Volume 36, No. 3 ISSN 0149-4521 www.ifdc.org
IFDC Actualité des travaux et progrès de l’IFDC
Compétence de base : le partenariat source de progrès et de durabilité Dès le début, l’IFDC a conduit ou participé à des partenariats en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ceux avec qui et pour qui le centre travaille. Ces partenariats ont pris des formes multiples, mais le fil commun reste la volonté d’aider les petits producteurs agricoles et d’autres acteurs à sortir du cycle de la pauvreté pour entrer dans celui de la prospérité.
Bailleurs de fonds et collaborateurs
L’IFDC travaille en partenariat avec des bailleurs de fonds sur des projets d’intérêt mutuel dans le monde en voie de développement. Par exemple, l’IFDC a développé de solides relations avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Ministère de la Coopération internationale des Pays-Bas (DGIS) depuis plus de 25 ans. L’USAID a financé des projets de l’IFDC en Eurasie et en Afrique tandis que le DGIS et nombre d’ambassades néerlandaises ont financé des projets en Afrique. L’IFDC reçoit des financements d’autres organisations d’aide bilatérale et multilatérale, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC collabore avec des organismes dont la mission est aussi de lutter contre la faim et d’assurer la sécurité alimentaire durable dans les pays en voie de développement. Ces partenaires incluent les centres internationaux de recherche agricole et de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales. L’IFDC également
L’entrepreneur kirghiz Kurbanaly Mitiev, bénéficiaire du programme Alliance pour le Développement Mondial, sèche des semences de tournesol pour l’empaquetage.
encourage et appuie la participation du secteur privé dans le développement agricole par le partenariat public-privé. Ces partenariats aident à relever les défis que pose la mise en œuvre des programmes par le partage des ressources physiques et la mise en commun des ressources humaines. Il en résulte un capital de connaissances, d’expertises, de relations et de maind’œuvre sur le terrain, qui fait de l’IFDC et de ses partenaires des praticiens du développement hautement efficients et des réalisateurs d’initiatives axées sur les résultats.
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ARTICLES DE FOND Le projet CATALIST/SEW marque l’Année internationale des forêts des Nations Unies
Un nouveau projet renforce la chaîne de valeurs agricoles dans le grenier du Nord Ghana
La recherche sur les engrais biosolides s’élargit pour inclure la fortification à l’azote
IFDC
L’Ambassadeur des Etats-Unis rencontre des bénéficiaires de lEDF et des aviculteurs au Kirghizistan du Sud
IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf
indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit. Une version électronique est accessible sur le site www.ifdc.org. L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration international composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par diverses organisations d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et des gouvernements nationaux. L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole.
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Scott Mall RÉDACTRICE EN CHEF Lisa Thigpen CONTRIBUTIONS DE Ketline Adodo, Danielle Albert, Daniya Baisubanova, Clyde Beaver, Courtney Greene, Philip Karuri, Jean-Pierre Kisamare, Danielle Mbesherubusa, Jyldyz Niyazalieva, Kagabo Nkubito, Jean Bosco Safari and Francis Shivonje PHOTOGRAPHES Daniya Baisubanova, Jean-Pierre Kisamare, Jean Bosco Safari, Francis Shivonje and Adonko Tamelokpo CONCEPTION Heather Gasaway COORDINATION DE PRODUCTION Donna Venable DISTRIBUTION Jane Goss et David Wright
CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’IFDC M. Peter McPherson (États-Unis), Président du Conseil Gerard J. Doornbos (Pays-Bas), Vice-président Margaret Catley-Carlson (Canada) Josué Dioné (Mali) John B. Hardman (États-Unis) Osamu Ito (Japon) Agnès M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (États-Unis) Mortimer Hugh Neufville (États-Unis) Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam) PRÉSIDENT- DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’IFDC Amit H. Roy - membre de plein droit CONSEILLER JURIDIQUE/ SECRÉTAIRE DU CONSEIL DE L’IFDC Vincent McAlister - membre de plein droit
L’Ambassadeur des États-Unis Pamela Spratlen serre la main de Baltabal Akchalov, un producteur de pomme de terre bénéficiaire du projet de l’EDF.
Les bénéficiaires du projet conjoint États-Unis/Fonds kirghiz de développement économique (EDF) dans la province d’Osh du Kirghizistan du Sud ont rencontré des représentants du gouvernement des États-Unis, dont Pamela Spratlen, Ambassadeur des États-Unis en République du Kirghizistan; Carey Gordon, directeur de mission de l’USAIDBishkek ; Daniel Rosenblum, coordonnateur de programme de l’USAID pour l’Europe et l’Eurasie (basé à Washington, D.C.) ; et Dean Fisher, fonctionnaire du budget de l’USAID. Les bénéficiaires du projet de l’EDF et les aviculteurs ont reçu des informations de première main sur les programmes d’aide de l’USAID dans le secteur agricole, y compris le projet Alliance pour le développement mondial (GDA) Oasis Agro, une société de diffusion de techniques avicoles, et la subvention de 4,1 millions de dollars US dans le cadre de l’EDF. Les deux initiatives sont mises en œuvre par le Projet de suivi du développement des entreprises d’intrants agricoles au Kirghizistan de l’IFDC (KAED). Les représentants du gouvernement des États-Unis ont vu les résultats de ces interventions dans un champ local de pomme de terre. Ils ont aussi entendu les impressions et les préoccupations des producteurs. Ces derniers ont exprimé leur gratitude à l’USAID et à l’équipe de mise en œuvre du projet pour l’aide fournie pendant les moments critiques, et qui leur a permis de développer leurs entreprises et de devenir de vrais acteurs du marché agricole. L’Ambassadeur Spratlen, a qualifié le projet de l’EDF de « grand succès », tandis que Rosenblum a qualifié le projet KAED de « grand projet. »
Divisions de l’IFDC : Eurasie (EAD) Afrique de l’Est et Afrique Australe (ESAFD) Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest (NWAFD) Recherche et Développement (RDD) Acronymes: AGRA - Alliance pour une révolution verte en Afrique CUA - La Commission de l’Union Africaine COMESA - Marché commun de l’Afrique orientale et australe DGIS - Direction générale de la coopération internationale des Pays-Bas ha - hectare(s) OP – Organisation des producteurs GIP - Gestion intégrée des parasites GIFS - Gestion intégrée de la fertilité des sols kg - kilogramme - kilogrammes PA - Protocole d’accord mt - tonne métrique USAID - Agence des États-Unis pour le développement international
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EAD
Les efforts s’accélèrent en vue de mettre au point des applicateurs mécaniques pour le placement profond des engrais Le projet Accélérer l’amélioration de la productivité agricole (AAPI), financé par l’USAID/Bangladesh et mis en œuvre par l’IFDC en collaboration étroite avec le Département de la vulgarisation agricole du Bangladesh, est engagé dans la diffusion rapide de la technologie de placement profond des engrais (PPE). Le PPE exige un effort physique considérable pour placer les briquettes d’engrais près des racines des plants de riz. Le travail physique qu’implique le placement à la main des engrais est la principale contrainte à l’adoption croissante du PPE par les producteurs. Néanmoins, le PPE a connu un succès considérable au Bangladesh et l’intérêt pour cette technologie grandit et s’étend à d’autres pays producteurs de riz dont le Cambodge, l’Inde et le Vietnam. Le PPE est aujourd’hui employé sur plus de 600 000 hectares (ha) de terres cultivables au Bangladesh (environ 12 pour cent de la superficie totale utilisée pour la production du riz irrigué). Les producteurs enregistrent des augmentations de rendement de 800 à 1 200 kilogrammes par hectare (kg/ha). Le travail est intensif pendant le placement initial des briquettes d’engrais mais diminue par la suite parce que cette technologie réduit les mauvaises herbes, les parasites et les maladies. La quantité d’engrais employée est moindre ; ce qui fait épargner de l’argent au producteur et au gouvernement. Les pertes d’engrais par ruissellement sont aussi moindres ; ce qui est bon pour l’environnement. Afin de résoudre ce problème de travail qui représente une contrainte à une plus large adoption du PPE, le projet AAPI
travaille activement au développement d’un applicateur mécanique. Le projet s’allie à l’Institut de recherche sur le riz du Bangladesh et l’Institut de recherche agronomique du Bangladesh pour en développer des prototypes. Le Ministère de l’Agriculture a soutenu la fabrication et la diffusion d’environ 7 000 applicateurs. Mais le placement des briquettes d’engrais est d’une importance primordiale. Aucun des prototypes élaborés n’est encore parvenu au degré de précision requis pour que la technologie du PPE soit vraiment efficiente. Plusieurs types d’applicateurs ont été développés, mais les chercheurs et les producteurs n’ont pas encore été satisfaits des résultats. Des travaux de recherche et de développement supplémentaires sont nécessaires. Pour accélérer le processus l’AAPI a engagé des universités au Bangladesh et aux États-Unis dans la recherche pour concevoir un applicateur approprié grâce à un programme de petites subventions. Le 25 mai, Ishrat Jahan, représentant résident de l’IFDC et le coordonnateur du projet AAPI, ont signé un accord avec le Département de génie et de technologie agricoles de l’Université agricole du Bangladesh à Mymensingh pour le développement d’un applicateur amélioré. Une deuxième subvention a été attribuée à l’Université d’ingénierie et de technologie du Bangladesh le 11 juin. En outre l’octroi d’une subvention à l’Université de l’Etat du Dakota du Nord aux EtatsUnis est en cours. 3
ESAFD
CATALIST accueille une conférence sur la sécurité alimentaire à Kinshasa La sécurité alimentaire en République démocratique du Congo (RDC) est plus fragile que dans aucun autre pays du monde. Le rapport sur le développement humain 2011 des Nations Unies a estimé que ce pays importe plus de deux millions de tonnes de nourriture chaque année. Ceci coûte au gouvernement congolais l’équivalent des 1 milliard de dollars US par an. En dépit de ces importations l’insécurité alimentaire touche 70 pour cent des habitants de la RDC soit plus de 60 millions de personnes. Les prix des produits alimentaires de base continuent de grimper dans le monde entier et rien n’indique que la situation va s’améliorer. Des pays comme la RDC qui dépendent des importations deviendront encore plus dépendants et encore plus pauvres. Selon professeur Roger Ntoto de l’Université de Kinshasa « Même des produits tels que les haricots qui étaient produits localement en quantité suffisante sont aujourd’hui importés. L’index d’importation des haricots a plus que doublé en trois ans. » En raison de l’importance cruciale de la sécurité alimentaire, le projet de l’IFDC Catalyser l’intensification accélérée pour la stabilité sociale et environnementale (CATALIST) a accueilli une conférence les 28 et 29 juin à Kinshasa, la capitale de la RDC. Plus de 400 personnes y ont participé parmi lesquels des représentants du gouvernement congolais, des ambassades, des bailleurs de fonds, des organisations agricoles internationales et des organisations de producteurs. Parmi les bailleurs de fonds représentés figuraient l’Union Européenne et la Coopération technique belge. Étaient présents également des représentants de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme Alimentaire Mondial.
