle!“ (Ioana Crăciunescu)

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Neagu DJUVARA Neagu Djuvara, né le 31 août 1916 à Bucarest, est un historien, un diplomate, un philosophe, journaliste et romancier roumain. Il a principalement publié à propos de l’histoire de la Roumanie et du peuple roumain. La plupart de son livre se réfère à la philosophie de l’histoire, se concentrant sur le problème de l’objectivité de l’histoire et de l’histographie. Djuvara souhaite effectuer des recherches plus poussées par rapport à l’histoire roumaine, mettant en doute la qualité des recherches datant des périodes d’entre-deux-guerres et communiste. Les hypothèses lancées par Djuvara sont souvent sujettes à controverse, par exemple celle qui affirme que la noblesse qui a contribué à la formation de l’Etat médiéval roumain est d’origine coumane. Neagu Djuvara a analysé dans nombre de ses livres les relations que la Roumanie a eues avec l’Europe, la plaçant politiquement et culturellement „entre orient et occident”, la caractérisant comme étant „le dernier [pays] entré dans ce qui s’appelle le Concert Européen”, se référant à non pas tant à l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007 qu’à l’orientation politique du pays qui est un modèle politique et culturel de nature occidentale. Celui-ci a exprimé son scepticisme face à la politique multiculturaliste de l’Europe. Il a aussi écrit sur ce qui nomme „l’hégémonie américaine” et ses prémices, analysant l’influence des Etats-Unis d’Amérique sur les politiques mondiales et, plus particulièrement sur les politiques européennes. Djuvara décrit les efforts américains de stabilisation de cette hégémonie en Europe et d’autres parties du monde comme une „guerre de soixante-dix sept ans” qui a eu lieu au cours du XXè siècle. Les historiens contemporains ont contesté ses théories et sa qualification pour être historien, le considérant comme un „amateur”. Ses études dans le domaine ainsi que son doctorat d’Etat en philosophie de l’histoire accordé par la Sorbonne sont pourtant incontestés, mais ses écrits ont obtenu une attention croissante, étant donnée sa popularité en Roumanie. „J’ai compris grâce à lui que ce qui nous aide à aller plus loin et à profiter de la vie est de rester fidèle aux idées et aux choses que nous sommes et que nous célébrons, au cas où le monsieur de l’histoire raconte des événements et des faits captivants.“ (Sandra Ecobescu)

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Rodica DRAGHINCESCU Rodica Draghincescu, née le 29 novembre 1962 à Buziaș, est une poète, prosatrice, essayiste et traductrice, originaire de Roumanie. Elle écrit en roumain et en français. Elle est diplômée de la Faculté de Lettres (françaisroumain) de l’Université de l’Ouest de Timișoara Elle a publié dans des revues littéraires de Roumanie, France, Italie, Angleterre, Belgique, Espagne, Suisse, Autriche, Canada, Irak etc. Elle est présente dans des anthologies de poésie du ays et de l’étranger. Elle a gagné des prix littéraires en Roumanie, France et Italie. Elle a traduit de la poésie française contemporaine (Yves Bonnefoy, Michel Butor, Maurice Couquiaud, Bernard Molinié, Anne-Marie Bernad, Noël Bernard, Gérard Blua, Yves Broussard etc), polonaise (Anna Janko), belge (Carl Norac), italienne (Corrado Calabró), luxembourgeoise (Tom Reisen) etc. Rédactrice pour la France de la revue allemande Matrix, elle a collaboré avec RFI (section roumaine), Radio Deutsche Welle de Cologne, Radio România Internațional, TVR Internațional etc. Elle est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, de la Maison des Ecrivains de Paris etc. Elle est aussi rédactrice de la revue électronique internationale Levure littéraire (n°1, septembre 2010). Ouvrages publiés en France : La Poussière du soir, Poèmes. Ediție bibliofilă. Éditions Trames, Rodez, 2001 ; Passages, Poèmes. Ediție bibliofilă. Éditions Trames, Rodez, 2001 ; Peut-être hier, Poèmes. Ediție bibliofilă. Éditions Trames, Rodez, 2001 ; Distance entre un homme habillé et une femme telle qu’elle est. Roman. Traduit du roumain par Florica Courriol. Éditions Autres Temps, Marseille, 2001 ; La Lune n’est pas un simple mouchoir, Poèmes. Éditions L’Harmattan, Paris, 2003 ; Fauve en liberté, Poèmes. Éditions Autres Temps, Marseille & Éditions Les Écrits des Forges, Québec, 2003 ; Entretiens avec Rodica Draghincescu, Interviuri cu personalități ale literaturii europene, Éditions Autres Temps, Marseille, 2004 ; A Vau-l’eau, Roman. Traducere din românà în francezà de Florica Courriol, ArHsens éditions, Paris 2006.

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Ioana DR{GAN Ioana Drăgan est née le 10 août 1969 à Bucarest. Romancière et essayiste, elle a aussi dirigé les programmes culturels sur TVR. A partir de 1995, elle devient rédactrice en chef de la rubrique „Culture, Religion, Sciences„ de la télévision roumaine. Elle réalise et produit plusieurs émissions littéraires et culturelles. En avril 2001, elle soutient sa thèse de doctorat sur le roman populaire en Roumanie au XIXe siècle à la Faculté des Lettres de l’Université de Bucarest. Elle a fait ses débuts dans la presse littéraire en 1990, en signant de nombreux articles, essais et prose. Elle a aussi publié les volumes suivants: Vietăţi şi femei - proză scurtă (La vie et les femmes – prose courte), 1997; Poveştile Monei (Les histoires de Mona) 1999; Romanul popular în România. Literar și paraliterar (Le roman populaire en Roumanie. Littéraire et paralittéraire), 2001; Povestiri în antologiile: Chef cu femei urâte – Cele mai bune povestiri (Anthologie d’histoires : le chef aux femmes laides), 1995 - 1996; Iubiri subversive – Cele mai bune povestiri (Amours subversives – Les meilleures histoires); Respiro. Antologie de proză scurtă (Répit. Anthologie d’histoires courtes), 2000 - 2002. En 1997, elle reçoit un prix de l’Union des écrivains de Roumanie. „Le rythme des histoires est enlevé, avec d’innombrables changements du temps de l’action. La capacité de Ioana Drăgan de faire le portrait des personnages masculins et surtout féminins d’âges et de conditions sociales différentes, par l’usage crédible du langage et par leur reflet dans le discours des autres personnages, est la principale appropriation de l’auteur et celle qui donne au lecteur la plus grande satisfaction.“ (Horia Gârbea) „La littérature est un émerveillement, un monde virtuel que tu peux transformer en réalité, que tu peux rendre palpable, elle peut devenir ton double, ton cœur battant avec écho dans le lecteur hypothétique pour lequel tu écris, auquel tu essaies d’offrir un autre monde plus réél et plus beau que le monde réél. Pour moi, la littérature signifie le bonheur.“ (Ioana Drăgan)

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Teodor DUN{ Teodor Dună est un poète roumain né le 6 mars 1981 à Tâncăbești, Ilfov. Il a débuté dans la revue „Poesis„ (2000) puis a publié dans: Luceafărul, România literară, Viața românească, Steaua, Ziua literară, Cultura, Vatra, Dilemateca, Cuvântul, Wespennest (trad. de Nora Iuga), Manuskripte (trad. de Ernest Wichner), Balkani, Alora, la bien cercada, Langage et créativité etc. Il est considéré comme l’un des visionnaires de la promotion 2000 (Octavian Soviany), à l’instar de Dan Coman, Claudiu Komartin, Marin Mălaicu Hondrari, Ruxandra Novac, Florin Partene, etc. Il a débuté en 2002 avec le livre Trenul de treieșunu februarie (Le Train du trente-et-un février?) (avec une préface de Mircea Ivănescu), livre qui a reçu le Grand Prix Mihai Eminescu pour un début (Botoșani, 2003). Il a publié en 2005 le livre Catafazii. Son dernier livre, publié en 2010, est appelé De-a viul. Teodor Dună a été rédacteur à la revue Cuvântul (Le Mot). Il est à présent rédacteur aux Editions Tracus Arte. Plus de trente lectures publiques de son oeuvre ont eu lieu (à l’Institut Culturel Roumain de Vienne en 2005 et à celui de Berlin en 2006). D’importants écrivains roumains contemporains ont fait part de leurs éloges à propos de son recueil De-a viul (Ed. Cartea Românească, 2010):: „La lecture des poèmes de Teodor Dună m’a montrée que la poésie existe et vit, qu’elle peut, contre toute attente quand un miracle ne paraît plus possible, faire entendre la voix, sortant du silence et de l’obscurité où il aurait été dit que rien ne dure, et que cette voix s’adresse à toi – et t’oblige à y répondre – ou à tenter d’y répondre. Teodor Dună a un monde à lui, dans lequel il s’impose avec une autorité d’autant plus irrésistible qu’il ne paraît pas conscient de l’avoir.“ (Mircea Ivănescu) „Ses vers restent fidèles à une des visions sacramentales à propos de la poésie, vue comme instrument révélateur et comme véhicule de voyage vers une partie cachée du monde. Le poète ne parle pas de textes, mais d’une région hallucinante de l’univers, une de celle où la vie et la mort s’échangent sans cesse leurs masques. (...) D’un mot ordinaire, Teodor Dună fait une poésie pleine de coeur.“ (Andrei Terian)

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Nicoleta ESINENCU Nicoleta Esinencu, née en 1978 à Chişinău a fait des études de dramaturgie à l’Académie d’Art de Chişinău. En 2001, elle coécrit avec Mihai Fusu et Dumitru Crudu, un premier texte de succès, Le Septième Kafana, mis en scène en République de Moldavie, mais aussi en Roumanie et en Suède. Tragédie contemporaine construite à partir de témoignages et de récits recueillis auprès de femmes moldaves victimes du trafic d’êtres humains, Le Septième Kafana est traduit en français et paraît en 2003 chez L’Espace d’un instant. En résidence de création à l’Académie Schloss Solitude de Stuttgart (2003 et 2005), elle écrit ses propres textes dramatiques, Fuck You, Eu.ro.Pa ! et Zuckerfrei/Sans sucre que les Éditions L’Espace d’un instant publient en 2007. Monologue provocateur, d’une écriture nerveuse, rythmée, aux phrases courtes, souvent agressives, caractérisant une société postcommuniste qui porte encore les traces et les souvenirs de l’ancien régime, le controversé Fuck you Eu.ro.pa ! a été joué jusqu’à maintenant à Berlin, Moscou, Chişinău, Bucarest, Cluj et lors de plusieurs manifestations internationales dont la Biennale d’art contemporain de Venise, en 2005. Son dernier texte, Dromomania (Fernweh) a été sélectionné pour participer à la Troisième édition du Festival de Théâtre Européen, „La nouvelle Europe: en attendant les barbares?“, à Düsseldorf, en 2006. Zuckerfrei/Fara zahar, théâtre, Stuttgart 2005/Sans sucre, théâtre, Éditions L’Espace d’un instant, 2007, traduction Mirella Patureau. La pièce de théâtre Sans sucre est un faux dialogue entre un frère et une sœur, qui touchent à des sujet aussi sensibles que le sont l’identité nationale, la relation entre la génération de leurs parents et la leur, et les visions très différentes qui peuvent en découler. Toute la verve de Nicoleta Esinencu transparaît dans ses phrases courtes et tranchantes, son vocabulaire puissant et son rythme à vous couper le souffle.

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Dinu FL{MÂND Dinu Flămând, né le 24 juin 1947 dans la région Bistrița-Năsăud, est poète, essayiste et journaliste. Il est de même traducteur de littérature française, espagnole, italienne et portugaise, ainsi que commentateur de l’actualité politique dans la presse roumaine et internationale. En janvier 2011, on lui a décerné le Prix National Mihai Eminescu pour l’ensemble de son œuvre. Il a obtenu en 1970 une licence de Philologie de l’Université „BabeșBolyai”. Il a été membre du cercle de la revue Echinox. Il a travaillé dans les rédactions des journaux et revues de Bucarest, dont Amfiteatru (Amphithéatre) et Secolul 20 (Le XXè Siècle). Dans les années 1980, il part du pays et se réfugie en exil à Paris, d’où il dénonce, dans la presse écrite et à la radio, le régime d’oppression de Roumanie. Il a vécu en France jusqu’en 2010. Il a été journaliste à RFI d’avril 1989 à avril 2009. Après la chute du régime communiste il a été réintégré dans la littérature de son pays d’origine. Il a plus tard commencé à réaliser des émissions sur l’actualité roumaine et internationale pour diverses chaînes de télévision roumaines. À partir d’août 2011, il est conseiller du Ministère des Affaires étrangères de Roumanie. Ces livres de poésie et de critique littéraire, dont certains ont été traduits, ont obtenu de nombreux prix nationaux et internationaux. Œuvres: Apeiron (1971), Poezii (1974), Altoiuri (1976), Stare de asediu (État de siège) (1983), Viață de probă (1998), Dincolo/De l’autre côté, édition bilingue (2000), Tags (2002), Migrația pietrelor (La migration des pierres) (2003), Grădini/ Jardins, édition bilingue (2005), Frigul intermediar (Le froid intermédiaire) (2006), Opera poetică (Œuvre poétique) (2007), Umbre și Faleze (Ombres et falaises) (2010), Biopoeme (2010), Stive de tăcere (Piles de silence) (2011). Il est aussi célèbre pour ses traductions de la poésie de Fernando Pessoa. „Je crois que l’écriture est seulement la partie émergée de l’iceberg, tout autant dans le cas de la poésie, que pour une composition, un essai, une étude. C’est la partie émergée de l’iceberg, puisque tout est prêt avant, par l’intensité, par une accumulation d’obsessions, par le fait par le biais de ce désordre dans la perspective de trouver le moment adéquat.“ (Dinu Flămând)

