IFDC Report Vol 37 No. 2 (French)

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IFDCreport Volume 37, No. 2

Actualité des travaux et progrès de l’IFDC

Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitifs Partenariat pour les Engrais et l’Agrobusiness en Afrique L’IFDC Atteint des Millions par le Biais des Médias Les Légumes pour Amélior la Santé des Hommes et des Sols Une Technologie Économe en Eau au Bangladesh

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pour porter CASE à une échelle supérieure en

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IFDCreport © 2012, IFDC. Tous droits réservés.

IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report relèvent du domaine public et peuvent être librement reproduits. L’indication de la source et l’envoi d’une copie de tout article reproduit sont requis. L’abonnement est gratuit et des versions électroniques en Français et en Anglais sont disponibles sur le site www.ifdc.org. L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’Administration composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par divers organismes d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et les gouvernements nationaux. L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et de l’expertise en agro-industrie. DIRECTEUR DE LA REDACTION Scott Mall

DISTRIBUTION Jane Goss and David Wright

REDACTRICE EN CHEF Lisa Thigpen

CONTRIBUTEURS Ketline Adodo, Clyde Beaver, Courtney Greene, Ishrat Jahan, Paul Makepeace, Scott Mall, Catherine Mgendi, Jyldyz Niyazalieva et Jean Bosco Safari

CONCEPTION Victoria L. Antoine COORDINATION DE LA PRODUCTION Donna Venable

PHOTOGRAPHES
 Clyde Beaver, Guljamal Chokmorova, Eric Macharia, Paul Makepeace, Jyldyz Niyazalieva, Jean Nyemba, Rano Rustamova et Mahamane Toure

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’IFDC M. Peter McPherson (Etats-Unis), Président du Conseil d’Administration Gerard J. Doornbos (Pays-Bas), Pice-Président Mohamed Badraoui (Maroc) Margaret Catley-Carlson (Canada) Josué Dioné (Mali) John B. Hardman (Etats-Unis) Osamu Ito (Japon) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (Etats-Unis) Mortimer Hugh Neufville (Etats-Unis) Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam) PRÉSIDENT- DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’IFDC Amit H. Roy - Membre de droit SECRÉTAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE DE L’IFDC Vincent McAlister – Membre de droit Divisions de l’IFDC: EurAsie (EAD) Afrique Orientale et Australe (ESAFD) Afrique du Nord et de l’Ouest (NWAFD) Recherche et Développement (RDD) Acronymes fréquemment utilisés:

AAPI – Accélérer l’amélioration de la productivité agricole • AGRA – Alliance pour une Révolution Verte en Afrique • ASS – Afrique Subsaharienne • BoP– bas-de-la-pyramide • CASE – Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitifs • DAP – phosphate diammonique • FTF – Alimentez l’avenir • ha – hectares • GIFS – gestion intégrée de la fertilité des sols • MSA – mouillage et séchage alternés • NEPAD – Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique • NPCA – Association Nationale du Corps de la Paix • ONG – organisation non gouvernementale • PDDAA – Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine • PEA – pôles d’entreprises agricoles • PME – petites et moyennes entreprises • PPE – placement profond des engrais • PPP – partenariat public - privé • SMS – service de messages courts • SSP – superphosphate simple • TSP – superphosphate triple • USAID – Agence des Etats-Unis pour le Développement International

5Des bateaux livrent des légumes au marché de Juba, au Soudan du Sud.


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a Direction Générale de la Coopération Internationale des Pays-Bas (DGIS) a attribué le projet « Vers des pôles d’entreprises durables par l’apprentissage entrepreneurial (2SCALE) » à un consortium comprenant l’IFDC, le Centre International pour la Recherche orientée vers le Développement en agriculture (ICRA) et le Centre d’Innovation Bas de la Pyramide (BoP Inc.).

Le projet 2SCALE a huit pays partenaires en Afrique, avec lesquels les Pays-Bas entretient des relations de développement bilatérales depuis plusieurs années – le Bénin, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Mozambique, le Soudan du Sud et l’Ouganda. Le projet inclut également le Nigeria, qui n’est pas un pays partenaire de DGIS, en raison de son importance pour l’économie de l’Afrique de l’Ouest et de son potentiel à établir et à mettre en œuvre des partenariats réussis entre le secteur public et le secteur privé (PPP) avec des partenaires néerlandais et d’autres. Une autre raison

est l’importance du Nigeria pour le développement du secteur agroalimentaire au Bénin. Dans chacun de ces pays, 2SCALE se focalisera sur la sécurité alimentaire, tout en contribuant à l’accroissement de l’efficience de l’utilisation de l’eau par les meilleures pratiques agricoles et aux objectifs de paix et de sécurité dans les pays en situation de post conflit. Le projet rehaussera l’impact de ses activités par la collaboration avec les ambassades des Pays-Bas dans les neuf pays. Les objectifs de 2SCALE sont d’améliorer les moyens de subsistance, la nutrition et la sécurité alimentaire. L’objectif stratégique du projet est de développer un portefeuille de 500 pôles d’entreprises agricoles (PEA) robustes et viables et de chaînes de valeurs dans les pays du projet, fournissant des produits vivriers aux marchés régionaux, nationaux et locaux et aux moins fortunés, désignés comme les consommateurs du basde-la-pyramide (BoP).

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Pays Cibles de 2SCALE

Consolider un Concept Eprouvé Le projet 2SCALE est la suite et l’expansion de deux projets antérieurs de l’IFDC – Des milliers à des millions (1000s+) et Accélérer les entreprises agricoles en Afrique (AAA) - qui ont prôné la solution Systèmes et Entreprises Compétitifs (CASE) de l’IFDC. 2SCALE diffusera CASE dans toute l’Afrique. Les expériences antérieures ont montré que les interventions axées sur le secteur privé peuvent substantiellement améliorer le développement agricole en Afrique. Utilisant CASE, le projet 1000s+ de l’IFDC en Afrique de l’Ouest a montré qu’une attitude gagnante en affaires parmi tous les participants du PEA peut être créée, entraînant un développement agricole substantiel et durable. Grâce au projet 1000s+ et AAA, presque 700 000 producteurs et

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plus de 1000 petites et moyennes entreprises (PME) dans sept pays d’Afrique de l’Ouest ont été effectivement reliés à des marchés. Les producteurs ont vu leur productivité agricole presque doubler, alors que les revenus augmentaient de 30 pour cent. 2SCALE mettra l’accent sur l’extension – Cela signifie augmenter le nombre et la taille des PEA, renforcer le rôle (exploitation et entreprise) et la contribution du secteur privé dans les activités du PEA et agrandir l’impact sur la sécurité alimentaire en triplant le nombre des petits producteurs impliqués.


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5Des ananas sont épluchés et coupés en tranches avant d’être séchés et conditionnés pour l’exportation.

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5 Les membres de cette coopérative transforment le manioc en attiéké, un accompagnement alimentaire.

Appuyer la Mise en Oeuvre de la Politique de Développement des Pays-Bas 2SCALE appuiera la mise en œuvre de la politique de développement des Pays-Bas. Le principal objectif de cette politique est d’assurer la sécurité alimentaire par une productivité agricole accrue et des connexions durables aux chaînes de valeurs des entreprises agricoles en s’appuyant sur les connaissances locales et la richesse de l’expérience néerlandaise dans le domaine du développement de l’agriculture et des agro- entreprises. L’introduction des meilleures pratiques agricoles telles que la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et les systèmes agricoles qui augmentent la fertilité du sol entraîneront une utilisation plus efficiente des ressources, y compris l’eau et une réduction partielle des effets du changement climatique. Le projet contribuera à la stabilité à l’échelle nationale et régionale dans les économies des pays en situation de postconflit par la création d’emplois et la production de revenus dans le secteur des agro-entreprises. L’accroissement de la productivité agricole et des disponibilités alimentaires et une utilisation plus efficiente des ressources contribueront à réduire les chances de futurs conflits et de perturbations sociales. Avec le « marché » comme principal moteur de

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l’intensification agricole, le projet maximisera les maigres ressources de développement en stimulant la coopération privée par le biais de PPP avec des agro-entreprises multinationales nationales et néerlandaises impliquées dans l’approvisionnement en intrants, la prestation de services professionnels et la commercialisation des produits. En collaborant avec les centres d’apprentissage néerlandais et d’autres projets d’agro-entreprises, et en se concentrant sur l’efficacité et l’efficience, 2SCALEaugmentera les impacts et les retours sur investissement. Le projet mettra particulièrement l’accent sur les marchés agroalimentaires destinés à améliorer la sécurité alimentaire pour les populations pauvres urbaines et rurales – ceux du BoP. En utilisant l’approche de PPP, le projet développera un portefeuille de PEA et de chaînes de valeurs robustes et durables dans les neuf pays, fournissant des produits alimentaires aux marchés locaux, nationaux et régionaux et aux consommateurs du BoP. Vers la fin de ce projet quinquennal, 1,15 million de familles de petits producteurs dans ces pays auront augmenté leur productivité de 100 pour cent et leurs revenus nets de 30 pour cent, tandis que 4 000 PME auront augmenté leur volume de ventes de 50 pour cent. Également vers la fin du projet, il est prévu que le secteur privé néerlandais et les centres d’apprentissage auront renforcé leurs rôles dans la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire en Afrique. De façon générale,


AFRICA 2SCALE augmentera la productivité agricole, produisant des excédents commercialisables de 1,7 million de tonnes de céréales, dont 550 000 tonnes seront acheminées vers des marchés du BoP. L’approche CASE sera employée pour intégrer les petits producteurs participants dans des chaînes de valeurs locales, nationales, régionales et mondiales. Elle permet d’améliorer la capacité des petits producteurs et des PME de proximité à concurrencer en produisant une certaine marchandise ou produit pour un marché cible, et de surmonter les risques et autres barrières liés à une intégration du marché plus poussée. Ceci se fait souvent avec l’appui des services d’appui entrepreneurial et des établissements de micro-finance. CASE renforce les capacités individuelles et collectives des participants des PEA. L’action et l’apprentissage collectifs sont encouragés pour améliorer la coordination parmi les parties prenantes et pour assurer l’intégration réfléchie et soutenue à des chaînes de valeurs et des marchés ciblés.

encouragent l’entrepreneuriat local, stimulent la coinnovation, réduisent les barrières à la participation des petits producteurs et des PME aux marchés et favorisent généralement la création d’environnements porteurs pour les agro-entreprises à la base et pour les marchés du BoP. Le projet 2SCALE installera ses deux principaux bureaux dans les locaux des Divisions de l’IFDC à Accra (pour l’Afrique de l’Ouest) et à Nairobi (pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe). Un personnel technique et d’appui sera basé dans chacun des neuf pays. Les prestataires de service locaux joueront un rôle clé dans l’exécution des activités et seront choisis et formés conjointement par le personnel du projet, les membres des PEA et d’autres importantes parties prenantes.

La DGIS et l’IFDC ont collaboré pendant plus de deux décennies à la mise en œuvre de programmes innovateurs pour amener des petits producteurs à traiter l’agriculture comme une entreprise et pour les relier à des marchés et à des chaînes de valeurs. Les PPP dans le cadre de

Les objectifs du projet 2SCALE sont d’améliorer les moyens de subsistance, la nutrition et la sécurité alimentaire dans les zones rurales. 2SCALE développeront ces efforts, tout en impliquant l’expertise du secteur privé néerlandais, les entrepreneurs basés en Afrique et un grand nombre de participants des chaînes de valeurs. Par ces efforts, le projet 2SCALE contribuera de manière significative à améliorer la sécurité alimentaire et la production agricole. 2SCALE se concentrera sur l’engagement des partenaires du secteur public et du secteur privé dans le développement durable des marchés agroalimentaires régionaux, nationaux et locaux. Par conséquent le projet complète beaucoup d’autres initiatives de PPP, qui se concentrent sur le développement des marchés d’exportation pour les marchandises de haute valeur. Au niveau des PEA et des chaînes de valeurs, les PPP faciliteront l’expansion du commerce et le développement économique en faveur des pauvres. Ces partenariats

5Un groupe de femmes du Togo transforme le gingembre en sirop, en tablettes et en épice séché et moulu.

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CASE a trois volets : 1. Création de pôles d’entreprises agricoles – renforcement des capacités locales pour l’innovation et l’entrepreneuriat, impliquant un éventail diversifié de parties prenantes. 2. Développement de chaînes devaleurs agricoles – reliant des producteurs à d’autres participants de la chaîne pour renforcer l’intégration de toutes les parties prenantes et consolider les pôles d’entreprises agricoles. 3. Création d’un environnement porteur – renforcement des capacités des parties prenantes tant du secteur public que du secteur privé et favoriser l’amélioration de l’environnement institutionnel pour le développement des agro- entreprises. 6

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Les Chaînes de Valeurs Une chaîne de valeurs relie les étapes que suit un produit du producteur au consommateur. Elle inclut la recherche et le développement, les fournisseurs d’intrants agricoles et les services de financement. Le producteur combine ces ressources avec la terre, de travail et le capital pour produire des marchandises. Suivant le système classique, les agriculteurs produisent des marchandises qui sont ensuite écoulés sur le marché. Les producteurs sont isolés de l’utilisateur final et ont peu d’influence sur les coûts des intrants agricoles ou sur les prix des marchandises vendues. Dans un système de commercialisation axé sur la chaîne de valeurs, les producteurs sont liés aux besoins des consommateurs, et travaillent étroitement avec les fournisseurs et les transformateurs pour produire des marchandises spécifiques que veulent les consommateurs. Avec cette approche, et grâce à l’innovation continue, il est possible d’augmenter les retours sur investissements pour les producteurs et d’améliorer leurs moyensd’existence. Au lieu que les avantages soient concentrés sur un ou deux maillons, les participants peuvent en bénéficier à tous les niveaux de la chaîne de valeurs.

5Adapté de ACDI/VOCA World Report Fall 2006 : The Value Chain Approach : Strengthening Value Chains to Promote Economic Opportunities et le site du projet « Research Into Use » du Département du Royaume-Uni pour le développement international.

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Développer la Productivité Agricole, Améliorer les Revenus et les Conditions de Vie L’agriculture est d’une importance capitale en Afrique. Elle représente pour une grande partie du continent la meilleure opportunité de stimuler la croissance économique parmi la majorité des populations rurales pauvres. Cependant, une telle croissance exige une augmentation bien plus importante de la productivité agricole, avec une intégration plus élargie et plus soutenue des petits producteurs dans les marchés et un meilleur accès à un grand choix de services et d’intrants agricoles. En dépit des investissements accrus dans le secteur de l’agriculture et de quelques « îlots de succès, » les défis de la multiplication et de l’extension demeurent intimidants. Des obstacles persistants sur le plan social, économique, politique et dans une certaine mesure écologique – adifférents niveaux et échelles – entravent l’innovation et l’intégration du marché. Les défis de la mondialisation et du changement climatique exercent également une pression sur le secteur de l’agriculture de l’Afrique. Dans ses projets, l’IFDC met l’accent sur l’établissement de liens entre les petits producteurs les marchés – passant de la production locale pour les marchés urbains à la promotion du commerce régional (des régions excédentaires aux régions déficitaires en vivres) comme moyen d’augmenter les disponibilités alimentaires et d’accroître les revenus. Dans le cadre des chaînes de valeurs de produits, l’IFDC non seulement aide à renforcer et à professionnaliser les producteurs mais aussi appuie la croissance des entreprises d’intrants agricoles, de transport, de transformation et de commercialisation, qui faciliteront l’expansion de l’ensemble de la filière agroindustrielle. L’IFDC aide les petits producteurs à « évoluer » pour passer de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale – l’agriculture comme entreprise commerciale. Les agriculteurs africains sont pour la plupart des producteurs de subsistance. Cependant, le projet 1000s+ (ainsi que d’autres projets de l’IFDC) ont montré que beaucoup de petits producteurs ruraux ont la motivation et le potentiel qu’il faut pour passer de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale. Avec suffisamment d’incitations économiques et d’appui technique, ils peuvent améliorer la productivité d’un large éventail de cultures, entraînant la production d’excédents commercialisables et l’augmentation spectaculaire des revenus des ménages. Le succès de l’IFDC s’explique par sa présence et sa vaste expérience de terrain en Afrique. Cela est renforcé par une capacité prouvée à être un facilitateur efficace et une aptitude à résoudre les problèmes dans un environnement particulièrement difficile. En collaboration avec ses partenaires, l’IFDC veut améliorer, approfondir et élargir le concept de CASE en étendant la couverture à de nouvelles régions dans les prochaines années et en incluant des aspects innovateurs qui peuvent mieux accélérer le développement des agro-entreprises en Afrique. 8

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6Des noix de palme sont transformées en huile par des membres de la chaîne de valeurs huile de palme dans la Région des Plateaux du Bénin. .

Plus d’Informations sur CASE Livre:

Competitive Agricultural Systems and Enterprises (CASE) : A Grassroots Approach to Agribusiness Development in SubSaharan Africa, Volume 1 : Cadre de référence et premières expériences, par A. Maatman en collaboration avec V.A. Clottey, A. Diallo, K. Djagni, I. Duniya, Y. Duplessis, K.O. Gyasi, M. Kabore, F. Keita, K. Kondo, A.Konlambigue, E. Kpogan, A. Nobre, U. Rudiger et A.S. Traore. Co-édité par IFDC, ICRA et CTA.

Vidéo : « Unis par les Marchés » illustre la solution CASE de l’IFDC en présentant quatre pôles d’entreprises agricoles au Ghana. Le programme décrit les expériences d’entrepreneurs qui ont monté de petites et moyennes entreprises grâce à de nouvelles relations avec des collègues et des partenaires des pôles d’entreprises agricoles et des chaînes de valeurs. Produit par l’IFDC et MOOVON Productions.

Brochure : Cette brochure donne un aperçu de la solution CASE et présente des exemples de succès à travers toute l’Afrique.

Tout ce matériel est disponible sur le site Web de l’IFDC (www.ifdc.org).

