PLUMAFRIK

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ISSN 2047-1254

Mai 2011, Edition N°001

Entrevue: La situation de l‟Afrique inquiète Poto-Moto Deville : “Les Occidentaux sont les premiers à nous imposer les

dictateurs et ils sont aussi les mêmes à nous faire croire qu‟ils sont mauvais ”

►P5

Science: Assemblée Générale

Culture: Un congolais nominé par RTS Awards lvis Katoto est le premier Congolais à être nominé et avoir gagné cette année le prix de meilleur film et documentaire aux prestigieuses cérémonies « Royal Television Society Awards » de remise des awards aux journalistes et producteurs de film et documentaires sur la télévision Anglaise RTS Awards 2010. Cette cérémonie a eu lieu le Samedi 12 Mars 2011 à Newcastle dans le Nord de l’Angleterre. ►P15

AJSAD à Bruxelles

Prix:80p, €1.00

RD Congo: La conscience des congolais interpellée

ne vingtaine de journalistes et gestionnaires de médias africains de la diaspora, travaillant sur des thématiques liées à la science ou à l’Afrique viennent de créer une association dénommée Alliance des Journalistes Scientifiques de la Diaspora, AJSAD, qui milite pour la promotion et la valorisation du potentiel de l’Afrique dans le développement scientifique mondial. ►P9

Le CRC de L‟Angleterre dit: «Non aux

élections de Novembre 2011 en RDC de peur que les étrangers, dont jusque-là leur congolité n‟a jamais été prouvée, soient légitimés ».

Monsieur Lumumba Yoto, Président du CRC

Kinshasa et Brazza: Musique chrétienne

Sr Lola Leonardo en trois jours de concert d‟adoration KINSHASA:

*10 juillet à l’hôtel VENUS *17 juillet à la salle LAMBERT NYEMBO *24 juillet au terrain municipal de BANDALUNGWA BRAZZAVILLE:

*07 août au PALAIS DE CONGRES

►P10

CPI: Suite aux élections de septembre prochain

e leadership africain est caracterisé par une boulimie indescriptible de pouvoir. Laquelle les amene à une fin misérable et honteuse. La situation actuelle de l’Afrique nous en dit plus. Comme un cadeau donné à un enfant qui le tient jalousement pour que les

autres enfants ne le lui arrachent, le dictateur africain n’est plus prêt à lâcher le pouvoir, ainsi les constitutions sont réécrites à tout bout de champs par des membres du parlement issus des élections législatives généralement frauduleuses, et aménagées à ce qu’elles per-

mettent à des potentats de se porter candidats et donc de se faire réélire par l’intimidation, le crime et la force des armes. Le leader africain vit dans l’obsession de perdre son pouvoir qu’il sait bien démériter. ►P4

L‟Union Africaine dispose déjà un candidat africain au poste du procureur e sommet de l'Union africaine (UA) a demandé que le poste de Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) soit réservé à un candidat africain lors des élections prévues en décembre. ►P11

Mathieu Kapasi, Ceo Empreinte, Project Manager of ‘‘The Congolese Association of Merseyside’’: „„Nous nous sommes dits que nous devons montrer notre différence dans tous les domaines, nous devons être un modèle d‟accompagnement dans l‟intégration en promouvant des valeurs; sortir de la médiocrité, favoriser l‟élévation vers la perfection est notre marque, notre empreinte. Empreinte est simplement notre marque de fabrique, la trace que nous voulons laisser ‟‟. ►P14

„„Pour qu'un enfant grandisse, il faut tout un village ”


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RD Congo: Processus électoral

Le Conseil de Résistants Congolais dit: « Non aux élections de Novembre 2011 de peur que les étrangers, dont jusquelà leur congolité n‟a jamais été prouvée, soient légitimés » Plumafrik: Pourriez-vous nous parler brièvement du Conseil de

Résistants congolais et de ses objectifs?

Lumumba Yoto: Le mouvement « Conseil de Résistants Congolais » est une alliance de beaucoup de groupes qui a été créée juste après les élections de 2006 en RD Congo. Donc, c’est en août 2007 que cette alliance a été formée, parce qu’il y avait plusieurs groupes de résistance ici en Angleterre et on travaillait en sens dispersé. Nous avons pensé qu’il fallait mettre ces efforts ensemble pour arriver à un objectif que nous nous sommes déterminés. En créant ce mouvement, nous avons comme objectif principal de lutter contre l’occupation dans notre pays, c'est-à-dire démanteler le réseau d’agresseurs qui dirige notre pays, donc la libération totale de notre pays et installer un Etat de droit. Depuis le 27 juillet 1998, Laurent Désiré Kabila, de son vivant, avait remercié les rwandais de l’avoir aidé à faire partir Mobutu du pouvoir et leur avait demandé de rentrer chez eux. Ils sont partis, quelque temps après le 02 août, ils ont agressé le Congo. Tout le monde se souviendra que quand le mouvement d’agression a commencé, il n’y avait pas de congolais. C’est après que quelques congolais ont été recrutés, comme Zahidi Ngoma et les autres, mais ce sont les rwandais qui avait commencé ce mouvement. Ils ont agressé le Congo et Laurent Kabila, qui les connaissait très bien, avait directement déclaré cette agression au niveau international. C’est depuis-là que nos agresseurs ont tenté de revenir au pays. Ils ont reçu, après avoir tué Laurent Désiré Kabila et par la magie de la Sun city, d’entrer au Congo et de nous diriger, comme ils le font aujourd’hui. C’est pour cela que nous avons pensé nous organiser contre cette agression. PA: La tension est tendue au pays avec les préparatifs des

élections de novembre 2011, quelle est la position du Conseil, est-elle favorable ou défavorable à ces élections ?

PA: Ne pensez-vous pas qu‟avec la présentation des candidatu-

res de certaines têtes d‟affiche aux présidentielles, entre autres celle d‟Etienne Tshisekedi, les donnes pourront-elles peutêtre changer ?

L.Y : Il y a une chose que les congolais ne comprennent. No-

tre problème n’est pas celui qui est à la tête de notre pays, mais il y a un réseau de rwandais qui est installé chez nous. Je peux donner un exemple, on va aux élections, et Tshisekedi, nous le savons tous, qu’il va gagner les élections contre celui que j’ai toujours appelé Hyppolite Kanambe, et que ce dernier dit que c’est bon Tshisekedi a gagné, et qu’au sénat, il y a la tête de Ruberwa qui sort là-bas et à l’Assemblée nationale, il y a la tête de Bizimakara, et ils sont majoritaires au parlement, donc nous n’avons rien fait. Ce n’est pas un problème avec un individu rwandais, mais c’est un problème avec un réseau rwandais qui est chez nous. Vous savez que depuis l’époque de Mobutu, ce réseau a toujours existé. C’est pour cela qu’ils sont forts aujourd’hui, parce qu’ils se sont préparés pendant des années et nous n’avions pas remarqué. Aujourd’hui, que nous avons remarqué qu’il y a un réseau dangereux qui émerge chez nous, c’est le moment de le démanteler. Nous n’avons pas de problème avec des rwandais, mais nous avons le problème avec quelques extrémistes Tutsi qui veulent contrôler le Congo et les congolais. Si les rwandais veulent vivre chez nous, s’ils veulent s’incliner par rapport à la loi congolaise, s’ils veulent faire du commerce, s’ils veulent être résidents chez nous, ils n’ont qu’a remplir les conditions et ils le seront, mais venir dire avec une arme à la main que je deviens congolais et je dois vous diriger non ce n’est pas ça. PA: Maintenant que vous dites non aux élections, alors quelles

démarches comptez-vous entreprendre pour bouter dehors ces gens que vous appelez étrangers du pouvoir d‟occupation ?

L.Y: Nous sommes totalement défavorables. Nous gardons la même position que nous avions en 2006. Nous disons que le pays est occupé et que celui-ci est occupé politiquement et militairement, alors on ne peut aller aux élections avec les agresseurs ou les occupants. La seule différence aujourd’hui est que les gens qui occupent notre pays aujourd’hui sont les noirs comme nous, mais il n’y a pas de différence entre l’occupation d’aujourd’hui et celle d’avant 1960. Avant c’étaient les blancs venant de la Belgique et aujourd’hui, ce sont les noirs venant du Rwanda. Comme notre pays est occupé, nous ne pouvons pas aller aux élections avec ces gens, sinon ça sera une erreur grave. D’ailleurs, ils veulent aller aux élections pour être légitimés. En 2006, les congolais et nos leaders ont fait une erreur d’accepter d’aller avec les étrangers aux élections. C’est cette hypothèse que tout le monde prend comme soutien pour dire que nous étions allés aux élections en 2006 avec ces gens, aujourd’hui on ne peut pas reculer, on doit allait encore aux élections. Moi, je dis que si nous prenons conscience aujourd’hui on peut reculer. Par exemple, quand les blancs sont arrivés avant 1960, nos parents et nos ancêtres les ont accueillis en libérateurs, en civilisateurs, les gens qui sont venus changer les choses en Afrique et au Congo, mais quand ces derniers ont remarqué que ces blancs ne faisaient pas ce qu’ils disaient, tout en commençant à maltraiter notre population, à voler nos richesses, ils se sont mis debout, malgré qu’ils les avaient accepté en leur demandant de partir. C’est la même chose avec nous aujourd’hui. Si nous avions accepté en 2006, et que maintenant tous les éléments qui prouvent que nous sommes sous occupation sont là, alors pourquoi allons-nous accepter les élections en 2011? Mettons-nous ensemble en tant que congolais et disons non et ces gens vont partir.

LY : Nous avons compris que les gens qui donnent les armes pour organiser des rebellions sont complices avec ceux qui nous agressent et qui occupent notre pays. Nous avons une arme qui ne se fatigue pas, c’est la population. Nous sommes entrain de nous organiser pour sortir ce peuple à réclamer son droit. Il n’y a jamais de liberté sans effusion de sang. Les gens vont dire que les gens vont mourir, mais les gens doivent mourir pour la liberté des autres. Aujourd’hui, nous jouissons de métro ici, des trams en Europe, de va et vient qu’on fait France-Belgique, c’est parce qu’il y a eu des gens qui s’étaient battus pour cela. Comme on ne peut pas nous donner les armes pour nous défendre, c’est notre peuple qui doit sortir pour demander sa liberté. Nous l’avions vu en Egypte, en Tunisie, en Syrie et en Côte d’Ivoire. Comme le peuple commence déjà à prendre conscience, nous allons y arriver, peu importe le temps, parce que la résistance ou la révolution n’est pas un mandat politique. Ça n’a pas de durée, ça peut prendre autant d’années, mais nous serons déterminés et soudés pour y arriver. Nous sommes entrain de nous organiser par la voie de soulèvement. S’il y a eu soulèvement en Egypte et en Tunisie, cela a commencé à l’intérieur, mais l’appui est venu de l’extérieur. Nous ne vivons pas en France, alors pourquoi les congolais de la France se sont soulevés par rapport à ce que nous avons fait ici pendant cinq ans? Nous sommes entrain de travailler. Même lors de la révolution française, il y avait deux parties, une résistance qui était sur place et celle de De Gaulles lancée à partir de l’extérieur ici en Grande Bretagne. Ça veut dire simplement qu’il y aura un moment que nous allons être ensemble et travailler ensemble. Si vous entendez les gens criaient au Congo, par exemple Mokia, Muana Nsemi. Ce sont les résistants, ils sont déjà là-bas, c’est question seulement de mettre nos forces ensemble, afin que cette histoire de la révolution commence.

PA: Vous parlez plus des étrangers, mais comment le conseil a

PA: Nous avons aussi appris que le Conseil a été à la base de

accueilli l‟exposition de l‟acte de naissance de Obama, pouvezvous lier cela à la situation de notre pays ?

certaines annulations et suspensions de production musicale, comment le peut-il lier la politique à la musique ?

L.Y: Exactement, nous pouvons lier cela à la situation de notre pays. Vous savez Obama a donné un message très fort. Obama, tout un président des Etats-Unis, à son rang, il n’est pas allé chercher les gens pour le défendre. Lui-même, sort son acte de naissance pour prouver qu’il est né aux EtatsUnis. Donc, c’est tout d’abord un devoir civique, parce que les américains à qui il demande les voix sont américains, et si ces derniers ont de doute par rapport à son lieu de naissance, comment pouvaient-ils l’élire. la solution était de prouver cela par la présentation de cet acte de naissance. Mais, nous nous avions demandé seulement le test d’ADN en 2006, Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila n’avait pas facilité la tâche. Donc, Obama a prouvé combien de fois il est humble. Il n’a pas attendu que les gens en fassent trop de bruits ou que ça devienne quelque chose de grave. Il a sorti son acte de naissance et le débat s’est clos.

L.Y: Pas seulement quelques. Depuis que cette histoire d’annulation des concerts a commencé, c’est le Conseil qui a initié cela. Pourquoi les musiciens? Parce qu’avant que le Conseil ne soit fondé, nous avions remarqué pendant les élections de 2006 que la plupart des musiciens s’étaient rangés derrière les étrangers à cause de l’argent. Ils n’ont pas tenu compte de la souffrance du peuple, de l’occupation, des étrangers. C’est alors que nous avions pris une décision, mais avant cela nous les avions appelé en leur demandant de ne pas faire ça. C’était seulement par rapport aux musiciens. Mais peu après cela, nous avions remarqué que les pasteurs, quand Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila était parti faire son discours à la Fikin, alors que Jean-Pierre Bemba, je crois, était au stade, nous avions vu des pasteurs défilaient pour influencer leurs croyants à voter l’étranger, et je me suis toujours souvenu de la phrase de ce pasteur Jean Bosco Kindomba qui a dit ‘‘Oyo alingi Yezu na Kabila abeta maboko (Que celui

qui aime Jésus et Kabila acclame) au stade. C’est alors que nous avions dit non, ces gens sont entrain de nous distraire aussi. C’est pourquoi on les a qualifié parmi les gens qu’il fallait suspendre. L’autre classe est celle des politiciens. La plupart des politiciens étaient partis aux élections avec Kanambe pour l’accompagner et pour le légitimer. Ils sont maintenant au Parlement, ne faisant aucun effort pour défendre le peuple, moi je pense que ce Parlement devrait être déjà dissout, violation de constitution à tout moment et chaque jour, et ils sont là, ils reçoivent de jeep de l’imposteur, de l’argent et ils se taisent. Maintenant, ils se préparent pour aller demander à ce même peuple de les voter encore. C’est pour cela que nous avons dit que les politiciens, les musiciens et les pasteurs pas ici. PA: Jusqu'à quand la résistance continuera-t-elle, est-ce le

Conseil deviendra-t-il un parti politique ?

