EDITO
Du sucre, des épices et un tas de bonnes choses, tels étaient au départ les ingrédients choisis pour créer un magazine parfait. Mais, accidentellement, la redac’ chef ajouta un autre ingrédient à cette mixture : l’agent chimique X. C’est ainsi que naquit le Super IMAGINARIUM de janvier doté de supers artistes ! A très vite et bonne lecture !
Yannaële, Rédac’ chef fan des Super Nanas
Couverture «La belle endormie» Artwork par Alexandra V. Bach Modèle : Sabrina R. Photographe : Lia Luftikus
SOMMAIRE
Alexandra V. Bach Grenouilleries Ana誰s Pascal Jacques Aseult Shopping
IMAGINARIUM vous publie Artiste en herbe ou confirmé, soumettez-nous votre travail via imaginarium.magazine.contact@gmail.com pour une éventuelle publication dans nos pages et même peut-être en couverture de notre prochain numéro ! Photographe, modèle, créateur d’images, peintre, digital artist, retoucheur d’images, brodeuse folle ou corsetier passionné, n’hésitez pas à nous soumettre votre travail !
Si vous souhaitez nous faire parvenir votre travail pour une prochaine publication veuillez nous adresser une sélection de 8 à 12 images par mail à l’adresse imaginarium.magazine.contact@gmail.com, objet du mail « Demande de parution ». Chaque image devra être non signée (aucun marquage/logo) en résolution 72dpi et d’une largeur minimum de 1024px. (Notez-bien que plus l’image est grande plus belle elle apparaîtra sur la publication.) N’oubliez surtout pas de nous fournir pour chaque oeuvre les crédits appropriés (nom de toutes les personnes impliquées dans sa conception). [Si vous êtes créateur (textile / bijoux / cuir etc) nous acceptons vos photos signées/ marquées par leur auteur] Nous étudions chaque demande et vous ferons parvenir une réponse si nous souhaitons publier votre travail pour une prochaine parution. Concernant la close de non-marquage : il vous est demandé de nous fournir des photos non marquées pour la publication magazine dans le but de normaliser les signatures des différents artistes. Nous voulons mettre en avant vos oeuvres pour que le lecteur les voit dans leur globalité sans être distrait par les différentes typographies et fioritures inhérentes à votre marquage. Ceci étant dit, nous sommes conscient de la possibilité du vol de vos oeuvres lorsque celles-ci ne sont pas protégées, nous les marquons donc lors de la publication avec leurs crédits et lorsque nous publions vos créations sur notre page facebook nous utilisons uniquement des images marquées par votre signature.
Modèles : Seham I. - Lady Arkham Créatrice : Charlie Robs Photographe : Pendora’s Box
ALEXANDRA V. BACH
Artiste d’inspiration gothique et dark fantasy, Alexandra V. Bach réalise depuis 2003 des créations digitales en « mixed media » (base photographique mêlée à de la peinture numérique). Après quelques années de présence en ligne, son portfolio est remarqué, et elle devient illustratrice de pochettes d’albums pour des acteurs majeurs de la scène metal internationale (Kamelot, Stream of Passion, Anneke Van Giersbergen). Depuis 2010, son univers personnel, sombre et féminin, se décline désormais également sur les couvertures de romans qu’elle illustre pour les principales maisons d’éditions de l’imaginaire, en France et à l’international.
Interview par She D.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’illustration ?
Où
J’ai toujours dessiné, et ce depuis mon plus jeune âge. Tout d’abord des mangas ou des illustrations inspirées par les animations japonaises, puis je me suis orientée vers le portrait réaliste. Mais j’aime représenter ce qui n’est pas censé exister, inventer, créer de la poésie, faire rêver, etc. C’est pour cela qu’avec l’essor des outils numériques, j’ai tout naturellement commencé à réaliser des photomontages assez basiques, puis j’y ai ajouté de la peinture grâce à la tablette graphique… pour désormais m’exprimer uniquement par ce biais ! Mes illustrations sont donc un subtil mélange de photographie et d’illustration digitale.
Partout ! Dans des paroles de chansons, des citations, des films, des lieux, des ambiances, des couleurs, ou certaines musiques. J’aime également énormément la mythologie, que j’ai, d’ailleurs, mise au centre de mes deux romans graphiques (Requiem et L’Âme de l’Enfer). J’aime beaucoup les destinées tragiques, les sentiments violents et contrariés, et, en cela, la mythologie, grecque par exemple, me fournit beaucoup de matière ! J’aime également beaucoup d’artistes majeurs comme Mucha et Klimt, même si je ne pense pas que leur influence se ressente sur mon travail. J’aime leur style unique et leur utilisation vibrante de la couleur.