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Bogdan HRIB Bogdan Hrib, né en 1966 à Bucarest, est journaliste et éditeur. Il est diplômé de l’Université Technique de Construction de Bucarest, mais n’a jamais été ingénieur. Il a publié des photoreportages et des enquêtes au début des années 1990, puis en 1993 il a fondé les éditions Tritonic qu’il dirige jusqu’à présent. Il a donné des conférences sur le photojournalisme et sur l’édition de livres. Stelian Munteanu, personnage principal de ses romans policiers et thrillers, est un ancien journaliste contraint de s’adapter à des situations nouvelles, un alter-ego de l’auteur. Les éditions qu’il dirige sont spécialisées entre autres dans le roman politique, thriller et science fiction. Il a réalisé beaucoup d’anthologies de ce genre. L’auteur Bogdan Hrib a publié de nombreux romans, dont certains à plusieurs mains. Il a rencontré un franc succès tant pour les histoires de science fiction qu’il a écrites que pour le genre du thriller politique comme Ucideți generalul (Tuez le général) qui a reçu le prix de l’Association des Ecrivains de Bucarest en 2011 et a été traduit en anglais. Récemment, il a fait paraître un nouveau roman inspiré de son activité de reporter: Ultima fotografie (La dernière photographie). „Par le mode d’écriture et surtout par la mémoire de la caserne du personnage, „Ucideți generalul” est davantage un roman politique ou d’aventure. En tous cas, avec Lucia Verona, George Arion et Bogdan Hrib, le roman roumain criminel s’est émancipé car, de fait, l’implication politique n’est pas tangentielle, donc la dénomination de „roman politique” est impropre.“ (Horia Gârbea) „La route est longue et je ne pourrais pas dire que je suis très heureux maintenant. Je regarde avec une certaine nostalgie amusée ce qui était derrière mais la route était avec des étuis, avec des boîtes ramenées en arrière, avec des milliers et des milliers de lancements où on m’a conduit et où je vais maintenant avec grand plaisir… Je crois que si je réussissais à fuir (avant 1989) et si j’avais été un ingénieur constructeur tranquille, alors je serais un déraciné et je me réjouis de ne pas être dans une telle situation.“ (Bogdan Hrib)

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Florina ILIS Florina Ilis, née en 1968 à Olcea est diplômée de la faculté de lettres de l’Université „Babeş-Bolyai„ de Cluj où elle obtient son doctorat en philologie. Elle commence sa carrière d’écrivain en 2000 avec un recueil de poésies illustrées par des calligrammes. Son style incisif, cassant, mélangeant des tons tendres et ironiques l’imposent comme un auteur original et fort intéressant. Son ouvrage, La croisade des enfants, véritable succès critique ainsi que succès de librairie, a reçu de nombreux prix littéraires dont le prestigieux prix de l’Académie roumaine ainsi que le Prix du meilleur livre étranger décerné par le Courrier International. Portrait saisissant de la Roumanie contemporaine, avec ses vertus, ses vices et ses aspirations, cet ouvrage est publié en 2010 par les Éditions des Syrtes. Son plus connu roman: Cruciada copiilor, roman, Éditions Cartea Românească, 2005/La croisade des enfants, Éditions des Syrtes, 2009, traduction Marily le Nir. L’histoire commence un matin, sur le quai d’une gare, quand un groupe d’enfants part vers la Mer Noire, en colonie de vacances. Stoppé en pleine campagne par les écoliers, leur train ne parviendra pas à destination. Aidés par Calman, „ Tsigane blond à peau blanche„, les enfants vont y organiser leur propre vie devant des troupes spéciales déconcertées et des médias avides de nouvelles sensationnelles. Ce qui n’était au départ qu’un jeu pour les enfants, prêts à en découdre avec le monde réel ou virtuel des adultes, devient une véritable affaire d’État. L’issue sera précipitée dans une confusion générale et nul ne sortira indemne de cette aventure où le burlesque la dispute au tragique. Écrit par un auteur doué d’une indéniable grâce littéraire, La Croisade des enfants est une fresque du chaos postcommuniste roumain, confronté à ses propres dilemmes: enfance et jeunesse déboussolées, progrès et adaptation, politique et corruption, innocence et compromis... „Image du chaos postcommuniste et de la condition parfois exécrable des jeunes Roumains, de la dégringolade des utopies, ce vaste apologue est bourré de talents jusqu’à la gueule. „ On appelle classique un livre qui, à l’instar des anciens talismans, se présente comme l’équivalent de l’univers „ disait Italo Calvino, dans Pourquoi lire les classiques. Considérons donc La croisade des enfants comme un classique“. (Thierry Guinhut, Florina Ilis ou la Roumanie prise en écharpe, „L’Atelier du Roman“ n° 64, décembre 2010)

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Doina IOANID Doina Ioanid, née en 1968 à Bucarest. Poète, elle est diplômée de la Faculté de Lettres de Bucarest. Après avoir participé à des volumes collectifs, Doina Ioanid a publié plusieurs recueils de vers salués par la critique. Ils ont régulièrement figuré parmi les meilleurs ouvrages dans les classements établis par les revues littéraires: Duduca de marţipan/La demoiselle en massepain, E vremea să porţi cercei/Le temps des bijoux, livre nominé aux Prix de l’Association des écrivains professionnels roumains ASPRO; Cartea burţilor şi a singurătăţii/Le livre des ventres et de la solitude, Poeme de trecere/Poèmes de passage. Poète et journaliste, Doina Ioanid compte parmi les écrivains roumains les plus représentatifs de la génération 2000. Son dernier volume de poèmes en prose, Rythmes pour apprivoiser la femelle hérisson/Ritmuri de îmblânzit aricioaica, est paru en 2010. „Le lient de la poésie de Doina Ioanid, inépuisable formule poétique, est représenté par la plus transparente et la plus périssable matière: le temps. C’est l’obsession centrale, noyau empoisonné dans le centre de chacun petit poèmes en prose“. (Cristina Ispas) „Les poèmes en prose sont pour moi la forme d’expression la plus adaptée. C’est ma manière de raconter des histoires sur moi -même et sur d’autres – qu’ils soient des familiers ou des anonymes – puis que chacun d’entre eux est une chronique vivante, si je puis dire. Une histoire simple, un croquis réalisé avec naïveté, tout en capturant la poésie du monde dans le quel on vie“. (Doina Ioanid)

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Miron KIROPOL Miron Kiropol est un poète né le 29 septembre 1936 à Bucarest. Il a fait ses débuts en poésie en 1963 au Contemporanul„, puis en publiant en 1967 Jocul lui Adam (Le Jeu d’Adam). Ont suivis deux autres recueils de poésie: Schimbarea la faţă (La Transfiguration) (1968) şi Rosarium (1969), parce qu’en septembre 1968, profitant de l’invitation à un colloque de poésie ayant lieu en Belgique, Kiropol prit la décision, sous le choc de l’invasion de la Tchécoslovaquie, de ne plus retourner dans son pays. Après un court interlude espagnol, il s’installe définitivement en France, à Paris. Il suit pendant un an les cours de l’Institut Catholique puis travaille en tant que gardien de musée; il commence à peindre, le besoin de le faire s’étant fait rapidement sentir, réussit à exposer, à se faire remarquer et même à vendre ses tableaux. Avec le temps, il devient poète et écrivain de langue française, faisant imprimer dans les années 1980 six recueils de poésie et en 1991 un ouvrage de prose mémorialiste très sécialisée, poématico-philosophique, Diotima. Tout au long des années 1990, il écrit, dans la langue de ses débuts à laquelle il n’a jamais renoncée, quelques livres fondamentaux: Această pierdere (Cette perte) (1992), puis la version roumaine du premier volume de Diotima (1997), contenant le double de pages de la version française, puis le second volume (1998), ainsi que Făt-Frumos din lacrimă (Le Prince Charmant en larmes) (III, 1994-1996), une épopée prévue en plusieurs volumes qui contient dix à quinze mille vers. Il a traduit en roumain Eugenio Montale, Cecco Angiolieri, Dino Campana, Salvatore Quasimodo et de la poésie néerlandaise contemporaine, et a traduit en français Ion Caraion et Mircea Dinescu. En 1992, il fut distingué par le prix de l’Union des Ecrivains et par celui de l’Académie roumaine, tandis qu’en 1997, il se voit décerné un prix couronnant l’ensemble de son oeuvre par le Festival International de Poésie d’Oradea. Avec ses poèmes roumains rassemblés dans Această pierdere (Cette perte), Kiropol „a redonné vie à notre poésie la plus grande„, affirme Mircea Ciobanu, dans un hommage à son collègue parisien.

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Gabriel LIICEANU Gabriel Liiceanu, né en 1942 à Râmnicu-Vâlcea est l’un des intellectuels les plus en vue dans la Roumanie de l’après 1989. Philosophe de formation, il entame sa vie professionnelle dans la Roumanie communiste et lorsque la Révolution éclate, il est chercheur en histoire de l’art à Bucarest. Poursuivant une activité d’enseignement de la philosophie, de traduction en roumain d’œuvres monumentales telles que celle de Heidegger, Gabriel Liiceanu trace son sillon d’écrivain entre confessions et réflexion morale. De la limite et Itinéraires d’une vie: E.M. Cioran ont été publiés en version française par les Éditions Michalon. Son magnifique Journal de Păltiniş a été édité, lui, aux éditions de la Découverte. Nombre de ses fameux essais qui ont rencontré un large public (De la haine, De la séduction, Du mensonge) sont en cours de traduction en français, sans être encore engagés par un éditeur. Itinerariile unei vieti: E. M. Cioran, urmat de Apocalipsa dupa Cioran. Trei zile de convobiri, Éditions Humanitas, 2005/Itinéraires d’une Vie: E.M Cioran suivi de Les Continents De L’insomnie, Éditions Michalon, 1995, traduction Alexandra Laignel-Lavastine. En français: Dans Itinéraires d’une vie: E.M. Cioran, Liiceanu retrace le parcours du philosophe et écrivain E. M. Cioran, de son enfance paradisiaque dans le village transylvain de Răşinari et jusqu’aux confins de sa période la plus pessimiste. Les continents de l’insomnie sont la retranscription de l’un de rares entretiens filmés que Cioran a accepté de tourner; le philosophe roumain Gabriel Liiceanu est face à face avec E.M. Cioran dans son appartement parisien, en juin 1990.

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Dan LUNGU Dan Lungu, né en 1969 à Botoşani, sociologue de formation et a fait des études postdoctorales à la Sorbonne. Maître de conférences au département de sociologie de l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi, Dan Lungu est également rédacteur pour les revues culturelles „Timpul„ et „Au Sud de l’Est„, ainsi que fondateur du groupe littéraire Club 8. Il a publié plusieurs volumes de poésie, de prose et des essais traduits en français, allemand et slovène, recevant de nombreux prix littéraires. Après Le paradis des poules. Roman des mystères et des rumeurs paru en 2005, Jacqueline Chambon publie en 2010 Comment oublier une femme. Je suis une vieille coco a été édité chez Actes Sud dès 2005. En français: Cum să uiți o femeie, roman, Éditions Polirom, 2009, Comment oublier une femme, Éditions Jacqueline Chambon, 2010. Le roman Comment oublier une femme de Dan Lungu retrace d’un œil lucide et amusé l’exercice d’exorcisation que le personnage principal, Andi, essaye de faire pour oublier une femme qui vient de le laisser, avec pour toute explication, un message elliptique. En bon journaliste, Andi procède à un travail méticuleux de recherche dans ses souvenirs, dans un désir désespéré de rationalité et d’oubli. Sa vie est également rythmée par les rencontres saugrenues qu’il fait dans le cadre de son travail de journaliste, et notamment avec un groupe de néo-protestants, qui finissent par lui rappeler la présence de Dieu - finalement, tout est bon pour oublier une femme. „Le paquet de cigarettes a eu le don de me ramener sur terre. Quand je l’ai vu, je me suis mis A saliver. Toujours en transe, j’en ai allumé une en ouvrant grand la fenêtre. C’est tout juste si je n’ai pas mâché les premières bouffées. L’air frais et le ferraillement des trams ont rompu le charme. Pendant un court instant, je me suis dit que j’avais été filmé par une caméra cachée, et que je m’étais conduit comme un raté“. (Dan Lungu)

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Norman MANEA Norman Manea, né en 1936 à Suceava est un écrivain roumain vivant aux États-Unis, auteur de nouvelles, de romans et d’essais sur la Shoah, la vie quotidienne dans un pays communiste et l’exil. Né dans une famille juive en Bucovine (Roumanie), Norman Manea est déporté en 1941 avec sa famille et toute la population juive de la région dans un camp de concentration de Transnistrie en Ukraine par le régime fasciste au pouvoir en Roumanie, alliée de l’Allemagne nazie. Il survit néanmoins, ainsi que ses parents. Après la guerre, il devient ingénieur hydraulicien, métier qu’il abandonne en 1974 pour se consacrer exclusivement à la littérature. Sa production est bien reçue par la critique littéraire autant qu’inconfortable pour les idéologues officiels. Il est considéré comme un des meilleurs écrivains de sa génération. En 1984, le pouvoir s’oppose à ce que lui soit remis le Prix de littérature de l’Union des écrivains roumains. En 1986, son dernier livre publié en Roumanie, Plicul negru (L’enveloppe noire) provoque une vive réaction de la censure. Manea est contraint de quitter le pays. Il passe un an à Berlin-Ouest, avant de s’installer aux États-Unis. Norman Manea est l’un des auteurs roumains les plus connus dans le monde. Son œuvre est traduite en de nombreuses langues, dont le français. Il a nourri la controverse en Roumanie par sa critique du processus de réécriture de l’histoire et de l’antisémitisme endémique roumain, notamment avec un essai consacré à Mircea Eliade en 1991. Il est professeur Francis Flournoy de culture européenne et écrivain en résidence au Bard College. Son livre le plus célèbre, Le retour du hooligan (2003), est un journal romanesque original se déroulant sur une période de 80 ans environ, depuis l’avant-guerre, la Seconde Guerre Mondiale, le régime communiste et le postcommunisme contemporain. Norman Manea a été reconnu et salué comme un écrivain international important depuis le début des années 1990, et ses ouvres ont été traduites dans plus de 20 langues. Son ouvre est bien reçue par la critique littéraire. Il est considéré comme l’un des meilleurs écrivains de sa génération. Norman Manea est actuellement professeur et écrivain en résidence à Bard College, à Washington. „Les exilés se demandent toujours s’ils ne seraient pas mieux ailleurs et Norman Manea, le brillant écrivain roumain n’est pas une exception“. (Ariel Dorfman, New york Times, 2003)