LY: La résistance n’est pas un mandat politique, donc elle continuera jusqu'à la libération totale de notre pays, quand nous allons installer un pays de droit. Nous ne voulons pas faire la même erreur que nos parents avaient fait. Ils ont libéré le Congo en 1960, mais ils ont laissé encore les ennemis à l’intérieur. Nous ne voulons pas faire cela. Si nous libérons totalement notre pays, nous allons faire un effort d’installer un Etat de droit et d’être sûr que ces agresseurs ne se cachent pas derrière leurs collaborateurs. Notre lutte n’est pas d’aller diriger le Congo, mais d’aller libérer le Congo. Quand il y aura libération, il y aura un gouvernement de salut public. On ne sait pas si le Conseil deviendra un parti politique, parce que tous ceux qui y sont ne sont pas politiciens. PA: Qu‟est-ce-que le Conseil compte organiser comme mani-

festation pour pouvoir secouer encore le pouvoir qui est en place au Congo?

LY: Nous allons organiser un meeting populaire le 21 mai de cette année, dont il y aura des délégations qui viendront de la France, de la Belgique, des Etats-Unis, de la Suisse et de l’Allemagne. Ils seront présents avec nous pour prendre de nouvelles stratégies de combat. Tout d’abord nous organiser ici au niveau de l’Europe. Je ne sais s’il y aura une autre plate forme qui va sortir au niveau de la Diaspora. Et étudier les modalités de faire arriver le combat au pays. Je vous ai parle de la révolution, donc ce sont les stratégies que nous allons prendre ensemble. PA: Quel message particulier adressez-vous aux congolais qui sont au pays et ceux de la Diaspora ?

LY: Je dirai tout d’abord à nos leaders congolais qu’on ne peut pas persister dans l’erreur. Un homme prudent voit vite le mal et l’évite. Nous avons vu le mal en 2006, mais nous avions persisté. J’ai lu le calendrier électoral qui venait de sortir. Le 04 août: dépôt des candidatures présidentielles. Le 17 septembre: publication de la liste des candidats présidentiels. Le 28 novembre, c’est le scrutin, le jour du vote. Le 6 décembre: résultat provisoire. Le 17 décembre: proclamation de résultat définitif par la cour suprême. Le 20 décembre: prestation de serment. Violation totale de la constitution. Que dit la constitution? A son article 73: l’élection présidentielle est convoquée 90 jours avant l’expiration du mandat présidentiel, donc trois mois avant. L’expiration du mandat présidentiel est pour le 05 décembre, donc les élections devraient se tenir le 04 septembre, mais on nous dit que la publication de la liste de candidats est pour le 17 septembre, donc il y a déjà violation. Comment on peut aller aux élections avec quelqu’un qui viole tout le temps et nous l’accompagnons avec toutes ces violations. Le calendrier montre déjà qu’il y aura négociation après le 06. Moi, je pense que nous devons boycotter ces élections, parce qu’il y a violation totale de la constitution. Je fais un appel aux grands politiciens du Congo, aux sages congolais de ne pas permettre ces manœuvres que nos occupants veulent faire au Congo. Aux congolais, je leur demande d’être prudents, de boycotter les élections et de suivre le mot d’ordre de la révolution qui arrive, et la révolution va arriver. Nous allons nous organiser afin que cette révolution arrive avant le 28 novembre, jour prévu même du scrutin. Donc, ils doivent suivre le mot d’ordre, qu’ils soient prêts. Nous nous organisons par rapport à cela et nous allons voir ce que nous allons faire ensemble. Donc, c’est le 21 mai que nous aurons à décider de cette révolution. D’ailleurs d’après ce calendrier, il y aura un vide juridique après la fin du mandat, donc Kanambe va diriger en coup d’Etat, il y aura un coup d’Etat directement, donc s’il reste là à partir du 06, c’est un coup d’Etat. Propos recueillis par David ILUNGA


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Afrique: Par manque d‟esprit „‟Mandeliste‟‟

La boulimie du pouvoir fait déshonorer les leaders africains

ncouragé par les faux conseils que lui donnent les hommes du harem et appuyé par ses hommes dans l’armée, il cherche à éliminer tous ceux-là qu’il croit lui constituer un danger potentiel. Ces situations assombrissent l’image de l’Afrique et peuvent accréditer l’idée de l’existence d’une démocratie spécifique « à l’africaine », qui ne devrait pas ressembler aux démocraties du Nord. A ce niveau, conserver le pouvoir au prix de toutes les compromissions devient le leitmotiv, ce qui n’est pas sans conséquences sur les mécanismes électoraux. Pour les dirigeants africains, la philosophie des élections se résume dans les propos désormais célèbres de Pascal Lissouba (ancien président congolais): « On n’organise pas des élections pour les perdre ». L’année 1990 marque le début de la démocratisation en Afrique, avec la tenue de conférences nationales censées consacrer la rupture avec un passé politique dominé par des régimes de parti unique, fait de violence et de sang. Une ère nouvelle devait alors s’ouvrir avec des élections libres et pluralistes garantissant une alternance politique pacifique. Après environ 20 ans de démocratisation, le bilan, plutôt mitigé, se caractérise notamment par le recours accru aux armes comme moyen de conquête du pouvoir, le maintien des dictatures, l’état de guerre larvée dans de nombreux pays. En 1989, une soixantaine de coups d’Etat ont été commis en Afrique depuis 1952, cela dû à une Afrique militaire. Comme preuve environ 70% de pays d'Afrique ont pour président un militaire ou un homme qui l’a été. Bref, tous les moyens les plus contraires à la démocratie sont employés pour assurer la réélection du candidat africain sortant. Les élections apparaissent alors comme un simple moyen de légitimation d’un pouvoir confisqué au nom de l’ordre et de l’intégrité territoriale. Lors du demi-siècle écoulé, c'est-à-dire depuis les indépendances, la plupart des dirigeants africains ont quitté le pouvoir contraints et forcés. Destitués par des coups d'État militaires, au cours desquels ils ont parfois perdu la vie (comme Marien Ngouabi, au Congo, en 1977; Thomas Sankara, au Burkina, en 1987 ; Ibrahim Baré Maïnassara, au Niger, en 1999). Ou fauchés par la mort en pleines fonctions, tels le Gabonais Léon M'Ba en 1967, l'Égyptien Gamal Abdel-Nasser en 1970, l'Algérien Houari Boumedienne en 1978, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny en 1994 ou, récemment, le Togolais Gnassingbé Eyadéma en 2005.

En conséquence, la liste des présidents qui ont abandonné volontairement leur charge, soit qu'ils aient démissionné, soit qu'ils aient renoncé à se présenter ou à se représenter devant les électeurs, est courte. Léopold Sédar-Senghor a été, en 1980, le premier à quitter de lui-même la magistrature suprême. Le Camerounais Ahmadou Ahidjo lui emboîtera le pas en 1982. Suivront Julius Nyerere (Tanzanie) en 1985; Amadou Toumani Touré (Mali) en 1992; Liamine Zéroual (Algérie) et Hassan Gouled Aptidon (Djibouti) en 1999; France-Albert René (Seychelles), en 2004 ; Joachim Chissano (Mozambique), en 2005. Sans oublier le Sud-Africain Nelson Mandela, qui, en 1999, a choisi de ne pas briguer un second mandat. Ely Ould Mohamed Vall est le dernier en date à avoir abandonné le pouvoir de son propre gré. Comme il s'y était engagé lors du coup d'État d'août 2005, le chef du Conseil militaire pour la justice et la démocratie mauritanien n'a pas participé à l'élection présidentielle qui a vu la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en mars 2007. Sombre tableau à compléter par tous ceux qui trouvent dans la modification constitutionnelle permanente, la meilleure stratégie d’être président à vie: longue liste d’insatiables du pouvoir qui s’étoffe d’années en années alors que

L'Afrique du Sud a longtemps pratiqué une politique ségrégationniste, l'Apartheid, contre laquelle se sont élevés des mouvements comme le CNA. Un de ses leaders, Nelson Mandela, fut emprisonné en 1963. Il ne fut libéré qu'en 1990, dans le contexte des ouvertures faites par le gouvernement et le Président Frederik De Klerk qui allaient mener à la fin de l'Apartheid. Après l'adoption d'une constitution intérimaire, en 1993, des élections législatives, auxquelles tous les Sud-Africains peuvent participer, ont lieu du 26 au 29 avril 1994. Le CNA de Mandela remporte une victoire éclatante, obtenant 62,6% des intentions de votes (12 237 655 électeurs) et faisant élire 252 des 400 députés que compte l'Assemblée nationale. Plus de 45 chefs d'État et le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Boutros BoutrosGhali, sont présents lorsque Mandela accède à la présidence du pays, quelques jours plus tard. Ce dernier forme un gouvernement d'union nationale au sein duquel on retrouve des membres du Parti national, dont De Klerk, qui est nommé deuxième viceprésident. En novembre 2009, l’Assemblée générale des Nations Unies déclarait le 18 juillet « Journée internationale Nelson Mandela » en l’honneur de la contribution apportée par l’ex-Président sud-africain à la culture de la paix et de la liberté. La résolution A/RES/64/13 de l’Assemblée générale reconnaît les valeurs défendues par Nelson Mandela et son dévouement au service de l’humanité, qu’il a manifesté par son action humanitaire dans les domaines du règlement des conflits, des relations entre les races, de la promotion et de la protection des droits de l’homme, de la réconciliation, de l’égalité entre les sexes, des droits des enfants et autres groupes vulnérables, et du progrès des communautés démunies et sous-développées. Elle reconnaît la contribution qu’il a apportée à la lutte pour la démocratie à l’échelle internationale et à la promotion d’une culture de paix dans le monde entier.

Des honneurs internationaux Mandela est un grand homme. Un homme de conviction et de courage qui a su libérer son pays. Un homme qui a redonné confiance à son peuple et à l'ensem-

Les présidents africains doivent s‟inspirer de l‟exemple de cet homme politique sud-africain qui, à cause de son esprit démocratique, est honoré aujourd‟hui dans le monde entier. les populations africaines sont toujours parmi les plus pauvres au monde. Pourquoi laisser le pouvoir à un autre devient une souffrance atroce et insupportable pour ceux qui l’exercent ? Cinquante ans après, un regard sur la conception et l’exercice du pouvoir en Afrique noire montre que les dirigeants africains ont une aversion morbide des « implications politiques » réelles de l’indépendance des peuples africains. Dans la tête de tout jeune Africain qui vit dans une telle gouvernance, le pouvoir reste l’instrument de l’enrichissement personnel, de domination et d’acquisition de tous les privilèges au détriment du peuple. Le pouvoir ne devient pas un instrument au service de la vie.

9 mai 1994: Élection de Nelson Mandela à la présidence Une semaine après la tenue d'élections législatives historiques remportées par le Congrès national africain (CNA), un homme de race noire, Nelson Mandela, est porté à la présidence de l'Afrique du Sud.

ble des peuples opprimés, malgré les résistances. Nelson Mandela est aussi un grand homme qui a su quitter le pouvoir au moment opportun. La question que nous nous posions et que nous nous posons encore aujourd'hui est la gouvernabilité de nos pays par les hommes qui veulent faire corps avec leur peuple. Donner l'impression au monde entier que l'élection est l'alpha et l'oméga de la démocratie, quand ceux qui sortent des urnes sont incapables de rendre compte à leur peuple, est décevant. C'est à nous, aujourd'hui, peuple d'Afrique, de juger du sens de la démocratie. Si Mandela avait eu l'occasion de rester au pouvoir aussi longtemps que possible pour une raison ou pour une autre, est-ce qu'il aurait eu droit à l'hommage qu'on lui rend aujourd'hui ? Internationalement, il redonne une légitimité à l'Afrique du Sud qu'il donne en exemple en matière de réconciliation nationale. Comme il s'y était engagé lors de son élection, Nelson Mandela n'est pas candidat à un second mandat et quitte la vie politique.


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Afrique: La situation devient très critique

Poto-Moto Deville : “Les Occidentaux sont les premiers à nous imposer les dictateurs et ils sont aussi les mêmes à nous faire croire qu‟ils sont mauvais ” Depuis la fin de la guerre froide, les menaces les plus sérieuses dont le monde fait face en permanence, ne résultent pas des comportements belliqueux des Etats, mais plutôt des contestations élevées par les citoyens contre les régimes autocratiques. Les élections truquées, les emprisonnements des opposants, les atteintes à la liberté de la presse et la compromission des libertés individuelles et des droits humains, offrent globalement une photographie des principales raisons des crises et des risques de crise dans les relations internationales. Cette situation chaotique que traverse le grand continent, laisse indifférent ses ressortissants, c‟est pourquoi notre rédaction a offert une occasion d‟expression au congolais de la Diaspora Poto-Moto Deville, socialiste et analyste politique qui a révélé que l‟Afrique est malade parce que ses dirigeants ne savent pas prendre conscience que la chose de l‟Etat relève du commun de mortel, et que la politique mène tous les domaines de la société.

Plumafrik: Que pensez-vous de la situation générale de l’Afrique? Quel est son état de santé?

Deville Poto-Moto: je pense que cette question mérite bien deux réponses. Quand on parle de la santé, il faut voir deux aspects. Il y a l’aspect politique et l’aspect économique. Concernant l’aspect économique, l’Afrique manque de moyens pour pouvoir affronter les difficultés ou les problèmes qui lui sont opposés, c’est à dire que l’Afrique n’a pas de moyens qu’il faut pour éradiquer certaines maladies, elle manque également les moyens dans le domaine de l’éducation. Quand on pense que la santé et l’éducation, qui sont les éléments moteurs du développement, ne sont pas résolus, on peut dire que l’Afrique est en mauvaise santé. Aussi sur le plan politique, je dirai que le défaut est que les acteurs politiques ne sont pas aussi si responsables. Mais toutefois, il n’est pas exclu que l’Afrique n’a pas de l’avenir, ce qu’il faut c’est de changer nos mentalités, le changement des mentalités de nos acteurs politiques, qu’ils prennent conscience que la chose de l’Etat relève du commun de mortel, c’est à dire de toute la communauté. Les politiciens ne font pas leur travail, c’est comme un médecin qui ne fait pas mieux son travail, automatiquement les malades sont exposés au danger, dont la conséquence c’est la mort.

PA: D’après vous quelle est la place qu’occupe l’Afrique dans la politique mondiale ou dans les concerts des Nations?

