DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016 /// VOL 7 - NO 4
Absence de Francine Plante à la Galerie du Rift
ART de sensibilisation massive
05
Noël à Lac-Simon
08
Ces trésors qui dorment dans nos maisons
11
Banques alimentaires : Évitez le gaspillage durant les fêtes!
10 et 18
Musique et théâtre des fêtes
17
L’Abitibi-Témiscamingue rejoint les Petits bonheurs
AU-DELÀ DE LA FORMATION À L’UQAT, HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE
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Date limite d’admission : 1er mars
Mot de la rédaction Joyeuses fêtes, bande de caves! Signé, le gouvernement du Québec
dirigeants de l’entreprise ont perçu plus de 22,5 millions de dollars en salaires en 2014, une hausse de 12 % par rapport à 2013, malgré des pertes de 1,25 milliard de dollars et une chute du titre en bourse de 7,5 % durant l’année financière 2014 (La Presse Affaires, 31 mars 2015). Ah, mais il faut payer pour avoir des bons décideurs au privé!
// Tommy Pilon Bombardier. On est donc fiers de Bombardier. Un fleuron de l’économie québécoise, de la recherche et du développement dans les hautes technologies. Une entreprise enracinée dans le folklore québécois avec son fameux Ski-Doo. Même les publicités à la télé faisaient appel à cette fierté, il y a quelques années : « Regarde, c’est mon avion! » disait un homme à son fils, en pointant vers le ciel. 3,3 milliards de dollars ont été investis dans Bombardier au cours des deux derniers mois, par le gouvernement libéral provincial et par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP), montants qui proviennent essentiellement de nos taxes et impôts. L’État a certainement un rôle à jouer pour aider les entreprises privées à performer au niveau international, particulièrement dans des secteurs de pointe comme l’aéronautique, prometteurs pour l’avenir. Par contre, lorsque l’État décide d’y investir des sommes massives parce que les investisseurs privés ont peur ou ne sont pas intéressés, on devrait se poser des questions. Il faut s’assurer que les retombées soient bénéfiques pour le plus grand nombre. Qu’en est-il dans le cas de Bombardier? À partir de quand doit-on tracer une ligne? À quel moment aider une entreprise n’est plus dans l’intérêt général? Par exemple, lorsqu’on apprend que les
// EN COUVERTURE « Ce fut une des journées marquantes de ma vie. Une vraie belle rencontre entre toutes ces femmes si fortes et sensibles en même temps. Je me suis sentie privilégiée d’avoir pu être témoin de l’événement et d’avoir pu l’immortaliser. » - MARIE-PIERRE VALIQUETTE PHOTOGRAPHE LORS DU DÉVOILEMENT DES vêtements autochtones de Francine Plante
Par exemple, quand on sait que le projet CSeries de Bombardier fournit actuellement du travail à 1700 personnes, et en fournira à possiblement 2500 personnes lorsque la production atteindra son maximum (Radio-Canada, 29 octobre 2015). 3 milliards de dollars pour protéger 2500 emplois. Ça revient à combien par emploi, ça? Par exemple, lorsque les médias ont révélé l’an dernier que Bombardier a fait transiter des centaines de millions de dollars par le Luxembourg, paradis fiscal bien connu, sommes qui échappent donc à l’impôt provincial et fédéral (RadioCanada, 9 décembre 2014). Ah, mais c’est pas illégal, et toutes les multinationales le font! Par exemple, lorsque, quelque temps après les annonces d’aide financière du gouvernement du Québec et de la Caisse de dépôt et placement, Bombardier a annoncé qu’elle allait délocaliser de nouveaux emplois au Mexique, en Inde et au Maroc (La Presse Affaires, 24 novembre 2015). Ça prend ça pour diminuer les coûts de la maind’œuvre et demeurer compétitif! Il y a trop de syndicats au Québec! Par exemple, lorsqu’on sait qu’on aurait pu, mettons, prêter des plus petites sommes à une quantité incroyable de PME québécoises, en minimisant les risques, en créant des milliers d’emplois qui stimuleront l’économie, avec des bénéfices risquant beaucoup moins de transiter dans des paradis fiscaux. Ah, mais on a tellement investi dans Bombardier, on ne peut pas se permettre de perdre l’entreprise maintenant!
Ben oui fiston, c’est notre avion! On a payé des taxes et des impôts pour les aider à payer 22 millions en salaires pour les boss afin qu’ils soient assez braves pour couper des jobs ici, déménager ailleurs où y’a de la main-d’œuvre bon marché, et acheter de la publicité pendant la partie de hockey pour nous dire que même si on n’a pas une cenne en retour parce que les profits sont dans des paradis fiscaux, au moins on a de la fierté! Par contre, quand les syndicats de l’enseignement (ou du secteur public, ou des infirmières) réclament des hausses dont la majeure partie sert à couvrir l’inflation, ces députés qui viennent de se voter une hausse de 55 % de salaire, qui ont haussé de 34 % le salaire des médecins, déclarent : « C’est impossible, pour les contribuables, de payer ça. » (Radio-Canada, 30 septembre 2015). Et au moment d’écrire ces lignes, ce gouvernement faisait acte de magnanimité, en offrant un investissement de 80 millions de dollars en éducation, soit l’équivalent des salaires économisés par le mouvement de grève. Wow. Veux-tu une saucisse dans ton Kraft Dinner? C’est plein de protéines. C’est drôle. J’ai la bizarre impression que nos dirigeants et leurs amis ont intérêt à ce qu’on soit beaucoup plus cons. En ce sens, couper dans l’éducation, c’est un bon investissement pour eux. Terminons par une question quiz : combien coûte annuellement l’aide sociale au Québec (le BS, comme on dit chez nous), qui permet à près de 500 000 Québécois (incluant 100 000 enfants, 130 000 personnes souffrant d’un handicap ou d’une maladie mentale ou physique les empêchant de travailler, et 90 000 personnes ayant des contraintes temporaires à l’emploi) d’avoir un revenu minimum pour manger et se loger? En 2013, c’était environ 2,8 milliards de dollars (Le Devoir, 8 septembre 2014). Ce sera tout. Joyeux Noël. \\
Société 5 Arts visuels 9 Théâtre 10 - 11 Littérature 12 ENVIRONNEMENT 16 Médiation culturelle 17 Musique 18 - 22 À la une 3 Premières Nations 5 Bédé 5 TÊTE CHERCHEUSE 6 Humeur 7 Histoire et Patrimoine 8
Un immigrant nous regarde Le monde selon Modère Chronique littéraire RÉGION INTELLIGENTE Ma région j’en mange Pleins feux Culturat CALENDRIER CULTUREL
COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi), ................................................................. correcteurs Suzanne Dugré, Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Suzanne Ménard et Evelyne Papillon. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Tommy Pilon redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org .................................................................
Février
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L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Marie-France Beaudry, Rym Bellouti, Jérôme Gauthier, Gaétan Petit, Ariane Ouellet et Dominic Ruel. ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ..................................................................
// DATES IMPORTANTES À RETENIR Mars 29 janvier 2016
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12 janvier 2016
9 février 2016
Date de sortie
26 janvier 2016
23 février 2016
2 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Marie-France Beaudry, Véronic Beaulé, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Cindy Bourque, Michelle Bourque, Pascale Charlebois, Jeff Drouin, Nathalie Faucher, Claudia Fortin, Isabelle Fortin Rondeau, Louis-Eric Gagnon, Claudine Gagné, Geneviève Gariépy, Manon Gervais-Dessureault, Chantal Girard, Netta Gorman, Andrée-Anne Guindon, Régis Henlin, Sylvie Lafleur, Jessica Lesage, Émilise Lessard-Therrien, Philippe Marquis Béatriz Médiavilla, Yves Moreau, Ariane Ouellet, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Geneviève Pelletier, Madeleine Perron, Milène Poirier, Yves Prévost, Mathieu Proulx, Dominic Ruel et Joséane Toulouse .................................................................
direction et ventes publicitaires Pamela Kell coordination@indicebohemien.org .................................................................
// SOMMAIRE
Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................
TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À la une Francine Plante présente Absence à la Galerie du Rift
L’art, cet outil de sensibilisation sociale et politique
// Fednel Alexandre
Francine Plante est une femme, artiste et engagée. Socialement. Politiquement. Son œuvre charrie des enjeux sociaux sur lesquels elle porte un regard percutant pour attirer l’attention du public et le conscientiser. Le 20 novembre dernier, elle a organisé le vernissage de son exposition Absence, qui s’étendra jusqu’au 3 janvier 2016, à la Galerie du Rift de Ville-Marie. Absence donne à voir aux visiteurs des vêtements traditionnels autochtones sur lesquels sont cousues des douilles d’armes à feu vidées de leur charge de poudre. Absence se signale comme un projet qui s’inscrit dans une démarche résolument militante. Il favorise un jeu de contrastes en valorisant la présence de certains objets hétéroclites et surprenants par le procédé du détournement afin de dévoiler l’absurdité de nos comportements et d’annihiler le sens même du mot « absence ». L’artiste, en offrant une seconde vie aux douilles vides qui font corps avec un symbole culturel autochtone lié à la fête (régalia), provoque une réflexion sur notre rapport à l’autre, interroge notre indifférence, dans une forme de paradoxe apparent. En réalité, ces 1186 douilles qui ornent le vêtement invitent à entretenir la mémoire des femmes autochtones assassinées ou disparues sans que des démarches n’aient été entreprises pour leur rendre justice. Elles évoquent la violence, la dispersion, la souffrance, le deuil. De son côté, le costume traditionnel autochtone symbolise la tempérance, le rassemblement, la célébration, la vie. Ainsi, par la composition de cette œuvre qui joue sur les antagonismes, l’artiste entend évoquer la résilience des peuples autochtones, leur capacité à pardonner et à avancer dans la vie. Les douilles, objets délaissés après avoir été utilisés et vidés de leur charge explosive, se veulent une réhabilitation des Autochtones spoliés, marginalisés, oubliés. Elles inspirent l’artiste et deviennent ornement sur les vêtements et les œuvres qu’elle crée. Ainsi détournées de leur vocation meurtrière, elles rappellent le pouvoir transcendantal et régénérateur de l’art.
le défunt rejoint la Voie lactée après sa mort. Ainsi, ce motif dessiné sur le vêtement peut se lire comme un effort de transcendance de la mort, qui devient espoir d’un monde nouveau. La violence suggérée par les douilles et la mort, qui découle de leur utilisation, se trouve donc neutralisée au profit de l’idée de célébration de la vie actualisée par le tracé de la Voie lactée, qui est lumière sur le « chemin des morts ». Afin de réaliser ce projet ambitieux, Francine Plante est allée à la rencontre de femmes autochtones dans la communauté de Winneway. Ses discussions avec ses interlocutrices, gardiennes du savoir traditionnel, ont porté, entre autres, sur la violence. La nomination est un acte libérateur. Elle permet d’exorciser les traumatismes. Au fur et à mesure qu’elle côtoyait ces femmes, elle a ressenti une certaine harmonie avec les Autochtones, avec leur culture. Cette expérience lui aura permis de consolider son ouverture à l’autre, de se révéler à elle-même par l’intermédiaire de son lien à l’altérité. Ce projet est né d’une réflexion de l’artiste sur son rôle dans la société. En effet, très touchée par le destin malheureux des femmes autochtones assassinées ou disparues, Francine Plante a décidé de s’inscrire dans un processus de création qui vise à dénoncer et à conscientiser. Pour elle, le plus important de sa démarche ne consiste pas à réaliser une œuvre colossale, mais plutôt à développer une intention, à garder la mémoire. Cela nécessite toutefois une modification de son rapport au temps, car le résultat à tout prix ne peut pas représenter le but ultime d’un processus. La mémoire s’entretient avec le temps, dans l’échange, la transmission. C’est le fruit d’un engagement citoyen pour contrecarrer la violence, les injustices, l’intolérance, le racisme. Bref, c’est un projet social. Un projet politique. \\
L’œuvre recèle une autre symbolique tout aussi percutante que l’association faite entre les douilles et le vêtement traditionnel. Il s’agit d’un costume féminin enluminé par la Voie lactée (Grande Ourse) avec une cape représentant les quatre nations. Dans l’imaginaire autochtone,
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Société Gaspillage, dons et banques alimentaires
Si tu jettes de la nourriture, je te fais une pichenotte dans l’oeil… avec mon coude!
Premières Nations Noël à Lac-Simon // Pascale Charlebois Parce que CULTURAT est aussi une démarche de valorisation de la culture à travers le territoire régional, il vous invite à découvrir l’une de nos richesses culturelles : celle des Premières Nations.
