NOVEMBRE 2018 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 10 - NO.03

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NOVEMBRE 2018 V O L 1 0 - N O 3

+ DOSSIER NUMÉRIQUE

MÉDIA ÉCRIT COMMUNAUTAIRE DE L’ANNÉE

4 NOMADS :

UN PREMIER MICROALBUM

5 BRETELLES

9 SE FAIRE BELLE

GÉANTES À POUR SON 100E SAINTE-GERMAINE- ANNIVERSAIRE BOULÉ

portes ouvertes

11 ABITIBI 360 :

UN DÉSIR DE TERRITOIRE

Rouyn-Noranda Val-d’Or

18 ABITIBI MONTRÉAL : UNE ROUTE PARSEMÉE DE BONHEUR ET D’EMBÛCHES

7 novembre 21 novembre

uqat.ca/portesouvertes


ÉDITORIAL

LE NUMÉRIQUE ET NOS ORGANISATIONS

MAUDE LABRECQUE-DENIS

AVERTISSEMENT : Dans ce texte, je vais prêcher pour ma paroisse. TOUTE ma paroisse. Le numérique… sujet au goût du jour. Pas surprenant. La révolution atteint désormais toutes nos organisations! Nouveaux paramètres, nouvelles opportunités; changements dans nos façons de faire et de fonctionner, dans nos façons de penser. Grâce au numérique, on découvre un tout nouvel espace de coopération. Un lieu commun où nous pouvons échanger, partager, faire autrement. « Un monde de possibilités », si rafraichissant dans l’univers un peu gris des compressions budgétaires et de la sacro-sainte efficacité. Quand on s’y attarde un peu, on constate rapidement que la révolution numérique provoque des changements de fond. BEAUCOUP de changements de fond. Si plusieurs se réjouissent de cette nouvelle occasion de concevoir en dehors des systèmes traditionnels, les gestionnaires d’organisations, eux, s’arrachent les cheveux. Parce que pour saisir une opportunité, encore faut-il bien la cibler. Or, le numérique change jusqu’à nos paramètres les plus basiques; il faut générer une compétence nouvelle dans toutes nos organisations, et il faut le faire vite parce que le train est loin de ralentir, bien au contraire. Mais nos organisations, elles, sont surchargées. Ce n’est pas nouveau, c’est le même mal qui ronge notre société depuis des décennies. Sauf que dans les dernières années, avec tous les changements que nous avons vécus en matière de gouvernance et de concertation régionale, avec la centralisation des pouvoirs (et de plusieurs enveloppes), le transfert de certaines grandes responsabilités vers les municipalités (on leur demande de faire autant avec moins, c’est pas si compliqué), l’implantation de nouveaux modèles de gestion (une petite pensée ici pour nos amis qui travaillent dans le milieu de la santé) et surtout, les coupes budgétaires, certaines assumées et d’autres en dommage collatéral à la

suite des nombreuses transitions, le problème de la surcharge s’est accentué. Et ça ne risque pas de s’améliorer avec la pénurie de main-d’œuvre qui nous tombe dessus. Dans les organismes, si importants et si actifs pour le bien-être de nos communautés, c’est le financement opérationnel qui a été le plus malmené. Les règles se sont durcies. La paperasse a augmenté et pis encore, elle a entièrement changé; ce qu’on faisait hier ne fonctionne plus aujourd’hui. Les critères d’admissibilité ont été revus, suivant des priorités définies on ne sait où (en tout cas pas ici) et engendrant une importante diminution des revenus de ces organismes qui ont dû, pendant quelques années, puiser à la fontaine de Jouvence de l’ingéniosité pour piloter des revirements rapides, naviguant dans une mer d’institutions en transition ne sachant pas trop elles-mêmes ce qu’elles pouvaient ou non assurer, avec moins de ressources qu’avant pour le faire. Ça vaudrait une médaille d’or en saut périlleux. Cependant, il ne faut pas tout voir en noir. Il y a quelque chose de magnifique avec le changement : il fait ressortir la vérité. Plus le changement est grand, plus la vérité est éloquente. Y avait-il de l’inefficacité? Oui. De l’argent et du temps dépensés pour rien? Oui. De l’abus? C’est à n’en point douter. Mais maintenant qu’il ne reste que des miettes de notre concertation régionale, on constate bien qu’on viraille comme des poules sans tête, sans focus et sans projet défini. Et ça, c’est beau. Oui, oui, c’est beau! Parce que c’est dans ces moments-là que la créativité s’exprime. Que des rencontres imprévues ont lieu. Que des synergies naturelles se créent. Qu’un leadership spontané naît. Que le choc des idées génère un courant électrique si fort qu’il peut mobiliser une société entière et mettre au jour ses vraies valeurs. L’être humain est une créature sociale qui excelle à inventer des systèmes; on devrait s’en tirer. Maintenant, il faut le faire.

Et le numérique dans tout ça? Il faut se rappeler que c’est avant tout un outil qui met en relation des données, et surtout des gens. La révolution numérique ne se fait pas seule, ni derrière des portes closes. Elle s’incarne dans la société à la hauteur de ce que ses citoyens savent maîtriser. Sans l’acquisition de connaissances, la créativité et le talent, elle n’existe tout simplement pas. Nous vivons donc une double période de changement et c’est tant mieux; l’un saura certainement aider l’autre. Nous avons la possibilité d’inventer une nouvelle façon de fonctionner, avec des moyens puissants et renouvelés pour le faire. Mais attention : n’exigeons pas l’impossible de nous-mêmes, ce serait un échec assuré. Donnons-nous plutôt le temps d’apprendre. Les moyens d’expérimenter. Le droit à l’erreur. Le goût du risque. Donnons-nous le droit d’essayer, de nous tromper, de recommencer et de nous améliorer. Même si ça prend du temps. Même si ça coûte de l’argent. Ça se fait déjà dans les hautes sphères du développement économique, alors, pourquoi pas à une échelle locale, communautaire? L’autorisation de se planter aurait-elle été brevetée? Ne laissons pas le privilège de l’innovation uniquement aux entreprises et aux établissements d’enseignement. Les organismes, en raison de leur vocation non lucrative, redonnent tous les fruits de leurs efforts à la collectivité. En plus, ils y sont profondément enracinés, ce qui représente un levier majeur dont il serait peu avisé de se priver. Mais eux aussi doivent se former. Eux aussi doivent de tromper. Eux aussi doivent prendre le temps nécessaire pour communiquer, réfléchir, rêver. On ne peut pas leur demander de donner davantage de ce qui leur manque déjà, c’est évident. Ni leur imposer la totalité du fardeau de la solution. Alors, prenons nos responsabilités et créons-leur un espace d’action décent, pas infini, mais décent, de façon à ce qu’ils puissent prendre part, avec tout ce qu’ils ont à offrir, à cette grande réécriture de notre société. Si le changement fait ressortir la vérité, je souhaite ardemment que la révolution numérique témiscabitibienne démontre notre vraie valeur, qu’elle fasse ressortir ce que nous sommes réellement. Des gens proactifs, fiers, créatifs, généreux et collaborateurs. De véritables bâtisseurs.

EN COUVERTURE

SOMMAIRE

CHRONIQUES

Oeuvre numérique originale conçue spécialement pour L’Indice bohémien par l’artiste Andrée-Ann Dyell. Habile mariage entre les univers traditionnel et numérique, l’iconographie variée s’y éclate complètement dans une esthétique de type « collage », pour une couverture tout en mouvement et en festivités aux notes hivernales.

4 MUSIQUE 5-9 PATRIMOINE 6 ARTS VISUELS 10 DISTINCTIONS 11-16 DOSSIER NUMÉRIQUE 17-20 LITTÉRATURE 22 SOCIÉTÉ

4 L’ANACHRONIQUE 5 TÊTE CHERCHEUSE 6 LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE 7 LE COEUR DE L’INDICE 8 PREMIÈRES NATIONS 10 ENVIRONNEMENT 13 RÉGION INTELLIGENTE 16 DE PANACHE ET DE LAINE 20 TEL PÈRE, TELLE FILLE 21 MA RÉGION, J’EN MANGE!

2 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue, fondée en novembre 2006,

CONSEIL D’ADMINISTRATION Marie-France Beaudry, présidente | R-N Manon Faber, vice-présidente | R-N Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | R-N Carolann St-Jean, secrétaire | R-N Administratrices et administrateur : Anne-Laure Bourdaleix-Manin | Vallée-de-l’Or Carole Marcoux | Témiscamingue Léo Mayer | Abitibi-Ouest

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677

RÉDACTION EN CHEF Maude Labrecque-Denis redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

COORDINATION RÉGIONALE Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Nancy Ross (Rouyn-Noranda)

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Gaston A. Lacroix, Cassandra Bédard, Dominic Bérubé, Geneviève Binette, Tim Cerdan, Rosalie Chartier-Lacombe, Michel Desfossés, Suzan Devost, Gabriel David Hurtubise, Daniel Gagné, Tobi Gagné, Angèle-Ann Guimont, Maude Labrecque-Denis, Pierre Laliberté, Hélène Marchand, Séverine Marius, Philippe Marquis, Lise Millette, Roger Pelerin, Tania Rancourt, Dominique Roy, Dominic Ruel, Jean Tourangeau, Louis-Paul Willis.

CONCEPTION GRAPHIQUE Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org Typographie : Harfang, André Simard, DGA

CORRECTION Geneviève Blais

NOUS JOINDRE 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

LE FEU AUX PLANCHES : LUMIÈRE SUR LE NOUVEAU FESTIVAL DE MUSIQUE TRAD TIM CERDAN

Nous sommes tous construits de premières fois. Nos premiers pas. La première fois qu’on fait du vélo sans roulettes. La première fois qu’on tombe, qu’on se relève. Notre premier baiser. Notre première bagarre. À notre naissance, nous sommes des pages vierges, et chacune de nos premières fois est le début d’un paragraphe dans notre histoire. Le Festival de musique Trad sera le 33e festival du genre au Québec. Mais en AbitibiTémiscamingue, ce sera le premier. Le début d’un tout nouveau paragraphe de notre histoire qu’écrivent ensemble Karine Roberge et ses compères, le groupe Racine Carrée.

TOUSK

offrant ainsi aux membres du comité organisateur un hommage indélébile sur cette page d’histoire qui ne restera plus vierge très longtemps : Karine Roberge, Patrice Roy, Jean Cayouette, Rosemarie Cayouette, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Émilie Gagnon, Noémie Julien, Jacques Belliard, Vincent Crépeault, Pierre Dupuis, Michel Girard, Pascal Ogonoswki et bien sûr le porte-parole, Jean-François Berthiaume. TROIS JOURS INTENSES

RACINE CARRÉE

DE FIESTAS EN FESTIVAL

Formé à l’origine pour combler le trou béant du manque de représentation de la musique traditionnelle à Val-d’Or, allant de veillées de danse en veillées de danse, Racine Carrée fait ses armes au fil des festivals depuis trois ans. Avec la complicité du « calleur » Jean-François Berthiaume, les musiciens ont écumé le territoire, distillant leur musique onirique lors de leurs pérégrinations incessantes, jusqu’au jour où ce même Jean-François a décrété : « Vous avez un festival entre les mains! » C’était fait, l’alinéa était planté. Il fallait maintenant une équipe, une association de volonté, une logistique pour poursuivre le projet. Prenons le temps de les nommer,

Côté programmation, rien n’est laissé au hasard. Trois jours de festival, trois axes, trois aspects de la musique traditionnelle. Le jeudi 1er novembre, on mise sur le régional avec le groupe Tousk (en formule duo pour l’occasion) et Les Fous de Vassan. Le vendredi 2 novembre, on libère l’énergie du duo Lépine/Branchaud, du trio E.T.E et du quintette Réveillons! pour une soirée à s’en briser les pieds sur le plancher. Le samedi 3 novembre, on termine sur une note de partage avec des ateliers de violon, de guitare, de gigue, de chant traditionnel, d’harmonica, de violoncelle et de danse familiale traditionnelle, le tout suivi d’un café-rencontre avec les musiciens. Enfin, en clôture du festival, la veillée de danse trad avec Racine Carrée et le « calleur » Jean-François Berthiaume. En plus, toutes les soirées se termineront par un jam d’improvisation musicale ouvert à tous. Région, énergie, partage : le triangle est triangulé (pardonnez la paraphrase) pour enflammer un festival prometteur aux valeurs authentiques. La mission avouée et assumée du festival est de « réveiller la musique traditionnelle en Abitibi-Témiscamingue ». Ces troubadours modernes seront donc au rendez-vous aux premières lueurs de novembre pour égayer et illuminer les soirs que le soleil d’hiver délaisse peu à peu. Espérons que ce premier paragraphe de notre histoire régionale donnera naissance à d’autres mots, à d’autres notes et à d’autres pas de danse! Il ne tient qu’à nous de nous offrir cette chance.

tient à remercier toutes les persOnnes qui Ont dOnné

un p’tit 20 O$u plus!

et à celles qui ont assisté à l’un de nOs 5 à 7! Merci de contribuer aux efforts de notre organisme pour offrir un journal de qualité, gratuit tous les mois, partout en Abitibi-Témiscamingue!

