IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

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Volume 32, No. 3 Septembre 2007 ISSN 0149-4521 Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC—un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole

www.ifdc.org Le projet AIMS vise l’amélioration des marchés d’intrants agricoles au Mozambique « Les contraintes liées à l’utilisation des intrants agricoles au Mozambique diffèrent de celles existant dans plusieurs autres pays africains, » dit Dr Lawrence (Larry) Hammond, chef de partie du nouveau projet de l’IFDC pour le Renforcement des marchés d’intrants agricoles (AIMS). Le projet AIMS est basé à Beira, au Mozambique. « Le Mozambique a une faible densité démographique et abonde en terres agricoles, » dit Hammond. « L’engrais n’est pratiquement pas utilisé en raison de son prix, mais aussi du fait que beaucoup de paysans estiment que les terres sont déjà très fertiles. Mais en réalité la majeure partie de ces terres ne l’est pas. Les productions agricoles au Mozambique sont parmi les plus faibles en Afrique. »

Le Port de Beira au Mozambique reçoit environ 146 000t d’engrais chaque année, mais seulement 23 000t restent dans le pays et sont disponibles pour les grandes plantations de sucre et de tabac. Ensachage d’engrais en présence de Dr Larry Hammond, (à gauche), chef de partie du projet AIMS, Pascoal Peira (au milieu), spécialiste en marketing et Manuel Ginga Gonçalves, expert AIMS pour le développement des Associations (à droite).

Le projet AIMS travaille avec le secteur public et le secteur privé en vue d’accroître la disponibilité des engrais, des semences améliorées et d’autres intrants agricoles au Mozambique en réduisant les coûts, en formant et en renforçant les industries et le commerce d’intrants agricoles. Le projet AIMS est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). « Les objectifs du projet AIMS sont conformes à la Déclaration d’Abuja sur les Engrais pour une Révolution Verte Africaine adoptée en juin au Sommet Africain sur les Engrais - visant à augmenter la production agricole au travers de l’utilisation des intrants agricoles, » dit Hammond. Les partenaires du projet AIMS Le projet AIMS est mis en œuvre par l’IFDC en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture du Mozambique, le Bureau National des Services Agraires (DNSA), l’Institut de Recherche Agricole (IIAM), le Bureau National des Services de Vulgarisation Agraire (DNEA), le Centre de Promotion Agricole (CEPAGRI) et d’autres institutions nationales. Les partenaires internationaux du projet AIMS sont l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), l’Institut international de recherche

Sommaire Le projet AIMS vise l’amélioration des marchés d’intrants agricoles au Mozambique ........................................................... 1 L’IFDC publie le rapport du Sommet Africain sur les Engrais ..... 4 Le projet WACIP améliore la vie des planteurs de coton en Afrique de l’Ouest ...................................................................... 5 Le projet KAED aide à organiser une journée agro-industrielle .. 6 L’ IFDC améliore le flux de technologies vers les paysans afghans ...................................................................................... 6 Le projet 1000+ promeut les pôles d’entreprises agricoles et les chaînes de valeur au Mali ......................................................... 8 Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC se réunit au Mali et fait une visite de terrain ............................... 10 Annonces .................................................................................... 11

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IFDC Report Publication: IFDC–Un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole Editeur: Thomas R. Hargrove Traduction: Wisdom Tenge/Ketline Adodo Le IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC, Muscle Shoals, Alabama, USA. Téléphone : 256-381-6600, Téléfax : 256-381-7408, E-Mail : general@ifdc.org, Web Site : www.ifdc.org. Sauf indication contraire, les textes publiés dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être reproduits librement à condition de mentionner la source et de nous envoyer une copie du texte reproduit. Les abonnements sont gratuits. Les versions espagnole et française de l’IFDC Newsletter sont disponibles à l’IFDC. L’IFDC est une organisation internationale publique à but non lucratif, gouvernée par un conseil d’administration international composé de représentants de pays développés et de pays en développement. Le centre bénéficie de l’appui de différentes agences bilatérales et multilatérales, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC se concentre sur la croissance et la durabilité de la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies efficaces de gestion des éléments nutritifs et d’expertise en agro-industrie. Président – Directeur Général : Amit H. Roy Conseil d’administration: M. Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil d’Administration Abdelmajid Slama (Tunisie), Vice-président du Conseil d’Administration Margaret Catley-Carlson (Canada) Soumaïla Cisse (Malí) G. J. Doornbos (Pays-Bas) John B. Hardman (U.S.A.) Hiroyoshi Ihara (Japon) Fayez E. Khasawneh (Jordanie) Patrick J. Murphy (U.S.A.) Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.) Ruth Oniang’o (Kenya) Edward C.A. Runge (U.S.A.) M. Ann Tutwiler (U.S.A.) Changement d’adresse : Veuillez prévoir six semaines pour tout changement d’adresse et envoyer la nouvelle adresse à : IFDC Report, P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A.

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sur les cultures des zones tropicales semiarides (ICRISAT) et le Citizens Network for Foreign Affairs (CNFA). Les activités du projet AIMS sont aussi interactives par rapport à celles du projet de Renforcement des entreprises privées dans le développement agricole (EMPRENDA). « Notre programme de renforcement des capacités des distributeurs d’intrants agricoles visait d’abord les corridors internes à partir des villes portuaires de Beira et Nacala, » explique Hammond. « Mais les questions de politique auront un impact national et régional. »

Alberto Rafael Penicela (à gauche) a démarré sa propre entreprise d’intrants agricoles après avoir participé à un atelier de formation parrainé par l’IFDC et Sasakawa-Global 2000. Ici dans sa boutique, son assistante Sonia Moria (à la gauche de Penicela) et lui-même servent des intrants agricoles et des médicaments vétérinaires à un client à Chimoio au Mozambique.