Que cherchez-vous à raconter dans vos œuvres ? J’essaie avant tout de transmettre des émotions, des sentiments forts. J’avoue me laisser porter plus par la création que par son message, je dirais même que, souvent, ce dernier s’impose à moi au fil de la réalisation. Je ne me dis pas : « Je veux à tout prix réaliser une œuvre mélancolique sur la fuite du temps »… cela se matérialise de façon limpide pendant que je crée ! Je cherche néanmoins de plus en plus à lier mes illustrations entre elles, en réalisant des séries (Four Seasons, Le Cabinet de Curiosités), cela rend la tâche un peu plus ardue mais l’exercice est intéressant. Cela me force à instaurer une continuité entre les illustrations, en termes d’ambiance, de style, de couleurs et c’est véritablement passionnant. Pour la série du Cabinet de Curiosités, j’ai eu envie de créer mon propre bestiaire, avec des fées-rouages, des sirènes naturalisées, etc. La série a d’ailleurs pris de l’ampleur et donnera naissance cette année à un roman graphique. Beaucoup de vos illustrations mettent en scène des personnages féminins ? Estce un choix volontaire, et, si oui, pourquoi ? Depuis mes débuts, j’ai représenté des princesses, des sirènes, des fées, et autres personnages issus du bestiaire de l’imaginaire féminin. Je les trouve fascinantes, tragiques, fortes, et c’est pour ça que j’aime les représenter. Là encore, je ne fais pas le choix de ne dépeindre que des personnages féminins, je suis simplement plus à l’aise avec ceux-ci, et ils m’offrent, je crois, un peu plus d’espace de créativité que leurs pendants masculins. Il y a peut-être aussi un peu de projection de moi dans toutes ces images, une façon de m’échapper du quotidien. J’ai toutefois fait quelques exceptions et représenté des hommes (des vampires principalement) pour des couvertures de romans, et je m’en suis relativement bien sortie, mais je préfère que cela demeure plus rare.
puisez-vous
votre
inspiration
?
Justement, quel est votre rapport à la couleur ? Je suis fascinée par la couleur, et d’autant plus que j’évolue dans un univers artistique très sombre. On s’imagine généralement que les artistes gothiques ou dark ne jurent que par le noir, le blanc ou le rouge, et ce que j’aime, en réaction, c’est créer des illustrations sombres mais lumineuses et colorées. J’aime les teintes froides (bleu/violet/magenta) et jouer avec les couleurs opposées (violet/orange) comme sur l’une de mes récentes créations, Autumn. J’aime aussi entourer les personnages d’une couleur symbolique, comme sur mon artwork Hades et Persephone, où Hadès est entouré d’un halo violet mystérieux, voire mystique, et Perséphone d’une luminosité verte/cyan plus humaine, terrestre, vivante. Pour moi, la couleur est essentielle, elle apporte la vie à une illustration, et son choix est déterminant, ainsi j’y accorde toujours une grande importance.
Comment
construisez-vous
vos
images
?
Pour mes illustrations personnelles, j’ai deux modes de fonctionnement. Je peux tout d’abord trouver une photographie de « stock » (références libres de droit) qui me parle immédiatement et que j’imagine tout de suite transformée dans sa version finale. Ou, plus souvent, j’ai une image qui m’apparaît et il faut ensuite que je me mette en chasse de toutes les photographies de référence dont j’aurais besoin pour la créer. Dans les deux cas, je construis toujours mon image avec une base de photomontage puis je redessine toutes les zones que je veux améliorer et qui nécessitent plus de personnalisation. Dans le cas où j’utilise des photographies de stock, je fais en sorte de les modifier à l’extrême pour que mon image soit la plus originale possible. Vous réalisez d’albums et de change-t-il pour
des couvertures romans. Le procédé ces prestations ?