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Nicolae MANOLESCU Nicolae Manolescu, né le 27 novembre 1939 à Râmnicu Vâlcea, este critique et histoirien littéraire, chronique littéraire, professeur universitaire et membre correspondant de l’Académie Roumaine (depuis 1997). Il a aussi été actif en tant que politicien apr ès la Révolution de 1989, en étant sénateur et candidat à la présidence roumaine. Il est ambassadeur de Roumanie à l’UNESCO et président de l’Union des Écrivains de Roumanie (pour un deuxième mandat). Il est de même directeur de la revue România literară (La Roumanie littéraire). En décembre 2011, l’Université de Bucarest l’a déclaré Professeur émérite. L’administration présidentielle l’a décoré avec l’Ordre National Steaua României (Etoile Roumaine) avec le grade de Grand-Croix, ce qui est la plus haute distinction de l’État Roumain. Il a obtenu sa licence de Philologie à l’Université de Bucarest en 1962. Il obtien en 1967 le titre de docteur-ès-lettres. Nicolae Manolescu a publié plus de quarante ouvrages dont certains sont fondamentaux pour certains genres comme Arca lui Noe, eseu despre romanul românesc (L’arche de Noé, essai sur le roman roumain) (1980 - 1983). Parmi ses ouvrages majeurs, on peut noter: Lecturi infidele (Lectures infidèles), 1966, début éditorial; Metamorfozele poeziei (Les métamorphoses de la poésie), 1968; Teme, (Thèmes) 7 volume, 1971-1988; Sadoveanu sau utopia cărții (Sadoveanu ou l’utopie des livres), 1976; Cititul și scrisul (La lecture et l’écriture), 2003; Istoria critică a literaturii române (Histoire critique de la littérature roumaine), 2008. „Le rationaliste Nicolae Manolescu s’arrête apte et dépasse les limites, ouvrant les émotions esthétiques dans un plan qui s’appelle la „critique artistique”. Son adéquation à l’objet se vpit dans l’idée audacieuse (orgueilleuse) d’équilibre entre l’émotion de premier rang, incorporée dans l’œuvre, et celle de second rang, dans l’expression critique.“ (Gheorghe Grigurcu) „À quoi sont bons les livres ? Il me vient la réponse : à tout et à rien. On peut très bien vivre sans lire. Des millions d’êtres humains n’ont jamais ouvert un livre. Répondre à cette question équivaut à vouloir expliquer à un sourd ce qui fait la beauté de la musique de Mozart. En ce qui me concerne, je me compte dans ceux qui ne peuvent vivre sans livres. La lecture est mon vice.“ (Nicolae Manolescu)

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Solomon MARCUS Solomon Marcus est né le 1 mars 1925. Il a suivi l’école générale et le lycée à Bacău. Entre 1945 et 1949, il a suivi les cours de la Faculté de Mathématiques à l’Université de Bucarest, dont il est diplômé en 1949 avec mention. Il est nommé professeur associé en 1964, professeur en 1966, puis professeur émérite de l’Université de Bucarest en 1991. Il a obtenu le titre de Docteur en Mathématiques en 1956 et de conférencier en 1968. Il est aussi membre correspondant de l’Académie Roumaine en avril 1993 puis membre titulaire de l’Académie en décembre 2001. Ses domaines de recherche englobent diverses branches scientifiques, de l’analyse mathématique, l’informatique théorique, la théorie des mesures et la topologie générale, à la linguistique, l’histoire et la philosophie des mathématiques, la poétique, la sémiotique et aux applications mathématiques en sciences naturelles et sociales. En plus du début de sa carrière, Solomon Marcus a fait preuve d’un intérêt profond en ce qui concerne les questions d’éducation et d’une ferme volonté de créer les prémices d’une relation ouverte et constructive entre le professeur et l’élève ou l’étudiant. Le professeur Solomon Marcus est l’auteur de nombreuses études interdisciplinaires, de livres qui étudient l’utilisation des mathématiques en linguistique, en analyse théâtrale, en sciences naturelles et sociales etc. Ses livres ont été traduit dans de nombreux pays du monde. Il a publié plus de cinquante ouvrages en Roumanie, qui ont été traduit en de nombreuses langues, et pas moins de quatre cents articles dans des revues scientifiques ou spécialisées. Son oeuvre a été citée par plus de mille auteurs. „Qu’est-ce qui fait le charme du passage? Saisir un instant magique, qui te marque et te reste en mémoire, chercher à s’accrocher à lui. C’est faire cela tout le temps ! Je crois que la beauté du passage réside dans la saveur d’un instant. Ceux qui ne réussissent pas à saisir le beauté du passage se recrutent au premier rang de ceux que recouvre une coquille de banalité, de routine. Comme dit Walt Whitman, dans „Leaves of Grass” (Feuilles d’herbes): chaque centimètre carré est recouvert d’une merveille, mais il faut la voir, te pencher sur lui, ne pas laisser s’étendre la routine, la banalité sur cette merveille.“ (Solomon Marcus)

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Mircea MARTIN Mircea Martin, né le 12 avril 1940 à Reșița, est critique littéraire, théoricien littéraire, essayiste. Il est diplômé la Faculté de Philologie, section critique littéraire de l’Université de Bucarest en 1962. Il a passé son doctorat de lettres en 1980, avec la thèse G. Călinescu, critic și istoric literar. Privire teoretică. (G. Călinescu, critique et historien littéraire. Vue théorique.) Il a dirigé le mouvement littéraire du Cénacle Universitas (1983) auquel ont participé, entre autres: Cristian Popescu, Simona Popescu, Caius Dobrescu, Horia Gârbea, Ioan Es. Pop, Marius Oprea, Andrei Bodiu, Paul Vinicius. Il a été directeur des éditions Univers (1990-2001) et éditeur à la revue Cuvântul. Il est professeur universitaire docteur, a occupé la chaire de théorie littéraire de la Faculté de Lettres de l’Université de Bucarest. Il a publié plus de mille articles et études dans des revues et des journaux culturels roumains : România literară, Contemporanul, Cahiers Roumains d’Etudes Littéraires, Revista „22„ etc. Livres publiés : Generație și creație, (Génération et création) (1969) ; Critică și profunzime (La critique et la profondeur) (1974) ; Identificări (Identifications) (1977), Les Actes du Colloque International Beguin-Raymond, Cartigny, Paris (1977), G. Călinescu și complexele literaturii române, 1981, éd. a II-a, Editions Paralela 45, 2002, Dicțiunea ideilor (Dictionnaire des idées) (1981), Introducere în opera lui B. Fundoianu (Introduction à l’œuvre de B. Fundoianu) (1984), Singura critică (Une critique) (1986). En 2003, il a été distingué par le Gouvernement de la République du Brésil avec l’Ordre National de la Croix du Sud pour la promotion de la culture et la littérature brésiliennes, devenant Commandant des sciences et des lettres ; et en 1969, 1974 et 1981, lui a été décerné le Prix de la critique littéraire de l’Union des Ecrivains de Roumanie. „Les conventions sont inhérentes aux œuvres d’arts, indifféremment des prétentions de l’auteur ; du moins, aucune production d’avant-garde ne peut s’y soustraire. La nouveauté est la date d’adoption volontaire, programmatique, d’intériorisation de la contrainte. Les conventions ne sont plus ressenties comme extérieures, comme une condition imposée, comme un privilège de souffrance et de frustration, mais comme un stimulant, comme une chance de réussite.” (Mircea Martin)

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Riri Sylvia MANOR Riri Sylvia Manor est née en Roumanie, où elle obtient un diplôme de la Faculté de Médecine de Bucarest (1962). Elle se spécialise en ophtalmologie à l’Hôpital Universitaire d’Israël, puis en neuro-ophtalmologie à l’hôpital Belinson, à l’Université de Tel-Aviv et l’Université de San FranciscoCalifornie. C’est le premier médecin qui a introduit la neuro-ophtalmologie en Israël. Elle a commencé l’étude de cette branche de l’ophtalmologie, avec le professeur de renom Harden Askenazy, élève du professeur Arsene. Elle a publié près de soixante études et recherches scientifiques et de chapitres dans des livres spécialisés de la littérature médiacale anglo-américaine. Elle est également très active au sein des Congrès internationaux de neuroophtalmologie et neuro-chirurgie, membre de la Société européenne de neuro-ophtalmologie, membre de la Société nord-américaine de neuroophtalmologie et du Cercle israélien de neuro-ophtalmologie. Riri Sylvia Manor est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie. Il faut mentionner, de même, qu’elle est, tant en Israël qu’en Roumanie, une poète très appréciée dont le dernier livre, „Save As”, a été publié en roumain en 2007. „La poésie est, pour Riri Manor, un privilège de se retrouver avec soi-même, dans le temps et sa patrie linguistique. Ses poèmes sont contemplatifs et méditatifs, fidèles à une certaine modernité, en dehors des courants et tendances littéraires actuels. Ses thèmes sont autobiographiques et livrés dans une égale mesure.“ (Mircea Martin) „Tout au long de l’année, tous les moments de douleur, d’émotion vraie, tous les moments charmants et de questions volages, tel un caléidoscope – tous ces moments sont cristallisés, toujours, dans la poésie.“(Riri Manor).

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Ileana M{L{NCIOIU Ileana Mălăncioiu est une poète et essayiste roumaine né le 23 janvier 1940 à Godeni, Argeș. Elle fut également publiciste, dissidente et activiste civique. „...j’étais la deuxième fille de mes parents et je ne fus pas accueillie avec beaucoup de joie. Ils attendaient un garçon. Tout en l’attendant à ma place, ma mère a donné naissance à deux filles, et jamais n’a été plus triste.” – avoue la poète. Elle a fait connaître ses premiers vers dans la revue Luceafărul, en 1965. Elle est diplômée de la Faculté de Philosophie de l’Université de Bucarest en 1968, avec une recherche sur La place de la culture dans le système de Lucian Blaga. Elle obtient son doctorat de philosophie en 1977, avec la thèse Vina tragică (La Faute tragique) (Tragédies grecques, Shakespeare, Dostoievski, Kafka). A partir de 1980 est devient rédactrice à la revue Viața românească. Elle travaille, avant 1989, à la Télévision Roumaine, à la revue Argeș, aux studios Animafilm et à la revue littéraire Viața românească (de laquelle elle démissionne le 31 mars 1988 en raison d’un durcissement de la censure, y compris concernant les écrits de Constantin Noica. Après 1989, elle travaille à la revue socialo-politique 22, aux Éditions Litera (où elle est rédatrice en chef ) et à l’hebdomadaire România literară. Durant la période communiste, Ileana Mălăncioiu a été censurée avec soin (raison pour laquelle elle fut obligée de rééditer son livre Urcarea muntelui (L’Escalade de la montagne), décimé par la censure à cause de son appétit pour la vérité et son obstination à parler de façon exacte de ce qu’elle dit, même en poésie. Nicolae Steinhardt a écrit sur Ileana Mălăncioiu: „Bravo, femme ! Courageuse. Dure. Il le voit, il le sait, il le dit. Avec une âme de femme sensible. Une âme profonde, en lambeaux. Une grande poète. Oui, je l’admire: une intelligence forte, et pourtant accesible à la miséricorde et à la tendresse. Je l’ai qualifiée ainsi: une Antigone conduisant Oedipe par la main, mais une Antigone avec une âme d’Electre (et d’Ecaterina Teodoroiu).“ „Il berçait la croix de bois où l’on avait gravé Qu’à moins de trente-trois ans tu étais partie Et faisait onduler avec le même calme La couronne des arbres, fleurie. Je m’en souviens bien, tu étais seule dans le gris de la terre profonde je me tenais debout à ton chevet comme à un autre bout du monde.” (Ileana Mălăncioiu, Alors j’ai compris)

