Cancer du Sein - Booklet

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Mot de la rédaction :

Chers lecteurs et chères lectrices, Au XXIème siècle, est-il encore normal que le cancer, ce fléau, sévisse encore, et emporte plus de 8 millions de personnes chaque année ? Face à la réalité de ces faits, nous ne pouvons qu’agir. Ne disons nous pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? En effet, dans l’attente de solutions concrètes, notre meilleur moyen de lutte contre le cancer reste la prévention. Ainsi, en ce mois dédié à la lutte contre le cancer du sein, nous sommes fiers de mettre à votre disposition ce livret, qui offre, d’une manière non exhaustive, des informations qui abordent plusieurs aspects de ce cancer. La connaissance de ces informations, destinées au grand publique, ne saurait suffire à faire face contre le cancer. En réalité, il faut pouvoir en faire usage quotidiennement, convaincre son entourage de leur utilité et enfin, les partager avec le plus de personnes possible. Enfin, chers lecteurs et chères lectrices, nous souhaitons, en plus d’une bonne santé et d’une bonne lecture, que ce livret vous soit utile, à vous ou à votre entourage, Vos SCOPHeroes et SCORAngels ! 3


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Table des matières :

Le Cancer du sein au Maroc en chiffres ……………………………………..7 Facteurs de risque ..….……………………………………………………………..11 Au Maroc ……………………………………………………13 Symptômes ………………………………………………………………………….…15 Diagnostic …………………………………………………………………………..….19 Activités de détection précoce au Maroc ….……………21 Traitement …………………………………………………………………………….23 Prévention ……………………………………………………………………………..27 Activités de prévention au Maroc ……………………………29 5


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Le Cancer du sein au Maroc : Le cancer du sein est un cancer qui peut aussi bien survenir chez l’homme que chez la femme. Cependant, vous ne trouverez dans ce livret, que des chiffres et des données qui concernent la femme. Cancer au Maroc : Avant d’aborder spécifiquement le cancer du sein, il est indispensable de présenter certains chiffres autour du cancer au Maroc. Selon le Registre des cancers de la région du Grand Casablanca, l’OMS et les résultats de l’étude GLOBOCAN 2002, le nombre de cas estimé actuellement serait aux alentours de 40 000 cas/an. Seulement 7500 cas seraient pris en charge, soit 18 à 25% des cas. De plus, toutes les études montrent qu’il existe une légère prédominance du cancer féminin : - Le Registre des cancers de la région du grand Casablanca montre qu’en 2004, 54.94% des cancers enregistrés étaient des cancers féminins. - Le rapport GLOBOCAN 2008 fait part de 54.35% de cancers féminins pour 26 700 nouveaux cas de cancer. Enfin, le cancer serait, selon le ministère de la santé, la deuxième cause de mortalité au Maroc après les maladies cardio-vasculaires, soit 11,3 % des cas. 7


Le Cancer du sein :

Chez la femme, le cancer du sein constitue le cancer le plus fréquent. En effet, il représente 36% des cas de cancer chez la femme au Maroc, et reste la première cause de décès par cancer chez les femmes, même s’il a beaucoup de chances d’être guéri quand le dépistage est précoce. Ainsi, selon l’étude GLOBOCAN 2002, l’incidence standardisée du cancer du sein estimée chez les femmes au Maroc était de 22.5 pour 100 000 femmes/an, tandis que le taux de mortalité standardisé estimé de ce cancer était de 16.0 pour 100 000 femmes/an. Ce taux reste faible par rapport à celui observé dans les pays développés (27,7 pour 100 000 femmes/an en Belgique, ou 21.5 pour 100 000 femmes/an en France), où le cancer du sein sévit lourdement, mais reste comparable à celui estimé dans les pays du Maghreb (16.8 pour 100 000 femmes/an en Lybie, ou 16.7 pour 100 000 femmes/an en Algérie). De plus, au Maroc, les femmes atteintes du cancer du sein semblent avoir, selon une étude de 2012, une moyenne d’âge de 49 ans (plus ou moins 11 ans). Enfin, il faut savoir qu’au Maroc, l’incidence du cancer ne cesse d’augmenter. À titre d’exemple : à Rabat : le nombre de cas de cancer du sein enregistrés chez les femmes par l’Institut National d’Oncologie a doublé entre 1985 et 2002, pour presque tripler en 2007. 8


