Octobre 2014 /// VOL 6 - NO 2
Cahier spécial coopération
L’ART À RISQUE de la Biennale d’art performatif
Exposition Repérage Loto-Québec à Val-d’Or p.4 Nos créateurs au Festival de cinéma p.6 Le livre québécois dans nos bibliothèques p.8
Sorties littéraires de l’automne p.9 À Cœur ouvert dans le théâtre social p.25
p.13
// EN COUVERTURE
Éditorial Il y a des choses qui n’ont pas de prix…
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................
… pour tout le reste, il y a des gouvernements //Ariane Ouellet
Photo : Performance de Véronique Doucet et Andréanne Boulanger lors des Journées de la culture de Rouyn-Noranda, septembre 2012. Nous avons choisi cette image pour faire un clin d’œil à la Biennale d’art performatif de l’Écart.. . lieu d’art actuel, parce que la performance est sans doute l’art du risque par excellence. Parfois poétique, parfois provocateur, le geste remplace l’objet et trouve écho dans la quête du sens. À l’heure où les gouvernements semblent perdre de vue que l’être humain ne se résume pas à de navrantes perspectives comptables, cette quête folle des artistes, qui est aussi leur fardeau social, semble plus importante que jamais.
// SOMMAIRE 4-5 Arts visuels 6 Cinéma 7 à 10 Littérature 13 à 20 Cahier spécial coop 22 Histoire et patrimoine 23 musique 25-27 Théâtre 31 calendrier Chroniques 03 Portrait d’artistes 05 Bédé 07 Humeur 10 Livres de Roxanne 11 Vues sur le nord 21 Art et techno 29 Ma région j’en mange 30 Poste d’écoute
C’est devenu périlleux de regarder le fil de presse, en ces jours où la luminosité diminue. De prime abord, la fin de l’été n’est jamais joyeuse. Les vacances sont finies, la rentrée coûte cher. Aux nouvelles, on ne trouve rien pour remonter le moral. Rien. Vraiment.
aussi, c’est la déprime. On en est rendus à se méfier des bulletins de nouvelles-spectacles et de leurs analyses nivelées par le bas, en plus d’être aux prises avec un manque flagrant de transparence et d’accès à l’information dans tous les paliers du gouvernement fédéral.
Les forages commencés à Cacouna, alors même que l’été s’est avéré funeste pour un nombre record de bébés bélugas du fleuve Saint-Laurent. Le refus d’ouvrir une enquête nationale sur la disparition et les assassinats des femmes autochtones. L’annonce de la fin des programmes d’aide aux garderies en milieu défavorisé, dont les petits déjeuners aux enfants dans le besoin. Les coupes de 173 millions dans nos universités, dont 2 millions dans le budget de l’UQAT. Et le ministre Bolduc et ses mémorables déclarations sur les livres et la lecture dans les écoles. La fermeture des directions régionales du ministère de l’Éducation. La perte de la direction régionale du ministère de la Culture et des Communications, dont celle de l’Abitibi-Témiscamingue, désormais fusionnée avec l’Outaouais et le Nord-du-Québec. La fermeture envisagée des Conservatoires de musique de toutes les régions du Québec, y compris celui de Val-d’Or. On dirait un démantèlement progressif des régions. Ah non! Je me trompe. Dans les régions, une chance, il y a des ressources naturelles…
Bien sûr, on constate avec désarroi que ceux qui détiennent les journaux et les chaînes de télévision ont tout à gagner à maintenir le « petit peuple » dans le divertissement plutôt que dans l’analyse. Ils commencent dangereusement à gagner leur pari.
Il me semble que le tableau qui se brosse devant moi est celui d’un état qui gruge sciemment ce qui constitue son âme et sa culture et qui réduit la vision de ce que devrait être l’éducation à celle d’un vulgaire placement bancaire. On met de l’argent là où l’industrie est payante; on semble vouloir former des jeunes, non pas pour leur mieux-être et en faire des citoyens informés, pensants et engagés, mais pour en faire de bons petits soldats qui répondent aux besoins de l’employeur. Et que le meilleur gagne. Oui, c’est périlleux pour le moral d’essayer de rester au courant. Un immense et tenace sentiment d’impuissance m’envahit. Mais parce que l’ignorance pave la voie à tous les abus, je crois qu’il faut continuer avec acharnement de chercher à savoir ce qui se cache derrière les discours fabriqués, calculés. Il faut s’indigner, même si la tâche est usante. La meilleure arme de combat demeure l’information. Mais pour le commun des mortels, là
Je n’en peux plus des rackets et des menteurs. Des commissions Charbonneau qui ne condamnent personne et qui nous montrent à quel point on se fait… avoir… vider les deniers publics au profit de bandits qui mettent ensuite leur argent à l’abri de l’impôt. Ce texte est un énorme cri de ras-le-bol contre tous ceux qui se pensent légitimes et qui établissent des lois en fonction de ce qui les enrichit individuellement. Je n’en peux plus des nombrils qui font fi des enfants en difficulté, des misères de certaines réserves autochtones de notre tiers-monde canadien. De ceux qui regardent le milieu culturel et les intellectuels de haut. Je n’en peux plus de la condescendance des magnats en tout genre, du vol de propriété intellectuelle des créateurs par les fournisseurs de service internet, des stratèges de l’image, des manipulateurs. Je n’en peux plus de cette ère de l’obscurantisme et du règne de la peur qu’on nous érige en système. Je dis non. Même le Fonds monétaire international (FMI), qui n’est pas a priori reconnu pour ses positions très socialistes, avoue que les mesures d’austérité n’ont rien de payant pour un pays. Tsé, si le FMI le dit… Je dis non aux coupures dans tous les services communautaires, souvent offerts aux populations vulnérables. Je dis non au démantèlement des régions, à l’expropriation de nos pouvoirs décisionnels. Je sais qu’il vaut mieux pour notre petit confort être dans le déni plutôt que dans la colère, mais collectivement, la colère est un moteur puissant. Elle mène parfois dans la rue. Qui sait, parti comme c’est là, peut-être qu’en décembre prochain, plutôt que des Pères Noël dodus, la couleur rouge reviendra dans la rue, sur des petits carrés…\\
// DATES IMPORTANTES À RETENIR
Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Roxanne Archambault, Astrid Barrette-Tessier, Guillaume Beaulieu, Martin Blais, Jenny Corriveau, Marie-Ève Cossette, Jessica Couillard, Daniel Dumont, Danik Gaudet, Chantale Girard, Margot Lemire, Jessica Lesage, Philippe Marquis, Magali MonderieLarouche, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Christiane Plante, Jeannine Provost, Carolle-Anne Tremblay Levasseur, Mario Tardif, Lucie Trudel ................................................................. COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Marie-Pier Dupuis et Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (RouynNoranda), Sophie Ouellet (AbitibiOuest), Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. correcteurs Jonathan Barrette, Suzanne Dugré, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves Prévost, Francesca Benedict. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ................................................................. Typographie Fonte Harfang : André Simard, DGA .................................................................. Graphisme Lucie Baillargeon graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Josée Béliveau, Guillaume Beaulieu, Marie-José Denis, Geneviève Gariépy, Gaétan Petit et Martin Villemure ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
Décembre/Janvier
Février 2014
Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles
17 octobre 2014
11 décembre 2014
Date limite pour réserver votre espace publicitaire
3 octobre 2014
7 novembre 2014
24 décembre 2014
Date de sortie
28 octobre 2014
2 décembre 2014
27 janvier 2015
2 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Novembre
Artistes à la unes La 7e Biennale d’art performatif à L’Écart
Le risque en direct //Chantale Girard Du 15 au 18 octobre prochain se tiendra la 7e édition de la Biennale d’art performatif à L’Écart.. . lieu d’art actuel. Cette Biennale constitue un événement majeur dans le calendrier du centre d’artistes de Rouyn-Noranda et représente, à bien des égards, l’aboutissement de sa mission tournée vers la recherche.
Christian Leduc
L’édition 2014 élargit le mandat habituel de l’événement. Non seulement la programmation propose des artistes de tous les horizons, national et international, mais elle se veut également une vitrine pour les artistes de la performance de la région.
Donald Trépanier, Biennale d’art performatif 2012
Vitrines locales
Christian Leduc
La première de ces rencontres aura lieu le jeudi 16 octobre à 17 h 30, où l’on pourra assister à une performance d’Andréanne Boulanger à l’Agora des Arts. Artiste multidisciplinaire, Andréanne envisage une performance s’articulant dans le temps et voudrait questionner le rapport que les gens entretiennent avec l’art, ou sur l’utilité/inutilité de l’art.
Véronique Doucet et Andréanne Boulanger, Biennale d’art performatif 2012
Pour la seconde, il faudra se transporter au parc de l’Agora des Arts le vendredi 17 octobre. Véronique Doucet nous y attendra. Entretenant toujours un rapport particulier avec les questions environnementales, Véronique Doucet est préoccupée, depuis quelques temps, par la notion de vérité, dans la vie comme dans l’art. Et finalement, le samedi 18 octobre à 14 h 30, Donald Trépanier investira le mont Powell avec une série de manœuvres déambulatoires qui confrontera le spectateur à la dualité du vrai et du faux. Ces trois artistes résident à Rouyn-Noranda. Bien entendu, ces Vitrines locales sont gratuites et ouvertes au public.
Apprécier l’art performatif L’art performatif n’est pas toujours facile à apprécier car il entre en contradiction avec tout ce que le grand public en général connait de l’art. L’absence d’objet déroute, la relation directe avec l’artiste en déstabilise plusieurs. Mais la pratique performative, qu’on peut faire remonter facilement aux happenings dada du début du 20e siècle, sacralise le geste artistique en remettant en question le système de l’art. Car l’absence d’objet évacue complètement la notion de marché de l’art (chère à une certaine part du public, l’art trouvant pour certains sa signification et son utilité dans sa stricte plus-value) et la notion de beauté (comment juger de la beauté d’une action?). Aussi, son immédiateté, la présentation directe donne au spectateur une présence dans l’œuvre; en effet, ses réactions participent souvent à l’évolution de la performance. Le spectateur devient partie prenante : vivre une expérience comme la Biennale d’art performatif est véritablement VIVRE l’art actuel. Comme le disent si bien les organisateurs, « la proximité du spectateur et du performeur rend les deux parties vulnérables et investies physiquement. Ce contact provoque des instants uniques de rencontre et l’art devient le miroir de ce que nous sommes, sans censure. Un espace d’essai, d’échange, d’ouverture et de réflexion, voilà ce qui caractérise la Biennale d’art performatif produite par L’Écart. » La 7e Biennale accueille une rencontre officielle des membres du Réseau canadien pour l’art performance les 16 et 17 octobre. Mais les organisateurs, le duo interdisciplinaire Geneviève et Matthieu, ont décidé de profiter de la présence de ces nombreux intervenants du milieu de la performance pour leur proposer des rencontres intitulées Vitrines locales de style « showcase » afin de montrer des performeurs de la région aux participants de la rencontre.