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Africa Fertilizer Agribusiness Partenariat pour les Engrais Partnership to Improve Fertilizer et l’Agrobusiness en Afrique Supply in Sub-Saharan Africa Améliorer l’Offre d’Engrais en Afrique Subsaharienne La faible fertilité des sols est l’une des principales causes de l’insécurité alimentaire en Afrique. La croissance démographique constante a forcé les petits producteurs à cultiver la même culture sur la même terre année après année (la monoculture), ce qui réduit la teneur naturelle des sols en éléments nutritifs. Les engrais livrent les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin pour se développer sous une forme assimilable. L’apport d’engrais équilibré est essentiel pour améliorer la sécurité alimentaire parce que cela permet non seulement d’améliorer la santé des sols mais aussi d’augmenter considérablement la production agricole. Cependant, les taux d’application d’engrais en Afrique subsaharienne (ASS) sont les plus bas au monde – une moyenne régionale de moins de 10 kilogrammes par hectare (kg/ha) en comparaison d’une moyenne mondiale de 110 kg/ha. La plupart des petits producteurs en ASS ne peuvent pas acheter ni trouver les engrais parce qu’ils vivent dans les zones rurales où il y a peu de distributeurs d’intrants, un manque d’infrastructure et un accès difficile au crédit. Les coûts liés aux engrais sont souvent amplifiés par la longueur des chaînes d’approvisionnement et leur disfonctionnement. Les facteurs limitant l’utilisation d’engrais en ASS sont nombreux, complexes et variés. Généralement, les marchés d’engrais ne se comportent pas de façon satisfaisante et sont entravés par des inefficacités à des niveaux multiples. Les entraves incluentsouvent les politiques qui limitent ou excluent la participation concurrentielle au marché, les risques liés au crédit pour les fournisseurs, des réseaux de distribution peu développés (au niveau de la vente en gros et au détail), des marchés de produits inefficaces, ainsi que des insuffisances au niveau des infrastructures à divers points de la chaîne. Le manque de connaissances des producteurs n’aide pas à optimiser les rendements ; ce qui souvent ne permet pas de maximiser le retour 10 IFDCreport

sur investissement pour l’utilisation des engrais. D’autres entraves sont les coûts élevés des engrais, le manque d’information sur le marché et le retard des approvisionnements lors des campagnes agricoles. Afin d’inverser ce paradigme, le Partenariat pour les Engrais et l’Agrobusiness en Afrique (AFAP) est une initiative financée par l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), qui rassemble des gouvernements, des bailleurs de fonds (en particulier l’Agence des EtatsUnis pour le Développement International [USAID]) et les principaux organismes de mise en œuvre dont l’IFDC et l’Agricultural Market Development Trust (AGMARK). L’IFDC est responsable de la gestion technique du programme engrais. Parmi les autres partenaires figurent la Banque Africaine de Développement et l’Agence de Planification et de Coordination du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Le but de ce partenariat est de veiller à ce que cette composante clé du développement agricole en Afrique soit entreprise de façon à favoriser le développement de marchés concurrentiels et fonctionnels. L’appui aux initiatives du secteur privé est déterminant à cet effet. Fondé en octobre 2011, l’AFAP a été conçu pour promouvoir le pilier « accès au marché » du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA). Le but principal de l’AFAP est de renforcer tous les aspects de la chaîne de valeurs des engrais en Afrique. Le PDDAA a été élaboré par le NEPAD et adopté par les chefs d’Etat africains en 2003, avec un cadre représentant leur vision collective de la croissance agricole. Le PDDAA a créé de nouvelles opportunités pour que les pays africains puissent élaborer des plans définissant leurs propres priorités agricoles. Les partenaires de développement alignent leur aide de façon à soutenir ces priorités. L’AFAP établit des liens entre les plans nationaux des pays, les projets financés par les bailleurs de fonds et les réalisateurs de projet.


AFRICA « L’AFAP est « un guichet unique » axé sur le développement du marché des engrais, » a indiqué Paul Makepeace. L’IFDC a détaché Makepeace comme conseiller technique supérieur pour gérer tous les aspects techniques liés au programme d’engrais de l’AFAP. Les responsabilités de Makepeace vont de l’identification des ressources et les rôles des partenaires techniques de l’AFAP à la réalisation d’études de marché et d’études de faisabilité et à l’identification et l’appui aux participants du secteur privé dans le développement de la chaîne de valeurs des engrais. Makepeace a récemment apporté un appui à l’autorité agricole éthiopienne de transformation dans l’évaluation de la faisabilité de diverses technologies et l’élaboration de formulations d’engrais équilibrés. Basé à Johannesburg, l’Afrique du Sud, Makepeace voyage énormément dans les pays de l’ASS qui ont besoin d’appui au développement du marché d’engrais. L’AFAP combine l’expertise technique et les ressources requises pour répondre aux priorités définies dans le programme PDDAA et offrent des contrats de partenariat en agro-entreprises (PAE) pour mobiliser les investissements et le savoir-faire du secteur privé dans le développement de la chaîne de valeurs des engrais », a dit Makepeace.

Le PAE est le principal mécanisme de fonctionnement de l’AFAP. Dans le cadre des PAE, les agro-entreprises éligibles peuvent solliciter l’appui de l’AFAP et, en échange, acceptent d’exercer des activités significatives de développement du marché avec les producteurs locaux et/ou d’autres agro-entreprises. L’appui peut inclure la gestion et les conseils techniques, les garanties de paiement et de crédit, des subventions de contrepartie pour des démonstrations et autres activités de création de la demande et des investissements en nature. Au début, l’AFAP concentre son appui sur les industries d’engrais au Ghana, en Mozambique et en Tanzanie parce que leurs ports servent de portes d’entrée pour onze autres pays (voir le graphique ci-dessous). En mai 2012, IFDC et l’AFAP ont organisé un atelier sur la stratégie des engrais pour présenter et discuter des études récentes de l’IFDC sur les marchés d’engrais au Ghana, au Kenya et en Tanzanie. Les participants de cet atelier ont utilisé ces études de marché pour initier un dialogue entre le secteur public et le secteur privé afin d’élaborer une stratégie d’investissement dans le secteur des engrais pour aider à atteindre les objectifs de croissance agricole fixés par les pays participant au processus PDDAA. Ces études comportent des estimations de la quantité d’engrais nécessaire pour atteindre ces objectifs et identifient les principaux défis qui pourraient freiner leur réalisation. Elles définissent également les réformes de politique recommandées pour réduire les coûts des engrais, améliorer la productivité des exploitations agricoles et faciliter le dialogue sur les politiques. Financé par l’USAID dans le cadre du projet Feed the Future (FTF), les études sont les trois premiers d’une série de douze que l’IFDC conduit sur les marchés nationaux d’engrais. L’atelier sur la stratégie et les études par pays sont les premières étapes de du cheminement de l’AFAP vers son but qui est de fournir aux petits producteurs africains les incitations, de susciter les initiatives et de renforcer les capacités afin qu’ils puissent avoir accès et employer les engrais pour augmenter les rendements et les revenus et à terme, améliorer la sécurité alimentaire.

Pour alimenter nos populations, nous devons alimenter les sols. – Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria, 2006 IFDCreport

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de Rwandais échappent à la 5Des commerçants vendent leurs produits sur un marché rural au Rwanda.

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’agriculture est l’épine dorsale de l’économie du Rwanda et la majorité des ménages dans le pays sont engagées dans des activités de production agricole et animale. Le secteur de l’agriculture est donc considéré comme le principal catalyseur pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. En 2010-2011, la croissance agricole était de 3,2 pour cent, selon l’Institut National des Statistiques du Rwanda (NISR). Comme part du produit intérieur brut (PIB), le secteur agricole représente 31 pour cent du produit intérieur brut du Rwanda.

Le Rwanda a mis en œuvre plusieurs programmes visant à augmenter la productivité du secteur agricole. Le pays a collaboré étroitement avec l’IFDC à l’exécution de projets pour promouvoir la GIFS et augmenter l’utilisation des engrais. L‘IFDC et le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) ont collaboré à améliorer la production agricole et à accroître les activités des agroentreprises et les emplois salariés agricoles. L’augmentation de l’utilisation des engrais au Rwanda a contribué à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des moyens de subsistance de beaucoup de petits producteurs rwandais.

Ces enquêtes lancées en 2000-2001 sont conduites tous les cinq ans et suivent l’évolution des seuils de pauvreté et des conditions de vie. Elles étudient les changements intervenant au Rwanda dans la démographie, l’éducation, le logement, l’agriculture, la santé, l’accès aux banques et produits de consommation durables dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté et des inégalités.

pauvreté Ceci est corroboré par les résultats de la troisième enquête intégrée menée sur les conditions de vie des ménages, publiés en février par le NISR. Ces résultats étaient très positifs, montrant que le pays connaît une croissance économique rapide et une forte réduction de la pauvreté. En fait, le titre le plus souvent employé par rapport à l’enquête était « Un million de plus échappent à la pauvreté au Rwanda. » Parmi les principaux résultats de l’enquête, le PIB par habitant a augmenté passant de 333 dollars US en 2005-2006 à 540 dollars US en 2010-2011 et le pourcentage des Rwandais vivant dans la pauvreté a diminué passant de 56,7 pour cent à 44,9 pour cent. Les résultats de l’enquête montrent que l’utilisation des intrants agricoles a aussi considérablement augmenté. L’utilisation d’engrais a plus que doublé, passant de 18 pour cent à 38,3 pour cent. (Dans une province l’utilisation d’engrais a augmenté de près de 54 pour cent.) L’utilisation des pesticides par les ménages a également grimpé, passant de 24 pour cent jusqu’à presque 31 pour cent. L’utilisation des semencesaméliorées n’avait pas été précédemment mesurée ; cependant, environ 19 pour cent des ménages les emploient maintenant. Chacun de ces facteurs a contribué à l’accroissement de la productivité agricole.

Dans les zones rurales, le rapport de l’enquête montre des augmentations substantielles dans le secteur agricole résultant de l’intensification de l’agriculture et de l’accroissement de la commercialisation agricole en tant que principaux facteurs – Le rapport également montre que de meilleures pratiques agricoles ont augmenté les rendements sur moins hectares de terre, tandis que la commercialisation par les producteurs et une plus grande utilisation des engrais chimiques ont grandement contribué à la réduction de la pauvreté en général. En termes d’accroissement de la production agricole, le rapport note : « La taille moyenne de la parcelle cultivée par ménage a diminué au cours de la période, le nombre d’agriculteurs familiaux est demeuré statique, mais la productivité (en termes de valeur réelle de la production par unité de surface) a augmenté beaucoup plus rapidement. Ce schéma de production accrue correspond aux données de production de MINAGRI. En même temps, une augmentation substantielle de l’utilisation des engrais chimiques dans l’agriculture a été observée durant cette période. » De plus, le rapport de l’enquête souligne « Un troisième facteur a été l’accroissement de la commercialisation agricole. En 2005-2006, les ménages avaient vendu en moyenne environ 18 pour cent de leur production IFDCreport

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5Une association de producteurs ruraux démontre comment la commercialisation agricole peut transformer une communauté.

agricole ; en 2010-2011 la proportion moyenne de la production vendue avaient atteint 25 pour cent. Une demande accrue de produits agricoles du Rwanda a été enregistrée durant cette période provenant des pays voisins en partie en réponse aux crises alimentaires qui sévissaient ailleurs. » La possession de bétail a également augmenté de 37,5 pour cent, indiquant une reprise économique pour de nombreuses familles agricoles. Une augmentation de 32 pour cent de l’achat de sacs de récolte et d’emballage est un autre indicateur de la commercialisation de la production, puisque

les sacs sont achetés principalement si les agriculteurs vendent leur production excédentaire sur le marché. La vision de MINAGRI est de transformer l’agriculture du pays d’une agriculture de subsistance à une agriculture productive, de haute valeur, orientée vers le marché, qui soit sans danger pour l’environnement et qui ait un impact sur d’autres secteurs de l’économie. Les partenariats de l’IFDC avec MINAGRI et d’autres entités du secteur public et du secteur profitent aux petits producteurs du Rwanda et aident à améliorer la santé économique du pays.

Projets de l’IFDC en Cours au Rwanda Catalyser l’Intensification Agricole Accélérée pour la Stabilité Sociale et Environnementale (CATALIST) Financé par la DGIS, CATALIST promeut une production agricole intensifiée et durable ; renforce les liens entre les exploitations et les marchés ; développe des opportunités commerciales pour les produits agricoles ; et favorise l’amélioration de la collaboration économique régionale au Burundi, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda. Les activités visent à augmenter la productivité agricole et le développement des marchés d’intrants et de produits agricoles, qui aident les populations vulnérables en créant des emplois et en développant des économies locales. Privatisation du Système d’Importation et de Distribution des Engrais du Rwanda (PReFER) Une plus grande utilisation des engrais organiques et inorganiques et d’autres intrants agricoles est nécessaire pour aider à atteindre la sécurité alimentaire. L’IFDC aide le Rwanda à faire la transition de l’acquisition et de la distribution nationalisées des engrais. Avec un financement de l’USAID, le projet PReFER offre des formations, l’appui technique et de gestion pour professionnaliser les distributeurs d’engrais du Rwanda. L’IFDC aide à l’établissement d’un marché privé des engrais et à élaborer un système d’approvisionnement durable en stimulant la demande et en appuyant l’intensification agricole et le développement de marchés pour les produits agricoles.

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Développement du Réseau des Détaillants d’Intrants Agricoles du Rwanda (RADD) Le RADD contribue à la création, au renforcement et à la professionnalisation des réseaux d’importateurs et de détaillants d’intrants agricoles. En retour, les détaillants assurent aux producteurs du Rwanda un approvisionnement en intrants agricoles plus important et de façon plus rentable. Financé par l’AGRA le projet RADD contribue à améliorer la productivité agricole et à augmenter les revenus des agriculteurs et des détaillants d’intrants. RADD complète des efforts dugouvernement en vue d’augmenter les approvisionnements en semences, l’importation et l’utilisation des engrais et le nombre de points de ventes de secteur privé. Production d’Energie Durable à Travers le Reboisement et l’Agroforesterie (SEW) L’intensification agricole doit être soutenue par le reboisement et l’agroforesterie. Le projet SEW réduit la compétition pour les terres entre les arbres et les cultures en augmentant la productivité et les revenus agricoles. Avec un financement de la DGIS, SEW a planté plus de 40 millions de jeunes plants d’arbre sur 22 000 hectares. Le reboisement crée des conditions propices à la conservation de la biodiversité et à la gestion des ressources naturelles. Le projet SEW cherche à augmenter la production du bois de chauffe et à établir des chaînes de valeurs efficaces de bois de feu et de charbon de bois au Burundi, en RDC et au Rwanda. Le reverdissement permet une meilleure conservation et une bonne gestion de la nature.


ESAFD

Semences pour le Développement au Soudan du Sud Devenu un Etat indépendant seulement depuis le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud fait face à de nombreux défis. L’économie est presque entièrement basée sur les recettes provenant de la vente du pétrole et la pauvreté se répand ; jusqu’à 90 pour cent de la population vivent avec la moitié d’un dollar par jour. En dépit de ces préoccupations, le pays peut considérablement augmenter la productivité de son agriculture (et par conséquent la sécurité alimentaire) en développant la production sur des terres arables inutilisées. Cependant, ne sera possible que si les agriculteurs peuvent avoir accès aux intrants agricoles (engrais de qualité, semences améliorées et produits de protection des cultures [PPC]) et recevoir les formations nécessaires pour bien les utiliser. Actuellement, très peu d’agriculteurs au Soudan du Sud emploient des intrants agricoles ou savent gérer leurs exploitations comme une entreprise. La plupart d’entre eux arrivent difficilement à produire suffisamment de vivres pour nourrir leurs familles. Plus de 80 pour cent de la nourriture consommée dans le pays est importée d’Ouganda et du Kenya. Le programme Semences pour le Développement est une étape de la transformation de l’agriculture au Soudan du Sud de l’agriculture de subsistance à un système agricole orienté vers le marché, concurrentiel et rentable. Le programme est financé par l’USAID et Howard G. Buffet Foundation par l’intermédiaire de l’AGRA. Des activités sont mises en œuvre en partenariat avec le projet Food, Agribusiness and Rural Markets (FARM) de l’USAID. Un des principaux composants du programme Semences pour le Développement consiste à établir des réseaux organisés de distributeurs d’intrants agricoles pour faciliter l’utilisation des intrants agricoles par les producteurs, conformément à lapolitique gouvernementale visant à augmenter la production alimentaire. Les producteurs dépendent des distributeurs d’intrants pour des informations sur les techniques agricoles – y compris les techniques d’ensemencement, l’utilisation des semences améliorées, les types d’engrais les plus adaptés aux cultures et les méthodes d’application des engrais et des PPC. Plus de 100 distributeurs d’intrants et des agents agricoles ont été formés de mars à avril 2012 par l’IFDC et l’AGMARK (12 pour cent étaient des femmes). « Nous devons nous assurer que les distributeurs d’intrants sont bien préparés pour jouer leur important rôle d’agents de vulgarisation informels », a dit Dr. Caleb Wangia, le représentant de l’IFDC au Soudan du Sud et spécialiste

du développement de marché au sein du programme Semences de Développement. Le projet forme des distributeurs d’intrants en gestion des entreprises et en connaissance des produits dans les Etats Central, Equateur de l’Est et de l’Ouest. Ils apprennent à commercialiser efficacement les intrants agricoles et à faire des démonstrations sur leur utilisation correcte pour les producteurs. « Nous aidons également les distributeurs formés à augmenter leurs stocks en les mettant en relation avec les fabricants et les structures de crédit » a dit Wangia. « Renforcer les capacités du secteur privé est essentiel pour accroître la production alimentaire à long terme. » Le Soudan du Sud a reçu son premier chargement d’engrais en mars, importée du Kenya et achetée avec l’appui de l’USAID. Les projets Semences pour le Développement et FARM emploient les engrais pour conduire des essais de démonstration de nouvelles techniques agricoles pour 6 000 petits producteurs. Le chargement comprenait 6,0 tonnes de phosphate d’ammonium (DAP) pour l’ensemencement et 6,0 tonnes d’urée pour la fumure de couverture. Les semences de maïs hybride sont également employées. Les variétés de semences ont été sélectionnées à partir d’essais d’évaluation conduits par des chercheurs du Ministère de l’Agriculture et des Forêts du Soudan du Sud, avec l’appui de l’AGRA. Plus de 25 parcelles de démonstration de transfert de technologie ont été établis. Chacun porte le manioc, le maïs (comparant les semences hybrides avec celles conservées par les agriculteurs), l’arachide et le sorgho. Grâce aux parcelles de démonstration, 120 producteurs (dont 20 femmes) ont été formés à l’utilisation des engrais et à l’espacement approprié des cultures. « C’est la première fois que les petits producteurs de la région découvraient les semences hybrides et les engrais minéraux », a déclaré Wangia. IFDCreport

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ESAFD

L’IFDC et l’Association Nationale du Corps de la Paix Collaborent pour Renforcer des Chaînes de Valeurs en Afrique de l’Est

5 Larry Badger volontaire du Service Encore pose avec des membres de la tribu Maasai au Kenya.

L’IFDC utilise les réseaux de volontaires sur le terrain et en ligne gérés par l’Association Nationale du Corps de la Paix (NPCA) pour développer et renforcer des chaînes de valeurs agricoles en Afrique de l’Est. « Les projets de chaînes de valeurs de l’IFDC utilisent les PPP pour développer les agro-entreprises et le commerce agricole nécessaires pour une sécurité alimentaire durable », a dit Dr Richard Jones, chef du programme agrobusiness en Afrique Orientale et Afrique. « Ces projets sont particulièrement innovants du fait de l’intégration des programmes du NPCA et de l’approche de PPA. » Sur la base de PPP et de la solution CASE, l’IFDC identifie des opportunités de marché pour des cultures vivrières et puis catalyse le développement d’ABC pour rapprocher les divers partenaires nécessaires au développement de chaînes de valeurs durables. Des volontaires sont choisis au sein du Service Encore du Corps de la Paix pour aider à soutenir les ABC. Ce sont principalement d’anciens volontaires du Corps de la Paix ou d’autres professionnels expérimentés qui ont vécu ou travaillé dans les pays en développement. Ils communiquent leur progrès sur le site Web d’Africa Rural Connect (ARC) (www.AfricaRuralConnect.org), une autre initiative de NPCA. L’ARC est un incubateur d’idées en ligne par lequel des volontaires et d’autres 16 IFDCreport

peuvent partager des informations et répondre aux besoins des agriculteurs africains. Le personnel de l’IFDC et les volontaires du Corps de la Paix développent des chaînes de valeurs pour des marchandises qui ont une demande prouvée sur le marché et renforcent les services d’appui agricole et les institutions qui soutiennent les producteurs travaillant sur de petites et moyennes exploitations. Le volontaire Encore Doug Meyer est un spécialiste de la technologie de l’information (IT)qui aide l’IFDC dans le choix et la mise en place d’une plate-forme pour la collecte de données sur téléphone portable dans le nouvel Etat du Soudan du Sud. « Puisque l’un des objectifs du programme Semences pour le Développement est de soutenir, de guider, et de former les distributeurs d’intrants agricoles au Soudan du Sud jusqu’à ce qu’ils deviennent autonomes, nous faisons des enquêtes mensuelle pour suivre leurs volumes de ventes, la rentabilité et d’autres indicateurs connexes », a dit Meyer. Le projet représente une rupture avec les formes traditionnelles de questionnaires sur papier. Au lieu de cela, il s’appuie sur les téléphones intelligents qui téléchargent automatiquement des enquêtes du « nuage » (utilisant un réseau de serveurs à distance hébergés sur l’Internet pour stocker, gérer et traiter les données). De même, chaque réponse est immédiatement téléchargée sur le nuage.« Avec cette technologie, l’administrateur de la plateforme a un accès


