Volume 36, No. 2 ISSN 0149-4521 www.ifdc.org
IFDC Actualité des activités et progrès de l’IFDC
Le Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères des Pays-Bas visite des sites du projet CATALIST au Rwanda et en République Démocratique du Congo Dr. Ben Knapen, Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères des Pays-Bas, a visité deux sites appuyés par l’IFDC dans la région des Grands Lacs de l’Afrique Centrale pendant une récente mission d’information en Afrique. Avec l’appui du projet Catalyser une Intensification Agricole Accélérée pour la Stabilité Sociale et Environnementale (CATALIST) et d’autres partenaires, ceux qui travaillent sur ces deux sites améliorent de façon constante leurs moyens de subsistance. Accompagné du Ministre de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) du Rwanda, Dr. Agnès Kalibata (qui est également un membre du Conseil d’administration de l’IFDC), Knapen a visité la Fédération des Agriculteurs d’Imbaraga, une organisation partenaire de CATALIST dans le district de Musanze au Rwanda. Knapen était également accompagné de Frans Makken, Ambassadeur des Pays-Bas au Rwanda, d’une délégation de la Haye et d’une équipe de l’Ambassade royale des Pays-Bas au Rwanda. Dans son discours d’introduction, le Ministre Kalibata a décrit les politiques mises en œuvre et les progrès réalisés par le gouvernement rwandais à ce jour dans le domaine de la transformation de l’agriculture du pays. Elle a expliqué que l’amélioration des performances du secteur agricole est principalement liée à l’exécution du programme de révolution verte du gouvernement. Le Ministre rwandais de l’Agriculture et des Ressources Animales, Dr. Agnès Kalibata, et le Secrétaire d’État des Affaires Étrangères des Pays-Bas, Dr. Ben Knapen, visitent les sites du projet CATALIST au Rwanda.
Les membres d’Imbaraga ont parlé de leurs réalisations depuis 2007, date du début de ce partenariat qui leur a permis de recevoir l’appui technique de CATALIST et de MINAGRI. Joseph Gafaranga, le secrétaire exécutif d’Imbaraga dans la province du Nord,
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ARTICLES DE FOND Un aperçu des projets de l’IFDC en Albanie depuis 20 ans
Le Ministre de l’Agriculture du Bangladesh et l’Ambassadeur des États-Unis lancent le projet AAPI
L’IFDC collabore avec l’USAID, les Pays-Bas et l’AGRA pour améliorer la sécurité alimentaire dans le nouvel État du Soudan du Sud
L’IFDC va cogérer le projet Global TraPs
IFDC IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf
indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit. Une version électronique est accessible sur le site www.ifdc.org. L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration international composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par diverses organisations d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et des gouvernements nationaux. L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole.
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Scott Mall RÉDACTRICE EN CHEF Lisa Thigpen CONTRIBUTIONS DE Patrice Annequin, Daniya Baisubanova, Clyde Beaver, Courtney Greene, Ishrat Jahan, Danielle Mbesherubusa, Mary Nyaoso, Jyldyz Niyazalieva et Michelle Saucier PHOTOGRAPHES Daniya Baisubanova, Matthias Dhum, Jean-Pierre Kisamare, Patrick Otoweke et Thomas P. Thompson CONCEPTION Heather Gasaway COORDINATION DE PRODUCTION Donna Venable DISTRIBUTION Jane Goss et David Wright
CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’IFDC M. Peter McPherson (États-Unis), Président du Conseil Gerard J. Doornbos ((Pays-Bas), Vice-président Margaret Catley-Carlson (Canada) Josué Dioné (Mali) John B. Hardman (États-Unis) Osamu Ito (Japon) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (États-Unis) Mortimer Hugh Neufville (États-Unis) Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam) PRÈSIDENT DIRECTEUR GÈNÈRAL DE L’IFDC Amit H. Roy - membre de droit SECRÈTAIRE DU CONSEIL/CONSEILLER JURIDIQUE DE L’IFDC Vincent McAlister - membre de droit
Dr. Amit Roy et Dr. Roland Scholz, codirigeant du projet Global TraPs, lors de la première réunion du Conseil d’administration tenue à Zürich du 31 mars au 1er avril.
Dr. Amit Roy, Président - directeur général de l’IFDC, a été nommé codirigeant du projet Global TraPs, avec Dr. Roland Scholz, Président de Natural and Soil Science Interface à l’Institut Fédéral Suisse de Technologie (ETH) de Zurich. Global TraPs signifie « Global Transdiciplinary Processes for Sustainable Phosphorus Management » (Procédés transdisciplinaires pour une gestion durable du phosphore). Le projet Global TraPs étudiera l’utilisation, la gestion et la durabilité du phosphore dans l’optique d’une chaîne d’approvisionnement par un procédé transdisciplinaire (théorie-pratique) impliquant des experts du milieu universitaire, de l’industrie, de gouvernements, d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres parties intéressées. Le but de Global TraPs est de développer les connaissances relatives aux moyens de faire la transition vers une utilisation plus durable du phosphore. « Le phosphore est l’un des éléments nutritifs essentiels pour la vie humaine, animale et végétale », ont dit Roy et Scholz dans une déclaration commune. « Le phosphore est également une ressource finie qui doit être employée de façon plus efficiente. En se concentrant sur le phosphore dans l’optique d’une chaîne d’approvisionnement, l’initiative Global TraPs cherche à permettre une plus grande compréhension de nombreuses questions auxquelles sont confrontés l’humanité et notre environnement. » La nature transdisciplinaire du projet implique une gestion conjointe pour intégrer la rigueur académique aux connaissances basées sur l’expérience et le monde réel. Roy est le principal dirigeant de la partie pratique du projet, représentant l’industrie, les gouvernements, les organisations commerciales et les organismes internationaux ; Scholz est le principal dirigeant de la partie académique. Pour plus d’informations sur Global TraPs, visiter www.uns.ethz.ch/gt.
Divisions de l’IFDC : Eurasie (EAD) Afrique de l’Est et Afrique Australe (ESAFD) Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest (NWAFD) Développement (RDD) Acronymes: AGRA - Alliance pour une Révolution Verte en Afrique Australe ECOWAS - La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest kg - kilogramme
PA - protocole d’accord
d’Afrique de l’Ouest
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ha - hectare(s)
ISFM - integrated soil fertility management
mt - metric ton(s) PPC - Produits de protection des cultures
USAID - Agence des États-Unis pour le Développement International
Recherche et
COMESA - Marché Commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique UEMOA - Union Économique et Monétaire
EAD
En 2011, l’Albanie a un marché agricole prospère.
Albanie : l’IFDC aide le pays dans la transition vers une économie de marché En 1991, l’Albanie émergeait de plus d’un demi-siècle d’isolement quasi total à la provoquée par la deuxième guerre mondiale et la dictature communiste qui s’ensuivit. Le pays était alors confronté à une crise agricole qui nécessitait l’aide d’urgence internationale. Les fermes albanaises ne pouvaient pas fournir suffisamment de nourriture pour les zones urbaines et n’arrivaient pas non plus à satisfaire les besoins en matières premières des usines agro-alimentaires. Les importations alimentaires augmentaient, la production d’engrais avait cessé et les fermes collectives (qui n’avaient jamais produit assez de nourriture sous le régime communiste) étaient en déclin. La superficie cultivée avait diminué de moitié. De plus, l’agriculture privée et concurrentielle n’existait pas. La population de l’Albanie augmentait également de deux pour cent par an, plus rapidement que dans n’importe quel autre pays européen. Pour aider le pays à surmonter l’extrême pénurie alimentaire (en particulier de blé), l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) a accordé en 1991 un financement pour l’importation de 20 000 tonnes d’engrais azotés. L’USAID a retenu l’IFDC pour gérer la distribution des engrais aux producteurs. L’IFDC a élaboré une stratégie de développement de l’agribusiness innovatrice et adaptée en particulier à des pays tels que l’Albanie qui passent d’une économie « dirigée et contrôlée » à une économie de marché. La stratégie de l’IFDC, relie les distributeurs d’intrants agricoles, les spécialistes de la vulgarisation agricole, les chercheurs, les fonctionnaires de gouvernement, les organisations non gouvernementales et les médias pour générer, partager et
utiliser les informations permettant d’accéder aux ressources et outils nécessaires pour relancer l’économie agricole de l’Albanie. L’IFDC a identifié les entrepreneurs prometteurs, les a formés aux processus de libre marché, les a aidés à obtenir des crédits auprès des banques et les a introduits aux pratiques commerciales modernes. L’IFDC a créé l’Albanian Fertilizer and Agribusiness Dealers Association (AFADA) en 1993. Le succès de l’AFADA a incité d’autres professionnels de l’agribusiness à former des associations commerciales le long des chaînes
« Le succès de l’AFADA est vraiment une histoire inédite dans les Balkans, au-delà de l’instabilité et des bouleversements… Un important enseignement que nous avons tiré de notre expérience en Albanie est que quand vous organisez le secteur privé, vous enclenchez un train insoupçonné d’innovations et de stimulations qui vont contribuer à fournir les intrants et le savoir-faire technique nécessaires à l’essor du secteur agricole d’un pays.