Le procédé est le même que pour mes créations personnelles quand je pars directement d’une idée. Mais là, on me donne un concept et c’est à moi de proposer des prototypes. L’une des différences majeures est que, lorsque je travaille pour moi, je suis seule à valider le résultat final, alors que, quand je travaille pour des clients, il faut l’aval de l’éditeur, du directeur artistique, de l’auteur, etc. Cela ajoute donc un circuit de validation de l’image (et les changements qui vont avec) qui, par conséquent, allonge relativement les délais de réalisation. Le procédé diffère aussi car les couvertures de romans demandent à respecter certains codes, je suis donc en cela un peu moins libre que pour une illustration personnelle. Il faut aussi savoir qu’il est très rare que je puisse lire un roman avant d’en réaliser la couverture. Soit parce qu’il est en cours d’écriture, de traduction, ou simplement parce que le temps me fait défaut. Donc je m’imprègne du résumé et du descriptif des personnages. C’est très cadré, mais avec le temps, j’ai acquis assez d’expérience pour tomber juste, en adéquation avec ce que l’éditeur et l’auteur recherchent. Pour les couvertures d’albums, il en va de même. Par exemple, pour l’album The
Diary du groupe néerlandais The Gentle Storm, on m’a envoyé la démo d’une chanson et un mot-clef : « épique ». Voilà tout. Et avec ces deux pistes, j’ai créé la pochette que l’on connaît ! Votre univers tourne autour de la dark fantasy. Pouvez-vous nous expliquer cet attachement ? Là encore, c’est le résultat de nombreuses années à évoluer dans un univers (musical, artistique, visuel) assez sombre. J’ai toujours été intéressée, fascinée par l’univers gothique et l’imaginaire qui s’y attache. Je ne saurais pas vraiment vous expliquer pourquoi, mais j’ai toujours trouvé de la beauté dans cette mélancolie et dans cette noirceur. Mes premières créations étaient d’ailleurs extrêmement noires, et le fait de créer des jaquettes pour des groupes de metal aidait aussi beaucoup à me confiner dans cet univers. Mais le temps passant, j’ai ressenti le besoin d’évoluer et de réaliser des illustrations beaucoup plus personnelles, et, on y revient, plus féminines. Avec un peu plus de technique aussi, j’ai commencé à mixer le côté dark et la fantasy pure pour parvenir à ce que je crée aujourd’hui. Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? De continuer ! tout en réussissant à équilibrer ma part de projets personnels et les commandes de mes clients. Je travaille cette année sur deux romans graphiques, L’Ame de l’Enfer (textes par Westley Diguet, à paraître en juin) et Le Cabinet de Curiosités (textes par Hilda Alonso, aux Editions du Riez, à paraître en novembre). En parallèle, je réalise régulièrement des couvertures de romans pour les Editions Bragelonne, les Editions du Chat Noir, etc. Et je deviendrai également sous peu assistante artistique pour une nouvelle maison d’éditions axée sur les romans historiques et imaginaires, Gloriana Editions.
www.alexandravbach.fr www.facebook.com/Alexandra-V-Bach
GRENOUILLERIES
Jeune créatrice de bijoux de 25 ans, Juliette lance sa marque, Grenouilleries, en 2012. Ses réalisations s’inspirent des univers fantastiques et oniriques. Elles sont conçues autour de pierres fines, accompagnées de métaux et de pierres précieuses, dans le souci de se rapprocher toujours plus de la nature. Chacun de ses bijoux est une pièce unique, destinée à sublimer la beauté et l’authenticité de chaque femme.
Interview par Jade Photographies de Sophie Narses
Comment et pourquoi vous êtes-vous lancée dans la fabrication de bijoux ?
Qu’est-ce qui vous inspire ? Comment vos pièces naissent-elles ?
Il y a six ans, j’ai découvert le blog d’une créatrice française et j’ai eu une révélation : je pouvais créer moi-même mes bijoux ! Cela me paraissait être une belle activité, qui me permettrait d’offrir des cadeaux entièrement personnalisés à mes proches et travailler des matières que j’apprécie. C’était donc un loisir au départ, mais au fil des années, j’ai souhaité ouvrir ma boutique en ligne (http://grenouilleries.alittlemarket.com) afin de pouvoir vendre mes créations, et j’ai fini par avoir l’immense chance d’en vivre.
La nature, les mondes fantastiques, les légendes arthuriennes, la mythologie… Tout cela compose mon imaginaire, que je laisse s’exprimer lors du processus de création. Je suis installée à mon petit bureau, avec toujours ma fidèle tasse de thé noir pêche-abricot à portée de main. Je m’accompagne aussi de musiques, principalement des bandes originales de jeux vidéo, dont celle, excellente, du jeu Skyrim, composée par Jeremy Soule, et qui a le don de me transporter instantanément. Voilà, vous connaissez mes petits secrets !