ESAFD instantané à toutes les données au moment de la collecte » a expliqué Meyer. « Le service que nous avons choisi fournit un appui complet à un coût très bas, avec un faible investissement en capital, et sans que l’IFDC soit obligé d’avoir recours à des programmeurs ou d’assurer la maintenance de serveurs onéreux. Nous espérons que cette nouvelle méthode de suivi et d’évaluation pourra s’étendre à un large éventail de projets. » Meyer est également impliqué dans la sélection de logiciel pour le projet Cassava+ de l’IFDC, qui s’est étendu à partir du Nigeria pour couvrir le Mozambique et le Soudan du Sud. Concernant son service comme volontaire Encore, Meyer a confié « J’aurais seulement souhaité passer plus de temps avec l’IFDC ! Trois mois c’est si court quand il s’agit d’étudier et de déployer des projets IT complexes. Il y a tellement de domaines où les compétences basiques que j’ai acquises pendant ma carrière seraient utiles. » En 2011, Larry Badger a servi comme volontaire Encore auprès de l’ESAFD pour faciliter de nouveaux projets de communication. Avec son expérience dans la production cinématographique, Badger a écrit et produit des programmes vidéo démontrant l’impact de l’IFDC en Afrique de l’Est. « J’aime travailler avec des gens qui emploient leurs mains et leurs cerveaux pour produire quelque chose, que ce soit du maïs ou du riz, un film ou une vidéo », a déclaré Badger. « L’IFDC et l’Afrique de l’Est m’ont définitivement marqué. » Deux des vidéos de Badger se trouvent sur le site Web de l’IFDC – « Le Pays des Mille Collines » et « Le Mozambique et l’IFDC – ensemble pour

améliorer l’agriculture et les vies » (www.ifdc.org/ Media_Center/Video_Gallery). « C’est merveilleux de travailler avec l’IFDC en Afrique de l’Est », a dit Anne Baker, vice-président de la NPCA et directeur général du programme Encore. « Larry et Doug soulignent la force particulière du modèle Encore – qui connecte des personnes ayant à la fois une expertise professionnelle et la sensibilité interculturelle des anciens volontaires du Corps de la Paix avec des projets de renforcement des capacités à court terme. En utilisant la plate-forme Africa Rural Connect de la NPCA nous avons considérablement étendu la portée de leur travail. C’est donc une situation gagnant- gagnant. » Ceux qui souhaitent servir comme volontaire Encore et travailler également avec l’IFDC peuvent s’inscrire sur le site : www.encoreservicecorps.org. Pour se renseigner sur la NPCA et ses programmes, visitez www. peacecorpsconnect.org.

6Cette photo du volontaire Encore Doug Meyer et des enfants a été prise par un enfant du Soudan du Sud rural.

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NWAFD

L’IFDC est un Partenaire Clé du Programme d’Investissement Agricole du Togo

5La Commissaire à l’Economie Rurale et à l’Agriculture de l’Union Africaine Rhoda Peace Tumusiime (membre du Conseil d’Administration de l’IFDC), le Premier Ministre du Togo, Gilbert Houngbo, la responsable de communications de l’IFDC Ketline Adodo et le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche du Togo Kossi Messan Ewovor, discutent devant le stand de l’IFDC lors du lancement du PNIASA.

Le Togo a lancé son Programme National pour l’Investissement dans l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire (PNIASA). Un programme de cinq ans, le PNIASA est le plan d’investissement agricole du Togo, qui a été élaboré dans le cadre de la Politique Agricole Régionale et adopté par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le financement accordé au Togo pour la mise en œuvre du PNIASA est de 112,5 millions de dollars US (55 milliards de FCFA). Le programme est financé par la Banque Mondiale, le Fonds International de Développement Agricole, la Banque Ouest Africaine de Développement et la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO.

« Le PNIASA apportera une nouvelle dimension aux partenaires de développement rural et le gouvernement tiendra son engagement d’allouer 10 pour cent de ses ressources budgétaires à l’exécution du PNIASA », a déclaré le Premier ministre du Togo Gilbert Houngbo. « Avec le PNIASA, le Togo s’engage dans une agriculture plus dynamique, plus compétitive et plus durable qui génèrera de la prospérité pour tous les agriculteurs ainsi que les promoteurs de l’agro-entreprise. »

les revenus pour 385 000 petits exploitants (dont 50 pour cent femmes de femmes). Le PADAT cherche à augmenter la production et la productivité de trois cultures de base – le maïs, le riz et le manioc.

L’IFDC apportera deux principaux instruments techniques : l’apprentissage participatif et l’action recherche appliquée à la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et la solution CASE. Le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche du Togo Kossi Messan Ewovor, a souligné le rôle de la GIFS dans la stratégie de développement agricole du Togo : « L’IFDC sera notre partenaire dans la mise en œuvre du composant GIFS du Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture au Togo (PADAT), qui fait partie de PNIASA. » Il a également dit, « L’objectif du PNIASA est d’accélérer la croissance agricole en faveur des pauvres, d’améliorer la sécurité alimentaire tout en protégeant l’environnement. » Le ministre Ewovor a dit qu’il est impressionné de la portée et de la pertinence des activités de l’IFDC en Afrique de l’Ouest. 18 IFDCreport

Le PNIASA est mis en œuvre au travers de trois projets :

• Le PADAT vise à améliorer la sécurité alimentaire et

• Le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA)

se concentrera sur le renforcement des capacités productives de 60 000 agriculteurs, de 13 000 éleveurs et de 1 600 pêcheurs. Le projet couvre des cultures vivrières stratégiques telles que le riz, le maïs et le soja et des cultures d’exportation telles que le café, le cacao et le coton, et l’élevage et la pêche.

• Le Projet de Productivité Agricole en Afrique

de l’Ouest au Togo (PPAAO-TOGO) est le composant recherche-développement et transfert de technologie du programme régional visant à soutenir la politique agricole dans l’espace CEDEAO. Son objectif est de mettre au point et de diffuser des technologies améliorées dans les secteurs visés, d’améliorer les capacités du système de recherche et de former des professionnels de la recherche et de la vulgarisation. Une vidéo de huit minutes sur le PNIASA peut être vue à : www. youtube.com/watch?v=J0BMhsvQBrY.


NWAFD

Le Programme Nourriture et Développement des Entreprises (FED) Lancé au Liberia Après des décennies de conflit, le Libéria est l’un des pays où l’insécurité alimentaire est la plus grave en Afrique en dépit de ses abondantes ressources naturelles. Seulement neuf pour cent de la population rurale jouit de la sécurité alimentaire ; la plupart vivent avec moins d’un dollar US par jour. Soixante-dix pour cent de la main- d’œuvre du pays est engagée dans l’agriculture. L’IFDC aide à la mise en œuvre d’un nouveau projet au Liberia – le Programme Nourriture et Développement des Entreprises (FED). Les objectifs de ce projet sont d’améliorer la nutrition et d’accroître la sécurité alimentaire au Liberia en augmentant la productivité agricole et l’accès au marché dans les chaînes de valeurs riz, manioc, légumes et chèvres. Le FED est mis en œuvre par Development Alternatives, Inc. en collaboration avec l’IFDC et d’autres partenaires. Le projet est financé par l’USAID dans le cadre de son initiative FTF.

producteurs, des commerçants agricoles, des associations professionnelles et des formateurs. L’IFDC aide des producteurs et les agro-revendeurs à former des associations et facilite les liens avec des institutions de crédit et des prestataires de service. Le FED collaborent avec des partenaires du secteur public et du secteur privé à Bong, Grand Bassa, Lofa, Margibi, Montserrado et de Nimba, en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes.

6Ce véhicule appartient à la Coopérative des Producteurs de Dokodan au Libéria. Le programme FED renforce les capacités des organisations de producteurs pour qu’ils puissent avoir des liens formels avec les institutions financières et le secteur privé.

L’IFDC facilite l’accès des petits producteurs aux intrants agricoles et fournit un appui termes de vulgarisation agricole pour l’introduction de pratiques de production améliorées telles que le placement profond des engrais (PPE) et la GIFS. L’IFDC développe également des matériels de vulgarisation et de formation et des systèmes d’information du marché adaptés au Liberia. Durant la vie du projet, (2012-2016), des systèmes de bons favorables au marché seront utilisés pour stimuler la demande des enintrants agricoles et pour faciliter une chaîne d’approvisionnement en intrants concurrentielle. Des programmes de formation FED sont conduits pour des

IFDCreport

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6Une session de formation d’agriculteurs dirigée par un membre du personnel du projet AAPI de l’IFDC. (Ishrat Jahan, Représentant National, est assise devant à droite.)

AAPI –

Accélérer

l’Amélioration de la

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Productivité


F

inancé par l’USAID, le projet Accélérer l’Amélioration de la Productivité Agricole (AAPI en sigle en anglais) a été reconnu par le Chicago Council on Global Affairs dans son 2012 Progress Report on U.S. Leadership in Global Agricultural Development.

EAD Vulgarisation Agricole. Jusqu’en 2009, 36.000 ha de champs paddy utilisaient cette nouvelle méthode. En 2011, la méthode PPE d’utilisation d’urée et d’autres technologies améliorées s’étendaient déjà sur 277.000 ha. AAPI estime que 1.800 comptoirs de vente nouvellement établis par des entrepreneurs privés permettront l’accès aux produits de PPE par les producteurs et que le

Ce rapport d’étape a examiné les progrès en faveur du développement agricole qui ont été franchis au sein du gouvernement Américain depuis l’an 2009. Il a ensuite examiné si le développement des politiques se traduisait en efforts sur le terrain dans trois pays cibles : le Bangladesh, l’Ethiopie et le Ghana. Le Conseil a évalué l’ensemble des activités et leur a octroyé les notes d’exceptionnel, bon, satisfaisant ou d’insatisfaisant aux départements du gouvernement américain et à ses agences, acteurs, et représentants au sein des pays pour leur leadership dans le développement agricole mondial. L’USAID, le Millenium Challenge Corporation (MCC), et les actions de développement de l’agriculture au Bangladesh depuis 2009 ont été classés « Exceptionnel ». Le Département Américain de l’Agriculture (USDA en anglais en sigle) a été classé « Bon ». Concernant AAPI, le rapport d’étape disait : « Par exemple, un projet exécuté par l’IFDC pour améliorer l’efficience dans l’utilisation des fertilisants sur le riz a été reconduit à travers le projet AAPI d’une valeur de 24 million de dollars qui sera implémenté de 2010 à 2015. AAPI fait la promotion de l’utilisation efficient des intrants agricoles à travers une approche intégrée, tout en insistant sur l’utilisation de semences de bonne qualité, l’application judicieuse et équilibrée des fertilisants et sur de meilleures pratiques de gestion d’eau. Le Placement Profond des Engrais (PPE) qui est la principale innovation technologique de AAPI a un impact environnemental positif par sa réduction des ruissellement d’azote. La majorité des agriculteurs au Bangladesh appliqué l’urée (l’engrais à base d’azote le plus courant) directement dans les eaux d’inondation du riz des marais, une pratique qui conduit à la perte de deux sur trois sacs d’urée utilisés et à la pollution des eaux de surface par le ruissellement. A travers l’insertion de briquettes d’urée dans la zone racinaire du riz, la méthode de PPE permet d’augmenter les rendements et de réduire la pollution, ce qui réduit de 40% l’utilisation de fertilisants et augmente les rendements de 25 à 40%. « Afin de disséminer l’information sur cette méthode de fertilisation, l’IFDC travaille avec le Ministère de l’Agriculture au Bangladesh et son Département de la

Agricole

projet bénéficiera jusqu’à 3,5 million d’agriculteurs. En outre, AAPI soutient le renforcement des capacités et la réforme des politiques. Ce qui a débuté en tant que petit projet dans la recherche appliquée constitue à présent un effort en voie d’atteindre des proportions importantes. L’innovation de PPE a financièrement bénéficié l’Etat de Bangladesh en ce sens qu’elle réduira son budget de vente subventionnée de fertilisants aux producteurs. Il est estimé que le gouvernement du Bangladesh épargnera 84 million de dollars américains à travers l’amélioration de l’efficience de l’utilisation des fertilisants. « Depuis 2009, les Etats Unis a réussi une forte expansion à tous les niveaux des activités de développement agricole au Bangladesh. La capacité des États-Unis de continuer à soutenir le développement agricole initié par le Bangladesh dépendra du leadership continu au niveau de la mission et de l’ambassade et du financement soutenu de la part de Washington. » 1 « Fondé en 1922 en tant que le Chicago Council on Foreign Relations, le Conseil est une des plus anciennes et plus prominentes organisations des affaires internationales aux Etats Unis. Indépendant et sans partisan, le Chicago Council estengagé à influencer le dialogue sur les problèmes mondiaux grâce à des contributions à l’opinion et à l’élaboration des politiques, au dialogue du leadership et à l’apprentissage public », selon le site Web du Conseil. Le rapport d’étape est disponible à www.bit.ly/ chicagocouncilprogressreport.

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EAD

MSA – Une Technologie d’Economie d’Eau au Bangladesh

5 Maulana Fazlul Haque Akand travaille dans son champ Boro paddy inondé.

Le Mouillage/Séchage Alterné (MSA) est un unique système d’irrigation permettant d’économiser l’eau et d’augmenter la productivité du riz. Une collaboration de l’Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI) et de l’Institut de Recherche sur le Riz au Bangladesh (BRRI) a permis d’élaborer MSA. Le système consiste à inonder un champ avec l’eau d’irrigation pendant un certain nombre de jours lorsque l’eau du bassin n’est pas disponible. Par conséquent, le champ est alternativement inondé et non-inondé. En plus d’économiser l’eau, MSA résulte en une productivité plus élevée (générant plus de riz paddy), moins de dommages à l’environnement, une meilleure efficacité des éléments nutritifs et moins d’infestation par les insectes. Au cours des quelques dernières années, le Département de Vulgarisation Agricole au Bangladesh (DAE) et certaines ONG ont préconisé l’utilisation de cette méthode dans les champs des agriculteurs, mais nombreux agriculteurs n’ont pas encore pris conscience de MSA. La technologie est particulièrement utile parce que le Bangladesh expérimente 22 IFDCreport

des pénuries d’eau durant le Boro (la saison sèche de la culture du riz), des pénuries qui empirent chaque année. A l’heure actuelle, l’agriculture du Bangladesh dépend essentiellement de la nappe phréatique parce que les sources de l’eau d’irrigation de surface ont diminué. En 1971, les eaux souterraines qui ne représentaient que trois pour cent (3%) de l’utilisation totale de l’eau en agriculture s’élèvent à présent à plus de 70%. Il en a résulté un grave épuisement des niveaux de la nappe phréatique, qui ne sont pas suffisamment ou entièrement reconstitués par les précipitations annuelles. Tandis que l’eau d’irrigation constitue un intrant agricole de plus en plus important, les coûts de pompage et d’irrigation des eaux souterraines sont à la hausse, ce qui en fin de compte augmente le coût de production. Pour faire face à ce problème et à d’autres défis agricoles, MSA doit être implémenté dans tout le pays. Cependant, cela requiert une prise de conscience et une coopération accrues de la part des agriculteurs. Le projet AAPI de l’IFDC a inclus MSA dans son plan de développement. Durant la saison Boro de cette année, AAPI a conduit 29 champs de démonstrations au sein de 28 upazilas (sous districts) dans les régions de Jessore et de Mymensingh.


EAD • La mise en forme et la gestion de champs de démostration larges étaient difficiles.

• Les producteurs étaient réticents à utiliser moins

d’eau dans les démonstrationsBoro lors de l’usage de la technologie MSA. Leur pratique consiste à inonder les champs et à les garder ainsi durant toute la saisonBoro.

• Les producteurs n’étaient pas confiants que le

système d’irrigation apporterait de l’eau lorsque requise par MSA.

Malgré les limitations et les difficultés rencontrées, AAPI a géré avec succès les champs de démonstration MSA. A travers le suivi continu, la persuasion et les visites de terrain par les membres du personnel de AAP, il a été possible d’atteindre des résultats positifs de la majorité des démonstrations AAPI. Quelques succès comprennent:

• Les champs MSA ont utilisé 4 à 10 fois moins d’irrigation que les champs des pratiques des producteurs.

• La croissance des algues était en quantité moindre

5 Les parties en rouge montrent les régions du Bangladesh qui participant aux démonstrations AWD.

Le staff de terrain chargé du suivi à AAPI et les sousassistants chargés de l’agriculture de DAE ont sélectionnés des agriculteurs et des champs de démonstrations. La taille du champs de comparaison de MSA aux pratiques traditionnelles du producteur était de 66 décimaux – 33 décimaux pour MSA et 33 décimaux pour les champs des pratiques du producteur (un décimal = 435,6 pieds carrés, 100 décimaux = 1 ha). AAPI a appuyé les producteurs dans l’installation des champs de démonstration et la perforation de trois tuyaux en plastique afin d’observer le niveau de l’eau dans le sol. Le projet a également organisé des séances de formation et des réunions informelles en groupe pour les producteurs. Les producteurs sélectionnés, les propriétaires des pompes d’eau, les opérateurs ou gestionnaires des pompes ou les producteurs voisins dans la même région ont tous participé aux réunions.Les barrières à l’application de la technologie MSA incluaient:

(et même quelques fois inexistante) dans les champs MSA, grâce au séchage alterné de la surface du sol. Les plantes ont mieux poussé parce qu’elles n’avaient pas à “partager” les éléments nutritifs du sol avec les algues.

• La récolte n’a pas encore eu lieu mais le nombre de

talles (branches porteuses de grains) comptées dans les champs MSA au moment de la floraison surpassait celui des champs des pratiques des producteurs. Les résultats clés sont présentés ci dessous:

Les producteurs témoins du nombre plus élevé des talles dans les champs MSA ont exprimé de l’intérêt à adopter cette technologie. Nombreux producteurs, en particulier ceux propriétaires des champs de démonstration, ont été convaincus que MSA constitue une méthode d’irrigation économiquement viable pour la culture du riz, qui conduit à une diminution des coûts et à l’augmentation des rendements.

• La technologie constituait une nouveauté pour la plupart des producteurs.

• Les démonstrations MSA ont été entamées sous AADI lors de la saisonBoro et l’identification desproducteurs appropriés constituait un défi.

• Il était difficile de trouver des champs de 66 décimaux pour server aux démonstrations.

Le présent article a d’abord paru dans le Newsletter du projet AAPI d’Avril 2012.