L’importation et la vente d’engrais au Mozambique En 2006, le Mozambique a reçu 146 000 tonnes d’engrais par le port de Beira—mais 53 000 tonnes étaient en transit vers le Malawi et 70 000 Triage de semences dans une coopérative agricole à Nampula au tonnes vers le Mozambique. Zimbabwe et la Zambie. Seulement 23 000 tonnes sont restées au Mozambique et ont été importées et utilisées par de grandes plantations de sucre et de tabac qui peuvent profiter des économies d’échelle. Environ 33 000 tonnes d’engrais étaient rentrées par le port de Nacala au nord ; la totalité a été expédiée par chemin de fer au Malawi.

« Le projet AIMS explore la possibilité de construire une usine de mélange d’engrais près du port de Beira, » dit Hammond. « Le Mozambique a aussi des ressources de gaz et de phosphates naturels. Nous comptons mener une étude sur les coûts de la construction d’un complexe ammoniaque-urée. » (La suite à la page 3)


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« La quantité totale d’engrais distribuée par le secteur privé – environ 5 000 tonnes seulement en 2006 – a été transportée par camion en Afrique du Sud, » dit Hammond. Généralement, un chargement peut être produit en Arabie Saoudite, puis vendu et expédié par voie maritime à un grossiste qui l’entrepose en Afrique du Sud. Les engrais sont donc transportés par camion en petites quantités - pas plus que 28 tonnes par camion - vers Maputo, la capitale du Mozambique. De là, ils sont expédiés à quelques distributeurs à l’intérieur du pays, soit Chimoio ou Nampula. « La cherté des engrais n’est pas seulement due aux coûts de transport extrêmement élevés, mais aussi au faible taux de consommation, » dit Hammond. « Ironiquement, un taux élevé de consommation ferait baisser les prix. » Le manque de crédit constitue un autre problème. Toutes les terres appartiennent à l’Etat, ainsi les paysans et les distributeurs ne peuvent pas hypothéquer les terres pour un prêt. « La faible densité démographique rurale rend la situation plus difficile pour les distributeurs, » dit Hammond. « Ils ne peuvent pas opérer sans les clients. Nous aiderons les distributeurs à installer des parcelles de démonstration près de leurs boutiques pour montrer aux paysans les avantages des intrants agricoles - ainsi les distributeurs seront capables de compléter les informations fournies aux paysans locaux par les vulgarisateurs. » Le projet AIMS forme aussi les distributeurs sur la sécurité et la manutention des produits phytosanitaires. « La consolidation des petits achats peut faire baisser les prix, » dit Hammond. « Un distributeur mozambicain qui importe 1 000 tonnes peut consolider ses commandes avec une cargaison de 10 000 tonnes à destination du Malawi et éviter ainsi les frais de transport routier au départ de l’Afrique du Sud. » « C’est une triste situation. » dit Martin E. Mason, conseiller principal en production auprès du projet EMPRENDA basé à Nampula. « Les marchés existent, mais les paysans ne peuvent pas en profiter car ils n’en ont pas les moyens – ou ne peuvent même pas s’approvisionner en intrants, » Le projet EMPRENDA appuie les activités de trois ONG : la Cooperative League of the United States of America (CLUSA), la National Cooperative Business Association (NCBA) le Centre de service d’appui aux associations paysannes (CAN). « Nous nous efforçons de trouver un moyen économique et pratique d’importer des engrais, » dit Mason. « L’année dernière, nous avons acheté des engrais importés de l’Afrique du Sud à Chimoio, environ 1 500 km au sud. Après les avoir acheminés à Nampula, nos frais s’élevaient à 60 dollars US pour un sac de 50 kg de 14-20-0 NPK. Par contre, un paysan aux Etats-Unis payerait seulement 25 dollars pour le même sac d’engrais. » « Soixante dollars, c’est un prix exorbitant pour des paysans dont le revenu moyen est de 80 dollars par ménage et par an, » dit Mason. Le sac de 50 kg pourrait être vendu aux paysans à un prix plus abordable si le produit était importé directement au port de Nacala, à environ 200 km, a-t-il souligné. Mais tous les engrais qui entrent par le port de Nacala vont au Malawi. « L’agriculture sur brûlis est la plus largement pratiquée, » ajoute Mason. « Le paysan défriche et cultive deux ou trois hectares pendant quelques années, et va ailleurs pour encore défricher. Les petits exploitants ne disposent pas de tracteurs. Ils se servent uniquement de la houe, donc peu de paysans peuvent cultiver plus de trois hectares. » Le développement des ressources locales « Le projet AIMS fera des études de faisabilité relatives à la construction d’une usine de mélange d’engrais près du port de Beira, » dit Hammond. « De plus, le Mozambique dispose de ressources en gaz et en phosphates naturels. Nous allons étudier le coût de la construction d’un complexe ammoniaque-urée. » L’IITA et l’ICRISAT au Mozambique Le poulet est un plat national au Mozambique. Presque la moitié des poulets consommés sont élevés au Mozambique ; le reste est importé du Brésil. « L’alimentation représente 75% du coût de l’élevage au Mozambique, » dit Sicco Kolijn de l’IITA. « Les seize entreprises commerciales avicoles du pays utilisent 25 000 tonnes de soja chaque année tandis que le Mozambique ne produit que 5 000 tonnes de soja par an. » L’IITA collabore avec le projet AIMS en vue d’augmenter la production et la disponibilité de semences améliorées de soja et de niébé qui seront commercialisées par les distributeurs d’intrants agricoles. L’objectif est de produire plus de volailles et de réduire les importations. De même, l’ICRISAT veut améliorer la production de semences de maïs et d’arachide. Les organisations paysannes sont des distributeurs potentiels d’intrants agricoles « Le plus grand problème auquel nos paysans se trouvent confrontés est le manque d’intrants agricoles, » dit Moises Sebastiao Raposo, le Directeur de l’IKURU (un mot Makua qui veut dire : la force). L’IKURU est une organisation paysanne

