IFDC Report, Volume 33, No 2., June 2008

Page 1

Volume 33, No. 2 Juin 2008 ISSN 0149-4521 Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC—un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole

www.ifdc.org Un système de bons permet aux agriculteurs de devenir des acteurs du marché Des programmes de bons peuvent aider les petits agriculteurs à acheter les engrais et d’autres intrants à des prix abordables et en quantités suffisantes tout en renforçant le rôle des distributeurs d’intrants agricoles intervenant dans les zones rurales. Le système de bons a permis à l’IFDC d’exécuter avec succès des programmes de transfert de technologie au Malawi, en Afghanistan, au Kirghizstan et au Nigeria. Il aide actuellement les gouvernements du Mozambique et du Nigeria à mettre en œuvre des

Les prix des engrais dans le monde continuent de grimper et les scientifiques soulignent la nécessité d’augmenter l’efficience de leur utilisation En 2007, les prix des engrais dans le monde ont doublé—mais les prix des engrais phosphatés ont deux fois doublé durant la même période. Tous les engrais ont vu leurs prix augmenter en trois mois, de février à avril 2008. La province de Sichuan en Chine, une région importante de production d’engrais azotés et phosphatés a été dévastée par le tremblement de terre du 12 mai dont les effets sur les prix mondiaux restent à évaluer. Déjà, la Chine avait imposé de nouveaux droits d’exportation exorbitants sur les engrais afin de décourager la sortie des produits Les prix des engrais (FOB, en vrac) Moyennes mensuelles Janvier 2000 – avril 2008

Photo

Des paysans afghans échangent des bons contre des engrais. (La suite à la page 2)

L’IFDC lance une nouvelle initiative de communication IFDC Focus on Fertilizers and Food Security (Objectif Engrais et Sécurité Alimentaire) L’IFDC a lancé un nouvel outil sur son Site web : IFDC Focus on Fertilizers and Food Security. Un lien se trouve en bas de la page d’accueil (www.ifdc.org) IFDC Focus identifiera les questions relatives aux engrais, notamment celles qui sont liées à la situation alimentaire mondiale en rapide évolution dont : les tendances en matière de prix et de production d’engrais, l’annonce de nouvelles usines, la disponibilité de matières premières d’engrais et l’influence des questions d’énergie sur l’offre des engrais. D’autres questions connexes sont également abordées telles que de meilleures méthodes d’utilisation d’engrais, la nécessité de nouvelles recherches sur l’efficience des engrais et le développement de nouveaux produits, l’amélioration des infrastructures et les politiques agricoles. L’accent sera également mis sur l’analyse des implications et de l’impact potentiel de ces questions sur la production et l’utilisation des engrais et l’offre de produits alimentaires dans le monde.

(La suite à la page 3)

Sommaire Un système de bons permet aux agriculteurs de devenir des acteurs du marché ...................................................................... 1 IFDC lance une nouvelle initiative de communication : Focus on Fertilizers and Food Security ...................................................... 1 Les prix des engrais dans le monde continuent de grimper et les scientifiques soulignent la nécessité d’augmenter l’efficience de leur utilisation .............................................................................. 1 Le Procédé Haber-Bosch : ............................................................ 4 La GISF prépare des « docteurs du sol » par la formation de paysan à paysan au Togo ........................................................... 5 L’IFDC renforce l’Association Cocoa Abrabopa au Ghana .......... 6 Annonces ....................................................................................... 7 La quatrième exposition agricole annuelle « la Route de la Soie » met en contact des distributeurs internationaux et régionaux ... 7 IFDC Calendrier des programmes de formation—2008 ............... 8

Juin 2008, IFDC Report—1


IFDC Report Publication: IFDC–Un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole Editeur: Thomas R. Hargrove Traduction: Wisdom Tenge/Ketline Adodo Le IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC, Muscle Shoals, Alabama, USA. Téléphone : 256-3816600, Téléfax : 256-381-7408, EMail : general@ifdc.org, Web Site : www.ifdc.org. Sauf indication contraire, les textes publiés dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être reproduits librement à condition de mentionner la source et de nous envoyer une copie du texte reproduit. Les abonnements sont gratuits. Les versions espagnole et française de l’IFDC Newsletter sont disponibles à l’IFDC. L’IFDC est une organisation internationale publique à but non lucratif, gouvernée par un conseil d’administration international composé de représentants de pays développés et de pays en développement. Le centre bénéficie de l’appui de différentes agences bilatérales et multilatérales, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC se concentre sur la croissance et la durabilité de la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies efficaces de gestion des éléments nutritifs et d’expertise en agro-industrie. Président – Directeur Général : Amit H. Roy Conseil d’administration: M. Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil d’Administration Abdelmajid Slama (Tunisie), Vice-président du Conseil d’Administration Margaret Catley-Carlson (Canada) Soumaïla Cisse (Malí) G. J. Doornbos (Pays-Bas) John B. Hardman (U.S.A.) Hiroyoshi Ihara (Japon) Fayez E. Khasawneh (Jordanie) Patrick J. Murphy (U.S.A.) Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.) Ruth Oniang’o (Kenya) M. Ann Tutwiler (U.S.A.) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

Changement d’adresse : Veuillez prévoir six semaines pour tout changement d’adresse et envoyer la nouvelle adresse à : IFDC Report, P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A.