Cet événement sans précédent fut accompagné d’une grande campagne médiatique avant et pendant la conférence. Dix-huit intervenants ont traité les cinq sous-thèmes de la conférence : • Sécurité alimentaire - une urgence en RDC. • La sécurité alimentaire est possible par la fertilisation des sols. • Développement de chaînes de valeurs agricoles rentables une condition de la sécurité alimentaire. • Assurer la sécurité alimentaire par de nouvelles techniques agricoles réconcilie l’homme et l’environnement. • Les principales étapes vers la sécurité alimentaire. Selon Dr Henk Breman, le chef de partie de CATALIST, une légère augmentation de l’utilisation d’engrais est enregistrée dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu où l’IFDC mène des activités. « Une conférence de ce genre était nécessaire en RDC parce que trop de Congolais pensent que leurs sols sont encore fertiles bien le pays emploie moins d’engrais que tout autre pays dans le monde - moins d’un kilogramme par hectare par an », a déclaré Breman. « Une autre croyance infondée est que l’engrais serait dangereux tant pour les humains que pour les sols. CATALIST s’est appliqué à rectifier ces perceptions erronées et à fournir des informations utiles au sujet de l’engrais à la population congolaise. Néanmoins, le développement agricole en RDC est encore freiné par l’absence d’un environnement politique porteur. » Alain Huart, un des principaux organisateurs de cette conférence, a déclaré que « La sécurité alimentaire contribuera à résoudre les problèmes sociaux en RDC et que les populations déplacées voudront retourner sur leurs terres pour vivre de l’agriculture. »
Le chef de partie de CATALIST Dr Henk Breman, deuxième à partir de la droite, s’adresse aux participants de la conférence de Kinshasa au sujet de l’amélioration des sols avec des engrais. Le projet est financé par l’Ambassade royale des Pays-Bas.
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La liste des organismes soutenant le partenariat pour les forêts dans le cadre de l’Année internationale des forêts 2011, inclut : • • • • • • • • • • • •
Le Centre pour la Recherche Forestière Internationale La Convention sur la Diversité Biologique L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture Le Fonds pour l’Environnement Mondial Le Réseau Mondial de Coopération en Science Forestière L’Organisation Internationale des Bois Tropicaux L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature La Convention des Nations Unies pour combattre la désertification Le Programme des Nations Unies pour le Développement Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques Le Centre Mondial d’Agroforesterie
Le projet CATALIST/SEW participe à l’année internationale des forêts des Nations Unies, 2011 Le projet Production énergétique durable par le reboisement et l’agroforesterie dans l’Albertine Rift (SEW), financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Rwanda et mis en œuvre par l’IFDC, reconnaît et appuie l’Année internationale des forêts des Nations Unies, 2011. Selon le site Web des Nations Unies, l’Année internationale des Forêts, 2011, doit promouvoir le thème « Les forêts pour les peuples » pour célébrer le rôle central des populations dans le développement durable, la gestion et la conservation des forêts du monde. Les données disponibles sur le site des Nations Unies http://www.un.org/en/events/iyof2011/) concernant l’Année internationale des forêts, 2011, soulignent que : • Les forêts couvrent 31 pour cent de région terrestre totale. • 1,6 milliards de personnes dépendent des forêts pour leur subsistance. • 30 pour cent de forêts sont utilisés pour le bois et pour les produits non ligneux. • Les forêts abritent 300 millions de personnes à travers le monde. • Le commerce des produits forestiers était estimé à 327 milliards de dollars US en 2004. • Les forêts abritent 80 pour cent de la biodiversité terrestre. Plusieurs de ces faits sont au centre du projet SEW qui complète le programme de production alimentaire du projet CATALIST de l’IFDC en y ajoutant deux composantes – les boisements privés et l’agroforesterie pour la production énergétique au niveau des exploitations agricoles. Le projet SEW promeut la production énergétique viable basée sur le reboisement et sur la professionnalisation des secteurs du charbon et du bois de chauffage dans la région l’Albertine Rift de l’Afrique centrale. La transformation et la vente des produits agricoles et des produits dérivés du bois s’effectuent dans le cadre de chaînes de valeurs avec une efficience améliorée. Le projet SEW œuvre à préserver les points névralgiques de l’environnement et de la biodiversité en réduisant la pression de la déforestation. Les superficies sous l’agroforesterie ont
augmenté et l’érosion des sols a été réduite. Au cours de la vie du projet, plus de 40 millions de jeunes plants seront mis en terre. L’objectif est de planter 20 000 ha d’arbres forestiers et agroforestiers d’ici à la fin de 2011 : 6 660 ha au Burundi ; 6 660 ha au Rwanda ; 3 350 ha dans la province du Nord Kivu en RDC et 3 450 ha dans la province du Sud Kivu de la RDC. Le reboisement créera des conditions favorables pour la conservation de la biodiversité et la gestion intégrée des ressources naturelles. Le charbon de bois est une source principale d’énergie pour la cuisine au Burundi, en RDC et au Rwanda. Les méthodes traditionnelles de production de charbon de bois sont inefficientes du point de vue énergétique, ce qui entraîne la perte d’une grande partie du bois dans la production et endommage l’environnement. Par des sessions de formation sur le terrain, CATALIST/SEW introduit les foyers améliorés qui augmentent la quantité de charbon produite tout en employant moins de bois. Les fours améliorés polluent moins l’atmosphère, produisent un charbon de bois plus économe en combustible et génèrent plus de revenus pour les producteurs de charbon de bois. Les projets CATALIST et SEW ont un but commun, celui de l’intensification agricole par l’amélioration de la gestion de la fertilité des sols, le marketing du produit et la réduction de la concurrence entre la production alimentaire et la production énergétique. L’objectif global du projet SEW est d’améliorer la disponibilité et l’accès à l’énergie durable dans l’Albertine Rift. L’IFDC reconnaît que les forêts sont essentielles à la survie et au bien-être des peuples partout dans le monde.
Photo: Plantation d’arbres pendant la Semaine nationale de l’arbre au Rwanda. Notez les trous préparés sur les collines à l’arrière-plan. Ils ont été creusés sur plusieurs flancs de coteau pour que les gens puissent planter des arbres.