DPM: L’Afrique est un continent que j’aime bien et que je respecte beaucoup. Dans les concerts des Nations, pour le moment, sur le plan concret, l’Afrique occupe une place qui n’est pas reconnue, parce que certains de nos dirigeants africains ne sont pas en mesure de donner au monde ce dont nous avons besoin. Du fait que ces politiciens sont incapables de gérer leurs propres pays, d’où cette idée de déconsidération de l’Afrique. Mais sur le plan abstrait, l’Afrique est considérée, puisque s’il faut le dire, l’Afrique fournit plus de 50 % de ressources minières du monde, donc économiquement parlant l’Afrique a sa part de responsabilité. Ne pas la reconnaître ou la mentionner dans les concerts des Nations serait une ingratitude. Donc, Il ne faut pas considérer ce que les gens pensent de l’Afrique, mais c’est à nous africains de prendre conscience de ce que qu’est l’Afrique est capable de faire. Si nous ne savons pas prendre soin de nous-mêmes, comment alors prendrons-nous soin des autres? Commençons par prendre soin de nous-mêmes sur le plan politique, bien gérer ce que la nature nous a donné, et gérer nos hommes, nos Etats, nos pays , et c’est cette responsabilité qui fera que l’Afrique soit responsabilisée. Donc, l’Afrique n’est pas respectée parce qu’elle n’est pas responsable.

PA: Les années 1960 sont caractéri-

modifiées pour être taillées à la dimension de celui qui est sées par l’acquisition de l’indépenau pouvoir pour s’ en accapadance de plusieurs pays africains. SePoto-Moto Deville, analyste politique, rer, alors il n’y a pas lieu de lon vous, pourrions-nous parler de la parler des élections démocraparlant de la situation de l‟Afrique vraie indépendance en Afrique? tiques en Afrique, il y a plutôt lieu de parler de tricherie ou DPM: Historiquement parlant l’Afrique de magouille électorale. La s’était sérieusement battue pour avoir son Les Occidentaux attendent souvent que la situation récente de la Côte d’Ivoire est indépendance et elle avait fini par l’acquépopulation commence la révolution pour une preuve palpable que les élections en rir, mais ce qui a fait défaut est qu’au sortir qu’ils récupèrent la situation en usant de Afrique est une comédie et non vraies élecde ces indépendances, nous avons fini par leur force pour appliquer leur volonté. Les tions, c'est-à-dire que les gens organisent comprendre que l’Afrique n’avait jamais Nations unies sont allées au delà de leur les élections qu’on appelle de « faux semacquis son indépendance dans le vrai sens mandat, ils avaient pour mandat d’empêblant » pour faire croire à la population du mot. cher qu’il y ait de massacres des civils. qu’on a la bonne volonté et que l’on est Cela est dû aux réalités actuelles de ce qui Après l’arrestation de Monsieur Gbagbo, animé d’un soucis d’intérêt général, mais se passe en Afrique. Les africains n’ont même son opposant, son ennemi acharné dans le fond les choses ne sont pas aussi ce jamais élu leurs dirigeants. Les dirigeants qui est Alassane, a dit que personne ne fera que l’on pense. Nous savons tous ce qui africains nous sont imposés pas l’Occident, du mal à Gbagbo, il l’a même protégé, il s’est passé lors des élections en Côte d’Idonc il y a le « faux semblant » des élecn’a pas cherché à l’éliminer, alors que les voire, Monsieur Gbagbo a été même incations, mais dans le fond ce sont les OcciNations unies qui n’étaient pas ennemies pable de reconnaître sa défaite et résultat, dentaux qui nous les imposent et ces derde Gbagbo ont voulu l’éliminer. Les objeccomme conséquence, il y a eu des morts et niers ne travaillent pas pour les biens et tifs des Nations unies et de la France des morts. Il faut que les africains arrivent l’intérêt des africains, mais pour l’intérêt étaient flous. à comprendre que l’élection est même l’éde ceux qui les ont mis. C’est à dire, il suflément primordial de la démocratie, lorsLa France, dans son esprit, il y avait toujours l’esprit du néo-colonialisme de vouLes africains n‟ont jamais élu leurs dirigeants. Les dirigeants africains loir coloniser l’Afrique. C’est le problème nous sont imposés pas l‟Occident, donc il y a le « faux semblant » des d’intérêt, la France a ses intérêts et les Nations unies également. élections, mais dans le fond ce sont les Occidentaux qui nous les imposent

et ces derniers ne travaillent pas pour les biens et l‟intérêt des africains, mais pour l‟intérêt de ceux qui les ont mis.

fit seulement qu’ils disent non aux Occidentaux pour qu’ils perdent leurs postes, alors comme ils ne peuvent pas dire non aux Occidentaux, ils sont obligés de servir leurs intérêts et non les intérêts de l’Afrique. Alors compte tenu de toutes ces réalités, nous pouvons conclure que l’Afrique n’est pas indépendante. Si notre avenir est décidé par les forces extérieures et non par nous-mêmes enfants et fils de l’Afrique, il n’y a pas lieu de parler de l’indépendance. Indépendance, c’est peut-être un mot ou un concept que chacun de nous essaie d’interpréter à sa manière, mais la réalité est que nous ne décidons pas sur le choix de nos dirigeants et représentants du peuple, c’est l’Occident qui décide.

PA: Comment analysez-vous la façon dont les élections présidentielles sont organisées en Afrique et la façon dont les dirigeants accèdent au pouvoir?

DPM: Si on parle d’un système démocratique, cela sous entend qu’il est précédé par les élections, mais soyons honnêtes. Les modalités dans lesquelles les élections sont organisées en Afrique, c’est de la fraude, c’est de la tricherie. La preuve, si nos élections étaient de très bonnes élections, il n’ y aurait jamais eu des guerres civiles ou d’affrontement politiques en Afrique. Mais la réalité nous montre qu’au sortir des élections en Afrique, il y a toujours des guerres civiles, il y a toujours des gens qui se tuent. De fois, nous pouvons restés pendant un mois ou deux mois sans gouvernement. Election veut dire suffrage universel, c’est à dire les peuples a le libre choix de designer qui ils veulent, mais quand on pense que les constitutions sont

qu’on échoue dans le processus électoral, c’est le commencement même de l’effondrement de la démocratie.

PA: Comment aviez-vous accueilli l’arrestation de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et quelle est la leçon que vous avez tire de celle-ci?

DPM: L’arrestation de Gbagbo a, en général, causé un problème, c'est-à-dire que je ne suis pas fanatique de Gbagbo. Je reconnais qu’il a eu à faire des erreurs que la Communauté internationale lui reproche et continue à lui reprocher. Nous avons tous condamné son refus de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, mais le problème ce sont les méthodes dans lesquelles le président Gbagbo a été interpellé et saisi. Je pense que les Nations unies, qui sont une force de paix, une force qui doit se mettre entre les deux parties, n’avaient pas reçu mandat d’assassiner physiquement Gbagbo, oui bien sûr, qu’ils avaient fait un choix, ils avaient reconnu Alassane Ouattara comme président élu, mais les modalités utilisées pour faire partir Gbagbo laissent à redire. Le bombardement des Nations unies sur le palais présidentiel de Monsieur Gbagbo était l’élimination physique. Je pense de Monsieur Gbagbo est un Président d’un grand pays, mais son arrestation comme un petit voleur ne se limitait pas seulement a l’humiliation de lui-même Monsieur Gbagbo, mais aussi à l’humiliation de l’Afrique entière. Ceux qui ont arrêté Gbagbo n’était pas des africains. On a vu des soldats français giflaient Gbagbo. Mais l’Afrique a droit à une dignité, un respect.

PA: Que pensez-vous de l’avenir du Colonel Kadhafi et quelle est votre position sur l’intervention des Nations unies dans les conflits en Libye?

DPM: Dans l’allure où vont les choses, son avenir semble obscure aussi longtemps que les forces extérieures sont présentes en Libye, elles finiront tôt ou tard par l’éliminer ou l’humilier physiquement. Mais quelque part Kadhafi est quelqu’un qui a eu à gérer son pays pendant des années, connaissant aussi les réalités de son pays, le faire partir serait aussi un morceau pas facile. En ce qui concerne la coalition et les forces extérieures, je dirai que le problème de conflits en Libye concerne d’abord les libyens et peut se régler par la voie de dialogue. Le dialogue est la méthode la plus appropriée pour trouver la solution entre les individus et les sociétés. Alors mettre les armes avant le dialogue pour trouver la solution aux problèmes qui nécessitent le dialogue, moi je trouve cela très louche. Donc, il y a une face cachée derrière cette intervention. S’ils vont détruire un pays pour lui donner la paix, ils ne lui donne rien du tout, car il se retrouvera avec paix, mais détruit.

PA: Pour finir, que pensez-vous de l’Afrique de demain et des ses dirigeants?

DPM: Je crois à l’Afrique, elle est encore jeune, mais elle a de l’avenir. C’est qui lui faut, c’est l’éducation pour que cette dernière se ressaisisse.

Propos recueillis par Iludav


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RD Congo: Les mythes séculaires subsistent

La naissance des jumeaux revêt-elle un caractère sacré? ls sont appelés ‘‘Mbuyi’’ et ‘‘Kabanga’’ ou ‘‘Kanku’’ chez les Baluba, ‘‘ Nsimba’’ et ‘‘Nzuzi’’ chez les Bakongo, ‘‘Mbo’’ et ‘‘Mpia’’ au Bandundu, ‘‘Kabange et Kyungu’’… Chez les Basanga du Katanga, les noms Katumwa et Kaitume invitent à plus de protection, de tendresse et de prévenance. Ils signifient ‘‘l’enfant à qui tu ne dois pas donner des ordres’’. Dans chaque tribu congolaise la naissance des jumeaux est considérée comme un événement chargé de significations, par contre d’autres n’en croient pas un mythe. Tout dépend de la croyance véhiculée dans chaque tribu. La diversité de dénomination selon les tribus conforte l’idée du mystère entretenu autour la naissance des jumeaux. Les populations qui s’expriment en lingala les nomment ‘‘Mapasa’’. Pour ajouter du mystère, le deuxième né des jumeaux mâles est considéré comme l’aîné, dans de nombreuses contrées. Chez les Mbala du Kwilu, par exemple, Mbângu signifie ‘‘celui qui est devant, qui montre le chemin’’. L’aîné est le second dans l’ordre de naissance. Le nom Gilúndu signifie : ‘‘celui qui est ajouté’’. C’est lui qui a envoyé son jeune frère ou sœur se renseigner sur les conditions de vie sur terre. La situation du troisième né des triplés est encore plus énigmatique. Le troisième des triplets est en effet considéré comme un enfant à part, comme s’il ne faisait pas partie du groupe. Vie mystérieuse Les chants pour célébrer la naissance des jumeaux expriment mieux que n’importe quel rituel le caractère extraordinaire et particulier qu’on attribue à ces enfants mystérieux. Les parents acquièrent un statut d’honneur (Mwambuyi pour la mère et Shambuyi pour le père, chez les Baluba, Tata ou Mama Mapasa chez les peuples de l’Ouest). Les jumeaux euxmêmes sont ‘‘victimes’’ de cérémonies spéciales, de la naissance à la mort. A la naissance des jumeaux, les Baluba du Kasaï obligent le père de se couvrir la

CPI - Libye : MorenoOcampo demande un mandat d'arrêt contre Kadhafi

de se faire accompagner au toit conjugal de l’autre jumeau ou jumelle. A trois, ils doivent passer la première nuit ensemble, le mari ou la femme se couchant entre les deux. N’éduque pas qui veut Beaucoup de dictons et de chants parlent de l’art difficile qu’éduquer des jumeaux en raison de leur caractère capricieux et de la nécessité de pourvoir simultanément à leurs besoins. Des parents évitent de faire la différence entre les frères jumeaux ou les sœurs jumelles quant à leur habillement, la nourriture, les cadeaux, le choix professionnel, etc. ‘‘Quand tu auras des jumeaux, tu ne mangeras pas de sanglier’’, recommande un sage. La colère des parents retarde la naissance des jumeaux, lesquels sont considérés comme porteurs d’un message qu’on doit respecter.

tête de farine et de s’enivrer pour ensuite proférer des insanités en lieu public, soit disant pour réconforter les nouveaux -nés. Chez les Ngombe de la RDC, à chaque naissance de jumeaux, un représentant du lignage s’adresse aux enfants en ces termes : ‘‘Etrangers, vous n’avez pas encore de noms, êtes-vous venus nous visiter ou demeurez-vous avec nous? Si c’est pour nous visiter, vous pouvez partir tout de suite; mais si c’est pour rester avec nous, vous êtes les bienvenus’’. Chez certaines populations, lorsque les jumeaux finissent leur période ‘‘initiatique’’ d’au moins trois mois, ils sont accueillis par des manifestations de joie lancés avec des femmes du village qui s’affairent autour de la mère pour la féliciter. Encore plus originale chez les Baluba que chez bien d’autres groupes ethniques, le jumeau ou la jumelle qui se marie est tenu (e)

e

procureur argentin de la CPI, Luis Moreno-Ocampo a demandé trois mandats d’arrêt contre Mouammar Kaddafi, son fils Seif el-Islam et le chef des services de renseignement Abdallah el-Senoussi. Aux juges de se prononcer maintenant sur cette requête. Fin du s u s -

pens: Mouammar Kadhafi est bien sur la liste dressée par Luis MorenoOcampo, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Ce dernier a demandé lundi que soient délivrés des mandats d’arrêt contre le « Guide », mais aussi contre son fils Seif el-Islam, qui apparaissait avant la crise libyenne comme le chef de l’aile réformatrice du régime, et contre le chef des services de renseignements, Abdallah el-Senoussi, pour crimes contre l'humanité. « Les preuves recueillies montrent que Mouammar Kadhafi a personnellement ordonné des attaques contre des civils libyens non armés », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à La Haye.

Que n’a-t-on pas encore appris ? Lorsqu’ils ne s’entendent pas entre eux, ils peuvent causer des troubles au foyer. Quand ils sont en colère, ils peuvent provoquer une maladie chez leurs parents. Quand un jumeau meurt, on procède à des rites pour éviter que l’autre le suive dans sa tombe. Ainsi, il est courant de cacher à un jumeau ou à une jumelle la nouvelle de la mort de son frère ou sa sœur. Au survivant, on se contente de dire que son frère est parti en voyage ou qu’il est allé puiser de l’eau. Particularité de la gémellité en Afrique Le taux de gémellité (part des accouchements de jumeaux dans le total des accouchements) est nettement plus élevé en Afrique que partout ailleurs: près du double de celui d’Europe et près du triple de celui d’Asie. En 1999 le continent africain comptait à lui seul 1,1 million de jumeaux sur environ 2,8 millions dénombrés dans le monde. Le taux élevé des naissances des jumeaux dans ce continent, par rapport aux autres s’explique en bonne partie par le taux de natalité élevé.