2—IFDC Report, Juin 2008

Un système de bons permet aux agriculteurs de devenir des acteurs du marché (Suite de la page 1)

programmes de bons d’approvisionnement en intrants. « Les bons sont des coupons dont se servent les paysans pour acheter des intrants agricoles à des prix subventionnés tout en maintenant ou renforçant le secteur privé », explique Dr Amit Roy, Président, directeur général de l’IFDC. Les organisateurs de programmes d’intensification agricoles mettent des bons à la disposition des paysans Scott Wallace, le Représentant de l’IFDC Nigeria, au centre cibles. Ces derniers échangent les discute de l’importance des engrais avec des villageois au nord du Nigeria. bons contre des produits auprès des commerçants d’intrants privés qui à leur tour se font payer par les organisateurs du programme ou des institutions petits agriculteurs un meilleur accès aux engrais financières. subventionnés. Nous voulons démontrer que le système de bons est un moyen de cibler directeLes bons peuvent également être utilisés sous ment les petits agriculteurs.» forme de crédit agricole dont les agriculteurs remboursent la valeur à la récolte. Wallace a aidé à introduire le nouveau programme « Les bons sont appelés subventions intelligentes de bons auprès des communautés rurales au nord du Nigeria. « Les petits agriculteurs se sont parce qu’ils permettent de fournir des intrants à toujours plaints de la faible quantité d’engrais des paysans cibles sans pour autant perturber le subventionnés mis à leur disposition », dit marché commercial », dit Roy. « En fait, les Wallace. « Par exemple, un agriculteur nous disait bons peuvent à la fois construire les marchés que l’année dernière leur village n’avait reçu que locaux et améliorer le pouvoir d’achat des 100 sacs d’engrais par le biais de la subvention de paysans démunis.» l’Etat. Ainsi, chaque paysan n’avait reçu qu’envi« Les programmes de bons doivent être conçus en ron 4 à 5kg alors qu’il faudrait au moins 100 à 150 fonction des spécificités de chaque pays. Une kg/ha pour les cultures. Dans plusieurs Etats du chose dont il faut se méfier c’est la fraude. Nous Nigeria, 75% ou plus des engrais subventionnés devons utiliser des mesures de sécurité comme sont destinés aux grandes exploitations industrielles filigranes, les dates de péremption et les les ou à celles de quelques responsables politiques, numéros de série pour s’assurer que les bons ce qui laisse une très faible quantité pour les petits parviennent aux paysans qui en ont le plus producteurs qui en ont le plus besoin.» besoin.» « Les administrations des Etats vendent les engrais Selon Scott Wallace, le Représentant de l’IFDC subventionnés à des prix aussi bas que 1 000 naira au Nigeria, « Le mérite des programmes de bons (8,55 US$) le sac — un prix que ne peut concurvient du fait qu’ils répondent à la nécessité rencer le secteur privé. Du fait de la très faible immédiate d’aider les paysans cibles et à celle à capacité du réseau rural des distributeurs long terme de développer le secteur privé.» d’intrants, les paysans qui veulent plus d’engrais Ian Gregory, spécialiste en agribusiness, note que doivent parcourir de longues distances pour en « L’assistance technique et la formation font acheter dans les entrepôts de l’Etat. » partie intégrante des programmes de bons. Les « Pour compléter le programme de bons, le projet distributeurs d’intrants sont formés pour introAND (Développement des Distributeurs d’Intrants duire de nouvelles techniques et apprendre à leurs Agricoles) formera 900 distributeurs d’intrants clients à utiliser efficacement les intrants. Cela dans tous les Etats du Nigeria sur la connaissance met les agriculteurs sur la voie d’une productivité des produits, la manutention, la gestion des accrue — la voie de sortie de l’engrenage de la affaires et les nouvelles techniques d’intrants. » pauvreté.» L’AND est cofinancé par le Programme National L’IFDC a mis en œuvre un programme pilote de pour la Sécurité Alimentaire (NPFS) et l’Agence bons au Nigeria en 2004 et initié un programme Nationale des Réserves Alimentaires (Sous la de suivi en 2008. tutelle du Ministère fédéral de l’Agriculture et des « Le Gouvernement fédéral du Nigeria subvenRessources Hydriques). tionne les engrais à hauteur de 25% », dit L’IFDC a introduit le système de bons en 2002 en Gregory. « L’IFDC collabore avec le GouverneAfghanistan afin d’apporter une aide d’urgence ment nigérian à l’élaboration d’un plan d’appro(La suite à la page 3) visionnement alternatif susceptible d’assurer aux


