IFDC Report Summer 2009 French Version

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Volume 34, No. 2 Edition d’été 2009 ISSN 0149-4521

Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC

www.ifdc.org L’IFDC innove avec un programme de bons d’intrants agricoles Plus de 1,2 million de producteurs et environ 1 500 distributeurs d’intrants et de produits agricoles ont bénéficié et bénéficient encore du programme de bons pour des intrants tels que les engrais et les semences améliorées initié par l’IFDC. La mise en œuvre du programme de bons se poursuit au travers de projets en cours au Nigeria, au Rwanda, et en Mozambique. Des programmes avaient exécutés antérieurement au Malawi, en Afghanistan et au Nigeria. « Les programmes de bons aident les petits exploitants à s’approvisionner en intrants agricoles en créant simultanément des opportunités d’affaires pour les distributeurs locaux », dit Dr Amit Roy, le Président-directeur général de l’IFDC. « Les coupons sont souvent appelés des ‘subventions intelligentes’, parce qu’ils facilitent aux agriculteurs l’accès aux intrants sans perturber le marché. » Des programmes d’intensification de la production agricole, délivrent des bons à des agriculteurs ciblés. Ces derniers paient avec les bons les intrants achetés à des distributeurs privés qui, à leur tour, se font rembourser par les organisateurs du programme ou des institutions financières. Le bon peut aussi servir de crédit agricole remboursable par les agriculteurs après les récoltes. « L’avantage des programmes de bons est qu’ils permettent de répondre à la nécessité immédiate d’aider les agriculteurs ciblés et celle à long terme de renforcer le secteur privé », explique Roy. Les programmes de bons de l’IFDC incluent également la formation et l’appui technique aux distributeurs d’intrants et aux agriculteurs. « Les distributeurs d’intrants sont formés pour introduire les nouvelles techniques à leurs clients agriculteurs et leur apprendre les bonnes méthodes d’utilisation des intrants », dit Ian Gregory, un expert en agribusiness de l’IFDC. « Ceci met les agriculteurs sur la voie d’une productivité accrue — un moyen de briser la spirale de la pauvreté ». Les programmes de bons conçus par l’IFDC incluent également une stratégie de sortie. A mesure que les revenus agricoles augmentent, la valeur des bons peut tendre progressivement vers zéro ou devenir un moyen de fournir des crédits pour la production agricole. Selon Roy, « Pour être efficaces, ces programmes doivent être conçus en tenant compte des caractéristiques et des conditions qui prévalent au moment du lancement du programme. Chaque pays applique des mesures de sécurité telles que le moiré, les dates d’expiration et les numéros de série, pour prévenir la fraude et (La suite à la page 2)

Discussion sur le programme de bons de 2002 en Afghanistan avec un distributeur d’engrais.

L’IFDC à la une de Thicket Magazine Thicket Magazine…Alabama Redifined dans son édition d’été 2009, a présenté un article rédigé par Todd Keith illustré par des photos de Jason Wallis, intitulé “Laboratory Lifeline: Le Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole d’Alabama ». L’article est disponible sur le site http://thicketmag.com/content/?p=581. In this issue L’IFDC innove avec un programme de bons d’intrants agricoles ........................................... 1 IFDC à la une de Thicket Magazine ....................................................................................... 1 Les leaders du G-8 promettent $20 milliards — une augmentation de $5 milliards — pour renforcer la sécurité alimentaire ............................................................... 3 AfricaFertilizer.org—Un portail mondial Internet pour catalyser l’agriculture Africaine .......... 4 Le projet IFDC/EADN forme des distributeurs d’intrants agricoles ........................................ 5 Le projet CATALIST de l’IFDC organise une conférence sur le marché régional des engrais ........................................................................................................... 6 Le lac Kivu sur la frontière Rwanda-RD Congo ..................................................................... 7 L’enfouissement en profondeur de l’urée arrive en Afrique ................................................... 7 Le Gouvernement du Bénin et l’IFDC signent un Protocole d’Accord .................................... 8 CropLife et l’IFDC signent un nouveau Protocole d’Accord pour cinq ans ............................. 9 KAED II démontre de nouvelles techniques agricoles. ........................................................ 10 L’UDP assure la sécurité alimentaire à la famille d’une veuve ............................................ 11 Les scientifiques à l’IFDC développent un nouvel outil régional de modélisation culturale ....................................................................................................... 11 IFDC prend une direction nouvelle ...................................................................................... 12 KAED II via l’Initiative Sud-Kirghizstan-USAID aide à restaurer des terres agricoles abandonnées .......................................................................................... 13 L’auteur du Alchemy of Air, Thomas Hager donnera une conférence à la mémoire de Travis P. Hignett lors de la réunion annuelle du conseil d’administration de l’IFDC ..... 15

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IFDC Report Editeur: Scott Mall Traduction: Wisdom Tenge/Ketline Adodo Reporters: Ketline Adodo, Daniya Baisubanova, Manon Dohmen, Courtney Greene, Ishrat Jahan, Danielle Mbesherubusa and Lisa Thigpen Le IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC, Muscle Shoals, Alabama, USA. Téléphone : 256-3816600, Téléfax : 256-381-7408, EMail : general@ifdc.org, Web Site : www.ifdc.org. Sauf indication contraire, les textes publiés dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être reproduits librement à condition de mentionner la source et de nous envoyer une copie du texte reproduit. Les abonnements sont gratuits. Les versions espagnole et française de l’IFDC Newsletter sont disponibles à l’IFDC. L’IFDC est une organisation internationale publique à but non lucratif, gouvernée par un conseil d’administration international composé de représentants de pays développés et de pays en développement. Le centre bénéficie de l’appui de différentes agences bilatérales et multilatérales, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC se concentre sur la croissance et la durabilité de la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies efficaces de gestion des éléments nutritifs et d’expertise en agro-industrie. Président – Directeur Général : Amit H. Roy Conseil d’administration: M. Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil d’Administration G. J. Doornbos (Pays-Bas), Vice-président du Conseil d’Administration Margaret Catley-Carlson (Canada) Soumaïla Cisse (Malí) John B. Hardman (U.S.A.) Osamu Ito (Japon) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (U.S.A.) Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.) M. Ann Tutwiler (U.S.A.) Vo-Tong Xuan (Vietnam) Changement d’adresse : Veuillez prévoir six semaines pour tout changement d’adresse et envoyer la nouvelle adresse à : IFDC Report, P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A.

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L’IFDC innove avec un programme de bons d’intrants agricoles (Suite de la page 1)

s’assurer que seuls les agriculteurs qui en ont le plus besoin reçoivent les bons ». Le premier programme de bons a été initié en 2002 au Malawi. Les agriculteurs ont fourni la main-d’œuvre pendant un mois en vue d’améliorer les routes d’accès pour le transport des engrais et des semences. La remise en état des routes a facilité l’accès aux marchés permettant aux agriculteurs de mieux écouler leur production. L’amélioration des infrastructures a aussi permis aux habitants des villages desservis par les routes de bénéficier des services publics tels que les hôpitaux et les écoles. «Le programme a réduit la ‘période de la faim’ de quatre mois à un mois pour les ménages touchés par le projet,» dit Dr Balu Bumb, chercheur principal et chef du Programme Economie, Politique, Commerce et Marchés de l’IFDC. (Pendant la ‘période de la faim,’ les familles doivent dépendre de l’aide alimentaire). Les distributeurs d’intrants et de produits agricoles ont aussi vu leurs revenus augmenter. Environ 80% de l’accroissement de leurs bénéfices ont été investis dans l’accroissement des stocks pour l’année prochaine. L’IFDC avait aussi mis en œuvre un programme de bons, en 2002, en Afghanistan pour apporter une aide d’urgence après les conflits. Après les récoltes, les agriculteurs on remboursé la valeur des bons aux organisations locales de leurs villages, pour financer des investissements dans des infrastructures. Les semences et les engrais vendus ont permis de produire environ 78 000 tonnes de blé, qui ont nourri 436 000 personnes pendant une année, à un taux de consommation de 180 kg par personne. L’IFDC a renforcé le programme de bons en 2005/06 avec l’octroi d’environ 600 000 bons couvrant principalement la production de blé mais aussi de pomme de terre et d’oignon. L’approvisionnement en semences et en engrais se faisait chez les distributeurs d’intrants agricoles privés. Cette approche leur a permis de développer leurs affaires et d’établir des liens avec des sous-distributeurs dans tout l’Afghanistan. Le rendement en blé dans la zone d’intervention du programme était de 200-400 tonnes—ce qui assurait des stocks céréaliers suffisants pour nourrir plus d’un million de personnes pendant une année. En 2004, l’IFDC a mis en œuvre un petit programme de bons au Nigeria, accompagné d’un programme de suivi en 2008. Actuellement, un programme de bons offre des subventions à des agriculteurs ciblés dans ce pays et aide à développer un système d’entreprises privés de distribution d’engrais. « Le gouvernement fédéral et les administrations des Etats ont subventionné les engrais aux

