IFDC Report Volume 38, No 1 (French)

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IFDCreport Volume 38, No. 1

Actualité des travaux et progrès de l’IFDC

IFDC: 35 Ans de Partenariat au Bangladesh Utilisation à Long-Terme du PPE: Augmentation de la Qualité du Sol? Les Pôles d’Entreprises Agricoles de 2SCALE au Kenya Inauguration du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest Lancement Officiel du Projet CATALISTOuganda

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© 2013, IFDC. Tous droits réservés.

IFDC Report est une publication trimestrielle de l’International Fertilizer Development Center (IFDC). Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report relèvent du domaine public et peuvent être librement reproduits. L’indication de la source et l’envoi d’une copie de tout article reproduit sont requis. L’abonnement est gratuit et des versions électroniques en Français et en Anglais sont disponibles sur le site www.ifdc.org. L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’Administration composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par divers organismes d’aide bilatérale et multilatérale, fondations privées et gouvernements nationaux. L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et de l’expertise en agro-industrie. DIRECTEUR DE LA REDACTION Scott Mall REDACTRICE EN CHEF Lisa Thigpen CONCEPTION ET MISE EN PAGE Victoria L. Antoine COORDINATION DE LA PRODUCTION Donna Venable DISTRIBUTION Jane Goss et David Wright

REDACTEURS Clyde Beaver, Courtney Greene, Scott Mall, Amanda McGough, Megan Morris, Andy Thigpen, James Thigpen, Lisa Thigpen, Connie Thwaite et Ajay Varadachary CONTRIBUTEURS Mainul Ahsan, Brenda Akuruchet, Constant Dangbegnon, Bidjokazo Fofana, Ishrat Jahan, Philip Karuri, Brian Kiger, Nazar Nazarbekov, Ukozehasi Jean Népomuscène, Jyldyz Niyazalieva, Jean A. Nyemba, Rahmon Shukurov et Rieke Weel PHOTOGRAPHES Brenda Aluda, Deji Arosho, Bidjokazo Fofana, Joseph Maeke, Paul Makepeace, Moleen Nand, Nazar Nazarbekov, Ajay Varadachary et Davlatmo Yusufbekova

CONSEIL D’ADMINISTRATION M. Peter McPherson (Etats-Unis), Président Gerard J. Doornbos (Pays-Bas), Vice-Président Mohamed Badraoui (Maroc) Margaret Catley-Carlson (Canada) Jimmy G. Cheek (Etats-Unis) Josué Dioné (Mali) John B. Hardman (Etats-Unis) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Steven Leath (Etats-Unis) Patrick J. Murphy (Etats-Unis) Mortimer Hugh Neufville (Etats-Unis) Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL Amit H. Roy - Membre de Droit SECRÉTAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE Vincent McAlister - Membre de Droit Les Divisions de l’IFDC: EurAsie (EAD) Afrique Orientale et Australe (ESAFD) Afrique du Nord et de l’Ouest (NWAFD) Bureau des Programmes (OoP)

Acronymes Fréquemment Utilisés AFAP - Le partenariat pour les engrais et l’agrobusiness en Afrique • ASS - Afrique Subsaharienne • CoP - Chef de Projet • COMESA - Le marché commun de l’Afrique orientale et australe • FTF - Feed the Future • GWP - Le Partenariat mondial de l’eau • ha - hectares • HYV variété à haut rendement • IFA - Association Internationale de l’Industrie des Engrais • kg - kilogramme • km - kilomètre • MoU - Protocole d’Accord • MoA - Ministère de l’Agriculture • MSA Mouillage et Séchage Alternés • ONG - Organisations Non-Gouvernementales • OPA - Organisations de Producteurs Agricoles • PDDAA – Le Programme Détaillé du Développement de l’Agriculture en Afrique • PEA - Pôles d’Entreprises Agricoles • PPE - Placement Profond de l’Engrais • PPP - Partenariats Public-Privés • PPU - Placement Profond de l’Urée • T - tonnes • USAID - Agence des Etats-Unis pour le développement international • VFRC - Centre Virtuel de Recherche sur les Engrais

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CONTENU 1

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IFDC: 35 Ans au Bangladesh 9 Utilisation à Long-Terme du PPE : Augmentation de la Qualité du Sol ?

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11 Les Récoltes des Champs de Démonstration d’Aubergines Encouragent plus d’Agriculteurs à Utiliser le PPE 12 Le PPE Crée des Emplois au Bangladesh 14 Un Agriculteur Promeut l’Autosuffisance en tant que Clé pour Vaincre la Pauvreté 16 Le Directeur de la Division EurAsie Discute des Travaux de l’IFDC au Bangladesh et dans le Monde 20 KAED Favorise la Croissance du Secteur Avicole au Kirghizistan 23 Développement d’une Entreprise Avicole Réussie 24 Le Projet Agriculture Productive de l’USAID au Tadjikistan Distribue des Tracteurs 25 Des Serres Génèrent de la Concurrence et des Revenus Accrus

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Collaboration: IFDC et l’Université du Pacifique Sud 58 Evaluation du Secteur des Engrais : Augmentation des Quantités Requises en Ethiopie

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PAN-AFRIQUE

2SCALE: Des Pommes de Terre pour le Profit au Kenya 29 Amélioration de Marchés d’Engrais à travers des Programmes de Bons

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OoP

NWAFD

Inauguration du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest 36 Connecter les Liens de la Chaîne

FORMATION

Le Compostage: Une Source Abordable d’Eléments Nutritifs des Plantes en Afrique 62 IFDC Organise un Atelier sur la Production d’Engrais Granulés

IFDC

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de Valeur au Libéria

40 Lien entre le Coton et la Sécurité Alimentaire dans les Pays du Groupe Coton-Quatre (C-4)

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ESAFD

Le Projet Semences pour le Développement de l’USAID Fait la Promotion d’Intrants Agricoles 47 Foire Agro-Financière à Rusizi, au Rwanda 48 IFDC Inaugure CATALIST-Ouganda 50 Lutte contre la Contrefaçon des

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Produits Phytosanitaires en Ouganda

52 AGP-AMDe Sert de ‘Pilier’ au Succès Agricole en Ethiopie

54 NAFAKA Renforce les Chaînes de Valeur Maïs et Riz en Tanzanie

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Nouvelles Brochures des Activités de l’IFDC Journée Mondiale des Sols IFDC Développe une Série d’Interviews Vidéo IFDC Reconnaît la Journée Mondiale de l’Eau et 2013 en tant qu’Année Internationale des Nations Unies pour la Coopération dans le Domaine de l’Eau Margaret CatleyCarlson en Faveur de la Gestion de l’Eau Le Conseil d’Administration de l’IFDC/ Le Conseil Consultatif du VFRC Nouvelles du Personnel de l’IFDC IFDCreport

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Le Bangladesh en un Clin d’Œil • Situation géographique : Asie du Sud, en bordure du Golfe du Bengale, entre la Birmanie et l’Inde • Superficie Totale : 143.998 km carré • Climat : Tropical • Hiver : Octobre-Mars • Eté : Mars-Juin • Saison de la mousson : Juin-Octobre • Terres cultivables : 55% de la superficie totale du pays • Terres cultivées en permanence : 3% de la superficie totale du pays (arbres fruitiers et à noix) • Population : 156 million (à peu près 1.083 habitants au km carré) • Questions Environnementales : érosion et dégradation du sol, ainsi que la pollution de l’eau • Population vivant dans la pauvreté : 36% de la population • Culture la plus importante : riz • Autres Produits Cultivés : jute, thé, blé, canne à sucre, pommes de terre, tabac, légumes secs, oléagineux, épices, fruits, viande de bœuf, lait et volaille En 1947, l’ancienne colonie Britannique d’Inde fût partagée en deux nations dont l’Inde et le Pakistan. Le Pakistan était composé de deux ‘ailes’, l’une à l’Est de l’Inde, et l’autre à l’Ouest. La section Est du Pakistan comprenait la portion Est du Bengale et l’ancien district Sylhet de l’Assam et était connu sous le nom de Bengale oriental jusqu’en 1947, époque à laquelle il devint Pakistan Oriental. Les deux provinces du Pakistan dont l’environnement naturel, l’économie et le contexte historique différaient considérablement, étaient séparées l’une de l’autre par la nation Indienne et une distance de plus de 1.600 km. Les Pakistanais de l’Est, qui constituaient 56 pour cent de la population du Pakistan, étaient mécontents sous un Gouvernement centré sur le Pakistan Occidental. Les efforts déployés au fil des ans pour aboutir à

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des avantages économiques accrus et à des réformes politiques ont échoué. C’est ainsi que de graves conflits ont éclaté en 1968 et 1969. En raison des déséquilibres politiques et économiques entre les deux régions du Pakistan (ainsi que des différences ethniques, culturelles et linguistiques), l’agitation a augmenté au Pakistan oriental. Le mouvement pour une autonomie accrue a gagné du terrain lors des élections générales tenues en Décembre 1970. Les tentatives du Gouvernement en vue d’empêcher l’autonomie ont conduit à des grèves générales et au non-paiement de taxes au Pakistan oriental et enfin à la guerre civile le 25 Mars 1971. Le jour suivant, l’indépendance du Bangladesh fût proclamée. Au cours des mois de conflit qui ont suivi, environ trois millions de Bangladais ont été tués

au Bangladesh et environ dix millions ont fui vers l’Inde. L’Inde s’est alliée au Bangladesh et, au cours d’une guerre de deux semaines (du 03 au 16 Décembre 1971), ont battu les forces Pakistanaises à l’Est. En Avril 1972, le Gouvernement national du Bangladesh était établi. Le Bangladesh a progressivement été reconnu par la plupart des nations du monde. Il s’est joint au Commonwealth en 1972 et a été admis aux Nations Unies en 1974. Après son indépendance, la nouvelle nation a enduré la famine, des catastrophes naturelles et une pauvreté généralisée, ainsi que des troubles politiques et des coups d’Etat militaires. La restauration de la démocratie en 1991 a été suivie par un calme relatif et le progrès économique.


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IFDC: Au Bangladesh depuis 35 Ans L’

IFDC travaille avec la nation du Bangladesh, le Ministère de l’Agriculture (MoA), les agriculteurs, les détaillants d’intrants agricoles, les instituts de recherche, l’industrie des engrais et les entrepreneurs depuis 1975 – seulement quatre ans après la naissance de la nation. L’IFDC a établi son premier bureau au Bangladesh en 1978 et y travaille sur des projets de développement agricole depuis 35 ans.

Au cours de l’année 2013, l’IFDC commémorera ses activités au Bangladesh par le biais de IFDC Report et d’autres moyens de communication. Nous sommes fiers du travail accompli par l’IFDC au Bangladesh, en collaboration avec le Gouvernement du Bangladesh (GoB), ses ministères et sa population. Nous sommes encouragés par les progrès accomplis par cette nation et ses citoyens. Le travail de l’IFDC au Bangladesh a effectivement démarré avec plusieurs projets financés par l’Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID). Le projet Amélioration de la Distribution des Engrais ou Fertilizer Distribution Improvement (FDI) a été mis en œuvre afin d’assister la Corporation de Développement Agricole du Bangladesh (Bangladesh Agricultural Development Corporation - BADC). Le projet FDI a servi le BADC de plusieurs manières, y compris dans l’amélioration des systèmes d’entreposage, de transport et de distribution des engrais de l’agence. L’IFDC a alors effectué une étude sur l’équité des engrais pour le GoB, qui a déterminé

que collectivement, les petits exploitants agricoles du Bangladesh achetaient la majorité des engrais utilisés dans le pays. FDI-II a aidé à privatiser la commercialisation des engrais au Bangladesh et a été le projet pilote de développement du marché des engrais qui a été adapté et utilisé dans un certain nombre d’autres projets de l’IFDC de par le monde. Les travaux de l’IFDC brièvement décrits ci-dessus et dont le profil est dans l’article suivant ont servi à préparer le terrain pour d’autres activités de l’IFDC au Bangladesh qui ont continué d’appuyer le GoB et le Ministère de l’Agriculture (MoA) dans leur poursuite de meilleures performances du secteur agricole. Le travail de l’IFDC dans le développement des chaînes de valeur à travers le projet Agro-based Industries and Technology Development (ATDP), financé par l’USAID, a contribué à l’accroissement de la productivité, le développement des chaînes de valeur et l’expansion du commerce des volailles et des cultures à forte valeur. Une série d’activités en vue d’appuyer l’introduction et l’expansion de la technologie de placement profond de l’engrais (PPE) ont ensuite été souscrites par le Fond International pour le Développement Agricole (FIDA). L’appui du GoB et d’USAID ont depuis lors donné l’élan pour la diffusion de la technologie de PPE dans tout le Bangladesh. L’article suivant est adapté de A Future of Hope, une vidéo de 1994 faite sur les premiers efforts d’IFDC au Bangladesh et les améliorations encourues dans le secteur agricole du pays grâce aux projets de l’IFDC qui ont été financés et appuyés par le GoB, un certain nombre de ses ministères clés (y compris le MoA et son Département de Vulgarisation Agricole [DAE]) et l’USAID. Les efforts des petits exploitants agricoles, des IFDCreport

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détaillants d’intrants et des autres membres de la chaîne de valeur agricole doivent sans aucun doute être également reconnus. Les données mentionnées dans cet article datent de 1994 et n’ont pas été mis à jour. Les titres des personnes citées dans l’article sont également de 1994.

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La Révolution Tranquille au Bangladesh

Le Bangladesh – terre d’une culture fière et ancienne – était une des nations les plus jeunes du monde lorsque l’IFDC y a débuté ses travaux. A cheval sur la plus grande plaine deltaïque de la Terre, le Bangladesh – avec son sol riche, son climat et ses précipitations – est un pays à richesses naturelles inestimables. Mais peut-être que son unique ressource la plus grande est cependant une population industrieuse et entreprenant. En moins d’une génération, la population du Bangladesh a vaincu le fléau des inondations; la dévastation des cyclones; la cohue de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition, et les ravages d’une révolution sanglante pour gagner leur indépendance. L’indépendance a été suivie d’une révolution “tranquille” au cours de laquelle les Bangladais travaillaient à bâtir une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles et à construire un avenir d’espérance pour leur nation. Le Bangladesh n’a pas atteint ce futur d’espérance facilement, ni rapidement. Des catastrophes naturelles se produisent encore à ce jour, et sortir de la pauvreté et de la famine qui étaient endémiques dans le pays était un exploit que peu de gens croyaient possible. Il a

fallu de l’engagement, de la vision, du courage et, surtout, un travail acharné. Grâce à ces vertus, la sécurité alimentaire a généralement été atteinte pour la plupart des Bangladais, au lieu des déficits alimentaires chroniques dont ils souffraient auparavant. Comment un tel changement a-t-il pu se produire? L’ancien Secrétaire Adjoint du MoA Bangladais et ancien Ministre de l’Alimentation Irshadul Huq a déclaré, “C’est arrivé en premier lieu parce que l’approvisionnement en engrais a été privatisé et les engrais sont devenus disponibles à un prix compétitifs, ce qui a résulté en son utilisation accrue et en une augmentation considérable de la production alimentaire.” L’agriculture est le moteur de l’économie du Bangladesh. Quatre-vingt pour cent de sa population et près de la moitié de son produit intérieur brut (PIB) dépendent de l’agriculture. Les engrais constituent des intrants essentiels à l’accroissement de la production alimentaire. Reconnaissant ce fait, la BADC a été créée en 1961 pour distribuer des engrais. BADC a contribué à introduire l’utilisation des engrais au Bangladesh. Mais comme le marché grandissait et que le coût des subventions aux engrais devenait un fardeau pour le budget national, des efforts ont été entrepris pour améliorer l’efficacité du système de distribution des engrais. Par conséquent, en 1978, le gouvernement bangladais, dans une approche radicalement différente, s’est tourné vers le secteur privé. “Comme c’est le cas dans de nombreux pays en voie de développement, la distribution des engrais a été initié par le secteur public, parce qu’il n’y avait pas de marché. Le marché devait être développé”, a déclaré A. Samad, ancien président à la fois de la BADC et de l’Association Bangladaise des Engrais (BFA). “Au fur et à mesure que le marché se développait progressivement, l’option d’introduire le secteur privé est devenue viable. Il y avait cependant un grand nombre d’hésitations. Certaines étaient dues aux objectifs politiques - le socialisme est bon; les engrais devraient rester dans le secteur public. Certaines personnes craignaient qu’introduire le secteur privé causerait des dommages aux agriculteurs. Enfin, certains au sein du secteur public lui-même ne voulaient pas de changement, parce que cela constituait une menace pour leurs emplois”, a expliqué Samad.

Vers la Privatisation

“Le Gouvernement Bangladais a joint ses efforts à ceux de l’USAID et de l’IFDC pour initier le projet FDI en 1977”, a noté le Directeur Adjoint du Bureau de l’Alimentation et de l’Agriculture de l’USAID à Dhaka, Helen Gunther. “Chacune des parties avait compris son rôle et en quoi consistaient les objectifs et ce que chaque partie essayait d’accomplir. Un certain niveau de confiance s’est développé, et grâce à cette confiance, FDI-II a pu aller de l’avant dans les efforts de privatisation qui venaient à peine de commencer lorsque le projet FDI a pris fin.” 2

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5 Dr Ray Diamond de l’IFDC (au fond à gauche, à la rangée arrière), Dr Shantanu Mathur de l’IFAD (au milieu à gauche, en chemise sombre) et Dr Amit Roy (troisième à partir de la droite) inspectent des sacs d’engrais avec des officiels Bangladais lors du projet ‘Adopting Nutrient Management Technologies (ANMAT - 1999-2007).

Avant et durant la période de mise en œuvre du projet FDI, l’importation, la distribution et les prix des engrais étaient encore contrôlés par des agences gouvernementales. Des entreprises privées ont commencé à prendre part au système sous le projet FDI. Les réformes politiques ont ouvert la voie et permis aux commerçants et détaillants d’intrants de pénétrer le marché des engrais. “Le projet FDI consistait purement et simplement en une tentative d’améliorer le système de distribution des engrais,” a déclaré Larry Paulson, agent du projet FDI-II de l’USAID. “Les engrais étaient entièrement sous le contrôle d’une entité gouvernementale paraétatique – la BADC. Un certain nombre d’entrepôt ont été construits; des engrais ont été importés. FDI a probablement établi les limites de ce qu’un monopole public pouvait faire dans le domaine de distribution des engrais. A la fin de ce projet au milieu des années 1980, seul le niveau le plus local de distribution était libéré des directives de la BADC.” Des programmes éducatifs étaient axés sur l’amélioration de l’efficacité de la commercialisation et de l’utilisation des engrais. Il s’agissait d’une composante essentielle du projet FDI et complétait directement les réformes politiques du Gouvernement et, surtout, le travail d’éducation du DAE. Les résultats prouvaient que le Gouvernement était sur la bonne voie. Au cours des six années de FDI, les ventes d’engrais ont augmenté de 55 pour cent. La consommation d’engrais au niveau mondial n’avait augmenté que de 25 pour cent au cours de la même période. Sur ce principe, encore une fois sous le financement de l’USAID et l’expertise technique de l’IFDC, le Gouvernement a considérablement avancé avec le projet FDI-II. “Le programme FDI-II a commencé en Mars 1987”, a déclaré John Allgood, Chef du Projet FDI-II de l’IFDC. (Allgood est

aujourd’hui Directeur de la Division de l’EurAsie de l’IFDC; veuillez consulter une interview avec Allgood à la page 16.) “L’objectif primaire de l’IFDC était d’augmenter la production agricole au Bangladesh. L’approche clé pour accomplir les objectifs du projet était d’augmenter l’investissement du secteur privé dans la commercialisation des engrais.”

Les Quatre Composantes Clés de FDI-II

Selon les explications de Allgood, “La première composante était la réforme politique, qui était nécessaire à l’établissement d’un environnement favorable à l’investissement du secteur privé. La deuxième composante était le transfert de technologies afin d’encourager une meilleure utilisation des engrais et des pratiques de gestion des engrais améliorées. La troisième composante était le crédit agricole. FDI-II a été conçu pour établir un tel système de crédit dans le système bancaire commercial. L’USAID a fourni le financement initial pour le système, en octroyant des crédits aux commerçants d’engrais. La quatrième composante, qui à mon avis est aussi importante que les autres composantes, était le système de gestion de l’information. Il était primordial de fournir des renseignements exacts et en temps opportun au Gouvernement et au secteur privé, en ce qui concerne l’offre et la demande dans le pays et les prix des engrais dans tous les coins du pays.” Le projet FDI-II a été couronné de succès. La part du secteur privé dans le marketing des engrais a augmenté de zéro pour cent au début du projet à 100 pour cent aujourd’hui. Les ventes globales d’engrais ont grimpé de 70 pour cent au cours de FDIII, soit un taux de croissance annuel d’environ 8 pour cent. IFDCreport

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K.M. Rabbani, ancien Secrétaire du MoA et ancien Secrétaire Principal du Premier Ministre, a expliqué, “Comme vous le savez, le Gouvernement essaye de promouvoir le développement économique du pays à travers les mécanismes du marché et le développement du secteur privé. Conformément à cette politique, FDI-II a transformé le commerce des engrais dans le pays, du secteur public au secteur privé, ce qui a donné lieu à l’implication d’un grand nombre de détaillants, commerçants et propriétaires de magasins du secteur privé dans les engrais, cela a entraîné une utilisation accrue par les agriculteurs ce qui, à son tour, nous a donné des récoltes records des produits agricoles, en particulier du riz. Nous avons atteint l’autosuffisance dans le riz et cela est largement dû à l’utilisation accrue des engrais.” Il est évident que les progrès réalisés sous FDI-II dans la promotion de l’utilisation des engrais ont complété le travail accompli par le MoA dans l’augmentation de la superficie agricole irriguée et l’expansion de l’utilisation de variétés de semences à haut rendement (HYV) - des facteurs essentiels à l’atteinte de l’autosuffisance dans la production du riz au Bangladesh. Depuis le début de FDI-II en 1987, le marché des engrais du Bangladesh s’est épanoui. Il comprend à présent quelques 215 importateurs, 1.400 distributeurs, 13.000 revendeurs et plus de 112.000 détaillants - et chacune de ces catégories fait preuve d’une croissance phénoménale. Et Huq d’expliquer, “La privatisation des engrais a créé des opportunités pour les entrepreneurs à plusieurs niveaux du secteur des engrais favorisant la pénétration dans différents domaines du secteur – le transport, l’importation, la manutention, le stockage, la livraison, le marketing, etc. De nombreuses personnes à l’esprit entrepreneurial veulent réussir dans ces domaines, et ils ont apporté leur sens aigu des affaires et de l’efficacité, et donc assuré que les engrais sont disponibles aux agriculteurs au moment opportun. Et ils ont rendu l’engrais disponible à un prix beaucoup plus compétitif.”

Avantages des Entreprises Privées

Les avantages de l’entrepreneuriat privé incluent à la fois la création d’emplois et de revenus plus élevés. A ce jour, la commercialisation des engrais emploie plus de 170.000 Bangladais avec un revenu annuel estimé à 34 million de dollars américains. Pour l’agriculteur, la privatisation s’est traduite à la fois en prix compétitifs et disponibilité améliorée. En termes réels, en dépit de la suppression des subventions gouvernementales, le prix des engrais au niveau de la ferme a en fait diminué depuis que FDI-II a commencé – un témoignage de l’efficacité du secteur privé et de la concurrence intense sur le marché. Rappahn Mia, un agriculteur du village de Kalikachi, confirme que les prix qu’il paie pour les engrais sont maintenant compétitifs en comparaison à ce qu’il payait avant la suppression des subventions gouvernementales. Son voisin, Sofiat Ali, ajoute qu’il est à présent en mesure d’obtenir des engrais sous quelque forme qu’il choisit, chez un détaillant d’un village voisin, un progrès immense par rapport aux années passées. Bien que seuls environ deux tiers des agriculteurs Bangladais utilisaient des engrais au début des projets FDI, pratiquement tous les agriculteurs utilisent des engrais aujourd’hui. Et 80 pour cent d’entre eux peuvent se procurer des engrais dans des boutiques de détaillants d’intrants dans les cinq 4

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Nous sommes fiers des travaux de l’IFDC au Bangladesh et encouragés par les...

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progrès que la nation Bangladaise et ses citoyens ont accompli. IFDCreport IFDCreport

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Kamal, le Gouverneur Adjoint de la Banque de Bangladesh a déclaré, “Lorsque le projet FDI-II a commencé, les capitaux étaient rares à la banque. Le financement de l’USAID a été d’une grande assistance quand il a été rendu disponible aux banques commerciales, et a aidé à étendre les prêts aux commerçants privés. Il s’agissait d’un très bon programme à mon avis. Ce fût en fait le programme qui a entamé celui de la privatisation du secteur des engrais. Avant cette période, tout était sous l’autorité du Gouvernement central ce qui fait que ça a été un grand succès.” Et enfin, parmi les avantages de la privatisation, le secteur privé s’occupe des engrais à 100 pour cent. Ce système coûte moins qu’auparavant, lors du système de subventions qui était dirigé par le Gouvernement. En fait, les économies faites grâce au nouveau système sont estimées à 16$ par tonne (T) pour le superphosphate triple (TSP) et de près de 12$/T pour le muriate de potasse (MoP). Ces économies bénéficient également aux agriculteurs. Les réalisations des projets FDI et FDI-II peuvent en grande partie être mises sur le compte des changements politiques mises en œuvre par le GoB. Et Samad de faire écho à cette affirmation en disant, “Eh oui, c’était un geste courageux et le Gouvernement a dû faire face à beaucoup d’opposition de la part des partis politiques et du milieu académique également.”

kilomètres de leurs fermes. Au cours de FDI-II, l’utilisation des engrais a augmenté de 67 kilogrammes par hectare (kg/ha) à 113 kg/ha. Peut-être que la privatisation a surtout bénéficié au GoB. Durant FDI-II, le Gouvernement a économisé un montant estimé à 119 millions de dollars américains de la privatisation du secteur des engrais, y compris la suppression des subventions. Cependant, les avantages de FDI-II ne peuvent pas seulement se mesurer en dollars. Le projet FDI-II a offert l’éducation et la formation à plus de 11.000 Bangladais au cours de 238 ateliers sur les engrais. Cette composante de renforcement des capacités sera essentielle à l’extension et la continuité des bénéfices d’un marché des engrais libre et ouvert. Un autre volet essentiel de FDI-II était la provision de l’assistance technique pour améliorer et renforcer les capacités des banques à octroyer des fonds pour financer un programme de crédit pour les détaillants d’engrais et les importations des engrais. Le capital de départ offert par l’USAID pour démarrer ce programme a été clé à sa réussite ultérieure. 6

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Paulson a expliqué davantage en ajoutant, “Il a fallu plusieurs personnalités courageuses dans l’agriculture, mais également dans d’autres parties du Gouvernement, pour que ces changements aient effectivement lieu.”