Un système de bons permet aux agriculteurs de devenir des acteurs du marché (Suite de la page 2)

après les conflits à environ 200 000 agriculteurs. A la récolte, ces derniers ont remboursé à leurs villages les intrants mis à leur disposition grâce à ce système. Ainsi, ces villages ont pu investir dans des infrastructures telles que des systèmes d’irrigation, des routes d’accès et des stands de marché. L’IFDC a donné des formations à plus de 800 commerçants d’engrais sur la manutention et l’utilisation des intrants, l’agronomie et la commercialisation. L’IFDC a élargi le programme en Afghanistan pour la campagne 2005/06, en octroyant environ 600 000 bons. Les prix des engrais dans le monde continuent de grimper et les scientifiques soulignent la nécessité d’augmenter l’efficience de leur utilisation (Suite de la page 1)

à compter du 20 avril. Les nouveaux tarifs appliqués aux engrais azotés sont de 130% jusqu’en septembre. Ceux pour le phosphate diammonique (DAP) et d’autres engrais phosphatés sont à présent de 135% et ce jusqu’en décembre. « Les paysans démunis sont les plus touchés par la flambée des prix des engrais, particulièrement en Afrique subsaharienne, la région la plus pauvre du monde », dit Dr Roy, Président et Directeur général de l’IFDC. « L’augmentation des prix des produits de base a aidé les agriculteurs commerciaux dans les pays de développement à faire face à la cherté des engrais. Cependant, la flambée des prix alimentaires affecte principalement les agriculteurs de subsistance qui consomment la majorité—ou la totalité de leurs maigres récoltes, surtout en Afrique.» « Ces agriculteurs ont désespérément besoin d’engrais non seulement pour nourrir leur famille, mais aussi pour réapprovisionner leurs sols épuisés en éléments nutritifs. La crise actuelle des engrais met en exergue la nécessité de faire avancer la recherche pour pouvoir augmenter l’efficience des produits fertilisants.»

Des prix qui grimpent Le prix du DAP a augmenté cinq fois durant les quinze derniers mois. En janvier 2007, le DAP se vendait à environ $252 la tonne métrique. Ce prix a pratiquement triplé, atteignant $688 en janvier 2008—et a de nouveau doublé au cours des trois derniers mois pour atteindre environ $1 230/t. Le prix du chlorure de potassium (MOP), la

En 2003, l’IFDC a distribué 100 000 bons à des agriculteurs de subsistance au Malawi en échange d’un mois de travail chacun sur les chantiers de construction de routes d’accès. Ces bons ont permis aux agriculteurs de s’approvisionner en semences et en engrais de meilleure qualité pour la culture du maïs. « Le programme du Malawi a bien fonctionné », dit Gregory. « Des routes ont été aménagées facilitant l’accès aux marchés. Les distributeurs ont pu augmenter leurs revenus et réinvestir dans l’acquisition de stocks pour la prochaine campagne.» Selon Dr Balu Bumb, chef du Programme Politique, Commerce et Marché, « Cela a permis de réduire considérablement la période de soudure qui est passée de quatre source de potassium la plus courante, est passé de $172 à $288/t en 2007. A la fin du mois d’avril 2008, le MOP se vendait à $500/t. Le prix de l’urée, l’engrais azoté le plus répandu dans le monde, est passé de $277 à $405/t en 2007 et se situe actuellement à $672,50/t.

à un mois pour les familles participant au programme.» (La période de soudure est le moment où les familles doivent dépendre de l’aide alimentaire). Gregory observe que « les programmes de bons développent des liens entre les agriculteurs et les distributeurs d’intrants. Notre objectif est d’aider les petits producteurs à devenir des participants actifs du marché ». Selon Bumb « Durant cette période où les prix des engrais sont en constante hausse, les petits producteurs ont besoin d’appui. Le système de bons ciblés constitue le moyen le plus viable d’aider les paysans démunis sans perturber le marché, faisant d’une pierre deux coups : la réduction de la pauvreté et le développement de marché.»

Les effets du séisme en Chine sur les cours mondiaux des engrais sont incertains. Avant même cette catastrophe, la Chine avait déjà imposé des droits de 130%-135% sur les importations d’engrais.

Les matières premières utilisées pour la production d’engrais Les engrais sont une association des éléments nutritifs nécessaires à la croissance des plantes. Les éléments nutritifs essentiels sont l’azote, le phosphore et le potassium.

Une agricultrice togolaise apporte de l’urée à ses cultures. Ceux qui sont les plus touchés par la flambée actuelle des prix des aliments et des engrais ce sont les milliers de petits agriculteurs des pays en développement qui vivent avec moins de $1 par jour. Bon nombre d’entre eux arrivaient difficilement à acheter les engrais bien avant les crises.