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Emil MLADIN Emil Mladin est un prosateur né à Bucarest le 24 juillet 1949. Il sort diplômé, en 1976, de l’Institut d’Éducation Physique et Sportive de Bucarest. Il a travaillé comme dessinateur technique, assistant d’image à la Télévision Roumaine, et maître-nageur. Ses écrits, en soulignant la douleur de la vie et des caractères humains, touchent et effraient à la fois. L’auteur part à la recherche des recoins les plus cachés de l’âme humaine et cherche à trouver un sens aux gestes irrationnels, aux pensées et aux impulsions qui ne peuvent être dominées ni remontées à la conscience. Emil Mladin sait raconter de façon épique les grands contes du monde, à la façon d’Hemingway, Jack London et Herman Hesse. Tout ce qu’il touche, que ce soient des joyaux ou bien des ordures, Mladin transforme en or littéraire. Il collabore aux revues „Contemporanul - Ideea europeană„ („Le Contemporain – L’Idée européenne„), „România literară„ („Roumanie littéraire„), „Caiete critice„(„Les Cahiers critiques„), „Literatorul„ („Le Littéraire„) etc. Emil Mladin a fait son entrée dans l’édition avec le roman Yesterday (1990). Il a ensuite publié : Anno Domini (1989, 1991); Haimanaua (La Fripouille) (1994, 2011); Părintele Mavrodin (Le Père Mavrodin) (1996, Prix de prose de l’Académie Roumaine); Pedeapsa (Punition) (1997, dans la collection „Les prosateurs de la ville de Bucarest”); Champs-Elysées (1998); Ultima evadare (La Dernière Évasion) (2004); Obsesia (Obsession) (2007). En tant que dramaturge, il a publié les volumes :Teatru (2002, nominé aux prix UNITER et A.S.B.); Caşalotul (Le Cachalot) (2006, lauréat du Festival des Comédies Roumaines – FESTCO 2006); Avenida Populista (L’Avenue populiste) (2007). „Haimanaua”(La Fripouille) est un puissant roman de personnages, de caractères, une histoire simple avec des héros d’une grande complexité. Bien qu’ „aventureux„, le récit ne tombe jamais dans le mélodrame. À chaque instant, le texte est soigneusement découpé, tel un film - l’une des professions de l’auteur fut d’être opérateur de télévision – ce qui annonce le talent de dramaturge qu’Emil Mladin exploitera plus tard. Le dialogue est condensé et caractérise précisément les personnages. Mais comme je l’ai dit, c’est une galerie variée de caractères, la plus nombreuse de celles présentées par Emil Mladin dans son œuvre et aussi la plus contrastée. L’auteur est très inspiré et semble particulièrement intéressé par l’apparition des figures sombres de la pègre et sur les milieux où l’éducation est précaire.“ (Horia Gârbea)

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Ion MURE±AN Ion Mureșan, né le 9 janvier 1955 à Vultureni, est poète et publicist. Il a été diplômé en 1981 de la Faculté d’Histoire-Philosophie de l’Université „BabeşBolyai” de Cluj. Il a fait partie du groupe de la revue „Echinox” (Equinoxe). Il devient ensuite membre du cercle „Saeculum” de Beclean. Entre 1981 et 1988, il a été professeur d’histoire dans la commune de Strâmbu. À partir de 1988, il devient rédacteur à la revue „Tribuna” (La Tribune) de Cluj. Il est à present publicist commentateur dans un journal de Cluj et rédacteur en chef de la revue „Verso” de Cluj. Il a fait ses débuts en poésie dans la revue „Cutezătorii” (Les Audacieux) en 1968. En 2005, il a été invite en France dans le cadre du programme „Les Belles Étrangères”. Recueils de poèmes: Cartea de iarnă (Le livre d’hiver), 1981; Poemul care nu poate fi înţeles (Le poème qui ne peut pas être compris), 1993; Le mouvement sans coeur de l’image, traduction française de Dumitru Ţepeneag, 2001; Paharul / Glass / Au fond de verre, avec des dessins de Ion Marchiş, traduit par Virgil Stanciu şi Dumitru Ţepeneag, 2007; Zugang verboten / Acces interzis (Accès interdit), Büroarcrasch, Viena, 2008, traduit en allemand par Ernest Wichter. Essais: Cartea pierdută - o poeticăa urmei (Le Livre perdu – une poétique des traces), 1998. Il apparaît dans de nombreuses anthologies et a obtenu des prix littéraires prestigieux dont le Prix de l’Union des Écrivains de Roumanie en 2011 pour Cartea Alcool (Le livre alcool) qui a rencontré un grand succès en Roumanie. „L’intertextualité biblique n’est pas le thème, mais un des moyens d’une poésie dont l’enjeu est une problématique humaine, si humaine qu’elle pourrait décrire aussi le conte de fées «Jeunesse sans vieillesse et vie sans mort»: l’oubli (pour Mureşan, par l’alcool), la mémoire, la nostalgie, le remords.“(Mihai Iovănel à propos de Cartea Alcool) „Elle a les yeux entourés par de petites griffes / Elles a les yeux entourés des épines si tendres / Qu’on désire la saisir et l’allonger / Sur un lit de coccinelles.// Elle est sauvage et toujours prête à attaquer / et à mordre et toute prête aussi à s’endormir juste au beau milieu du bond. // Elle a des pièges de miel autour de sa bouche/ qu’on a envie de la couvrir avec le drap de la forêt/ Elle est verte et amère. // Elle est très affectueuse, très belle et très dangereuse/ Citoyens, ne lui permettez pas de quitter sa maison!“ (Ion Mureșan)

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Bujor NEDELCOVICI Bujor Nedelcovici est né le 16 Mars 1936 à Bârlad. Il étudie au lycée Ion Luca Caragiale de Ploiești et est diplômé en 1955 de la Faculté de Droit de Bucarest. Il est avocat au Barreau de Ploiești d’où il est exclu pour des raisons politiques (l’arrestation de son père), puis, pendant douze ans, travaille sur des chantiers ou dans des usines dans tout le pays, notamment à Bicaz, Brașov et Bucarest. En 1970, il débute dans la littérature avec son premier roman Ultimii. Il travaille en collaboration avec de nombreux magazines et journaux et publie ainsi les romans Fară vîsle (1972), Noaptea (1974), Grădina Icoanei (1977), Zile de nisip (1979), Somnul vameșului (1981). Il reçoit le prix de l’Union des Écrivains et de l’Association des Écrivains de Roumanie. En 1981, son livre Zile de nisip est adapté en film par Dan Pita. Mais le film est immédiatement retiré des écrans par Ceausescu, car il critique sévèrement la Conférence idéologique de Mangalia. En 1982, il devient le rédacteur en chef de l’Almanahul literar București (Almanach littéraire de Bucarest) et directeur de la section de prose de l’Association des Écrivains de Bucarest. Le roman Al doilea mesager, est interdit par la censure et refusé par deux maisons d’édition de Roumanie. Il est donc envoyé clandestinement et est publié par les éditions Albin Michel à Paris en 1985. Il reçoit le prix des Libertés délivré par le Pen Club français. En 1987, il quitte la Roumanie et demande l’asile politique en France, où il publiera de nombreux romans. En 1990, il reçoit le grade de Chevalier de l’Ordre et des Lettres et devient membre de l’Association des Auteurs et Compositeurs Dramatiques et de la Société des hommes de lettres français. Depuis 1987, il fait partie du comité de rédaction de la revue Esprit, dans lequel il publie articles et essais. „Dans la préface du roman Somnul vameşului j’ai écrit : „je fus le témoin d’une époque. Je suis obligé de déposer mon témoignage„. À une seule condition : que ce témoignage soit transfiguré artistiquement et passe à travers le filtre de l’imaginaire et de la fiction. Autrement, cela reste un témoignage fait à un notaire ou à un tribunal. Le roman construit un autre monde que celui de la réalité, mais qui se tient en face de nous comme une cathédrale ou résonne mélodieusement comme une symphonie. Le roman peut êtrefait des fragments – des tessons de verre colorés – mais l’autofiction doit s’assembler pour avoir un sens global et artistique.“ (Bujor Nedelcovici)

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Alina NELEGA Alina Nelega, née en 1960 à Târgu Mureş est auteur dramatique et prosateur roumain, membre de l’UNITER (Union Théâtrale de Roumanie) et de l’Association Internationale des critiques de théâtre. Docteur de l’Université d’Art théâtral et cinématographique de Bucarest avec une thèse sur le tragique dans la nouvelle dramaturgie. Ses pièces, traduites en anglais, allemand, hongrois, polonais et russe, ont été publiées dans des revues et ont été présentées en lecture, publiées ou jouées en Roumanie à l’étranger. Autres titres parus: le roman ultim@vrajitoare/La dernière@sorcière aux Éditions Paralela 45, 2001, nominé pour le prix de l’Association des Écrivains Professionnels de Roumanie, traduit en hongrois par les éditions JAK, 2007; Teatru și povestiri/Théâtre et récits, 2003, aux éditions UNITEX; Bucarest, le volume de monodrames Kamikaze, aux éditions Cartea Românească, Bucarest, 2007. En français: Amalia respiră adânc, théâtre, Târgu Mureş, 2006/Amalia respire profondément, Éditions L’Espace d’un instant, 2012, traduction Mirella Patureau. C’est l’histoire d’une fille d’une naïveté un peu suspecte, qui traverse décennie après décennie l’histoire de plomb d’un pays qui peine à sortir de sa „transition”. Toute une vie ballotée entre grotesque et tragique, toute une société mal décidée entre les âges et les choix politiques absurdes. Respirer profondément, à en devenir plus léger que l’air et se libérer du sol. Un geste vital: l’effort de rester en vie, de survivre dans des conditions irrespirables. Alors le dernier soupir devient un moment libérateur, la délivrance d’un long cauchemar. Dans un style simple et direct, traversé par une poésie intense et noire, Alina Nelega nous emmène entre petites histoires et grande Histoire, dans un jeu permanent entre distanciation et identification, à la recherche d’un nouveau souffle. „Mon pays est une petite truie qui a été dévorée par les Miliciens, avec à leur tête le camarade commandant.“ (Alina Nelega)

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Valentin NICOLAU Valentin Nicolau, est né le 22 juin 1960 à Bucarest et est dramaturge. Valentin Niolau est le fondateur des Editions Nemira, a été président de la Télévision Roumaine et s’est occupé de beaucoup d’autres affaires. Il est reconnu en tant que amateur de théâtre, auteur dramatique déjà joué sur de multiples scènes de Bucarest et du pays. Il est diplômé de la Faculté de Géologie et Géophysique de l’Université de Bucarest. Quelques mois à peine après la Révolution, en avril 1990, Valentin Nicolau fonde le Journal des Sciences et des Voyages, quittant sa profession de géologue dans lequel il s’était imposé après seulement cinq années de pratique. Il a fondé les Editions Nemira en 1991. En peu de temps, Nemira n’est pas seulement devenue l’une des plus importantes maisons d’éditions de Roumanie, mais elle a également été désignée la meilleure maison d’édition européenne de science-fiction à la Convention européenne de Science-fiction. En 2009, il a soutenu son doctorat en Sciences de la Communication à l’Université de Bucarest et a publié son travail „ TVR – Grandeur et décadence „. À partir de février 2010, il est professeur associé à l’Université de Bucarest dans la Faculté de Journalisme et celle des Sciences de la Communication et à partir de février 2011, professeur associé à l’Université „Transilvania” de Brașov. Il a publié cinq pièces de théâtre : „Dacă aş fi un înger” (Si j’étais un ange), „Ultimul împărat” (Le dernier empereur), „Mai jos de Figueras ” (Au sud de Figueras), l’anthologie „Taina îngerilor” (Le mystère des anges) et „Povești din al nouălea cer” (Contes du nouveau ciel). La pièce „Taina îngerilor” a été traduite en français en Belgique, sous le titre Le mystère des anges, aux éditions Lansman. „Le fait d’écrire du théâtre, aujourd’hui, est une réponse à la provocation que m’adresse la société. Je crois que cette réponse est susceptible de toucher les gens et de leur parler de notre monde et de ses excroissances (lire : ses manifestations) malignes, qu’il faut saisir et extirper. En dernière instance, le théâtre est pour moi un exorcisme.“ (Valentin Nicolau) „Valentin Nicolau est, incontestablement, un dramaturge qui sait comment écrire une pièce, maîtrisant ses répliques, dans un langage naturel, et surtout débordant d’idées théâtrales. Toutes ses pièves peuvent être mises en scène. Elles sont pensées pour la scène. Toate piesele lui pot fi puse în scenă. Sunt gândite pentru scenă. La main du régisseur n’a pas à retoucher le moindre détail.“ (Nicolae Manolescu)

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Basarab NICOLESCU Basarab Nicolescu, est né le 25 mars 1942 à Ploiești, est physicien et philosophe franco-roumain, résidant en France. Physicien au CNRS à l’Université Paris VI. Il est aussi actuellement professeur à l’université BabeșBolyai de Cluj-Napoca. Il a suivi les cours de la Faculté de Physique dans le cadre de l’Université de Bucarest (1960-1964) où il a été assistant de 1965 à 1968. En 1968, il quitte la Roumanie pour s’installer en France, en ayant une bourse du gouvernement français à l’Université Paris VI. En 1969 et 1970, il a été boursier du Commissariat pour l’Énergie Atomique. En 1970, il a travaillé en tant que physicien au CNRS pendant trois ans et a soutenu son doctorat d’État en sciences physiques. En 1973, il a introduit un nouveau concept Oddéron, qui a ouvert un domaine nouveau dans la physique des fortes interactions. Le concept n’a pas été confirmé ni infirmé scientifiquement. Il a été senior visiting scientist au Lawrence Berkeley Laboratory (1976-1977) et à l’Université de Londres (1979) et professeur invité à l’Université de Gérone (Espagne) (2000–2001). Il est membre d’Honneur de l’étranger de l’Académie Roumaine. Este membru de Onoare din străinătate al Academiei Române (2001). Doctor Honoris Causa à l’Université Al. I. Cuza de Iași (2000), l’Université Technique de Cluj-Napoca (2008), l’Université George Bacovia de Bacău (2008), l’Université Vasile Goldiș d’Arad (2011) et l’Université Veracruzana, Mexique (2011). Ouvrages publiés: În oglinda destinului - Eseuri autobiografice (Dans le miroir du destin – essai autobiographique), 2009; Ce este realitatea? (Qu’est-ce que la réalité ?), 2009; Les Racines de la liberté, Paris, 2001 (Rădăcinile libertății, 2004); Ion Barbu – Cosmologia Jocului secund, 1968; Nous, la particule et le monde, Paris, 1985 (Noi, particula și lumea, 2002); La Science, le sens et l’évolution – Essai sur Jakob Boehme, 1988 (Știința, sensul și evoluția –Eseu asupra lui Jakob Boehme, 2000); La transdisciplinarité (manifeste), Monaco, 1996 (Transdisciplinaritatea (manifest), 1999); Théorèmes poétiques, Monaco, 1994 (Teoreme poetice, 1996). „Moi je crois en Dieu Vivant ! Un Dieu que je ressens et qui me guide à chaque pas et chaque mot, justement dans notre dialogue actuel. Je ne crois pas en un Dieu mort, créé par l’esprit humain. La vérité de la vie est après la mort. Mais dans cette vie se prépare le passage.“ (Basarab Nicolescu)