Des Défis Demeurent

Bien que FDI-II ait accompli des pas de géant pour aider le Bangladesh à s’autoalimenter, il n’est pas encore temps de prendre une pause. Le marché des engrais au Bangladesh fonctionne bien. Les engrais sont disponibles comme il faut dans tout le pays. Les prix reflètent une forte compétition parmi les détaillants, et les agriculteurs ont amélioré leur utilisation des engrais. Le programme du MoA a clairement apporté d’importants avantages en termes d’efficacité améliorée dans la distribution et l’utilisation des engrais. Cependant, il est important de garder à l’esprit que le marché dans son état actuel - ouvert, librement compétitif et croissant au fur et à mesure que les agriculteurs améliorent leur utilisation des engrais - est encore jeune. Il a le potentiel d’améliorer davantage la commercialisation et l’utilisation des engrais. Atteindre ce potentiel nécessitera l’attention continue du Gouvernement, des


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bailleurs, des banques et du secteur privé. La libre circulation de l’information sur l’offre et la demande est essentielle à la continuité de cette réussite. L’association nouvellement créée BFA peut aller de l’avant et prendre la relève dans ce rôle clé au fur et à mesure que les activités de FDI-II tirent à leur fin. Il est primordial que les détaillants d’intrants développent une orientation vers le client plus poussée et fournissent aux agriculteurs des renseignements pertinents sur les technologies d’utilisation des engrais. Désormais, le système bancaire répond activement aux besoins financiers des importateurs et distributeurs, et tout indique que la communauté bancaire continuera de répondre à ce besoin critique. L’augmentation de l’efficacité dans le traitement et le recouvrement des prêts aura certainement lieu, et les efforts pour s’en assurer sont très importants. La communauté des bailleurs au Bangladesh a joué un rôle clé lors des réformes. Les bailleurs se doivent de continuer à appuyer la politique du Gouvernement à établir une économie de marché en s’assurant que les engrais financés par les bailleurs soient canalisés à travers le secteur privé. Enfin, il est essentiel au Gouvernement de maintenir la cohérence qu’il

a démontré en termes de prix, importation et distribution des engrais. Le rôle du Gouvernement a progressivement changé du suivi des conditions du marché, à la mise en place d’un système de régulation des engrais, à l’augmentation des programmes éducatifs pour les agriculteurs et jusqu’à s’assurer que la compétition ouverte et sans restrictions prévaut. Le Secrétaire Adjoint au MoA, Azad Ruhul Amin, a résumé cette question en affirmant, “Je pense que le rôle du Gouvernement changera petit à petit - pour essentiellement réguler le commerce des engrais pour qu’aucun niveau du système ne présente un déséquilibre et pour s’assurer que les agriculteurs aient l’opportunité de se procurer des intrants agricoles chez une variété de sources et à un prix compétitif.” Le Bangladesh a gagné le respect du monde pour les avancées spectaculaires qu’il a accompli dans la production alimentaire, surtout grâce aux progrès dans le système de distribution des engrais. Il reste cependant beaucoup à faire. Le défi pour le Bangladesh aujourd’hui est de rester dans la course, et de continuer sa marche vers un futur plein d’espoir.

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5 Un agriculteur Bangladais en train

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d’appliquer manuellement des briquettes d’urée en profondeur.

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Utilisation du PPE à Long-Terme : Amélioration de la Qualité du Sol?

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nitialement introduit au Bangladesh en 1985, le placement profond de l’engrais (PPE) a peu à peu pris de l’ampleur pour devenir la méthode de fertilisation préférée sur plus d’un million de hectare de riz par an, et améliorer les moyens de subsistance de plus de 1,8 millions d’agriculteurs et assurer la sécurité alimentaire pour un supplément de 2,7 millions de Bangladais.

La majorité des activités PPE au Bangladesh consistent au placement profond (7 à 10 centimètres en dessous de la surface du sol) de briquettes d’urée à proximité des zones racinaires des plantes (placement profond de l’urée ou PPU). Les systèmes de PPE/PPU sont bien connus pour leur supériorité de livraison d’éléments nutritifs, en comparaison à la méthode traditionnelle d’épandage de granules d’urée. Cependant, étant donné l’adoption sporadique de la technologie dans le pays au cours des trois dernières décennies, il s’est avéré difficile de documenter l’effet à long-terme du PPU sur la qualité du sol, en particulier sa fertilité régénératrice. Une enquête récente dans le District de Tangail au Bangladesh Central par des scientifiques du projet Accelerating Agriculture Productivity Improvement in Bangladesh (AAPI) a relevé qu’un groupe d’agriculteurs progressistes a utilisé le PPU dans des champs de riz de façon continue au cours des 20 dernières années. La ‘découverte’ de ces agriculteurs, situés dans les villages de Chala Atia du Delduar upazila (sous district) et de Bhabanipur du Kalihati upazila, était une surprise pour le staff de AAPI parce

que la technologie PPU n’avait pas été activement promue dans ces régions depuis des années. Les experts du projet, désireux de profiter de cette occasion unique, ont immédiatement commencé à recueillir autant de données scientifiques que possible sur les effets à long terme de l’utilisation continue du PPU sur la qualité et les caractéristiques du sol. Dans la région de Tangail, le principal mécanisme cultural commence avec la saison du Boro irrigué; les champs sont alors laissés en jachère (non cultivés) jusqu’à la saison du Aman transplanté lors de l’été humide. Les agriculteurs interviewés ont expliqué que les récoltes de riz ont augmenté de 20 à 25 pour cent lorsque la technologie du PPU était utilisée, en comparaison aux périodes où la méthode traditionnelle d’épandage d’urée était utilisée. Le type de sol dominant est caractérisé de matière organique moyenne ou élevée, et les textures du sol varient de loam limoneux à argile limoneux. Trente échantillons de sol ont été prélevés dans des sites avec ou sans utilisation de la technologie PPU à long-terme. Les échantillons ont été analysés par le Bangladesh Soil Research Development Institute (SRDI), qui a suivi les procédures de test standard. Les résultats ont montré que, dans la matière organique de la surface du sol, l’azote (N) total et la capacité d’échange cationique (CEC) étaient élevés dans les champs PPU, en comparaison aux champs d’épandage d’urée. La CEC est l’habilité des ions négatifs du sol à attirer et retenir les ions chargés positivement. Lorsque la CEC d’un sol est élevée, la quantité de matière organique du sol sera élevée, selon le pH du sol, et une abondance d’éléments nutritifs du sol sera disponible pour les plantes, ce qui permettra d’augmenter la fertilité et la productivité du sol. IFDCreport

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Données Analytiques Comparatives des Echantillons de Sol Collectés des Champs PPU et d’Epandage d’Urée dans le District de Tangail pH No. d’échantillons du sol par méthode de fertilisation

Profondeur en cm

5

0-10

5

11-30

5

31-60

Caractéristiques du sol

• Qualité du sol moyenne-élevée • Inondé d’eau de pluie 25-30 cm • Durée de 2-3 mois

MO (%)

N (%)

PPU

Epdg

PPU

Epdg

PPU

Epdg

6,7-7,9

6,3-7,6

2,42-3,43

1,01-2,35

0,18-0,26

0,05-0,20

7,5-8,0

6,9-7,8

0,87-2,42

1,08-1,55

0,08-0,14

0,08-0,14

8,0-8,3

7,2-8,1

1,0-1,4

0,74-1,55

0,07-1,0

0,04-1,00

Epdg = épandage; MO = matière organique; N = azote total. La quantité totale d’azote a été mesurée à l’aide de la méthode Kjeldahl. La matière organique a été déterminée en utilisant la méthode d’oxydation par voie humide (une forme de traitement hydrothermale qui permet de déterminer la teneur en carbone du sol).

Matière Organique du Sol

L’état de la matière organique du sol est généralement calculé à l’aide du procédé d’oxydation par voie humide, une forme de traitement hydrothermale d’un échantillon du sol qui permet de déterminer la teneur en carbone organique (C) du sol. Une teneur élevée en C implique une plus grande quantité de microorganismes, un facteur contribuant à l’amélioration de la fertilité du sol. L’état de la matière organique de la couche arable du sol dans les champs d’épandage d’urée était de 1,01 à 2,35 pour cent; tandis que dans les parcelles PPU, la teneur en matière organique du sol était plus élevée, variant de 2,42 à 3,43 pour cent. L’on suppose qu’une meilleure gestion et l’utilisation efficace de l’engrais N a conduit à une biomasse totale plus élevée et à un nombre plus élevé de talles (nombre de pousses à partir de la base de la plante) produites dans les parcelles PPU. La décomposition d’un plus grand volume de résidus de récolte pourrait également expliquer la production de matière organique plus élevée; ce qui est important parce que les cultures céréalières tirent les éléments nutritifs essentiels du sol et les gardent au niveau des pousses et des feuilles. En permettant à ce produit de récolte non encore utilisé de se décomposer sur place, la majorité des éléments nutritifs retournent au sol, tout en encourageant l’activité biotique.

Azote du Sol

L’azote total dans la couche arable du sol des champs d’épandage d’urée variait de 0,05 à 0,20 pour cent; tandis que dans les parcelles PPU, l’azote du sol variait entre 0,18 et 0,26 pour cent. La quantité totale de N restant dans le sol était relativement plus élevée dans les parcelles PPU que dans les champs d’épandage d’urée. Il est supposé qu’après le placement profond de briquettes d’urée, N commence à se propager du site concentré au sol des environs. Suite à ce processus, une plus grande opportunité est créée pour la forme d’ammonium de N (NH4) d’être fixée au sein des sites d’échange d’argile et dans les particules du sol à charges négatives appelées colloïdes.

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Ces colloïdes absorbent et relâchent les ions lors du procédé d’échange de cations, et ainsi attirent et retiennent les ions positivement chargés tels que le calcium, le magnésium, le potassium et le zinc dans la solution du sol. Ce sont les colloïdes qui déterminent largement les propriétés physiques et chimiques du sol, parce qu’ils sont responsables de retenir ces éléments nutritifs en place et d’absorber les molécules d’eau à leur surface. Couplé de matière organique, le NH4 reste dans la couche arable du sol, retenue par l’attraction colloïdale, plutôt que de s’infiltrer dans le sous-sol.

Capacité de Rétention des Eléments Nutritifs

La CEC de la couche arable du sol des parcelles d’épandage d’urée variaient de 16,8 centimoles au kilogramme (cmol/kg) à 20,8 coml/kg. Dans les parcelles PPU par contre, la CEC était de 17,6 cmol/kg à 22,4 cmol/kg. La teneur du sol (la proportion relative de particules de sable, de limon et d’argile) est directement liée à la CEC du sol. La teneur de la couche arable du sol dans les parcelles PPU variait de loam limono-argileux à argile limoneux, tandis que dans le cas des champs d’épandage d’urée, elle variait de loam limoneux à argile limoneux, un indicateur de plus grandes quantités d’argile bénéfique dans les parcelles PPU. La teneur en argile et en matière organique plus élevée dans les parcelles PPU pourrait être la cause à la fois des quantités plus élevées de CEC et de N.

Etudes Supplémentaires à Mener

Selon les scientifiques de AAPI, l’échantillonnage du sol faisait partie de recherches préliminaires. Ils suggèrent qu’une recherche plus systématique et scientifique soit conduite afin de valider les premiers résultats. Entre temps, les petits exploitants agricoles des villages de Chala Atia et Bhabanipur continueront l’application de la technologie PPU sur leurs sols fertiles pour de meilleures récoltes de riz.


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Les Récoltes des Champs de Démonstrations d’Aubergines Encouragent Plus d’Agriculteurs à Appliquer le PPE lors de la saison pluvieuse Aman. AAPI a sélectionné le champ de leur couple pour y établir une parcelle de démonstration parce que le couple était ouvert à en partager les résultats et connaissances avec leurs voisins. La démonstration sur les aubergines, faites dans le but d’encourager les agriculteurs locaux à adopter la technologie PPE, présentait de faibles coûts de production et des rendements élevés lorsque la méthode de fertilisation PPE était utilisée.

5 Le PPE permet de produire un surplus de récolte de 20 à 40 pour cent et requiert moins d’urée dans la culture du riz et des légumes que l’épandage d’urée.

L’utilisation de la technologie PPE dans le riz continue à gagner du terrain dans la zone du projet AAPI. Une initiative de l’IFDC localement connu sous le nom d’urée Guti, le PPE permet de réduire la quantité d’urée nécessaire au paddy irrigué et pluviale à près de 40 pour cent et, en même temps, d’augmenter les rendements de 20 à 40 pour cent. Désigné pour remplacer les granules d’urée, la technologie PPE permet de réduire l’utilisation globale d’urée de 30 pour cent à travers l’insertion de larges (1,8 à 2,7 grammes) de briquettes d’urée dans la zone racinaire du riz après la transplantation. Les pertes d’azote sont considérablement réduites avec cette technologie, comparativement à la méthode conventionnelle d’épandage d’engrais dans le sol et dans l’eau paddy. Certains agriculteurs dans la zone du projet AAPI ont commencé à appliquer la technologie PPE dans la culture des fruits et légumes aussi. AAPI a conduit plusieurs démonstrations en collaboration avec des agriculteurs au Bangladesh pour montrer l’utilisation et les résultats du PPE dans la production végétale. Kulsum Bibi et son époux Harun travaillent ensemble dans leur petit champ de légumes où ils cultivent des aubergines, des choux et des tomates lors de la saison sèche Boro et le riz

Pour préparer la démonstration, Kalsum Bibi a assisté à une session d’orientation et de formation à Barisal où elle a appris les procédures correctes de culture des aubergines et des méthodes d’utilisation du PPE et des engrais équilibrés. La session d’orientation a été productive et la démonstration a constitué un succès à la fois agricole et social. Les rendements obtenus par Bibi en utilisant le PPE ont augmenté de 31 pour cent par rapport au champ témoin, où la méthode d’épandage a été utilisée. Les agriculteurs voisins ont trouvé la démonstration instructive parce qu’aucun d’entre eux n’avait encore utilisé cette technologie et ne savait rien de ses méthodes d’application ni des avantages de son utilisation. Les voisins de Bibi étaient impressionnés par l’augmentation de son rendement et par la haute qualité des aubergines récoltées dans le champ PPE. Le succès de la démonstration et la coopération de Bibi ont eu comme résultat le fait que 60 pour cent des agriculteurs de la région ont l’intention d’utiliser le PPE pour cultiver les choux, les tomates, le piment, les pastèques et les aubergines. Ces cultures ont déjà fait preuve d’une réponse positive au PPE. Selon une enquête parmi les agriculteurs qui se sont rendus à la démonstration, le champ d’aubergines de Bibi a contribué à répandre avec succès les objectifs d’AAPI. Les agriculteurs de la région qui ont assisté à la démonstration et qui planifient de mettre en œuvre la technologie PPE verront une augmentation de leurs rendements et des légumes de meilleure qualité, ce qui résultera en revenus plus élevés tout en utilisant moins d’engrais. Les femmes estiment que l’adoption de la technologie PPE leur donne plus d’opportunités à participer au processus de culture (ce qui contribue à atteindre l’objectif de participation de 20 pour cent de femmes au projet AAPI). L’économie nationale sera également renforcée car il y aura de plus en plus d’agriculteurs qui adopteront la méthode de fertilisation. L’utilisation de PPE dans les légumes a contribué à l’amélioration des vies des agriculteurs impliqués au Bangladesh. Avec l’adoption de la technologie dans des cultures autres que le riz, les agriculteurs obtiennent des rendements élevés à la fois durant les saisons Boro et Aman, ce qui les encourage à investir dans une technologie qui est non seulement plus efficace que l’épandage de granules d’urée, mais aussi meilleur pour l’environnement. IFDCreport

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Le PPE Crée des Emplois au Bangladesh comme ouvrier pour les autres, mais la demande d’ouvriers n’était en moyenne que de 10 jours par mois. Il ne gagnait que 2.000 Taka (Tk) (25 $ américains), ce qui ne suffisait pas pour subvenir aux besoins de la famille. (Le revenu moyen annuel au Bangladesh est de 66.283 Tk [848 $], selon l’Enquête Economique au Bangladesh de 2012). “Que faire? Je n’avais pas d’emploi alternatif, nous vivions donc dans la misère”, a-t-il expliqué, assis sur le tapis de feuilles de palme fait à la main, sur le porche de sa maison en terre battue. Mais à la fin de l’an dernier, les choses ont commencé à changer. Son oncle, Mujibur Rahman, un détaillant d’engrais, s’est procuré une machine à briquettes d’urée par le biais du projet AAPI de l’IFDC, pour produire des briquettes d’urée. Le PPE et la production de briquettes sont des technologies promues par l’IFDC et par le DAE pour améliorer la productivité agricole et réduire les coûts de production du riz et d’autres cultures.

5 Hashem Rozdar Ali a augmenté son revenu en travaillant à une unité familiale de fabrication de briquettes et a appris à augmenter le rendement de son propre champ de riz avec les briquettes d’urée.

Hashem Rozdar Ali était ouvrier agricole sous-employé au Bangladesh jusqu’à ce qu’il commença à travailler dans un petit magasin de production de briquettes d’urée. Il est métayer qui cultivait du riz sur 66 décimales de terre au vilage de Shahpur, dans le upazila de Chuadanga Sadar et était auparavant engagé en tant qu’ouvrier par d’autres agriculteurs quand les temps étaient durs. L’ouvrier d’âge moyen ne trouvait cependant du travail que pendant une période de quatre mois sur toute l’année. Ali ne pouvait nourrir sa famille de cinq membres que pendant six mois par an avec le riz qu’il cultivait dans son champ. Durant le reste de l’année, il devait travailler 12 IFDCreport

“Mon cousin Liton m’a appelé pour me demander si je pourrais opérer la machine à briquette”, a dit Ali, en expliquant qu’il s’agissait pour lui d’une opportunité de gagner de l’argent supplémentaire. Il a gardé le travail dans son propre champ et répond toujours aux appels pour ouvriers journaliers. Le reste du temps, il travaille à la boutique, Biswads Traders. Il a à présent un travail régulier et un revenu supplémentaire. Ali gagne 15 Tk (0,18$) pour chaque sac de 50 kg de briquettes qu’il produit. Lui et son partenaire produisent en moyenne 30 sacs de briquettes par jour. Cela signifie qu’il gagne plus de 200 Tk (2,46 $) par jour à la boutique. “Il y a des jours où je travaille en tant qu’ouvrier au champ jusqu’à midi et vais ensuite travailler à la boutique de briquettes dans l’après-midi. Ces jours-là, je gagne 400 Tk”, a déclaré Ali, en ajoutant que depuis la saison Boro de 2011-2012 jusqu’à la saison Aman actuelle, il a travaillé à la boutique pendant plus de 40 jours, ce qui lui a permis de gagner un supplément de 2.000 Tk (25 $). Cet emploi supplémentaire a doublé les revenus en espèces d’Ali et a eu un impact très positif sur sa famille. Avec les revenus supplémentaires, il a pu louer 50 autres décimales de terre, et il est en mesure de se procurer plus d’engrais et de semences. Il a cultivé le riz Aman dans son nouveau champ au cours de la saison actuelle. “Cultiver une plus grande superficie de terre me permet de garantir de la nourriture pour ma famille pour au moins


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trois mois”, a déclaré le travailleur dévoué Ali. Les briquettes d’urée sont actuellement produites de façon saisonnière, pendant les périodes de transplantation du riz lors des trois saisons Boro, Aman et Aus. Mais les agriculteurs ont récemment commencé à utiliser les briquettes sur les légumes et dans d’autres cultures. Si cette tendance va en augmentant, les machines à briquettes seront opérationnelles tout au long de l’année. “Si c’est le cas, j’aurais du travail durant toute l’année”, a affirmé Ali. C’est l’un des centaines d’ouvriers agricoles qui gagnent un revenu supplémentaire en travaillant dans des boutiques de briquettes. Selon un recensement effectué par AAPI en Avril 2012, il y avait 1,67 emploi par entreprise de briquettes. Au cours des quatre dernières années, IFDC a assisté des entrepreneurs ruraux de 22 districts à se procurer 1.065 machines à briquettes à une réduction de prix de 75 pour cent (en vue d’accroître la diffusion de la technologie). Cela constitue à peu près 1.780 nouveaux emplois créés au cours de cette période. Pour de nombreux ouvriers agricoles ruraux,

métayers sans terre et conducteurs de pousse-pousse rickshaw (ou tuk-tuk), ces machines à briquettes leur ont fourni l’opportunité de mieux gagner leur vie. Delwar Hossain, un conducteur de pousse-pousse rickshaw/tuk-tuk du village de Yadavpur à Meherpur, a également amélioré son revenu à travers la production de briquettes. Cet homme âgé de 65 ans gagne normalement 150-200 Tk (2-2,50 $) par jour, mais lorsqu’il a commencé à travailler à la boutique de briquettes du détaillant d’engrais Golam Kibria en Juin 2012, ses revenus ont augmenté. Les jours où il a travaillé à la boutique de briquettes, en plus de conduire son poussepousse rickshaw/tuk-tuk, son revenu journalier était d’à peu près 300 Tk (4 $). Durant les saisons Aus et Aman, il a travaillé pendant environ 40 jours au magasin, en plus de conduire le tuk-tuk, ce qui a énormément aidé sa famille. “Ma femme est malade. Avec le surplus de revenus, j’ai pu lui acheter des médicaments et certains aliments plus nutritifs”, a-t-il raconté.

Une initiative de l’IFDC, la technologie de PPE permet de réduire la quantité d’urée nécessaire au paddy irrigué et pluviale à près de 40 pour cent et en même temps, d’augmenter les rendements de 20 à 40 pour cent. Le PPE implique l’insertion de larges briquettes d’urée (de 1,8 à 2,7 grammes) dans la zone racinaire du riz après la transplantation. Les pertes d’azote sont considérablement réduites avec cette technologie, par rapport à la méthode conventionnelle d’épandage d’engrais dans le sol et dans l’eau paddy.

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Un Agriculteur Promeut l’Autosuffisance comme Clé pour Surmonter la Pauvreté Humayun Kabir est considéré par de nombreux agriculteurs locaux des environs du village de Tapashidanga dans le upazila de Jessore comme une icône dans l’innovation agricole. Kabir est convaincu que son travail va au-delà de l’agriculture à elle seule. Après avoir quitté son entreprise de vente de bois qui fonctionnait avec succès en 2008, Kabir a loué un peu plus d’un hectare de terre et s’est procuré deux vaches, pour commencer ce qu’il considère être une vie plus satisfaisante. Selon Kabir, une vie sensée est définie par du travail exigeant de la créativité et de

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l’innovation, et qui en même temps rend service à son peuple et à sa nation. A l’âge de 46 ans, il est marié et père de trois filles et un garçon, qui sont tous considérés par Kabir comme des ‘employés’ de sa ferme. Motivé par la passion et le dévouement aux membres de sa communauté, Kabir a vu son projet agricole couronné de succès, à travers la production de 240 maunds (plus de 9.000 kg) de riz paddy et près de 100 T de briquettes d’urée annuellement, ainsi que 15 à 20 kg de lait par jour. La récolte permet de nourrir sa famille, et le surplus est vendu à sa clientèle. Bien que l’argent soit important, Kabir est reconnaissant pour les avantages de produire sa propre nourriture. “Quand j’étais homme d’affaires, j’avais de l’argent - mais pas de nourriture produite de mes propres mains. L’alimentation de ma famille


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est maintenant assuré, et je peux également en tirer profit.” Le succès de Kabir et de sa famille a été atteint grâce à son implication dans le projet AAPI et à son ardeur dans le travail pour atteindre l’autosuffisance.

de nous.” Kabir prend cette responsabilité au sérieux, au point même de louer des champs supplémentaires pour faire des démonstrations à l’intention d’autres agriculteurs afin de leur montrer les avantages de l’utilisation du PPE.

Lorsqu’il a commencé dans l’agriculture, Kabir utilisait la technique traditionnelle de fertilisation qui consiste en épandage de granules d’urée. Aujourd’hui, avec l’aide et la formation de son bureau local d’agriculture et AAPI, Kabir produit 25 pour cent de plus de maunds de paddy en utilisant le PPE.

Lors de la saison Aman passée, Kabir a loue 132 décimales de terre (un peu plus d’un hectare) pour démontrer le processus de PPE et ses avantages dans la production du riz. Son investissement fût un succès, et a encouragé des douzaines d’agriculteurs à investir dans la technologie PPE. Grâce à ce succès, Kabir compte continue à établir des champs de démonstration. “Je cherche en ce moment un autre champ où installer une démonstration PPE. Ceci va non seulement augmenter la production du riz, mais aussi augmenter les ventes des briquettes”, à Kabir de commenter.

En voyant l’efficacité de la technologie, Kabir voulait non seulement l’utiliser, mais aussi fabriquer des briquettes d’urée. Très vite, il a pu se procurer une machine à briquettes, ce qui lui a permis de diminuer les dépenses et d’augmenter son revenu. Kabir a également formé des ouvriers agricoles dans l’application des briquettes d’urée. Ils sont devenus tellement compétents que les agriculteurs qui louent leurs services les payent plus que le salaire habituel à cause de leurs compétences. “Le PPE est non seulement en train de réduire les coûts de production et d’augmenter les rendements, il permet aussi de créer des emplois et d’augmenter les revenus des travailleurs”, a-t-il affirmé. En cultivant plus de riz, Kabir peut nourrir sa famille, ses deux vaches et leurs deux veaux, en plus d’avoir assez de riz à vendre à ses clients. Kabir continue d’améliorer son entreprise et de trouver le moyen de réduire les coûts sans pour autant altérer la qualité de ses produits. Par exemple, il a appris qu’il pouvait utiliser du riz en semi-poudre pour nourrir ses vaches. La production du fourrage de son propre bétail lui a permis de réduire ses coûts d’alimentation mensuels de 30 pour cent et aussi d’en améliorer la qualité et le contrôle. “Je fais du fourrage de qualité pour mon bétail”, a dit Kabir. “C’était un de mes objectifs quand j’ai commencé à cultiver le riz.” Kabir est fier de dire que ses vaches sont heureuses, en bonne santé et produisent du lait en grande quantité. Dans l’ensemble, les vaches ont été son meilleur investissement. En plus de consommer et de vendre le lait de vaches, il utilise le fumier comme combustible de cuisine et pour rétablir les éléments nutritifs dans ses champs entre les saisons. En tant que personne toujours à la recherche de moyens d’aider ses voisins tout en gagnant sa vie, Kabir leur vend son lait directement, au lieu de le vendre à des commerçants. Certains commerçants n’ont d’autres buts que de se faire de l’argent, mais Kabir veut que ses clients bénéficient d’un produit nutritif. “Mes vaches produisent du lait de qualité”, a expliqué Kabir. “Si je vendais le lait à des commerçants, ils le mélangeraient avec du lait de qualité inférieure ou avec de l’eau. Mais comme je ne vends qu’à des individus, ils ont du lait de meilleur goût. Si je peux produire du lait à moindre coût, ma clientèle en profitent.” Kabir cultive le riz sur trois saisons par an, un processus qui épuise le sol d’un grand nombre de ses éléments nutritifs. En plus d’utiliser la technologie PPE, Kabir applique du fumier de vache pour reconstituer certains des éléments nutritifs du sol, puisque ses champs ne sont jamais en jachère. Garder le sol en bonne santé fait partie des objectifs à long-terme que Kabir poursuit. “Nous devons prendre soin de tous et de tout autour

Kabir est toujours à la recherche de nouveaux moyens d’utiliser ses ressources actuelles pour améliorer les conditions de vie de sa famille et est déterminé à avoir une ferme encore plus autonome. Il a l’intention de produire le riz en poudre rentable en plus grande quantité, pour lui-même et pour les autres. L’autosuffisance est bien plus que l’augmentation de ses revenus pour Kabir. Il est convaincu que vivre dans l’autosuffisance pourrait sortir le Bangladesh de la pauvreté. “Si tout le monde pensait ainsi, il n’y aurait pas de chômage ni de pénurie de nourriture au Bangladesh. Nous ne serions pas une nation pauvre.”

[

3 (Ci-contre): Aniruddha Roy, Représentant

]

Technique du Chargé des Accords à l’USAID (à gauche), en train d’écouter les explications de Humayun Kabir sur les avantages de fabriquer du fourrage de bétail à partir du riz en poudre.

5 Les vaches se sont avérées le meilleur investissement pour Kabir.

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Le Directeur de la Division EurAsie Discute du Travail de l’IFDC au Bangladesh et dans le Monde agricoles et l’expansion géographiques de nos programmes. Nous avons aujourd’hui des bureaux dans à peu près 20 pays en Asie et en Afrique, ainsi qu’à Washington D.C. Au début, nous partagions nos bureaux avec le Centre National de Développement des Engrais de la TVA, ça fait donc tout un changement. Au fur et à mesure que le Centre s’étend géographiquement et dans le cadre de ses activités, il adopte de plus en plus une approche collaborative - en travaillant avec et à travers des organismes nationaux de recherche agricole, en développant et en créant des liens avec des organisations de producteurs agricoles [OPA] et des associations et en développant des partenariats public-privé [PPP]. Et cette approche collaborative a vraiment contribué à générer l’appui des acteurs locaux et leur appropriation de notre travail. Elle nous aide également rentabiliser nos fonds pour le développement et fournit une base pour le renforcement des capacités, ce qui est d’une grande importance pour la durabilité des progrès accomplis.