Centre Registre des cancers de la région du grand Casablanca Institut National d’Oncologie à Rabat Registre du Centre Hospitalier Hassan II de Fès Registre du Centre Hospitalier d’Oncologie d’Oujda Registre du Centre Hospitalier d’Oncologie de Marrakech Registre du Centre Hospitalier d’Oncologie d’Agadir

Date/ Période

Information

2004

La proportion du cancer du sein était de 36,1% par rapport au total des cancers enregistrés chez les femmes La proportion du cancer du sein a représenté 17% par rapport à l’ensemble des cancers enregistrés pendant cette période Le cancer du sein représentait 49,8% des cancers gynécologiques enregistrés entre 2004 et 2007 35% des cas étaient des cas de cancer du sein : la plus grande proportion par rapport à l’ensemble des cancers

1985-2002 2004-2007 2007 2007

La proportion la plus élevée était représentée par le cancer du sein soit 20,5%

2007

Le cancer du sein représentait la plus grande partie soit 24,4%

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Facteurs de risque :

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Cela signifie que plusieurs facteurs influent le risque de sa survenue. On parle de facteurs de risques. On connaît un certains nombre des facteurs du cancer du sein. Le fait qu’une personne possède un ou plusieurs facteurs de risque ne signifie pas qu’elle développera obligatoirement un cancer du sein, de la même manière qu’une personne n’ayant aucun de ces facteurs peut très bien être atteinte de ce cancer. Nous discuterons dans un premier temps des facteurs de risque dits internes, puis des facteurs de risque dits externes au Maroc.

Facteurs de risque internes : Lorsqu’on parle de facteurs de risque internes, on parle de

facteurs constitutifs des individus, qui sont innés et immuables.

Le sexe :

Le premier facteur de risque reste le sexe : 99% des cancers du sein touchent les femmes, contre seulement 1% chez l’homme. Nous ne discuterons par la suite que des cas qui touchent la femme. L’âge : Le risque d’avoir un cancer du sein augmente avec l’âge, en particulier entre 40 à 60 ans. Toutefois, une femme de 30 ans peut elle aussi un contracter cancer du sein. 11


Antécédents personnels de cancer du sein :

En plus du risque de récidive du cancer au niveau du sein traité,

une femme qui a eu un cancer du sein a un risque plus élevé de développer un nouveau cancer du sein qu’une femme du même âge. Les femmes ayant reçu un diagnostic du cancer du sein sont plus susceptibles d’être atteintes du cancer de l’ovaire. Affections du sein : Parmi les affections bénignes mammaires, seules celles qui sont associées à la prolifération du tissu mammaire, comme les hyperplasies, font augmenter le risque de cancer du sein. Exposition à des radiations médicales : Une irradiation du thorax peut augmenter le risque de cancer du sein. Le niveau de risque est en rapport avec la dose totale reçue et l’âge de la femme. Antécédents familiaux : Près de 20 à 30% des cancers du sein se manifestent chez des femmes dont la famille comporte plusieurs cas de cancer du sein. De manière générale, les études montrent que : - Lorsque ce sont des parentes au 2e degré (tante, nièce, grand mère …), qui ont déjà été atteintes, le risque d’être atteint de ce type de cancer est légèrement plus élevé. - Lorsque c’est la mère, la sœur ou la fille qui a déjà eu ce cancer, ce risque est environ deux fois plus élevé. Le risque augmente d’autant plus que : - La mère, la sœur ou la fille a été atteinte d’un cancer dans les deux seins avant la ménopause. - Une parente a été atteinte d’un cancer du sein et d’un cancer de l’ovaire ou de plusieurs cancers différents. - Un parent de sexe masculin a été atteint du cancer du sein. 12


Période d’activité génitale, grossesse et allaitement : Le risque de développer un cancer du sein augmente :

- Avec une puberté précoce et une ménopause tardive. - Avec une première grossesse tardive. De plus, les femmes n’ayant pas d’enfants ont plus de chance de développer un cancer du sein. - Lorsque la mère n’allaite pas son nourrisson.

