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THÉÂTRE 8 ET
de se rencontrer faisait désormais partie de notre quotidien une pandémie plus tard. « La téléprésence est devenue un mode de vie que tout le monde a en ce moment », rapporte Sarianne Cormie, interprète dans la pièce Bluff.
COMME PAR MAGIE!
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Bien que l’idée de réunir trois personnes qui se trouvent physiquement dans trois lieux distincts semble relever du tour de maître côté technologique, le défi humain derrière la machine l’est tout autant. Produit par les Productions Quitte ou Double et le Petit Théâtre du Vieux Noranda, la pièce Bluff a été présentée trois fois dans sept lieux différents, toujours en ayant trois lieux en action simultanément. À elle seule, l’équipe du Petit Théâtre a investi plus de 2000 heures en 3 ans pour mener le projet à terme. Synchronisation des trois salles, tests sonores, tests vidéo, test de bande passante, communication logicielle, communication technique en trois lieux, communication humaine, communication marketing : le défi était énorme à cause de la téléprésence qui rendait le tout parfois trois fois plus long qu’une production régulière. « Une création en téléprésence demande beaucoup d’écoute et peut solidement mettre notre patience à l’épreuve », raconte la conceptrice d’éclairages Lyne Rioux qui possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine.
DE 100 % À 15 % D’IMPROVISATION
Considérant que l’apport technologique est dominant dans la pièce, les interprètes peuvent être appelés à improviser entre les transitions ou lors d’une latence technique, par exemple. Selon la collaboration de la technique, une représentation peut contenir donc une infime part d’improvisation alors qu’une autre pourrait avoir un trou de plusieurs minutes à combler. Il faut avoir confiance en la technologie, sinon tout peut arriver! C’est un peu à l’image de notre société, où les messages ne sont pas toujours émis directement à une personne et sont souvent brouillés par des stratégies et des intérêts particuliers. Une chose est sûre, une personne aurait pu assister aux trois représentations et vivre une expérience différente chaque soir.
COMMUNICATION HUMAINE
L’œuvre dévoile entre autres la lutte pour communiquer dans un monde surmédiatisé et notre, peut-être, trop grande aisance à ne plus être en présence d’êtres humains ces temps-ci. Est-ce que la technologie sert vraiment l’humanité
POUR DU CONTENU 100% RÉGIONAL
STAIFANY GONTHIER
finalement? À quel point peut-on se réjouir de ne pas être physiquement ensemble? Est-ce que la pandémie a fait qu’on se contente de moins d’humanité dans nos vies maintenant? Pour Valentin Foch, directeur technique et concepteur qui, à lui seul, a cumulé un peu plus de 900 heures de travail avec passion et acharnement, l’aspect humain à travers la technologie fait entendre une tout autre dimension de la communication : « Tu as une personne qui parle dans la vraie vie, une dans le micro, une autre en conférence, on doit toujours suivre de deux à trois conversations en même temps. » À ce défi technologique s’ajoute le défi de communiquer pour les interprètes qui n’ont jamais été ensemble physiquement. Diriger leur regard vers le vide pour qu’une fois projetés dans l’autre salle, ils semblent se regarder, se filmer sur la scène pour que leur image soit diffusée en arrière-plan dans une autre ville ou encore se placer à des endroits bien précis sur les planches pour qu’on projette sur eux une image qui donnera l’impression que les deux comédiens s’enlacent ne sont que quelques exemples des prouesses que ces interprètes 3.0 auront dû réaliser pour que le public n’y voit que du feu.
COMMUNICATION TECHNIQUE
La technologie s’invite sur scène en tant que quatrième comédien, mais celui-ci est moins intransigeant. Une caméra placée stratégiquement sur la scène permet aux publics des trois lieux de se voir en temps réel et de créer une certaine proximité. Lors d’une des représentations au Petit Théâtre du Vieux Noranda, mentionnons que la mère du comédien Étienne Jacques était dans l’assistance à Rimouski, ce qui a créé plusieurs beaux moments, et surtout des fous rires. Mais était-ce sa vraie mère ou une comédienne? Allez lui demander! Dès les premières minutes du spectacle, les interprètes se transforment en caméramans l’instant de capter du contenu selfie style avec leur téléphone qui était contrôlé à distance. Tous ces flux audiovisuels sont ensuite rapatriés et gérés par la matrice logicielle Scenic, développée par la Société des arts technologiques de Montréal, avant d’être renvoyés dans chaque lieu de diffusion. Cette technologie qui transgresse les distances et permet les rencontres les plus improbables donne-t-elle toutefois accès à de véritables relations? Une chose est sûre, il n’y a pas de place pour un signal Internet défaillant qui installerait une latence entre le flux des interprètes ou encore un micro de cellulaire laissé ouvert qui créerait un écho dans le casque d’écoute d’un des interprètes. Les communications technologiques doivent être parfaites!
COMMUNICATION MARKETING
Une pièce de théâtre qui se déroule trois soirs différents dans trois lieux distincts représente aussi un défi de communication. Faire la promotion des trois représentations qui monopolisent trois lieux pour la même production est loin d’être coutume. « Est-ce que ce sera en ligne? À Rouyn-Noranda ET à Sherbrooke en même temps? » : voilà des questions que certaines personnes ayant de la difficulté à cerner le projet pouvaient bien se poser. Les pièces ont été présentées devant public les 24 août (à Rouyn-Noranda, Montréal et Rimouski), 15 septembre (à Rouyn-Noranda, Montréal et Alma) et 19 septembre (à Rouyn-Noranda, Gaspé et Sherbrooke).
PARTIR EN TOURNÉE EN RESTANT À LA MAISON
Un des avantages notables de jouer dans une pièce en téléprésence est certainement celui de partir en tournée tout en pouvant rentrer à la maison chaque soir. « Les filles sont super contentes! » s’exclame Étienne Jacques en parlant de sa copine et de ses deux filles. Comédien basé à Rouyn-Noranda, il est le seul qui partira en tournée sans physiquement partir en tournée, une autre contradiction qui s’ajoute à l’univers virtuel que propose Bluff où l’on peut fantasmer et créer notre idéal.
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MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec


Si l’on posait cette question aux artistes modernes, ils nous diraient que ce sont les couleurs audacieuses et puissantes, libres de toute obligation d’imitation. L’œuvre d’Henri Matisse intitulée La raie verte (ou Madame Matisse) représente bien cette vision moderne de la couleur en osant l’absinthe à l’arête du nez, le zinzolin aux sourcils et la citrouille au menton… Ce L’APPLICATION portrait, chère lectrice, cher lecteur, est celui de sa femme.


Par contre, si l’on posait cette même question aux artistes DISPONIBLE SUR classiques, ces derniers soutiendraient que ce sont les couleurs justes, riches et modelées à souhait, celles qui permettent de rendre la délicatesse de la carnation ou encore le raffinement des plus belles étoffes. La jeune fille à la perle, portrait peint en 1665 par l’artiste néerlandais Vermeer, représente bien ce désir des artistes classiques de pousser la couleur (et la lumière) jusqu’à faire jaillir une présence ressentie comme « réelle ». médiat.ca


- ARTS VISUELS QUELLES SONT VOS COULEURS PRÉFÉRÉES?
ANNIE OLIVIER
La couleur, c’est très souvent le grand amour des artistes. Même dans les années où le dessin prévalait sur la couleur, cette dernière a toujours su tirer son épingle du jeu, intriguant par sa nature même, son procédé de fabrication, ou encore par sa grande valeur. Devinez pourquoi, pendant longtemps, le bleu d’outremer, historiquement obtenu par le broyage de la pierre précieuse nommée lapis-lazuli, a été réservé à la Vierge…
À la couleur, personne n’est indifférent, pas même, voire surtout pas, les enfants! Il va sans dire que sans elle, la vie serait bien ennuyeuse.
COLORIER, COLORER OU COULEURER
ANNIE OLIVIER
C’est sur cette prémisse qu’a été conçue l’exposition interactive Colorier, colorer, couleurer, produite par le Centre d’exposition Raymond-Lasnier de Trois-Rivières, et présentée au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 6 novembre prochain.
Entièrement consacrée à la couleur – et aux enfants de 3 à 10 ans! –, cette exposition est basée sur le conte de Diane Longpré intitulé Tirer ses ficelles. Au cœur de cette histoire se trouve un personnage dont l’univers a été complètement lessivé de ses couleurs à la suite d’une longue pluie d’été… Comme c’est triste et ennuyeux! La mission du jeune public est donc claire : intervenir tout au long du parcours afin de remettre de la couleur dans la vie du personnage! Une courte vidéo résumant l’histoire accueille d’abord les enfants afin de les mettre en contexte. On les invite ensuite à plonger dans l’univers de création qui prendra vie dans la mesure de l’imaginaire et de l’aisance de chacun.
On demande donc aux enfants de poser différents gestes artistiques, tels que colorier un paysage, planter des légumes dans un potager ou encore mettre de la couleur sur les murs d’une maison.
Ces gestes, plus ou moins complexes, stimulent bien sûr l’imaginaire, les habiletés motrices et langagières, mais nourrissent également la confiance en soi et l’identité de ces jeunes artistes. Se projeter dans un grand paysage en noir et blanc, affirmer ses choix de couleur, douter, et peutêtre même se comparer aux autres, voilà un processus bien connu qui, ici, est associé au plaisir du jeu et de la perception de la couleur.
Guides, parents, sachez que vous êtes ici d’une complicité précieuse! N’hésitez pas à questionner les enfants, à leur demander pourquoi ils ont choisi cette couleur ou encore ce que la couleur représente pour eux. Selon l’âge des enfants, les questions varient en profondeur, évidemment, mais il n’en reste pas moins que chaque enfant qui participe à l’exposition fait des choix et ose les exprimer dans un espace public. Cela est déjà remarquable, dans les sens littéral et figuré du terme.
Les espaces de cette exposition ont été pensés pour vous accueillir, vous, familles, que vous soyez petites, moyennes ou grandes! Car la confiance en soi et l’identité se développent tellement plus facilement lorsque, comme enfant, on se sent reconnu, appuyé et parfois même mis au défi dans un milieu de confiance et de camaraderie.
Et si toute cette belle aventure humaine pouvait commencer ici, tout simplement, avec une tache de couleur?
HÉLÈNE ET SON MARI : ILS-ELLES SE SONT RETROUVÉ-ES AU BOUT DE TA RUE
Avec l’exposition Ils-elles se sont retrouvé-es au bout de ta rue du duo Hélène et son mari, constitué de la céramiste Hélène Chouinard et de son mari – oui, son vrai mari – « l’artisan artiste » Jean-Robert Drouillard, ne cherchez pas de fil narratif ni de personnage à sauver d’un monde de grisaille; le propos de cet « étalage coloré » est d’une tout autre nature.