La programmation régulière Le volet public propose en soirée d’ouverture le 15 octobre à 20 h une performance solo de l’artiste montréalaise Marie Brassard, dans une version spéciale de son projet théâtral La Noirceur. Aussi, les 15, 16 et 17 octobre, les soirées de performance à proprement parler, réunissant des artistes de toutes provenances, donneront un aperçu de ce qui se fait actuellement en performance. Ces soirées auront lieu dans les murs de la galerie. Les artistes qui performeront lors de ces trois soirées sont : Marlène B Renaud (Montréal), Eduardo Oramas (Bogota) présenté en collaboration avec 7*11d* à Toronto, Bobo Boutin (Montréal), Sylvie Cotton (Montréal), Triple A Trixie (Brooklyn), Karine Denault et Alexandre St-Onge (Montréal), Tanya Lunkin (North Bay, Ontario), Benjamin Kamino (Toronto) et Randy Gledhill (Vancouver). Également, Steve Giasson (Montréal) donnera une performance/conférence à L’Écart.. . lieu d’art actuel. Cette conférence, ayant pour thème les idées reçues en art performatif, aura lieu à 12 h le samedi et précédera la performance de Donald Trépanier. Notons finalement que le Centre d’artistes Le Lobe de Chicoutimi recevra une « extension » de la Biennale le 8 octobre prochain avec une soirée de performance présentant le travail des performeurs Andréanne Boulanger, Bobo Boutin, Karine Denault et Alexandre St-Onge. Les soirées de performances débutent toutes à 20 h et le coût d’entrée est de 10 $, sauf pour la soirée d’ouverture du 15 octobre qui est à 15 $.\\
L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 3
Arts visuels Exposition Repérage de Loto-Québec
Un entrepôt numérique pour l’art contemporain
Tenter sa chance pour la collection
//Ariane Ouellet
//Michèle Paquette Il y aura une exposition Repérage de Loto-Québec au Centre d’exposition de Val-d’Or du 26 septembre au 23 novembre 2014. Ce sera une occasion exceptionnelle pour 33 artistes en arts visuels de la région de tenter leur chance de faire partie de la collection LotoQuébec en même temps que de vendre leurs œuvres au grand public. Loto-Québec s’est donné comme mission de diffuser l’art contemporain au Québec. Chaque année, l’institution consacre 0,01 % de ses revenus bruts à l’achat d’œuvres d’art. Pour l’exercice 2013-2014, ce sont 367 000 $ qui ont été dépensés. Avec le programme Repérage, l’organisme parcoure les régions et achète des œuvres d’artistes résidant hors des grands centres, souhaitant ainsi être plus représentatif de ce qui se fait au Québec. La directrice du Centre d’exposition de Vald’Or Carmelle Adams et la conservatrice Anne-Laure Bourdaleix-Manin ont présélectionné des œuvres parmi les dossiers d’une quarantaine d’artistes qui leur ont été proposés. Par la suite, le conservateur de la collection Loto-Québec, M. Louis Pelletier, en choisira un certain nombre à l’aide d’un jury composé de trois employés de la société, d’un intervenant du domaine des arts au Québec et d’un représentant d’artistes déjà intégrés au corpus de la collection LotoQuébec. Les œuvres ainsi acquises iront rejoindre les 4700 œuvres d’art visuel contemporain des 4 coins du Québec. Les artistes participants sont : Diane Auger, Jacques Baril, Nathalie Blondin,
D’importants joueurs du milieu québécois des associations professionnelles de créateurs, notamment le RAAV et Illustration Québec, ont uni leurs forces pour mettre sur pied un entrepôt numérique pour des œuvres contemporaines, l’ENOAC. Actuellement en phase de développement, le projet risque fort de devenir un outil intéressant tant pour les artistes et les enseignants que pour le public. Il devrait être en ligne pour avril 2015. circuit, Arnold Zageris
Francis Boivin, Marc Boutin, Danielle Boutin-Turgeon, Luc Boyer, Céline Brochu, Jocelyne Caron, Renée Carrier, Dyane Chevalier, Sylvie Crépeault, Élisabeth Di Méglio, Véronique Doucet, Catherine Dubé, Carole Dussault, Denise Filion, Danièle Frenette, Karine Hébert, Céline J. Dallaire, Edith Laperrière, Christian Leduc, Diane Lemieux, Lee Lovsin, Ariane Ouellet, Sébastien Ouellette, Virginia P. Bordeleau, Gilles Plante, Carole-Yvonne Richard, Michel Rouleau Martine Savard, Lucie Tremblay et Chantal Vallière. En plus d’être susceptibles d’être choisies pour la collection, les œuvres exposées sont disponibles à la vente auprès des individus et des entreprises. « Nous sommes très fiers d’accueillir cette exposition, car c’est une belle opportunité de collaboration entre Loto-Québec et la communauté artistique régionale et une belle opportunité pour le public de voir la production qui se fait en région », explique Anne-Laure Bourdaleix-Manin.
C’est grâce au programme Plateformes et réseaux numériques du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) que le projet voit le jour, initié par le RAAV, l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ), le Conseil de métiers d’art du Québec (CMAQ) et Illustration Québec (IQ). Selon les informations fournies par le RAAV, l’entrepôt se veut « un guichet unique réunissant un corpus significatif de la création artistique contemporaine québécoise en arts visuels, en arts de la scène, en illustration et en métiers d’art ». Il sera aussi un lieu virtuel d’archivage des œuvres en version numérique et de documentation relative aux démarches des créateurs professionnels. L’ENOAC s’adressera, à terme, autant aux artistes qu’au grand public, autant aux galeries d’art qu’aux institutions d’enseignement. On souhaite que ce portail agisse en soutien au développement de carrière pour les artistes, en leur offrant une vitrine de choix auprès des collectionneurs, entre autres, et en leur offrant l’opportunité d’utilisations commerciales sous licence pouvant rapporter des redevances de droits d’auteurs (publicité, édition). La mise en ligne est faite de façon sécuritaire afin d’éviter des utilisations frauduleuses et les détournements de propriété intellectuelle. Toujours selon le RAAV, l’ENOAC peut aussi fournir aux artistes « la constitution progressive d’un catalogue raisonné au fur et à mesure de l’entrée de leurs données graphiques et textuelles leur permettant de préserver les connaissances sur leur carrière et leur œuvre, d’archiver leur documentation et de tenir contrôler leur inventaire ». Pour être admissible à l’ENOAC, un artiste doit être professionnel et répondre à certains critères. Le public ne sera pas en reste, car il aura accès à l’entrepôt. Les divers types d’accès et d’abonnement permettront soit un accès gratuit au visionnement d’un échantillonnage des œuvres, soit un accès payant permettant différentes utilisations de l’ensemble des œuvres.\\
Il s’agit de la deuxième fois que le Centre d’exposition organise un Repérage, la dernière fois étant en 2006 avec Perspectives Témiscabitiennes.\\
La chasse est ouverte au ceNtre D’eXPosItIoN D’aMos… DANS LA MIRE REGARDS SUR LA CHASSE
QUÉBEC CHASSE ET PÊCHE, LA PREMIÈRE DÉCENNIE
Une exposition produite par le Centre d´exposition d´Amos et conçue par Cinémanima avec la participation de plus d’une trentaine d’artistes et tout
Frédéric Lavoie Installation vidéo
autant de collaborateurs.
Pour vous seulement mesdames… visitez ces expositions et participez au tirage d’un forfait Fauniquement femme Latulippe à la Seigneurie du Triton offert en collaboration avec B.C. Sports. Chasseurs et cinéphiles, vous êtes conviés à une soirée Ciné-chasse en compagnie de Martin Guérin, le 23 octobre
au Cinéma Amos.
4 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Centre d’exposition d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos 819 732-6070 www.ville.amos.qc.ca Pour être à l’affût de nos activités, suivez-nous sur Heures d’ouverture Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
Grâce au soutien financier de
Arts visuels Immersion, distorsion et interaction
Le multimédia à l’honneur au Rift // Carolle-Anne Tremblay Levasseur Mettant en vedette les œuvres de Suzanne Nerbonne, de Vanessa Suzanne et de Benoît Racine, la Galerie du Rift présente une exposition dans le noir où le multimédia est à l’honneur. Il s’agit d’une première pour le Rift, intéressé depuis un moment à cette forme d’art. La participation de l’artiste Suzanne Nerbonne a donné le coup d’envoi à cette aventure. Suzanne Nerbonne présente le fruit du travail qu’elle a réalisé auprès d’adolescents. Inspirée par la routine et par la relation entretenue avec elle, l’artiste explore les gestes quotidiens jusqu’à les utiliser à outrance afin de créer un rapport au temps unique. Captant des moments banals, elle dresse une étude artistique de la société et de ses mécanismes. Dans le noir, elle met de l’avant des installations vidéographiques et multi-écrans afin de favoriser l’immersion du public dans l’univers du familier en lui donnant un souffle différent. De plus, la Galerie du Rift accueille deux artistes de la région, soit Vanessa Suzanne de Témiscaming et Benoît Racine de St-Eugène-de-Guigues. Œuvrant également dans le domaine du multimédia, ils
Anima 1, Vanessa Suzanne
Public capté par le 3D, Benoit Racine
apportent une dimension différente tout en utilisant des supports électroniques. Vanessa Suzanne explore la relation très étroite entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Ainsi, elle présente à l’aide de réflexion des matières minérales sur grandes surfaces. Il s’agit d’une expérience immersive où le spectateur se laisse transporter. Quant à Benoît Racine, il se tourne vers le volet sonore du multimédia en utilisant le portrait et la musique pour modifier l’image des participants. Son installation permet une véritable interaction entre le médium et le spectateur. À l’aide du son, de l’image et d’un système de projection, l’artiste pousse le public dans son jeu de distorsion. L’exposition se tiendra du 10 octobre au 5 décembre prochain. Le vernissage aura lieu le 10 octobre lors d’un 5 à 7 où le public est invité à échanger avec les artistes. La Galerie du Rift donne ainsi le coup d’envoi à sa nouvelle programmation.\\
L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 5
Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue
Nouveau film de Serge Bordeleau
Une 33e édition sous le signe de l’orignal
Le Petit homme présenté au Festival du cinéma international
//Ariane Ouellet
La soirée d’ouverture sera sous le signe de l’amour et du suspense puisqu’on y présentera en première nord-américaine le film Ceci n’est pas un polar, réalisé par Patrick Gazé et mettant en vedette l’irrésistible Roy Dupuis. La soirée sera également le moment de présenter pour une toute première fois le fruit d’une collaboration spéciale entre le FCIAT et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Le projet, PLAN 3D, est une conception des étudiants de 3e année en création numérique, supervisés par David Paquin, dans une scénographie de Karine Berthiaume. L’œuvre mettra en valeur des extraits de films régionaux choisis avec soin par le réalisateur Éric Morin. L’expérience promet d’être spectaculaire.
Danse avec elles Un autre des moments fort attendus du festival est la première mondiale du documentaire Danse avec elles, de la réalisatrice de Rouyn-Noranda Beatriz Mediavilla, qui sera présenté le dimanche 26 octobre. Le film tourne autour de la chorégraphe et professeure Lyne Vaillancourt et de son école de danse PRELV. Depuis 45 ans cette année, elle enseigne aux jeunes filles de 4 à 20 ans non seulement la danse et le chant, mais aussi des valeurs humaines de partage et de respect de l’environnement. « Le film n’est pas un reportage sur l’école ni son historique. C’est un film qui s’attarde à l’aspect humain de ce qui se passe dans l’école et sur le passage vers la fin de l’enfance », explique la réalisatrice. « Lyne a enseigné à trois générations de filles. Son école est sans doute le plus ancien organisme sans relève du milieu culturel de toute la région. »
//Astrid Barrette-Tessier Les projets s’enchaînent un à la suite de l’autre pour ce jeune réalisateur de Vald’Or. Serge Bordeleau lancera son nouveau court-métrage Le Petit homme cet automne au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) en plus de préparer la réalisation d’un nouveau documentaire.
Pierre-Étienne et Serge Bordeleau
Serge Bordeleau finalise présentement la postproduction de son court-métrage Le Petit homme, tourné de 2011 à 2013 à Kitcisakik et à Lac-Simon. Après s’être fait voler son lunch, Victor, interprété par Kisis Penosway, fait la rencontre d’un être surnaturel. « Les autochtones me parlaient souvent de ce petit homme des bois qui les guidait dans la forêt quand je travaillais sur les réserves. Je me suis inspiré de cette légende et je l’ai modernisée », explique le producteur, scénariste et réalisateur.
Beatriz Mediavilla, Dominic Leclerc et Myrko Poitras
« La vie normale d’un documentaire est de faire 2 ou 3 festivals, peut-être 2 ou 3 salles. Dans le cas d’un film sur la danse, certains festivals spécialisés dans les films sur l’art ou le sport peuvent s’ajouter, mais il reste que le succès d’un film est très fragile. L’alchimie est imprévisible », exprime la réalisatrice avec une lucidité empreinte d’espoir. Souhaitons que le film connaisse une diffusion satisfaisante, malgré un budget de marketing limité. Comme c’est souvent le cas pour les petites productions régionales, Danse avec elles a réussi à voir le jour malgré un maigre budget de production de 37 000 $. De ce montant, près de 10 000 $ ont été amassés en dons du public par un système de financement populaire via le web.
Cette prémisse devient le point de départ pour mettre en scène une histoire de réconciliation entre un jeune autochtone, sa famille et sa culture. « Il y a beaucoup de conflits sur les communautés et ceux-ci empêchent d’aller plus loin. J’ai voulu en faire le message du film. » Ce n’est pas la première expérience de tournage en milieu autochtone pour le réalisateur valdorien, et celui-ci a appris à vivre au même rythme qu’eux : « Quand on dit Indian time, ça clash avec nous, mais quand on vit là-bas, ça prend tout son sens. On prend le temps. » Pierre-Étienne Bordeleau
Innovations technologiques
L’équipe de tournage entourant Beatriz Mediavilla est composée de Dominic Leclerc à la direction photo, Myrko Poitras au son et Martin Guérin comme conseiller à la scénarisation. « Le film est le résultat de plus d’un an de tournage. Nous sommes allés à l’école à 43 reprises entre le mois d’avril 2011 et l’automne 2012. Nous avons eu la chance de filmer de très près, sans que notre présence interfère et ça, c’est merveilleux », confie Beatriz. Francis Franche
C’est du 25 au 30 octobre prochain que les cinéphiles de la région ont rendez-vous au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda pour la 33e édition du Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Encore une fois, le peu qu’on sait actuellement de la programmation laisse présager le meilleur, entre le cinéma « made in Abitibi », le nouveau volet de création 3D et les découvertes internationales.