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Une coopérative rizicole reçoit un prêt par le système de nantissement des stocks Les riziculteurs membres de la Coopérative des producteurs de riz de Mukunguri au Rwanda peuvent maintenant accéder au crédit en utilisant leur récolte comme garantie pour obtenir des crédits. La coopérative a reçu un prêt de 150 millions de RWF (252.000 dollars US) de la branche rwandaise de la Kenya Commercial Bank (KCB) par le biais d’un système de nantissement des stocks facilité par le projet CATALIST de l’IFDC. Dès le début, CATALIST a favorisé le système de crédit de nantissement des stocks dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale. Au Rwanda, les banques commerciales comptent pour seulement trois à quatre pour cent des prêts octroyés au secteur de l’agriculture. KCB est probablement la première banque commerciale dans le pays à financer un système de nantissement des stocks (également connu sous le nom de « warrantage » en français). Un système de nantissement des stocks permet à des producteurs de stocker les denrées agricoles après récolte jusqu’à ce que les prix grimpent augmentant ainsi leurs revenus. Les produits stockés servent de garantie pour des prêts auprès des banques ou des établissements de micro-finance. Les récoltes des producteurs restent stockées dans un magasin ou un silo jusqu’à ce que les prêts soient remboursés. En donnant aux producteurs l’accès au crédit quand ils en ont le plus besoin, ce système à court terme les protège contre la baisse des prix.
La nécessité et le manque de crédit peuvent forcer les producteurs à vendre leurs produits au premier acheteur, à la récolte, souvent à un faible prix dû à la surabondance sur le marché. Quelques mois plus tard, le producteur doit acheter des produits alimentaires et des semences à des prix qui érodent ou même annulent les bénéfices éventuels tirés des récoltes. Un des principaux avantages du système de nantissement des stocks est que les producteurs peuvent vendre leurs produits plusieurs mois après la récolte, quand les prix du marché sont plus élevés. Le système intéresse les banques et d’autres institutions financières parce qu’elles peuvent vendre les produits stockés si un emprunteur ne rembourse pas un prêt. En outre, la valeur des produits agricoles augmentent habituellement avec le temps. « Nous voulons attirer les agriculteurs par de telles incitations, » a dit Pie Eugene Rubagumya, directeur de la filiale de KCB à Muhanga, dans un article paru dans The New Times. « De tels prêts sont disponibles aussi longtemps que les coopératives font preuve d’un haut niveau de gestion et de responsabilité. » Pour améliorer la qualité de son riz, la coopérative prévoit d’établir une usine de transformation du riz avec des équipements modernes de stockage. À l’avenir, les producteurs pourront demander davantage de crédit à la KCB.
Des distributeurs d’intrants agricoles rwandais participent à un voyage d’étude au Kenya Les projets de l’IFDC au Kenya ont accueilli six distributeurs d’intrants agricoles rwandais et un membre du personnel de l’IFDC en voyage d’étude pour observer des entreprises d’intrants agricoles au Kenya. Organisé et financé par le Projet de développement des distributeurs d’intrants agricoles du Rwanda (RADD) de l’IFDC, la visite fut l’occasion pour l’équipe de voir comment les diverses parties prenantes impliquées dans le secteur agricole travaillent ensemble dans l’intérêt des producteurs. Le projet RADD est financé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). L’équipe rwandaise a appris à installer des parcelles de démonstration de pratiques culturales et à montrer aux
producteurs les avantages de l’utilisation des intrants agricoles. Ils ont visité une parcelle de démonstration de transfert de technologie installée par le Projet d’extension des réseaux de distributeurs d’intrants agricoles de l’IFDC (EADN). D’autres excursions sur le terrain comprenaient des visites de magasins de distributeurs d’intrants agricoles ; Equity Bank qui offre des prêts aux producteurs et aux distributeurs d’intrants agricoles ; MEA Ltd., une société de mélange d’engrais ; La Kenya Seed Company ; et l’Agricultural Market Development Trust (AGMARK), un partenaire de l’IFDC spécialisé dans le renforcement des capacités des distributeurs d’intrants agricoles.
Alice Wamae, propriétaire de Munya Agro-Vet Supplies à Embu, du Kenya, et Jean Samvura Nepomuscene, un distributeur d’intrants du Rwanda. Wamae est égalementsecrétaire adjoint de l’Association des distributeurs d’intrants d’Embu.
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Des distributeurs d’intrants ont visité un essai de placement profond d’urée du projet EADN au Centre de développement de l’agriculture et de l’irrigation de Mwea.
Le Ministère de l’Agriculture du Kenya et le projet EADN forment 393 producteurs agricoles
Le projet EADN de l’IFDC a accueilli des journées paysannes les 29-30 juin dans les districts de Gucha et de Kenyenya du Kenya. Ces journées paysannes ont été organisées par le MOA et le personnel d’EADN. Des parcelles de démonstration ont été utilisées pour le transfert de technologies éprouvées à 393 agriculteurs (182 femmes et 211 hommes). L’objectif principal de ces journées était d’atteindre un grand nombre de producteurs et de faire participer d’autres parties prenantes dont ils pourraient partager les connaissances et avec qui ils pourraient collaborer. Parmi les parties prenantes figuraient les départements de la pêche, de l’élevage et des produits vétérinaires du Ministère de l’Agriculture, le Ministère de la Santé publique et de nombreux distributeurs agricoles. Ces journées servaient également de forum permettant aux distributeurs d’intrants de faire le marketing de leurs biens et services.
Ces journées paysannes étaient centrées sur plusieurs cultures – la banane, betterave, chou, carotte, chou frisé, maïs, oignon, épinard, pastèque et blé. Les agents du Ministère de l’Agriculture dispensèrent des formations sur la préparation des sols, les semis, l’application d’engrais, la gestion des parasites et des maladies, la récolte, l’après-récolte et le stockage. Les producteurs ont également reçu des formations sur dans l’élevage, la santé animale, la fabrication de compost, la santé et l’hygiène publiques, la tenue des documents de l’exploitation, la gestion de fourrage, l’agroforesterie, dispositifs économiseurs d’énergie et addition de valeur pour différentes cultures. Photo du haut: Le coordonnateur de pays Francis Shivonje du Kenya inspecte un champ de blé sur une des parcelles de démonstration du projet EADN. Photo du bas: Les agriculteurs examinent un champ de démonstration lors des journées champêtres sponsorisées par l’EADN.
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Le point sur AMITSA et AfricaFertilizer.org Lors d’un récent briefing au siège de l’IFDC, Patrice Annequin, spécialiste de l’information du marché de l’IFDC, a présenté les récents progrès et les futurs objectifs de deux des initiatives de l’organisation portant sur l’information du marché des intrants agricoles : le Système de transparence et d’information sur le marché régional des intrants agricoles (AMITSA) et www. africafertilizer.org. Annequin a indiqué que des applications de téléphone cellulaire ont été récemment intégrées au système AMITSA. Cela étend la disponibilité des données à presque chaque agriculteur et distributeur d’intrants agricoles en Afrique australe et en Afrique de l’Est. Par l’intermédiaire de la messagerie textuelle, les informations sur les prix et des messages techniques, de vulgarisation et de marketing et des alertes commerciales sont diffusés à plus de 5 000 distributeurs d’intrants agricoles et à des centaines de milliers d’agriculteurs. AMITSA (www.amitsa.org) joue un rôle important en favorisant la sécurité alimentaire et la croissance agricole dans la région par la fourniture de données et de statistiques actualisées sur les engrais, les semences et les produits de protection des cultures. AMITSA a été développé par l’IFDC en collaboration avec la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et le Marché commun pour l’Afrique australe et orientale (COMESA). « Environ 250 distributeurs d’intrants agricoles fournissent des informations sur les prix hebdomadaires à partir de leurs magasins grâce à une application Java pour téléphone cellulaire développée par Esoko », a dit Annequin, se référant au portail basé sur Internet qui permet à des personnes et à des entreprises de partager l’information rapidement et efficacement. Lors de ce briefing, Annequin a rappelé à l’assistance que l’Afrique est l’un des derniers marchés au monde à adopter l’utilisation généralisée des engrais. Il a ajouté que la majorité des engrais utilisés en Afrique sont appliqués aux cultures de rente telles que la banane, le caoutchouc, le coton, le thé et le café. « L’Afrique subsaharienne a des niveaux de consommation d’engrais extrêmement bas, qui sont en moyenne de moins de 8 kg/ha par an. Selon les termes de la Déclaration d’Abuja sur les