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EAD

L’Ambassadeur des Etats Units en Visite à des Sites AAPI Le 10 mai 2012, l’Ambassadeur des Etats Unis au Bangladesh, Dan W. Mozena, a rendu visite au projet AAPI, financé par l’USAID. Les membres du personnel de l’IFDC qui ont accueilli l’Ambassadeur étaient Ishrat Jahan, Représentant de l’IFDC au Bangladesh, Grahame Hunter, Chef du Projet AAPI, Md. Mustafizur Rahman, Coordinateur des Activités de Terrain, et Akhter Hossain, Chargé du Suivi sur le Terrain. L’agenda de l’Ambassadeur comprenait des visites de site à un champ de démonstration AAPI et à une briquette générant des activités commerciales à Kathaltala Bazaar, Chuknagor, Dumuriaupazila, dans le District de Khulna. Ce district est un des 20 districts FTF au Bangladesh.

L’Ambassadeur a rencontré des producteurs appliquant la technologie PPE dans leurs champs. Les buts du projet AAPI sont d’améliorer la sécurité alimentaire et d’accélérer la croissance des revenus dans les régions rurales en augmentant la productivité agricole de manière durable. Environ 3,5 million de producteurs devraient bénéficier des efforts de AAPI de diffuser la technologie de l’information PPE et d’établir l’accès aux produits PPE. Ambassadeur Mozena a déclaré que le Bangladesh est vraiment un pays béni avec des sols riches et productifs, ainsi que d’abondantes ressources naturelles. « Il a une culture, une langue et un esprit unis », at-il dit, faisant l’éloge de l’énergie, de la créativité et de la résilience des Bangladais.

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Ambassadeur Mozena a également été introduit à une femme-entrepreneur parrainée par AAPI, dont le business fabrique et fournit aux agriculteurs des briquettes d’urée (connu au Bangladesh comme Guti). Le projet apporte un soutien financier en vendant des machines à fabriquer des briquettes d’urée à un prix réduit. Le support technique est assuré à travers des conseils et une formation sur la fabrication de briquettes. La formation en gestion de petites entreprises et comptabilité et des conseils sont également fournis. Plus de 1.800 points d’approvisionnement privés devraient être mis en place au cours du projet. AAPI soutient le renforcement des capacités, la politique de réforme et le développement de micro-entreprises qui sont cruciaux à la durabilité des systèmes de production agricole. Les épargnes faites par le Gouvernement du Bangladesh grâce à l’efficacité de l’utilisation améliorée des éléments nutritifs est estimées à 84 million de dollars américains par an.

« Le Bangladesh est important aux yeux des EtatsUnis. Je suis reconnaissant d’avoir l’occasion de poursuivre le travail important d’assurer la paix, la sécurité, la prospérité dans un pays sain et démocratique pour tous les habitants du Bangladesh, maintenant et dans l’avenir », a conclu Mozena.

6 Photo de news.priyo.com.


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La Photo d’une Bénéficiare de Bon de Semences Kirghize Remporte le Concours Photos de l’USAID

5 Lailahan Abduraimova

Félicitations au projet KAED pour avoir remporté le concours photo des partenaires d’implémentation des projets de l’USAID en Février dernier. La photo gagnante montre Lailahan Abduraimova, Présidente de la coopérative agricole Pesh-Kadam du Sud du Kirghizistan. Abduraimova a participé à la Phase 1 du Programme de Distribution de Semences

de l’IFDC financé par le Fond Economique de Développement de l’USAID. Le rendement de son champ a doublé rien qu’au cours de la première année culturale du programme. La photo a été prise par Guljamal Chokmorova, Coordinateur de la Région Sud de KAED.

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Formations et Evénements Organisés par le Projet KAED Hosts Dans un effort de se concentrer sur la mise à jour d’informations techniques et de gestion à l’intention des producteurs et professionnels de l’agrobusiness, le projet KAED a continué de sponsoriser des événements spéciaux et a organisé plusieurs formations.

Gestion Intégrée des Ravageurs En février, KAED a collaboré avec le Ministère de l’Agriculture (MoA) de la République de Kirghizistan dans l’organisation de formations sur la gestion intégrée des ravageurs, dans le Sokulukrayon (district) de Chui oblast (province) au Nord du Kirghizistan. Les 35 participants ont été instruits sur les méthodes appropriées de stockage et de l’utilisation des agro-chimiques, des pesticides et des engrais minéraux. Nurlan Duisheev, Secrétaire d’Etat du MoA et Dr Hiqmet Demiri, Chef du Projet KAED ont signé des certificats de participation à l’intention des participants.

Foire Agricole 2012 L’AgroExpo 2012 a eu lieu du 1er au 3 mars; KAED a organisé une tableronde pour discuter des méthodes de renforcer la production des volailles au Kirghizistan; 47 participants (dont 15 femmes) ont participé aux discussions. Dyikanbay Kenjebaev, Adjoint au Ministre de l’Agriculture, était présent, ainsi que des producteurs de volaille et de fourrage en provenance de chacune des oblasts du Kirghizistan du Sud et des représentants régionaux du MoA. Les participants ont discuté des principaux obstacles (le coût élevé de la volaille, le manque d’experts en aliments destinés aux volailles, de vétérinaires et de laboratoires, etc.). Il a également été question des manières d’améliorer la production de volailles (meilleur accès aux aliments destinés aux volailles et à un équipement de qualité, techniques d’alimentation améliorées, contrôle des maladies, un centre d’information pour les producteurs de volaille, etc.). En outre, deux sessions de formation ont eu lieu. La première incluait 57 producteurs de volaille (dont 10 femmes) et couvrait les techniques d’aliments de volaille amélioré et la gestion et le contrôle des maladies. Augmenter la productivité des cultures de céréales constituait le sujet de la deuxième formation, à laquelle 37 personnes ont participé (dont 7 femmes).

Lancement de la Phase II du Programme d’Appui aux Semences de EDF La cérémonie de lancement de la Phase II du Programme d’Appui aux Semences du Fond de Développement Economique (EDF) s’est tenue le 7 mars. A travers ce programme, il est prévu que les stocks de semences soient renouvelées et améliorées, afin que dans chacune des 26 IFDCreport

5Des officiels du Kirghizistan, des représentants de l’USAID et des

membres du personnel de KAED procèdent au lancement official de la Phase II du Programme d’Appui aux Semences de EDF.

oblasts, des fermes semencières commercialement viables conduisent à l’augmentation en quantité et qualité de la production de semences en vue des marchés nationaux et internationaux. Le programme est un effort conjoint de USAID et du Gouvernement du Kirghizistan. A la cérémonie d’ouverture officielle étaient présents: le Premier Ministre du Kirghizistan Omurbek Babanov; et le Ministre de l’Agriculture et de l’Amélioration Saparbek Tynaev; Pamela L. Spratlen, Ambassadeur des Etats Unis en République Kirghize; le Représentant de USAID au Kirghizistan Carey N.Gordon; le Spécialiste en Gestion des Projets à USAID Daniyar Ilebaev; le Chef du Projet KAED de l’IFDC Hiqmet Demiri; et des représentants des 14 champs sélectionnés. Le Premier Ministre Babanov a déclaré que les fermes semencières de chacune des sept oblasts du pays, représentent les meilleures fermes au Kirghizistan. Un certificat de participation a été présenté aux participants par le Premier Ministre et l’Ambassadeur des Etats Unis.

Utilisation des Engrais Une formation sur l’utilisation correcte des engrais organiques et minéraux a été organisée à l’intention des producteurs de l’oblast Issyk-Kul en date du 14 mars. Trente-huit producteurs (dont huit femmes) ont participé à la formation sur les effets positifs et négatives des engrais minéraux, les types d’engrais organiques, et les aspects environnementaux de l’usage d’engrais.

Accroissement de la Productivité Animale Une formation pour l’amélioration de la productivité laitière a été organisée à l’intention de 30 éleveurs de bétails, vétérinaires et consultants locaux le 15 mars au Village de Nookat, Nookatrayon, au Sud du Kirghizistan. Les sessions incluaient les techniques d’alimentation appropriées, la gestion des vaches laitières et le contrôle des maladies. Les participants ont reçu des fiches techniques sur la gestion du bétail.


EAD Sélection de Sols Adéquats

Une formation sur la sélection de sols adéquats s’est tenue le 29 mars, au Keminrayon, dans l’oblast Chui, au Nord du Kirghizistan. Des producteurs, agronomes, personnel du département agricole et des services de conseil rural du Keminrayon étaient présents. L’événement a été organisé afin de transférer les connaissances sur l’importance de la fertilité du sol et la qualité des semences dans l’accroissement de la productivité des cultures. Les participants ont acquis des connaissances sur la sélection de sols adéquats dans la culture du blé, l’application des engrais et les méthodes d’augmentation de la fertilité du sol.

institutions agricoles, ont été formés dans la préparation du lit de semences printanier à l’aide d’équipements agricoles modernes. Ils ont été instruits en ce qui concerne les systèmes de culture du sol (comme par exemple les charrues, cultivateurs et disques) et leur utilisation appropriée, les semences modernes, la préparation du lit de semences, la protection de végétaux et différentes techniques de fertilisation. Les participants ont également reçu une expérience pratique dans l’utilisation appropriée du matériel de préparation du sol pour une préparation optimale du lit de semence, ainsi que dans l’utilisation de techniques de protection des semences et des plantes.

Evénement sur les Biofertilisants

Le projet KAED a parrainé un aperçu sur les biofertilisants le 12 avril, à la ferme de commerce de produits laitiers Concept Master au Village de Belovodskoe, dans la Moskovskiyrayon, au Nord du Kirghizistan. Une Unité de Biogaz a été révélée à la ferme. Le biogaz est fabriqué à partir de la digestion anaérobie des déchets d’origine agricole et animale. Le gaz, un mélange de méthane et de dioxyde de carbone, est utilisé pour la combustion directe dans la cuisson ou l’éclairage et pour alimenter des moteurs à combustion dans la production d’électricité. La technologie est particulièrement utile dans les entreprises 5 Fiches techniques d’élevage fournies par KAED.

Journée Ecole-Champs avec l’Eurasia Group

5Des producteurs du Nord du Kirghizistan apprennent la préparation du lit de semences à l’aide d’équipements agricoles modernes.

agricoles, de traitement des déchets ou de transformation animalière où l’on trouve des excès de fumier de porcs, de bovins, de volaille et/ou des déchets de ferme. Le Kirghizistan soutient l’agriculture biologique; l’unité de biogaz et les engrais bio-organiques produits par la ferme sont écologiques et économiques.

Formation des Agronomes des Fermes Spécialisées en Semences

Une formation de deux jours à l’intention d’agronomes des 14 fermes spécialisées dans la production de semences qui ont été sélectionnées pour participer à la Phase II du Programme d’Appui aux Semences du FED a été organisée du 12 au 13 Avril. La formation a eu lieu à la ferme Eldan au Village Novopokrovka, dans l’oblast de Chui. Trente participants, dont des étudiants en provenance de deux

Conjointement avec Eurasia Group, KAED a organisé une journée école-champ sur les cultures fourragères en date du 19 Avril, à l’intention de 51 participants à Karabalta, dans le Kirghizistan Nord. Le semis de maïs hybride pionnier, en utilisant une machine d’ensemencement de marque John Deere, a été démontré aux participants de la journée école-champs.

Table Ronde sur la Production de Volaille Une tableronde sur l’augmentation de la production des volailles a eu lieu à Bichkek le 25 Avril. L’événement a souligné le travail du projet KAED dans le secteur de la production de volaille et d’œufs au cours des trois dernières années et la promotion de la commercialisation de la production avicole locale. Des représentants du Ministère de l’Agriculture Kirghize, de projets internationaux, d’abattoirs de volailles, de coopératives agricoles, et des vétérinaires et agriculteurs ont assisté à la table ronde. Les 65 participants ont discuté du secteur de la volaille et des moyens d’augmenter la production d’œufs sur le plan local. Des présentations ont été faites sur l’influence des importations d’œufs sur le secteur de la volaille, la bonne gestion de la volaille et sur la prévention et le contrôle des maladies.

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Les Programmes d’Irrigation et de Valorisation des Terres de KAED sont reconnus Le projet KAED a organisé une cérémonie de coupure de ruban pour trois systèmes d’irrigation de réhabilitation des terres dans le Sud du Kirghizistan. L’événement a eu lieu le 23 mai 2012 au Village de Karavan, dans la ville de Kyzyl-Kiya, en Batkenoblast. Le partenariat de partage des coûts de KAED avec les communautés locales et gouvernements bénéficiera 290 familles agricoles. Etaient présent à la cérémonie Abish Halmurzaev, Maire de la Ville de Kyzyl-Kiya, Aidar Zulpuev, Chef du Conseil du Village de Karavan, des représentants de l’administration locale, des agriculteurs- locataires, des consultants ruraux et des représentants du Département de l’Agriculture du Kadamjayrayon et KAED. Les terres arables sont rares au Kirghizistan, en particulier dans la partie sud du pays. Par conséquent, des projets en vue de la remise en état (valorisation/bonification) des terres et d’irrigation sont extrêmement importants dans le contexte de l’effort visant à accroître la productivité agricole. Situé près du canal d’irrigation du village de Karavan, à Batkenoblast, le premier site à avoir été réhabilité s’étend sur 110 ha. Le terrain dont bénéficient 150 familles est un don du Fonds de Redistribution des Terres. En partenariat avec les associations locales d’utilisateurs d’eau (WUA) et le conseil de village, KAED a construit une station de pompage électrique fermée, acheté 225 mètres (m) de tuyaux métalliques, construit des barrages d’eau réglables et fourni des intrants agricoles aux familles. Les WUA et le conseil du village ont installé un transformateur,

acheté un supplément de 225 m de tuyau, creusé le canal et préparé le sol. Les agriculteurs bénéficiaires, les membres des WUA et le conseil du village local ont investi 20.000 dollars dans ce projet. Le deuxième site a été réhabilité en partenariat avec les WUA locales et le conseil du village de Nariman, en Karasurayon. KAED a installé une nouvelle station de pompage avec tuyaux et barrages d’eau pour irriguer 117 ha de terres précédemment non utilisées dont 60 familles devront bénéficier. Le projet a acheté 150 m de tuyaux, réparer un supplément de 800 m de tuyaux, construit et installé des barrages d’eau ajustables. Les WUA et le conseil du village ont installé un transformateur électrique, fourni 650 m de tuyaux, creusé le canal et aidé dans la préparation du sol. Afin de ramener de niveau la terre dégradée à la production agricole, le projet a fourni trois tonnes de fertilisants complexes et 6,9 tonnes de semences de blé de printemps. Les producteurs bénéficiaires et les membres des WUA ont investi 21.000 dollars américains dans cet effort. Un autre site de 100 ha situé au village de Kashgar Kyshtak en Karasuurayon servira à 80 familles. Le projet a achevé l’aménagement du territoire et le nivellement des terres afin de permettre l’installation de canaux d’irrigation, qui est à présent en cours. KAED a assisté dans la préparation du sol et des semences, le projet a également fourni des fertilisants et des semences de blé et de luzerne. Les producteurs bénéficiaires et les membres des WUA ont quant à eux investi 21.000 dollars américains.

5A gauche: Un tuyau d’eau d’irrigation, installé par le projet KAED, porte les logos de l’ISAID et de l’IFDC. A droite: Des enfants posent pour une photo près d’un réservoir d’eau.

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Un Détaillant d’Intrants Tadjik Devient Distributeur Officiel de Semences en Provenance de la Hollande

5Le propriétaire du magasin de vente d’intrants agricoles Samiec Mahmaddamin (à gauche) est devenu vendeur officiel de

semences pour Nickerson-Zwaan au Tadjikistan. Egalement sur la photo, Sabohatullo Muzaffarov, spécialiste de production agricole au projet PRO-APT.

Il existe d’énormes barrières à l’accès de semences de fruits et de légumes de qualité au Tadjikistan. C’est en 2008 que Samiev Mahmaddamin a ouvert un magasin d’intrants agricoles dans le Sud-Ouest du pays. Depuis lors, il s’est battu pour avoir accès à des semences certifies pour ses clients agriculteurs. Ce manqué de semences de qualité a des répercussions sur le business de Mahmaddamin et sur la productivité des terres au Tadjikistan. En Août 2011, le projet PRO-APT financé par l’USAID au Tadjikistan a conclu un partenariat avec Mahmaddamin pour l’importation de semences certifiées d’oignons à vendre aux fermes à caractèrecommercial. Avec l’appui du projet, Mahmaddamin a enregistré des ventes significatives de semences certifiées d’Aldava à une nouvelle clientèle dans la Province de Khatlon. Pendant qu’il se procurait des semences certifiées d’oignons, Mahmaddamin a été introduit au représentant de l’Asie Centrale de Nickerson-Zwaan, une compagnie de semences dont le siège est situé à Made, en Hollande. Mahmaddamin a alors été invité à participer à une foire de semences au siège de la dite compagnie.

En Décembre 2011, PRO-APT a invité le représentant de Nickerson-Zwaan au Tadjikistan pour explorer des opportunités de collaboration avec Mahmaddamin. Par conséquent, il a été nommé distributeur official de Nickerson-Zwaan au Tadjikistan. Il peut à présent se procurer des semences à moins cher, provenant directement de la Hollande, et avoir accès à des semences gratuites pour les séances de démonstrations aux producteurs Tadjik. Mahmaddamin a récemment commandé des semences certifiées d’une valeur de 13.000 € [16.817 $] pour le marché Tadjik. Cette nouvelle source durable de semences certifiées ne fera pas que soutenir l’accroissement de l’entreprise de Mahmaddamin, elle permettra aussi aux producteurs Tadjik d’obtenir les produits de qualité dont ils ont besoin pour accroître la production de fruits et de légumes. «L’appui du projet PRO-APT a bâti la crédibilité et la capacité de ma compagnie, et m’a permis de devenir un partenaire viable aux yeux des fournisseurs internationaux ».

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Les Légumes pour des

Hommes et des Sols en

5Un agriculteur en train de décharger des tomates au Tadjikistan. 4(En face): Démonstration d’un système d’irrigation au goutte-à-goutte (ou irrigation de précision/ micro-irrigation) avec un seau en Afrique de l’Ouest.