5 John Allgood, Directeur de la Division EurAsie. Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler dans le développement agricole international? Quand j’ai commencé à travailler à IFDC en 1975, j’étais un jeune diplômé universitaire. L’IFDC venait juste de commencer et c’était un grand événement. Il y avait d’autres opportunités à ma portée mais la mission de l’IFDC “de contribuer à nourrir le monde” était impressionnante. Au cours de mes premières années à l’IFDC, il y avait beaucoup de points positifs qui ont fait que je suis resté – le personnel très professionnel et compétent, des opportunités de voyager à travers le monde et des missions intéressantes. Et au fil des ans, j’ai travaillé dans différents domaines de l’IFDC, du domaine technique à l’administratif, ce qui a vraiment gardé les choses défiantes et intéressantes. L’opportunité d’être directement impliqué dans l’amélioration des vies d’autres personnes et d’être témoin direct de l’impact de notre travail est très satisfaisante. Quels sont les changements clés auxquels vous avez assisté à IFDC en tant qu’organisation depuis que vous avez été engagé? Certains des changements les plus importants portaient sur la réorientation des priorités de nos programmes (par rapport à l’époque de la création de l’IFDC), les changements dans notre approche stratégique au développement des marchés 16 IFDCreport

Une grande partie de votre travail était centré sur l’Asie et l’Eurasie. Pourriez-vous décrire les progrès accomplis dans le développement agricole, l’introduction de technologies et l’amélioration des revenus des agriculteurs au Bangladesh au cours des 35 dernières années? Le Bangladesh a eu son indépendance en 1971 et a lutté pendant plusieurs années pour améliorer sa production rizicole, et pourtant, le pays est resté tributaire de l’aide étrangère pour suffisamment de nourriture pour sa population. L’IFDC a commencé à y travailler à temps plein en 1978 avec des programmes éducatifs visant à aider les agriculteurs à augmenter leurs rendements à travers l’utilisation appropriée des engrais et des semences. Plus tard, notre attention s’est étendu sur la structuration d’un marché des engrais qui permettrait l’accès aux semences améliorées et aux engrais par les agriculteurs. Ces interventions ont généré d’énormes dividendes. Avec le ferme soutien du Gouvernement du Bangladesh et le travail ardent des agriculteurs, le Bangladesh a atteint à s’auto-suffire dans le riz au début des années 1990. La croissance de la production du riz entre 1987-94 s’est faite en parallèle avec celle de l’utilisation des engrais; qui a augmenté à un taux moyen de plus de 8,5 pour cent par an. Au cours de deux dernières décennies, l’IFDC a continué de prendre part à ces progrès en appuyant l’amélioration des performances dans le secteur agricole au Bangladesh - en appuyant la diversification des cultures, l’agro-industrie et l’amélioration du commerce. Et plus récemment, la propagation rapide du PPE, et particulièrement de la technologie PPU, a un impact immédiat sur l’amélioration de la sécurité alimentaire, des revenus des agriculteurs et du budget national. La technologie PPU est aujourd’hui utilisée sur plus de 800.000 hectares de riz. En quoi est-ce que le PPE a changé l’agriculture au Bangladesh? Quelles sont vos réflexions sur sa propagation à d’autres pays? Le PPE est une technologie à la fois simple et économe qui offre des avantages extraordinaires. Les engrais à efficacité améliorée impliquent souvent des coûts considérables pour parvenir à l’amélioration de l’efficacité de leur performance. Ce n’est pas le cas pour le PPE/PPU. Les


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coûts supplémentaires pour fabriquer des briquettes d’urée sont négligeables. Les avantages de l’utilisation du PPE, lorsque comparés à l’épandage d’urée, sont vraiment remarquables. Au cours des deux dernières années au Bangladesh, les agriculteurs utilisant le PPE ont atteint une croissance des rendements de 15 à 18 pour cent tout en utilisant environ un tiers de moins d’engrais. Le PPE est clairement une situation gagnant-gagnant.

obtenu des résultats dans le développement du marché des engrais et l’agrobusiness dans un contexte plus vaste. Un certain nombre d’Albanais qui ont rejoint le personnel de l’IFDC, dont le Dr Hiqmet Demiri et le Dr Ylli Bicoku, ont joué un rôle clé dans la formulation d’une approche stratégique qui comprenait la formation de l’Association Albanaise des Détaillants des Engrais et des Intrants Agricoles. A ce jour, l’association continue de travailler en tant qu’organisation représentative de l’industrie.

Au fur et à mesure que nous avons étendu nos activités sur le plan géographique et dans leur envergure, nous avons adopté une approche de plus en plus collaborative - en travaillant avec et à travers des organismes nationaux de recherche agricole, en développant et en créant des liens avec des organisations de producteurs et des associations et en développant des partenariats public-privé. – John Allgood, Directeur de la Division EurAsie de l’IFDC La propagation de la technologie PPE est encore à ses débuts. Suite à des années de tests et de validation des performances et une récente forte campagne de promotion, l’utilisation annuelle des briquettes d’engrais au Bangladesh est aujourd’hui entre 100.000 et 150.000 T, ce qui équivaut à moins de pour cent du marché du Bangladesh. Il y a encore beaucoup à faire. Audelà du Bangladesh, il y a certainement un grand potentiel et un intérêt croissant en Asie, en Afrique, et dans une moindre mesure, en Amérique Latine et dans certains pays des Caraïbes. Avec un effort concentré, le marché continuera à se développer. Concernant le travail de l’IFDC en Albanie, auriez-vous un commentaire sur ce que vous avez vu lors de la transition d’une économie dirigée à une économie de marché? Pourriez-vous nous décrire l’accroissement de la productivité agricole en Albanie, ainsi que l’impact de l’introduction de la technologie et du commerce. Je n’ai été impliqué en Albanie qu’après que la plupart des principales activités n’étaient en cours. La première équipe d’intervention de l’IFDC, Ray Diamond, Tom Thompson, Claude Freeman, Chan Sieben, Jim Kelly et d’autres – s’est rendue peu de temps après la fin de l’ère communiste, lorsque les circonstances étaient encore très difficiles. Le niveau de développement était faible; il y avait des pannes d’électricité, des pénuries alimentaires et ainsi de suite. Notre équipe s’est immédiatement engagé et a rapidement

Quelles sont vos réflexions sur le rôle de l’IFDC dans l’amélioration de l’agriculture au Kirghizistan et au Tadjikistan? Nous avons un rôle important dans les deux pays. Le changement est en train d’avoir lieu, particulièrement en termes d’introduction de technologies et de développement de relations d’affaires. Nous donnons notre appui dans certaines des améliorations de technologies – semences améliorées, engrais et produits phytosanitaires sont introduits au Kirghizistan, ainsi que des améliorations très significatives dans les secteurs de la mécanisation agricole et de l’agro-industrie pour de la valeur-ajoutée. Nous avons récemment entamé des activités qui appuieront l’amélioration des performances dans le secteur de l’élevage. Ceci est également vrai au Tadjikistan, mais dans une moindre mesure. Nous nous efforçons d’améliorer nos réseaux et services de détaillants d’intrants, ce qui servira de base pour l’accès amélioré aux technologies et aux services consultatifs pour les agriculteurs. En parlant de notre approche collaborative, un PPP a été établi au Kirghizistan avec des fournisseurs d’intrants agricoles internationaux, ce qui nous a permis de mobiliser nos ressources et d’augmenter la durabilité. Et nos activités de réhabilitations des terres agricoles dégradées (qui ont donné de bons résultats) ont récemment été fortifiées par le biais d’un PPP établi afin de prolonger cet effort.

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Malgré les variations dans le financement pour le développement agricole au fil des ans, l’agriculture demeure la principale contribution au produit national brut dans la plupart des pays en voie de développement. Quel est le rôle de l’agriculture dans ces pays en pleine avancée? Dans les régions où l’IFDC est impliqué – plusieurs des pays les plus pauvres du monde dont certains émergent d’un conflit – l’agriculture demeure le secteur clé. Avec la mondialisation des marchés, les changements offrent de nouveaux secteurs prometteurs. La pression démographique et le développement économique dans le sens large du terme auront un impact sur les demandes en alimentation. Les effets des changements climatiques affectent déjà certaines régions. La pression pour obtenir des systèmes agricoles durables se poursuivra dans le monde entier. Le rôle des femmes dans l’agriculture a-t-il changé au cours des trois dernières décennies? Il a changé et il continue de changer de manière positive. Depuis longtemps, les femmes ont été impliquées dans les activités post-récolte. Des femmes chefs de ménages et autres sont plus engagées dans les activités de terrain. Nous voyons également plus de femmes impliquées dans les systèmes de distribution d’intrants – faisant 18 IFDCreport

5 (A partir de la gauche) John Allgood, Directeur de la Division EurAsie de l’IFDC, participe à un événement de terrain avec Richard Greene, Directeur de Mission de l’USAID au Bangladesh, et Paul Weisenfeld, Assistant à l’Administrateur du Bureau de Sécurité Alimentaire de l’USAID.

carrière en tant que détaillants d’intrants ou participant dans des entreprises de l’agro-industrie. Nous sommes convaincus que l’autonomisation de la femme est essentielle à la réduction de la pauvreté. Nous faisons de notre mieux pour impliquer les femmes dans le développement. Ce n’était pas le cas il y a 30 ans; il s’agit d’un domaine très important dans lequel nous espérons pouvoir continuer à progresser. Il existe de nombreux facteurs qui influent sur la productivité et entravent de meilleures performances. Quels sont les obstacles majeurs à l’amélioration


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de la productivité agricole dans les pays en voie de développement où IFDC a des activités, et quel est le meilleur moyen d’atténuer ces derniers? Généralement, une faible productivité peut être associée à de faibles niveaux d’investissement – dans l’éducation des agriculteurs, dans les technologies qui contribuent à des accroissements des rendements durables et dans les marchés des intrants et des produits agricoles. Des marchés à faible performance constituent un obstacle majeur à l’amélioration de la productivité. Avec la croissance de la pression démographique sur les ressources agricoles et les effets du changement climatique, il est très urgent d’atténuer les contraintes et nous sommes en train d’adresser beaucoup d’entre elles – y compris les contraintes liées aux politiques, l’amélioration des connaissances des agriculteurs et le renforcement des marchés. L’IFDC était autrefois un secret bien gardé en tant que leader dans la promotion du développement agricole. Pensez-vous qu’IFDC soit à présent mieux connu dans le domaine du développement international? Si oui, quelles sont vos réflexions sur les raisons de ce changement? Notre visibilité mondiale s’est nettement améliorée, et un bon nombre de facteurs ont contribué à ce changement. Le travail accompli par le personnel d’IFDC dans le monde entier depuis près de quatre décennies en constitue certainement la raison première. Il a été constant, et de qualité supérieure, et nous avons employé l’approche collaborative qui génère une forte participation des parties prenantes. La promotion a joué un rôle clé – par le biais du travail du staff et le site Internet d’IFDC et ailleurs, et sans bien sûr oublier la participation du

personnel dans des conférences et nombreuses réunions dans le monde entier. Le Sommet Africain sur les Engrais, qui a donné naissance à la Déclaration d’Abuja sur les Engrais, est un bon exemple d’un événement qui a mis l’IFDC en avant. Et des événements malheureux tels que la flambée des prix des aliments/engrais en 2007-2008 a créé une prise de conscience accrue de la fragilité de la sécurité alimentaire mondiale et du rôle des engrais dans la sécurité alimentaire. IFDC est actuellement impliqué dans un bon nombre de PPP. Quel sera l’impact des PPP sur la durabilité de l’agriculture? Les partenariats public-privé permettent de rentabiliser les ressources à travers les rachats et la durabilité de l’appui des partenaires. Ils permettent également d’apporter de nouvelles technologies et ouvrent des opportunités de commerce. Un bon exemple à ce propos est le travail de l’équipe du projet Kyrgyzstan Agro-Input Enterprise Development [KAED] de l’IFDC où un PPP est en train d’apporter des changements positifs; un partenariat qui vivra bien après notre départ et jouera un rôle clé dans la durabilité des résultats accomplis. Quels changements anticipez-vous dans le futur de l’IFDC? Je ne vois pas de changements spectaculaires à l’horizon. La réorganisation interne actuelle vise à améliorer l’efficacité des opérations de l’IFDC à plusieurs niveaux et le Virtual Fertilizer Research Center [VFRC], d’où on espère récolter des avancées en technologies des engrais, aura beaucoup d’impact. Nous prévoyons d’étendre les activités en Asie et la croissance de nos activités en Afrique a vraiment été spectaculaire et a un impact sur les petits exploitants agricoles dans les régions où nous travaillons. Le renforcement des liens avec le secteur privé ira en augmentant et est essentiel au développement durable. Nous avons établi un assez bon plan de renforcement des capacités locales. Cela va s’intensifier, grâce à des partenariats locaux qui contribueront davantage au développement durable.

3 Employé de l’IFDC de longue date, Mofizul Islam (à gauche), Spécialiste Agricole Principal au Projet AAPI, montre des choux fleurs en bonne santé à John Allgood et à des dignitaires en visite à un champ de démonstration.

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KAED Favorise la Croissance du Secteur Avicole au Kirghizistan Le secteur de la volaille au Kirghizistan est à ses débuts, mais il a un potentiel élevé de création d’emplois et de revenus dans le milieu rural, particulièrement au Sud du Kirghizistan. Les agriculteurs reconnaissent la possibilité d’augmentation des revenus avec un secteur avicole viable, mais il y a un manque d’éléments clés nécessaires au développement de cette industrie. Un élément clé est l’accès à du fourrage de haute qualité, à un prix raisonnable et d’une source fiable. A l’heure actuelle, le fourrage à base de soja importé est cher à cause des coûts de transport et de douane. Par conséquent, le développement d’une source locale de fourrage de soja à un prix compétitif est vital au succès d’une industrie de volaille durable au Kirghizistan.

La Production du Fourrage est Clé au Développement du Secteur

La production de fourrage de volaille de qualité et d’huile comestible à base de soja au Kirghizistan est en cours au Kirghizistan (bien qu’en quantité limitée). Des études financées par l’USAID qui ont été conduites par l’IFDC concluaient que le soja, les tournesols et le maïs pouvaient fournir à la fois du fourrage et de l’huile et auraient des avantages comparatifs pour le pays. Les potentiels du marché de fourrage de protéines (fourrage de soja)

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d’appuyer les industries de volaille et de bœuf qui connaissent actuellement un essor rapide au Kirghizistan est estimé à 140.000 T par an et est évalué à peu près 50 million de dollars. L’IFDC a démontré au cours des dernières années que le soja pousse bien dans tout le Kirghizistan et qu’une grande surface de terre est disponible pour cette culture. Cependant, les agriculteurs Kirghizes ne cultivent pas le soja parce qu’ils ne peuvent pas en utiliser les “graines” sans processus de transformation (pression de l’huile et d’autres composants par extrusion). C’est ainsi que pour stimuler le marché et encourager les agriculteurs à cultiver le soja, le projet KAED a fourni une quantité initiale de semences de soja aux agriculteurs du Kirghizistan du Sud il y a deux ans et a contribué au financement d’extrudeuses à l’aide d’usines de fabrication de fourrage partenaires. Le soja est à présent promu au sein des usines et utilisateurs. Les agriculteurs Kirghizes montrent un intérêt grandissant dans l’élevage de volailles comme source supplémentaire de revenus. Ils peuvent rivaliser avec les œufs importés et augmenter leurs revenus nets de manière significative, même à petite échelle (500 à 1.000 poules pondeuses) s’ils se procurent un bon stock et du fourrage de qualité et adoptent les pratiques de gestion de la volaille telles que recommandées.

Partenariats Public-Privé

En 2001, l’USAID et l’IFDC ont adopté une nouvelle approche aux partenariats qui encourage la collaboration directe avec le secteur privé. Ce changement s’explique par la reconnaissance que le secteur privé était en train de contribuer significativement au développement international des pays en voie de développement. En 2010, l’IFDC a adopté l’approche en formant un PPP avec une compagnie locale créée par des entrepreneurs Américains -


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installations de stockage de soja et des incubateurs de volaille. Oasis Agro est également en cours d’amélioration du curriculum de son école de volaille. Sur base du modèle d’Oasis Agro, deux fermes de taille moyenne et 135 petites fermes ont été établies l’an dernier au Sud du Kirghizistan. Leur productivité, leur création de revenus et d’emplois constituent un avantage pour la région. Le projet d’élevage de volailles de Oasis Agro près de Osh (la plus grande ville au Sud du Kirghizistan) a résisté aux turbulences politiques régionales et apporte une contribution précieuse à l’économie en permettant aux agriculteurs d’augmenter leurs revenus - et aide à répondre à la demande du marché des œufs par la production et la vente de poules pondeuses et de fourrage de qualité supérieure. KAED assiste Agro Oasis pour stimuler la demande de fourrage de qualité supérieure à base de protéines à travers de nombreuses démonstrations sur les rations alimentaires appropriées qui démontrent les meilleures pratiques sur la culture du soja, en ce qui concerne les techniques post-récolte, de transformation et le fourrage des poules. Ces démonstrations sont essentielles pour augmenter la demande de fourrage de volaille de qualité et gagner la confiance des agriculteurs afin qu’ils continuent à fournir du soja à un prix équitable.

Oasis Agro, LLC - pour promouvoir l’élevage de volaille et la culture de fourrage de qualité supérieure. Le PPP comprenait la culture de 600 ha de soja et la production de 900 T de fourrage de soja transformé, ce qui a contribué à générer 540.000 $ pour les agriculteurs et les transformateurs. KAED et Oasis Agro ont fourni des formations et autres assistances techniques à 1.000 agriculteurs de soja. En outre, Oasis Agri a vendu le fourrage à un prix subventionné aux agriculteurs souhaitant démarrer une entreprise de volailles. Oasis a formé 175 agriculteurs au Sud du Kirghizistan en 2012. Ils ont tous créé des petites entreprises de production d’œufs frais pour le marché local. Oasis Agri prévoit de former plus de 350 agriculteurs dans la gestion de la volaille en 2013. Les œufs frais sont importants car permettant de diminuer les importations, ils constituent une source de revenus importante pour les petits exploitants agricoles et fournissent aux consommateurs les protéines nécessaires à l’alimentation. Oasis Agro a déjà investi plus de 500.000 $ en terre, équipements et formations d’aviculteurs. La compagnie planifie d’investir un supplément de 200.000 $ en 2013 pour améliorer les capacités des usines de fabrication de fourrage, des

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3 (Ci-contre) : Des cages achetées par Oasis Agro, avec l’appui de KAED.

5 Le projet KAED de l’USAID a aidé Asilidin Nasiridinov à améliorer ses compétences en gestion de ferme de volaille et à augmenter son rendement.

]

Le défi pour les petits exploitants agricoles est de reconnaître l’importance des spécifications du fourrage composé et équilibré strictement requises par les poules. Malgré que certaines poules aient la capacité de produire 320 œufs annuellement, beaucoup ne produisent que 60 à 70 pour cent de leur capacité de ponte parce que même en cas d’abondance de fourrage, la croissance et la production ne seront maximisées que par une formule nutritionnelle équilibrée. Entretemps, la hausse du prix de fourrage crée de nouveaux défis dans l’industrie des volailles, ce qui rend l’adoption de rations fourragères modernes équilibrées plus importante que jamais. Lorsqu’une certaine céréale n’est pas disponible ou trop chère pour être utilisée, elle peut être remplacée dans le fourrage de poules, aussi longtemps que les besoins caloriques et nutritionnels sont satisfaits. Il est important que les aviculteurs comprennent certaines des caractéristiques d’une céréale alternative pour prendre des décisions alimentaires appropriées qui soient économiquement viables. Il est estimé que 17.750 T de maïs, 20.000 T de blé et 21.880 T d’orge sont actuellement achetés. Cette demande dans le secteur de la volaille représente une excellente occasion d’augmentation de la production de cultures telles que le maïs, l’orge, les tournesols et le soja en ce sens que les agriculteurs de la région peuvent fournir de la matière première aux marchés de la volaille.

Des Races Appropriées pour Générer du Succès

Il n’y a que quatre fermes produisant de jeunes poules pondeuses populaires parmi les agriculteurs au Kirghizistan. Il s’agit des coopératives Oasis Agro et Ak-Orgo-Agro au Sud, de Natural Agro (une société sœur de Oasis Agro) et Tian Shan Mission Society au Nord. Les petits exploitants agricoles obtiennent généralement des poules vaccinées et âgées de trois mois de ces IFDCreport

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fermes. Ces mêmes fermes fournissent également du fourrage composé aux agriculteurs. Avec l’appui direct de KAED par le biais de petites subventions, deux fermes de volaille au Sud ont récemment commencé à produire des poules pour répondre à la croissance de la demande de volailles vivantes.

Kirghizistan ont pu rivaliser avec succès avec les œufs importés en établissant leurs marques et les réseaux de vente au Nord du Kirghizistan. Le plus gros producteur d’œufs, Al-Kuu, a également établi un réseau de distribution dans les zones urbaines du Sud du Kirghizistan.

Aujourd’hui, il n’existe qu’une seule ferme d’élevage de mères pondeuses au Kirghizistan; la Ferme 3-T produit les pondeuses Hy-Line Brown pour l’industrie de la volaille. La ferme produit des poussins âgés d’un jour pour de moyennes ou larges fermes de volailles et pour sa propre ferme de volailles. Avec l’appui de KAED, Oasis Agro planifie de développer une ferme d’élevage de poules mères d’ici la fin de l’an 2013.

Oasis Agro a rapporté une part de 30 pour cent du marché des œufs au Sud en 2011, comparativement à 10 pour cent en 2009. De nombreuses autres fermes de volailles ont été établies avec succès (particulièrement au Sud), sur base du modèle de Oasis Agro. Grâce au succès du projet au Kirghizistan, des pourparlers avec les partenaires du secteur privé ont déjà commencé dans un effort d’étendre le programme à d’autres pays de l’Asie Centrale.

Natural Agro a l’intention d’établir des petites fermes de volailles au Nord du Kirghizistan à travers des formations et en procurant des poules pondeuses aux fermes, ainsi que le développement d’une ferme d’élevage de mères pondeuses. Des augmentations du nombre de petites fermes avicoles de 150 pour cent au Sud du Kirghizistan et de près de 750 pour cent au Nord sont prévues d’ici la fin de 2013, grâce à l’appui de KAED et de Natural Agro.

Un Regard vers le Futur

Des Résultats Impressionnants à travers l’Appui de KAED

Un résultat direct de l’appui du projet KAED de l’USAID est la croissance rapide du secteur avicole. Les fermes de volailles sont divisées en trois groupes au Kirghizistan : de petites fermes ayant jusqu’à 5.000 poules pondeuses; des fermes de taille moyenne ayant entre 5.000 et 20.000 pondeuses; et de grandes opérations avec plus de 20.000 poules mais qui ne vont pas au-delà de 150.000. Quelques fermes très grandes ont plus de 150.000 poules. Des 497 fermes de volailles, plus de 90 pour cent sont localisées au Sud. La majorité de ces fermes sont petites, utilisent la main d’œuvre familiale et ne génèrent pas assez de revenus pour engager du personnel. Bien que la plupart des fermes de volailles soient situées au Sud, les trois fermes les plus larges du pays (comptant à peu près 84 pour cent du commerce de volaille total) sont situées dans les oblasts (provinces) de Chui et Issyk-Kul, dans la partie Nord du pays. Avec l’appui de KAED, Oasis Agro a établi une nouvelle école de volailles à Kant (au Nord du Kirghizistan) pour former les aviculteurs de la région. Comme résultat de la croissance du secteur, la consommation totale d’œufs au cours des deux dernières années était d’à peu près 425 millions d’œufs (ou 80 œufs par personne par an), comparée à 25 œufs par personne par an en 2008 lorsque KAED a pour la première fois adressé la question d’alimentation de la volaille. Cependant, la consommation locale d’œufs frais ne représente que 62 pour cent du marché Kirghize. Le reste des œufs est importé de la Russie et de la Chine. Les aviculteurs Kirghizes réalisent le potentiel du secteur pour une croissance locale future et même le potentiel d’exporter des œufs aux pays voisins tels qu’en Ouzbékistan. Selon des rapports du MoA Kirghize, approximativement 76,4 millions d’œufs ont été produits lors du premier trimestre de 2012. Il est prévu que la production des œufs ira au-delà de 300 millions en 2013. La plus grande concurrence pour la part de marché se déroule entre les producteurs locaux et les importateurs d’œufs de la Fédération Russe, qui subventionne l’achat de fourrage de son industrie de volaille, ce qui conduit à des coûts de production moins élevés. Cependant, les fermes les plus grandes du 22 IFDCreport

Le secteur privé a toujours joué un rôle important dans le développement, mais les PPP font de plus en plus partie du développement durable. Le PPP avec Oasis Agro a été conçu pour combiner les atouts et l’expérience de partenaires stratégiques et pour rentabiliser leur capitaux, investissements, créativité, accès aux marchés et compétences à résoudre les problèmes complexes auxquels le secteur de la volaille au Kirghizistan est confronté. Le partenariat continu entre KAED et Oasis Agro est le résultat d’efforts persistants à attirer des compagnies internationales au marché Kirghize qui est relativement petit. Le partenariat s’est déjà avéré mutuellement avantageux et constitue une relation effective qui continuera de grandir en 2013. De telles alliances servent d’excellents exemples de la façon dont les PPP peuvent adresser les questions relatives à la sécurité alimentaire à travers l’augmentation de la productivité agricole. IFDC espère que ses succès serviront d’exemple à d’autres dans la région et conduira à de nouvelles initiatives public-privé qui contribue à satisfaire les besoins persistants en sécurité alimentaire.


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Développement d’une Entreprise Avicole Réussie Avec ces progrès, la production d’œufs a augmenté – tout comme le revenu de Nasiridinov. Avec les bénéfices qu’il a fait, il a pu se procurer une maison de poules près de chez lui pour avoir plus d’espace pour élever les poules pondeuses. La ferme a progressivement été transformée en ferme de volaille mécanisée pour 21.000 poules pondeuses et possède des facilités permettant d’élever des poules de trois mois. Nasiridinov a ensuite acheté 15.000 poussins âgés d’un jour jusqu’à ce qu’ils deviennent des poules de pondeuses à trois mois, qu’il a alors vendu à d’autres aviculteurs du Sud du Kirghizistan. Grâce à l’appui de KAED, Nasiridinov a continué à élargir son entreprise. La ferme est aujourd’hui une des plus grandes entreprises du Sud du Kirghizistan. La production des œufs a augmenté de 10 pour cent et a atteint 90 pour cent le but de 2012, avec des pertes de seulement 0,5 pour cent. 5 La femme de Nasiridinov l’aide avec les 15.000 poussins de leur unité avicole.

En 2001, Asilidin Nasiridinov a ouvert une petite ferme de volailles dans le rayon (district) de Aravan de Osh oblast au Sud du Kirghizistan. A cause de son manque de capital, il a commencé par utiliser une pièce de sa maison trois pièces pour la production des œufs. Nasiridinov avait 1.000 poules pondeuses de la race Hy-Line Brown et une pièce de mélange de fourrage. Cependant, les rendements en œufs des poules n’atteignaient que 75 pour cent de la production anticipée. Cet aviculteur a rencontré plusieurs problèmes, dont le manque de fourrage hautement protéiné et de suppléments minéraux, le manque d’espace pour les poules pondeuses et un manque de connaissances sur la gestion appropriée de la volaille. En 2010, la ferme de Nasiridinov a été sélectionnée pour servir de ferme de démonstration de volailles par le projet KAED de l’USAID. Avec l’appui du projet, les techniques d’alimentation améliorées (y compris des rations riches en protéines, vitamines et en suppléments de minéraux), l’adoption de races de qualité, la gestion appropriée de la volaille et le contrôle de la qualité ont été introduits sur la ferme. Les conditions sanitaires et la qualité de l’eau ont été sensiblement améliorées.

