KAROLINE LĂTOURNEAU K-OOTSHOOÂ : REDONNER VIE + SPĂCIAL FEMMES
GRATUIT JOURNAL CULTUREL DE LâABITIBI-TĂMISCAMINGUE - MARS 2023 - VOL 14 - NO 06 LITTĂRATURE COMME DES RATS 08 MUSIQUE CRACHE TON ROCK 13 HISTOIRE PREMIĂRES FEMMES EN POLITIQUE MUNICIPALE 12 THĂĂTRE CĂLESTE, SOLĂNE ET LES RESSACS 24 CULTURE PREMIER JOURNAL ABITIBIWINNI 09
EN COUVERTURE
Karoline LĂ©tourneau, diplĂŽmĂ©e en mĂ©tiers dâarts et impression textile, propriĂ©taire de K-Ootshoo.
150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5
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ISSN 1920-6488 LâIndice bohĂ©mien
PubliĂ© 10 fois lâan et distribuĂ© gratuitement par la CoopĂ©rative de solidaritĂ© du journal culturel de lâAbitibi-TĂ©miscamingue, fondĂ©e en novembre 2006, LâIndice bohĂ©mien est un journal socioculturel rĂ©gional et indĂ©pendant qui a pour mission dâinformer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de lâAbitibi-TĂ©miscamingue.
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CONCEPTION GRAPHIQUE
Feu follet
CORRECTION
GeneviĂšve Blais et Nathalie Tremblay
IMPRESSION
Imprimeries Transcontinental
TYPOGRAPHIE
Carouge et Migration par André Simard
2 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN SOMMAIRE Ă LA UNE 4 ET 5 CALENDRIER CULTUREL 31 CHRONIQUE ENVIRONNEMENT 27 CHORNIQUE HISTOIRE 12 CHRONIQUE LâANACHRONIQUE 6 CHRONIQUE MA RĂGION, JâEN MANGE 29 CULTURE 9 ĂDITORIAL 3 EXPOSITION 10 ET 11 FEMMES 16 Ă 26 LITTĂRATURE 7 ET 8 MUSIQUE 13 POĂSIE 15
Photo : Karoline Létourneau - Autoportrait
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Lâindice bohĂ©mien est un indice qui permet de mesurer la qualitĂ© de vie, la tolĂ©rance et la crĂ©ativitĂ© culturelle dâune ville et dâune rĂ©gion.
CHRONIQUE DE NOTRE INEXISTENCE
ARIANE OUELLET
On mâa demandĂ© un Ă©ditorial sur les femmes, jâai plutĂŽt choisi de vous parler de ma grand-mĂšre ThĂ©rĂšse, qui nous a quittĂ©s en novembre dernier. Elle allait avoir 96 ans en mars 2023. Devant ses beaux yeux aimants de fille, de sĆur, de niĂšce, dâĂ©pouse, de mĂšre, dâamie, de grand-mĂšre, elle a vu dĂ©filer presque un siĂšcle de notre petite histoire, une histoire qui se transforme peu Ă peu.
Enfant, les perceptions quâon a de sa grand-mĂšre sont souvent teintĂ©es de ce lien privilĂ©giĂ© qui nous unit Ă elle, simple et tendre. Toutefois, une fois adulte, ces perceptions dâelle en tant que femme se sont enrichies dâautres Ă©clairages, plus complexes, plus en clair-obscur. En 2004, alors Ă©tudiante Ă lâuniversitĂ©, je faisais un projet de photos dans lequel je cherchais Ă comprendre comment les gens aiment se voir reprĂ©senter en photographie. AprĂšs avoir passĂ© un premier semestre Ă la rencontre de personnalitĂ©s narcissiques, entourĂ©e dans mes classes de citadines et citadins intellectuels universitaires anglophones, je me suis tournĂ©e vers le monde ordinaire qui mâentourait. Jâai demandĂ© Ă ma grand-mĂšre si elle acceptait que je la prenne en photo, en lui laissant le choix de la mise en scĂšne. Elle avait dĂ©cidĂ© de poser en jouant du piano, sa lubie du moment. En complĂ©ment de lâimage, les figurantes et figurants devaient rĂ©pondre Ă quelques questions : « Qui ĂȘtes-vous? Comment vous dĂ©finissez-vous? » Ă quoi ma grand-mĂšre avait rĂ©pondu : « Je suis catholique pratiquante, mĂšre de cinq enfants. Une femme dâintĂ©rieur moyenne. »
Je suis toujours restĂ©e troublĂ©e de cette rĂ©ponse mystĂ©rieuse. « Femme dâintĂ©rieur moyenne ». Ăa semblait tellement rĂ©ducteur. Câest vrai quâĂ lâĂ©poque oĂč elle sâest mariĂ©e, dans les annĂ©es 1950, on endoctrinait les filles avec le Guide de la parfaite mĂ©nagĂšre : « Prenez quinze minutes pour vous reposer afin dâĂȘtre dĂ©tendue lorsquâil rentre. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez fraĂźche et avenante. En dĂ©finitive, veiller Ă son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle. Ăcoutez-le, laissezle parler dâabord, souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vĂŽtres. Ne remettez jamais en cause son jugement ou son intĂ©gritĂ©. Souvenez-vous quâil est le maĂźtre du foyer et quâen tant que tel, il exercera toujours sa volontĂ© avec justice et honnĂȘtetĂ©. Si vous avez des petits passe-temps, faites en sorte de ne pas lâennuyer en lui parlant, car les centres dâintĂ©rĂȘt des femmes sont souvent assez insignifiants comparĂ©s Ă ceux des hommes. » VoilĂ !
La culture de lâĂ©poque a tentĂ© de circonscrire les femmes dans le territoire domestique et de les dĂ©finir comme insignifiantes. Rares sont celles qui occupaient un emploi intĂ©ressant, poursuivaient des Ă©tudes supĂ©rieures, possĂ©daient des entreprises, voire dĂ©veloppaient leur « plein potentiel ». Pas Ă©tonnant que dans ce contexte empreint de culture religieuse
machiste et patriarcale, une femme comme ma grand-mĂšre se soit dĂ©finie en fonction des attentes que la sociĂ©tĂ© avait envers son rĂŽle de femme au foyer. La famille nâest pourtant quâun angle parmi tant dâautres pour prendre la mesure dâune personne. Ma grand-mĂšre est une femme qui a eu un sens de lâengagement communautaire hors du commun et qui a toujours veillĂ© au bien-ĂȘtre des autres. Elle Ă©tait beaucoup plus quâune « femme dâintĂ©rieur moyenne ».
Lâhistoire de lâart nâa pas fait meilleure figure quant Ă la place accordĂ©e aux femmes dans la sphĂšre publique. Depuis quelques mois, je participe Ă un projet de crĂ©ation autour du 100e anniversaire de naissance de lâĂ©crivain phare de la beat generation, Jack Kerouac. Dans lâentourage de cet Ă©crivain mythique Ă©voluaient des femmes crĂ©atrices plus que pertinentes, des poĂštes percutantes et avant-gardistes : Diane di Prima, Hettie Jones, ruth weiss, Lenore Kandel et bien dâautres encore dont on peine Ă trouver des traces.
On a rĂ©servĂ© Ă ces crĂ©atrices le mĂȘme sort qui a jadis Ă©tĂ© rĂ©servĂ© Ă Hilma af Klint, la toute premiĂšre artiste qui sâest consacrĂ©e Ă lâart abstrait. DĂšs 1906, cette peintre, dans le secret de son atelier, peignait des formes abstraites dont lâinspiration lui venait de textes philosophiques. Pourtant, câest Ă Kandinsky quâon attribue le statut de « pĂšre » de lâabstraction, alors que sa premiĂšre Ćuvre du genre date de 1910. Lâhistoire, encore une fois, aura failli Ă la tĂąche en laissant dans lâombre une artiste dâune grande importance. Au QuĂ©bec, les femmes du Refus global ont connu les mĂȘmes Ă©cueils. Borduas lui-mĂȘme avait dâabord refusĂ© quâelles signent le manifeste! Pourtant nombreuses, leur prĂ©sence et leur participation active au mouvement social que le groupe contestataire avait mis en place nâĂ©taient pas du tout anecdotiques. MĂȘme que le risque quâelles prenaient pour leur carriĂšre et leur statut social Ă©tait disproportionnĂ© par rapport Ă celui de leurs camarades masculins.
Je me demande tout ce quâon a perdu comme sociĂ©tĂ© Ă ne pas dĂ©ployer tout le potentiel de ces femmes, affairĂ©es Ă la vie domestique, Ă ne pas reconnaĂźtre Ă leur juste valeur toutes ces artistes incroyables qui ont eu la chance et lâaudace de sâadonner Ă leur vocation de crĂ©atrices. Je me demande ce que serait le monde aujourdâhui si les femmes avaient pu infiltrer la sphĂšre publique plus tĂŽt dans lâhistoire⊠la politique, la gouvernance, les affaires, la science, etc. Il serait meilleur, jâen suis convaincue.
Aujourdâhui, heureusement, nos crĂ©atrices de lâAbitibi-TĂ©miscamingue rayonnent plus que jamais. Parcourez les pages de LâIndice bohĂ©mien pour les suivre. Ăa me rĂ©jouit, vraiment. Jâai hĂąte de voir dans deux gĂ©nĂ©rations ce que feront nos enfants de lâhĂ©ritage quâon leur crĂ©e. En partageant de façon plus juste les charges familiales, en Ă©crivant lâhistoire avec des voix multiples.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 3 â ĂDITORIAL â
EN CLASSE OU à DISTANCE Admission prolongée AU T O MNE 2 0 2 3 Plus de 175 programmes offerts
4 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN KAROLINE LĂTOURNEAU
Le contraste ne saurait ĂȘtre plus tranchĂ©, plus divergent. Dâun cĂŽtĂ©, lâartiste, souriante et pĂ©tillante, avec sa longue chevelure blonde et, de lâautre, des chambres Ă air de vĂ©lo Ă©ventrĂ©es et rĂ©duites en longues laniĂšres de caoutchouc en fin de vie utile⊠ou presque. La mission de lâatelier K-OOTSHOO, câest justement cela, « faire du beau, avec du moins beau ».
Karoline LĂ©tourneau est diplĂŽmĂ©e en mĂ©tiers dâarts et impression textile Ă MontrĂ©al. AprĂšs avoir travaillĂ© pour le Cirque du Soleil en teinture, dans lâĂ©quipe des costumes, elle revient en Abitibi-TĂ©miscamingue. De fil en aiguille, elle met sur pied son atelier de crĂ©ation et de valorisation, Ă La Reine en Abitibi-Ouest.
« Le Cirque mâa donnĂ© un cĂŽtĂ© trĂšs structurĂ©. Jây ai appris Ă reproduire des patrons, des couleurs et Ă crĂ©er des archives aussi. Ce nâĂ©tait pas quelque chose que jâavais au dĂ©part, mais jâaime beaucoup le cĂŽtĂ© affaires et, pour rĂ©ussir, tu nâas pas le choix dâĂȘtre Ă ton affaire, justement! »
Câest, par ailleurs, en marge de son travail au Cirque du Soleil que lui est venu le dĂ©sir de travailler avec le caoutchouc. « Jâavais dĂ©jĂ vu des boucles dâoreilles faites de caoutchouc, puis une collĂšgue au Cirque mâa donnĂ© un sac en cadeau fait en tripes de vĂ©lo. » Il ne lui en fallait pas plus pour avoir envie de pousser plus loin les possibilitĂ©s que lui offrait cette matiĂšre premiĂšre Ă la fois originale et singuliĂšre.
« Je suis une tripeuse de matiĂšres et de textiles. Le caoutchouc câest quelque chose qui est venu me parler. Câest mallĂ©able, impermĂ©able et câest un mal aimĂ© parce que câest une matiĂšre finalement polluante et il est difficile de sâen dĂ©barrasser », explique Karoline LĂ©tourneau. Il faut dire aussi que le caoutchouc des chambres Ă air de vĂ©lo peut ĂȘtre travaillĂ© Ă la machine Ă coudre. Un net avantage!
UN APPROVISIONNEMENT SANS CESSE RENOUVELĂ
« Je nâai jamais connu de problĂšme dâapprovisionnement, mĂȘme avec la pandĂ©mie, grĂące Ă de nombreux partenaires. Sports experts Ă La Sarre, Rouyn-Noranda et Amos; BĂ©lisle Ă Rouyn-Noranda; jâai mĂȘme des boutiques de vĂ©lo Ă Mont-Laurier et Saint-Sauveur qui me gardent du matĂ©riel. Tout le monde est emballĂ© par le projet. »
Il faut savoir que le caoutchouc nâest pas un rĂ©sidu commercial qui peut se recycler aussi facilement que dâautres. Le partenariat est ainsi gagnant-gagnant. K-OOTSHOO dĂ©charge les entreprises de leurs dĂ©chets pour les revaloriser sous une
autre forme oĂč le caractĂšre durable et impermĂ©able devient une valeur ajoutĂ©e pour les sacs ou les portes-feuilles. Karoline aime aussi intĂ©grer du cuir, une autre matiĂšre durable, et des tissus quâelle se plaĂźt Ă agencer et sur lesquels elle peut imprimer des designs uniques. Les possibilitĂ©s dâassemblages sâen trouvent dĂ©cuplĂ©es.
VERS DES TEINTURES PLUS NATURELLES
Pour teindre ses piĂšces et ses tissus, Karoline LĂ©tourneau utilise des colorants Ă faible impact environnemental depuis des annĂ©es dĂ©jĂ , mais elle souhaite aller plus loin dans cette voie. « Jâaimerais aller vers quelque chose de plus naturel. Câest dans mes dĂ©sirs de teindre de maniĂšre plus naturelle. Le moins dâimpacts quâon peut laisser, mieux câest. Câest le but de K-OOTSHOO », souligne-t-elle.
Dans ses efforts pour réduire son empreinte, elle garde contact avec le Centre design et impression textile à Montréal.
« Si jâarrive Ă teindre de maniĂšre naturelle, je serai vraiment contente », assure-t-elle.
Native de Palmarolle, en Abitibi-Ouest, câest une fiertĂ© pour elle dây avoir son atelier, sa production et sa boutique en ligne. « Jâaime aussi faire les marchĂ©s publics. Ăa permet de crĂ©er quelque chose dâunique, dâexpliquer aux clients comment câest fait et de leur faire prendre conscience que câest parfois plus difficile de travailler avec des vieilles affaires quâavec du neuf. Câest une maniĂšre aussi dâexpliquer ma dĂ©marche. »
Et si son inspiration peut lui venir de partout, Karoline LĂ©tourneau compte aussi sur son Ă©quipe de « Colombo », comme elle les appelle. Ce sont des personnes qui, comme elle, font le tour des friperies et dâautres magasins de bric-Ă -brac et qui dĂ©nichent parfois des trouvailles qui pourront revenir sous une autre forme.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 5 â Ă LA
UNE âK-OOTSHOO Â : REDONNER VIE
LISE MILLETTE
KAROLINE LĂTOURNEAU
LâANACHRONIQUE âEN SONGEANT Ă PIERRE ET Ă NOUS
PHILIPPE MARQUIS
Un ami de longue date, un camarade aux cĂŽtĂ©s de qui je me suis battu pour tenter dâamĂ©liorer le sort du monde, a dĂ©cidĂ© de nous quitter derniĂšrement. Comme il y a des annĂ©es que jâai fui la mĂ©tropole pour revenir ici, je nâavais que peu de nouvelles de lui. Il a toutefois Ă©tĂ© lâune des trĂšs rares personnes connues au sud Ă avoir traversĂ© le parc pour venir me voir, il y a six ans de cela. Je vous jure que câest rare de la visite comme ça pour moi. Depuis, lâĂ©loignement et les manĂšges de nos destins respectifs ont fait que les maigres nouvelles que je recevais de lui provenaient dâamis interposĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux.
Il vivait seul et sâefforçait de sortir dâune cruelle dĂ©pendance. Un ĂȘtre brillant, lucide et capable de rĂ©sumer une situation politique, tant locale quâinternationale, en quelques mots. Un militant gĂ©nĂ©reux, apprĂ©ciĂ© de toutes et tous. FrappĂ© comme nous tous par la pandĂ©mie, il sâest isolĂ© davantage. Dâici, de Loin-Noranda, câest ce que je crois avoir compris. Dans les faits, je nâen sais rien⊠Rien dâautre que le fait quâil a dĂ©cidĂ© de partir. Je pense Ă lui tous les jours depuis les FĂȘtes, la pĂ©riode quâil a choisi pour
renoncer Ă la vie. Comment puis-je arriver Ă comprendre autrement quâen Ă©voquant une profonde souffrance? Câest peine perdueâŠ
On dit que les mois de fĂ©vrier et mars reprĂ©sentent, dans notre rĂ©gion, ceux oĂč la dĂ©tresse humaine serait la plus manifeste. Comment entendre les pleurs Ă©touffĂ©s quand tant de bruits assourdissent nos existences fonçant Ă la vitesse du son?
Que deviennent alors nos Ăąmes en ces temps troubles? Quây a-t-il donc derriĂšre ce que nous cachons ou refusons de regarder en nous? Quây a-t-il sous nos humeurs retouchĂ©es, nos beaux coups soulignĂ©s? Comment sont nos nuits, nos matins, nos chagrins? Comment parler et nommer ces boules qui bougent parfois dans nos ventres sans en sortir?
Comment répondre à ces questions en pianotant en solitaire sur un clavier?
Comment pouvoir sâĂ©clairer si on ne fait pas comme un enfant en demandant tout simplement : « Comment vas-tu? Que sont tes rĂȘves maintenant? Que veux-tu du vivant? »
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6 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
â
ARSENIC MON AMOURÂ : LE CAUCHEMAR DâUNE RELATION TOXIQUE
DOMINIQUE ROY
Printemps 2022, la Fonderie Horne fait Ă nouveau parler dâelle. Sur toutes les lĂšvres, elle les gerce de sa controverse⊠de sa contamination qui expose ses voisins Ă un risque Ă©levĂ© de dĂ©velopper un cancer du poumon. De lĂ est nĂ© Arsenic mon amour, le premier ouvrage de la nouvelle collection BrĂ»lot des Ăditions du Quartz.
Dans les quelque quarante pages dâintrospection, JeanLou David et Gabrielle IzaguirrĂ©-Falardeau livrent leur vĂ©cu, leurs questionnements, leurs rĂ©flexions et leurs Ă©motions par lâentremise dâune correspondance sâĂ©talant de juillet Ă novembre 2022. Dans ce genre Ă©pistolaire, les auteurs se dĂ©voilent. Jean-Lou fait partie de ceux qui viennent de la Bittt Ă Tibi. En plus dâĂȘtre nĂ© Ă Rouyn-Noranda, il est le descendant de gĂ©nĂ©rations qui sây sont ancrĂ©es jusquâĂ y creuser leur tombe dans la faille. Quant Ă Gabrielle IzaguirrĂ©-Falardeau, elle respire lâarsenic depuis « lâhiver de ses quatre ans ». MĂȘme si elle nâest pas de souche, elle nâa « jamais Ă©tĂ© autre chose que rouynorandienne », avoue-t-elle.
Lâamour, lâattachement et le sentiment dâappartenance Ă la ville meurtriĂšre font partie des contrastes que les correspondants mettent en lumiĂšre, ou en noirceur, en parlant de sa beauté et de sa laideur, de sa nature vivante et morte, de sa moralitĂ© et de son immoralitĂ©, de son passĂ© et de son prĂ©sent. Justice et injustice, rĂ©sistance et obĂ©issance, confiance et trahison, vie et profits⊠Dâun cĂŽtĂ©, il y a Rouyn et de lâautre, Noranda; deux entitĂ©s quâun trait dâunion ne suffit pas Ă raccorder. Ici, il y a lâenracinĂ© jusquâĂ la moelle qui y vit toujours; ailleurs, il y a celle Ă lâidentitĂ© Ă©branlĂ©e qui a choisi de sâen Ă©loigner. Ă travers ces paradoxes, entre le choix de prendre la parole ou de se taire, le duo fait combat commun : « il ne sera pas question de se fermer la gueule. »
De ces lettres Ă©manent les retentissements dâune relation toxique entre le narcissisme pervers de la Fonderie Horne et de sa ville complice et lâensemble des anonymes qui survivent ou meurent sous son joug insidieux. Sur et entre les lignes, on lit la douleur des auteurs, celle de leur Ă©mergence face Ă une dure rĂ©alité⊠Ils font partie des victimes de ce « monstre de fer qui ronfle dans la ville ». Tous les signes sont criants. Parce que la perverse narcissique est charismatique et sĂ©duisante : « La compagnie faisait ruisseler sur la ville la promesse dâune vie amĂ©ricaine confortable. » Parce quâelle a une emprise : « Jây suis trop intimement attachĂ©e. » Parce quâelle repĂšre les plus vulnĂ©rables : « Des quatre coins de la Terre, des gens dĂ©sĆuvrĂ©s [âŠ] vinrent en grand nombre sâabreuver Ă la
ĂDITIONS DU QUARTZ
mamelle Ă©norme du veau. » Parce que, et ce, jusquâĂ ce que la victime prenne conscience de son vĂ©ritable amour, non pas pour son bourreau, mais plutĂŽt pour lâimage quâelle sâen Ă©tait créée : « Je ne sais pas si jâai correctement aimĂ© ce territoire, ou seulement lâidĂ©e que je mâen faisais. »
Le ton nâa rien dâhumoristique ni dâironique. Lâintention est Ă la fois didactique (instruire, informer, expliquer), dramatique (faire ressentir lâamour-haine qui habite les auteurs), polĂ©mique (susciter le dĂ©bat) et poĂ©tique (faire appel Ă la beautĂ© esthĂ©tique du langage, Ă un rythme et Ă une prose imagĂ©e). Enfin, pour apprĂ©cier Arsenic mon amour Ă sa juste valeur et comprendre la quĂȘte qui se cache derriĂšre deux plumes qui se font Ă©cho, il y a des prĂ©alables, soient ceux de connaĂźtre les principaux repĂšres gĂ©ographiques de la ville, dâĂȘtre au fait de lâactualitĂ© entourant le drame et dâavoir une Ăąme littĂ©raire bien nourrie.
Ă LâAFFICHE DANS UNE MUNICIPALITĂ PRĂS DE CHEZ-VOUS!
La Ville de Malartic sâaffiche comme une municipalitĂ© partenaire de LâIndice bohĂ©mien
Chaque mois, surveillez le panneau indicateur qui présentera la une du journal.
LâIndice bohĂ©mien remercie la Ville de Malartic pour son soutien!
ERRATUM
Nous tenons Ă aviser nos lectrices et lecteurs quâune erreur sâest glissĂ©e dans lâarticle « RĂ©al Couture, grand tĂ©moin de la scĂšne culturelle au TĂ©miscamingue et ailleurs » publiĂ© en page 21 du numĂ©ro de fĂ©vrier dernier de LâIndice bohĂ©mien
On y lit que M. Couture a travaillé au Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue. Or, en 1970, on parlait plutÎt de la Commission scolaire du Cuivre. De plus, M. Couture a écrit de nombreuses piÚces de théùtre, tout public, et non uniquement pour enfants.