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engrais pour une révolution verte africaine, l’objectif actuel est de porter l’utilisation d’engrais de l’Afrique à 50 kg/ha d’ici à 2015 », a déclaré Annequin. Cette remarque visait à renforcer la valeur des outils technologiques tels que www.africafertilizer.org de l’IFDC, un forum d’Internet mondial mis au point pour diffuser et échanger des informations sur divers aspects des engrais, de la fertilité des sols et des problèmes agricoles connexes qui affectent l’Afrique. Le portail web fournit mensuellement les prix des engrais internationaux et continentaux ainsi que les tendances des prix, des analyses, des nouvelles et des liens utiles. Annequin a précisé que l’équipe d’africafertilizer.org se concentre actuellement sur le renforcement de la qualité et de la quantité des données entrantes. Il a indiqué spécifiquement que les prix des engrais qui peuvent être vus par certains comme étant inexacts du fait des programmes nationaux de subvention affectent le prix « final » publié dans certains pays. « Nous surveillons les données des prix provenant des pays qui subventionnent les engrais pour s’assurer que celles publiées reflètent exactement des prix des engrais ajustés », a déclaré Annequin. « Actuellement, ceci affecte la fixation des prix dans plus de trente pays qui appliquent de tels programmes de subvention. » Les partenaires du projet AfricaFertilizer.org incluent la Commission de l’Union Africaine, AGRA, la FAO, l’Association Internationale de l’’Industrie des Engrais (IFA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). « Le manque d’informations sur les intrants agricoles est l’une des principales contraintes à l’accroissement de l’utilisation des intrants et de la productivité agricole », a dit Annequin. « AMITSA et AfricaFertilizer.org ont été créés pour fournir les informations du marché qui sont si nécessaires pour les parties prenantes le long de la chaîne de valeurs agricoles africaine. Nous croyons qu’un meilleur accès à ces données du marché mènera à une plus grande sécurité alimentaire et à une croissance agricole soutenue dans toute l’Afrique. Des marchés agricoles ouverts et concurrentiels sont déterminants pour l’amélioration de la sécurité alimentaire sur le continent. »
Des centaines de chercheurs évaluent la stratégie de recherche du projet Feed the Future Des centaines de chercheurs du secteur agricole, y compris des scientifiques et des économistes de l’IFDC se sont réunis à Washington, D.C., du 21 au 23 juin, pour discuter de la stratégie de recherche du projet « Feed the Future (FtF) au forum de recherche de Feed the Future : Engager la communauté de recherche. » Le forum était organisé par l’Association des universités publiques et semi-publiques Board for International Food and Agricultural Development (BIFAD), l’USAID et le Ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA). FtF est une initiative du gouvernement des États-Unis sur la faim et la sécurité alimentaire dans le monde, qui se concentre sur la transformation des secteurs agricoles dans vingt pays cibles. « Les recherches conduites dans les universités semi-publiques des États-Unis et d’autres collaborant avec des agences fédérales et la communauté mondiale ont joué un rôle significatif dans la satisfaction des besoins alimentaires des populations du monde pendant la deuxième moitié du 20ème siècle », a dit Peter McPherson, président d’APLU, ancien administrateur de l’USAID et Président du Conseil d’administration de l’IFDC. « En travaillant encore ensemble, les agences fédérales de recherche, les chercheurs du monde entier, le corps enseignant des universités semi-publiques et la communauté universitaire des États-Unis peuvent trouver des solutions aux problèmes de production, d’alimentation et de sécurité alimentaire du 21ème siècle. Les résultats du forum de recherche sont essentiels pour définir à la fois le plan de travail et les besoins de financement pour cette mission cruciale. » La stratégie de recherche de FtF met l’accent sur la recherche agronomique pour réaliser des gains de productivité agricole durables sur le plan économique et environnemental. En outre, la stratégie se concentre sur l’amélioration de la qualité nutritionnelle des régimes alimentaires tout en réduisant
l’impact défavorable de l’agriculture sur les ressources naturelles. Les trois principales priorités de recherche de FtF sont : avancer la frontière de productivité ; transformer les systèmes de production; et améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire. Plus de mille participants ont fait des commentaires sur le programme de recherche de FtF lors d’une consultation en ligne du 9 au 27 mai. Sous l’égide de l’APLU et de BIFAD, la consultation en ligne représentait un forum où les parties prenantes pouvaient donner leurs points de vue concernant la stratégie de recherche et discuter de la meilleure façon de soutenir les objectifs de l’initiative de réduction de la faim et de la pauvreté dans le monde. L’un des défis identifiés lors de la consultation en ligne était « l’amélioration de la fertilité, la qualité et la conservation des sols ». Ce défi de recherche stipule : « Afin d’assurer la productivité à long terme du sol, nous devons rechercher les nouvelles technologies de fertilisation qui changent le jeu, qui augmentent la production tout en préservant l’intégrité du sol. » Les chercheurs et les partenaires de l’IFDC ont souligné l’importance des nouvelles technologies d’engrais pendant la consultation en ligne et le forum de recherche. « Sans aucun doute, un effort de recherche coordonné peut conduire à de nouveaux engrais ayant une plus grande efficience d’utilisation – des engrais intelligents capables de libérer les éléments nutritifs quand les plantes en ont besoin », a déclaré Groot, Directeur de la Division de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe de l’IFDC lors de la consultation en ligne. « Si le prix de ces engrais ne devait pas subir une forte augmentation, cela entraînerait un retour sur investissement plus élevé pour ce que les petits producteurs considèrent comme des engrais coûteux – et des augmentations de productivité considérables. »
Le Premier ministre de l’Inde attribue à Roy le prix d’ancien élève distingué L’Institut Indien de Technologie (IIT) Kharagpur, Inde, a décerné à Dr Amit Roy, Président directeur général de l’IFDC le Prix d’ancien élève distingué 2011. Roy a été honoré à la cinquante-septième cérémonie de ce prix qui lui a été remis le 18 août par le Premier ministre Dr Manmohan Singh.
Dr Amit Roy
Parmi les autres dignitaires assistant à la cérémonie figuraient M.K. Narayanan, gouverneur du Bengale-Occidental ; Mamata Banerjee, Ministre en chef du
Bengale-Occidental ; Pranab Mukherjee, Ministre des Finances ; Dinesh Trivedi, Ministre des Chemins de fer ; V. Narayanasamy, Ministre d’État (BGP) ; et Dr Shiv Nadar, Président du Conseil des gouverneurs et Président de HCL technologies. L’IIT a été classé meilleure université d’ingénierie en Inde par le magazine Outlook en 2009 et 2010. Il est également reconnu comme un institut d’importance nationale par le gouvernement de l’Inde. L’institut est un organisme d’enseignement supérieur autonome spécialisé dans l’ingénierie, la technologie et le management. 9
NWAFD
Des participants inspectent le manioc récolté et regardent la brochure produite par l’IFDC pendant le lancement de l’Initiative Manioc de Rivers State.
L’Initiative manioc dans l’État de Rivers State Au mois de mai, le Projet Manioc+ s’est étendu dans le delta du Niger au Nigeria par le biais de l’Initiative Manioc de Rivers State (RSCI). Le RSCI est mené par l’Agence de développement durable de Rivers State (RSSDA), en partenariat avec l’IFDC, la Dutch Agricultural Development & Trading Company (DADTCO), la Société d’exploitation pétrolifère Shell et la banque Stanbic IBTC. L’IFDC exécute un programme de formation et de développement au niveau villageois pour aider les producteurs de manioc participants dans la transition de la culture de subsistance vers la culture commerciale durable. En partenariat avec la RSSDA, l’IFDC appuient les producteurs pour qu’ils s’approprient les techniques appropriées de mécanisation agricole, et de gestion des exploitations et du crédit saisonnier pour qu’ils puissent acheter plus facilement les intrants agricoles. Le programme vise à augmenter la production et les revenus agricoles ainsi que les opportunités commerciales par le développement du marché. L’IFDC veut s’assurer que les producteurs intègrent un composant de gestion durable dans leurs systèmes d’exploitation agricole de sorte que la terre – qui est leur bien le plus précieux – puisse continuer à produire pour les générations à venir. 10 8
En reliant les petits producteurs à un marché garanti pour leur manioc, la RSCI les aidera à augmenter les rendements et leurs revenus, contribuant ainsi à réduire la pauvreté et à favoriser le développement économique. La RSCI présentent des résultats remarquables: les rendements de manioc de 4 500 producteurs de Rivers State ont doublé passant d’une moyenne de 10 tonnes par hectare (mt/ha) à 20 mt/ha ; plus de 20 000 travailleurs agricoles sont employés directement ou indirectement ; plus de 1 500 000 nairas (environ 10 000 dollars US) par jour sont injectés dans les villages pour le paiement des tubercules de manioc frais ; la taille des exploitations individuelles a augmenté grâce à l’appui en mécanisation du projet Manioc + ; la sécurité alimentaire s’est nettement améliorée ; et une contribution positive à l’exécution du programme d’amnistie post-conflit pour le delta du Niger. Le programme d’amnistie, négocié par les autorités nigérianes et les militants, présente un créneau unique pour la paix, la stabilité et le développement économique dans les régions productrices de manioc du Rivers State (et probablement d’autres États dans le delta du Niger). Le modèle de développement déjà éprouvé par DADTCO et l’IFDC dans d’autres États du Nigeria peut sensiblement améliorer les chances de succès de l’armistice et aider à la transition de la région vers la paix.