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U

n article sur le rôle de la nutrition dans l’intensification agricole paru dans The Economist de Mars 2011 a déclaré: «Nombreuses politiques alimentaires des pays [en voie de développement] consistent essentiellement à fournir des céréales pas chères, et ce n’est qu’un début. Lorsque les gens n’ont pas suffisamment d’apports caloriques, les aliments de base tels que le riz et le blé sont vitaux: ils fournissent le maximum de calories au dollar. Mais lorsque les gens ont assez de calories, ils doivent diversifier en se nourrissant de légumes, de légumineuses et de viande. Dans beaucoup d’endroits, les subventions en irrigation et fertilisants, le marketing des gouvernements et autres programmes favorisent implicitement ou explicitement les producteurs de céréales... Et les agriculteurs ont tendance à cultiver des céréales, qui maximisent les calories, pas les éléments nutritifs ». L’argument en faveur d’une plus grande diversification des cultures dans le développement agricole n’est pas nouveau – ni le fait que des fruits et légumes plus nutritifs sont désespérément en manque dans l’alimentation quotidienne des populations des pays en développement. Par exemple, le manque de Vitamine A fait qu’un demimillion d’enfants devient aveugle chaque année. La moitié d’entre eux meurt au bout d’une année, due à la défaillance d’autres organes vitaux. De même, une carence en zinc affecte le cerveau et les fonctions motrices et provoque la diarrhée et la pneumonie, conduisant à près de 400.000 décès par an. Une carence en fer entraîne l’anémie, qui affaiblit le système immunitaire et affecte la moitié de toutes les femmes en âge de procréer dans certains pays pauvres.En tant qu’aliments de base de ces régions, le riz, le blé et le maïs sont essentiels à aux indispensables apports caloriques journaliers, mais ils n’ont simplement pas les

RDD dans les pays en développement », a déclaré Dr Deborah Hellums, Directeur à intérim de la Division RDD. « Mais l’on ne peut simplement pas décider que l’on veut introduire des tomates ou des haricots ou des oignons dans un système agricole. Des recherches agronomiques et sur le marché doivent être conduites dans n’importe quelle région

du monde. Ensuite, les meilleures pratiques, systèmes et outils doivent être développés afin d’assurer que les cultures maraîchères se développent à leur potentiel maximal – afin de fournir les bénéfices les plus élevés aux consommateurs ainsi que les meilleurs profits aux producteurs. » L’action globale de l’équipe RDD et de leurs collègues de l’IFDC travaillant sur le terrain a considérablement contribué à la création de solutions telles que l’approche CASE, qui vise à établir des marchés durables, la GIFS qui augmente la fertilité des sols, et le Programme de l’IFDC de Gestion des Ressources Naturelles, qui se focalise sur la conservation des ressources et des technologies d’intrants agricoles plus

Meilleure Santé diverses valeurs nutritives requises à l’établissement et au maintien de la santé chez l’être humain. C’est cette nécessité combinée de fournir les calories et un régime riches en éléments nutritifs à travers des systèmes modernes agricoles qui a constitué le point central des activités de la Division Recherche et Développement (RDD) de l’IFDC au cours des nombreuses dernières années. « L’augmentation de l’accès (en quantité) à la fois aux céréales et aux légumes est primordiale, spécialement

efficients. Ensemble, ces approches contribuent à des systèmes agricoles responsables, efficaces et durables. Cet effort à trois volets aide à introduire une plus grande variété de légumes en quantités commercialisables dans les pays en développement. De l’Afghanistan, Bangladesh et Tadjikistan, à des douzaines de pays en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest, il y a plus de légumes dans les marchés locaux – et ils sont cultivés en une telle quantité qu’ils ont le potentiel de satisfaire la demande nationale et régionale. IFDCreport

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RDD

5Le projet FARMS a évalué le système d’irrigation au goutte-à-goutte avec du paillis en plastique et le PPE dans une parcelle de démonstration de tomates d’une station de recherche de la province de Nangarhar, en Afghanistan.

Selon Hellums, une agriculture durable spécifique à un secteur donné nécessite une approche stratégique, participative et holistique pour engendrer l’innovation. Le développement d’options technologiques de gestion des ressources naturelles et de pratiques sociales effectives, rentables et écologiquement viables requiert la participation de nombreux acteurs – les services nationaux de recherche et de vulgarisation, les organisations des producteurs (OP), les gouvernements, les ONG, les détaillants d’intrants agricoles, les institutions de crédit et les associations de commerce. « Nous transférons des technologies d’augmentation de rendements à des petits producteurs », a expliqué Hellums. « En même temps, nous bâtissons des marchés pour assurer que les petits producteurs membres de filières fassent partie d’une chaîne de valeur leur permettant de rentabiliser leurs investissements. C’est ainsi que des produits tels que les légumes sont inclus dans la chaîne de distribution alimentaire jusqu’à la consommation ».

Des Légumes Améliorent la Fertilité du Sol La conservation d’eau, l’amélioration de la fertilité du sol, l’augmentation de l’efficience des intrants, les semences améliorées et le contrôle des ravageurs/maladies sont tous des éléments qui contribuent à cultiver des légumes avec succès. Bien que les légumes soient des cultures qui requièrent d’intenses ressources, certains légumes ont la capacité de naturellement bâtir la fertilité des sols. Par

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exemple, les petits pois, les pois chiches et les lentilles ont une relation symbiotique avec des bactéries du sol fixatrices d’azote (Rhizobium) qui permettent à ces plantes de fixer l’azote, ce qui augmente la teneur en azote disponible du sol, plutôt que de l’épuiser comme le font la plupart des cultures. C’est cette capacité qui fait des légumes un favori dans les systèmes de cultures mixtes (la culture de deux ou plus cultures côte à côte) comme le niébé et le maïs, et dans la rotation des cultures. Le niébé soutient la vie des microbes et de promouvoir la fixation d’azote, tandis que les résidus améliorent la qualité du sol en améliorant l’infiltration et la maintenance du sol en matière organique. Ces stratégies sont des facteurs importants ainsi que d’autres techniques de gestion de la fertilité des sols, parce que les cultures végétales peuvent exiger trois à huit fois plus d’engrais que les autres cultures vivrières.

La Gestion des Ressources Naturelles Porte du Fruit pour les Producteurs et L’Environnement Division RDD a expérimenté un certain nombre de solutions combinées dans les parcelles de démonstration, les champs des agriculteurs et les stations de recherche à travers le monde entier. Bien que les conditions environnementales varient largement entre les zones d’expérimentation, les solutions, dans des combinaisons variées, semblent être


RDD universelles. Une solution particulièrement réussie a été testée au sein du projet FARMS en Afghanistan, et a considérablement augmenté la profitabilité de la production des tomates et des choux. Le personnel du projet FARMS a commencé par travailler avec des producteurs locaux pour semer des semences améliorées sur des lits de sols soulevés pour protéger les semences de la possibilité d’une inondation. L’utilisation des briquettes de PPE a assuré que les éléments nutritifs chimiques étaient placés à proximité de la zone racinaire. Le PPE réduit les pertes en fertilisants à l’environnement et réduit la quantité globale de fertilisants utilisés. Les lits de sols étaient recouverts de paillis en plastique pour assurer que les lits restaient indemnes des ravageurs et des mauvaises herbes. Le système d’irrigation était aussi d’une importance capitale, surtout en Afghanistan, un pays qui ne reçoit qu’une moyenne 25 à 30 cm de pluies par an. Une option effective était l’utilisation du système d’irrigation au goutte-à-goutte (ou irrigation de précision/ micro-irrigation) avec un seau de Chapin. A l’aide de l’écoulement par gravité, un seul grand cylindre en plastique d’eau est placé au niveau du bord du champ et est relié à des lignes d’irrigation sur toute la longueur des rangées de plantes. Des petits trous dans le tube en plastique espacés parallèlement au placement des semences permettent à l’eau de couler lentement et de façon continue. Ce système peut également être utilisé pour fournir des engrais liquides directement à la zone racinaire des légumes. Dans le cas de légumes tels que les tomates, des piquets de bois sont ajoutés pour soulever la plante et ses fruits du sol. Ceci permet de prévenir la pourriture et les maladies. Les récoltes de légumes étaient abondantes. Les résultats ont largement dépassés les rendements obtenus en utilisant les pratiques traditionnelles des producteurs. Le stress environnemental et l’épuisement de l’eau ont également été considérablement réduits. Des techniques semblables sont à présent mises en œuvre à travers l’Asie et l’Afrique, et montrent des succès dans le double effort de protéger les ressources naturelles tout en développant des marchés de légumes durables. Un exemple est le projet Développement à la Base des Pôles d’Entreprises au Mali (DEBPEA), financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali. Ce projet, une extension du projet 1000s +, bâtit et renforce des filières agro-industrielles, tout en mettant l’accent sur les techniques de la GIFS qui permettent de maximiser l’efficacité de l’utilisation des ressources, d’accroître la

5Des membres d’une coopérative font le tri de pommes de terre à vendre à un marché Malien.

fertilité des sols et de baisse l’utilisation de l’eau. Les chaînes de valeur de la pomme de terre et du poivre en particulier, ont vu une amélioration spectaculaire, générant une augmentation substantielle des rendements. D’autres cultures à haute valeur nutritive font leur apparition sur les marchés ruraux et urbains en plus grande quantité en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest en raison de semblables efforts de la part de l’IFDC.

Bio-Fortification des Légumes L’accroissement des rendements de légumes et l’amélioration de l’accès par les consommateurs grâce à des marchés plus diversifiés sont importants. Par conséquent, la santé nutritionnelle humaine constitue toujours un problème. Les quantités d’éléments nutritifs contenus dans les fruits, dans les légumes et dans les céréales varient largement. Ce qui fait qu’il est peu probable d’améliorer la santé générale à travers l’augmentation de la consommation d’un seul légume.

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RDD ou comme nécessitant un changement de comportement chez des populations entières. Parmi les différentes options, des approches telles que la biofortification sont les solutions les plus rentables et durables d’approvisionnement en éléments nutritifs. L’IFDC a développé et continue à tester des engrais en utilisant une nouvelle technologie ‘de base’; la ‘base’ est infusée avec des éléments nutritifs spécifiques (tels que le zinc) qui sont livrés à la plante à travers des engrais chimiques commercialisables durant le cycle de croissance. Des éléments nutritifs qui, autrement, n’auraient pas existé dans la constitution de la plante (dans le fruit de la plante), et qui sont ‘fournis’ lors de la consommation. Des essais sur le terrain sont en cours pour déterminer si les micronutriments peuvent être concentrés dans une variété de cultures données, tel que ce fût indiqué lors d’essais préliminaires en serre. En cas de succès, la technologie de base peut être rapidement adaptée à cause du peu de changements requis dans les processus actuels de production d’engrais. 5 Une vendeuse Ouest-Africaine étale du piment à vendre.

Parce que tous les légumes fournissant des éléments nutritifs pourraient ne pas être disponibles sur le marché en même temps – ou trop chers pour être abordables aux yeux des consommateurs – des alternatives à la manière dont les gens ingèrent/absorbent ces éléments nutritifs doivent être prises en considération. Au cours des 20 dernières années, diverses stratégies ont été proposées pour remédier aux carences alimentaires, y compris les suppléments minéraux, la fortification des aliments transformés et la mise en œuvre de programmes d’amélioration des plantes. Malheureusement, peu de ces efforts ont connu un regain, les solutions ont soit été considérées comme étant trop coûteuses pour la mise en œuvre généralisée

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Changer notre Perception de la Sécurité Alimentaire Une augmentation spectaculaire de la production des céréales est requise si l’on va nourrir plus de 9,2 milliards d’être humains en 2050. Mais cette population sera-t-elle simplement mieux nourrie ou sera-t- elle également en meilleure santé (plus saine) ? En élargissant le champ de discussion au-delà du riz, du blé et du maïs pour inclure les légumes (et leur lien direct à une santé humaine améliorée), nous nous rapprochons davantage de la parité entre les groupes alimentaires – ainsi qu’à un accent plus prononcé sur le développement des marchés, la technologie des intrants agricoles et la conservation des ressources.


RDD

Nous transférons des technologies d’augmentation de rendements aux petits producteurs. En même temps, nous bâtissons des marchés pour assurer que les petits producteurs membres de filières fassent partie d’une chaîne de valeur leur permettant de rentabiliser leurs investissements. C’est ainsi que des produits tels que les légumes sont inclus dans la chaîne de distribution alimentaire jusqu’à la consommation. – Dr Deborah Hellums, Spécialiste d’Appui aux Programmes

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RDD

Un Applicateur du PPE est Conçu Localement

5Plusieurs types d’applicateurs PPE ont été étudiés, conçus et testés entre 2010 et 2011: (A) Un injecteur-applicateur du Bangladesh ; (B) un prototype d’applicateur développé par un forgeron local ; et (C et D) des applicateurs locaux développés par MATAGRI Conceptors.

Le Placement Profond de l’Engrais (PPE) est une technologie éprouvée par l’IFDC dans toute l’Asie depuis plus de 20 ans. Au Bangladesh, 1,8 million de producteurs de riz irrigué utilisent PPE sur plus d’1,2 million de ha. Grâce à cette technologie, les producteurs Bangladais ont connu une augmentation de plus de 20 % des rendements du riz sur la même surface cultivable, tout en diminuant de 40 % l’utilisation totale des engrais chimiques. L’impact environnemental – comparé à la pratique traditionnelle d’épandage à la volée de l’urée dans l’eau – s’en trouve également sensiblement réduit, avec des taux inférieurs de nitrification et de dénitrification des fertilisants, grâce au placement profond dans la couche du sol appauvrie en oxygène. Toutefois, la contrainte majeure à l’expansion généralisée de PPE dans d’autres écosystèmes est la main d’œuvre supplémentaire requise pour place manuellement les briquettes PPE dans le sol. Pour un producteur utilisant la technologie pour la première fois, ceci peut ajouter jusqu’à 12 jours de travail par hectare, bien que ce temps sera réduit quand le producteur se familiarisera davantage au processus de placement.

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Néanmoins, tout facteur considéré comme contrainte majeure à l’extension d’une technologique reçoit l’attention des experts en recherche et développement de l’IFDC. En 2009, l’IFDC a lancé son Initiative PPE en Afrique pour introduire la technologie PPE aux producteurs de riz irrigué au sein de huit pays d’Afrique de l’Ouest et six pays d’Afrique Centrale et Orientale. Bien que d’autres difficultés aient été rapidement identifiées grâce à des démonstrations sur le terrain, le principal obstacle à l’adoption généralisée par les agriculteurs a été le travail supplémentaire nécessaire pour le placement manuel avec précision. Loin se décourager, les leaders de l’Initiative PPE ont cherché à développer un applicateur PPE conçu et fabriqué localement, adapté aux conditions agronomiques locales et régionales. Entre fin 2010 et fin 2011, des ateliers de développement du produit ont été organisés, lançant l’appel aux mécaniciens, machinistes et inventeurs de créer un applicateur pleinement fonctionnel et fiable adapté aux sols africains, basé sur des conceptions d’applicateurs antérieurement développés au Bangladesh. En Novembre 2011, un groupe de travail a été organisé au Mali. Avec les enseignements tirés des précédents efforts de développement du produit, l’IFDC a fait appel à des experts de fabrication de machines de six pays pilotes de PPE à y participer. Au bout de la cinquième journée de conception et de fabrication intenses, un prototype opérationnel a été produit.L’applicateur est fait de fer,


RDD avec l’intérieur des parties susceptibles d’entrer en contact avec les briquettes d’engrais revêtu de plastique PVC, ce qui protège les pièces métalliques du caractère corrosif de l’urée. Des tests au site de développement et les essais de terrain ont donné des résultats prometteurs. Des 50 injections de briquettes PPE dans le sol, seules deux n’ont pas fonctionné, ce qui représente 96 pour cent d’efficacité relative, comparativement à la méthode de placement à la main. D’autres tests ont montré des résultats similaires.

Les estimatifs montrent que le coût des matériaux et de la main-d’œuvre pour la production du prototype étaient d’environ 49.000 FCFA, soit environ 95 US $, ce qui se révèle cher sur le marché africain. L’IFDC et le groupe de travail étudient à présent des façons de simplifier le processus de fabrication pour avoir des applicateurs plus abordables pour les producteurs de la région.

Dr Bidjokazo Fofana, scientifique à IFDC à la tête de l’Initiative PPE, a bon espoir que l’applicateur pourra passer plus de test positivement. « Ce prototype devrait considérablement améliorer les performances des agriculteurs, et réduire le temps requis pour le placement des briquettes », a déclaré Fofana. « Ce sera une alternative très acceptable pour les producteurs de riz, il est facile à utiliser et ne pèse que 2 kg [4,4 livres]. » Fofana a en outre suggéré que les tests initiaux ont montré que l’applicateur équivaut au placement à la main en termes de temps, mais que le rythme devrait augmenter au fur et à mesure que les agriculteurs deviennent plus familiers avec l’applicateur. « Je crois que si le caractère fastidieux et le stress physique dus au placement manuel sont éliminés, l’adoption future sera stimulée », a-t-il ajouté.

5Un agriculteur africain montre le potentiel d’accroissement des rendements de la technologie des engrais PPE / PPU. 3Des experts de fabrication de machines du Mali montrent fièrement le prototype applicateur PPE de l’Afrique de l’Ouest.

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Les

Média dans

Pays en Voie de Développement les

5 MOOV-ON Productions en train de filmer “MAKALA,” un film documentaire sur la production moderne du charbon et l’agroforesterie dans la Région des Grands Lacs de l’Afrique de l’Ouest. 4 (En face): Les médias au lancement du projet AAPI au Bangladesh.

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télévision à 52 pour cent, selon l’enquête menée par LIRNEasia en 2009. Le taux de possession d’une radio qui s’élève à 13 percent est trompeur en raison des habitudes d’écoute commune, où un grand nombre de villageois écoutent une seule et unique radio.

OppositeLes journaux, qui avaient été la principale source d’information depuis 150 ans dans certains pays, ont chuté de leur position première dans les années 1960 et 1970 lorsque les consommateurs de médias se sont habitués à

L’enquête menée par ACNielsen montre que 70 pour cent de tous les Bangladais regardent la télévision au moins une fois par semaine, indépendamment du fait qu’ils possèdent un téléviseur. La radio est écoutée beaucoup plus fréquemment par semaine, avec le taux d’écoute le plus élevé dans les zones rurales. Et si l’on considère le nombre de membres de la famille, la famille élargie et les voisins qui partagent une seule radio, le total de ces chiffres des auditeurs s’élève à des taux similaires à ceux des spectateurs regardant la télévision. L’IFDC a depuis longtemps compris l’importance des médias audiovisuels au Bangladesh. Le Centre a maintenu une présence continue dans le pays depuis près de 35 ans, permettant à son personnel permanent

u cours des quatre dernières décennies, les pays développés ont connu une évolution progressive mais inévitable de leurs programmes radio et télévision. Les médias tant publics que privés constituaient autrefois les principales sources d’information, rapportant les événements ayant eu une incidence sur des vies ou ayant même changé des vies. La radio et la télévision ont fourni l’information sur des affaires critiques de l’Etat et sur d’autres domaines d’intérêt national et international.

: Sensibilsation écouter ou regarder des événements nationaux et mondiaux se dérouler en direct devant eux à l’heure du dîner. Aujourd’hui, il y a une autre évolution progressive de la manière dont les nouvelles sont obtenues (principalement vers l’Internet). Bien que les réseaux de télévision et de radio des pays développés diffusent encore des nouvelles (y compris de multiples chaînes travaillant 24/7), leur dominance est en baisse. Mais la situation diffère dans le pays en développement. Le rapport entre les nouvelles/informations et les divertissements y est sensiblement plus élevé. La diffusion de nouvelles et d’information revêt une importance croissante pour les populations rurales en Asie et en Afrique, selon une enquête menée en 2009 par LIRNEasia et une étude sur les médias audiovisuels africains faites en 2008 par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI). L’usage de la radio et de la télévision pour des programmes éducatifs est également de plus en plus courant dans ces régions.

de devenir expert dans la sensibilisation au moyen des médias. Le projet AAPI présente l’exemple le plus récent de la façon dont l’IFDC et les médias travaillent de concert pour apporter l’information à près de 100 millions de citoyens de la nation bangladaise impliqués dans l’agriculture. « Nous utilisons toutes les facettes de la diffusion de l’information, la radio, la télévision, la presse écrite et la promotion directe », a déclaré Ishrat Jahan, représentant de l’IFDC au Bangladesh. « Nous appelons les médias à participer à l’ensemble de nos activités publiques. Nous travaillons également à produire et à promouvoir

L’IFDC est à l’œuvre dans les domaines décrits dans le présent article – au Bangladesh, au Kirghizistan et en Afrique subsaharienne (ASS) – des pays qui connaissent également un essor dans l’utilisation des médias en milieu rural.