- Ian Gregory, Division de l’Eurasie (La suite á la page 4) 3
Albanie (suite de la page 3) industrielles, fournissant des appuis techniques et commerciaux à quelques entreprises choisies sous les auspices d’un centre de développement d’agribusiness. La disponibilité accrue des intrants agricoles en Albanie a permis d’améliorer les rendements et les revenus des petits agriculteurs albanais, en particulier ces 75 000 qui sont devenus des clients fidèles de l’AFADA. L’AFADA est l’une des organisations les plus actives au sein de l’Albania Association and Business Management Center (ABMC) l’Association et Centre de Gestion des Affaires de l’Albanie établi en 2001, qui est financé par 11 associations d’agribusiness, dont l’AFADA. L’ABMC a également reçu l’appui du projet d’Assistance à l’Association Professionnelle Agricole de l’Albanie (AAATA). L’ABMC a été un point focal pour les activités mises en œuvre par l’IFDC dans le cadre du programme Food For Progress du Ministère de l’Agriculture des États-Unis (l’USDA). Le Conseil pour l’Agribusiness de l’Albanie (KASH), sous la tutelle de l’ABMC, mène des actions de plaidoyer pour la réforme des politiques agricoles en Albanie. KASH, qui comprend 21 associations professionnelles d’agribusiness et 2 000 membres, collabore avec le gouvernement albanais pour négocier des accords de libre-échange avec d’autres pays dans la région des Balkans. Le projet AAATA a facilité des auto-investissements de plus de 20 millions de dollars US et l’octroi de près de 7,4 millions de dollars US en crédits commerciaux. Il a aussi aidé des entrepreneurs albanais à faire des progrès considérables dans la production alimentaire. En octobre 1995, l’USAID a attribué à l’IFDC le projet Sustaining the Restructured Fertilizer Sub-Sector in Albania (SRFSA) de
8,6 millions de dollars US. En quatre ans, l’IFDC a capitalisé ses succès antérieurs en établissant un marché privé efficace pour fournir des engrais aux agriculteurs albanais. Le but était également de renforcer l’AFADA et d’aider le gouvernement albanais à améliorer les politiques d’intrants agricoles, les
En 1991, l’USAID a engagé l’IFDC pour la distribution d’engrais aux agriculteurs
systèmes de réglementation et un système d’information du marché. Les importations d’engrais ont augmenté passant de 32 000 tonnes en 1995 à 75 000 tonnes en 1998 et 1999. Quatrevingt-dix pour cent des agriculteurs commerciaux de l’Albanie emploient maintenant des engrais. En outre, des lois relatives aux engrais axées sur le marché ont été édictées, les tarifs ont baissé et des instituts des sols et des semences ont été établis pour servir les agriculteurs et les agro-industriels. A la fin du projet, avec l’aide de l’IFDC, les entreprises privées fournissaient 100 pour cent des besoins en engrais de l’Albanie, 95 pour cent des produits de protection des cultures et 80 pour cent des semences certifiées locales et importées. Quand la SRFSA a démarré en 1995, les distributeurs d’intrants agricoles de l’AFADA dépendaient exclusivement des établissements de crédit et des crédits commerciaux. En raison de leur excellente réputation de solvabilité, les distributeurs d’intrants agricoles pouvaient autofinancer plus de 74 pour cent de leurs importations et employer des crédits fournisseurs (plus de 5 millions de dollars US à la fin du projet en 1999) plutôt que des prêts institutionnels (moins de 1 million de dollars US). Le Fonds pour l’amélioration du crédit en Albanie a été mis en place en juillet 2003 et reste un projet en cours d’exécution. Ce programme technique, également financé avec les produits monétaires du programme Food for Progress de l’USDA forme
« Lancé à la fin de 1991, le projet de l’IFDC en Albanie financé par l’USAID représentait vraiment le premier effort d’un donateur pour introduire les principes et les pratiques d’une économie de marché libre en Albanie. L’approche pratique de l’IFDC pour revitaliser le secteur agricole par la commercialisation des engrais importés a permis de former des responsables gouvernementaux, des marchands privés d’engrais et des agriculteurs aux pratiques commerciales de base. Ce fut un énorme succès : les apports d’engrais ont fait croître la production agricole, générant des revenus qui ont stabilisé l’économie rurale de l’Albanie. » 4
- Dianne Blane, ancien directeur de mission de l’USAID en Albanie
aux techniques de production laitière et d’élevage et facilite l’accès au crédit pour les entreprises d’agro-industrie. Le programme forme des producteurs, établit des relations d’affaires, facilite l’importation des races de bétail améliorées, permet l’accès à des produits d’alimentation animale de qualité et présente aux agriculteurs des équipements modernes de production et de transformation. Le rôle de l’IFDC est de fournir l’assistance technique et l’appui au développement du marché aux entreprises d’agro-industrie et d’aider à mettre en place un fonds de garantie de crédit pour ce secteur. « Lors de mon premier voyage en Albanie, j’avais trouvé un pays dans une situation désastreuse. Le meilleur hôtel de Tirana n’avait qu’un seul plat au menu et il n’y avait ni chauffage ni eau chaude, » a dit Dr. Amit Roy, Président directeur général de l’IFDC. « Aujourd’hui quand nous visitons l’Albanie, nous voyons un pays transformé. Les gens ont de l’argent et peuvent mener à bien des affaires. Ils sont heureux. Naturellement, il reste encore des défis, mais le pays va dans la bonne direction. »
Le visage humain du développement de marché En 1992, Agif Caca était laissé sans emploi quand l’usine étatique où il travaillait a fermé. Avec seulement 350 dollars US, il a mis sur pied Mireli - sa propre usine de lait et de fromage. L’usine Mireli a fait face à de nombreux obstacles, tels que les coupures d’électricité qui abîmaient le lait. L’IFDC a soutenu Caca en lui achetant un groupe électrogène et trois nouveaux camions réfrigérés. L’usine Mireli a rapidement doublé en taille et la quantité de lait transformé a augmenté passant de 500 litres/jour jusqu’à 15 000 litres/jour en 2007. L’objectif est de porter la capacité à 30 000 litres/jour. Mireli est devenue le plus grand fournisseur de lait frais à Tirana et approvisionne plus de 100 magasins chaque jour. L’usine produit le lait pasteurisé, le yaourt écrémé, le lait caillé et le fromage blanc mou.
L’Albanie a maintenant un secteur agricole autosuffisant, la production locale prospère et les cultures d’exportation de développent également. Pendant les 20 années d’activité de l’IFDC en Albanie, il a été clairement démontré que le secteur agro-industriel privé peut bien fonctionner et prospérer. L’IFDC a aidé ce pays à développer un secteur agricole viable et a fourni aux acteurs de la chaîne de valeurs agricole la technologie et les informations nécessaires pour améliorer la production agricole et établir leurs propres fermes et entreprises sous le régime de l’économie libérale.
En 1991, les fermes albanaises ne pouvaient pas produire assez de nourriture pour les zones urbaines. Aujourd’hui l’Albanie a un secteur agricole autosuffisant ; la production agricole locale prospère et des cultures sont produites pour l’exportation.