Nos excuses.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 7 â LITTĂRATURE â
COMME DES RATS
DOMINIQUE ROY
Comme des rats est le premier opus littéraire de Géraldine Grotowski, dite Grotov, une artiste graphique qui est née à Rouyn-Noranda, mais qui habite Québec depuis la fin des années 1980.
Pour cette premiĂšre publication, le choix de Moelle Graphik comme maison dâĂ©dition sâavĂšre des plus judicieux. En effet, lâorganisme Ă but non lucratif, spĂ©cialisĂ© dans la bande dessinĂ©e (BD), explore les formes narratives et dâexpression diversifiĂ©es, souvent marginales, ou jusquâici mĂ©connues, du neuviĂšme art. Moelle Graphik fait aussi connaĂźtre le travail dâartistes pionniers, Ă©mergents ou mĂȘme parfois oubliĂ©s. La qualitĂ© des matĂ©riaux, des Ă©crits et du visuel pousse la bande dessinĂ©e au rang dâĆuvre dâart. Chaque dĂ©tail est rĂ©flĂ©chi, est pensĂ© et a sa raison dâĂȘtre.
Dans le cas de Comme des rats, on parle de bande dessinĂ©e, mais on ne patauge pas trĂšs loin des caractĂ©ristiques du roman illustrĂ© (graphic novel). Lâalbum compte prĂšs de 70 pages, le sujet est sĂ©rieux, la psychologie du personnage principal est complexe, un lectorat adulte est ciblĂ©. On sort du divertissement pur et dur. On plonge dans un univers de dĂ©tresse humaine, de misĂšre, de dĂ©linquance et de violence.
Lâhistoire raconte la duretĂ© dans laquelle vit le personnage principal. Lâadolescente malheureuse vit avec un pĂšre autoritaire pour qui les enfants ne sont que des numĂ©ros. Elle, elle est le numĂ©ro 4 de la fratrie, et câest tout ce quâelle reprĂ©sente pour le paternel qui lâappelle ainsi. Les frasques de lâadolescente enragent le gĂ©niteur qui craint non pas pour elle, mais plutĂŽt pour sa propre rĂ©putation. Quittant le domicile familial, No 4 devient victime de cette vie misĂ©rable quâest celle dâune SDF (personne sans domicile fixe). Elle erre dans les mĂ©andres de la ville, squatte une roulotte et un immeuble dĂ©saffectĂ©, mange Ă la soupe populaire, traĂźne avec la racaille, consomme des drogues, est victime dâagression et de sollicitation sexuelles, en plus dâĂȘtre complice de violence. Elle ressent la honte, le jugement, la dĂ©tresse, le dĂ©sespoir⊠Sâagit-il dâun rĂ©cit autobiographique? Ăa en a tout lâair!
Le discours est familier, populaire, cru et vulgaire, aussi dur que lâunivers de la rue. Les dessins simplistes sont Ă©vocateurs et reprĂ©sentatifs de la grande noirceur qui habite et entoure le personnage principal. Lâaction se dĂ©roule dans la ville de QuĂ©bec des annĂ©es 1990. On sây reconnaĂźt dâun point de vue gĂ©ographique par des lieux bien dĂ©finis comme les rues Richelieu et du Pont, le Vieux-Port et la Basse-Ville. Toutefois, la QuĂ©bec qui y est illustrĂ©e nâa rien de son charme touristique et europĂ©en; câest lâunderground miteux que lâon visite. Les rĂ©fĂ©rences
culturelles de cette Ă©poque y sont nombreuses : les cigarettes vendues Ă lâunitĂ©, le MAD Magazine, la canne de Nesquik en mĂ©tal, la gomme Bazooka, la cabine tĂ©lĂ©phonique de Bell, le ghetto blaster, ainsi que les films Ă lâaffiche tels que Les nuits avec mon ennemi et Le Silence des Agneaux
La BD a su capter lâattention du journal Le Devoir au point de faire partie de sa sĂ©lection du mois de dĂ©cembre dernier. François Lemay, chroniqueur BD, en rĂ©sume bien lâessentiel : « Câest une lecture dure, sans fioriture, au dessin froid et inquiĂ©tant et qui ne laisse place Ă aucune trace dâespoir. Pour le moment du moins. »
8 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN â LITTĂRATURE â
GĂRALDINE
EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TĂMISCAMINGUE
CONSEIL DE LA PREMIĂRE NATION ABITIBIWINNIÂ : CRĂATION
DâUN PREMIER JOURNAL CULTUREL
CLAUDINE GAGNĂ
JĂ©rĂ©mie Kistabish est agent de communication au Conseil de la PremiĂšre Nation Abitibiwinni. De la crĂ©ation dâobjets promotionnels Ă lâachat de panneaux publicitaires, son travail consiste Ă sâoccuper de tout ce qui touche aux communications. Son parcours professionnel est teintĂ© par lâamour de la musique et de la culture. Pas Ă©tonnant que JĂ©rĂ©mie travaille Ă lancer un journal culturel mettant en lumiĂšre diffĂ©rents membres de diffĂ©rentes cultures des PremiĂšres Nations. Adolescent, JĂ©rĂ©mie avait un projet musical. Ainsi, il a prĂ©sentĂ© des spectacles, tant dans les grands centres que dans la rĂ©gion. Dans le but de mĂȘler la musique Ă sa vie professionnelle, il sâest retrouvĂ© derriĂšre le micro de la station de radio CKAG FM. Pendant sept ans, il a Ă©tĂ© animateur, mais il a aussi touchĂ© Ă la promotion, au montage, Ă la rĂ©alisation dâentrevues et Ă la recherche de nouvelles. JĂ©rĂ©mie sâimplique encore aujourdâhui auprĂšs de la radio CKAG FM en siĂ©geant Ă son conseil dâadministration.
En plus de sa passion pour la musique, JĂ©rĂ©mie organise des Ă©vĂ©nements dans ses temps libres. En 2021, il a notamment organisĂ© un dĂ©filĂ© de mode. La designer vedette Ă©tait Julie Lacroix (SignĂ© J), issue des PremiĂšres Nations. Que ce soit derriĂšre un piano, derriĂšre ses platines ou Ă la barre dâune embarcation nautique lors des rassemblements de bateaux quâil aime orchestrer, JĂ©rĂ©mie est trĂšs impliquĂ© dans son milieu.
Un autre projet lui tenant Ă cĆur est celui du journal culturel du Conseil de la PremiĂšre Nation Abitibiwinni. Ă la recherche de sujets ainsi quâĂ la rĂ©daction, lâagent de communication souhaite mettre en lumiĂšre des Autochtones qui tirent leur Ă©pingle du jeu dans lâespace culturel, mais aussi dans dâautres domaines. Ă travers les pages de ce journal numĂ©rique, la culture sera privilĂ©giĂ©e, mais il sera aussi possible de faire la connaissance de professionnelles et professionnels au parcourt inspirant.
LâidĂ©e du projet lui est venue en regardant des archives. Il souhaitait trouver une façon de regrouper tout ce que les membres des PremiĂšres Nations font, mais aussi en informer ses publics cibles. Lorsquâil Ă©crit, JĂ©rĂ©mie cherche dâabord Ă prĂ©senter le cĂŽtĂ© humain de ses histoires. Il est important pour lui de faire remarquer dâoĂč viennent ces gens et comment ils ont commencĂ© leur carriĂšre ou leurs activitĂ©s.
Ă lâaffĂ»t de bons sujets, JĂ©rĂ©mie ne se concentre pas uniquement sur la culture algonquine. « Je trouve important de promouvoir plusieurs cultures, il nây a pas juste une nation. Il y a plusieurs nations : les Innus, les Montagnais, les Attikameks, etc. », explique JĂ©rĂ©mie, qui souhaite partager ses dĂ©couvertes avec les membres de sa communautĂ©, avec ses collĂšgues de travail, mais aussi avec le grand public.
Le journal culturel, en format numĂ©rique, sera disponible dans la semaine du 6 mars. Mensuellement, il sera possible de consulter une nouvelle version de publication. La page Facebook du Conseil de la PremiĂšre Nation Abitibiwinni en fera la promotion et le journal sera hĂ©bergĂ© sur le site Web du Conseil. Restez Ă lâaffĂ»t, JĂ©rĂ©mie prĂ©pare de bons textes.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 9 â CULTURE â
CHARLĂNE GILBERT
SORTIE DU FONDS DâARCHIVES, LA MAISON DUMULON SE RENOUVELLE
Tout le monde connaĂźt lâhistoire de Jos Dumulon et de son magasin gĂ©nĂ©ral, mais saviez-vous que lâĂ©quipe du musĂ©e a travaillĂ© trĂšs fort Ă lâautomne dernier pour mettre sur pied une nouvelle exposition permanente, La ruĂ©e vers Rouyn? Jâai eu la chance de rencontrer la directrice, Audrey Desrochers, afin de faire une petite visite guidĂ©e personnalisĂ©e, et je nâai pas Ă©tĂ© déçue.
Depuis le 17 novembre dernier, le public peut faire une visite libre de lâexposition en se rendant directement Ă la cabane de bois rond sur le bord du lac Osisko. En entrant, on y dĂ©couvre une magnifique boutique de produits artisanaux, dont la majoritĂ© provient de la rĂ©gion : des produits dâAlpaga de la ferme Anka au dĂ©licieux miel de la Miellerie de la Grande Ourse. Câest une belle occasion dâencourager plusieurs entreprises locales, sous un mĂȘme toit.
Au moment de commencer la visite, on vous remet un charmant catalogue qui dĂ©crit les diffĂ©rents artĂ©facts mis en valeur au cours de lâexposition. Sous la forme dâun magasin gĂ©nĂ©ral dâantan, on sâimmerge immĂ©diatement dans une autre Ă©poque tout droit sortie dâun livre dâhistoire. On y retrouve des fusils de chasse, des manteaux de fourrure et de vieilles cannes de soupe aux tomates. Le rĂ©alisme des dĂ©tails est trĂšs impressionnant.
La modernitĂ© nâa pas Ă©tĂ© mise de cĂŽtĂ© avec lâajout dâun tableau interactif mis Ă la disposition du public. Du bout du doigt, petits et grands peuvent visualiser diffĂ©rentes cartes des postes de traites, des voies dâeau ainsi que des chemins de fer. Il est de ce fait possible dâobtenir beaucoup de renseignements sur les diffĂ©rents sujets et dâen apprendre davantage sur les façons de faire de lâĂ©poque. Lâart de fusionner technologie et histoire, voilĂ un Ă©lĂ©ment de lâexpĂ©rience que jâai adorĂ©.
Cependant, ce qui mâa donnĂ© tout un effet wow, câest la projection de quatre capsules vidĂ©o dâenviron quatre minutes chacune. Ces vidĂ©os inĂ©dites, sorties du Fonds dâarchives, sont
Au Centre dâexposition dâAmosâŠ
directement projetĂ©es sur les murs du magasin gĂ©nĂ©ral et prĂ©sentent lâhistoire de quatre personnages historiques, dont deux femmes et un AnichinabĂ©. Des bancs ont Ă©tĂ© installĂ©s pour permettre aux gens de profiter pleinement de lâexpĂ©rience.
Nâoublions pas lâanimation des visites guidĂ©es! Rassurez-vous, Ă partir du mois de mars, elles reprendront avec de nouveaux personnages costumĂ©s et un narratif revisitĂ©. Le personnel du magasin gĂ©nĂ©ral fera dĂ©couvrir le passĂ©, et jettera un Ćil sur lâavenir. Jâaimerais vous en dire plus, mais ça gĂącherait la surprise.
Bien que courte, lâexposition dĂ©borde de nouveautĂ©s et de surprises pour le public. Le travail effectuĂ© par lâĂ©quipe est un beau vent rafraĂźchissant qui permet aux personnes ayant dĂ©jĂ visitĂ© la petite cabane en bois rond du lac Osisko de la redĂ©couvrir. Quant Ă celles qui ne connaissent pas la Maison Dumulon, elles en apprendront Ă©normĂ©ment sur lâhistoire de Rouyn-Noranda.