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qui achète, transforme et vend du sésame, de l’arachide, des noix de cajou, du soja et des haricots. Elle est composée de 200 associations paysannes avec 9 000 membres et est basé à Nampula au nord du Mozambique. Si les distributeurs d’intrants agricoles sont rares dans les centres urbains tels que à Nampula – ils sont inexistants dans les régions rurales. C’est pour cela que L’IKURU veut devenir un distributeur d’intrants, » dit Raposo. « Nous espérons importer assez d’engrais pour 400 à 500 hectares pour la prochaine campagne qui commence vers à la fin de l’année 2007. Notre objectif est d’augmenter progressivement les importations en vue de servir 5 000 hectares—et 1 000 paysans – sur cinq ans. » Un autre membre de l’IKURU, le Centre de Services d’appui aux associations paysannes (CAN) près de Nacala, environ 125 km à l’est de Nampula, achète et vend de l’arachide et du sésame pour le compte de 22 associations paysannes avec 780 membres.

Mussa Asostinho (au milieu) est le Directeur du Centre de services d’appui aux associations paysannes (CAN) près de Nacala. Le CAN fourmit 20 tonnes d’engrais à crédit à des agriculteurs.

« Nous n’avons jamais vendu de l’engrais, mais cette année, nous mettons à la disposition des paysans 20 tonnes de 14-21-00 de NPK à crédit, » dit Mussa Asostinho, le Directeur de CAN. Le Centre espère bientôt créer une coopérative pour à la fois identifier et profiter de nouveaux marchés et introduire de nouveaux intrants et techniques. La station de recherche agricole de Nampula « Il n’y aura pas de Révolution Verte Africaine si les paysans n’ont pas un meilleur accès aux engrais et aux autres intrants agricoles,’» dit Fernando Chitio, le Directeur régional de la Station de recherche agricole de Nampula. Le plus grand problème auquel doivent fait face les paysans mozambicains est le coût élevé des intrants agricoles. Pourtant, les paysans ne peuvent pas s’en passer sinon la production continuera de stagner. « Les quantités recommandées peuvent varier. Si un paysan peut récolter 3,5 tonnes par hectare en appliquant 200kg de P2O2, mais peut avoir 2 tonnes en apportant 50kg, le plus faible taux est économiquement plus profitable. »

« Le prix élevé des engrais est le plus grand problème auquel font face les paysans mozambicains, » dit Fernando Chitio, Directeur régional de la Station de recherche agricole de Nampula.

L’IFDC publie le rapport du Sommet Africain sur les Engrais Le rapport du Sommet Africain sur les Engrais est maintenant disponible à l’IFDC en livre de poche et sur CD rom. Ce sommet tenu en juin 2006 à Abuja au Nigeria, avait pour objectif de lancer la Révolution Verte exclusivement Africaine—une Révolution qui permettra au Continent à la recherche de sa dignité et de la paix, réclamées par l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan. Ce rapport de 182 pages contient les documents de travail et le résumé des débats sur des exposés relatifs à la gestion de la crise des éléments nutritifs du sol que connaît l’Afrique. Il porte également sur l’utilisation accrue des engrais chimiques et organiques susceptibles de catalyser la production agricole. Parmi les 1 100 participants, figuraient cinq Chefs d’Etats Africains en exercice ou anciens Chefs d’Etat, des Ministres de l’Agriculture et des dirigeants internationaux. Le sommet a été présidé par l’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obansanjo. Dans la préface du rapport, Obasanjo a écrit, « Dans six ans, nous nous attendons à voir…les effets du vrai rôle du Sommet en tant qu’instigateur de la Révolution Verte Africaine : une Révolution qui aura permis au Continent non seulement d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais aussi de fournir les biens essentiels à ses populations : l’éducation, l’eau potable, les soins de santé, la paix et la stabilité. » Obasanjo a qualifié le Sommet « d’étape importante dans nos efforts en vue d’un renversement rapide de la faible productivité agricole et d’une accélération de la sécurité alimentaire pour subvenir aux besoins de nos populations. » Selon Dr Norman Borlaug, le Lauréat du Prix Nobel de la paix, le leadership constitue « un élément » essentiel pour accroître l’offre alimentaire en Afrique. « Mon grand désir est de voir comment cette Révolution Verte Africaine va changer la production alimentaire ! » dit Borlaug qui est souvent appelé le « Père de la Révolution Verte » en Asie et en Amérique latine. (La suite à la page 5)

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Dans un discours télévisé, l’ancien Président des Etats-Unis Jimmy Carter a déclaré, « Vous qui prenez part au Sommet Africain sur les Engrais, avez une énorme responsabilité : laisser des terres en bonne santé à nos enfants et à nos petits enfants, et plus important encore de l’espoir pour l’avenir. » Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC a écrit, « l’Afrique subsaharienne traverse une grave crise agricole. En Afrique, les rendements céréaliers ont stagné à environ 1 tonne par hectare pendant les trois dernières décennies et la production alimentaire par personne a chuté. » Les participants ont rédigé la Déclaration sur les engrais pour une Révolution Verte Africaine à la fin du Sommet. Dans ce document, l’engrais tant minéral qu’organique est qualifié de « produit stratégique sans frontières » qui doit être exempté des taxes et impôts transfrontaliers. « Les terres africaines sont devenues les plus pauvres du monde du fait de l’épuisement de leurs éléments nutritifs pendant des décennies, » selon la Déclaration d’Abuja qui appelle à une augmentation du taux d’utilisation d’engrais en Afrique de la moyenne actuelle de 8kg/ha—la plus faible au monde—à au moins 50kg/ha d’ici à 2015. Le rapport inclut la Déclaration d’Abuja en Anglais, en Français, en Portugais et en Arabe. Pour obtenir des exemplaires du rapport sur papier ou sur CD, visitez notre site Web http://www.ifdc.org. Chaque exemplaire comprend un CD contenant les documents de travail du Sommet.