// Louis-Eric Gagnon C’est la période des partys de bureau. Personne ne va s’en échapper. Il y a le père Noël blasé sur Don’t turn around d’Ace of Base. L’alcool coule à flots au bar ouvert et les confidences malsaines sortent. Lucie de la comptabilité est ragaillardie devant le jeune Mathieu du soutien technique et photocopie ses foufounes. (Sérieusement, j’ai jamais vu quelqu’un faire ça. Mais je vous suggère de m’en envoyer par courriel.) Une fois dégrisé et avant d’appeler Nez Rouge, que faire avec les sandwichs aux œufs, les salades de macaroni et de patates et les morceaux de chou-fleur, ce grand mal-aimé des plateaux de crudités? Donnez vos restants à la banque alimentaire la plus proche. Ça prend cinq minutes… OK… dix minutes et vous aidez ceux qui en ont besoin. Yvon Desrosiers, directeur général de l’Accueil d’Amos, raconte ses actions et explique quels sont les besoins : « Nous travaillons en collaboration avec l’équipe des paniers de Noël et la Guignolée des médias. Nous demandons aux gens de donner de la nourriture ou de l’argent. On parle souvent du temps des fêtes, mais nos besoins sont à longueur d’année. Nous avons de plus en plus de demandes et de moins en moins de nourriture. » « Tous les ans, nous avons une augmentation des demandes pour les paniers de Noël autant pour les familles que pour les personnes seules ou les couples sans enfants. En une dizaine d’années, au comptoir alimentaire ouvert le vendredi, nous sommes passés de 25 à 100 personnes. La demande ne diminue malheureusement pas. De plus en plus, des gens qui travaillent au salaire minimum font des pieds et des mains pour joindre les deux bouts. Nous remarquons aussi une augmentation à la rentrée des classes, ainsi qu’auprès des travailleurs saisonniers. Après Noël, c’est la même situation, nous avons plus de demandes de dépannage alimentaire et de commandes. Même si les gens n’ont pas beaucoup de sous, ils veulent offrir un petit cadeau à leur enfant. Ils coupent dans l’épicerie et ça devient plus difficile en janvier. » Il est facile de développer des habitudes afin de penser aux plus démunis. Faites le ménage de votre garde-manger, départissez-vous des choses que vous avez depuis longtemps et que vous n’avez pas consommées. La banale et solitaire boîte de conserve de macédoine peut aider quelqu’un. Certains supermarchés offrent un produit promotionnel au moment de payer votre épicerie. Au lieu de ne pas prendre le baba ganousch aux ananas parce que vous n’aimez pas ça, vous pouvez le conserver et aller faire un tour à la banque alimentaire la plus près de chez vous. Vous pouvez aussi donner de la nourriture décente, parce qu’on s’entend que l’exemple que j’ai donné est assez douteux.
Paul-André Cheezo
Entre deux tempêtes de neige et des froids glaciaux, que l’on soit autochtone ou allochtone, les moments de se réjouir ne manquent pas. Les fêtes en famille ne datent pas d’hier. Elles réchauffent le cœur et donnent le courage d’affronter le reste de la saison hivernale. Avant même l’arrivée des missionnaires, les Algonquins de la région avaient eux aussi un « temps des fêtes ». Virginia Dumont, conseillère en langue et culture du Conseil de la nation anishnabe de Lac-Simon, nous parle de quelques-unes de leurs traditions des fêtes.
« Il y a toujours eu des célébrations de l’hiver, précise-t-elle. La plupart du temps, c’était par un makusham, un festin. On participait à des rassemblements et on organisait des jeux d’hiver. Beaucoup d’histoires s’y racontaient. » Mais l’arrivée des missionnaires a modifié sensiblement la tradition. « Nous avons été influencés par les religions. [Les Algonquins] ont adopté la musique traditionnelle, les gigues. C’est ce qui est resté parce qu’ils n’avaient pas le droit d’utiliser leurs tambours et leurs chants », explique-t-elle. À table, le castor était à l’honneur au lieu de la fameuse dinde. « Dans notre famille et dans la plupart des familles algonquines, raconte Mme Dumont, c’était beaucoup le castor qu’on mangeait durant l’hiver. On le mettait au four en le farcissant comme une dinde. Et si on pouvait avoir de l’orignal, encore mieux! » Lors du banquet, on servait aussi le nonan, une sorte de gâteau aux raisins cuit dans l’eau, auquel on ajoute un sirop à base de cassonade. Un vrai délice!
L’Accueil est ouvert 24/24 pour la réception de la nourriture. Informez-vous auprès de votre organisme local, car la générosité devrait être une habitude. Continuez à donner, n’arrêtez pas. \\
Quant au père Noël, il est toujours bien présent lui aussi, mais pas autant qu’à l’époque. « Dans certains villages, il y avait quelqu’un qui se déguisait en père Noël. On le fait encore ici, mais il ne distribue plus de cadeaux, il les a troqués pour des bonbons. » La tradition de la parade et des décorations, elle, est encore bien vivante, mais les chars qui y participent sont bien différents des nôtres. « Le plus beau que j’ai vu, raconte Ronald Brazeau, du département des ressources naturelles de Lac-Simon, c’était une hutte de castor! »
Amos : L’Accueil - (819) 727-1984 La Sarre : Maison St-André d’Abitibi-Ouest - (819) 333-1133 Rouyn-Noranda : Ressourcerie Bernard-Hamel - (819) 797-2245 Val d’Or : Centre de Bénévolat de la Vallée-de-l’Or - (819) 825-0154 Témiscamingue : Centre de Bénévolat Lac-Témiscamingue (819) 629-3124
« On célébrait également l’Épiphanie, reprend Virginia. Pour prolonger les fêtes, parce que les autochtones aiment ça fêter. Ils aiment se rencontrer, se rassembler. » Comme pour certains d’entre nous, ils fêtent les Rois mages en mangeant des galettes à la mélasse. Et celui qui trouve la pièce de dix sous (!) devient le roi ou la reine de la journée. \\
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 5
DU 14 JANVIER AU 21 FÉVRIER 2016
G I G ANTOMACHIES L AU REN TI EN N ES B EN O I T RICARD
Tête chercheuse
Les langues sales
// Dominic Ruel
C’est à croire qu’il faut absolument tout dire. En dire le plus possible. Le dire n’importe comment. Le dire sans penser, juste pour le dire, en se vautrant dans la liberté d’expression. Le « Je suis Charlie » devient un fourre-tout. On favorise le contenant au contenu, à la recherche folle de lecteurs, de cotes d’écoute, de « J’aime ». Je cite Kierkegaard, le philosophe : « Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter. » Fameux : nous sommes à l’ère de vouloir et de pouvoir tout dire, mais en 140 caractères et un hashtag. Après les sports extrêmes, le langage extrême? Bien sûr, le phénomène dure depuis longtemps. Internet, avec ses sites de discussion, ses forums, a ouvert les vannes. Sous le couvert de pseudonymes, mille injures, mille railleries, mille clichés. Il y a aussi la radio de Québec, comparée aux poubelles. Les stations et leurs auditeurs se livrent à une surenchère, fabriquée d’insultes, d’attaques et de généralisations grossières. Ces ennemis sont toujours les mêmes : souverainistes, gauchistes, écolos, syndiqués. Simple, efficace. Et le concept s’étend : Saguenay, Bas-du-Fleuve… Côté langues sales, donc, parce que c’est de cela qu’il s’agit, l’automne ne fut pas propre.
CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE Vernissage : Jeudi 14 janvier, 17 h en présence de l’artiste
Si vous êtes sans emploi, fonctionnaire, infirmière, prof, ne lisez pas ce qui s’écrit sur le net. Vous allez faire une dépression ou considérer une nouvelle carrière de tueur en série. Tous les mots vides, toutes les expressions creuses y passent : paresseux, gras durs, incompétents, enfants pris en otage. Beaucoup privilégient la ligne dure, travail et déménagements obligatoires, beaucoup veulent la loi spéciale, l’armée presque, beaucoup proposent aux manifestants d’aller chez Wal-Mart, à 10 $ de l’heure, s’ils ne sont pas contents. C’est du vent, de la bêtise, sans l’ombre d’une pensée cohérente, ce qui demanderait de la culture et des efforts. Relisez l’intro.
195, rue Principale La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2294 Heures d’ouverture Mardi au vendredi : 13 h à 16 h 30 et 19 h à 21h Samedi et dimanche : 13 h à 17 h Image : Benoit Ricard, Reload, Diptyque, Techniques mixtes sur bois, 2 panneaux de 152 cm x 121 cm, 2014 © Crédit photo : Benoit Ricard
Puis, voyez, à Val-d’Or : un seul reportage, et ce fut le bordel. La raison aurait dû tous nous dicter une conclusion : respirer par le nez et attendre la fin des enquêtes. Or, des énormités ont été dites. Sur ces femmes d’abord, traitées comme des moins que rien, des catins, des profiteuses. Sur les Autochtones en général aussi. Val-d’Or est devenu la nouvelle Sodome. Les légendes urbaines pullulent : on n’oserait plus sortir après 20 heures, et des « Indiens saouls », tout le monde en a retrouvé, un matin, sur son perron. Des réflexions d’enfants de trois ans ont été faites sur les policiers. Ce sont des agresseurs, des magouilleurs, des complices : tous sont allés au fond du chemin de bois. Les mauvais mots blessent, corrompent la pensée et, comme disait Camus, ajoutent au malheur du monde. Si on veut tout dire, il faudra savoir comment dire les choses. Il faudra réfléchir avant, un peu. Mais, de plus en plus, nous en sommes à l’expression spectacle, à qui fera le buzz, à qui aura l’attention et, surtout, le dernier mot. Malheureusement. \\
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6 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Humeur Un bilan plus que positif pour Vélo Cité Rouyn-Noranda cette année.
Beaucoup plus que de simples prêts de vélos!
Pour voir
// Philippe Marquis
// Cindy Bourque
Vélo Cité Rouyn-Noranda se réjouit d’avoir atteint un nouveau record de fréquentation dans le cadre de sa cinquième saison. 4 500 prêts ont été effectués après 120 jours d’activités, une hausse de 15 % par rapport à l’an passé. L’organisation a également constaté dans son bilan annuel que 30 % de l’achalandage reçu cette saison provenait de l’extérieur, une augmentation de 6 %. C’est encourageant pour les boutiques et restaurants du centre-ville qui se trouvent tout près du point de location. L’activité la plus populaire a été le vélotandem avec 750 prêts. Les vélos à assistance électrique ont aussi eu beaucoup de succès auprès de la population avec 550 prêts. 850 enfants ont profité du service offert par Vélo Cité. Le nombre d’abonnements a également augmenté, passant de 62 en 2014 à 107 inscriptions en 2015. La nouvelle attraction de Vélo Cité sur le lac a également été très populaire malgré son ouverture tardive le 18 août : 350 personnes ont pu profiter d’une embarcation sur le lac Osisko, soit un kayak, un pédalo ou un canot. Le pédalo a été l’embarcation la plus populaire. Vélo Cité Rouyn-Noranda, qui a commencé ses activités à l’été 2010, œuvre maintenant à titre d’OSBL depuis février 2012. Le service de prêt a été créé dans le but de promouvoir et faciliter l’utilisation du vélo comme transport actif, d’encourager la population à faire de l’activité physique et adopter de saines habitudes de vie, ainsi que de favoriser le développement durable. C’est entre autres pour ces raisons que la location d’équipements est gratuite. Les gens qui en ont les moyens sont toutefois invités à faire un don en échange de leur location. Cette année, près de 2 000 $ ont été recueillis. Le coordonnateur Michel Lessard ne doute pas que l’été 2016 sera tout aussi occupé. D’ici là, Vélo Cité entreprendra sa troisième saison de prêt gratuit de raquettes et de patins en collaboration avec le Magasin général Dumulon.\\
au Centre d’exposition d’Amos
velocitern.orgn
Un doux soir d’automne, celui de l’ouverture du Festival du cinéma international. Après les discours protocolaires d’usage, des artisans présentent, avec beaucoup d’humilité, leurs œuvres. Les mots lumière, luminosité, lumineux; ces mots prononcés ont eu, sur moi, un effet jamais éprouvé auparavant. Car ces modeleurs, ces faiseurs d’images comprennent trop bien que rien ne se crée sans lumière, sans au moins une toute petite lueur. Tandis que mon regard s’adaptait à la pénombre de la salle et à celle de notre monde, ces mots se fixaient sur ma rétine. Oui, il y a d’abord le soleil, de moins en moins présent. Mais ce sont également, dans notre région, ces sombres histoires de policiers agresseurs. Et ces appels à la bombe qui ont provoqué l’angoisse à la fois des parents et des enfants. C’est tout l’Abitibi et le Témiscamingue qui se cherchent une voie à tâtons, après que l’austérité eut massacré leurs structures de gouvernance et quoi encore. Ce sont ces millions de réfugiés fuyant guerre et misère. Et ces nuages de carbone, qui obscurcissent l’avenir de notre unique navire. Je ne suis plus du genre à marcher tête basse en me décourageant des défis qui sont nôtres. Il arrive toutefois que je sois frappé par l’ampleur de la tâche. C’est la raison pour laquelle je n’ai de cesse d’évoquer notre humanité et la nécessité de nous unir pour ramer à contre-courant. Je me sens incapable de porter des lunettes roses, car elles n’aident pas à trouver le bon chemin… Comme on se disait, lorsque j’étais reboiseur : le terrain est sale, ça ne nous empêchera pas de planter nos arbres, mais il reste sale. Revenons à la soirée d’ouverture du Festival. En tentant de saisir l’éclat du regard de ces créateurs, je me suis dit que la lumière ne peut venir que de notre envie de la chercher. Cette recherche-là, seulement celle-là, c’est assez pour éclairer quelques pas. C’est ce profond désir de traduire nos univers en images, en mots, en musique, en œuvres d’art qui allument la création. Nous osons alors poser notre regard sur ce que nous ressentons puis osons modeler, rêver la réalité. Et, quoi qu’il advienne, le goût de vivre engendre celui de continuer à créer. À poursuivre la recherche de soleil jusqu’au printemps. Lorsqu’une personne nous quitte, on dit d’elle qu’elle s’est éteinte. Nous, qui sommes toujours vivants, faisons tout pour ne pas mourir et demeurer enflammés. Plus nous serons lumineux et plus nous arriverons à voir loin, au-delà, bien au-delà de nos pas, plus nous permettrons de donner vie et faire croître nos plans. Et si, même si, même si… on croise des regards incertains ou assombris comme il s’en trouve beaucoup par ces temps froids, au moins il fera déjà plus clair. Ce texte est écrit à la mémoire lumineuse et souriante de mon ami André Marcoux qui nous a quittés le 5 novembre dernier. \\
Je n’ai plus peur de l’eau peinture d’AGNES RIVERIN
Il était une fois un pharaon bijoux de JACQUES GAMACHE
Le règne animal
art imprimé de JULIE ROCH-CUERRIER
Mercredi
OUVERT exceptionnellement le 21 et le 22 décembre FERMÉ les 24-25-26-31 décembre et les 1er et 2 janvier
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 7
Histoire et Patrimoine Discussion sur l’archivage de vieilles bandes vidéo avec Sébastien Greffard
Ces trésors inestimables qui se cachent dans vos vieux tiroirs! // Louis-Eric Gagnon C’est un dimanche soir froid. Je m’apprête à faire trois heures de route en sacrant sur le fait que je n’ai pas encore mis mes pneus d’hiver, tout ça pour voir un extrait de 17 secondes du célèbre lutteur André the Giant lors d’un passage en Abitibi dans les années 70. Je me rends donc chez Sébastien Greffard des Productions Rang du Pouce afin qu’il me présente le tout et qu’il me parle de sa passion pour les archives. S.G. : Je voulais tout simplement conserver les archives que mon grand-père filmait en Super 8. J’ai passé des nuits de fou à déboîter des projecteurs, à y remettre les poulies et les lentilles jusqu’à ce que je me monte un prototype cool. J’y suis parvenu et j’ai commencé à archiver les bobines de mon grand-père qui dataient de 1967. Il y a eu ensuite le 75e de Rapide-Danseur, où j’ai fait un appel à tous : j’ai trouvé deux familles qui avaient des bobines de 8 mm ainsi que de Super 8. J’ai monté un DVD. Le côté archivage, je l’ai tout le temps eu. Alors que j’avais 13 ou 14 ans, mon père nous avait acheté une caméra VHS et on a fait un nombre incalculable de films maison. IB : Ta machine actuelle, est-ce toi qui l’as fabriquée ? S.G. : Non. À force de jaser avec du monde, c’est venu aux oreilles d’un gars de La Sarre, Pierre Tanguay. Ça faisait 10 ans qu’il numérisait les Super 8. Il avait fait son temps et cherchait à se départir de son équipement. J’ai donc pu commencer à travailler avec de grosses quantités, car je n’étais plus installé en bric-à-brac : j’avais une vraie machine.