agriculteurs, mais seulement 30% de ces subventions sont allées aux bénéficiaires ciblés », déclare Paul Makepeace, spécialiste en marketing à l’IFDC. « La majeure partie des engrais subventionnés profite aux politiciens et aux fonctionnaires, qui souvent les revendent au marché noir. Les produits sont souvent frelatés et revendus aux agriculteurs à des prix gonflés, ou écoulés à l’extérieur du pays ». « Dans le cadre de notre programme, la subvention est octroyée sous forme de bons distribués directement aux agriculteurs ciblés. Plusieurs bénéficiaires ont affirmé que c’était la première fois qu’ils pouvaient acquérir l’engrais subventionné par le Gouvernement fédéral et les gouvernements locaux. Pour certains, c’était d’ailleurs la première fois en dix ans, qu’ils voyaient les engrais de leurs propres yeux, puisqu’il n’existait pas de systèmes de distribution pour approvisionner les régions plus reculées. ». En 2008, l’IFDC a conçu et appuyé la mise en œuvre du composant programme de bons lié au Programme d’Intensification Agricole du Rwanda. Cette initiative du Ministère de l’Agriculture vise à aider le pays à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Des organisations non gouvernementales et des coopératives agricoles sont chargées de la distribution des coupons. Les agriculteurs s’en servent pour s’approvisionner en phosphate diammonique et en semences améliorées de blé et de maïs. Environ 5 500 tonnes d’engrais seront distribuées pendant les cinq années du programme pour fertiliser 65 000 hectares de culture de maïs et de blé. Avec des champs d’une superficie moyenne de 0,75 ha, plus de 80 000 agriculteurs auront accès aux engrais chimiques. « La plupart de ces agriculteurs ne sont pas habitués à utiliser des engrais », dit Dr Deborah Hellums, le coordinateur des projets de terrain à l’IFDC. « L’apport d’engrais chimiques associé à leurs pratiques de gestion devrait permettre de produire des vivres pour plus de 70 000 personnes additionnelles chaque année ». Plus de 17 000 bons ont été distribués durant la première campagne agricole de 2009 au Rwanda. Les rendements de maïs obtenus par les agriculteurs dans le cadre du projet CATALIST avaient augmenté de 2,5 t/ha, et ceux du blé de 1,5 t/ha. L’élaboration d’un programme de bons est en cours actuellement pour appuyer environ 25 000 producteurs de maïs et de riz sur une superficie de 12 500 ha au Mozambique. Des distributeurs seront sélectionnés et formés par l’IFDC qui leur assurera l’accès à la quantité d’intrants nécessaire pour les agriculteurs. Ces derniers seront aussi formés à l’utilisation des intrants. Le programme sera exécuté pendant la campagne agricole 2009/10. Les semis sont prévus en octobre/novembre 2009 et les récoltes en avril/mai 2010.


Les leaders du G-8 promettent $20 milliards — une augmentation de $5 milliards — pour renforcer la sécurité alimentaire Les leaders du Groupe des huit pays les plus industrialisés ont convenu de renforcer leur engagement à lutter contre la faim dans le monde, en relevant leur niveau d’aide actuel de $15 milliards à $20 milliards au cours des trois prochaines années. L’annonce a été faite le 10 juillet au terme d’un Sommet de trois jours à Aquila en Italie. Aquila a été choisi pour accueillir le sommet en hommage aux victimes du séisme qui a frappé le Centre de l’Italie en avril 2009. Le Sommet du G-8 est le forum annuel des huit pays les plus industrialisés — le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Le sommet a réuni des leaders d’environ 40 nations, représentant presque 90 pourcent de l’économie mondiale, dont les cinq pays “émergents”— le Brésil, la Chine, l’Inde, le Mexique et l’Afrique du Sud — et diverses organisations internationales. Pour la première fois dans l’histoire du G-8, le Sommet a fait de l’agriculture et de la sécurité alimentaire mondiale la priorité absolue. Une grande innovation a été le G-8 Afrique, un dialogue entre les nations africaines et le G-8, visant à renforcer et à promouvoir l’économie du continent et son développement social. Les Chefs d’Etat et de gouvernement africains avaient été invités pour la première fois au Sommet du G-8 en 2001 pour présenter l’initiative sur le Nouveau Partenariat pour le Développement Africain (NEPAD). Le plan Obama entraîne un changement de l’approche mondiale face aux pénuries alimentaires Les leaders du G-8 ont accepté un plan élaboré par le Président des Etats-Unis Barack Obama. Selon un article paru le 10 juillet sur le site Web du London Telegraph, ce plan est susceptible de changer l’approche mondiale face aux pénuries alimentaires. « Au lieu de centrer les efforts sur les dons alimentaires aux plus nécessiteux en temps de famine, le G-8 s’est engagé à investir de manière à renforcer la capacité des pays en développement de produire et de stocker les vivres », note le rapport. Un aspect clé de cette approche est de l’aide que les nations prospères fourniront aux agriculteurs

pauvres des pays en développement, afin qu’ils puissent davantage et plus facilement accéder aux semences améliorées et les engrais.

en faisant remarquer que l’argent promis, n’est pas nouveau et proviendra des budgets d’aide existants.

Un autre porte-parole, Paul Cook de Tearfund, trouve les $20 milliards d’aide insuffisants. « L’accord marque un changement Les nations riches devraient piocher davantage fondamental dans l’approche des nations et engager $30 milliards additionnels chaque riches de la question de l’aide alimentaire année pendant cinq ans ». dans le monde en développement », dit Dr Kanayo Nwanze, Directeur du Fonds International pour le Développement Agricole des Nations Unies. C’est un changement passant de l’aide alimentaire — qui est comme un médicament donné à un enfant malade — à l’aide apportée à des pays pour renforcer leur capacité de mettre en œuvre des politiques leur permettant de produire eux-mêmes des vivres pour leurs La Chancelière allemande Angela Merkel, le Président russe Dmitry Medvedev populations ». et le Président des Etats-Unis Barack Obama, participent au Sommet du G-8 le 9 juillet en Italie (de gauche à droite). Photo Xinhua/Reuters)

Les agriculteurs seront également encouragés et appuyés dans l’établissement d’accords commerciaux régionaux, afin de pouvoir mieux vendre leurs produits, indique le Telegraph.

Selon le London Times du 10 juillet, « L’Initiative de la Sécurité Alimentaire Aquila constitue l’un des plus grands changements en matière d’aide alimentaire depuis des décennies… ». Une source proche du G-8 soutient que l’accent devrait être mis sur les moyens « d’aider l’Afrique à se nourrir ». Le quart de toutes les récoltes vivrières en Afrique n’est jamais consommé à cause de moyens de stockage et de transport inadéquats, dit le London Times, citant le Ministère britannique pour le Développement International. Dans leur réponse au G-8, certains organismes d’aide ont demandé à ce que l’aide directe aux plus pauvres soit maintenue. D’après un porte-parole de Save The Children, « Une production agricole accrue ne réduit pas nécessairement le nombre d’affamés. La majorité des familles les plus défavorisées n’ont pas suffisamment de terres cultivables et sont obligées d’acheter de la nourriture pour survivre ». Le Telegraph a également cité le porteparole d’une campagne contre la pauvreté,

Une Déclaration sur la sécurité alimentaire mondiale est adoptée Les leaders du G-8 ont adopté la Déclaration sur la sécurité alimentaire mondiale, qui exprime leurs préoccupations dans ce domaine. Ils étaient particulièrement préoccupés par l’impact de la crise financière mondiale et de la flambée des prix des denrées alimentaires de l’année dernière sur les pays vulnérables, qui sont moins armés pour lutter contre l’augmentation de la faim et de la pauvreté. « Les effets combinés du sousinvestissement chronique dans l’agriculture efficace et la sécurité alimentaire, les tendances des prix et la crise économique ont fait augmenter la faim et la pauvreté dans les pays en développement, plongeant plus de 100 millions de personnes additionnelles dans la pauvreté absolue. Cela vient compromettre les avancées jusqu’ici enregistrées dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement », dit la Déclaration. « Actuellement plus d’un milliard de personnes sont victimes de la faim et de la pauvreté dans le monde. » Par leur déclaration commune, les leaders ont souligné la nécessité d’une action urgente pour libérer l’humanité de la faim et La suite à la page 4)