Le projet WACIP améliore la vie des planteurs de coton en Afrique de l’Ouest Le coton constitue le principal produit d’exportation des pays du C-4 de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, et le Mali. L’IFDC met en œuvre un projet de trois ans en vue de réduire la pauvreté parmi les planteurs de coton et de développer la production, l’égrenage et l’industrie du textile dans les pays du C-4, qui sont parmi les régions les plus pauvres du monde. « Le but du nouveau Projet de Renforcement du Secteur Coton en Afrique de l’Ouest (WACIP) est d’accroître le revenu net des agriculteurs des zones de production de coton, tant pour les cultures cotonnières que pour les cultures non cotonnières. » Dit Dr Sarah Gavian, Chef de partie du projet WACIP. Le projet WACIP est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) comme la principale composante de son initiative de 27 millions de dollars ($) US visant à améliorer le secteur Coton en Afrique de l’Ouest. L’équipe de mise en œuvre menée par l’IFDC est composée de Abt Associates,

Aid to Artisans et trois universités américaines : Auburn, Michigan State et Tuskegee. « Nos sommes en train d’améliorer les techniques appliquées dans l’ensemble du système cotonnier, parmi lesquelles, les cultures alternatives et les cultures en rotation et la valorisation des produits cotonniers par l’exploitation des niches des opportunités commerciales, » dit Gavian. « Nous essaierons de trouver d’autres marchés pour les sous-produits du coton tels que le tourteau de coton et la farine de graines de coton. » Nous travaillons également avec les décideurs politiques et les agences de développement en vue d’encourager l’avènement d’un climat plus propice à l’industrie agricole. » Le projet WACIP abordera les questions transversales telles que la participation des femmes, l’assistance aux groupes défavorisés et l’évaluation de l’impact écologique de l’utilisation accrue des engrais. « Le défi qui s’impose est de produire du coton sur une base durable sans vider le sol de ses éléments nutritifs et sans l’empoisonner avec des pesticides, » dit Gavian. Dans la plupart des pays du C4, le coton est produit à l’aide des techniques classiques.

Pour réduire les coûts de production, le projet WACIP établira des relations entre les organisations de producteurs et les agences de vulgarisation. Cette collaboration aidera les producteurs à utiliser de meilleures techniques de gestion intégrée des semences et des terres, et de meilleures combinaisons d’engrais et de pesticides.

approche aidera les paysans à acquérir des compétences techniques, à mieux gérer leurs entreprises et à établir d’importants contacts d’affaires. »

« Très souvent, nous savons les types de combinaisons d’intrants qui feront augmenter les rendements—mais la question est de savoir comment renforcer les systèmes nationaux de recherche et de vulgarisation afin de rendre ces techniques accessibles pour les paysans des zones reculées, » dit Blaise Fadoegnon, expert en coton et maintenant le Coordinateur du projet WACIP au Mali. « L’équipe de WACIP s’attelle à renforcer la collaboration entre les Etats-Unis et les institutions de recherche en Afrique. » Le projet facilitera la participation des producteurs de coton aux foires commerciales internationales et aux marchés de coton organique produit sur une base durable.

Gavian a vécu et travaillé en Afrique de l’Ouest pendant plus de vingt ans. Elle a déjà travaillé au Ghana et au Nigeria dans le cadre de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). Gavian a aussi mené des activités de lutte contre le VIH/SIDA dans la planification agricole et la sécurité alimentaire.

Le projet WACIP aidera aussi à améliorer l’efficacité des égreneuses, à réduire la contamination des cotons fibres et à transformer localement les fibres en tissus et vêtements, note Gavian.

Selon le Directeur de la Division Afrique de l’IFDC, Robert Groot « Pour renforcer le système de production Le projet WACIP aide à améliorer cotonnière, WACIP se basera l’efficacité des égreneuses de sur l’approche CASE dévecoton. loppée par l’IFDC. Cette Septembre 2007, IFDC Report—5


Le projet KAED aide à organiser une journée agro-industrielle Le projet de développement des entreprises d’intrants agricoles de l’IFDC au Kirghizistan (KAED) a organisé en juin 2007 à Chuy au Kirghizistan, une journée agro-industrielle avec une exposition de matériels agricoles en plein air. Cette journée a été financée par l’USAID en collaboration avec la société allemande, Amazone Ltd. Ce genre de programme aide à développer les sociétés industrielles, les coopératives et les exploitations agricoles au Kirghizistan. Les journées agro-industrielles mettent en contact les distributeurs d’intrants et les paysans avec les constructeurs de machines agricoles, font l’étalage de matériels agricoles de qualité et aident à réduire les coûts d’intrants et d’exploitation. Les participants ont visité des parcelles de démonstration et observé des équipements de pointe pour la production et la moisson culture et de nouvelles technologies. « Les problèmes majeurs de l’agriculture Kirghize sont imputables au manque d’équipements agricoles et de technologies de pointe, » dit Kambaraly Kasymov,