En quoi le « fabuleux » vous attire-t-il ? Pourquoi avoir choisi une orientation si particulière ? Mes bijoux sont le reflet de ce que j’aime : quand je suis à mon bureau-atelier, il se passe quelque chose d’instinctif, j’entre dans un état d’esprit particulier où je laisse voyager mon imagination. Je n’ai pas réellement « choisi » un univers, et je ne sais pas s’il est particulièrement « merveilleux » : chacun y voit différentes inspirations, c’est ce qui fait la magie de mon travail, et je suis ravie de constater que chaque création peut vous conduire dans un autre monde ! A mes débuts, je créais des bijoux pour « faire plaisir aux autres » et pour « toucher un large public » pensais-je, à tort. En effet, depuis mon emménagement en Normandie en 2013, j’ai compris non seulement que j’étais bien plus productive lorsque je laissais libre cours à ma créativité, mais aussi que mes clients étaient bien plus réceptifs à mon travail, m’encourageant encore plus qu’avant. Comment avez-vous appris la fabrication de bijoux ? Pour être tout à fait honnête : en totale autodidacte ! On m’avait juste orientée pour le choix des premiers outils et le reste est venu spontanément. J’ai un esprit analytique, ce qui me permet d’assimiler rapidement les techniques, rien qu’en observant des pièces. Echanger avec des amies créatrices m’a également beaucoup apporté. Mais il faut persévérer car certaines techniques demandent des années d’apprentissage, surtout toute seule à son bureau ! Comment sélectionnez-vous les éléments de vos créations ? Grâce à ma grand-tante, j’ai toujours eu une passion pour les pierres fines, elles composent donc naturellement l’élément principal de mes ouvrages. Je les accompagne de métaux, de pierres précieuses, ou de perles de verre filé au chalumeau. Je suis en train d’évoluer dans mes techniques, afin de réaliser de mes propres mains de plus en plus d’éléments (estampes, breloques, pendentifs).
Quels sont vos projets à venir ? Pour 2016, je prépare une importante collection de bijoux qui fera intervenir une équipe de neuf modèles et plusieurs stylistes. Des collaborations avec de talentueux photographes et amis se mettent petit à petit en place. Je rêve également d’avoir un jour mon propre matériel pour le filage de verre au chalumeau, un savoir-faire passionnant que j’ai commencé à apprendre avec une amie très chère. Mais surtout, je veux encore davantage parfaire ma technique pour réaliser des bijoux toujours plus uniques et précieux !
www.facebook.com/grenouilleries www.alittlemarket.com/boutique/grenouilleries
Nous recrutons ! Vous avez pas mal de temps devant vous et l’envie de participer à un projet farfelu ? Si l’un de ces postes vous tente et si vous en avez les qualifications requises n’hésitez pas à postuler chez nous ! Il vous sera demandé une grande rigueur et une réactivité à toute épreuve. Ici nous travaillons avec des deadlines impossibles ce qui rend tout très excitant et terrifiant à la fois !
WANTED Graphiste(s) maquettiste maîtrise de Indesign Moderateur(s) Facebook avec bonne connaissance des artistes français amateurs et professionnels Relecteurs intervenants en «bout de chaîne» pour relecture avant publication contact imaginarium.magazine.contact@gmail.com Une petite précision tout de même : tout travail est bénévole dans notre équipe afin de préserver la gratuitée de ce magazine !
Photographe : Eric Saint-Martin
ANAIS
« Je m’appelle Charlotte, j’ai 21 ans et je suis étudiante en troisième année d’école d’infirmière. Mon deuxième prénom étant Anaïs, c’est le pseudonyme que je me suis choisi en devenant modèle. J’ai commencé à poser en août 2014 pour une amie : nous avons réalisé une séance en studio pour nous amuser quelques heures, et j’ai tellement adoré que j’ai tout de suite eu envie de récidiver ! »
Interview par She D.