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 3


MUSIQUE

L’ANACHRONIQUE CHRONIQUE

MAINTENANT

NOMADS : UN PREMIER MICROALBUM

PHILIPPE MARQUIS

DOMINIC BÉRUBÉ

J’isole les fenêtres pour me protéger du froid. Ce n’est pas que je le crains, c’est au contraire parce que je le connais. Je vais à sa rencontre, comme on prend la route, mais je ne le laisserai pas me geler l’intérieur. La lumière, amassée depuis le printemps, et l’assurance qu’il y en aura un autre, dans six ou sept lunes, m’aideront à me fondre à l’hiver. C’est nous cette saison, elle rythme nos vies. Elle est de notre lot d’extrêmes, de notre sac à dos…

La réputation du groupe témiscamien Nomads n’est plus à faire. Depuis 2014 (ils étaient alors âgés de 14 et 15 ans), ces musiciens, pour la plupart autodidactes, sillonnent les scènes et les festivals de la région, attirant de plus en plus de fans de toutes les générations.

Maintenant… Engranger et cuisiner les récoltes. Ramasser les feuilles tombées des arbres pour le compost et envoyer les dépliants électoraux, qui font tomber des nues, au recyclage. Dans le paysage, les pancartes disparues laissent apprécier un horizon, heureusement beaucoup plus éloigné que quatre ans. Désormais, les slogans vendeurs d’avenir ont quitté nos esprits. Cela laisse de la place aux possibles. Il y aura bientôt, une grande plage blanche pour réécrire le réel avec de forts vents qui balaieront les faux pas. On va donc pouvoir se parler des vraies affaires : se poser les bonnes questions et y répondre sans gêne… Ça urge! Comment sauver notre humanité? Comment se libérer du pétrole? Comment se détacher de nos téléphones et converser avec tous nos amis? Se sortir de nos solitudes? Prendre soin des malades? Donner un bain aux personnes aînées lorsqu’elles en ont besoin? Offrir un présent et un avenir à nos enfants? Les installer, comme il se doit, sur nos épaules et les laisser voir loin, bien plus loin. Ma fille, qui n’est déjà plus une enfant, me dit qu’on doit oublier l’économie pour l’instant et s’occuper de la planète… Pour moi, c’est clair. Être, vivre et se soutenir ensemble; c’est ainsi que je pressens l’hivernage. Maintenant… On va cesser de s’obstiner, de se convaincre qu’on a raison et que l’autre a tort. Maintenant que « Maintenant »* est autre chose qu’un slogan électoral, je prends parti pour la vie! On a de l’ouvrage, c’est fou, mais on est nombreux à s’y mettre. Car ce qui serait encore plus fou serait de « rester gelés » et de ne rien faire. Et je sais que nous sommes capables du meilleur. * Référence au slogan de la Coalition Avenir Québec (CAQ) lors de la récente campagne électorale.

COURTOISIE

À l’occasion d’une prestation à la Foire Gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien le 17 août dernier, le groupe procédait au lancement de son premier microalbum (EP) intitulé For once. L’enregistrement d’un premier microalbum est sans contredit une expérience en soit. « On s’est monté un studio maison dans notre local de répétition à Montréal, près de Saint-Michel. On s’est fait un isoloir à l’aide de couvertures accrochées au plafond pour enregistrer les guits et la voix. J’écris les paroles et la progression d’accords, et j’interprète avec Will », indique Elliot Paquette, auteur, compositeur, guitariste et chanteur du groupe. Trois cents exemplaires physiques de For once sont actuellement en vente auprès du groupe et on peut trouver la version numérique de l’album sur la plupart des plateformes de téléchargement numérique. Le groupe pense déjà à la suite : « La prochaine étape avec Nomads serait, selon moi, de se trouver un gérant. Mais je pense qu’il nous faut encore plus d’expérience et de solidité, malgré le fait qu’on ait une bonne trentaine de shows en poche jusqu’à présent », précise Elliot Paquette. En 2017, le groupe avait décidé de quitter sa région natale pour vivre l’expérience de la grande ville. En vrais nomades, ils sont revenus passer l’été au Témiscamingue et continuent d’offrir des prestations dans les événements de la région. Plusieurs membres du groupe, dont Elliot Paquette, William Manseau et François Lefebvre, travaillent aussi à entreprendre une carrière solo, ce qui leur permet de mettre de l’avant leur couleur toute personnelle.

Christine Moore Députée d’Abitibi-Témiscamingue

1-800-567-6433

christinemoore@parl.gc.ca | christinemoore.npd.ca

Venez me joindre dans mes différents bureaux!

Rouyn-Noranda | 33-A, rue Gamble Ouest, bureau RC-15 | 1 800 587-6433 Ville-Marie | 3, rue Industrielle, Bureau 7 | 819 829-2728 Amos | 554, 1re Avenue Ouest, Bureau 101 | 819732-2266 La Sarre | 81-A, 5e Avenue Est | 819 339-2286 @MooreNPD 4 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

/ChristineMooreNPD


PAT R I M O I N E

TÊTE CHERCHEUSE CHRONIQUE

BRETELLES GÉANTES À

LA POUSSIÈRE ÉLECTORALE

SAINTE-GERMAINE-BOULÉ

EST RETOMBÉE

TANIA RANCOURT

DOMINIC RUEL

La démarche CULTURAT continue d’embellir la région alors que la communauté de Sainte-Germaine-Boulé dévoilait le 27 septembre dernier un projet bien particulier : une paire de bretelles géantes inspirées par la désormais notoire légende des Bretelles à Mononc Jack. C’est avec l’aide du comité local de développement et de Mario Tremblay, organisateur communautaire et auteur de contes et légendes, que l’œuvre a été imaginée. C’est l’entreprise LJL Mécanique Électrique qui en a assuré la réalisation.

J’avais réservé ma soirée du 1er octobre pour regarder la soirée électorale, notre grand-messe démocratique. Mais ça me prenait un certain courage, une forme d’abnégation. Je vote PQ. Inutile de dire que, depuis 2003, les élections ne sont jamais trop agréables. Quatre défaites en cinq élections. Seule consolation : un gouvernement minoritaire en 2012, et il a fallu que le soir même, Mme Marois soit menacée par un tireur anglophone francophobe! Cette année, les résultats sont historiques : victoire de la CAQ, fondée il y a à peine sept ans, pires scores pour le PLQ (ma victoire morale!) et le PQ (bouteille de rouge qui s’ouvre…), progrès majeur pour QS.

DES BRETELLES POUR UN FLEURON

Alors qu’il discutait avec France Jalbert, la jardinière en chef du village, sur les chances de Sainte-Germaine-Boulé d’obtenir un meilleur classement à la corporation des Fleurons du Québec*, l’idée de créer des bretelles géantes a germé dans la tête de Mario Tremblay. La femme lui avait alors mentionné qu’une participation industrielle pourrait aider à l’obtention d’un quatrième Fleuron. Gino Trudel, copropriétaire de LJL Mécanique Électrique, a répondu positivement à l’appel et la fabrication des bretelles géantes a commencé.

TANIA RANCOURT

Écrite par Mario Tremblay en 2013, la légende des Bretelles à Mononc Jack nous ramène à l’époque des camps de bûcherons où la rivalité entre les compagnies était parfois féroce. Par ce projet, l’auteur a voulu créer des ponts entre le conte et la réalité que vit LJL Mécanique Électrique, qui doit sans cesse se démarquer dans un milieu très compétitif. Après la trentaine d’heures nécessaires à la confection des bretelles, Gilberte Pigeon et Christiane Audet, deux bénévoles aux doigts de fée, se sont affairées à peindre minutieusement la structure.

UN HÉRITAGE CULTUREL PLURIEL

La légende des Bretelles à Mononc Jack fait désormais partie de l’histoire communautaire de Sainte-Germaine-Boulé. Elle a fait naître une fête de village qui a lieu tous les ans juste avant les vacances des Fêtes, a inspiré deux cinéastes à la production d’un film et a mené à la réalisation d’une superbe œuvre qui accueille maintenant les visiteurs à l’entrée sud de la localité. Une belle preuve que la culture locale gagne à être pleinement vécue, dans les petites communautés comme dans les grandes! * La Corporation des Fleurons du Québec a pour mission d’organiser, de soutenir et de développer son programme de classification horticole pour les municipalités du Québec.

RAWPIXEL UNSPLASH

C’est un raz-de-marée caquiste clair, net et convaincant. Les sondages se sont trompés. Ils avaient plutôt parlé d’un Legault qui ne performait pas assez, de la prime à l’urne du PLQ, d’un Lisée qui faisait une bonne campagne. Il faut croire que les Québécois, au fond, avaient fait leur choix depuis longtemps : congédier les libéraux, mais sans revenir au PQ (surtout que la souveraineté s’est ramassée 48e sujet sur la liste).

Cette élection a deux gagnants, au fond. C’est la CAQ qui tue le PLQ, c’est QS qui plante le PQ. On a surtout assisté à une volonté de changement profond. On a balancé par-dessus bord les partis traditionnels, les partis de pouvoir, pour des formations plus neuves, pour de nouveaux visages. À l’image de Macron qui, à la suite de sa brillante épopée, avait laminé la droite et la gauche classiques. Ce n’est pas nécessairement un vote d’adhésion, ni pour la CAQ ni pour QS. Une grande part est due au rejet. La CAQ est un parti somme toute confortable. Et QS n’a jamais eu les chiffres pour prétendre au pouvoir, il n’y avait pas de menace orange très à gauche. Le message aux « vieux partis » était facile à passer, les Québécois n’allaient pas sauter dans l’inconnu. Une révolution en octobre, c’est bon pour les Russes. Soirée électorale intéressante à décortiquer, mais campagne – comment dire… ordinaire. Quarante jours de micropromesses, très ciblées, très techniques, tellement qu’on pouvait en arriver à confondre les partis. Qui a promis les lunchs gratuits? L’assurance dentaire? Les frais de scolarité éliminés pour les études à temps partiel en formation professionnelle? Une campagne axée sur la résolution des problèmes de chacun, une individualisation du projet politique. Ça s’est incarné avec cette Mme Chagnon, du premier débat, qui s’est montrée insatisfaite de la réponse des chefs. S’attend-on vraiment à ce que le premier ministre puisse régler le problème de la gestion administrative d’une sciatique soignée tardivement dans une salle d’urgence d’un hôpital quelque part au Québec? Pas tellement. J’ai l’impression d’avoir assisté à la première campagne post-moderne : marketing, rôles accrus des sondages et des groupes de discussion (focus groups), réseaux sociaux. Avec l’offre – et la demande! – d’un leader politique plus super-comptable et polytechnicien que chef d’État.

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 5


ARTS VISUELS

LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE CHRONIQUE

MIMÈSIS :

PIKOGAN, UNE BELLE ÉVOLUTION

UNE EXPOSITION EN POÉSIE ET EN TECHNIQUE

PIERRE LALIBERTÉ

Pikogan signifie « tente conique » ou « tipi », faisant référence à son histoire.

SUZAN DEVOST

En 1956, les conseillers Moïse Kistabish et Noah Kistabish ainsi que le chef Tom Rankin se rendent à Ottawa pour faire l’acquisition des lots 26 et 27 du rang II, canton Dalquier, afin d’y établir la communauté (on ajoutera le lot 25 en 1979 et d’autres lots plus tard).

Mimèsis est une notion philosophique qui, selon Aristote, considère l’œuvre d’art comme une imagination poétique du monde qui respecte des conventions techniques. Pour souligner ses 40 années d’existence, le Centre d’exposition de Val-d’Or a eu l’idée de réunir sous forme de collectif cinq artistes en arts visuels, dont quatre Valdoriens, sous le titre « Mimèsis », proposant ainsi aux visiteurs différentes façons de s’inspirer de la nature en demeurant créatif, voire poétique, tout en respectant l’aspect technique. Originaire de Québec, Cynthia DinanMitchell nous propose Clair-obscur, trois façons hétéroclites et hautes en couleur de prendre conscience de la fragilité de notre monde. L’œuvre est composée de deux installations, soit une très grande murale, faite de papier peint, et six peintures. Par ses œuvres, elle nous fait prendre conscience des dangers qui guettent la nature, mais aussi des beautés dont elle regorge.

OEUVRE : CYNTHIA DINAN-MITCHELL

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS FOND RODRIGUE LAROUCHE

Principalement originaires de la région du lac Abitibi, ils choisissent cet emplacement, car il leur permet de se rapprocher du pensionnat indien de Saint-Marc-de-Figuery, qui avait ouvert ses portes le 3 novembre 1955, ainsi que des services dispensés à Amos (le pensionnat sera définitivement fermé en 1974).

Jacques Pelletier présente quant à lui Les cathédrales intemporelles, 17 sculptures inspirées de bonsaïs. Chaque pièce a sa propre inspiration poétique, voire ésotérique. Elles sont d’ailleurs toutes accompagnées d’une citation, d’un vers ou d’une pensée. L’âme elle-même de son exposition est empreinte de mysticisme, une ode à la vie.