Au Bangladesh Parmi les trois régions étudiées, le Bangladesh occupe la deuxième place la plus élevée de la possession d’une IFDCreport

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Nous n’aurions ni la reconnaissance publique, ni le niveau d’adoptions obtenu, sans le soutien des médias locaux et nationaux. – Ishrat Jahan, représentant de l’IFDC au Bangladesh – Ishrat Jahan, IFDC country representative in Bangladesh

un contenu intéressant et divertissant qui diffuse nos messages les plus importants. Cela permet de s’assurer que l’information de l’IFDC atteint nos publics cibles. » Commençant par le lancement officiel d’un projet dans lequel les médias sont fortement impliqués, les possibilités ultérieures de couverture comprennent les cérémonies de remise de prix, des ateliers nationaux et des visites spéciales de terrain. Des visites de terrain sont souvent particulièrement organisées à l’intention spéciale des médias, leur permettant de documenter la technologie et les réussites personnelles racontées par des agriculteurs locaux, des commerçants d’intrants agricoles et des entrepreneurs. Le PPE, et en particulier le placement profond de l’urée (UDP), est la pierre angulaire de la technologie qui a considérablement augmenté la production de riz irrigué et les revenus à travers le pays, c’est donc très souvent que cette technologie constitue l’objet de couverture médiatique. L’UDP a augmenté les rendements du riz irrigué de 20 pour cent ou plus sur des millions d’hectares tout en utilisant jusqu’à 40 pour cent moins d’engrais. Ce qui se traduit en 16 à 22 millions de dollars américains d’épargne publique sur les importations d’engrais et de subventions par an. L’augmentation des revenus des agriculteurs est également souvent l’objet de la couverture médiatique. Pour les agriculteurs utilisant l’UDP, les revenus nets ont atteint en

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moyenne 188 $/ha – une augmentation de 36 pour cent du revenu annuel pour chaque hectare de terre utilisée. Comme le revenu annuel moyen au Bangladesh est de 520 $, il s’agit d’une augmentation substantielle. L’UDP continue également de créer de nouveaux emplois. En 2009, l’UDP a généré un supplément de 10,6 millions de dollars de salaires ruraux, et plus de la moitié de ce montant a été payé à des femmes. Les chaînes de télévision du Bangladesh comme ATN News, BTV, Bangla Vision, Channel i, RTV et d’autres couvrent régulièrement la technologie UDP. Des émissions radio (talk-shows) et des téléfilms font également souvent la promotion de la technologie. La radio a été tout aussi efficace dans sa capacité à atteindre toute la nation par un message axé sur l’intensification du riz et l’augmentation des revenus. L’UDP a largement été l’objet de nouvelles radios, de talk-shows en direct, de chansons folkloriques et de programmes d’information. Pour soutenir ces efforts médiatiques et solidifier davantage la « marque » UDP, le projet distribue des articles promotionnels, des casquettes, des t-shirts et sacs, ainsi que des signaux et panneaux personnalisés. « Nous n’aurions ni la reconnaissance publique, ni le niveau d’adoptions obtenu, sans le soutien des médias locaux et nationaux », a déclaré Jahan. « Au Bangladesh, la radio et la télévision sont essentielles pour nous aider


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à atteindre un public large au travers d’une émission unique. Multipliez ce chiffre par 20 à 50 émissions ou retransmissions en une année, et nous avons atteint beaucoup plus de personnes que nous n’aurions pu le faire d’aucune autre manière. »

Au Kirghizistan Avec 5,5 million d’habitants, la République Kirghize est une nation de la taille d’un état moyen du Midwest des Etats Unis (et de la même taille que la Syrie ou la Biélorussie). Cette population de taille relativement petite a accès à plus de 35 stations radio et près de 30 chaînes de télévision. Une enquête par InterMedia (conduite en 2008-09) montre que plus de 90 pour cent des ménages Kirghizes possèdent ou ont régulièrement accès à un poste de télévision, tandis que 44 pour cent ont une radio, ce qui équivaut à plus de 4,9 million de téléspectateurs et 2,5 million d’auditeurs. Il n’y a pas si longtemps que l’environnement de diffusion médiatique était différent. Il y avait autant de stations radio que de télévision, mais les stations indépendantes se retrouvaient souvent avec leurs signaux bloqués par le gouvernement, qui préférait que l’information soit filtrée à travers des médias contrôlés par l’Etat. Aujourd’hui, le milieu de diffusion médiatique est plus ouvert.Ce changement dans les attitudes politiques a ouvert les portes aux ONG pour utiliser les médias de manière plus effective afin de promouvoir des programmes de développement social et économique utiles à des audiences Kirghizes dans leur quotidien. Le projet KAED de l’IFDC, financé par l’USAID, a continuellement travaillé au Kirghizistan depuis 2001, en bâtissant des systèmes agricoles durables et un réseau effectif national de détaillants d’intrants agricoles. Les membres du personnel du projet ont travaillé avec les médias dans la diffusion de nouvelles et d’information concernant le projet. La radio et télédiffusion sont devenues un outil particulièrement important au fur et à mesure que les producteurs ont gagné un plus grand accès aux médias. Le projet KAED utilise les médias en tant qu’outil effectif pour atteindre les petits producteurs et les détaillants d’intrants agricoles du pays. « Un secteur agricole dynamique est important pour l’économie kirghize dans son ensemble », a déclaré Jyldyz Niyazalieva, spécialiste de la sensibilisation au projet KAED. « La plupart des familles ont accès à la télévision et à la radio. Notre campagne de sensibilisation continue comprend la diffusion de programmes agricoles à la télévision et à la radio, la publication d’articles techniques dans les journaux et

l’organisation de la couverture médiatique d’événements KAED, entre autres efforts. » Depuis trois ans, KAED a établi un partenariat avec la télévision publique E1TR pour la production et diffusion d’un programme télévisé en langue kirghize, « Conseils aux Agriculteurs. » Le programme d’une durée de 10 minutes est diffusé deux fois par mois et couvre d’importants sujets agricoles qui contribuent au transfert des connaissances techniques aux agriculteurs. « Le programme est très populaire », a déclaré Niyazalieva. « Les responsables gouvernementaux, entrepreneurs et autres personnes impliquées dans le secteur agricoles disent qu’ils suivent régulièrement l’émission. Le producteur a reçu de nombreuses demandes de rediffusion. » Les programmes qui ont été diffusés sur E1TR portaient sur divers sujets agricoles, y compris l’augmentation de la production de blé de haute qualité, les avantages de l’utilisation de machines agricoles modernes, l’amélioration de l’élevage, les propriétés du sol et la bonne utilisation des engrais. Des vidéos ont également été utilisées pour annoncer des expositions agricoles et journées sur le terrain, ainsi que des programmes tels que le Programme d’Appui aux Bonnes de Semences et le Programme Agricole de Soutien à l’Investissement en Semences. Les deux programmes sont mis en œuvre par le Fond Spécial de Développement Economique créée par le gouvernement américain et le gouvernement du Kirghizistan. Parallèlement aux efforts de télédiffusion, KAED a travaillé en étroite collaboration avec la station radio nationale kirghize pour produire Land and the People. KAED invite régulièrement le producteur de l’émission à des événements tels que les journées de terrain et tables rondes, et c’est à partir de ces événements que le contenu de l’émission radio est développée. Le programme couvre les principaux activités et événements du projet et diffuse des interviews sur des pratiques modernes avec des agronomes agricoles et des spécialistes de l’élevage de l’IFDC. Ce n’est pas surprenant qu’il y ait de nombreux appels pour de plus amples informations sur le projet KAED. « Les efforts médiatiques ont contribué à faire de l’IFDC et du projet KAED des noms bien connus à travers tout le pays », a déclaré Niyazalieva. « Ce qui constitue certainement l’objectif de l’audiovisuel. Plus les gens connaîtront nos efforts, plus vite pourrons-nous contribuer à améliorer la production agricole au Kirghizistan. » 3(En face): Pat Shapiro, représentant résident de l’USAID (deuxième à partir de la gauche) lors d’une visite à Markaz, Kirghizistan. 5Posant pour les médias en 2010, Kubat Kaseyinov, Ministre de l’Agriculture au Kirghizistan reçoit des sacs de semences symboliques des mains de Tatiana C. Gfoeller, Ambassadeur des Etats Unis au Kirghizistan, lors du lancement officiel du Programme d’Urgence d’Assistance aux Semences.

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IFDC L’un des principaux défis pour le développement du contenu à la radio et à la télévision africaine est la nécessité de produire des programmes sur un budget serré, ce qui signifie que les programmes ayant le potentiel de produire un impact éducatif significatif sont trop coûteux à produire. Par conséquent, ils sont souvent produits par des maisons de production indépendantes et financées par l’aide des bailleurs.

En Afrique Selon Dataxis Intelligence et d’autres sources, seuls à peu près 47 pour cent des ménages Africains auront un poste téléviseur à la fin de l’an 2012 (la majorité sera en Afrique du Nord). Le moyen de diffusion le plus populaire en Afrique est la radio. Huit sur 10 ménages possèdent un poste radio et il y a plus de 200 million de postes radio sur le continent. Le nombre de stations radio au sein de la plupart des pays de l’ASS a également augmenté, avec un mélange de langues spécifiques à chaque station. En République Démocratique du Congo (RDC) par exemple, il y a 250 stations radio, au Ghana il y en a 130, à peu près 300 au Mali et l’Ouganda possède plus de 150 stations radio. Dans une enquête récente menée par Balancing Act, une consultance médiatique en Afrique, la société a interrogé un échantillon représentatif d’auditeurs de neuf pays de l’ASS sur les programmes radio qu’ils écoutent au quotidien. Les résultats montrent que les auditeurs écoutent les nouvelles presqu’autant que la musique. Une moyenne de 57 pour cent dans les neuf pays ont dit qu’ils écoutaient la radio pour entendre les nouvelles ; et 58 pour cent le faisaient pour la musique. Ces catégories sont suivies du sport (29 pour cent), la religion (20 pour cent), les programmes téléphoniques (18 pour cent), les programmes d’information (13 pour cent) et les programmes débat (9 pour cent). Ces statistiques présentent un intérêt particulier en ce que la promotion de l’intensification agricole à la radio couvre nombreuses de ces plates-formes dans sa pertinence à la fois des formats de ces programmes (nouvelles, émissions téléphoniques, émissions d’information et programmes débat) et des groupes d’auditeurs péri-urbains et ruraux. L’un des principaux avantages de la radio est qu’elle est transportable et peut être écoutée tout en vaquant à d’autres activités. L’enquête de Balancing Act a également permis de souligner que le comportement lors de la recherche de l’information en Afrique du Nord en particulier, favorise les journaux beaucoup plus qu’en ASS, un rappel de l’importance du rôle joué par la radio au service des populations pauvres à la recherche des nouvelles et de l’information. C’est aussi un rappel de la disparité économique entre les deux régions.

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Tel est le cas Shamba Shape-Up au Kenya.Cette série télévisée agricole d’une demi-heure a commencé à être diffusée en Mars. Chaque épisode présente une famille d’agriculteurs Kenyans et parle des améliorations spécifiques à leur ferme, ou shamba. Outre les améliorations apportées à la maison, à la grange, aux facilités de conservation d’eau et de stockage, chaque épisode inclut des experts agricoles qui démontrent des méthodes pratiques et des technologies qui permettent d’améliorer la productivité agricole. La série, produite par Mediae, utilise le slogan « Produire plus de nourriture, gagner plus d’argent, bâtir une vie meilleure. » La clé à la longévité future du programme, mise à part une audience stable, est la façon dont le programme sera financé. La série est soutenue par un réseau de sponsors et supporters, notamment l’AGRA et l’Africa Enterprise Challenge Fund. L’IFDC est aussi parmi les supporters, et a fourni des conseils d’experts et le contenu de programmes sur l’utilisation des engrais, la GIFS et les systèmes culturaux. Ce type d’alliance entre les médias et la communauté d’aide au développement peut servir de moyen de promouvoir l’intensification agricole à de plus grands auditoires.


IFDC Opposite Une grande partie du contenu est développée de cette manière, avec des stations radio et télévision qui font payer le temps d’antenne aux ONG et à la société civile pour faire connaître leurs programmes. Selon l’étude du CRDI menée en 2008, les producteurs d’émissions télévisées en Afrique ne sont souvent pas autant équipés à préparer et produire des programmes que le sont leurs homologues des pays développés, et la plupart des studios radio ne disposent que d’un équipement de montage de base. Ce qui force la majorité des stations radio nationales ou communautaires à opter pour le format d’émissions en direct, pour ainsi éviter le style de programmes, reportages et pieèces radiophoniques pré-enregistrés et montés qui sont à la fois complexes et chers. Les présentateurs radio et de télévision sont de grands supporters des efforts des projets de l’IFDC en Afrique de l’Ouest. La Division de l’Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC organise régulièrement des débats radio, des

Producteurs du Congo (FOPAC) de la Province Nord Kivu en RDC, entre autres. « La longueur des segments de programmes varie d’unedeux minutes à 30 minutes », a expliqué John Wendt, le leader du Programme des Ressources Naturelles à ESAFD. « Ces segments ont été rediffusés à maintes reprises lors des temps d’antenne consacrés à des émissions agricoles. En outre, ces segments ont été dupliqués et rediffusés dans d’autres stations radio de la région. Les diffusions ont été faites sous plusieurs formats – les nouvelles, les sketches humoristiques, les sessions et interviews questionsréponses et des interviews des experts en la matière et des producteurs sur le terrain. » Malgré qu’elle est beaucoup moins utilisée que la radio, la télévision est également considérée comme un important moyen de communication aux yeux du staff de CATALIST et SEW, qui a facilité la diffusion de deux

La radio est particulièrement bien adaptée à l’auditoire africain. Il s’agit d’un support sonore et portable dans un continent majoritairement analphabète, avec des habitudes de vie communautaire. – Un Rapport du CRDI de 2008

programmes d’information et téléphoniques. Selon Dr Kofi Debrah, Chef du Projet MCC Zone Agricole du Nord et représentant de l’IFDC au Ghana, « les reportages de nouvelles télévisées et la diffusion de documentaires vidéos du projet permettent à l’IFDC de mazimiser l’exposition du public aux multiples efforts d’intensification agricole. Et TV3 du Ghana a été particulièrement favorable à ces efforts. » En Afrique Centrale, plusieurs activités d’intégration des médias ont été menées avec succès par deux projets, Catalyser l’Intensification Agricole Accélérée pour la Stabilité Sociale et Environnementale (CATALIST) et Production d’Energie Durable à travers le Reboisement et l’Agroforesterie (SEW). Les projets travaillent au Burundi, en RDC et au Rwanda et ont été particulièrement agressifs dans l’utilisation des médias nationaux pour promouvoir leurs messages. Au cours de deux dernières années, les deux projets ont utilisé des programmes radio pour diffuser de façon effective l’information destinée aux petits producteurs dans ces pays. L’IFDC a fourni l’information aux stations radio de la region, préparé la diffusion et travaillé avec des organisations partenaires pour l’élaboration d’un surplus d’information. Parmi les organisations partenaires avec lesquelles le personnel des projets de l’IFDC a travaillé pour faciliter les programmes radio, l’on compte le MINAGRI et Caritas au Rwanda et la Fédération des Organisations des

films de haute qualité sur l’échelle nationale. « MAKALA » montre les étapes détaillées impliquées dans la production moderne du charbon et revisite les programmes d’agroforesterie dans les trois pays. « Notre Sol, Notre Avenir » explique les avantages des techniques de la GIFS dans la production agricole durable. Les deux films ont été diffusés lors des heures de grande écoute au sein des trois pays l’an dernier. (Les deux peuvent être également visionnés sur le site Internet de l’IFDC). En plus des programmes radio et télévisés, le personnel de CATALIST et SEW a organisé des ateliers de formation de journalistes. Les formations des journalistes sont souvent utilisés par l’IFDC afin d’augmenter la connaissance des journalistes sur les thèmes agricoles dans les pays en développement. Ces ateliers de formation tenus sur plusieurs jours les ont instruits sur différents thèmes

3(Opposite top): Une diffusion radio au Ghana. Photo obtenue grâce à la Fondation Bill & Melinda Gates. 3(Opposite bottom): Un poster promotionnel du programme télévisé “Shamba Shape-Up.”

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IFDC d’Africains ont accès à l’information via le service de messages courts (SMS) de leurs téléphones mobiles.

5Prise de vue d’une pièce de rechange d’ « un tracteur mobile » dans la culture du riz de la Plaine de la Ruzizi en Afrique Centrale.

agricoles et de reforestation et leur ont fourni l’opportunité d’interviewer des producteurs agricoles et de charbon sur leurs lieux de travail. Depuis l’atelier en RDC, plusieurs parmi les participants ont formé l’Association des Journalistes Agricoles au Congo, qui est entrain d’aider les médias du pays à se professionaliser.

L’Avenir des Médias dans les Pays en Voie de Développement Il est peu probable que l’influence des médias dans les pays en développement va décliner dans les prochaines décennies. Des milliards de personnes dépendent de la radio et de la télévision en tant que source primaire de nouvelles et informations. Mais il y aura un nombre grandissant d’options technologiques qui détermineront la manière dont ces populations recevront l’information. Les téléphones cellulaires se trouvent au troisième rang parmi les modes d’accès à l’information dans les pays en développement. Un nombre restreint mais croissant

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Au Kenya, six pour cent d’adultes ont rapporté qu’ils cherchent l’information via leur prestataire de service cellulaire, tandis qu’au Ghana, le total était de neuf pour cent. Le Bangladesh montre une tendance similaire. De plus, l’IFDC et ses partenaires travaillent depuis des années (particulièrement en Afrique) afin de développer des programmes basés sur le SMS pour délivrer des informations spécifiques à l’agriculture, tels que les prix en vigueur des intrants agricoles et les prix du marché pour la vente d’un produit donné. Le développement d’infrastructures nationales et régionales fera de l’Internet une source grandissante de l’information ; certains pays développent cette capacité à un rythme plus rapide que d’autres. Par conséquent, ceci engendra un système de rapportage individuel par le biais des médias sociaux. Toutefois, le taux d’alphabétisation parmi les nations africaines peut s’avérer une contrainte majeure à l’adoption rapide de la technologie d’Internet. Il est impossible de prédire comment ces nouvelles technologies seront adaptées aux défis spécifiques auxquels font face les pays en développement. Cependant, tous les soirs, il y aura des groupes de villageois réunis autour d’un poste radio quelque part en Afrique ou au Bangladesh, un membre de la famille élargie sera en train de regarder la télévision du Kirghizistan. Et avec les efforts des nombreuses ONG qui soutiennent le développement social, économique et agricole, peut-être qu’ils seront en train de suivre un programme radio ou télévisé qui changera leurs vies pour toujours.


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Bilans de Projets Six des projets de l’IFDC en Afrique ont pris fin en 2011 et/ou au début de l’année en cours. Un rapport final est généralement produit à l’intention de l’agence de financement du projet. L’Unité Communication et Informations de l’IFDC a édité les rapports finaux et développé une vue d’ensemble

générale sur les six projets en question. Ces bilans font une présentation des buts et objectifs des dits projets, de leur portée et des résultats atteints. Des copies de ces documents sont disponibles sur le site Internet de l’IFDC à : www.ifdc.org/projects.