Sébastien Greffard
Ce qui me fait triper, c’est que j’ai des clients de La Sarre et de Rouyn-Noranda et je connais tous les racoins de la région. Je cible des séquences qui sont moins personnelles et je me monte une petite banque avec leur permission. Tôt ou tard, je vais me faire un film rassemblant tout ça. IB : Quels sont tes plus beaux spécimens ? S.G. : Plus c’est vieux, mieux c’est. J’aime avoir une bobine des années 50, constater que la qualité est présente et voir les chars, la mode, les motoneiges. Voir que les gens sont rassemblés. J’ai beaucoup de parades de majorettes. Des majorettes de village, comme on voyait à l’époque. Il y a des thématiques qui reviennent d’une famille à l’autre : la chasse, Noël, les mariages, les terrains de camping en été. Ce sont les périodes où les gens avaient du temps pour se retrouver, et voulaient immortaliser ces moments. Ce qui me passionne, d’ailleurs, c’est voir dans les vidéos de Noël un jeune qui déballe un cadeau et qui reçoit la même bébelle que j’ai eue. Les gens doivent réaliser qu’il y a des archives qui dorment dans des boîtes. Il y a des extraits qui peuvent répondre à des questions posées il y a longtemps. L’important est d’archiver ce qui a été filmé. Si ç’a été filmé, c’est que ça avait une valeur. Ça coûtait cher à l’époque, et il fallait aller le développer. Quand on projetait, on s’installait : c’était presque cérémonial! \\
facebook.com/ProductionsRangDuPouce 8 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Arts visuels Tom Bulowski présente Code Rouge à Connivence, Galerie d’art
Plus de trente candidatures reçues par la MRC du Témiscamingue
Un artiste-peintre autochtone lance un signal d’alarme à travers son art
Édith Laperrière de Béarn remporte la 4e édition du concours Carte de souhaits
// Michèle Paquette
// Véronic Beaulé
C’est à la Galerie Connivence de Val-d’Or que Tom Bulowski, artiste originaire de la région, présente du 2 au 19 décembre prochain une série de tableaux et gravures regroupés sous le titre Code rouge, sa première exposition solo. Le titre fait référence à la fois au qualificatif dont les autochtones furent longtemps affublés ainsi qu’à la situation à laquelle sont confrontées ces communautés, particulièrement les femmes, nous révèle l’artiste. Originaire de Val-d’Or et né d’une mère anishnabe et d’un père polonais, l’artiste-peintre quitte la région en 1998 afin d’entreprendre des études en conception infographique à Montréal. C’est là qu’il s’est initié à la peinture lors d’études en illustration professionnelle. Il a travaillé dans le domaine publicitaire à Montréal pendant 11 ans, s’exerçant à l’art en soirée par intérêt personnel et pour maîtriser ses techniques. Il a effectué un retour en région en 2009, où il travaille depuis à temps plein comme infographiste à l’Écho Abitibien, en plus de posséder une firme de graphisme, TJ média, avec sa conjointe.
FRANCE GAUDREAULT
En 2014 et en 2015, on l’invite à participer au Programme de location d’œuvres d’art du Centre d’exposition de Val-d’Or, qui se révèle un succès pour lui puisque deux de ses toiles trouvent preneur auprès de TéléQuébec et de l’UQAT la première année, et auprès du Garage Poirier et de l’Aéroport de Val-d’Or l’année suivante. Ce sont ces expériences récentes qui l’ont incité à se remettre au pinceau, qu’il avait quelque peu délaissé après deux expositions collectives en 2002 (Bibliothèque nationale du Québec) et en 2003 (Guilde canadienne des métiers d’art).
M. Bulowski a voulu témoigner de la situation des Autochtones d’abord pour lui-même et ensuite pour son peuple. « Dans les tableaux les plus anciens, j’étais plus à la recherche identitaire de mes origines et dans les plus récents, je témoigne de l’injustice et de ce que j’ai appris sur les Premières Nations », dit-il. L’artiste explique son processus de création : « Je puise mes inspirations dans mes racines autochtones, mais aussi dans mes intérêts personnels comme la nature, les gens que j’aime, les situations qui me touchent ou m’agressent, les sujets qui m’intéressent et que j’aime approfondir avec des recherches dans les livres ou sur Internet. J’aime autant travailler spontanément et instinctivement que rechercher un concept plus approfondi. » Le vernissage aura lieu le 3 décembre sous forme d’un 5 à 7. Les œuvres exposées sont des acryliques sur toiles qui combinent des objets, de l’encre de Chine, du fusain et d’autres techniques comme le grattage au couteau, le sablage et le délavage afin d’obtenir différents effets. \\
culturat.org/tombulowski
La vieille histoire de calme photo Imagin’Art
Pour cette quatrième édition, 31 œuvres ont été reçues et analysées par un comité de sélection formé de membres de la Commission culturelle et du milieu artistique. Ce comité avait pour mandat de sélectionner les œuvres finalistes. Étant donné la quantité et la qualité des œuvres reçues, le comité a sélectionné quatre finalistes. Leur choix s’est porté sur une toile de l’artiste Francine Marcotte de Ville-Marie, sur une œuvre de l’artiste Marcelle Lemay de Ville-Marie, sur une toile de l’artiste Maria Tremblay de Notre-Dame-du-Nord ainsi que sur l’œuvre de Mme Laperrière de Béarn. Comme le veut la tradition, le choix final a été confié aux employés de la MRC, qui ont voté pour leur coup de cœur parmi les finalistes. « Grâce au grand nombre d’œuvres soumises, l’engouement des artistes envers le projet est palpable. Cette participation nous prouve toute l’importance de ce projet pour les artistes du territoire. Encore cette année, le comité de sélection a pu admirer la diversité des œuvres témiscamiennes et a souligné la grande qualité de ces dernières. Lorsque j’ai annoncé la bonne nouvelle à l’artiste gagnante, elle était honorée d’avoir remporté ce concours », explique Véronic Beaulé, agente de développement culturel à la MRC de Témiscamingue. La carte de souhaits à l’effigie de l’œuvre gagnante sera utilisée prochainement par la MRC et la pièce sera accrochée bien en évidence à la réception de l’organisme, où la population aura l’occasion de l’admirer. \\
Ariane Ouellet expose à la Fontaine des arts
États transitoires // Chantale Girard À partir du 3 décembre prochain, Ariane Ouellet présentera Les variables à la Fontaine des arts de Rouyn-Noranda, une série d’œuvres récentes dont le point commun est le plaisir, tout simplement.
Tom Bulowski
Suite à l’appel de dossier lancé aux artistes en art visuel, la MRC de Témiscamingue a choisi une œuvre de l’artiste Édith Laperrière pour illustrer sa carte de souhaits pour la prochaine année. En plus d’orner la carte de souhaits, l’œuvre intitulée La vieille histoire de calme sera installée à la MRC puisque l’organisme en a fait l’acquisition. Cette sérigraphie rend hommage au patrimoine bâti témiscamien par la représentation d’une maison d’époque située à Moffet. Cette pièce originale viendra s’ajouter à la banque d’œuvres témiscamiennes de la MRC.
« Cette production est complètement libre, explique l’artiste, je n’ai pas voulu avoir d’intention particulière autre que celle de me faire plaisir. » Contrairement à son habitude, plutôt que de partir d’un concept, d’une intention de recherche picturale, Ariane Ouellet s’est laissé porter par la couleur; elle a introduit, à sa grande surprise des roses intenses et des formats très variés, passant d’aussi petit que 15 cm sur 15 cm à des formats plus conséquents et plus habituels chez elle comme des 120 cm sur 120 cm. Le montage de toutes ces pièces promet d’être un défi que l’artiste se réjouit de relever. « Je n’aime pas l’uniformité! » affirme-t-elle.
La facture des œuvres présentes dans son atelier est tout à fait en continuité avec la production qu’on lui connait. Évidemment, il y a cette exploration de nouvelles couleurs qui enrichit sa palette, mais progressivement, celle-ci s’éclaircit dans certaines œuvres de grand format très éthérées : du blanc, des beiges, du pointillisme vaporeux; les couches superposées habituelles d’Ariane deviennent ouatées. Il émane de ces pièces un calme et une paix indéniable, signe incontestable de la plénitude atteinte par l’artiste. [NDLR Intéressant à savoir pour le journal…!] L’artiste présente cette série comme un pont entre des projets plus structurés; il lui a permis de renouer avec la peinture, mais surtout de réinvestir le temps, car il s’agit de sa première production comme artiste à temps plein. En effet, Ariane Ouellet a progressivement abandonné toute autre obligation professionnelle pour se consacrer à la peinture et au travail de création. Décision difficile, courageuse, mais nécessaire pour qui veut avancer vraiment. Nul doute qu’Ariane Ouellet avance. L’exposition se termine le 15 janvier prochain. \\
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 9
Théâtre Du théâtre à saveur de Noël à La Sarre et Rouyn-Noranda
Le père Noël est une ordure
Noël classique et musical ou irrévérencieux et trash ?
Le père Noël est une ordure a été créé en 1979 au café-théâtre Splendid, collectif d’auteurs/ acteurs français (dont Michel Blanc et Thierry Lhermitte), avant d’être transposé en 1982 avec la même distribution au cinéma par JeanMarc Poirée. Cette comédie noire désopilante s’avère une critique sociétale par l’absurde d’une époque consumériste — l’aube des années 80 — qui tourne à vide, en mal de projet social.
// Jean-Jacques Lachapelle
REGALIA, Fierté autochtone
Photographies de Roland Lorente, Montréal
20 nov. 2015 au 3 jan. 2016
Deux contes de Noël prendront l’affiche au début décembre, l’un à La Sarre avec la Troupe à Cœur Ouvert, l’autre à RouynNoranda avec Sédiment actif. Si l’un, présenté sous forme lyrique, appartient depuis longtemps à notre patrimoine culturel, l’autre, irrévérencieux, a pris valeur de culte dans l’imaginaire collectif français et québécois.
La petite fille aux allumettes Absence - Francine Plante Textile/Sculpture, Ville-Marie
20 nov. 2015 au 3 jan. 2016
Sous ma loupe - L’Artouche
Collectif d’artistes du Témiscamingue
8 jan. au 6 mars 2016
Vernissage le vendredi 8 janvier, 17 h
L’art de la musique Music and the arts Luc Pelchat, Haileybury 8 jan. au 6 mars 2016
Pierre Lapointe Paris Tristesse 15 janvier 2016 20 h
Guibord s'en va-t-en guerre
Un film de Philippe Falardeau (Monsieur Lazhar)
13 décembre, 13 h 30 et 19 h 30 17 décembre, 19 h 30
10 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Publié pour la première fois le 18 novembre 1850, La petite fille aux allumettes est l’œuvre du Danois Hans Christian Andersen, dont la ville natale compte à l’époque plus de la moitié de sa population vivant dans la pauvreté extrême. L’histoire tragique est celle d’une petite marchande d’allumettes qui trouve réconfort dans ses dernières allumettes avant de s’éteindre elle-même dans le froid et la faim à la Saint-Sylvestre, veille du jour de l’An. C’est grâce à la formation d’automne dispensée par la Troupe à Cœur Ouvert, offerte auprès de jeunes de 8 à 16 ans, qu’une trentaine de comédiens, chanteurs et danseurs performeront le conte, le transformant en comédie musicale. La Troupe à Cœur Ouvert, dont on connaît les succès avec ses comédies musicales estivales, développe à La Sarre une synergie entre plusieurs disciplines pour réaliser l’exploit de présenter cet art complexe qu’est la comédie musicale avec des non-professionnels. La mise en scène et l’adaptation sont de Daniel Morin, la direction artistique, de Jocelyne Beaulieu et les chorégraphies sont signées Frédéric Perron. Trois représentations auront lieu le jeudi 10 décembre à la salle Desjardins de la Polyno.
En 2015, ce sont les Abitibiens qui auront droit à un remake théâtral de cette comédie culte. Qu’elle surgisse dans notre paysage aujourd’hui, devrons-nous y lire une critique de la bonne société actuelle? Produite par Sédiment Actif, sous la direction de Pascal Gélina, la pièce réunira sur scène cinq autres comédiens amateurs qui prêteront leur voix et leur corps à des personnages marginaux caricaturaux. La pièce originale joue gros et l’adaptation abitibienne, avec des clins d’œil aux réalités locales, plonge tête première dans l’esprit initial de ce vaudeville sarcastique. Amélie Couture, Arnel Martel, Anthony Dallaire, Manon Gervais et Maude Letendre font partie de la distribution. L’équipe propose d’ailleurs sa pièce comme une alternative jouissive aux traditionnels partys de bureau. Si vous avez vu l’affiche, vous devinez que l’équipe n’a pas peur de bousculer les convenances. La pièce sera présentée les 9-10-11 et 16-17-18 décembre 2015, à la Scène Évolu-Son, dès 20 h. \\
latroupeacoeurouvert.com facebook.com/sedimentactif
Théâtre Lalibaba présentera Dompteur de Frédéric Barbusci
Spectacle de création spontanée le 16 janvier prochain à Amos // Joséane Toulouse Réservez la soirée du samedi 16 janvier 2016 à votre agenda, car un spectacle à Amos promet de vous éblouir! Dompteur, de Frédéric Barbusci, y sera présenté au Foyer du Théâtre des Eskers. La ligue d’improvisation amossoise Lalibaba se propose d’offrir un spectacle hybride où la liberté de l’improvisation se mêle à l’intrigue complexe d’une pièce de théâtre. Sitôt qu’il a découvert ce concept inédit de création spontanée conçu par Frédéric Barbusci et son organisme l’Instable, Mathieu Proulx, de l’équipe Hyundai Amos de Lalibaba, a invité en Abitibi-Témiscamingue le joueur le plus étoilé de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI). La réponse fut positive! « Ce n’est pas la première fois que Barbusci vient jouer à Amos. Il était déjà venu pour célébrer les dix ans de Lalibaba. Comme le joueur et comédien possède une formation professionnelle et une grande expérience de la scène, il amène à un autre niveau les performances des joueurs de Lalibaba. Nous sommes déjà bons en région et avec un professionnel de la LNI, nous devenons encore meilleurs! En retour, on fait vivre à Barbusci une ambiance différente de celle que lui apporte la métropole, et il aime ça, car il revient! » Bref, tout le monde y gagne! Ainsi, tous les joueurs de Lalibaba sont conviés l’après-midi du 16 janvier à une formation offerte par Frédéric Barbusci, le « dompteur de comédiens » et metteur en scène du spectacle, son invitée spéciale mystère et son musicien. Après les ateliers, le briefing et, surtout, après que tous aient tissé des liens de confiance assez solides pour se lancer dans le vide sans avoir peur de tomber, le spectacle unique à chaque représentation débutera. « J’aime me lancer dans l’inconnu, déclare Mathieu Proulx avec passion, voilà pourquoi je voulais expérimenter ce concept! » Plutôt que de faire de courts sketchs avec des thèmes imposés sur une patinoire, avec les règles de l’improvisation, un arbitre et des gagnants pour chaque performance, les 7 à 8 joueurs qui joueront ce soir-là créeront une longue histoire en direct. Un fil conducteur assurera la suite logique de l’intrigue et Barbusci, vêtu tel un dompteur de lions dans un cirque, dirigera les comédiens-improvisateurs, tantôt en tendant une perche qui a été échappée, tantôt en rappelant à l’ordre un joueur égaré, tantôt en suggérant de nouvelles avenues inexploitées. Et il nous réserve fort probablement bien d’autres surprises! À quelles émotions devons-nous nous attendre? Selon Mathieu Proulx, « à de l’étonnement, des rires, des larmes peut-être et du cabotinage… à un beau mélange d’émotions spontanées! » Selon le joueur de Lalibaba, les comédiens-improvisateurs risquent de présenter au public des émotions plus senties que lors d’un court sketch d’improvisation traditionnelle. À tous ceux qui aiment la nouveauté et l’expérimentation, vous serez comblés par Dompteur, déjà présenté ailleurs au Québec et maintes fois acclamé. Et comme si tout cela n’était pas assez beau, Proulx et Barbusci se sont déjà entendus pour que la formule de ce spectacle innovant puisse être reprise par la ligue Lalibaba si c’est une réussite. Gageons que cela en sera une! Les billets seront bientôt mis en vente par Lalibaba. On jettera un œil sur leur page Facebook pour connaître les points de vente. \\
facebook.com/LalibabaImpro
Le monde selon Modère
Un immigrant nous regarde
Je rêve, donc je vis
// Fednel Alexandre
Du lendemain de son élection à son investiture, monsieur Trudeau aura parfaitement maîtrisé sa communication. Cette machine à communiquer s’est retrouvée dans le métro de Montréal très tôt le 20 octobre. (Une machine dans le métro, cela n’a choqué personne!) Toujours est-il que M. Trudeau campait là, proche du peuple, décontracté, souriant, dynamique, pétant la forme, en train de serrer la main des usagers du métro et de les remercier d’avoir voté pour lui. Deux semaines plus tard, il formait un cabinet représentatif du Canada, car ses ministres n’ont pas tous la même foi ni le même sexe. Ni les mêmes origines ethniques, ni la même couleur des yeux. Ni le même teint, ni la même forme de nez. Ni les mêmes aptitudes physiques, ni la même orientation sexuelle. La photo de famille du nouveau gouvernement suinte la diversité à plein nez. Tout ça, c’est absolument très beau. Toutefois, je crois (et c’est là une intime conviction) que notre premier ministre aurait pu faire mieux. C’est que je suis dans la vraie vie, donc je rêve. Dans mon rêve, M. Trudeau nomme un prestataire de l’aide sociale au ministère du Revenu national. Un jeune bourlingueur aux Affaires étrangères. Un ancien (pour la crédibilité) sans-papiers à l’Immigration. Un prestataire de l’assurance-emploi à l’Emploi. Vous me direz que ça n’a aucun bon sens. Je vous l’accorderai volontiers. Mais c’est le même principe qui aurait présidé à la composition d’un tel cabinet. Je n’ai fait que substituer à la diversité sociologique de M. Trudeau une autre diversité sociologique, plus proche du concret du social, pour parler comme Marx. Vous ne trouvez pas ma diversité convaincante ? Alors, demandez-vous pour quelles raisons elle ne l’est pas et vous comprendrez que la diversité de M. Trudeau n’est que communication. En attendant, le monde ne sera déjà plus le même. \\
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 11
La femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette
Littérature Sonia Cotten lance Corps simples
De la poésie sans flaflas!
// Michelle Bourque // Joséane Toulouse « Mais Mousse a trois ans et c’est dans tes jupes et tes chansons qu’elle existe. C’est dans l’effluve rassurant de ton cou et l’antre de tes bras refermés sur elle qu’elle trouve son souffle. Ce matin-là, sur une route de terre sans fin, tu lui passes la corde au cœur, tu lacères ce qui la relie au monde. » Ce matin-là, un homme et une femme abandonnent leurs deux enfants dans une famille d’adoption, avec l’hypothétique idée de revenir les chercher. Ce ne fut pas le cas. Manon (Mousse) et François Barbeau furent séparés et adoptés, Mousse par ses tantes, François par une famille de Val-d’Or. Ce « tu » empoisonné, qui abandonne et qui fuit, c’est Suzanne Meloche, première femme du peintre et sculpteur Marcel Barbeau, l’un des signataires du Refus global. Écrit par Paul-Émile Borduas et publié en 1948, ce manifeste libertaire allait donner un coup de masse aux valeurs traditionnelles du Québec de l’époque duplessiste. Le Québec de la Grande Noirceur. Suzanne Meloche, artiste du courant automatiste, voulait la lumière. La lumière de la liberté de la création, qui ne pouvait s’obtenir qu’en rejetant ce qui pouvait l’estomper, dont la famille – ce boulet, cette grande noirceur. Ce « tu » empoisonné et qui asphyxie, c’est la mère haïe : par sa propre fille, Manon Barbeau, qui a porté en elle cet abandon comme un cancer, puis par l’auteure, Anaïs Barbeau-Lavalette, pour la douleur infligée à celle qui l’a mise au monde. L’auteure part à la recherche d’informations sur cette grand-mère fuyante qui refuse de prendre racine. Et elle écrit son histoire. Un parcours magnifique, porté par une écriture légère, poétique, évanescente, comme cette femme errante et amoureuse qui a vécu l’Histoire profondément. Cette femme toujours seule, avec cette pensée troublante qu’elle repousse et fuit de toutes ses forces : celle de ses deux enfants abandonnés. Dès les premières pages, nous voulons comme l’auteure détester Suzanne mais comme l’auteure, nous apprenons à la connaître, la saisir, l’approcher. Nous abordons son geste non plus seulement par incompréhension et mépris, mais aussi avec un début d’empathie. Tout cela grâce à la plume exceptionnelle d’Anaïs Barbeau-Lavalette, l’une des plus grandes auteures québécoises contemporaines. Vous n’avez qu’un seul livre à lire cet hiver : c’est celui-ci. À voir sur le même thème : Les enfants du Refus global, documentaire de Manon Barbeau, disponible sur le site de l’ONF. \\
onf.ca/film/enfants_de_refus_global
12 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Joël Bourgouin
Chronique littéraire
Sonia Cotten, une poète aux racines abitibiennes qui rayonne sur la scène littéraire de la francophonie, a lancé le samedi 7 novembre dernier son quatrième livre aux éditions Poètes de brousse. L’artiste était accompagnée de deux complices, l’éditeur et auteur Jean-François Poupart et le poète François Guérette. Les deux hommes ont lancé le bal de poésie sur la petite scène du bar chargée d’instruments de musique pour le spectacle de Dany Placard qui allait suivre. Poupart s’est livré avec éloquence à la lecture du poème de Cotten intitulé « MOTEUR » et son « monde aux sept milliards de cœurs / plantés dans le même besoin d’appartenir » et lui a ensuite adressé une réponse provenant de son œuvre Tombe Londres Tombe. Quant à lui, Guérette a prêté sa voix grave et son attitude théâtrale au poème intitulé « HADFIELD », un texte qui se veut un dialogue imaginaire avec l’astronaute canadien Chris Hadfield. Pour la poète, il est du devoir de l’artiste d’explorer et de s’offrir toutes les formes de liberté possibles : voilà pourquoi elle a choisi de s’adresser à l’homme qui voit tout de l’espace. Par la suite, François Guérette a proposé aux spectateurs sa réponse issue de son recueil Pleurer ne sauvera pas les étoiles. Ces quatre poèmes en échos ont conduit à un bombardement de rires, de métaphores et de réflexions. Mais ce n’était pas tout. C’est alors que Sonia Cotten, la poète-performeuse adepte de spoken word – une forme de slam sans compétitivité – a grimpé sur la scène et a agrippé le micro. La gagnante du Concours international de poésie du Printemps des Poètes, à qui l’on a remis le prix Geneviève-Amyot en mars 2015 et pour qui cette reconnaissance est considérable, s’est alors fait entendre. Ses mots photos ont ainsi été parés de nouveaux atours et sont devenus des mots dits, tantôt murmurés, tantôt crachés. Il fallait assister à l’événement pour entendre l’introduction humoristique au poème « TAG ZOMBIE » et savourer sa finale « Tu ne peux pas nous attraper. / On n’avance même pas. » Il fallait aussi être présent pour être traversé par l’intensité de ces dernières lignes de « DELTA H » : « Le pardon n’est-il jamais autre chose / que de rappeler à l’autre sa faute? » Avec Corps simples, Cotten veut aller à la rencontre du public avec simplicité, dans un style direct et clair. C’est avec des mots de tous les jours qu’elle réfléchit aux Autochtones, aux animaux et à la chasse et qu’elle se penche sur les thèmes de l’indignation, de la foi, de l’amour et du désir. La poète veut toucher à la fibre universelle avec son œuvre. Entrouvrez une page de ce beau bijou illustré par la peintre Martine Savard et vous serez parcouru d’images! Assistez au Stand-Up Poésie de Sonia Cotten dont la mise en scène est signée par Alexandre Castonguay et vous serez subjugués! Visitez le site de la poète pour découvrir tout ce qu’elle propose de vous faire vivre, à vous, à vos étudiants et à vos enfants, avec la poésie! \\
soniacotten.com
Région intelligente Valorisation Abitibi-Témiscamingue et l’intelligence territoriale
Entretien avec Michel Desfossés de Valorisation Abitibi-Témiscamingue // Tommy Pilon Dur de dire non à Michel Desfossés, même après une nuit blanche à terminer le journal avant son envoi aux presses. Même quelques jours avant un départ vers l’Asie, d’où je préparerai la prochaine édition. Mais Michel veut qu’on jase de VAT en vue d’une nouvelle chronique mensuelle : Région intelligente. J’apprends à mes dépens qu’il est impossible de dire non à cet homme, dont le registre de la voix approche dangereusement celui des infrasons. Rendez-vous, donc, le 23 octobre chez Franz Authentische Barbier pendant sa coupe de cheveux, question de lui sauver du temps… à lui. Nice. 23 octobre, 11 h. Je n’ai pas eu le temps de déjeuner, couche-tard que je suis… Franz nous offre un whisky avant de commencer l’entrevue. Eh boy, ça va être ce genre de journée. Avant de passer à la coupe — qui ne devrait prendre que 30 ou 45 secondes, me dis-je — Michel nous présente avec fierté quatre superbes vidéoclips qui introduisent autant d’événements publics organisés par VAT qui auront lieu d’ici mars 2016 : Les jeunes et l’histoire, Les jeunes et l’entrepreneuriat, Les jeunes et la ruralité, et Les nouveaux arrivants.