Photographe : Jean Michel
Pourquoi avoir continué à poser après votre première séance ? Interpréter plusieurs rôles, passer d’une émotion à une autre, me ressentir différente à chaque tableau ont été des révélateurs. Le rendu des premières photographies m’a d’ailleurs étonné : je ne croyais pas pouvoir réaliser et transmettre des expressions « sur commande », c’est très intrigant et je pense que c’est cela qui m’attire dans le fait d’être modèle. Et puis, au fil du temps et des sessions, j’ai pu rencontrer des photographes charismatiques et vraiment talentueux dont beaucoup sont maintenant des amis. Devenir modèle a-t-il eu un impact sur votre personnalité ? Non, même si certaines de mes photos, de par leurs univers ou leurs émotions, ne reflètent pas qui je suis en réalité, ma personnalité est restée intacte : je me suis simplement découvert un petit talent d’actrice que je trouve amusant. Que signifie poser pour vous ? Poser, pour moi, c’est entrer dans un univers, adopter une attitude, composer un personnage en fonction du thème, du stylisme, du maquillage, de l’environnement dans lequel on se trouve… Et poser ce n’est pas seulement ce qui est révélé par le développement de la pellicule : c’est aussi tout ce qui se trouve horschamps ! Comment choisissez-vous les photographes avec lesquels vous travaillez ? Je regarde d’abord si leurs travaux me plaisent : les thèmes abordés, le traitement des images, etc. Puis je prends souvent contact avec leurs modèles pour savoir tout simplement si ce sont des personnes sérieuses, respectueuses et professionnelles. Auriez-vous des conseils à donner à un modèle en herbe ? Rencontrez le photographe, dans un lieu neutre et convivial, autour d’un café par exemple, pour faire connaissance et discuter du projet. Cela permet de créer une relation de confiance entre les deux protagonistes. Et si cela se
passe bien, éclatez-vous, amusez-vous, et, surtout, prenez du plaisir à faire ce que vous faites ! Comment vous préparez-vous pour une séance ? Que ce soit pour une ébauche ou un thème spécifique choisi avec le photographe, nous nous donnons rendez-vous dans un lieu qui servira de cadre. S’il n’y pas de maquilleuse, comme je ne sais pas du tout me maquiller, je vais au plus simple : poudre, mascara, blush, et une touche de rouge à lèvres. En ce qui concerne la coiffure, j’ai les cheveux très frisés donc je les lisse la plupart du temps. Et s’il n’y a pas de styliste, je sélectionne les nouveautés de ma garde-robe ou les vêtements les plus adaptés au thème et au lieu. Quel est votre meilleur souvenir ? Le pire ? Mon meilleur souvenir : la rencontre d’un modèle, mon modèle justement dans ce milieu, qui est devenue photographe depuis, et qui a accepté de me photographier. Quant à mon pire souvenir, je n’ai pas assez d’expérience pour pouvoir répondre à cette question. Comment arrivez-vous à transmettre l’idée d’un photographe via vos poses ? En mettant des mots sur le projet, en discutant avec le photographe, en échangeant sur nos idées et nos envies, en exposant et en explorant toutes les possibilités qui s’offrent à nous comme les accessoires, le lieu, etc. Quels sont vos projets ? Étonnamment, mon projet principal pour l’année 2016, et pour les autres années à venir, ce n’est plus d’être devant l’appareil mais derrière. Donc je compte beaucoup sur mes amies photographes pour m’enseigner cette nouvelle passion. C’est un objectif personnel que j’espère pouvoir réaliser : j’aimerais immortaliser de simples portraits, sans forcément de thèmes originaux ou de grosses équipes. Non, je veux du naturel, juste un sourire sans artifices pour pouvoir délivrer des émotions, et notamment de la joie. C’est une idée élémentaire, mais tout peut encore changer car je n’y ai pas encore vraiment réfléchi.
Photographe : Olivier parent
Photographe : JM
www.facebook.com/Anais-modèle
Photographe : David Briere
Modèle : Mara de Nudée Photographe : Sophie Thouvenin
PASCAL JACQUES
«Le dessin s’impose fortement à moi dès l’enfance. J’entame des études à l’Institut d’enseignement des Arts, Techniques, Sciences et Artisanats de Namur (Belgique), et me forge aux bases du dessin, à la photographie, à la sérigraphie et à la publicité pour ensuite faire un master en illustration et bande dessinée à l’Académie Royale des BeauxArts de Liège. Après une brève expérience dans le milieu de l’image et la fréquentation de festivals BD où je tente de percer en tant que jeune talent, je deviens professeur de dessin durant quelques années. L’occasion de passer de la 2D à la 3D en créant des bijoux bouleverse mon orientation artistique. J’évolue dès lors en autodidacte dans ce domaine, et après des résultats concluants, j’expose mon travail sur des marchés et salons de créateurs, puis dans les galeries. J’en viens ensuite à la sculpture en 2013. Ma diffusion croissante à Paris m’ouvre actuellement de nouvelles perspectives et m’insuffle l’envie de créer des choses que je pensais jusqu’ici irréalisables.»
Interview par Gab.