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Les leaders du G-8 promettent $20 milliards — une augmentation de $5 milliards — pour renforcer la sécurité alimentaire (Suite de la page 3)

de la pauvreté — et de faire de la sécurité alimentaire, l’alimentation nutritive et l’agriculture durable et efficace, une priorité des programmes politiques. Toujours d’après la Déclaration, « Cela sera possible grâce à une approche transversale et inclusive, avec la participation de toutes les parties prenantes au niveau mondial, régional et national ». La sécurité alimentaire et la croissance économique sont essentielles La sécurité alimentaire est étroitement liée à la croissance économique, au progrès social, à la stabilité politique et à la paix, comme le souligne la Déclaration sur la sécurité alimentaire mondiale. « Le programme de la sécurité alimentaire sera axé sur une agriculture efficiente et le développement rural par la promotion de la production durable, la productivité et la croissance économique rurale. Nous mettrons également l’accent sur l’accès aux services de santé et l’éducation dans les régions rurales afin de contribuer à la productivité et à la croissance économique ». L’accès à des aliments nutritifs à des prix abordables constitue un aspect central de la sécurité alimentaire, selon la Déclaration. « L’aide d’urgence restera l’un des principaux moyens par lesquels les administrations nationales porteront secours aux personnes souffrant de la faim extrême, avec l’appui du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) et d’autres agences, fonds et programmes spécialisés en collaboration avec des organisations non gouvernementales ».

La Déclaration a reconnu la nécessité de continuer à fournir de l’argent liquide et des bons au travers d’un système d’aide d’urgence efficace, des filets de sécurité nationaux et des initiatives telles que le travail rétribué en vivres et en cash. La libre échange et des marchés efficaces sont nécessaires Dans leur Déclaration, les leaders du G-8 ont convenu que le libre échange et des marchés efficaces aident à renforcer la sécurité alimentaire. « Les stratégies nationales et régionales devraient promouvoir la participation des agriculteurs, notamment les petits exploitants et les femmes, à des marchés communaux, locaux, régionaux et internationaux. A cet effet, nous visons une conclusion ambitieuse, globale et équilibrée du Round de Développement de Doha, Nous lançons également un appel au renouvellement des efforts tout en réaffirmant notre détermination à parvenir à un dénouement satisfaisant dans un délai raisonnable ». « Nous nous engageons à améliorer l’accès à l’information, à promouvoir des climats d’affaires favorables et des investissements porteurs dans les infrastructures telles que les capacités de transport, de transformation et de stockage et les systèmes d’irrigation ». Selon le site Web du G-8, les leaders ont également exhorté au renforcement de la gouvernance mondiale et locale de la sécurité alimentaire, car c’est le principal moyen de vaincre la faim et la malnutrition et de promouvoir le développement rural. « Une meilleure gouvernance mondiale doit s’appuyer sur les organisations internationales et les institutions financières internationales existantes, en utilisant leurs avantages comparatifs, en renforçant leur

coordination et leur efficacité et en évitant les duplications. Dans cette optique, nous soutenons le Groupe de travail de haut niveau des Nations Unies sur la crise de la sécurité alimentaire mondiale ». Les leaders du G8 ont également réaffirmé leur soutien à la FAO, au Comité sur la sécurité alimentaire mondiale, au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale et au Forum mondial de recherche agricole. Le partenariat est essentiel à la sécurité alimentaire La Déclaration du G-8 sur la sécurité alimentaire mondiale appelle à des efforts de partenariat continus et soutenus entre les parties prenantes à travers le monde. « Ensemble, nous pouvons élaborer et exécuter une stratégie de sécurité alimentaire efficace en donnant la priorité absolue aux régions les plus pauvres de la planète. Nous avons convenu de soutenir un effort mondial basé sur des principes clés qui sont l’efficacité et l’appropriation par les pays. Nous sommes engagés à progresser avant la fin année 2009 — en accord avec nos autres actions orientées vers une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale — dans la mise en œuvre du Partenariat Mondial pour l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire ». Selon la Déclaration, ce Partenariat réformé et efficace s’appuiera sur un Comité sur la Sécurité Alimentaire Mondiale avec la participation des gouvernements, des organisations internationales et régionales, de la société civile, des organisations paysannes, du secteur privé et de la communauté scientifique.

AfricaFertilizer.org — Un site portail mondial pour catalyser l’agriculture africaine AfricaFertilizer.org — A global Internet portal site to catalyze African agriculture IIFDC lancera en 2009, le www.AfricaFertilizer.org. Ce portail internet mondial vise à faciliter la diffusion et l’échange des informations nécessaires à l’intensification agricole dont le développement des marchés d’engrais et de produits agricoles dans toute l’Afrique. Ce site interactif est actionné par des moteurs de recherche et permet les discussions en ligne. Joel Dossoumon, administrateur de la base de données/Web au bureau de l’IFDC, Ghana s’apprête pour le lancement du site www.AfricaFertilizer.org.

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AfricaFertilizer.org — Un site portail mondial pour catalyser l’agriculture africaine AfricaFertilizer.org — A global Internet portal site to catalyze African agriculture (Suite de la page 4)

« AfricaFertilizer.org contribuera à la Révolution Verte Africaine dont a besoin le continent », dit Patrice Annequin, le spécialiste des systèmes d’information de marché à l’IFDC, qui a dirigé la mise en place du site portail. AfricaFertilizer.org aidera ses utilisateurs finaux—les petits exploitants partout en Afrique—particulièrement par le biais des parties prenantes au développement de l’agriculture africaine. Parmi ces utilisateurs figurent les organisations paysannes, les chercheurs, les décideurspolitiques, les vulgarisateurs, l’industrie des intrants et de produits agricoles, le secteur privé, les médias, les bailleurs de fonds et les agences de financement. L’idée de ce site AfricaFertilizer.org émane du Sommet Africain sue les Engrais tenu en Juin 2006 à Abuja au Nigeria. Cette initiative est partiellement financée par l’Alliance Stratégique pour le Développement Agricole (SAADA), avec l’appui du Gouvernement hollandais.

La Division Afrique de l’Est et du Sud de l’IFDC Le projet IFDC/EADN forme des distributeurs d’intrants agricoles Contribution de Manon Dohmen, Coordinatrice des projets spéciaux, NWAFD

Le projet Extending Agro-Input Dealer Networks (EADN) en Afrique de l’Est vise à améliorer l’accès et l’utilisation des technologies modernes de production — les engrais, les semences améliorées et les produits phytosanitaires — par les petits exploitants au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Le principal objectif est de renforcer les capacités des distributeurs d’intrants agricoles et les réseaux de distributeurs afin de mieux servir les agriculteurs. Le projet EADN mène ses activités dans des zones agricoles sélectionnées dans 30 régions des trois pays. Ces activités sont centrées sur le renforcement de la capacité des distributeurs d’intrants et l’établissement de liens entre les

Les participants à la formation EADN affichent leurs certificats de formation. Le coordinateur de la formation, Philip Karuri debout au deuxième rang, deuxième à partir de la droite. La formatrice, Manon Dohmen debout à gauche de Karuri et le formateur Herman Louw assis au premier rang (sans certificat en main).

agriculteurs, les distributeurs, les vulgarisateurs et d’autres acteurs clés de la chaîne de valeur. Elles permettent de réduire les coûts de transaction, d’améliorer la disponibilité et la qualité des intrants essentiels, d’augmenter la demande des agriculteurs en de tels intrants et de renforcer les services de conseil aux distributeurs et aux agriculteurs. Le projet EADN est financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Le projet EADN forme des distributeurs d’intrants agricoles au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Un programme de formation eut lieu du 9-20 mars 2009 au siège de l’African Insect Science for Food and Health—Centre International sur la physiologie et l’écologie des insectes— (ICIPE) à Nairobi à l’intention de 27 formateurs potentiels (18 hommes, 9 femmes) des trois pays. Les participants provenaient d’organes de l’administration locale, des ministères de l’Agriculture, du secteur privé et d’instituts de formation. La première semaine était consacrée à « La Formation des Formateurs » (FdF), dont la première phase consistait à préparer le programme de formation ; l’apprentissage des adultes, les méthodes, le matériel et les compétences en formation, l’évaluation et le suivi. Durant la seconde phase, chaque participant a organisée une séance de formation de 20 minutes sur les intrants agricoles.