Avec l’assistance technique et l’information reçues de KAED, Nasiridinov a une meilleure compréhension de l’importance de l’utilisation appropriée des rations fourragères améliorées. Il a appris que la façon la plus simple et rentable d’améliorer les rendements de poules pondeuses est d’améliorer la qualité du fourrage. “Cette expérience m’a ouvert les yeux sur la gestion de la volaille. J’ai l’intention de cultiver du soja et de produire du fourrage à base de soja; ce qui permettra de réduire les coûts de fourrage. Je veux produire une lignée parentale de poules pondeuses, les élever dans ma propre ferme et les vendre ensuite à d’autres éleveurs de volaille. Mon objectif principal est de développer le secteur de la volaille au Sud du Kirghizistan”, a déclaré Nasiridinov. Il est un bon exemple d’agriculteur à l’esprit entrepreneurial qui a réussi et qui peut avoir un impact majeur sur toute la communauté des éleveurs au Sud du Kirghizistan. Le projet KAED fournit la formation et l’accès à des ressources d’entreprenariat clés aux sous-secteurs du fourrage et de la volaille. Plus de 1.600 T de fourrage à base de soja de qualité supérieure ont été produites et vendues à des aviculteurs en 2012. Comme résultat des activités et de l’appui du projet, la part de ventes d’œufs du marché local a augmenté en 2012 et a presque doublé en deux ans.

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Le Projet Agriculture Productive de l’USAID au Tadjikistan Distribue des Tracteurs

5 Le Projet Agriculture Productive de l’USAID a distribué 50 tracteurs à des fermes dans les 12 districts de l’Ouest de la région de Khatlon du Tadjikistan, une zone cible de l’initiative Feed the Future de l’USAID.

Le Projet Agriculture Productive de l’USAID et des officiels administratifs de la région de Khatlon au Tadjikistan ont organisé un événement à Qurghonteppa pour célébrer l’achat de plus de 50 tracteurs par des fermes de 12 districts occidentaux de la région de Khatlon, la zone cible de l’initiative Feed the Future (FTF) de l’USAID. L’Ambassadeur des Etats Unis Susan Elliott et le Président de la Région de Khatlon Gaibullo Afzal ont inauguré l’événement et présenté les clés des nouveaux tracteurs à 10 fermes dehkan1. Des représentants d’institutions financières, des marchands de matériel agricole et des autorités de districts et de municipalités étaient présents à l’événement, ainsi que nombreux des agriculteurs qui ont travaillé avec le projet. Le Projet Agriculture Productive de l’USAID, en collaboration avec Imon International et Eskhata Bank, ont utilisé un Au Tadjikistan, les fermes dehkan sont des fermes de taille moyenne qui sont légalement et physiquement distinctes de parcelles familiales. Les fermes dehkan occupent 60 pour cent des terres culturales du Tadjikistan, sur en moyenne 20 ha de terres (contre moins de 2 ha des parcelles des ménages). Les fermes dehkan se concentrent essentiellement sur les cultures végétales (coton, blé et légumes).

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mécanisme de financement permettant aux agriculteurs d’accéder à des crédits de deux ans pour se procurer des tracteurs. Des tracteurs ont été achetés chez le concessionnaire de machines agricoles Madadi Tursunzoda, à l’aide d’une combinaison de cash et de crédit. En outre, le projet a fourni une subvention d’environ 20 pour cent du coût total de chaque tracteur. L’accès aux machines est essentiel pour une production agricole efficace et rentable dans les fermes dehkan. Une étude de 2010 par l’International Finance Corporation basée sur des données de 2008 a révélé que le nombre de tracteurs au Tadjikistan était tombé à 43 pour cent du niveau de 1991. Le but du programme de crédit du Projet Agriculture Productive de l’USAID est de créer un mécanisme de financement par le biais de grandes institutions financières permettant aux exploitations de financer leurs besoins en équipements. Le programme d’achat des tracteurs célébré à l’événement est une extension du programme pilote mené avec succès en 2011 entre le projet et deux autres institutions financières, AgroInvestBank et Arvand. Les agriculteurs qui se procurent ces tracteurs travaillent également avec le projet pour améliorer la production d’oignons d’hiver à l’Ouest de Khatlon. Le projet cherche également à étendre l’accès au crédit pour l’achat de machines au profit de petites fermes impliquées dans le verger, les vignobles et la production de légumes de serre dans cette même partie de la région.


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Des Serres Génèrent l’Accroissement de la Concurrence et des Revenus L’utilisation de la technologie moderne à effet de serre permet aux agriculteurs Tadjiks de récolter des fruits et légumes en fin d’hiver et début de printemps lorsqu’il est possible de vendre ces produits à un prix maximal dans les marchés locaux. Les serres sont rares au Tadjikistan; celles qui existent sont construites avec du matériel très simple, ou sont tellement abîmées qu’elles ne sont plus utilisables. Le mauvais état des serres empêche les agriculteurs Tadjikes de cultiver des légumes précoces pour satisfaire la demande locale et leur rend la tâche très dure lorsqu’il s’agit de concurrencer les produits importés. En conséquence, les agriculteurs ratent d’importantes occasions de gagner un bon revenu de ces produits de grande valeur. Lorsque le Tadjikistan faisait encore partie de l’Union Soviétique, le président de l’exploitation privée Fozilov Aslam cultivait du citron dans des serres sur 0,81 ha. Après l’indépendance, il n’avait pas les ressources financières ou l’expertise technique d’entretenir les serres. Le manque d’investissement et d’entretien a considérablement réduit l’efficacité des structures en place. Afin de reconstruire ces importantes sources de revenus, Aslam a fait une demande au Projet Agriculture Productive de l’USAID pour appuyer le rétablissement de ses serres. Au bout d’un processus de sélection compétitif, Aslam a reçu une subvention de la part du projet, pour réhabiliter ses serres. Ayant reçu 30 pour cent des fonds nécessaires à la reconstruction, il a investi son propre argent pour couvrir les 70

pour cent restants. Avec l’appui financier du Projet Agriculture Productive de l’USAID, Aslam a procédé à l’installation de systèmes de chauffage au charbon, économe en énergie, qui permettent aux serres de fonctionner dans des zones où les systèmes de courant électrique et de gaz ne sont pas fiables. Avec l’assistance de l’USAID, les nouveaux systèmes de chauffage ont été installés en Décembre 2011, ce qui lui a permis de planter des tomates et des concombres pour la saison de légumes précoces de 2012. En 2012, Aslam a vendu 5,5 T de tomates et 2 T de concombres, ce qui a augmenté les revenus de son exploitation de plus de 50 pour cent par rapport à l’année précédente. Avec l’augmentation de ses profits, il a pu investir dans une moissonneuse-batteuse et a commencé à reconstruire deux autres serres, qui contribueront aussi à un accroissement durable de ses revenus dans les années à venir. En exprimant sa gratitude au personnel du Projet Agriculture Productive de l’USAID, Aslam a dit, “ Le projet de réhabilitation de serres doit être élargi pour montrer aux agriculteurs Tadjikes comment utiliser de manière effective chaque partie de leur terre pour augmenter leurs profits.”

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5 Le personnel du Projet Agriculture Productive

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de l’USAID au Tadjikistan en train d’observer un champ de démonstration de tomates précoce, dans une serre nouvellement réhabilitée. De gauche à droite, Lola Ukumatshoeva, Chargée des Finances au projet et Spécialiste de l’Approvisionnement, et Sabohatullo, Principal Spécialiste Agricole.

3 L’agriculteur Tadjike Fozilov Aslam en train d’admirer des tomates en bonne santé cultivée dans sa serre rénovée.

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5 Le projet 2SCALE vise Ă aider les petits cultivateurs de pommes de terre Ă doubler leurs rendements.

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PAN-AFRICA

Des Pommes de Terre pour le Profit au Kenya L’

inauguration des premiers pôles d’entreprises agricoles de 2SCALE en Afrique de l’Est a eu lieu en Décembre 2012. Les agriculteurs du comté de Meru au Kenya, situé aux pieds du Mont Kenya, sont en pleine installation de trois Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA) pour la culture de pommes de terre de haute qualité à vendre à un transformateur basé à Nairobi. Les PEA, comprenant plus de 800 agriculteurs des communautés de Kibirechia, Timau et Kisima, recevront l’appui technique et le financement initial du projet tout en prévoyant de devenir financièrement indépendantes d’ici Décembre 2013. Une équipe d’appui entrepreneurial engagée par 2SCALE travaillera étroitement avec les agriculteurs, à travers la formation et le suivi dans la gestion des cultures, le marketing et la gestion des agrobusiness durant une année entière. Une formation des agriculteurs sur l’engrais comme fumier de couverture et l’utilisation des pesticides a été complétée en Décembre. Une autre formation sur la comptabilité et la gestion des finances a commencé en Janvier 2013, avec des sessions hebdomadaires qui couvriront une période de trois à quatre mois. 2SCALE a réuni un éventail de partenaires pour s’assurer que toutes les exigences (marché, semences, engrais, vulgarisation, crédit) sont en place. Parmi les partenaires figurent : Equity Bank (une grande banque du secteur privé offrant des crédits spécifiques au secteur agricole); la Fondation Syngenta pour l’Agriculture Durable (SFSA), qui offrira des assurances sur

les cultures; des experts en formation et vulgarisation; et des fournisseurs de semences, d’engrais et de produits agrochimiques. Peter Mwangi, un membre du PEA, est optimiste. “Si je ne devais cultiver qu’une seule culture, ça serait les pommes de terre”, a-t-il déclaré. Et je suis convaincu que lorsque ce PEA fonctionnera comme il faut, beaucoup d’autres s’y joindront.”

Pourquoi les pommes de terre?

Meru est une des régions les plus larges de production de pommes de terre au Kenya, avec un marché solide et en croissance. Toutefois, ce sont les commerçants qui en profitent le plus en ce moment, plutôt que les agriculteurs. Dans le comté de Meru, le projet 2SCALE se concentre sur les petits cultivateurs de pommes de terre, qui cultivent généralement les pommes de terre sans irrigation sur des parcelles de 0,25 à 0,50 ha. Le projet aidera les agriculteurs à doubler leurs rendements à travers des méthodes de production améliorées, et augmenteront leurs revenus d’un tiers en les connectant directement à un marché sûr. Les rendements qui sont de 12 T/Ha pour l’instant pourraient sensiblement augmenter avec de nouvelles variétés, l’utilisation d’engrais et la gestion améliorée des cultures. Cependant, les cultivateurs de pommes de terre sont confrontés à plusieurs défis. Leurs cultures sont vulnérables aux maladies (particulièrement le mildiou) et des vers connus sous le nom de nématodes. Les prix à la ferme fluctuent largement – les agriculteurs reçoivent entre 1.500 shillings Kenyans (KSh) à 4.500 KSh par sac, selon la saison. Les facilités de stockage sont limitées, ce qui force les agriculteurs à vendre peu à peu la récolte, lorsque les prix sont au plus bas niveau. IFDCreport

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La formation d’un PEA peut résoudre nombreux de ces problèmes. Un PEA peut fournir aux agriculteurs un marché stable et à des prix plus justes. Un PEA permet également aux agriculteurs de partager les coûts de transport, des intrants agricoles ainsi que d’autres coûts, et ils peuvent également avoir plus facilement accès au crédit et à l’information.

Qui Achète, et à Combien?

“L’entreprise championne” Sparta Foods Ltd., la force motrice du développement des PEA de Meru, est une société basée à Nairobi qui transforme et vend des pommes de terre entières, pelées et tranchées à des hôtes et restaurants. Sparta a l’intention de multiplier ses capacités à 450 T par mois d’ici 2014, et de progressivement établir des contrats avec 4.000 à 5.000 agriculteurs dans les cinq prochaines années. “Notre souci principal est l’approvisionnement”, a expliqué Audrey Ndubi, Directeur Général de Sparta. “Nous importons actuellement des pommes de terre de la Tanzanie lorsque les approvisionnements des agriculteurs Kenyans ne sont pas adéquats. Ces trois PEA nous aideront à garder notre usine de transformation en fonctionnement au maximum de sa capacité tout au long de l’année.

Bâtir le PEA

Un atelier de conception et de développement financé par 2SCALE en Novembre 2012 a réuni les nombreux partenaires du PEA ensemble. La réunion et les discussions qui ont suivi ont aidé les participants à identifier les partenaires appropriés, les priorités d’action pour 2013, les contraintes majeures et les

ceux qui récoltent leurs pommes de terre trop tôt) et utilisation sans danger de produits phytosanitaires. Une question clé est la meilleure méthode de mettre en place un système de rotation, avec un cycle de plantation échelonné pour assurer un approvisionnement régulier de pommes de terre tout au long de l’année. Les discussions ont fait ressortir plusieurs autres questions qui seront résolues au cours de la prochaine saison culturale – les prêts bancaires, les paiements et les engagements de tonnage et les capacités de stockage à la ferme et à Sparta. Des essais ont été établis dans le champ d’un agriculteur en Novembre dans le PEA de Kisima, pour comparer les variétés de pommes de terre et les différents niveaux et combinaisons d’intrants agricoles. Les essais ont été récoltés en Février 2013, et ont fourni des données précises sur les rendements et les coûts de production. L’information est utilisée pour créer un système de prix transparent attrayant, aussi bien pour les agriculteurs que pour les acheteurs. “C’est un marché énorme, parce que les Kenyans mangent plus de pommes de terre que n’importe quel autre aliment à l’exception du maïs”, a déclaré Edward Baars, Coordinateur Agroalimentaire Régional du projet 2SCALE en Afrique Orientale et Australe. “Notre travail consiste à aider les petits agriculteurs à cultiver pour ce marché de manière rentable et durable.”

domaines dans lesquels la recherche plus poussée est nécessaire (l’identification de variétés à haut rendement ou HYV adaptées aux conditions locales par exemple). Les représentants de Sparta ont expliqué les normes des produits (par exemple la dose, la taille, la variété) qui doivent être respectées, tandis que les agriculteurs ont expliqué les défis auxquels ils sont confrontés. Par exemple, la plupart des agriculteurs utilisent moins du tiers des doses d’engrais recommandées à cause des pénuries d’intrants et des incertitudes du marché. Plus de formation en agronomie, méthode de récolte (nombreux agriculteurs sont 28 IFDCreport

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5 Toon DeFoer de ICRA en train d’expliquer le fonctionnement de la chaîne de valeur. DeFoer et son équipe donneront l’appui nécessaire notamment à travers la formation aux services de développement des affaires.

3 Les PEA permettent d’augmenter les rendements et profits; le projet 2SCALE vise à aider les cultivateurs de pommes de terre à garder le sourire continuellement, jusqu’à la banque.

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Amélioration de Marchés d’Engrais à travers des Programmes de Bons d’Intrants

5 Les agriculteurs qui reçoivent des bons au Sud Soudan sont connectés à des détaillants d’intrants formés.

La plupart des petits exploitants agricoles en Afrique Subsaharienne ne peuvent pas accéder aux engrais ou s’en procurer parce qu’ils vivent dans le milieu rural où il y a peu de détaillants d’intrants agricoles, les infrastructures sont pauvres et ils n’ont pas accès au crédit. Les coûts des engrais sont exacerbés par les longues chaînes d’approvisionnement souvent dysfonctionnelles, et les marchés des engrais sont inefficients à plusieurs niveaux. Parmi les contraintes sont les politiques qui restreignent la concurrence liée à la participation du secteur privé dans le marché et les

réseaux de distribution sous-développés, ainsi que l’insuffisance des infrastructures à plusieurs niveaux de la chaîne. Pour améliorer les marchés des engrais et l’accès à des engrais abordables par les agriculteurs, IFDC appuie les Gouvernements nationaux et des Etats dans la mise en œuvre et l’amélioration de programmes de bons et de subvention. Des années 1960 aux années 1980, les programmes traditionnels de subvention des engrais mis en œuvre par les Gouvernements Africains étaient caractérisés par l’importation et la distribution des engrais par le Gouvernement. Les engrais subventionnés étaient vendus à des entreprises publiques, mais souvent livrés trop tard dans la saison de plantation pour être utilisés de façon effective. Les programmes étaient sans but précis et ne parvenaient pas aux petits exploitants agricoles qui en avaient le plus besoin. IFDCreport

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aux agriculteurs et aux détaillants d’intrants bénéficiaires. “Les détaillants sont formés dans l’introduction de nouvelles technologies et enseignent à leurs clients agriculteurs comment utiliser correctement les intrants”, a ajouté Gregory. “Ceci oriente les agriculteurs vers une productivité accrue – la route vers la sortie du piège de la pauvreté.” D’autres caractéristiques clés incluent les mesures de sécurité, l’approvisionnement d’engrais par le biais du secteur privé, le ciblage d’agriculteurs spécifiques qui ont le plus besoin d’appui et une stratégie de sortie claire.” L’IFDC a mis en œuvre des programmes de bons en Afghanistan, en Albanie, au Ghana, au Kirghizistan, au Malawi, au Mozambique, au Nigeria, au Rwanda, au Sud Soudan et au Tadjikistan. Les exemples suivants montrent des programmes de bons/subventions actuels ou récents d’IFDC.

Le Programme de Bons d’Intrants au Nigeria

Ces programmes étaient également inefficaces et chers. Les Gouvernements reconnaissent à présent le besoin de développer des subventions favorables au marché qui favorisent la croissance des plus pauvres sans pour autant nuire à la croissance des marchés du secteur privé.

Les “Subventions Intelligentes” d’IFDC

L’approche de l’IFDC consiste à utiliser des subventions intelligentes – des programmes de bons qui aident les agriculteurs à obtenir des intrants tout en contribuant à la croissance du business des détaillants d’intrants agricoles et à l’amélioration des chaînes de distribution. “Les bons d’achat d’engrais ont été utilisés par IFDC pour la première fois en 2002 pour appuyer 200.000 agriculteurs ciblés en Afghanistan”, a expliqué Ian Gregory, Spécialiste en Développement des Marchés de l’Agrobusiness à IFDC. “Aujourd’hui, il est estimé que 1,5 millions de petits exploitants agricoles dans de nombreux pays ont eu accès à des intrants agricoles grâce aux programmes de bons et de subventions conçus par IFDC. Ces programmes sont orientés vers le développement de marchés d’intrants compétitifs.” Les programmes de bons d’intrants de l’IFDC sont conçus pour répondre aux circonstances particulières d’un pays précis et mis en œuvre soit dans un contexte de développement durable de marchés ou de marketing d’urgence. L’avantage de tels programmes est qu’ils répondent au besoin immédiat en appuyant des agriculteurs ciblés et au besoin à long-terme par le renforcement du secteur privé. Une partie intégrale de ces programmes est de dispenser une formation à la fois 30 IFDCreport

L’expérience montre que les engrais subventionnés au Nigeria n’ont pas réussi à atteindre les petits exploitants agricoles dans le passé. Pour résoudre ce problème et s’assurer que les engrais atteignent les bénéficiaires ciblés, les gouvernements fédéraux et d’Etat du Nigeria ont demandé l’appui de l’IFDC dans la conduite d’un grand programme de bons dans les états de Kano et Taraba en 2009, en collaboration avec le Programme National pour la Sécurité Alimentaire. Grâce à ses succès, une extension de ce programme a été exécutée en 2010 dans les états de Bauchi, Kano, Kwara et Taraba. Durant les programmes de 2009 et 2010, près de 200.000 petits exploitants agricoles ont pu se procurer des engrais en utilisant des bons. En 2011, plus de 51.000 agriculteurs de l’Etat de Taraba ont reçu des engrais par le biais du programme de bons. A peu près 90 pour cent des agriculteurs ciblés ont reçu des engrais subventionnés. Le secteur privé a rivalisé pour fournir des engrais de qualité aux agriculteurs en créant des connexions directes des fournisseurs aux distributeurs et des distributeurs aux détaillants d’intrants locaux.


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“Depuis qu’IFDC a commencé ce programme à Taraba, nos agriculteurs ruraux sont remplis de gratitude”, a déclaré Danbaba Suntai, Gouverneur de l’Etat de Taraba. Le programme de bons est financé par l’USAID et l’Etat de Taraba. Un programme similaire a été mis en œuvre dans l’Etat de Taraba en 2012 en collaboration avec les fournisseurs d’engrais Springfield et Notore et le Ministère Fédéral de l’Agriculture et du Développement Rural (FMARD). Chacun parmi presque 40.000 agriculteurs a pu se procurer deux sacs de 50 kg d’engrais à un prix réduit auprès du secteur privé.

de bons pour près de 2.900 agriculteurs des trois états d’Equatoria. Chaque agriculteur a reçu des bons subventionnés pour se procurer suffisamment d’intrants pour couvrir 1 feddan (1 acre environ). Trois-quarts des agriculteurs ont racheté leurs bons, et un total de 289 T d’engrais et 29 T de semences de maïs hybride ont été distribuées. Près de 3.000 agriculteurs ont été connectés à des détaillants d’intrants dans leurs payams (districts) à ce jour. Le programme est en train d’être élargi pour pouvoir atteindre au moins 8.000 agriculteurs en 2013.

Aujourd’hui, il est estimé que 1,5 millions de petits exploitants agricoles dans de nombreux pays ont eu accès à des intrants agricoles grâce aux programmes de bons et de subventions conçus par IFDC. Ces programmes sont orientés vers le développement de marchés d’intrants compétitifs.

– Ian Gregory, Spécialiste en Développement des Marchés de l’Agrobusiness à IFDC

Des numéros de téléphone et d’identification de plus de 30.000 agriculteurs ont été collectés, pour leur permettre de participer au programme de 2013 en utilisant leurs téléphones mobiles. L’IFDC continue de travailler avec l’USAID et FMARD afin d’élargir le programme de bons pour atteindre davantage d’agriculteurs. Selon les propos d’Akinwunmi Adesina, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, “Le Conseil National du Nigeria... a lancé un appel pour l’extension à plus grande échelle du programme de bons dans tout le pays.”

Le Programme Semences pour le Développement de l’USAID

Le Sud Soudan importe plus de 80 pour cent de sa nourriture – mais possède un énorme potentiel agricole inexploité. Financé par l’USAID et la Fondation Howard G. Buffett, le projet Semences pour le Développement de l’USAID aide le Sud Soudan à introduire des intrants agricoles avec succès (les semences hybrides et les engrais en particulier) et à promouvoir leur utilisation correcte pour l’augmentation de la production et de la productivité agricole. Le projet est exécuté par IFDC et l’Alliance pour la Révolution Verte en Afrique (AGRA). La toute première distribution d’engrais dans l’histoire du Sud Soudan était faite par le biais d’un programme pilote de subvention en Juillet-Août 2012 qui a procédé à la distribution

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3 (Ci-contre à gauche) : Des agriculteurs ont racheté les bons d’engrais en Afghanistan.

3 (Ci-contre à droite) : Des agriculteurs (à gauche) montrent une preuve d’identité pour recevoir des bons sous forme de papier.

5 Les membres du Groupe des Agriculteurs de Ngakoyi faisant la queue pour recevoir de bons au Sud Soudan.

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5 Dr Kofi Debrah, Chef du Projet USAID WAFP, accueille Sharon Cromer, Directeur de Mission par Intérim d’USAID/ Afrique de l’Ouest, au podium lors de l’inauguration de USAID WAFP.

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Inauguration du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest L

e lancement officiel du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest (USAID WAFP) s’est déroulé le 15 Novembre 2012, à Accra, au Ghana. Plus de 200 personnes étaient présentes à l’événement pour en savoir plus sur le programme et discuter de ses buts, objectifs et calendrier. Les agriculteurs, détaillants et personnel des sociétés d’engrais du secteur privé venant de toute la région se sont mêlés au personnel des Ministère de l’Agriculture du Ghana, du Libéria, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Des représentants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), d’AGRA, du Partenariat Africain des Engrais et de l’Agrobusiness (AFAP), du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), du Conseil de l’Afrique de l’Ouest et Central pour la Recherche Agricole et le Développement (CORAF), de l’USAID et d’autres encore se sont exprimés à l’événement. USAID WAFP vise d’augmenter considérablement la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté et la faim en Afrique de l’Ouest. Le programme permettra d’augmenter la disponibilité

et l’utilisation d’engrais appropriés et abordables dans la région par le biais de : l’approvisionnement et la distribution d’engrais accrus dans la région par le secteur privé; l’augmentation de la connaissance et de l’utilisation de technologies et méthodes agricoles améliorées; l’amélioration de l’efficacité des transactions sur le marché régional; et un environnement favorable amélioré pour le développement de politiques des engrais et d’un cadre régulatoire. Exécuté par IFDC, ce programme de cinq ans aura un impact dans toute la CEDEAO. Des interventions spécifiques aux pays viseront les pays cibles du programme FTF de l’USAID, à savoir le Ghana, le Libéria, le Mali et le Sénégal. Dans son allocution aux participants, Dr Kofi Debrah, chef du projet USAID WAFP a déclaré : “Les pays de la CEDEAO, les Etats Unis, l’IFDC et beaucoup d’autres s’accordent qu’augmenter l’utilisation des engrais est essentiel à la croissance de la productivité et à la réduction de la faim, de pauvreté et de la malnutrition.” Il a ajouté que le programme aidera à atténuer “d’énormes factures d’importations alimentaires” (par exemple, 40 pour cent du riz consommé en Afrique de l’Ouest est importé) et “contribuera à la diminution de la pauvreté et de la faim dans la région.” Le Directeur de Mission par Intérim d’USAID/Afrique de l’Ouest, Sharon Cromer a déclaré: “C’est avec beaucoup de fierté et d’espoir que je m’exprime au sujet du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest. Ce programme est un véritable partenariat visant à accroître la fertilité des sols et, par conséquent, l’amélioration de la productivité agricole en Afrique de l’Ouest.” IFDCreport

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Elle a poursuivi : “L’USAID a appuyé le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine [PDDAA] dans toute l’Afrique. Ici, en Afrique de l’Ouest, nous soutenons la mise en œuvre de l’ECOWAP – le plan régional d’investissement du PDDAA. Le Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest est un investissement important du gouvernement américain et fait partie de l’Initiative Présidentielle sur la Sécurité Alimentaire Mondiale, qui est connue sous le nom de Feed the Future. En accord avec le PDDAA, Feed the Future reconnaît que l’augmentation de la productivité agricole est la meilleure façon de réduire la pauvreté et de créer la croissance économique générale en Afrique de l’Ouest. « Cromer a poursuivi ses remarques en disant: “A l’instar des solutions multisectorielles nécessaires pour éradiquer la faim, les engrais nécessitent une approche multisectorielle très large. Il existe un consensus régional sur les divers problèmes qui rendent les engrais coûteux et difficiles d’accès. Ce qu’il faut pour aller de l’avant est un engagement à travailler ensemble – en particulier les secteurs public et privé – sur les étapes complémentaires et complexes qui réduiront les obstacles relatifs aux règlements, au marché, au commerce, au transport, à la qualité et à l’information.” En conclusion, Cromer a déclaré : “Nous avons de la chance d’avoir de solides institutions régionales telles que la CEDEAO, le CILSS et le CORAF en Afrique de l’Ouest. Nous avons confiance dans les 25 années d’histoire de travail sur la fertilité des sols en Afrique par IFDC. Nous encourageons vivement toutes les personnes présentes à travailler en partenariats tangibles et orientés vers l’action pour tirer parti de nos efforts communs pour améliorer la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest.”

Dr André de Jager, Directeur de la Division Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC (NWAFD), a déclaré : “Un effort concerté en Afrique de l’Ouest pour accroître la disponibilité des engrais appropriés et abordables est très pertinent et urgent. Cependant, l’USAID WAFP ne peut que jouer le rôle d’initiateur et de facilitateur à la fois. La majorité des activités doivent être mises en œuvre et les résultats obtenus par les personnes impliquées dans la chaîne de valeur elle-même et les décideurs qui doivent créer un environnement favorable au changement et à l’amélioration.”