10 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
MATĂRIELLE JESSICA BEAUCHEMIN ET ELYSE DE LAFONTAINE LE DESSIN PERFORMATIF COMME LIEU DE RENCONTRE CHRISTINE LEBLANC ENTRE LâENCRE ET LA LUMIĂRE GUYLAINE MAGNY FAUT PAS SE LEURRER ! GAĂTANE DION LA LUMIĂRE AUTOUR ARIANE OUELLET VERNISSAGE 17 MARS Ă 17 H JUSQUâAU 19 MARS VERNISSAGE 24 MARS Ă 17 H JUSQUâAU 12 MARS JUSQUâAU 12 MARS © ARIANE OUELLET © GUYLAINE MAGNY © ELYSE DE LAFONTAINE © JEAN-MICHEL SEMINARO © GAĂTANE DION © NICOLAS CHENTRIER â EXPOSITION â
CORRESPONDANCE
MARCOUX
LESLIE
LESLIE MARCOUX
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 11
MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec
LESLIE MARCOUX
ALEXANDRA DâAOUST ET LES PREMIĂRES FEMMES EN POLITIQUE MUNICIPALE
MICHAĂL PELLETIER-LALONDE, COORDONNATEUR DE LA SOCIĂTĂ DâHISTOIRE ET DE GĂNĂALOGIE DE VAL-DâOR
Ă Val-dâOr, le nom dâAlexandra dâAoust (nĂ©e Marquis) est Ă©troitement associĂ© Ă une foule dâinitiatives communautaires. Enseignante et bĂ©nĂ©vole impliquĂ©e sur une multitude de fronts, on la connaĂźt entre autres pour avoir cofondĂ©, en 1983, lâorganisme La Piaule de Val-dâOr. Ce qui est peut-ĂȘtre moins connu aujourdâhui, câest quâelle a Ă©galement Ă©tĂ© lâune des premiĂšres femmes Ă faire le saut en politique municipale Ă Val-dâOr.
En effet, Ă lâautomne 1972, Alexandra dâAoust prĂ©sente sa candidature pour le siĂšge de conseillĂšre numĂ©ro 1. En cela, elle fait figure de pionniĂšre, ce qui est soulignĂ© par la presse qui, tout en accueillant somme toute favorablement cette candidature, nâĂ©chappe pas toujours au sexisme : « Mme dâAoust retient lâattention parce quâelle est logique et positive. On ne retrouve point, chez elle, le raisonnement totalement fĂ©ministe. Elle ne se prĂ©sente pas aux Ă©lections municipales par dĂ©fi au sexe fort », Ă©crit Jean-Michel Wyl, dans un portrait quâil lui consacre dans lâAbitibi-Dimanche du 22 octobre 1972.
Un des dossiers de son fonds dâarchives conservĂ© Ă la SociĂ©tĂ© dâhistoire et de gĂ©nĂ©alogie de Val-dâOr tĂ©moigne de ce chapitre fascinant. Alexandra dâAoust fait alors partie dâune initiative inĂ©dite pour le Val-dâOr de lâĂ©poque : lâĂquipe Tremblay, une Ă©quipe politique municipale menĂ©e par Gustave Tremblay et dans laquelle on retrouve, notamment, lâarchitecte Marcel Monette. LâĂquipe Tremblay sera toutefois dĂ©faite au profit de candidats indĂ©pendants, dont J.-EugĂšne BĂ©rard, le maire Ă la plus impressionnante longĂ©vitĂ© politique de lâhistoire de la ville.
Alexandra DâAoust nâest cependant pas la premiĂšre Ă se lancer en politique municipale dans la rĂ©gion valdorienne. De fait, elle a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e en cela par HĂ©lĂšne RinguetteDorion, qui est Ă©lue au conseil de la municipalitĂ© de Lac Lemoine en 1967. Cette derniĂšre prendra notamment une part active aux travaux du comitĂ© de fusion des municipalitĂ©s de Bourlamaque, Lac Lemoine et Val-dâOr, qui a lieu en 1968. On la retrouve Ă©galement candidate Ă lâĂ©lection municipale de Val-dâOr de 1968.
Ce nâest toutefois en 1976 quâune premiĂšre femme, GisĂšle Wexler, entre au conseil municipal de Val-dâOr (Ă©lue avec un record de voix de majoritĂ©, soit prĂšs de 2 800 voix). Puis, câest Ă compter des annĂ©es 1980 que le visage du conseil municipal change et que lâon voit un nombre plus consĂ©quent de femmes accĂ©der Ă des postes Ă©lectifs municipaux, suivant en cela une tendance qui sâaffirme Ă la mĂȘme pĂ©riode, alors que la proportion de femmes conseillĂšres au QuĂ©bec passe de 3,8 % en 1980 Ă 18,4 % en 1990. Plusieurs de ces Ă©lues valdoriennes sont issues des milieux de la santĂ© et de lâenseignement, et elles ont lâexpĂ©rience du communautaire ou du syndicalisme : on pense Ă Marie St-Germain (1984-1992), Ă Suzanne Couture (1991-2009) ou encore Ă Yolette LĂ©vy (1996-2009), notamment.
Il faudra cependant attendre prĂšs dâun demi-siĂšcle aprĂšs lâĂ©lection de GisĂšle Wexler pour voir Ă©lire une mairesse, CĂ©line Brindamour, en 2021, marquant par le fait mĂȘme un nouveau tournant dans lâhistoire politique de la ville.
12 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN â HISTOIRE â
BAND SCOLAIRE Â : CRACHE TON ROCK
GENEVIĂVE SAINDON-LâĂCUYER
Cultiver une passion, câest lui permettre de vivre et de se dĂ©ployer sous toutes ses formes. Il est important et nĂ©cessaire de rendre accessibles les arts et la musique, tout autant que le sport. Lorsquâun intĂ©rĂȘt nous habite, nous devrions toujours avoir la possibilitĂ© dâen exploiter le plein potentiel.
Anywhere Everywhere
Sandra Brewster
27 janvier au 30 avril 2023
Câest en partie pour ces raisons que le projet Crache ton Rock a vu le jour, en version pilote, lâan dernier et quâil termine officiellement sa premiĂšre annĂ©e dâexistence dâici peu de temps. Le projet est constituĂ© dâune douzaine de jeunes qui ont tous en commun lâamour de la musique. Quâils soient dĂ©jĂ musiciens ou quâils aient simplement le dĂ©sir dâapprendre, ce projet leur permet de se former un band et dâavoir un encadrement de la part de leur coach et instigateur du projet François Grenier. Celuici leur donne de la structure et des mĂ©thodes de travail, mais ils sont tout de mĂȘme libres Ă 100 % de la dĂ©marche artistique quâils souhaitent emprunter. La seule ligne directrice quâon leur demande de suivre est que les projets doivent ĂȘtre originaux et en français. En plus de recevoir lâappui de François, la Polyno de La Sarre ainsi que la Maison des jeunes leur donnent accĂšs Ă de lâĂ©quipement et des locaux de pratique.
Ce type de projet est une avenue plus quâintĂ©ressante pour les jeunes ayant un intĂ©rĂȘt musical, mais qui ne savent pas nĂ©cessaire vers qui ou vers quoi se tourner pour lâexploiter. Offrir ce genre de possibilitĂ©s amĂšne encore plus de diversitĂ© dans les activitĂ©s quâil est possible de faire en dehors de lâĂ©cole et permet sans aucun doute Ă plusieurs jeunes de trouver chaussure Ă leur pied.
Les jeunes qui participent Ă lâexpĂ©rience Crache ton Rock sây investissent Ă fond et peuvent aussi compter sur le soutien de membres du personnel de leur Ă©cole Ă travers ce projet musical. Les rĂȘves naissent de lâintĂ©rieur, mais câest grĂące Ă ceux qui sây intĂ©ressent quâils trouvent leur chemin dans le monde rĂ©el.
Initiation Ă la gravure sur polystyrĂšne (6 Ă 12 ans)
Samedi 4 mars
9âhâ30 Ă 10âhâ30 / 11âh Ă 12âh
Artisanat autochtone
Disponible à la boutique du musée
museema.org
1 819-762-6600
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 13 â MUSIQUE â
DOMINIQUE ROUTHIER
14 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
VoilĂ , un prolifique thĂšme
La langue française reluisante et aguerrie;
Il Ă©tait surtout lĂ pour lâEnvie
Alors, je fais le premier vers.
La page blanche évitée
Alors, jâĂ©cris de la poĂ©sie.
Artistiquement communiquée
MĂšne Ă lâextase relationnelle.
Voilà , il me porte sur une envolée lyrique
Style gelée de pomme typique
Ou confiture pĂȘche-Ă©rable?
Je ne sais trop.
Quelques détails imparfaits bien malgré soi.
Une complicité spontanée
LâĂ©tincelle, le spling suscitĂ©.
Comprendre quâelle est partagĂ©e,
LâintĂ©rĂȘt est palpable.
Une action, une attention, une pulsion commune.
Une poésie posée et haletante.
Une cour intime entre le poĂšte et la lectrice.
Un cÎtoiement élégant
Majestueusement éléphant
Jovial apprivoisement
Temps, sécurité, espace, disponibilité et plus, escomptés
Les conditions pour cocréer.
La poésie, faut la prendre comme elle vient
Avec les cons cent voulus tendrement
Rapprochement imminent
Un doux et enlevant baiser, sûrement
La callipyge envie témoignée
Les vilains écueils enlevés
Peurs, appréhensions et traumas exfoliés
Tels des vĂȘtements dâune poĂ©sie osĂ©e.
ENCORE!âŠ
LâENVIE DE POĂMES [EXERCICE ĂPISTOLAIRE]
MICHEL SCULTĂTY-OUELLET
Des lisibles préliminaires souhaités
Telle une couverture, une 4e, Une mise en contexte capitale : Des semis printaniers. LâĂ©moustillement frissonnant
Authenticité et joie
Inspirent le rythme des caresses langagiĂšres Devenir dure comme une brique Le projet mâintĂ©resse, je sais par oĂč commencer Câest sans explication : Ils savent trĂšs bien comment faire. Le dĂ©sir instinctivement narrĂ© Consentements, tĂ©moignages explicites renouvelĂ©s
Allons-y, doucement, Donnons libre cours Ă nos envies artistiques Jusquâau paroxysme que reprĂ©sente la neige pour lâhumiditĂ© dans lâair.
Ah! Comme la neige a neigé! La poétesse ouvre son univers à son auditeur Le poÚte y entre et affecte son for intérieur Le va-et-vient des yeux pétillants. Suivre le rythme Bien sûr, le rythme poétique.
Le tempo et les changements de pas, Une cadence, une équipe, une symbiose grammaticale à déployer
On a faim, on mange de la littĂ©rature. On inverse lâen-tĂȘte et le pied de page poilus On sâentrelace telle une fleur Au sein dâune phrase orgasmique. Lâempoignade des vers, des strophes, des pages; Des fantasmes rĂ©dactionnels dâautrices.
Ni rue, ni mégaphone, simplement jouissifs. Jubiler à la lecture syntaxique.
Encore!
Nues, lâenvie apaisĂ©e, Repues et heureuses par ce littĂ©raire poĂšme Ragaillardies, exultĂ©es, vivifiĂ©es Par lâeffet chez lâautre provoquĂ©, Dans nos vies respectives dĂ©nouĂ©es Oh, le pouvoir dâun recueil Ă©toffĂ©.