Courtoisie
Cinéma
Honneur aux artisans de l’ombre Enfin, depuis quelques années, le Festival tient à souligner l’apport des gens du milieu du cinéma ou des médias qui travaillent dans l’ombre. Cette année, c’est au tour de la chroniqueuse culturelle Francine Grimaldi de recevoir les honneurs. L’évènement aura lieu le dimanche 26 octobre. Pour tout savoir de la programmation du FCIAT, consultez le site web.\\
www.festivalcinema.ca
Louisa Papatie et Kisis Penosway
Finalement, Serge Bordeleau a reçu une bourse du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue pour réaliser son prochain documentaire intitulé La Source. Ce film abordera les derniers moments de vie à la Source Gabriel, la maison de soins palliatifs de Val-d’Or, avec, au cœur de l’histoire, les bénévoles de l’endroit. À son avis, son plus grand défi sera « de ne pas faire un film lourd, en rendant le tout vivant et vrai, puisque c’est souvent lors de ces derniers moments en famille qu’on se dit les vraies choses. C’est plutôt lumineux », confie le réalisateur. C’est la compagnie de production montréalaise Eureka qui accompagnera Serge Bordeleau dans la réalisation de ce nouveau projet.\\
Déjà? de Lucie TrembLay 27 septembre 2014 Visite des artistes à l’oeuVre en atelier et début de l’exposition Pour vivre à Plein temPs de Gisèle Cotnoir-lussier Finissage et présentation de l’exposition le 7 novembre, 5 à 7 h
6 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Du 2 octobre au 1 novembre 2014 Vernissage le 2 octobre à 17 h 25, ave principale, rouyn-noranda
819 764-5555
www.fontainedesarts.qc.ca
Humeur
Littérature L’évolution du métal québécois – No speed limit (1964 à 1989)
Pour que le métal passe à la postérité
Ensemble ! //Philippe Marquis
//Ariane Ouellet C’est au terme de plusieurs années de démarches et de recherches que Félix B. Desfossés, journaliste spécialisé en histoire de la musique, fera paraître en octobre prochain le premier livre sur l’évolution du rock métal au Québec. Publié aux Éditions du Quartz, L’Évolution du métal québécois dresse le portrait des différents groupes et artistes phares qui ont forgé ce diamant brut et nordique bien ancré en AbitibiTémiscamingue qu’est la musique métal. Il existait en 2004 plusieurs fanzines et blogues traitant de la musique métal, mais aucune publication sérieuse n’avait recensé le phénomène très présent dans les différentes régions du Québec. L’idée est alors venue à Ian Campbell, ancien chanteur du groupe métal Neuraxis et promoteur de spectacles du genre, de commencer à recueillir des données sur le sujet. C’est en 2007 qu’il approche Félix B. Desfossés, qui devait à l’époque faire un seul chapitre sur les racines du hard rock. Sept ans plus tard et des tonnes d’archives colligées, le projet prend forme. L’auteur en assume toute l’écriture, mais définit sa zone de recherche entre 1964, l’époque où le rock commence à devenir plus « brutal », jusqu’en 1989. « C’est vaste, profond et extrêmement riche comme culture, la musique métal, et j’aurais travaillé encore des années s’il avait fallu couvrir la période jusqu’à 2014 », explique Félix B. Desfossés. Les amateurs de métal, qui forment une communauté presque tribale, ont démontré un vif intérêt pour le projet de livre, répondant généreusement aux appels de photos et de documents lancés sur les médias sociaux. « C’est une expérience assez incroyable de crowd sourcing parce qu’on a reçu des quantités incroyables de photos, de scans et d’anecdotes de la part du public. Ça nous démontre bien que le livre est attendu dans le milieu », s’enthousiasme Félix B. Desfossés.
Une histoire du rock au Québec De Offenbach à l’incontournable Voïvod, à qui bien entendu le livre accorde une place majeure, en passant par des références du magazine Pop Rock ou encore de la défunte émission Solid Rock animée par Paul Sarra-
Soirée pluvieuse et animée du mois d’août; l’automne commence à nous frôler doucement. Je rencontre, au hasard de la fête, une vieille amie et son compagnon de vie. Elle va accoucher bientôt de son deuxième enfant alors qu’il porte leur fille de trois ans sur ses épaules. L’air humide est mêlé de musique pour recevoir l’affluence dense et souriante. Le couple me rappelle joyeusement les origines du festival, rêve fou devenu réalité : « On est partis d’une idée hallucinante, mais on a eu de la will! » Ne comprenant pas, je leur demande : « Qu’est-ce que ça veut dire : avoir d’la will? » On me répond, d’une seule voix, sans attendre : « On le fait. C’est tout! On n’a pas eu peur d’avoir peur. On s’est planté les pieds. On était ensemble, toute la gang, on s’est fait confiance! Et regarde ce que ça donne!!! Chaque personne participe comme elle veut, prend la place qu’elle veut prendre. C’est comme ça qu’on avance ensemble! »
zin sur les ondes de Musique Plus, le livre est truffé d’informations qui sauront intéresser autant les amateurs purs et durs de musique métal que ceux qui s’intéressent de façon plus générale à l’histoire de la musique au Québec. « L’histoire du métal, c’est aussi l’histoire du rock au Québec, de la scène alternative. Ça a été une école pour plusieurs musiciens. Il faut savoir que le métal est aussi une musique très intello, très technique, et que le rock progressif y est très présent », précise l’historien de la musique. Le mariage entre l’univers métal et les Éditions du Quartz peut paraître audacieux aux lecteurs habitués à des ouvrages plus littéraires ou encore historiques. « À mon retour en Abitibi, j’ai contacté le Quartz et ils ont dit oui tout de suite. Je suis conscient qu’il s’agit d’un risque pour eux, mais je crois que le risque est relatif car nous espérons que le livre aura une portée internationale », confie l’auteur.
Une tournée de lancements
Des bénévoles nous abordent pour échanger un instant sur la suite de la soirée, puis la profession de foi reprend : « Si on ne le fait pas nous-mêmes, personne ne le fera à notre place! On peut avoir les plus grosses subventions, mais ça ne fait pas agir. Ça aide beaucoup, les subventions, mais ce n’est pas ça qui séduit les bénévoles... Quand tout le monde se fait confiance, que les gens se sentent d’un tout qui les dépasse, là ça vit et grandit. Dans ce temps-là, on peut faire des miracles! » Ils me confient Cloé, leur enfant, et vont danser au milieu du miracle… Je la pose sur mes épaules pour qu’elle puisse sourire à ses parents. Cet échange pourrait s’être tenu partout. Dans toutes les parties de notre région et de la planète, des miracles s’opèrent parce qu’on décide de passer du rêve à la réalité. À cette fin, il faut des gens pour faire le ménage, vendre des billets, accueillir la visite, s’occuper de la technique, organiser un service de garde, laver la vaisselle, tenir la comptabilité, écrire des lettres de remerciements, assister à nombre de petites et grosses réunions, faire des démarches de toutes sortes, signer des contrats, dessiner des affiches, déplacer des tables, organiser des horaires, coordonner les bénévoles et remplir des demandes de subventions… Sourire quand ça va bien, serrer les dents et sourire quand même si c’est plus dur… Puis, après des lunes et des lunes de travail, arrivent la fête et son public! L’été dernier, beaucoup de personnes m’ont parlé de projets sociaux lors de soirées pluvieuses et animées : « La ville devrait faire du compost, on devrait mieux partager la richesse, on devrait se mobiliser contre les coupures dans la culture, on devrait les empêcher de tout scrapper, etc. » Je suis tout à fait d’accord ! Mais, dans tous ces cas, on doit s’inspirer de nos festivals qui vivent et survivent : se mettre ensemble et se donner la will nécessaire. Autrement, comment pourra-t-on partir de nos visions pour changer la réalité? Vous avez des idées?
La sortie du livre sera appuyée par une ambitieuse tournée de lancements à travers le Québec, qui se feront sous la forme de concerts métal dans six villes de la province, dont deux en Abitibi : le 3 octobre à la Salle Évolu-Son de Rouyn-Noranda et le 4 octobre au Billard l’Ad’hoc d’Amos. Pour tout savoir sur les dates, les lieux des spectacles ou encore pour vous procurer le livre, rendez-vous sur la page Facebook de L’évolution du métal au Québec ou encore sur le site des Éditions du Quartz.\\
Un nouveau roman de Virginia Pésémapéo Bordeleau ion e édit 5 vient d’être publié, L’ENFANT HIVER. Profitez des 39 i 201 a m 4 au 2 belles journées d’automne pour en faire la lecture! 1 2 u ’Or d
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Littérature Le livre québécois dans nos bibliothèques publiques
Mesure de santé publique pour notre culture //Fednel Alexandre Acte de culture véritable, la lecture est une subversion. Elle est un acte subversif, car elle possède la vertu de transcender notre misérable existence. Donc, elle nous affranchit, nous émancipe; bref, nous sauve. Dans son Autobiographie, John Stuart Mill raconte la mélancolie douloureuse qu’il a vécue vers la vingtaine, en évoquant son insensibilité à toute jouissance et à toute sensation agréable. La lecture d’un recueil de poèmes le guérira de son mal. Il affirme y avoir trouvé l’expression de ses propres sentiments sublimés par la beauté des vers. C’est la lecture qui sauvera également Charlotte Delbo, emprisonnée à Paris pour avoir conspiré contre l’occupant allemand. Malgré l’inexorable mal qui le frappe, le jeune Raphaël de Valentin a accompagné une de mes collègues dans sa plus cruelle peine d’amour.
Mill, Delbo, ma collègue et tous les autres lecteurs trouvent dans les livres un remède à leurs maux. Aussi, ne me soupçonnera-t-on pas de simplisme si j’écris que les bibliothèques représentent une mesure de santé publique. Mais quelle place le livre québécois y occupe-t-il? Dans l’ensemble, les responsables des bibliothèques publiques estiment que le livre québécois jouit d’une position enviable sur leurs étagères. Ils assurent faire la promotion des auteurs québécois grâce à un travail de sensibilisation à la lecture et à la disponibilité d’une diversité de biens culturels de grande qualité. Les activités d’animation, les lancements de livres, les clubs de lecture représentent les principales stratégies que développent les bibliothèques pour faire ce travail de sensibilisation. Cependant, ce n’est pas un pari gagné d’avance, car la concurrence est rude. À La Sarre, Noëlline Marcoux se réjouit du fruit du labeur de son équipe auprès des jeunes lecteurs, mais elle concède qu’avec les adultes, un bout de chemin reste à faire. Selon elle, « les auteurs [québécois] de grandes sagas familiales sont très connus, mais les autres qui marquent notre différence culturelle passent souvent inaperçus ». Michelle Bourque, nouvellement installée à la direction de la bibliothèque de la ville d’Amos, abonde dans le même sens et surenchérit. Elle dit observer une forte demande de livres édités au Québec, et notamment des auteurs très populaires telles Louise Tremblay-d’Essiambre, Marie-Bernadette Dupuy, etc. De son point de vue, le défi consiste à proposer de nouvelles lectures, québécoises, à des usagers qui raffolent de best-sellers étasuniens. Donc, malgré une présence accrue des livres québécois sur les étagères, les lecteurs semblent ne pas se bousculer à les sortir de leur écrin. Concrètement, la présence des auteurs québécois dans les bibliothèques publiques de la région s’évalue. Brigitte Richard, responsable de la bibliothèque de Val-d’Or, estime à 43 % le nombre de volumes québécois disponibles sur ses étagères. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il y a autant de titres, car certains volumes existent en plusieurs exemplaires. Les bibliothèques tiennent des statistiques sur la provenance des titres dont elles font l’acquisition. De plus, une enquête annuelle sur les bibliothèques publiques spécifie le nombre de livres québécois qui y sont disponibles. Pour donner au livre québécois une cote non seulement dans leurs rayons mais aussi auprès des lecteurs, certaines bibliothèques adoptent des mesures administratives. C’est le cas de la bibliothèque de Val-d’Or, qui s’est dotée d’une politique d’acquisition de biens culturels où la littérature québécoise tient une place de prédilection. Cependant, les critères de sélection des ouvrages ne semblent pas toujours faciles à établir. Selon Mme Richard, « le choix de tout document demeure un processus complexe, relativement subjectif, et la complexité relève notamment de l’équilibre fragile entre la mission élargie d’une bibliothèque publique, les besoins des usagers, les ouvrages disponibles, les budgets, l’état des collections et notre volonté de les développer en tenant compte des tendances, de l’évolution du monde de l’édition et de la culture littéraire, tout en mettant en valeur les ouvrages classiques et incontournables ». Quant à la bibliothèque d’Amos, elle en est à la rédaction d’une politique, dont les grandes lignes doivent s’orienter vers une prééminence québécoise. Dans tous les cas, les responsables semblent accorder une importance particulière au livre québécois dans leurs collections. Mais l’idée d’un tiraillement entre les besoins des usagers et l’impérieuse nécessité d’assurer la survie de l’édition québécoise demeure constamment tenace. À bien y réfléchir, le livre québécois mérite une autre forme de promotion, c’est une nécessité. À ce propos, l’initiative lancée par Patrice Cazeault et Amélie Dubé, le 12 août dernier, tient lieu d’exemple. Baptisée « Le 12 août, j’achète un livre québécois », elle a permis de faire bondir la vente des livres québécois en une journée. Des centaines de personnes se sont fait tirer le portrait, exhibant fièrement sur les réseaux sociaux un livre québécois acheté en cette journée spéciale. Même si elle a stimulé les ventes, cette opération reste une démarche spontanée. D’aucuns pensent qu’il faudrait réitérer l’expérience tous les mois. Toutes les initiatives visant à assurer la promotion du livre québécois devraient être considérées. Il en va de la survie du fait francophone en Amérique du Nord et de notre identité culturelle.\\
8 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Littérature Pour les petits et les grands lecteurs
Sorties littéraires de l’automne en Abitibi-Témiscamingue //Ariane Ouellet
Vendredi 10 octobre au dimanche 7 décembre 2014 Vernissage le 10 octobre de 17 h à 19 h
Exposition Multimédia
Inscription temporelle – Suzanne Nerbonne, Val des Monts, Outaouais
L’automne est une saison propice à la mise en marché des nouveautés littéraires et les joueurs du monde de l’édition en Abitibi-Témiscamingue n’y font pas exception. Romans ou livres jeunesse, il y en a pour tous les goûts. Faisons un tour d’horizon de ce que les libraires nous offriront bientôt.