du développement. Dans le cas de notre premier colloque du 25 novembre, Les jeunes et l’histoire, c’est ouvert à tous, mais il s’agit également d’un partenariat avec le Cégep et certains enseignants, où de nombreux cégépiens et autres participants vont avoir l’occasion de revisiter l’histoire de la région. Tommy : Quand on parle d’indicateurs de performance stratégiques, de quoi parle-t-on, plus précisément? Michel : Prenons un exemple concret. On aura un colloque sur les jeunes et la ruralité au mois de mars. Pendant le colloque, on va se pencher sur ce que ça prend pour que les milieux ruraux deviennent des lieux d’accueil intéressants pour les jeunes. Ces conditionslà deviendront nos indicateurs, nos objectifs, et dans un an, on regardera si les projets qui sont nés à la suite du colloque ont permis d’atteindre ces objectifs-là.
Michel : Notre mission, c’est de développer et de mettre en œuvre une stratégie d’établissement durable. En termes plus simples, l’objectif est de faire fructifier le sentiment d’appartenance à la région, d’abord et avant tout pour que nous soyons en mesure d’attirer, de rattraper ou de conserver tant les gens qui sont originaires de la région que des gens de l’extérieur, afin qu’ils s’établissent ici. C’est la mission qui a été confiée à l’organisme en 2006, lors de sa création, afin d’améliorer le bilan migratoire négatif de la région. Tommy : Et alors que vous allez bientôt fêter vos 10 ans, ça donne quoi, le bilan migratoire, aujourd’hui, en région? Michel : Ça va mieux maintenant, mais ça demeure fragile et c’est donc un travail continuel. On ne peut jamais prendre pour acquis que la population d’une région-ressource va croître ou se maintenir, surtout avec des cycles économiques basés sur le prix des ressources. Ce qui est intéressant maintenant, c’est que parmi les tendances lourdes, l’A-T est une des régions du Québec qui connaît le meilleur taux de retour des jeunes. Est-ce que le sentiment d’appartenance a quelque chose à jouer là-dedans? Moi je pense que oui. On entend de plus en plus de gens dire qu’ils sont revenus en région après une visite au FME, des études à l’UQAT, etc. Notre région dégage quelque chose qui aide à notre taux de rétention et alimente un certain mouvement de retour aux sources. Un fait intéressant, qui va faire téteux, mais c’est vrai : quand VAT se déplace dans différents salons à travers le Québec, on amène toujours des copies de L’Indice bohémien. Quand des gens suggèrent que l’AbitibiTémiscamingue doit être un désert culturel, on leur remet une copie du journal et on leur dit : « Tu nous en reparleras! » C’est très intéressant de voir leur réaction. [Franz en profite pour nous mentionner qu’il est lui aussi revenu en région après une longue absence, parce qu’il jugeait les conditions propices. C’est également mon cas.] Tommy : Quels sont vos défis actuels et vos projets à venir dans le court et moyen terme? Michel : On est actuellement en train d’adopter une nouvelle approche participative basée sur la gestion par les faits : l’intelligence territoriale. L’idée est toujours de garder le monde ici, et on croit qu’on peut arriver à générer davantage de fierté en gérant des projets collectifs, en utilisant des indicateurs de performance stratégiques reliés à nos objectifs, qui découlent du développement et du renforcement d’un sentiment d’appartenance. Ces projets collectifs doivent inclure des gens qui ne sont ni des professionnels ni des acteurs
CHRISTIAN LEDUC
Tommy : Michel, c’est quoi exactement la mission de Valorisation Abitibi-Témiscamingue?
[Pendant les cinq prochaines minutes, Franz, Christian Leduc, Michel et moi échangeons à savoir pourquoi les vieilles chaises de barbier ont des noms à connotation phallique. C’est ça que ça fait, quatre gars chez le Barbier, semble-t-il.] Tommy : Donc tu m’as parlé du colloque Les jeunes et l’histoire, qui se tient le 25 novembre, et de celui sur les jeunes et la ruralité, qui se tiendra le 12 mars. Quels sont les autres événements prévus et comment ça se déroule? Michel : On a également deux événements sur le microentrepreneuriat qui se passent à Rouyn-Noranda (21 janvier) et à La Sarre (19 novembre). Notre quatrième événement concerne les nouveaux arrivants, et se tiendra dans les cinq MRC de la région au mois de mars, où on tentera de développer des meilleures pratiques d’accueil et d’intégration. La particularité de ces colloques, c’est qu’ils sont greffés d’une programmation qui laisse beaucoup de place à la médiation culturelle, d’une part parce que la culture a beaucoup à voir dans le sentiment d’appartenance à la région et d’autre part parce qu’on veut en faire des événements complets. Un exemple du contenu culturel, ce sont les quatre vidéoclips d’Éric Morin et Dominic Leclerc sur la musique de Philippe B, qui accompagnent nos quatre événements. Parallèlement, on ne veut pas simplement des « actes de colloque » à la fin, on veut plutôt un schéma du produit fini, sur lequel des participants vont travailler. Par exemple, lors des colloques sur le microentrepreneuriat, on veut qu’à la fin de la journée, des microentreprises soient créées. Dans un an, on va voir où c’en est rendu. On peut s’inscrire en ligne gratuitement pour les différents événements organisés par VAT et en profiter pour visionner les clips qui les accompagnent, et qui valent certainement le détour. \\
valorisation-abitibi-temiscamingue.org/evenements
____________________________ PROCHAINE EXPOSITION
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Les variables - Ariane Ouellet
3 décembre 2015 au 15 janvier 2016 Vernissage jeudi 3 décembre, 17 h
DÉCEMBRE AUX MILLE FEUILLES samedi 12 décembre 2015
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 13
nouvelle création en coproduction avec Les
Porteuses d’aromates
! Habiter
2016 Février •• Montréal Octobre •• Abitibi-Témiscamingue
Merci à tous nos partenaires
!
les terres de Marcelle Dubois
Une fable politique sur l’occupation du territoire
Rôles de soutien : Premiers rôles : Célébrité :
Légendes vivantes :
Étoiles montantes :
Têtes d’affiche :
L’Auberge Eugène La Fontaine des arts Les Chocolats Martine Les Installations électriques Gadi inc. Pé Pétroles Témis Matériaux Jolette Lorrainville inc. Pharmacie Côté et Goulet Pharmacie Aline Viens et Nathalie Adams inc. Johanne Lacasse - Formation en investissement Adrien Laflamme Jean-Claude Beauchemin Gilles Gendron Marie-Claude LeclerCq José Médiavilla
Mécènes : Nicole Bouchard Jean-Charles Coutu Jean-Guy Côté
Jeunes premiers : Pr Provigo Hôtel le Noranda
M. Luc Blanchette, Député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue Mme Hélène David, Ministre de la culture et des communications M. François Gendron, Député d’Abitibi-Ouest 14 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Ma région j’en mange! La potée du chasseur // Régis Henlin, Les Becs Sucrés-Salés inc. Pour 6 personnes
Ingrédients : 600 g de cubes d’orignal 600 g de cubes de caribou 600 g de bœuf Vitalipré ou de porc 1 pied de cochon ou 1 queue de bœuf Vitalipré 250 g de blanc de poireau 200 g de carottes 2 kg de pommes de terre de la ferme Lunik 200 g d’oignons 2 gousses d’ail 3 feuilles de laurier 2 clous de girofle 6 baies de genièvre 750 ml de vin blanc Riesling 30 g de sel 1 g de poivre Note : La viande sauvage peut être remplacée par de l’agneau, du porc ou du bœuf.
Procédé : Couper les poireaux et les carottes en fines tranches. Préparation de la marinade : verser le vin blanc dans un récipient, ajouter toutes les viandes, le poireau, les carottes, l’ail, les feuilles de laurier, les clous de girofles et les baies de genièvre. Sceller le récipient à l’aide d’une pellicule plastique et placer au réfrigérateur durant 24 heures. Le lendemain, éplucher les pommes de terre et découper en lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur. Éplucher les oignons, les couper en deux dans le sens de la longueur et les émincer. Saler et poivrer les pommes de terre. Dans un récipient, mélanger les pommes de terre et les oignons à du sel et du poivre. Disposer une couche de pommes de terre et d’oignons au fond d’un plat avec couvercle allant au four, environ le tiers des pommes de terre et des oignons. Disposer une couche de viande et de légumes de la marinade sur la couche de pommes de terre et d’oignons. Saler uniformément. Disposer une nouvelle couche avec la moitié des pommes de terre et oignons restants. Sur cette nouvelle couche, verser toute la marinade avec le reste de viande et de légumes. Répartir et saler uniformément. Finir avec le reste des pommes de terre et des oignons. Répartir uniformément. Couvrir et cuire au four à 180 °C (325 °F) pendant 5 à 6 heures, départ à froid. \\
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 15
Pleins feux Les métiers d’art // Madeleine Perron En ce début de période de festivités de Noël, nous voulons attirer votre attention sur les métiers d’art, puisque nous sommes plusieurs à offrir des objets ou des œuvres réalisés par ces maîtres de la transformation des matériaux : les artisans.
Dans les communautés autochtones, l’artisanat traditionnel est très présent. Mentionnons entre autres Migona, un projet de Kitcisakik permettant aux artisans de garder vivantes les techniques de fabrication traditionnelle. À Pikogan, une coopérative des artisanes organise des comptoirs de vente de productions. En milieu urbain, à Senneterre, le Centre d’amitié autochtone tient une boutique dédiée à l’art traditionnel autochtone.
En Abitibi-Témiscamingue, on constate qu’entre 2007 et 2015, le nombre d’artisans est passé d’une trentaine à une quarantaine œuvrant professionnellement. Bien qu’ils soient peu nombreux, plusieurs d’entre eux se distinguent et exposent à l’étranger. Aucun organisme local ou régional ne les rassemble. Toutefois, a eu lieu en 2015 la première Triennale en métiers d’art, organisée par le Centre d’art Rotary de La Sarre. Cet événement a pris le relais de M.A. L’Événement, une exposition coordonnée par un collectif d’artisans, regroupant plusieurs œuvres ou objets sélectionnés par un jury de pairs.
BLAST
Escouade d’art tout terrain DU 20 NOV. 2015 AU 21 FÉV. 2016
Pour vendre leurs productions, la plupart des artisans participent à des marchés de Noël ou encore sont distribués dans les petites boutiques des centres d’exposition ainsi que les lieux historiques et bureaux touristiques. Ces dernières années, on les voit plus fréquemment l’été dans les marchés publics, la Route du terroir de La Motte et la Foire gourmande de Ville-Marie. Bien que les coûts fixes pour l’installation en atelier soient moindres que dans les grands centres, l’éloignement géographique et la faible démographie imposent des limites. Les artisans doivent composer avec des coûts élevés pour le transport des matières premières, le démarchage et la participation à des expositions à l’extérieur de la région.