Les prix des engrais phosphatés et potassiques accusent de plus fortes hausses par rapport à ceux des engrais azotés parce que leurs sources de production sont plus limitées, explique Roy. La majeure partie des phosphates utilisés pour la fabrication d’engrais dans le monde provient des mines qui sont des ressources non renouvelables. Les engrais phosphatés sont fabriqués principalement aux Etats-Unis, au Maroc et le long de la mer Baltique. Toute la potasse

qui est la source de potassium est extraite aussi des mines. Le Canada fournit 40% des 44 millions de tonnes de la production mondiale annuelle de potasse, puis viennent la Russie et le Belarus. L’air qui nous entoure est composé de 80% d’azote. L’énergie, notamment le gaz naturel, sert à convertir l’azote atmosphérique en des formes utilisables telles que l’ammoniac et l’urée. Le gaz naturel est aussi la principale ressource en matière première qui fournit l’hydrogène néces-

saire à la production de l’urée. Cela explique le fait que les usines d’urée sont réparties dans les régions pétrolifères à travers le monde. La Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS) permet une utilisation plus efficiente des engrais en Afrique L’IFDC développe et met en œuvre des applications technologiques en vue d’accroître l’efficience des engrais pour les petits agriculteurs « L’IFDC a été à l’avant-garde du développement de la Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS) comme un outil d’amélioration de l’efficience—et ainsi de la rentabilité—de l’utilisation des engrais par les petits agriculteurs en Afrique (La suite à la page 4)

Juin 2008, IFDC Report—3


Les prix des engrais dans le monde continuent de grimper et les scientifiques soulignent la nécessité d’augmenter l’efficience de leur utilisation

Le Procédé Haber-Bosch : L’invention phare du 20ème siècle

(suite de la page 3)

Subsaharienne », déclare Dr Henk Breman, spécialiste et conseiller sur les questions environnementales et agronomiques de l’IFDC, basé au Rwanda. L’approche GIFS consiste à associer les sources organiques et inorganiques d’éléments nutritifs, dont les engrais minéraux, les résidus culturaux, le phosphate naturel et la chaux sous forme d’amendements du sol pour accroître les rendements. La GIFS a permis d’améliorer la fertilité des sols pour 150 000 paysans en Afrique de l’Ouest. L’objectif est d’atteindre 1 million de ménages agricoles soit environ 10 millions de personnes. L’enfouissement profond de l’urée au Bangladesh Selon Roy, l’enfouissement en profondeur de l’urée (DAP), c’est-à-dire le placement de grosses briquettes d’urée près des racines des plants de riz après le repiquage est une technique qui permet d’accroître l’efficacité de l’utilisation des engrais. « La plupart des riziculteurs en Asie épandent l’urée à la volée directement dans l’eau d’irrigation », dit Roy. « Deux sacs d’urée sur trois se perdent dans l’atmosphère sous forme de gaz de serre ou vont polluer les eaux souterraines. » L’IFDC a dirigé des recherches d’avantgarde qui ont abouti à la mise au point de la technique de l’UDP introduite au Bangladesh dans les années 1980. En 2006, plus de 500 000 agriculteurs du Bangladesh avaient adopté l’UDP ce qui leur avait permis de réduire l’usage de l’urée de 40% tout en augmentant leurs rendements de 25% soit environ 1t/ha. Leur bénéfice net était de $188/ha un niveau supérieur à celui des riziculteurs appliquant l’épandage à la volée. L’UDP a permis d’économiser 15 000 tonnes d’urée à mesure que les rendements augmentaient réduisant ainsi de $7,5 millions les subventions de l’Etat pour l’achat des engrais. Le gouvernement du Bangladesh diffuse la technique de l’UDP auprès de 1,6 million de ménages agricoles sur environ 1 million d’hectares. L’IFDC a aussi introduit l’UDP au Cambodge, au Vietnam, au Népal, au Nigeria, au Mali, au Togo et au Malawi. Des discussions sont en cours avec des entrepreneurs nigérians qui s’intéressent à la production des machines de briquettes. 4—IFDC Report, Juin 2008

L’ammoniac est encore produit par synthèse à l’aide du procédé Haber-Bosch. Dr Fritz Haber, (à gauche) et Dr Carl Bosch (à droite) ont tous deux reçu le Prix Nobel de Chimie pour leurs travaux.

Le procédé HaberBosch ? Peu de gens en ont entendu parler. Pourtant, cette technologie peu connue—qui sert à synthétiser l’ammoniac à partir de l’azote et de l’hydrogène—a été l’invention phare du 20eme siècle, selon Dr Vaclav Smil, professeur à l’Université de Manitoba au Canada et d’autres spécialistes de l’énergie.