premier vice-ministre de l’Agriculture de la Gestion d’Eau et de l’Industrie de la Transformation, dans son allocution d’ouverture. Ken McNamara, un représentant de l’USAID aux Républiques d’Asie Centrale et Dr Hiqmet Demiri, le chef de partie de KAED se sont aussi adressés aux paysans et aux Le personnel de KAED (de la gauche) A. Aslanov, D. représentants des et le chef de partie Dr Hiqmet Demiri participant à coopératives agricoles, Djumabaev la journée agro-industrielle d’Amazone Ltd à Chuy, des établissements Kirghizistan. financiers, des organisations internationales et des sociétés de services techniques. également fournir deux semeuses et un « La journée agro-industrielle a suscité la création d’une association de sociétés de services de techniques agricoles qui jouera le rôle de groupe de pression pour attirer l’attention sur les équipements agricoles et les sociétés de services techniques au Kirghizistan, » dit Demiri. Le représentant d’Amazone a profité de l’exposition en plein air pour vendre une semeuse à €22 000 ($30 323). Il devra

épandeur d’engrais. « Le volume total des échanges conclus au cours de la journée s’élevait à €80 700 soit $111 232, » a déclaré Manas Samatov d’Amazone. « Des foires agricoles comme celle-ci constituent un excellent moyen de promouvoir des produits auprès des clients, » dit Manas. « Pour les acheteurs, c’est mieux de voir les produits en nature que dans un magazine. »

Des recherches menées au siège de l’IFDC améliorent le flux de technologies vers l’Afghanistan Plus de vingt cinq ans de guerre et de sécheresse a laissé l’agriculture afghane dans un état désastreux. L’IFDC met en œuvre le projet FARMS (Food for Agricultural Revitalisation and Market Systems), financé par le Département de l’Agriculture des EtatsUnis en vue d’appuyer le développement du secteur agricole. Le Ministère afghan de l’Agriculture, de l’Irrigation et de l’Elevage (MAIL) est le partenaire de l’IFDC dans la mise en œuvre du projet FARMS. En Afghanistan, le problème agricole le plus pressant est lié aux insuffisances des systèmes d’irrigation par sillons et d’irrigation par déversement. Les deux systèmes réduisent la superficie et la productivité des cultures en terrain irrigué. « Pour pouvoir planter plus de fruits et de légumes sur une moindre superficie, (La suite à la page 7)

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L’eau est apportée à des plants de tomate sur un essai avec l’irrigation au goutte-àgoutte dans les serres du siège de l’IFDC. A gauche, Vaughn Henry et à droite, Ronald Smith tous deux techniciens principaux de serre.


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les paysans afghans doivent changer leurs méthodes traditionnelles d’irrigation de 50% ou moins de rendement d’apport d’eau au sol, » dit Dr Steven Kovach, Chef de programme au sein du projet « Dynamique des sols et des éléments nutritifs » de l’IFDC. «Le projet FARMS préconise un système de micro-irrigation avec des minidisperseurs qui présente une efficacité de 80% à 90% sur le terrain. » Kovach et d’autres scientifiques de l’IFDC appuient le projet FARMS par des recherches en serre menées au siège de l’IFDC à Muscle Shoals, Alabama aux Etats-Unis. Ils combinent le système d’irrigation au goutte-à-goutte avec d’autres méthodes de fertilisation parmi lesquelles la « fertigation », l’apport d’engrais par l’irrigation au goutte-àgoutte, l’incorporation de l’engrais granulé dans le sol et le placement en profondeur des tablettes d’engrais. L’objectif est d’améliorer l’efficacité de l’eau et des éléments nutritifs. En collaboration avec des scientifiques de MAIL en Afghanistan, le projet FARMS mène des recherches en vue de développer des systèmes d’irrigation efficaces pour la production de légumes.

L’eau est apportée par le système d’irrigation au goutte-à-goutte dans la station de recherche de Quargha. Homayoun Watan, directeur de la recherche et des services de vulgarisation du projet FARMS explique le système d’irrigation à Dr M. Aziz Osmanzai, le Directeur de l’Institut de recherche agricole, MAIL.

Des techniciens de l’IFDC et de MAIL placent des gaines perforées pour le système d’irrigation goutteà-goutte dans la station de recherche de Quargha, Kabul en Afghanistan.

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Le projet 1000+ promeut les pôles d’entreprises agricoles et les chaînes de valeur au Mali Le projet « De milliers à des millions » appelé projet 1000+ de l’IFDC promeut le développement des pôles d’entreprises agricoles et les chaînes de valeur compétitives en vue d’intensifier l’agriculture et d’améliorer les moyens d’existence des communautés rurales par l’approche CASE (Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitives). En partenariat avec les organisations locales, le projet 1000+ dispense des formations en matière de plaidoyer et des négociations commerciales, facilite les transactions contractuelles et organise des plateformes pour promouvoir le dialogue et la collaboration tout au long des chaînes de valeur. Nous vous présentons quelques entrepreneurs dont les initiatives améliorent la vie dans les zones rurales en Afrique de l’Ouest. Le póle maïs

El Hadj Moussa Traoré raconte l’histoire de son entreprise : La minoterie El Hadj Moussa Traoré « Le plus court chemin est celui que l’on connaît, » dit un proverbe bambara, une langue locale du Mali. Je suis heureux d’avoir choisi le plus court chemin qui m’a amené ici aujourd’hui. Des situations financières difficiles m’ont forcé à entrer dans le secteur de la transformation des céréales, qui aujourd’hui marche bien. Le marché de la transformation du maïs est en pleine croissance et j’arrive difficilement à satisfaire les demandes. En 2003, j’étais parmi les 565 employés touchés par un programme de restructuration dans l’usine textile où je travaillais—en fait, il s’agissait d’un licenciement. Le marché des sous-produits du maïs paraissait intéressant, alors j’ai décidé de me mettre à mon compte. Avec mes primes de licenciement, je me suis procuré une parcelle de terrain et quatre machines de transformation. Aujourd’hui, nous produisons les sous-produits du maïs jaune, en particulier, les brisures de maïs utilisés dans la préparation d’une bouillie locale. Mon équipe représente un exemple typique de parité hommesfemmes. Nous avons trois hommes : le gérant, le meunier et le magasinier ; et trois femmes qui criblent et vannent le maïs.