Caroline Arbour joaillière, membre du collectif qui a organisé la 1RE édition de M.A . L’Événement, en 2010 PHOTO : Archives CCAT
Pour en savoir davantage sur les métiers d’art, consultez le Portrait des arts et de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue rédigé par Louise Lambert, disponible sur le site du CCAT. \\
Les métiers d’art en chiffres De 2000 à 2007, le soutien accordé par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) totalisait 13 728 $, alors que de 2007 à 2014, il a été de 30 900 $. De 2000 à 2007, le soutien accordé par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) totalisait 33 100 $, alors que de 2007 à 2014, il a été de 21 283 $.
outpost
Mike Marcon DU 27 NOV. 2015 AU 28 FÉV. 2016
Environnement Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue a 20 ans
La clé de la réussite : miser sur une philosophie des solutions // Isabelle Fortin-Rondeau
Les femmes pionnières de R-N La corporation de la maison Dumulon DU 10 DÉC. 2015 AU 26 SEP. 2016
Reconnu par le ministère de l’Environnement en 1995, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) célèbre ses 20 ans cette année. L’organisme s’efforce de travailler en partenariat avec les acteurs du territoire afin de protéger l’environnement et de promouvoir le développement durable. Le CREAT est fier de ses réalisations et des défis qu’il a su relever au fil des ans. Mentionnons, entre autres, la médiation avec le BAPE pour l’agrandissement du lieu d’enfouissement technique de la MRC de la Vallée-de-l’Or, la campagne d’envoi de cartes postales pour la restauration de l’ancien parc à résidus miniers Aldermac, en collaboration avec l’artiste Véronique Doucet, la restauration des berges au Témiscamingue avec plusieurs partenaires, ainsi que l’accompagnement de la municipalité de Taschereau dans la réalisation de son Plan d’action d’aménagement de quartier durable.
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cern.ca
16 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Le CREAT mène actuellement plusieurs projets. Les MRC de la région révisent en ce moment leurs politiques de gestion des déchets et le CREAT agit comme commentateur dans le dossier, en plus de soutenir le compostage dans les écoles et d’encourager les chasseurs à éliminer les dépotoirs sauvages de notre territoire. De plus, l’organisme prépare
actuellement la mise en œuvre de son nouveau projet, Éco-conduite, qui fera la promotion de la réduction des gaz à effet de serre en incitant les conducteurs à adopter des comportements qui améliorent l’efficacité énergétique des véhicules. Le projet débutera cet hiver. Les CRE de partout au Québec misent sur la collaboration avec différents partenaires et adoptent une « philosophie des solutions » afin d’obtenir des résultats. Chaque région ayant ses particularités, le CREAT collabore régulièrement avec les partenaires des mondes minier et forestier, ainsi que différents ministères puisque le territoire est grandement constitué de terres publiques. C’est auprès du secteur minier que l’organisme est le plus actif depuis plusieurs années. Il a d’ailleurs participé à toutes les consultations et à de nombreux événements sur le sujet. Soulignons que le CREAT a la responsabilité du comité mines au sein du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement au Québec. Bien que financé par le ministère de l’Environnement (contrairement à la majorité des groupes écologistes militants qui n’obtiennent aucun financement public pour leur fonctionnement), le CREAT conserve, selon sa directrice, une liberté critique : « Quand des projets de loi sont déposés, nous rédigeons des mémoires et participons aux audiences. Nous pouvons dénoncer ce qui mérite de l’être. Grâce au regroupement des CRE, nous partageons nos analyses. C’est une force d’être en réseau. » Mme Cornille ajoute que le défi du Conseil régional pour les prochaines années est d’être mieux reconnu, autant par les partenaires que la population. « Nous souhaitons favoriser le dialogue, être entendus pour nos idées et, ultimement, protéger l’environnement. » \\
creat08.ca
CULTURAT Frank Polson, ambassadeur anishnabe // Pascale Charlebois Vous avez peut-être remarqué l’affiche lumineuse qui orne désormais les bureaux d’Iris, Deloitte et Tourisme Abitibi-Témiscamingue sur la rue Dallaire, à Rouyn-Noranda. Il s’agit d’une œuvre de Frank Polson, un Algonquin de la communauté de Long Point First Nation, à Winneway. Peintre depuis maintenant plus de dix-sept ans, Frank a développé un style qui respecte la tradition de la période et de la culture Woodland (période sylvicole en Amérique du Nord, de 2000 av. J.-C. à l’an 1000), tout en l’actualisant de façon très personnelle et… haute en couleur! Aujourd’hui, il se dit heureux de collaborer avec CULTURAT pour faire la promotion et la sensibilisation de la culture autochtone. « Il y a deux ans, se souvient Frank Polson, c’était la première fois que j’entendais parler de CULTURAT. J’étais content de constater l’intérêt d’une organisation régionale envers l’art et la culture anishnabe. Je participe à de nombreuses expositions et chaque fois, je réalise à quel point c’est une façon simple et efficace de faire découvrir ma culture. Je crois que la mise en valeur des artistes algonquins et de leurs créations est une bonne façon d’établir des ponts entre nos deux peuples. » « Je n’ai pas à rechercher les projets, ils viennent à moi », se réjouit-il. D’ailleurs, la communauté d’Eagle Village au Témiscamingue a fait appel à la créativité de Frank, dans le cadre de CULTURAT, afin de mettre en valeur la culture anishnabe au cœur de la communauté. Ce dernier a réalisé une fresque au sol représentant les enseignements traditionnels des sept Grands-pères et a conçu deux immenses totems. L’inauguration de ses œuvres aura lieu l’été prochain et toute la population sera invitée à venir découvrir ces magnifiques créations. « CULTURAT m’a rendu plus conscient de mes capacités en tant qu’artiste anishnabe », ajoute-t-il. L’an dernier, il livrait une conférence à ce sujet lors du Congrès international du tourisme autochtone. Sa conférence a été fortement remarquée, imprégnant dans les esprits sa fierté et son souci de transmission auprès des jeunes. Un bel ambassadeur pour la région et pour la nation anishnabe! \\
thenativeart.com/galerie/index/lang/fr Des rencontres avec des artistes et artisans d’ici
Se reconnaître au petit écran, une nouvelle émission à TVC9 // Béatriz Médiavilla
Médiation culturelle Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, premier festival des 0 à 6 ans!
Stimuler l’acquisition d’une culture de l’art chez les enfants de la région // Netta Gorman Êtes-vous impliqués de proche ou de loin dans la vie des enfants d’âge préscolaire? Vous souvenez-vous de l’évènement JEUNES + CULTURE = CITOYENS du 6 février dernier, tenu par le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT), et de sa raison d’être? L’objectif principal de ce forum était de formuler des recommandations qui s’intégreraient dans un plan d’action national sur dix ans, afin que tous les enfants et les jeunes du Québec aient accès aux arts et à la culture, participent activement aux arts et à la culture et acquièrent une culture artistique. Voilà que ces recommandations ont donné naissance à un projet concret en région, baptisé Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, qui s’inscrit dans un réseau national de sensibilisation des jeunes enfants aux différentes disciplines artistiques et à la création. Concrètement, c’est une grande variété de spectacles professionnels et d’ateliers d’expérimentation qui sera proposée sur tout le territoire du 1er au 31 mai 2016. « Il y aura des ateliers de musique, d’art, de théâtre, de danse, ainsi que des contes et des spectacles professionnels, conçus spécifiquement pour les enfants de 0 à 6 ans », précise Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or et instigatrice du projet. Or, ne s’improvise pas amuseur à la petite enfance qui
C’est donc à l’occasion du forum organisé par le CCAT que se sont tissés des liens entre différents intervenants culturels de la région qui ont constaté qu’ils étaient plusieurs à souhaiter travailler avec cette clientèle de tout-petits. À partir de cet instant, les démarches qu’avait déjà entamées la Ville de Val-d’Or auprès du réseau ont été élargies au niveau régional étant donné l’enthousiasme manifesté par l’ensemble des forces vives sur le territoire. Geneviève Béland souhaite que la locomotive formée de dynamiques partenaires (municipalités, MRC, centres d’exposition, diffuseurs, bibliothèques) inspire et permette également à un maximum de petites municipalités de s’intégrer à leur mesure afin qu’il y ait une offre culturelle partout en région pour les tout-petits : « Nous souhaitons rendre les arts et la culture accessibles à tous et dans tous les milieux. » Il s’agit d’une initiative majeure et d’un superbe effort de concertation de la part des différents acteurs culturels régionaux, qui se donnent les moyens de bonifier l’initiation aux langages artistiques chez les enfants, un apprentissage fondamental à un moment où ils sont particulièrement disponibles. Petits bonheurs est notamment parrainé par Marc Hervieux, Marie Eykel, Ève Christian, Dr. Gilles Julien et André Melançon. \\
petitsbonheurs.ca
Comprenons-nous bien, l’ouverture sur le monde et d’autres réalités est fondamentale et plus que nécessaire. La série De l’atelier à la boutique, que nous pourrons voir dès la mi-janvier, vient quant à elle combler un autre besoin fondamental, celui de se reconnaître soi-même. C’est donc à travers des artistes de partout en région comme Caroline Arbour, Jacques Pelletier, Martine Savard, Saltarello et une dizaine d’autres que nous pourrons constater que la richesse de notre territoire ne tient pas seulement qu’à sa vastitude, ses sols agricoles, ligneux et minéraux, sa diversité humaine, son histoire, sa jeunesse, son expérience et ses maisons d’enseignement, mais aussi à la qualité de ses artistes visionnaires et novateurs.
C’est à la mi-novembre qu’ont débuté les premiers tournages de la toute nouvelle émission culturelle De l’atelier à la boutique. Réalisée par Pier-Luc Létourneau de TVC9, cette série d’émissions est une idée originale du Conseil de la culture de l’AbitibiTémiscamingue, qui souhaitait faire connaître davantage les artistes et artisans de la Boutique des arts CULTURAT ainsi que leurs techniques de création. Ce projet nous permet ainsi de voir des artistes et artisans d’ici à la télévision et de nous détacher un peu de la vision montréalocentriste des chaînes de télévision nationales. Nous savons déjà qu’en tant que peuple, si nous ne nous voyons jamais représentés à l’écran, que cet écran soit grand, petit ou très petit, nous tombons directement dans la définition du colonisé, notre psyché collective devient malade. Nous en arrivons à ne pas pouvoir nous définir par rapport à ce que nous vivons et à notre réalité, mais nous le faisons en lien avec un paradigme qui nous est étranger et qui parfois ne rejoint pas du tout notre univers propre. Triste paradoxe pour les colonisateurs et bâtisseurs que sont les gens d’Abitibi et les gens du Témiscamingue. C’est d’ailleurs la plus fondamentale des missions que se donnent les radios (certains se souviendront de CIRC-FM) et télévisions communautaires. Elles émergent de la communauté, parlent de la communauté et s’adressent à la communauté. En ce sens, TVC9 joue un rôle capital chez nous, tout comme la Fabrique culturelle de Télé-Québec le fait avec sa section Abitibi-Témiscamingue sur le Web.
veut : il faut aussi penser à la façon d’accueillir les enfants aux différentes activités et à rendre le contexte commode et adapté à cette clientèle. « Petits bonheurs propose des spectacles produits par des boîtes professionnelles, spécialisées en jeune public, car nos enfants méritent la qualité et si nous souhaitons réellement les toucher, les propositions doivent leur être adaptées. Par contre, qualité ne veut pas dir e inaccessible. Il est de notre volonté de favoriser l’inclusion sociale et ainsi, toutes les activités seront offertes à des prix très raisonnables », souligne Geneviève.
PierLuc Létourneau
Lors de la première émission, vous assisterez à la rencontre entre Pier-Luc Létourneau et Mathieu Gnocchini. Vous en apprendrez donc davantage sur les sources d’inspiration de cet artiste, sur ses préoccupations, sur son parcours et sur ce qui fait la valeur et la particularité de cet artisan, et ce, à travers la visite de son atelier. Mais ce n’est pas tout : entre la mi-janvier et la mi-mai 2016, vous verrez des images de l’ensemble de notre territoire et des entrevues de fond avec autant d’artistes et d’artisans de disciplines de tout acabit, allant des métiers d’art aux arts visuels, en passant par la musique et la littérature. On prévoit réaliser 17 émissions au total.
C’est donc un rendez-vous hebdomadaire, des entrevues de 25 minutes à placer à votre agenda, pour faire changement de Pénélope Mc Quade, Éric Salvail, Guy A. Lepage, etc. Parce que pour mieux comprendre notre monde, il faut avoir une grande variété de points de vue. \\ L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 17
Musique Nouvelle programmation musicale à la Salle Félix-Leclerc de Val-d’Or
SFL 08 : La relève musicale d’ici à l’honneur dans un concept nouveau genre // Nathalie Faucher Le 23 octobre dernier, nous avons eu le plaisir d’assister à la première soirée de SFL 08, soit le spectacle de Saratoga, duo formé de Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse, alors que la première partie était assurée par Andrew Corriveau. Mon conjoint et moi aimons beaucoup les découvertes musicales et nous avons à cœur le soutien à la relève. Nous tentons, lorsque l’horaire le permet, d’amener nos enfants avec nous afin qu’ils puissent eux aussi assister à des représentations en tout genre. Nous croyons ardemment que de leur faire découvrir des artistes de divers horizons est un aspect essentiel dans leur développement culturel afin d’attiser leur curiosité.
Concerts de Noël de La Bande sonore et de l’Ensemble vocal Florilège
Exit, la muzak de Noël du centre commercial! // Milène Poirier Les amateurs de musique d’ensemble seront bien servis en décembre puisque, en plus de la tournée de Noël de l’OSR, l’Ensemble vocal Florilège et l’Orchestre La Bande sonore, deux groupes de choristes et de musiciens de Rouyn-Noranda, préparent des concerts de Noël qui sauront convenir à tous les goûts.