Forum des Intervenants du Secteur des Engrais en Afrique de l’Ouest IFDC et AFAP ont fait une présentation lors du Forum des Intervenants du Secteur des Engrais en Afrique de l’Ouest (WAFSF) à la Conférence et Exposition Argus FMB 2013 sur les Engrais en Afrique. La conférence s’est tenue du 13 au 15 Mars à Dakar, au Sénégal. Un panel de trois personnes s’est exprimé lors de la session WAFSF de la conférence. Le premier orateur était le représentant du Commissaire chargé de l’Agriculture et du Développement Rural à la CEDEAO. Il a évoqué “l’importance du Forum pour les efforts régionaux d’accroissement de la productivité agricole.” Dr Kofi Debrah, Chef du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest a donné un aperçu du projet et de ses composantes, y compris l’environnement politique et réglementaire pour les engrais, les systèmes d’information de marché (SIM), la promotion de la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et plus d’accès au crédit pour les détaillants d’intrants agricoles. “Un objectif clé est la création du Forum des Intervenants du Secteurs des Engrais en Afrique de l’Ouest, qui comprendra des représentants des secteurs public et privé”, a fait remarquer Dr Debrah. “Le Forum réunira des fabricants, des importateurs, des distributeurs, des détaillants d’intrants, des associations, des banquiers, des représentants des OPA, des décideurs, des bailleurs et d’autres entités publiques. Le Forum offrira une plateforme consultative, technique et de développement des affaires pour aider les parties prenantes à développer le système commercial d’approvisionnement en engrais de l’Afrique de l’Ouest et également à agir en tant qu’incubateur pour la formation de l’Association du Commerce des Engrais en Afrique de l’Ouest.” Pierre Brunache, Jr. Directeur Régional d’AFAP et secrétaire du Forum, a discuté du but du Forum et d’autres questions relatives au Forum telles que la formation d’une plateforme de développement du système commercial d’approvisionnement en engrais en Afrique de l’Ouest. La table-ronde a été suivie d’une session questions-réponses et les points de vue des participants ont été rassemblés pour aider à trouver une direction participative et l’orientation des forums dans le futur.

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De Jager a poursuivi en disant, “Les contraintes en agriculture sont multiples et, par conséquent, l’utilisation des engrais est extrêmement faible, en particulier sur les cultures de subsistance. Les contraintes à la fois du côté de l’offre et de la demande doivent être abordées simultanément. A long terme, l’Afrique deviendra un exportateur de produits alimentaires et la demande d’engrais va certainement accroître, mais il y a beaucoup de travail à accomplir!” Il a conclu en déclarant : “Je tiens à remercier l’USAID qui a fourni à IFDC et AFAP l’occasion de relever cet important défi et de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires pour apporter une contribution essentielle à l’accroissement de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest.” Dans son allocution, le Roi David Amoah de la Fédération Ghanéenne des Producteurs Agricoles (GFAP) a déclaré : “Les membres de la GFAP et les


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agriculteurs dans toute l’Afrique de l’Ouest veulent le succès du Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest. Nous voulons un meilleur accès à des engrais et semences efficaces. Nous voulons produire plus de nourriture pour nos familles et pour nos pays. Nous voulons améliorer nos vies et celles des autres, alors nous appelons tous ceux qui sont impliqués à contribuer au succès de ce programme.” Le Directeur Général du Ministère Ghanéen de l’Alimentation et de l’Agriculture, Maurice Tanco Abisa-Seidu, a conclu la journée du lancement du programme en disant : “Le Programme d’Engrais de l’USAID en Afrique de l’Ouest est très prometteur pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Nous devons travailler ensemble pour atteindre ses objectifs. Si nous y parvenons, notre région sera plus forte et plus prospère!”

[ ] 3 (Ci-contre, à droite): Le Roi David Amoah de

la Fédération Ghanéenne des Producteurs Agricoles a lancé à tous les concernés l’appel de contribuer au succès du programme USAID WAFP.

4 Dr André de Jager en train de s’adresser à la foule lors de l’inauguration de USAID WAFP.

5 Leini Lare-Sambiani, représentant du

Commissaire chargé de l’Agriculture et du Développement Rural à la CEDEAO, rassure les participants de l’appui de la CEDEAO au projet.

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Connecter les Maillons de la Chaîne de Valeur au Libéria Doté d’abondantes ressources naturelles et un climat favorable à l’agriculture, le Libéria produit une variété de produits agricoles – les bananes, le cacao, le palmier à huile, le riz, la canne à sucre et les légumes. Toutefois, le Libéria est l’un des pays les plus pauvres et les plus exposés à l’insécurité alimentaire en Afrique. Avec seulement 3 pour cent de ses terres utilisées pour des cultures arables et 2 pour cent consacrées aux cultures permanentes, comme les arbres fruitiers et à noix, il existe un énorme potentiel d’améliorer le volet agricole de l’économie du pays. Le Libéria produit également le manioc, un légumeracine dont les tubercules et les feuilles ont des usages multiples. Le manioc peut jouer un rôle important dans le sauvetage petites exploitations agricoles familiales de la faim et de la pauvreté tout en améliorant l’économie du pays. Cultivé dans de nombreuses régions du Libéria, le manioc présente de nombreux avantages et applications. Les coûts liés à sa production sont faibles, et il est robuste, résistant et capable de croître dans les sols les plus pauvres.

Le Manioc : Culture Africaine de la Décennie (2000-2010)

En plus du Libéria, le manioc est cultivé dans environ 40 autres pays Africains, qui s’étendent sur une large ceinture allant du Sénégal et du Cap-Vert au Nord-Ouest jusqu’au Madagascar, au Sud-Est. Environ 70 pour cent de la production du manioc en Afrique est récolté au Nigeria, au Congo et en Tanzanie (FIDA et FAO, 2000). Les six pays qui représentent actuellement la zone de culture du manioc la plus large sont le Congo, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie et l’Ouganda.

Le projet de l’USAID Développement de l’Alimentation et des Entreprises au Libéria (FED) comprend un volet d’assistance technique à courtterme (STTA) pour le recrutement et la formation de détaillants d’intrants et le développement de matériel de vulgarisation pour promouvoir la GIFS dans la culture du manioc. Les objectifs à longterme du projet sont l’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire à travers l’augmentation de la productivité agricole et l’accès aux marchés et le renforcement des capacités humaines.

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Le manioc constitue la principale source d’alimentation de 200 millions de personnes en Afrique Subsaharienne. Sa teneur en amidon est supérieure à toute autre tubercule ou céréale, et l’amidon peut être converti en sucres et glucose. L’amidon non modifié et modifié et le glucose sont utilisés dans l’industrie alimentaire en tant qu’épaississants, charges, liants et stabilisants. Le manioc est aussi un aliment de base riche en protéines utilisé comme ingrédient dans les biscuits, les pâtes, les pâtisseries et autres produits alimentaires. Récemment, les brasseries ont commencé à l’utiliser en tant qu’alternative ou complément au sorgho, au maïs et à l’orge dans la bière. Ses racines et ses feuilles sont également riches en éléments nutritifs pour l’alimentation des animaux d’élevage. En outre, le manioc a de nombreuses applications industrielles, y compris la production de colle, de cartons en papier, de serpentins anti-moustiques, de l’éthanol, des textiles, des piles et de pâte dentifrice. En reconnaissance à ses nombreuses formes d’utilisation et à sa


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Le Défi du FED: Le Développement de Chaînes de Valeur L’approche FED pour maximiser l’impact financier du manioc chez les petits agriculteurs et sur l’économie en général implique le développement des chaînes de valeur comprenant le micro-financement, les connexions dans l’approvisionnement, la production et avec le marché. Le volet d’assistance technique à court-terme a initié ce processus en recrutant et en éduquant des détaillants, des associations professionnelles et des formateurs qui, à leur tour, transmettront les connaissances acquises aux petits exploitants agricoles. L’IFDC est également en train d’appuyer les agriculteurs et les détaillants à former des associations et aussi de faciliter le contact avec des institutions offrant des possibilités de crédit et des prestataires de services. Le volet assistance technique à court-terme facilite également la formation de détaillants avec une attention particulière sur la manipulation et l’utilisation des engrais, y compris la GIFS et le PPE, particulièrement de l’engrais à base d’urée; le stockage, la manipulation et l’utilisation de produits agrochimiques; et comment commencer et opérer une entreprise d’intrants agricoles.

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3 (Ci-contre) : Le manioc est un légume-racine 5 (Ci-dessus) : Les plantes de manioc sont

large zone de culture, l’Union Africaine a déclaré le manioc culture de la décennie (2000-2010).

La GIFS Augmente la Production du Manioc Malgré tous ses avantages, le manioc n’est pas pour autant une plante miracle. Il est sujet aux maladies et aux ravageurs, ne pousse pas aussi bien sur des sols fortement érodés, et comme toute autre culture, épuise le sol de ses éléments nutritifs. En fait, de nombreux petits exploitants agricoles emploient des cycles de culture annuels qui, au fil du temps, sont susceptibles de rendre le sol définitivement inadéquat à l’agriculture.

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cultivé dans de nombreuses régions du Libéria.

robustes, mais ne poussent pas bien dans les sols fortement érodés.

6 (Ci-dessous) : Le projet FED organise une journée école-champ afin de promouvoir les meilleures pratiques agricoles pour la culture du manioc au Libéria.

La fertilisation adéquate est essentielle à la production optimale de manioc. L’approche GIFS comprend les engrais minéraux et locaux combinant des amendements organiques tels que les résidus de récolte, de compost et d’engrais verts. La GIFS adresse également l’utilisation correcte d’autres intrants agricoles – semences, produits phytosanitaires et eau. L’adoption de la GIFS et d’autres meilleures pratiques agricoles par les petits exploitants agricoles promet un impact de plus en plus positif sur la production de manioc au Libéria. IFDCreport

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L’implication et la participation des agrocommerçants et des détaillants dans les formations est un pas positif vers la création d’un système de distribution public et privé performant, avec des intrants agricoles de qualité au niveau local. Ce système aura pour effet de déployer efficacement les technologies de la GIFS et du PPU pour l’amélioration de la productivité des cultures au Libéria.

– Jean A. Nyemba, Chef d’Equipe au Projet USAID FED de l’IFDC

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Le Développement de Matériel de Vulgarisation Pour aider les petits exploitants agricoles à comprendre et à appliquer la GIFS et le PPU sur la culture du manioc, le personnel du volet assistance technique à court-terme a développé du matériel écrit et des affiches sur :

• La façon de conserver et gérer les stocks d’éléments nutritifs. • Les meilleures pratiques de prévention de l’érosion. • Le choix du site et la bonne préparation du lit de terre et des • • • •

semences. La production de boutures de manioc exemptes de maladie. Le traitement des boutures de manioc avant la plantation. La plantation correcte de manioc. La lutte contre les maladies et les ravageurs communs au manioc.

Les Etapes Futures

Le matériel de vulgarisation doit être approuvé par un échantillon de petits exploitants agricoles afin de s’assurer que les messages sont bien reçus et compris. De grandes affiches et des documents écrits seront ensuite imprimés pour soutenir le travail quotidien avec les agriculteurs. En outre, les agents de vulgarisation seront formés sur comment et quand utiliser le matériel pour aider les agriculteurs à apprendre ces bonnes pratiques agricoles afin d’améliorer la productivité.

Des Systèmes de Bons d’Intrants Favorables au Marché

Au cours de la période du projet (2011-2016), le personnel du volet assistance technique à court-terme mettra en œuvre un système de bons favorables au marché pour transférer le pouvoir d’achat aux petits agriculteurs. Les coupons sont considérés comme des « subventions intelligentes », soit parce qu’ils réduisent le prix des intrants en dessous du coût au marché, soit parce qu’ils fournissent des liquidités d’achat aux agriculteurs. Les agriculteurs rachètent la valeur du bon contre des intrants à travers les détaillants, qui à leur tour reçoivent un paiement pour les coupons échangés. Un tel système de bons permet de stimuler la demande pour les intrants tels que les engrais, les semences et les produits phytosanitaires et faciliter une chaîne d’approvisionnement en intrants compétitive.

Financement et Collaboration

FED est mis en œuvre par DAI, en collaboration avec l’IFDC et d’autres partenaires, et est financé par l’initiative FTF de l’USAID.

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3 (Ci-contre) : FED encourage l’appui de la vulgarisation agricole pour faciliter l’adoption de la GIFS et du PPE par les agriculteurs Libériens dans leurs systèmes de culture.

5 (Ci-dessus) : Les travailleurs en train de

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rapidement traiter les tubercules de manioc en raison de leur courte durée de vie de la ferme jusqu’au marché.

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Concilier le Coton et la Sécurité Alimentaire dans les Pays du Groupe Coton-Quatre (C-4)

Le coton est largement considéré comme une culture stratégique pour la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et le développement économique au sein de plusieurs pays d’Afrique Occidentale et Centrale. Ceci a conduit au développement et à la mise en œuvre de l’Initiative du Secteur du Coton à l’Organisation Mondiale du Commerce en 2003 et se reflète dans la réponse du Gouvernement des Etats Unis à cette initiative – un projet de soutien au coton lancé en 2006 (Programme de l’USAID pour l’Amélioration du Coton en Afrique de l’Ouest [WACIP]). USAID WACIP cible le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, également connus sous le nom de pays du groupe Cotton-4 (C-4), et avec quelques activités au Sénégal. L’importance stratégique du coton imprègne également les stratégies nationales de ces pays pour la croissance agricole et la réduction de la pauvreté. Pourtant, le secteur du coton dans les pays du C-4 est de petite taille, non seulement par rapport au 40 IFDCreport

marché mondial, mais de plus en plus en termes d’autres secteurs agricoles et non agricoles des économies du C-4. En 2012, malgré deux années de meilleures récoltes de coton, les trois membres du Nord (Sahéliens) du C-4 nécessitaient l’assistance internationale pour sauver la vie de près de 20 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire. Alors que la pauvreté chronique et l’insécurité alimentaire sont en baisse, ils restent à des niveaux tragiquement élevés dans le Sahel. L’attention et les ressources nationales et régionales, ainsi que celle des bailleurs de fonds est de plus en plus tournée vers les questions aigus et chroniques d’insécurité alimentaire. La pression monte pour prouver que le soutien public de la chaîne de valeur du coton peut donner lieu à un plus grand impact sur la réduction de la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la croissance économique que sur l’allocation de cet appui à d’autres investissements agricoles. C’est dans ce contexte que l’objectif d’une étude de l’IFDC était d’identifier et d’analyser les liens entre le coton et la sécurité alimentaire dans les pays du C-4 par : la description du rôle du secteur du coton dans les économies agricoles de ces pays, la définition de l’ampleur dans laquelle le secteur du coton contribue à la croissance économique, à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire dans ces pays, et l’identification des investissements nécessaires pour renforcer ce rôle.


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de recettes d’exportation. Ces dernières années, le Burkina Faso et le Mali ont développé leurs industries d’or, tandis que le Tchad a connu un boom pétrolier. Les données du Fonds Monétaire International (FMI) montrent que l’importance du coton comme source de recettes d’exportation a connu un déclin au cours des deux dernières décennies. En 2008-2010, le coton représentait environ 33 pour cent de la valeur des marchandises totales exportées du Bénin, 22 pour cent du Burkina Faso et 8 pour cent du Mali. Le coton est tellement éclipsé par le pétrole au Tchad qu’il a diminué à environ 2 pour cent des recettes totales d’exportation. Dans l’ensemble, le secteur du coton demeure un employeur important dans les économies des pays du C-4 (souvent le deuxième employeur formel en importance, après les Gouvernements nationaux). Dans les quatre pays, les sociétés cotonnières emploient environ 4.000 employés permanents et 8.000 employés saisonniers. Bien que les chiffres varient considérablement d’année en année, environ 900.000 unités agricoles sont engagées dans la culture du coton dans les pays du C-4, fournissant des emplois aux sept à huit millions d’adultes activement impliqués dans des activités agricoles au sein de ces unités, et fournissant des moyens de subsistance pour les 10 à 13 millions de personnes (y compris des enfants et des adultes non-agriculteurs) qui font partie de ces unités agricoles. Le coton fournit également des emplois pour les travailleurs des industries connexes telles que les intrants agricoles, le transport et la transformation.

Le rapport a été établi par un certain nombre de membres du personnel de l’IFDC dirigés par le Dr Sarah Gavian, ancienne Chef du Projet WACIP USAID. Le rapport est basé sur des entretiens menés en 2011 et 2012 dans chacun des pays du C-4, ainsi que l’utilisation extensive de données secondaires et en ligne et de documents des archives.

Principaux Constats

Avec environ 2 pour cent de la production et des exportations mondiales, l’industrie du coton des pays du groupe C-4 est assez faible sur le plan international. Mais malgré une baisse de production au cours des dernières années, ces quatre pays représentent encore près d’un tiers de la production cotonnière totale de l’Afrique. Dans les petites économies des pays du C-4, les filières cotonnières sont grandes – mais pas aussi grande que dans le passé. Une analyse approximative de la valeur de la fibre de coton C-4 en termes de prix mondiaux suggère que, bien que très volatiles, les ventes auraient dépassé 1 milliard de dollars/ an durant la majeure partie des deux décennies précédant 2010 (en fonction du prix réel négocié par les sociétés de coton). Après plusieurs années de baisse, la valeur du coton s’être peut-être multipliée de plusieurs fois cette valeur au cours des deux dernières années. Alors que le secteur agricole représente 30-40 pour cent des économies du C-4, la part du coton varie considérablement, d’une part significative au Burkina Faso (20 pour cent) et au Bénin (13 pour cent) à une faible part au Mali (4 pour cent) et au Tchad (1 pour cent). Le coton reste la principale culture commerciale des pays du C-4, et pendant de nombreuses années a été la principale source

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3 (Ci-contre) : Des producteurs de coton participant au projet USAID WACIP de l’IFDC.

5 (Ci-dessus, à gauche) : Du coton récolté, attendant d’être collecté dans une zone rurale du Burkina Faso.

5 (Ci-dessus, à droite) : Une productrice de coton au Mali, associée à USAID WACIP, contente après une récolte exceptionnelle.

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Le coton est une culture annuelle, cultivée sur deux à cinq hectares en rotation avec d’autres aliments et cultures de rente. Il n’est cultivé que dans les zones les plus humides des pays du Sahel, les zones qui sont également les “greniers” de la nation. Mais plutôt que d’être en compétition pour les ressources agricoles, de nombreux analystes sont convaincus que le coton vient plutôt compléter la production de cultures vivrières grâce aux synergies des services d’intrants et autres services agricoles que les sociétés cotonnières fournissent aux producteurs de coton. La production céréalière est associée positivement à la culture du coton. Les données du Burkina Faso montrent que les rendements de céréales (maïs, mil et sorgho) sont de 31 pour cent plus élevés que ceux de la zone non-coton. La différence est encore plus marquée pour le maïs (54 pour cent), une culture de rente de plus en plus importante dans cette région. L’un des effets de la crise qui a frappé le secteur du coton C-4 en 2004-2005 a été une importante diminution de la superficie

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5 Le coton est une culture annuelle dans les pays du C-4, cultivée en rotation avec d’autres aliments et cultures de rente.

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totale des plantations de coton de 2006 à 2010. Auparavant, les zones et la production de maïs et de coton étaient étroitement et positivement liées. Ces dernières années, cette association s’est affaiblie parce que : les marchés du maïs sont devenus plus importants, les gouvernements offrent des subventions d’engrais pour d’autres cultures, et certains agriculteurs se sont détournés du coton en réponse au faible prix, aux retards de paiement de leurs semences de coton et aux taux d’intérêt de défaut de paiement élevés sur les crédits d’intrants par les organisations de producteurs. Les liens entre le coton et la sécurité alimentaire sont complexes et ne pouvaient être pleinement identifiés par les données et outils qui étaient disponibles lors de l’analyse menée par l’IFDC. La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont extrêmement élevées dans ces économies cotonnières. En ce 42 IFDCreport

sens, produire et exporter du coton n’a pas empêché l’insécurité alimentaire dans les pays du C-4. Toutefois, le pire de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire se trouve en dehors des zones de culture du coton, souvent influencés par des facteurs qui ne sont pas directement liés à la production agricole. Les zones cotonnières, avec les meilleures terres agricoles et l’accès aux intrants agricoles (engrais, en particulier), peuvent non seulement produire une culture qui apporte des revenus monétaires substantiels, mais aussi peuvent produire plus que leur part de cultures vivrières. En dépit de la faiblesse des prix et de la volatilité du coton ces dernières années, les ménages des cotonculteurs sont moins susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire que les autres ménages. Ces ménages producteurs de coton sont aussi d’ordinaire beaucoup plus riches que ceux qui n’en cultivent pas. Ces résultats suggèrent que l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les pays du C-4 nécessite des interventions soutenues et coordonnées dans les secteurs agricoles (qui fournissent de la nourriture et de revenus pour un grand nombre des populations rurales pauvres, et de la nourriture pour les populations urbaines). Elle exige également une attention soutenue aux problèmes urgents de la gouvernance et de l’insécurité civile, ainsi qu’une foule d’interventions sanitaires et nutritionnelles. Le coton reste un pilier essentiel des stratégies agricoles et de réduction de la pauvreté des pays du C-4 (bien que plus au Burkina Faso et au Bénin qu’au Mali et au Tchad). Comme indiqué dans la quasitotalité des stratégies agricoles révisées, le coton est l’une des nombreuses chaînes de valeur qui doivent être prises en charge pour la réduction de la pauvreté rapide et à grande échelle. Pour que le coton puisse jouer ce rôle, il doit être cultivé de manière productive et efficace et accompagné d’investissements publics. Ces investissements incluent notamment l’appui au développement des marchés de céréales (en particulier les marchés du maïs, qui répondent à la demande locale accrue) et un environnement favorable plus général. L’augmentation de la productivité de toutes les cultures peut être réalisée en fournissant des engrais et des semences à un prix abordable, le crédit financier, les options de stockage et d’autres mesures pour endiguer les pertes postrécolte. Cependant, la stratégie du secteur du coton et les voies de financement sont souvent décidées en dehors du contexte agricole plus global. Il y a peu de tentatives concrètes de puiser dans les atouts de la chaîne de valeur du coton pour construire le reste de l’économie agricole.

Conclusions

L’insécurité alimentaire dans les pays du C-4 est entraînée par de nombreux facteurs, notamment l’extrême pauvreté rurale émanant de la faible productivité de toutes les cultures. L’augmentation de la productivité agricole nécessite un mélange d’investissements du secteur public et privé dans les chaînes de valeur des cultures spécifiques, ainsi que les investissements du secteur public dans un environnement propice à toutes les cultures. Dans le passé, le secteur du coton a fait d’importantes contributions aux secteurs de l’économie, de l’emploi, de revenus et d’approvisionnements en vivres des pays du C-4. Ce rôle a diminué, mais le coton a encore un rôle majeur à jouer dans la diversification et la professionnalisation de l’économie


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agricole. Parce que tant de gens dans les zones productrices de coton dépendent des revenus du coton, l’utilisation de fonds publics pour mesurer cet accroissement de la productivité du coton reste une priorité. Les expériences du projet USAID WACIP suggèrent qu’il existe plusieurs façons d’utiliser les investissements dans le coton pour bâtir une économie agricole plus forte. Parmi les mesures propres à chaque culture sont : la recherche et la diffusion de nouvelles technologies, les pratiques de gestion telles que les semences génétiquement modifiées,

Au niveau macro, par conséquent, le secteur du coton est trop petit et inaccessible aux populations les plus pauvres et les plus exposées à l’insécurité alimentaire pour avoir beaucoup d’influence directe sur la sécurité alimentaire. Néanmoins, il existe des preuves solides que lorsque le secteur du coton est en plein essor, il fait en effet générer de la richesse et de la nourriture pour ceux qui parviennent à participer à la cotonculture. Les zones cotonnières servent de greniers nationaux et les producteurs de coton sont plus riches que

Les ménages des cotonculteurs sont moins susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire que les autres ménages. Ces ménages producteurs de coton sont aussi d’ordinaire beaucoup plus riches que ceux qui n’en cultivent pas. les recommandations d’engrais ciblées et des outils en temps réel de gestion de crédit d’intrants agricoles au niveau de l’agriculteur. Des mesures générales visant à avantager le coton et d’autres cultures comprennent les investissements dans les capacités de recherche et de vulgarisation, les mécanismes de crédit agricole et les infrastructures générales du marché telles que les entrepôts, les ports et les routes rurales. Tout comme les petits exploitants agricoles dans un système intégré, les décideurs politiques devraient également évaluer les coûts et avantages d’investir des fonds publics dans chacun des différentes filières qui composent le système, ainsi que dans un environnement favorable qui soutient toutes les cultures. Des stratégies agricoles et de la chaîne de valeur doivent être débattues et alignées de manière plus transparente. L’hypothèse de départ de l’étude de l’IFDC était que le coton apporte une contribution majeure à la sécurité alimentaire, car elle fournit des revenu et principaux produits agricoles et services (tels que les engrais, la formation, les liquidités en espèces et la gestion du risque) aux petits exploitants agricoles, ce qui les aide à augmenter leur production alimentaire. Dans la même logique, il a été émis l’hypothèse que le coton a un impact important sur les économies agricoles des pays du C-4 et, parce que les secteurs agricoles sont extrêmement importants sur les économies globales de ces pays. La conclusion est que ces liens sont difficiles à établir de manière convaincante à un niveau macro. Tout d’abord, le secteur du coton, bien que non négligeable, a considérablement diminué au cours des cinq dernières années. Face à de faibles marges et à la pauvre gestion du secteur, les agriculteurs sont passés du coton au maïs et à d’autres cultures. En conséquence, les zones cotonnières et la production ont diminué, rabaissant les recettes d’exportation et les emplois dans le secteur.

leurs voisins non-cotonculteurs. Les rendements céréaliers (notamment le maïs) sont considérablement plus élevés dans les zones cotonnières (même si cela est en partie dû aux conditions agro-climatiques supérieures dans ces zones). Les zones cotonnières produisent plus de nourriture par habitant que les autres zones cotonnières. En outre, les planificateurs agricoles et économiques accordent une grande attention à l’évolution du secteur du coton. La chaîne de valeur du coton figure dans la plupart des stratégies agricoles; et le FMI et d’autres organisations axées sur l’économie attribuent ou blâment souvent la performance du secteur du coton pour la performance de l’économie dans son ensemble. Les propos tenus dans l’introduction du rapport de la FAO 2012 sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde sont très proches de l’étude de l’IFDC. “Pour que la croissance économique puisse améliorer la nutrition des plus nécessiteux, les pauvres doivent participer au processus de croissance et à ses avantages: la croissance doit impliquer et atteindre les pauvres; les pauvres ont besoin d’utiliser les revenus supplémentaires pour améliorer la quantité et la qualité de leur régime alimentaire et pour améliorer les services de santé et d’assainissement, et les gouvernements doivent utiliser davantage de ressources publiques pour les biens et services publics au profit des pauvres et des affamés”. La production cotonnière à petite échelle en Afrique Occidentale et Centrale, lorsque gérée de façon rentable par les agriculteurs et les sociétés cotonnières, fournit l’occasion de satisfaire ces trois conditions.

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5 Diana Ware de Century Seeds participant Ă

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la foire, en exposant des semences de haute qualitĂŠ pour les cultures

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Le Projet de l’USAID Semences pour le Développement Fait la Promotion d’Intrants Agricoles L

a Foire Agricole du Sud-Soudan, qui s’est tenue à Juba à la fin de Novembre 2012, n’était pas simplement l’événement commercial de promotion le plus large du pays. Il s’agissait aussi d’une plateforme pour bâtir des partenariats avec le secteur privé – la clé d’une croissance agricole forte et durable dans le pays le plus nouveau du monde. Soulignant l’importance la foire commerciale, l’événement a été inauguré par le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, et en présence de la plupart des ministres fédéraux et d’État du pays. Le projet Semences pour le Développement de l’USAID, dirigé par IFDC et AGRA, contribue à améliorer la sécurité alimentaire au Sud-Soudan par la promotion de l’utilisation d’intrants agricoles modernes pour accroître les rendements, la création d’un réseau d’entrepreneurs de l’agrobusiness et le développement de l’industrie domestique des semences. En plus de sa participation à la foire agricole, l’IFDC a également mis en place avec succès un programme de bons qui a atteint près de 2.900 agriculteurs en 2012. “Ce n’était que la phase pilote”, a expliqué Denis Tiren, Responsable de Suivi et Evaluation (S&E) au sein de ce projet. “Nous visons plus du double de ce nombre, et comptons atteindre 8.000 agriculteurs en Mars.”