C’est en 1964 que leurs familles, ainsi que celle de Charlie Wylde, aménagent dans les premières maisons. Ces nouvelles installations amèneront graduellement à la sédentarisation de ce peuple. La construction de l’église Sainte-Catherine ommence en 1967. Le père Vincent Cadieux y occupera le poste de curé le plus longtemps. Avec son architecture et son aménagement intérieur particuliers, cette église mérite encore aujourd’hui d’être visitée. En 1968-1969, au sous-sol de l’église, une première classe de maternelle reçoit des élèves sous la responsabilité de l’enseignante Molly Mowatt. L’ouverture de l’école Migwan en 1980 permet ensuite d’accueillir les élèves de niveau primaire, ceux du niveau secondaire devant quant à eux fréquenter les écoles d’Amos. Au fil des années, plusieurs activités sociales, culturelles et sportives se sont développées, dont le célèbre Pow Wow qui est désormais un incontournable. En plus de l’école Migwan, la sécurité (police), la radio communautaire, les services de santé, la résidence pour aînés, le service de garde pour la petite enfance ainsi que plusieurs bâtiments modernes tels que le complexe sportif, le centre de l’interprétation de l’histoire et un hôtel (présentement en construction) se sont ajoutés. Depuis la fondation de la communauté, les gens de Pikogan (près de 600 habitants) et les gens d’Amos et des environs ont noué de précieux liens. Références :

OEUVRE : JEANNE D’ARC LAROUCHE

Avec La nature et ses habitants, Jeanne d’Arc Larouche nous fait prendre conscience à quel point la nature et nous sommes vulnérables lors d’une invasion de chenilles. Voyant qu’elle ne pouvait rien faire pour sauver ses arbres, elle a su tirer parti de la désolante situation en la transformant en création artistique. Vous découvrirez treize peintures, dont une grande murale, créées avec des chenilles, du papier et de l’aquarelle. Michèle Paquin présente Emporté par le courant, cinq grandes toiles peintes à l’acrylique formant un long et grand polyptyque. Elle y interprète la mouvance de l’eau à un endroit précis de la rivière Sabourin. Raphaël Paquin, avec Fragments de rivière, propose quant à lui 5 panoramas de la même rivière, en 24 photos installées sous forme de montage visuellement esthétique.

Livre : Amos, ville centenaire 1914-1918

6 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Don Quichotte, l’accessible étoile

Martin Héroux

VITRINE SUR UN ARTISTE

Le patrimoine musical du Témiscamingue

Félix B. Desfossés (Rouyn-Noranda)

La Vitrine

LERIFT.CA

Généalogies

42, rue Sainte-Anne Ville-Marie (Québec) J9V 2B7 819 622-1362 leriftinc@tlb.sympatico.ca

Frank Polson Ariane Ouellet Les Sept Grands-Pères (Rouyn-Noranda)

entrée gratuite

VERNISSAGE 21 SEPTEMBRE 16 NOVEMBRE, 17 H

Du 16Du novembre 21 septembre 2018 au 11 20 novembre janvier 2018 2019

Pascale Leblanc Lavigne

L’exposition Mimèsis est présentée jusqu’au 12 décembre au Centre d’exposition de Val-d’Or.

Société d’histoire d’Amos, La Petite Gazette, 2007, p. 38 et 39; 2008, p. 30, 31, 32.


L E C OEU R D E L ’ I N D I C E

BIEN PLUS QUE SERRER DES MAINS : RETOUR SUR LA TOURNÉE DE 5 À 7 DE L’INDICE BOHÉMIEN Dans les dernières semaines, les feuilles sont tombées, le froid s’est installé, l’AbitibiTémiscamingue a revêtu son manteau automnal et L’Indice bohémien a sillonné toutes les MRC de la région dans le cadre de sa tournée annuelle de 5 à 7. Lecteurs, bénévoles et partenaires se sont déplacés en grand nombre pour venir échanger avec nous sur leurs projets, sur leurs réalités et sur la place qu’occupe notre média culturel dans la région.

L’ÉQUIPE DU ROUGE CAFÉ QUI NOUS A ACCUEILLIS À LA SARRE

DES BÉNÉVOLES IMPLIQUÉS DEPUIS PRÈS DE 10 ANS AU BISTRO-BAR LE CACHOTTIER DE ROUYN-NORANDA

Profitez des journées froides pour découvrir un auteur de la région!

Durant ces soirées, nous avons pu constater à quel point L’Indice bohémien est important pour la communauté. À la fois outil d’intégration sociale, recueil d’informations, générateur de portfolio, calendrier culturel, espace d’échange communautaire, créateur de ponts interculturels, catalyseurs de passions et bien plus encore, il occupe non seulement une place importante dans la collectivité, mais il est unique. (L’Indice bohémien est le seul journal québécois à vocation culturelle, excluant VOIR qu’on retrouve seulement à Montréal et Québec). C’est une grande richesse que nous avons et il faut en prendre soin.

EN PLEINE DISCUSSION AU BARBE BROUE PUB DE VILLE-MARIE

UNE BELLE PARTICIPATION À LA MICROBRASSERIE LE PROSPECTEUR DE VAL-D’OR

Sans les bénévoles, L’Indice bohémien n’existerait pas (on parle d’environ 100 bénévoles à la rédaction et 50 bénévoles à la distribution). Ces 5 à 7 ont été une façon de les rencontrer et de les remercier en personne du travail qu’ils font pour promouvoir la culture d’ici.

BEAUCOUP DE SOUTIEN POUR L’INDICE BOHÉMIEN À LA P’TITE BOUTEILLE D’AMOS

Un merci tout spécial à Nomads, Adam Brousseau, Louis-Philippe Gingras, Amy Lachapelle et Les Sentinelles du Nord qui ont gracieusement offert des exemplaires de leurs disques et de leurs livres à faire tirer parmi les gens présents. Merci au Barbe Broue Pub de Ville-Marie, à la Microbrasserie Le Prospecteur de Val-d’Or, à La P’Tite Bouteille d’Amos, au Bistro-Bar Le Cachottier de Rouyn-Noranda et au Rouge Café de La Sarre de nous avoir si bien accueillis. Merci à nos partenaires média, Énergie et CKVM, pour la belle collaboration. Et merci à tous ceux qui se sont déplacés, bravant tantôt la pluie, tantôt les travaux et même la neige, pour venir nous rencontrer.

Good boy Antoine Charbonneau-Demers

Il pleuvait des oiseaux Jocelyne Saucier

Notre-Dame-des-sept-douleurs Nicolas Lauzon

117 Nord Virginie Blanchette-Doucet

Plomb Félix Villeneuve

Corps simples Sonia Cotten

Et bien d’autres suggestions chez votre libraire ! SUIVEZ LE MOUVEMENT

Levons ensemble notre verre à la santé à notre milieu culturel. On vous dit merci et à l’an prochain! L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 7


Ce salon unique met en valeur le travail et le talent créateur de nos artisans d’ici dans l’esprit des Fêtes !

P R E M I È R E S N AT I O N S CHRONIQUE

24-25 NOVEMBRE 2018

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SALONCREATION E

TAGWAKIN… UN AIR D’AUTOMNE GENEVIÈVE BINETTE, AGENTE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL MINWASHIN

Tagwakin, miaja misewak nika. On y est, les outardes annoncent l’automne. Les feuilles qui tombent, les jours qui deviennent de plus en plus courts, les premiers gels commencent doucement à nous rappeler que l’hiver s’en vient. Les plus sensibles sentiront en eux cette baisse d’énergie et ce besoin de confort. D’autres redoubleront d’efforts pour terminer les rénovations sur leur maison. Bientôt, les outardes amorceront leur grande migration et par leur passage, ils annonceront aussi le signal du changement de saison.

NOUVEAUTÉS HEURES D’OUVERTURE

SAMEDI 24 NOVEMBRE : 10 H À 17 H DIMANCHE 25 NOVEMBRE :10 H À 17 H

POUR CONSULTER LA LISTE DES EXPOSANTS

www.ville.lasarre.qc.ca

Ville de La Sarre - Culture, patrimoine et tourisme

Pour information: 819-333-2282 poste 284

BENOIT VIAU

11, 4E AVENUE OUEST, LA SARRE

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(ANCIENNEMENT LE CENTRE ST-ANDRÉ)

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CENTRE DESJARDINS-JEAN COUTU

Pour les ancêtres anicinabek, cette métamorphose de la nature se déroulait en deux saisons. L’automne, tagwakin (septembre à octobre) et le préhiver, pitci pibôn (novembre à la mi-décembre). C’était leur appel à un grand voyage. Ils devaient préparer leur longue randonnée vers leur territoire de chasse. Un grand festin, makoshan, était organisé avant de dire au revoir à aux familles élargies qui partaient en plus petits groupes vers les territoires de chasse. Je ne peux m’empêcher de penser à tout le travail qu’ils devaient effectuer. Pas de temps pour les blues de l’automne, ça, c’est certain. La pêche et la chasse s’intensifiaient, les femmes fumaient la viande dans les petits tipis pour faire des provisions et s’affairaient à préparer des vêtements chauds pour le temps froid qui promettait son arrivée prochaine. Voici un poème de Roger Wylde, artiste anicinabe, qui décrit bien le tagwakin :

DANIEL GÉLINAS, C.Q. a reçu la plus prestigieuse distinction de l’État. Vous connaissez une personne qui mérite cet honneur ? Soumettez sa candidature d’ici le 2 novembre 2018. ordre-national.gouv.qc.ca

Je marche et je marche Je remarche les pas de mes parents et de mes grands-parents, et des siens. Ni kopinan, je reviens dans le bois comme eux J’ai l’impression de tourner en rond, je refais les mêmes gestuelles que les anciens Enfin, c’est qu’on dit, C’est le cycle des saisons anicinabe. J’aperçois très haut dans le ciel, une pointe de flèche C’est Nika, l’outarde, qui est à la tête et emmène sa famille dans les régions plus chaudes, poussant ces sons familiers. Miaja, tagwakin est là, et remet son manteau resplendissant, de toute beauté La tranquillité s’installe peu à peu Le chant de pinecic, l’oiseau et des siens qui ont aussi quitté, il y a un moment déjà J’arrive près de kitci sipi, la grande rivière qui prend mon canot et le laisse glisser vers les lieux où sont nés mes parents Amik, le castor, a terminé sa hutte et a amassé sa nourriture pour pibôn, l’hiver Je vois que yâbe, l’orignal mâle, a enlevé son duvet sur les grosses branches et sur l’écorce des arbres Il doit être énorme et impressionnant, ce mâle, On va bientôt l’entendre. Nôdin, le vent se fait aussi sentir et murmure tout doucement à mon oreille Bienvenue chez toi, mon vieil ami!

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org

8 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018


PAT R I M O I N E

SE FAIRE BELLE POUR SON 100E ANNIVERSAIRE GASTON A. LACROIX

Avec son architecture composite (dôme néo-byzantin, grandes arcades romanes, piliers corinthiens, mosaïques et marbre rose d’Italie, vitraux de Rennes), sa crypte où reposent les corps d’Hector Authier (le père de l’Abitibi) et du curé fondateur J.-O.-V Dudemaine et ses artefacts, avec son histoire reliée à la naissance de notre région, la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila, plus grande que nature et dominant le paysage, fait partie intégrante de notre identité collective régionale.

SOCIETE D’HISTOIRE D’AMOS

UN PROJET GRANDIOSE

Construite en 1922 et achevée en 1923 alors qu’Amos ne comptait que 2 500 habitants, la cathédrale est l’un des plus vieux bâtiments de la région. Équipés de marteaux, de pelles et d’une volonté de faire à toute épreuve, aidés à l’occasion par des corvées populaires, nos pionniers-ouvriers ont échafaudé de la base au sommet les milliers de madriers qui ont servi de coffrage au béton provenant des 22 000 sacs de poudre de ciment. Autrefois haut-lieu des rassemblements religieux et des échanges sociaux sur le parvis, la cathédrale est encore aujourd’hui un endroit prisé par la communauté pour les grands moments familiaux : mariages, baptêmes, funérailles, messes de Noël et de Pâques. Les visiteurs sont nombreux dans le cahier de signatures à souligner le climat de recueillement qui se dégage de l’élévation et de l’ampleur des arcs et de la coupole.