La deuxième semaine a été entièrement consacrée à la connaissance technique des engrais, des pesticides, des semences et de la commercialisation des intrants agricoles. La plupart des sujets traités étaient tout à fait nouveau pour les participants, bien que bon nombre d’entre eux aient déjà participé à des programmes de formation. Aussi la motivation était-elle très forte. Les connaissances acquises ont été évaluées par des tests conduits avant et après la formation et durant les cours. Quelques participants ont obtenu plus de 9 sur 10 dans les tests écrits. Le projet EADN poursuivra le renforcement des capacités et la formation en collaboration avec d’autres parties prenantes impliquées dans le développement des activités des distributeurs d’intrants agricoles. Des activités de formation et de transfert de technologies s’effectueront conjointement aves les projets de l’IFDC en cours dans la région de l’Afrique de l’Est. Les résultats escomptés du projet se résument comme suit: • Plus de 500 000 agriculteurs augmenteront leur utilisation d’intrants modernes, la productivité de leurs cultures et leurs revenus de 35% en moyenne. • 1 900 distributeurs primaires amélioreront leurs services aux clients. • 27 ateliers de formation seront organisés en 2009. Edition d’été 2009, IFDC Report – 5


Le projet CATALIST de l’IFDC organise une conférence sur le marché régional des engrais Contribution de Danielle Mbesherubusa, responsable des services de communication et de traduction, CATALIST

Le Rwanda et le Burundi sont devenus membres de l’union douanière de la Communauté de l’Afrique Orientale (CAO) le 1er juillet 2009. Pour voir dans quelle mesure cette nouvelle adhésion pourra influencer le flux d’intrants et de produits agricoles, le projet CATALIST de l’IFDC a organisé du 28-29 juillet 2009, à Bujumbura au Burundi, une conférence sur « Les Opportunités et les défis dans un marché unique régional d’engrais ». La conférence a été organisée en collaboration avec le Ministère burundais de l’Agriculture et de l’Elevage, la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Burundi, l’Association Burundaise des Distributeurs d’Engrais et la Fédération Burundaise du Secteur Privé. Parmi les soixante-dix participants à la conférence, figuraient des fonctionnaires administratifs du Burundi; des représentants de la CAO et du Marché Commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique du Sud (COMESA); des grands producteurs, importateurs et distributeurs d’engrais, des décideurs-politiques et des conseillers ; des institutions financières ; des fédérations du secteur privé et des transporteurs. « Cet événement a pu rassembler autour de la même table, des décideurs politiques et des producteurs et des importateurs d’engrais », dit Bruce Smith, chef du projet adjoint du CATALIST. La conférence a aussi discuté de cas spécifiques par pays en matière de politiques et d’options d’engrais. Les représentants de la CAO et de la COMESA ont débattu des initiatives régionales visant à élaborer une politique des engrais commune ».

Les objectifs de la conférence étaient d’évaluer la production actuelle d’engrais dans la région, de démontrer des nouvelles technologies d’engrais et de produits et de fournir des opportunités de mise en réseaux aux acheteurs et vendeurs régionaux d’engrais. Les travaux ont aussi porté sur l’analyse de la situation mondiale de l’offre et la demande d’engrais et ses implications pour la région. Durant les années écoulées, l’économie des engrais a connu de nombreux changements et innovations. Les prix ont augmenté de façon spectaculaire en 2008. L’urée, la forme la plus courante de l’engrais azoté a commencé en 2008 à $400/t, pour passer à $820/t en août et clôturer l’année à $250/t. La grande fluctuation des prix des engrais a accentué la pression sur le marché dans la région où le taux d’utilisation d’engrais a augmenté. Dans son discours d’ouverture, le Ministre burundais de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Ferdinand Nderagakura, a souligné que l’utilisation d’engrais constitue la seule voie pour assurer la croissance de la productivité agricole et améliorer la sécurité alimentaire. L’orateur principal fut M. Anup Modha, le Directeur général de Minjingu Mines and Fertilizer en Tanzanie. Il a mentionné les initiatives prises par les pays africains pour faire de l’engrais “un produit sans frontière.” Modha a cité également la Déclaration de Syrte de l’Union Africaine en 2009, qui préconise l’investissement

dans l’agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire et la décision prise lors du Sommet du G-8 à Aquila, en Italie, d’injecter $20 milliards dans l’agriculture africaine. Selon Laurence Mukamana, la coordinatrice nationale du projet CATALIST au Rwanda, le rôle de l’IFDC est d’aider le gouvernement rwandais à réussir son Programme d’Intensification Agricole (PIA). Le PIA implique l’approvisionnement et la distribution des engrais minéraux ainsi que la production accrue et la distribution des semences améliorées. Elle a souligné que l’appui de l’IFDC a permis une augmentation de 16,4 pour cent d’utilisation d’engrais et de semences sur les cultures principales du Rwanda. A la demande du Ministre Nderagakura, les recommandations suivantes ont été faites aux représentants des gouvernements présents à l’atelier: • Elaborer une stratégie claire pour identifier le rôle du gouvernement et du secteur privé et un plan d’exécution. • Développer une stratégie commune pour les engrais en collaboration avec la CAO. • Appuyer la Banque Africaine de Développement dans son étude visant à identifier les ressources et les structures de production d’engrais régionales.

Les participants à la conférence suivent l’exposé sur l’analyse de la situation mondiale de l’offre et de la demande d’engrais et ses implications.

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Le Lac Kivu sur la frontière Rwanda-DR Congo Une source potentielle d’engrais azotés pour l’Afrique subsaharienne? Le Lac Kivu avec ses eaux profondes de couleur bleu foncé longeant la frontière entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo est extrêmement riche en gaz naturel dissous — principalement le dioxyde de carbone et le méthane — dont la concentration augmente avec la profondeur du lac. Le méthane est la charge d’alimentation recherchée pour la production des engrais minéraux. Les engrais coûtent extrêmement cher au Rwanda et dans les pays voisins. Cela est particulièrement dû au fait que toutes les importations d’engrais passent pratiquement par les ports du Kenya et de la Tanzanie. L’exploitation des ressources locales des pays enclavés peut rendre les prix des engrais plus abordables pour les petits exploitants. L’IFDC a proposé et le gouvernement rwandais a accepté d’envisager la production d’engrais azotés à partir du Lac Kivu.

Lac Kivu — Une source potentielle d’engrais azotés pour l’Afrique subsaharienne ?

Des évaluations techniques de base confirment la faisabilité de la production de l’ammoniac et de l’urée pour le Rwanda et les pays voisins à partir des gaz du Lac Kivu. Mais avant toute décision concernant cette option, une étude approfondie est nécessaire sur les marchés potentiels, l’économie de production et l’impact environnemental potentiel.

La Division Afrique du Nord et de l’Ouest

Abdoulaye Mando, chef du Programme de Gestion des Ressources Naturelles à l’IFDC.

L’enfouissement en profondeur de l’urée (UDP) arrive en Afrique

« Les agriculteurs africains font face à plusieurs des problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs du Bangladesh. Nous avons donc organisé ce voyage afin d’introduire les responsables de l’agriculture africaine à leurs homologues du Bangladesh qui ont partagé leurs expériences positives dans l’utilisation de l’UDP ».

L’expérience du Niger Les dirigeants de quinze coopératives représentant environ 10 000 riziculteurs ont effectué le 25 avril 2009, une visite d’étude dans les rizières à l’ouest du Niger au village Karma pour se familiariser avec les expériences de l’enfouissement en profondeur de l’urée (UDP). Arrivée de l’UDP en Afrique « Nous savions que les agriculteurs du Bangladesh adoptaient rapidement l’UDP parce qu’il réduit l’utilisation de l’urée d’environ 40% tout en augmentant les rendements de 20% ou plus », dit Dr.

Une équipe de chercheurs venant de l’Afrique de l’Ouest, des décideurs politiques, des entrepreneurs et des agents de vulgarisation étaient en septembre 2008 au Bangladesh pour voir de leurs propres yeux la technologie UDP. Des professionnels du développement venant du Burkina Faso, du Mali, du Nigeria et du Togo ont pu échanger avec des scientifiques du Bangladesh. Les producteurs de briquettes d’urée au Bangladesh ont aussi tissé des relations d’affaires avec des distributeurs potentiels africains.

Un agriculteur au Niger montre les briquettes UDP.