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Le Ministre de l’Agriculture du Bangladesh, Chowdhury et l’Ambassadeur Moriarty des États-Unis lancent le projet AAPI Le Ministre de l’Agriculture Matia Chowdhury, qui est également membre du Parlement du Bangladesh et l’Ambassadeur des États-Unis aux Bangladesh James F. Moriarty ont lancé officiellement, le 5 mars, le projet « Accélérer l’Amélioration de la Productivité Agricole » (AAPI) dans l’upazila (sous-district) de Nalitabari dans le district de Sherpur au Bangladesh. L’AAPI est financé par l’USAID et mis en oeuvre par l’IFDC en collaboration étroite avec le Ministère de l’Agriculture du Bangladesh et son Département de vulgarisation agricole. L’AAPI vise à renforcer et à réorienter les systèmes de production agricole au Bangladesh. Les objectifs du projet sont d’améliorer la sécurité alimentaire et d’accélérer la croissance des revenus dans les zones rurales en augmentant la productivité agricole sur une base durable. Le projet AAPI met l’accent sur l’amélioration de l’accès des agriculteurs à la technologie de placement profond des engrais (PPE) et de son utilisation pour améliorer les rendements et les revenus agricoles. En outre, l’AAPI appuiera le renforcement des capacités, la réforme des politiques et le développement de micro-entreprises, autant de mesures qui sont cruciales pour la durabilité des systèmes de production agricole. Selon les estimations, environ 3,5 millions d’agriculteurs tireront profit de l’AAPI, et 1 800 points d’approvisionnement appartenant à des entrepreneurs privés seront établis pour faciliter l’accès des agriculteurs aux produits PPE. Avec une utilisation plus efficiente
des engrais, le gouvernement du Bangladesh pourrait faire des économies estimées à 84 millions de dollars US. Dr. Amit Roy Président - directeur général de l’IFDC qui participait à la cérémonie de lancement a déclaré que la technologie du PPE est maintenant employée dans 152 upazilas dans 36 districts du Bangladesh. L’expérience du Bangladesh se reproduit dans douze pays africains et des pays sur d’autres continents se montrent également intéressés à l’utilisation de cette technologie. Selon l’Ambassadeur Moriarty, le Bangladesh utilise le gaz naturel pour produire de l’urée et la quantité de gaz naturel économisé du fait que les agriculteurs emploieront moins d’urée avec le PPE, peut servir à d’autres fins. « Les prix du gaz et du pétrole approchent des niveaux records. Les États-Unis apprécient de collaborer avec le gouvernement du Bangladesh pour trouver les moyens qui conservent ces ressources énergétiques importantes tout en répondant aux besoins des populations rurales et urbaines. » Après avoir procédé à l’ouverture de l’atelier de lancement du projet et rencontré plusieurs agriculteurs, le Ministre Chowdhury et l’Ambassadeur Moriarty ont remis quatre machines de fabrication de briquettes de PPE (75 pour cent du coût subventionné par le projet) à quatre entrepreneurs dans l’upazila de Nalitabari, un de 68 upazilas du projet.
L’Ambassadeur des États-Unis au Bangladesh James F. Moriarty essaie l’applicateur de placement profond des engrais conçu par l’Institut de Recherche Agronomique du Bangladesh (BARI). Mme Ishrat Jahan, représentant de l’IFDC au Bangladesh, a dit que l’IFDC a fourni des conseils à BARI concernant la conception de l’applicateur et a également contacté deux universités aux États-Unis et l’Université d’Agriculture de Mymensingh au Bangladesh pour des demandes de subvention en vue du développement de l’applicateur.
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1 Le Tadjikistan, situé en Asie centrale, au nord de l’Afghanistan, a l’un des taux de produit intérieur brut (PIB) par habitant les plus bas ($ 600) parmi les quinze anciennes républiques soviétiques. Seulement 6,5 pour cent de la superficie totale du pays est cultivable - et les ressources naturelles sont rares.
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L’IFDC facilite également l’accès des agriculteurs à des intrants agricoles de qualité (engrais, semences et produits phytosanitaires). Ceci inclut la collaboration avec des fournisseurs d’intrants du secteur privé et la formation des agriculteurs à l’utilisation correcte des intrants.
Le projet PRO-APT aide les agriculteurs à augmenter la productivité agricole et renforce le secteur de l’agribusiness privé. Le rôle de l’IFDC est d’intensifier la production des exploitations, principalement par la promotion des technologies d’amélioration des rendements pour six chaînes de valeur (citron, abricot, oignon, tomate, melon et boeuf ).
3 Dans la photo ci-dessus, 32 propriétaires de serres sont formés à la lutte contre les parasites pour la culture du citron. Des parcelles de démonstration, des visites de champ et des stages de formation sont les composantes clés dans l’introduction de la nouvelle technologie et d’autres pratiques de production intensive aux agriculteurs tadjiks.
5 Le projet PRO-APT cherche à augmenter les revenus des agriculteurs ciblés d’environ 25 pour cent annuellement. Le projet de cinq ans (2009-2014) est financé par l’USAID et mis en oeuvre par l’ACDI/VOCA et l’IFDC.
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Le Directeur de mission de l’USAID visite un site de mise en valeur des terres au Kirghizistan Le projet de Développement des Entreprises d’Intrants Agricoles du Kirghizistan - Kyrgyz Agro-Input Enterprise Development (KAED) a accueilli un événement inaugural en Osh le 23 mars. De nombreux dignitaires participèrent à cet événement dont Carey Gordon, directeur de mission de l’USAID dans les Républiques d’Asie Centrale (CAR). Outre l’ouverture officielle du projet de suivi, 70 hectares de terre mise en valeur ont été vendus aux enchères dans le district de Karasu. L’un des objectifs du projet de suivi est d’améliorer l’infrastructure d’irrigation sur les terres mises en valeur, qui seront exploitées à des fins agricoles. A la suite de la rénovation du système d’irrigation dans le district d’Uzgen, 250 hectares ont été mis sous culture et seront vendus aux enchères à des agriculteurs. L’amélioration du drainage du système d’irrigation et les meilleures techniques de lutte contre l’érosion et les mauvaises herbes auront un impact positif sur la fertilité des sols et la productivité de 600 hectares supplémentaires proches des parcelles mises en valeur. Cette intervention devrait profiter à 6 500 personnes vivant dans la région. « Le projet KAED a développé un solide partenariat avec la communauté locale et le gouvernement en Osh ; ce qui incluait le partage des coûts et des compétences humaines », a déclaré Gordon. « Ce partenariat public-privé associé au fort soutien de
De gauche à droite, Kamalov Jumanazar, responsable de développement agricole et Carey Gordon, directeur de mission de l’USAID dans les Républiques d’Asie Centrale coupent le ruban inaugural sur un site mis en valeur en Uzgen.
la communauté, a permis d’achever la rénovation du système d’irrigation et de cultiver une importante partie des terres de votre village qui n’avaient pas été exploitées les 20 dernières années. C’est une réalisation remarquable dont la communauté toute entière et l’administration locale devraient être fières », a poursuivi Gordon.
L’USAID, l’IFDC et le Ministre de l’Agriculture lancent un programme d’aide en coupons d’intrants agricoles L’USAID a récemment attribué 4,1 millions de dollars US à l’IFDC pour exécuter le Programme d’aide en coupons d’intrants dans la République du Kirghizistan. Lancé officiellement le 20 avril, le Programme de coupons d’intrants est mis en œuvre par le projet de suivi KAED de l’IFDC en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture de la République du Kirghizistan. Le projet augmentera la productivité agricole et les revenus des agriculteurs en leur facilitant l’accès aux semences améliorées pour la campagne du printemps 2011, qui dure deux mois, et en permettant aux agriculteurs les plus évolués de participer au marché. Le Ministère de l’Agriculture et l’IFDC distribuent des semences à près de 30 000 agriculteurs choisis. Selon les estimations, 160 coopératives agricoles environ et 81 entreprises semencières dans 42 districts des sept provinces du Kirghizistan participeront au programme. L’approche stratégique de l’IFDC consiste à employer un programme de coupons mis en œuvre dans un contexte axé sur le marché, pour fournir les intrants agricoles nécessaires à des agriculteurs ciblés. Les agriculteurs participants reçoivent un coupon qui peut être échangé contre des quantités spécifiques de semences. Le programme de coupons aide les petits agriculteurs à obtenir les intrants agricoles tout développant des affaires pour les distributeurs ruraux. L’IFDC recommande le système de coupons à la place des programmes 8
gouvernementaux de subvention d’intrants qui perturbent le marché et sapent les efforts du secteur privé. Les coupons sont appelés souvent « des subventions intelligentes » parce qu’ils fournissent des intrants aux agriculteurs - généralement à un moindre coût pour le gouvernement – tout en permettant à des entreprises commerciales de s’établir et de prospérer. Le Ministre de l’Agriculture kirghiz, Torogul Bekov, a salué l’efficacité de l’USAID et de l’IFDC dans le démarrage rapide du projet en déclarant que son ministère attend avec intérêt de collaborer avec l’IFDC à son exécution. Le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des États-Unis, Larry Memmott, a également participé au lancement du projet. L’événement a vu la participation du Directeur de mission adjoint de l’USAID, Lawrence Held ; technicien spécialisé de l’USAID, Daniar Ilebaev ; le chef de partie du projet de l’IFDC, Dr. Hiqmet Demiri ; le directeur et le personnel de la ferme semencière Jaiyl ; et environ 120 agriculteurs de la région. L’IFDC a exécuté plusieurs projets de l’USAID en République du Kirghizistan depuis 2001 dans le but de stimuler la croissance du secteur agricole de ce pays en formant et en encourageant des agriculteurs à adopter des pratiques susceptibles d’augmenter la production alimentaire, la santé animale et les revenus agricoles.