Si au final, lâAmour est la poĂ©sie du cĆur, Est-ce que la poĂ©sie du cĆur mĂšne Ă lâAmour? Je lâespĂšre au plus profond de mon cĆur! La poĂ©sie rime sans dĂ©tour. Le cĆur sĂšme son chemin vers lâAmour. Doux JĂ©sus, dixit Joey.
Au besoin, peaufiner le travail crĂ©atif langoureux. Collons-nous pour dĂ©compresser un brin Enfin, collons-nous sur notre crĂ©ativitĂ©, notre gaietĂ© Juste ĂȘtre bien, Pour un instant, ne plus penser Ă demain. Le monde peut sâĂ©crouler, le poĂšme est rĂ©alisĂ© Clore la journĂ©e tel un point dĂ©terminĂ©
VoilĂ , jâaurai sublimĂ©, par ce poĂšme, mon envie.
Et 1⊠2⊠3⊠Et 1⊠2⊠3⊠Valsement vÎtre.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 15 â POĂSIE â
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SPĂCIAL FEMMES
Dans la catĂ©gorie moins de 60 spectacles, le Petit Théùtre du Vieux Noranda a remportĂ© le prix Communication et marketing lors de la remise des prix Rideau. FĂ©licitations Ă toute lâĂ©quipe du Petit Théùtre pour ses initiatives ingĂ©nieuses ayant permis de dĂ©velopper et de maintenir un lien privilĂ©giĂ© avec son public. De gauche Ă droite : Florence LeguĂ©rinel (chargĂ©e de projet diffusion, mĂ©diation et billetterie) Camille Barbotteau (chargĂ©e de projet communication) et Rosalie Chartier-Lacombe (directrice gĂ©nĂ©rale).
16 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
NICOLA-FRANK VACHON
LISE BISSONNETTEÂ : ENTRETIENS
VALĂRY SAINT-GERMAIN
Il y a de ces livres quâon sâimagine facilement dĂ©vorer en solo sur un petit cap de roche, dans un sous-bois pas trĂšs loin de la ville, Ă lâabri des regards et des distractions pour se laisser transporter dans le temps avec lâimpression de faire partie de lâhistoire. Ă la lecture de Lise Bissonnette : entretiens (Ăditions du BorĂ©al), jâavoue, je suis devenue une petite fille; celle pour qui la lecture est un prĂ©cieux trĂ©sor Ă une Ă©poque oĂč lâisolement est un dĂ©sert littĂ©raire. Avec la rigueur quâon connaĂźt Ă Lise Bissonnette, elle se livre avec franchise et tendresse. Pas de complaisance miĂšvre ni envers elle ni envers cette Ă©poque oĂč le beige et la grisaille ne demandaient quâĂ se vivre et Ă sâĂ©crire noir sur blanc.
« ON EST DU PAYS DE SON ENFANCE. »
Fille de commerçant dâorigine modeste, Lise Bissonnette raconte la distinction des classes sociales entre Rouyn, la francophone, et Noranda, la prospĂšre et fiĂšre anglophone. LâaccĂšs Ă lâĂ©ducation est limitĂ© au couvent oĂč, trop souvent, les enseignantes sont Ă peine plus ĂągĂ©es que les Ă©tudiantes et doivent suivre bien strictement les bases minimales. Le clergĂ© est trĂšs conscient quâil Ă©duque des filles de mineurs et de bĂ»cherons qui deviendront de bonnes mĂšres de famille. Lise Bissonnette, avide de lecture, assoiffĂ©e de connaissances, lit et relit sans cesse les mĂȘmes ouvrages : la comtesse de SĂ©gur, les manuels scolaires, les romans-feuilletons de ses sĆurs, Les VeillĂ©es des chaumiĂšres, mĂȘme les notes de stĂ©nographie de sa mĂšre. « Lire, mĂȘme nâimporte quoi, mĂšne Ă Ă©tudier. Ătudier, mĂȘme des choses inintĂ©ressantes, mĂšne Ă vouloir en connaĂźtre dâintĂ©ressantes. », dit-elle.
nationale (PEN), puis en tant que rĂ©dactrice en chef adjointe pour le journal Le Quartier latin, elle dit : « Nous Ă©tions impertinents et ambitieux, nous percevions Le Devoir comme un concurrent un peu dĂ©passĂ©, rien de moins. » Lâavenir est dâune ironie certaine.
Lors de lâentretien, nous avons Ă©voquĂ© la Lise Bissonnette, Ă©tudiante et libre, tant Ă Gatineau quâĂ MontrĂ©al, dans un QuĂ©bec en pleine effervescence. De ses premiers pas en tant que journaliste pour le journal Ă©tudiant Le Parchemin avec lâassistance de Louise Desjardins, elle aussi abitibienne, et de sa participation au conseil exĂ©cutif de la Presse Ă©tudiante
« Ce que jâai retenu de mon enfance, ce nâest pas la forte nature de ce nord qui nous submergeait, mais lâisolement. Il mâa portĂ©e Ă chercher la compagnie des mots, puis des phrases, puis des livres (mĂȘmes imbĂ©ciles, pour la plupart) qui attĂ©nuaient la brutalitĂ© du dĂ©cor et me faisaient aimer les
rochers oĂč lâon peut sâasseoir Ă longueur de journĂ©e et sâen aller dans cet autre monde. », ajoute-t-elle.
Lise Bissonnette est une grande dame qui, pas Ă pas et avec fougue et droiture, a semĂ© sur son parcours lâouverture dâesprit et lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation et Ă la culture par la lecture. Sa vie est certes dâune ironie fascinante. Elle nous a offert une bibliothĂšque oĂč tous ont le loisir de gambader avec les mots, de voyager dans le temps et de croire que tout est possible. Lise Bissonnette : entretiens vous donne rendez-vous dans une bibliothĂšque prĂšs de chez vous.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 17 SPĂCIAL FEMMES
« JâAI EU 20 ANS Ă TEMPS, LES VOILES PERDAIENT ENFIN LA PARTIE. »
FRANĂOIS COUTURE
VALĂRIE CĂTĂÂ : ENTRE SONORITĂ ET BESOIN DâISOLEMENT
CLAUDINE GAGNĂ
Travailleuse sociale de formation, ValĂ©rie CĂŽtĂ© chĂ©rit une vision et une pratique du travail social communautaire. Elle aime travailler avec les collectivitĂ©s. Originaire dâAmos, elle a choisi de se terrer en forĂȘt, dans ce quâelle appelle « son chĂąteau », soit sa maison Ă©clairĂ©e Ă lâĂ©nergie solaire. Cet isolement volontaire lui permet dâĂ©crire, de rĂ©flĂ©chir et de passer du temps de qualitĂ© avec sa marmaille. PrĂ©sentement, elle travaille sur une Ćuvre mariant ses deux passions.
TOUTES PAREILLES
LâĂ©prise de justice sociale planche prĂ©sentement sur un projet portant le titre de travail Toutes pareilles. La Ville de Val-dâOr lui a offert une rĂ©sidence de crĂ©ation Ă compter du 5 mars prochain. Pour sây prĂ©parer, ValĂ©rie Ă©crit depuis le mois de janvier. Elle raconte : « Le titre mâest apparu aprĂšs avoir dit Ă mon amie Ă quel point elle Ă©tait forte, belle et merveilleuse. Mon amie mâa prise dans ses bras et mâa dit, âOn est toutes pareillesâ. Câest la premiĂšre fois que jâentendais cette expression de façon positive. »
ISOLEMENT ET SORORITĂ
Le concept de lâĆuvre sâest dĂ©fini grĂące Ă lâisolement choisi de ValĂ©rie. Dans son quotidien, elle parle Ă son amie MĂ©lanie. Les Ă©changes se passent souvent par textos, par messages vocaux ou par tĂ©lĂ©phone. Les deux amies nâarrivent que rarement Ă se voir, une rĂ©alitĂ© pour bien des femmes. Le spectacle est le rĂ©sultat de la rĂ©sidence qui se traduit donc par une confidence que ValĂ©rie fait, sur le bord du poĂȘle Ă bois, Ă son amie MĂ©lanie. « On nâest jamais la seule Ă vivre une situation, jamais. Il y a ça de beau en nous, les femmes. Quand on ne va pas bien, on sâentraide et on se protĂšge. Câest lâimportance de la sororitĂ©, » affirme lâautrice.
QUAND LES ARTS DE LA SCĂNE SE FONT INTERVENTION
Les expĂ©riences professionnelles de ValĂ©rie sâinscrivent majoritairement dans lâanimation de groupe; son Ă©criture, elle, est toujours dans la prise de parole, dans la confidence et dans le monologue. Un lien sâest naturellement formĂ© entre ces deux passions. Pour ValĂ©rie, il nâest plus possible de dissocier les arts de la scĂšne de lâintervention. Quand elle prĂ©sente un spectacle, il y a assurĂ©ment une prise de conscience ou de parole collective. Quand elle fait de lâintervention, câest toujours un peu comme une reprĂ©sentation. « Je fais toujours de la mĂ©diation culturelle sans le vouloir et tout ce que je fais comme reprĂ©sentation publique sâancre dans lâidĂ©e dâun rassemblement, de la confidence et du monologue, » explique-t-elle.
Ă travers ces confidences, plusieurs thĂšmes seront abordĂ©s, dont les archĂ©types de la femme. ValĂ©rie prĂ©cise : « Jâai fait beaucoup de prise de conscience en Ă©tant seule ici. Des prises de conscience par rapport Ă la maternitĂ©, Ă lâamour et Ă la peur. »
Bien que les thĂ©matiques traitĂ©es soient introspectives et souvent sĂ©rieuses, ce spectacle nâa rien de la plainte. Il y a aussi beaucoup dâhumour.
18 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN SPĂCIAL FEMMES
VALĂRIE CĂTĂ SARAH GĂLINEAU
EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TĂMISCAMINGUE
UN ESPACE SĂR
Cette Ćuvre est peut-ĂȘtre la premiĂšre piĂšce de théùtre que ValĂ©rie a Ă©crite toute seule et au complet, mais cette derniĂšre nâest pas livrĂ©e Ă elle-mĂȘme dans le processus de crĂ©ation. Elle est accompagnĂ©e de Sarah GĂ©lineau Paradis (conceptrice vidĂ©o), de Rosalie Roy-Boucher (conseillĂšre dramaturgique), de Marie-HĂ©lĂšne Massy Ămond (conseillĂšre Ă la production), dâAndrĂ©ane Boulanger (coach de mouvement et de performance), ainsi que de LouRaphaĂ«lle Paul-Allaire (conceptrice musicale). Lâautrice souhaite que ces Ă©changes crĂ©atifs, en plus du rĂ©sultat final, deviennent des espaces sĂ»rs (safe spaces).
DIRE LES VRAIES CHOSES
Avec cette Ćuvre, ValĂ©rie CĂŽtĂ© souhaite nommer les choses de façon honnĂȘte et provoquer des rassemblements. AprĂšs les derniĂšres annĂ©es qui ont Ă©tĂ© plus difficiles, elle souhaite inspirer les autres Ă revenir Ă une communication sincĂšre. « Raconte des choses comme toi tu les vis, et les autres vont aussi se le permettre », conclut-elle.
La sortie de rĂ©sidence sera prĂ©sentĂ©e le jeudi 9 mars Ă la salle FĂ©lix-Leclerc de Val-dâOr. AprĂšs la reprĂ©sentation, le public sera invitĂ© Ă rester pour une discussion avec lâautrice et les artistes.
LIEU DE DIFFUSION SPĂCIALISĂ EN MĂTIERS DâART
DU 23 FĂVRIER AU 16 AVRIL 2023
ROSE-AIMĂE BĂLANGER
DU GRĂS AU BRONZE : 40 ANS DE SCULPTURE
SPĂCIAL FEMMES
VALĂRIE CĂTĂ
SARAH GĂLINEAU
GRATUIT BIENVENUE Ă TOUS
Cette exposition est produite et diffusĂ©e par le MA, MusĂ©e dâart de Rouyn-Noranda grĂące au soutien de Patrimoine canadien, du ministĂšre de la Culture et des Communications du QuĂ©bec et de la Ville de Rouyn-Noranda.