Smil a décrit le procédé Haber-Bosch comme la découverte la plus importante du siècle dans les prestigieuses revues Nature et Scientific American. La population mondiale est passée de 1,6 milliard en 1900 à 6,6 milliards en 2008. Cette augmentation spectaculaire est imputable au processus Haber-Bosch, écrit Smil. Ce procédé est la principale méthode pour la synthèse de l’ammoniac des engrais, qui permet de nourrir 40% de la population mondiale actuelle. Peu d’engrais minéraux ont été produits au début des années 1900. Mais, aujourd’hui, environ 87 millions de tonnes d’engrais azotés sont produits par an, selon l’Association Internationale des Industries des Engrais. Mis au point par le Professeur et chimiste Dr Fritz Haber en 1909 et commercialisé par Dr Carl Bosch, le procédé Haber-Bosch consiste à associer l’azote et l’hydrogène, en présence d’un catalyseur sous une pression et une température extrêmes pour produire de l’ammoniac, un élément essentiel à la production non seulement des engrais minéraux mais aussi des explosifs. Le procédé Haber-Bosch est la seule découverte ayant reçu deux prix Nobel. Haber a reçu le prix Nobel de Chimie en 1918 pour la synthèse de l’ammoniac tandis que Bosch a partagé le prix Nobel de Chimie avec Friedrich Bergius en 1931 pour le développement de la technologie de haute pression qui a rendu possible la production à grande échelle. « L’augmentation de la population mondiale au tournant du 20ème siècle a mis en évidence la nécessité d’accroître la production alimentaire », explique John Shields, Directeur adjoint de la Division Recherche et Développement de Marché de l’IFDC. « Jusque-là, la plupart des engrais était à faible teneur, provenant de du nitrate de sodium ou de matériaux organiques tels que le guano et le fumier animal. » La majeure partie des gisements de nitrate utilisables dans le monde se trouvaient au Chili—très loin de l’Europe et de l’Amérique du Nord—et l’agriculture biologique ne pouvait pas produire suffisamment pour nourrir la population croissante. Il fallait un meilleur moyen d’apporter aux cultures les éléments nutritifs nécessaires. « La loi du minimum de Justus von Liebig stipule que pour améliorer la croissance, il faut accroître l’apport de l’élément nutritif le plus rare de la plante », dit Shields. Dans la plupart des cas, l’azote constitue l’élément le plus limitant —et donc le plus important—pour la croissance végétale. Il aide les plantes à former des protéines et augmente les rendements. L’azote constitue 78% - 80% de l’atmosphère mais il n’est pas sous une forme utilisable par les plantes. Smil soutient que la synthèse de l’ammoniac à partir de l’azote et de l’hydrogène « est devenu l’un des saint graals de la chimie minérale (La suite à la page 5)


Le Procédé Haber-Bosch (Suite de la page 4)

synthétique » dans son livre Enriching the Earth : Fritz Haber, Carl Bosch and the Transformation of World Food Production. Après la synthèse de l’ammoniac de Haber en 1909, la compagnie chimique allemande Badische Anilin- & SodaFabrik (BASF) a acheté le brevet.

« La synthèse de l’ammoniac était cruciale non seulement pour l’intensification de l’agriculture, mais aussi pour la fabrication de munitions », dit Shields. « Les Allemands s’y étaient particulièrement intéressés parce que la Première Guerre Mondiale était imminente.»

« Les travaux de Haber ont été menés à petite et à moyenne échelle. Bosch, un pharmacien de BASF, les a portés à l’échelle commerciale pour produire de grandes quantités d’ammoniac », dit Shields.

En Allemagne, la fabrication des munitions se faisait déjà à partir des nitrates importés du Chili, mais en 1914 les forces alliées ont bloqué l’accès de ce pays aux nitrates. En 1917, BASF installa une usine d’ammoniac à Leuna en Allemagne pour la production en temps de guerre. C’est la capacité accrue de produire des explosifs qui a retardé la défaite de l’Allemagne pendant la Première Guerre Mondiale.

BASF construisit la première usine de synthèse de l’ammoniac en 1913 à Oppau en Allemagne. L’usine produisait 7 200 tonnes d’ammoniac chaque année. Aujourd’hui, l’usine se trouve à Ludwigshafen en Allemagne et produit 875 000 tonnes d’ammoniac par an.

Pendant ce temps, le Gouvernement américain avait lancé un programme d’urgence pour construire les deux premières usines mondiales de synthèse d’ammoniac hors d’Allemagne, à Muscle Shoals, Alabama aux Etats-Unis. Ces usines ont par la suite produit des engrais

La GISF prépare des « docteurs du sol » par la formation de paysan à paysan au Togo

La GISF permet d’améliorer la fertilité des sols en optimisant les synergies provenant de l’utilisation des engrais minéraux associés à des amendements organiques localement disponibles (les résidus de culture, le compost et l’engrais vert). Elle contribue ainsi à l’accomplissement de la mission de l’IFDC qui consiste à accroître de manière durable la productivité et la rentabilité agricoles en Afrique.

« Je me considère comme un docteur des sols », dit Atchou Théophile, Président de l’Union Gbenodou, une union de groupements paysans à Afagnan au Togo. (Gbenodou signifie « l’entente mutuelle. ») « Les sols ont peu de secrets pour nous depuis que nous sommes impliqués dans l’apprentissage participatif de la Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS) avec l’IFDC. Maintenant, nous voulons partager cette connaissance avec d’autres paysans afin qu’ils puissent eux aussi questionner leurs sols et trouver la combinaison de médicaments qu’il faut pour les soigner. » Les paysans qui ont été formés par l’IFDC forment à leur tour d’autres paysans dans la Région maritime du Togo. Cela marque un tournant décisif dans le renforcement des capacités dans les zones rurales. Le processus a été initié avec l’approche GISF développée par le programme de la Gestion des Ressources Naturelles (GRN) de l’IFDC-Division Afrique en collaboration avec ses partenaires et avec un financement du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA).

pour le projet de la Tennessee Valley Authority (TVA) lancé en 1933 par le Président Franklin Delano Roosevelt. Le Centre National du Développement des Engrais de la TVA (NFDC) était mondialement connu pour ses progrès dans les domaines de la technologie, la production et l’utilisation d’engrais. Le NFDC était de plus en plus sollicité par les pays en développement pour des conseils en matière de programmes d’engrais. L’IFDC, le Centre International pour le Développement des Engrais (aujourd’hui généralement connu sous le nom de Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole) s’est développé à partir du NFDC. Depuis 1977, l’IFDC a le statut d’une organisation internationale publique ayant pour objectif d’accroître et de soutenir la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies de nutrition des plantes efficaces et de l’expertise en agribusiness.