Facteurs de risque externes au Maroc :

Les facteurs de risque externes sont les facteurs liés à l’environnement, et aux modes et conditions de vie. Le tabac : La consommation de tabac est associée à une augmentation du cancer du sein. Les femmes exposées au tabagisme passif ont un risque inférieur à celles exposées au tabagisme actif, mais tout de même plus élevé que les femmes jamais exposées au tabac. Au Maroc, 3.3% de femmes adultes (15-74 ans) consomment du tabac régulièrement, 0.2% quotidiennement. Quant aux jeunes de 13-15 ans, la consommation régulière de tabac est de 4.9% et la consommation quotidienne de cigarette est de 2.3%. L’alcool : La consommation d’alcool augmenterait le taux d’œstrogène, qui joue lui même un rôle important dans le développement des cellules du cancer du sein. L’augmentation du risque est significative dès une consommation moyenne d’un verre par jour. Au Maroc, en 2010, 0.1 % des femmes sont dépendantes à l’alcool et 5.2% des femmes sont d’anciennes consommatrices. 13


Obésité et manque d’activité physique : L’obésité, le surpoids et le manque d’activité physique

augmenteraient le risque de développer le cancer du sein. Au Maroc, les chiffres sont alarmants. En effet, selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), réalisée en 2014, 27.6% des femmes au Maroc seraient obèses. De plus, une autre étude de l’OMS montre qu’en 2008, 33.6% des femmes présentaient une hypertension artérielle. Exposition professionnelle : La majorité des agents cancérogènes connus sont essentiellement ou exclusivement utilisés en milieu professionnel. Les expositions professionnelles à des agents carcinogènes concerneraient environ 10% des salariés et seraient responsables de 5 à 10% des cancers. De nombreux produits ont été identifiés comme cancérigènes : L’aluminium, l’amiante, l’arsenic, le nickel, les poussières de bois ou de cuir, le chrome, le chlorure de vinyle, etc. Le tableau suivant donne la répartition de la population féminine adulte marocaine en 2004, travaillant dans trois grands secteurs d’activité professionnelle, et qui est potentiellement exposée aux substances cancérigènes manipulées dans ces secteurs : Artisanat Industrie métallurgique Agriculture et pêche

Nombre de travailleurs 567 528 1326

Proportion d’exposition 15.9 0.4

792 948

22.2

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Symptômes : Les symptômes listés ci dessous ne sont pas propres au cancer du sein. Ils peuvent être l’expression d’une autre maladie. Si toutefois ils apparaissent, il est important de consulter au plus vite, ce qui peut permettre de diagnostiquer d’une manière précoce un cancer, en cas de son existence. Une boule dans un sein : Une boule ou une masse dans un sein est le signe d’un cancer du sein le plus couramment observé. Cette masse, en général non douloureuse, est le plus souvent de consistance dure et présente des contours irréguliers. Elle apparaît par ailleurs comme fixée dans le sein. Cette masse peut entrainer une gêne au mouvement, ou donner lieu à une sensation de pesanteur. Des ganglions au niveau de l’aisselle : Une ou plusieurs masse(s) dure(s) à l’aisselle signifient parfois qu’un cancer du sein s’est propagé aux ganglions axillaires. Ces ganglions restent toutefois indolores. Un changement de la taille ou de la forme du

sein :