Aux Z’ailées, la jeunesse d’abord! Les Éditions Z’ailées font une place de choix à des auteures de la région dans la collection Z’ados, en commençant la saison par la sortie du 2e tome de la série d’Amy Lachapelle Entre Sœurs, qui a pour titre Dans la peau de Maïka. Destinée aux adolescentes de 10 ans et plus, la série met en scène les hauts et les bas de la vie entre sœurs. Amy Lachapelle est aussi l’auteure de la série Le monde de Khelia, qui lui a valu une belle renommée dans le monde de la littérature jeunesse au Québec. Toujours dans la collection Z’ados, l’auteure rouynorandienne d’origine espagnole Marta Saenz de la Calzada publie un recueil de contes originaux intitulé Moi, ma mère me racontait. « Il ne s’agit pas ici de contes qu’on peut retrouver dans des recueils de contes d’un pays donné, mais plutôt d’histoires transmises oralement d’une génération à l’autre. Parce que ces immigrants vivent dans la région, ces histoires trouvent ancrage et appartenance en terre d’Abitibi et elles font partie de l’histoire du territoire », explique Marta. L’ouvrage, illustré par Karine Hébert, sera en librairie à partir du 29 septembre. Dans la collection Z’ados plus, qui s’adresse aux jeunes de 13 ans et plus, l’auteure Nadia Bellehumeur, originaire de SaintEugène-de-Guigues, propose le 1er tome de la série Scientia, L’origine du pouvoir.
La poésie est au Quartz
Et ailleurs chez d’autres éditeurs il y a…
Outre son très attendu ouvrage sur l’évolution de la musique métal au Québec, les Éditions du Quartz font dans le contraste et proposeront en novembre un recueil de poésie de Michel X Côté intitulé Rivière errante. Divisé en trois parties qui se répondent, le recueil est une réflexion sur la culture mohawk et sa pérennité, dans une langue en symbiose avec l’univers décrit. L’auteur, natif de Rouyn-Noranda, habite aujourd’hui à Oka. Le livre est orné sur la couverture d’une œuvre de l’artiste peintre Martine Savard.
Virginia Pésémapéo Bordeleau vient de publier un tout nouveau roman aux éditions Mémoire d’encrier. Ayant pour titre L’enfant hiver, l’ouvrage aborde le thème d’une mère qui accompagne son fils mourant. L’Indice bohémien reviendra sur ce roman le mois prochain.
L’ABC de l’édition se développe À l’ABC de l’édition, plusieurs projets sont en cours pour 2014, notamment la numérisation de quelques titres dans les romans dont Les Miettes aux oiseaux de Cécile Hélie-Hamel. Pour sa part, le livre Champignons sauvages du Québec ; comestibles et thérapeutiques, à potentiel commercial, du biologiste Fernand Miron, a déjà acquis le titre de meilleur vendeur depuis sa sortie en juillet dernier. La préface est d’ailleurs signée par Normand Laprise, Grand Chef Relais & Châteaux et chef du restaurant Toqué! Auteur de Rouyn-Noranda, Stéphane Gélinas publiait en mai dernier Carnets d’un chat de ruelle. À la fois drôles et touchantes, parfois tristes ou dénonciatrices mais toujours criantes de vérité, les nouvelles recueillies dans Carnets d’un chat de ruelle prennent vie dans un style coloré… et unique! L’ouvrage sera utilisé dans les réseaux d’aide en santé mentale à travers le Québec.
Pour terminer ce petit tour d’horizon en beauté, l’illustratrice Annie Boulanger revient avec une autre collaboration avec l’éditeur jeunesse Dominique et Cie, cette fois-ci avec Quelle mouche m’a piqué?, un album illustré relatant la quête d’un lion un peu tata qui cherche la responsable du bouton rouge qui lui pousse sur le nez. Tendresse et finesse caractérisent la touche très personnelle de l’illustratrice de Rouyn-Noranda, dont deux autres collaborations sont sur les tablettes des librairies cet automne : L’épicerie Sansoucy, dont elle signe la couverture, et L’été indien et 43 petites histoires, publié chez Soulières Éditeur. L’auteure valdorienne Andrée Boulay vient également de publier à la Société des écrivains le roman Advienne que pourra, mémoires implicites, qui a été lancé à Val-d’Or à la fin du mois de septembre dernier.
Investigations artistiques – Vanessa Suzanne, Témiscaming
Direct stéréo 3D au visage – Benoit Racine, St-Eugène de Guigues
9 octobre, 20 h Les Chiclettes
Chansons swing des années 40, avec harmonies vocales jazzées
Samedi 25 octobre, 20 h Les Viking revisite le mythique
album The Wall de Pink Floyd avec costumes et projections
En espérant que nos bibliothèques scolaires puissent en faire l’acquisition…\\
Tu dors Nicole 24, 29 et 30 octobre, 19 h 30
Afin de continuer à rayonner et diffuser les ouvrages de l’Abitibi-Témiscamingue, L’ABC participera prochainement aux salons du livre de Saguenay, Rimouski, de l’Estrie et de Montréal. L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 9
Littérature
Les livres de Roxanne Ici et maintenant
Semaine des bibliothèques publiques du 23 au 28 octobre //Ariane Ouellet
//Roxanne Archambault
Le roman Ici et maintenant est un livre de science-fiction pour adolescents. L’histoire est intéressante et originale, mais un peu compliquée, car il est facile de se perdre dans le cours des événements. J’aime beaucoup le style d’écriture de l’auteure, Ann Brashares, qui a su écrire des phrases courtes qui peuvent être légères ou profondes. Elle a écrit d’autres livres pour adolescents, notamment la série Quatre filles et un jean. « Le monde que j’ai fui est en ruines. Nous sommes ici pour préserver l’humanité de sa destruction. Si nous ne suivons pas les règles, tout ce qui compte disparaîtra : les amis, les rêves, l’amour. Ethan ne doit pas connaître mon secret. Que je ne viens pas d’un autre pays. Mais que je viens d’une autre époque. »
La Semaine des bibliothèques publiques du Québec est célébrée chaque année depuis maintenant 16 ans durant la troisième semaine d’octobre. L’édition 2014 soulignera tout particulièrement le rôle social des bibliothèques publiques et aura pour thème : Plus qu’un lieu, un rendez-vous! Plusieurs bibliothèques de la région organisent des activités, notamment les bibliothèques municipales de Rouyn-Noranda, La Sarre, Val-d’Or et Amos. Pour en savoir davantage, suivez-les sur le web ou sur leur page Facebook respective! Le Réseau Biblio organise aussi, cette année encore, sa Chasse aux abonnés. Informez-vous!
Prenna James, dix-sept ans, immigre à New York en 2010 et poursuit ses études comme toute citoyenne ordinaire. Sauf qu’elle n’est pas ordinaire. En réalité, elle vient d’un futur rempli d’épidémies dévastatrices de la peste rouge. Toute sa communauté doit suivre douze règles qu’ont créées leurs dirigeants afin de préserver leur secret. Au début, Prenna s’y contraint, mais aujourd’hui, en 2014, elle commence à ne plus être d’accord avec ses supérieurs et, par-dessus tout, elle tombe amoureuse d’Ethan Jarves, enfreignant la douzième règle. Est-ce qu’une rébellion s’annonce? Serait-il possible que nous côtoyions aussi, sans le savoir, des gens du futur?
10 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
BRASHARES, Ann. Ici et maintenant, éditions Gallimard, 2014, 313 pages.
Vues sur le nord Ces voisins oubliés //Martin Blais L’histoire de l’Abitibi est si jeune et nouvelle qu’il paraît improbable que certains pans de celle-ci soient si négligés et laissés à l’oubli. La région à l’époque de ses premières colonies était une véritable tour de Babel, riche de ses multiples identités culturelles. Nadine Beaudet a décidé de tourner sa caméra vers ces résidents oubliés de notre région avec Le cosaque et la gitane, plus particulièrement sur Mgr Lev Chayka et Raïssa Gabrysz, deux des derniers exemples de ces piliers mal connus de notre région. Mgr Lev Chayka et Raïssa Gabrysz sont à eux seuls des monuments en hommage à la présence ukrainienne. L’histoire de la colonie ukrainienne est puisée à même leur mémoire tanguant encore de nostalgie. On sent toutefois que leurs traces arrivent à s’effacer, à appartenir aux souvenirs. Vers le début du film Le cosaque et la gitane, Mgr Lev Chayka souhaite ajouter une inscription à son église soulignant les 95 ans de présence ukrainienne en Abitibi. Impossible alors de traduire en ukrainien le mot présence. Il y a ici dans ce mot comme une politesse qui minimise la nostalgie liée au déracinement, au fait d’habiter un lieu qui est loin du sien. Il tape finalement existence, tout simplement. C’est aussi la question que se pose la documentariste : comment traduire en images la cohabitation en Abitibi de la culture ukrainienne qui n’est pratiquement plus visible à part que par ses églises? C’est plutôt grâce aux personnages que l’on comprend l’importance qu’a eue cette population sur le développement et dans l’histoire de la région. Fuyant la misère en Ukraine, les nouveaux immigrants ukrainiens ont été placés dans des camps de concentration, dont Spirit Lake, à La Ferme, en raison de la Première Guerre mondiale. On y comptait plusieurs centaines d’Ukrainiens parmi d’autres ennemis de l’État. La guerre terminée, ils ont gagné les tunnels des mines d’or et de cuivre pour y travailler et voir mourir d’autres mineurs, près de deux par semaine selon l’évêque orthodoxe. Ce chapitre fait partie de notre histoire commune et ses pages sont tachées d’une misère tellement noire qu’on a fini par ne plus vouloir les lire. Cette tristesse, dans Le cosaque et la gitane, l’homme la raconte et la femme la chante et la pleure. Le montage fait dialoguer ses personnages avec le passé par l’usage d’archives filmées datant du début du 20e siècle, une forme qui permet de sentir leur passage sur notre territoire. Il y a aussi la mort qui rôde dans ce film, planant au-dessus des traces de la culture ukrainienne et de ses plus vieux habitants. Raïssa visite un couple de vieux amis qui n’ont plus sa vivacité. L’homme lui dit tout bonnement qu’il est le plus vieux des Ukrainiens, les autres étant tous morts. Tournée à la manière du cinéma direct avec une attention portée au symbolisme et aux métaphores visuelles, ce documentaire rend un bel hommage à la présence ukrainienne en Abitibi depuis 1915. Le cosaque et la gitane est disponible en location numérique sur cinemaexcentris.com.