Ville de La Sarre ville_de_la_sarre WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA
UN PREMIER ROMAN POUR CHRISTIANE DESRIVIĂRESÂ :
DâUN CRĂPUSCULE Ă LâAUTRE VALĂRIE LAPOINTE GIGNAC
Dâabord, laissez-moi vous prĂ©senter lâautrice Christiane DesriviĂšres originaire de Clermont en Abitibi-Ouest. Son intĂ©rĂȘt pour lâĂ©criture nâest pas un secret pour sa famille, car Christiane a toujours aimĂ© les mots et les livres. Selon son entourage, sa facilitĂ© Ă utiliser les mots et Ă les transformer en belles images lâa encouragĂ©e Ă continuer de peaufiner sa plume en plus de lui donner le dĂ©sir dâĂ©crire un livre. Femme active et engagĂ©e dans son milieu, elle a rĂ©digĂ© des chroniques pour le journal local de Clermont, Le Hurlement, et des chroniques sur la vie en campagne pour le blogue NĂ©orurale.
Au fil de notre discussion, jâai eu le plaisir de dĂ©couvrir une passionnĂ©e des mots, de lâĂ©criture, de la vie et du monde qui lâentoure. En fait, Christiane possĂšde les qualitĂ©s honorables du cĆur et de la famille qui lâont certainement aidĂ©e dans son projet dâĂ©criture. Dans la vie de tous les jours, lâautrice est Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e en langage en milieu scolaire au primaire.
Dans les faits, lâautrice a choisi le sujet du roman, car il est trĂšs souvent dâactualitĂ© dans notre sociĂ©tĂ©. De plus, elle voulait reprĂ©senter les relations parfois difficiles entre mĂšre et fille et celles pouvant ĂȘtre toxiques entre une femme et un homme. MalgrĂ© certaines anecdotes relevant de sa vie privĂ©e, le roman est une Ćuvre de fiction.
Pour vous mettre en contexte, voici un rĂ©sumĂ© de son roman : câest lâhistoire de Charlotte, 34 ans, orthophoniste, qui sort dâune relation toxique qui a Ă©branlĂ© sa confiance personnelle dans bien des domaines et mis Ă mal ses liens avec certains de ses proches, dont sa fille, MaĂ©lie, 12 ans. MĂšre et fille tenteront de refaire leurs marques et de retracer le chemin lâune vers lâautre. Celui-ci ne se fera pas sans heurts et remises en question. RĂ©ussiront-elles Ă repartir sur de nouvelles bases?
Par ailleurs, tout au long du processus dâĂ©criture, la fille de 12 ans de Christiane a Ă©tĂ© une aide prĂ©cieuse notamment pour lâĂ©bauche des rĂ©flexions de MaĂ©lie, lâadolescente du roman. De plus, la superbe page couverture a Ă©tĂ© créée par Angie Labranche, amie, tatoueuse et graphiste, originaire dâAbitibi-Ouest.
Aussi, Ă la suite des multiples dĂ©marches pour la publication de son roman et sa volontĂ© de persĂ©vĂ©rer, lâautrice a optĂ© pour la crĂ©ation de sa maison dâĂ©dition. Les Ăditions Cricri ont donc vu le jour en octobre dernier. On peut suivre lâautrice sur la page Facebook de sa maison dâĂ©dition.
Pour conclure, lâautrice se qualifie de gourmande de lecture et elle a vraiment apprĂ©ciĂ© lâexpĂ©rience dâĂ©criture de son premier roman. Parce quâelle a envie de poursuivre cette belle aventure, elle a dĂ©jĂ amorcĂ© la rĂ©daction dâun deuxiĂšme tome.
Le lancement Dâun crĂ©puscule Ă lâautre a eu lieu le 14 fĂ©vrier dernier Ă la Maison de la culture de La Sarre en formule « 5 Ă 7 ». La date du lancement du 14 fĂ©vrier a Ă©tĂ© un choix judicieux selon lâautrice puisquâil sâagit de la date Ă laquelle lâhistoire du roman dĂ©bute. Bref, ce premier lancement a Ă©tĂ© une belle occasion pour la population de venir rencontrer et dĂ©couvrir cette nouvelle autrice talentueuse.
Distribution du roman : Librairie du Nord, pharmacie Jean Coutu Ă La Sarre, CandyShop Tattoos, Club Voyages lâExcellence, Coiffure Figaro et BibliothĂšque de La Sarre. Ă noter que la version numĂ©rique sera bientĂŽt disponible.
20 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN SPĂCIAL FEMMES
CHRISTIANE DESRIVIĂRES
PROGRAMATION CULTURELLE
DU CENTRE DE FEMMES LâĂRIGE
GENEVIĂVE SAINDON-LâĂCUYER
Le 8 mars prochain, on cĂ©lĂšbre la JournĂ©e internationale pour les droits des femmes. Ă cette occasion, le Ouestival, en collaboration avec le Centre de femmes lâĂrige prĂ©sente, le 11 mars, une soirĂ©e spectacle au club de golf Beattie de La Sarre. Lors de cette soirĂ©e, vous aurez la chance de voir la prestation musicale de lâartiste Bermuda. Ses chansons rythmĂ©es et colorĂ©es, aux influences pop, funk et rap, sont aussi empreintes de confiance en soi et de positivitĂ© corporelle, tout pour vous offrir une soirĂ©e des plus festives.
De plus, le Centre propose, chaque mois, une superbe programmation. Il suffit de suivre sa page Facebook (Centre de femmes lâĂRIGE) pour rester Ă lâaffĂ»t. En se rendant directement sur place, on a accĂšs Ă un frigo collectif, ainsi quâĂ une bibliothĂšque Ă saveur fĂ©ministe, en plus de toutes les activitĂ©s hebdomadaires.
Si vous ne connaissez pas la mission du Centre de femmes lâĂrige, voici un petit aperçu. Dâabord, il faut savoir quâun Centre de femmes nâest pas une maison dâhĂ©bergement pour les victimes de violence conjugale. Sa mission est plutĂŽt dâamĂ©liorer les conditions de vie des femmes. « Un centre de femmes, câest un projet collectif fĂ©ministe qui permet Ă toutes les femmes de devenir solidaires et libres dâĂȘtre ce quâelles veulent ĂȘtre! » Ă lâĂrige, vous pouvez compter sur toute une Ă©quipe pour recevoir des services, participer Ă des activitĂ©s Ă©ducatives et faire partie dâune action collective,
ainsi que dâune vie associative favorisant des dĂ©marches dâapprentissage et de rĂ©flexion critique qui peuvent mener les femmes Ă une prise de conscience individuelle et collective de leurs conditions de vie.
Ătre une femme, câest grandiose et ça se cĂ©lĂšbre fiĂšrement. Le 8 mars est une journĂ©e pour remercier et apprĂ©cier les femmes qui gravitent autour de nous, ainsi que toutes celles qui ont tracĂ© la voie dans le but dâatteindre lâĂ©galitĂ©.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 21 SPĂCIAL FEMMES
CENTRE DE FEMMES LâĂRIGE
DâĆUVRES ET DE LUMIĂRE, GUYLAINE MAGNY
LA RĂDACTION
PremiĂšre exposition individuelle pour Guylaine Magny, Ă lâĂ©tage du Centre dâexposition dâAmos. Entre lâencre et la lumiĂšre rassemble des Ćuvres qui nous plongent dans un monde de couleurs qui nous transporte sous des touches de lumiĂšre et de transparence.
Des notes, oui, puisque Guylaine Magny est dâabord diplĂŽmĂ©e en musique du Royal Conservatory de Toronto. Les arts visuels se sont ensuite prĂ©sentĂ©s en surimpression, en quelque sorte, dans son parcours artistique. Guylaine est une artiste multidisciplinaire; la nature se taille une place de choix dans ses sujets dâinterprĂ©tation. Dâailleurs, dans son exposition qui se termine le 12 mars prochain, on retrouve bon nombre de fleurs et de vĂ©gĂ©taux.
Guylaine Magny a Ă©galement obtenu une bourse du Conseil des arts et des lettres du QuĂ©bec pour Ăco-Graphie, un projet qui sera rĂ©alisĂ© Ă compter de lâĂ©té 2023, un corpus dâĆuvres sur les traces laissĂ©es par les Ă©lĂ©ments sur lâĂ©cosystĂšme forestier.
« Ăa nous sort dâun isolement et nous fait connaĂźtre du monde. Ăa peut mĂȘme combattre des gĂȘnes. Au centre, on se sent toutes Ă©gales. On nâa pas peur de sâouvrir, parce quâon sait quâon va ĂȘtre comprises et ĂȘtre Ă©coutĂ©es. »
Henriette
Rouyn-Noranda
Adeline
« Jâaime pouvoir socialiser avec dâautres femmes de tous les Ăąges, de toutes les cultures. Ăa me permet de dĂ©couvrir qui elles sont, leurs histoires et ce que je peux apporter dans leur vie parce quâelles amĂšnent du positif dans la mienne. »
Kayla
« Ce qui mâa permis de tisser des liens avec des femmes, câest dâorganiser des activitĂ©s ensemble, de participer Ă des actions ponctuelles. Câest lĂ que jâai eu lâoccasion de rencontrer toutes sortes de femm es que je nâaurais probablement jamais rencontrĂ©es autrement dans la vie. »
Nos centres
« Le centre de femmes, câest vraiment pour Ă©largir mon rĂ©seau. Ă ma premiĂšre visite, ce qui mâa le plus marquĂ© de positif câest le rassemblement, lâentraide, la solidaritĂ©. Jâai tissĂ© des liens avec dâautres femmes via des activitĂ©s culturelles, interculturelles et culinaires. »
22 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN SPĂCIAL FEMMES
TĂ©miscamingue toutessortesdefemmes.com Une initiative concertĂ©e des centres de femmes dâAbitibiOuest, de Rouyn-Noranda et du TĂ©miscamingue
Rouyn-Noranda Mounia
Abitibi-Ouest
819 333-9706 819 622-0111 819 764-4714 Inflorescence
GUYLAINE MAGNY
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 23 SPĂCIAL FEMMES
GUYLAINE MAGNY
Rocaille
CĂLESTE, SOLĂNE ET LES RESSACS AU RIFT
MARIE-HĂLĂNE BRAULT
La rencontre entre lâĂȘtre, lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur et la crĂ©ation est lâessentiel du message que nous recevons. Câest sur cette lancĂ©e que SolĂšne Bernier a prĂ©sentĂ© une crĂ©ation théùtrale en rĂ©sidence au Centre dâexposition du Rift du 11 au 18 fĂ©vrier dernier.
Depuis 25 ans, SolĂšne Bernier, artiste en théùtre, donne son Ăąme au public pour lâamener Ă dĂ©couvrir des univers riches en Ă©motions. Cette fois-ci, elle a puisĂ© des idĂ©es auprĂšs des proches aidants de lâAssociation des Parents dâEnfants HandicapĂ©s du TĂ©miscamingue (APHT), de son expĂ©rience comme prĂ©posĂ©e aux bĂ©nĂ©ficiaires et auprĂšs de ses amies artistes. Elle a créé un collectif qui sâinspire de la rĂ©silience comme dĂ©but de la dĂ©marche.