Nouveau projet pour renforcer la chaîne de valeurs agricoles dans le grenier du Nord Ghana Autrefois un des greniers du pays, la région du Nord Ghana souffre aujourd’hui de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté généralisées. Seulement dix pour cent des terres arables de la région sont actuellement cultivées, mais il y a grand potentiel pour la production des aliments de base tels que le riz et le soja. L’agriculture dans la région est en grande partie pluviale ; de ce fait les niveaux de production varient selon les conditions climatiques. Les petits producteurs ont difficilement accès aux semences améliorées, aux engrais de qualité et au crédit nécessaire pour les acheter. Ils ont également une connaissance limitée des pratiques appropriées de gestion des cultures et de l’eau. Souvent, les producteurs ne profitent pas de leur production excédentaire à cause des pertes après récolte et du manque d’équipements de stockage et de transformation. Pour résoudre ces problèmes, le projet Encadrement de la chaîne de valeurs agricoles contribue à l’objectif du gouvernement de réaliser la sécurité alimentaire et de transformer le secteur agricole de la région en une économie agro-industrielle. L’objectif est de transformer la chaîne de valeurs agricoles en un système hautement productif, efficient, concurrentiel et viable en renforçant les capacités des distributeurs d’intrants agricoles, les petites et moyennes entreprises (PME) et les organisations de producteurs (OP). Financé par l’AGRA et l’Agence danoise pour le développement international, ce projet de trois ans (2011-2014) a pour cibles 34 000 petits producteurs et 680 OP.
Le projet est mis en application par l’IFDC, le Ghana Agricultural Associations’ Business and Information Center (GAABIC) et l’Institut de recherche agricole sur les savanes (SARI). Le rôle de l’IFDC est de faciliter l’accès des producteurs de riz et de soja aux marchés des produits agricoles en développant les capacités techniques et managériales des PME. Ceci inclut le renforcement les relations des PME avec les marchés domestiques, nationaux et internationaux, les distributeurs d’intrants agricoles, les prestataires de services d’agro-industrie, les OP et les producteurs. L’IFDC facilite l’accès des PME au financement commercial et celui des producteurs aux équipements de stockage et services de transformation. Le GAABIC améliore les compétences des distributeurs d’intrants en gestion d’entreprise et leur capacité à fournir des engrais et des semences à leurs clients. Le SARI forme les PO et leurs membres dans le domaine de la Gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et encourage la généralisation de son adoption. Grâce à l’encadrement des parties prenantes le long de la chaîne de valeurs, la croissance des entreprises et de la productivité devrait se poursuivre après la fin du projet. Photo: Récolte du soja au Nord Ghana.
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Des programmes de formation appuient la stratégie de développement agricole du Togo Deux cents professionnels agricoles ont été récemment formés comme facilitateurs de la Gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) au Togo. A la suite de ces programmes de formation, 33 nouveaux centres d’apprentissage agricoles sont établis dans les cinq régions économiques du Togo (Centrale, Kara, Maritime, Plateaux et Savanes) pour former des milliers d’agriculteurs en technologies de GIFS. Les professionnels togolais ont participé à une série de programmes de formation sur l’Apprentissage participatif et la recherche action (PLAR) appliquée à la GIFS entre mars et juin dans le cadre du projet Mainstreaming Pro-Poor Fertilizer Access and Innovative Practices in West Africa. Ce projet de trois ans (2010-2013) est financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) et mis en œuvre par l’IFDC et diverses institutions partenaires au Burkina Faso, au Ghana et au Togo. Ces programmes de formation visaient à soutenir les efforts d’intensification agricole du pays et à renforcer les capacités techniques du personnel de l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT), un organisme national chargé de l’appui technique et de la vulgarisation agricole. Des conseillers agricoles, des techniciens de terrain, des agents de vulgarisation, des directeurs de l’ICAT et des représentants régionaux ont bénéficié de ces programmes de formation. Chaque programme impliquait des sessions pratiques avec des modules de formation sur la cartographie des ressources villageoises ; les méthodes d’identification et d’application d’engrais ; les essais d’engrais soustractifs; la validation d’options GIFS; l’identification des flux d’éléments nutritifs; les observations de terrain; la tenue des documents d’exploitation ; et l’évaluation participative des activités basées sur la GIFS. Francis Tamelokpo, facilitateur de PLAR-GIFS pour l’IFDC, a expliqué que la GIFS combine l’utilisation des engrais minéraux et organiques avec une gamme de techniques d’amélioration de la productivité des sols et des cultures, y compris des activités de lutte contre l’érosion et l’utilisation de plantes de couverture, telles que le mucuna. « La formation est centrée sur l’amélioration des compétences en facilitation des participants parce qu’ils doivent pouvoir familiariser les producteurs à l’utilisation, entre autres, du transect, des cartes du terroir, et du calendrier agricole pour étudier les environnements de production », a précisé Tamelokpo. « Les producteurs apprennent également à mieux connaître les types de sol, les ressources villageoises, la topographie des terrains, les pratiques culturales et les 12
campagnes agricoles. Ils doivent pouvoir déterminer la capacité du sol à nourrir les cultures et choisir les meilleures options de fertilisation, basées sur les besoins en éléments nutritifs et les moyens financiers disponibles. » Selon Dr Jean Sogbedji, chef du projet : « L’objectif est de contribuer, par l’appui technique, à l’amélioration de la production des petits exploitants et d’augmenter leurs revenus. Pendant la première année, les activités étaient centrées sur le renforcement des capacités pour exploiter les connaissances locales et favoriser les innovations de sorte que les producteurs puissent apporter des changements bénéfiques et durables dans leur travail et dans leur vie. Dans chaque région du pays, le projet a formé quarante professionnels de l’ICAT, qui ont formé à leur tour des dirigeants et des responsables d’organisations de producteurs. Ce noyau de formateurs endogènes pourra ensuite assurer une large diffusion des techniques GIFS avec l’appui de l’ICAT. » « L’établissement de centres d’apprentissage agricoles dans les cinq régions du Togo est le résultat immédiat des programmes de formation. Nous avons voulu commencer immédiatement la transmission des outils GIFS à des producteurs ciblés pendant la grande saison des pluies qui vient de commencer », a déclaré Akla Esso Pitcholo, directeur de l’ICAT Kara. Akuwavi Ewovor, directrice des études et de la vulgarisation
agricole à l’ICAT Lomé, a indiqué que les programmes de formation coïncident avec le lancement du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire PNIASA du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche Le PNIASA sert de cadre à toutes les interventions dans le secteur agricole et vise à développer et diffuser les technologies améliorées pour l’intensification agricole durable.
à identifier les éléments nutritifs qui limitent la production et à définir les bonnes options de fertilisation pour corriger les déficiences en éléments nutritifs », a dit Fantchede. « Un bon diagnostic fait toute la différence. Par exemple, dans une partie de la région maritime, le diagnostic participatif a montré que les agriculteurs dépensaient trop en engrais phosphatés parce que leurs sols ont déjà une haute teneur en phosphore. »
« A l’ICAT, nous avons formé des techniciens selon l’approche « champ-école » qui inclut le diagnostic participatif qui permet d’identifier les problèmes et les solutions ensemble avec les producteurs. Mais l’approche PLAR-GIFS nous fait faire un pas de plus, en permettant à des producteurs de manier des outils scientifiques pour mieux comprendre les sols, les engrais et la relation sol-engrais afin de faire des choix de fertilisation plus appropriés », a reconnu Ewovor.
« Cette formation changera certainement notre manière de travailler avec les agriculteurs. Nous avions l’habitude de faire nos propres évaluations et d’imposer nos conclusions aux agriculteurs », a dit Comlan Folikoué Agbonon, conseiller agricole d’ICAT. « Maintenant, nous réalisons à quel point il est important de faire participer les agriculteurs dans la prise de décision. »
Konga Kakassina, chef des services de production et de vulgarisation agricoles à l’ICAT Kara, a expliqué : « Nous employons encore des recommandations d’engrais qui datent de plus de 40 ans tandis que la dégradation des sols ne cesse d’empirer à cause de la surexploitation sous la forte pression démographique. La formation en PLAR-GIFS prépare les producteurs à faire des analyses de sol sans employer des moyens sophistiqués et à développer des options de fertilisation qui soient adaptées aux sites et aux cultures. » Ambroise Fantchede, directeur de l’appui opérationnel de l’ICAT a été impressionné de voir des producteurs étudier leurs sols au moyen des essais soustractifs. « En utilisant cinq parcelles avec différents types et quantités d’engrais, les producteurs ont appris
Néanmoins, Agbonon a souligné que quelques activités de suivi sont nécessaires pour mieux capitaliser les résultats de cette formation. « Nous devons nous réunir au moins une fois de plus pendant 2011 pour partager les connaissances, discuter des problèmes et prendre des mesures correctives en temps utile », a-t-il déclaré. Grande photo: Echantillonnage pour une étude des caractéristiques du sol pendant la formation PLAR-GIFS. Petite photo en haut: Échantillonnage pour l’étude des caractéristiques du sol (sol profond). Petite photo en bas: Les participants emploient une méthode simple pour déterminer la solubilité des engrais.
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La recherche sur les biosolides s’élargit pour inclure la fortification en azote Pendant le deuxième trimestre de 2011, des chercheurs de l’IFDC ont commencé des essais en champ sur les engrais biosolides – injectés d’azote sur des cultures dans l’État du Tennessee aux États-Unis. Avec l’aide de l’institut d’agriculture de l’Université de Tennessee, des chercheurs de l’IFDC compilent des données sur cette technologie d’engrais équilibrés en éléments nutritifs. Les biosolides contiennent huit pour cent de matière organique. Ces composés de carbone complexes, une fois appliqués régulièrement, améliorent la qualité des sols d’une façon naturelle et durable. Cette matière organique a une haute teneur en phosphore mais manque sévèrement d’azote, ce qui limite sa capacité de traiter de problème qui fait intervenir plus d’un élément nutritif primaire simple. « La distribution de l’azote dans les biosolides est faible et inégale à seulement un pour cent du volume total », a dit Dr Sampson Agyin-Birikorang, chercheur de l’IFDC et agronome de systèmes. « L’équilibre des éléments nutritifs est la clé du succès du produit injecté d’azote. » Agyin-Birikorang a expliqué que pour atteindre un niveau approprié d’azote dans le biosolide à l’état naturel, le taux correspondant de phosphore dépasserait de loin les niveaux appropriés. La solution est d’injecter de l’azote dans le biosolide, pour équilibrer le rapport entre les deux éléments nutritifs. « Les résultats des essais antérieurs sur les biosolides seuls étaient impressionnants, mais avec l’ajout de l’azote, ils pourraient être exceptionnels », a-t-il déclaré. Les essais en champ font suite à la recherche commencée en 2010. Des études initiales en serre ont montré que la performance des engrais biosolides surpassaient celle des engrais conventionnels, produisant une minéralisation plus élevée, des taux plus lents de nitrification, des pertes inférieures en volatilisation d’ammoniaque, moins de lessivage d’azote et un effet positif sur l’acidification du sol. En effet, il restait plus d’azote dans le sol avec moins de pertes dans les eaux souterraines et dans l’atmosphère. Il a été également noté que les éléments nutritifs se libéraient plus lentement qu’avec des engrais conventionnels, permettant une disponibilité des éléments nutritifs mieux synchronisée avec le cycle de croissance des cultures. Des essais en champ ont été menés en 2010 près du siège de l’IFDC pour tester les engrais biosolides sur des cultures de blé. Ces essais ont permis de comparer les rendements obtenus en
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utilisant des biosolides à ceux obtenus par les producteurs avec des engrais conventionnels dans deux sols ayant différentes teneurs en carbone organique. Sur le sol ayant une plus faible teneur en carbone, les biosolides ont donné des rendements plus élevés. Le succès de ces essais antérieurs a conduit les chercheurs à l’injection d’azote comme méthode pour équilibrer la livraison des éléments nutritifs, tout en tirant profit des avantages inhérents aux biosolides transformés et enrichis. Les essais en champ actuels sont menés sur 64 parcelles, chacune de 20 pieds sur 30. Quatre variations de produit sont testées avec quatre niveaux différents d’injection d’azote. Les essais en champ du Tennessee s’étendront en Alabama et en Floride, et il faudrait trois ans pour obtenir des données définitives. Afin de rassembler le plus de données possibles, la technologie est également testée en champ au Burundi, au Ghana et au Rwanda dans le cadre du Programme Efficience des engrais en Afrique de l’IFDC, qui se concentre sur les producteurs périurbains. De l’avis d’Agyin-Birikorang, si les essais en champ montrent que la technologie est efficace, elle sera facilement acceptée par les agriculteurs des pays en voie de développement. Et si les progrès continuent à ce rythme, c’est une technologie qui pourrait être introduite assez rapidement dans les champs paysans. « Les engrais biosolides se présentent sous la forme de granulés une forme d’engrais avec laquelle les petits producteurs ont l’habitude de travailler. Ceci augmente considérablement le potentiel de reconnaissance, d’acceptation et d’adoption, » a-t-il déclaré. Dr Joaquin Sanabria, scientifique de l’IFDC et biométricien, a ajouté que les biosolides peuvent être considérés comme un important outil dans l’arsenal des engrais dans le monde. « Les biosolides sous la forme d’engrais, particulièrement ceux complétés avec les éléments nutritifs, nous aident à traiter un certain nombre de problèmes », a-t-ildéclaré. « Les préoccupations relatives à l’efficience de l’utilisation du phosphate et de l’azote, l’impact sur l’environnement et la conservation des ressources naturelles sont toutes prises compte à un degré ou à un autre par l’utilisation de cette technologie. »
« L’équilibre des éléments nutritifs est la clé du succès du produit injecté d’azote. Les résultats des essais antérieurs avec les biosolides seuls étaient impressionnants, mais avec l’ajout d’azote, ils pourraient être exceptionnels. » 14
- Dr Sampson Agyin-Birikorang, scientifique de l’IFDC et agronome de systèmes
Des chercheurs de l’IFDC publient dans des journaux et des livres prestigieux Agronomy Journal Dr Paul Wilkens, chercheur à l’IFDC - programmeur, a collaboré avec des scientifiques de la NASA et d’autres sur une étude récente - « Evaluation of Satellite-Based Modeled-Derived Daily Solar Radiation Data for the Continental United States ». « Ce document a paru dans le numéro de juin de Agronomy Journal (volume 103, numéro 4). Les outils d’aide à la décision pour l’agriculture exigent souvent des données météorologiques comme intrants, mais la disponibilité et la qualité de ces données sont souvent problématiques. Les difficultés surgissent quand il s’agit de mesurer le rayonnement solaire quotidien parce que les instruments exigent des intégrateurs électroniques, les sondes précises sont chères et les normes de calibrage sont rarement disponibles. Des données quotidiennes de rayonnement solaire de NASA/POWER ont été comparées aux lectures d’instruments de 295 stations (valeurs observées de rayonnement solaire quotidien) et aux valeurs prévues par le générateur météorologique pour le rayonnement solaire. Les données solaires de NASA/POWER sont des ressources prometteuses pour des études exigeant une comptabilité réaliste de la variation historique. Soil Science of America Journal Dr Rick Austin, coordonnateur des services analytiques à l’IFDC ; Dr Upendra Singh, chercheur principal - modélisateur de systèmes ; et Dr S.H. Chien, chercheur principal retraité chimie ; en collaboration avec Dr J.S. Kruse de Géorgie-Pacific Corporation, ont découvert une technique pour séparer les polymères d’azote (n) de l’urée dans l’engrais azoté uréeformaldéhyde soluble dans l’eau. Avec cette technique simple, la minéralisation des polymères proprement dits dans le sol peut être étudiée sans employer des techniques sophistiquées qui ne sont généralement pas accessibles à beaucoup de chercheurs. Les résultats ont montré qu’en comparaison avec l’urée seule, il y avait une augmentation de l’absorption de N
par le riz inondé et une réduction des pertes par volatilisation. Ces résultats ont été publiés sous le titre « Separating Nitrogen Polymers from Urea in Ureaform Fertilizer to Study Soil Nitrogen Transformations » dans le numéro juillet-août de Soil Science of America Journal (Volume 75, Numéro 4). Rice in the Global Economy: Strategic Research and Policy Issues for Food Security Publié par l’Institut International de Recherches sur le Riz (IRRI) Dr Upendra Singh, chercheur principal à l’IFDC - modeleur de systèmes, et Ian Gregory, spécialiste de l’agro-industrie retraité et consultant à l’IFDC, a collaboré avec S.M. Haefele et R.J. Buresh à la rédaction d’un chapitre dans un livre récemment publié par l’IRRI. Il s’agit du chapitre 2.3 (Fertilizer use, markets, and management) dans Rice in the Global Economy : Strategic Research and Policy Issues for Food Security. Les sujets couverts dans ce chapitre incluent, entres autres, le rôle des engrais dans la production de riz ; les engrais phosphatés : la disponibilité future et les coûts ; les distorsions, les subventions et les améliorations de politique ; et la gestion améliorée des engrais conventionnels. Selon un communiqué de presse de l’IRRI, « Le livre identifie cinq secteurs critiques dans lesquels les scientifiques et les décideurs doivent faire des progrès – assurer une offre de riz stable et abordable, la gestion des changements structurels, l’amélioration de l’efficience des intrants et des chaînes de valeurs et la réduction des effets sur l’environnement et la question du développement de la riziculture dans les régions moins avancées, telles que l’Afrique. »
Dr Amit Roy et Steven Van Kauwenbergh participent au symposium sur les phosphates au Maroc L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) a accueilli le premier « SYMPHOS : Le symposium international sur l’innovation et la technologie dans l’industrie des phosphates » tenu du 9 au13 mai à Marrakech, Maroc. Le groupe OCP appartenant à l’État est l’un des premiers exportateurs mondiaux des phosphates naturels et des produits dérivés. Dr Amit Roy, Président directeur général de l’IFDC et Steven Van Kauwenbergh, chercheur principal à l’IFDC et chef de projet de l’Initiative recherche et ressources en phosphate étaient parmi les 800 participants de ce symposium. L’événement a réuni des fournisseurs d’équipements, des industriels, des chercheurs et des consultants travaillant avec ou associés à l’industrie des phosphates.