Les Productions Balbuzard sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!
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12 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Cahier spécial Coopération
Du 12 au 18 octobre 2014 aura lieu la Semaine de la coopération. Il s’agit pour les coopératives d’un moment privilégié de faire connaître ce qu’elles sont, mais surtout, qui elles sont. Découvrez ici des portraits de coopérateurs importants de l’AbitibiTémiscamingue, des gens au grand cœur et aux convictions solides qui ont contribué au développement de leur communauté. L’INDICE BOHÉMIEN // spécial coopération // octobre 2014 13
Portraits À Rouyn-Noranda
À Belcourt en Abitibi-Est
France Caouette – coopérer pour l’avenir des enfants
Michel Lahaie – agriculteur et visionnaire
//Magali Monderie-Larouche, directrice générale de Femmessor
Dès les premiers instants, j’ai vu que j’étais en compagnie d’un coopérateur convaincu et surtout convaincant, incarnant les valeurs de prise en charge, de solidarité et de transparence. Michel Lahaie est copropriétaire de la ferme laitière familiale depuis plus de 50 ans. Il s’est impliqué dans plusieurs projets pour lesquels on le sollicitait pour ses convictions et sa capacité à s’exprimer, à dire les choses.
Pour France, tout part de la démocratie et c’est la raison pour laquelle, il y a cinq ans, en collaboration avec deux collègues, elle a fondé la coopérative de solidarité Le vol du Colibri, qui accueille quatre-vingts enfants chaque semaine au sein de son service de garde. Avec sa grande expérience des services de garde et le constat d’un besoin croissant dans la région, l’idée de créer un nouveau service s’est imposée d’elle-même. Après étude de tous les modèles possibles, la décision de fonder une coopérative de solidarité était celle qui correspondait le plus aux valeurs auxquelles elle croyait. La coopérative lui permet d’impliquer les éducatrices et les parents dans les décisions primordiales qui touchent les enfants. La mission de la coopérative de solidarité est d’ailleurs « de soutenir et de contribuer au développement des enfants, de la naissance à la fin de l’école primaire, en reconnaissant l’importance, la compétence et le rôle primordial des parents, ainsi qu’en établissant avec eux un réel partenariat ». Les vrais acteurs de la coopérative Le Vol du colibri sont, pour elle, les éducatrices, les cuisiniers et même le concierge. Son rôle, c’est simplement de leur donner les moyens d’exercer leur emploi au service des enfants et des familles. Lorsqu’on lui parle des qualités qui font d’elle une bonne gestionnaire, elle répond simplement que c’est la capacité de travailler en partenariat et une grande expérience de son domaine. D’ailleurs, pour elle, son poste en est un de coordination et pas de gestion. Confiante dans ses valeurs et dans le modèle qu’elle a choisi, France est une femme qui travaille avec acharnement pour arriver à transmettre dans la société l’envie de s’impliquer et de faire une différence. C’est avec son énergie mobilisatrice et sa capacité à transmettre ses valeurs de solidarité que France a convaincu de nombreux partenaires de se joindre à son aventure coopérative. C’est grâce à cette grande conviction qu’elle a permis au Vol du colibri de devenir une oasis d’entraide pour les familles.\\
14 L’INDICE BOHÉMIEn // spécial COOPération // octobre 2014
Bien qu’il soit un homme d’affaires, il se dit de gauche, socialiste et croit que la coopération est une façon de civiliser le capitalisme sauvage. Pour lui, c’est une façon de commercialiser qui devrait amener de meilleures conditions de vie pour les membres ainsi que pour les gens qui travaillent dans ces entreprises coopératives. C’est dans cet esprit qu’il accepta la présidence de la Coopérative agricole d’Amos en 1981. La coopérative avait à ce moment un projet fort prometteur sur la table : un abattoir. Le projet fut mis en place mais, malheureusement, la conjoncture économique et le manque de vision régionale des politiciens de l’époque ont eu raison de ce projet qui ferma ses portes en 1984. Encore aujourd’hui, il est convaincu que cette infrastructure manque à notre région. Parmi ses diverses implications, notons qu’il fut administrateur de Promutuel L’Abitibienne à deux reprises : de 1980 à 1989 ainsi que de 1992 à 2013. Il est encore aujourd’hui impliqué dans la Coopérative de services agricoles de Belcourt, laquelle travaille à un projet de commercialisation du foin.
Ariane Ouellet
Ariane Ouellet
Ce qui distingue France Caouette est tout d’abord son attachement envers les grands principes coopératifs. Elle repense sans cesse son travail pour donner une voie à chacun de ses membres. C’est avec simplicité et une grande générosité qu’elle parle de son parcours et de l’accomplissement dont elle est le plus fière, la mise sur pied, à partir de rien, d’une coopérative florissante sans cesse en expansion : le Vol du colibri.
//Mario Tardif
Qu’est-ce qui motive cet homme de 70 ans? La transformation des produits agricoles de chez nous, combat qui perdure depuis toujours dans notre région et qui, encore aujourd’hui, semble pris entre la logique économique, la volonté politique et le fait que les terres de l’Abitibi-Témiscamingue soient aussi bonnes qu’ailleurs. Ce qui lui fait dire que tout projet agricole d’envergure comme un abattoir, une laiterie ou un centre de mise en marché doit se faire avec des leaders qui voudront bien coopérer et permettre à un plus grand nombre d’en profiter. Ce genre de projet peut permettre à des personnes ou à des entreprises de mieux réussir, de créer de la richesse. Michel Lahaie a toujours milité en faveur de la création de richesse équitable : « Si ton voisin s’enrichit, c’est aussi bon pour toi ! » La transparence étant une valeur des coopératives, cette forme d’entreprise peut rétablir une équité parmi ceux et celles qui croient à la coopération et qui y font des affaires.\\
Portraits À Roquemaure
À Lac-Simon
Marcel Mainville – quand un village génère des coopérateurs
William Cheezo – Développer le milieu de vie par l’entraide et la solidarité
//Guillaume Beaulieu
//Mario Tardif
Un des chef-lieux du coopératisme régional est sans aucun doute le charmant village de Roquemaure en Abitibi-Ouest. Dès 1935, le curé fondateur Couture incitait les paroissiens à la coopération, à grand renfort d’envolées épiques à la messe du dimanche. Les ancêtres de Marcel Mainville ont été parmi ceux qui y ont cru dès le début. Travaillant d’arrache-pied à se gagner un avenir collectif meilleur, ils ont marqué leur progéniture par leur engagement. C’est dans cette suite logique que le jeune Marcel a grandi.
La communauté de LacSimon peut compter sur un homme discret, qui ne prend pas beaucoup de place, mais qui agit pour le mieux-être de sa communauté. William Cheezo occupe le poste de directeur général de la Corporation de développement Wabak depuis 2000 et travaille quotidiennement au développement de son milieu.
Le village de Roquemaure a formé une génération de coopérants jusque sur la Côte-Nord par les chantiers coopératifs. Marcel Mainville y a connu, au cœur de la pleine période de montée du mouvement des années 50, les chantiers coopératifs. Cette forme coopérative d’exploitation forestière a incarné, d’une certaine façon, le besoin des habitants de l’époque d’améliorer leur sort au cœur même de l’industrie forestière qui n’était pas toujours tendre à l’égard des colons de l’Abitibi-Témiscamingue. En 1959, la coopération a pour effet d’améliorer considérablement ses conditions de travail en passant, en une année, d’un salaire de bûcheron déjà respectable de 8 $ / jour à 21 $ / jour dans un chantier coopératif au nord du très coopératif village de Guyenne. Comme sa femme et ses enfants lui manquent, il ensuite revient au village pour travailler comme commis-boucher au magasin du Syndicat coopératif de Roquemaure, une véritable institution des lieux.
On ne brise pas un cercle si facilement
Les valeurs de partage, d’entraide et de solidarité habitent M. Cheezo. Comme il le mentionne, « lorsque nous vivions dans la forêt, notre survie dépendait de ces valeurs! » C’est pourquoi il s’investit dans sa communauté et tente d’être bien plus qu’un facilitateur de projet, il souhaite prêcher par l’exemple. Aux prises avec des problèmes personnels, il a su se relever. Il dit maintenant voir plus clairement les enjeux de Lac-Simon et s’inquiète de l’individualisme qui gagne sa communauté. Cet individualisme change totalement l’approche à utiliser pour permettre le développement de projets. En effet, même si ceux-ci répondent à des besoins partagés de tous, la mobilisation n’est pas toujours simple. M. Cheezo a expérimenté pour la première fois la coopération avec la défunte Coopérative forestière Anishnabe du Lac Simon. Cette coopérative a donné de l’emploi à douze personnes pendant deux ans. De son propre aveu, les travailleurs de la coopérative manquaient d’encadrement et de formation à la coopération. Cette situation a eu comme répercussion la fermeture de la coopérative.
Si en 1966 le magasin commence un lent déclin, Marcel Mainville se réoriente pour devenir agent de la faune, métier dans lequel il investira 30 ans de carrière. La situation exige qu’il déménage à La Sarre, puis à Senneterre en 1974, avant de revenir à La Sarre en 1981. En 1992, il retourne à ses racines roquemauriennes qu’il chérissait tant, en allant se coller à l’esprit de ses aïeux. On ne brise pas un cercle si facilement!
Fort de cette expérience, il a tenté de mettre sur pied une coopérative touristique ayant comme objectifs de former de futurs employés, de leur permettre de faire des recherches auprès des aînés ainsi que de mettre en place un trajet et l’équipement nécessaire pour offrir aux touristes un forfait canot-camping de cinq jours. Ce projet a mobilisé M. Cheezo quelques années avant d’être mis de côté. La coopérative n’a jamais atteint son stade d’opération, mais a tout de même permis à quelques individus de se mettre en action, de comprendre et d’agir dans leur milieu.
Convaincu que les gens du village, conquis par la formule, ont encore plus de facilité à se retrousser les manches que ceux des villages voisins qui n’ont pas connu un coopératisme aussi fort, il revient avec une idée. Marcel Mainville persiste et signe. Il sort à peine d’une grande tournée villageoise avec des collègues pour mesurer l’intérêt des citoyens à racheter le dépanneur-poste d’essence du village afin de démarrer une nouvelle coopérative de consommation. La réponse du milieu est très concluante. Après des années de vaches maigres dans le coopératisme de Roquemaure, tout semble renaître. Vraiment, on ne brise pas un cercle si facilement! L’Abbé Proulx l’avait bien dit jadis : « Roquemaure, vous êtes ce que nous sommes de meilleur! »\\
Aujourd’hui, toute cette expérience coopérative est mise à profit dans un projet moins innovateur, mais très près des besoins de la communauté : celui de l’épicerie Bonichoix, ouverte depuis juin 2014. Un tel projet a nécessité bien du temps pour arriver à son ouverture officielle. Un peu plus de deux ans auront été nécessaires à William Cheezo et à l’équipe de la Corporation de développement Wabak pour fêter son ouverture. Mais ce n’est pas tout! D’autres projets sont en préparation pour permettre à cette communauté et à ses habitants de créer de la richesse et d’améliorer leurs conditions de vie.\\
ProjEt D’ExPansion Pour LE voL Du coLibri, cooP DE soLiDarité Le vol du colibri, coopérative formée de parents, d’employés et de membres soutien, offre des services de garde éducatifs souples et accueillants pour les enfants de 0 à 5 ans de même qu’un camp de jour artistique pour les enfants d’âge scolaire. Elle bonifie ses services d’une nuit de répit parental par mois et de vente de repas santé préparés. D’ici quelques mois, elle ajoutera une deuxième garderie qui pourra accueillir 75 nouveaux enfants. Pour vous inscrire sur la liste d’attente ou pour en connaître davantage sur notre mission, notre projet éducatif et notre organisation
www.levolducolibri.org
L’INDICE BOHÉMIEN // spécial coopération // octobre 2014 15
Portrait À Guyenne et Amos
//Margot Lemire
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DEVIENS MEMBRE DE L’INDIcE BohéMIEN ET coURS LA chANcE DE VIVRE L’EXPÉRIENCE VIP au FESTIVAL DU CINÉMA INTERNATIONAL EN aBITIBI-TÉMISCaMINGuE
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Souper et soirée d’ouverture du Festival, avec Ceci n’est pas un polar, de Patrick Gazé, au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda, suivi d’un cocktail Une nuitée d’hébergement au Deville Centre Hôtelier, petit-déjeuner inclus Cadeaux-souvenirs
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En vigueur du 30 septembre au 21 octobre à 23 h 59. Les chances de gagner dépendent du nombre d’adhésions reçues à la date de clôture du concours.