Délire créatif

tous les mardis 19 h 30 109/419HD

VERNISSAGE 15 NOVEMBRE EN PRÉSENCE

DES ARTISTES

PERFORMANCE DE KARINE HÉBERT

15 novembre 2018 au 13 janvier 2019

Sans aucun doute l’un des plus majestueux monuments de notre grande région, ce bâtiment historique à l’architecture unique symbolise le courage et la mobilisation des bâtisseurs de notre région, des traits qui nous caractérisent encore aujourd’hui. C’est une grande fierté non seulement pour les Amossois, mais aussi pour tous les gens de l’Abitibi-Témiscamingue. Un joyau que tout le monde s’est approprié. CONSERVER LE PATRIMOINE

Patrimoine historique, culturel, social, touristique et religieux, classé monument historique en vertu de la Loi sur les biens culturels en décembre 2003, la cathédrale Sainte-Thérèse d’Avila est en voie de devenir un lieu historique national. La Fondation Héritage de la Cathédrale d’Amos a été créée il y a quelques années afin d’assurer la conservation du bâtiment. Une vaste campagne de financement est en cours afin d’amasser les fonds nécessaires à la réalisation d’importants travaux de réfection prévus entre 2018 et 2022, juste à temps pour son 100e anniversaire. Les gens sont invités à se rendre sur le site Web de l’organisme pour en connaître davantage sur la Cathédrale et pour faire un don en ligne. Préserver ce bâtiment permet d’attirer les touristes dans la région et contribue par le fait même à l’économie régionale. Les gestes posés aujourd’hui attestent de notre volonté de préserver et de transmettre cette richesse à celles et ceux qui nous suivent. En préservant ce joyau patrimonial, nous contribuerons à honorer la mémoire des premiers bâtisseurs de la région et nos descendants pourront en être fiers. CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3

WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA MATHIEU DUPUIS

VILLE DE LA SARRE - CULTURE, PATRIMOINE ET TOURISME

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 9


DISTINCTIONS

ENVIRONNEMENT CHRONIQUE

MULTIPLES HONNEURS POUR LES ARTISTES DE LA RÉGION LA RÉDACTION

Cet automne, plusieurs artistes de l’Abitibi-Témiscamingue se sont illustrés hors de la région. SOPHIE DUPUIS REPRÉSENTE LE CANADA DANS LA COURSE AUX OSCARS

Le film Chien de garde de la réalisatrice valdorienne Sophie Dupuis a été choisi pour représenter le Canada dans la course aux Oscars pour la catégorie Meilleur long métrage en langue étrangère. L’Académie des arts et des sciences du cinéma procèdera à deux vagues de vote en décembre et janvier pour sélectionner les cinq finalistes qui se rendront à la cérémonie des Oscars à Hollywood le 24 février, date et lieu de la consécration du film vainqueur. À l’instar de Xavier Dolan qui avait été choisi en 2009, Chien de garde est le premier long métrage de la jeune cinéaste. Rappelons que le film avait remporté deux prix Iris lors du dernier Gala Québec Cinéma.

DIFFICILE DE PROTÉGER LE MARTINET RAMONEUR HÉLÈNE MARCHAND, CHARGÉE DE PROJETS AU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE (CREAT)

Vous souvenez-vous de moi? Je suis le martinet ramoneur, un oiseau migrateur et insectivore. Je tiens mon nom d’une particularité : je niche dans les cheminées de maçonnerie (de plus de 28 cm de diamètre). Or, ces cheminées sont de plus en plus rares et mon espèce connaît un fort déclin depuis les années 1970. En Abitibi-Témiscamingue, mon aire de répartition correspond principalement à la MRC de Témiscamingue. J’arrive au printemps pour me reproduire et élever mes petits avant de m’en retourner en Amérique du Sud avant l’hiver. Grâce au soutien financier de la Fondation de la faune du Québec, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi‑Témiscamingue (CREAT) a lancé un projet de conservation du martinet ramoneur dans la MRC Témiscamingue. Les objectifs du projet se déclinent en deux volets : premièrement, récolter des données d’observation de l’oiseau et de son habitat au Témiscamingue; deuxièmement, informer et sensibiliser les municipalités, les propriétaires de cheminées et les quincaillers sur ce que chacun peut faire pour contribuer à la conservation de l’espèce.

FLAMME

BABAS LEVRAI

ÉTÉ 2018

LOUIS-PHILIPPE GINGRAS ET ZACH ZOYA EN LICE POUR LES GAMIQ

Le Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ) aura lieu le 25 novembre prochain et plusieurs artistes de la région pourraient repartir avec les honneurs. L’auteur-compositeur-interprète Louis-Philippe Gingras est en lice pour trois prix (Choix du public, Chanson de l’année avec Sutton et EP folk de l’année) tandis que le rappeur Zach Zoya est nommé dans les catégories Révélation de l’année et Vidéoclip de l’année pour Who Dat. Le Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue pourrait quant à lui être consacré Festival de l’année. MARTA SAENZ DE LA CALZADA EN NOMINATION AU PRIX CHARLES-BIDDLE

L’auteure Marta Saenz de la Cazalda est en lice pour le Prix Charles-Biddle 2018 qui souligne l’apport exceptionnel d’une personne ayant immigré au Québec et dont l’engagement personnel ou professionnel contribue au développement culturel et artistique du Québec. Originaire d’Espagne et habitant le Québec depuis 1969, l’artiste comptant 48 ans de carrière s’illustre dans le domaine du conte, de la littérature, du théâtre et de la poésie. Les lauréats seront dévoilés le 5 novembre prochain. PULSARIUM REMPORTE DE PRIX DE LA RELÈVE ÉTUDIANTE AU FNC

L’équipe Pulsarium représentant l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a remporté le Prix de la relève étudiante lors du Festival du nouveau cinéma (FNC), section eXPlore en octobre dernier pour son projet Horos. L’équipe de L’Indice bohémien tient à féliciter tous ces artistes. De tels honneurs sont le résultat de beaucoup de passion et d’un travail acharné. L’Abitibi-Témiscamingue est fière de vous!

10 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Des observations ont été effectuées dans les derniers mois grâce à des ornithologues bénévoles et à l’implication de la Société du loisir ornithologique de l’Abitibi (SLOA). Elles ont permis de recenser l’oiseau à différents endroits sur le territoire et de répertorier des cheminées pouvant accueillir le martinet ramoneur. Il a été observé que plusieurs établissements de la Commission scolaire du Lac Témiscamingue (CSLT) disposent de cheminées utilisées par le martinet ramoneur ou susceptibles de l’être. Une proposition d’entente de conservation volontaire a été formulée auprès de la CSLT par le CREAT. Les quincaillers vendant du matériel de ramonage ont aussi été sensibilisés à la situation du martinet ramoneur. Par ailleurs, le CREAT a mené des campagnes de sensibilisation auprès des municipalités concernées. Différentes actions ont été présentées, dont l’adoption d’un règlement municipal interdisant le ramonage pendant la période de nidification (de mai à septembre). Cependant, les municipalités ne voient pas la nécessité d’adopter un tel règlement puisqu’elles n’offrent pas de service de ramonage à leurs habitants. Or, le CREAT insiste sur le fait que ce règlement serait un formidable outil pour sensibiliser les citoyens tout en protégeant l’espèce. LA SUITE

Le CREAT multipliera les rencontres avec les élus et employés municipaux afin de les sensibiliser davantage à l’importance de la protection de cette espèce menacée. Le martinet ramoneur pourrait devenir un beau symbole de protection de la biodiversité si chacun y met du sien.

Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!


DOSSIER NUMÉRIQUE

ABITIBI 360 : UN DÉSIR DE TERRITOIRE

LE NUMÉRIQUE, C’EST POUR TOUT LE MONDE!

JEAN TOURANGEAU

MAUDE LABRECQUE-DENIS

Abitibi 360 – Territoires et identités est un documentaire en réalité virtuelle réalisé par les cinéastes abitibiens Serge Bordeleau et Cédric Corbeil. D’abord présenté au Festival du nouveau cinéma et aux Rendez-vous Québec Cinéma, le projet a connu un grand succès cette année en étant sélectionné pour le Marché du film du Festival de Cannes (sous le pavillon Québec Créatif de la SODEC), puis a été présenté au World VR Forum à Crans Montana en Suisse. Le projet sera exposé, pour la première fois dans sa version intégrale, au Centre d’exposition de Val-d’Or du 2 novembre au 2 décembre prochain.

Nous y sommes, la révolution numérique est là et elle touche tout le monde. Si elle est souvent associée aux jeunes et aux centres urbains, elle est aussi bien présente chez les aînés et dans les milieux ruraux. Nous avons rencontré Doris Saint-Amour Vaillant, une femme de 94 ans bien branchée qui utilise les technologies tous les jours pour se divertir et rester connectée avec les membres de sa famille. Plateformes numériques et réseaux sociaux font partie intégrante du quotidien de Mme Saint-Amour Vaillant depuis plusieurs années. Elle utilise régulièrement Facebook et FaceTime pour prendre des nouvelles de ses enfants et de ses petitsenfants. « Mes filles Pauline et Carmen habitent en Colombie-Britannique et ma fille Marie à Montréal, ça me permet de garder contact avec elles et de savoir ce qui se passe dans leur vie, même si on ne se voit pas souvent », explique Mme Saint-Amour Vaillant. Comme elle éprouve certains problèmes auditifs, la possibilité d’utiliser des écouteurs vient d’ailleurs faciliter ses communications. Mme Saint-Amour Vaillant navigue régulièrement sur le Web. Elle est une grande utilisatrice de YouTube où elle suit, entre autres, une émission très populaire animée par une religieuse du Vatican. « J’aime sa façon de voir et de présenter les enseignements », commente-t-elle. Elle s’informe aussi sur une foule de sujets (la météo, l’actualité, la cuisine, etc.) en restant bien au chaud dans sa jolie maisonnette de campagne de Rollet, celle où elle a élevé ses huit enfants.

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On entre dans la salle et on a toute une surprise! Au centre, la portière d’une voiture de stock-car. Est-ce que la voiture est un artefact (puisque nous sommes dans un centre d’exposition) qui nous permettrait de tracer des liens et des connexions entre objets réels et représentés? On a la sensation de reconnaître des images qui font référence à l’Abitibi, mais à travers un zoom inconnu.

Autour, plusieurs photos de grand format; des panneaux qui, ensemble, saisissent et commentent des scènes et réfléchissent un panorama reconnaissable. Comme si l’exposition jouait le rôle d’un souvenir après un voyage. Un environnement intime à l’horizon immense.

Pour Mme Saint-Amour Vaillant les technologies sont une véritable occasion d’ouverture sur le monde. Comme sa mobilité est réduite, les technologies contribuent de façon significative à son confort et à son plaisir d’habiter seule. Depuis le temps, Mme Saint-Amour Vaillant a développé une grande aisance avec les médias numériques : « Mon fils Henri habite sur une ferme pas loin d’ici. Il ne connaît rien à ces bébelles-là! Quand il vient chez moi, il prend mon iPad et je lui montre comment faire », dit-elle en rigolant.

Plusieurs thèmes ou réalités régionales – Royaume, Profondeurs, Grand lac, Exil, Ferraille, Hiver, Paysages – font voir l’Abitibi, son territoire, à la recherche de diverses identités que l’on redécouvre à travers l’exposition. Un itinéraire, à la fois imaginaire et bien de chez nous, qui veut ramener le temps. On éprouve un sentiment d’appartenance parce que les lieux évoquent notre passage. Et pourtant, il s’agit de réalité virtuelle.

Et si l’exposition Abitibi 360 était un désir de territoire à travers les yeux de Serge Bordeleau?

VALÉRIE MARTINEZ

MAUDE LABRECQUE-DENIS

Mme Saint-Amour Vaillant est un bon exemple de la façon dont les nouvelles technologies facilitent le quotidien des gens et combattent l’isolement, et ce, peu importe l’âge ou le milieu de vie. Lorsqu’elles sont utilisées pour être en contact avec les autres ou pour apprendre, elles nourrissent à la fois le cœur et l’esprit. Elles ne remplaceront cependant jamais la présence humaine, source essentielle de bonheur et d’équilibre.

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La réalité virtuelle n’a pas de cadre. C’est sa circularité et son mouvement que veut mettre en avant-plan le vidéaste parce que le médium est une captation sphérique, une mappemonde en quelque sorte. La photo recrée ou redonne un cadre rectangulaire à ces points de vue, à ces perspectives. La photo agit alors de repère, tel un signe de piste.

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 11


DOSSIER NUMÉRIQUE

ÊTRE SUR LE WEB, C’EST BIEN. ÊTRE VU, C’EST MIEUX. MAUDE LABRECQUE-DENIS

Du 15 au 19 octobre dernier, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue conviait la population à la tournée Avantage numérique, une journée de formation sous forme d’ateliers offerte dans les cinq MRC et visant à aider les membres de la communauté culturelle à mieux comprendre les enjeux de la communication liés au numérique. La formation Les métadonnées et le référencement (ne pas s’arrêter à l’apparence austère du titre) donnée par Marilyne Veilleux, diplômée en sciences de l’information à l’Université de Montréal, a su bien démontrer pourquoi la plupart des organisations culturelles de la région n’ont que très peu de, voire aucune, visibilité sur le Web, et ce, même s’ils ont un site Web et qu’ils sont actifs sur les réseaux sociaux. Nous vous présentons ici un condensé de plusieurs renseignements importants transmis par Mme Veilleux lors de sa conférence.