Histoire de Noël et de sa musique Accompagné par le pianiste Réjean Laplante, l’Ensemble vocal Florilège, dirigé depuis maintenant 11 ans par le baryton LouisAntoine Laroche, sera en prestation le dimanche 13 décembre à 15 h à l’église de Macamic, et le jeudi 17 décembre à 19 h 30 à l’église Immaculée-Conception de RouynNoranda.
Donc, c’est en famille que nous avons assisté à cette première représentation du nouveau concept SFL 08 (SFL pour Salle Félix-Leclerc et 08 pour la région administrative de l’AbitibiTémiscamingue), un projet conjoint de la diffusion et de l’animation culturelle de la Ville de Val-d’Or visant à faire rayonner les artistes d’ici dans un contexte professionnel, à l’intérieur de la programmation régulière de spectacles. Avec SFL 08, la Ville se donne l’objectif de présenter au moins deux programmes par année mettant en valeur les talents d’ici. La marque « SFL 08 » a été mise de l’avant et est diffusée à travers de multiples outils de promotion pour offrir un maximum de visibilité aux artistes. Loin d’être une critique culturelle, je peux toutefois vous mentionner que j’ai apprécié ma soirée. Andrew Corriveau a brisé la glace ce soir-là avec près d’une vingtaine de minutes de prestation. Artiste valdorien, il a fait partie entre autres de la compilation Studio SFL produite en 2014 par le Service culturel de Val-d’Or. Il a offert une prestation remplie d’authenticité que le public a fortement appréciée. Saratoga a par la suite offert une prestation magique, remplie de douceur et de complicité. La simplicité et l’authenticité autour d’un seul micro. Le public a pu entendre des chansons issues de leur répertoire respectif, de nouvelles compositions, mais aussi quelques reprises. Une soirée qui a passé trop vite. Le concept SFL 08 obtiendra, j’en suis convaincue, une belle réponse de la part du public. Il s’agit de spectacles de qualité visant à soutenir la relève régionale, mais aussi visant à faire rayonner le talent d’artistes bien établis dans le milieu et originaires de la région. La salle Félix-Leclerc, d’une grande polyvalence, est toute désignée pour ce type de soirée et la configuration de type cabaret ajoutait à l’ambiance décontractée de la soirée. Précisons également que les prix sont très abordables tant pour les adultes que pour les étudiants, ce qui permet, pourquoi pas, d’apporter les enfants. Des soirées sous le signe de la découverte. Découverte de talent, découverte de cette fabuleuse salle et même découverte pour vos papilles gustatives. Eh oui, la Microbrasserie le Prospecteur est sur place, lors de ces représentations, afin de faire découvrir ses bières à ceux pour qui ce n’était pas déjà fait. Pour les autres, quel plaisir de les retrouver et d’avoir la chance de déguster ses produits et ainsi encourager de jeunes entrepreneurs d’ici qui ont, disons-le, le vent dans les voiles? Pour ceux qui ont manqué la première soirée, faites en sorte de ne pas manquer la prochaine. SFL 08-2 aura lieu le vendredi 12 février où Nanochrome, récipiendaire de plusieurs prix à l’édition 2014 du Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT), assurera la première partie de Dear Criminals, un groupe à découvrir. Convaincus? Les billets sont déjà en vente, hâtez-vous avant qu’il ne soit trop tard. \\
L’Ensemble Florilège, qui se consacre à la musique classique, vous propose cette année de découvrir avec lui l’évolution des chansons de Noël à travers le temps. Airs connus et cantiques moins connus seront interprétés par une vingtaine de choristes, le tout agrémenté d’histoires mettant en contexte l’origine de chacune des pièces et des divers symboles associés à la fête de la Nativité. De belles découvertes musicales et historiques offertes au public!
Concert familial L’Orchestre La Bande sonore, quant à lui, vous convie le 20 décembre prochain à 14 h à l’auditorium de l’école secondaire d’Iberville de Rouyn-Noranda pour son concert familial de Noël. Le groupe formé en 1997 et qui compte maintenant une vingtaine de musiciens jouant de la musique d’harmonie interprétera des airs traditionnels de Noël sous la direction de son nouveau chef, Guillaume Boucher, enseignant de musique et trompettiste pour l’Orchestre symphonique régional. Claire Boudreau et Magali St-Pierre, qui font à la fois partie de l’Orchestre La Bande sonore et de l’Ensemble Florilège, coifferont leur chapeau de soliste le temps de quelques pièces, ajoutant ainsi une touche vocale au spectacle pour mettre instantanément petits et grands dans l’ambiance des fêtes.
Musiciens recherchés Si vous assistez à ces concerts et que vous éprouvez l’envie de vous joindre à l’un de ces ensembles (ou aux deux!), sachez qu’ils sont en période de recrutement. L’Ensemble vocal Florilège recherche présentement un homme ou une femme ayant une voix de ténor et qui sait bien lire la musique. N’hésitez pas à communiquer avec Louis-Antoine Laroche au 819 797-4262 pour plus d’informations. L’Orchestre la Bande sonore est également à la recherche de gens passionnés jouant des percussions ou d’un instrument à vent. Pour plus de détails, communiquez avec Guillaume Boucher en composant 819 290-1318.\\
ensembleflorilege.ca sites.google.com/site/labandesonorern
«Lire , c’est vivre en pleine lumière.» Michel Saint-Denis 18 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
40 e éd ition 26 au 29 ma i 2016 à Ville -Marie
Musique Un concert unique dans six villes de l’Abitibi-Témiscamingue
L’Orchestre symphonique régional en tournée des fêtes
NOËL APPROCHE! Faites plaisir à vos proches tout en encourageant les artistes d’ici!
// Yves Prévost Fidèle à sa tradition, l’Orchestre symphonique régional (OSR) reprend la route à travers l’Abitibi et le Témiscamingue durant le temps des fêtes afin d’offrir son concert de Noël, en collaboration avec les chorales régionales. Peu de gens réalisent le travail d’organisation que peut représenter une telle tournée. « Chaque représentation est unique, explique Jacques Marchand, directeur artistique et chef d’orchestre de l’OSR. Les œuvres qui seront jouées ont été choisies en collaboration avec chacune des chorales, de telle sorte que chaque concert sera différent des autres. Même lorsque la même pièce est chantée par plusieurs chorales, c’est de façon différente, de telle sorte que l’orchestre doit s’adapter à chaque représentation. » Le résultat plaît énormément, si on se fie au succès que la formule remporte. Cette tournée, qui revient à chaque année depuis près de huit ans, se tient régulièrement dans des salles combles. Normalement effectuée dans cinq villes de la région, la tournée s’enrichit d’ailleurs cette année d’une sixième représentation, puisqu’elle se produira pour une première fois à Notre-Dame-du-Nord. « Le concert, détaille Jacques Marchand, dure environ une heure, sans entracte. La première moitié est constituée de pièces instrumentales traditionnelles et populaires du temps des fêtes, incluant la pièce de notre violoncelliste invitée, alors que les chorales nous rejoignent pour la seconde moitié du spectacle. »
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La violoncelliste invitée cette année, c’est la jeune Josianne Larivière, gagnante du concours Concerto OSR printemps 2015, qui jouera le Concerto pour violoncelle no.1 de Camille Saint-Saëns. Les chorales partenaires changent chaque année. Cette année, les chorales participantes seront la Chorale en Sol mineur à Rouyn-Noranda, l’Ensemble vocal Adagio à La Sarre, la chorale St-Viateur, l’ensemble vocal St-Viateur et la chorale Les Piccolos à Amos, la chorale du Conservatoire de musique à Val-d’Or, la chorale La Clef des chants à Notre-Dame-du-Nord et la chorale les Compagnons du Nord à Malartic. \\
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Musique Antoine Denis
Justin St-Pierre a lancé L’insulaire en octobre dernier
KeepHope Productions – Six ans de concerts punk en région
Ariane Ouellet rencontre le guitariste virtuose de Val-d’Or
// Claudine Gagné
// Ariane Ouellet
Certains habitués peuvent témoigner de belles soirées de concerts passées à chanter les airs de Total Chaos ou à danser sur la musique des Planet Smashers. L’homme derrière ces spectacles, c’est Antoine Denis. Âgé d’à peine 26 ans, Antoine gère avec passion KeepHope Productions (KHP) depuis maintenant six ans. Le passionné de musique a mis sur pied, ou plutôt sur Docs, cette maison de production de spectacles spécialisée dans la musique punk et ses sous-genres. Grâce au jeune Rouynorandien, les citoyens de la région assistent à de folles soirées depuis 2009.
On attendait son dernier album comme on laisse mûrir un bon vin, sachant que notre patience sera récompensée par la découverte d’un goût plus riche, des arômes plus subtils. Comme une promesse tenue, le virtuose de la guitare fingerstyle Justin St-Pierre vient de lancer en octobre dernier son troisième album intitulé L’Insulaire. Même si l’opus est principalement inspiré de l’île de Montréal et de son environnement sonore, c’est de la Nouvelle-Calédonie qu’il nous livre les détails de ses derniers périples musicaux, alors que le chant des oiseaux tropicaux et le caquètement des poules en liberté remplissent le fond sonore de notre conversation d’un bout à l’autre de nos fuseaux horaires.
Antoine a organisé ses premiers concerts en 2004, alors qu’il était âgé de 15 ans. En raison de son jeune âge, le manque d’expérience a eu raison de sa passion et il s’est arrêté. Quelques années plus tard, dans le but de souligner son 20e anniversaire de naissance, Antoine a décidé d’organiser un spectacle avec La Gachette et The Horny Bitches, deux fois plutôt qu’une puisque le spectacle a eu lieu à Rouyn, et à Val-d’Or la veille! L’événement qui au départ se voulait une exception est devenu le premier spectacle de KeepHope Productions. Depuis, le public de la région a eu le plaisir de voir se produire, entre autres, Dayglo Abortions (Colombie-Britannique), DOA (Colombie-Britannique), The Planet Smashers (Montréal), DeeCracks (Autriche), Antillectual (Pays-Bas), Parrabellum (France), The Resignators (Australie). MAP (Québec/retour exclusif), The Vibrators (Royaume-Uni), Total Chaos (Californie), Dance Laury Dance (Québec) et The Slackers (New York). JOËL BOURGOIN
En six ans, les services de KHP se sont élargis. La boîte soutient maintenant certains groupes de la région dans leur planification de spectacles et leurs sorties d’albums. KHP a plus de 80 spectacles à son actif organisés principalement en AbitibiTémiscamingue, quatre sorties d’albums avec des groupes de la région et Punk Rock Ton Week-End, un petit festival tenu pour la première fois à la mi-août 2015 à RouynNoranda. Pour Antoine, KHP est à la base un projet personnel, mais il ne passe pas sous silence le soutien de sa conjointe et d’autres personnes qui, à un moment ou à un autre dans l’aventure, lui ont prêté main-forte.
