Le coton renforce la sécurité alimentaire dans les pays du C-4

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Le coton renforce la sécurité alimentaire dans les pays du C-4 Le coton est au coeur du développement agricole et rural au Bénin, au Burkina Faso, au Tchad et au Mali, connus sous le nom de pays du Coton-4 (C-4). Des millions de petits agriculteurs des pays du C-4 dépendent du coton comme principale source d’emploi et de revenu. La production cotonnière non seulement soutient l’accroissement des revenus individuels mais aussi renforce la sécurité alimentaire dans ces pays. Le Programme d’amélioration du coton de l’Afrique de l’Ouest (WACIP) est un projet pluriannuel financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et mis en œuvre par l’IFDC. Le projet WACIP a stimulé la productivité et la rentabilité du secteur cotonnier dans les pays C-4. Le projet travaille avec des agriculteurs, des chercheurs, des distributeurs d’intrants agricoles, des sociétés cotonnières, des associations interprofessionnelles et des artisans du textile. L’accent est mis sur la promotion des meilleures pratiques d’amélioration des rendements, le renforcement des capacités de recherche, l’appui au secteur d’égrenage et la formation des artisans pour qu’ils puissent accéder aux marchés régionaux et internationaux. Pauline Simmons, la coordonnatrice régionale pour l’Afrique du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA), a récemment visité un des 42 champs de démonstration du WACIP dans la région de Sikasso au Mali. « Après ma visite aux agriculteurs maliens, je comprends l’importance et les défis du secteur cotonnier et sa contribution à la sécurité alimentaire, d’autant plus que des cultures alimentaires de base comme le maïs et le sorgho, s’appuient sur le coton pour accéder aux intrants et aux services de production, » a déclaré Simmons. « C’est pourquoi le gouvernement des Etats-Unis travaille avec les pays du C-4 à tous les niveaux pour répondre à leurs préoccupations. Sur le terrain, j’ai vu des agriculteurs motivés par le

désir du changement et j’ai été impressionnée par les résultats des activités qu’appuie le projet WACIP. » Selon Zagaye Sissoko, le chef de la Division de production de la Compagnie Malienne des Textiles (CMDT) à Sikasso, les champs de démonstration appuyés par le WACIP sont les principaux instruments du changement dans les zones cotonnières. « La CMDT favorise la diversification des cultures pour la sécurité alimentaire, et cela fait partie de sa stratégie de développement intégré du coton, » dit Sissoko. « Le partenariat avec le projet WACIP fait une grande différence sur le terrain. L’effet d’entraînement des champs de démonstration appuyé par le projet est déjà bien visible. Les agriculteurs adoptent de plus en plus les paquets WACIP. » Le composant renforcement des capacités du WACIP a permis à la CMDT de former des centaines d’agents de vulgarisation et de fournir une formation pratique à des milliers d’agriculteurs. Amadou Ouadidjé, coordonnateur de pays adjoint du WACIP au Mali, a expliqué que les sociétés cotonnières fournissent les intrants, la technologie, l’infrastructure et les services dont les agriculteurs ont besoin pour intensifier leur production céréalière sur leurs autres champs. « Toute évaluation des retours sur investissement du coton doit également prendre en compte les céréales. » Le projet WACIP a aussi aidé l’Association des producteurs de coton du Mali à former plus de 5 600 chefs de coopérative pour qu’ils puissent mieux calculer leurs besoins en intrants et gérer les crédits pour les cultures tant cotonnières que vivrières. Selon Blaise Fadoegnon, le coordonnateur de pays du WACIP au Mali, « le producteur de coton peut soit commander les intrants appropriées de la

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La coordinatrice régionale pour l’Afrique de l’USDA Pauline Simmons (deuxième à partir de la droite, au premier rang) visite un des 42 champs de démonstration du WACIP dans la région de Sikasso au Mali, accompagnée par (deuxième rang de gauche à droite) : Sarah Gavian, Adama Koumaré, Amadou Ouadidjé, Abdrahamane Koné et Blaise Fadoegnon. Premier rang (à partir de la gauche) Baou Diané, Sekou Keita, Simmons et Manoela Borges.

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Cotton Boosts Food Security (suite de la page 9) société cotonnière pour ses champs de coton et de céréals, soit essayer de minimiser les coûts en ne déclarant officiellement que sa surface cotonnière et en détournant alors une partie des intrants coton pour ses cultures céréalières. » Le projet WACIP cherche à dissuader les agriculteurs de choisir cette dernière option qui entraîne de bas rendements tant pour le coton que pour les cultures vivrières. Selon Hamidou Diarra, premier secrétaire de la Coopérative des producteurs de coton de Siani, un village dans la région de Sikasso, les effets de cette formation sont évidents, « Avant, nous travaillions pour presque rien - aucun bénéfice, seulement des dettes ! Mais après la dernière campagne, chacun a pu rembourser ses prêts et il restait même de l’argent. Il y avait 42 agriculteurs dans notre coopérative. A la vue de notre grande réussite, 20 autres agriculteurs nous ont rejoint récemment. »