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Andrei OI±TEANU Andrei Oișteanu, né en 1948 à Bucarest est un historien des religions, scientifique à l’Institut de l’Histoire des Religions (auprès de l’Académie roumaine), maître de conférences au Centre d’Études Juives (Université de Bucarest) et président de l’Association Roumaine de l’Histoire des Religions. Il a reçu l’ordre italien Stella della Solidarietà Italiana (2005) et l’ordre roumain Ordinul Naţional Steaua României (2006). Parmi ses volumes publiés aux Éditions Polirom on peut citer: Ordre et chaos. Mythe et magie dans la culture traditionnelle roumaine (2004); Religion, politique et mythe. Textes sur Mircea Eliade et Ioan Petru Culianu (2007) et Les narcotiques dans la culture roumaine. Histoire, religion et littérature (2010, 2011). Son essai Le Juif imaginaire a reçu le prix de l’Union des Écrivains de Roumanie. En français: Imaginea evreului în cultura română, essai, Éditions Humanitas, 2001/Le juif imaginaire, essai, Éditions Non lieu, 2013, traduction Pompiliu Ştefănescu. Andrei Oişteanu a commencé à s’intéresser à l’imagologue ethnique au début des années 90. Sa première étude, intitulée Le „juif imaginaire„ versus le „juif réel„ dans le folklore et la mythologie roumaine„, publiée en 1995 dans la Revue d’Histoire et de Théorie Littéraire, est le point de départ de son ouvrage Le Juif Imaginaire, qui est une recherche comparative dans le contexte des pays d’Europe Centrale et Orientale. Andrei Oişteanu étudie également la manière dont les stéréotypes liés aux Juifs, tels qu’ils apparaissent dans la culture traditionnelle roumaine, ont été repris par les sphères intellectuelles. „Andrei Oişteanu a utilisé avec brio son érudition. C’est un livre à la fois d’une grande valeur et absolument nécessaire. Toutes les personnes intéressées à l’histoire de l’antisémitisme d’Europe Centrale et Orientale, au nationalisme radical et au populisme ethnocentrique devraient lire l’ouvrage“ (Times Literary Supplement) „Un livre vraiment nécessaire. Personne n’était plus à même de l’écrire qu’Andrei Oişteanu, avec sa patience, sa précision, son équilibre et l’humour avec lequel il nous a habitués. Le lecteur va passer plusieurs heures de lecture passionnante, et, s’il a toute sa tête, cela le fera réfléchir…“ (Andrei Pleşu)

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Andrei PLE±U Andrei Pleşu, né en 1948 à Bucarest est une figure incontournable de la scène intellectuelle et culturelle roumaine. Disciple du philosophe roumain Constantin Noica, dont il suit les leçons semi-clandestines à Păltiniș, il est interdit de publication dans les derniers mois du communisme. Philosophe, essayiste, journaliste, critique littéraire et critique d’art, il est entré au gouvernement d’après la Révolution de 1989 pour occuper le poste de ministre de la Culture (1990-1991) et celui de ministre des Affaires étrangères (1997-1999). Il enseigne la philosophie à l’Université de Bucarest et préside le Collège d’études supérieures pluridisciplinaires „ Nouvelle Europe „ qu’il a fondé en 1994. En fin observateur de son époque, il contribue régulièrement à l’hebdomadaire „Dilema Veche„ qu’il a fondé et dirige depuis 1993. Son ouvrage Pittoresque et mélancolie: une analyse du sentiment de la nature dans la culture européenne est publiée en 2007 aux Éditions d’Art Somogy. Actualité des anges, essai au carrefour de la philosophie, de l’histoire et de l’esthétique, paraît chez Buchet-Chastel en 2005, alors que L’Éthique de Robinson peut être lu dans la collection Méandres, chez L’Herne. Ses écrits ont été traduits en plusieurs langues, dont l’allemand, le français, le suédois, le hongrois. En français: Despre îngeri, Éditions Humanitas, 2003/Actualité des anges, Éditions Buchet Chastel, 2005, traduction Laure Hinkel. Cet essai a la particularité de se pencher sur la question des anges sans se focaliser sur un point de vue strictement religieux, mais en adoptant au contraire deux perspectives: si l’une est la perspective théologique de base, l’autre est philosophique, faisant appel à de nombreux philosophes (Platon, Descartes, Leibniz, Kant, Blaga). Dans un premier temps, Andrei Pleşu fait une introduction en angéologie, présentant les interprétations de différents Saints, théologiens et philosophes. La force de cet essai réside dans sa démarche comparative, qui s’appuie entre autres sur des éléments de toutes les grandes religions du monde, et non pas seulement du christianisme. Pleşu dit d’ailleurs lui-même de ce livre qu’il n’est pas „une recherche de résurrection des légendes“.

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Marta PETREU Marta Petreu, née le 14 mars 1955, à Jucu de Jos, en Transylvanie, est écrivaine et éditrice. Elle enseigne l’histoire de la philosophie roumaine à l’Université Babeș-Bolyai de Cluj et rédactrice en chef depuis 1990 de la revue Apostrof, publication mensuelle éditée par l’Union des Ecrivains de Roumanie. Elle a obtenu un doctorat de philosophie à l’Université de Bucarest en 1992. Elle a publié de nombreux recueils de poésie : Aduceți verbele (Apportez les verbes ?) (1981), Dimineața tinerelor doamne ( Jeunes filles du matin) (1983), Loc psihic (Lieu psychique) (1991), Poeme nerușinate (Poèmes sans vergogne) (1993), Cartea mîniei (Le Livre de la Colère) (1997), Apocalipsa după Marta (L’Apocalypse selon Marta) (1999), Falanga (2001), Scara lui Iacob (L’Echelle de Jacob) (2006). Une collection lyrique, Poèmes sans vergogne, est paru en 2005 en France, aux Editions Le Temps qu’il Fait, Apocalipsa după Marta, poésie intégrale, Polirom, 2011. Elle a écrit beaucoup de livres de confessions: În lumea taților (Dans le monde des pères), 2004; Cele 10 porunci (Les Dix Commandements), 2007; Scriitorul și trupul său (L’Ecrivain et son corps), 2007). Elle a préfacé et supervisé des éditions de livres de philosophie et de littérature. Elle a écrit des ouvrages en collaboration: Vlad Mugur, spectacolul morții (Vlad Mugur, le spectacle des morts) (2001), Sadovaia 302 bis (2006). Elle a été récompensée par de nombreux prix et par une bonne réception du public et de la critique de son roman récent Acasă pe Câmpia Armaghedonului (Accueil dans la plaine de l’Armageddon ) (2011). Elle a obtenu de nombreux prix littéraires parmi lesquels celui de l’Union des Ecrivains, à plusieurs reprises. „Jamais exaspération n’a été si aiguë Jamais violence si intense Cassure intérieure – rien ne me tuerait Plus d’attente. Plus de temps. Au-delà de l’attente.“ (Marta Petreu)

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Ioan Es. POP Ioan Es. Pop, est né le 27 mars 1958 à Vărai, est poète et publiciste. Il a reçu en 1983 un diplôme de la Faculté de Philologie, section langue et littérature roumaine – langue et littérature anglaise de l’Université de Baia Mare. Étudiant, il a participé au cénacle Nord de la revue étudiante homonyme, en étant, de 1981 à 1983, rédacteur en chef de cette publication. A partir de 1987, il participe au cercle littéraire Universitas de Bucarest, mené par le critique et professeur Mircea Martin. Il publie en 1994 son premier volume de poèmes, intitulé Ieudul fără ieșire (Ieud, le villange sans sortie). Il collabore avec de nombreuses revues: Luceafărul, Tribuna, Astra, Vatra, România literară, Contrapunct etc. Il a aussi publié des groupements de poèmes dans la Revista Iberorrománica (Madrid), Asheville Poetry Review (USA) et dans des revues littéraires d’Irak, d’ex-Yougoslavie et de Suède. Ses livres ont été traduits dans de très nombreuses langues. Volume publicate: Ieudul fără ieșire; Porcec, 1996; Pantelimon 113 bis; Rugăciunea de antracit / The Anthracite Prayer, anthologie bilingue, 2002; Petrecere de pietoni, 2003; Lumile livide / The Livid Worlds, anthologie bilingue, 2004; No Exit, anthologie, 2007; Unelte de dormit, 2011; Testament - Anthologie de Poésie Roumaine Moderne - Edition Bilingue Anglais/Roumain, 2012. Il a obtenu de multiples prix littéraires dont le prix de début de l’Union des Écrivains de Roumanie ; de l’Union des Écrivains de République moldave ; le prix du Festival National de Poésie de Sighetu-Marmației en 1994 ; le prix de la Mairie de Bucarest pour le meilleur ouvrage de la collection „ Les poètes de la ville de Bucarest „ en 1996 ; le prix de poésie de l’Académie roumaine ; et le prix de l’Union des Écrivains de Roumanie en 1999 et 2003. „La poésie est le chemin le plus court pour aller du visible à l’invible.“ (Ioan Es. Pop) „Quand j’étais petit, je rêvais d’être encore plus petit. Plus petit que la table, plus petit que la chaise, plus petit que les grandes bottes de mon père. Tel une pomme de terre, ainsi je me rêvais. Parce qu’ils plantent les pommes de terre dans le sol au printemps et fini, jusqu’à l’automne elles ne se fâchent pas.“ (Ioan Es. Pop)

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Dumitru Radu POPESCU Dumitru Radu Popescu est né le 19 août 1935 à Păuşa, Bihor. Après avoir commencé des études médicales, il se reoriente vers des études de philologie à Cluj et obtient son diplôme en 1961. Il fut rédacteur à la revue Steaua, rédacteur en chef à la Tribuna, secrétaire à l’Association des Ecrivains de Cluj, puis, de 1981 jusqu’à la révolution de 1989, président de l’Union des Ecrivains. Entre 1982 et 1989, il a dirigé la revue Contemporanul. Il dirige à présent les Editions Academiei. Après 1989, il a renoncé à son implication dans les corporations des entreprises du monde littéraire et aussi aux apparitions publiques, mais il a continué à beaucoup écrire, de la prose et du théatre. Il a reçu, avant et après 1989, de nombreux prix. Il a publié des dizaines de livres, et ses pièces ont été souvent très jouées, parfois sur plusieurs scènes simultanément. Aucune histoire littéraire contemporaine n’a ignoré l’oeuvre de Dumitru Radu Popescu. Cela n’aurait jamais été possible. Personalité très visible avant 1989, il a joué un rôle important en dirigeant des revues et des organisations littéraires. La place de D.R. Popescu a été établie par le cycle de romans commencé en 1969 avec F (cette initiale énigmatique à propos de laquelle ont été faites de nombreuses hypothèses est le symbole chimique du Fluor) et par les pièces ayant marqué la mémoire des spectateurs et des gens de théâtre sur les mêmes années: Cezar măscăriciul piraţilor (César, le clown du pirate) en 1968, et Aceşti îngeri trişti (Ces anges tristes) en 1969. L’auteur est devenu sujet d’examens scolaires par la présence dans les manuels scolaires d’histoires qu’il a écrites, entre autres Duios Anastasia trecea (L’attachant passé d’Anastasia) (1967), un chef-d’oeuvre qui a été adapté pour le cinéma en 1979 par Alexandru Tatos, et compte actuellement des milliers de références sur Internet. „D.R. Popescu propose un texte qui invite au courage. Il n’achève pas une recherche, mais ouvre un dialogue. Située entre ces croquis et des nouvelles dans une province qui pourrait prétendre au statut de capitale culturelle, l’écrivain vit l’excellence non seulement en soi, mais dans l’appartenance à un groupe littéraire capable d’élaborer une nouvelle littérature. Le prosateur et le dramaturge veut confirmer par l’écrit ou par le style être d’une publication d’une ville culturelle. D.R. Popescu veut réaliser la décentralisation de la culture. Dans les pages de cet ouvrage, il affirme la créativité polémique de la culture de Cluj.“(Cornel Ungureanu)