« Son fils Seif el-Islam est le Premier ministre de facto, Abdallah elSenoussi est son bras droit et il a personnellement ordonné certaines attaques », a ajouté le magistrat argentin. Les juges de la CPI doivent désormais décider d'accepter la requête du procureur, de la rejeter ou de demander à son bureau des informations supplémentaires. Le document qui synthétise les détails du dossier a été finalisé dimanche par une équipe de cinq membres du bureau du procureur. Il comprend 74 pages dont 5 annexes.

Trente missions dans onze pays Moreno-Ocampo avait été saisi le 26 février par le Conseil de sécurité des Nations unies, et avait annoncé le 3 mars l’ouverture d’une enquête visant huit personnes au total dont Kadhafi et trois de ses fils. Trente missions dans onze pays ont été menées depuis par le bureau du procureur. Plus de 1 200 documents ont été examinés, dont des vidéos et Seif el-Islam, des photographies, fils du et plus de 50 entretiens ont été menés, « Guide » dont certains avec des témoins oculaires. Les enquêteurs n'ont toutefois pas entendu de témoins en Libye, afin de ne pas mettre ceux-ci en danger, selon le bureau du procureur. AFP


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Afrique: Processus électoral

A quoi bon organiser des élections en Afrique ?

’année 2011 constitue, comme 2010, une année électorale majeure sur le continent africain. Selon le calendrier, il y a théoriquement au moins dix élections présidentielles dans des pays différents cette année. Cependant, après les crises postélectorales au Kenya, au Zimbabwe ou plus fraichement en Côte d’Ivoire, certains y voient un échec de la volonté d’organiser des élections et contestent par suite l’engouement qui leur est réservé. Ainsi pourquoi les organiser ? En dépit de ces apparents échecs, n’y a-t-il pas de bonnes raisons de tenir des élections pour ces pays ? D’abord, aucun pays ne se développe ou ne s’est développé sans ce que les anglophones appellent accountability du gouvernement, traduit généralement par la responsabilité accompagnée d’un feed-back. Même la Chine citée en exemple comme réussite sans démocratie a en son sein cette caractéristique avec son Bureau du Parti Communiste, qui exerce une pression sur le leader le poussant en conséquence à plus de responsabilité. Mais il ne s’agit pas de défendre des autocraties, loin de là ! Pour revenir au berceau de l’humanité, les élections constituent un versant de cette responsabilité avec des assises beaucoup plus solides que dans le système autoritaire chinois parce qu’étant l’expression de la population. Les autorités sont censées rendre compte de leur gestion de la res publica, justifier leurs actes et comportements. Pour ainsi dire, les mauvais gestionnaires sont sanctionnés, au profit de

Ce processus permet de faire émerger les aspirations de la population et de réduire les abus. Et les élections permettent justement cet engrenage. A côté de cette dimension, organiser les élections dans ce continent rime, d’une part, avec raffermissement de la légitimité du pouvoir. Dans un continent où la légitimité des autorités a été pendant des décennies contestée, les élections constituent un pas important. D’autre part, c’est la consolidation de ce que les économistes Torsten Persson et Guido Tabellini appellent, dans leur article Democractic capital : The nexus of political and economic change, « capital démocratique ». Plus un pays pose des actes démocratiques, plus la démocratie se raffermit, plus sa crédibilité en la matière se renforce. C’est un processus auto-entretenu. Plus ce capital croît, moins il y a possibilité qu’un pays tombe dans un régime autocratique. Dit autrement, le coût d’opportunité de l’intérêt de l’autocratie baisse largement. Les deux économistes trouvent également un lien de renforcement entre le capital démocratique et le capital physique, ce qui pousse positivement le développement économique, dont une des composantes est l’investissement. Tertio, dans un continent où la culture du débat n’a pas trop sa place dans plusieurs pays, les élections se présentent comme une période où celle-ci peut au moins occuper les esprits. En effet, dans un pays sans débat la projection de l’avenir n’existe pas, ou pas assez. Le bricolage a plus de place, on subit les événements, pour n’essayer d’en débattre qu’après. Au moins avec les élections, d’une part les hommes politiques ont la possibilité de projeter l’avenir de leurs pays respectifs, d’en débattre, d’affiner leurs stratégie ou idées et, d’autre part, les citoyens acquièrent une culture politique. Ce qui n’est pas mauvais pour le pays ou le continent. Dans un même registre, mais dans le contexte américain, Timothy Besley, Torsten Persson et Daniel Sturm trouvent, dans un article "Political competition, policy and growth : Theory

and evidence from the United States”, que le manque de concurrence ou de compétition politique conduit à des politiques d’anti-croissance. Ce manque de concurrence conduit à une situation de « monopole politique » ; or, il est enseigné dans tous les cours d’introduction à l’économie qu’une situation de monopole peut se révéler sous-optimale pour les consommateurs. Transposé dans le monde politique, ce manque de concurrence conduit à une situation de « monopole politique » : sans concurrence, pas de débat, pas d’innovation, pas d’incitations du pouvoir à mettre en place de bonnes institutions ; cela peut conduire à l’extrême à une situation de dictature. Il existe cependant quelques bémols, notamment dans le cas où la concurrence politique, poussée plus loin, conduit à une instabilité politique, préalable à des mauvais résultats économiques ; ou encore, le fait que l’activité redistributive, caractéristique de la compétition électorale, peut aussi conduire à l’anticroissance. D’où, la démocratie a aussi besoin que la « redistribution électoraliste » soit limitée par des règles formelles, pour que la « démocratie » ne se développe pas au détriment de la liberté. Cela suppose, par exemple, que la constitution soit là pour limiter l’arbitraire du pouvoir politique (au prétexte de « démocratie ») et non pas simplement pour l’organiser. Ainsi, les autorités ne devraient pas regarder les élections comme une simple formalité, mais bien davantage : elles doivent les organiser en respectant toutes les normes requises (liberté, transparence, représentative, etc.). Après les échecs cuisants des régimes autocratiques ou dictatoriaux, la nécessité d’une vraie démocratie semble évidente, bien davantage qu’une simple piste intéressante. En revanche, il serait illusoire de tomber dans un réductionnisme du genre « élection = démocratie ». D’où, au-delà de l’organisation des élections, qui n’est pas une finalité en soi, il doit exister un véritable mécanisme transparent de contrôle, une démocratie au sens plein du terme.

Par Oasis Kodila Tedika

La Diaspora congolaise en groupes d‟activistes politiques

Les « Bana Congo » ou « Bakolo Congo » ciblent les chanteurs congolais Pourquoi les concerts de Werrason, Papa Wemba et récemment Fally Ipupa ont été annulés en France et en Belgique, suite aux pressions et manifestations, est-ce pour une raison politique, économique ou sociale? Constitués en groupes d’activistes politiques opposés au pouvoir du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, de nombreux Congolais vivant en Europe veulent réinstaurer les bonnes mœurs chez leurs compatriotes. Ils ont pour noms « Bana Congo », « Patriotes combattants » ou encore « Bakolo Congo ». Pour ce faire, ils ont pris pour cible des chanteurs doublement accusés de faire allégeance au pouvoir de Kinshasa et d’attentat à la pudeur, à travers leur production musicale. Depuis le début de l’année, ceux-ci empêchent certains chanteurs originaires de la RDC de se produire sur les scènes européennes. Fally Ipupa n’a pas fait le poids face à eux en se retrouvant devant un public de 50 personnes sur 5500 un an plus tôt. « Au lieu dit Château Rouge, comme dans tous les quartiers où se regroupent les Congolais, les activistes ont usé de la dissuasion. Ils ont menacé de représailles quiconque se rendra au Zénith et ça a bien marché », explique dépité un cadre de la société Meganet. Avant lui, ses deux compatriotes, dans les mêmes conditions, le 19 février, alors qu’ils s’apprêtaient à se produire à guichets fermés à l’Elysée Montmartre de Paris, Werrason et Papa Wemba ont vu débouler les « combattants » sortant d’une manifestation politique

entamée un peu plus tôt dans la capitale française, ceux-ci ont fait irruption dans la salle, obligeant la police à annuler le spectacle, pour cause d’insécurité. De même le 5 mars, cette fois-ci à Bruxelles, la capitale belge, la police belge a dû extrait le Werrason du lieu du concert, la salle Concert Noble de Bruxelles, pour lui éviter une exécution.

Perversion des mœurs et opposition politique Les activistes à l’origine de ces incidents se définissent comme des opposants au régime de Kinshasa, vivant en Europe. Ils disent avoir deux principaux griefs à l’encontre des chanteurs dont ils perturbent les concerts : la perversion des mœurs et leur soutien au président Joseph Kabila. « Compte tenu de la situation au pays, on ne pouvait pas rester les bras croisés, face à ces musiciens. Les actions qui sont menées visent à dénoncer ce qui se passe sur place au pays et l’immoralité dont ils sont devenus les chantres », indique Nicole Moutolo, affiliée aux « Bana Congo ». Ce mouvement et né sur base d’un certain nombre de constats. Journaliste proche du mouvement et animateur du site AfriqueRedaction, Roger Bongos explique que « en premier lieu, les musiciens comme Werrason, Fally Ipupa, JB Mpiana ou Koffi Olomidé chantent de la pornographie à outrance, à longueur de textes. Les paroles sont si explicites qu’il est tout simplement impossible d’écouter leur musique en famille avec les enfants.

Et dans leurs clips, on voit toujours des filles dénudées, exhibant leurs corps dans des mouvements extrêmement obscènes ». Et de poursuivre : « Ces gens-là corrompent les jeunes Congolais, même ceux qui sont nés en Europe ». « En second lieu, ces artistes font des dédicaces à la gloire du pouvoir de Kinshasa qui en retour les finance, alors que la situation des droits de l’homme est déplorable au pays ». Cependant, Lonsi Koko fait une distinction entre les opposants politiques et les « jeunes », qui empêchent les artistes de se produire. « Les artistes ont le droit, en tant qu’individus, de soutenir l’homme politique de leur choix. Werrason et Fally Ipupa ont sans doute été victimes d’une coïncidence malheureuse », soutient-il. Il explique: « En organisant les manifestations du 19 février et du 12 mars, nous voulions seulement dénoncer les violations des droits de l’homme et attirer l’attention de l’opinion internationale sur la situation politique en RDC. Nous ne savions pas que des artistes envisageaient de se produire aux mêmes dates. Le 12 mars par exemple, il y avait une visite prévue en France du président rwandais Paul Kagamé et nous souhaitions manifester à cette occasion, parce qu’il est partie prenante de la crise congolaise. Après la manifestation, les jeunes Congolais ont décidé d’aller empêcher les concerts.».


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Mali: La primature

Cissé Mariam Kaïdama Sidibé : une femme Premier ministre Une première dans l’histoire du pays, où les femmes ont longtemps été exclues de la vie politique. Une promotion pour cette mère de famille de quatre enfants, âgée de 62 ans, originaire de Tombouctou. Plusieurs voix discordantes s’étaient élevées contre sa nomination. Selon un membre du gouLe Président malien Amadou Toumani en plein entretien vernement, le dosavec TouréCissé Mariam Kaïdama Sidibé sier « a été travaillé au corps toute la journée du dimanche contre une près trois jours de compte à rebours, marqué par carte féminine pour une fin de mandat grosse de déla course effrénée vers la primature, laissée vafis », rapporte Jeune Afrique. cante par l'ex premier ministre, Modibo Sidibé, le La décision du président Toumani Touré, qui a prélocataire du palais Koulouba a levé le suspens. Contre venu qu’il n’était pas « prêt à accepter des ministres toute attente, le président malien a désigné dimanche 3 candidats à l’échéance 2012 » au sein de son gouvermars dernier Madame Cissé Mariam Kaïdama, la soixnement, a sans doute profité à Mariam Kaïdama Cisantaine dépassée, pour conduire le nouvel attelage sé. gouvernemental. Plusieurs noms étaient donnés potentiels favoris au stratégique fauteuil de chef de gouC’est la raison pour laquelle de multiples candidats vernement: Diané Séméga, Diangho Cissokho, Ahmed potentiels pour remplacer Modibe Sidibé, tels que Sow, Fatoumata NDiaye, Moctar Ouane et Adam Bâ Mohamed Salia Sokona, l’ancien ministre et ambasKonaré. Cette nomination est un progress pour cersadeur ou Natié Pleah, le ministre de la Défense, tains et une manipulation pour les autres. n’ont pas été retenus.

Une longue expérience politique Mariam Kaïdama Cissé Sidibé est une incontournable de la vie politique du Mali. Elle a dirigé des entreprises d’Etat durant une vingtaine d’années et présidait depuis 2003 le conseil d’administration de la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (Sonatam). Elle a notamment exercé à plusieurs reprises de hautes fonctions au sein du gouvernement : d’août 1991 à juin 1992, elle a été à la tête du ministère du Plan et de la Coopération internationale, avant de diriger ceux des Affaires étrangères et de l’Agriculture et de l’Environnement. Elle a également été durant trois ans la conseillère de l’ex-président Moussa Traoré. Son expérience professionnelle s’est aussi forgée à l’étranger. Après avoir obtenu son diplôme de l’École nationale d’administration de Bamako en juin 1974, elle effectue durant plusieurs années des stages en Europe, au Canada et au Sénégal.

Des défis à relever La tâche qui attend le nouveau Premier ministre est ardue. En plus de gouverner le pays, Mariam Kaïdama Cissé est aussi chargée d’organiser et de veiller au bon déroulement des élections présidentielles de 2012. Elle devra aussi conduire des projets de réformes institutionnelles, tels que la révision de la constitution et l’adoption du Code de la famille. Mariam Kaïdama Cissé Sidibe, entre dans l’histoire, avec face à elle de grands défis à relever.