Un séminaire sur la fertilité des sols du monde à l’Université de Wageningen « La fertilité des sols du monde : le rôle de la prochaine génération des engrais intelligents » fut le thème d’un séminaire tenu le 21 mars à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. Dr. Amit H. Roy Président-directeur général de l’IFDC fut parmi les intervenants ainsi que des représentants de l’International Plant Nutrition Institute, World Soil Information, le Conseil Indien de la Recherche Agronomique, l’Université de Wageningen et l’Université d’Amsterdam. Dr. Rudy Rabbinge, ancien membre du Conseil d’administration de l’IFDC, a fait le résumé des communications. Rabbinge, professeur de développement durable et de sécurité alimentaire à Wageningen, est actuellement un membre du Conseil consultatif du Centre Virtuel de Recherche sur les Engrais (VFRC) de l’IFDC. Roy s’est exprimé sur la nécessité d’un réseau mondial de recherche basé sur Internet et de la recherche sur de nouvelles technologies de production et d’utilisation d’engrais. Expliquant le concept du VFRC, Roy a déclaré que « Le Centre collaborera avec des universités, des laboratoires de recherche publics et privés et l’industrie mondiale d’engrais et des entreprises d’agribusiness pour mettre ensemble les esprits les plus brillants dans le domaine des sciences, des affaires et du gouvernement afin de mettre en œuvre un système de recherches permettant de produire plus de nourriture avec moins de gaspillage de ressources et moins d’effets néfastes sur l’environnement. » Tous les intervenants ont reconnu que les engrais intelligents augmentent l’efficience de l’utilisation des engrais et les rendements agricoles par une nutrition équilibrée tout en minimisant les effets néfastes sur l’environnement. Le terme «intelligent » se rapporte tant à la composition qu’à la gestion des engrais.
Dr. Amit Roy intervient à l’Université de Wageningen.
Dr. Rudy Rabbinge, membre du Conseil consultatif du VFRC et professeur de l’Université de Wageningen intervient lors du séminaire sur la fertilité des sols du monde.
L’entretien de la « santé » du sol - notamment la matière organique du sol - est critique pour empêcher les déséquilibres des éléments nutritifs et la baisse des rendements. L’entretien se fait mieux par « la gestion intégrée de la fertilité des sols » (promue par l’IFDC) basée sur l’utilisation efficace des ressources organiques et des engrais minéraux. Là où les ressources organiques limitent la productivité du sol, l’utilisation des engrais minéraux peut graduellement améliorer la santé du sol. Les conclusions du séminaire sont les suivantes: • Il est essentiel d’harmoniser les données pédologiques et de développer des méthodologies standard. • Les analyses à échelles multiples permettent des augmentations et des réductions sans problèmes. • Il doit y avoir des liens entre les questions mondiales de développement (par exemple, changement climatique) et les interventions locales (par exemple, séquestration de carbone du sol). • Les outils et les technologies de pointe (technologie de l’information et de la communication, nano et biotechnologie) peuvent accélérer le développement des connaissances. • La politique a un grand impact sur les stratégies de développement des engrais et sur la productivité agricole. Ces politiques devraient être soutenues par des politiques additionnelles concernant l’infrastructure, les conditions de marché et les innovations en termes de connaissances. Le séminaire s’est achevé sur le consensus que la recherche sur les nouveaux engrais contenant les éléments nutritifs et les oligo-éléments requis conformément aux propriétés des sols et aux besoins des cultures devrait être une priorité pour le VFRC. 9
ESAFD
Un système d'information du marché des intrants agricoles est lancé en Afrique de l’Est et en Afrique Australe
Le système de transparence et d’information sur le marché régional des intrants agricoles pour l’Afrique (AMITSA) a été lancé officiellement le 17 mai lors du Sommet sur le commerce organisé par Farm Chemicals International (FCI) tenu à Nairobi, Kenya. Organisé par l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) et le Marché Commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe (COMESA), le sommet a réuni des fournisseurs et des distributeurs d’intrants agricoles de partout dans le monde, associant des sessions éducatives à des réunions d’affaires. L’AMITSA, une initiative conjointe de l’IFDC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de COMESA, améliore l’accès au marché et aux informations techniques sur les intrants agricoles (engrais, semences et produits phytosanitaires) pour les parties prenantes publiques et privées en Afrique de l’Est et en Afrique Australe. L’utilisation des intrants agricoles demeure extrêmement faible dans cette région. L’utilisation des engrais est bien inférieure à 50 kilogrammes par hectare (kg/ha) le niveau visé par les chefs d’État africains lors du Sommet Africain sur les Engrais tenu à Abuja, Nigeria (voir l’article à la page 15). Le manque d’informations exactes et actuelles sur les intrants agricoles est l’une des principales contraintes à la productivité agricole et au développement du commerce et des relations d’affaires dans la région. Pour résoudre ce problème, l’AMITSA a été créé afin de fournir des données accessibles par un système d’information du marché ouvert et coopératif. Le réseau AMITSA couvre huit pays - Burundi, Kenya, Malawi, Mozambique, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Zambie. En collaboration avec 10 8
des ministères d’Agriculture, des associations professionnelles d’intrants agricoles, des projets locaux et des ONG, les membres du personnel d’AMITSA ont identifié et formé plus de 230 distributeurs d’intrants agricoles dans 120 villes de la région pour le partage mensuel d’informations sur les prix et les tendances des ventes de leurs boutiques. Des statistiques, des annuaires, des publications et les nouvelles du marché sont compilés et partagés par l’intermédiaire d’un portail interactif et basé sur le WEB (www.amitsa.org). Des rapports mensuels sur les prix sont envoyés par email à plus de 600 destinataires et peuvent être téléchargés du centre de publication du site. L’utilisation de la technologie du téléphone cellulaire a monté en flèche à travers toute l’Afrique au cours de la dernière décennie. Plus de 65 pour cent de la population a accès à la couverture mobile - un pourcentage beaucoup plus grand que ceux ayant accès à l’Internet ou à l’ordinateur. Des applications de téléphone portable ont été récemment intégrées dans le système AMITSA, ce qui a élargi l’accès à l’information pour presque chaque agriculteur et distributeur d’intrants dans la région en permettant la transmission des données par des messages textuels. Les messages et les alertes concernant les prix, les techniques, la vulgarisation ou la commercialisation seront distribués à plus de 5 000 distributeurs d’intrants et à des centaines de milliers d’agriculteurs. Les réseaux mobiles AMITSA sont gérés par Esoko (www.esoko.com), un outil basé sur le WEB qui donne aux individus et aux entreprises la possibilité de partager des informations rapidement et à un coût abordable.
Plus de 4 500 distributeurs d’intrants formés par le projet de COMRAP Le Programme Régional d’Intrants Agricoles de COMESA (COMRAP) a formé, depuis 2010, plus de 4 500 distributeurs d’intrants dont 30 pour cent étaient des femmes. Les distributeurs jouent un rôle essentiel en fournissant aux agriculteurs l’accès aux intrants agricoles si nécessaires. Le programme COMRAP répond à la flambée des prix alimentaires en augmentant la productivité agricole par l’amélioration de l’accès aux finances, aux engrais et aux semences au Burundi, en Ethiopie, au Malawi, au Rwanda, au Swaziland, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe. Ce projet de deux ans est mis en oeuvre par l’Alliance pour le Commerce des Matières Premières en Afrique Orientale et Australe (ACTESA) et financé par le Programme d’Aide Alimentaire de l’Union Européenne. L’IFDC met en œuvre le composant développement des distributeurs d’intrants de COMRAP en association avec l’Agricultural Market Development Trust (AGMARK). En octobre 2010, l’IFDC et l’AGMARK ont démarré des stages de formation dans le pays pour des distributeurs d’intrants et leurs agents sur la gestion des entreprises et la connaissance des intrants de production agricole. La première session s’est tenue à Kampala, Ouganda, pour former 91 distributeurs (dont 38 femmes) et 80 agents (dont neuf femmes). Pour garantir le contrôle de qualité, un représentant de l’IFDC et/ou d’AGMARK assiste à chaque formation. Les mesures de contrôle de qualité consistent à s’assurer que les questionnaires de base et les formulaires d’évaluation sont bien administrés ; qu’un rapport succinct sur l’événement est rédigé ; et que la responsabilité comptable est bien assumée. Le représentant de l’IFDC/AGMARK rend visite souvent aux propriétaires de magasins d’intrants agricoles qui ont bénéficié des programmes de formation du COMRAP. Une visite récente a été faite à Florence Kahumbe, propriétaire de Cash Plus Agro-Dealer en Mangochi, Malawi et à un autre magasin d’intrants agricoles à Monkey Bay au Malawi.
Un magasin d’intrants agricoles bien assorti en Ouganda.
Kahumbe vend des semences, des engrais et des produits de protection des cultures en plus des matériaux de construction et du matériel agricole. Kahumbe dit avoir grandement bénéficié de la formation de COMRAP, particulièrement dans les domaines de la fixation des prix et de la commercialisation des produits agricoles. Comme beaucoup de distributeurs d’intrants, Kahumbe fait face à des défis tels que le manque de fonds pour acheter des stocks et de crédit des fournisseurs et des institutions financières. Outre le développement des distributeurs d’intrants agricoles, les objectifs du programme COMRAP sont d’améliorer les services financiers et d’appuyer les chaînes de valeur pour les semences et le matériel végétal. Au cours de la mise en oeuvre du projet, COMRAP atteindra environ trois millions d’agriculteurs représentant 10 à 15 pour cent de petits agriculteurs dans chaque pays du projet.