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Marius Daniel POPESCU Marius Daniel Popescu est né en 1963 à Craiova. Il a fait des études supérieures à la Faculté de sylviculture de l’Université de Brașov. Parallèlement, il commence sa carrière littéraire en publiant des poèmes et des articles dans une revue estudiantine de Brașov. À la chute du régime de Ceaușescu, il fonde l’hebdomadaire „Replica“, qu’il dirige jusqu’à son départ pour la Suisse en 1990. Marius Daniel Popescu s’installe à Lausanne où il gagne sa vie en travaillant comme conducteur de bus. Après avoir collaboré au journal Le Passe-Muraille, il crée en 2004 „Le Persil„, un journal littéraire ouvert aux jeunes talents et écrivains confirmés de la Suisse romande. Il est l’auteur de deux recueils de poèmes écrits en français, 4x4 poèmes tout-terrain (1995) et Arrêts déplacés (2004). En 2007 et 2012, Marius Daniel Popescu publie La Symphonie du loup et Les Couleurs de l’hirondelle, romans dans lesquels il fait dialoguer son vécu en Roumanie et sa vie actuelle en Suisse romande. Ses écrits ont remporté divers prix dont le Prix Robert Walser pour La Symphonie du loup en 2008. Les Couleurs de L’hirondelle, Éditions José Corti, 2012. Après le grand succès de La Symphonie du Loup, Marius Daniel Popescu livre encore une fois un roman autobiographique saisissant. L’enterrement de la mère du narrateur, de la morgue jusqu’à l’église, c’est là toute l’action, dans laquelle s’imbriquent des souvenirs par petite touche, tant des faits marquants de son existence, tant des faits anodins, qui se suivent sans ordre chronologique ni thématique. À travers des fragments de son histoire personnelle, présente et passée, on découvre peu à peu un portrait de cette dictature de l’époque de Ceaușescu, où la corruption est omniprésente. C’est aussi l’occasion d’évoquer une trajectoire familiale, depuis les grands-parents du narrateur vivant dans un village roumain, à sa fille de onze ans avec qui il partage des moments privilégiés. „Tu vas voir ta mère morte et tu la regardes dans ta mémoire comme elle était debout dans l’allée ou tu l’as vue en vie pour la dernière fois, elle s’appuie sur une canne en bois et elle est en larmes, tu repars à l’étranger ou tu travailles“. (Marius Daniel Popescu)

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R[zvan R{DULESCU Răzvan Rădulescu, né en 1969 à Bucarest est diplômé de la Faculté de Langues étrangères et de l’Académie de Musique de Bucarest. Ses premiers écrits, il les a publiés en 2005 dans l’ouvrage collectif Tablou de familie/Tableau de famille. Răzvan Rădulescu a fait partie de plusieurs cercles littéraires, dont Litere/Lettres animé par le poète et romancier Mircea Cărtărescu. Son roman Viaţa şi faptele lui Ilie Cazane/La vie et les faits d’Ilie Cazane, 1997 a reçu le Prix du premier ouvrage de l’Union des Écrivains roumains. C’est un des romanciers les plus doués de ces deux dernières décennies. Dans ses écrits d’une virtuosité peu commune, l’hyperréalisme s’allie à l’absurde fantastique et à la métafiction parodique. Răzvan Rădulescu est aussi coscénariste des films de Cristi Puiu, dont Marfa şi banii/Le Mathos et la Thune, 2001 et Moartea domnului Lăzărescu /La Mort de Dante Lăzărescu, 2005. Il a coécrit le film de Radu Muntean, Marți după Crăciun /Mardi après Noël, 2009. Il a été directeur artistique d’ „Elle Roumanie„ et collabore, entre autres, aux revues „Dilema„, „22„ et „Cotidianul„. Son dernier roman, Teodosie cel Mic/Théodose le Petit est paru aux éditions Polirom en 2006. La traduction en français de son roman Viaţa şi faptele lui Ilie Cazane, Éditions Polirom, 2008/Vie et faits d’Ilie Cazane, roman, va aparaitre à Éditions Zulma, en 2013, traduction Philippe Loubière. Chef de famille et „corde„ de cette dernière, Ilie Cazane, le protagoniste de Vie et faits d’Ilie Cazane, est l’incarnation de la figure trouble: un être de chair et de paroles, un fils et un orateur. Le premier naît et existe „ biologiquement „, le second se manifeste „spirituellement„. Sous l’éclairage des lampes d’interrogatoire des services secrets communistes, un nouvel espace est sur le point d’apparaître. Il fait surgir des personnages qu’il nourrit et que le roman de Răzvan Rădulescu fait parler, les délivrant des dossiers poussiéreux de la CNSAS (Conseil National pour l’étude des archives de la sécurité). Ce conteur surdoué, offre ainsi à la littérature roumaine contemporaine ce que l’on peut nommer une véritable „ fiction politique „. Chez Răzvan Rădulescu, l’accent est mis sur le comique, l’inadéquation entre la Securitate et le monde réel (un réel qui inclut également le fantastique). Ses histoires présentent les formes d’un monde accidenté, en 3D, dans lequel les frontières et les repères se superposent sans jamais perdre le lecteur. Bien au contraire, celui-ci y plonge avec un réel bonheur d’enfant. En 1997, Răzvan Rădulescu a reçu pour cette œuvre le Prix de l’Union des Écrivains (catégorie début).

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Adina ROSETTI Adina Rosetti est née en 1979 à Brăila. En 2001, elle est diplômée d’économie de l’université roumano-américaine, puis obtient un troisième cycle en journalisme à l’Université de Bucarest. En 2004, elle commence à écrire des articles et des rapports sur „Dilema Veche„, „Dilemateca„ et „Time Out„. En 2007, elle reçoit le prix Jeune journaliste de l’année 2007. En 2008, Adina Rosetti devient rédactrice en chef du magazine „Elle„. Deux ans plus tard, avec la sortie de son roman Deadline, considéré par la critique comme l’un des meilleurs premiers romans de ces 20 dernières années, elle devient une révélation littéraire. En français: Deadline, Éditions Curtea Veche 2011/Deadline, Éditions Mercure de France, 2013, traduction Fanny Chartres. Son roman Deadline est considéré par la critique comme l’un des meilleurs livres de l’année. C’est un roman d’une écrivaine complète qui annonce une nouvelle voix, originale et forte, dans le paysage littéraire roumain. Adina Rosetti construit d’autres mondes de façon extrêmement intelligente et véridique. Avec une ironie et un humour précisément dosés et de très bonne qualité, l’auteure de 31 ans réussit à faire passer la réalité à travers la fiction.

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Eugen SIMION Eugen Simion, né le 25 mai 1933 à Chiojdeanca (Prahova), est critique et historien littéraire, éditeur, essayiste, professeur universitaire, membre de l’Académie Roumaine et a été président de celui-ci de 1998 jusqu’à 2006. Il débute en tant que publiciste avec un article sur Caietele Eminescu (Les cachiers Eminescu) dans la revue Tribuna en 1958. Il commence à collaborer fréquemment avec les revues Gazeta literară, Contemporanul și Viața românească. À partir de 1983, il est rédacteur de la revue Caiete critice (Cahiers critiques), et en devient directeur en 1990. En 1993, il devient membre de l’Académie Roumaine puis président en 1998. Il est Doctor Honoris Causa des universités de Iași, Galați, Târgoviște, Arad et de l’Université Vasile Alecsandri de Bacău. Il est à présent de la section de Philologie et de Littérature de l’Académie Roumaine. Il a publié plus de 3.000 études et articles dans des revues spécialisées. Il a coordonné Dicționarului general al literaturii române, vol. I-VII, 2004-2009 (Le Dictionnaire général de la littérature roumaine). À partir de 2005, sous le nom L’Arrière-garde de l’avantgarde, il tient une rubrique permanente dans la revue Cultura. Il est président de la Fondation Nationale pour la Science et l’Art et coordinateur de la série Œuvres fondamentales. Il a reçu pour ses livres de nombreux prix et distinctions dont la Légion d’Honneur conférée par l’État français. Il a publié de nombreux ouvrages, dont: Proza lui Eminescu (La prose d’Eminescu), 1964; Scriitori români de azi (Écrivains roumains d’aujourd’hui), Timpul trăirii, timpul mărturisirii. Jurnal parizian, (Journal parisien) 1977; Întoarcerea autorului (Le retour de l’auteur), 1981; Moartea lui Mercutio (La mort de Mercutio), 1993; Mircea Eliade, un spirit al amplitudinii (Mircea Eliade, l’esprit d’amplitude), 1995; Demonul teoriei a obosit (Le démon de la théorie a du sommeil), 1998; Genurile biograficului (Les genres biographiques), 2002; Mircea Eliade, nodurile și semnele prozei (Mircea Eliade, nœuds et signes de la prose), 2005; Tânărul Eugen Ionescu (La jeunesse d’Eugen Ionescu), 2006 (édition française en 2013); Ion Creangă. Cruzimile unui moralist jovial (La cruauté d’un moraliste jovial), 2011. „La littérature fantastique offre une possibilité de renaissance par une mythologie nouvelle. Eliade note à plusieurs reprises cette idée, donnant également plusieurs sources du fantatisque moderne. Une nuance doit être apportée : le fantastique est une expérience de la réalité historique.“ (Eugen Simion dans Sfidarea retoricii - Défiant la rhétorique))

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Bogdan SUCEAV{ Bogdan Suceavă est né en 1969 à Curtea de Argeș. Il a étudié les mathématiques à l’université de Bucarest et à la Michigan State University où il valide son doctorat en 2002. Il est aujourd’hui professeur agrégé au département de mathématiques à la California State University aux EtatsUnis. Il est l’auteur d’une dizaine de romans. En 1993, il reçoit le prix Nemira pour Imperiul generalilor târzii/L’Empire des généraux tardifs, puis en 2002, le prix Premiul CopyRo pour pentru Imperiul generalilor târzii și alte istorii/L’Empire des généraux tardifs et autres récits en 2007, il reçoit le prix de l’Association des Écrivains de Bucarest pour son roman Miruna, o poveste/ Miruna, une histoire; et enfin en 2011, il reçoit le prix Premiul I al Rețelei literare pour Noaptea când cineva a murit pentru tine/La nuit où quelqu’un mourut pour toi. En France: Venea din timpul diez, Éditions Polirom 2004/Venu du temps dièse, Éditions Ginko, 2012, traduit par Dominique Ilea. Peu de temps après la chute de Ceaușescu, Vespasien Moïse, né avec une marque bizarre sur la poitrine - la carte de Bucarest - devient le Maître d’une secte un peu étrange qui rassemble toutes sortes d’originaux et de paumés, un savant le docteur Arghir qui explique tout en terme de vibrations, un professeur d’histoire le Docteur Diaconescu, un Troubadour, rock ou folk, un riche homme d’affaires, des marginaux.... Un état des lieux des égarements „mystiques„ de la Transition roumaine, poussés jusqu’à une „guerre sainte“ entre diverses factions. L’effondrement de l’utopie communiste aura creusé un gouffre identitaire et spirituel, et engendré un marécage à colmater coûte que coûte de toutes les dérives: charlatanismes, pseudosciences, faux messianismes. „On attendait tous quelque miracle. Tu te rappelles les années quatre-vingt avec tous leurs secrets et leur histoire jamais dite?“ (Bogdan Suceavă)

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Ileana SURDUCAN Ileana Surducan est née en 1987 à Cluj-Napoca. En 2009, elle termine ses étudies de céramique à l’Université des Beaux Arts de Cluj-Napoca, en Roumanie. Elle apprend le français en dévorant „Les Schtroumpfs„ ainsi que toutes les autres BD découvertes au Centre Culturel Français de sa ville. Ileana croit que l’art a le pouvoir magique de changer la réalité. Son jeu préféré a toujours été d’imaginer que les choses qui l’entourent ont leur propre vie, ce qui fait d’Ileana une artiste particulièrement inventive et poétique. Fascinée par le monde de la bande dessinée et passionnée par l’illustration jeunesse, elle utilise plusieurs techniques mais privilégie l’aquarelle. Dans ses travaux, elle tente de restituer au public la joie, la magie et l’humour qu’elle voit en toutes choses. Le Cirque – Journal d’un dompteur de chaises, son premier album est paru en 2008, illustrant un texte de Shuky, Edouardo le renardeau, bande dessinée, Éditions Makaka, 2012. Cet album, créé en 2012, est le résultat de deux longues années de travail. „C’est un album très important car le scénario m’appartient, le dessin m’appartient, et on peut dire que c’est assez cohérent, il y a 160 pages et c’est la première fois pour moi que je réalise une bande dessinée d’une telle dimension, ce fut un défi et je suis heureuse de l’avoir réussi„, a déclaré Ileana Surducan. Elle a participé avec cet album au Festival de bande dessinée de Saint-Malo. „Manu, le protagoniste de l’album, est un personnage qui vie dans une ville pleine de robots, pleine d’hommes pressés et très stressés. Il aimerait dresser des chaises, et il semble que tout objet a une personnalité. Il voudrait les engager dans un mystérieux cirque-fantôme, où les gens viennent juste pour rêver. L’aventure commence lorsque la ville est peu à peu attaquée par des choses inconnues, Manu et ses amis devront sauver la ville et sauver le monde des rêves. J’ai toujours voulu faire un cirque à moi et j’ai donc créé des personnages. Avant de savoir que j’écrirai des albums, je désirais avoir un cirque. Pendant le temps que j’ai passé en Belgique dans la BD, Manu a émergé“. (Ileana Surducan)

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Alex TAMBA Alex Tamba, né en 1980 est un jeune dessinateur roumain dont Sidi Bouzid Kids, coécrit avec Eric Borg, est la première publication en langue française. Sidi Bouzid Kids, Éditions Casterman, 2011. „Tout le monde parle de toi, et pas qu’à Sidi Bouzid, dans toute la Tunisie ! Tu as libéré les cœurs, et la parole. Les jeunes se bougent enfin. C’est magnifique…“ Ainsi Foued parle-t-il à son ami Mohamed, dont il ne reste qu’une silhouette agonisante, méconnaissable et silencieuse sur un lit d’hôpital, enveloppée de bandelettes, quelques jours après qu’il se soit immolé par le feu un jour de décembre 2010. Mohamed mourra peu après, mais son geste terrible, en effet, a enfin libéré les forces intérieures du peuple tunisien, étouffé depuis si longtemps. L’insurrection commence et la peur, pour la première fois, va changer de camp… Sur le mode de la chronique, au plus près de la réalité humaine de la rue, Sidi Bouzid Kids tient tout en sobriété et en retenue le journal de la révolte tunisienne, déclenchée il y a quelques mois à peine par le désespoir d’un petit marchand de primeurs, au fin fond d’une ville de province où il ne se passait jamais rien. Un témoignage coup de poing sur les premiers pas du printemps arabe.