SolĂšne Bernier, Sophie Lessard, Audrey Dulong-BĂ©rubĂ© et Chloé BeaulĂ©-Poitras ont travaillĂ© avec en tĂȘte des idĂ©es de rĂ©silience, de bienveillance, du moment prĂ©sent et, surtout, des rĂ©cits que les adultes en situation de handicap leur ont racontĂ©s. La nature a aussi pris place dans le processus de crĂ©ation. Par consĂ©quent, les ressacs qui Ă©chouent sur la grĂšve
sont devenus un angle crĂ©atif comme la mĂ©moire qui vient et qui repart. Enfin, CĂ©leste sâest ajoutĂ© comme personnage dans lâĆuvre. « Notre processus fut instinctif et intuitif. Le personnage de CĂ©leste, dame ĂągĂ©e vivant avec lâaphasie et un dĂ©but de trouble neurocognitif tel que lâAlzheimer apparaĂźt rapidement, explique-t-elle. Je voulais explorer leur grande crĂ©ativitĂ©, leur sens de lâhumour et la fin de vie qui sâapparente Ă lâenfance. Les mots manquent, mais lâĂ©merveillement est bien prĂ©sent. »
Elle poursuit en nous confiant : « Nous demandons aux ĂȘtres vulnĂ©rables et plus dĂ©munis de sâadapter Ă nous alors quâil serait plus aidant que nous nous adaptions Ă eux. Jâavais envie de prĂ©senter du théùtre en salle dâexposition puisque, pour crĂ©er, je pars toujours des matĂ©riaux et des rĂ©alisations artistiques et scĂ©nographiques. » Ă partir de ce moment, CĂ©leste lâa accompagnĂ©e dans la crĂ©ation des toiles, des tissages et des zones de dĂ©cor. « Nous nous sommes mises dans la peau de CĂ©leste. Nous Ă©tions Ă la recherche de lâimperfection et, surtout, de la poĂ©sie qui sâen dĂ©gage. Notre regard Ă©tait sur la nature, sur un arbre centenaire et surtout
sur des humains vieillissants. Notre sociĂ©tĂ© nâest pas adaptĂ©e aux personnes diffĂ©rentes. On pense quâon est bienveillants, mais on impose nos façons de vivre Ă ceux qui ne peuvent vivre de la mĂȘme façon », ajoute-t-elle.
SolĂšne Bernier a aussi demandĂ© Ă la poĂšte quĂ©bĂ©coise HĂ©lĂšne Dorion de lui prĂȘter ses mots pour que le message nous fasse vivre des Ă©motions et des questionnements. « Je pense quâil y a un lien Ă faire avec notre sociĂ©tĂ© de consommation qui jette les choses trop facilement et la sociĂ©tĂ© âqui jetteâ les humains qui ne sont pas rentables », indique SolĂšne.
SolĂšne Bernier, rĂ©cipiendaire de deux bourses du Conseil des arts et des lettres du QuĂ©bec (CALQ) et dâun Prix du CALQ âArtiste de lâannĂ©e en Abitibi-TĂ©miscamingue, a fait le choix de redevenir artiste Ă plein temps. Elle explore la matiĂšre et laisse ensuite surgir les images. Elle conclut : « Jâaccepte la part dâimperfection. Câest dans cet esprit que jâoffre des ateliers crĂ©atifs en art et en théùtre. Je pense que le souci de performer tue la crĂ©ativitĂ©. »
24 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
SPĂCIAL FEMMES
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 25 SPĂCIAL FEMMES SOLĂNE BERNIER
UNE BĂTISSEUSE
CHANTALE GIRARD
Madeleine Perron aime lâombre. LâintĂ©rĂȘt que lâon peut porter Ă son parcours la surprend. Elle sâaccomplit dans les coulisses et trouve que cela est bien ainsi. Le feu des projecteurs? Bien peu pour elle.
Et pourtant⊠on ne fait pas meilleure pionniĂšre que cette femme qui a Ă©tĂ© la premiĂšre coordonnatrice du Festival du cinĂ©ma international en Abitibi-TĂ©miscamingue. Pendant sept ans, de 1985 Ă 1992, elle a bĂąti lâĂ©vĂšnement que lâon connaĂźt aujourdâhui. Tout Ă©tait Ă faire et Madeleine Perron a contribuĂ© Ă dĂ©finir Ă la fois le poste, la nature mĂȘme du Festival et lâimage de celui-ci, autant nationalement quâinternationalement. Bien entendu, elle laisse la direction artistique Ă dâautres, mais lâorganisationnel la passionne. Elle en parle dâailleurs comme une ouvriĂšre : ce qui lâintĂ©resse, câest rĂ©aliser les rĂȘves, rien de moins. Elle laisse les autres rĂȘver et elle met leurs rĂȘves en Ćuvre, elle leur permet dâexister.
AprĂšs son passage au Festival, elle a continuĂ© Ă bĂątir : durant huit ans comme responsable de lâadministration et de la promotion pour lâOrchestre symphonique de lâAbitibi-TĂ©miscamingue et six ans en tant que coordonnatrice Ă lâadministration de LâĂcart. AprĂšs un bref passage au ministĂšre de la Culture et des Communications du QuĂ©bec, elle prend les rĂȘnes du Conseil de la culture de lâAbitibi-TĂ©miscamingue en 2002 en tant que directrice gĂ©nĂ©rale, poste quâelle occupe toujours aujourdâhui.
BIBLIOTHĂQUE
MUNICIPALE 18mars 15avril 13mai 10juin 10 h
malartic.quebec
TENTACONTE 3mars|11hĂ 17h
GUILLAUMELAROCHE 22mars|19h30
COUPDETHĂĂTREâATELIERDETHĂĂTRE 25et26mars
JEAN-CHRISTOPHELESSARD 21avril|20h
BODHâAKTAN 28avril|20h
LOUIS-JEANCORMIER 31mai|19h30
KATTAMETSESTAM-TAMS 3juin|13h30
On ne sent pas dâessoufflement chez elle; elle a encore lâenthousiasme des novices. « Ce que jâaime du milieu de la culture, câest quâon ne sâennuie jamais. Il y rĂšgne une grande libertĂ© qui fait en sorte que la surprise est permanente. Quand tu penses que tu as tout vu, quelque chose de nouveau arrive, tout le temps », insiste-t-elle.
Elle dit souvent : « RĂȘvez, rĂȘvez, aprĂšs on verra jusquâoĂč on peut aller ». Câest pourquoi elle se considĂšre comme au service de ces rĂȘves, et non pas porteuse de ceux-ci. DâoĂč sa prĂ©fĂ©rence pour lâombre.
Cette amoureuse de lâorganisation nâaime pourtant pas les cases que, parfois, la gestion de personnel entraĂźne. « Je vois les gens avec qui je travaille comme des collaborateurs, et nous sommes tous au service du but Ă atteindre. Cela fait en sorte que les dĂ©finitions de tĂąches sont modulables pour moi », prĂ©cise-t-elle. Bref, pour Madeleine Perron, la tĂąche nâa pas Ă ĂȘtre modifiĂ©e en fonction de lâorganisation, mais câest bien lâorganisation qui doit sâadapter Ă la tĂąche. Câest une façon de voir le travail de gestion de moins en moins courante.
Madeleine Perron sâinquiĂšte un peu pour lâavenir de la culture en Abitibi-TĂ©miscamingue. Elle craint quâaprĂšs de belles annĂ©es de dĂ©veloppement et de financement, les lendemains de pandĂ©mie ne soient pas nĂ©cessairement enchanteurs. La culture est toujours un milieu fragile; lâessentiel pour elle est de rester vigilante et dâĂȘtre Ă lâĂ©coute du milieu.
Elle reste toutefois optimiste et constate avec satisfaction le chemin parcouru par la culture dans la rĂ©gion depuis ses dĂ©buts au Festival du cinĂ©ma international en Abitibi-TĂ©miscamingue. Un chemin quâelle a contribuĂ© Ă paver.
26 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
! instagram.com/indice_bohemien SPĂCIAL FEMMES
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CHANTALE GIRARD
du conte Heure
PROGRAMMATION CULTURELLE printemps 2023
LE PIĂGE DE LâABONDANCE
Lâexploitation des richesses naturelles prĂ©sentes sur le territoire, dont les ressources miniĂšres et forestiĂšres, nĂ©cessite la consommation accrue dâune autre ressource naturelle dâimportance capitale : lâeau! On semble connaĂźtre trĂšs peu de choses sur le sujet. Câest normal. Imaginez, il y a dix ans Ă peine, les donnĂ©es sur les prĂ©leveurs dâeau Ă©taient non seulement inconnues du public, mais aussi du gouvernement! GrĂące Ă la Politique nationale de lâeau (2002), le QuĂ©bec sâest dotĂ© pour la premiĂšre fois dâun rĂ©gime de redevances pour lâutilisation industrielle et commerciale de lâeau en adoptant, en 2010, le RĂšglement sur la redevance exigible pour lâutilisation de lâeau.
Une dĂ©cennie plus tard, de tristes constats sâimposent. Le RĂšglement prĂ©voit encore aujourdâhui que les montants gĂ©nĂ©rĂ©s par ce rĂ©gime de redevances sont « versĂ©s au Fonds vert aux fins dâassurer la gouvernance de lâeau ». Pourtant, les trois quarts des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s par le gouvernement luimĂȘme, Ă lâinstar de bien dâautres sommes mal gĂ©rĂ©es par le Fonds vert, créé en 2006. En Ă©tudiant la faible part des revenus octroyĂ©e Ă la gouvernance des ressources en eau, aucune somme nâest revenue dans notre rĂ©gion. Pourtant, nous sommes en droit de rĂ©colter notre dĂ»! LâAbitibi-TĂ©miscamingue a fortement contribuĂ© au rĂ©gime de redevances sur lâeau, comptabilisant 9 % des revenus nationaux pour lâannĂ©e 2017, soit 5 fois la moyenne nationale par personne. De plus, bien que le gouvernement possĂšde enfin des donnĂ©es sur les prĂ©lĂšvements dâeau, des dĂ©marches laborieuses dâaccĂšs Ă lâinformation sont nĂ©cessaires pour les obtenir, et elles demeurent impossibles Ă avoir dans le cas des embouteilleurs. Pourtant, lâeau nâest-elle pas un patrimoine collectif au sens de la loi?
Depuis 2021, certaines municipalitĂ©s dans le sud du QuĂ©bec connaissent des problĂšmes dâapprovisionnement en eau en pĂ©riode estivale. Bien que la rĂ©gion regorge de lacs et de riviĂšres et que nos eskers aquifĂšres fassent lâenvie du QuĂ©bec mĂ©ridional, le caractĂšre illimitĂ© de cette ressource nâest pas garanti. GrĂące Ă lâAtlas de lâeau, on peut voir de nombreux endroits en Abitibi-TĂ©miscamingue
dont lâindice de disponibilitĂ© en eaux de surface deviendra modĂ©rĂ© Ă faible dâici les 50 prochaines annĂ©es. Au volume dâeau destinĂ© aux aqueducs des municipalitĂ©s sâajoute celui des sociĂ©tĂ©s forestiĂšres, miniĂšres et dâembouteillage autorisĂ©es Ă consommer quotidiennement des centaines de millions de litres dâeaux souterraines et de surface.