Une rougeur, un œdème et une chaleur importante au niveau du sein peuvent être le signe d’un cancer du sein inflammatoire. 15


Changement de la peau du sein :

La peau du sein peut devenir capitonnée ou plissée. Lorsque la peau s’épaissit et devient capitonnée, on parle parfois de peau d’orange. La peau du sein peut être rouge, écorchée, ulcérée, recouverte de croûtes. Le sein peut se déformer et perdre de son galbe. Des rides peuvent apparaître. Un sein qui démange peut être signe de cancer inflammatoire du sein. Il arrive souvent que les démangeaisons ne soient pas soulagées par les onguents, crèmes et autres médicaments.

Changement du mamelon :

Les mamelons de certaines personnes pointent toujours vers l’intérieur. Des mamelons normaux qui s’inversent soudainement devraient être examinés par un médecin. Un écoulement des mamelons peut être causé par de nombreuses affections, la plupart bénignes. L’écoulement d’un seul mamelon peut être signe de cancer du sein, en particulier s’il se manifeste spontanément, et s’il est sanguinolent, jaune ou verdâtre. La formation de croûtes ou d’ulcères ou la peau qui pèle sur le mamelon peut être signe de certains types rares de cancer du sein comme la maladie de Paget du mamelon. 16


Symptômes et signes tardifs :

Les signes et symptômes tardifs se manifestent quand la masse cancéreuse grossit ou se propage vers d’autres parties du corps, dont d’autres organes : - Douleur osseuse - Nausées, perte d’appétit et perte de poids. - Jaunisse - Accumulation de liquide autour des poumons : Essoufflement Toux - Maux de tête et vision double - Faiblesse musculaire 17


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Diagnostic : Si l’un des symptômes précédemment cités venait à apparaître, la

prudence veut qu’un bilan immédiat soit fait. En effet, 90% des cancers du sein, traités à un stade débutant, peuvent être guéris. Consultation avec un médecin : En présence de symptômes ou d’anomalies, une consultation chez votre médecin généraliste ou gynécologue est obligatoire. Cette consultation débutera par un entretien appelé interrogatoire, qui permettra au médecin d’en savoir plus sur vos antécédents personnels ou familiaux, vos symptômes, sur la date de vos premières règles ou du début de votre ménopause, sur votre nombre de grossesses menées à termes, votre mode de vie, vos habitudes alimentaires, etc. Ensuite, votre médecin procède à un examen physique appelé examen clinique, pendant lequel il réalisera un examen détaillé en cherchant les différents symptômes évoqués précédemment. Mammographie : C’est une radiographie des seins pratiquée par un radiologue. Elle permet d’obtenir des images de l’intérieur du sein à l’aide de rayons X, et de détecter ainsi d’éventuelles anomalies. Deux radiographies par sein sont réalisées, une de face, et une en oblique, ce qui permet de comparer les deux côtés de chaque sein. Une mammographie peut être réalisée soit dans le cadre d’un dépistage du cancer du sein, soit en présence de symptômes. 19


Échographie : Elle est effectuée :

- À la suite d’une mammographie, lorsque celle-ci a mis en évidence une anomalie qu’Elle permet d’analyser plus finement. - Lorsque la densité des seins ne permet pas d’obtenir une mammographie de qualité. - Chez les femmes enceintes pour qui les rayons X utilisés pour la mammographie sont contre indiqués. L’échographie utilise des ultrasons sans danger pour la grossesse.

Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) :

L’IRM du sein ne remplace ni la mammographie ni l’échographie mammaire. Elle ne constitue pas un examen systématique du cancer du sein, mais il s’agit d’un outil supplémentaire qu’on emploie parfois. Examen anatomopathologique : Un examen anatomopathologique de prélèvements réalisés au niveau de l’anomalie peut être effectué. C’est cet examen qui établit le diagnostic de cancer du sein. Le prélèvement au niveau de l’anomalie est le plus souvent réalisé par micro ou macrobiopsies à travers la peau : biopsie percutanée. Une ponction cytologique sous échographie peut être réalisée sur des lésions palpables et/ou suspectes à l’échographie. Cette technique est cependant de moins en moins utilisée au profit des biopsies percutanées. L’ensemble de ces examens constituent ce qu’on appelle les examens du bilan initial. Ils servent à poser le diagnostic 20


Le bilan d’extension :

Si les résultats des examens du bilan initial laissent penser que les cellules cancéreuses ont pu migrer vers des parties du corps éloignées du sein malade (métastases), d’autres examens, non systématiques pour toutes les patientes, peuvent être réalisés : Il peut s’agir : d’une biopsie des ganglions lymphatiques, d’une radiographie du thorax, d’une scintigraphie osseuse, d’un scanner, d’une échographie du foie, d’un bilan sanguin complet, etc.

Activités de détection précoce au Maroc : L’enquête sur la Santé et la Réactivité du Système de Santé

Maroc, a montré que seulement 2.1% des femmes âgées de plus de 40 ans avaient fait une mammographie pour dépister le cancer du sein. L’Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer (l’ALSC) a entrepris plusieurs actions qui concernent les différents volets de la détection précoce du cancer du sein : la formation des médecins, une campagne de sensibilisation auprès du grand public, l’acquisition de matériel pour ce dépistage, et l’inauguration de centres de dépistage. Dans une récente étude, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que la palpation des seins et l’examen clinique des seins par un médecin ainsi que la mammographie sont généralement disponibles au niveau des soins de santé primaires publiques. 21


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Traitement du cancer du sein :

Différents types de traitements peuvent être utilisés pour traiter un cancer du sein : chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie, chimiothérapie et thérapies ciblées. Selon les cas, les traitements peuvent avoir différents objectifs : - Supprimer la tumeur ou les métastases. - Réduire le risque de récidive. - Ralentir le développement de la tumeur ou des métastases. - Améliorer le confort et la qualité de vie de la personne malade, en traitant les symptômes engendrés par la maladie. Il arrive parfois qu’un seul type de traitement soit nécessaire. Dans d’autres cas, une association de traitements est utile pour mieux maîtriser la maladie. On peut ainsi, par exemple, réaliser une chirurgie et compléter ensuite le traitement uniquement par une chimiothérapie, ou uniquement par une radiothérapie. Le traitement complémentaire est appelé traitement adjuvant. Son objectif est de compléter l’action de la chirurgie et de renforcer son efficacité. Donc, une proposition de traitements est établie par des médecins d’au moins trois spécialités différentes, dans le cadre d’une réunion de concertation pluridisciplinaire, en s’appuyant sur des recommandations de bonne pratique. La proposition de traitement vous est ensuite expliquée au cours d’une consultation d’annonce. Lorsque vous avez donné votre accord sur cette proposition de traitement, ses modalités sont décrites dans un programme personnalisé de soins. Les informations qui suivent décrivent les différentes options de traitement du cancer du sein. 23


Chirurgie :

La chirurgie est souvent le premier traitement entrepris. Elle sert à enlever la tumeur cancéreuse. Dans le cas du cancer du sein, le choix du type de chirurgie repose entre autres sur la taille de la tumeur, son type et son emplacement dans le sein. La préférence esthétique de la femme est aussi prise en compte. Ainsi, on peut proposer une chirurgie mammaire conservatrice (tumorectomie) suivie d’une radiothérapie. Ici, la chirurgie est partielle ou segmentaire : une partie du sein est enlevée. On peut aussi proposer une mastectomie radicale modifiée, où tout le sein est retiré, ce qui peut poser un problème esthétique. On peut pratiquer d’autres interventions chirurgicales, dont celles-ci : évidemment ganglionnaire axillaire, ainsi qu’une biopsie du ganglion sentinelle.