Mme Adjoa Akouavi présente un module synthétisant les indicateurs de performance des cultures et les résultats des observations faites par les paysans.

La stratégie consiste à transformer des communautés soigneusement sélectionnées en des « centres de connaissances GISF » qui diffuseront des idées et des pratiques éprouvées grâce à des méthodes telles que l’apprentissage de paysan à paysan. « La technique de facilitation de paysan à paysan encourage les agriculteurs à mener leurs propres recherches sur le terrain et à partager avec les autres les connaissances et expériences acquises », dit Francis Tamelokpo, agronome à l’IFDC. « La formation par les paysans renforce le

niveau d’appropriation et de responsabilisation. L’IFDC facilite le processus d’apprentissage et fournit l’assistance technique et l’appui à distance. » Le Programme GRN a évalué les capacités des paysans comme formateurs et signé un contrat de formation avec l’Union Gbenodou pour la campagne 2007. « Le résultat a été remarquable, et nous comptons refaire l’expérience avec (La suite à la page 6)

Juin 2008, IFDC Report—5


La GISF prépare des « docteurs du sol » par la formation de paysan à paysan au Togo Suite de la page 5)

d’autres unions de groupements paysans durant la campagne 2008 », dit Tamelokpo. Les membres de l’Union Gbenodou avaient bénéficié de l’apprentissage participatif et du processus de recherche action introduits dans le village de Djakakopé en 2003-2004. Les producteurs ont validé les résultats en 2005-2006 dans les villages de Djakakopé et Djonokouvé avec l’appui de l’IFDC et de ses partenaires. « Afin de favoriser une large adoption des pratiques GIFS, une approche ‘technologie plus’ a été mise en œuvre, qui associe le renforcement des capacités humaines au développement technologique et institutionnel », explique Dr Jean Sogbedji, Coordinateur du projet FIDA. « La participation des paysans aux activités de recherche et de vulgarisation est essentielle pour s’assurer que les options GIFS sont techniquement applicables, socialement acceptables et économiquement viables. » Sept formateurs de l’Union Gbenodou ont formé 30 paysans sur 12 parcelles (0,4 ha chacune) que les propriétaires ont offertes pour l’apprentissage participatif. A travers des exercices pratiques, les paysans ont appris à diagnostiquer le statut nutritif de leurs sols afin de déterminer les types et les doses d’éléments nutritifs nécessaires pour optimiser les rendements, selon les résultats des modèles de simulation développés par l’IFDC pour le système maïs-manioc au sud du Togo. Les résultats de l’approche de formation de paysan à paysan ont été démontrés lors

L’IFDC renforce l’Association Cocoa Abrabopa au Ghana L’IFDC aide les planteurs de cacao du Ghana à tripler leur production et à gérer leurs exploitations plus efficacement grâce à un nouveau projet de trois ans visant La Création de l’Association Cocoa Abrabopa. Ce projet fournira de l’assistance technique et des formations sur les compétences en affaires, le développement des associations et l’utilisation des intrants aux membres de l’Association Cocoa Abrabopa (CAA).

6—IFDC Report, Juin 2008

d’un atelier organisé en décembre 2007 à Attikplè au Togo par l’Union Gbenodou. Cet atelier offrit une plateforme privilégiée à environ 300 paysans représentant 9 unions1 de groupements paysans ainsi que des producteurs, des distributeurs d’engrais, des agents gouvernementaux, des ONG, des entreprises privées et les média pour discuter des problèmes et chercher des solutions. Les porte-parole des paysans formés présentèrent une série de modules sur trois composants de base du programme : la connaissance du site, la conception et l’installation des sites de diagnostic et le protocole d’évaluation des options GIFS. « Nous avons appris à décrire sur papier le village, les types de sols et de cultures et le calendrier de production », dit Mme Sossi Tata, une paysanne bénéficiaire de la formation. « Cela nous permet de mieux planifier nos activités pour toute la campagne. » « Auparavant, nous ne connaissions que deux types d’engrais : l’urée et le 15-1515. Maintenant, avec les parcelles de diagnostic, nous arrivons à questionner nos sols pour savoir exactement de quels éléments entre l’azote (N), le phosphore (P), ou le potassium (K) ils ont le plus besoin pour produire davantage », ajoute Mme Sodohouin Ketika, une autre paysanne ayant bénéficié de la formation. L’évaluation et la comparaison des options GIFS ont montré que l’azote et le potassium constituaient les facteurs les plus limitants des sols du village. L’utilisation de l’engrais NK a permis d’obtenir des rendements de 3,6 t/ha de maïs tandis que celle des engrais NPK a donné 3,8 t/ ha. L’utilisation de PK n’a produit que 2 t/ 1