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Des Etudes sur les Engrais en Afrique au cours de la Première Décennie de l’IFDC Presque depuis sa création, l’IFDC a conduit des centaines d’études sur les différents types de fertilisants dans les pays en développement à travers le monde entier. Le présent article met en exergue plusieurs études réalisées en Afrique durant la première décennie de service de l’IFDC.

Une Etude de 1976 sur les Engrais en Afrique de l’Ouest Au cours de la première année des opérations de l’IFDC, d’importantes études sur le développement des engrais ont été effectuées dans six pays d’Afrique de l’Ouest. Dr Ray Diamond était à la tête de l’étude de 1976, financée par un don de l’USAID. Les principaux membres de l’équipe étaient Don Waggoner et Pham Thanh Kham de l’IFDC et le Dr Hans Braun, « emprunté » à la FAO des Nations Unies. Plusieurs consultants spéciaux et autres membres du personnel de l’IFDC ont également contribué à l’étude. L’IFDC a déterminé la capacité et le potentiel de produire, commercialiser et utiliser des engrais au Tchad, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et en Haute-Volta (le Burkina Faso d’aujourd’hui). L’équipe de recherche de l’IFDC a conduit une évaluation préliminaire de la situation alimentaire et des engrais dans chacun de ces six pays. Les résultats ont ensuite été publiés dans les sept volumes de l’historique West Africa Fertilizer Study. La menace d’un déficit alimentaire qui se profilait à l’horizon a donné l’impulsion à l’étude. Les projections à l’époque étaient que d’ici 1985, la production alimentaire dans la zone de ces six pays chuterait d’à peu près trois million de tonnes dans les cultures de base comme le mil, le sorgho et le riz. Toutefois, il existait un potentiel considérable d’accroître la production agricole dans la région pour réduire le déficit imminent, y compris une productivité accrue sur les terres cultivées existantes grâce à l’utilisation d’engrais et d’autres pratiques agricoles améliorées (telles que la traction animale, en plus du travail humain).

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Dépôts de Phosphate en Afrique Dépôts sédimentaires Dépôts dans des îles Dépôts ignées


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Les activités de recherche sur les engrais et les études de marchés de l’IFDC sont essentielles à la création....

d’un environnement propice à la structuration de marchés agricoles.

Ans

l’IFDC –

Engagé en Afrique

3Ces photos représentent les ressources en éléments nutritifs et les technologies agricoles modernes nécessaires à l’augmentation de la production alimentaire nécessaire à une population mondiale en expansion.

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La Recherche sur le Phosphate Débute en 1977 à l’IFDC Le programme de terrain de recherche sur le phosphate a été initié grâce à un don du CRDI en 1977. Le projet de recherche était basé au Centre International de l’Agriculture Tropical (connu sous le nom CIAT, de son nom en langue espagnole Centro Internacional de Agricultura Tropical), et était centré sur les sols acides et fertiles de l’Amérique Latine tropicale. Durant cette période, l’IFDC travaillait sur ses capacités à développer des produits modifiés, tel que le phosphate naturel partiellement acidulé, dans le cadre de la recherche qui constituait le noyau du fondement du Centre. Suite aux résultats de recherche générés de 1977 à 1981 à CIAT, le programme de phosphate de l’IFDC s’est propagé de l’Amérique Latine aux pays africains du Mali et de la Haute Volta (Burkina Faso) en 1981. Le projet de phosphate a pris une nouvelle dimension, non seulement dans la géographie, mais aussi dans le type de cultures. A l’origine, le projet portait sur les haricots, le riz et les graminées fourragères, mais le potentiel de la roche phosphatée a ensuite été évalué sur des cultures comme les pommes de terre, le riz pluvial, l’arachide et manioc. Une nouvelle dimension était l’aspect socio6Un train transporte le minerai de phosphate d’une mine au Togo.

5L’Azote (N), le Phosphore (P), et le Potassium (K) constituent les principaux éléments nutritifs des engrais.

économique - un sociologue de l’IFDC basé à CIAT a enquêté sur l’acceptation par l’agriculteur du phosphate finement broyé en tant qu’engrais.

Première Etude sur le NPK en Afrique En 1977, l’IFDC a également commencé la recherche au Sénégal sur le mil et les arachides. Il y avait une grande préoccupation parce que la production alimentaire dans le pays de l’Afrique de l’Ouest n’avait pas augmenté de manière significative depuis 1960. Les rendements moyens du mil, l’aliment de base de la population rurale du pays, étaient d’environ 500 kg/ha à l’aide des méthodes agricoles traditionnelles. Les scientifiques de l’IFDC savaient que les rendements des cultures au Sénégal augmenteraient si des techniques agricoles modernes étaient appliquées et en cas d’accroissement de l’utilisation des engrais. Les recherches ont continué, et en 1979, les agronomes de l’IFDC et de la Société de Développement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA) du Gouvernement du Sénégal ont réalisé que si l’utilisation des engrais augmentait de 20 pour cent seulement, un supplément de 81.000 tonnes de mil pourrait être produit. Des agronomes de l’IFDC ont travaillé en tant que consultants à SODEVA pour étudier la réaction du mil et des arachides aux engrais contenant de l’Azote (N), du Phosphore (P) et du Potassium (K), singulièrement aussi bien qu’en combinaisons. L’étude a indiqué que des niveaux optimaux d’éléments nutritifs de N et de P2O5 produisaient du millet d’une valeur de trois à cinq fois le coût de l’engrais. Chez l’arachide, les taux d’application optimale ont donné des réactions de 3,0 à 7,0 kg d’arachides par kg de P2O5 et ont été évalués à 2,3 à 5,1 fois le coût de l’engrais utilisé pour nourrir la culture.

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5Des visiteurs font le tour d’un dépôt de phosphate naturel en Tanzanie.

Le Phosphate Naturel au Sri Lanka Grâce au financement de Dienst Internationale Technische Hulp (DITH) des Pays-Bas, l’IFDC a réalisé une étude en laboratoire et en serre sur le potentiel d’utilisation du phosphate d’Eppawala, au Sri Lanka, au début de 1980. DITH a présenté les résultats techniques de cette étude au State Mining and Mineral Development Corporation du Sri Lanka (l’organisme responsable de la mise en œuvre du projet). L’IFDC a conçu un certain nombre de produits en petites quantités pour évaluation agronomique. Le potentiel d’application directe du phosphate naturel aux cultures a également été analysé. Le minerai à haute teneur a été traité pour réduire les principales impuretés à des niveaux acceptables. La conversion de la roche en acide phosphorique obtenu par voie humide a conduit à l’obtention d’un acide de qualité filtre contenant 27 pour cent de P2O5. L’ammoniation de l’acide concentré a produit du phosphate de diammonium (DAP) d’excellente qualité et du phosphate d’ammonium diacide (MAP). Les superphosphates (simples [SSP] et triples [TSP]), le phosphate dit de Rhénanie (RHP) et le phosphate fondu de calcium-magnésium (FMP) ont également été produits pour des tests agronomiques. L’évaluation agronomique a indiqué que le TSP, SSP et RHP étaient les plus efficaces des matériaux testés. Malheureusement, la roche Eppawala finement broyée était inefficace en tant que source de phosphore par application directe. Le MAP et DAP ont été produits mais n’ont pas été testés. Les estimatifs de coûts préliminaires ont indiqué qu’une installation de production de SSP offrait le coût le plus faible de P2O5, suivi par ceux qui produisent TSP et DAP.

Les résultats de ces études ont indiqué qu’à l’exception de sa teneur en chlorure corrosif, la roche d’Eppawala constituait une matière première satisfaisante pour nombreux processus de production de fertilisants et devraient être testés sur une plus grande échelle pour fournir les données nécessaires à une évaluation économique finale.

Etude du Phosphate Naturel en Egypte Sur demande de l’Organisation Exécutive Générale Egyptienne des Complexes Industrielles et Minières, l’IFDC a conduit un programme de sept mois d’essais en laboratoire sur la conversion de la matrice d’Abu Tartur et du concentré en acide phosphorique obtenu par voie humide. Des évaluations en serre de la matrice et du concentré en tant qu’engrais d’application directe ont également étaient faites. En collaboration avec le Tennessee Valley Authority (TVA), l’IFDC a déterminé les composantes minérales et chimiques des minerais. La matrice Abu Tartur était un minerai de qualité moyenne (26,5 pour cent de P2O5) contenant du gypse, de la montmorillonite et de la dolomite comme diluants principaux. Le concentré était un minerai à haute teneur (32 pour cent de P2O5) relativement faible en impuretés. Des scientifiques de l’IFDC ont conclu que le minerai était une bonne perspective pour la commercialisation. Le concentré a également présenté un potentiel moyen ou élevé d’application directe sur des sols acides et semblait être une forme d’alimentation satisfaisante pour la production d’acide phosphorique.

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Un Projet du FIDA Axé sur le Phosphate et l’Azote Un projet de recherche sur les engrais en vue de l’augmentation de la production alimentaire par l’application plus intégrée de l’azote et du phosphate dans les régions semi-arides et les tropiques humides de l’Afrique a été créé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) et a débuté en 1981. La première phase du projet avait trois objectifs, à savoir: étudier la production et l’utilisation de sources moins onéreuses de phosphore, étudier des méthodes plus efficaces de gestion des engrais azotés et développer des systèmes intégrés plus efficaces et efficients d’application de l’engrais dans les deux zones sèches et humides d’Afrique. Deux pédologues d’IFDC ont d’abord été stationnés

5 Une usine de broyage du phosphate naturel en Tanzanie.

en Afrique - Dr André Bationo à l’Institut International pour la Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi- Arides (ICRISAT) Centre Sahélien de Niamey, au Niger et DrSpider Mughogho à l’Institut International de l’Agriculture Tropicale (IITA) à Ibadan, au Nigéria. Deux autres pédologues d’IFDC, Dr Uzo Mokwunye et Dr Paul Vlek ont travaillé sur le projet au siège de l’IFDC. Alors que le projet commençait, Mokwunye dit: « Les objectifs de la partie de la recherche concernant le phosphate sont de déterminer l’efficacité du phosphate naturel finement broyé dans la production de cultures vivrières, afin de déterminer l’efficacité du phosphate naturel partiellement acidulé comme source de phosphore 50 IFDCreport

et de soufre pour les cultures vivrières, et de déterminer la technologie des engrais à base de phosphore la plus appropriée à ces cultures. Le principe fondamental est de déterminer comment les sources d’engrais réagiront au cours de différentes séquences culturales communément utilisées dans ces deux zones agro-climatiques. » Des expérimentations de gestion d’azote ont été menées au Niger et au Nigéria et ont surveillé les réactions de diverses sources d’azote, les méthodes d’application de différentes sources pour chaque culture et la forme dans laquelle les différentes sources étaient appliquées. La faible demande d’engrais sur le marché, le coût élevé d’énergie pour produire des engrais phosphatés entièrement acidulés et le coût de construction d’une usine de production d’engrais azotés ont tous constitué des entraves à la croissance de l’industrie des engrais en Afrique. Selon Bationo, « Le projet représentait une intégration de la recherche fondamentale et appliquée, de développement et d’évaluation au niveau de plusieurs centres internationaux possédant une expértise considérable pour appuyer l’effort. Cet effort régional avait pour but non seulement d’aider les petits producteurs à produire davantage de nourriture, mais aussi d’aider à la formation du personnel nécessaire à l’établissement d’une industrie des engrais viable en Afrique. » Le programme de l’IFDC des engrais en Afrique a produit des résultats agronomiques frappants. Avec l’aide financière du FIDA, le programme a alors été élargi en termes de zones écologiques, de cultures, du personnel et des collaborateurs. Selon Vlek, « Au cours de la période 1982-84, l’IFDC a réussi à établir une base de données unique à l’Afrique sub-saharienne. L’information à être utilisée par les scientifiques et planificateurs dans la planification de futures recherches ou dans la prise de décisions concernant le secteur des engrais a ainsi été générée. »


IFDC Le projet a été étendu au-delà de la zone géographique des deux pays d’origine (le Niger et le Nigéria) et portait sur neuf pays supplémentaires (le Cameroun, la Gambie, le Kenya, le Libéria, le Malawi, le Sénégal, la Sierra Léone, le Togo et la Haute-Volta). En outre, le phosphate naturel de la Zambie et du Zimbabwe a été évalué dans les laboratoires de l’IFDC et au niveau de l’usine pilote. Le nombre de cultures concernées par l’étude a également été élargi.Les cultures de départ incluaient le niébé, le maïs et le millet. Les haricots, le manioc, l’arachide, le taro et le sorgho ont été ajoutés.De nombreux sols en Afrique subsaharienne étaient (et sont toujours) sévèrement déficients en phosphore. Dans certains cas, les taux d’application des engrais commerciaux nécessaires pour produire de bons rendements sont extrêmement élevés. Au moins 26 pays d’Afrique subsaharienne ont une sorte de minerais de phosphate (voir carte à la page 46), l’exploitation de ces minerais permettrait d’économiser des ressources financières. Le projet du FIDA a montré aux pays africains comment ils pourraient utiliser des quantités modérées d’engrais phosphatés produits à partir de leurs propres ressources pour accroître les rendements. Les résultats des tests conduits sur une période d’une année dans des champs de producteurs ont montré que

le phosphate naturel partiellement acidulé produit à partir du minerai du Niger a donné d’aussi bons résultats agronomiques que ceux des TSP ou SSP. Par exemple, à Gobery, au Niger, le phosphate naturel partiellement acidulé appliqué à un taux de 20 kg/ha a augmenté le rendement du mil de 280 pour cent de plus que celui des parcelles où aucun phosphore n’avait été appliqué. Au Nigéria, le phosphate naturel du Togo (50 pour cent d’acidulation) a été testé dans des champs du Projets de Développement Agricole (un projet de la Banque Mondiale). Sur chaque site où une réaction au phosphore a été obtenue, le phosphate a généré des résultats agronomiques supérieurs à l’engrais composé15-15-15 ou aux TSP et aussi bons que ceux des SSP. Les collaborateurs d’IFDC au niveau national, à savoir l’Institut de Recherche Agricole au Cameroun, l’Université de Nairobi au Kenya, l’Université du Libéria, l’Institut National de Recherches Agronomiques du Niger, le Njala University en Sierra Léone, l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles et la Direction des Etudes Pédologiques et de l’Ecologie Générale au Togo. Comme en témoigne son expansion et ses réalisations au cours de sa Phase I, à la fin de 1984 le projet du FIDA devint l’un des projets de recherche les plus importants de la première décennie de l’IFDC.

Evaluation du Phosphate Naturel en Ouganda En Octobre 1982, la Société Bearden-Potter de Lakeland, en Floride (des consultants du Gouvernement de l’Ouganda) a demandé à l’IFDC de déterminer le potentiel du phosphote naturel de l’Ouganda en tant que matière première pour la production de SSP. Bearden-Potter, une société privée, avait été engagé par la Banque Mondiale pour une étude complète de faisabilité et d’ingéniérie pour la réouverture de l’unité de production de SSP qui avait été fermée en 1978 à cause de la guerre civile en Ouganda.

la fin de Juillet 1984 afin que la société puisse présenter son rapport à la Banque Mondiale. Ce rapport sera ensuite utilisé pour attirer les investisseurs privés ou publics. » L’importance de ce projet était qu’un marché potentiel des SSP existait en Ouganda et dans les pays voisins. Des SSP fabriqués en Ouganda pourraient servir de substitut partiel aux importations.

6Des membres d’une association de producteurs agricoles prennent des échantillons du sol.

Il a également été requis à l’IFDC de procéder à des tests de production de lots de SSP et de démontrer le processus de manière continue dans une unité reproduisant des conditions de laboratoire. L’IFDC a arrangé de tester le produit au Kenya (le marché potentiel de ce produit). Le Dr Amit Roy (actuellement Président Directeur Général [PDG] de l’IFDC) était à l’époque Ingénieur spécial de projet. Il était à la tête des études de production pour ce projet. A cette époque, Roy a déclaré : « Le plan est de mettre en place une usine de SSP en Ouganda. Nous allons présenter notre rapport final à Bearden-Potter d’ici IFDCreport

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Le Mali Reçoit un Coup de Pouce Supplémentaire Au début de 1986, Dr Julio Henao, biométricien à IFDC, qui travaillait sur le projet Phosphate Mali, a indiqué qu’un potential « panier à pains »pour l’ensemble du pays existait dans la partie Sud du Mali. La région avait de bons sols, des pluies bien réparties et de bonnes routes/pistes allant des champs aux marchés. Henao a déclaré que les agriculteurs du Sud du Mali pourraient trouver un avantage supplémentaire à utiliser des engrais produits à partir des ressources de phosphate propres à leur pays. Le projet a enregistré des résultats des champs d’un système de culture coton /maïs qui a montré une augmentation de 100 pour cent sur les rendements moyens des parcelles témoins là où 60 kg P2O5/ha en tant que phosphate naturel ont été appliqués et d’autres éléments nutritifs ont été utilisés en quantités optimales. Grâce au financement du CRDI du Canada qui a débuté en 1981, l’IFDC a aidé l’Institut d’Economie Rurale (IER) au Mali de trouver des façons d’utiliser les ressources de phosphate originaire du pays (situé dans la vallée du Tilemsi). Un financement supplémentaire a été fourni par la Banque Mondiale afin de vérifier les résultats de la recherche dans les champs des agriculteurs des zones cotonnières. Selon Henao, l’une des réalisations clés du projet était à la fois le raffinement de l’approche et de la méthodologie de recherche sur les engrais. Il a dit à l’époque, « En collaboration avec les institutions nationales et internationales, telles que l’IER, les Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles, l’IITA et l’ICRISAT, IFDC a élaboré une stratégie de recherche. Les informations issues des expériences sont partagées par les institutions participantes, et les résultats sont testés dans des champs des agriculteurs et extrapolées aux régions ayant des environnements similaires. Nous sommes en train de rendre cette étude viable, elle est testée sur une gamme de conditions environnementales et de facteurs de gestion, y compris divers systèmes de culture. » Henao a poursuivi en disant : « Le projet constitue un modèle pour le développement d’autres programmes nationaux. Il renforce les liens entre la recherche et les services de vulgarisation. Au bout de quatre ans seulement, le projet a déjà produit des recommandations spécifiques à l’utilisation du phosphate naturel pour remplacer le composant phosphate soluble de l’engrais conventionnel. » 3 Des agricultrices sont interviewées sur l’utilisation de meilleures pratiques de gestion culturale en Afrique de l’Ouest.