El Hadj Moussa Traore a démarré avec succès une société de transformation de sous- produits de maïs avec l’appui de l’AMEDD, un partenaire du projet 1000+ basé à Koutiala au Mali.

Pour transformer le maïs, il faut tout d’abord le cribler manuellement pour enlever les cailloux, les grains immatures et d’autres impuretés. Les grains, une fois épurés, passent à l’égreneuse, puis au moulin. Le son, la farine, le germe et les brisures de maïs sont séparés à travers le criblage et le vannage. Les années 2004-2006 furent les années noires. J’étais confronté à deux grands problèmes : le manque d’une source fiable d’approvisionnement en grains et le manque de financement. On n’était jamais sûr d’avoir la qualité ni la quantité de céréales pour lesquelles on a payé. L’insuffisance de poids constitue un sérieux problème. Sur chaque sac de 100kg de maïs que vous achetez, vous n’obtenez souvent que 95kg à 97kg. Un autre problème est que chaque sac contient 1 à 2 kg d’impuretés—es cailloux et les déchets. Les choses ont commencé à changer l’an dernier lorsque je fus introduit auprès de l’Association Malienne pour le Développement Rural AMEDD, une ONG basée à Koutiala et partenaire du projet 1000+. L’AMEDD m’avait invité pour discuter de mon projet et avait offert de m’appuyer. Par exemple, j’avais une tonne de son de maïs en stock qui a failli pourrir. Je ne connaissais pas la vraie valeur de ce produit dérivé, qui représente 23% à 30% de la production. En janvier 2007, j’ai participé à une foire organisée par AMEDD à Koutiala. A cette foire, j’ai rencontré le préfet local qui avait besoin du son de maïs pour ses animaux. C’était une affaire en or ! La publicité dont j’ai bénéficié à travers les activités du pôle maïs est en train de porter ses fruits. Aujourd’hui, je n’arrive pas à satisfaire les demandes qui ne cessent d’augmenter. Mon conseil est qu’il faut être toujours prêt à rencontrer d’autres personnes et à se faire connaître. Participer à des foires et à des expositions. C’est un investissement garanti ! Le pôle maïs rend l’approvisionnement en grains plus facile et plus sûr. Nous avons maintenant la Coopérative des exploitants motorisés de Koutiala qui négocie les contrats en vue de s’assurer que les produits commandés sont livrés avec la qualité et la quantité requises et à des prix raisonnables. (La suite à la page 9)

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Sur chaque sac de 100kg de maïs transformé, je peux réaliser un bénéfice de 2 000 à 3 000 CFA ($4,20 à $6,30). En 2005, j’ai acheté 15 tonnes de maïs et j’ai vendu 75% du produit fini à des prix différents et en différentes saisons de l’année. Mon revenu était de 562 500 CFA ($1,185). En 2006, j’ai transformé 20 tonnes avec un bénéfice de 1 085 500 CFA ($2 287). Je n’ai pas à me plaindre. Tout marche bien. Au fait, je n’exploite actuellement qu’un dixième de la capacité de production de mon entreprise à cause des contraintes financières. Cependant, je pourrais produire jusqu’à 1tonne par jour. C’est mon objectif. Je compte sur l’appui de l’AMEDD et du projet 1000+ pour y arriver.

Le pôle soja Le projet 1000+ aide les femmes de Sincina à mieux produire et à vendre le soumbala « Notre soumbala est le meilleur de la région, » dit Aminata Dembele, la secrétaire administrative de l’Association des Transformatrices de soja de Sincina, un village situé dans le district de Koutiala au sud du Mali. « Des femmes viennent de Ségou, de Bamako et de Mopti pour acheter notre soumbala qui est aussi très apprécié en Côte d’Ivoire et en Mauritanie. » Le soumbala est une épice traditionnelle préparée à base du grain de néré (Parkia biglobosa), un arbre local qui pousse dans les forêts et dans les savanes. « Les produits forestiers tels que le néré représentent les principales sources de revenu pour les femmes rurales qui n’ont souvent pas accès aux ressources productives, » dit Sogoba Bougouna, le responsable du programme AMEDD. « Cependant, les grains de néré devenaient rares à cause du déboisement et de la baisse de productivité » poursuit Bougouna. « En 1998, la Compagnie Malienne de Coton a introduit, la production du soja dans la région à travers son plan de diversification en vue de contrebalancer l’impact de la crise cotonnière sur les collectivités agricoles. C’est ainsi que nous avons substitué le néré au soja dans la production du soumbala. Avec l’appui du projet 1000+, nous aidons les femmes de Sincina à mieux produire et à mieux vendre le soumbala préparé à base du soja. » Selon l’explication d’Aminata Dembele, « il faut deux jours pour préparer le soumbala. Il faut d’abord torréfier, cribler et laver le soja, et ensuite faire bouillir et laisser fermenter. » Des femmes maliennes en train de fabriquer le soumbala A genoux, les femmes écrasent manuellement les grains fermentés sous forme de boules de 4 cm pour le marché. avec des pierres pendant des heures. Elles en font des boules d’environ 4 cm de diamètre qu’elles font fumer pour affiner le goût. Le soumbala est donc amené au marché et vendu à un prix abordable : trois boules à 25 FCFA ($0,05). « Le prix ne change pas. C’est la grosseur de la boule qui varie, » dit Binto Dembele, une autre membre de l’AMEDD. Le prix d’un sac de 100kg de soja était de 18 000 FCFA en moyenne ($38) de décembre à août 2006. Mais lorsqu’il est transformé en soumbala, le sac de soja se vend en moyenne à 25 000 FCFA ($53)—Cela fait un bénéfice de 7 000 FCFA ($15). « Chaque femme peut produire trois sacs de 100kg par semaine, soit environ 24 tonnes de soumbala par an, » dit Arouna Bayoko, technicien de terrain de l’AMEDD. « Les femmes dépendent de leurs propres réseaux pour vendre leurs produits, mais nous les aidons à étendre leur marché, » dit Bayoko. « Les foires commerciales que nous organisons avec l’appui du projet 1000+ leur offrent l’opportunité de se rencontrer et de conclure des marchés avec des acheteurs venant d’autres régions et même d’autres pays. » Yaya Denon, un fournisseur local de soja espère que la production de soumbala pourra se développér davantage. « Cela reste encore une affaire de femmes. Je crois qu’il faut aller au-delà de la production traditionnelle et locale et viser le marché régional. Ainsi mon business peut aussi avoir une chance ! » « Nous voulons mécaniser la production pour alléger le travail de ces femmes » poursuit Bougouna Aminata Dembele explique : « Mon mari a quatre femmes et treize enfants. Chacune des femmes doit s’occuper d’elle-même et de ses enfants. D’habitude, la préparation du soumbala commence à partir de 17h car nous devons travailler toute la journée dans les champs de nos maris. Nous les membres de l’association, nous-nous aidons les unes les autres à trouver les moyens pour nourrir nos familles et nous-mêmes. »