À ce jour, la plus grande fierté de l’organisateur est sans contredit d’avoir mis le grappin sur le groupe The Slackers. Les amateurs de ska ont d’ailleurs eu la chance de souligner l’anniversaire de KHP avec ces légendes du ska new-yorkais le 14 novembre dernier au Cabaret de la dernière chance de Rouyn-Noranda. Le groupe roule sa bosse depuis 1991 et a donné plus de 2000 spectacles dans le monde. Comme le disait si bien Antoine avec grand enthousiasme, peu avant la tenue de l’événement : « Le plus fou dans tout ça, c’est qu’ils sont de passage pour seulement quatre dates au Canada! » Grâce à ses efforts, Antoine Denis est en train de positionner progressivement la région comme arrêt incontournable pour plusieurs grands noms de la scène punk internationale. Ce n’est pas rien! De son propre aveu, lorsqu’Antoine a soufflé les six bougies de KeepHope Productions le 14 novembre dernier, alors qu’un spectacle « magique » avait lieu au Cabaret, il a fait le souhait de continuer à organiser avec autant de plaisir encore plus de spectacles, avec de plus gros bands encore, et ce, pour un autre six ans! \\
facebook.com/KeepHopeProductions
Christine Moore Députée d’Abitibi –Témiscamingue
1 800 567-6433
christine.moore@parl.gc.ca | christinemoore.npd.ca @MooreNPD
20 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
/ChristineMooreNPD
Le musicien d’origine valdorienne n’a pas un parcours banal. Depuis son premier album Rafiot lancé en 2009, il n’a cessé d’employer son temps à la recherche musicale et à la composition. À l’été 2013, il remporte la première place au prestigieux Canadian Guitar Festival, le consacrant comme un des meilleurs guitaristes fingerstyle de sa génération. Bien qu’il soit fier de cet accomplissement, il prend la chose avec un grain de sel et une grande humilité. « La notion de meilleur, ça m’a toujours agacé. Le meilleur guitariste, ça n’existe pas. » Alors comment en est-il arrivé là? « Je n’ai pas de formation en musique, je ne lis pas les partitions », raconte Justin St-Pierre. Ça n’a pas empêché Pierre-Louis Therrien, professeur au Conservatoire de musique de Val-d’Or, de l’inviter à donner une classe de maître au printemps 2015! Et que raconte un musicien autodidacte à des apprentis guitaristes classiques? Il explique son processus de création. « Pendant un an, j’ai arrêté de jouer de façon conventionnelle, j’ai reconfiguré mon cerveau différemment et à partir de là, c’est comme si j’avais ouvert des milliers de portes de création. Quand on change le tuning [NDLR : syntonisation, la façon d’accorder la guitare], les positions des mains sont différentes, même l’instrument réagit différemment. Chaque nouveau tuning m’offre des nouvelles nuances, une nouvelle palette de sonorités. » Le parallèle est d’ailleurs facile à faire avec la peinture, car les univers de Justin St-Pierre se comparent à des paysages. On y retrouve des espaces et des textures qui ressemblent parfois à son Abitibi natale, mais qui se modulent au gré de ses aventures. Après cinq ans de travail et au terme d’une campagne de sociofinancement réussie, L’Insulaire voit donc le jour. Mais pourquoi choisir de produire un album de cette façon? « Mon entourage m’a convaincu d’essayer le sociofinancement et je me suis dit pourquoi pas? confie le guitariste. Ça m’a fait avancer de plusieurs mois dans le processus, et même si c’est assez stressant, ça m’a touché de voir la générosité des gens, de sentir leur appui même s’ils ne me connaissent pas beaucoup. Je crois que l’expérience est concluante! » Lorsqu’un album est lancé, le rêve de tout musicien est de prendre la route afin de livrer le fruit de son travail dans des salles convenables et devant un public intéressé. Justin St-Pierre souhaite être de retour en Abitibi avant le printemps 2016 pour une tournée, mais pour l’instant, il convoite la scène australienne et le Pacifique, puisqu’il y a posé ses valises pour quelques mois au moins. « C’est en Abitibi que je préfère jouer, c’est mon univers, mais en même temps mon style de musique se transporte très bien à travers le monde et c’est ce que je souhaite faire », lance-t-il, plein d’optimisme. Après tout, Justin St-Pierre a sans doute raison, « le public est plus important qu’un jury »! \\
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Musique Un homme-orchestre à découvrir
Phil Moreau, chanteur d’histoires // Geneviève Gariépy Phil Moreau, originaire de Rouyn-Noranda, roule sa bosse depuis une vingtaine d’années dans le monde de la musique. Son récent album, Paratonnerre, est une œuvre explosive où se côtoient ballades et chansons coups de poing qui chavirent les conventions. Ses textes recherchés et imaginatifs nous invitent à plonger dans un univers éclectique et offrent une expérience de synesthésie. Le 17 octobre dernier, un an après la sortie de son album Paratonnerre, Phil Moreau présentait avec fébrilité ses chansons au public abitibien. Il avait déjà conquis le cœur de nombreux festivaliers lors de son passage au Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) en 2011 où il a remporté le Prix Télé-Québec pour la qualité des textes. Phil offre des prestations de type plug and play. « Des fois, en spectacle, ça accroche, c’est pas toujours parfait et ça fait partie de mon esthétique, c’est un peu croche et je m’en fous. Le but c’est de transmettre l’émotion », confie l’auteur-compositeur. Ayant une attitude qui tend vers le punk, Phil Moreau ne cherche pas à rendre un produit léché, il tient d’abord et avant tout à diffuser ses mots musicaux avec sincérité. La musique et la voix sont secondaires dans ses compositions, puisque c’est l’écriture qui est centrale dans la démarche artistique de cet artiste aux multiples talents. « Je ne fais pas de la musique, je fais de la chanson », précise l’auteur. Dans chaque composition, Phil Moreau nous raconte habilement une histoire. Dès la première écoute, on est plongé dans nos racines ; la voix rauque et rurale de l’artiste et sa tonalité folk rock fait que l’on se sent un peu chez soi, en Abitibi. « La région fait partie du regard que je pose sur la vie, la société et les autres. Quand je fais écouter mes tounes à mes chums de l’Abitibi, je veux qu’ils aiment ça », témoigne celui qui habite maintenant Montréal mais qui demeure attaché aux lieux qui l’ont vu grandir.
Guy Raymond
Phil Moreau est un grand admirateur de musique de tous genres, du blues au death metal. Ce qu’il apprécie particulièrement? Ce sont les textes engagés, assumés et porteurs de messages. « Mon amour principal étant la langue et l’écriture, je suis vraiment attiré par les chanteuses et les chanteurs qui ont quelque chose à dire », commente-t-il. L’artiste se dit particulièrement inspiré par le rêve, les souvenirs, le surréalisme, l’imaginaire et… les femmes! La bêtise humaine est aussi un moteur de création ; dans ses textes, l’artiste ose exprimer l’indignation et la révolte. La chanson Ginger lollipop figurant sur le dernier album se veut une critique de la société de consommation. La qualité littéraire des compositions de Phil Moreau a d’ailleurs été récompensée puisqu’il a obtenu en 2012 la Bourse de la langue française du Festival en chanson de Petite-Vallée. Paratonnerre est également en nomination pour obtenir un prix Lucien — nouveauté celte année, en hommage à Aut’chose — dans la catégorie album folk de l’année au Gala de musique indépendante du Québec (GAMIQ). \\
philmoreau.bandcamp.com
L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015 21
Musique
Sandblast
Les Sœurs Boulay
Sandblast
4488 de l’Amour
Indépendant
Grosse Boîte
// Jeff Drouin — feelcore.ca
// Claudia Fortin
Le premier court métrage du groupe témiscamien Sandblast renferme six pièces et nous ne pouvons déceler aucune longueur entre Fidèles à nos propres démons et Val-Tétrault. Tous les morceaux ont été réalisés à la perfection, les boys ont réellement besogné afin d’atteindre le next level… et c’est une mission franchement réussie! On peut même humer la chaleur à travers cet ouvrage! Sandblast, c’est un amalgame de genres comme le heavy blues, le mud’n’roll, le sludge, le stoner et le hardcore.
4488 de l’Amour, des Sœurs Boulay, c’est mon album coup de cœur de cette année 2015. C’est un album qui te rebondit dans le cœur, qui danse doucement dans tes oreilles, qui te berce dans une grosse couverte. Les deux ladies nous reviennent beaucoup plus matures avec de la poésie tantôt romantique, tantôt crunchie. Des textes avec une belle divergence sonore, une montagne russe d’instruments joués tout en beauté. Les sœurs nous racontent des histoires de garçons un peu bum et surtout beaux, des rencontres sur la route, des amours qui ne meurent jamais, ou qui meurent trop tôt. Elles nous partagent des voyages à la mer, des voyages qui marquent et qui font rêver.
Chaque chanson a son cachet et a été travaillée méticuleusement… Fidèles à nos propres démons propulse l’album lourdement avec ses riffs pesants et pugnaces, soutenus par un chant guttural très précis. Cette pièce quantifie exactement l’ardeur et la passion du groupe. Ensuite, Assume vient nous assommer comme un coup de masse direct au crâne, provoquant des lésions irréversibles! Music is the solution est lourde et stoner! Rien de mieux pour se branler la tête tel un bobblehead! Pause café arrive en 4e et il n’est pas question de pause icitte... C’est sur la gueule en TA! Au cinquième rang, nous retrouvons Enough is enough, la chanson où nous pouvons ouïr le chant de Joé Poitras… Celle-là est vraiment heavy blues et parfaite, tellement que je me sens au Nevada! Pour couronner ce chef-d’œuvre musical, c’est l’ensorcelante Val-Tétrault qui vient nous jouer dans la tête. \\
sandblast.bandcamp.com/releases facebook.com/SandblastBLEACH
22 L’INDICE BOHÉMIEn // DÉCEMBRE-JANVIER 2015
Réalisé par Philippe B, c’est un album sensible et bien ressenti. C’est un trio 2 sœurs/réalisateur parfaitement bourré de ce qu’on aime. Encore meilleur que la crème glacée Häagen-Dazs, c’est bon, c’est magnifique, pis bye. 4.5/5 \\
lessoeursboulay.com
.ORG
CALENDRIER CULTUREL DÉCEMBRE 2015 -JANVIER 2016 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CINÉMA Le passage du Nord-Ouest Les Grands Explorateurs 1er décembre Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 2 décembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Paul à Québec 6 et 7 décembre, Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Sicario 13 et 14 décembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
DANSE
Regard à travers la fenêtre Christian Paquette 22 novembre au 8 décembre Temiskaming Art Gallery S’imprégner II - Gaétane Godbout 27 novembre au 10 janvier Centre d’art Rotary, La Sarre Outpost - Mike Marcon 27 novembre au 28 février Centre d’exposition, Rouyn-Noranda CODE ROUGE - Tom Bulowski 3 au 19 décembre Connivence Galerie d’art, Val-d’Or
4e édition de 100 $ le pied carré Spectacle du Studio Rythme et Danse Exposition bénéfice 19 décembre Théâtre du cuivre, 4 au 13 décembre 2015 Rouyn-Noranda L’Écart, Rouyn-Noranda
EXPOSITION To The Point - Calvin Knight 16 octobre au 11 décembre 2015 Galerie Notre-Dame, Lorrainville
Décembre aux Mille Feuilles Expo-Cadeaux 12 décembre 2015 Atelier les Mille Feuilles Rouyn-Noranda
Les guerriers de l’intérieur et Arrière-saison - Serge Gosselin 20 novembre au 17 janvier Centre d’exposition, Val-d’Or
Gigantomachies Laurentiennes Benoît Ricard 14 janvier au 21 février Centre d’art Rotary, La Sarre
BLAST - L’Escouade d’art tout terrain MUSIQUE 20 novembre au 21 BLEU : Pantone 306février U GRIS : Pantone 423 U Centre d’exposition, Rouyn-Noranda Violons virtuoses Les Jeunesses Musicales du Canada 35-15 1er décembre 2015 Policiers et pompiers de Val-d’Or Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 20 novembre au 17 janvier 3 décembre Salle multifonction Centre d’exposition, Val-d’Or du Conservatoire, Val-d’Or WATCH la prochaine expo Roland Lorente, Aline Saffore et Francine Plante 20 novembre au 3 janvier Galerie du Rift, Ville-marie
Bel été - Irvin Blais 3 décembre 2015 Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 4 décembre 2015 Théâtre Télébec, Val-d’Or
Le règne animal - Julie Roch-Cuerrier Les concerts de Noël de l’OSR 20 novembre au 3 janvier Orchestre symphonique régional Centre d’exposition, Amos 5 décembre 2015 Église Christ-Roy, Amos Je n’ai plus peur de l’eau 6 décembre 2015 Agnès Riverin Église St-Sauveur, Val-d’Or 20 novembre au 10 janvier 12 décembre 2015 Église St-Joseph, Notre-Dame-du-Nord Centre d’exposition, Amos 13 décembre 2015 Église St-Martin-de-Tour, Malartic Il était une fois un pharaon… Jacques Gamache Concert de Noël – Je reviens chez nous 20 novembre au 3 janvier École de musique Harricana Centre d’exposition, Amos 6 décembre 2015 Théâtre des Eskers, Amos
Spectacle de Noël - Tocadéo 5 décembre 2015 Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 6 décembre 2015 Théâtre Télébec, Val-d’Or 7 décembre 2015 Théâtre des Eskers, Amos Soleil d’Espagne Richard Desjardins, Alexandre Da Costa et Alexandre Éthier 8 décembre 2015 Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Deux chanteuses et un musicien François Poulin 11 décembre 2015 Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Concert de Noël familial L’Orchestre La bande sonore 20 décembre 2015 Auditorium École d’Iberville, Rouyn-Noranda Tannhäuser - Richard Wagner 9 janvier Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Spectacle Bénéfice Hardy Ringuette 9 janvier Théâtre Télébec, Val-d’Or Paris Tristesse - Pierre Lapointe 14 janvier Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 15 janvier Le Rift, Ville-Marie 16 janvier Théâtre Télébec, Val-d’Or Les pêcheurs de perles - Georges Bizet 16 janvier 2015 Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Pépé et sa guitare + Mononc’ Serge 23 janvier Le Rift, Ville-Marie Vilain Pingouin 23 janvier Théâtre Meglab, Malartic Brunch musical École de musique Harricana 24 janvier 2016 Polyvalente de la Forêt, Amos
THÉÂTRE La petite fille aux allumettes La Troupe à Cœur Ouvert 10 décembre Salle Desjardins, La Sarre Notre petite ville Productions Jean-Bernard Hébert 16 décembre Théâtre Télébec, Val-d’Or 17 décembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Ma première fois - Groupe Entourage 21 janvier Théâtre Télébec, Val-d’Or 22 janvier Le Rift, Ville-Marie 23 janvier Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
DIVERS Marché de Noël de Ville-Marie 4 décembre Centre Amitié Témis, Ville-Marie Marché de Noël d’Amos 5 décembre Vieux-Palais, Amos Vente de pâtisseries et pâtés 5 décembre Camp Spirit Lake, Trécesson Marché de Noël de La Corne 6 décembre Sous le dôme, La Corne Les chroniques du laboratoire Unik (Variétés, enfants) - LaboKracboom 12 décembre Théâtre Télébec, Val-d’Or 13 décembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda La magie de la chimie Yannick Bergeron 23 janvier Théâtre Télébec, Val-d’Or 24 janvier Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 25e Prix culturels et Prix Affaires & Arts 2016 28 janvier Théâtre Télébec, Val-d’Or
PATRIMOINE ET HISTOIRE Comme dans l’temps A.T. Collection privée 12 septembre au 31 décembre Agora des Arts, Rouyn-Noranda Objets d’hier 12 octobre au 18 décembre Société d’histoire et du patrimoine, La Sarre
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.
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