Biosécurité au Burkina Faso : Pour une production de coton génétiquement modifié en toute sécurité
Photo: WACIP Burkina Faso
Le renforcement des capacités de l’Agence Nationale de Biosécurité du Burkina Faso
Photo: WACIP Burkina Faso
Présidium de la cérémonie d’ouverture de l’Atelier d’information et de sensibilisation du large public dans la région de l’Est du Burkina.
Plus de 6000 exemplaires d’extraits de la loi portant sécurité en matière de biotechnologie traduits en langues nationales les plus parlées (Mooré, Jula et Gulmancema) et distribués dans les zones cotonnières de SOFITEX, FASO COTON et SOCOMA.
La biotechnologie est devenue un sujet d’actualité au Burkina Faso avec la culture du coton génétiquement modifié, ou coton Bt (Bacillus thuringiensis). Après l’expérimentation menée de 2003 à 2008, le Burkina Faso, onzième pays du monde ayant adopté les biotechnologies, espère en tirer parti pour assurer la sécurité alimentaire de ses populations tout en protégeant son environnement. De quelques parcelles test de production au cours de la campagne agricole 2008, le Burkina Faso a cultivé 125 000 ha de coton Bt en 2009 soit 28% des superficies consacrées au coton) et 360 000 ha soit (75% des superficies emblavées en coton en 2010). Les producteurs, déjà très satisfaits des 30% d’augmentation de rendement par rapport au coton conventionnel, ont encore plus apprécié la réduction du nombre d’applications des pesticides qui passe de 6 à seulement 2, soit une baisse de 60 % du coût de traitement par ha. Dans l’ ensemble, les revenus nets pour le coton Bt en 2010 étaient d’environ 90% plus élevés que pour le coton conventionel. Il faut ajouter à cela le gain de temps de travail ainsi que la préservation de l’environnement et de la santé du producteur. Cependant, l'utilisation des organismes génétiquement modifiés suscitent à la fois des espoirs et des craintes, d’où l’origine de la controverse au sein du grand public. En 2010, l’USAID, sous l’égide du Programme de Renforcement du Secteur Coton en Afrique de l’Ouest et du Centre (WACIP) a financé l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) pour le renforcement de ses capacités afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle. Grâce à cet appui, l’ANB a réalisé plusieurs importantes activités dont : la formation de 60 membres du cadre national de biosécurité en évaluation et en gestion des risques biotechnologiques ; 3 ateliers de sensibilisation sur la biosécurité dans les 3 régions cotonnières, soit 2 658 participants ; des journées portes ouvertes sur l’Agence axées principalement sur les jeunes, avec la participation de 2 250 élèves des lycées et collèges de Ouagadougou ; des formations sur le contenu de la loi au profit de 555 agents de vulgarisation en production cotonnière ; la traduction d’extraits de la loi portant régime de sécurité en matière de biotechnologie dans trois langues nationales, soit 6 000 exemplaires distribués aux producteurs ; et leur large diffusion en langues nationales sur les antennes des radios locales. Les résultats des activités de l’ANB sont remarquables comme en témoigne Madame Suzane Sidibé (née Toé), une participante à l’atelier de sensibilisation organisée dans la région de BoboDioulasso, qui disait : « L’atelier était vraiment le bienvenu, parce que nous étions en quête d’informations et d’informations vraies. Je pense qu’après l’atelier, nous sommes rassurés. Maintenant, nous pouvons accompagner le processus avec beaucoup plus de sérénité ».