Les médias numériques présentent donc le contenu qu’ils considèrent comme étant le plus pertinent pour une personne. Ainsi, pour qu’un contenu soit sélectionné parmi ce qui est présenté (lors d’une recherche Google par exemple), « la machine » doit pouvoir reconnaître sa nature. Or, c’est là que le bât blesse; « la machine » n’a que faire de ce que nous, humains, voyons sur nos écrans. Elle n’y reconnaît absolument rien, c’est pour elle un gros canevas blanc. Ce qu’elle reconnaît en revanche (du moins jusqu’à ce que la technologie évolue encore), c’est l’information consignée dans les métadonnées, c’est-à-dire des renseignements non affichés à l’écran, non visibles pour l’utilisateur, inscrits à même le code. « Le verso de la page », comme le dit si bien Mme Veilleux. Notez que les métadonnées sont différentes des mots-clics (hashtags) et des mots-clés qui, eux, viennent catégoriser le contenu pour l’humain et non pour « la machine ». DES GESTES À POSER

PARLER À LA MACHINE

Avec l’évolution des algorithmes (les règles de programmation qui guident l’affichage des contenus dans les médias numériques tels que Google, Facebook et autres), ce ne sont plus les contenus les plus crédibles, ni les plus pertinents, ni même les plus populaires qui ressortent du lot : ce sont ceux qui sont interprétés par « la machine » (le terme englobe ici l’ensemble d’Internet) comme étant les meilleures recommandations à présenter à une personne par rapport à son profil personnel. Notre profil personnel est généré et de façon évolutive selon l’utilisation que nous faisons de nos plateformes numériques; il n’est ni accessible ni modifiable, et il nous suit sur les divers appareils que nous utilisons.

La plupart des sites Web ne comportent pas de métadonnées. En fait, c’est encore tellement récent comme façon de procéder que la pratique professionnelle chez les concepteurs Web n’a pas encore été totalement adaptée. Tous savent pourtant comment procéder, mais le client doit le demander. Et comme il s’agit d’une charge de travail supplémentaire à la réalisation d’un site Web de base, des frais sont à prévoir. Pour ceux qui ont déjà un site Web et qui désirent investir un peu d’argent, il est recommandé d’aller voir son fournisseur et de lui demander d’inclure les métadonnées (ce sera plus ou moins complexe à faire selon les situations). Pour ceux qui prévoient refaire leur site Web, il faut demander à ce que l’inscription des métadonnées soit prévue aux travaux à effectuer. Notez que certains outils, comme le vocabulaire Schema, ont été développés afin de conformer la présentation des métadonnées pour qu’elles soient facilement reconnaissables par les algorithmes des grands médias. Cet aspect doit également être abordé avec le fournisseur. D’autres gestes peuvent être posés sans frais, comme se monter une page Wikipédia (les informations consignées sont automatiquement retranscrites en métadonnées), avoir un compte Google entreprise, un numéro ISNI (International Standard Name Identifier) ou inscrire ses productions sur IMDB. Il est aussi fortement recommandé de publier les vidéos sur YouTube (il s’agit du moteur vidéo reconnu par Google), même s’il faut les publier en double pour les réseaux sociaux.

CULTURE3R : UNIR NOS FORCES POUR MIEUX PROMOUVOIR NOTRE CULTURE On dit du numérique qu’il est un espace de collaboration; les régions de l’AbitibiTémiscamingue, d’Eeyou Itchee Baie-James et de l’Outaouais l’ont bien compris. Avec le projet Culture3R, ce sont trois régions qui mettent en commun leurs ressources afin d’améliorer la découvrabilité* de l’offre culturelle du Nord-Ouest québécois. Le projet est réalisé dans une philosophie d’inclusion et de concertation avec les gens du milieu. La forme du livrable n’est pas encore définie puisqu’il sera conçu en fonction des résultats des discussions, laissant toute la place à l’innovation. La fin de la phase 1 du projet est prévue pour le printemps 2019 avec la livraison d’un prototype. Ce prototype sera par la suite utilisé comme base de travail pour la phase de réalisation, qui est prévue dans les prochaines années. * Selon le site Web de l’Office québécois de la langue française, la découvrabilité se définit comme le « potentiel pour un contenu, un produit ou un service de capter l’attention d’un internaute de manière à lui faire découvrir des contenus autres. » Autrement dit, il s’agit de la possibilité d’être découvert sur le Web par quelqu’un qui ne nous cherchait pas spécifiquement.

12 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

MARKUS SPISKE - UNSPLASH

DIRE LA BONNE CHOSE

Comme les métadonnées sont la fenêtre des algorithmes sur les contenus, il est crucial de bien choisir les données présentées. Et c’est un art en soit. Elles doivent représenter les faits saillants du contenu et ne pas omettre les éléments essentiels (comme le nom de l’artiste ou le titre d’une œuvre). Face à tout cela, force est de constater que les technologies changent vite, qu’elles se mondialisent et que les artistes et les organismes de l’Abitibi-Témiscamingue ont besoin de soutien et d’accompagnement afin de tirer profit des nouvelles règles du jeu en matière d’accessibilité des contenus numériques. En ce sens, la semaine de formation Avantage numérique a été très enrichissante pour la communauté. Si la méconnaissance et la crainte sont des freins importants au développement numérique de notre région, la curiosité et l’audace des Témiscabitibiens sauront certainement avoir raison de ces barrières et nous mener loin sur la voie de l’innovation.


DOSSIER NUMÉRIQUE

RÉGION INTELLIGENTE CHRONIQUE

L’ÈRE DE LA COMMUNAUTIQUE MICHEL DESFOSSÉS

Nous sommes seuls. Seuls, d’une solitude organisée, systémique, numérique et portée au rang de symbole de l’accomplissement. Grosse réussite! Et que dire du DIY, le Do it yourself [Faites-le vous-même]? Qui ne connaît pas de nos jours ce concept abondamment alimenté et valorisé par des plateformes comme Pinterest. Après tout, si Steve Jobs et Steve Wozniak ont monté leurs premiers ordinateurs personnels dans un modeste garage de la banlieue californienne, c’est qu’ils les ont faits eux-mêmes. Raison moderne de célébrer la réussite individuelle; vive la jeune pousse (startup) conçue par le seul cerveau d’un candidat désireux de faire le palmarès des plus riches du magazine Forbes. Mais qui connaît le DIWO sait que l’avenir ne sera pas le triomphe de l’individualisme et sera pluriel : Do it with others [Faites-le avec les autres]! DIWO. Un simple buzzword? Un mot-clic passager? Une tentation éphémère? Pas sûr. Il y a peut-être derrière le terme une tendance de fond en émergence. On renoue de temps en temps avec ce qui a fait le succès de l’humanité : la collaboration. Dans les années 1980, le sociologue Ray Oldenburg a conçu l’idée que nous devions remettre en place un tiers-lieu, un espace de mise en commun (les deux premiers lieux étant la maison et le milieu de travail). The great good place [Un endroit extraordinaire]. Pour lui, l’agora des Grecs anciens, le café des Français, le biergarten pub des Allemands et pourquoi pas, notre perron d’église, sont les creusets de la démocratie et un creuset social. Ces lieux que l’urbanisme mercantile et l’organisation du travail ont tenté de faire disparaître renaissent en grand nombre. Curieusement, on doit en partie cette renaissance au développement d’Internet! Le Web a permis de faire émerger plusieurs plateformes collaboratives et de créer une culture de cotravail. Manquait plus que ce mouvement se mute en l’idée de fabriquer ensemble des objets.

TRADUCTION LIBRE : « ERREUR 155 : DÉMOCRACIE NON TROUVÉE » PHOTO : RANDY COLAS - UNSPLASH

POLITIQUE ET MÉDIAS SOCIONUMÉRIQUES : DÉRIVE VERS LA POLARISATION ET LE MYTHE LOUIS-PAUL WILLIS, PH. D. EN ÉTUDES CINÉMATOGRAPHIQUES, PROFESSEUR ET DIRECTEUR DE LA MAITRISE EN CRÉATION NUMÉRIQUE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Lorsqu’on évoque la présence des médias socionumériques dans l’arène politique, une des premières choses qui vient à l’esprit est la campagne à la présidence de Barack Obama. En 2008, l’utilisation des médias socionumériques à des fins politiques était à ce point nouvelle qu’elle a été comparée à l’arrivée de la télévision par certains chercheurs universitaires. Son usage des médias socionumériques et d’Internet au sens élargi a notamment été comparé à l’adoption de la radio par Franklin D. Roosevelt et de la télévision par John F. Kennedy. Dans tous ces cas de figure, un nouveau médium était exploité pour une première fois afin de participer aux communications entre la Maison-Blanche et le public américain. Ça fait maintenant dix ans. Le moins qu’on peut dire, c’est que le temps a passé et que les choses ont relativement évolué – ou régressé, selon le point de vue. On n’a qu’à penser à Donald Trump, actuel président des États-Unis, dont l’usage des médias socionumériques pour discréditer les médias traditionnels est désormais notoire. RRAWPIXEL UNSPLASH

Justement, c’est en 2001 au Massachusetts Institute of Technology (MIT) que Neil Gershenfeld élabore le concept d’atelier de fabrication collaboratif (Fab Lab). Depuis, il essaime partout sur la planète. Dans ces lieux, les gens se rassemblent autour de grandes tables, d’ordinateurs et d’imprimantes 3D pour concevoir des produits nouveaux. Essentiellement, il s’agit de réapprendre à faire ensemble, et même en commettant des erreurs. Les ateliers de fabrication collaboratifs, de par leurs valeurs et leurs principes, pourraient être une des réponses pour entrer dans l’âge de la participation. Selon Fabien Eychenne, on retrouve dans les chartes de fondation de beaucoup d’ateliers de fabrication collaboratifs européens les termes « accès », « partage », « éducation » et « capitalisation des connaissances ». D’autres lieux revendiquent déjà la capacité d’agir comme troisième vecteur social, notamment les bibliothèques publiques. Oui, les bibliothèques de nos villes attirent déjà l’autre. Lorsqu’ils débarquent chez nous, les nouveaux arrivants issus de cultures disposant de lieux de rassemblement (le café, la place du village, le baobab ou le souk) recherchent nos lieux de convergence sociale et découvrent que nos bibliothèques permettent le rapprochement des gens et des idées. D’ailleurs, ce sont possiblement ces nouveaux arrivants qui nous ramèneront, nous, les natifs d’ici, dans ces tiers-lieux (c’est du moins la thèse de notre ancien premier ministre fédéral, Michael Ignatieff dans son bouquin The needs of Strangers). Ainsi, une nouvelle science naît devant nos yeux. Appelons-la… la communautique.

Les médias socionumériques impliquent nécessairement une socialisation par un environnement numérique. Ces interactions évoluent, et leur dimension « sociale » semble péricliter. Alors que les sociétés sont de plus en plus polarisées, on se retrouve devant des fils d’actualité qui ne reflètent finalement que nos propres croyances et valeurs (à ce sujet, voir les questions de la consonance et de la dissonance cognitive dans la chronique Voir au-delà des « faits alternatifs »). Cette dynamique, qui semble particulière aux médias socionumériques, permet la légitimation de courants de pensée autrefois posés comme extrêmement marginaux. À titre d’exemple, le courant des flat-earthers, qui promeut l’idée selon laquelle la terre est plate et que l’idée d’une terre sphérique est un complot, compte de plus en plus d’adeptes. On peut aisément se demander si de telles notions seraient aussi largement disséminées sans l’environnement socionumérique d’aujourd’hui. À ce sujet, la campagne électorale québécoise qui vient de prendre fin reflète la polarisation qui s’accentue au sein des débats socionumériques. On y retrouve notamment des enjeux électoraux souvent basés sur des généralisations, ce qui génère certains mythes. On se fait des idées mythiques de l’immigrant qui ne parle pas français et qui ne s’intègre pas, ou du fonctionnaire syndiqué qui ne fait rien (ce n’est pas que ces figures n’existent pas, c’est qu’on exagère largement leur prépondérance). Ces idées mythiques sont largement issues de l’esprit de généralisation qui règne sur les médias socionumériques. Quand les opinions sont fondées sur des mèmes et sur des articles provenant de sites douteux partagés sur Facebook, on se retrouve devant un contexte sociopolitique fondé sur du mythe. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 13


DOSSIER NUMÉRIQUE

UNE BALADO D’ICI POUR RIRE ET RÉFLÉCHIR CASSANDRA BÉDARD

Avec l’essor de la baladodiffusion, le numérique transforme les habitudes de consommation radiophoniques. L’émission Quand pensez-vous? s’illustre en ce sens dans la région 08. Enregistrée devant public à la Microbrasserie Le Prospecteur et diffusée une fois par mois, ce projet indépendant valdorien propose à ses auditeurs de rire et de réfléchir grâce à des « sujets sérieux traités avec légèreté » et des « sujets légers traités avec sérieux ».

Le projet, qui en est au début de sa deuxième année, bénéficie d’une notoriété grandissante qui s’explique bien : la chimie entre les animateurs Geneviève Béland, Paul-Antoine Martel et Francis Murphy est indéniable, ce qui donne lieu à des moments croustillants auxquels on s’attache rapidement. Les trois comparses forment un trio ingénieux qui traite de sujets provenant de tous les horizons en sortant des cadres conventionnels, le tout avec une drôle et louable franchise.