Une union représente 10-30 villages.

ha et celle de NP, 2,3 t/ha. Cela signifie que l’investissement centré uniquement sur P serait peu rentable dans le village. Les paysans ont été également formés à l’usage « de cartes de flux des ressources » pour analyser les flux des éléments nutritifs et améliorer l’efficience des ressources. Les paysans ont pu comparer les avantages financiers par hectare pour trois options GIFS appliquées dans des champs de maïs-manioc : (1) l’option zéro-engrais-zéro mucuna a rapporté FCFA 190 000 (US $462) ; (2) celle mucuna-zéro engrais : FCFA 230 900 ($562) ; et (3) celle engrais et mucuna : FCFA 637 900 ($1 551). « Les résultats de cet atelier montrent que les paysans ont la volonté et la capacité de prendre les rênes de leur développement », dit Sogbedji. « La demande en formation de paysan à paysan est très forte. Cinq unions de groupements de paysans ont déjà soumis des propositions de formation localisée que le Programme GRN compte prendre en compte pour la campagne 2008.»

Trente agriculteurs ont reçu des certificats de participation et 24 prix ont été décernés aux formateurs et aux paysans ayant appliqué les options GIFS avec succès et sans supervision.

Cocoa Abrabopa signifie « le cacao pour une vie meilleure ». L’IFDC collaborera avec Wienco, TechnoServe et le Cocoa Research Institute du Ghana pour faire de la CAA une association performante et durable. Ce projet a été lancé en 2008 avec un financement de l’Ambassade des PaysBas au Ghana. « Le rôle de l’IFDC est de former les paysans à la gestion intégrée de la fertilité des sols, mettre à jour les recommanda- Le personnel de l’Association Cocoa Abrabopa au tions relatives aux engrais et assurer la Ghana gestion globale du projet », dit Manon (La suite à la page 7)


L’IFDC renforce l’Association Cocoa Abrabopa au Ghana (Suite de la page 6)

Dohmen, responsable du projet Abrabopa pour l’IFDC. L’IFDC adaptera également les manuels de formation existants pour le secteur cacaoyer. En 2003, Wienco Ghana Limited, une compagnie privée d’engrais et d’intrants agricoles, avait testé et mis au point un paquet d’intrants et de pratiques pour la culture du cacao. Le « Paquet Abrabopa » a permis d’augmenter les rendements de 3,3 sacs à 7 sacs par hectare (510 à 1 081 kg/ha) après la première année d’essai, et de 15 sacs (2 317 kg/ha) après la troisième année.

Wienco a donc créé la CAA qui a été officiellement enregistrée comme association avec plus de 10 700 membres en 2008. Les membres sont inscrits par groupements de planteurs. Ces groupements peuvent acheter le paquet Abrabopa à crédit et bénéficier de formations techniques et dans le domaine des affaires. « Abrabopa a fait du bien à mes cultures », dit Hannah Ebbah, présidente du groupement « Bo Woho Modin » (efforce-toi) et membre de la CAA. « D’habitude je récoltais 6 à 7 sacs de cacao par hectare (927 à 1 081 kg/ha). Maintenant, je récolte jusqu’à 18 sacs (2 780 kg/ha). »

comme une entreprise ; j’applique et stocke les produits avec précautions. » « Avant Abrabopa, je ne pouvais pas subvenir aux besoins de mes enfants, mais maintenant, j’arrive à économiser pour leur avenir.» Nano Owusi, président du groupement « Sika Nti » (à cause de l’argent) et membre de la CAA, s’est inscrite à la CAA pour pouvoir acheter des engrais à crédit. Maintenant, son champ de cacao lui rapporte 12 sacs par hectare (1 853 kg/ha). « Ceux qui voient comment mon champ prospère veulent se joindre à l’association le plus vite possible », dit Owusu.

« J’ai appris à gérer mon champ de cacao

Annonces Mme Lindsey Ryan est entrée à l’IDC le 14 avril 2008 comme analyste de laboratoire au sein de la Division Recherche et Développement de Marché (RMDD). Mme Ryan possède un diplôme en chimie de l’Université du Nord Alabama (UNA). Elle fut auparavant assistante de recherche au Département de chimie de l’UNA. Elle est au bureau 174, et joignable au poste 321. Son adresse email est lryan@ifdc.org. Dr Yashpal Singh Saharawat a pris fonction à l’IFDC le 1er juin 2008 comme scientifique postdoctoral—sciences sociales/ agronomie au sein de la Division Recherche et Développement de Marché (RMDD). Dr Saharawat sera basé à New Dehli en Inde et devra voyager énormément pour le projet FARMS en Afghanistan. Dr Saharawat détient un doctorat en pédologie de l’Université de Hohenheim, Stuttgart en Allemagne et une maîtrise en sciences sociales du CCS Haryana Agricultural University, Hisar, en Inde. Durant son parcours professionnel, il a occupé le poste de pédologue à l’Institut international de recherche sur le riz, New Delhi, Inde ; consultant au Centre international de recherches agricoles dans les régions sèches/ CAC—Tashkent, Ouzbékistan ; assistant de recherche puis chercheur principal à l’Université, Département de pédologie, CCS HAU Hisar, Inde. L’adresse email de Dr Saharawat est ysaharawat@ifdc.org. Le numéro de téléphone du projet en Afghanistan est le 93 75 200 4959.