Un économiste de l’IFDC co-auteur d’un chapitre pour une publication de la Banque Mondiale Dr. Joshua Ariga, économiste à l’IFDC et Dr. Thomas S. Jayne, professeur de développement international à l’Université d’État du Michigan, East Lansing, Etats-Unis, ont été commissionnés par la Banque Mondiale pour rédiger un chapitre d’un livre à paraître. Ce chapitre porte sur « Les facteurs entraînant l’augmentation de l’utilisation d’engrais par les petits agriculteurs au Kenya 1990-2007 ». Les auteurs ont documenté les facteurs ayant entraîné une croissance impressionnante de l’utilisation d’engrais et de la productivité du maïs au Kenya du début des années 90 jusqu’en 2007. Une enquête auprès de 1 260 petits agriculteurs a montré une augmentation de 34 pour cent de l’utilisation d’engrais par
hectare de maïs cultivé et de 18 pour cent en rendement de maïs de 1997 à 2007. Ce chapitre induit que la combinaison des investissements publics et des réformes adoptées sur le marché du maïs et celui des engrais a contribué à l’amélioration de la productivité du maïs des petits agriculteurs. Leurs recherches indiquent que les différences géographiques en termes de potentiel agroécologique et la réduction de la distance des points de vente d’engrais aux exploitations, partiellement due aux réformes de marché et à l’accroissement des investissements privés et publics, sont les facteurs qui déterminent le fait que les 11 agriculteurs emploient de l’engrais ou pas.
NWAFD
MIR plus organise des journées champêtres au Nigeria et une formation au Ghana pour des agriculteurs Pour favoriser l’adoption de nouvelles technologies et renforcer la capacité des agriculteurs, le projet Marché d’Intrants Régional Plus (MIR Plus) a organisé des journées champêtres éducatives au Nigeria. Ces activités eurent lieu dans le village de Kadeta dans l’État de Jigawa et le village de Wange dans l’État de Gombe. L’objectif était de présenter les résultats obtenus sur les champs de démonstration qui ont été établis en juillet 2010 où sont appliqués la GIFS, les engrais organiques et inorganiques et les produits phytosanitaires. Ces villages ont été choisis pour abriter les champs de démonstration parce que les agriculteurs qui utilisent l’urée avaient des difficultés à accroître les rendements du fait de la faible fertilité des sols. Les démonstrations étaient axées sur le mil et le maïs, les cultures alimentaires de base dans ces villages. Les agriculteurs participants ont vu comment les rendements ont augmenté dans les champs de démonstration du fait de l’adoption de la GIFS et d’autres techniques agricoles modernes. Habu Usman, un agriculteur de Kadeta dont le champ a servi pour une démonstration, était heureux que le projet l’ait aidé à augmenter ses rendements de mil. « Cela se voit que le rendement de ma culture est plus haut que prévu. La démonstration a montré que l’utilisation de variétés de semences améliorées peut augmenter fortement les rendements augmentant ainsi mon revenu,» a dit Usman. Outre la présentation des avantages de l’application de la GIFS et des produits phytosanitaires, les journées champêtres ont permis d’établir des relations commerciales entre les distributeurs d’intrants agricoles et les agriculteurs. Environ 650 agriculteurs, des représentants des administrations locales, des distributeurs d’intrants, des agents de vulgarisation et des dirigeants communautaires ont assisté à ces activités. Tout en introduisant les nouvelles technologies aux agriculteurs, le projet a renforcé leur capacité d’achat et d’utilisation des intrants agricoles. Au Nigeria, 340 dirigeants d’organisations de producteurs (OP) ont été formés à la manutention et utilisation sécurisées des produits de protection des cultures ainsi qu’au regroupement des demandes et des achats. Ainsi, 127 chefs de PO ont été formés au Ghana. Chacun a été formé pour organiser des formations par paliers pour au moins 100 agriculteurs dans leur localité. Ces formations ont déjà commencé au Nigeria et 9 100 12
agriculteurs ont été formés au regroupement des demandes et à l’achat des intrants agricoles ainsi qu’à l’utilisation sans risque des produits phytosanitaires.
Prix des intrants agricoles maintenant disponibles pour l’Afrique de l’Ouest Le projet MIR plus s’est également appliqué à fournir aux agriculteurs et aux distributeurs de l’Afrique de l’Ouest des informations techniques et commerciales récentes sur les prix et les offres d’intrants agricoles pour leur donner la possibilité de prendre des décisions éclairées concernant quels types d’intrants choisir et où les acheter. Cette initiative, qui est organisée dans le cadre du Système d’Information Agricole (AGRIS) de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été intensifiée par des ateliers de renforcement de capacités pour des agents recenseurs et des distributeurs d’intrants agricoles dans huit pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal) sur la collecte de données relatives aux prix des intrants agricoles. Ceux qui ont été formés collectent actuellement ces informations sur 80 marchés dans chacun des pays excepté la Côte d’Ivoire, et d’autres pays seront bientôt ajoutés à la liste. Ces données sont résumées dans des tableaux de prix mensuels qui sont partagés avec des distributeurs d’intrants et d’autres parties prenantes impliqués dans la collecte des prix des intrants dans la région. En outre, des plans sont en cours de finalisation pour poster ces données sur l’Internet et permettre une diffusion beaucoup plus large et plus durable en collaboration avec des associations professionnelles de distributeurs d’intrants. La CEDEAO et l’UEMOA cherchent à adopter un cadre juridique régional pour le contrôle de la qualité des engrais en Afrique de l’Ouest Avec l’appui technique de l’IFDC, la CEDEAO et les Commissions de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) élaborent un cadre juridique régional qui régira le contrôle de la qualité des engrais en Afrique de l’Ouest. Ce processus a commencé en mai 2010 par le biais du projet MIR Plus. Les objectifs sont : 1) d’évaluer le cadre juridique régissant l’importation, la production et
la distribution des engrais dans les pays membres ; et 2) de proposer un cadre juridique régional instituant et organisant le contrôle de la qualité des engrais commercialisés dans la région. Pour y parvenir, des visites de champ ont été organisées au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria, au Sénégal et au Togo. L’étude a produit cinq instruments juridiques, dont trois ont été soumis aux parties prenantes pour validation technique lors d’un atelier régional tenu à Lomé, Togo. Le Ministre de l’Agriculture du Togo, Kossi Messan Ewovor, a présidé à la cérémonie d’ouverture de l’atelier auquel a participé le Commissaire de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources Hydrauliques de la CEDEAO, Ousseini Salifou. Les participants étaient des experts des services nationaux de réglementation des engrais des États membres de la CEDEAO, des représentants des producteurs et des mélangeurs d’engrais aussi bien que des délégués de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’IFDC. Ils ont examiné et techniquement validé les projets d’instruments suivants : • • •
Un règlement pour l’harmonisation de la réglementation du contrôle de la qualité des engrais en Afrique de l’Ouest. Un règlement relatif à l’étiquetage et aux limites de tolérance des engrais commercialisés dans l’espace CEDEAO. Un règlement concernant l’attribution, l’organisation et le fonctionnement du Comité Ouest Africain pour le Contrôle des Engrais.
Le projet de règlementation est l’instrument principal ; c’est l’équivalent d’un projet de loi au niveau national. Il harmonise
les définitions et établit un Comité Ouest Africain pour le Contrôle des Engrais. Ce comité facilitera la mise en œuvre de la Réglementation Commune relative aux Engrais par les États membres au nom de la Commission de la CEDEAO. En outre, le projet de règlementation institue des manuels d’inspection et d’analyse d’engrais pour un contrôle de qualité plus efficace dans les États membres, autorise une licence pour les vendeurs et l’étiquetage des engrais, impose l’avis préalable de l’autorité compétente dans le pays intéressé pour l’importation et l’exportation d’engrais et clarifie les responsabilités étatiques et régionales concernant l’octroi de licence, le contrôle, les amendes et les honoraires relatifs au contrôle de qualité. Pour les parties prenantes, cette initiative est bienvenue car la libéralisation de l’achat et de la distribution des engrais dans la région sans une supervision réglementaire appropriée a eu comme conséquences des problèmes d’adultération des engrais, qui sapent les efforts de restauration et d’entretien de la fertilité des sols. La prochaine étape sera une réunion conjointe du personnel juridique de la CEDEAO et de l’UEMOA pour finaliser les instruments techniquement validés et les soumettre pour adoption par les Commissions. En outre, une deuxième réunion des experts régionaux est prévue pour valider techniquement les deux projets d’instrument restants : • •
Un règlement relatif à l’inspection des engrais en Afrique de l’Ouest (manuel d’inspection de la CEDEAO). Un règlement relatif à l’analyse des engrais en Afrique de l’Ouest (manuel d’analyse de la CEDEAO).