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Edition d’été 2009, IFDC Report – 7


L’enfouissement en profondeur de l’urée (UDP) arrive en Afrique (Suite de la page 7)

L’IFDC a commencé à introduire l’UDP au Burkina Faso et au Mali en 2008 et à Madagascar, au Niger, au Nigeria, au Sénégal et au Togo en 2009. Selon Dr Marjatta Eilittä, directrice de la Division Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC « l’expérience de l’IFDC au Bangladesh nous a amenés à comprendre les environnements biophysiques et socioéconomiques dans lesquels l’UDP peut réussir en Afrique subsaharienne. Nous menons présentement des tests dans quelques zones pilotes et nous espérons adapter et vulgariser l’utilisation de la technologie de l’UDP dans plusieurs régions en Afrique ». En tournée dans les rizières dans son pays, Chaibou Abdou, le Secrétaire général au Ministère de l’Agriculture du Niger, a souligné que « La flambée des prix des denrées alimentaires en 2008 a conduit le Gouvernement à décider de promouvoir la production locale du riz et de réduire les importations devenues trop coûteuses. Le prix du sac de 50 kg de riz avait atteint 20 000 F CFA-30 000 F CFA (US $41,45 to $62,17) en février et mars 2008. En

situation normale, même la meilleure qualité de riz ne se vendrait plus de 15 000 F CFA ($31,09) le sac. « Le Niger dispose de 30 000 hectares de terre qui peuvent produire du riz. Avec les technologies modernes, le pays peut fournir 30% des besoins en riz de sa population, mais les agriculteurs ne cultivent actuellement du riz de variété améliorée que sur 8 500 hectares. » Dr Bidjokazo Fofana, coordinateur du programme UDP en Afrique subsaharienne à l’IFDC explique le processus de sélection: « Les régions pilotes UDP sont sélectionnées sur la base de critères tels que le potentiel d’une production accrue de riz, des avantages comparatifs en termes d’organisations paysannes aptes au changement et des entrepreneurs locaux qui peuvent investir dans la production de briquettes ». « Quelque chose de différent se passe » « Les agriculteurs qui ont visité les parcelles UDP sont émerveillés. Ils voient que quelque chose de très différent se passe ! » a déclaré Abdou Morou, secrétaire général de la coopérative Karma. « La crise alimentaire nous a spécialement motivés. Même nos animaux ont connu la faim! Auparavant, pour nous, les balles de

riz n’avaient aucune importance — mais aujourd’hui nous avons découvert qu’elles constituent une source importante d’aliments pour bétail ». Dix parmi les 539 agriculteurs à Karma font partie du programme de recherche adaptive de l’IFDC et 10 sont dans la gestion des parcelles de démonstration. Bientôt, les essais UDP au Niger verront la participation de 2 500 agriculteurs dans trois zones irriguées — Daiberi, Karma et Koutoukale — couvrant 700 ha. Des machines pour appliquer l’UDP? « Les agriculteurs peuvent appliquer l’UDP sur des parcelles d’un quart d’hectare — mais la forte densité de maind’œuvre de cette technique peut devenir problématique sur des parcelles plus larges », dit Ali Mossi, le directeur du Centre de fournisseurs de services, chargé du suivi des activités sur les parcelles UDP et de l’assistance aux coopératives agricoles. « Je propose que l’IFDC fabrique une machine pour faciliter l’enfouissement des briquettes. » L’IFDC envisage de vulgariser la technique UDP auprès de 25 000-30 000 agriculteurs Africains dans les trois années prochaines, dit Fofana.

Le Gouvernement du Bénin et l’IFDC signent un protocole d’accord Contribution de Ketline Adodo, Coordinatrice – information et communications, NWAFD

Cotonou, Benin — Le Gouvernement béninois et l’IFDC ont signé le 16 avril 2009, un protocole d’accord qui définit un cadre légal pour les activités de l’IFDC au Bénin. Représentant le Ministre des Affaires Etrangères, M. Désiré Adadja, Ministre de la Communication et de la Technologie a affirmé que « le Gouvernement du Bénin considère l’IFDC comme un allié stratégique dans ses efforts en vue de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté ». « Je voudrais dire combien le Président Boni Yayi et le peuple béninois apprécient l’appui technique et financier qu’apporte l’IFDC aux efforts de développement agricole de notre pays », a ajouté le Ministre Adadja.

de la gauche, Dr Marjatta Eilittä, directrice IFDC Afrique, Division Nord-Ouest; Pascal Assogba Oude, l’Ambassadeur du Bénin au Etats-Unis; et Désiré Adadja, Ministre de la Communication et des Technologies d’Information, lors de la signature du Protocole d’Accord offrant un cadre légal à l’intervention de l’IFDC au Bénin.

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8 – IFDC Report, Edition d’été 2009


Le Gouvernement du Bénin et l’IFDC signent un protocole d’accord (Suite de la page 8)

En signant au nom du Président-directeur général de l’IFDC Dr Amit Roy, Dr Marjatta Eilittä, directrice de la Division de l’Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC a déclaré « Je suis convaincue que cet accord contribuera à la réalisation de la Révolution Verte, dont le Président Boni Yayi a fait un objectif prioritaire de développement.». Soulignant la mission et les interventions de l’IFDC au Bénin, Eilittä a rappelé que les niveaux actuels de production agricoles sont insuffisants pour subvenir à la demande de la population nationale et

aux industries agro-alimentaires émergentes. En même temps, sans apport d’éléments nutritifs par le biais des engrais, les sols s’appauvrissent de plus en plus du fait de l’exploitation continue.

que le Gouvernement béninois et l’IFDC viennent de signer est le fruit des efforts déployés depuis 2004. Les acteurs qui ont participé à ce processus se félicitent de l’événement de ce jour ».

Selon Grégoire Houngnibo, le représentant de l’IFDC au Bénin, « L’IFDC est reconnu au Bénin pour son expertise en gestion de la fertilité des sols et en développement du secteur cotonnier et du marché des intrants, grâce à ses réalisations et ses activités phare dans ces domaines ».

Pour conclure, le Ministre Adadja a précisé que « La signature de cet accord marque le début d’un nouveau partenariat entre l’IFDC et le Gouvernement du Bénin. Ce partenariat devrait s’articuler autour de quatre domaines stratégiques: les réformes agraires, l’accès aux intrants agricoles et aux systèmes d’approvisionnement, le développement institutionnel et la gestion intégrée de la fertilité des sols ».

Gaston Dossouhovi, ex-Ministre de l’Agriculture, qui était présent à la cérémonie de signature, a souligné que « l’IFDC contribue à trouver des solutions durables à la crise cotonnière. Cet accord

CropLife et l’IFDC signent un nouvel protocole d’accord pour cinq ans Accra, Ghana, 3 juin 2009 — Dr Rudolf Guyer, le président exécutif de CropLife Africa Middle East, et Dr Eilittä Marjatta, directrice de la Division de l’Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC ont signé un protocole d’accord pour une période de cinq ans renouvelable. Ce partenariat se fonde sur les réalisations du premier accord (signé en avril 2004) entre CropLife et l’IFDC et vient appuyer aux agriculteurs impliqués dans l’agroindustrie. « Nous sommes heureux de cette collaboration avec l’IFDC en vue de contribuer à l’agriculture durable sur la base des objectifs fixés par la Commission des Nations Unies pour le Développement Durable », dit Guyer. « Le fait d’intégrer le thème de l’agriculture dans l’agenda du développement représente un progrès considérable». La première collaboration avec CropLife il y a cinq ans était fondée sur la conviction partagée que l’utilisation sécurisée et appropriée des intrants est essentielle pour l’accroissement de la productivité agricole en Afrique », dit Eilittä. Au cours des cinq dernières années : • Huit responsables ont été formés pour faciliter la formation des formateurs en

Renouvellement du protocole d’accord entre CropLife et l’IFDC le 3 juin, 2009. De gauche à droite, Dr Kofi Debrah, le représentant de l’IFDC au Ghana; Dr Marjatta Eilittä, Directrice de la Division de l’Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC; Dr Rudolf Guyer, Président exécutif de CropLife Afrique Moyen-Orient; et M. Bama Yao, Coordinateur du Centre CropLife Afrique Ouest et Centrale.

anglais, en français et en arabe au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Egypte, au Ghana, à Madagascar, en Namibie, au Nigeria et en Tunisie. • La facilitation de treize formations de formateurs et des cours de suivi a été assurée. • Un manuel de formation de formateurs et un manuel pour les distributeurs d’intrants agricoles sur l’utilisation

efficace des produits phytosanitaires et la lutte intégrée ont été élaborés. • Des associations de distributeurs d’intrants ont été renforcées. • La collaboration a aussi porté sur l’harmonisation des règlements au niveau régional.

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Edition d’été 2009, IFDC Report – 9


CropLife et l’IFDC signent un nouvel protocole d’accord pour cinq ans (Suite de la page 9)

Des plans pour le partenariat futur : • Un membre du personnel de l’IFDC consacrera 50% de son temps à CropLife comme spécialiste des associations pour coordonner les programmes de formation, évaluer les efforts de formation, former les formateurs et aider à démarrer des cours de lutte intégrée contre les parasites en Afrique et au Moyen-Orient.