Départs: Dr Dennis K. Friesen a terminé son mandat de Coordinateur du projet « Quality Protein Maize Development » en Ethiopie le 31 mars. Mr Raphaël Vogelsperger a terminé son mandat de spécialiste en développement du secteur privé et de coordinateur adjoint du projet MIR au Burkina Faso le 21 mai. M. Manfred Smotzok a terminé son mandat de Chef de partie – FARMS, en Afghanistan, le 28 mai. Mr Geoffrey Livingston a terminé son mandat de chef du projet Catalyser une Intensification Agricole Accélérée pour la Stabilité Sociale et Environnementale (CATALIST) le 31 mai.

La quatrième exposition agricole annuelle « la Route de la Soie » met en contact des distributeurs internationaux et régionaux La quatrième exposition agricole « La route de la soie » s’est tenue du 27 au 29 février 2008 dans la province d’Osh au Kirghizstan. Elle était organisée par le projet KAED (Entreprise Kirghiz pour le développement des intrants agricoles) financé par Participaient à la cérémonie d’ouverture : Ahmatjan Mahamadov, Ministre adjoint de l’USAID et l’Assol’Agriculture, des Ressources halieutiques et ciation des de l’Industrie de Transformation ; Azizbek agroindustriels de Madmarov, Ambassadeur de la République Kirghizstan (AAK) Kirghiz auprès de la République Ouzbékistane ; Daniyar Ilebaev, spécialiste dans le cadre d’un en gestion des projets de l’USAID et Bolot projet IFDC qui, Burgoev, Gouverneur adjoint d’Osh. depuis 2001, contribue à augmenter la Photo: AAK, Djahongir Djumabaev productivité agricole au Kirghizstan. La Route de la soie favorise les liens entre le secteur agricole international et les distributeurs agricoles régionaux pour améliorer les relations commerciales dans la Vallée Ferghana de Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan. « Les distributeurs pouvaient s’approvisionner en intrants agricoles à de meilleurs prix avant le début de la campagne. Cela leur permettait d’obtenir des marges plus avantageuses », dit Dr Hiqmet Demiri, spécialiste en agribusiness à l’IFDC et chef du projet KAED. « Les paysans en bénéficiaient également, car les intrants étaient disponibles au moment opportun. » Les participants ont aussi acquis de bonnes pratiques de gestion d’une entreprise. Plus de 200 personnes avaient participé aux sessions de formation sur la création d’entreprise, l’organisation d’expositions et la législation vétérinaire. Les entrepreneurs ont conclu des contrats d’une valeur de $100 000 durant cette exposition. (La suite à la page 8)

Juin 2008, IFDC Report—7


IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole B.P. 2040 Muscle Shoals, Alabama, États-Unis

IFDC Calendrier des programmes de formation—2008 Le renforcement du commerce régional des intrants agricoles en Afrique Date – 1–4 juillet, 2008 Lieu – Lusaka, Zambie Aperçu de la production d’engrais Date – 14–23 juillet, 2008 Lieu – Muscle Shoals, AL et Tampa/Orlando, FL, U.S.A. Formation des distributeurs d’intrants agricoles en Afrique Date – 22–26 septembre, 2008 Lieu – Arusha, Tanzanie

L’application des outils d’aide à la décision pour des recommandations relatives aux engrais et à la GIFS Date – 6–17 octobre, 2008 Lieu – Accra, Ghana La granulation des engrais et les oligoéléments Date – 3–7 novembre, 2008 Lieu – Bangkok, Thaïlande

La quatrième exposition agricole annuelle « la Route de la Soie » met en contact des distributeurs internationaux et régionaux (Suite de la page 7)

« La Route de la soie a été une occasion unique de faire de la publicité pour mon entreprise et de tisser de nouvelles relations d’affaires avec des fournisseurs de semences et de produits phytosanitaires », dit Habbibula Halikov, entrepreneur privé, membre de l’AAK et propriétaire de la boutique « Orunbai » à Osh. C’était la première fois que Halikov participait à un pareil événement. Il a vendu 50 000 soms (US $1 370) de produits et près de 250 agriculteurs ont manifesté leur intérêt à traiter des affaires avec sa boutique. L’exposition a attiré plus de 2 000 personnes y compris 43 sociétés venant de l’Allemagne, l’Ukraine, l’Iran, le Kazakhstan, les Pays-Bas, la Russie, l’Inde, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan. Parmi les participants figuraient des bailleurs de fonds internationaux, des institutions financières et des producteurs et fournisseurs d’intrants agricoles, de semences, de produits sanitaires et d’équipements agricoles. 8—IFDC Report, Juin 2008

Habbibula Halikov (à gauche) entrepreneur privé et propriétaire d’une boutique d’intrants agricoles. Photo: AAK, Djahongir Djumabaev


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.