Professionnalisation des distributeurs d’intrants agricoles au Burkina Faso (PRODIB) Le 24 mai, un nouveau projet intitulé Professionnalisation des Distributeurs d’Intrants Agricoles au Burkina Faso (PRODIB) a été officiellement lancé à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Le but de PRODIB est d’augmenter la productivité agricole et les revenus de 375 000 petits agriculteurs au Burkina Faso en augmentant l’offre et l’accessibilité en termes de distance et de prix des intrants agricoles de qualité dans les zones rurales. Les agriculteurs de l’Afrique Subsaharienne ont souvent difficilement accès aux intrants agricoles modernes, en particulier les semences améliorées, les engrais minéraux et les produits phytosanitaires. Les distributeurs d’intrants ont un rôle clé dans la mise à la disposition des agriculteurs des intrants de qualité. Le projet PRODIB renforcera la capacité des distributeurs à établir des relations commerciales avec des fournisseurs d’intrants et d’étendre leurs réseaux de détail à un plus grand nombre d’agriculteurs. Environ 800 distributeurs d’intrants seront formés dans divers domaines dont : la connaissance des produits, la manipulation sans risque des produits ; l’art de la vente et la commercialisation ; les compétences en affaires et la gestion financière ; la planification logistique et la livraison ; et le transfert de technologie aux agriculteurs. PRODIB aidera les distributeurs d’intrants à obtenir un financement pour développer leurs entreprises par des dispositions de partage des risques. Les distributeurs qualifiés et certifiés pourront alors fournir à leurs clients agriculteurs des conseils techniques sur l’utilisation des intrants agricoles et promouvoir les bonnes pratiques agricoles par des démonstrations en champ.
Un distributeur d’intrants agricoles au Burkina Faso.
Les distributeurs d’intrants agricoles seront encouragés à faire partie de l’Association des Grossistes et Détaillants d’Intrants Agricoles du Burkina Faso (AGRODIA), la principale association de distributeurs dans le pays. PRODIB formera le personnel d’AGRODIA à la gestion de l’association pour mieux servir les membres et les clients, faire le plaidoyer pour les réformes de politique et générer des revenus pour assurer l’autosuffisance financière de l’association. Ce projet de trois ans (2011-2014) est financé par l’AGRA et mis en œuvre par l’IFDC en étroite collaboration avec l’AGRODIA.
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Le WACIP prolongé jusqu’en 2012 Le Programme d’Amélioration du Coton de l’Afrique de l’Ouest (WACIP), financé par l’USAID et mis en œuvre par l’IFDC, a été prolongé par l’USAID de sa date de clôture de décembre 2010 à avril 2012. Le projet WACIP a été lancé pour aider le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad et le Mali - collectivement connus sous le nom de pays du Coton-4 - aussi bien que le Sénégal à augmenter la productivité du coton et à participer au commerce mondial. Environ dix millions de personnes dans la région dépendent du coton pour leur moyen de subsistance et leur qualité de vie. Le WACIP permet d’augmenter les revenus des producteurs et des transformateurs de coton d’Afrique de l’Ouest (égreneurs, artisans et industriels du textile) en augmentant les rendements, en augmentant l’efficience de l’utilisation des intrants agricoles et en améliorant la quantité, la variété et la qualité des produits du coton. Le projet prolongé est dirigé par Edwin Wennick, le nouveau chef de partie de WACIP.
RDD
L’IFPRI et l’IFDC analysent la conjoncture des marchés d’engrais en Afrique de l’Ouest Les recherches effectuées par l’Institut de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) et l’IFDC indiquent que les quinze pays de la CEDEAO sont peu susceptibles d’atteindre le premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement qui est de réduire de moitié la pauvreté et la faim d’ici à 2015, à moins d’une forte accélération de l’adoption de technologies et de l’intégration des marchés dans la région. En vue de développer une stratégie d’appui aux politiques des engrais en Afrique de l’Ouest, l’USAID a commandité une étude conjointe IFPRI/IFDC pour analyser la structure et la fonction des marchés d’engrais de la région. Des experts de l’IFDC ont été chargés d’identifier les principales contraintes à la performance de ces marchés. L’étude, « Options de politiques pour l’amélioration des marchés régionaux d’engrais en Afrique de l’Ouest », est basée sur les données et les informations tirées des études par pays menées au Ghana, au Mali, au Nigeria et au Sénégal. Les chercheurs ont relevé de sévères contraintes à la performance de ces marchés intérieurs, qui entraînent la hausse des prix des engrais et des coûts de transaction. Cela pose un défi, particulièrement pour les pays enclavés - où les dépenses de transport à elles seules représentent près du tiers des coûts totaux des engrais. Dans presque tous les cas, ces frais de commercialisation domestiques font doubler les prix des engrais. Les problèmes spécifiques identifiés sont les environnements de politique défavorables, les restrictions tarifaires et non tarifaires et les systèmes de réglementation inefficaces et non uniformes. Parmi les autres obstacles qui réduisent l’efficience du marché figurent l’accès limité au crédit et à l’information du marché (affectant les distributeurs d’intrants et les agriculteurs), les goulots d’étranglement du transport, les recommandations 14
d’engrais périmées et l’inadéquation des systèmes d’appui à la recherche et à la vulgarisation. L’étude présente des recommandations pour des mesures politiques et institutionnelles susceptibles d’améliorer l’efficience et l’intégration des marchés qui, si elles sont mises en oeuvre, augmenteraient l’accessibilité des intrants agricoles pour des millions de petits agriculteurs. Bien que l’étude reconnaisse la nécessité d’améliorer le fonctionnement des marchés nationaux d’engrais, une solution plus globale serait l’établissement d’un marché commun d’engrais en Afrique de l’Ouest. Un marché commun permettrait de réduire les coûts de transaction et d’améliorer l’accès aux engrais. L’étude note également que l’amélioration des structures du marché au niveau de l’importation peut donner des résultats limités si d’autres contraintes dans la chaîne d’approvisionnement – au plan des politiques, des finances, du commerce, de la règlementation, de l’harmonisation et du transport - ne sont pas levées. Les recherches relatives à l’étude ont été conduites par Dr. Balu Bumb, économiste consultant en politique à l’IFDC et Dr. Porfirio Fuentes, chercheur principal en sciences économiques commerciales de l’IFDC. Le projet était dirigé par Dr. Michael Johnson, chargé de recherches de l’IFPRI. L’USAID et la CEDEAO cherchent à se déplacer vers des marchés d’intrants agricoles libéralisés et complémentaires dans la région. Ces deux organisations emploient cette étude pour élaborer une stratégie relative aux politiques d’engrais nationales et régionales susceptibles d’améliorer la productivité agricole et le développement économique.
Le Sommet Africain sur les Engrais : Quels progrès accomplis pendant les cinq dernières années ?
Considérant les taux d’épuisement des éléments nutritifs des sols extrêmement élevés et la stagnation de la productivité agricole qui prévalent en Afrique, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) ont convoqué le Sommet Africain des Engrais à Abuja, Nigeria, en juin 2006 sous les auspices de l’UA et du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Le principal résultat du sommet fut la Déclaration d’Abuja sur l’engrais pour une révolution verte africaine, que les dirigeants africains ont unanimement approuvée. La Déclaration d’Abuja appelle à une augmentation substantielle de l’utilisation moyenne d’engrais en Afrique de 8,0 à 50 kilogrammes d’éléments nutritifs par hectare d’ici à 2015. Elle définit des actions concrètes et des initiatives importantes qui, si elles sont mises en oeuvre aux niveaux national et régional, amélioreront l’accessibilité, l’abordabilité et la disponibilité des engrais de qualité et d’autres intrants de production modernes. Ce qui enclenchera une révolution verte sur le continent africain. Toutes ces mesures doivent être soutenues par la Banque Africaine de Développement, la Commission Économique pour l’Afrique, les banques régionales de développement, les communautés économiques régionales (REC), d’autres partenaires de développement et le secteur privé. Le Sommet Africain des Engrais fut l’une des plus grandes réunions dans l’histoire à se concentrer sur les questions alimentaires en Afrique. L’IFDC avait été choisi pour aider à organiser et mettre en oeuvre le sommet qui a réuni plus de 1 100 participants dont cinq chefs d’État africains, 15 Ministres de l’Agriculture et des centaines de dirigeants d’organisations internationales, de centres de recherche agricoles et de sociétés du secteur privé. La Déclaration d’Abuja appelle également à l’élimination de tous les impôts et tarifs sur les engrais. Les participants au sommet ont également adopté 12 résolutions conçues pour quintupler
l’utilisation d’engrais en dix ans. Cinq ans après ce sommet historique, quels progrès ont été accomplis ? Le NEPAD qui a la responsabilité d’évaluer ces progrès, a recueilli des données des pays africains et des REC et publié des rapports périodiques sur l’état d’avancement au cours des cinq dernières années. Des signes d’amélioration dans l’application de la Déclaration d’Abuja sont observés dans certains pays et REC. Au niveau des pays, il y eut des progrès dans l’exécution des résolutions suivantes : Résolution 3 (nombre de distributeurs d’intrants, distance parcourue, utilisation d’engrais, taille du marché) ; Résolution 4 (activités de renforcement des capacités pour le secteur privé) ; Résolution 5 (nombre de bénéficiaires des subventions d’engrais) ; et Résolution 7 (initiatives publiques, publiques-privées et privées pour réduire les risques qu’encourent les institutions financières en prêtant aux importateurs et distributeurs d’engrais) ; Résolution 9 (initiatives du secteur privé pour la production d’engrais) ; et Résolution 10 (utilisation des intrants complémentaires). Les progrès dans le domaine du développement des réseaux de distributeurs d’intrants et des initiatives de renforcement des capacités sont dus au travail que l’AGRA, l’IFDC et d’autres organismes font sur ces questions dans toute l’Afrique. L’on note une tendance à la hausse du nombre de distributeurs d’intrants agricoles au cours des cinq dernières années. De nombreux agriculteurs doivent encore parcourir plus de dix kilomètres pour acheter des engrais, mais la situation s’améliore. La tendance est également à la hausse concernant le pourcentage des petits agriculteurs qui emploient les engrais minéraux. Bien que les marchés d’engrais en Afrique demeurent étroits, une tendance positive s’observe au plan de leur taille. Cependant, le niveau de consommation d’engrais dans la majorité des pays africains reste très éloigné de l’objectif de 50 kg/ha fixé à Abuja.