Niger: Elections présidentielles de 12 mars 2011

Un ancien opposant Mahamadou Issoufou accède à la magistrature suprême ontrairement à ce qui se passe dans d’autres pays africains où les dirigeants n’organisent pas les élections pour les perdre, mais le Niger a fait quand même l’exception avec la victoire de l’ancien opposant El Hadj Mahamadou Issoufou, 59 ans, aux élections présidentielles du 12 mars avec 57% des suffrages. Ce qui était rêve est devenu aujourd’hui une réalité. Le nouveau président nigérien Issoufou de PNDSTarawa devient le 6ème président à accéder à la magistrature suprême au terme d’une élection présidentielle nigérienne, qui s’est déroulée dans de bonnes conditions et a été saluée par la communauté internationale. Mahamadou Issoufou est investi candidat de son parti le 6 novembre 2010. Il arrive en première position lors du premier tour de l'élection présidentielle du 31 janvier 2011 face à neuf autres candidats. Avec 36,06% des suffrages exprimés, il sera opposé au second tour (le 12 mars) à Seyni Oumarou du MNSD qui a obtenu 23,24% des voix au premier tour. Il s'impose au second tour avec 57,95% des voix, la participation ayant chuté de 53% à 48% des inscrits. Il est investi le 7 avril 2011 et nomme Brigi Rafini comme Premier ministre, membre du PNDS. Il remplace la junte militaire dirigée par Salou Djibo (Président de CSRD), qui assurait la transition après avoir mené un putsch contre l’ancien président Mamadou Tandja, en février 2010, passe désormais la main aux civils. La cérémonie d’investiture a lieu ce 7 avril dernier dans le Palais des sports à Niamey, en présence entre autres d’Alpha Condé le président Guinéen, dont il est très proche. Le nouveau chef d’Etat se présente comme celui qui fera renaître le Niger en luttant contre la pauvreté. Ses premières déclarations, après avoir été élu, ont été adressées au peuple qu’il a remercié de l’avoir choisi pour un mandat de cinq ans.

Le « peuple nigérien a arbitré avec beaucoup de sagesse, dans le calme, dans la transparence, en faisant preuve d’une grande maturité politique, d’un sens élevé des responsabilités ». Il a également salué la junte militaire pour son « doigté et sa responsabilité ».

Des années de lutte dans l’opposition Mahamadou Issoufou est connu pour sa ténacité. Originaire de Tahoua, une région du centre-ouest du Niger, il s’est vu attribuer par ses sympathisants le surnom de « zika », qui signifie lion en langue Haoussa, l’ethnie dont il est membre. Il a participé à toutes les élections présidentielles et n’a jamais cessé de lutter pour accéder à la tête du pays depuis l’instauration du multipartisme le 3 novembre 1991. Lors des élections organisées en février et mars 1993, il apporte son soutien au candidat de la CDS, Mahamane Ousmane, qui arrive en deuxième position du premier tour. Ce dernier est soutenu par une alliance de 11 partis politiques dénommés Alliance des Forces du changement (AFC), à laquelle le PNDS a aussi adhéré. Il devient par conséquent le premier chef d’Etat élu démocratiquement dans le pays. Il promeut Mahamadou Issoufou à la tête du gouvernement le 18 avril 1993, qui démissionne en septembre 1994, en raison de dissensions au sein de l’alliance. Puis il dirige le parlement nigérien jusqu’en 1996 date à laquelle, Mahamane Ousmane est renversé par un coup d’Etat mené par le Colonel Ibrahim Baré Mainassara, qui remporte les présidentielles de juillet 1996. Mahamadou Issoufou, qui conteste ces résultats, mène dès lors une lutte sans merci contre le pouvoir en place. Il crée, avec d’autres grands partis, le Front pour la Restauration et la Défense de la Démocratie (FRDD) afin de rétablir un ré-

gime démocratique. En avril 1999, le pays en proie, à une grave crise politique en raison de l’ or ganisati on controversée des élections locales et régionales, connaît à nouMahamadou Issoufou, veau un coup d’Etat. Le Généle nouveau président niral Baré y perd la vie. Malgré ces crises politiques successives qui minent le Niger, Mahamadou Issoufou se présente à nouveau aux élections législatives et présidentielles organisées en octobre et novembre de la même année. Il perd à deux reprises face à Mamadou Tandja, qui est réélu en 1999 et 2004. Désormais, le nouvel homme fort du pays entend prouver que le Niger, qui a des ressources naturelles considérables en uranium, « n’est pas un pays pauvre mais un pays mal géré », jusque-là. Loin de vouloir se reposer sur ses lauriers, il estime que la lutte continue. « Il s’agit pour nous désormais de nous mettre au service de notre pays parce que le maître, c’est le peuple nigérien. Nous, nous sommes ses serviteurs et donc la bataille la plus importante va bientôt s’engager », juge-t-il. Son autre objectif est de stabiliser le pays en proie à une grande insécurité, due à la menace que représente l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui organise régulièrement des enlèvements d’occidentaux dans la région.

„„On ne fait pas d'omelett


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En Assemblée Générale constitutive à Bruxelles

L‟AJSAD milite pour la promotion et la valorisation du potentiel de l‟Afrique dans le développement scientifique mondial. COMMUNIQUE DE PRESSE Création de l'Alliance des Journalistes scientifiques Africains de la Diaspora (AJSAD)

Discours d’ouverture de David ILUNGA KABANGA, représentant du Comité d’Initiative à l’Assemblée Générale constitutive de l’Alliance de Journalistes Scientifiques Africains de la Diaspora (AJSAD) (23 Avril 2011, à Bruxelles, en Belgique) Mesdames, Mesdemoiselles, messieurs, Chères Consœurs, chers Confrères de la Grande-Bretagne, de la Belgique, de la France et d’ailleurs Distingués Invités. En cette solennelle occasion qui nous réunit en ce jour du samedi 23 Avril 2011, dans cette belle capitale belge, Bruxelles l’Européenne, je ne peux commencer mon propos autrement que par vous adresser, au nom du Comité d’initiative pour la création de l’AJSAD, Alliance de Journalistes Scientifiques Africains de la Diaspora, mes vifs remerciements, pour avoir répondu massivement à notre invitation, celle de prendre part à son Assemblée Générale Constitutive. J’y associe, tout particulièrement, les collègues du comité d’initiative vivant ici, qui ont ménagé de leurs efforts pour préparer et organiser cette rencontre, dans les règles de l’art.

Chers Collègues Cette aventure, si je peux m’exprimer ainsi, a commencé, il y a bientôt 3 ans, lorsque un groupe de journalistes des medias d’Afrique et du Moyen-Orient ont bénéficié d’une formation en journalisme scientifique de deux ans assurée par le Projet SJCOOP I, « journalisme scientifique en coopération », lancé, en juillet 2006, par la WFSJ, la Fédération mondiale de journalistes scientifiques. Ceux, vivant en

-

dehors de leurs pays d’origine, se sont mis d’accord, dès après, pour mettre en place une association les regroupant autour d’un même objectif, celui de mettre en pratique, de pérenniser et de partager les

ors de leur première Assemblée Générale, une vingtaine de journalistes et gestionnaires de médias africains de la diaspora, travaillant sur des thématiques liées à la science ou à l’Afrique viennent de créer une association dénommée « Alliance des Journalistes Scientifiques de la Diaspora, AJSAD en sigle. Bien qu’initiés par des journalistes scientifiques francophones, lauréats de la première phase du projet de mentorat de la Fédération Mondiale des Journalistes Scientifiques (FMJS), l’AJSAD se veut véritablement internationale et inclusive. AJSAD souhaite être un espace dévolu aux flux d’informations scientifiques en provenance et à destination de l’Afrique. L’objectif de cette alliance est non seulement d’améliorer la qualité de l’information scientifique et technologique sur l’Afrique, mais aussi l’AJSAD milite également pour la promotion et la valorisation du potentiel de l’Afrique en mettant en exergue des différentes initiatives originales locales qui restent ignorées pour la plupart du public africain et dans le monde. AJSAD veut être utile non seulement pour notre continent, mais également pour les citoyens de nos continents hôtes, afin de leur apporter, plus que d’ordinaire, ce que l’Afrique a fait et sait encore faire de grandiose et bénéfique en science au profit l’humanité. Cette mission paraît importante aujourd’hui où la mondialisation s’accélère. Elle permettra, en effet, de montrer la nouvelle vision de l’Afrique, seule à même d’aider nos concitoyens du Nord à voir réellement la part véritable de l’Afrique dans le concert des Nations.

Au terme de l’assemblée constitutive, le comité exécutif composé de 9 membres a été élu à l’unanimité. Il est composé comme suit : - Président : David ILUNGA de la RD Congo, actuellement en Royaume-Uni - Secrétaire Général : Jérôme BIGIRIMANA du Burundi actuellement en Belgique - Secrétaire Général adjoint : Kadiatou ABGRAL du Mali, actuellement en France - Trésorière : Mona MPEMBELE de la RD Congo, actuellement en Belgique - Chargée de communication : Aicha BACHA du Maroc actuellement en Belgique - Chargé de promotion et relations publiques : Victor OLEMBO de la RD Congo actuellement en Belgique - Chargé de formation : Godefroid CHABI du Bénin actuellement au Canada - Conseillers : Khalil ZEGUENDI et Sellam ELKTIBI tous du Maroc, actuellement résidant en Belgique

enseignements reçus, tout en participant activement à l’œuvre inestimable de ce vaste Réseau, afin d’informer alternativement les opinions de leurs pays d’origine et de leurs pays hôtes sur leurs propres réalisations scientifiques et technologiques respectives. C’est pourquoi, l’AJSAD, l’Alliance de Journalistes Scientifiques Africains de la Diaspora s’assigne la mission primordiale d’encourager l’unité des journalistes scientifiques de la diaspora, d’assurer l’effectivité de leur coopération, de soutenir et de défendre leurs droits, leur sécurité et leurs vies dans l’exercice de ce métier. C’est vous dire que, du 15 avril 2010, date du lancement officiel de l’Alliance, au 23 avril 2011, le comité d’initiative s’est acharné à élaborer, étape par étape, les documents de base et de travail structurant l’organisation et le fonctionnement de l’AJSAD. Ils en ont fait une organisation non gouvernementale internationale, multiculturelle et multimédia

à but non lucratif, militant pour la

« promotion » des journalistes scientifiques africains, confinés par les barrières géographiques ou les frontières politiques et qui veulent sortir du ghetto pour se prononcer sur les exploits réalisés par l’Afrique. Pour nous, l’AJSAD est donc une réponse directe à la nouvelle conscience africaine dans le monde scientifique.

Mesdames, Mesdemoiselles, messieurs, Distingués Invités Nous savons qu’un tel regroupement est difficilement gérable, voire même gouvernable, ne serait-ce que par la dispersion de ses membres, qui vivant en Amérique, en Europe, en Asie, en Océanie, et parlant français, anglais, arabe, espagnol, portugais, wallon, grec et autres langues de nos pays d’accueil. Mais c’est justement dans ces difficultés, au demeurant superficielles, que nous tirons toute la farouche volonté d’en faire ce qu’il sera, demain, c’est-à-dire une grande et solide association de la Diaspora, 6e Région africaine, jouant pleinement son rôle de fournisseurs d’informations et d’éveilleurs des consciences sur les initiatives et enjeux scientifiques et technologiques, dont, à la fois, profitent et

Plus d’informations, adressez-vous à : - David ILUNGA, Président, tel : +44 7983695106 (iludav@yahoo.fr) - Jérôme BIGIRIMANA, Secrétaire Général, tel : +32 489 54 82 67 (secretariatajsad@yahoo.com, (bijer2000@yahoo.fr) -Aicha BACHA, chargée de communication, tel : +32 485 61 16 60 (aichabacha1996@yahoo.com)

souffrent les populations, les scientifiques, les ingénieurs, les techniciens africains ainsi que les institutions de recherche et de développement qui les emploient. En retour, notre mission est de travailler, non seulement pour notre continent, mais également pour les citoyens de nos continents hôtes, à partir d’ici, pour leur apporter, plus que d’ordinaire, ce que l’Afrique a fait et sait encore faire de grandiose et de bénéfique en science au profit de l’humanité. Cette démarche nous parait importante, aujourd’hui, où la mondialisation s’accélère. Elle permettra, en effet, de montrer la nouvelle vision de l’Afrique, seule à même d’aider nos concitoyens du Nord à voir réellement la part véritable de l’Afrique dans le concert des Nations. A tout cela, notre réponse est de fédérer nos efforts, connaissances, expertises, compétences, afin de pouvoir participer à la rude bataille du droit et du devoir à l’information relatifs au Savoir-faire par le Faire-savoir au profit de nos compatriotes et de nos hôtes. Nous espérons, mieux nous souhaitons, que

Fait à Bruxelles, le 25 avril 2011

ceci sera perçu, des deux côtés, comme notre modeste et non moins négligeable apport à la Civilisation

Jérôme BIGIRIMANA

du Donner et du Recevoir, tel que nous y a invitait feu le poète-président, Léopold Sédar Senghor, et

Secrétaire Général

tes sans casser d'œufs‟‟

dans laquelle nous sommes de pleins pieds, aujourd’hui. Je vous remercie pour votre aimable attention et Vive l’AJSAD.


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Afrique: Energie hydroélectrique

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Santé: Un nouveau groupe de moustiques

Les Etats invités à investir dans la vecteur du paludisme création des bassins régionaux es chercheurs ont découvert un nouveau groupe de moustiques vecteur du es experts sur les questions énergétiques africains ont recommandé un nouveau protocole pour orienter le développement de projets hydroélectriques régionaux en Afrique et invité les Etats à investir davantage dans la création de bassins hydroélectriques régionaux, a informé la PANA dimanche. La conférence sur l’énergie hydroélectrique pour un développement durable qui s’est terminée ce week-end à AddisAbeba a approuvé un plan d’actions de quatre points pour le développement du secteur hydroélectrique en Afrique en insistant sur l’investissement dans la création de bassins hydroélectriques régionaux et sur l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de ces projets. La conférence a vu la participation de nombreux représentants des ministères de l’Hydraulique et de l’Energie et d’experts venus de 32 pays, de représentants de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Les pays africains sont en train d’envisager la création de bassins hydroélectriques régionaux pour renforcer la distribution d’énergie hydroélectrique des zones d’abondance absolue vers les zones qui souffrent d’un manque criant de ressources pour le développement économique. La conférence sur l’énergie hydroélectrique pour un développement durable a appelé à l’adoption de mesures de nature à encourager le développement de projets hydroélectriques régionaux, en créant un environnement favorable aux affaires pour faciliter l’investissement et le financement de ces projets.