LE SENS DE L’À-PROPOS

Comme un « défouloir » du quotidien à saveur humoristique, Quand pensez-vous? présente des réalités universelles aussi bien que des faits nichés à l’échelle régionale. Des segments comme GE, TU, ELLES, L’éditorial de Geneviève Béland, le Programme de soutien aux finissants en sciences humaines profil individu et 9 à 3 naviguent entre de riches moments intellectuels et de drôles absurdités contemporaines d’ordre social, culturel, politique ou environnemental. Du contenu original qui ne manque pas d’attirer les artistes invités tels que, entre autres, Derrick Frenette, Rosalie Vaillancourt, Saratoga, Fred Savard et les Denis Drolet.

 UNE IDENTITÉ DISTINCTIVE

Lors d’une entrevue sur les ondes de Radio-Canada, Julien Morissette, cocréateur du Festival Transistor – auquel Quand pensez-vous? a été invitée à prendre part cette année – et réalisateur de trois balados, a affirmé que l’industrie de la radio numérique est en pleine ébullition en Abitibi-Témiscamingue, voire et même plus que dans les autres régions administratives. Selon lui, le projet valdorien se distingue du lot, notamment grâce à ces ingrédients : « Ce n’est pas montréalocentriste. Déjà là c’est un peu rafraîchissant, c’est très bien produit, les trois collaborateurs ont un bon sens du rythme et ils enregistrent à Val-d’Or devant un public de feu. »

 Où que vous vous trouviez et quand vous le voulez, vous pouvez mettre Quand pensezvous? dans vos oreilles afin de profiter de l’ingéniosité dont fait preuve l’équipe pour mettre à profit la liberté et la créativité permises par ce mode de diffusion numérique. Et qui sait, vous deviendrez peut-être un fidèle auditeur!

 MARIE-CLAUDE ROBERT

Pour écoutez Quand pensez-vous?, rendez-vous sur quandpensezvous.com.

Investissez aujourd’hui dans son avenir avec le régime enregistré d’épargne-études (REEE). Desjardins en Abitibi-Témiscamingue, présent à toutes les étapes de votre vie. desjardins.com/equipeAT

Votre enfant a déjà de l’ambition Rouyn-Noranda

14 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018


DOSSIER NUMÉRIQUE

LE NUMÉRIQUE VU PAR... ROGER PELERIN, ARTISTE EN ARTS VISUELS ET NOUVELLEMENT ADEPTE DE LA CRÉATION NUMÉRIQUE

DÈS L’ENFANCE, LES CHIFFRES NOUS SÉDUISENT ET PARFOIS, LES COULEURS ONT DES NUMÉROS.

CE QUE J’AIME DU NUMÉRIQUE, C’EST QU’IL N’Y A QUE DEUX PETITS CHIFFRES ET ILS PEUVENT TOUT DÉMONTRER.

À L’ÂGE ADULTE, LES CHIFFRES SONT PARTOUT : NUMÉRO DE TÉLÉPHONE, NUMÉRO D’ASSURANCE SOCIALE, NIP, FACTURES… IL N’Y A QUE SUR LE CHÈQUE DE PAIE QUE LES CHIFFRES DIMINUENT.

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 15


DOSSIER NUMÉRIQUE

DE PANACHE ET DE LAINE CHRONIQUE

SOLITUDE À PITONS

GABRIEL DAVID HURTUBISE

Le soleil se levait sur le quartier des affaires de Montréal. Les tours vitrées se renvoyaient l’une l’autre les puissants rayons, un spectacle éblouissant. Aveuglé par cette guerre de titans, le chauffeur de taxi s’était concocté une expression faciale inédite qui mélangeait un sourire sincère à une grimace forcée. Nous échangions déjà quelques politesses convenues sur cette maudite ville en sempiternelle construction alors qu’il évitait les cônes et les étudiants téméraires distraits par leurs téléphones. Et ce scénario se répétait encore et encore parmi la foule pluguée : ceux qui attendaient l’autobus, ceux qui fonçaient dans le métro, ceux au volant des voitures… C’est probablement la lassitude du piton qui a inspiré au chauffeur son premier aphorisme : « il faut fermer sa télévision et sortir de chez soi quand on est jeune. Après, il est trop tard. » Il arrivait de loin, ce monsieur. Surtout, il arrivait d’un songe sur la solitude, disait-il. Moi aussi j’arrivais du fin fond du lointain, à mille kilomètres de là, bien entouré de gens honnêtes le soir, voguant de songes en rêveries toute la journée, dans le bois. Nous avions ça en commun, l’homme et moi : la tête ailleurs. Une solitude comportementale bien innocente. Nous étions tous deux heureux d’avoir quelqu’un avec qui la partager, notre solitude. Autrement, elle deviendrait un fardeau.

LE DÉVELOPPEMENT DES TIERS-LIEUX À L’ÈRE NUMÉRIQUE, UNE OCCASION À SAISIR POUR LA RÉGION TÉMOIGNAGE PAR ROSALIE CHARTIER-LACOMBE, AVANTAGE NUMÉRIQUE

En septembre dernier, nous avons accueilli, dans le cadre de l’Interrégional numérique, la consultante numérique Annie Chénier qui nous a parlé du concept des tierslieux (Third Place). L’appellation créée en 1989 par l’américain Ray Oldenburg renvoie au troisième lieu le plus fréquenté après la maison et le travail. Ces lieux se définissent comme des endroits de rencontres, d’échanges informels et de partage citoyen. Au Québec, c’est dans les bibliothèques qu’ils se sont d’abord incarnés grâce aux médiathèques, aux espaces de travail partagés et aux activités de médiation culturelle. Puis, les cafés avec une connexion internet et certains espaces dédiés aux jeux ont rempli cette fonction. Avec l’apparition des réseaux sociaux, plusieurs chercheurs ont annoncé le déclin de ces tiers-lieux. Mais l’avènement du numérique, au contraire, redéfinit ces lieux en y amenant une notion technologique. Cette hybridation entre les milieux du savoir, des affaires et de la culture place l’usager, le spectateur ou le citoyen au cœur du processus, et ça prend plusieurs formes. Ces espaces mixtes à géométrie variable (atelier de fabrication collaboratif [Fab Lab], espace de travail partagé [coworking], laboratoire d’alimentation [Foodlab], etc.) mènent au partage des connaissances, au prototypage et à la conception avec des données ouvertes. Les interactions entre les gens, imprégnées par la bienveillance, facilitent la collaboration, le partage et l’ouverture.

Les rêveurs savent très bien que le meilleur moyen de rejoindre un lunatique, c’est de lui parler de la lune. La sienne, c’était les histoires d’amour. Mais on n’a pas tous la chance d’en entendre parce qu’aujourd’hui, c’est devenu plus compliqué d’aborder les gens. Ils ne sont plus habitués à se faire approcher, même dans les taxis. Soudainement, ce philosophe de ruelle s’est mis à dire des choses terrifiantes. J’espère qu’elles sont fausses. Aujourd’hui, avec les pitons, on peut se créer un immense réseau virtuel sans parler à qui que ce soit, en se privant totalement de contacts humains. Dans les grandes villes, une multitude de gens se retrouvent isolés, c’est observable. Et pourtant, il ne manque pas de monde. Le chauffeur a poursuivi : « quand on est vieux et qu’on est seul, il est trop tard. » Je me demande jusqu’où ça ira. Depuis les années 1990, au Japon, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur : des jeunes se retirent lentement de tous les contacts sociaux, disparaissent de la vie publique, sans emploi, sans amis. La nourriture qu’ils mangent est livrée à leur porte. Ils jouent typiquement à plusieurs jeux vidéo, naviguent éternellement sur le Web et lisent quelques mangas. Ils vivent chez leurs parents ou en pension, selon leur âge et leurs moyens. Ultimement, ils ne quittent plus leur chambre pendant des mois, voire des années dans les cas les plus extrêmes. Ce sont les hikikomoris, un terme qui signifie « se retrancher ». On estime le phénomène à quelques centaines de milliers de cas déjà. Nous n’avons pas de nom pour cette maladie moderne ici, mais elle existe sûrement. Au fond, je crois que le chauffeur avait un propos très simple : au bout de la solitude, on ne trouve rien d’autre que la folie. MAUDE LABRECQUE-DENIS

DES TERRITOIRES COULÉS DANS NOS VEINES Murale hommage à Richard Desjardins réalisée par les artistes Annie Boulanger, Annie Hamel, Johannie Séguin, Brigitte Toutant, Valéry Hamelin et Ariane Ouellet, qui a aussi agi à titre de maître d’œuvre du projet.

MERCI AUX PARTENAIRES

Centre Déco John David • Blais Location • Outland Tri-logis • Centre Polymétier • Autobus Maheux

Le Cachottier • Olive et Basil • St-Honoré • Photo Michel Fortin

16 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Je crois que le concept de tiers-lieu est une occasion à saisir pour que nos lieux culturels s’adaptent à l’ère numérique. Je suis aussi convaincue que le développement, lorsqu’il est centré sur l’émancipation humaine, contribue à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre. Je vous invite donc à vous informer sur le sujet, à découvrir les tiers-lieux de notre région et, pourquoi pas, à y participer.


L I T T É R AT U R E

LA JEUNE SEPTUAGÉNAIRE MAUDE LABRECQUE-DENIS

La Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda fête cette année ses 70 ans. Fondée en 1948 par le Dr Pauly et un groupe de citoyens engagés (la Bibliothèque était alors située à même la maison du médecin), elle est un bel exemple de la façon dont une organisation culturelle peut traverser les années tout en se modernisant et en restant bien implantée dans sa communauté. Les bibliothèques municipales ont toujours été des lieux d’éducation, d’échange, d’ouverture sur le monde et de partage de connaissances. On peut dire qu’elles représentent le réseau culturel le mieux implanté dans le milieu (on compte environ 70 bibliothèques seulement en Abitibi-Témiscamingue). Quand on pense aux bibliothèques, on a tout de suite l’image d’un lieu de silence favorable à la concentration et au recueillement. Si cet aspect reste présent dans les bibliothèques modernes, il prend un visage de plus en plus ouvert en favorisant la communication entre les personnes, la médiation culturelle et l’accessibilité à domicile des ouvrages. BRANCHÉE

Le numérique prend de plus en plus de place dans l’offre de services de nos bibliothèques publiques. La Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda a d’ailleurs vu sa collection de livres numériques passer de 2827 titres en 2015 à 4391 titres en 2017, et elle devrait s’enrichir dans les prochaines années. Les échanges entre lecteurs se transportent également vers le Web. Créé en 2017 pour « faire vivre les livres », le blogue littéraire de l’organisme compte déjà une vingtaine de collaborateurs et les gens qui le désirent sont invités à soumettre des articles pour faire connaître leurs impressions de lecture (les bonnes comme les moins bonnes). À l’instar des traditionnels clubs de lecture, cette initiative favorise la réflexion commune et collaborative sur l’espace de découverte et de rêve que représentent les livres. RAPPROCHER LA CULTURE… DE LA CULTURE!

À Rouyn-Noranda, comme ailleurs dans la région, les lieux de consommation de la culture (bibliothèques, salles d’exposition, salles de spectacles, etc.) sont de plus en plus perçus comme un tout, un espace ouvert, riche et libre, où littérature, arts visuels, patrimoine et arts de la scène cohabitent et se

répondent, donnant naissance à un tissu culturel complet et cohérent. Ces institutions tendent à se rapprocher entre elles, que ce soit physiquement (le MA musée d’art et la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda partagent maintenant le même bâtiment) ou à travers les différentes activités de médiation culturelle qu’elles organisent. Présentées par la Société d’histoire de Rouyn-Noranda dans la Salle Pauly (2e étage de la bibliothèque), les Belles soirées offrent au public une occasion de découvrir (ou de redécouvrir) certains pans importants de notre histoire. Présentée du 5 octobre au 5 novembre dans l’Atrium de la bibliothèque, l’exposition Le trait d’union qui nous relie met en lumière les œuvres littéraires adaptées à la scène et au cinéma, et qui ont été présentées à Rouyn-Noranda. La collaboration se poursuit sur la scène du Théâtre du cuivre pour l’activité Des mots à la scène pendant laquelle divers artistes de la région offrent des lectures vivantes d’extraits de pièces de théâtre liées à des œuvres littéraires et filmiques marquantes. Finalement, l’activité Un artiste se livre permet au public de rencontrer des artistes qui se produisent en spectacle au Théâtre du cuivre et d’échanger avec eux dans une formule « entretien-jasette » gratuite et ouverte à tous.