Radiothérapie : On administre toujours une radiothérapie externe après une

chirurgie mammaire conservatrice. Elle permet de détruire les cellules cancéreuses qui pourraient être demeurées dans le sein, et de réduire ainsi le risque de récidive. On peut proposer une radiothérapie systémique aux femmes atteintes d’un cancer du sein qui s’est propagé sur de grandes surfaces osseuses. Enfin, il faut savoir qu’en cas de mastectomie totale, la radiothérapie n’est pas toujours nécessaire. 24


Chimiothérapie :

Pour le cancer du sein, elle est habituellement administrée après la chirurgie. Elle permet de détruire les cellules cancéreuses qui se seraient échappées de la tumeur principale. On propose une chimiothérapie pour traiter un cancer du sein : - Précoce mais dont le risque de récidive est élevé, - Localement avancé, avancé ou récidivant. La chimiothérapie utilise une classe de médicaments appelés antinéoplasiques pour traiter les cancers. Le choix des chimiothérapeutiques dépend du stade du cancer du sein. Elle peut comprendre une association de médicaments ou l’administration d’un seul médicament. Au Maroc : Selon l’étude des profils des pays pour le cancer, menée en 2014 par l’Organisation Mondiale de la Santé : Radiothérapie Nombre total d’unités de téléthérapie à haute énergie par millions d’habitants Nombre de centres de radiothérapies Nombre d’oncologues radiothérapeutes Chimiothérapie (médicaments non précisés)

Généralement disponible dans le système de santé public 0.4 17 106 Généralement disponible dans le système de santé public

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Prévention :

Il n’existe aucun moyen totalement efficace dans la lutte contre le cancer du sein. Les meilleurs moyens à ce jour restent la prévention et le dépistage. La prévention repose essentiellement sur le travail sur soi, sur l’éradication des mauvaises habitudes, ou la modification d’un mode de vie qui rassemblerait trop de facteurs de risques externes. Entretenir un poids santé : Considéré comme l’idéal en matière de poids, le poids santé est le résultat d’un calcul qui permet d’établir un intervalle dans lequel vous serez considéré comme ayant un poids normal. Il est important de maintenir ce poids santé, en particulier après la ménopause. Pour arriver à ce résultat, il faut pratiquer une activité physique régulière, entre 3 et 6 heures par semaine, et adapter son régime alimentaire à ses besoins énergétiques réels, tout en évitant les produits cancérigènes qui se retrouvent généralement en boite, en conserve ou dans les aliments fournis par la restauration rapide. Il faut également préférer les viandes blanches aux viandes rouges, dont la consommation hebdomadaire recommandée est de deux fois par semaine maximum. Éviter les toxiques : On entend par là la réduction significative ou totale de la consommation de tabac ou d’alcool. Cela passe par un sevrage nécessaire, pour lequel la femme peut être assistée par son médecin ou tout autre cadre de la santé. 27


Dépistage : L’autre volet de la prévention est le dépistage. Un dépistage

précoce du cancer du sein augmente les chances de guérisons. Il est donc sage pour toutes les femmes de réfléchir aux moyens de dépistage à leur disposition selon leur âge et leurs conditions. Mammographie : Il s’agit du meilleur moyen pour dépister le cancer du sein. Pour l’American Cancer Society, pour les femmes âgées de 40 à 44 ans, le dépistage doit se faire tous les 2 ans, ou pas du tout, en fonction des facteurs de risques qu’elles accumulent. Pour les femmes âgées de 45 à 55 ans, le dépistage doit se faire obligatoirement tous les ans, puis tous les deux ans à partir de 55 ans. Consultation pour examen clinique : Doit se faire chez le médecin généraliste ou le gynécologue, entre la fin des règles et la période d’ovulation chez la jeune femme, et le premier jour du mois chez la femme ménopausée, en cas de suspicion. Autopalpation : Il est recommandé de la pratiquer à tout âge, une fois par mois : - Chez la jeune femme : une semaine environ après les règles, car à ce moment, les seins ne sont ni sensibles ni gonflés. - Chez la femme ménopausée : le premier jour du mois. Vous trouverez à la fin du livret notre tutoriel d’autopalpation. Suivi d’une femme anciennement atteinte : Une consultation par mois pendant 5 ans, et ensuite une fois par an à vie, ainsi qu’une Mammographie par an. 28


Activités de prévention au Maroc : Acteurs de la prévention :

Structurellement, la lutte contre le cancer fait intervenir une

multiplicité d’acteurs professionnels de la santé, structures hospitalières, associations nationales ou locales, centres de luttes contre le cancer, etc. Les principaux acteurs de la prévention des cancers au Maroc sont les suivants : - Le Ministère de la Santé. - La représentation au Maroc de l’OMS. - L’Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer (ALSC). - L’Association des Amis de l’Institut National d’Oncologie. - L’Association Marocaine de Lutte Contre le Cancer. - L’Association Agir. - L’Association Noujoum. - L’Association des Parents et Amis des Enfants Atteints de Cancer. - La Société Marocaine d’Oncologie Pédiatrique. - La Société Marocaine de Cancérologie. Campagnes de dépistage : Les activités de prévention s’articulent quant à elles autour de la lutte anti tabac et des actions de dépistage. Des campagnes de dépistage sont fréquemment réalisées, au niveau national ou au niveau local, souvent sous l’impulsion des autorités locales ou régionales, par le biais d’associations diverses. Ces campagnes de dépistage permettent de lever la suspicion chez certaines femmes, de poser un diagnostic différent de celui du cancer du sein ou de poser un diagnostic précoce du cancer du sein qui se traduit par une augmentation des chances de guérison et une diminution signification du prix des soins. 29


Association Lalla Salma de Lutte Contre le Cancer

Des campagnes de sensibilisation sont également organisées régulièrement par l’Association Lalla Salma de Luttle contre Le Cancer, par le biais : - Des chaines nationales à travers la diffusion quotidienne de spots publicitaires. - De panneaux publicitaires répartis dans les villes du Royaume. De plus, cette association inaugure fréquemment de nouveaux centres de diagnostic et de traitement, et assure la formation de professionnels de la santé pour la sensibilisation et le dépistage du cancer du sein. Étude des profils des pays pour le cancer,

OMS, 2014 : Politiques de prévention primaire :

Selon cette étude, le Maroc ne disposerait pas de politique de lutte contre : - Le surpoids et l’obésité. - L’usage nocif de l’alcool. - L’activité physique insuffisante. Cependant, en ce qui concerne la lutte contre le tabagisme, les efforts du Maroc sont satisfaisants. Ainsi, au Maroc : - On disposerait d’une politique opérationnelle pour réduire la charge du tabagisme, - Les produits présentent une mise en garde, - Il existe des taxes sur le tabac - Il existe certains services de sevrage, comptant pour moyen de traitement de la dépendance à l’égard du tabac. - Et il existe 3 à 5 catégories de lieux publics où il est interdit de fumer. 30


Références et remerciements : Références :

- Association Lalla Salma de Lutte Contre le Cancer : Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer : Volume 2. - Organisation Mondiale de la Santé - Profils des pays pour le cancer, 2014 - Maamri Abdellatif – Données épidémiologiques sur le cancer dans le monde et au Maroc : Revue bibliographie, Septembre 2015. - Site internet de l’Institut National Français du Cancer : www.e-cancer.fr - Site internet de la Société Canadienne du Cancer : www.cancer.ca - Mise à jour d’octobre 2015, concernant la mammographie de l’American Cancer Society Remerciements : La rédaction remercie vivement le Professeur Berrada, Professeur en gynécologie obstétrique, ex enseignant agrégé et ex président de l’unité de formation et de recherche (UFR) de gynécologie obstétrique à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat. Cette œuvre aura abouti sous son encadrement, sa direction et sa supervision.



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