La conférence a aussi recommandé un nouveau protocole pour orienter et évaluer le développement de projets hydroélectriques et créer en Ethiopie un centre d’excellence continental sur le développement d’énergie hydroélectrique durable pour le renforcement des capacités. Il a aussi demandé l’accélération et l’harmonisation des projets hydroélectriques régionaux comprenant des projets hydroélectriques de bassins fluviaux et des projets continentaux comme les bassins hydroélectriques régionaux. Il a souligné que l’implication du secteur privé dans ces projets hydroélectriques régionaux devrait être encouragé. Un sommet du COMESA a approuvé l’institution spéciale du COMESA pour l’énergie électrique, East African Power Pool, qui regroupe tous ses membres. En Afrique de l’Est, sept pays que sont, le Burundi, la RD Congo, l’Egypte, l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda et le Soudan, sont déjà membres de l'initiative. La Tanzanie, l’Ouganda, Djibouti et la Libye n’ont pas encore adhéré à l’institution, ce qui ralentit le développement du projet. De nombreux bailleurs: l’Union européenne, la BAD, l’Agence norvégienne de développement (NORAD) et l’USAID sont en train de fiancer des recherches sur l’intégration des marchés régionaux de l’électricité. Parallèlement, un projet de transfert d’électricité de la Zambie au Kenya en passant par la Tanzanie, dénommé l’Inter connecteur Zambie-Tanzanie-Kenya, estimé à 860 millions de dollars américains, est en cours d’élaboration. Pana

paludisme - Les chercheurs de l'institut Pasteur et du CNRS ont découvert l'existence d'une nouvelle sous-espèce du moustique vecteur du paludisme, Anophèles Gambiae, plus sensible au parasite plasmodium qui se développe plus «efficacement dans leur organisme», que toutes les autres catégories de moustiques. Il a été identifié grâce à des méthodes de collecte et d'échantillonnage qui prenaient en compte pour la première fois le comportement des moustiques. Cette étude concernait donc les moustiques qui piquent et se reposent dans les maisons, qui n'y rentrent que pour se nourrir et en ressortent après, ceux qui n'entrent jamais dans les maisons. Jusqu'à ce jour, les études de terrain consistaient à étudier la propension des moustiques Anophèles gambiae à transmettre le paludisme. Elles étaient menées selon l'hypothèse que les hommes se font piquer surtout la nuit, au sein des habitations. L'échantillonnage était donc réalisé dans les villages, au sein même des maisons. L'étude qui a duré quatre ans, visait à établir la cartographie génétique des populations de moustiques transmettant le paludisme au Burkina Faso. Les chercheurs ont collecté des spécimens de larves et d'insectes adultes d'anophèles du type Anophèles Gambiae autour de quelques villages à l'intérieur comme à l'extérieur des habitations dans des flaques d'eau. Les observations ont révélé notamment que cette catégorie d'anophèles, génétiquement différente des autres, était «particulièrement efficace pour transmettre et disséminer le parasite». Baptisée A. gambiae Goundry, ces moustiques piquent et vivent dehors, ou qui piquent à l'intérieur des maisons mais en ressortent ensuite pour se reposer. Ils n'ont ainsi jamais fait partie des échantillons traditionnels. Une découverte importante par laquelle, les chercheurs pensent expliquer la difficulté à réduire la transmission du paludisme à l'homme. Les méthodes lutte anti vectorielle actuelles en effet, sont appliquées dans les habitations et concernent uniquement les moustiques qui se trouvent au sein des habitations. Les chercheurs soulignent l'importance d'insérer cette nouvelle donnée comportementale dans les stratégies de lutte vectorielle pour redéfinir les stratégies de contrôle de la maladie, et ainsi pouvoir toucher l'ensemble des insectes vecteurs. Ils mettent cependant un bémol aux résultats de l'étude publiés récemment dans la Revue Science car «La responsabilité de ces moustiques restent à établir». L'étude a été réalisée par des équipes mixtes de chercheurs de l'unité de Génétique et génomique des insectes vecteurs (Institut Pasteur/CNRS URA 3012) en collaboration avec le Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme (Ouagadougou, Burkina Faso), l'Université du Minnesota (Etats-Unis) et l'Université Harvard (Etats-Unis).

Le Potentiel


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CPI: Suite aux élections de septembre prochain

L‟Union Africaine dispose déjà un candidat africain au poste du procureur e sommet de l'Union africaine (UA) a demandé que le poste de Procureur de la

Elle a compétence universelle, puisque

Cour pénale internationale (CPI) soit réservé à un candidat africain lors des élec-

tous les membres des Nations unies sont

tions prévues en décembre. Le 16ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement

de ce fait parties à son statut. Les États

de l'UA qui s'est achevé au mois d’avril dernier à Addis-Abeba, la capitale éthio-

n'appartenant pas à l'ONU peuvent deve-

pienne, indique avoir pris note de la tenue des prochaines élections pour ce poste

nir parties au Statut sous certaines

actuellement occupé par l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, mais a estimé qu'il était

conditions. C'est un organe permanent

temps pour un candidat africain de diriger l'un des services du tribunal. Les diri-

composé de 15 juges élus pour 9 ans par

geants africains ont fait valoir que le mécanisme mis en place au sein de la CPI pour

un double scrutin de l'Assemblée géné-

identifier un candidat apte exige que le principe de la représentation géographique et

rale et du Conseil de sécurité. Pour être

l'égalité entre les sexes soit pris en compte dans le choix des candidats à ce poste.

élu, un candidat doit obtenir la majorité

Selon ces derniers, compte tenu du fait qu'il n'y a aucun africain à la tête d'un des

absolue dans ces deux organes. Les ju-

principaux organes de l'institution, une candidature africaine devrait par conséquent

ges sont renouvelés par tiers, pour assu-

être étudiée pour ce poste. Ils estiment que la question doit être posée lors du pro-

rer une continuité de jurisprudence. La

chain sommet, prévu du 23 au 30 juin à Malabo, en Guinée Equatoriale, mais pour

CIJ jouit de garanties d'indépendance,

l'heure, il faut donner instruction aux diplomates africains à Genève et à New York

d'impartialité et de compétence.

pour qu'ils défendent cette idée. Les dirigeants africains s'opposent à ce qu'ils consi-

La Cour pénale internationale est une juridiction permanente chargée de juger les

dèrent comme une 'justice sélective' déroulée par la CPI qui cible principalement les

personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.

crimes commis en Afrique. Pour le président de la Commission de l'UA, Jean Ping,

A l'issue de la Conférence diplomatique de plénipotentiaires des Nations unies, le

bien que des pays comme le Kenya ait accepté de coopérer avec la CPI, la déclara-

Statut de Rome prévoyant la création de la Cour pénale internationale a été signé le

tion du procureur selon laquelle, 'il va faire du Kenya un exemple pour le monde'

17 juillet 1998. La Cour a été officiellement créée le 1er juillet 2002, date à laquelle

avait érodé la confiance dans la CPI. 'Pour parler franchement, nous sommes contre

le Statut de Rome est entré en vigueur. La Cour est compétente pour statuer sur les

la CPI. Nous sommes contre la justice de M. Ocampo, la justice d'un homme.

crimes commis à compter de cette date. Le siège officiel de la Cour est situé à La

Qu'avons-nous fait pour justifier le fait d'être un exemple pour le monde, n'y a-t-il

Haye, aux Pays-Bas, mais les procès peuvent se dérouler en tous lieux. Au 12 octo-

pas des pays pires que l’Afrique', a déclaré M. Ping. D'après lui, la CPI se comporte

bre 2010, 114 États sur les 192 que reconnaît l’ONU ont ratifié le Statut de Rome et

d'une manière qui insinuait que les six Kenyans, cités par la CPI comme les pre-

acceptent l'autorité de la CPI. Trente-cinq États, dont la Russie et les États-Unis

miers responsables des violences postélectorales dans leur pays, étaient coupables.

d’Amérique, ont signé le Statut de Rome, mais ne l’ont pas ratifié. Certains États,

L'UA apporte son soutien à la candidature du Nigérian Chile Eboe-Osuji pour le

dont la Chine et l’Inde émettent des critiques au sujet de la Cour et n’ont pas signé

poste de juge à la CPI. L’organisation a également avalisé la candidature de l’Ou-

le Statut. La CPI peut en principe exercer sa compétence si la personne mise en ac-

gandais Julia Sebutinde au poste de juge de la Cour internationale de Justice (CIJ)

cusation est un national d’un État membre, ou si le crime supposé a été commis sur

dont l’élection est prévue en septembre prochain à New York, aux Etats-Unis.

le territoire d’un État membre, ou encore si l’affaire lui est transmise par le Conseil

Différence entre CPI et CIJ

Le siège de la CPI à la Haye

de sécurité des Nations unies. La Cour est conçue pour compléter les systèmes judi-

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye (Pays-Bas), est éta-

ciaires nationaux: elle ne peut exercer sa compétence que lorsque les juridictions

blie par l'article 92 de la Charte des Nations unies: « La Cour internationale de Jus-

nationales n’ont pas la volonté ou la compétence pour juger de tels crimes. L’initia-

tice constitue l'organe judiciaire principal des Nations unies. Elle fonctionne

tive en matière d’enquête et de jugement de ces crimes est donc laissée aux États. La

conformément à un Statut établi sur la base du Statut de la Cour permanente de

CPI est une institution permanente chargée de promouvoir le droit international, et

Justice internationale et annexé à la présente Charte dont il fait partie intégrante. »

son mandat est de juger les individus (et non les Etats, ce qui est du ressort de

Elle a pour principales fonctions de régler des conflits juridiques soumis par les

la Cour internationale de justice), ayant commis un génocide, des crimes de guerre,

États, et de donner un avis sur des questions juridiques présentées par des organes et

ou des crimes contre l’humanité. Les crimes d’agression, lorsqu'ils auront été définis

agences internationaux agréés et par l'Assemblée générale des Nations unies. Elle a

juridiquement pourraient également être du ressort de la CPI.

été créée en 1946, après la Seconde Guerre mondiale, en remplacement de la Cour

En promouvant une juridiction permanente et universelle, la cour pénale internatio-

permanente de justice internationale (CPJI), instaurée par la Société des Nations

nale vise à universaliser les droits de l’homme et le droit international humanitaire.

(SDN). La CIJ est l'un des six organes principaux de l'ONU. Elle est son seul organe

Elle a également pour objectif de responsabiliser les dirigeants politiques. La CPI

judiciaire, ce qui la rend souveraine dans son ordre juridique.

tient ainsi un rôle à la fois préventif et dissuasif.

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Afrique: Assurance

Les assureurs africains à la quête de nouvelles niches vec près de 89 % de la population africaine qui n'est pas encore assurée, le marché africain de l'assurance présente encore des opportunités. C'est pourquoi, la fédération des sociétés d'assurance et de droit national africain, réunie à Dakar pour son 35e Assemblée générale, veut aller à l'assaut de nouvelles niches dans les secteurs comme l'agriculture, la construction, l'informel, etc. Les compagnies d'assurance africaines veulent explorer de nouvelles niches. Réunies à Dakar dans le cadre de la 35e Assemblée générale de la fédération des sociétés d'assurance et de droit national africain (Fanaf), elles veulent sortir un peu du carcan dans lequel elles sont jusqu'ici confinées dans nos pays, à savoir l'assurance automobile. 'Nous allons discuter de micro finance, de l'assurance agricole, de la construction pour voir comment les brancher dans notre secteur d'activité en dehors de l'assurance automobile qui est devenue obligatoire', a déclaré hier Mor Adj, président de la de la Fédération sénégalaise des sociétés d'assurance (Fssa). En effet, pour ce dernier, tout secteur d'activité qui se développe a besoin d'avoir à ses côtés une assurance pour sécuriser les investissements. Et puisque l'Etat du Sénégal a misé sur l'agriculture à travers le Plan Reva et la Goana pour pousser les Sénégalais à aller vers ce créneau, Adj pense qu'il est tout à fait normal que les sociétés d'assurances accompagnent cette dynamique. On ne peut pousser les gens à se lancer dans ce secteur sans qu'ils puissent avoir des assurances sur des situations qui n'étaient pas prévues comme les catastrophes, la mortalité de bétail, le déficit de pluviométrie. C'est pour cela que nous avons mis en place la Compagnie nationale d'assurance agricole du Sénégal (Cnas) qui symbolise un partenariat public-privé', soutient-il.

Avec un marché qui représente aujourd'hui près de 700 milliards de francs Cfa et qui emploie plus de 8 mille salariés, les assureurs africains qui versent des sinistres à hauteur de 300 milliards de francs Cfa par an, souhaitent maintenant anticiper sur les besoins de leurs clients pour leur offrir toute la sécurité dont ils auront besoin. C'est ainsi qu'ils réfléchissent, en rapport avec leur thème 'L'Assurance africaine face aux Changements du futur', sur les nouvelles niches à explorer pour redynamiser le secteur africain de l'assurance. Et, selon eux, le secteur informel qui domine l'économie africaine, le monde rural, qui représente 80 % de la population, le secteur de la construction qui font un bond, et ceux, chrétiens et musulmans, qui ne croient plus à la finance conventionnelle et qui trouvent dans l'assurance une alternative, seront des cibles privilégiées dans cette nouvelle quête. Présent à cette rencontre, Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) a relevé lors d'un panel que la contribution du secteur des assurances sur le marché financier de l'Uemoa reste encore timide. 'Seuls 20 % des placements vie et non vie concernent des obligations émises sur les marchés financiers de la zone et seules deux compagnies d'assurance de la zone ont réalisé entre 2003 et 2006 des emprunts obligataires par placements privés. Aucune société d'assurance n'est cotée en bourse. Au niveau du marché obligataire de l'union, sur un total de 1088 milliards de francs Cfa mobilisés, la part émise par les compagnies d'assurance ne représente que 0,7 %, soit 3 milliards de francs Cfa', fait-il remarquer. Ainsi, il pense que cette faible intégration du marché des assurances au secteur financier prouve que des efforts restent à accomplir pour permettre au secteur de l'assurance de jouer pleinement son rôle de catalyseur de ressources destinées aux financements des économies.

Addis-Abeba: Plaidoyer pour la

mise en place d‟institutions financières panafricaines e président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a plaidé lundi à Addis-Abeba pour l’accélération de la mise en place des institutions financières panafricaines. Il s’exprimait à l’ouverture de la quatrième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l'Economie et des Finances de l'UA et de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Selon M. Ping, ces institutions financières panafricaines doteront le continent de nouveaux outils supplémentaires de régulation et de financement autonomes, tout en lui permettant de résister davantage aux chocs exogènes liés aux déséquilibres monétaires et aux fluctuations des taux de change. Il a invité les pays membres à ratifier les textes fondateurs de la Banque africaine d’investissement (BAI) qui ont déjà été adoptés par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, afin de permettre à cette institution de commencer ses activités. Il a indiqué que les statuts du Fonds monétaire africain (FMA) seront soumis pour examen au cours de la présente réunion, après leur adoption par les experts. La question de l’adoption des statuts du FMA est actuellement au centre d’une polémique à Addis-Abeba. Depuis vendredi, les experts ne s’accordent pas sur l’adoption du projet de statuts de ce Fonds par la réunion des ministres. Si certains, comme le Bénin, exigent qu’il soit transmis aux ministres pour son adoption rapide en vue de permettre le démarrage effectif du Fonds, les experts d’autres pays, comme l’Algérie, l’Egypte et l’Afrique du Sud, soutiennent le report, à une session ultérieure, la question n’ayant pas requis le consensus souhaité lors de la précédente rencontre, à Yaoundé, au Cameroun. En fin de matinée, un comité d’experts a été mis en place pour examiner le projet de statuts avant de le soumettre aux ministres. Des sources dignes de foi indiquent que cette résistance provient des potentiels plus gros contributeurs du futur FMA.