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Ariane Ouellet
Yolande Desharnais – Sans la coopération, la région n’existerait pas! C’est un grand plaisir pour moi de vous présenter l’une des maîtresses coopérantes de la région, mon amie précieuse : Yolande Desharnais. « Ma ferveur pour la formule coopérative en développement me vient du milieu familial. Je ne savais pas alors que les longues tirades de mon père, impliqué jusqu’au cou dans la création des coopératives agricoles, magasin général et caisses populaires, resteraient si profondément marquées au creux de mon âme et influenceraient autant mon chemin de vie », me confie la grande Yolande.
nisme. Mais en 1960, des problèmes de négociations incitent les hommes à inviter les femmes aux réunions qui se tenaient jusqu’alors à huis clos. La première fois, les femmes n’ont même pas droit d’intervention, ni de vote. Elle dit : « Il n’y a pas une seule femme à ces réunions-là. » Adrien réplique : « Vas-y, il va y en avoir. » C’est le début d’une grande aventure. Les femmes veulent savoir ce qui se trame derrière les portes closes. Car ces décisions ont une forte incidence sur la vie quotidienne. « J’ai vécu la coopération jusque dans mon assiette... », me dit Yolande avec fierté.
Toute jeune, elle est déjà dans le mouvement Jeunesse agricole catholique (JAC). Son chemin est déjà tracé pour aboutir à Guyenne. Ce petit village à peine né est déjà relié à la JAC. Un des frères de Yolande est installé dans ce village depuis 1947. Elle ira lui rendre visite. C’est à cette occasion qu’elle rencontre son futur mari Adrien Marois. L’effervescence des jeunes impliqués dans l’érection de la paroisse fait un nid stimulant à la jeune fille allumée et travaillante. Chaque citoyen participe à l’élaboration du projet de vivre à Guyenne. Yolande s’aperçoit rapidement que les règles de la coopération sont tenues et dictées d’abord par les hommes. Les chefs de famille.
En 1980, Yolande fonde la première coopérative d’habitation dans son village, qu’elle bonifiera en créant le groupe de ressources techniques qui existe encore aujourd’hui pour aider à la qualité et à la surveillance des constructions coopératives.
L’une des règles pour habiter Guyenne est de donner 50 % du salaire à la Coopérative. La famille vit donc avec 50 % du salaire. Il y a des efforts de créativité pour trouver les recettes nourrissant 15 personnes trois fois par jour. Yolande et Adrien ont alors 13 enfants. Le 50 % remis à la coopérative sert à la communauté. Par exemple, les membres coopérants décident d’aider les agriculteurs en achetant et prêtant des instruments aratoires que personne, individuellement, n’aurait pu se procurer. On apprend que les bûcherons ont de meilleures conditions de travail qu’ailleurs et de meilleurs salaires car ils ont la force du nombre pour négocier avec les moulins à scie, acheteurs de bois. Quant à l’implication sociale, Yolande n’est pas longue à s’engager. D’abord parce que la pauvreté des familles est importante. Yolande se rend bien compte que la force du nombre change les choses, alors elle va vers le mouvement des Fermières, qui est un organisme provincial. Elle fonde aussi « La Ruche » pour offrir un lieu de tissage et le montage des métiers à tisser en permanence. Au début de la coopérative, les femmes ne participent pas aux destinées de l’orga-
Puis, lors de la saga de la fermeture des paroisses marginales, Guyenne fait figure de proue dans les débats, appuyé par JeanClaude Corvec, Marcel et Roger Guy, Hauris Lalancette, Multimédia avec Fernand Bellehumeur… mais cela ne suffira pas à empêcher la fermeture de l’école malgré le front commun de tous les organismes. Yolande s’engage alors pour investir cette bâtisse qui deviendra Centre communautaire et logera des organismes du milieu. L’une de ses fiertés est la création du premier comité de maintien à domicile de la région, bientôt imité un peu partout. Une autre fois, Guy Lemire l’approche via le CRDAT, car il veut des femmes partout, dans tous les dossiers, y compris dans celui du vieillissement. C’est alors qu’est créée la Table des aînés. Yolande en assurera la présidence un bon moment. Pendant son règne, elle collabore à la mise en place de l’Université du 3e âge, le Réseau libre savoir, soutenue par des grands noms du développement régional. Je lui demande de me parler de ses valeurs sociales et humaines... Elle dit que ces valeurs sont très proches parentes. « J’ai conscience du manque, du besoin, des affaires qui n’ont pas d’allure. La base du développement repose sur le respect de tout le monde, de leur façon de vivre. Si tout le monde dit le fond de sa pensée, on trouve une solution commune. Facile de passer à l’action ensuite. C’est la force de la coopération. » « Bien certain que sans coopération, l’Abitibi et le Témiscamingue n’existeraient pas », finit-elle.\\
Portrait À Rouyn-Noranda
Gilles Marseille – quand coopération rime avec excellence « Si on croit vraiment en quelque chose, il faut s’impliquer. » C’est la réponse que j’ai reçue de Gilles Marseille quand je lui ai demandé ce qui le motivait à œuvrer en coopération depuis si longtemps. Lorsqu’on réalise que cette phrase a été formulée par une personne qui cumule plus de 35 années de bénévolat dans le monde coopératif, on peut mieux jauger la ténacité de l’homme et la densité du propos. L’apparente simplicité de la réponse témoigne pourtant très bien des principes coopératifs auxquels il adhère avec conviction. Son engagement sans faille envers la communauté était récemment reconnu alors qu’il était nommé « Coopérateur et mutualiste émérite » par la Coopérative de Développement régionale de l’AbitibiTémiscamingue. Cette reconnaissance s’ajoute à celle reçue en 2005, alors que Gilles Marseille était un des 5 récipiendaires du prestigieux Ordre du mérite coopératif québécois, honneur attribué depuis 1948 à des gens d’exception par le Conseil de la coopération du Québec.
Julie Lacasse
//Daniel Dumont Si certaines de ses phrases commencent par « je », ce n’est pas par orgueil, mais pour bien démontrer que l’implication personnelle est souvent déterminante si on veut apprivoiser et humaniser les défis qui accompagnent les changements auxquels il faut constamment faire face. Influencé par son père, qui a présidé la destinée d’une caisse populaire de village, ainsi que par un mentor rencontré au hasard des événements de son parcours, on peut dire de Gilles Marseille qu’il est tombé dans la potion magique alors qu’il était petit. Président de la Coopérative funéraire de l’Abitibi-Témiscamingue depuis 1995, Gilles Marseille adhère aux valeurs coopératives depuis toujours. Il y croit tellement qu’il s’applique à façonner le monde qui l’entoure par ses actions concrètes. En quelques années, ce coopérant à l’esprit ouvert a fait rayonner la coopérative qu’il préside en pilotant son adhésion à la Fédération des coopératives funéraires du Québec, dont il deviendra également président quelques années plus tard.
« La coopération permet de répondre aux besoins des gens, ce n’est pas une maladie », affirme-t-il au détour de nos échanges. Réaliste et convaincant, l’homme qui affiche déjà la soixantaine a, de toute évidence, réussi à s’actualiser dans son bénévolat. On comprend vite que pour lui, l’action coopérative fait plutôt partie du remède à bien des problèmes.
des relations qu’il a réussi à développer avec des mutualistes du monde entier. Impliqué depuis 1978 dans le Mouvement Desjardins, il a été jusqu’à tout récemment vice-président de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda. On ne compte plus les comités auxquels il a participé dans ses fonctions au conseil de cette coopérative d’envergure. Gilles Marseille a l’allure d’un chêne fortement enraciné dans son milieu. Demandez-lui de vous parler de ses 8 frères et sœurs, de ses 4 enfants ou de ses 10 petitsenfants : vous comprendrez rapidement ce qui motive l’homme épanoui derrière le coopérant émérite. Depuis son village natal de St-Bruno-deGuigues, Gilles Marseille a appris très jeune la valeur d’un travail soigné. Pour lui, la route a été ardue mais enrichissante. La tâche, quant à elle, s’est révélée passionnante.\\
Visionnaire et bien documenté, il parle avec aisance d’inter-coopération ainsi que
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vous aimeriez vous eNtraîNer, mais vous devez faire le souper...
Portrait À Rouyn-Noranda
Patrick Villemure – pour que chacun trouve sa place //Danik Gaudet
Laissez La NÉoferme d'La turLute vous être utiLe avec son prêt-à-manger de course...
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Patrick Villemure est actuellement directeur-adjoint dans une école primaire et dans une école secondaire de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda. Il est impliqué depuis son adolescence dans une coopérative jeunesse de services (CJS) et depuis près de dix ans comme président d’une coopérative de jeunes. Sa première expérience de coopération fut au niveau sportif. Entraîné par son père, Patrick Villemure fut mis en contact avec une approche coopérative de gestion d’équipe. En effet, son entraîneur croyait en l’importance de chaque joueur, à la capacité de chacun à participer à la réussite de l’équipe. Fait intéressant, l’équipe qui, au cours de la saison, a eu des résultats moyens, a gagné le championnat de fin de saison puisque chaque joueur avait développé ses compétences à chaque position sur le terrain. À l’adolescence, M. Villemure a été coopérant pendant deux ans à la CJS de Rouyn-Noranda. Un peu plus vieux, il s’est impliqué dans la Coopérative de solidarité d’animation des jeunes de l’Abitibi-Témiscamingue (COSAJAT) pour en devenir le président.
Les fruits de la coopération Patrick Villemure a développé, au cours de son expérience, le concept du consensus. Ayant été confronté à des prises de décision difficiles, il a cherché davantage à développer l’entente. Pour lui, une absence de consensus entraîne nécessairement des déceptions. Il préconise donc la prise de position et pour favoriser celle-ci, chacun doit s’affirmer. Ce principe permet ainsi de se centrer sur les solutions. La responsabilité, l’équité, l’égalité, la solidarité, la liberté, le partage et le pardon sont des valeurs coopératives importantes de la vie de M. Villemure, qu’il a su mettre au service de la société.
Le mouvement coopératif permet de développer des citoyens plus responsables puisque les membres d’une coopérative sont au coeur des décisions.
Motivation à poursuivre son expérience coopérative Malgré ses diverses implications, Patrick Villemure désire continuer à présider le conseil d’administration de la COSAJAT. Principalement motivé par la jeunesse, il considère que le mouvement coopératif permet de développer des citoyens plus responsables puisque les membres d’une coopérative sont au cœur des décisions. Ce mode de fonctionnement responsabilise les membres puisque ces décisions peuvent influencer la vie de certaines personnes. À ses yeux, une société qui mise sur la coopération est une société où chaque personne trouve sa place.\\
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Portrait Au Témiscamingue
Rénal Dufour – Mettre l’économie au service des humains //Lucie Trudel
er s i l a ré r u o P un projet d’entrepreneuriat collectif au niveau scolaire ou communautaire
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les jeunes à partir de différentes animations d’initiation à la coopération et au mouvement coopératif
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les différents intervenants jeunesses à l’approche coopérative
pour davantage d’informations, contactez danik gaudet apecj@cdrat.fqcdr.coop 819 727-1055 ou 819 277-4849
www.cdrat.fcdrq.coop
Rénal Dufour, 8e enfant d’une famille de 11, a pris conscience très jeune des besoins fondamentaux des humains et des différences dans les rapports. Son humanisme, son intérêt pour le développement harmonieux, sa vie de foi l’amènent à vouloir résolument agir, avec d’autres, pour améliorer les conditions de vie et favoriser les chances d’épanouissement. Son action s’exerce principalement auprès des jeunes, comme enseignant d’abord, puis comme prêtre-curé d’une paroisse. Dans la vingtaine, déjà, il s’insurge contre les méfaits, « le malfonctionnement » des multinationales. Les grands principes du mouvement coopératif lui correspondent au point qu’il souhaite y consacrer ses talents et énergies. « Une coopérative, c’est mettre l’économie au service des humains et non l’inverse. On peut parler de réussite quand des humains s’en sortent mieux ensemble. Une coopérative, si petite soit-elle, est déjà une victoire. » Je le sais animé par une volonté d’aimer, de donner sens à la vie, de faire des choix avec d’autres : une volonté de construire ici. Il saisit l’occasion lorsque plusieurs jeunes lui demandent de les aider à vivre des expériences utiles et constructives tout en s’initiant au marché du travail. Ils mettent sur pied, ensemble, des camps de jour pour les jeunes, animés par des jeunes, cette fois rémunérés. Une formule fort appréciée des parents. Tout va bien ainsi jusqu’à ce que Jules Arseneault et Omer Chouinard, de l’Université du Québec, viennent le consulter. Les résultats d’une étude sur les coopératives donnent à penser que leurs fins de parcours sont reliées aux limites individuelles et aux conflits non résolus. La connaissance et le respect des capacités, le sens du pardon font donc partie des solutions! Cet échange remet Rénal sur la piste, ravive ses convictions profondes quant aux mouvements coopératifs, quant à ce mode de vie. Il participe avec d’autres, peu de temps après, à la création d’une Coopérative jeunesse de service. Les jeunes se forment au leadership. Ils apprennent à faire confiance, à vivre de belles valeurs. Ils apprennent à mettre leurs talents au service de la réussite collective. En 1999, en parallèle, il fonde, avec un groupe d’adolescents et adolescentes, la Coopérative de solidarité d’animation des jeunes de l’Abitibi-Témiscamingue (COSAJAT).
