4 minute read

L’ANACHRONIQUE

- L’ANACHRONIQUE -

BIENVENUE

Advertisement

PHILIPPE MARQUIS

Ce souvenir me revient alors que je songe à tous ces gens que nous accueillerons dans les prochaines années. Toutes ces personnes, débarquées après un parcours parsemé d’innombrables difficultés. Elles qui ont quitté leur pays et parfois la pauvreté, la guerre, la dictature ou l’insécurité. Elles nous arrivent pleines d’espoir. Ces gens qui, avant de simplement toucher à l’immensité de notre territoire, voudront pouvoir travailler dignement. Vivre en paix, avec leur famille et nous.

J’avais alors sept ans. Nous venions d’arriver à Rouyn, car c’était Rouyn à l’époque. Mon père avait un nouvel emploi et nous avions quitté Amos au mois d’août. J’arrivais devant l’école Mère-Bruyère en ne sachant pas du tout que faire. Aucun des enfants présents ne m’était connu. Le souvenir que j’en ai maintenant est celui d’un petit garçon gêné, immobile et inquiet.

Puis Serge Perron, qui avait le même âge que moi, vient me voir. Il me demande si j’avais été à Mazenod, une école primaire que je ne connaissais pas. Je réponds que non, j’étais à Amos, à l’école Christ-Roi. Je me rappelle ses grands yeux bleus qui m’invitent à le suivre. Lui aussi en était à sa première année à cette nouvelle école, mais il venait de la place. Je l’ai suivi, nous sommes entrés et nous allions être, par chance pour moi, dans la même classe, celle de Mme Vézina. Cela s’est passé il y a longtemps, mais je suis demeuré à Rouyn-Noranda et m’y suis toujours senti chez moi. Évidemment, ce n’est pas uniquement grâce à Serge, car l’accueil vient de toute une communauté, mais il a été le premier à me tendre la main.

La population régionale vieillit et des milliers des nôtres partent à la retraite. Il manque de gens pour prendre la relève. La pénurie de personnel frappe les hôpitaux, les cuisines, les chantiers, les écoles, les bureaux, etc. Nous avons besoin aussi, à mon avis, de regards neufs pour rêver notre avenir collectif.

On te réclame à grands cris, toi qui immigrerais ici. Beaucoup t’espèrent alors que notre gouvernement restreint ta possibilité de venir vivre avec nous. Vous n’êtes, présentement, qu’un peu plus de 40 000 par an. C’est trop peu. Il vous faudrait être au moins deux fois plus nombreux. Au moins…

Pour t’accueillir convenablement, il nous faut accepter plus facilement tes diplômes, t’offrir des cours pour que tu apprennes notre langue si nécessaire, il ne faut pas te faire attendre sur des listes éternellement avant de t’accorder ta résidence permanente. Puis, il te faudra un bon logement à prix raisonnable. Tout cela, bien avant la première main tendue.

Par la suite, tes enfants pourront croiser d’autres Serge dans la cour d’école…

JE SOUTIENS L’INDICE BOHÉMIEN

!

En contribuant à la hauteur de 20 $ ou plus, une fois par année, je participe à la santé financière de mon journal culturel et je peux lire GRATUITEMENT tous les mois une nouvelle édition.

FORMULAIRE DE DON

AU PROFIT DE DE L’INDICE BOHÉMIEN

Pour contribuer au journal, libellez un chèque au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

Prénom et nom :

Téléphone/Courriel :

FILM D’OUVERTURE 2021

- CINÉMA FCIAT : HOMMAGE À UNE LONGUE AMITIÉ AVEC GILLES CARLE

MAXIME DUPUIS

L’affiche du 40e Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) est une œuvre de Gilles Carle. Qui de mieux que cet ami de longue date du festival, un cinéaste qui a grandi à Rouyn-Noranda, pour nous présenter cette édition toute spéciale? On connaît bien le réalisateur, peut-être moins le peintre et le dessinateur.

C’est ce à quoi vont remédier très prochainement deux artistes visuelles de la région :Marthe Julien et Zoé Julien-Tessier. L’idée est de créer un parcours qui s’étend dans la ville de Rouyn-Noranda, en zone urbaine et en zone rurale, où des œuvres de Gilles Carle seront exposées.

Une vingtaine d’affiches seront donc installées dans autant d’endroits. Un dépliant permettra aux amateurs d’art de faire le trajet dans son entièreté. Selon Marthe Julien, le plus difficile a été de faire des choix parfois crève-cœur. Les deux artistes ont dû faire une sélection à partir d’une banque d’images numérisées comprenant plus de 400 œuvres de Gilles Carle. La collection disponible étant très riche, il fallait quand même en sélectionner quelques-unes.

« On a ciblé certains quartiers et des endroits très différents les uns des autres pour faire découvrir l’œuvre de Gilles Carle à un large un public », indique l’artiste visuelle qui ajoute qu’il y aura une sorte d’adéquation entre le lieu choisi et l’œuvre présentée. Autant dans les formes que dans les thèmes, l’œuvre sera au diapason avec son lieu de diffusion, mais aussi avec les gens qui sont susceptibles de la croiser. L’œuvre plastique de Gilles Carle étant très varié – on passe de l’aquarelle, aux dessins, à la peinture –, il semblait très naturel pour Marthe et Zoé de trouver des lieux d’exposition tout aussi hétéroclites. On pourra donc voir ces œuvres dans des commerces, des musées, des écoles, mais aussi dans des endroits plus audacieux dont nous devons réserver la surprise au lecteur.

Outre de faire la promotion de l’œuvre de Gilles Carle, l’exposition servira de publicité au Festival du cinéma dont l’édition 2021 partagera le style graphique et les couleurs du cinéaste. Les deux artistes souhaitent tout de même une certaine pérennité pour leur exposition : on préférera des dimensions plus petites à de grandes affiches pour bien se mêler avec le milieu d’accueil. Tant que les responsables des endroits de diffusion seront enclins à garder les œuvres, l’exposition pourra vivre et continuer d’attirer les curieux. Cette démarche artistique a aussi pour but de faire connaître la Fondation Maison Gilles-Carle, dont la mission est d’offrir soutien et répit aux personnes proches aidantes. C’est dans cette optique que Chloé Sainte-Marie, vice-présidente, fondatrice et porte-parole de la fondation, collabore avec enthousiasme à cette exposition.

This article is from: