L'accessibilité des soins en santé mentale - Mémoire

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L’accessibilité des soins en santé mentale

Mémoire déposé par IFMSA-Québec Dans le cadre ​de la consultation du ​Forum de la Relève Étudiante pour la Santé au Québec (FRESQue) 2017


Mémoire sur l’accessibilité des soins en santé mentale – IFMSA-Québec

Dans le cadre de la consultation du ​Forum de la Relève Étudiante pour la Santé au Québec (FRESQue)

Mémoire déposé le 25 f​évrier​ 2017 (révisé le 23 mars 2017)

IFMSA-Québec Recherche, analyse et rédaction : Júlia Pinheiro Carvalho - Secrétaire générale, IFMSA-Québec Lixin Zhang - étudiante en année préparatoire à la médecine, Université de Montréal Révision et corrections : Karma Abukasm - Vice-présidente aux affaires internes, IFMSA-Québec Chérine Zaim - Administratrice au Conseil d'administration, IFMSA-Québec Charles-Antoine Barbeau-Meunier - Vice-président aux affaires externes, IFMSA-Québec Djamila Saad - Présidente, IFMSA-Québec 1


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Brève présentation d’IFMSA-Québec

IFMSA-Québec, la division internationale de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) mobilise les 4100 étudiant.e.s en médecine du Québec autour des enjeux sociaux, culturels et mondiaux de la santé. Par le biais de ses projets de sensibilisation, de ses programmes d’échanges internationaux et de ses prises de position, IFMSA-Québec contribue à l’amélioration de la santé ici et ailleurs. L'organisation représente également tou.te.s les étudiant.e.s en médecine du Québec au sein d’IFMSA, l'International Federation of Medical Students' Associations, qui réunit plus d’un million d’étudiant.e.s en médecine dans plus d’une centaine de pays. IFMSA-Québec est active au travers de huit comités permanents, dont cinq se consacrant à des projets et activités de sensibilisation (santé mondiale, santé publique, santé sexuelle et reproductive, droits humains et paix et éducation médicale) et trois étant voués à des programmes d’échanges cliniques ou de recherche et des stages d’immersion culturelle. Une variété de projets permanents se rattache au portfolio d’IFMSA-Québec, dont des Congrès nationaux annuels, des formations en leadership et communication, des projets d’éducation par les pairs, des cours universitaires et des programmes d’immersion au sein de populations négligées. Ainsi, l’organisation s’active au plan national en soutenant des initiatives étudiantes, en offrant une multitude de possibilités d’implication proactive, en prenant position sur des enjeux importants, et en permettant aux étudiant.e.s d’expérimenter la médecine à l’étranger, toujours dans un but d’améliorer la santé ici et ailleurs. Nous joindre Adresse: 630, rue Sherbrooke O., Bureau 510. Montréal, QC, H3A 1E4 Téléphone : (514) 951-0402 [Julia Pinheiro Carvalho, Secrétaire générale 2016-2017 et représentante d’IFMSA-Québec au FRESQue 2017] Télécopieur : Site Web: www.ifmsa.qc.ca Adresse courriel: info@ifmsa.qc.ca 2


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Table des matières

1. INTRODUCTION 2. ACCESSIBILITÉ DES SOINS DE SANTÉ

2.1 L'accès aux psychologues, psychothérapeutes, psychoéducateurs et professionnel.le.s de la santé spécialisé.e.s en santé mentale 2.2 La promotion de la santé mentale des personnes âgées

2.3 L'éducation continue des professionnel.le.s sur la santé mentale des réfugié.e.s et des immigrant.e.s 2.4 L'éducation continue des professionnel.le.s sur la santé mentale des Autochtones 2.5 La promotion de la santé mentale des jeunes par l'éducation sexuelle

3. CONCLUSION

4. BIBLIOGRAPHIE

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1. INTRODUCTION

Le ​Plan d'action en santé mentale​, mis en place par le gouvernement québécois entre les années 2005 et 2015, avait pour but d'augmenter l'accessibilité, la qualité, l'intégration et la continuité des soins en santé mentale. Plus récemment, le ministère de la santé et des services sociaux du Québec a mis en place des mesures visant à assurer un accès bonifié à la première ligne par la population générale, notamment par les lois 10 et 20. Ces changements dans l’organisation même du système québécois de soins de santé et services sociaux visent ainsi à privilégier au niveau provincial la prise en charge des patient.e.s nécessitant des soins de santé mentale à travers les guichets d'accès aux intervenant.e.s psychosociaux et des médecins de première ligne, avec le soutien d’autres professionnel.le.s de la santé et de l'entourage du patient ou de la patiente. En effet, environ 25% des visites chez les médecins omnipraticien.ne.s au Québec sont reliées à des problèmes de santé mentale. Pourtant, ce modèle de prise en charge présente certaines lacunes faisant obstacle à un accès adéquat aux soins de santé mentale par les Québécois et Québécoises. On retrouve notamment les difficultés d'accès à des services psychosociaux et de psychothérapie, une fois la personne prise en charge par les services de première ligne, qui s'ajoutent à un manque chronique d'investissements en prévention des maladies mentales chez les populations vulnérables. Pour pallier à ces problèmes, nous présentons dans ce mémoire quelques pistes de solution pouvant être mises en place en complémentarité aux nouvelles législations dans le système de santé. Ces recommandations visent à favoriser la prévention en santé mentale auprès de populations particulièrement à risque de développer ces troubles, ainsi qu'à promouvoir une prise en charge adéquate par les médecins omnipraticien.ne.s, ainsi qu’une collaboration avec les autres professionnel.le.s de la santé dans une optique multidisciplinaire.

2. ACCESSIBILITÉ DES SOINS DE SANTÉ 2.1

​L'accès aux psychologues, psychothérapeutes, psychoéducateurs et

professionnel.le.s de la santé spécialisé.e.s en santé mentale

Dans un contexte où une grande proportion des patient.e.s souffrant de problèmes de santé mentale sont pris.e.s en charge par des médecins de famille, la collaboration interprofessionnelle devient primordiale. En effet, les omnipraticien.ne.s réfèrent environ 20% de leurs patient.e.s avec troubles psychologiques légers à des services psychosociaux et jusqu'à 75% de ceux avec des troubles sévères en services 4


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de psychiatrie et en salles d'urgence (2). Ainsi, les médecins de famille considèrent le travail interprofessionnel, soit-il réalisé en parallèle ou de façon séquentielle, comme bénéfique à la qualité des soins prodigués aux patient.e.s (​3​). Cependant, ces médecins rapportent aussi des obstacles importants d'accès aux ressources auxquelles leurs patient.e.s sont référées. Notamment, les médecins dénoncent un manque de ressources disponibles, des mécanismes formels de consultation en santé mentale inefficaces, des difficultés de communication avec les psychiatres et psychologues entravant le suivi adéquat des patients, un manque de disponibilité des psychologues et psychiatres du réseau public, ainsi qu’un temps d'attente trop élevé pour accéder à des services psychosociaux. De plus, les régions éloignées de la province présentent une pénurie de professionnel.le.s spécialisé.e.s en soins de santé mentale, en particulier pour les enfants et les jeunes. En outre, les médecins omnipraticien.ne.s de ces régions perçoivent la santé mentale comme un domaine qui requiert une spécialisation et rapportent ne pas disposer d’une formation assez approfondie pour prendre en charge certain.e.s patient.e.s en santé mentale. Ils rapportent aussi que les troubles psychiatriques ne sont pas toujours une priorité lors de leurs activités de formation continue et qu'ils et elles ne possèdent pas les outils nécessaires pour référer leurs patient.e.s aux ressources communautaires disponibles. Enfin, les médecins travaillant en régions éloignées font face à un défi particulier lors du suivi des patient.e.s ayant consulté en psychiatrie, puisque l'absence du ou de la psychiatre et la distance physique entravent la communication entre ces professionnel.le.s et font en sorte qu'ils et elles ne savent pas comment poursuivre le traitement, ni comment gérer une potentielle crise aiguë. Les difficultés d'accessibilité aux services de santé mentale sont aussi exposées par les utilisateurs et utilisatrices des soins de la province. Environ 40% ont identifié des besoins de soins non comblés (BSNC), où les besoins en santé mentale sont les plus fréquemment mentionnés. Ceux-ci comprennent notamment le besoin de renseignements concernant les troubles mentaux, les différents services d'interventions psychosociales, ainsi que les démarches pour y avoir accès. Ils et elles soulèvent aussi le manque de services de psychothérapie dans le système public. Les patient.e.s jugent que les services des psychologues, en particulier, sont trop coûteux dans les cliniques privées si non-couverts par des assurances privées. C’est pourquoi nous proposons que: -