• L’IFDC appuiera les associations de CropLife pour qu’elles deviennent plus actives dans l’Africa Stockpile Program (ASP). L’ASP est une initiative multilatérale ayant pour objectif d’éliminer les réserves de pesticides obsolètes en Afrique, de prévenir er les menaces toxiques que représentent ces stocks et de protéger les vies et l’environnement. Les partenaires dans cet effort sont les pays participants, CropLife International, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le PAN Africa, le PAN-

United Kingdom, la Banque Mondiale et le Fonds Mondial pour la Nature. Guyer a exprimé ses remerciements à Rob Groot, le Directeur de la Division de l’Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC et Yves Demeure de CropLife, qui ont été les pionniers de la coopération initiale. Il a également remercié Bama Yao de CropLife et Manon Dohmen de l’IFDC.

La Division Eurasie KAED II démontre de nouvelles technologies agricoles Contribution de Daniya Baisubanova, IFDC/ KAED spécialiste de l’information et des relations publiques

Le projet de développement des entreprises d’intrants agricoles de Kirghiz (KAED II) a récemment organisé deux événements dans la province de Chui au Kirghizstan pour démontrer des technologies visant à augmenter les rendements — matériel agricole moderne et nouvelles variétés de semences de blé. KAED est un projet exécuté par l’IFDC et financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) en collaboration avec le Ministère Kirghiz de l’Agriculture, de l’Eau et de l’Industrie de Transformation. Le matériel agricole KAED a organisé un forum sur le matériel agricole le 3 juin 2009 dans la ferme “Almaz” (qui signifie ‘’’diamant’’ en russe et en kirghiz) du village de Romanovka. L’objectif était de démontrer le rôle de la technologie moderne dans la culture des céréales et du fourrage. Le forum a été organisé en collaboration avec Manas Samatov, un représentant de la société de matériel agricole AMAZONE. Du matériel de production agricole à petite échelle, dont des faucheuses, des épandeurs d’engrais, des pulvérisateurs mécaniques et des semeuses a été exhibée durant la foire. « La mécanisation agricole est essentielle à l’augmentation de la productivité des aliments de base et du fourrage », dit Dr Hiqmet Demiri, le chef du projet KAED. « Nous avons démontré le potentiel d’équipements agricoles aptes à 10 – IFDC Report, Edition d’été 2009

Des techniques de récolte à l’aide de moissonneuses-batteuses étaient démontrées lors de la journée portes-ouvertes sur la démonstration du blé.

effectuer des opérations de terrain de façon rentable conformément aux exigences agronomiques les plus élevées ». Des nouvelles variétés de semences de blé KAED a organisé une journée portesouvertes dans une ferme de démonstration de la production industrielle du blé, le 8 juillet 2009 dans le village de Krasnaya Rechka. « L’objectif de la journée portes ouvertes était de démontrer les rendements des nouvelles variétés de semences de blé d’automne ‘Starshina’ et ‘Krasnodar 99,’ » dit Demiri. « Au début, KAED avait importé des semences améliorées à l’automne 2008 par le biais du Programme d’assistance d’urgence en semences pour le Kirghizstan de l’USAID ». De nouvelles variétés de blé ont été semées sur 65 hectares de terre agricole pour la démonstration. D’autres techniques de

culture de pointe telles que la densité de semis appropriée, la gestion des engrais, le désherbage et les techniques modernes d’irrigation étaient aussi présentées. « Les participants à la journée portesouvertes ont appris qu’en plus de l’augmentation de rendements, les nouvelles variétés de blé sont résistantes aux maladies et à la verse », dit Demiri. (On parle de verse lorsque la tige de la plante se courbe vers le sol, occasionnant une baisse de rendement.) Iskender Aidaraliev, le Ministre kirghiz de l’Agriculture, de l’Eau et de l’Industrie de Transformation avait participé aux deux événements. Parmi les autres participants figuraient des agriculteurs, les représentants de l’USAID au Kirghizstan, le gouvernement local, les coopératives agricoles, les institutions financières, les services de conseils ruraux, des sociétés prestataires de services.


L’UDP apporte la sécurité alimentaire à la famille d’une veuve Contribution de Ishrat Jahan, le représentant local de l‘IFDC et chef d’équipe au Bangladesh

Sreemoti Usharani Gossami, une veuve du Bangladesh de 55 ans, issue du village Atapur à Debidwar upazila, dans le district de Comilla, subvient aux besoins de sa famille en cultivant du riz sur un champ de moins d’un demi-hectare. La vie était beaucoup plus facile lorsque son mari était vivant. Il fut un agriculteur progressiste et la famille avait un puits tubé peu profond, qui servait de source additionnelle de revenu provenant de la vente d’eau à d’autres agriculteurs. Ils avaient huit bighas (2,64 ares) de rizière qui suffisaient pour nourrir la famille. Pour des raisons liées à la politique dans le village, ils ont perdu cinq bighas de leur rizière devenant ainsi vulnérables à la pauvreté absolue, y compris l’insécurité alimentaire. Les trois bighas restants (environ un demi-hectare) ne pouvaient pas produire suffisamment de riz pour nourrir la famille. Elle et son mari ne mangeaient pratiquement qu’une ou deux fois par jour, et en 2006, elle perdit son mari. Après la mort de ce dernier, leur puits tubé a été volé, ce qui avait rendu la situation plus désespérée. Usharani avait de grands soucis pour nourrir ses enfants et se demandait si c’était naturel pour elle d’entreprendre des travaux champêtres. Elle n’avait donc pas le choix car la survie de sa famille en dépendait. En 2007, elle et ses enfants ont commencé à semer du riz sur sa parcelle. Pendant la campagne rizicole du Boro de 2008, elle a découvert la technique de l’enfouissement en profondeur de l’urée (UDP), appelée aussi Guti, grâce à un adent de terrain de l’IFDC et un vulgarisateur agricole du Département de la Vulgarisation Agricole (DVA). Les deux avaient encouragé Usharani à utiliser l’UDP pour augmenter les rendements du paddy et d’économiser de l’urée. Elle a participé à la formation sur l’UDP organisée par l’IFDC en collaboration avec le DVA dans le cadre du projet «Vulgarisation de la Technologie de l’enfouissement en profondeur de l’urée dans 80 Upazilas de Bangladesh pendant le Boro 2008 » financé par l’USAID. Après cette formation, Usharani et ses filles ont procédé à l’enfouissement de l’urée Guti dans leur rizière et attendirent la récolte. Elle a observé qu’avec l’application de l’urée Guti dans toute la rizière, leur rendement de riz de la campagne de Boro augmenté de 200 kg par bigha avec l’apport de moins de 23 kg d’urée par bigha. Par la suite, elle a récolté 600 kg de plus de riz de sa parcelle. Elle était si encouragée par l’augmentation de sa récolte céréalière et ce que cela signifiait pour sa famille qu’elle a aussi appliqué l’urée Guti pendant la campagne d’Aman et le résultat fut le même. Depuis, elle récolte annuellement sur sa petite parcelle 1 200 kg de plus de riz paddy. Elle se réjouit également du fait que l’UDP n’exige pas autant urée qu’elle avait l’habitude d’utiliser. « J’ai une technologie magique, dont je ne pouvais même pas rêver, » dit Usharani. « Les heureux jours sont de retour ». Mes enfants et moi pouvons à présent manger trois fois par jour. Cette technique a changé ma vie; J’ai maintenant de l’espoir et les moyens pour un futur ». Grâce à son succès, Usharani a pu se construire une nouvelle maison et payer les frais de scolarité de ses enfants. Usharani est la première à vulgariser l’UDP dans son village. Son succès a encouragé

d’autres agriculteurs à utiliser l’urée Guti. De ce fait, la technique UDP est maintenant utilisée pour fertiliser environ 80 pourcent des rizières de ce village.