Dr. Sarah Gavian, chef de partie du WACIP, a souligné que les cotonculteurs devraient avoir plus de choix. « Ils ne devraient pas avoir à cultiver le coton juste pour obtenir les intrants et bénéficier des services de vulgarisation dont ils ont besoin pour leurs cultures vivrières. Ce qu’il faut plutôt aux agriculteurs maliens c’est un meilleur accès au crédit agricole et à de robustes systèmes de commercialisation des intrants et des produits vivriers. Cet effort peut amener les agriculteurs à réduire la surface cultivée en coton, mais avec de meilleurs rendements sur moins de terre et les bénéfices associés, les agriculteurs peuvent employer la superficie restante pour des cultures vivrières. »

IFDC facilite un atelier sur les recommandations d’engrais en Afrique de l’Ouest Les 6 et 7 avril 2010, le projet MIR Plus de l’IFDC et le Programme de gestion des ressources naturelles (PGRN) ont facilité un atelier d’orientation et de planification pour mettre à jour les recommandations d’engrais en Afrique de l’ouest. Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF/WECARD) a collaboré avec l’IFDC à l’organisation de cet atelier à Ouagadougou au Burkina Faso. Ce fut un événement régional conjoint de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Le but de l’atelier était de développer et mobiliser les capacités scientifiques régionales en vue d’appuyer la mise à jour des recommandations concernant les principales cultures dans la région. L’atelier a réuni environ 60 participants des Etats membres de la CEDEAO représentant les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), des organismes régionaux et sous-régionaux et des agriculteurs d’Afrique de l’Ouest.

attendus et les prix relatifs. Cette initiative conjointe ECOWAS/UEMOA est basée sur l’observation que les recommandations d’engrais doivent être mises à jour et adaptées à chaque type de sol et de culture.

Dr. François Lompo, directeur général adjoint de l’Institut National pour l’Environnement et la Recherche Agronomique (INERA), a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Il a déclaré que « Pour faciliter l’adoption des engrais par les petits agriculteurs, l’efficacité agronomique doit être augmentée. Ceci exige des apports d’engrais plus adaptés en temps opportun et des pratiques agricoles plus efficientes pour améliorer la teneur en matière organique des sols. Les recommandations d’engrais doivent également prendre en considération des pratiques agricoles et proposer les doses optimales basées sur les prix des engrais et les spéculations visées. »

En particulier, les participants ont convenu d’utiliser la modélisation en se servant de divers outils complémentaires (GIS, DSSAT, QUEFTS, etc.). En outre, ils ont recommandé de créer un comité technique avec le mandat de proposer un plan d’action régional pour mettre à jour les recommandations d’engrais dans les mois à venir. Ces recommandations seraient validées à un autre atelier régional ECOWAS/UEMOA avec l’appui des partenaires techniques vers la fin de 2010.

Pendant des décennies, les recommandations pour l’usage des engrais dans toute l’Afrique de l’Ouest ont été uniformes dans chaque pays pour chaque culture. Par conséquent, les doses recommandées ne sont pas adaptées aux conditions biophysiques et socio-économiques locales de production agricole et ne sont souvent pas rentables. Peu d’agriculteurs ont adopté réellement ces recommandations périmées. Après plus de trois décennies de culture, la quantité d’éléments nutritifs des sols a changé ainsi que les variétés cultivées, les rendements

GCARD 10

Cet atelier régional a permis à l’ECOWAS et à l’UEMOA de : (1) faire un inventaire des initiatives passées ou actuelles sur cette question dans les Etats membres ; (2) partager les expériences, en particulier celles de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) relatives à son programme de santé des sols et les approches de modélisation du programme de Gestion des ressources naturelles de l’IFDC et leurs applications dans plusieurs pays et pour quelques importantes cultures; (3) faciliter un large débat sur les recommandations courantes d’engrais dans les diverses zones agro-écologiques d’Afrique de l’Ouest (zone sahélienne, zones côtières et zone irriguée) ; et (4) identifier les éléments de base pour un futur plan d’action régional pour mettre à jour les recommandations d’engrais.

Les décideurs et les agriculteurs attendent beaucoup de ce plan. Les représentants de l’ECOWAS et de l’UEMOA à l’atelier ont redit l’engagement de leur commission respective à fournir l’appui nécessaire à cet effort.

L’IFDC a pris une part active à la première Conférence mondiale sur la recherche agricole pour le développement (GCARD 2010) à Montpellier, France. Les membres du personnel de l’IFDC, Abdoulaye Mando et Scott Mall ont participé à cette Conférence. Margaret Catley-Carlson, membre du Conseil d’administration de l’IFDC a été modérateur d’un important panel de discussion.


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