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Le gouvernement priorise le recrutement, la distribution et l’accès à des psychologues et psychothérapeutes dans le système public de santé afin de diminuer les délais d'attente des patient.e.s et ainsi promouvoir l'accès à ces ressources. Le gouvernement réponde aux besoins particuliers des régions éloignées en matière de santé mentale. Cela peut se faire notamment par le recrutement de 5


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2.2

professionnel.e.s du domaine de la santé mentale, dont les infirmiers et infirmières, et intervenant.e.s spécialisé.e.s en santé mentale et en clientèle jeunesse. Le gouvernement encourage les médecins omnipraticien.ne.s et spécialistes, ainsi que les psychothérapeutes et intervenant.e.s psychosociaux, à travailler en équipe interprofessionnelle pour la prise en charge des patient.e.s afin d'assurer leur suivi et faciliter, lorsque nécessaire, la gestion de situations urgentes. Ces équipes travailleraient idéalement dans un même centre de santé et de services sociaux. Des outils soient créés et diffusés pour les initiatives de sensibilisation de la population par les intervenants en santé mentale, ainsi que pour permettre de cataloguer les services régionaux offerts en santé mentale. Ces outils auront le potentiel d'améliorer les relations entre les professionnel.le.s et la population, en plus d'adresser le besoin non-comblé de renseignements perçu par la population.

La promotion de la santé mentale des personnes âgées

La population Québécoise est en processus de vieillissement, avec la proportion de personnes âgées grandissant au fil des années. Or, les aîné.e.s font face à des circonstances singulières impactant leur bien-être psychologique et par conséquent leur utilisation des services de santé. En effet, leur santé mentale est significativement influencée par leur sentiment de dignité, d’autonomie, de participation à la société et d’intégration sociale. La contribution à la communauté par le travail, le bénévolat ou toute autre activité culturelle peut renforcer leur sentiment d'appartenance et de valorisation. L’autonomie de la personne âgée est également essentielle pour qu’elle puisse continuer d’assurer une maîtrise de sa vie en gardant la capacité de faire ses propres choix et d’en assurer la responsabilité. Parallèlement, les limitations fonctionnelles résultant de certaines conditions ou maladies chroniques causant, par exemple, une diminution de la mobilité, peuvent occasionner un effet contraire et indésirable; une diminution de la participation dans certaines activités sociales et un sentiment d’isolement. Ceci a un impact négatif important sur l’estime de soi des personnes âgées, et peut empêcher leur développement personnel et engendrer une perception de perte de dignité. Selon une revue systématique récente, cette détresse face au déclin fonctionnel est associée à l'isolement social, aux troubles mentaux et même aux idées et actes suicidaires chez les aîné.e.s. De plus, des facteurs fréquemment présents dans cette phase de la vie, tels que les changements dans l’environnement de vie, l’épuisement des personnes soignantes et la difficulté d’accès aux moyens de transport peuvent affecter l’autonomie de la personne et son état de santé mentale. D'ailleurs, la dépression est une condition prévalente au sein de cette population. Selon une nouvelle étude publiée par l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), plus de deux Canadien.ne.s âgé.e.s sur cinq 6


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(44%) vivant dans un établissement de soins en hébergement ont reçu un diagnostic de dépression ou présentent des symptômes de cette maladie. Ces données mettent en évidence l'importance des services de soutien socio-psychologique et leur accessibilité, pour permettre à cette portion de la population de jouir de plus de liberté et vivre de façon autonome dans leur communauté le plus longtemps possible. Notamment, les Centres communautaires pour aînés (CCA) du Québec jouent un rôle essentiel dans le maintien de l'autonomie et de l'état de santé de cette population. Ces centres sont dirigés et menés par des aîné.e.s et offrent un continuum d'interventions holistiques, dont les activités touchant les sphères du développement cognitif et physique, ainsi que les services en sécurité alimentaire et de déplacement, d'accompagnement et de référence à d'autres services. Les CCA ont pour mission, entre autres, de maintenir leurs clientèles dans leurs communautés respectives et de prévenir leur utilisation précoce des services publics de santé et sociaux, ce qui les rend des partenaires clé du gouvernement dans la promotion de la santé mentale au sein de notre population vieillissante. Cependant, l'Association québécoise des centres communautaires pour aînés a publié un mémoire au gouvernement critiquant la structure du système imposé par la Loi 10. Notamment, l'Association représentant 54 CCA dans 14 régions du Québec dénonce un manque d'investissement du gouvernement dans les services offerts par les centres aux aîné.e.s vivant dans la communauté, ainsi que le manque d'un plan clair de prévention et de promotion en santé. De plus, l'Association demande que les conseils d'administration des agences CISSS soient plus informés à propos des enjeux particuliers auxquels font face les aîné.e.s et qu'ils acceptent parmi eux des membres engagé.e.s dans la communauté. Étant donné que les CCA ont un accès bonifié et des services adaptés aux besoins de leur population, et l'impact qu'ils peuvent avoir sur l'autonomie et le bien-être psychologique des aînés en communauté, la collaboration entre le gouvernement et ces organismes communautaires devient une façon logique d'assurer l'assistance nécessaire aux aîné.e.s autonomes, de promouvoir la prévention en santé mentale et de dégorger les services publics tels les CHSLD pour en améliorer l'accès.