(La suite á la page 17) 15
TRAINING
L’IFDC accueille l’atelier DSSAT en mai 2011
Les délégués de 28 pays ont participé à l’atelier DSSAT.
L’atelier de formation sur le Système d’aide à la décision pour les technologies agricoles (DSSAT) version 4,5 s’est tenu les 9-19 mai au Northwest Shoals Community College à Muscle Shoals, Alabama, Etats-Unis. Prévu initialement au siège de l’IFDC, le lieu a changé en raison du grand nombre de participants (63), représentant 28 pays. Le thème de l’atelier était « Evaluer la production agricole, la gestion des éléments nutritifs, les risques climatiques et la durabilité environnementale avec des modèles de simulation ». L’atelier était organisé conjointement par le Consortium International pour les Applications des Systèmes Agricoles (ICASA). L’Université de l’État de Washington, l’Université de la Floride et l’IFDC furent les organismes hôtes. Le but de l’atelier était de familiariser les participants avec le DSSAT et le modèle de système agricole (CSM) pour la simulation de la croissance et des rendements des cultures ; l’eau du sol et dans les cultures, la dynamique du carbone et des éléments nutritifs ; et l’application des modèles aux problèmes réels. 16
Atelier de DSSAT au Northwest Shoals Community College.
Le programme était conçu pour des agronomes, des pédologues, des météorologistes et des économistes des universités et instituts nationaux et internationaux, aussi bien que des décideurs politiques responsables de la planification et de la productivité agricoles. L’accroissement de la production agricole mondiale dépendra de plus en plus de l’utilisation judicieuse des ressources. Les questions relatives au changement climatique, à la variabilité des saisons, la séquestration du carbone du sol, les combustibles organiques, la sécurité alimentaire à long terme et la durabilité environnementale sont devenues de plus en plus cruciales à mesure que la population du monde continue d’augmenter et que la quantité de terres arables diminue. Les modèles de simulation sur ordinateur conçus pour le système sol/plante/atmosphère peuvent apporter une contribution précieuse au développement de notre compréhension des processus qui déterminent les réponses des cultures et la capacité de prévision des performances des cultures, de l’utilisation des ressources et des impacts
Sommet Africain sur les Engrais
environnementaux pour différents environnements et scénarios de gestion. Les modèles de simulation adaptés à l’utilisateur facilitent considérablement la tâche d’optimisation de la croissance des cultures et d’élaboration de recommandations concernant la gestion des cultures. Ils peuvent également servir à déterminer l’impact potentiel des changements climatiques sur la production agricole et la séquestration à long terme du carbone du sol ou à développer des scénarios de gestion pour s’adapter au changement et à la variabilité climatiques. Le corps enseignant comprenait : Dr. Senthold Asseng, Dr. Kenneth Boote, Dr. J.W. Jones et Mme Cheryl Porter (Université de la Floride) ; Dr. Gerrit Hoogenboom (Université de l’État de Washington) ; Dr. L.A. Hunt (Université de Guelph, Ontario, Canada) ; Dr. Upendra Singh et Dr. Paul Wilkens (IFDC) ; et Dr. J.W. White (USDA-ARS-ALARC). Des informations relatives à l’atelier de formation sont disponibles sur le site Web de l’IFDC : http://www.ifdc.org/ Training.
(Suite de la page 15)
Plusieurs REC ont mis en place des programmes d’intrants agricoles avec des buts et des objectifs clairs, mais des actions concrètes doivent être menées pour traduire ces programmes en changements substantiels en termes de politiques et réformes de réglementation, des prix d’engrais plus faibles et finalement une consommation accrue d’engrais. Quelques REC ont engagé des initiatives pour harmoniser les cadres juridiques et réglementaires et les politiques commerciales ; production d’engrais ; et le commerce intra- et inter-REC.
le secteur privé pour importer et distribuer les engrais pour les programmes gouvernementaux de subvention d’engrais ; les pays doivent engager des fonds sur les budgets nationaux pour combler le déficit de financement et créer l’AFFM ; et pour améliorer l’accès aux finances pour les importateurs et les distributeurs d’engrais, les gouvernements doivent passer une législation qui facilite l’accès aux devises étrangères pour les importateurs et fournisse des garanties de crédit aux banques commerciales qui financent les distributeurs d’intrants agricoles.
Il n’existe plus de tarifs externes (droits et taxes de frontière) sur les engrais importés dans la CEA. Une initiative semblable est en cours dans la COMESA et la CEDEAO. La CEDEAO et l’UEMOA ont conjointement lancé un projet quinquennal MIR plus en vue de faciliter le développement d’un marché régional d’intrants agricoles en Afrique de l’Ouest en appui à l’application des politiques agricoles régionales. Le projet MIR plus est mis en œuvre par l’IFDC.