Le secteur privé sera essentiel à cette expansion, ce qui explique pourquoi la participation de l’IFDC à la foire de Juba était orientée vers l’encouragement de la représentation du secteur privé, non seulement pour exposer des marchandises à la foire, mais aussi pour explorer de nouvelles opportunités commerciales les uns avec les autres. Le stand du projet a reçu plus de 1.200 visiteurs – agriculteurs, de petites et grandes entreprises agricoles, les agents de vulgarisation auprès des organismes gouvernementaux et des ONG et des équipes de l’USAID et de la Banque Mondiale. Le stand a permis de présenter les résultats du projet et a encouragé plus d’agriculteurs à s’inscrire au programme de bons de 2013. Mais plus important encore, la foire a permis de rassembler un large éventail de participants du secteur privé – les importateurs, les distributeurs, les petits détaillants d’intrants, les banques et les nouveaux investisseurs – pour renforcer les partenariats existants et en créer de nouveaux. Le projet Semences pour le Développement de l’USAID a facilité la participation de plusieurs entreprises agricoles : Farm Inputs Care Centre, une société Ougandaise qui fournit des intrants aux distributeurs Sud-Soudanais; trois grands distributeurs de semences et d’engrais de toutes les régions du Sud-Soudan; et des détaillants d’intrants des comtés de Yambio et Morobo. L’IFDC a partagé les frais d’inscription et a fourni du matériel promotionnel (des affiches et des fiches de vulgarisations), des indemnités du staff et d’autres formes d’assistance. Deux de ces sociétés – Farm Inputs Care Centre et Century Seeds – ont établi des parcelles de démonstration de maïs et de sorgho au parc d’exposition. Ces parcelles qui ont été IFDCreport

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visitées par des milliers d’agriculteurs, ont permis de démontrer comment les récoltes pourraient considérablement augmenter grâce à l’utilisation d’engrais et de variétés de semences à haut rendement. Les petits détaillants d’intrants avaient prévu de vendre des semences et des engrais à la foire, mais le transport des intrants agricoles coûtaient excessivement chers. L’IFDC a négocié un accord avec AIM Global, un distributeur à grande échelle. AIM Global a fourni des intrants agricoles à crédit à partir de son entrepôt de Juba, en éliminant les coûts de transport pour les détaillants; les détaillants ont ensuite vendu les intrants et partagé les bénéfices avec AIM Global.

Les entrepreneurs apprécient certainement ce genre de soutien, mais cela contribue-t-il au développement du secteur privé? Les investisseurs potentiels sont souvent réticents à pénétrer de nouveaux marchés tels que le Sud-Soudan en raison des coûts, des difficultés logistiques et du manque d’information sur le marché. En apportant un soutien partiel et une meilleure information sur le potentiel du marché, l’intérêt des investisseurs pourrait se développer rapidement. Par exemple, en 2011, l’IFDC a fourni un appui à deux entreprises kenyanes, Dryland Seed et Kenya Seeds, afin qu’elles puissent assister à la foire. En 2012, ces mêmes entreprises y sont retournées sans aide extérieure et avec un plus grand stand et plus de biens à exposer. Il est clair que le soutien initial de l’IFDC a aidé à créer de nouvelles relations d’affaires et un meilleur climat d’investissement.

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5 James Nyikole de l’IFDC (à gauche) remettant

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du matériel éducatif à des agriculteurs et à des agents de vulgarisation. Le stand de l’IFDC à la foire a attiré 1.200 visiteurs – des agriculteurs, agro-entrepreneurs, fonctionnaires du Gouvernement, du personnel des ONG, ainsi que des bailleurs et décideurs.

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Foire Agro-Financière Organisée à Rusizi, au Rwanda

Les Agriculteurs et les Banquiers Discutent de l’Accès au Financement Le Ministère Rwandais de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI), Agri-Hub, et un bon nombre de partenaires (dont le projet CATALIST-2 de l’IFDC) ont organisé une Foire Agro-Financière régionale du 04 au 05 Décembre 2012. Plus de 250 agriculteurs du Burundi, de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont réunis dans le District de Rusizi, en Province de l’Ouest du Rwanda (près des frontières de la RDC et du Burundi), pour la foire. Ils ont rencontré plusieurs institutions financières pour discuter des défis économiques auxquels sont confrontés les agriculteurs et pour collaborer sur des idées de création d’un meilleur accès au crédit pour les agriculteurs. Les agriculteurs de la région des Grands Lacs d’Afrique Centrale font face à trois obstacles majeurs quant à leur accès aux services financiers: le manque de connaissances suffisantes sur la gestion de projets agricoles, l’absence de garanties suffisantes pour satisfaire aux exigences d’octroi de crédits et prêts des institutions financières, et la rareté des compagnies d’assurances agricoles. Pour surmonter ces problèmes, les agriculteurs ont été invités à adopter la politique de remembrement des terres du Gouvernement du Rwanda (GoR) et à devenir membres d’OPA (puisque les banques et institutions de microfinance sont généralement plus disposées à consentir des prêts aux OPA qui, collectivement, ont une plus grande garantie que leur agriculteurs membres individuellement, et des taux de remboursement plus élevés). Le système de crédit sur inventaire, l’une des initiatives mises en œuvre par l’IFDC dans la région, a été chaleureusement accueillie comme une solution clé pour le manque des petits agriculteurs de la garantie. Un système de crédit sur inventaire permet aux agriculteurs d’accéder à des prêts en utilisant leurs récoltes comme garantie pour les fonds empruntés. Dans ce système, la récolte d’un agriculteur est stockée en entrepôt ou en silo jusqu’à ce que le prêt soit remboursé. En outre, les institutions gouvernementales et les organisations de développement, y compris l’IFDC, se sont engagés à poursuivre le renforcement de la littératie financière des agriculteurs afin qu’ils puissent mieux gérer leurs entreprises. Parmi les autres solutions, le Gouvernement Rwandais et ses partenaires ont mis en place un système d’assurance agricole. L’assurance est souscrite par les agriculteurs, les éleveurs et les autres pour se protéger soit contre la perte de leurs récoltes

5 Des détaillants d’intrants et des agriculteurs échangent des idées lors d’une session de discussion en groupe à la Foire Agro-Financière de Rusizi (au Rwanda).

à cause des catastrophes naturelles, telles que la grêle, la sécheresse ou les inondations, ou contre la perte de recettes due à la baisse des prix des produits agricoles. L’utilisation de ces politiques au Rwanda a montré des résultats positifs. Le Gouvernement du Burundi est en train d’examiner ce type d’assurance afin de déterminer s’il devrait à son tour mettre en place un tel système.

Agri-Hub du Rwanda encourage l’entrepreneuriat des agriculteurs et facilite les échanges entre des professionnels de Agri-ProFocus participant à l’Agri-Hub, leurs partenaires rwandais et autres parties prenantes. Agri-ProFocus Rwanda est un réseau croissant d’organisations paysannes, ONG, institutions financières et de recherche, organisations du secteur public et privé et organismes internationaux de développement.

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IFDC Inaugure CATALIST-Ouganda

1 Le lancement officiel du Projet CATALIST-Ouganda pour contribuer à renforcer le secteur agricole de l’Ouganda s’est tenu à l’Hôtel Lac Victoria à Entebbe le 31 Janvier. L’Honorable Tress Bucyanayandi, Ministre Ougandais de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), a présidé la cérémonie et a été rejoint par un certain nombre d’autres dignitaires et par plus de 100 invités de tout le secteur agricole de l’Ouganda. En se basant sur les leçons tirées de près de quatre décennies d’expérience dans des projets similaires à travers l’Asie, l’Amérique Latine et l’Afrique, l’IFDC cherchera à améliorer les chaînes de valeur agricoles et les moyens de subsistance

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des petits agriculteurs en Ouganda. Le projet de quatre ans est soutenu financièrement par le Ministère Néerlandais des Affaires Etrangères par le biais de son Ambassade en Ouganda. CATALIST-Ouganda se concentrera sur la création de petites exploitations agricoles commerciales durables en améliorant la productivité et le développement du marché. L’IFDC collaborera avec le Gouvernement de l’Ouganda, les participants à certaines chaînes de valeur agricoles et autres parties prenantes pour aider à construire le potentiel de l’Ouganda en tant que grenier régional. Selon David Slane, Chef du Projet, “Une convergence des richesses naturelles de l’Ouganda et de l’expérience de l’IFDC dans le secteur agricole fournissent les ingrédients nécessaires à la réussite du projet CATALIST-Ouganda. La productivité et les revenus des agriculteurs concernés devraient augmenter, et ils seront liés aux marchés d’intrants et de produits agricoles grâce à des chaînes de valeur améliorées.”

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IFDC travaille dans le secteur agricole Ougandais depuis plusieurs années. Le Centre a été impliqué dans la professionnalisation des détaillants d’intrants du pays et dans le développement du secteur des semences par le biais du projet Extension des Réseaux des Détaillants d’Intrants, le Système Régional d’Information et de Transparence du Marchés des Intrants Agricoles (AMITSA) et le Programme Régional d’Intrants Agricoles du COMESA (Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe). Ces projets ont contribué à renforcer les marchés des intrants Ougandais et ont fourni une base solide sur laquelle l’IFDC va s’appuyer. CATALIST-Ouganda utilise des systèmes testés pour intégrer les systèmes de culture autour des filières prioritaires - les pommes de terre irlandaises, le manioc, les oléagineux (le tournesol et le soja) et le riz - combinés avec une approche accélérée de développement de pôles d’entreprises agricoles appropriés pour

l’Ouganda. En plus de l’intensification agricole, l’accent sera mis sur le développement du marché des intrants (à la fois les semences et les engrais), le marketing des produits (surplus de récoltes), l’établissement de liens efficaces dans l’agrobusiness et l’amélioration de l’environnement politique. Les résultats escomptés à la fin du projet en 2016 sont que 110.000 petits exploitants agricoles auront doublé leurs rendements, qu’ils auront réalisé une augmentation de 50 pour cent des revenus et produit un excédent commercialisable annuel de 200.000 T d’équivalents de céréales. Cela contribuera à augmenter les revenus ruraux et commerciaux en Ouganda, ainsi que la sécurité alimentaire dans la région.

[ ] 5 1) Le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de

la Pêche, Tress Bucyanayandi; l’Ambassadeur par intérim de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas (EKN), Marielle Geraedts; et le Premier Secrétaire de l’EKN, Henny Gerner, discutent du projet CATALIST-Ouganda. 2) David Slane, Chef du Projet CATALIST-Ouganda, accueille une foule d’invités au lancement officiel du projet. 3) Marielle Geraedts donne des informations sur le Gouvernement Néerlandais. 4) L’Honorable Tress Bucyanayandi présidant l’événement. 5) Les participants à l’inauguration discutant des objectifs du projet. 6) David Slane; Komayombi Bulegeya, Commissaire à la Protection des Cultures, MAAIF; et Rob Groot, Directeur de la Division ESAFD, discutent du projet CATALISTOuganda.

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Lutte contre la Contrefaçon des Produits Phytosanitaires en Ouganda

5 L’étiquetage locale est affichée pour trois marques - Dursban®, Mamba® et Roundup® – utilisés lors du programme pilote.

Au fur et à mesure que l’utilisation d’intrants agricoles (semences améliorées, engrais et produits phytosanitaires) par les agriculteurs des pays en voie de développement augmente, le volume d’intrants en vente au marché qui sont faussement étiquetés, falsifiés et même contrefaits se développe. Même si cette tendance n’est pas systémique pour la plupart, elle a un impact financier négatif dans un certain nombre de pays africains. Les estimations d’un groupe de neuf pays de l’Afrique Orientale et Australe suggèrent que 20 à 50 pour cent de tous les produits phytosanitaires liquides sur leurs marchés sont soit fortement dilués ou totalement falsifiés. Dans des cas extrêmes, les criminels produisent des emballages qui imitent ceux de produits populaires, impriment des étiquettes contrefaites et insèrent des liquides qui n’ont que peu ou aucune des propriétés des produits qu’ils prétendent vendre. Le marché ougandais constitue un des plus grands défis en termes d’intrants agricoles clandestins, falsifiés ou contrefaits en général et des produits phytosanitaires en particulier. De nombreux fabricants mondiaux ont coopéré avec les autorités locales pour poursuivre les personnes impliquées dans ces pratiques illégales. Cependant, ces efforts ont généralement requis beaucoup de temps et ont été inefficaces, ce qui rend l’action en justice coûteuse et improductive. Pour ces raisons, un nombre croissant des intrants agricoles les plus avancés ne sont plus disponibles dans de nombreux marchés. En outre, de nombreux petits exploitants agricoles n’ont plus entièrement confiance aux produits qui restent, et beaucoup ont cessé d’utiliser les semences, engrais et pesticides qui pourtant font cruellement défaut, en raison de cette méfiance généralisée de la viabilité du produit. “Comme c’est le cas avec l’engrais, la majorité des inspections des produits phytosanitaires ont lieu dans les principaux ports, mais la supervision diminue rapidement, au fur et à mesure que ces produits sont déplacés vers l’intérieur”, a déclaré le Dr Richard Jones, chef du programme agrobusiness de la Division Afrique Orientale et Australe (ESAFD) de l’IFDC. “Les 50 IFDCreport

organismes de contrôle, d’inspection et d’application n’ont tout simplement pas les connaissances ou les ressources humaines pour appliquer efficacement la réglementation gouvernementale sur le plan national – en supposant que de tels règlements gouvernementaux existent. Ce manque à gagner a créé un environnement propice pour le trafic illégal, mais nous pensons avoir trouvé une façon novatrice de le combattre.”

Test d’une Possibilité de Solution

La solution à la contrefaçon en Ouganda pourrait très bien se présenter sous forme d’emballages spécialement marqués. Le projet pilote de 2012, financé par CropLife Afrique MoyenOrient et l’USAID à travers les Alliances pour le Commerce des Produits de Base en Afrique Orientale et Australe (ACTESA), une institution spécialisée du COMESA, comptait la participation des marques du secteur privé Dursban®, Mamba® et Roundup®. Ce programme de sécurité des produits utilise des codes d’étiquettes spéciaux qui peuvent être vérifiés par un service d’authentification mobile au moyen des services de messages courts (SMS) d’un téléphone cellulaire. “Chaque conteneur possède une étiquette polymère de sécurité Holospot® associée à un code à barres et une étiquette à gratter portant un nombre unique spécifiquement lié au conteneur”, explique Jones. “Un revêtement à gratter garde les numéros cachés jusqu’à ce que le client révèle le code et le vérifie à travers un SMS, pour ensuite recevoir un message d’authenticité en quelques minutes”, a ajouté Jones. Les technologies de la messagerie SMS et à gratter sont toutes deux très populaires en Afrique, ce qui a donné aux développeurs du programme pilote la confiance que le


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système de sécurité serait rapidement adopté par les agriculteurs Ougandais. Les organisateurs ont obtenu des étiquettes de sécurité pour 30.000 conteneurs d’un litre de produit phytosanitaire (10.000 pour chaque marque) afin d’évaluer quantitativement l’efficacité du programme. Avant la distribution des produits phytosanitaires spécialement marqués aux détaillants, l’IFDC a établi une base pré-pilote, et procédé au suivi des schémas normaux de vente de 85 distributeurs d’intrants au cours de la principale saison culturale (Mars à Mai). Le projet pilote a alors été mis en œuvre au cours de la saison culturale secondaire (Août à Novembre) – une saison avec en moyenne une consommation de produits phytosanitaires d’environ la moitié de la consommation normale lors de la saison principale. L’étape pilote a été appuyée par une campagne de promotion de trois mois qui comprenait une vidéo innovatrice filmée au sein de villages, des spots radio publicitaires dans plusieurs langues locales, des dépliants et des messages SMS aux agriculteurs de la région. Les efforts de campagne de l’IFDC ont été soutenus par un réseau de volontaires communautaires organisé par la Fondation Grameen.

Résultats Inattendus

Le suivi des ventes au cours de la saison pilote a confirmé que les marques vendues avec des emballages spécialement marqués, désignés par les organisateurs comme “Marques Vérifiées”, a presque doublé leurs parts de marché. Ce succès a été considéré d’autant plus remarquable que les marques vérifiées ont un prix de vente au détail de presque le double du prix des marques concurrentes qui n’ont pas de fonctions de sécurité ou d’authentification. “Ce qui est vraiment impressionnant, c’est que les 20.000 emballages spécialement marqués Mamba® et Roundup®, qui représentent le volume d’une année entière de ventes de ces marques, ont été vendus dans les six semaines suivant le lancement”, a déclaré Jones. “La plupart des détaillants participants se sont même retrouvés incapables de satisfaire la demande de leurs clients.” Il est généralement admis par les personnes impliquées dans le projet que la part de marché potentielle des emballages spécialement marqués a été sous-estimée. Selon Jones, le concept de Marques Vérifiées, soutenu par une forte campagne

de promotion, a clairement le potentiel de gagner une part de marché (ou de recouvrer des actions) beaucoup plus large si elle se poursuit pendant une longue période. “Si des petits exploitants agricoles ont fait le choix de dépenser de l’argent durement gagné pour améliorer leur productivité et les rendements de leurs cultures, ils ne devraient pas être punis par les contrefacteurs pour avoir pris une telle décision”, a ajouté Jones. “Grâce à l’appui continu du Ministère de l’Agriculture en Ouganda, de l’Association Nationale des Détaillants d’Intrants Agricoles en Ouganda, des partenaires et de la communauté de fabrication, nous sommes convaincus que le programme continuera d’être un grand succès dans l’accomplissement de son mandat.”

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3 (Ci-contre, en dessous): L’étiquette ronde de

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sécurité de CropLife comporte une zone à gratter. En bas à gauche de l’étiquette est la puce de sécurité Holospot®. La puce contient diverses fonctions laser de sécurité.

5 Une boutique de détaillants d’intrants agricoles typique en Ouganda est bien approvisionnée lors la haute saison culturale.

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AGP-AMDe Sert de ‘Pilier’ au Succès Agricole en Ethiopie

5 Un agriculteur en train de contrôler une parcelle de démonstration de blé en Ethiopie.

L’industrie agricole de l’Ethiopie compte près de la moitié du PIB du pays, et 90 pour cent des recettes de devises étrangères du pays. Heureusement, l’Ethiopie a d’excellentes ressources telles que beaucoup de terre, de généreuses ressources en eau et suffisamment d’agriculteurs et de travailleurs pour appuyer l’économie du pays qui est basée sur l’agriculture. Il existe un potentiel d’augmenter les possibilités de commercialisation, à petite et grande échelles, des produits agricoles du pays. En tant qu’un des 10 premiers producteurs de la plupart des cultures de l’Afrique (et connu spécifiquement pour la qualité unique de certains d’entre eux), le milieu agricole de l’Ethiopie permet aux agriculteurs de produire des produits agricoles de qualité en grandes quantités. Même si le pays a un avantage comparatif dans la production de cultures telles que le maïs, le blé, le sésame, le miel, le café et les 52 IFDCreport

pois chiches, les agriculteurs ne sont souvent pas en mesure de tirer profit de l’avantage concurrentiel du marché en raison de techniques de production inefficaces et de pauvres techniques de marketing. IFDC travaille à améliorer ces conditions en tant que sous-traitant de l’ACDI/VOCA au sein du Projet Agricultural Growth Program-Agribusiness and Market Development (AGP-AMDe). La mise en œuvre du projet a commencé en 2011. AGPmade (prononcé ahmd qui signifie “pilier de ma maison” en Amharic, la première langue de l’Ethiopie) est financé par l’USAID sous l’initiative FTF du Gouvernement Américain. AGP-made contribue à la réduction de la faim et de la pauvreté en aidant à établir des systèmes d’approvisionnement et de distribution d’engrais et en facilitant l’accès aux engrais et leur utilisation par les agriculteurs. Le projet contribue également à l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des chaînes de valeur offrant des opportunités de rendements pour les ménages des zones rurales. AGP-AMDe vise à la fois les agriculteurs et les détaillants d’intrants agricoles pour coordonner les activités, en assurant


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que les priorités et les objectifs sont partagés afin d’éviter la duplication des efforts. L’approche de la chaîne de valeur agricole permet aux participants de travailler ensemble pour créer des débouchés de marché et surmonter les obstacles communs. Cette approche guidée par le marché permet de favoriser la coopération entre les parties prenantes aux intérêts divergents, d’accélérer le rythme de développement et d’assurer la durabilité des résultats. Les responsabilités d’IFDC dans le projet relèvent de deux des quatre ‘piliers’ de AGP-AMDe – améliorer la compétitivité des chaînes de valeur sélectionnées et l’environnement propice à ces chaînes de valeur. L’IFDC a entrepris une évaluation du secteur d’intrants agricoles pour établir un plan d’action de son développement et pour guider les interventions, en assurant une réponse efficace d’approvisionnement pour aider à atténuer les risques au niveau du marché et en appuyant le développement des capacités du secteur de l’agrobusiness privé à produire et à commercialiser des semences. En 2012, les efforts de l’IFDC au sein du projet AGP-AMDe ont atteint les acteurs de quatre régions cibles de l’Ethiopie – Amhara, Oromia, SNNP (Nations, Nationalités et Peuples du Sud) et Tigray. D’Octobre à Décembre 2012, l’IFDC a travaillé avec les acteurs des quatre régions: en faisant la promotion de la disponibilité améliorée de semences de haute qualité avec de nombreuses fermes et coopératives semencières; en effectuant des démonstrations d’engrais à multiples éléments nutritifs; en supervisant les journées champêtres dans les parcelles de démonstrations; ainsi qu’en récoltant et en collectant des données des champs pour les partager avec les acteurs. Les efforts les plus efficaces d’IFDC ont été les journées champêtres organisées aux parcelles de démonstrations. Près de 1.100 agriculteurs ont assisté aux 10 journées champêtres organisées dans quatre régions. Les meilleures pratiques dans les cultures du blé, du maïs et du sésame ont été présentées; ces chaînes de valeur

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5 Un champ de blé à Tigray, en Ethiopie. Crédit photo: Jenny Nelson, Cornell University.

cibles sont parmi les 10 premières en Afrique. AGP-AMDe cible également les chaînes de valeur du pois chiche, du café et du miel. Tous les projets de l’IFDC travaillent vers l’autonomisation de la femme agricultrice; la série des journées champêtres de AGPAMDe s’est culminée en une journée champ-école spéciale dans la Région de Tigray, à l’intention de 62 agricultrices, avec la chaîne de valeur blé comme cible. Cette journée champ-école visait à renforcer la participation des femmes, leur permettant ainsi de voir les résultats des parcelles de démonstrations et de partager leurs expériences sur l’utilisation des technologies du projet. Les activités d’IFDC au sein de AGP-AMDe ciblent la réduction de la faim et de la pauvreté à travers l’amélioration de la compétitivité et d’un environnement propice pour les chaînes de valeur sélectionnées et par l’amélioration de l’assistance aux coopératives, unions, détaillants d’intrants et commerçants afin de les aider à devenir des prestataires de services efficaces. Jusqu’en 2015, l’IFDC continuera de contribuer aux objectifs de AGP-AMDe en aidant les unités de coopératives fédérales (UCF) à mieux estimer les besoins d’engrais et de semences et en appuyant quatre UCF sélectionnées dans la mise en place d’usines de mélange d’engrais pour la vente d’engrais à éléments nutritifs multiples. Parallèlement à cette initiative, l’IFDC continuera de sensibiliser les agriculteurs sur les engrais et procédés de culture efficaces pour les cultures des chaîne de valeur ciblées, à travers des journées champêtres et des parcelles de démonstration. Le projet permettra également d’accéder aux intrants agricoles et procédera à l’éducation sur ces derniers et de renforcer les UCF en améliorant leur capacité à fournir et à vendre des produits afin de rendre les intrants agricoles plus disponibles et abordables pour les agriculteurs.

] IFDCreport

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NAFAKA Accroît les Performances des Chaînes de Valeur Riz et Maïs en Tanzanie des ménages en milieu rural par la promotion du développement de la chaîne de valeur principalement axé sur la femme et une meilleure alimentation. Actuellement, les activités de l’IFDC au sein du projet NAFAKA sont axées sur les districts de Mvomero et Kilombero dans la région de Morogoro en Tanzanie. Ces régions ont connu la sécheresse durant une grande partie du quatrième trimestre de 2012. Parce que la sécheresse a arrêté la plupart des activités agricoles sur le terrain, le personnel du projet s’est consacré à la préparation des agriculteurs pour la saison suivante, en les informant sur la gestion de l’irrigation et les techniques de production et en créant de nouvelles OPA.

Amélioration de la Chaîne de Valeur d’Intrants Agricoles

L’IFDC travaille également à améliorer les capacités des détaillants d’intrants et à augmenter la production locale de semences de qualité. Pour augmenter les capacités des détaillants d’intrants, les membres du personnel d’IFDC ont fait des recherches sur les meilleures pratiques des intrants et des produits chimiques pour adaptation aux conditions de la Tanzanie et ont, en plus, évalué les pratiques des détaillants d’intrants. Ils ont également formé des détaillants d’intrants en matière de compétences techniques et commerciales, identifié des opportunités de crédit et de consignation et facilité l’élaboration de plans stratégiques pour les détaillants d’intrants. Les membres du personnel ont également mis en place des parcelles de démonstration GIFS et sélectionnés quelques agriculteurs modèles.

Le projet Tanzania Staples Value Chain (NAFAKA) fait partie de l’initiative FTF de l’USAID et couvrira une période de cinq ans. ACDI/VOCA est le maître d’œuvre et l’IFDC sert en tant que sous-traitant, en fournissant des services d’approvisionnement en intrants et de de développement du marché. NAFAKA travaille à favoriser une croissance économique durable pour réduire la pauvreté et la faim, en améliorant la compétitivité et la productivité des chaînes de valeur maïs et riz au niveau des petites exploitations agricoles. Le projet est en train de faciliter le commerce intérieur et régional amélioré et d’étendre les bénéfices générés par la croissance des sous-secteurs du maïs et du riz. Ces efforts augmenteront les avantages des femmes et des jeunes et permettront d’améliorer la nutrition 54 IFDCreport

Des intrants de qualité ont été distribués aux agriculteurs du projet par les membres du personnel de l’IFDC en temps opportun et des questions relatives à l’accessibilité et aux prix des intrants ont été clarifiées. Des réunions ont eu lieu dans 14 villages (avec 439 agriculteurs) dans le district de Mvomero pour introduire NAFAKA et pour discuter de l’utilisation des intrants de qualité. En Octobre, les membres du personnel de l’IFDC ont rencontré 32 détaillants d’intrants à Ifakara pour discuter des moyens d’améliorer l’utilisation des intrants. Les chefs de projet ont également rencontré 14 détaillants d’intrants approuvés d’ACDI/ VOCA pour discuter de leur volonté à mettre en place des parcelles de démonstration avec des entreprises d’approvisionnement en intrants. En Décembre, l’IFDC a développé des modules de formation pour les détaillants offrant des services aux parcelles de démonstration de Mvomero et de Kilombero. Pour augmenter la production locale de semences de qualité, le personnel du projet NAFAKA de l’IFDC a identifié et appuyé des fermes de production et des associations locales et évalué leurs performances dans la production de semences déclarées de qualité (SDQ). Des normes de qualité ont été développées pour la production, le traitement et le stockage de semences afin de former les agriculteurs à respecter les normes nationales et internationales. Le personnel de l’IFDC a ensuite facilité l’établissement de connexions entre les fournisseurs d’engrais, les détaillants, et les agents des associations et de vulgarisation. Un plan d’affaires de collaboration avec la Tanzania Seed Company International (Tanseed) a été finalisé. L’Institut


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Officiel de Certification des Semences en Tanzanie a analysé des échantillons du riz cultivar TXD 306 récolté à Mvomero et Kilombero, pour la germination et la pureté. La liste des semences approuvées pour le maïs et le riz a été développée pour la période 2012-2013, et la demande d’achat de semences de riz, de maïs et de sorgho a été soumise à l’Agence de Semences Agricoles. Douze producteurs de semences SDQ pour la période 20122013 ont été identifiés, et les semences ont été achetées. Dix-huit agriculteurs (dont neuf femmes) de Kiteto, Kongwa et Mvomero ont participé à une session de formation de formateurs (FdF). Ces agriculteurs formeront d’autres agriculteurs sur des pratiques agricoles telles que la production de semences de qualité, la mise en place de parcelles de démonstration et l’identification des intrants de contrefaçon. En outre, afin de promouvoir le PPE, 1,0 T de chacune des briquettes de 1,8 grammes et 2,7 grammes ont été achetés, et le travail administratif initial de se procurer une machine à briquettes PPE a été achevé.