C’est pourquoi nous proposons que: ● Le gouvernement développe des partenariats avec les centres communautaires pour les aîné.e.s ou tout autre organisme communautaire permettant d'augmenter l'offre de services de soutien socio-psychologique aux aîné.e.s vivant en communauté. ● Le gouvernement appuie les nouvelles initiatives et projets visant à améliorer le développement personnel et social des aîné.e.s, qu'elles proviennent des organismes publics tels les CISSS ou des membres d'une communauté. ● Le gouvernement travaille avec les organisations communautaires afin de s'assurer que leurs membres aient accès à des outils ou formations leur permettant d'identifier des signes de détresse psychologique chez les aîné.e.s nécessitant un suivi avec un.e professionnel.le de la santé. Ces outils 7


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présenteraient aussi de l'information concernant les façons de les référer à un.e intervenant.e pertinent.e. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les aîné.e.s, ainsi qu'aux enjeux sociaux et ressources spécifiques à cette population. 2.3

L'éducation continue des professionnel.le.s sur la santé mentale des réfugié.e.s et des immigrant.e.s

Le gouvernement du Québec a fait part récemment de son intention d'accueillir quelque 51,000 immigrant.e.s en 2017, incluant les immigrant.e.s économiques et par regroupement familial, ainsi que les personnes réfugiées. Ces nouvelles surviennent au coeur d’une vague intensifiée d’accueil de réfugié.e.s au Canada depuis les dernières années. Un des exemples les plus marquants est l'arrivée de plus de 26 000 réfugié.e.s syrien.ne.s au Canada, incluant au Québec, entre les mois de novembre 2015 et février 2016. Ce contexte expose bien la réalité multiculturelle et multiethnique dans laquelle nous évoluons et au sein de laquelle les professionnel.le.s en santé mentale peuvent être appelé.e.s à agir. Tout d'abord, il faut reconnaître que les gouvernements fédéral et provincial ont des structures en place pour assurer une prise en charge médicale des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes, et particulièrement celle des réfugié.e.s. Selon une étude préliminaire de l'Agence de la santé publique du Canada, l'arrivée des réfugié.e.s Syrien.ne.s n'a point représenté un poids additionnel pour les systèmes de santé provinciaux canadiens. Cela découle, du moins en partie, du système bien établi de prise en charge médicale des réfugié.e.s, qui inclut des programmes fédéraux et provinciaux offrant des dépistages et soins de santé spéciaux à ceux et celles qui sont en attente d'un statut de réfugié.e, qui l'ont obtenu, ou même qui ont vu leur demande de statut refusée (pendant la période d'attente d'extraction du pays). Notamment, une fois la personne réfugiée acceptée par le gouvernement, celle-ci reçoit le statut de résident.e permanent.e et gagne dorénavant accès au régime d'assurance maladie provincial en place. De plus, le Québec possède plusieurs cliniques offrant des services de santé et des ressources psychosociales spécifiquement conçues pour les réfugié.e.s de tous âges. Ceci étant dit, les réfugié.e.s et les immigrant.e.s d'autres catégories traversent des expériences parfois bouleversantes, précédant leur arrivée et au cours de celle-ci, qui peuvent ainsi affecter leur statut mental. Ceci rend leur accès à des services adaptés d'autant plus important. Entre autres, les jeunes réfugié.e.s sont potentiellement plus à risque de développer des problèmes de santé mentale et comportementaux, comparativement aux jeunes né.e.s au Canada, de par leur 8