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Stelian T{NASE Stelian Tănase, né le 17 février 1952 à Bucarest, est un écrivain, essayiste, historien, politologue, scénariste, régisseur et analyste politique roumain. Il est diplômé de la Faculté de Philosophie de l’Université de Bucarest en 1977. Avant 1989, il a écrit trois livres, dont deux furent interdits par le régime communiste. Il a participé aux manifestations du 21 et du 22 décembre 1989. Il est membre du Groupe de dialogue social (GDS), impliqué activement dans le phénomène de la Place de l’Université. Il a été vice-président du Parti de l’Alliance Civique (PAC) en 1991, député au Parlement Roumain en 1992 en étant candidat sur la liste de la Convention Démocratique, puis devient le chef du groupe parlementaire du PAC en 1993. Dans le même temps, il bénéficie de bourses offertes par l’Ecole Woodrow Wilson (1994) et de la Fondation Fulbright (1997). Il passe son doctorat de sociologie politique à la SNSPA en 1996. En 1997, il est professeur délégué à l’UCLA. Il a réalisé des talk-shows télévisés sur des thèmes politiques et culturels sur TVR, Antena 1 et Realitatea TV. Il est à présent professeur à la Faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest. Il a donné des conférences dans beaucoup de capitales européennes (à Rome, Paris, Oslo, Vienne, Budapest) et dans de prestigieuses universités américaines (Berkeley University, UCLA, Standford University, New York University, Columbia University, Maryland University Washington DC, The New School for Social Research of New York). Il est lauréat de nombreux prix de télévision, et aussi de prix littéraires, en tant qu’auteur de nombreux romans et de livres journalistiques: Luxul melancoliei (Le Luxe de la mélancolie), Corpuri de iluminat (Les Corps illuminés), Playback, Sfidarea memoriei (Le Défi de la Mémoire), Convorbiri cu Alexandru Paleologu (Entretiens avec Alexandru Paleologu), Miracolul revoluţiei (Le Miracle de la Révolution), O istorie politică a căderii regimurilor comuniste (Une Histoire politique de la chute du régime communiste), Clienţii lu’ tanti Varvara (Les Clients de tante Barbara), Poveşti clandestine (Histoires clandestines). „La danse de société a contribué à la démocratisation des sociétés européennes. J’ai fait une carte des salons de danse des années 1940-1950 à Bucarest et il m’est apparu que ce monde des salons peut être exploré. J’ai voulu construire une grande histoire avec de petits personnages, des hommes au destin banal, comme un trafiquant du marché noir, un aubergiste, deux très belles danseuses russes et un pilote russe.“ (Stelian Tănase )

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Virgil T{NASE Virgil Tănase, né le 16 juillet 1945 à Galați est un écrivain et régisseur de théâtre franco-roumain. Il a étudié la philologie à l’Université de Bucarest (1963-1968) et la régie de théâtre à l’Institut de Théâtre „Ion Luca Caragiale„ (1970- 1074). Après s’être fait renvoyé de la Faculté de Lettres pour avoir mentionné Emil Cioran à une conférence de jeunes écrivains, et après avoir travaillé pendant un an comme bétonnier à l’usine sidérurgique de Galați, il fut réadmis à la faculté à la condition de s’engager à donner des informations à la Securitate, condition acceptée par Tănase. Il a émigré en France en 1977. Il fut, tout comme Paul Goma, l’objet de tentatives d’assassinat orchestrées par la Securitate. Entre 1993-1997 et 2001-1005, il a dirigé l’Institut Culturel Roumain de Paris. Prix et distinctions: le prix de littérature de l’Union Latine; le prix de dramaturgie de l’Académie Roumaine (1997), Doctor honoris causa de l’Université Dunărea de Jos de Galați; l’Ordre des Arts et des Lettres de France (1987); Chevalier de l’ordre du „service loyal” (2002). Il a obtenu le prix „Şerban Cioculescu”de l’Académie Roumaine pour l’ouvrage Leapşa pe murite. L’académicien Eugen Simion apprécie que ce livre ne ressemble à aucun autre livre d’une personne qui a vécu en exil. Révélant son travail sur ce livre, Virgil Tănase a déclaré: „j’ai la sensation d’avoir vécu une vie d’écrivain qui n’est pas à moi”, parce qu’il a quitté sa terre natale pour s’établir en France et devenir un écrivain de langue française. „La discrétion n’est pas la qualité la plus visible de l’écrivain roumain. Ni la modestie. Le courage non plus, il est vrai. Partant de là, les exceptions sont flagrantes, quand il y en a. Ce paradoxe est illustré par Virgil Tănase. D’une discrétion évidente, bien qu’il ait vécu des événements exceptionnels, il n’a pas ressenti jusqu’à maintenant le besoin de nous présenter sa version sur le tourbillon des événements hors du commun qui l’a frappé à un moment donné.“ (Nicoleta Sălcudeanu)

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Bogdan TEODORESCU Bogdan Teodorescu est né à Bucarest le 22 août 1963. Ingénieur constructeur à ses débuts, il s’est ensuite spécialisé en marketing politique et communication. Il est diplômé du Collège National de Défense en 2000 et est docteur en communication depuis 2006. Journaliste et manager de presse depuis 1990, professeur de marketing public et électoral à l’Ecole Nationale d’Etudes Politiques et Administratives (SNSPA) depuis 1997, membre de l’Association internationale des consultants politique (IAPC) et de l’Association européenne des consultants politiques (EAPC) depuis 2001. Il a été, entre 1996 et 1997, Secrétaire d’Etat, Ministre intérimaire au Département des Informations Publiques. Il a occupé la fonction de président de l’Institut Pro entre 2004 et 2007. Il a publié plus de 1500 articles dans la presse, et a réalisé 750 émissions de radio et de télévision. Il fut, dans ses jeunes années, membre du cénacle Universitas. Il a dirigé la campagne électorale du Parti Social Démocrate en 2000, et celle du président Emil Constantinescu en 1996. C’est un auteur de livres à succès tant dans le domaine littéraire que dans celui de la politologie : Dacic Parc (2005), Cinci milenii de manipulare (Cinq millénaires de manipulation) (2007), Spada (L’Epée) (2008), 54/24 (2008). Il a reçu le Prix de l’Association des Ecrivains de Bucarest pour le roman Băieți aproape buni (Des garçons presque bons) (2010). Ses ouvrages ont été traduits dans de nombreuses langues étrangères. „Je n’ai aucune hésitation à soutenir que „Băieți aproape buni” est un roman exceptionnel que je proposerais comme lecture obligatoire à ceux qui désirent connaître les figures visibles, mais aussi les plus cachées de notre monde. Un roman sur la distance énorme la vérité et le mensonge ou, en d’autres termes, sur la manipulation.“ (Augustin Buzura) „Dacic Parc” est un roman avec un caractère fantastique où se tisse habilement une situation dans laquelle nous pouvons retrouver les réactions de certains héros de l’espace public roumain. C’est un livre d’un écrivain habile destiné au succès du public et secouant toute naïveté. Bogdan Teodorescu réussit à nous donner un livre sur la politique et les illusions creuses du pouvoir.“ (Horia Gârbea) „Des voyages, je n’ai rien appris. J’ai appris et j’apprends encore des livres. En voyage, je pars pour voir, pour vivre, pour sentir, pour me réjouir, pour goûter, pour respirer, pour m’étonner, pour chercher, pour trouver …“ (Bogdan Teodorescu)

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Lucian Dan TEODOROVICI Lucian Dan Teodorovici, née en 1975 à Rădăuţi, déborde d’énergie créative et littéraire et mène de front la rédaction de ses romans et son activité de coordinateur chez Polirom de la collection „ Ego„. Prose, devenue célèbre pour avoir permis l’émergence d’une nouvelle génération d’écrivains. Ce nouvelliste efficace, à la plume sarcastique et noire ne recule pas non plus devant de multiples collaborations avec la presse culturelle et littéraire de son pays. Certaines de ses nouvelles ont pour la première fois été traduites en français, en 2008, publiées par les Éditions Non Lieu dans le recueil Pas question de Dracula. Les traductions de plusieurs de ses écrits se sont enchaînées dans toute l’Europe, en Allemagne, en Italie et en Espagne, en Hongrie et en Bulgarie. Lucian Dan Teodorovici prouve avec son dernier roman intitulé Matei Brunul qu’il est devenu un romancier aguerri. Il délaisse l’ironie, les pirouettes, le burlesque et l’humour noir pour livrer un roman tendu et sombre autour de trois personnages merveilleusement campés. Traduit en français, ce roman est actuellement en cours de publication chez Gaïa Éditions. Matei Brunul, Éditions Polirom, 2011/L’histoire De Bruno Matei, Édition Gaïa, 2013, traduction Laure Hinckel. Bruno Matei est marionnettiste et amnésique. La poupée de bois qu’il porte en permanence sur son bras, qui fait fuir les passants et met la milice à ses trousses semble plus animée que lui-même. Lequel des deux est la vraie marionnette? Au fil du roman, on retrouve Bruno, personnage tragique et candide, manipulé par le destin de l’Histoire avec un grand H, celle de la Roumanie vers 1959. Né dans une famille italo-roumaine, parti à Salerme en 1937, l’enfant grandit en découvrant la passion des montreurs de marionnettes à fil. Le romancier expérimenté qu’est Lucian Dan Teodorovici construit l’intrigue avec économie et simplicité. Trois personnages principaux nous tiennent en haleine. Le marionnettiste est surveillé par un sbire (le camarade Bojin) à la psychologie très complexe révélant les failles du système totalitaire et il est accompagné d’Eliza, une jeune femme cristallisant une histoire d’amour étrange et au dénouement tout à fait inattendu.

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Dumitru |EPENEAG Dumitru Țepeneag, né en 1937 à Bucureşti est l’un des chefs de file de l’onirisme dans les années 1960 et 1970, le seul courant littéraire de l’époque à s’opposer au „réalisme socialiste“ officiel. Contraint à l’exil à partir de 1975, il alterne dès lors l’écriture en langue roumaine et en langue française. Auteur de près d’une vingtaine d’ouvrages, ayant participé à de multiples revues renommées (il a notamment dirigé les „Cahiers de l’Est“ et „Seine et Danube“), il est également traducteur du français vers le roumain (Deguy, Robbe-Grillet, Blanchot) et du roumain vers le français. Il est aujourd’hui président de l’Association des Traducteurs de Littérature Roumaine (ATLR). Parmi les ouvrages publiés chez P.O.L. les dix dernières années notons: Au pays de Maramures (2001), Attente (2003), La Belle Roumanie (2006), Frappes chirurgicales (2009), Le camion bulgare (2011). Camionul Bulgar, Éditions Polirom 2010/Le Camion Bulgare, Éditions P. O. L., 2011, traduction Nicolas Cavaillès. Un vieil écrivain obsédé par l’amère question du livre de trop et de la cessation définitive d’activité en vient à s’éprendre d’une jeune romancière évasive, dans le contexte d’une Europe dégonflée, toujours moins capable de répondre aux intenses défis de sa marge orientale. Entre Marguerite Duras et les calendriers érotiques des routiers, Le Camion bulgare trace une route sombre et fantasmatique destinée à ce couple étrange de la littérature contemporaine: l’écrivain rêveur et la lectrice frustrée. C’est une belle jeune femme impénétrable, que tous désirent mais que personne ne fait jouir... C’est un puissant camionneur bulgare auquel ne suffit plus la petite mort permanente d’une société hypersexuée, ici symbolisée par une touriste américaine... Entre la solitude convexe du flirt par ordinateurs interposés, et les coups de théâtre charnels d’une rencontre au hasard des chemins, le gouffre se creuse, que Dumitru Țepeneag ne remplit ni de tragédies romantiques, ni de catastrophisme moralisateur, mais d’onirisme et d’autodérision décapante. „On attendait tous quelque miracle. Tu te rappelles les années quatre-vingt avec tous leurs secrets et leur histoire jamais dite?“ (Dumitru Ţepeneag)

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D[nu\ UNGUREANU Dănuț Ungureanu, né à Calafat en 1958, est diplômé de la Faculté d’Energétique de Bucarest. A partir de 1990, il a travaillé dans la presse écrite, au journal Tineretul Liber (La Jeunesse libre), où il fut rédacteur en chef adjoint de 1994 à 1997. En 1996, il achève ses études de Journalisme Européen – Phare training Program, pour journalistes et professeurs de journalisme, Tall Tree Consultancy/ Hollande, avec des stages à Amsterdam et Bruxelles. En 1997, il a fait partie de l’équipe de scénaristes du scénario radiophonique Piața rotundă (Place ronde) grâce à la BBC et à l’Union européenne. Entre 1998 et 2003, il fut rédacteur en chef adjoint au journal „Curentul” (L’Actuel), pour lequel il a écrit des feuilletons quotidiens, des éditoriaux, des commentaires, des reportages, des chroniques et des enquêtes. Il a écrit, seul ou avec d’autres, de nombreux scénarios de télévision pour le groupe humoristique „Vouă” (une collection de ces textes a été publiée en 2004 sous le titre Țara lui Papură Vouă. Il a coécrit la pièce „O mătușă pierdută”(„Une tante perdue”). De même, il a coécrit le scénario du long-métrage „Report la categoria fericire”. En 2007, il a édité le „Journal de Bord”, comprenant une sélection de texte du regretté journaliste roumain Dan Goanță. Il a été président de la Société Roumaine de Science Fiction et de Fantasy, dont l’une des réalisations jusqu’à présent est une anthologie nationale „Alte țărmuri” („D’autres rives”), l’organisation d’un cénacle „ProspectArt”, le site www.srsff.ro, la création de prix nationaux de la SRSFF, des colloques et collaborations internationales. Il est aussi éditeur général d’une agence de conseil et de communication, coordinateur media d’une organisation de coopération et de développement intercommunautaire. Depuis 1982, il a publié une centaine d’histoires, de croquis dans des volumes collectifs, revues et almanachs. „Avec une imagination débordante, contrôlée et une technique littéraire remarquable, l’auteur porte le lecteur vers des mondes futuristes ou d’autres lieux et d’autres temps, où la satire politique, le spectacle de violence et d’insécurité, un très bon humour, d’inquiétants accents lyriques se mélangent dans des images inoubliables.“ (Cristian Tudor Popescu)