Assistance aux Agriculteurs pour Améliorer les Rendements

L’Association Uwawakuda est une OPA près de Dakawa. L’association a près de 1.000 agriculteurs-membres (dont 42 pour cent sont des femmes). La majorité d’entre eux cultivent sur 2 à 6 ha de paddy, tandis qu’environ 10 pour cent plus pratiquent l’agriculture intensive sur 7 à 12 ha. Pour accroître les rendements des membres de l’association, l’IFDC a fourni des informations sur l’amélioration des pratiques agricoles – en particulier la gestion de l’irrigation dans la production du riz. L’IFDC a également contribué à l’élaboration d’une parcelle de démonstration de riz irrigué pour montrer les meilleures pratiques aux agriculteurs. Veronica Urio, une membre de l’Association Uwawakuda, a déclaré: “Je vois un avenir radieux après avoir reçu le soutien financier et la formation offerts par le projet. Bien que mes récoltes soient typiquement de seulement 10 sacs de riz par hectare en moyenne, tout porte à croire que le rendement de cette année atteindra 35 sacs par hectare”.

avantages de l’utilisation d’intrants, le manque d’un Protocole d’Accord (MoU) avec les agents de vulgarisation du district, ce qui a affecté la collaboration et la durabilité au sein de certaines activités; et de faibles rendements dus à la sécheresse, aux maladies et aux infestations de ravageurs. Au cours du premier trimestre de 2013, l’IFDC se concentre sur la production de semences, le développement des détaillants d’intrants et l’amélioration de la production de riz irrigué. Les leaders du projet ont évalué les domaines où les semences SDQ doivent être plantés et en feront le mapping en utilisant un système de positionnement global (GPS). Les leaders du projet continueront à collaborer avec Tanseed et l’Institut de Recherche Agricole en Tanzanie, et d’assurer le suivi d’une subvention à la production de semences certifiées de riz. La distribution des informations et la mise en œuvre de la formation pour toutes les parcelles de démonstration PPE de maïs et de riz ont déjà eu lieu. Parmi les autres activités il fallait : organiser FdF sur la connaissance des produits; connecter les détaillants aux associations pour assurer l’accessibilité aux intrants; introduire les prestataires de services et les détaillants d’intrants aux associations et activités de démonstration; et élaborer des plans de préparation du sol pour le modèle Dakawa.

[

3 (Ci-contre) : Un sac de semences de maïs.

6 Un détaillant d’intrants agricoles Tanzanien montre l’inventaire de sa boutique.

]

En Octobre, les leaders du projet se sont réunis avec des officiels du Mécanisme de Développement Propre d’Uwawakuda (MDP) et les dirigeants du Bloc des Fermes pour discuter du soutien de l’USAID au sein du Programme d’Irrigation de Dakawa. (MDP crée de nouvelles opportunités pour les entreprises et les institutions Tanzaniennes pour sécuriser les investissements à travers la mise en œuvre de projets bien conçus qui génèrent des crédits carbone). Cependant, NAFAKA a dû relever plusieurs défis lors du processus d’exécution, notamment : le manque de facilités de crédit pour les achats d’intrants agricoles par les agriculteurs et les détaillants, le manque d’installations de stockage pour les agriculteurs producteurs de semences, conduisant à une perte de viabilité pour de nombreuses plantes; le manque de sensibilisation sur les IFDCreport

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5 Exemple de récolte de pommes de terre en fin de saison.

4 (Ci-contre): Moleen Nand travaille

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]

dans un champ de démonstration de pommes de terre. Elle et d’autres étudiants de troisième cycle recourent à la modélisation DSSAT pour prédire les récoltes de pommes de terre Fidji.


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Collaboration : IFDC et l’Université du Pacifique Sud L

es professeurs visiteurs de l’Université du Pacifique Sud (UPS) – Sumeet Naidu, coordinateur du projet Future Climate Leaders; le chercheur Viliamu Iese; et les étudiants de troisième cycle Joseph Maeke et Moleen Nand – ont présenté un séminaire sur “Les Programmes de Recherche, Enseignement et Sensibilisation de l’Université du Pacifique Sud avec accent particulier sur la Sécurité Alimentaire Agricole étant donné la Vulnérabilité Climatique et Environnementale des Pays Insulaires du Pacifique” aux membres du personnel de l’IFDC. L’USP, avec un effectif de près de 15.000 étudiants, est l’une des deux universités régionales du monde. Le séminaire a eu lieu le 16 Novembre 2012, au Centre de Formation de l’IFDC à Muscle Shoals, à Alabama (Etats-Unis).

co-concepteurs du DSSAT. Singh est en train d’évaluer et de calibrer le modèle Substor de pommes de terre DSSAT basé sur les données observées en Fidji. L’objectif est que le modèle DSSAT permette de simuler les impacts des changements climatiques actuels et futurs (température maximale, température minimale, la pluie et le dioxyde de carbone) sur les rendements de pommes de terre. Les étudiants utilisent également les modèles DSSAT sur le taro, le manioc et le riz, et étudient les effets du modèle de Projection du Changement Climatique de l’Organisation de Recherche Scientifique et Industrielle du Commonwealth. Ils sont intéressés à utiliser à la fois les modèles DSSAT et le Simulateur de Systèmes de Production Agricole pour les activités d’adaptation aux changements climatiques.

Les chercheurs étudiants de troisième cycle étudient “Le Changement Climatique et la Sécurité Alimentaire et l’Analyse de la Vulnérabilité des Systèmes de Sécurité Alimentaire dans les Communautés du Pacifique (Fidji, Iles Salomon, Tonga, Kiribati)”. Ces étudiants utilisent des modèles de Système d’Appui de Décision pour le Transfert d’Agrotechnologies (DSSAT) dans leurs recherches, ils sont venus travailler à IFDC avec le scientifique principal Dr Singh Upendra, l’un des IFDCreport

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OoP

Evaluation du Secteur des Engrais : Augmentation des Quantités Requises en Ethiopie l’importation, le stockage et la distribution des produits; la mise en place d’unités de mélange d’engrais pour accroître la diversité des produits; et un programme de bons d’intrants pour augmenter l’utilisation des produits, ainsi que d’autres domaines d’amélioration de la chaîne d’approvisionnement.

5 Une agricultrice montrant fièrement sa récolte de pois chiches. Avec l’aimable autorisation de la Fondaton Bill & Melinda Gates.

Selon une récente évaluation de l’IFDC, l’Ethiopie doit doubler son utilisation d’engrais pour satisfaire ses objectifs de production agricole de 2015 dans le cadre du Plan de Transformation de la Croissance (Growth Transformation Plan - GTP) de la nation – un engagement en accord avec les objectifs plus larges du PDDAA. Atteindre cet objectif sera cependant difficile. Le nombre et la complexité des contraintes liées au secteur agricole de l’Ethiopie sont nombreux, tout comme dans nombreuses autres nations Africaines. Les goulots d’étranglement dans les domaines de l’approvisionnement, l’infrastructure et la logistique se trouvent au premier rang de la liste; suivis par les services de financement et de crédit limités; la pauvreté des services de recherche et de vulgarisation, des capacités des détaillants d’intrants et des formations des agriculteurs. L’évaluation de l’IFDC discute des options pour renforcer l’investissement dans les services de recherche et de vulgarisation; une forte implication du secteur privé dans 58 IFDCreport

Le PDDAA ou programme agricole du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique de l’Union Africaine (NEPAD-UA) aborde les questions de politique et de capacité dans tous les aspects du secteur agricole en Afrique. Il représente la vision collective des dirigeants africains pour l’agriculture, et fournit une plateforme collaborative pour les nations de définir clairement leurs objectifs de croissance agricole. Grâce à différents programmes nationaux d’investissement agricole (PNIA), 34 pays, dont l’Ethiopie, se sont engagés à accroître les dépenses agricoles d’au moins 10 pour cent de leurs budgets nationaux et poursuivent un objectif de croissance agricole de 6 pour cent par an. Dans le but d’appuyer les efforts du PDDAA, AFAP, un partenariat de plusieurs institutions de développement (dont IFDC), met l’accent sur l’augmentation de l’accès aux marchés agricoles tant aux niveaux régionaux que nationaux. AFAP favorise la participation du secteur privé et l’investissement au sein de chaînes de valeur des engrais nationales et régionales. Pour aider à atteindre les objectifs du PDDAA, l’IFDC a entrepris une série d’évaluations du domaine des engrais par pays, sous le financement de l’USAID. L’objectif de ces évaluations est d’estimer les besoins en engrais nécessaires à la réalisation des objectifs nationaux de croissance agricole et d’offrir des options politiques pour s’assurer que ces niveaux d’utilisation d’engrais soient atteints. Ces évaluations seront utilisées par AFAP afin d’identifier les contraintes à l’investissement du secteur privé dans le secteur de l’agriculture et élaborer des stratégies pour atténuer ces contraintes. L’étude quantifie l’utilisation actuelle et les futures besoins d’engrais pour un maximum de 12 pays, sur base de leurs PNIA respectifs, tout en identifiant les contraintes et opportunités majeures. Le rapport le plus récent, “Evaluation du Secteur des Engrais en Ethiopie”, fournit des estimations du niveau de consommation des engrais requis pour satisfaire les buts d’augmentation des rendements des cultures du GTP de l’Ethiopie. En plus de ces estimations, l’étude analyse les défis rencontrés dans la chaîne de valeur des engrais et offre des options politiques qui contribueraient à la réalisation de ces niveaux de consommation.


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L’évaluation a été rédigée par Dr Peter Heffernan, chef de programme, Dr Porfirio Fuentes, principal scientifique en économie d’échanges, et Dr Joshua Ariga, économistescientifique. L’étude estime que l’Ethiopie doit augmenter son niveau de consommation jusqu’à près de 1,2 millions de tonnes d’engrais (sous forme d’urée, diammonium phosphate [DAP] et chlorure de potassium [MOP]) pour atteindre les objectifs du GTP. En plus des estimatifs des engrais, le rapport identifie les contraintes spécifiques à la réalisation des objectifs d’investissements dans le marché d’engrais du pays et offre des options pour l’accroissement de l’efficacité du marché. “L’atteinte d’un tel niveau d’utilisation d’engrais nécessitera d’adresser les contraintes actuelles et d’améliorer les chaînes de valeur pour que des volumes plus larges de produits puissent être gérés sans problèmes majeurs”, affirme le rapport.

alimentaires et à des prix élevés des denrées alimentaires. Selon le rapport, malgré la nécessité continue de l’intensification pour l’augmentation de la productivité agricole face à la rareté des terres et à la faible production, il est important d’adresser ces questions en établissant une approche qui assure que les petits exploitants agricoles ont accès à des technologies adaptées sous une forme appropriée à leurs conditions locales et accompagnées d’information exacte. Un mélange judicieux d’investissements privés et publics avec des directives légales et réglementaires appliquées de manière cohérente peuvent contribuer à la réussite du développement des marchés d’intrants en Ethiopie.” L’évaluation de l’Ethiopie est la cinquième de la série. Les évaluations du secteur national des engrais au Ghana, Kenya, Mozambique et en Tanzanie ont déjà été menées par l’IFDC.

“En dépit de l’augmentation de la consommation d’engrais grâce aux efforts du Gouvernement de l’Ethiopie au cours de la dernière décennie, l’Ethiopie reste confrontée à des pénuries

5 Le Port de Djibouti, dans le pays voisin du même nom, sert de plaque tournante principale des importations d’engrais de l’Ethiopie.

L’atteinte d’un tel niveau d’utilisation d’engrais nécessitera d’adresser les contraintes actuelles et d’améliorer les chaînes de valeur pour que des volumes plus larges de produits puissent être gérés sans problèmes majeurs.

– Ethiopia Fertilizer Assessment conducted by IFDC

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TRAINING

Le Compostage : Une Source Abordable d’Eléments Nutritifs des Plantes en Afrique

5 Les participants recueillent des informations à une parcelle de démonstration de compostage.

L’atelier international sur la “Promotion de Sources Abordables d’Eléments Nutritifs de la Plante en Afrique à travers des Alternatives de Compostage Innovatrices” a été organisé par IFDC à Accra, au Ghana, du 26 au 30 Novembre 2012. Vingtsix participants (21 hommes, cinq femmes) en provenance de 12 pays y ont assisté. Quarantedeux pour cent des participants venaient de centres de recherche ou universités, 27 pour cent étaient des fonctionnaires publics, 26 pour cent représentaient des organisations internationales et 5 pour cent étaient du secteur privé. Des conférenciers de Soil & More International, Biogas Engineering Ltd. et l’Université de la Côte du Cap ont contribué au succès de l’atelier.

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L’Afrique a les sols les plus appauvris du monde, avec une perte des éléments nutritifs du sol du continent estimée à plus de 4 milliards de dollars par an. Il y a un besoin urgent d’inverser la tendance de l’épuisement des éléments nutritifs du sol, de répondre aux besoins alimentaires d’une population croissante et de protéger l’environnement pour les générations futures. La Déclaration d’Abuja sur les Engrais pour une Révolution Verte Africaine, un produit du Sommet sur les Engrais en Afrique de 2006, stipule que “les engrais, à la fois de sources inorganiques et organiques, sont des produits stratégiques sans frontières”. Cette déclaration a pris de l’ampleur politique et attiré l’attention sur la question de l’épuisement des éléments nutritifs du sol, mais l’accessibilité des engrais demeure une contrainte majeure à l’intensification en Afrique Subsaharienne. L’utilisation d’engrais d’origine organique est promu comme un complément aux engrais inorganiques, en reconnaissante du fait que, dans le court terme, les engrais organiques continueront d’être la principale source d’éléments nutritifs des cultures en Afrique Subsaharienne. Toutefois, les engrais organiques ne suffisent pas à assurer l’augmentation de rendement nécessaire pour atteindre la sécurité alimentaire en Afrique.


TRAINING

Plus récemment, des programmes pilotes au Burkina Faso, en Ethiopie, au Ghana et au Nigeria ont montré que l’utilisation productive des déchets municipaux et humains pour produire des engrais offre une source importante et abordable d’éléments nutritifs pour améliorer la fertilité des sols, les rendements des cultures et la sécurité alimentaire en Afrique. Les programmes pilotes ont également montré que ces processus peuvent être exploités de manière hygiénique, sans danger ni pour les humains, ni pour les animaux. Les objectifs du programme de formation de cinq jours étaient : • Améliorer les capacités des participants à surmonter les contraintes qui constituent une entrave au recyclage des déchets.

• Transmettre des stratégies de recyclage qui contribuent à

assurer le développement durable de la productivité agricole et de l’assainissement dans les zones rurales, milieux urbains et péri-urbains en croissance rapide.

• Accroître les connaissances des participants sur les principes et méthodologies de collecte, de stockage et de manutention des déchets solides et matières fécales, pour assurer leur efficacité.

• Informer les participants sur le développement de

technologies de compostage novatrices pour améliorer l’efficacité, l’esthétique et l’applicabilité de la matière compostée afin d’en augmenter l’acceptabilité parmi les petits exploitants agricoles.

• Augmenter les connaissances des participants sur : (1) la

manipulation correcte des engrais organiques compostés afin d’éliminer les risques associés à leur utilisation, (2) le calcul du taux d’application optimal, et (3) les avantages à long terme de leur utilisation sur la santé des sols.

• Identifier des options politiques saines pour la promotion de

l’utilisation et de l’approvisionnement des engrais de déchets municipaux et humains en Afrique.

L’atelier comprenait des visites sur le terrain à l’Institut de Recherche Agricole Biotechnologique et Nucléaire; à l’Usine de Compost et de Recyclage d’Accra Ltd., et à la Fondation Safi Sana. La fondation développe des modèles évolutifs d’entreprises locales pour la production et la commercialisation d’énergies renouvelables et d’engrais organique tout en assurant la qualité et l’hygiène des services d’eau potable aux communautés dans les régions subtropicales. Ces visites de terrain ont complété le programme de formation en reliant les exemples d’application directe aux cours théoriques. Dans l’ensemble, l’atelier était une grande réussite, avec 92 pour cent des participants qui ont qualifié la formation de “très bonne” à “excellente”, tout en citant l’importance des visites sur le terrain et la qualité des discussions et des présentations.

[ ] 5 Brian Kiger de l’IFDC

qualifie de “très bien” la tournée d’une unité industrielle de compostage.

3 Vingt-six participants de 12

pays ont assisté à l’atelier sur le compostage organisé par IFDC au Ghana.

IFDCreport

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TRAINING

L’IFDC Anime un Atelier sur la Production d’Engrais Granulés

5 Vingt-sept pays étaient représentés par les 77 participants de l’atelier international à Bangkok.

L’IFDC a animé l’atelier international sur la “Production d’Engrais Granulés” à Bangkok, en Thaïlande, du 12 au 16 Novembre 2012. Cet atelier était le quatrième de son genre à être organisé par l’IFDC (répété en raison de sa popularité). Le programme de formation a attiré 77 participants en provenance de 27 pays et 43 unités de fabrication d’engrais. La production d’engrais granulés homogènes implique souvent des processus de fabrication complexes. Il y a plusieurs variables impliquées dans le processus de granulation, en particulier le grand nombre de matières premières et de combinaisons qui sont habituellement traitées dans une seule usine, y compris les mélanges d’azote/phosphore/potassium (NPK). En outre, les variations des conditions climatiques, des configurations de conception des équipements et des compétences des opérateurs affectent également le processus de production et la qualité du produit. Etant donné l’importance du rôle des engrais granulaires dans les approvisionnements d’engrais dans le monde entier, l’atelier a été organisé pour faciliter une meilleure compréhension de la technologie et des méthodes utilisées dans leur production. Les critères spéciaux des unités d’ingénierie et de fabrication requis pour la production d’engrais granulaires de haute qualité ont été examinés. L’atelier a donné un aperçu sur les principes fondamentaux de la granulation et les alternatives de production d’engrais granulaires. Les participants ont été introduits à une variété de processus et d’équipements utilisés pour produire des 62 IFDCreport

engrais granulaires et les problèmes uniques rencontrés lors du processus de production. Les discussions incluaient les méthodes appropriées de stockage et de manutention de la matière première et du NPK granulé, compacté et mélangé. Les participants ont visité la société productrice de NPK Terragro Fertilizer Company Ltd., et Rungist Agri-Economic Ltd., un producteur d’engrais à base organique. Le prochain atelier sur la production d’engrais granulaire est prévu en 2014.

“Cet excellent programme a fourni tellement d’informations applicables à mon usine [Thai Central Chemical Public Co. Ltd.]. J’apprécie énormément les efforts ardus déployés par le personnel de l’IFDC pour faire de ce programme efficace un tel succès”, a déclaré Totsapon Wichitthammarot de la Thaïlande. Eustace Muriuki de Mea Ltd., au Kenya, a déclaré, “Cet atelier était un excellent forum où les opérateurs d’usines ont pu se rencontrer et échanger des idées sur les divers défis auxquels ils sont confrontés et les solutions offertes soit par les autres participants ou par l’équipe d’IFDC. C’était un atelier vraiment bien organisé”. “L’IFDC a couvert la quasi-totalité des dernières technologies de l’industrie des engrais. Les instructeurs ont effectué un excellent travail”, a déclaré Khalid Khan Niazi, de Fauji Fertilizer Bin Qasim, Ltd., au Pakistan.


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Nouvelles Brochures sur les Activités de l’IFDC

5 Des échantillons de brochures de nouveaux projets. 6 Ci-dessous (de gauche à droite) sont : La brochure du Mozambique, la brochure de la solution CASE et la brochure de la solution PPE.

En 2012, l’IFDC a entamé le développement de plusieurs séries de brochures conçues pour mieux faire connaître les activités croissantes du Centre. Les brochures montrent les pays spécifiques dans lesquels l’IFDC travaille, les projets en cours et l’expertise particulière utilisée à un niveau tactique afin d’atteindre les objectifs de ces projets. Le but de ces brochures est mieux informer

les partenaires de l’IFDC et les acteurs internationaux, régionaux et nationaux sur l’impact cumulatif que les projets du Centre ont sur le développement de la chaîne de valeur agricole – des rendements et revenus accrus de l’agriculteur aux PPP et à la plaidoirie politique. Les brochures des projets de l’IFDC, qui sont produites au début d’un nouveau projet, donnent une vue d’ensemble des buts et objectifs du dit projet et une brève description des activités planifiées pour

atteindre ces buts. Les brochures par pays quant à elles mettent en exergue des informations clés sur certains pays où IFDC travaille et les nombreux projets de l’IFDC qui s’y déroulent. Les brochures IFDC Solutions montrent en détail les outils et technologies, souvent propriétés du Centre, qui sont utilisés au sein des projets de l’IFDC, tels que le PPE, la GIFS, le développement de Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA) et les Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitives (CASE). Les brochures comprennent également des études de cas et des success stories qui offrent une perspective humaine aux efforts de l’IFDC.

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La Journée Mondiale des Sols a été désignée pour reconnaître l’importance du sol dans le maintien de la vie végétale et sa contribution au bien-être de l’humanité. En 2002, l’Union Internationale des Sciences du Sol (IUSS) a proposé la Journée Mondiale des Sols afin de sensibiliser sur l’importance de la bonne gestion des sols. La Journée Mondiale des Sols est célébrée chaque année le 5 Décembre en l’honneur de l’anniversaire du Roi de Thaïlande, Sa Majesté Bhumibol Adulyadej, qui a officiellement ratifié l’événement et favorise la promotion de la science des sols et la conservation des ressources du sol. La Journée est principalement célébrée par 60.000 pédologues qui ont la responsabilité de développer et de transmettre les connaissances sol. Toutefois, l’objectif est d’encourager toutes les nations à célébrer les bienfaits des sols en bonne santé. En Afrique, la Journée Mondiale des Sols est non seulement un jour de célébration du sol, mais aussi d’apprentissage sur la gestion appropriée du sol au profit des agriculteurs. Le sol affecte la qualité et la quantité des aliments produits, aussi bien que les quantités d’eau et d’énergie absorbées pour la production de ces aliments. Il influe également sur le changement climatique à travers la libération de carbone dans l’atmosphère. Le sol contient le deuxième réservoir de carbone le plus élevé du monde après les 64 IFDCreport

océans. Le carbone est un facteur de réchauffement de la planète, qui peut affecter le changement climatique. Malgré son importance, le sol est souvent négligé, ce qui conduit à une mauvaise gestion de la fertilité des sols et provoque leur dégradation. La dégradation des sols se produit lorsque les agriculteurs utilisent la terre, saison après saison, sans remplacer ses éléments nutritifs qui sont absorbés par les plantes. Cet appauvrissement des éléments nutritifs du sol prive le sol des nutriments nécessaires pour que les plantes se développent à leur plein potentiel. Dans son bulletin de Décembre, le Consortium Africain de la Santé du Sol (ASHC) a décrit 15 ‘souhaits’ que les éminents spécialistes de la santé des sols espèrent voir se réaliser pour les sols Africains. Plusieurs de ces souhaits sont décrits dans les paragraphes suivants et incluent notamment les méthodes de recherche, la distribution des engrais, les cultures fixatrices d’azote et le changement social. Les chercheurs découvrent de nouvelles méthodes d’amélioration de la santé des sols. Toutefois, l’amélioration de la qualité des sols commence par une meilleure compréhension des besoins des agriculteurs. Les chercheurs doivent inclure les agriculteurs dans le processus de recherche. Pour que la recherche soit bénéfique, il faut que ses conclusions soient faciles à appliquer en tant que pratiques culturales des agriculteurs. Il n’y a jamais d’amélioration si ceux qui ont besoin de l’information ne peuvent ni la comprendre, ni l’utiliser. En outre, les Gouvernements Africains devraient également investir davantage dans la recherche et le développement agricoles, afin d’améliorer les technologies et informations dont leurs agriculteurs ont besoin pour augmenter la production agricole et la santé de leurs sols.


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Les taux d’utilisation d’engrais en Afrique Subsaharienne sont plus bas qu’ailleurs dans le monde. Parmi les questions qui affectent l’utilisation des engrais en Afrique Subsaharienne : les engrais sont trop chers pour nombreux des petits exploitants agricoles, surtout que la distance à partir des ports d’où les engrais doivent être transportés fait que les chaînes de distribution sont plus vulnérables aux diversions et vols; les détaillants vendeurs d’intrants sont souvent localisés trop loin des agriculteurs qui ont besoin d’intrants; les Gouvernements instituent des subventions; et certains agriculteurs ne reçoivent jamais les intrants dont ils ont besoin. Les sols pauvres peuvent souvent être améliorés par une variété de méthodes. IFDC, ASHC et de nombreuses autres organisations favorisent la promotion de la GIFS. La GIFS est largement définie comme l’utilisation judicieuse d’engrais chimiques et d’amendements organiques locaux tels que les résidus de récoltes, le fumier, le compost et des cultures de couverture (tels que les légumineuses, qui augmentent la quantité d’azote au moyen de processus biologiques naturels). La gestion de l’eau et l’agriculture de conservation font également partie intégrante de la GIFS. Une autre façon de parvenir à l’amélioration de la santé des sols est le changement social. Enseigner aux jeunes que l’agriculture peut être gratifiante et important dans la vie assurerait l’avenir de

l’agriculture dans le monde entier. Pour assurer la stabilité des terres agricoles et la gestion des sols, le genre doit être codifié dans les lois et/ou réglementations (par exemple, le droit des femmes de posséder des terres). L’insécurité des femmes par rapport aux droits fonciers et la dépendance sur les hommes a conduit à des niveaux de production plus faibles et à une pauvre gestion des sols. La Journée Mondiale des Sols de 2012 a été commémorée de plusieurs façons uniques. En Allemagne, Plaggic Anthrosol (Plaggenesch) a été introduit en tant que Sol de l’Année 2013. Le Département des Sciences du Sol à l’Université Agricole du Bangladesh a organisé un séminaire sur “La dégradation des Sols au Bangladesh”. Le Centre International de Dubaï pour l’Agriculture Biosaline, en collaboration avec Global Soil Partnerships, a célébré la Journée Mondiale des Sols pour la première fois. La FAP a approuvé la demande faite par IUSS de déclarer le 05 Décembre Journée Mondiale des Sols. Afin de montrer son appui concernant l’importance des sols, la FAO a organisé une conférence intitulée “Assurer la santé des sols pour la sécurité alimentaire dans le monde : une journée dédiée aux sols” au siège de la FAO à Rome, en Italie. Une résolution qui sera soumise à l’Assemblée Générale des Nations Unies en Septembre, pour désigner la Journée Mondiale des Sols comme un jour reconnu par l’ONU, a été discutée et sera approuvée avant sa soumission à l’ONU.

L’IFDC Développe une Série d’Interviews Vidéo Dans un effort constant d’éduquer et d’informer par le biais de plateformes multimédias, l’IFDC a une série d’interviews vidéo avec des experts de l’industrie sur son site Internet (www.ifdc. org). Les vidéos sont de sept à 25 minutes et couvrent des questions liées au développement agricole international présentant un intérêt spécial pour chacun des experts.