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exposition à des circonstances déclenchantes telles des traumas psychologiques survenus avant leur migration et de la discrimination dans leur pays d’accueil. Outre les particularités concernant leur état de santé mentale, les populations de migrant.e.s et de réfugié.e.s peuvent percevoir différemment leur interaction avec les professionnel.le.s de la santé au Québec. Par exemple, certain.e.s réfugié.e.s hésitent à recevoir des soins en santé mentale parce qu'ils et elles ont des perceptions négatives envers les médicaments psychotropes, ou parce qu’ils ou elles croient que leur consultations avec les médecins étaient trop courtes et que les facteurs sociaux uniques à leurs circonstances ne sont pas pris en compte par les professionnel.le.s de la santé. Cela implique le besoin de sensibiliser les professionnel.le.s impliqué.e.s en santé mentale et d’offrir une formation prônant la sensibilité culturelle. Un meilleur rapport entre les réfugié.e.s et les professionnel.le.s de la santé au Québec pourra ainsi permettre un accès bonifié aux soins de santé mentale, ainsi qu’une meilleure utilisation des ressources disponibles pour ces populations. C’est pourquoi nous proposons que: ● Le gouvernement investisse dans la création d'outils de dépistage rapide pour les troubles de santé mentale auprès des migrant.e.s et des réfugié.e.s. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les réfugié.e.s et les migrant.e.s. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès à des formations, dans le cadre de leur formation continue, spécifiques quant à la prise en charge clinique de la clientèle des réfugié.e.s et des migrant.e.s. 2.4 L'éducation Autochtones

continue

des

professionnel.le.s sur la santé mentale des

Les peuples Autochtones du Canada et du Québec (soit-ils membres des Premières nations, des Inuits ou des métis) font face à plusieurs enjeux de santé propres à leurs communautés, influencés de façon marquée par de nombreux facteurs sociaux, environnementaux et historiques uniques. On soulève notamment le retrait forcé et systématique de centaines d'enfants autochtones de leurs milieux pour les envoyer dans des écoles résidentielles, dont la dernière fermait ses portes en 1996. Celles-ci, prônant l'assimilation culturelle des jeunes Autochtones, furent parallèlement le siège de plusieurs cas d’abus physiques et psychologiques, en plus de permettre l’adoption subséquente de ces enfants dans des familles non-Autochtones. Ces pratiques colonialistes eurent un impact marqué sur la culture, l’organisation sociale, ainsi que l’état de santé global des peuples touchés. En effet, une étude conduite par la Fondation autochtone de guérison a trouvé que 75% des survivant.e.s de ces 9


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pensionnats avaientt reçu au moins un diagnostic de maladie mentale, les plus fréquents étant notamment l'état de stress post-traumatique, la toxicomanie et la dépression majeure. Les membres des communautés autochtones du Québec sont pris en charge par le système fédéral d'assurance en santé. Celui-ci assure la prestation directe de services de santé par des centres de soins fédéraux pour les membres enregistrés des Premières Nations, ou indirecte à travers le système provincial, pour certaines catégories de services et pour les membres non-enregistrés. Tou.te.s les Autochtones du Québec ont aussi accès à des programmes fédéraux qui ciblent, entre autres, la prévention du suicide et de la dépendance aux substances, ainsi que la promotion d’une bonne santé mentale auprès des survivant.e.s des écoles résidentielles. Ces programmes offrent aussi des remboursements de services privés par l'assurance fédérale lorsque les services, notamment certains soins psychologiques offerts en cabinets privés, ne sont pas offerts par le système public de santé. Malgré cette offre de services au niveau fédéral, un grand nombre d'Autochtones québécois.e.s et de leurs descendant.e.s sont utilisateurs et utilisatrices des services de santé provinciaux, en plus de ceux et celles vivant hors-réserve dans les communautés rurales et urbaines de la province. Les expériences collectives vécues par cette population, ainsi que la culture unique et le contexte clinique particulier, augmentent la vulnérabilité de ceux-ci et celles-ci, ce qui peut entre autres se traduire par un accès inadéquat aux soins de santé mentale dans le système provincial. L'Organisation nationale de la santé autochtone recommande notamment que les professionnel.le.s en santé mentale se familiarisent davantage avec l'histoire, la culture et la spiritualité des Premières Nations, afin de mieux intégrer l’approche traditionnelle des soins à leur pratique en milieu autochtone. Il est donc essentiel que les professionnel.le.s en santé mentale reçoivent une formation prônant la sensitivité culturelle afin de bonifier l’efficacité et l’accessibilité des soins qu’ils prodiguent. C’est pourquoi nous proposons que: ● Le gouvernement investisse dans la création d'outils de dépistage rapide pour les troubles de santé mentale auprès des Autochtones. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les Autochtones. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques portant sur la prise en charge clinique de 10