La Division Recherche et Développement – au Siège Les scientifiques de l’IFDC développent un nouvel outil régional de modélisation culturale L’évaluation et la gestion des risques agricoles se basent sur deux sources principales de variabilité annuelle : le temps et le coût des intrants et des produits agricoles. Pour aborder et quantifier ces risques, deux chercheurs de l’IFDC Dr Upendra Singh, chercheur principal—Systèmes de modélisation (fertilité des sols) et Dr Paul Wilkens, chercheur—programmeur, ont développé l’outil de simulation d’analyse des informations climatiques. La modélisation culturale a été pour la première fois développée au début des années soixante. Les modèles de simulation de la croissance végétale servent à résoudre des problèmes liés à la recherche, à renforcer les connaissances sur la croissance, le développement et le rendement des cultures et à répondre à certaines questions. Des chercheurs travaillent en étroite collaboration avec des climatologues d’Etat pour assembler les techniques de pointe en matière de prévision hydrologique. Le logiciel de modélisation culturale aide les agriculteurs à répondre et à se préparer pour des phases climatiques particulières. Le nouvel outil de simulation de l’analyse des informations climatiques est un système d’information géographique (SIG) complètement fonctionnel lié au modèle de simulation végétale (SMV) dans l’Outil d’aide à la décision pour le transfert agro-technologique (DSSAT). L’intégration des bases de données climatiques et géospatiales donne un éventail d’options de gestion de culture à simuler et à analyser. Associé à un outil d’analyse saisonnier, la gestion des cultures peut être optimisée sur la base des structures prix/coût et de la variabilité climatique. Avec l’introduction des modules dynamiques de phosphore et de potassium, cet outil flexible a servi à tester la (La suite à la page 12)

Edition d’été 2009, IFDC Report – 11


Les scientifiques de l’IFDC développent un nouvel outil régional de modélisation culturale (Suite de la page 11)

gestion des systèmes de gestion de plusieurs zones de cultures à risque à travers le monde. L’an dernier, le système a été utilisé pour optimiser la gestion des cultures dans le but de réduire les risques et d’augmenter les bénéfices en Inde, au sud-est des Etats-Unis et sur le continent africain, notamment au Maroc et au Bénin. La demande d’organisation d’ateliers sur la modélisation culturale ne cesse d’augmenter à travers le monde, alors que des chercheurs et d’autres organisations préfèrent les systèmes d’analyse pour améliorer l’efficacité de l’utilisation des intrants et minimiser les risques. Plusieurs chercheurs se concentrent sur l’utilisation des modèles végétaux pour quantifier l’impact et développer des stratégies d’atténuation en fonction de la variabilité et du changement climatiques.

scientifiques à la modélisation culturale, dont: • Atelier DSSAT à Griffin, Géorgie aux U.S.A., en mai 2008. • Atelier GISF à Accra, Ghana, en octobre 2008. • Atelier du Projet Proche Orient et Afrique du Nord (NENA) à Damas, en Syrie, en février 2009. • Atelier sur la modélisation/ changement climatique à l’Université Kebangsaan en Malaisie, en avril 2009. • Atelier DSS/GIFS à Ouagadougou, Burkina Faso, en juillet 2009.

Une démonstration sur le fonctionnement du logiciel de la modélisation de culture — rendement de cacahuète au sud-est des Etats-Unis.

Les chercheurs de l’IFDC ont participé à plusieurs ateliers où ils ont formé des

IFDC prend une direction nouvelle A l’approche de son 35eme anniversaire, l’IFDC entreprend d’importants changements pour se préparer à mieux s’attaquer aux problèmes mondiaux que posent la sécurité alimentaire, la pauvreté, la faim, la dégradation environnementale et la promotion du développement économique et l’autosuffisance tout en catalysant la productivité agricole dans le monde de développement. L’IFDC a été créé en octobre 1974 à Muscle Shoals, Alabama, aux Etats-Unis, pour réduire les déficits alimentaires dans le monde par l’amélioration de la production et de l’utilisation des engrais. Au début, l’organisation avait centré ses activités sur la recherche sur les engrais, elle a depuis élargi ses programmes pour viser l’efficience de la chaîne de valeur agricole dans les pays en développement. Cela implique l’amélioration de l’accès des agriculteurs aux intrants agricoles (engrais, semences, produits phytosanitaires etc..) et le développement des marchés de produits agricoles pour les

aider à améliorer leur bien-être économique par l’écoulement des excédents agricoles. Avec l’élargissement de sa mission, l’IFDC a créé sa Division Afrique à Lomé au Togo, et sa Division Asie à Dhaka, au Bangladesh en 1987. En janvier 2009, l’IFDC a lancé la mise en œuvre d’une stratégie quinquennale axée sur la réalisation d’une production alimentaire durable et la réduction de l’impact environnemental sans abandonner sa mission de départ qui consistait à développer des engrais plus efficaces. Comme dit Dr Norman Borlaug, le lauréat du prix Nobel de la Paix (et exmembre du conseil d’administration de l’IFDC), « Nous ne devons pas perdre de vue, la grande tâche de nourrir 10 milliards de personnes, dont 90 pourcent naîtront dans des pays en développement et probablement dans la pauvreté. Seule une agriculture dynamique peut donner l’espoir de réduire la pauvreté et d’améliorer la santé humaine et la productivité… » Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC a souligné que « l’IFDC a initié

son nouveau cadre stratégique 2009-2013 afin de réévaluer les moyens les plus efficaces d’améliorer la vie des populations pauvres rurales et urbaines. Aujourd’hui, le renforcement de l’engagement mondial en faveur de la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l’agriculture nous offre de nouvelles opportunités à saisir pour avoir un impact à grande échelle ». L’IFDC a réorganisé sa structure et renforcé son effectif pour assurer une mise en œuvre efficace de cette stratégie. Une réorganisation Du fait de l’extension du champ d’intervention de l’IFDC, l’ancienne Division Afrique de l’organisation a été scindée en deux : la Division pour l’Afrique du Sud et de l’Est (ESAFD) et la Division pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest (NWAFD). L’ESAFD a son siège à Nairobi, au Kenya et intervient au Burundi, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Mozambique, au Rwanda, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie. L’ESAFD est dirigé par J. J. Robert Groot, l’ancien (La suite à la page 13)

12 – IFDC Report, Edition d’été 2009


IFDC prend une direction nouvelle (Suite de la page 12)

directeur de la Division Afrique. Groot a plus de vingt ans d’expérience dans le développement agricole international, particulièrement l’intensification agricole en Afrique subsaharienne. Il est titulaire d’un diplôme en biologie et en agronomie de l’Université de Wageningen au PaysBas. Le bureau régional du NWAFD demeure à Lomé au Togo. La Division a des projets en cours d’exécution au Bénin, au Burkina Faso, au Tchad, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria, au Sénégal et au Togo. La NWAFD est dirigée par Dr Marjatta Eilittä, l’ancien chef du Programme Agribusiness. Eilittä a mené d’importants travaux sur la fertilité des sols dans de petites exploitations. Elle est titulaire d’une licence en histoire de la science de l’Université de Harvard, Cambridge, Massachusetts, aux Etats-Unis, une maîtrise en production agricole de l’Université de Helsinki, et un doctorat en agronomie de l’Université de Floride, Gainesville, aux Etats-Unis. L’ancienne Division Asie de l’IFDC est devenue la Division Eurasie couvrant donc l’Europe et l’Asie. Les projets que gère la Division Eurasie sont mis en œuvre en Afghanistan, en Albanie, au Bangladesh et au Kirghizstan. Ces projets touchent principalement à éventail de questions directement liées à l’amélioration de la productivité et des revenus agricoles. La Division est dirigée par John Allgood, qui a 32 ans d’expérience à l’IFDC et a occupé récemment le poste de directeur du Département finances et administration. Allgood a une expertise dans le domaine de l’évaluation, la planification et le développement des systèmes de commercialisation d’engrais en Asie et en Afrique. Il a une licence en marketing de l’Université de l’Etat de la Floride et une maîtrise en gestion des affaires de l’Université du Nord Alabama, Florence, aux Etats-Unis. « La réorganisation de la présence internationale de l’IFDC, place l’organisation dans une position plus confortable pour mieux contribuer à relever les défis du développement agricole à travers le monde », dit Roy.