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Eugen URICARU Eugen Uricaru est né en Buhuși à 1946. Après l’obtention du diplôme de l’école militaire „Stefan cel Mare„ de Câmpulung Moldovenesc, il étudie la philologie à l’Université „Babeș-Bolyai„ de Cluj. Durant ses études de lettres, il fonde le groupe „Echinox“, dont la revue sera une voix d’opposition dans la Roumanie communiste. En 1974, après un délai de trois ans causé par la censure, sort son premier livre, Despre purpură sous-titré „prose“ que la critique littéraire reçoit avec grand intérêt. Entre 1971-1989 il travaille successivement en tant que rédacteur en chef du magazine „Ateneu„ à Bacău et „Steaua“ à Cluj. Après avoir été diplomate chargée des affaires culturelles à Athènes de 1992 à 1995, il revient à Bucarest et est élu secrétaire de l’Union des écrivains de Roumanie. En France: Supunerea, Cartea Românească 2009 / La Soumission, Éditions Noir Sur Blanc, traduction par Marily Le Nir. En jétant ses personnages dans la Roumanie de 1916, occupée par les Puissances centrales, Eugen Uricaru nous les montre faibles et démunis sous l’orage, plus dignes de compassion que d’être jugés, trop hâtivement partagés en héros et en lâches. Point ici de „mal absolu“, mais la forme ancienne, et récurrente, de l’arbitraire qui s’abat sur les peuples. On souffre, on est écrasé, mais jamais la vie quotidienne ne s’arrête: on grandit, on s’aime, on travaille pour son pain. Un haut fonctionnaire qui reste à son poste quand tout s’effondre et un capitaine „résistant“ par la faute duquel tout un village est massacré: le manichéisme n’est pas à la fête. Un jeune homme, à l’heure des premières fois, un vieil acteur lunatique, qui héberge deux jeunes filles „un peu anarchistes, théosophes, que sais-je?„, et commence une ronde enivrante. Tandis qu’apparaît et disparaît la mystérieuse Grazia, à laquelle un magicien gitan a livré ses secrets, ce grand roman nous emporte dans un monde où „le passé est aussi imprévisible que l’avenir“.

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Lucia VERONA Lucia Verona, née le 4 mars 1949 à Arad, est une prosatrice et auteure d’oeuvres dramatiques. Elle sort diplômée du Conservatoire de musique de Bucarest en 1972 et fait ses débuts en littérature en 1974. Elle a travaillé dans la presse écrite et a été réalisatrice à la Télévision Roumaine. Lucia Verona a commencé sa carrière littéraire avec des traductions de la littérature universelle, a continué avec du théâtre et plus tard avec de la prose. En collaboration avec son mari, l’écrivain H. Salem, elle a écrit de nombreuses émissions humoristiques pour la radio et la télévision, ainsi que des pièces de théâtre. En 1990, une pièce de Lucia Verona (Noaptea – o comedie albastră) a été présentée au Théâtre Essaïon à Paris sous le nom Théâtre à une voix. D’autres pièces – Secretul atomic (Le secret atomique), Povești cu zîne și amanți (Histoires de fées et d’amants) – ont été diffusées par le Théâtre Radiophonique. A partir de 2004, elle dirige la section dramaturgie de l’Association des Ecrivains de Bucarest (filiale bucarestoise de l’Union des Ecrivains). Son livre de théâtre Călătoarea și Shakespeare (La voyageuse et Shakespeare), paru en 2005, a été distingué par le prix de dramaturgie de l’Association des Ecrivains de Bucarest. La pièce Secretul atomic, traduite en anglais, a figuré au programme du festival The World’s Best Women Playwrights And Their New Plays qui a eu lieu à Chicago en juin 2007. Elle a aussi traduit en roumain des pièces de William Shakespeare. En 1997, elle a publié un ouvrage de prose appelé Don Juan și ceilalți (Don Juan et les autres), paru ultérieurement et sous forme de livre électronique en roumain et en français. A présent, sa pièce Moștenitoarea (L’héritière), un monodrame dont l’action se déroule à Paris, rencontre un grand succès sur les scènes de Roumanie. Dans les dernières années, Lucia Verona a publié beaucoup de livres policiers, consacrant comme personnage une soprano, détective amatrice avec beaucoup de flair. „En plus de l’inventivité dans la conception de ses sujets, Lucia Verona est remarquable par son dynamisme narratif, avec un humour subtil, de langue et de situation, par sa capacité à créer, dès les premières phrases, l’illusion de la vie, par l’art de savoir exactement quand il faut une narration. Son expérience de dramaturge est ici probablement mise en valeur. Le rideau ne tombe jamais à temps, afin qu’avec un peu d’imagination, nous puissions entendre le tonnerre d’applaudissement qui s’ensuit.“ (Alex Ştefănescu)

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Matei VI±NIEC Matei Vişniec, né en 1956 à Rădăuți a une formation d’historien et philosophe et ses premiers textes sont des poèmes qu’il publie dès 1972. Son expérience immédiate de la dictature et de la censure sous le régime de Nicolae Ceauşescu le conduit à l’écriture théâtrale comme lieu privilégié de libération de la parole. C’est cette posture de „résistant culturel„ qui orientera l’écriture du dramaturge. En 1987 Matei Vişniec s’exile en France en tant que refugié politique. Il exerce à Paris le métier de journaliste à la Radio France Internationale (RFI) et publie une vingtaine de pièces de théâtre. Matei Vişniec cultive un goût pour les dadaïstes, le théâtre de l’absurde ou encore le réalisme magique du roman latino-américain, devenant un des auteurs les plus représentés après la chute du régime communiste. Parmi ses nombreux titres publiés et écrits directement en français notons Le Théâtre décomposé ou l’homme poubelle paru chez L’Harmattan (1996), L’Histoire des ours Panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Francfort, édité par Cosmogone (1996), L’Histoire du communisme racontée aux malades mentaux, Du sexe de la femme champ de bataille dans la guerre de Bosnie, édités chez Lansman (2000 et 1996). Traduit du roumain, son roman Syndrome de panique dans la Ville Lumière a paru en France en 2012, aux Éditions Non Lieu. Récement: Monsieur K Libéré/ Domnul K Eliberat, roman traduction Faustine Vega Accusé d’un crime non revendiqué, enfermés pendant des années dans un pénitentiaire qui a de mystérieuses branches souterraines, se transformant en un patient et en un prisonnier bien élevés, Kosef J. se retrouve libéré un matin. Sans l’avoir voulu. Sans qu’on lui dise pourquoi. Sans même qu’on lui ait expliqué ce qu’„être libre“ signifie. Dans l’attente d’une rencontre avec le directeur reportée sine die, M. K. découvre les alentours de la colonie. Voyageant, avec le personnage „privilégié“, à travers les cercles des mondes kafkaïen, le lecteur peut se sentir comme à la maison.

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Varujan VOSGANIAN Varujan Vosganian, né en 1958 à Craiova est né dans une famille d’origine arménienne. Après le lycée suivi à Focşani, il est diplômé de la Faculté de Commerce de l’Académie d’Études économiques de Bucarest – ASE (1982), diplômé de la Faculté de Mathématiques de l’Université de Bucarest (1991), docteur en économie de l’ASE où il devient maître de conférences de la Faculté de Relations Internationales. En 1990, il entre dans la vie politique et fonde l’Union des Arméniens de Roumanie, organisation dont il est, aujourd’hui encore, le président. Il est élu député, puis nommé ministre de l’économie et des finances. Varujan Vosganian publie de nombreux volumes d’économie, de pensée politique et de littérature, pour lesquels il reçoit de prestigieux prix. Depuis 2004 il est vice-président de l’Union des écrivains de Roumanie. Son roman Cartea şoaptelor/Le livre des chuchotements – fresque envoûtante du destin de la communauté arménienne en Roumanie et dans le monde – est en cours de publication chez Pre-Textos, en Espagne de même qu’en France aux Éditions des Syrtes: Cartea șoaptelor, Éditions Polirom, 2009/Le Livre Des Chuchotements, traduction Laure Hinkel et Marily Le Nir. Le Livre des chuchotements commence dans un registre pittoresque, sur une voie du quartier arménien de Focşani dans les années 1950, entre la vapeur de café torréfié fraîchement et les senteurs du garde-manger de grand-mère Armenuhi, parmi les vieux livres et les photographies de grand-père Garabet. Mais le lecteur n’est pas en reste pour savourer l’intimité de ce foyer et la maison, ni pour discuter avec les gens joyeux qui, en temps de paix racontent des histoires sur Ara le Juste et Tigrane II le Grand. „ Les vieux Arméniens de l’enfance „ de Varujan Vosganian n’ont pas de contes savoureux à raconter, mais plutôt des événements qui sont profondément troublants. En racontant ces événements, ils tentent de se décharger d’un traumatisme - le leur et celui de leurs ancêtres. L’histoire du génocide de 1915 contre les Arméniens, l’histoire des convois interminables de ceux banni dans les cercles de la mort, dans le désert de Deir ez Zor, l’histoire secrète de la franc-maçonnerie arménienne en Roumanie, l’armée du général Dro, l’histoire de la Arméniens qui ont suivi le chemin de l’exil dans la période stalinienne - tout cela et bien d’autres histoires biographiques se trouvent illustrées dans les pages de ce livre troublant.

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Daniela Zeca BUZURA Daniela Zeca Buzura, née le 1er novembre 1966, est une prosatrice, essayiste, critique littéraire et réalisatrice d’émissions de radio et de télévision d’origine roumaine. Depuis 2001, elle est docteur de la Faculté de Lettres de l’Université de Bucarest, avec une thèse sur la poétique politique des romans, coordonnée par le professeur Paul Cornea, publiée ultérieurement dans l’ouvrage Melonul domnului comisar. Elle est devenue dans le même temps lectrice universitaire à la chaire de presse de la Faculté de Journalisme et des Sciences de la Communication de la même université. Dans les années 2000, après ses débuts dans le roman, elle décide de signer ses oeuvres de fiction du nom de Daniela Zeca, mais ses publications, essais et critiques littéraires de son nom intégral, Daniela ZecaBuzura. Elle a réalisé des émissions de radio et de télévision, parmi lesquelles il faut signaler les productions Ceva de citit (Quelque chose à lire), Didactica magna și Față în față cu autorul (Tête à tête avec l’auteur). A partir de 2003, Daniela Zeca a réalisé et animé le talk-show culturel Ceva de citit, dédié aux actualités éditoriales autochtones et qui propose de parcourir le chemin inverse, de l’oeuvre à l’auteur. On peut citer parmi les invités Mircea Dinescu, Andrei Pleșu, Gabriela Adameșteanu, Nicolae Manolescu, Mircea Mihăieș, Alex Ștefănescu, Ion Bogdan Lefter. En 2006, elle a reçu la distinction de „Personnalité européenne de l’année pour la Roumanie”, section télévision, accordée par la Fondation Eurolink et la Commission européenne. De 2004 à 2012, elle a dirigé la chaîne TVR Cultural de la Televiziunii Române. Après un début en poésie, elle s’est consacrée à la prose, auteure de trois romans à succès, inspirés du monde arabe et persan: Demonii vântului (Les démons du vent), Istoria romanțată a unui safari (L’histoire romantique d’un safari) et Omar cel orb (Omar l’aveugle) en 2012. „Du journalisme à la littérature, Daniela Zeca est, sans aucun doute, une révélation. Demonii vântului (Polirom) (Les démons du vent), au-delà des accents probables de marketing, confirme qu’elle est une écrivaine redécouverte à travers un exotisme vécu et revendiqué.“(Marius Miheț)

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L’INSTITUT CULTUREL ROUMAIN RESEAU: Nous faisons partie d’un réseau de 18 instituts culturels, répartis dans le monde entier. NOTRE BUT: construire des ponts culturels entre la France et la Roumanie. NOS ÉVÉNEMENTS: arts visuels, musique, théâtre, danse, cinéma, littérature, etc. LA BIBLIOTHÈQUE ROUMAINE DE PARIS „EMIL CIORAN„ Disposant d’un fond d’environ 12 500 volumes, des périodiques, et une petite médiathèque, la bibliothèque de l’Institut Culturel Roumain de Paris y est la seule bibliothèque de langue et civilisation roumaine. Nous disposons également d’un point de vente de livres roumains (dans les deux langues). ESPACE LANGUE Nous organisons des cours de langue roumaine ainsi que des sessions d’évaluation des connaissances du roumain - langue étrangère ACLR (Attestation de Compétences Linguistiques en Langue Roumaine) en collaboration avec le Ministère roumain de l’enseignement. CRÉATEUR D’OPPORTUNITÉS Nous croyons que le progrès est le résultat d’un partenariat solide. Nous avons donc créé le programme „Résidences de création„ qui offre aux artistes roumains et moldaves l’occasion de collaborer avec le monde artistique français, en leur accordant un soutien financier et logistique à Paris, afin de faciliter la réussite de leurs projets. L’INSTITUT CULTUREL ROUMAIN DE PARIS PORTE TOUTE L’EFFERVESCENCE DE LA CULTURE ROUMAINE EN FRANCE… www.institut-roumain.org L’Institut Culturel Roumain de Paris est membre de FICEP.


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