John Court FINLANDE

19 OCT. AU 25 NOVEMBRE

PRÉPARER LA RELÈVE

Qu’on pense à l’Espace biblio-jeux, qui offre aux familles de Rouyn-Noranda un vaste éventail d’outils pour contribuer à la stimulation langagière des enfants de six mois à six ans, aux clubs de lecture jeunesse qui se réunissent pour échanger des suggestions de lecture et participer à des activités littéraires, à l’heure du conte qui a lieu deux samedis par mois, aux visites mensuelles des services de garde dans le cadre du projet La bibliothèque à portée de tous ou aux animations offertes aux écoles, la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda contribue à offrir un milieu de vie stimulant et une éducation de qualité aux enfants en soutenant les familles de son territoire. La Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda a 70 ans, et elle est plus vivante que jamais. De nombreux projets bouillonnent encore dans la tête des gens dynamiques qui composent son équipe, comme un gage d’action pour un futur pas si lointain. Solidement ancré dans son milieu et résolument tourné vers l’avenir, l’établissement a su poser des bases solides pour être jeune pendant encore de nombreuses années.

Nos photos de tournage 26 SEPT. AU 2 OCTOBRE

Maria SantaCecilia ARGENTINE

14 SEPT. AU 15 NOVEMBRE

La boutique du MA

Encouragez les artistes d’ici

MUSEEMA.ORG MAUDE LABRECQUE-DENIS

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 17


L I T T É R AT U R E

ABITIBI MONTRÉAL : UNE ROUTE PARSEMÉE

LA LIGNÉE : LA TRILOGIE

DE BONHEUR ET D’EMBÛCHES

QUI NE DEVAIT JAMAIS PARAÎTRE

DOMINIQUE ROY

LISE MILLETTE

« Abitibi/Montréal » est d’abord et avant tout une plateforme numérique dont l’objectif est de promouvoir et de dynamiser la littérature régionale. Celle-ciCette plateforme est rendue possible grâce à une équipe chevronnée qui publie des textes, surtout littéraires, permettant de visualiser le contraste entre les villes et les régions. Publié cette année aux Éditions du Quartz, le recueil de nouvelles « Abitibi Montréal » fait passer le numérique à la version papier en présentant quelques-uns des meilleurs écrits de la plateforme.

La trilogie La Lignée (Opération Iris, La Promesse et L’Héritage) était au départ une histoire d’adolescente de Marianne Tessier. Ses écrits, gardés relativement secrets, ont fini par se tailler une place et prendre forme des années plus tard. L’histoire se déroule entre deux mondes, le présent et l’époque médiévale. Magie, envoûtement et pouvoirs psychiques s’entremêlent sur fond d’enlèvement et de guerres de clans. Les (trop?) nombreux personnages poursuivent une mission secrète de la plus haute importance et une quête personnelle au sein de l’ABI (Agence de bio-information). L’intrigue, quoique souvent prévisible, demeure complexe en raison du nombre important de protagonistes qui, au fil du récit, rencontrent leurs aïeux, et leurs concubines. S’y retrouver devient rapidement laborieux, ce qui sert néanmoins le sujet de la trilogie, une lignée qui se décline de génération en génération et qui entraîne avec elle l’héritage du passé.

Le recueil regroupe six nouvelles très différentes les unes des autres. L’Abitibi qui y est dépeinte est à la fois belle et sombre. Le territoire est parfois empreint d’espoir, d’autres fois de désespoir. La colonisation, l’immigration, les espaces, le grand air, les mines, la chasse, la forêt... tout y est. Et le contraste avec Montréal se fait de plus en plus grandissant à mesure qu’on avance le long de la 117. Mathieu Gagnon, fondateur de la plateforme Web « Abitibi/Montréal » et directeur du projet dans sa version papier, a su bien choisir les textes afin de rejoindre un large public. Chacune des nouvelles possède sa propre personnalité et a son petit je-nesais-quoi d’excentrique, de marginal. L’entièreté de l’œuvre nous fait voyager loin des sentiers battus, loin de la littérature populaire. Le style est plutôt recherché et très imagé. Les figures de style sont des plus évocatrices. D’un point de vue plus personnel, mon coup de cœur va à Catherine Perreault avec sa nouvelle intitulée Feux. Je me suis prise d’affection pour Louis-André et Clémentine, deux écorchés qui se mettent à nu dans cette Abitibi qui les a réunis. Le recueil de nouvelles Abitibi Montréal regroupe des textes des auteurs Claude Bouliane, Alexandre Castonguay, Mathieu Gagnon, Gabrielle Izaguirre-Falardeau, Catherine Perreault et Joséane Toulouse.

Que le texte s’ancre ainsi dans l’époque médiévale n’est pas une surprise : l’auteure est adepte des manifestations médiévales (grandeurs nature). « C’est très bien pour aider ceux qui ont des problèmes de timidité », raconte Marianne Tessier, ajoutant avoir bénéficié elle-même de ces jeux de rôles pour surmonter sa gêne. Depuis, elle réalise elle-même ses costumes, ses bijoux et maintenant ses histoires. ÉCRIVAINE? N’Y PENSE PAS!

« Au secondaire, j’avais pensé être écrivaine, mais un orienteur m’avait dit de ne pas y penser, que ma dyslexie était tellement forte que je ne pourrais jamais faire de grandes études », confie Marianne Tessier. Sans ranger pour autant ses rêves, elle a continué d’écrire, mais dans un autre but. « Si je ne pouvais pas écrire pour tout le monde, je me suis dit que j’écrirais pour moi et pour mes futurs enfants », se souvient-elle. Puis la maladie a frappé à la porte. « J’ai été très malade. On m’a dit de me trouver quelque chose qui me ferait du bien. Quelqu’un qui me connaissait m’a proposé de reprendre l’écriture. J’ai ressorti mes vieux cahiers et j’ai commencé à tout mettre au propre », explique Marianne Tessier. Elle a ainsi remanié son histoire et a choisi de conserver une écriture simple, pour ceux et celles qui pourraient avoir des difficultés à lire. Le style est jeune, vif et plein de rebondissements. « Bien des gens ont des problèmes d’apprentissage et parfois, ils sont mis de côté. Pourtant, une fois qu’ils ont incorporé en eux ce qu’ils ont à faire, ça va très bien », raconte l’auteure de 54 ans. « Tant qu’il y a un rêve, ça ouvre des portes ».

CONFECTION DE PANIERS CADEAUX AVEC LES PRODUITS DE VOTRE CHOIX! Mercredi au dimanche de 10 h à 17 h 30 191, avenue du Lac, Rouyn-Noranda 819 797-7125 18 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Faut-il ainsi s’étonner de voir que dans la série La lignée, les personnages principaux sont « particuliers », pas comme tout le monde? Ils portent en eux des facultés différentes, des sensibilités qui leur permettent de voir autrement. Leurs différences sont mises à profit pour réussir leur mission et chacun doit collaborer et se faire confiance avec ses forces, ses limites et ses aspirations.


L I T T É R AT U R E

UNE NOUVEAUTÉ SIGNÉE AMY LACHAPELLE

MÉMOIRE DES MORTS

DOMINIQUE ROY

Depuis plus de dix ans, le nom d’Amy Lachapelle est associé à la littérature jeunesse. Avec sa trentaine de publications, l’auteure d’origine témiscamienne avait trouvé sa niche. Mais voilà que plusieurs grands changements dans sa vie l’ont amenée à sortir de sa zone de confort. Celle qui a longtemps dit qu’elle n’écrivait pas pour les adultes parce qu’elle n’avait rien à leur raconter a soudainement été influencée par son vécu, ce qui l’a conduite vers son premier roman grand public Toi et moi ça fait six qui est en librairie depuis le 26 septembre.

COURTOISIE

LECTURE POÉTIQUE :

DOMINIQUE ROY

Depuis la fin des années 1990, le Rouynnorandien Sylvain Janneteau est une figure connue dans l’univers poétique québécois. Il a organisé les soirées de poésie « Les nuits urbaines » au bar Farfadet à Montréal. Il a publié certains de ses poèmes dans les revues Steak haché, Exit, Estuaire et Envol. Il a été invité à faire des lectures de ses textes au prestigieux Festival International de Poésie de Trois-Rivières. Il a codirigé et coanimé « Le Cabaret du mot dit » à la Brasserie Le Trèfle noir à Rouyn-Noranda. Publié aux Éditions du Quartz, Mémoire des morts est son troisième recueil de poésie. Comme le titre l’indique, la mort est le thème central de cette œuvre. Absence, douleur, mémoire, larmes, souffrance, voyage, épopée fantastique, lumière, âme, poussière, silence, trous noirs, ombre, cendre, etc. Voilà un aperçu du champ lexical utilisé par le poète pour aborder la fin de la vie, cette étape à laquelle personne ne peut échapper.

Le thème est d’actualité. Dans ces 277 pages, on suit les péripéties amoureuses d’Evelyne Bonenfant. Cette femme active et pleine d’énergie rencontre l’amour avec un grand A lors d’une soirée quelque peu arrosée. Et le coup de foudre est foudroyant, particulièrement lorsque le beau militaire lui annonce qu’il est le père de quatre enfants. C’est en écoutant son cœur qu’Évelyne choisit de plonger tête première dans cette nouvelle aventure.

Amy Lachapelle aborde le rôle de belle-mère avec beaucoup d’humour. La famille reconstituée vient avec son lot de défis, mais l’auteure lui apporte une petite touche de bonheur qui nous fait comprendre à quel point les hauts l’emportent bien souvent sur les bas, un peu comme les joies de la maternité font oublier les douleurs de l’accouchement. Cette situation, l’auteure la vit au quotidien. « Depuis que je suis avec mon conjoint, qui a quatre enfants, les gens autour de moi réagissent beaucoup, posent des questions. Je me suis rendu compte qu’on sait peu ce que vit un beau-parent quand on ne l’est pas », confie-t-elle. C’est donc avec aisance qu’elle a écrit cette histoire. Le ton, le choix du vocabulaire et la richesse des figures de style créent un effet de réalisme saisissant. « La trame de l’histoire d’Évelyne est inspirée de mon expérience personnelle, mais le roman est une fiction. C’est important pour moi de le souligner. Je me suis amusée avec les personnages, les anecdotes, et l’idée n’était pas du tout d’en faire une autobiographie. » Le roman est en librairie depuis peu et déjà, la critique est encourageante. « Les commentaires que j’ai reçus sont très positifs. Des femmes que je ne connais pas m’ont écrit pour me dire qu’elles se retrouvaient à travers Évelyne. Ça gonfle mon cœur de joie de lire ça. » Entre les salons du livre et les entrevues pour la promotion de sa nouveauté, Amy Lachapelle ne chôme pas. Elle vient de terminer un roman jeunesse et déjà, elle planche sur sa prochaine intrigue grand public. Quel en sera le thème? Le mystère plane. « Un autre sujet, mais visant le même lectorat. L’idée du sujet m’est venue en jasant avec des collègues de bureau, et j’ai voulu explorer une autre piste. » Décidément une auteure à suivre!

C’est en peu de mots et sans ponctuation qu’il crée des images évocatrices et significatives de la mort et de ce qu’il en reste pour les survivants. Inévitablement, chaque poème de ce recueil nous rappelle une personne déjà connue qui n’est plus. Aussi, tous nous font prendre conscience que nous deviendrons un jour, à notre tour, le souvenir de plus en plus effacé des gens qui nous ont aimés.

Invitation aux artistes professionnels en arts visuels et métiers d’art ainsi qu’aux commissaires qui désirent présenter un projet d’exposition.

01

Le dépôt d’un seul dossier est nécessaire alors que l’ACEAT s’assure de faire le suivi auprès des quatre centres d’exposition d’Amos, La Sarre, Val-d’Or ,Ville-Marie et du musée d’art de Rouyn-Noranda

Votre dossier doit comprendre sur support numérique (DVD-clé USB) • Description détaillée du projet d’exposition • Visuel du projet d’exposition avec description des œuvres (entre 10 à 20 images, jpg 72 dpi) • Curriculum vitae • Démarche artistique • Dossier de presse numérisé (facultatif-articles majeurs seulement)

02

03

Télécharger le formulaire d’inscription au amos.quebec/exposition sous l’onglet « Formulaire proposition d’expositions-ACEAT » ou directement à partir des sites Web de chacune des institutions respectives.

Avant le 31 janvier 2019, faire parvenir votre dossier dûment complété à ACEAT a/s Marianne Trudel 222, 1re Avenue Est, Amos (Québec), J9T 1H3

04

Aucun dossier accepté par courriel et aucun dossier ne sera retourné.

Pour informations

exposition@ville.amos.qc.ca 819 732-6070, poste 402 Depuis 1980, l’ACEAT constitue un réseau de diffusion professionnel qui regroupe cinq centres d’exposition reconnus de l’Abitibi-Témiscamingue.