Un nouveau personnel L’IFDC a augmenté son personnel pour mieux gérer sa croissance. L’un des nouveaux membres recrutés est Charles (Corky) Snipes, Jr., Directeur des opérations. Snipes a pris fonction à l’IFDC après avoir travaillé pendant 35 ans à Tennessee Valley Authority (TVA) à Muscle Shoals où il avait occupé plusieurs postes de gestion de haute direction et des postes d’ingénieur. Plus récemment, il a été le directeur de la gestion des ressources à TVA. Snipes a une solide d’expérience en gestion de projet, la planification stratégique et des principales organisations à travers un milieu d’affaire en évolution. Il est titulaire d’une maîtrise en gestion des affaires de l’Université Vanderbilt à Nashville, Tennessee, aux Etats-Unis. Il est également titulaire d’une licence en ingénierie de l’Université de l’Etat de Mississippi, Starkville, aux Etats-Unis. Timothy Karera, le nouveau directeur de la formation et de la coordination des ateliers à l’IFDC vient du Rwanda. Avant son arrivée au siège de l’IFDC Karera avait travaillé avec l’USAID en tant que spécialiste du développement rural et des finances. Il a aussi occupé des postes de cadre supérieur en gestion de la formation et en développement agricole à la Banque Rwandaise de Développement et à l’Inades, une organisation non gouvernementale panafricaine. Pendant ses 20 ans de carrière, Karera a travaillé dans 30 pays et effectué des missions à longue et à courte période dans 25 de ces pays. Il a dirigé des équipes dans des structures internationales et multiculturelles. Karera a une licence en gestion des affaires (avec spécialisation en finances) de Maastricht School of Management au Pays-Bas. Il est également titulaire d’une licence en agronomie, en philosophie et en sciences sociales et d’un diplôme professionnel en gestion organisationnelle. Scott Mall, originaire d’Atlanta, Géorgie, aux Etats-Unis a pris fonction à l’IFDC en tant que coordinateur de l’information et des communications. Mall est spécialiste des relations avec les médias, des affaires publiques, des techniques de communication commerciale et de la communication pour la gestion du changement. Il fut le consultant principal de Mall Strategic Communications et a occupé des postes de

gestion de haut niveau de la communication et du marketing à Ryder System, Inc. et AutoNation. Mall fut aussi le directeur de la communication du Comité d’Atlanta pour les Jeux Olympiques. Il est titulaire d’un diplôme en journalisme de l’Université de la Géorgie, Athens aux Etats-Unis et a terminé le programme pour la maîtrise en journalisme et relations publiques à l’Université de la Californie du Sud. L’IFDC recrute ces nouveaux experts pour aider à redéfinir l’organisation et faire avancer ses actions dans le monde en développement. « Bien que l’organisation évolue, sa mission ultime reste inchangé: Augmenter la productivité agricole de façon durable par le développement et le transfert de techniques de nutrition des plantes efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole », précise Roy.

KAED II via l’Initiative Sud-Kirghizstan-USAID aide à remettre en valeur des terres agricoles abandonnées Contribué par Daniya Baisubanova, responsable des relations publiques/ externes de l’IFDC/KAED

KAED II contribue à la réhabilitation de terres agricoles abandonnées dans le cadre de l’initiative du Sud-Kirghizstan de l’USAID, lancée à la fin de 2008 à Markaz Ail-Okmotu de Batken Oblast dans le sud du Kirghizstan. Outre KAED, d’autres structures ont collaboré à cette initiative telles que le Projet de Réforme Agraire mis en œuvre par Chemonics International, le Projet Water Users Association exécuté par Winrock, et l’Alliance de l’Asie Centrale pour la Microfinance mise en œuvre par l’Agricultural Cooperative Development International/Volunteers dans le cadre de l’Overseas Cooperative Assistance (ACDI/VOCA).

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KAED II via l’Initiative Sud-KirghizstanUSAID aide à remettre en valeur des terres agricoles abandonnées (Suite de la page 13)

Des enchères ont été lancées pour trente cinq hectares au début de l’année 2009. Dès le lendemain, les locataires commencèrent à irriguer, à enlever les pierres et à travailler le sol pour le rendre meuble. Ils ont également labouré, hersé en deux phases et creusé des sillons et des tranchées. KAED a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement local, en s’assurant que les collectivités locales jouent un rôle actif dans la remise en valeur. Les travaux ont été effectués avec la participation des agriculteurs sur la base du partage des coûts. Ainsi, KAED a investi $15 000 et les agriculteurs $2 500. KAED II compte investir $40 000 d’ici à la fin de la campagne agricole.

L’irrigation de parcelles à Markaz, Kirghizstan.

Des variétés d’orge et de luzerne de bonne qualité ont été achetées dans les magasins agricoles gérés par l’Association des Agro-industries de Kirghizstan (AAK). Les semis ont été faits et des pousses d’orge et de luzerne se font déjà voir. KAED a mis en place une parcelle de démonstration sur une parcelle irriguée d’un hectare. Des journées portes ouvertes seront organisées ainsi que des séminaires et des programmes de formation sur les cultures fourragères et les méthodes d’amélioration de la fertilité des sols. KAED investit environ $400/ha pour la réhabilitation complète des terres dégradées. Selon les estimations, 30 000 hectares de terre agricole serait dégradés. La remise en valeur contribuera directement à la sécurité alimentaire du Kirghizstan. En avril 2009, Pat Shapiro, le représentant local de l’USAID au Kirghizstan, a visité Markaz. Il a pu ainsi apprécier le rôle de KAED dans l’initiative de réhabilitation des terres.

14 – IFDC Report, Edition d’été 2009

Pat Shapiro (deuxième de la gauche), le représentant local de l’USAID, lors de sa visite à Markaz.


L’auteur de Alchemy of Air, Thomas Hager donnera une conférence en mémoire de Travis P. Hignett lors de la réunion annuelle du conseil d’administration de l’IFDC L’écrivain Thomas Hager donnera en septembre 2009 la conférence en mémoire de Travis P. Hignett lors de la réunion annuelle du conseil d’administration de l’IFDC. Son dernier livre, The Alchemy of Air, a été salué par Kirkus Reviews comme l’un des « meilleurs livres de l’année » et « une œuvre scientifique de premier plan ». Hager interviendra le mercredi, 16 septembre à 15 heures dans l’amphithéâtre de la Tennessee Valley Authority à Muscle Shoals. La conférence de Hager sera intitulée « Nourrir un monde affamé: Le triomphe des engrais synthétiques ». Le grand public est invité. The Alchemy of Air raconte comment Dr Fritz Haber et Dr Carl Bosch, deux lauréats du Prix Nobel en chimie, ont changé l’histoire avec peutêtre l’invention la plus importante du 20eme siècle. Hager reconnaît, « Mon livre est le premier à décrire en détail les travaux de ces pionniers qui ont développé une méthode pour extraire l’élément azote de l’air et l’introduire dans des engrais pour produire des vivres ». Selon le Washington Post Book World, ce livre est « une histoire faustienne de fierté, de vanité et d’ambition … Haber et Bosch sont des personnages fascinants que Hager fait revivre d’une façon irrésistible ». Hager décrit aussi la découverte : « deux hommes ont découvert une méthode de transformer l’air en pain (C’est une image poétique, mais c’est ainsi que leur œuvre fut décrite à l’époque et c’est une description juste de son effet essentiel). Leur découverte exploitée dans des usines de la taille de petites villes consomme aujourd’hui environ un pourcent de toute l’énergie de la planète, et donne la vie à presque la moitié des personnes qui l’habitent ». Selon Portland Oregonian, le livre de Hager « fait de ce processus scientifique une histoire à suspens comme un polar ». Selon le magazine Discover « cette aventure scientifique s’étale sur les deux guerres mondiales et sur chaque cellule de votre organisme ». Hager a écrit de nombreux livres dont The Demon Under the Microscope; Linus Pauling: Scientist and Peacemaker; Force of Nature: The Life of Linus Pauling; Staying Young; et Aging Well. Né à Portland, Oregon aux Etats-Unis, Hager est titulaire d’une maîtrise en microbiologie et en immunologie de l’Université des sciences de la santé d’Oregon et une seconde maîtrise en journalisme de l’Université d’Oregon. Il travailla en tant que journaliste indépendant en médicine, fut un collaborateur de American Health et un correspondant de la Côte Ouest pour le Journal of the American Medical Association avant de se lancer dans la publication. Il fut pendant dix ans rédacteur en chef et fondateur d’une revue scientifique spécialisée Oregon Quarterly, la revue la plus ancienne et la plus lue en Oregon. Il fut aussi le directeur de communication et marketing de l’Université d’Oregon. La série de conférence en mémoire de Travis P. Hignett fut initiée en 1994 par l’IFDC en vue d’honorer un éminent chimiste, technicien et développeur, auteur et administrateur. Après une carrière de 35 ans au sein du programme des engrais de la Tennessee Valley Authority, Hignett (1907–1989) a été consultant spécial à l’IFDC pendant plus d’une décennie. Souvent appelé le « Père de la technologie des engrais, » Hignett fut le détenteur de 15 brevets et publia environ 150 livres. Il jouit de la reconnaissance internationale et reçut de nombreux prix pendant sa carrière de 50 ans, dont la Francis New Memorial Medal de Fertilizer Society of London en 1969.

Edition d’été 2009, IFDC Report – 15


IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole B.P. 2040 Muscle Shoals, Alabama, États-Unis

16 – IFDC Report, Edition d’été 2009


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