Depuis combien de temps créez-vous des bijoux ? Avez-vous toujours travaillé sur cet univers « d’un autre monde » ? Initialement illustrateur, j’ai découvert tardivement ce mode d’expression qui au départ était une expérience artistique, mais cela était enfoui depuis mon enfance, et ce fut en 2007 le moment d’en découdre par le biais de la technique de la bijouterie-dinanderie. La dinanderie consiste globalement à mettre en forme des plaques de métal laminées à l’aide d’outils spécifiques. Ce métier d’art lié aux techniques de la bijouterie m’a offert la possibilité de m’exprimer sur des volumes, de troquer mon crayon pour des marteaux et ciselets. Ce fut une révélation et au fur et à mesure, l’envie d’aller plus loin l’a emporté. J’ai depuis le début, une conception d’un bijou très ethnique, brut et imposant, parfois issu d’une Afrique imaginaire. Le dessin m’a permis de dévoiler par la suite des lignes graphiques associées aux organismes vivants. Mais ce sont les premières sculptures, en 2013, qui soulignent et consolident davantage l’aspect organique et hybride de mes créations actuelles. Comment choisissez-vous et où trouvez-vous les matières avec lesquelles vous travaillez ? Des recherches presque obsessionnelles ont été faites dès le départ pour trouver des matériaux divers à exploiter et à torturer, quelque chose que je puisse unir aux métaux. Opportuniste et très instinctif, je chine partout ma matière première, quelques fois on m’offre gracieusement des matériaux, mais je dispose aussi de fournisseurs réguliers en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Quand j’aperçois par exemple une matière innovante, je ne peux m’empêcher de réfléchir sur les moyens de l’utiliser, je fonctionne principalement par coup de cœur visuel. Des jours de recherches et d’expérimentation sur ce matériau ont pour but d’espérer en tirer profit et de le maîtriser. C’est le chaos avant l’harmonie des éléments. Cela nécessite également la fabrication d’outils adaptés aux techniques personnalisées. La tâche reste encore actuellement difficile, certaines matières n’étant pas toujours très agréables à travailler pour des raisons olfactives et par leur finition très capricieuse. J’aime l’idée de tromper l’œil. Donner par exemple l’aspect du bois ou de la pierre à un matériau synthétique me plaît beaucoup et me récompense sur ces jours de recherches expérimentales. Le bois de cerf et l’os ont été les secondes matières que j’ai désiré explorer après le métal, elles sont devenues mes matières fétiches. Elles renvoient à leur usage ancestral et j’y trouve le symbole de l’ossature qui maintient les corps debout. J’ai créé également une collection nommée « Papier d’Essaim », il s’agit d’une intégration de papier de nid de guêpes avec différentes matières,
ses variations de couleurs et sa texture m’ont beaucoup intéressé, je reste fasciné par l’habileté de ces hexapodes. J’en suis arrivé aux matières synthétiques comme le plexiglas pour sa « malléabilité », sa transparence, son contraste chaud-froid en réponse aux autres matières et le fait que mon outillage me permette principalement de sculpter dans la masse. La volonté de fusionner tous ces matériaux fut déterminante pour la suite. Elles sont devenues mes matières principales qui façonnent aujourd’hui mon identité. Qui sont les artistes (littéraires, plasticiens, musiciens...) ou personnalités qui vous influencent ? Tous les artistes que je rencontre sur les collaborations, les expos et mon cercle d’amis m’inspirent beaucoup. Les échanges d’idées, les critiques, les suggestions sont très importants pour progresser. Ensuite, des figures de toutes époques et disciplines confondues, comme entre autres René Lalique, Claude Lévi-Strauss, Blixa Bargeld, Karl Blossfeldt, Peter Murphy, Hervé Wahlen, H. R. Giger, Alexander McQueen... Certains d’entre eux m’accompagnent régulièrement à l’atelier. Il vous arrive de collaborer avec des photographes, des modèles qui finissent de sublimer vos projets. Comment choisissez-vous ces personnes ? Cela est très récent. Mon premier shooting m’a été proposé en 2014 et cela m’a beaucoup plu. Ensuite, après avoir fait la connaissance de la créatrice de bijoux Véronique Jeantet à Paris, j’ai eu l’occasion de découvrir par son biais toute une faune d’artistes, principalement photographes et modèles. Ces rencontres m’ont beaucoup inspiré et des propositions d’intégrer mes créations sur des shootings communs se sont enchaînées. Je fonctionne au feeling, au coup de cœur et selon mes disponibilités, le rapport humain compte également beaucoup pour moi. Les modèles sont choisies prioritairement par les photographes. Un bijou souligne souvent une identité, il est donc important qu’il ne soit pas réduit à un simple objet décoratif juste pour faire joli. Je trouve intéressant d’observer l’appropriation du bijou par les modèles et les photographes, qui n’hésitent pas à dériver la pièce avec l’accord du créateur, ce qui peut nous orienter vers des idées nouvelles.