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la clientèle des Autochtones. Celles-ci devraient inclure une sensibilisation aux éléments essentiels de la médecine traditionnelle, dans le but d'informer et soutenir les professionnel.le.s dans la conciliation des différentes approches dans le traitement de troubles mentaux. 2.5

La promotion de la santé mentale des jeunes par l'éducation sexuelle

Le concept de minorité sexuelle devient de plus en plus connu de la société et les membres appartenant à cette communauté, de moins en moins rares dans la liste de patient.e.s des professionnel.le.s de la santé. L'appartenance à une minorité sexuelle est définie par au-moins une de deux caractéristiques d'une personne: son orientation sexuelle (faisant référence à son auto-identification ou comportement en tant qu'homosexuel.le, hétérosexuel.le ou autre) et son identité sexuelle (faisant référence à son auto-identification de genre dans un continuum de féminité ou masculinité, incluant l'identification avec aucun des deux extrêmes). Les minorités d'identité sexuelle incluent donc les personnes transgenre, dont l'identité sexuelle ne s'aligne pas avec leur sexe biologique à la naissance, ainsi que les personnes transexuelles, qui ont pris de mesures pour aligner leur identité et leur sexe, tels les traitements hormonaux et les chirurgies de changement de sexe. Les minorités sexuelles, au Québec comme ailleurs, font face à plusieurs enjeux de santé mentale causés par une culture oppressive d'hétéronormativité et par la discrimination systémique qui en découle. En effet, les membres d'une minorité sexuelle sont plus à risque de développer des troubles de l'humeur et d'anxiété, des troubles d'abus de substances, et d'avoir des pensées suicidaires. Illes posent aussi plus fréquemment des gestes suicidaires. De plus, les jeunes québécois.e.s faisant partie d’une minorité d'orientation sexuelle ou de genre sont plus à risque de vivre de l’intimidation à l'école et en ligne, de la violence psychologique et de la discrimination dans l'environnement scolaire et ailleurs, comparé à leurs collègues à identité et orientation sexuelle cisgenre et hétérosexuelle. Des études canadiennes sur les jeunes faisant partie d’une minorité sexuelle et de genre ont démontré que ces groupes comportent un risque particulièrement élevé de développer des troubles mentaux, mais aussi des comportements à risque tels les grossesses indésirables et les relations sexuelles à haut risque de transmission de maladies. Notamment, les trois facteurs protecteurs les plus importants pour la protection psychologique des jeunes appartenant à une minorité sexuelle sont le soutien familial, le soutien reçu d'adultes dans leur entourage et la sécurité ressentie dans l'environnement scolaire. D'ailleurs, une étude concernant cette population dans l'ouest canadien a trouvé que l'établissement de groupes étudiants de soutien aux minorités sexuelles et de politiques institutionnelles contre l'homophobie ont contribué à la diminution des taux de troubles mentaux, d'idées et des gestes suicidaires à la fois auprès des jeunes de minorité sexuelle et de leurs collègues.

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C’est pourquoi nous proposons que: ● Le gouvernement développe des partenariats avec les organismes communautaires spécialisés en santé sexuelle et administrateurs.trices des commissions scolaires afin de d'augmenter l'offre de services de soutien socio-psychologique à ces minorités dans l'environnement scolaire. ● Le gouvernement appuie les nouvelles initiatives et projets visant à améliorer le développement personnel et social des minorités sexuelles, qu'elles proviennent des organismes publics tels les CISSS, les membres d'une communauté ou les étudiants dans l'environnement scolaire. ● Le gouvernement travaille avec les écoles primaires, secondaires et les CÉGEP afin de s'assurer que des employé.e.s clés aient accès à des outils ou formations leur permettant d'identifier des signes de détresse psychologique chez les minorités sexuelles nécessitant un suivi avec un.e professionnel.e de la santé. Ces outils inclueraient aussi de l'information concernant les façons de les référer à un.e intervenant.e pertinent.e. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les minorités sexuelles, ainsi qu'aux enjeux sociaux et ressources spécifiques à cette population.