Septembre 2007, IFDC Report—9


Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC se réunit au Mali et fait une visite de terrain La réunion annuelle du Comité Afrique du Conseil d’administration de l’IFDC eut lieu entre le 31 mai et le 1er juin au bureau de la Division Afrique de l’IFDC au Mali. Elle était présidée par le Professeur Ruth Oniang’o, la présidente du Comité Afrique et membre du parlement kényan. Les autres membres du Conseil présents étaient Soumaïla Cissé, le président de l’UEMOA ; Dr John Hardman, président et directeur général du Carter Center à Atlanta, Géorgie aux Etats-Unis ; Dr Amit Roy, le président et directeur général de l’IFDC. Présente à cette réunion en tant qu’observatrice et invitée d’honneur était Monique Calon, conseillère principale en économie du Ministère Hollandais du Développement et de la Coopération (DGIS). Les discussions ont porté sur les programmes de l’IFDC en Afrique subsaharienne dont les projets De milliers à des millions (1000+), les Systèmes d’Entreprises Agricoles Compétitifs (CASE), les Réseaux Régionaux de Systèmes d’Information de Marché et de Commerce Agricole en Afrique de l’Ouest (MISTOWA) et le projet CATALIST (Catalyser l’accélération de l’intensification agricole pour la stabilité et la durabilité). La réunion a également discuté des activités du projet MIR (Marchés d’intrants régionaux), dont le développement des marchés d’intrants agricoles et l’harmonisation des cadres réglementaires pour la commercialisation des semences et des pesticides. Le lancement du projet de Renforcement du Secteur Coton en Afrique de l’Ouest (WACIP) a été aussi annoncé lors de cette réunion. En ce qui concerne la visite de terrain effectuée à Koulikoro au Mali, les membres de la Chambre d’Agriculture régionale ont présenté les aspects relatifs à l’accès des producteurs et commerçants locaux aux informations de marché via MISTOWA, l’aide de la coopérative des producteurs locaux pour l’approvisionnement en engrais, un plan d’action pour la commercialisation du sésame via le projet 1000+ et la gestion de la fertilité des sols pour la production légumière à travers le système de production intégrée durable.

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Monique Calon et John Hardman lors des discussions à la réunion du Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC

Le Professeur Ruth Oniang’o, membre du Conseil de l’IFDC depuis 2001, a souligné que les programmes de l’IFDC regroupent les diverses parties prenantes de l’agriculture africaine : les paysans, les décideurs politiques, les leaders d’opinion et le secteur privé. « Les paysans individuellement ont peu d’influence sur le marché, » a dit Oniang’o. Mais ils deviennent influents dès qu’ils s’organisent en associations paysannes et en coopératives. » « Durant la visite du terrain, j’ai vu comment le projet MISTOWA travaille par le biais des organisations paysannes avec les producteurs ouest africains de sésame et de mangues, et avec les transformateurs du beurre de karité1 pour viser des marchés internationaux. » Le projet MISTOWA encourage également les producteurs et les commerçants à afficher gratuitement sur l’Internet, des offres d’achat et de vente de leurs produits ou intrants. Par des messages SMS ou des téléphones mobiles. Ils peuvent aussi accéder aux marchés internationaux via TradeNet, a dit 1Le

beurre de karité se prépare à base de noix de karité qui est cultivée partout en Afrique de l’Ouest et est utilisée pour préparer les produits de beauté.

Oniang’o. TradeNet (www.tradenet.biz) est le fruit du partenariat entre MISTOWA et une société de logiciel basée au Ghana, BusyLab. Selon John Hardman, « Les philosophies et les approches du Carter Center et de l’IFDC sont similaires en matière de développement agricole. Nous prenons en compte l’opinion des paysans et des distributeurs d’intrants et en travaillant avec eux au niveau de la base. Le travail de l’IFDC et nos programmes se chevauchent souvent. Par exemple, le programme Sasakawa 2000 du Carter Center collabore principalement avec des programmes de vulgarisation en aidant les petits exploitants à augmenter les rendements en Afrique en coopération avec des associations de paysans, de commerçants et de distributeurs d’intrants que l’IFDC a aidé à organiser. » Le lauréat du prix Nobel, Dr. Norman E. Borlaug, qui a été membre du Conseil de l’IFDC de 1994-2003, est le président du Sasakawa Africa Association, l’organe directeur du SG 2000. « J’ai succédé à Borlaug au sein du Conseil d’administration de l’IFDC—tout en gardant intact le lien Carter CenterIFDC, » dit Hardman.