Vous opérez un retour aux éléments naturels, pourtant, des matériaux comme le métal confèrent un aspect futuriste aux créations, mais éloigné de l’image high-tech et surdéveloppée que beaucoup se font de demain. Comment serait votre futur idéal ? L’hybridation est un concept essentiel. La chaleur au toucher d’une matière naturelle, ses différents traitements, le froid du métal avec ses textures et ses variations de couleurs recherchées sont autant d’éléments sensoriels indispensables pour obtenir un design soigné et cohérent. Des courbes relatives au monde vivant se marient souvent à des lignes droites plus architecturales. Des ciselures sur le métal donnent parfois l’illusion de circuits électroniques. Le rapport à la technologie n’est pas si éloigné. Dans l’utilisation de matières naturelles, il y a d’une part un hommage fait à la nature et aux cellules indépendantes et évolutives qui la composent, et d’autre part l’observation d’une technologie, également en constante évolution. Mon futur véhiculerait certainement l’idée d’une harmonie entre des éléments et des mondes que tout oppose, tendant vers une évolution commune. Certaines de vos productions prennent la forme de nouveaux êtres vivants ; attribuez-vous des noms à ces insectes et animaux auxquels vous donnez vie ?
Dans la mesure du possible, oui. Mais à mon sens, ce n’est pas toujours indispensable quand l’objet se suffit à lui-même. J’ai actuellement deux manières de désigner mes créations : la première consiste en quelques mots qui suggèrent une atmosphère, une situation comme un fragment de texte suivi de pointillés qui invitent à imaginer le reste de l’histoire. La seconde est le choix de noms à caractère scientifique, mais aussi phonétique et graphique. Ils reflètent ce que l’on peut croiser dans le cabinet d’un naturaliste. Chaque nom donné est généralement le début d’une série de « Famille » d’où l’importance de numéroter, comme « Hydroïde II ». Avez-vous des expositions en cours ? En projet ? Je reste attentif aux propositions, mais beaucoup de choses sont encore en suspens. Le premier trimestre 2016 définira certainement mon année. De nouvelles collaborations photographiques sont à venir et vous pourrez toujours, je pense, voir mes créations au Cabinet des Curieux à Paris par exemple. J’aimerais très prochainement monter un nouveau site et une boutique en ligne. Actuellement, j’interviens sur la nouvelle collection du styliste Ludovic Winterstan. Un magnifique projet qui me donne l’impulsion de réaliser des objets tout à fait inédits.
www.pjacquesbijoux.blogspot.fr www.facebook.com/Pascal-Jacques-Bijoux
Modèle : Aseult Photographe : Salim Berrada
ASEULT
Aseult est une artiste passionnée d’Histoire, qui se plaît à nous raconter la sienne en empruntant plusieurs chemins de traverses. Tantôt modèle, tantôt créatrice de costumes, tantôt effeuilleuse burlesque : la créativité de cette jeune femme ne se limite pas à une seule facette artistique. Chacune de ses réalisations nous fait voyager dans le temps, et l’atterrissage se fait toujours en douceur, alors bienvenue à bord !
Interview par Spade.
«Entrelacs» Modèles : Hana et Aseult Photographe : Salim Berrada
Dévoilez-vous un peu, et d’où vous vient cette passion de l’histoire ? Mon pseudonyme, Aseult, symbolise à la fois mon alter ego et mon univers : costumière, modèle, danseuse, organisatrice en événementiel, enlumineur de France… Depuis toutes ces années, je travaille ces différents arts dans un seul but : créer un monde qui pourra transporter ceux qui se laisseront guider par leur cœur. Ma passion pour l’Histoire est très ancienne et ce n’est pas juste un violon d’Ingres, c’est un chemin qui s’est montré à moi lorsque j’étais enfant. A deux ans et demi, je découvre le Lac des Cygnes de Tchaïkovski. L’atmosphère des ballets m’a happée : je me souviens parfaitement de cette sensation de sérénité et le désir d’exister dans l’un de ces contes, dans l’une de ces légendes. Après dix ans de danse, je commence le chant lyrique au conservatoire. J’étudie les compositeurs du XIXème, mais aussi les compositeurs du XVIIIème pour lesquels je me découvre une attirance encore plus particulière : Vivaldi, Mozart, Haendel, une histoire à chaque note, un reflet à chaque son, et les chanter me permet (presque) de devenir leur contemporaine ! Lors d’un stage de musique dans un petit village italien, je remarque pour la première fois les enluminures et les lettrines qui ornent des partitions anciennes. Nouvelle révélation : c’est ainsi que, pendant deux ans, je suis une formation pour devenir Enlumineur de France à l’Institut Supérieur Européen de l’Enluminure et du Manuscrit. Aujourd’hui, j’explore les siècles, jouant de chacun de mes arts afin de n’en délaisser aucun. Comment, d’après vous, la photographie peut-elle figurer l’essence d’une époque ? En tant que modèle, comment travaillezvous afin d’incarner un personnage ? Et quelles sont vos époques préférées ?