Dans son intervention lors du Sommet, Dr. Amit Roy, Président - Directeur Général de l’IFDC, a indiqué que « Les obstacles au développement agricole en Afrique sont énormes et de longue date. Les capacités humaines, institutionnelles et scientifiques, aussi bien que l’infrastructure physique, doivent être renforcées pour permettre à l’Afrique d’être effectivement concurrentielle. Des changements de politiques sont nécessaires pour encourager des investissements productifs. En outre, comme l’histoire l’a démontré, les pays doivent prendre en charge leurs propres marchés à terme s’ils veulent construire de meilleurs avenirs pour leurs enfants. »
Cependant, peu de progrès ont été enregistrés concernant les résolutions suivantes : Résolution 2 (capacité d’inspection pour le contrôle de qualité ; établissement des cadres juridiques et de réglementation ; réduction / suppression des impôts sur les engrais) ; Résolution 3 (disponibilité des engrais dans des sacs de diverses dimensions) ; Résolution 5 (la majorité des subventions ne sont pas ciblées) ; et Résolution 11 (établissement du Mécanisme de financement des engrais de l’Afrique, ou AFFM). La mise en œuvre complète de la Déclaration d’Abuja nécessité les actions suivantes : les pays doivent mettre en application des cadres de politique et de réglementation qui favorisent le développement de marchés d’intrants agricoles viables et concurrentiels, y compris la capacité nationale d’inspecter les engrais aux points de vente ; les pays doivent éliminer tous les impôts et tarifs sur les engrais et sur les matières premières d’engrais et rechercher des sources alternatives de revenu ; les pays doivent appliquer des subventions ciblées et intelligentes à l’aide de coupons d’intrants (ou un mécanisme aussi efficace) pour atteindre les agriculteurs pauvres et employer
2007 Fertilizer Use in Africa (by country)
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Secrétaire d’Etat des Pays-Bas
(suite de la page 1) a présenté trois agriculteurs qui ont commencé des essais de gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS). La GIFS est essentielle pour augmenter la productivité agricole tout en protégeant l’environnement et en maintenant (ou même l’augmentant) la base des ressources du sol. Les stratégies GIFS concernent l’utilisation combinée des engrais minéraux et des amendements organiques localement disponibles (résidus de culture, compost et engrais verts) pour restituer les éléments nutritifs du sol exportés. Ceci améliore la qualité du sol et l’efficience des engrais et d’autres intrants agricoles (semences, produits de protection des cultures et eau). La GIFS promeut également des pratiques de gestion améliorée des cultures, les moyens de lutte contre l’érosion et le lessivage des sols et les techniques pour un meilleur entretien de la matière organique du sol. Les agriculteurs qui ont adopté les technologies GIFS ont plus que doublé la productivité agricole et augmenté de 20 à 50 pour cent les revenus de leurs exploitations. Auparavant, la plupart des agriculteurs d’Imbaraga cultivaient des haricots, du sorgho et du maïs sur leurs parcelles de 30 acres (100 acres = un hectare). Ces agriculteurs employaient également des variétés traditionnelles de semences et obtenaient de très faibles rendements ; MINAGRI et CATALIST les ont aidés à améliorer leurs compétences et leur ont montré comment calculer la rentabilité. Selon leurs estimations, la production moyenne de maïs était de 700 kg/ha (1 000 kilogramme = une tonne). Avec l’aide de MINAGRI et de CATALIST, la production moyenne de maïs est passée à 5 t/ha et celle de la pomme de terre à 25 t/ha (le rendement maximum pour la pomme de terre est de 33 t/ha). Selon Gafaranga, les facteurs qui expliquent de si hauts rendements sont la collaboration entre les parties prenantes, l’utilisation des engrais et des semences améliorées et les bonnes pratiques agricoles telles que la lutte contre les maladies, la rotation des cultures,etc. Cette collaboration s’effectue entre : Imbaraga ; MINAGRI (au travers de son programme d’intensification des cultures, la politique de consolidation de l’utilisation des terres et son programme de subvention des engrais et des semences) ; l’institut des Sciences Agronomiques du Rwanda ou ISAR (facilitant l’accès aux semences améliorées, qui réduira d’un tiers les importations de semences dans la région) ; et l’IFDC (appui technique, formation et transfert de technologie). La commercialisation des excédents de production n’est pas un problème pour les membres d’Imbaraga. Par exemple, l’usine de transformation de maïs de Mukamira est un débouché pour les excédents agricoles résultant de l’utilisation des technologies GIFS. Des semences produites par les multiplicateurs de semenciers d’Imbaraga sont vendues à l’Agence pour le Développement Agricole du Rwanda et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. En termes d’impact, l’augmentation de la productivité a permis aux agriculteurs de construire des maisons modernes, de faire des dépenses de santé et d’acheter des terrains et du bétail. Gafaranga a conclu en exprimant sa gratitude, au nom des membres de la fédération, au gouvernement des Pays-Bas pour le financement accordé à l’IFDC en appui au projet CATALIST qui leur a permis d’améliorer leurs moyens de subsistance et de 18
Le Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères des Pays-Bas, Ben Knapen, visite des activités de terrain de CATALIST en RDC. De gauche à droite : Secrétaire d’État Knapen et Samson Chirhuza, coordonnateur national de CATALIST en RDC.
développer leur fédération pour le bien commun. Il a également saisi l’occasion pour remercier le Ministre Kalibata, MINAGRI, ISAR et le district de Musanze. Quand le Ministre Kalibata a demandé aux membres d’Imbaraga quelles étaient les réalisations qu’ils voudraient présenter au Ministre Knapen et sa délégation, Pétronille Bemeriki a expliqué avec enthousiasme comment la GIFS s’est diffusée de trois agriculteurs d’Imbaraga en 2007 à plus de 2 000 agriculteurs cultivant 1 200 hectares. « Avec les bénéfices des ventes de nos récoltes nous pouvons payer les frais de scolarité de nos enfants », dit-elle. Bemeriki peut maintenant s’acheter de beaux vêtements. Elle a aussi indiqué que l’adhésion à Imbaraga permet aux membres d’avoir de l’électricité dans leurs maisons. Le Ministre Knapen a salué « la collaboration impressionnante entre MINAGRI, Imbaraga et CATALIST ». Il a trouvé aussi remarquable le fait que de tels résultats ont été obtenus en l’espace de trois à quatre ans. « Mes félicitations pour vos efforts. Je vous exhorte à maintenir votre collaboration, à continuer à améliorer les rendements des cultures et à développer des chaînes de valeur agricoles », conclut Knapen. Knapen a également visité la route de Saké-Kitshanga dans la province du Nord de Kivu, République Démocratique du Congo (RDC). Près de 60 kilomètres de cette route ont été reconstruits par Helpage, un partenaire de CATALIST dans le cadre d’un programme visant à rendre les marchés agricoles plus accessibles. Pendant sa visite, Knapen a appris que le projet de route avait créé des emplois totalisant 273 070 homme-jours selon l’approche de travaux à haute intensité de main-d’oeuvre de Helpage. « Ce projet est un exemple des progrès que CATALIST promeut en RDC et dans la région », a indiqué Knapen. « La réfection de cette route contribue au mieux-être des populations riveraines et améliore les opportunités d’affaires dans la région. »
Samson Chirhuza, coordonnateur national de CATALIST en RDC, a présenté un aperçu de projet, expliquant ses activités dans les provinces du Kivu, qui incluent l’intensification agricole, le développement de chaînes de valeur et la réfection de routes. Chirhuza a précisé que les activités de CATALIST relatives au développement de chaînes de valeur ont rassemblé toutes les parties prenantes dans le but de développer des chaînes de valeur plus solides et plus concurrentielles. Selon Sandra Kavira, un agronome de CATALIST dans la province du Sud Kivu, la promotion de la GIFS par le projet a contribué à renforcer la paix dans la région. « Avant le projet, les différentes ethnies du pays étaient en conflit », a déclaré Kavira. « Aujourd’hui, avec les excédents de production, les hommes et les femmes se mettent ensemble pour décider de la façon de mieux tirer profit des abondantes récoltes. Ils organisent des systèmes de crédit sur stock et recherchent des marchés pour les excédents de production, etc. Ils sont trop occupés pour faire la guerre et sont, dans une certaine mesure, ‘forcés’ de collaborer », a expliqué Kavira. « De nombreux agriculteurs sont convaincus que la GIFS contribue à la paix dans la région. La population dans son ensemble a un objectif commun et, pour cette raison, ne vit plus en conflit. » La GIFS a également contribué à résoudre des questions de genre dans les provinces du Kivu. Kavira a décrit comment la GIFS a apporté la stabilité dans de nombreux ménages. « Avant la GIFS, la plupart des femmes n’avaient pas droit à la parole dans leurs ménages ni dans leur communauté. Aujourd’hui, elles contribuent considérablement à l’augmentation des revenus de leurs ménages. Les femmes produisent généralement plus que les hommes », dit Kavira.
Le Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères des Pays-Bas Ben Knapen visite des activités de terrain de CATALIST en RDC.
Selon Kavira, les femmes investissent plus de temps et d’effort et sont plus motivées que les hommes. « Les hommes sont engagés dans plusieurs activités et ne sont pas aussi concentrés que les femmes. Ce n’est qu’après avoir vu le genre de bénéfice qu’obtiennent les femmes que les hommes décident de suivre. Ils concentrent leur attention sur l’agriculture lorsqu’ils réalisent que cela peut être une source de revenus importante et stable. »
L’IFDC collabore avec l’USAID, les Pays-Bas et l’AGRA pour améliorer la sécurité alimentaire dans le nouvel État du Soudan du Sud L’IFDC, l’USAID, le Royaume des Pays-Bas et l’AGRA ont signé le 6 mai un communiqué pour formaliser leur engagement commun à favoriser la sécurité alimentaire et le développement du secteur privé agricole dans le nouvel État du Soudan du Sud. Pour la signature qui eut lieu dans la nouvelle capitale de Juba étaient, de gauche à droite, Bromley, Directeur des opérations d’AGRA ; Dr. Amit Roy, Président - directeur général de l’IFDC ; H.E. Anne Itto, Ministre de l’Agriculture et de la Sylviculture du Soudan du Sud ; Dr. Rajiv Shah, Administrateur de l’USAID ; et Robbert van Lanschot, Premier secrétaire de l’Ambassade des Pays-Bas au Soudan du Sud.
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Ann
i t a n r e ée Int
Calendrier international de formation 2011 Dates
Location
Frais de participation (US Dollars)
20-24 juin
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Nairobi, Kenya
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3. Chaîne de valeur des engrais - gestion de système d’approvisionnement et couverture des besoins des agriculteurs
22-26 août
Bangkok, Thaïlande
$1,500
4. Technologie de production des engrais azotés (avec IFA)
3-7 octobre
Séville, Espagne
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November 21-25
Accra, Ghana
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5-9 décembre
Arusha, Tanzanie
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Prográmme de Formation 1. Technologie de production des engrais phosphatés
2. Politiques des engrais et stratégies de commercialisation
5. Relier les producteurs aux marchés en Afrique 6. Evaluer les opportunités de production d’engrais indigènes en Afrique