On peut parler de réussite quand des humains s’en sortent mieux ensemble. Une coopérative, si petite soit-elle, est déjà une victoire.
Le cœur ouvert, il continue depuis, avec ses connaissances, son dynamisme, sa détermination et son sens de l’émerveillement, à soutenir et encourager les jeunes engagés à maintenir les services offerts. Chaque été, outre diverses activités, plus de 600 jeunes, animés par d’autres jeunes, reçoivent une formation à la vie chrétienne. Une formation unique au Québec. Pas étonnant d’apprendre que Rénal est aussi membre de la Coopérative Santé du Témiscamingue, sociétaire de la Coopérative Funéraire, de la Caisse Populaire et administrateur de la Coopérative de Développement Régional. « Je me sens très respectueux de la capacité de prendre des décisions, d’avancer en groupe. J’ai beaucoup reçu dans ma vie. Il est normal de donner à mon tour. Les coopératives me prouvent qu’un autre monde est possible, qu’on peut réussir à produire, à vivre sans écraser, sans mettre au rancart. » \\
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Chronique arts et technologie La coopération à saveur d’eau froide // Marie-France Beaudry
PA R T I C I P E Z À LA CAMPAGNE DE FINANCEMENT POUR LA RÉNOVATION DE L’AGORA DES ARTS
Cet été, la communauté web a été envahie par une initiative des plus rafraîchissantes… En effet, le Ice Bucket Challenge (ou le défi du seau d’eau glacée), instauré par ALS Association, nous a plongé autant par amusement que par bonté de cœur dans cette campagne de souscription.
Mais je m’arrête un instant pour me questionner sur la raison de ce succès, succès dont plusieurs entreprises et organisations culturelles pourraient bénéficier pour contribuer à leur pérennité financière. Est-ce le côté ludique qui, malgré le sérieux de la maladie, nous emportait dans le mouvement? Est-ce l’appui démontré par plusieurs vedettes du monde artistique (Mark Zuckerberg, Justin Bieber, Leonardo Di Caprio, Lady Gaga, etc.) qui nous incitait à suivre la cadence? Est-ce le fait que les défis étaient lancés par des proches et devant nos amis, connaissances, abonnés et adeptes? Sûrement une combinaison de tout cela...
Alors que certains s’inquiètent de la possibilité de reprendre ce type de stratégie de communication dans de mauvais contextes et ad nauseam, il reste que cette campagne a atteint deux objectifs essentiels pour toute organisation : celui de renflouer les coffres, certes, mais également celui de se faire connaître, lui permettant ainsi de gagner en notoriété et d’assurer sa pérennité. C’est donc un exemple innovant à se rappeler et qui a ajouté un brin de folie à un été plutôt gris…
Ce qui me fait penser… l’Indice bohémien est actuellement en campagne de souscription lui aussi. De magnifiques calendriers vont orner les bureaux et foyers de vos collègues et amis. Avez-vous le vôtre? Pour contribuer à la continuité de l’Indice, pas besoin de « se les geler »…\\
OBJECTIF : 800 000 $ POURQUOI FAIRE UN DON?
Parce que vous soutenez les artistes professionnels régionaux et que l’Agora des Arts leur donne accès à un lieu de création de qualité tant pour la production que pour la diffusion. Parce que vous êtes spectateur et que vous rêvez d’une salle confortable, climatisée et accessible à tous. Parce que vous supportez le développement culturel de votre ville et souhaitez que les que les espaces qui y sont dédiés soient à la hauteur de vos attentes. Parce que vous considérez que le développement économique d’une ville est étroitement lié à son dynamisme culturel et que vous êtes fiers d’y contribuer. Parce que l’éducation aux arts et à la culture vous tient à cœur Un reçu pour des dons de charité pour fins d’impôts est disponible pour les donateurs qui en feront la demande.
DEVENEZ UN PILIER
Lors des rénovations, 8 colonnes de l’ancienne église seront physiquement enlevées et remplacées par 8 piliers symboliques, représentant le soutien de la population. Par son implication financière, le donateur inscrit son nom sur un pilier pour les années futures à titre de supporteur de l’Agora des Arts.
COMMENT FAIRE UN DON?
ALS Association :
www.alsa.org
Visitez le www.agoradesarts.com et faites un don en ligne via Paypal Téléphonez au 819 797-0800 pour obtenir des renseignements et les formulaires
Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!
Envoyez vos dons par la poste : Agora des Arts, 37, 7e Rue, bureau 100 Rouyn-Noranda, Québec J9X 1Z6 MERCI À NOS PARTENAIRES AMBASSADEURS RNC MÉDIA CINÉMA PARAMOUNT PRODUCTIONS BALBUZARD
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Histoire et patrimoine Coureurs des bois //Christiane Pichette, agente patrimoniale SHPRLS (Société d’histoire et du patrimoine région La Sarre)
En 1908, des coureurs des bois venus du poste Abitibi remontent la rivière White Fish, à La Sarre, et s’établissent à sa jonction : Jack Babin, Gustave Nadon, les frères Zimmerman et Édouard Lemoine. Ils apprennent la vie en forêt des Amérindiens, à manœuvrer les canots, à chasser et à utiliser des raquettes. Leurs canots sont faits d’écorce de bouleau, méthode apprise des autochtones. Ils s’habillent dans des vêtements semblables et mangent la même nourriture qu’eux, des aliments riches : lard salé, maïs, pois, biscuits de froment, plus ce qu’ils chassent et pêchent. Ils accrochent leur nourriture très haut dans les arbres, loin des animaux. Ils voyagent en groupe, ils ont besoin les uns des autres pour pagayer, faire du portage, établir les abris et faire le guet la nuit. Les moustiques les incommodent, car il y en a tellement qu’un homme peut devenir fou, mais ils apprennent des autochtones comment les garder à distance. Ils utilisent des feuilles de laurier, de la sanguinaire, ainsi que des graisses animales et de l’huile de poisson pour les éloigner. L’hiver, ils creusent des trous dans la neige et tapissent de branches de cèdre ce gîte pour rester au chaud la nuit. Ils apportent très peu d’objets : fusil et munitions, couteau, couverture, provisions, hache, chaudière. Leur costume est composé d’une mitasse (guêtre portée sur les mollets pour les protéger des herbes et des branches), de mocassins et d’un brayet (culotte courte). Ils portent également un gilet de laine ou de fourrure ainsi qu’un bonnet de castor. Les journées sont longues et durent jusqu’à 18 heures. Ils n’arrêtent que pour manger et dormir, parcourant jusqu’à 70 km par jour. Le métier de coureur des bois était la façon la plus rapide de s’enrichir. Des pionniers abandonnaient le travail de la terre pour la course des bois. Un trafiquant sans foi ni loi pouvait se sauver avec la saison de chasse d’un indien, en échangeant quelques bouteilles d’eau de vie contre leurs peaux. Une couverture valait six peaux de castor; un capot valait trois peaux; deux haches, une peau; une barrique de blé d’Inde, six peaux. Les frères Zimmerman établissent un magasin général aux abords de la rivière White Fish et multiplient les échanges avec les autochtones. Cependant, la construction du magasin de la Compagnie de la Baie d’Hudson entraîne la migration des Amérindiens vers La Sarre. Ces derniers peuvent y faire des échanges. Ainsi, les autochtones sont devenus dépendants des postes de traite de leur secteur. Le mot coureur des bois a été remplacé par voyageur et aujourd’hui on le désigne par chasseur, trappeur. Il n’a plus le sens péjoratif d’antan, puisqu’il est devenu un héros légendaire.\\
Amos vous raconte son histoire – Le spectacle Les Productions du Raccourci invitent le public à une version en salle de leur spectacle Amos vous raconte son histoire. D’une durée de 90 minutes, le spectacle vous transporte à Amos au temps de la colonisation entre 1910 et 1930. Une série de représentations aura lieu du 16 au 19 octobre prochain à l’agora de La Forêt, au 850, 1e Rue Est à Amos. Le prix du billet varie entre 12 $ et 25 $ en fonction du groupe d’âge. Pour plus d’informations, consultez le calendrier culturel www.culturat.org/calendrier.
22 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Hudson’s Bay vers 1930 Hôtel Paquette Près de la rivière, Les canots des Amérindiens
Source : Le commerce de la fourrure et Compagnie de la Baie d’Hudson Récits Jalons Historiques L’Abitibi centenaire 1898-1998 (page 17 et 59) L’Abitibi d’autrefois d’hier et d’aujourd’hui (page 38 et 276)
Musique Mother Nature lance Global Warning
Avertissement général : du bon son témiscamien à vos oreilles! Le deuxième album de Mother Nature, appelé Global Warning, a été lancé pendant la saison estivale. Le groupe en a long à dire! En effet, l’auteur des textes et pilier du groupe, Preston Phillips, se montre engagé, à travers les thématiques abordées, contre la société de consommation. Preston Phillips décrit l’album comme plus mature à tous les niveaux et la sonorité donne à penser que ça rock en spectacle. D’ailleurs, les pièces sont d’abord composées pour la scène et le groupe a très hâte de pouvoir se produire en spectacle.
Sylvain Dupuis
//Guillaume Beaulieu
Il faut dire que la joyeuse bande, issue principalement de Belleterre, est bien connue au Témiscamingue pour avoir un son rock progressif. Leur deuxième album accentue la tendance. Le groupe se compose de Preston Phillips, son père Yoland, Martin Bernard et Vicky Charbonneau. Pour les curieux, on peut écouter sur Internet des extraits de la chanson Wash it all way, qui est le meilleur reflet de l’album, tant pour la sonorité que le talent qu’elle dévoile.\\
B L E U PA NA CH E Blogue littéraire pour découvrir des pLumEs qui ont de la gUeule!
Rendez-vous sur
www.bleupanache.com
pour découvrir notre 2 e numéro!
L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 23
24 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
MIDSUMMER
Théâtre
Une pièce et neuf chansons
ThéâTRE DE LA MAnUfACTURE
Tournée régionale de sensibilisation
À Cœur ouvert dans le théâtre social //Jeannine Provost Courtoisie
Comme le prouvent deux projets distincts mais complémentaires qui feront prochainement le tour de la région, le vieillissement de la population au Québec nous questionne et nous interpelle. Le vocabulaire aussi s’approprie ces nouvelles réalités.
Une exposition itinérante de capsules audio produites par les étudiants du Collège André-Grasset et transposées sur de grandes affiches accompagnées chacune d’une fiche descriptive des propos qui y sont traités, circulera du mois de septembre jusqu’en février 2015 dans le Réseau Biblio de l’Abitibi-Témiscamingue. Ces lieux d’écriture sont tout appropriés pour une réflexion sur le thème L’âgisme Parlons-en! abordé en 7 sous-thèmes tel « Grand-papa n’est pas un vieux morceau! » ou encore « Paroles racistes, injures âgistes, actes criminalistes » et encore « Avoir sa place n’a pas d’âge » ou « L’âge n’est que le reflet du temps qui passe ».
… à proches aidants
caractère social et communautaire. Six comédiennes de la Troupe sillonneront la région de l’Abitibi-Témiscamingue dans une pièce patronnée par L’APPUI AbitibiTémiscamingue, un organisme fondé pour venir en aide aux proches aidants d’aînés. Dans Maman habite à la maison, l’auteur et metteur en scène Daniel Morin met en situation une famille dont la mère a des pertes de mémoire occasionnelles. Les enfants se rassemblent et se questionnent sur les alternatives qui s’offrent à eux. Leurs points de vue divergents s’affrontent jusqu’à ce que l’une d’entre eux accepte de prendre en charge leur mère. Mais qu’en sera-t-il de cette proche aidante?