Pana

Page rose Pour vos messages d‟anniversaire, de célébration nuptiale, de voeux et de condoléances. Contactez notre Rédaction Fixe: +44 (0) 1163192100 Mobile: +44(0)7983695106-(0)7424305868 E-mail: iludav@yahoo.fr


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Afrique: Les exploits de la race noire

Les noirs sont à la base de la culture internationale et des civilisations développées es milliers d'autres inventions ont été inventées par les africains, y compris d'autres dans les nations Antiques comme la Chine, l'Inde, qui tous les deux étaient originellement des civilisations noires. Les noirs sont la race originelle sur terre, et c'est à partir de la race noire que tous les autres races sont nées. Sur terre les noirs étaient les premiers peuples à initier une culture internationale et des civilisations développées. En ce qui concerne le cosmos, il ne serait pas étonnant que les anciens africains aient déjà établi des civilisations dans les autres parties de l'univers. Il ya 300 ans, des théories racistes ont été inventées pour justifier l'esclavage et la colonisation des noirs à l'échelle Internationale alors qu'en 1600 après J.C et même il ya 20 000 ans, les civilisations des peuples noirs étaient suprêmes et les plus avancées sur terre. Un nombre limité de noirs ont échappé à l'esclavage et aux successives invasions de leurs terres. Ils ont fuit dans des endroits retirés, et à cause de ça ils ont régressé culturellement. La majorité des noirs ont continué à créer et à maintenir des cultures vibrantes à travers le monde. L'esclavage, la colonisation, et l'oppression ont été des coups fatals qui ont contribué au sous-développement des hautes civilisations africaines souvent jusqu'a à leurs extinctions. L'hégémonie de la race noire n'était pas un phénomène qui s'était produit par l'oppression des autres races, mais du fait que la race noire est la première race de nôtre planète ce qui lui donne plus d'expérience, et aussi parce que la race noire s'est développée sous le soleil. Le pigment qui rend la peau foncée s'appelle la "mélanine." La mélanine peut être considérée comme ayant été la source de l'intelligence et du développement spirituelle de la race noire. En effet, la mélanine a permis aux africains de survivre sous la chaleur du soleil de leur continent et leur donner la possibilité de produire les premières hautes Cultures en Afrique et dans d'autres parties du monde.

Quelques facteurs à l’échelle mondiale depuis le début de l’histoire de l’humanité La mélanine, le pigment de la peau qui abondent chez les noirs, est un avantage. Les gens qui ont un excès de mélanine ont moins de cancer de la peau comparés aux gens qui ont la peau claire. La peau noire ne vieillit pas et se ride moins avec l'âge que la peau claire. La mélanine contribue à la longévité de la vie. Les personnes noires de plus de 90 ans, qui ne sont pas malades, vivent plus longtemps que les personnes des races claires. Ces noirs sont physiquement plus forts que les gens à la peau claire ayant le même âge. La mélanine favorise les prouesses mentales des noirs si aucun fléau n'empêche le développement intellectuelle naturelle des noirs comme: une éducation inferieure et l'extrême pauvreté imposées par ceux qui maintiennent les noirs en état perpétuel d'oppression. La mélanine est responsable du développement de la race originelle de nôtre planète qui était noire et qui était très développée. La mélanine est responsable de la prouesse mentale de la race noire originale, et ceci avant la prouesse mentale des autres races. Les premières civilisations, cultures, technologies, et sciences ont débuté dans les régions les plus chaudes et les plus humides du monde où les noirs avaient vécu des milliers et des milliers d'années. Les origines des sciences et des technologies modernes proviennent des régions anciennement contrôlées par les peuples noirs. Les racines des civilisations, cultures, sciences, technologies, et religions occidentales ne sont pas "grecques", mais égyptienne et nubienne/koushites. Les noirs ont dominé la Grèce pendant des milliers d'années avant que les Dories de l'Eurasie du nord envahissent la Grèce, et avant que les Grecs émergent comme un peuple "civilisé." 10.000 ans avant J.C, et jusqu'á environ 1.000 après J.C,

les noirs étaient les pionniers dans le domaine de la science, culture, technologie, empires et civilisations. Le premiers empires et civilisations noires étaient l'empire préhistorique de ZINGH qui existait il y a plus de 15.000 avant J.C, et qui était situé dans le

territoire actuel de la Mauritanie jusqu'au KMT (Egypte antique) et Nubie-Koush. L'empire de Nubia -Koush, lui a existé depuis 17.000 ans avant J.C. Ces anciens empires et civilisations expérimentaient déjà la science et la technologie. Leurs sciences et technologies étaient si avancées que des hiéroglyphes dans les pyramides, et les légendes des sociétés indigènes, partout dans le monde, racontent que des machines volantes étaient utilisées par ces civilisations. Les civilisations noires, comme celle de Kémet (KMT) et celle du Mali ont expérimenté et ont crée la chimie et la médecine. La chirurgie était pratiquée par les prêtres-médecins à Kemet, au Mali, et en Afrique centrale. En 400 avant J.C, un Pharaon noir nommé PI DI AMEN établissait déjà des expérimentations avec l'aviation. Des siècles après, les noirs Egyptiens ont inventé la poudre à cannons qu'ils utilisaient strictement dans leurs temples et dans leurs écoles mystiques. Sans utiliser de télescope, les Dogons au Mali étaient, et sont toujours, les meilleurs astronomiques au monde. Ils ont localisé et dessiné avec précision la carte du système stellaire Sirius, ceci bien avant d'autres peuples qui ont réussis à le faire avec l'aide de télescope Hi-Tech. Les Dogons étaient aussi capables de voir les étoiles invisibles à l’ œil nu, ainsi que tous les astres que les autres peuples ont été incapables de localiser pendant des siècles. Certains peuples Dogons sont toujours des spécialistes astronomiques. Beaucoup d'autres ethnies Africains sont aussi des experts métrologistes juste en scrutant les astres. Les mathématiques et l'astronomie, nécessaires à la fondation de hautes technologies comme celles utilisées dans l'aérospatiale et l'industrie, ont d'abord été crées par les noirs de Kemet (Egypte) et de Koush (Soudan). Ces sciences et ces hautes technologies ont ensuite été acquises et améliorées par les Sumériens, les Babyloniens, les Elamites (tous originellement des peuples noirs) puis par les Grecs, les Hébreux, les Romains, et les Arabes. C'étaient aussi les noirs Sabéens du Sud de l'Arabie (qui étaient une branche de Koushite de la race noire Africaine), qui ont établis les premières hautes civilisations dans la Péninsule Arabique des milliers d'années avant l'émergence culturelle des Arabes Bédouins. Les Noirs ont construit les monuments les plus larges et les plus impressionnants dans l'Antiquité. Ils ont effectués des constructions colossales, dans l'ingénierie également, depuis la préhistoire avec l'empire Zingh, durant les périodes des civilisations du Nile en

Egypte et au Soudan, et jusqu'en Chine avec l'empire Shang qui était une dynastie noire. La médicine est née au Kemet (Egypte Ancienne), et plus tard est arrivée en Grèce. Les anciens Grecs ont copié toutes les sciences qui étaient inscrites dans les papyrus des anciens Kémites et des anciens Nubiens. Les philosophies religieuses sont nées en Afrique, puis ont été copiées par les Européens, les Sémites, et les autres peuples. Par exemple, le Dieu Noir Kémit AMON est devenu APPOLO en Grèce. Les noirs ont fondé les premières religions au monde. Les dieux et les madones dans l'Antiquité étaient tous de couleur noire. Les noirs en Afrique effectuaient des progrès scientifiques, éducationnels, sociaux et économiques avant les invasions des Arabes et des Européens. Leur développement technologique, scientifique, éducationnel, religieux, et culturel s'est interrompu á cause du racisme et du colonialisme des Européens et des Arabes ainsi que de l'esclavagisme. Dans d’autres parties du monde, les peuples qui se sont acharnés à résister aux invasions des Européens dans leurs terres et qui voulaient développer leurs propres technologies ont réussi à le faire et aujourd'hui ils sont parmi les nations les plus avancées matériellement et technologiquement. Les Japonais sont un exemple typique. Peu de noirs ont vécu dans des conditions de sousdéveloppement, afin d’échapper aux invasions de leurs terres et a l’esclavage imposes par les autres peuples Le soi-disant "sous-développement" de quelques groupes de noirs isolés dans certaines parties du monde étaient dû á des facteurs importants: les invasions de leurs terres au cours des guerres, et les captures, et esclavagisme de leurs peuples par les envahisseurs. Les dures conditions de l'environnement, l'isolation, et le manque de ressources ont également contribué à l'inhabilité de leur développement au modèle de la majorité des Royaumes, Etats, Empires et des sociétés noires Africaines. Ce développement retardé à cause de l'environnement et des facteurs humains ont été utilisés par des racistes pour représenter la race noire comme étant naturellement "sous-développée". A cause de ceci, toutes les cultures et civilisations noires ont été jugées en fonction des rares qui ont été isolées et qui ont régressé, alors que jadis ils étaient des grands peuples. Cette hypocrisie raciste est telle que même en Inde dont les noirs Dalits, les noirs Nagas, et les autres peuples Koushites, ont bâtis et développés des civilisations avant l'arrivée et les invasions des barbares nomades qui venaient du nord de l'Eurasie et dont les descendants continuent de classifier certains de ces Noirs Koushites comme une "caste d'arriérés". Ceci est quelques facteurs qui ont été négligés par les historiens et les scientifiques racistes lorsqu'ils critiquent les cultures noires qui ont semblé avoir régressé matériellement et culturellement: Les noirs marginaux qui vivaient à la périphérie des grandes civilisations et cultures noires sont peu nombreux, mais les historiens et scientifiques Européens ont insisté et continuent á dire qu'elles représentaient la totalité des cultures et l'apogée des noirs.

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Congomerseyside: Exploits de la Diaspora à Liverpool

« The Congolese Association of Merseyside »: un organisme pour la promotion et l‟intégration des congolais et des migrants en Grande-Bretagne Congomerseyside n‟est qu‟une contraction de deux noms des lieux qui sont le Congo, pays dont les fondateurs sont originaires, et Merseyside qui est la région de l‟Angleterre où est basée cette ONG « The Congolese Association of Merseyside » CAM en sigle. Pour raison de garder sa provenance et aussi l‟identification de son lieu d‟ opération, ce néologisme a été adopté comme identifiant pour l‟ e-mail et autres moyens de communication de cette ONG. L‟origine de cette organisation a eu lieu vers la fin des années 1990 et le début 2000, suite à une grande vague de Congolais arrivant en Grande-Bretagne et dont bon nombre d‟entr‟eux étaient envoyés à Liverpool dans le Merseyside. Comme vous le savez bien, les Congolais sont des francophones et l‟anglais comme il est parlé à Liverpool n‟était pas très facile à comprendre. Ces derniers se sont donc retrouvés face à de divers problèmes dus à la non pratique de la langue anglaise. C‟est en 2004, qu’un petit groupe de Congolais, qui se sentaient un peu plus à l‟aise dans cet environnement, a eu l‟idée de mettre en place une structure de référence pour venir en aide, surtout en ce qui concerne les démarches administratives, à leurs compatriotes perdus dans les méandres de la paperasserie britannique.

Pourriez-vous nous parler des initiateurs de cette ONG ? Il s’agit de différentes personnes qui avaient pour habitude de guider les autres selon leur compétence. Ils se sont retrouvés par un concours de circonstance et se sont rendus compte qu’ils seraient plus efficaces dans ce qu’ils faisaient en se mettant ensemble dans une structure visible qu’en continuant chacun à apporter son soutien derrière la porte de sa maison. Parmi eux, je citerai Léon Lokuli qui est le président de l’organisation, Pétronelle Kapemb qui en assure encore le secrétariat, Teddy Fitumbe et Tity Bush Musemvula, qui pour des raisons personnelles, ont quitté la structure, mais restent membres, car le statut de l’organisation stipule que tout Congolais en est membre de droit. Ce qui veut tout simplement dire que dès l’instant qu’on est Congolais et qu’on se retrouve dans cette partie de l’Angleterre, et qu’on se retrouve dans une situation qui requiert une assistance, The Congolese association of Merseyside est prête, dans les limites de ses possibilités et de ses compétences, à voler à votre secours si vous la contacter. Il n’y a pas une obligation de résidence, mais simplement une présence dans la région. Etre le pont qui permette à ceux qui ont recours à nos services d’enjamber le fossé qui les empêche d’avancer est notre objectif. Pourquoi seulement à « Liverpool »? Comme toute organisation, il y a bien un lieu où elle voit le jour. Pour The Congolese Association of Merseyside, c’est la ville de Liverpool dans le Merseyside. C’est un clin d’œil pour cette région de l’Angleterre qui, du reste, a une grande proximité historique avec la République Démocratique du Congo notre pays. Pour la petite histoire, savez-vous que la première personne à dénoncer l’exploitation des ressources de la RDC par le roi des Belges Léopold II, le travail forcé auquel les belges soumettaient aux populations congolaises et fondateur de Congo Reform Association est de Liverpool? Et que Liverpool fut le plus grand port esclavagiste au monde et qu’elle abrite le Slavery Museum (le musée de l’esclavage)? Et aussi que Stanley, bien que né dans le Nord du Pays des Galles, a travaillé dans le port de Liverpool avant de partir pour l’Amérique?

A Liverpool, dans le Merseyside, nous sommes au cœur de notre histoire en Europe et y faire référence est, quelque part, une bonne chose je crois. Mais toujours est-il que, comme le monde changeant, nous devions aussi changer. Notre réputation allant devant nous, nous sommes aujourd’hui contactés par des compatriotes de partout en Grande-Bretagne et parfois même des autres pays pour apporter notre modeste contribution à la résolution de leurs problèmes.