Ce symposium était opportun considérant le débat engagé récemment au sujet de la disponibilité des phosphates dans le futur. Van Kauwenbergh est l’auteur d’une étude sur les réserves et les ressources en phosphate naturel dans le monde, publiée par l’IFDC en septembre 2010. Des experts du milieu universitaire et les principales sociétés de phosphate et d’engrais étaient parmi les conférenciers. Les participants ont pris connaissance des nouvelles données sur l’amélioration des procédés d’extraction, de manutention et d’enrichissement des phosphates naturels, et de leur transformation en engrais, entre autres sujets. 15
Économiser pour croître : « L’agriculture doit apprendre à économiser pour croître » La production suffisante d’aliments pour nourrir une population toujours croissante requiert un nouveau modèle agricole, qui emploie des techniques sans risque pour l’environnement afin de protéger et de renforcer la base des ressources naturelles, selon « Save and Grow » un nouveau livre publié par la Division production et protection des cultures (SCPI) de la FAO. Ce livre promeut l’intensification de la production agricole durable. « L’intensification sur les terres sous culture à faible intensité doit être renforcée par l’adoption des variétés culturales à haut rendement et une meilleure gestion des exploitations agricoles, incluant l’utilisation correcte et efficiente des engrais et autres intrants », a indiqué Dr Amit Roy, Président directeur général de l’IFDC. « Nous cherchons à développer de nouveaux engrais qui fournissent les éléments nutritifs essentiels aux cultures en utilisant moins de ressources naturelles. » Roy est membre du comité directeur de cette publication et co-auteur du chapitre sur la santé des sols. La production alimentaire dans les pays en voie de développement a augmenté passant de 800 millions de tonnes en 1961 à plus de 2,2 milliards de tonnes en 2000 grâce à
des technologies agricoles modernes telles que des variétés améliorées et des engrais chimiques. Cependant, la culture intensive sur plusieurs décennies a diminué les éléments nutritifs des sols, les disponibilités en eau et d’autres ressources. Les rendements de principales cultures vivrières sont en déclin. Save and Grow introduit un nouveau paradigme : « Pour croître, l’agriculture doit apprendre à économiser. » La SCPI est basée en partie sur l’agriculture de conservation, qui réduit au minimum le labour et implique l’utilisation des plantes de couverture et des résidus végétaux. D’autres techniques incluent l’irrigation de précision et l’apport d’engrais, la gestion intégrée des parasites et la GIFS. Pour plus d’informations sur Save and Grow, visitez www.fao.org/ ag/save-and-grow/.
Sous le projecteur : l’Unité services de serre (SS) de la Division recherche et développement
Les expériences menées par l’Unité SS en 2011 étaient axées sur divers sujets allant de la biofortification à la volatilisation des engrais. La photo du centre montre que la culture répétée du sorgho sur le même sol peut réduire les éléments nutritifs du sol pour de futures expériences. 16
Le projet Global TraPs se réunit sur la gestion du phosphore Le troisième atelier du projet Global TraPs s’est tenu les 29 et 30 août à Zurich en Suisse. Environ 70 participants de plus d’une douzaine de pays se sont réunis pour explorer les moyens de gérer de façon plus durable le phosphore (P), en particulier les engrais phosphatés. Par des études de cas, des groupes de travail examinent la gestion durable de P – un facteur clé pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer la qualité de l’environnement. Les coleaders de ce projet de cinq ans (2010-2015) sont Dr Amit H. Roy, Président directeur général leader de la composante « pratique » et le professeur Roland W. Scholz, Directeur de l’Institut pour les décisions environnementales à l’Institut Fédéral Suisse de Technologie (ETH, Zurich), leader de la composante « science ». Les participants de la composante « science » sont des chercheurs de diverses disciplines qui ont un intérêt pour la gestion de P. Les participants de la composante « pratique » sont des producteurs et des utilisateurs de P, ainsi que ceux qui facilitent leurs efforts, tels que des organismes de vulgarisation et de développement. Les participants de l’atelier provenaient de plusieurs organisations dont l’IFDC, l’ETH, la FAO, l’International Plant Nutrition Institute, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, une société de commercialisation des engrais minéraux Keytrade AG, ainsi que des universités de divers pays : l’Autriche, le Canada, la Chine, l’Allemagne, le Japon, l’Afrique du Sud, la Suisse, le Royaume-Uni et le Vietnam.
Les participants de Global TraPs sont organisés en groupes appelés noyaux, qui représentent différentes phases du cycle de vie des produits P - exploration, extraction, transformation, utilisation, dissipation, réutilisation et questions transversales. L’atelier avait les objectifs suivants : • Elaborer des questions guides pour chaque noyau du projet. • Définir une liste de questions relatives aux aspects critiques de durabilité de P dans chaque noyau, en tenant compte des facteurs systémiques et contextuels, pour identifier des lacunes en termes de recherches et de connaissances. • Offrir un forum pour un discours préconcurrentiel et le partage entre acteurs de connaissances sur des pratiques, des sciences et d’autres parties prenantes. Pendant l’atelier, le nouveau logo de Global TraPs a été dévoilé (présenté ci-dessus), et Dr Deborah Hellums a été nommée directeur de la composante « pratique » de Global TraPs. Elle est la spécialiste de l’appui aux programmes et chef du Programme agro-économie de l’IFDC.
L’I FDC produit de nouvelles vidéos IFDC a produit plusieurs nouvelles vidéos portant sur l’organisation, ses projets et les engrais. Les vidéos suivantes se trouvent dans la galerie visuelle de l’IFDC (www.ifdc.org/Media_ Info/Video_Gallery).
Une piste novatrice pour la production du riz
La vidéo « Une piste novatrice pour la production du riz » illustre l’impact du projet, Améliorer les moyens de subsistance des riziculteurs atteints du SIDA (ILSAFARM), financé par l’USAID au Bangladesh.
La terre aux mille collines
La vidéo « La terre aux mille collines » décrit les activités du projet Privatisation du système d’importation et de distribution des engrais au Rwanda (PReFER) financé par l’USAID.
MAKALA
Le film éducatif « MAKALA » présente les techniques améliorées de carbonisation et d’agroforesterie mises en application au
Burundi, en République démocratique du Congo et au Rwanda par le projet CATALIST/SEW qui est financé par DGIS.
Interview de Patrick J. Murphy
Dans une interview, Patrick J. Murphy, membre du Conseil d’administration de l’IFDC, discute de la croissance de l’IFDC et de son rôle dans l’avenir de l’agriculture. Murphy préside le Comité de l’audit du Conseil et est membre des commissions de direction et du budget du Comité Afrique.
Les éléments nutritifs primaires dans la croissance des végétaux : le potassium « Les éléments nutritifs primaires dans la croissance des végétaux : le potassium » est la dernière d’une série de vidéos produites par l’IFDC sur les engrais. La narration est faite par John Shields, directeur intérimaire de la Division recherche et développement. La prochaine vidéo de la série portera sur les éléments nutritifs secondaires et les oligo-éléments.
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Compétence de base
(suite de la page 1)
Protocoles d’accord
Les projets de l’IFDC sont régis par des contrats entre l’IFDC et son ou ses bailleurs de fonds, tandis que des protocoles d’accord (PA) régissent d’autres types de relations. L’IFDC a signé un certain nombre de ces protocoles ces dernières années. Par exemple, un PA continental a été signé en 2010 entre l’IFDC et la Commission de l’Union Africaine (CUA). Ce PA formalise la collaboration entre la CUA et l’IFDC dans le but commun de transformer l’agriculture africaine. Les deux organisations partagent la même vision - un secteur agricole transformé qui constitue la base de la croissance et de la prospérité durables, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté sur le continent africain. L’IFDC a également signé des PA avec plusieurs organisations régionales, dont la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS). Le PA 2009 renforce la coopération en vue de promouvoir le développement agricole, améliorer la croissance économique, réduire la pauvreté, accroître la sécurité alimentaire et stopper la dégradation des ressources naturelles par des pratiques de gestion de la fertilité du sol et des politiques agricoles appropriées et durables. Parmi les autres organismes régionaux avec lesquels l’IFDC a conclu des PA figurent la COMESA et la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs. Des PA lient également l’IFDC et plusieurs pays. Par exemple, l’IFDC et le gouvernement du Mozambique ont signé un PA en février 2011 pour formaliser leur engagement commun à améliorer la productivité agricole par des pratiques de gestion des éléments nutritifs des sols et des politiques agricoles appropriées et durables. L’IFDC a signé un PA similaire avec le Bénin en 2009 et a récemment signé un communiqué conjoint avec le nouvel État du Soudan du Sud (en collaboration avec le gouvernement des Pays-Bas, l’USAID et l’AGRA). Le PA entre l’IFDC et Croplife Afrique et Moyen Orient, une fédération régionale de CropLife International, a été renouvelé en 2009 pour un deuxième mandat de cinq ans. Ce partenariat fournit un appui aux producteurs engagés dans la transformation des produits agricoles en mettant l’accent sur l’aspect de durabilité. Les principaux résultats du premier PA incluent le développement de manuels pour la formation des formateurs, l’utilisation sans risque des produits de protection des cultures et l’IPM. L’accord a également renforcé des partenariats entre distributeurs d’intrants agricoles en Afrique.