Charlotte Hebebrand, directrice générale de l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais (IFA) et ancienne PDG du Conseil des Politiques Mondiales de l’Alimentation et du Commerce Agricole. (Neuf minutes)

H.E. Rhoda Peace Tumusiime, Commissaire chargée de l’Economie Rurale et de l’Agriculture à l’Union Africaine et membre du Conseil d’Administration de l’IFDC. (Sept minutes) Les interviews à venir incluront des leaders de divisions de l’IFDC, des officiels de Gouvernements de plusieurs nations, des leaders du secteur public et privé et davantage. Le public peut accéder aux interviews actuels sur le site Internet de l’IFDC à : http://bit.ly/12mRaut.

Margaret Catley-Carlson, marraine et ancienne présidente du Partenariat Mondial de l’Eau (GWP) et membre du conseil d’administration de l’IFDC. (25 minutes)

Luc Maene, ancien DG de l’IFA, ancien membre du conseil d’administration de l’IFDC et membre actuel du conseil consultatif du VFRC. (Huit minutes) IFDCreport

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L’IFDC Reconnaît la Journée Mondiale de l’Eau et 2013 en tant qu’Année Internationale des Nations Unies pour la Coopération dans le Domaine de l’Eau Dans le cadre de la Décennie d’Action de l’ONU “L’Eau pour la Vie” 20052015, l’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré 2013 Année Internationale des Nations Unies pour la Coopération dans le Domaine de l’Eau (UNIYWC). Au cours de chaque année durant cette décennie, ONU-Eau établit un partenariat avec d’autres organisations environnementales et humanitaires afin de sensibiliser sur les conditions internationales, la conservation et la gestion de l’eau douce et de ses ressources. Selon le site Internet, ONU-Eau travaille avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) dans un effort concentré visant à “mettre en lumière l’histoire des initiatives de coopération dans le domaine de l’eau menées avec succès, ainsi que d’identifier les questions clés sur l’éducation sur l’eau, la diplomatie dans le domaine de l’eau , la gestion des eaux transfrontalières, la coopération dans le financement, les cadres juridiques nationaux/internationaux” et sur la nécessité de développer des “ressources en eau qui sont véritablement durables”. Un des aspects les plus importants du travail de l’IFDC dans ses efforts de créer la sécurité alimentaire dans les pays en voie de développement est de s’assurer que les systèmes agricoles et économiques de l’organisation contribue à établir sont durables. L’IFDC reconnaît que lorsque l’eau dans n’importe quel domaine est compromise, les personnes, l’environnement, l’agriculture et l’économie sont également compromis. L’IFDC a eu recours à des technologies telles que le PPE et l’alternance mouillage/séchage au Bangladesh et sur le continent africain, ainsi que des systèmes d’irrigation au goutte à goutte en Afghanistan et en Afrique. Le Centre joue un rôle actif dans la gestion responsable de l’eau en fournissant des alternatives efficaces, durables à l’agriculture traditionnelle, tout en augmentant les rendements des agriculteurs. Au Bangladesh où 96 pour cent des eaux douces sont utilisées en agriculture, et où 34 millions de tonnes de riz irrigué (paddy) ont été récoltées en 2009, la mise en œuvre du PPE et de l’alternance mouillage/séchage par l’IFDC a joué un rôle crucial à la conservation de l’eau. Traditionnellement, les agriculteurs inondent leurs champs de riz irrigué une fois par 66 IFDCreport

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5 (Ci-dessous et ci-contre): Présentation des

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systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, mis en œuvre par l’IFDC, en Afghanistan et au Nigeria.

saison. Selon un rapport du Chicago Council on Global Affairs, les agriculteurs propagent alors l’engrais à la volée “directement dans les eaux des crues de riz de plaine, une pratique qui fait perdre deux sur trois sacs d’urée et pollue les eaux de surface par le ruissellement”. La méthode PPE permet d’améliorer les rendements et de réduire la pollution parce que les agriculteurs insèrent les briquettes directement dans le système racinaire du riz, ce qui réduit efficacement la quantité d’engrais utilisés et augmente les rendements des cultures d’approximativement 15 à 20 pour cent. La combinaison du PPE et de l’alternance mouillage/séchage a permis de diminuer les gaz à effet de serre, le ruissellement des engrais dans le système d’eau et l’utilisation de l’eau tout en augmentant les rendements des agriculteurs. L’eau est déjà rare lors de la saison Boro, et l’appauvrissement continu de la nappe phréatique est à l’origine d’une augmentation des coûts de pompage et d’irrigation. Plutôt que d’inonder un champ de riz entier avec une quantité excessive d’eau en une fois, l’alternance mouillage/séchage consiste à inonder le terrain avec une plus petite quantité d’eau d’irrigation sur un certain nombre de jours où l’eau du bassin n’est pas disponible. Le processus permet non seulement d’économiser de l’eau (et de l’argent pour


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l’agriculteur), il se traduit aussi par une plus grande productivité des cultures, une meilleure efficacité des éléments nutritifs et par la réduction des niveaux de pollution de l’eau. “L’agriculture est malheureusement l’un des plus grands pollueurs individuels de l’eau”, a déclaré Margaret CatleyCarlson lors d’une récente interview. Catley-Carlson est membre du conseil d’administration d’IFDC et sert en tant que marraine du GWP. “La croyance est que le secteur de l’industrie est le plus gros pollueur. Ce n’est pas le cas, c’est plutôt l’agriculture.” Lors d’une interview de 2012 pour une vidéo de l’IFDC (voir page 65), Catley-Carlson a déclaré que l’alternance mouillage/ séchage a le potentiel de diminuer de 38 pour cent la quantité d’eau utilisée. “[Les ressources mondiales et en eau] doivent faire partie de la façon dont l’IFDC voit le monde, pour comprendre les implications d’utiliser l’eau dans toute nouvelle technique agricole ... Elles devraient également faire partie de ce que fera l’IFDC dans l’avenir – pour commencer à introduire le genre de projets mettant désormais l’accent sur l’utilisation de l’eau.” L’IFDC a mis l’accent sur l’utilisation de l’eau de manière plus efficace et précise au moyen de système d’irrigation goutte-à-goutte lors de ses activités en Afghanistan. En 2009, le programme de l’USAID Agriculture, Eau et Transfert de Technologies en Afghanistan (AWATT) a été exécuté par l’Université de l’Etat du Nouveau Mexique (NMSU). Selon le rapport final de ce projet, un des objectifs d’AWATT était de démontrer “des technologies de conservation de ressources” aux agriculteurs “qui leur permettraient également d’améliorer leurs rendements.” NMSU a attribué une sous-traitance à l’IFDC pour un appui dans la conception et la démonstration de nouvelles technologies. En raison d’un financement limité, le travail s’est limité à un an. Néanmoins, “l’IFDC a conçu et installé 20 démonstrations au sein six des provinces ciblées.”

Le kit d’irrigation goutte-à-goutte d’un quart d’acre de Chapin a été introduit en Afghanistan pour la première par IFDC. L’irrigation goutte-à-goutte permet de contrôler l’utilisation de l’eau par application progressive de la quantité d’eau dont la plante a besoin, plutôt que d’utiliser les techniques traditionnelles d’inondation et d’irrigation en sillons. En plus de l’irrigation goutte-à-goutte, la fertigation (de l’engrais dissous dans l’eau et appliqué au moyen de l’irrigation goutte-à-goutte) et l’usage de paillis plastiques (qui permettent de contenir l’humidité sous le plastique et empêche la croissance des mauvaises herbes) se sont avérés très efficaces dans les régions arides de l’Afghanistan. Les trois technologies ont permis de conserver l’eau tout en augmentant considérablement les rendements des cultures. Le 22 Mars, ONU-Eau et l’UNESCO organisent des cérémonies de la Journée Mondiale de l’Eau (JME) à travers le monde – point culminant de sensibilisation lors de l’Année Internationale de Coopération dans le Domaine de l’Eau. Selon Catley-Carlson, l’année UNIYWC est surtout symbolique. Le changement et la sensibilisation ne commenceront vraiment que lorsque les gens et les organisations feront bouger les choses. “Les ‘années’ de célébration ne sont que ce qu’on en fait”, ditelle. “Désigner l’année 2013 comme Année Internationale de Coopération dans le Domaine de l’Eau ne produit rien en terme d’action. Ce sont les gens dans le monde entier qui veulent travailler dans ces domaines, qui vont agir et aider à changer le comportement des autres – c’est alors que le changement se produira vraiment”. Et tandis que l’IFDC met en œuvre des pratiques et technologies de conservation d’eau, Catley-Carlson attend plus du Centre. “Ce serait l’année idéale pour commencer à parler de diminuer le ruissellement des engrais”, dit-elle. “Certes, les rivières traversent les frontières, le thème de UNIYWC est donc très réel. On ne peut pas générer de changement sans collaboration”.

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Margaret Catley-Carlson en Faveur de la Gestion de l’Eau Général de l’ONU sur l’Eau et l’Assainissement et viceprésidente du Conseil d’Administration du Réseau Canadien de l’Eau. A ce jour, elle a travaillé dans plus de deux douzaines d’organisations travaillant dans les domaines de politique mondiale, science, finances, développement social et agriculture. Elle a été directrice générale adjointe de l’UNICEF, présidente de l’Agence Canadienne de Développement International et du Population Council. Elle a également servi en tant que présidente du Crop Diversity Trust et le Conseil de Développement des Engrais, au conseil d’administration du Centre International de Recherche Agricole dans les Zones Arides, ainsi qu’au sein de plusieurs autres organisations. Elle porte cependant son plus grand intérêt et dévouement à la sécurité et la gestion de l’eau. Catley-Carlson a servi en tant que présidente du GWP, du Conseil de l’Agenda Mondial sur la Sécurité de l’Eau pour le Forum Economique Mondial et du Conseil Collaboratif d’Approvisionnement et d’Assainissement de l’Eau (Water Supply and Sanitation Collaborative Council). Elle est également membre de l’Académie Internationale de l’Eau.

Margaret Catley-Carlson a plus de 30 ans d’expérience sur les questions mondiales de développement et elle est membre du conseil d’administration de l’IFDC depuis 2006. Elle est actuellement marraine du Partenariat Mondial de l’Eau (The Global Water Partnership - GWP), une organisation axée sur le développement et la gestion durables des ressources en eau afin d’établir une meilleure sécurité de l’eau. Catley-Carlson sert également en tant que membre du conseil consultatif du Secrétariat 68 IFDCreport

Catley-Carlson sera impliquée dans la Semaine Mondiale de l’Eau (WWW) qui a lieu chaque année à Stockholm, en Suède. Dans le cadre du UNIYWC (voir article précédent), la WWW mettra l’accent sur l’importance des partenariats et des collaborations transfrontiers et culturels. En raison du thème de collaboration et de coopération de la UNIYWC, la suggestion de CatleyCarlson est que le meilleur moment pour IFDC d’entamer les discussions sur la réduction de la pollution d’engrais véhiculés par l’eau et de collaborer davantage avec les cultures locales (et en particulier


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au sein de ces cultures) pour la conservation et la gestion durable de l’eau serait maintenant. Dans une interview de Septembre 2012, elle a déclaré que le recyclage de eaux usées fait partie du futur de l’IFDC. “Je pense que les eaux usées ont un avenir énorme en tant que source d’éléments nutritifs dont les plantes ont besoin”, a-t-elle

des femmes dans la communauté concernée.” Dans plusieurs pays en voie de développement, les fardeaux liés à l’eau – en trouver, la transporter, cuisiner et nettoyer avec – appartiennent à la femme. De plus, les femmes sont souvent opprimées et considérées comme étant inférieures à l’homme. Selon Catley-Carlson, “apporter l’eau à la communauté n’est pas vraiment une priorité

La meilleure chose à faire pour IFDC est de continuer à étendre ses activités avec les femmes. Virtuellement dans toutes les sociétés traditionnelles, les femmes n’ont peut-être pas le pouvoir, mais elles ont la clé au pouvoir.

– Margaret Catley-Carlson déclaré. “Je suis convaincue que le VFRC fera un travail très intéressant pour déterminer comment nous pouvons extraire en toute sécurité les éléments nutritifs des excréments et des ruissellements des eaux usées autrement perdus – que ce soit des animaux ou des humains”.

puisque les hommes décident des priorités. La meilleure chose à faire pour IFDC est de continuer à étendre ses activités avec les femmes. Virtuellement dans toutes les sociétés traditionnelles, les femmes n’ont peut-être pas le pouvoir, mais elles ont la clé au pouvoir.”

Lors d’une interview plus récente sur les activités d’IFDC, elle a déclaré, “Nous nous tenons vraiment dans une position extrêmement importante dans le lexique des problèmes d’eau et de la qualité de l’eau. Premièrement, nous pouvons ‘changer’ l’eau utilisée en agriculture de l’eau douce à ‘l’eau grise’ (eaux usées traitées). Deuxièmement, nous pouvons vraiment accélérer le travail pour pouvoir inclure les engrais organiques trouvés dans ‘l’eau noire’ (eaux usées non-traitées) et transformer toutes les eaux usées en ressource de grande valeur.

Pour une vidéo de l’interview de Septembre 2012, veuillez visiter http://bit.ly/12mRaut.

Cependant, “les capacités technologiques de l’IFDC pour atténuer certains de ces problèmes causés par l’eau polluée ne constituent qu’une tranche de la solution, seulement une tranche.”, a continué Catley-Carlson. “Les situations (des pays en voie de développement) sont souvent beaucoup plus complexes qu’elles n’en ont l’air... L’eau, en particulier, affecte particulièrement les femmes. En regardant l’eau, on doit souvent examiner la situation

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3 (Ci-contre): Margaret Catley-Carlson.

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4 Une femme Ethiopienne enceinte transportant de l’eau.

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Membres du Conseil d’Administration de l’IFDC/Membres du Conseil Consultatif du VFRC L’IFDC est gouverné par un conseil d’administration tandis que le VFRC est gouverné par un conseil consultatif. Chacun de ces conseils est représenté par des ressortissants des pays développés et des pays en voie de développement. Ci-dessous les faits saillants des récentes activités des membres des deux conseils : Margaret Catley-Carlson est membre du Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2006. Elle préside le Comité Budget et est membre des Comités Exécutif et d’Audit. Elle est la marraine du GWP et membre du Comité Conseil du Secrétariat Général des Nations Unies sur l’Eau et l’Assainissement. En Août 2012, elle a donné une conférence sur “L’avenir de l’Eau” lors de la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm. Egalement en 2012, elle a reçu la Médaille du Jubilée de Diamant de la Reine Elizabeth II, une médaille commémorative créée en 2011 pour marquer le 60ième anniversaire de l’accession au trône de la Reine Elizabeth II. La médaille Canadienne, qui honore les contributions et réalisations significatives des Canadiens, sera décernée à 60.000 citoyens et résidents permanents du Canada qui ont fait une contribution significative à leurs concitoyens, à leur collectivité ou au Canada au cours des 60 dernières années. Dr. Jimmy Cheek sert au Comité de Nomination du Conseil d’Administration de l’IFDC, en plus d’être le Président du Comité Conseil du VFRC. Cheek est Chancellier à l’Université de Tennessee, à Knoxville, une éminente université de recherche. Il sert également au Conseil d’Administration de l’Association des Universités Publiques et Agricoles (APLU), la plus ancienne et une des plus proéminentes associations d’éducation supérieure de la nation. Il a été nommé Président de la Commission de l’Alimentation, de l’Environnement

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et des Ressources Renouvelables et est membre du Forum sur l’Energie. Lors de la Conférences des Universités Publiques et Agricoles de 2012 sur les “Défis Liés à l’Energie : Les 50 Années à Venir”, Cheek a servi en tant que panéliste lors de la discussion sur “Le rôle des universités dans la réponse de la nation et du monde face aux défis liés à l’énergie?”

servi en tant que modérateur durant la discussion sur “La coopération régionale pour le développement coordonné de l’alimentation et des chaînes de valeur agricoles en Afrique” à la conférence “Etablir la Connexion : les Chaînes de Valeur pour la Transformation de l’Agriculture Paysanne” présentée par le Centre Technique pour la Coopération Agricole et Rurale (CTA).

Gerard Doornbos est membre du Conseil d’Administration du Partenariat National de l’Eau et Aqua for All. Il est membre du Comité de Pilotage du Programme National Delta des Pays Bas et du Comité Exécutif de la Fédération Européenne des Services des Associations Nationales des Eaux et des Eaux Usées. Il est également membre de la Fédération Européenne des Services des Associations Nationales des Eaux et des Eaux Usées. Doornbos sert en tant que membre du Conseil de l’IFDC depuis 2005 et en est le Vice-Président depuis 2009. En 2012, Doornbos a été nommé Vice-Président de l’Association des Conseils de l’Eau (aux Pays Bas). Lors de la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm en Août dernier, Doornbos a présidé “Le Séminaire Malin Falkenmark : Comment Gérer les Effets des Changements d’Utilisation des Terres Agricoles par rapport aux Ressources Durables en Eau Potable”.

Rhoda Peace Tumusiime est Commissaire chargée de l’Economie Rurale et de l’Agriculture à la Commission de l’Union Africaine (CUA). Elle est membre du Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2010 où elle sert aux Comités Afrique et Budget. Le 15 Janvier 2013, Tumusiime et Dr Frank Rijsberman, Président Directeur Général du Consortium des Centres Internationaux de Recherche Agricole (Consortium CGIAR), ont signé un MoU au nom des deux organisations.

Dr Josué Dioné a été élu au Conseil d’Administration de l’IFDC où il sert au Comité Afrique. Il est Directeur de la Sécurité Alimentaire et du Développement Durable à la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA). Il a délivré le message de bienvenue lors de “L’Atelier des Coordonnateurs en Chef du Groupe de Négociateurs Africains sur le Changement Climatique” qui a eu lieu du 13 au 17 Août 2012, à AddisAbeba, en Ethiopie. Dioné a également

Dr Vo-Tong Xuan est membre du Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2007. Il préside le Comité Programme du Conseil et est membre des Comités Exécutif, Afrique, Budget et Nomination. Au Forum sur la Sécurité Alimentaire au Vietnam en Septembre de l’année dernière, Xuan était panéliste de la discussion sur “Les Défis sur la Sécurité Alimentaire et la Sûreté au Vietnam”. Au cours des derniers mois, Xuan a joué un rôle actif en rassemblant l’appui au projet d’agriculture à grande échelle du Ministère Vietnamien de l’Agriculture et du Développement Rural dans les deltas du Mekong et Red River pour l’amélioration de la qualité de la production du riz du pays.


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Nouvelles du Personnel de l’IFDC Patrice Annequin, spécialiste principal d’information de marché de la division NWAFD, a participé à une table ronde sur “Les systèmes d’Information de Marché et les Chaînes de Valeur : “Vers des Partenariats Public-Privé Renforcés” lors de la Conférence “Etablir la Connexion: Les Chaînes de Valeur pour la Transformation de l’Agriculture Paysanne” dirigée par le CTA. Tenue à Addis-Abeba, la conférence a permis aux participants de partager des idées, des connaissances, de nouvelles approches et les meilleures pratiques pour renforcer l’efficacité et la rentabilité des chaînes de valeur commerciales existantes et de promouvoir le développement de la chaîne de valeur pour les communautés de petits exploitants. D’autres représentants de l’IFDC qui ont participé à la conférence sont : Susan van Keulen-Cantella, leader du programme agrobusiness de NWAFD, Dr Oumou Camara, principale économiste-scientifique et représentante de l’IFDC en Ethiopie; Abass Karim Nyo, gestionnaire adjoint du projet Linking Farmers to Markets, et Noël Ujeneza, conseiller régional chargé du développement de chaînes de valeur à la division ESAFD.

Bas. Il a participé à “La Mise en Œuvre de l’Innovation Inclusive : Comment Développer avec Succès une Entreprise à la Base-de-laPyramide”, un atelier axé sur les nouveaux concepts du business qui peuvent influer sur les groupes à faible revenu. Les participants ont exploré comment créer de la valeur à chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement et abordé des questions telles que la rareté, la croissance durable et la prospérité mondiale.

Edward Baars, coordinateur régional chargé de l’agrobusiness au projet 2SCALE, et Béatrice Obara, spécialiste chargée de l’accès au financement à 2SCALE, ont assisté à la huitième conférence annuelle sur les services de développement entrepreneurial à Mombasa, au Kenya, en Décembre 2012. Le thème de la conférence était “Le Développement de Chaînes de Valeur Orienté vers le Secteur Privé”. Les objectifs de la conférence étaient de renforcer les capacités des acteurs de la filière à gérer et à coordonner les programmes de développement des marchés et d’augmenter le nombre d’experts compétents dans l’analyse et la promotion de la chaîne de valeur. Baars a participé à une table ronde et fait une présentation sur 2SCALE, en se concentrant sur le développement de systèmes agricoles ruraux compétitifs, d’agro-entreprises viables et de l’utilisation de PPP dans neuf pays Africains.

En Décembre 2012, Dr Peter Heffernan, chef de programme, et Dr Maria Wanzala, principale économiste chargée des politiques, ont participé à un séminaire organisé par l’USAID sur “Les Options Politiques pour Permettre la Croissance de l’Industrie des Engrais” à Washington, D.C. Les participants ont présenté et discuté d’une note politique qui informe les décideurs et les bailleurs de fonds sur les conditions nécessaires à une industrie des engrais dynamique qui répond aux besoins des agriculteurs et favorise la croissance du secteur agricole. Wanzala a également participé au 13ième Mécanisme des Nations Unies de Coordination Régionale Africaine pour l’Afrique à Addis-Abeba. Les participants ont discuté du programme de développement de l’Afrique après l’an 2015.

Clyde Beaver, spécialiste en communication à l’IFDC, a participé à l’Atelier de Communications d’ IFA de 2013 à Paris. L’événement tenu en Janvier a réuni des experts en communication et en relations publiques de l’industrie des engrais pour élaborer des stratégies et messages communs qui seront utilisés par les membres du réseau mondial des communicateurs de l’IFA. Dr Oumou Camara, principale économistescientifique et représentante de l’IFDC en Ethiopie, a rédigé l’article “Vers la Réalisation d’une Révolution Verte en Afrique : Accomplissements Majeurs Depuis le Sommet Africain des Engrais de 2006”, qui a été publié dans le 5ième numéro de AU Echo. Camara est détachée à la Division de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire du Département de l’Economie Rurale et de l’Agriculture de la CUA. En Novembre 2012, Dr André de Jager, directeur de la division NWAFD, a assisté au Congrès International de Gestion de l’Approvisionnement à Amsterdam, aux Pays

Martin Drevon, chef du projet de l’USAID pour la Privatisation du Système d’Importation et de Distribution des Engrais au Rwanda (PReFER), a assisté au Forum de l’Agrobusiness de 2012 à Dakar, au Sénégal. Drevon a fait une présentation sur le projet PReFER, qui est en train d’assister le Gouvernement Rwandais dans le processus de transition de sa politique antérieure nationalisée d’achat et de distribution d’engrais. La réunion portait sur le renforcement du secteur de l’agroalimentaire en Afrique, par l’encouragement des partenariats, l’échange des meilleures pratiques et l’attraction d’investissements.

En Janvier 2013, Dr Richard Jones, leader du programme agrobusiness de la division ESAFD, a assisté à la Réunion Annuelle des Leaders du Programme Collaboratif de Recherche sur les Cultures (CCRP) de la Fondation McKnight à Faro, au Portugal. Jones préside le Comité Consultatif du CCRP dont il est membre depuis 2001. CCRP est un programme de subventions compétitives qui vise à accroître la sécurité alimentaire des populations démunies dans les pays en voie de développement. La vision de ce programme est de contribuer à un monde où tous ont accès à des aliments nutritifs produits de façon durable. En Janvier, Dr Amit Roy, Président Directeur Général de l’IFDC, était orateur à la conférence “Nourrir le Monde - 2013 : Accélérer la Collaboration Mondiale sur la Sécurité Alimentaire” organisée par The Economist. Des leaders de l’industrie, des officiels de Gouvernements, des bailleurs, des agences d’aide et des membres de la communauté de recherche se sont réunis à Amsterdam pour discuter de l’amélioration de l’alimentation et des marchés agricoles durables. Roy a participé à un atelier interactif sur “Le Rôle Facilitateur de la Science et de la Technologie” au

cours duquel les panélistes ont discuté d’un certain nombre d’approches pour accroître les rendements et la productivité grâce à l’élevage et à la biotechnologie. Roy a également participé à l’Assemblée Générale Annuelle de la Plateforme Mondiale des Bailleurs pour le Développement Rural à La Haye, aux Pays Bas. La Plateforme est un réseau de 34 bailleurs bilatéraux et multilatéraux, institutions internationales de financement, organisations

intergouvernementales et agences de développement. Les membres partagent la vision commune que l’agriculture et le développement rural constituent le noyau de la réduction de la pauvreté et la conviction que le développement durable et efficace nécessite un effort mondial coordonné. La réunion était organisée par le Ministère des Affaires Etrangères et était axée sur “L’Alimentation, les Agriculteurs et les Marchés”. En outre, Roy a assisté au Forum des Services Climatologiques des Iles du Pacifique à Suva, aux Fidji, organisé par le Centre du Pacifique pour l’Environnement et le Développement Durable, et le Système d’Information sur le Climat du Pacifique. Le Forum visait la conscientisation sur les données, produits et outils actuellement disponibles qui servent d’appui aux stratégies d’adaptation climatique à base communautaire. Le chef du programme des ressources naturelles à ESAFD Dr John Wendt a présenté “Au-delà de la GIFS : Une approche orientée vers le marché pour une agriculture rentable et durable”, à la Conférence sur “La Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols en Afrique : Des microbes aux Marchés»” tenue du 22 au 26 Octobre, à Nairobi au Kenya. Wendt a discuté de l’application de la GIFS dans le contexte des Systèmes Agricoles Commercialisés et Durables, qui mettent l’accent sur le développement de systèmes agricoles durables basés sur les coûts et les avantages des interventions basées à la fois sur la GIFS et sur la non-GIFS, tout en contrôlant les risques d’investissement. Wendt a également rédigé l’article “Les Engrais Potassiques en Afrique : Contexte, Evaluations et Perspectives”, qui a été publié dans le Journal de l’Institut International de la Potasse de Novembre 2012.

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International Fertilizer Development Center

Calendrier des Formations Internationales de 2013 Programme de Formation/Atelier/Voyage d’Etudes

Date

Lieu

Coût du Programme

1. Développer les Marchés des Intrants Agricoles du Secteur Privé : Conception et implémentation de Subventions d’Intrants Ciblés

Du 8 au 12 Avril 2013

Nairobi, Kenya

1.300$

2. Les Politiques des Engrais et Stratégies de Marketing en Afrique

Du 20 au 24 Mai 2013

Arusha, Tanzanie

1.300$

3. Technologie de Production d’Engrais Azotés (avec l’IFA)

Du 24 au 28 Juin 2013

Sanya, Chine

2.700$

4. Relier les Agriculteurs aux Marchés en Afrique

Du 1 au 5 Juillet 2013

Nairobi, Kenya

1.300$

Les Avancées Technologiques dans la Production 5. Agricole et la Fertilisation

Du 19 au 30 Août 2013

Etats Unis (Alabama, Georgie, Illinois, Missouri, Tennessee et Washington, D.C.)

2.000$

6. Technologie de Production d’Engrais Phosphatés (avec l’IFA)

Du 7 au 11 Octobre 2013 Bangkok, Thaïlande

2.700$

7. Développer et Gérer des Entreprises d’Intrants Agricoles à Travers des Chaînes de Valeur Viables

Du 4 au 8 Novembre 2013

Ouagadougou, Burkina Faso

1.300$

8. Chaîne de Valeur des Engrais – Gérer les Systèmes d’Approvisionnement et Répondre aux Besoins de l’Agriculteur

Du 2 au 6 Décembre 2013

Kuala Lumpur, Malaisie

1.600$

Importance de la Journée Mondiale de l’Alimentation: Etablie par la FAO en 1981, la Journée Mondiale de l’Alimentation (16 Octobre) offre l’opportunité de mettre en exergue les solutions contre la faim et la pauvreté, et les réalisations en matière de sécurité alimentaire et de


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