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Aide à la Recherche Liée au Phosphate dans l’Industrie des Engrais de la Tunisie La collaboration avec les universités au niveau international a toujours été une partie intégrante du programme de recherche de l’IFDC depuis sa création. La coopération avec une université tunisienne en 1984-1985en est un exemple de longue date. Dr Salah Salem Romdhane, un professeur de génie chimique à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Gabès, en Tunisie, a demandé à venir à l’IFDC pour participer à un programme de recherche sur les phosphates qui pourraient avoir des implications pour l’industrie des engrais de son pays et peut-être d’autres également. A cette époque, la Tunisie était en train de faire l’expansion de sa base de production d’engrais phosphatés, et pendant ce processus, le pays a jugé nécessaire d’utiliser un large éventail de sources de phosphate, dont certaines de moins bonne qualité. L’acide phosphorique faite de cette roche phosphatée était utilisé dans les usines d’engrais en Tunisie pour produire le DAP, l’engrais phosphaté le plus populaire dû à sa haute analyse, sa haute disponibilité et ses bonnes propriétés physiques. Le maintien de ces bons agents chimiques et propriétés physiques devient plus difficile avec l’utilisation de phosphate naturel de qualité inférieure. Avec le soutien de l’Academy for Educational Development à Washington, DC, Romdhane a participé à un programme de recherche de l’IFDC sur les problèmes liés à l’utilisation de la roche de qualité inférieure. Romdhane est venu à l’IFDC pour deux périodes de formation, d’Avril à Juin 1984, et encore, d’Avril à Juin 1985. Le but du programme de formation de Romdhane était d’acquérir les compétences techniques nécessaires pour apporter un soutien à l’industrie des engrais en Tunisie. « J’ai eu l’opportunité d’interagir avec le personnel de l’IFDC/TVA impliqué dans ce travail », a déclaré Romdhane en 1985. « Mon intérêt principal était d’examiner des échantillons de DAP préparés à partir d’acides phosphoriques commerciales avec divers types et niveaux d’impuretés. Mon travail portait sur l’identification de composés insolubles dans l’eau qui se forment à cause des impuretés contenues dans les acides. » Il a appris les techniques nécessaires et a ensuite été en mesure d’interagir avec l’industrie des engrais tunisien dans un effort de résoudre ce problème. 4 Un ouvrier travaille dans une usine de machines de granulation/broyage du phosphate.

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Etablissement d’une Nouvelle Association de Centres de Recherche Agricole

5 En pleine discussion sur la nouvelle association (de gauche à droite) Dr Faisal Taha, directeur des programmes techniques à ICBA; Dr Mark Holderness, secrétaire exécutif de GFAR; Dr Trevor Nicholls, Directeur Général de CABI; Dr José Graziano da Silva, Directeur Général de la FAO; Dr J. Coosje Hoogendoorn, Directeur Général de INBAR; Dr Richard Jones, leader du programme agrobusiness à la Division ESAFD de l’IFDC; et Dr Sarah Simons, directeur et liaison internationale CABI.

L’IFDC fait partie des neuf centres de recherche et de développement qui ont créé l’Association des Centres Internationaux de Recherche pour l’Agriculture (AIRCA) le 02 Mars 2012. AIRCA a été établie en tant que plateforme qui permettra à ses organisations membres d’avoir un impact combiné sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, en particulier l’éradication de la faim et de l’extrême pauvreté. « Ce partenariat aidera l’IFDC et les autres centres de recherche de collaborer plus efficacement pour améliorer le développement agricole et la sécurité alimentaire dans les pays en développement », a déclaré le Dr Richard Jones, Chef de Programme Agro-Industrie de la Division ESAFD de l’IFDC. Jones a représenté le Dr Amit Roy, PDG de l’IFDC, lors de la première réunion AIRCA à la FAO à Rome, en Italie. Le Forum mondial sur la recherche agricole (GFAR) était hôte de la réunion et le Directeur Général de la FAO, M. José Graziano da Silva s’est adressé aux représentants des différentes organisations. « Une forte orientation vers la résolution des problèmes spécifiques à un système donné, plutôt que la concentration sur un seul produit, fait que les actions de recherche et de développement d’AIRCA sont des réponses spécifiques aux défis expérimentés et exprimés au jour le jour par les membres des communautés agricoles démunies des pays en développement, » a déclaré Dr Dyno Keatinge, vice- président de la nouvelle association et directeur général de World Vegetable Center (AVRDC). Les centres de recherche membres possèdent l’expertise nécessaire pour aider les pays en développement à renforcer leurs propres capacités de recherche et de développement 54 IFDCreport

qui leur permettront de résoudre les problèmes liés à l’agriculture et à la santé. L’expertise diversifiée et la nature mondiale de ces organisations donne à AIRCA les connexions et les capacités nécessaires pour élaborer et exécuter des programmes scientifiques avec un soutien local fort et une forte probabilité d’atteindre des résultats de développement durables. AIRCA adressera les problèmes liés aux inondations, à la sécheresse, à la salinité, à l’infertilité des sols, aux ravageurs et aux maladies et leur impact agricole sur l’alimentation, la santé et la prospérité de la race humaine.

Institutions Partenaires d’AIRCA • African Insect Science for Food and Health • • • • • • • •

(icipe) Centre for Agricultural Bioscience International (CABI) Crops for the Future (CFF) International Center for Biosaline Agriculture (ICBA) International Centre for Integrated Mountain Development (ICIMOD) IFDC International Network for Bamboo and Rattan (INBAR) Tropical Agricultural Research and Higher Education Center (CATIE) World Vegetable Center (AVRDC)


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2012 Proclamée Année Internationale des Coopératives par l’ONU L’Alliance Internationale des Coopératives (ACI) définit ‘coopérative’ en tant que « une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs besoins économiques, sociaux et culturels et leurs aspirations au moyen d’une entreprise communément détenue et démocratiquement contrôlée. »

L’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a proclamé 2012 « Année internationale des coopératives, soulignant la contribution des coopératives au développement socio- économique, en particulier leur impact sur la réduction de la pauvreté, la création d’emplois et l’intégration sociale. » Sous le thème « Les entreprises coopératives construisent un monde meilleur », l’Année internationale des coopératives poursuit trois objectifs principaux:

1. Augmenter la prise de conscience – Sensibiliser le

public à propos des coopératives et leur contribution au développement socio-économique et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

2. Promouvoir la croissance –Promouvoir la

naissance et la croissance de coopératives parmi les individus et les institutions, dans le but de répondre à des besoins économiques communs et pour l’autonomisation socio-économique.

3. Mettre en place des politiques appropriées –

Encourager les gouvernements et les organismes de réglementation à établir des politiques, des lois et des règles propices à la naissance et à la croissance de coopératives.

En sensibilisant la population à propos des coopératives, l’Année contribuera à encourager le soutien et le développement des entreprises coopératives par les individus et leurs communautés, selon le site Internet www.un.org/en/events/coopsyear/ de l’ONU.

L’IFDC reconnaît et appuie l’Année Internationale des Coopératives et a un engagement de longue date à créer des liens agricoles à travers le développement de groupes d’agriculteurs/producteurs et de détaillants d’intrants agricoles. Le développement des associations et des coopératives est un outil puissant pour aider les détaillants d’intrants agricoles et les agriculteurs à développer leurs entreprises.Par exemple, le projet CATALIST de l’IFDC a créé des partenariats avec plusieurs groupes de producteurs pour développer le professionnalisme des organisations et octroyer aux membres des formations en meilleures pratiques agricoles. Les exemples ci-dessous montrent certains de ces partenariats. Pour plus d’informations à leur propos, prière de visiter www.bit.ly/KLV5ZU. La Coopérative Centrale Agricole du Nord-Kivu (COOCENKI) comprend 25 coopératives opérant à Rutshuru, Lubero et Beni en RDC. Avec l’aide de CATALIST, COOCENKI prévoit d’être la première organisation à se spécialiser dans le développement du marché des intrants agricoles dans la région du Kivu. La Confédération des Associations des Producers Agricoles pour le Développement (CAPAD) est un partenaire clé du projet CATALIST au Burundi. Les coopératives membres de CAPAD sont au nombre de 72. La Ligue des Organisations des Femmes Paysannes du Congo (LOFEPACO) a été créée en 2000 pour offrir des opportunités pour les femmes agricultrices dans la province déchirée par la guerre du Nord Kivu de la RDC. Le projet CATALIST de l’IFDC aide à renforcer l’organisation par la formation de ses membres sur les techniques d’intensification agricole et en facilitant l’accès au crédit. L’Année Internationale des Coopératives est soutenue par la FAO, le FIDA et le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

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Le Conseil d’Administration de l’IFDC et le Conseil Consultatif du VFRC L’IFDC est gouverné par un conseil d’administration tandis que le VFRC est gouverné par un conseil consultatif. Chacun de ces conseils est représenté par des ressortissants des pays développés et des pays en développement. Ci-dessous les faits saillants des récentes activités des membres des deux conseils:

à 1996, y compris le poste de vice- président pour les affaires académiques. Neufville a siégé au Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2005 et est membre des Comités d’Audit et des Programmes. Il est également Président du Conseil d’Administration d’ACDI / VOCA.

En Avril 2012, Margaret CatleyCarlson, patron du Global Water Partnership et membre du Conseil Consultatif du Secrétariat des Nations Unies pour l’Eau et l’Assainissement, a prononcé un discours au Forum Sud Africain d’Eau, d’Energie et d’Alimentation sur le « Lien Eau, Energie et Alimentation ». Elle a également participé à une table ronde sur « La Gestion de l’Eau dans les Mégapoles » lors du Forum Mondial de l’Eau à Marseille, en France. Catley-Carlson siège au Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2006. Elle préside le comité budgétaire et est membre des Comités Exécutif et d’Audit.

Rural Outreach Africa (ROPAfrica), une organisation sans but lucrative basée au Kenya et fondée par le Professeur Ruth Oniang’o, a reçu une subvention d’AGRA pour mettre en œuvre un projet sur la GIFS. Le projet de trois ans (2011-2014) aidera 30.000 petits exploitants agricoles (en majorité des femmes) en les initiant à des technologies pouvant améliorer la productivité agricole, la commercialisation, l’agro- alimentaire, la santé familiale et la nutrition. Oniang’o est membre du Conseil d’Administration de VFRC depuis 2010 et siège à son Comité Exécutif. Elle a auparavant siégé au Conseil d’Administration de l’IFDC de 2002 à 2008.

Dr Jimmy G. Cheek, chancelier à l’Université de Tennessee à Knoxville, a été élu au Conseil d’Administration de l’Association of Public and Land-Grant Universities (APLU). Il a également était nommé à la tête de la Commission de l’Alimentation, de l’Environnement et des Ressources Renouvelables d’APLU et travaille au Forum Energie de la dite commission. APLU est une organisation de recherche et de plaidoirie des universités publiques de recherche, des instituts agronomiques et des systèmes d’universités étatiques. Cheek est à la tête du Conseil Consultatif de VFRC et de son Comité Exécutif depuis 2010. Peter McPherson, Président du Conseil d’Administration de l’IFDC et membre du Conseil Consultatif de VFRC est également Président d’APLU.

La Commissaire à l’Economie Rurale et à l’Agriculture de l’Union Africaine, S.E. Rhoda Peace Tumusiime a participé au Consortium d’Infrastructure de la Réunion de la Plateforme Eau en Afrique, qui s’est déroulé à Francfort, en Allemagne, en Mars 2012. La réunion a identifié les défis et opportunités dans la mise en œuvre des programmes africains de ressources transfrontalières d’eau et d’adaptation aux changements climatiques.Tumusiime souligné « le besoin urgent de mobiliser les ressources » en Afrique, pour répondre aux préoccupations liées aux changements climatiques. Tumusiime a également participé au Forum Mondial de l’Eau et a pris part à un panel de haut niveau sur le « Lien Eau, Energie et Alimentation». Tumusiime siège au Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2010 et est membre de son Comité Afrique.

Dr Osamu Ito rejoint l’Institut pour le développement durable et la paix de l’Université des Nations Unies en tant que chargé de la recherche en 2011. De 2000 à 2011, Ito était Directeur de la Division de la Production Végétale et de l’Environnement du Centre Japonais de Recherche Internationale pour les Sciences Agricoles. Ito est membre du Conseil d’Administration de l’IFDC depuis 2008 et est sert à son Comité de Programme. Le mandat du Dr Mortimer Neufville en tant que Président à intérim de l’Université du Maryland Eastern Shore (UMES) prendra fin en Juillet 2012. Neufville servait dans cette capacité depuis Août 2011. Auparavant, il a occupé un certain nombre de postes à UMES 1983 56 IFDCreport

En Juin 2012, Dr Juergen Voegele, Directeur de l’Agriculture et du Développement Rural à la Banque Mondiale a participé à Rio +20 (Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable). Voegele faisait partie de la délégation de la Banque Mondiale à l’événement de Rio de Janeiro, au Brésil. La conférence a été l’occasion pour les dirigeants du monde entier de se mettre ensemble pour «définir les voies vers un monde plus sûr, plus équitable, plus propre, plus vert et plus prospère pour tous ». Voegele est membre du Conseil Consultatif de VFRC depuis 2010 et siège à son Comité Exécutif.


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Nouvelles du Personnel de l’IFDC John Allgood, Directeur de la Division EurAsie de l’IFDC, a rédigé l’article « Agro-Dealer Development in Developing and Emerging Markets » pour Agricultural Innovation Systems: An Investment Sourcebook, une publication de la Banque Mondiale. Selon Allgood, « Développer les capacités techniques des détaillants d’intrants agricoles leur permet d’offrir des servicesconseils de haute qualité aux agriculteurs, accélère l’introduction des technologies et améliore les revenus économiques potentiels pour les agriculteurs qui investissent dans des technologies d’amélioration des rendements ». En Mars 2012, Patrice Annequin, Spécialiste de l’Information des Marchés à l’IFDC, a participé à une conférence de Catholic Relief Services sur la création de la valeur grâce aux partenariats ICT4D, c’est-à- dire les ONG, le gouvernement et le secteur privé innovant ensemble “Creating Value Through ICT4D Partnerships: NGOs, Government and the Private Sector Innovating Together” qui s’est tenue à Kigali, au Rwanda. Annequin a expliqué comment l’IFDC utilise la Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) pour établir des systèmes d’information sur le marché qui peuvent faciliter l’accès des agriculteurs aux marchés d’intrants et de produits agricoles. Annequin a également montré deux des initiatives soutenues par l’IFDC - le portail AfricaFertilizer.org et le Regional Agricultural Input Market Information and Transparency System (AMITSA), qui facilite l’accès aux intrants agricoles pour 6.000 détaillants d’intrants agricoles à travers l’Afrique par le biais de l’Internet et du téléphone mobile. “Improving Regional Fertilizer Markets in West Africa” est une note de synthèse de IFPRI, International Food Policy Research Institute qui analyse la structure et la performance des marchés des intrants dans la région et offre des recommandations pour améliorer la performance du marché et qui a été développée par Dr Balu L. Bumb, consultant économiste des politiques et spécialiste des échanges commerciaux en à l’IFDC, Dr Porfirio A. Fuentes, principal scientifique en économie d’échanges, et Dr Michael E. Johnson, chercheur à la Division de Développement des Stratégie et Gouvernance de IFPRI. La note est basée sur le document de réflexion Policy Options for Improving Regional Fertilizer Markets in West Africa de IFPRI/ IFDC écrit par les mêmes auteurs en 2011. Le document analyse des données tirées d’études menées par l’IFDC, à la fois sur le plan régional et spécifique à chaque pays, sur les marchés des engrais au Ghana, au Mali, au Nigeria et au Sénégal. En Avril 2012, Sanjib Choudhuri, Directeur Exécutif de VFRC, a participé à une discussion sur les nouvelles technologies agricoles à la conférence « Growing Food: New Places, New Technologies », tenue à Washington, D.C. Choudhuri a discuté du rôle important des nouvelles technologies des fertilisants et de la recherche pour atteindre la sécurité alimentaire pour une population mondiale en expansion. L’événement était l’initiative de l’École Paul H.Nitze School of Advanced International Studies de Johns Hopkins University.

Dr André de Jager a été nommé Directeur de la Division NWAFD de l’IFDC. Basé à Accra au Ghana, il a occupé le poste de Directeur à Intérim de NWAFD depuis 2011, après avoir rejoint l’IFDC en tant que Leader du Programme d’Agrobusiness de NWAFD en Janvier 2010. Avec plus de 20 ans d’expérience en économie agricole et gestion de projets dans la poche, de Jager travaille avec les bailleurs, les entités coopératives et plus de 200 membres du personnel pour exécuter les projets de l’IFDC dans 16 pays de la région. Avant IFDC, il dirigeait la division des marchés et réseaux internationaux de l’Agricultural Economics Research Institute, un groupe de recherche focalisé sur le développement international de la chaîne de valeur. De Jager a un Doctorat en Communications et Innovation et en Systèmes de Production Végétales et une Maîtrise en Economie Agricole et Horticulture de Wageningen University en Hollande. En Avril 2012, de Jager a fait une présentation sur l’extrapolation de l’augmentation de la production agricole en Afrique au cours de l’atelier From Islands of Success to Seas of Change qui s’est tenu en Hollande. L’initiative Seas of Change met en exergue comment les business, en collaboration avec les gouvernements, bailleurs de fonds, instituts de recherche et ONG peuvent le développement des marchés agricoles pour assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale en expansion. Dr Peter J. Heffernan joint l’IFDC comme le nouveau Directeur de la Division RDD. Heffernan travaille à IFDC depuis Novembre 2011 en tant qu’expert en développement des corporations et du secteur privé au sein de l’initiative Feed the Future financée par USAID. Heffernan possède plus de 30 ans d’expérience en planification stratégique, recherche liée aux marchés, évaluation, intelligence compétitive et analyse du business, de l’économie et des projets. Avant de joindre l’IFDC, il a occupé plusieurs postes en tant que Directeur à Bunge North America une compagnie d’ingrédients nourriture et fourrage verticalement intégrés, qui fournit des commodités agricoles brutes et transformées et des ingrédients alimentaires spécialisés à une large clientèle de l’industrie de l’élevage, des volailles, de transformation des aliments, de l’alimentation et de la pâtisserie. Il a également travaillé pour IMC Global Inc., un des plus grands producteurs d’éléments nutritifs des cultures de renommée internationale. Heffernan a un doctorat et une maîtrise en Economie de l’Agriculture de Ohio State University de Columbus, dans l’Ohio. En Mars 2012, Dr Amit Roy, PDG de l’IFDC, a participé à un panel de discussions lors de l’atelier « Implémentation des Partenariats Publics-Privés en Agriculture », organisé par CRDI et la Foundation for Sustainable Agriculture à Ottawa, au Canada. La discussion portait sur le fait de « Catalyser les Partenariats Publics-Privés en Agriculture et dans la Chaîne de Distribution Alimentaire ». La présentation de Roy se focalisait sur le partenariat de l’IFDC avec DADTCO (Dutch Agricultural Development &Trading Company) dans un effort de transformer le manioc, de son état de culture de subsistance en culture de marché à travers le projet Cassava+ au Mozambique, au Nigeria et au Sud Soudan.

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B.P. 2040 Muscle Shoals, AL 35662 USA Téléphone: +1(256) 381-6600 Fax: +1(256) 381-7408 Site Web: www.ifdc.org E-mail: general@ifdc.org ISSN 0149-3434

Calendrier Internationale des Formations de 2012 Programme de Formation

Dates

Lieu

Concevoir et Implémenter des Stratégies de Marketing des Intrants Agricoles dans les Pays Développés et en Voie de Développement

Du 23 Juillet au 3 Août

USA (Alabama, Illinois, Kentucky,Maryland, Missouri et Washington, D.C.)

Augmenter le Commerce des Intrants et des Produits Agricoles au Moyen de Systèmes d’Information des Marchés Innovateurs en Afrique

Du 27 au 31 Août

Nairobi, Kenya

1.300 $

Outils de Support de Décision dans la Production Agricole, les Recommandations des Engrais et la Variabilité Climatique

Du 03 au 10 Octobre

Arusha, Tanzania

1.300 $

Granulation des Engrais et Alternatives de Production du NPK

Du 12 au 16 Novembre

Bangkok, Thailand

1.600 $

Promouvoir des Sources Abordables d’Eléments Nutritifs des Plantes en Afrique, à Travers des Alternatives de Compostage Innovatrices

Du 03 au 07 Décembre

Accra, Ghana

1.300 $

Coût du Programme (en$) 1.900 $


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