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3. CONCLUSION

3.1

Liste de recommandations

Nous proposons que: ● Le gouvernement priorise le recrutement, la distribution et l’accès à des psychologues et psychothérapeutes dans le système public de santé afin de diminuer les délais d'attente des patient.e.s et ainsi promouvoir l'accès à ces ressources. ● Le gouvernement réponde aux besoins particuliers des régions éloignées en matière de santé mentale. Cela peut se faire notamment par le recrutement de professionnel.le.s du domaine de la santé mentale, dont les infirmiers et infirmières, et intervenant.e.s spécialisé.e.s en santé mentale et en clientèle jeunesse. ● Le gouvernement encourage les médecins omnipraticien.ne.s et spécialistes, ainsi que les psychothérapeutes et intervenant.e.s psychosociaux, à travailler en équipe interprofessionnelle pour la prise en charge des patient.e.s afin d'assurer leur suivi et faciliter, lorsque nécessaire, la gestion de situations urgentes. Ces équipes travailleraient idéalement dans un même centre de santé et de services sociaux. ● Des outils soient créés et diffusés pour les initiatives de sensibilisation de la population par les intervenant.e.s en santé mentale, ainsi que pour permettre de cataloguer les services régionaux offerts en santé mentale. Ces outils auront le potentiel d'améliorer les relations entre les professionnel.le.s et la population, en plus d'adresser le besoin non-comblé de renseignements perçu par la population. ● Le gouvernement développe des partenariats avec les centres communautaires pour les aîné.e.s ou tout autre organisme communautaire permettant d'augmenter l'offre de services de soutien socio-psychologique aux aîné.e.s vivant en communauté. ● Le gouvernement appuie les nouvelles initiatives et projets visant à améliorer le développement personnel et social des aîné.e.s, qu'elles proviennent des organismes publics tels les CISSS ou des membres d'une communauté. ● Le gouvernement travaille avec les organisations communautaires afin de s'assurer que leurs membres aient accès à des outils ou formations leur permettant d'identifier des signes de détresse psychologique chez les aîné.e.s nécessitant un suivi avec un.e professionnel.le de la santé. Ces outils présenteraient aussi de l'information concernant les façons de les référer à un.e intervenant.e pertinent.e. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation 13


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continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les aîné.e.s, ainsi qu'aux enjeux sociaux et ressources spécifiques à cette population. ● Le gouvernement investisse dans la création d'outils de dépistage rapide pour les troubles de santé mentale auprès des migrant.e.s et des réfugié.e.s. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les réfugié.e.s et les migrant.e.s. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès à des formations, dans le cadre de leur formation continue, spécifiques quant à la prise en charge clinique de la clientèle des réfugié.e.s et des migrant.e.s. ● Le gouvernement investisse dans la création d'outils de dépistage rapide pour les troubles de santé mentale auprès des Autochtones. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les Autochtones. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation continue, à des formations spécifiques portant sur la prise en charge clinique de la clientèle des Autochtones. Celles-ci devraient inclure une sensibilisation aux éléments essentiels de la médecine traditionnelle, dans le but d'informer et soutenir les professionnel.le.s dans la conciliation des différentes approches dans le traitement de troubles mentaux. ● Le gouvernement développe des partenariats avec les organismes communautaires spécialisés en santé sexuelle et administrateurs.trices des commissions scolaires afin de d'augmenter l'offre de services de soutien socio-psychologique à ces minorités dans l'environnement scolaire. ● Le gouvernement appuie les nouvelles initiatives et projets visant à améliorer le développement personnel et social des minorités sexuelles, qu'elles proviennent des organismes publics tels les CISSS, les membres d'une communauté ou les étudiants dans l'environnement scolaire. ● Le gouvernement travaille avec les écoles primaires, secondaires et les CÉGEP afin de s'assurer que des employé.e.s clés aient accès à des outils ou formations leur permettant d'identifier des signes de détresse psychologique chez les minorités sexuelles nécessitant un suivi avec un.e professionnel.e de la santé. Ces outils inclueraient aussi de l'information concernant les façons de les référer à un.e intervenant.e pertinent.e. ● Le gouvernement travaille avec les autorités pertinentes afin de s'assurer que les professionnel.le.s en santé mentale aient accès, dans le cadre de leur formation 14


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continue, à des formations spécifiques aux troubles psychologiques fréquents chez les minorités sexuelles, ainsi qu'aux enjeux sociaux et ressources spécifiques à cette population.

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