Organisations de producteurs et de distributeurs d’intrants agricoles
Pour la mise en œuvre de ses projets, l’IFDC s’associe également avec des organisations de producteurs agricoles. Par exemple, 18
Un membre d’IMBARAGA tient un épi de maïs provenant d’une parcelle de démonstration installée grâce à un partenariat avec le projet CATALIST au Rwanda.
dans la région de l’Albertine Rift en Afrique de l’Est, CATALIST collabore avec des douzaines d’organisations de ce genre, parmi lesquels l’ASOFAR et le CAPAD au Burundi, le COOCENKI et le LOFEPACO en République démocratique du Congo et l’IMBARAGA et l’ARDI au Rwanda. Ces partenariats visent à renforcer le professionnalisme de ces organisations et à former leurs membres aux meilleures pratiques agricoles. Ces organisations et d’autres partenaires collaborent également avec le personnel du projet CATALIST à la gestion des parcelles de démonstration et des champsécoles. Au cours du projet, environ 200 000 agriculteurs ont reçu des formations. En outre, plus de 600 entraîneurs ont été formés ; ils aideront à diffuser les connaissances, les informations et les technologies à des milliers d’autres producteurs dans la région des Grands Lacs. Parmi les sujets couverts par les formations de CATALIST figurent la gestion intégrée de la fertilité des sols, le développement de distributeurs d’intrants agricoles, le développement de marché, la planification des activités, les compétences en facilitation et les systèmes de crédit de nantissement. L’IFDC s’est engagé de longue date à développer les relations entre les acteurs du secteur agricole par l’appui à la mise en place et au renforcement d’associations de producteurs et de distributeurs d’intrants agricoles. Le développement d’associations est un puissant outil pour aider les producteurs et les distributeurs d’intrants à développer leurs entreprises. L’IFDC a aidé au démarrage de nombreuses associations de distributeurs d’engrais, de semences et de produits de protection des cultures. Par exemple, l’IFDC aida à établir l’Association des agroindustriels du Kirghizistan (AAK) en 2002. L’AAK représente et coordonne le travail de plus de 140 producteurs, fournisseurs et distributeurs d’intrants agricoles. L’association se concentre sur trois secteurs – la protection des droits et des intérêts de ses membres, la mise en réseau et la formation.
L’IFDC a aidé également à la création de l’Association albanaise des agroindustriels et des distributeurs d’engrais(AFADA) au début de 1993. Le succès de l’AFADA a inspiré la formation d’autres associations professionnelles le long des lignes de l’agro-industrie. L’IFDC a également soutenu le Centre de gestion des entreprises et associations de l’Albanie – (ABMC), qui a été créé en 2001 et est financé par onze associations d’agro-industries. L’ABMC a été un point focal pour la mise en œuvre des activités de l’IFDC dans le cadre du programme Food for Progress de l’USDA Dans le cadre du projet Nourriture pour la revitalisation de l’agriculture et systèmes de marché FARMS) en Afghanistan, l’IFDC a organisé la formation de l’Association des minoteries de l’Afghanistan C’était la première association de minoteries publiques et commerciales du pays. Un dernier exemple est celui de GAABIC qui a été établi en 2006 comme centre de ressources communes pour les membres de l’organisation faîtière des agriculteurs du Ghana, l’Association des distributeurs d’intrants agricoles du Ghana et CropLife Ghana. GAABIC offre un centre de formation et d’affaires. Les membres peuvent également s’inscrire pour recevoir sur leurs téléphones cellulaires des messages courts d’alerte sur des offres de vente et d’achat des intrants et des produits agricoles. Par le biais de plusieurs projets, L’IFDC a également aidé à établir des systèmes d’information du marché (SIM) pour relier les producteurs, les acheteurs de produits, les distributeurs d’intrants agricoles et d’autres membres de la chaîne de valeurs agricole. Un exemple est l’AMITSA, une initiative conjointe de l’IFDC, l’EAC et du COMESA. L’IFDC et l’Interface des Sciences Naturelles et des Sols à l’ETH de Zürich sont des co-leaders du projet Global TraPs (voir les informations supplémentaires au sujet de Global TraPs à la page 17). Global TraPs étudie les questions de l’utilisation, de la gestion et de la durabilité du phosphore dans une perspective de chaîne d’approvisionnement par une approche transdisciplinaire faisant participer des experts du milieu universitaire, de l’industrie, des gouvernements, d’organisations non gouvernementales, etc. Le but de ce projet de cinq ans est de développer les connaissances relatives à la transition vers une utilisation plus durable du phosphore.
Le partenariat public-privé
En collaboration avec le NEPAD, l’AUC, le gouvernement du Nigeria, la Fondation Rockefeller et d’autres, l’IFDC a organisé le Sommet Africain des Engrais qui s’est tenu au Nigeria en 2006. Ce Sommet réunit plus de 1 100 participants comprenant cinq chefs d’Etat africains, quinze Ministres de l’Agriculture, dix-sept membres du Comité consultatif, d’éminentes personnalités du Sommet et des centaines de responsables d’organismes internationaux, de centres de recherche agricole et de sociétés du secteur privé. Ce Sommet fut l’une des plus grandes réunions dans l’histoire à se concentrer sur les questions alimentaires en Afrique. Les chefs d’État et de gouvernement ont appelé à la suppression de tous les impôts et tarifs sur les engrais dans la Déclaration historique d’Abuja. Les participants du Sommet ont également adopté douze résolutions conçues pour quintupler l’utilisation des engrais dans un délai de dix ans. Le Sommet offrit une plateforme pour discuter des problèmes complexes de la baisse des rendements agricoles, de l’amélioration de la fertilité des sols et de la sécurité alimentaire en Afrique. Depuis ce Sommet, le NEPAD et l’IFDC collaborent pour suivre les progrès relatifs aux résolutions de la Déclaration d’Abuja. Le Centre virtuel de recherches sur les engrais (VFRC) a été lancé par l’IFDC en 2010. Le VFRC est une initiative de recherche mondiale visant à coordonner le développement de la prochaine génération d’engrais et de technologies de production. Le Conseil consultatif international du VFRC se réunira pour la troisième fois au début du mois de novembre. L’IFDC a développé le partenariat public-privé (PPP) dans un certain nombre de ses projets. Au Kirghizistan, par exemple, l’IFDC est dans un PPP avec le groupe de l’Eurasie dans le cadre de l’Alliance pour le développement mondial de l’USAID. Ce PPP a plusieurs composants, dont des champs de démonstration et des démonstrations de machines agricoles. Au Nigeria, le projet Manioc+ est un PPP entre l’IFDC et DADTCO. L’IFDC travaille avec de petits producteurs pour fournir le manioc aux usines de transformation de DADTCO. Le gâteau de manioc et la farine de haute qualité sont produits et vendus à des fabricants de produits ménagers et commerciaux (tels que la brasserie mondiale SABMiller). Le PPP s’est étendu récemment à l’Etat du Rivers State au Nigeria (voir l’article à la page 10 pour plus d’informations). Le partenariat sous diverses formes a été jusqu’ici une des clés du succès de l’IFDC et continuera de jouer un rôle déterminant dans les succès futurs.
Un distributeur d’intrants agricoles qui réussit est le meilleur résultat du partenariat public-privé au Ghana.
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P.O. Box 2040 Muscle Shoals, AL 35662 USA
Phone: +1(256) 381-6600 Fax: +1(256) 381-7408 Website: www.ifdc.org E-mail: general@ifdc.org
L’Année internationale des forêts, 2011
La Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre, 2011
IFDC et son principal projet d’agroforesterie Production énergétique durable par le reboisement et l’agroforesterie (SEW) célèbrent l’Année internationale des forêts décrétée par les Nations Unies.
La FAO célèbre la Journée mondiale de l’alimentation le 16 octobre de chaque année, la date de création de l’Organisation en 1945. La Journée mondiale de l’alimentation de 2011 a pour thème : « Les prix alimentaires : de la crise à la stabilité » Pour de plus amples informations visitez le site Web de la Journée internationale de l’alimentation de la FAO.
Calendrier international de formation 2011 Programmes de formation
Dates
Lieu
Coût
Technologie de production des engrais azotés
3-7 Octobre
Seville, Spain
$2,500
21-25 Novembre
Accra, Ghana
$1,200
5- 9 Décembre
Arusha, Tanzanie
$1,200
Relier les producteurs aux marchés en Afrique Evaluer les opportunités de la production d’engrais locaux en Afrique