(La suite à la page 11)


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« Depuis que je suis membre du Conseil d’administration, cela fait deux années, les activités de l’IFDC en Afrique se sont développées de manière importante, de même que le potentiel d’aide aux paysans. » « Le DGIS finance le projet 1000+ » rappelle Monique Calon, alors je suis plus intéressée de voir si le projet est en train d’atteindre son objectif qui est de réduire la pauvreté par des moyens économiques. » « L’IFDC nous a affirmé que grâce au projet 1000+, les revenus des ménages agricoles augmenteront de 30% à 50% et que la production des cultures cibles doubleront - avec un coût de seulement $25 par famille agricole. Ces bénéfices devraient profiter à 1 million de familles agricoles - soit 10 millions de personnes d’ici à 2010, » ajouta Calon. Elle a fait des observations sur les mesures envisagées par le projet 1000+ en vue d’exporter dans d’autres pays en Afrique subsaharienne, l’approche de « pôle d’entreprises » développée à travers CASE. « Le projet 1000+ ne met pas en place de nouvelles institutions, ne développe pas de nouvelles technologies, il coordonne et renforce la communication entre les différentes parties prenantes en vue d’améliorer la chaîne de valeur des produits agricoles. » Selon Calon, la commercialisation du beurre de karité représente un exemple typique de développement de la chaîne de valeur des produits agricoles. Les femmes maliennes ont toujours utilisé le beurre de karité comme produit de beauté, mais le produit n’a jamais été vendu en gros en dehors du Mali. » Le projet CASE a introduit des méthodes de transformation améliorées et mis les producteurs de beurre de karité en contact avec des marchés extérieurs. « Avec la méthode traditionnelle de transformation, les producteurs de karité n’arrivaient pas à gagner plus de 200 FCFA ($0,42) par kilogramme. A présent, les producteurs maliens vendent le beurre de karité à 550 FCFA ($1,14)/kg aux industries de produits cosmétiques du Sénégal, » dit Calon. Calon estime qu’une Révolution Verte Africaine est faisable. « Mais nous le savons tous qu’elle doit être différente de la Révolution Verte de l’Asie et de

l’Amérique latine, » dit-elle. « Le fait d’organiser cette réunion en Afrique nous aide mieux à voir comment catalyser cette Révolution verte. » Le membres du personnel de la Division Afrique de l’IFDC qui ont participé à cette rencontre étaient Robert Groot, le Directeur ; Dr Arnoldus Maatman, le Coordinateur du projet 1000+ ; Dr Marjatta Eilittä, chef de programme,

programme Agribusiness ; Dr Sarah Gavian, chef de partie, WACIP et Dr Abdoulaye Mando, chef de programme Gestion de Ressources Naturelles ; Madame Ketline Adodo, Spécialiste en communication ; Madame Isabelle Adzoh, Coordinatrice Administration et Finance. Dr Thomas Hargrove, Coordinateur Unité d’Information et de Communication au siège de l’IFDC y était aussi présent.

Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC lors d’une visite de terrain à Koulikoro au Mali. De gauche à droite Professeur Ruth Oniang’o, Dr Amit Roy et Dr John Hardman.

Annonces M. Christopher A. James a pris fonction à l’IFDC le 16 juillet 2007 comme analyste—laborantin au sein de la Division de la recherche et du développement de marché (RMDD). M. James possède un diplôme en chimie et hygiène industrielle de l’Université du Nord Alabama. Il prépare actuellement sa maîtrise en biochimie à l’Université d’Alabama à Huntsville où il avait occupé le poste d’assistant à l’enseignement. M. James est joignable au poste 267 et au bureau numéro 172. Son adresse électronique est : cjames@ifdc.org. M. Jan J. Nijhoff a pris fonction à l’IFDC le 26 juillet 2007 en tant que scientifique principal—économiste (commerce) au sein de la Division de la recherche et du développement de marché (RMDD). M. Nijhoff obtint une maîtrise en commercialisation et gestion agricole à Cranfield University, Silsoe College, au Royaume-Uni. De septembre 2005 jusqu’à son arrivée à l’IFDC, M. Nijhoff a occupé le poste d’analyste principal en agriculture et commerce, Chef-adjoint d’équipe du Bureau de croissance économique de l’USAID/Zambie. D’octobre 1999 en août 2005, M. Nijhoff était chargé de la gestion et de l’appui aux programmes de commercialisation agricole et des politiques commerciales pour le Département de l’économie agricole à Michigan State University. Ces programmes ont été financés par l’USAID, la Fondation Rockefeller et la Banque Mondiale en Zambie, au Malawi et en Afrique du Sud. Auparavant, M. Nijhoff avait travaillé comme chercheur à B&P Financial Services Ltd., en Afrique du Sud ; Conseiller et Conseiller technique principal à la FAO en Tanzanie et en Zambie ; directeur adjoint des services de consultation à Cranfield University, Silsoe College, Royaume-Uni. M. Nijhoff est joignable à : bureau 239 et au poste 320. Son adresse électronique est : jnijhoff@ifdc.org. Septembre 2007, IFDC Report—11


IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole B.P. 2040 Muscle Shoals, Alabama, États-Unis

12—IFDC Report, Septembre 2007


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