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 19


L I T T É R AT U R E

LES POÈTES ONT FAIT VIBRER LES RIVES DU LAC TÉMISCAMINGUE LISE MILLETTE

La pluie avait beau envelopper le temps de grisaille dans la Maison du Frère-Moffet de Ville-Marie le 28 septembre, un groupe animé a eu vite fait de chasser la tristesse de l’automne. Des notes d’accordéon, des chants et un récital improvisé de poésie. La petite maison de bois située non loin du lac Témiscamingue a été le rendez-vous discret de poètes venus présenter leurs compositions.

de faits tragiques ou simplement de réflexions anodines ou plus profondes sur les petites joies du quotidien. Le public a été ému par les chansons de Josée Lefebvre, accompagnée de son accordéon, et par les mots de Laura Morin-Parent

Sous un édredon de pluie La ville est endormie Pluie Dans la pénombre de l’endroit, le coordonnateur de la maison, Dominic Bérubé, avait pris soin de feutrer l’ambiance. Déguisé en amiral pour l’occasion, il a accueilli à bord l’équipage de poètes venus avec leurs cahiers, leurs cartables, leurs bouts de papier ou simplement leur mémoire. Des morceaux de souvenirs, d’expériences vécues,

Surexposée. Je vais survivante, Mais où donc? Terminus – destination trauma Nous referons ce rond-point combien de fois

COURTOISIE

Et pour détendre le tout, l’univers déjanté d’Adam Crépeault qui a généré de grands éclats de rire avec ses poèmes tout aussi étonnants que déroutants.

Au Centre d’exposition d’Amos…

J’ai un vrai beau projet d’affaires Très certainement qu’il va te plaire On se partira une compagnie Avec de la mousse de nombril Ceux qui en ont, venez m’en porter On fabriquera des oreillers

Dès le 9 novembre

Les poètes en herbes, aussi jeunes que 12 ans, ont vite laissé leur timidité de côté pour s’approcher du micro. Au terme de la soirée, un seul souhait : reprendre l’exercice.

Ito Laïla Le François Et règne le souffle

TEL PÈRE, TELLE FILLE Photo : Boris Plique

Sculpture

DANIEL ET TOBI GAGNÉ

Samuel Breton Eskimo de Sorel

Installation vidéographique

Claude Guérin avec la participation de

Bertrand Rougier Pignons sur glace Photographie

Centre d’exposition d’Amos

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 Mardi de 9 h à 12 h et 13 h 30 à 17 h Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

20 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

Grâce au soutien financier du

L’INVISIBLE NE SE MANIFESTE PAS, IL SE CACHE.


MA RÉGION, J’EN MANGE! CHRONIQUE

CARPACCIO DE TOMATES ET DE BETTERAVES MULTICOLORES, HUILE DE BASILIC ET MOUSSE AU FROMAGE DE CHÈVRE ET CITRON ANGÈLE-ANN GUIMONT, TABLE CHAMPÊTRE L’ÉDEN ROUGE DE SAINT-BRUNO-DE-GUIGUES

UN ÉNORME MERCI AUX CINÉPHILES, INVITÉS PARTENAIRES, COLLABORATEURS ET BÉNÉVOLES !

prOchain rendez-vOus du 26 au 31 OctObre 2019 merci à nOs partenaires

INGRÉDIENTS POUR LE CARPACCIO

8 15 ml (1 c. à table) 5 1 2

INGRÉDIENTS POUR L’HUILE DE BASILIC

250 ml (1 tasse) 1 15 ml (1 c. à table)

présentateur Officiel

Mini betteraves multicolores Huile d’olive Branches de thym Caissette de tomates cerises multicolores Tomates rouges de format moyen

Huile d’olive Botte de basilic Vinaigre de cidre

INGRÉDIENTS POUR LA MOUSSE AU FROMAGE DE CHÈVRE ET CITRON

subventiOnnaires

350 ml (1 et 1/3 t.) 125 ml (1/2 t.)

Crème 35 % Zeste de 3 citrons Fromage de chèvre nature

prOducteurs

PRÉPARATION POUR LE CARPACCIO

réalisateurs

Cuire les betteraves entières en papillote, au four, avec l’huile d’olive et le thym. Une fois cuites, retirer la peau des betteraves. Couper les betteraves et les tomates en fines tranches et disposer dans une assiette. Saler et poivrer. PRÉPARATION POUR L’HUILE DE BASILIC

À l’aide d’un pied-mélangeur, mélanger le basilic, l’huile d’olive et le vinaigre de cidre. Mélanger tous les ingrédients jusqu’à l’obtention d’une texture lisse et homogène. Passer au tamis. Disperser l’huile sur le carpaccio.

acteurs principaux

PRÉPARATION POUR LA MOUSSE AU FROMAGE DE CHÈVRE ET CITRON

acteurs de sOutien

cOllabOrateurs

Chauffer la crème 35 % et le zeste de citron afin d’infuser les saveurs. Refroidir au réfrigérateur. Mélanger le fromage de chèvre à la crème citronnée afin d’obtenir un mélange homogène (texture crème anglaise). Passer le mélange au tamis. Réfrigérer afin que le mélange soit bien froid. Mettre le mélange dans un siphon. Ajouter sur le carpaccio. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 21


SOCIÉTÉ

MON EXPÉRIENCE AU PIQUE-NIQUE ANNUEL DES NOUVEAUX ARRIVANTS TÉMOIGNAGE DE SÉVÉRINE MARIUS

Nouvellement installée à Rouyn-Noranda, étudiante au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue en provenance de la Guadeloupe, j’ai décidé de me joindre à un pique-nique dédié aux nouveaux arrivants le 18 août dernier au Parc botanique à Fleur d’eau. L’activité avait été organisée par La Mosaïque, un organisme ayant pour mission le soutien à l’immigration. Lors de ce pique-nique, j’ai pu m’informer sur les différents services mis en place pour l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants en matière d’emploi, de logement, des vélos qui sont prêtés gratuitement par la Ville de Rouyn-Noranda et du matériel qui sera rendu disponible cet hiver. J’ai aussi pu me renseigner sur des activités, des loisirs et des lieux à découvrir, comme le mont Kékéko, le parc d’Aiguebelle. Le pique-nique s’est déroulé dans un esprit de partage et d’échange entre immigrants provenant de différents endroits (Afrique, Antilles, Cuba, France, etc.). J’ai pu faire de nouvelles rencontres qui favoriseront mon intégration en Abitibi-Témiscamingue. Nous avons mangé, bu, dansé au rythme de la musique québécoise, échangé, ri, relaxé sur les pelouses de ce très beau parc. C’était un beau moment en toute convivialité. Il n’y a pas de doute, les Québécois savent accueillir les nouveaux arrivants!

22 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018

POTOS : COURTOISIE

Par la suite, je suis allée découvrir le mont Kékéko avec d’autres étudiants et j’ai pu constater par moi-même qu’il s’agit effectivement d’un très bel endroit, comme me l’avait décrit l’un des membres La Mosaïque. J’envisage aussi d’aller visiter le parc d’Aiguebelle prochainement. J’encourage tous les immigrants à participer aux activités proposées par La Mosaïque et la Ville de Rouyn-Noranda et à découvrir les activités qu’offre cette belle région.


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CALENDRIER CULTUREL NOVEMBRE 2018 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

ÉVÉNEMENTS

Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue 27 octobre au 1er novembre Théâtre du cuivre (RN) Festival de musique Trad de Val-d’Or 1er au 3 novembre, Val-d’Or CINÉMA

Chair de poule 2 : l’Halloween hantée Du 4 au 7 novembre, Le Rift (Ville-Marie) Napoléon en apparte – Jeff Denis 11 et 12 novembre Théâtre du cuivre (RN) Ciao ciao – Song Chuan 18 novembre, Théâtre du cuivre (RN) Le nid – David Paradis 19 novembre, Théâtre du cuivre (RN) La rééducation de Cameron Post Désirée Akhavan 25 novembre, Théâtre du cuivre (RN) Gaspard va au mariage Anthony Cordier 26 novembre Théâtre du cuivre (RN) BLEU : Pantone 306 U THÉÂTRE

Je veux voir Mioussov Théâtre de la Loutre 1, 2 et 3 novembre Le Rift (Ville-Marie) 2 hommes tout nus 3 novembre Salle Dorotti (Témiscaming)

Tissage et mécanisme Diane T. Tremblay Jusqu’au 4 novembre Centre d’art Rotary (La Sarre) Don Quichotte, l’accessible étoile Martin Héroux Jusqu’au 11 novembre Galerie du Rift (Ville-Marie) Les sept grands-pères – Frank Polson Jusqu’au 11 novembre Galerie du Rift (Ville-Marie) La vitrine – Pascale LeBlanc Lavigne Jusqu’au 11 novembre Galerie du Rift (Ville-Marie) L’étreinte du réticule – Maria Santacecilia Jusqu’au 15 novembre MA musée d’art (RN) Bestiaire imaginaire de Mibo Micheline Plante Jusqu’au 28 novembre Bibliothèque de Malartic MIMÈSIS – Collectif d’artistes Jusqu’au 2 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or Hommage à Gérard Paradis Jusqu’au 21 décembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre GRIS : Pantone 423 U

Pierre Fragile – Kevin Calixte Jusqu’au 1er novembre Bibliothèque municipale Richelieu (La Sarre) Abitibi 360, Territoires et identités Serge Bordeleau et Cédric Corbeil Jusqu’au 2 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or

Baby Sitter – Théâtre Catfight 6 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) 7 novembre, Théâtre Télébec (VD) 8 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 9 novembre, Salle de spectacles Desjardins (La Sarre)

Don et abandon : le sexe comme parcelle d’éternité – Karine Hébert et Louis Brien Jusqu’au 13 janvier 2019 Centre d’art Rotary (La Sarre)

Appelez-moi Stéphane Théâtre de la Loutre 17 novembre, Agora des arts (RN)

Mario Tessier, 2 novembre Brasserie La Brute du Coin (La Sarre)

EXPOSITIONS

Shaman industriel IV – Darcia Labrosse Jusqu’au 4 novembre Centre d’exposition d’Amos

HUMOUR

Vivant – Jérémy Demay 6 novembre, Le Rift (Ville-Marie) 7 novembre Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) 8 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) 9 novembre, Théâtre Télébec (VD) 10 novembre, Théâtre du cuivre (RN)

Jean-François Mercier 9 novembre, Salle Dorotti (Témiscaming) Les Denis Drolet, 15 novembre Salle Dorotti (Témiscaming) Tableau 1 avec Charles Bergeron Canevas, humour spontané 16 novembre, Vieux-Palais (Amos) Olivier Martineau, 22 novembre Salle Dorotti (Témiscaming) Velours – Katherine Levac 27 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 28 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) Tu me niaises – Derrick Frenette 29 novembre, Salle Félix Leclerc (VO) Monsieur – Phil Roy 30 novembre, Théâtre Télébec (VO)

Marée haute – Émile Proulx-Cloutier 28 novembre, Salle Félix-Leclerc (VO) 29 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) 30 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 18 octobre, Salle Dorotti (Témiscaming) JEUNESSE

Heure du conte – Moridicus 10 et 20 novembre Bibliothèque municipale d’Amos Atlas géocircus 2 : Le monde est petit 17 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 18 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) Club de lecture livromanie Jusqu’au 5 décembre Bibliothèque municipale d’Amos Cour de dessin 7 à 12 ans Jusqu’au 11 décembre MA musée d’art (RN)

LITTÉRATURE DIVERS

Conférence avec Chantale Labrecque 8 novembre Bibliothèque municipale d’Amos Luc Descôteaux se livre à nous 18 novembre Bibliothèque municipale d’Amos MUSIQUE

La Bibliothèque-interdite – Sibyllines 8 novembre, Agora des arts (RN) Nos idéaux – Dumas 14 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 15 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) 16 novembre, Le Rift (Ville-Marie) 17 novembre, Salle Félix-Leclerc (VO) Portraits et fantaisies – Jeunesses musicales du Canada 18 novembre, Salle multifonctionnelle du Conservatoire (VD) 20 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 25 novembre, Théâtre des Eskers (Amos) Entre vous et nous – Artistes variés 21 novembre, Le Rift (Ville-Marie) 22 novembre Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) 23 novembre, Théâtre Télébec (VO) 24 novembre, Théâtre du cuivre (RN) Sur les traces de la musique québécoise Duo Trad 22 novembre, Salle Félix-Leclerc (VO) 23 novembre, Théâtre du cuivre (RN) 24 novembre, Salle Lilianne-Perrault (La Sarre)

L’alliance parentale – Conférence de Denise Côté, psychologue et professeure-chercheure à l’UQAT 6 novembre Salle Félix-Leclerc (VO) Activité de financement du MRAR 10 novembre Théâtre des Eskers (Amos) Planification successorale – CPA 11 novembre Bibliothèque municipale d’Amos La magie des arts – Cercle des Fermières de Gallichan 11 novembre Sous-sol de l’église (Rapide-Danseur) Belles matinées Fibre naturelle avec la Ferme Chalpagas 13 novembre Bibliothèque municipale d’Amos Génies sages et moins sages – Génies en herbe Harricana Jusqu’au 14 décembre Bibliothèque municipale d’Amos Soirée quiz Jusqu’au 11 juin 2019 Microbrasserie le Prospecteur (VD) Soirée BGGB (boardgamegeekbeer) Jusqu’au 20 août 2019 Microbrasserie le Prospecteur (VD)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018 23


24 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2018


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