Pourquoi le mot « Empreinte » dans votre site? Empreinte est ce que nous voulons laisser pour nos générations futures. Nous sommes originaires d’un pays francophone et vivons dans un pays anglophone, nous voulons que nos enfants soient, un jour, fiers de montrer à leurs amis la marque laissée par ceux qui les ont précédés dans cette région: une EMPREINTE. Nous nous sommes dits que nous devons montrer notre différence dans tous les domaines, nous devons être un modèle d’accompagnement dans l’intégration en promouvant des valeurs; sortir de la médiocrité, favoriser l’élévation vers la perfection est notre marque, notre EMPREINTE. Empreinte est aussi, dans le cadre de l’évolution de nos activités et de l’orientation que nous voulons donner à notre action, on pourra en dire un mot par la suite, notre futur, notre identité. Et c’est en vue de ce développement qu’Empreinte apparait en précurseur dans notre site. EMPREINTE est simplement notre marque de fabrique, la trace que nous voulons laisser. Quelles sont les premières motivations qui vous ont poussé à créer cette ONG ? C’est plutôt un constat: le Congolais n’était pas assez préparé pour vivre en dehors de son milieu naturel, culturel, linguistique, surtout dans un environnement anglophone. Il fallait une transition, un accompagnement. Ceux qui sont à la base de l’organisation ont eu à accomplir le parcours de combattant qui les a amenés à une intégration réussie. Quelle est la particularité de votre ONG ? Nous sommes la seule organisation francophone à Liverpool et même en Merseyside. Par exemple nous savons que le Congolais est réfractaire à la paperasserie, nous essayons de la réduire au strict minimum. The Congolese association of Merseyside, conçue au départ pour sup-

porter les Congolais dans Merseyside avait dans son statut de se développer vers d’autres secteurs en vue de mieux remplir sa mission première. C’est qui fait qu’en cinq années d’existence, elle est devenue la première interlocutrice des autorités de Merseyside pour les questions concernant les francophones. Bien qu’ayant une base congolaise, elle a réussi à s’ouvrir à d’autres communautés en vue de mieux favoriser l’intégration des congolais. C’est pourquoi vous trouverez aujourd’hui, parmi les personnes qui y travaillent, des gens de différentes nationalités tout comme parmi ceux qui viennent y demander un service. Au fil du temps nous sommes devenus un point d’ancrage pour tous les migrants et même les autochtones en butte à différents types de problèmes par rapport à la société.

Quelles sont les différentes réalisations que vous avez déjà accomplies ? Notre plus grande réalisation à mon avis est le capital de confiance dont nous jouissons aujourd’hui auprès des institutions et autres grandes organisations britanniques. Nous avons pu constituer un network et des relations de partenariat qui nous permettent aujourd’hui de regarder le futur avec un peu plus d’optimisme. Aussi dans le même temps, nous avons pu établir dans la ville de Liverpool un centre de formation, que nous avons appelé EMPREINTE SKILLS CENTRE, afin de permettre aux membres de notre communauté d’abord, et à ceux qui veulent se joindre à nous, de se former dans des domaines comme l’informatique ou l’amélioration de leur niveau d’anglais. Par exemple notre partenariat avec la British Computer Society (BCS), fait que ceux qui viennent dans notre centre reçoivent à la fin de leur formation en ECDL (European Computer Driving Licence) des certificats délivrés et homologués par la BCS. En dehors de cela, nous organisons des activités culturelles afin de promouvoir la culture congolaise. Comment The CAM fonctionne-telle? Pour ce qui est de l’organisation administrative et la gestion quotidienne, nous avons un Conseil d’Administration (Board) composé de cinq personnes qui a pour mission de suivre la bonne exécution de tous les projets que nous menons. C’est l’organe de décision et d’o-

rientation de l’ONG. Le Project Manager que je suis est, en réalité, ce qu’on appelle dans le monde de l’entreprise un CEO, je suis en charge de la vie au jour le jour, du point de vue managérial, de toutes les activités de l’organisation. Je suis la tour de contrôle en quelque sorte. Je fais le rapport de tout auprès des board members. Et enfin nous avons des professeurs pour la délivrance des cours et aussi des volontaires pour nous assister dans certaines activités. Comme vous pouvez le constater, nous avons un organigramme simple et classique. En matière financière c’est tout aussi simple, nous sommes une organisation reconnue et enregistrée en Grande-Bretagne et comme toutes les organisations caritatives ou toutes les compagnies à but caritatif nous avons recours aux dons (grants). Et compte-tenu de notre réputation nous avons la confiance de certains organismes donateurs qui sont devenus presque nos financiers attitrés. Nous faisons aussi parfois recours à des finances publiques à travers des contrats de fournitures de services ou nous signons avec nos partenaires de contrats, afin de fournir pour leur compte un service particulier.

Quels sont vos projets d‟avenir? Jusqu’ici, The Congolese Association of Merseyside a été un organisme pour la promotion et l’intégration des Congolais et des migrants en GrandeBretagne. Mais nous devons comprendre que l’assistanat ne conduit jamais au développement de la personne humaine. Ce qui nous conduit à la deuxième phase du projet qui est une mutation vers une entreprise sociale (Social Enterprise). Ceci pour amener l’organisation à devenir productrice de richesse et assurer son autonomie. C’est « EMPREINTE ». Nous sommes aussi entrain de réfléchir sur la possibilité de nous rapprocher des autres organisations congolaises afin de mettre en commun nos expériences et voir ensemble les possibilités d’ouverture des nouvelles pistes d’évolution. Nous cherchons à faire une alliance entre la culture de la solidarité et l’esprit d’entreprise. Mathieu Kapasi Ceo Empreinte Project Manager The Congolese Association of Merseyside (CAM) Congomerseyside@yahoo.fr www.congomerseyside.org.uk


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Awards 2010 : Un congolais nominé

Elvis Katoto:„„Tous les jours sur le média et la presse Anglaise, le divorce, la violence et tant d'autres

maux sont à la une, donc ce film montre qu'à côté de tous ces problèmes, il y a des solutions‟‟

Congolais naturalisé Anglais, Elvis Katoto est né à Bukavu dans le Sud-Kivu. Il est fils ainé d'une famille de six enfants, dont quatre garçons et deux filles. Marié et père de trois enfants, ce réalisateur-Producteur de court métrage et documentaire est gradué et licencié en télévision, film production et documentaire de l'Université de Teesside en Angleterre. Elvis est le premier Congolais (DR Congo) à être nominé et avoir gagné cette année le prix de meilleur film et documentaire aux prestigieuses cérémonies « Royal Television Society Awards » de remise des awards aux journalistes et producteurs de film et documentaires sur la télévision Anglaise RTS Awards 2010. Cette cérémonie avait eu lieu le Samedi 12 Mars 2011 à Newcastle dans le Nord de l’Angleterre. Cette télévision organise chaque année ces cérémonies, qui sont des trophées, remis depuis 1971, récompensant les meilleures émissions de télévision diffusées au Royaume-Uni durant l'année précédente. Plumafrik: Vous venez de gagner le prix de meilleur film et documentaire à la cérémonie de remise des Awards aux journalistes et producteurs de film et documentaires sur la TV anglaise RTS Awards 2010. Selon vous qu'est-ce qui a attiré l'attention des juges sur le choix de ce film "Our Life" parmi tant d'autres? Elvis Katoto: Ce film "Our Life", notre vie en français c'est une première. L’aspect technique (la forme), le contenu et les acteurs ou intervenants ont été la clé du succès que ce film a suscité aujourd’hui dans le monde de production télévisée ici en Angleterre. Les séquences du film ont été enregistrées en studio où les couples parlent de leurs vies, leurs premières rencontres, la première naissance, le haut et le bas dans leurs vies de couple. Ce film est une histoire, une histoire racontée par quatre différents couples, de différentes origines, religions, races et âges. Donc, quatre expériences dans une histoire. Sa réussite est basée aussi sur son contenu, le fond. Tous les jours sur le média et la presse Anglaise, le divorce, la violence et tant d'autres maux sont à la une, donc ce film montre qu'à côté de tous ces problèmes, il y a des solutions. La forme, c'est vraiment un art visuel, "Our Life’’ a été décrit comme «convaincant» par les membres du jury. Il se concentre sur une variété de couples, qui ont chacun parlé des voyages qu'ils ont pris dans la vie. PA: Pourquoi avez-vous intitulé ce film "Our Life" et d’où avez vous tiré l'inspiration de cette idée? EK: Ce film a été intitulé ‘’Notre vie’’ pour une simple raison que dans chaque vie, il y a une histoire à dire et à partager. Tous, on a eu une première rencontre, on a vécu des moments difficiles et on s'en est sorti, voila c'est notre vie qui nous est racontée par d'autres personnes. PA: Quelles leçons morales donnezvous au public par ce film? EK: Une leçon à tirer de ce film, si je peux le dire, est que tous aux premières rencontres, on s'aime à mort,

avec les expériences de la vie, ce n’est pas toujours rose, une solution est toujours là. Dans ce pays le divorce est normal, alors que ce n’est pas la meilleure solution de fois. PA: A part ce film "Our life", avezvous déjà réalisé d'autres films, si oui celui-ci est-il le quantième? EK: ‘’Our life’’ est mon premier filmdocumentaire à gagner ce prestigieux awards, le RTS. Dans le passé j'ai eu à produire des documentaires qui ont été diffusés sur des chaines de télévision en Europe et dans certains pays d’Afrique Anglophone. *En 2001: ‘’La médecine traditionnelle’’, un film de L'OMS/AFRO promouvant la médecine traditionnelle en Afrique. *En 2007: ‘’Jasmine the Hidden Voice’’, une histoire vraie, Jasmine quand elle avait 12 ans, elle a été en détention avec sa mère et sa petite sœur, trois ans après elle vit toujours les cauchemars. *En 2008: ‘’Let us Work’’, un documentaire commissionné par The Trades Union Congress (TUC) et The Regional Refugee Forum, plaidant la

Afrique: Jeux africains

Maputo abritera la 10ème du 3 au 15 septembre 2011 es rumeurs rapportées par certains comités nationaux olympiques africains concernant le transfert au Maroc de la 10e édition des jeux africains viennent d'être officiellement démenties par le comité d'organisation des Jeux africains (Coja). La 10e édition des jeux africains aura bien lieu au Mozambique, à Maputo, du 3 au 15 septembre 2011. L'équipe d'inspection des 24 confédérations sportives africaines réunie à Maputo, du 13 au 17 octobre 2010, s'est dite "satisfaite des progrès de la préparation et de l'aménagement des sites de compétitions, mais elle a également annoncé qu'il restait encore beaucoup de travail à accomplir, notamment pour le village qui accueillera les athlètes ". Lors de la cérémonie de clôture, Mustapha Larfaoui, président de l'Association des confédérations sportives africaines (Ucsa), a a souhaité que «les réalisations se fassent à une plus grande vitesse car le temps est court». Depuis leur naissance en 1965, les jeux africains sont la propriété du conseil

cause des Réfugiés en attente de régularisation de leur statut. *En 2009: ‘’Let Them Work’’, la version deux commissionnés par The Trades Union Congress (TUC) et The Regional Refugee Forum. *En 2010: ‘’Our life’’. PA: A qui dédiez-vous ce prix qui fait la fierté de l'Afrique en général et de la RD Congo, d'où vous êtes originaire en particulier? EK: Une semaine avant la soirée de remise des awards, ma grand-mère est décédée. A une certaine époque de ma vie, comme dans le film, elle nous avait pris chez elle, vivre avec elle pour une petite durée, à l’époque où c’était le bas dans ma famille. Et ce jour là, j'ai écrit sur mon Facebook et twitter, s'il arrive que je gagne ce trophée, c’est pour toi Tate Marciana Mufungizi (Grand mère) que ton âme repose en paix. PA: Quel est votre souvenir et projet d'avenir après cette nomination? EK: Etre au pays est mon premier pas, s'y installer et y travailler est le deuxième, voilà mon projet d'avenir.

Le dernier film Congolais qui m'est en mémoire et "la vie est belle" de mon ainé et parent Ngangura. Un documentaire sur le Congo produit par des Congolais, il y a pas trop. Aujourd’hui avec la technologie, la connaissance et l’expérience acquises, il est temps pour moi de révolutionner le cinéma Congolais, la production de programme télévisé, le documentaire et beaucoup d'autres petits aspects de production visuelle. Je serai au pays cette année pour rencontrer quelques jeunes talents, et voir dans quelle mesure on peut amener un plus sur ce qui est fait aujourd’hui. L’année 2012, par la grâce, on aura la première production d'une série d’épisode de 25 minutes pour une chaine de télévision basée en Europe Francophone, de la recherche au film final tout sera un travail des Congolais. Dans l'avenir nous sommes entrain de penser à installer une maison de production de théâtre à Kinshasa. PA: En quoi l'Afrique pourra-t-elle bénéficier de votre expertise ou expérience? EK: L’Afrique a besoin de tous ses enfants. Quand on a eu la chance d’étudier, de travailler et d’être dans les milieux occidentaux, on ne peut qu’être utile pour l’Afrique si on a la bonne Volonté. Mon passé est une grande leçon pour moi et pour tout celui qui a l'ambition, aujourd'hui sur mon CV, j'ai travaillé pour la BBC North, ITV Tyne Tees, j'ai été dans des conférences, des émissions et aux sites de tournage des films où j'ai rencontré des géants de média, télévision et film. Il est temps pour moi d’apporter ma contribution, de mettre du positif dans le négatif d’aujourd’hui. Propos recueillis par David ILUNGA

supérieur du sport en Afrique (Cssa) avec le concours de l'association des comités nationaux olympiques africains (Acnoa) présidée par Lassana Palenfo et l'union des confédérations sportives africaines. Rappelons que le Mozambique a obtenu en avril 2009 l'organisation des Jeux africains après la défection de son voisin zambien et repris le flambeau avec un objectif de taille: organiser cet événement sportif majeur en deux ans au lieu de quatre. La dernière édition, en 2007, avait été organisée par l'Algérie. 24 sports figurent au programme de la 10e édition des jeux africains: athlétisme, natation, haltérophilie , judo, tir, boxe, taekwondo, karaté, voile, aviron, canoekayak ,tennis, tennis de table, cyclisme, gymnastique, handisports, triathlon, badminton, netball, échecs, football, handball, basket-ball et volley-ball. Des sports comme la lutte et l'escrime seront absents, ils ont pourtant valu en 2007, lors de la précédente édition, à la Tunisie 25 médailles dont 12 en or sur une moisson totale de 146 médailles dont 50 en or.



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