J’ai commencé à être modèle grâce aux diverses manifestations auxquelles j’ai participé : Venise, Versailles, Vauxle-Vicomte. Puis, petit à petit, créant de plus en plus de costumes et de pièces historiques, j’ai souhaité mettre ceux-ci en scène à travers l’œil de nombreux photographes. Le but était de créer, avec très peu de travail en studio, des contrastes entre chaque séance dans des lieux pour la plupart historiques. Donner vie à mon personnage est tout simplement facilité par le fait que le costume que je revêts est un morceau de moi-même puisque c’est une création née de mon esprit et sur laquelle j’aurai passé un grand nombre d’heures pour la faire naître. Mon époque préférée est sans hésitation la Renaissance italienne, celle de Laurent le Magnifique et illustrée par le peintre Botticelli. Et ma deuxième époque favorite est sans aucun doute le XVIIIème siècle ! Vous êtes une de l’enluminure. réalisez-vous ces
professionnelle Comment œuvres ?
Après avoir découvert des partitions enluminées, j’ai fait de plus amples recherches sur le sujet, et j’ai touché du doigt le côté divin de cet art ! J’ai immédiatement su que ce serait une autre facette de ma personnalité créative. Peut-être la part la plus calme et la plus pure de mon âme : l’enluminure est aussi une méditation qui permet de renouer avec son intériorité. Réaliser une enluminure demande d’innombrables heures de patience, de concentration, et de méticulosité. L’enluminure est un autre moyen de se transporter hors du temps. D’ailleurs, je travaille avec les techniques des XIVème et XVème siècles : pigments naturels et feuille d’or sur parchemin en peau de chèvre.
«La petite sirène» Modèle : Aseult Photographe : The Dros World
Modèle : Aseult
«Diane» Modèle : Aseult Photographe : Laure Jacquemin
Vous êtes également créatrice de costumes. Avez-vous suivi une formation ou êtes-vous autodidacte ? Comment se passe la création d’une pièce ? Vous inspirez-vous de l’existant ou laissez-vous libre cours à votre créativité en cohérence avec le style de l’époque ? Quelles sont les contraintes d’un tel travail ? Parallèlement à mon cursus à l’Institut Supérieur Européen de l’Enluminure et du Manuscrit, fidèle du Carnaval de Venise depuis plusieurs années déjà, à 18 ans, je me décide à confectionner mon premier costume. Je suis entièrement autodidacte, pas de formation spécifique mis à part les conseils d’amis, dont ceux d’Olympe de Bagatelle, créatrice costumière à Décorum et Bagatelle. La création d’une pièce est une réflexion sur soi-même, selon le ressenti du moment. Je me documente en examinant des tableaux anciens. De là, naitra mon costume qui, d’une inspiration historique, deviendra une création qui pourra être aussi plus mode, plus couture, plus moderne tout en restant authentique. Vous êtes, en outre, artiste burlesque. Depuis quand pratiquez-vous cette activité ? En quoi cette forme d’expression vous attire-t-elle ? En quoi vos performances se différencient-elles de celles d’autres artistes burlesques ? Comment
s’est
déroulé
votre
premier
effeuillage
?
J’ai commencé le burlesque il y a 5 ans. Ce qui m’intéressait était de mêler ma formation en danse classique, ma créativité de costumière et mes connaissances des mythologies et légendes. Ainsi, dans mes numéros, je ne suis pas juste une danseuse de burlesque mais un personnage à part entière issu d’un mythe et qui raconte une histoire. Mon premier effeuillage s’est très bien passé : avec un petit trac, comme à chaque prestation, mais avec cette envie d’entrer sur scène et d’exécuter ma performance afin de donner au public le meilleur de moi-même ! Que vous réserve cette nouvelle année ? 2016 est en effet là, et, pour moi, cette année s’ouvre, en février, sur le Carnaval de Venise, auquel je participe depuis 6 ans maintenant, et pour lequel, pour la troisième fois, j’organise une soirée privée sur le thème « Louis XIV et Lully » dans l’un des palais du Grand Canal. Je continue bien sûr à réaliser mes performances de danse lors de diverses soirées privées, à donner des stages d’enluminures et à monter de nouveaux projets de costumes et séances, et une exposition de mes travaux est en préparation.
Aseult - modèle et créations costumes
«Légende d’Automne» Modèle : Aseult Photographe : Laurianne Gouley
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