En dĂ©cembre dernier, le premier ministre du QuĂ©bec annonçait quâun projet de loi sur la « protection de lâeau » serait dĂ©posĂ© incessamment, incluant une rĂ©vision du rĂ©gime sur les redevances et une attention portĂ©e Ă la transparence des renseignements. ConsidĂ©rant lâindĂ©niable pression sur la ressource et son caractĂšre indispensable, il importe de garantir un rĂ©el soutien financier qui assure une vigie et une gouvernance de lâeau, qui pourrait dĂ©couler des redevances redistribuĂ©es Ă©quitablement Ă lâAbitibi-TĂ©miscamingue.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 27 â ENVIRONNEMENT
â
BIANCA BĂDARD, DIRECTRICE ADJOINTE AU CONSEIL RĂGIONAL DE LâENVIRONNEMENT DE LâABITIBI-TĂMISCAMINGUE (CREAT)
COURTOISIE
ChaĂźne exclusive Ă Cablevision
28 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
MA RĂGION, JâEN MANGE â
FASILADORĂ GRILLĂ Ă LâAIL, AU PIRI-PIRI ET Ă LâHUILE DâOLIVE AU CITRON
AVEC FLEURONS DE BROCOLI
YVES MOREAU (CHEF CUISINIER), LES BECS SUCRĂS-SALĂS (VAL-DâOR)
INGRĂDIENTS (pour 4Â personnes)
160 g (5,6 onces) Le Fasiladoré nature (fromage de vache) de Fromabitibi
120Â g (1/2Â tasse) Fleurons de brocoli blanchi
60Â g (1/4Â tasse) Noix de cajou
1 Clémentine
1 Gousse dâail hachĂ©e finement
90Â ml (6 c. Ă soupe) Huile dâolive au citron
60 ml (4 c. à soupe) Balsamique foncé aux framboises
5 g (1 c. Ă thĂ©) Ăpices piri-piri Crousset (piri-piri, sel de mer, paprika, ail, oignon, Ă©corces de citron, gingembre, cardamome, origan)
MĂTHODE
1. Couper Le Fasiladoré en 8 parts égales et les déposer dans une assiette creuse.
2. MĂ©langer 60 ml (4 c. Ă soupe) dâhuile dâolive au citron, lâail et les Ă©pices piri-piri, puis badigeonner ce mĂ©lange sur chaque morceau de fromage. Laisser mariner 1 heure au rĂ©frigĂ©rateur.
3. Couper le brocoli en fleurons et le blanchir. Réserver.
4. Peler la clémentine et la détacher en quartiers. Réserver.
5. Dans une poĂȘle antiadhĂ©sive chaude, faire griller les tranches de fromage, 1 Ă 2 minutes de chaque cĂŽtĂ© pour quâelles soient bien dorĂ©es et croustillantes. RĂ©cupĂ©rer le mĂ©lange dâhuile dâolive au citron, dâail et dâĂ©pices pour le dressage des assiettes.
6. RĂ©chauffer lĂ©gĂšrement les fleurons de brocoli; les assaisonner de 60 ml dâhuile dâolive au citron; saler et poivrer, au goĂ»t.
7. Dresser les assiettes en déposant au fond une part égale du mélange, quelques gouttes de balsamique foncé aux framboises, les noix de cajou, les quartiers de clémentine et les fleurons de brocoli; garnir du fromage Le Fasiladoré. Servir.
IDĂES GOURMANDES
⹠Il existe quatre variétés du fromage Le Fasiladoré (nature, aux légumes, au poivre ou à la Grecque); libre à vous de faire votre choix.
⹠Pour varier, remplacer les quartiers de clémentine par des quartiers de citron ou ajouter des framboises fraßches.
⹠Ajouter de petites de crevettes nordiques ou des juliennes de saumon fumé pour une entrée plus copieuse.
LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 29 â
GOUTEZAT.COM YVES MOREAU
engagĂ©s pour mettre en lumiĂšre la culture dâici
Desjardins est fier dâencourager les Ă©vĂ©nements culturels de la rĂ©gion.
30 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN
Tous
CINĂMA
Katak, le brave béluga
CinĂ©ma dâAmos, jusquâau 2 mars
Théùtre du Rift (VM), jusquâau 2 mars
Magic Mike: DerniĂšre danse
Théùtre du Rift (VM)
3 au 8Â mars
Les aventuriers voyageurs Nouvelle-Ăcosse
CinĂ©ma dâAmos
8Â mars
Au Nord dâAlbany
Théùtre du cuivre (RN)
19Â mars
Chasseuse de son
Théùtre du cuivre (RN)
26 et 27Â mars
Les aventuriers voyageurs au cĆur de lâItalie CinĂ©ma dâAmos
29Â mars
DANSE
Femmes in situ â Ătats provisoires
Trio les Eskers
8 mars, Théùtre Télébec (VO)
EXPOSITIONS
Guylaine Magny â Entre lâencre et la lumiĂšre Centre dâexposition dâAmos Jusquâau 12Â mars
Ariane Ouellet â La lumiĂšre autour Centre dâexposition dâAmos Jusquâau 12Â mars
Andréanne Godin
Lâendroit oĂč tu existes encore Ăcart (RN)
Jusquâau 19Â mars
Philippe Caron Lefebvre â Câest comme croquer dans un Carolina Reaper Ăcart (RN)
Jusquâau 19Â mars
CALENDRIER CULTUREL
CONSEIL DE LA CULTURE DE LâABITIBI-TĂMISCAMINGUE
Micheline Plante â Au FĂ©minin
VOART â Centre dâexposition de Val-dâOr Jusquâau 26Â mars
Renée Carrier
Quand vos mots mâinspirent la couleur VOART â Centre dâexposition de Val-dâOr Jusquâau 26Â mars
Jessica Beauchemin et Elyse De Lafontaine
Correspondance matérielle
Centre dâexposition dâAmos Jusquâau 15Â mai
Le train entre en gare
Centre dâarchives dâAmos Jusquâau 26Â mai
GaĂ«tane Dion â Faut pas se leurrer
Centre dâexposition dâAmos Jusquâau 4Â juin
HUMOUR
Michelle Desrochers â En rodage
23 mars, Théùtre du Rift (VM)
24 mars, Théùtre Lilianne-Perrault (LS)
25 mars, Théùtre du cuivre (RN)
LITTĂRATURE
Tentaconte â La petite semeuse
1er mars, Théùtre du cuivre (RN)
3Â mars, Salle de spectacles Desjardins (LS)
Lâheure du conte
11 et 25Â mars, BibliothĂšque dâAmos
Club de lecture
29Â mars, BibliothĂšque municipale Amos
Génies sages et moins sages
31Â mars, BibliothĂšque municipale Amos
MUSIQUE
Paul DaraĂźche â Contre vents et marĂ©es
1er mars, Théùtre des Eskers (Amos)
2 mars, Théùtre Télébec (VO)
3Â mars, Salle de spectacles Desjardins (LS)
4 mars, Théùtre du cuivre (RN)
Phil Lauzon
3Â mars, La Brute du coin (LS)
Ludovick Bourgeois â RĂȘveur
8Â mars, Salle de spectacles Desjardins (LS)
9 mars, Théùtre du cuivre (RN)
10 mars, Théùtre Télébec (VO)
Ariane Roy â Medium plaisir
9 mars, Théùtre des Eskers (Amos)
11 mars, Théùtre du cuivre (RN)
Clay and Friends â GUĂ EXTENDâEAU
16 mars, Théùtre des Eskers (Amos)
17 mars, Théùtre du Rift (VM)
18 mars, Salle Félix-Leclerc (VO)
Paul Deslauriers et Annika Chambers
The Good Trouble Tour
17 mars, Salle Félix-Leclerc (VO)
18 mars, Théùtre du cuivre (RN)
Guillaume Laroche
22 mars, Théùtre Meglab (Malartic)
Les petites tounes
Il faut toujours faire comme les grands
23 mars, Théùtre du cuivre (RN)
24 mars, Salle Félix-Leclerc (VO)
Les Trois Accords â PrĂ©sence dâesprit
24 mars, Théùtre du cuivre (RN)
25 mars, Théùtre Télébec (VO)
Jeunesses musicales Canada
Quatuors de renom
25 mars, Théùtre Lilianne-Perrault (LS)
Jeunesses musicales Canada
Sensibilités virtuoses
26 mars, Salle Félix-Leclerc (VO)
28 mars, Théùtre du cuivre (RN)
Patrice Michaud
Grand voyage désorganisé
28 mars, Théùtre du Rift (VM)
29 mars, Théùtre des Eskers (Amos)
30 mars, Théùtre Télébec (VO)
31Â mars, Salle de spectacles Desjardins (LS)
Brigitte
Boisjoli
31 mars, Théùtre du Rift (VM)
THĂĂTRE
La société des poÚtes disparus
1er mars, Théùtre Télébec (VO)
2 mars, Théùtre du cuivre (RN)
Théùtre advienne que pourra
Le Magicien dâOz
4 mars, Théùtre Télébec (VO)
5 mars, Théùtre du cuivre (RN)
6 mars, Théùtre du Rift (VM)
Le Dragon des neiges
4Â mars, Club Kiwanis (RN)
11Â mars, Saint-Dominique-du-Rosaire
Le vrai monde
21 mars, Théùtre des Eskers (Amos)
22 mars, Théùtre du cuivre (RN)
23 mars, Théùtre Télébec (VO)
Le poids des fourmis
24 mars, Théùtre des Eskers Amos
28Â mars, Agora des arts (RN)
DIVERS
Message secret : code morse et télégraphe
2Â mars, Centre dâarchives
SociĂ©tĂ© dâhistoire dâAmos
ConfĂ©rence Sauvez-moi â conservation de vieilles lettres et photos
15Â mars, Centre dâarchives
SociĂ©tĂ© dâhistoire dâAmos
Le dessin comme lieu de rencontre
Jusquâau 19Â mars
Centre dâexposition dâAmos
Nathalie Simard en conférence (prévention du suicide)
29 mars, Salle Félix-Leclerc (VO)
Ma famille et son histoire
Les jeudis jusquâau 6Â avril, Centre dâarchives
SociĂ©tĂ© dâhistoire dâAmos
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LâINDICE BOHĂMIEN MARS 2023 31
CONCOURS pour les artistes de lâAbitibi-TĂ©miscamingue
Besoin dâaide 24/7 invite les artistes de la rĂ©gion Ă soumettre une proposition dâĆuvre dâart.
Nous serions ravies de recevoir vos propositions dâĆuvre afin dâĂ©gayer notre tout nouveau centre de crise. Cette Ćuvre aura comme thĂ©matique la reprĂ©sentativitĂ© de lâeffort collectif afin dâoffrir un havre de paix aux personnes qui vivent une situation de crise entourĂ©s de professionnels en santĂ© mentale qui offriront les services propices pour retrouver un mieux-ĂȘtre.
Nous invitons les artistes de lâAbitibi-TĂ©miscamingue qui dĂ©sirent participer Ă ce concours Ă nous faire parvenir leur proposition dâĆuvre, sous forme de croquis, au plus tard le 1er avril 2023.
Lors de votre envoi, nous aimerions recevoir :
âą Un texte prĂ©sentant votre idĂ©e dâĆuvre
âą Un croquis
âą Le coĂ»t de votre Ćuvre
Lors de la rĂ©ception de votre texte, croquis et du prix dâacquisition de lâĆuvre, un comitĂ© de sĂ©lection Ă©valuera votre proposition. La proposition retenue sera annoncĂ©e le 19 mai 2023.
Le budget maximum qui sera payĂ© pour une Ćuvre ne doit pas excĂ©der 5 000 $.
Les dimensions de lâĆuvre doivent ĂȘtre dâun maximum de 1 pied de profondeur, 6 pieds de hauteur et 2 1/2 pieds de largeur.
Ă noter que lâĆuvre doit ĂȘtre prĂȘte pour la fin de lâautomne 2023.
Vous pouvez envoyer votre projet par courriel Ă lâadresse suivante : mariannechouinard@besoinaide.ca
LâĆuvre sera exposĂ©e dans lâentrĂ©e du centre de crise pour rappeler que la rĂ©alisation de ce grand projet est le fruit dâun travail de concertation rĂ©gionale. LâĆuvre sera accompagnĂ©e dâune plaque commĂ©morative qui identifiera les collaborateurs Ă ce grand projet.
Nâoubliez pas dây inclure votre texte nous prĂ©sentant votre idĂ©e dâĆuvre, votre croquis et le coĂ»t de votre Ćuvre.
32 MARS 2023 LâINDICE BOHĂMIEN