De son côté, La Troupe À Cœur ouvert, reconnue pour ses comédies musicales, se commet aussi dans des productions à
La suite de la pièce de théâtre ouvre d’autres pistes de solution et permet alors à l’organisme L’APPUI de s’introduire dans
le débat. Selon Josée Gravel, directrice générale de l’organisme, cette production théâtrale « veut permettre aux proches aidants de se reconnaître comme tels dans ce rôle » dans la perspective « d’améliorer leur qualité de vie ». Un atelier animé par Lise Bégin, travailleuse sociale d’expérience dans le domaine, permettra des échanges et des discussions sur les services offerts dans la région. D’où l’importance pour les proches aidants d’assister à ces représentations en réservant leur billet offert gratuitement en téléphonant à La Sarre au 819 333-5777 pour le 5 octobre, à Rouyn-Noranda au 819 797-8266 pour le 18 octobre, à Amos au 819 727-9823 pour le 19 octobre, à Val-d’Or au 819 8244042 ou 819 824-5500 pour le 26 octobre et à Ville-Marie au 819 629-2828 pour le 1er novembre 2014.\\
© ROLLInE LAPORTE
De l’âgisme …
Texte David Greig Traduction Olivier Choinière Mise en scène Philippe Lambert Assistance à la mise en scène Jean Gaudreau Distribution Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant Musique Gordon Mcintyre Costumes et accessoires Josée Bergeron-Proulx Éclairages André Rioux Arrangements musicaux Pierre-Luc Brillant
« Drôle, touchante, follement surprenante, Midsummer nous laisse avec le sourire aux lèvres, la larme à l’œil et l’envie irrépressible d’aller prendre une énorme bouchée de cette chose qu’on appelle la vie. » Samuel Larochelle, Sage Gamin est heureux de s’associer à cette présentation
Mardi 14 octobre 20 h 32 $ régulier / 28 $ aîné 18 $ étudiant / 25 $ abonné
170, avenue Murdoch Rouyn-Noranda
819 797-0800 Achat de billet en ligne
www.ticketacces.net w w w. a g o r a d e s a r t s . c o m L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 25
26 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Théâtre Sédiment Actif entre le sous-sol et l’autoroute
40 Ouest – Un road trip de testostérone //Jessica Lesage C’est en utilisant la métaphore du vélo que Pascal Gélina décrit son retour, après quatre ans d’absence, dans l’univers du jeu et de la mise en scène théâtrale. C’est stressant, mais la bonne nouvelle c’est que le vélo, ça ne se perd pas… Pour l’automne, la compagnie de théâtre Sédiment Actif propose une pièce de gars, faite par des gars, pour des gars. Les filles, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je vois ça comme une grande invitation pour comprendre toute cette testostérone! 40 Ouest, un texte de Marc-André Girard, est l’histoire de deux hommes qui font du pouce. Ça parle de François (Marc-André Fortier) et de Stéphane (Étienne Jacques) qui ont leur passé, leurs problèmes et qui doivent apprendre à jongler avec leurs valeurs complètement différentes. Pascal Gélina ne se gêne pas pour mettre l’emphase sur des archétypes clairs, des clichés de notre société. Frank est un intello qui étudie en littérature et Steph est un barman qui travaille dans un bar de danseuses. Mais attention, cliché ne veut pas dire superficiel. 40 Ouest est tout sauf vide. Les deux gars qui reviennent d’un enterrement de vie de garçon devront apprendre à se connaître. Le spectateur sera frappé par la tournure de cette situation à première vue banale. Le road trip sur la 40 Ouest va prendre un virage drastique. Les deux personnages devront faire des choix basés sur leur expérience de vie, une expérience bien plus noire que ce que l’on pourrait croire. Le ton de la pièce passe de tolérable à sordide, tel un univers de Kubrick. Le thème de la violence est le point central de cette pièce glauque jouée dans le sous-sol de l’Agora des Arts. Avec 40 Ouest, on touche au fond, on se questionne sur cette violence masculine omniprésente dans notre société qui trop souvent est acceptée, rendue normale.
Est-ce que les deux personnages auraient pu faire autrement? Avec sa paire de lunettes sarcastique, sensible et presque parano qui va à l’encontre de la vision populaire, Pascal Gélina mise, avec 40 Ouest, sur le texte pour faire ressortir subtilement la richesse des coins sombres de ses personnages. La mise en scène s’exécute dans un rapport bi-frontal, épuré et non-conventionnel qui fait sentir le vide de l’espace et le réalisme du jeu. Pour entrer dans l’intimité des gars sur le bord de la route, le design sonore occupe une place de choix. L’ambiance blues est créée par Brian Meyers, les projections par Mathieu Ouellette et l’éclairage par Pascal Pelland. 40 Ouest est une pièce de théâtre qui déjoue toutes les règles du conventionnel. Faire du pouce? Non merci. Dates : 1er au 4 octobre et du 8 au 11 octobre 2014 dans le sous-sol de l’Agora des Arts. Billets : Ticketacces.net
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28 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Ma région j’en mange Tarte Tatin aux champignons sauvages et courge poivrée //Jessica Couillard, Étudiante DEP Cuisine, Centre de formation professionnel Lac-Abitibi
Ingrédients 300 g de champignons sauvages émincés (chanterelles ou autre) 100 g de courge poivrée (coupée en petits dés) 3 gousses d’ail émincées 2 échalotes grises émincées 50 g de beurre 10 ml d’huile d’olive 100 ml de fond de canard 50 ml de crème 35 % 6 disques de pâte feuilletée Quelques pousses en déco au goût 6 moules à gâteau
Étapes Dans un poêlon, mettre le beurre et l’huile, cuire l’ail, l’échalote grise et la courge, assaisonner et laisser cuire environ 3 minutes. Ajouter les champignons, chauffer un peu. Ajouter le fond de canard, la crème, laisser réduire presqu’à sec. Vérifier l’assaisonnement. Répartir le mélange dans 6 moules à muffin, déposer les disques de pâte feuilletée. Cuire au four chaud à 400˚ F de 12 à 14 minutes ou jusqu’à ce que la croûte soit dorée. Renverser, dresser sur une assiette, garnir de pousses. Servir aussitôt.
© Bob Monette
De 4 à 6 portions en entrée
La photo nous a gracieusement été fournie par L’ABC de l’Édition et est tirée du livre Champignons sauvages du Québec; comestibles et thérapeutiques, à potentiel commercial, paru en juillet 2014.
Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!
Nouvelle programmation des jeunesses musicales du Canada C’est en octobre que reprendront les activités des Jeunesses musicales du Canada en Abitibi-Témiscamingue. Avec Coup de cœur pour le hautbois, les mélomanes pourront entendre, entre le 5 et le 12 octobre prochain, Vincent Boilard et Olivier Hébert-Bouchard interpréter des airs de Mozart, de Poulenc ou Ravel. En novembre, on vous convie à une Nuit blanche en Russie. Avec Marina Thibeault et Michel-Alexandre Broekaert, découvrez les plus beaux airs pour piano et alto du répertoire russe dont Tchaïkovski et Chostakovich. Pour en savoir plus sur les concerts des Jeunesses musicales du Canada, consultez leur site web : www.jmccanada.ca ou encore le calendrier culturel www.culturat.org/calendrier.
L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 29
Poste d’écoute Philippe Brach //
Dany Placard //
Spectra
Simone Records
//JENNY CORRIVEAU
//Marie-Ève Cossette
La foire et l’ordre
Cru et vrai, La foire et l’ordre virevolte entre nostalgie, folie et revendication. Tout doux et fou Brach, l’auteur-compositeur-interprète au charisme démesuré nous accroche dès la première pièce et nous offre au fil des pièces un déambulatoire émotif. Si vous riez aux éclats dans Ravin, vous verserez possiblement une larme à l’écoute de T’aurais pas pu nous prendre à deux. Un chaos bien orchestré sur CD, une délicieuse folie qui crée l’addiction. Passant de la ballade lyrique country-folk au rock bien gras, Brach est une espèce d’hybride modernisée entre les belles années de Dédé Fortin et le Marc Déry des débuts de Zébulon. D’une maturité désarmante, le jeune Saguenéen de 22 ans, qui se dit déjà vieux, nous offre des textes solides et une composition musicale simple, bien ficelée et très efficace. La foire et l’ordre, une cure pour l’âme, à gueuler dans l’auto ou encore par-dessus les écouteurs, dehors, en public. Philippe Brach. J’aime. Fort.\\ 4,5/5
Mentana //
Western Soil
//JENNY CORRIVEAU Champs de maïs, soleil, chemin poussiéreux, vieille décapotable, foulard au vent à la Thelma et Louise… Western Soil est un EP très cinématographique qui te fait redresser le poil des bras tout en te laissant une cuisante envie de road trip! Pas étonnant de constater que la musique du duo Viviane Audet et Robin-Joël Cool soit aussi imagée. Le couple lauréat du Jutra honorant la meilleure musique originale pour Camion en 2013 n’en est pas à ses premières armes et assurément pas à ses derniers honneurs! Présent au Festival de musique émergente en août dernier pour le lancement de son premier bébé, Mentana a charmé la foule avec ses mélodies vintages et son néo-folk/americana. Piano, guitare, banjolélé, wurlitzer, contrebasse et sublimes harmonies vocales entre la douce Gaspésienne et le ténébreux Néo-Brunswickois, Western Soil est groundé, rustique, touchant, entraînant et exportable. Son défaut? Trop court! On prendrait volontiers le double de ces 5 pièces. Mentana, un groupe qui sera bientôt écouté de l’Abitibi au Nouveau-Mexique, de Terre-Neuve au Yukon et sûrement dans bien d’autres projets cinématographiques. À quand une toune de Mentana dans un Tarantino? \\ 4,5 / 5
30 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014
Santa Maria
Dès les premiers accords de Santa Maria, je me suis dit : Tiens, tiens, Dany se prend d’envie de nous faire danser… Pensée non démentie pendant les premières chansons de l’album, braise rythmique qui nous fait taper du pied. Mais… Qui c’est que c’est, Dany Placard? Au Québec, je pense, il traque une longue lignée d’artistes nord-américains du folk-rock (branche des Neil Young et compagnie). Ici, ses transcriptions de pensées, comme automatistes, nous transmettent d’affriolantes maximes et de courtes histoires tragicomiques. Des chroniques sur l’imperfection qui ont le sens fertile et qui nous font ben ben du bien. Tout en étant loin d’être « reculé » dans sa vision du monde, le pittoresque rustique de Dany Placard, sur cet album, est encore et toujours aux antipodes du « paraître ». Il y a une aura d’esprit de clan, de la mythologie grungesque d’un petit milieu où il fait bon vivre le rock comme mode de vie et non l’inverse. Ses chansons s’accentuent de guitare surf ou de riffs alanguissants, d’orgue, de touches de piano, avec la voix que beaucoup reconnaissent maintenant d’un seul souffle. Celle-ci, grande comme une cathédrale, s’accommode plutôt bien de sa shed à bois. (Pourtant, Dany, qu’adviendrait‑il de celle-ci, si tu la laissais se pitcher dins airs, soutenue qu’elle est de ta guitare et d’un band top solide? Se trouverait-elle amie d’autres voix de feu, pour le salut à fond de tes si belles mélopées?) Santa Maria est une facette du Nous, du genre « québécois » que beaucoup se trompent à penser éteint. Entendez-vous, le Volcan? Il devrait être distribué gratuitement dans toutes les écoles secondaires, les rodéos du camion et autres binneries métamorphiques de notre identité.\\ 3/5
www.danyplacard.com
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CALENDRIER CULTUREL Octobre 2014 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
Cinéma Espagne, exaltante Andalousie - Les Grands Explorateurs Mardi 30 septembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mercredi 1 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 2 octobre, Le Rift (Ville-Marie) Samedi 4 octobre, Commission des loisirs de La Sarre (La Sarre) 1987 Écran Libre Dimanche 28 septembre Mercredi 1 octobre Le Rift (Ville-Marie) Si je reste Vendredi 3 et Samedi 4 octobre Mercredi 8 octobre Le Rift (Ville-Marie) Ida de Pawel Pawlikowski Dimanche 12 octobre Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Tu dors Nicole - Écran Libre Vendredi 24 octobre Mercredi 29 et Jeudi 30 octobre Le Rift (Ville-Marie) Festival de cinéma international en AbitibiTémiscamingue Du 25 au 30 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Soirée d’ouverture - Ceci n’est pas un polar, de Patrick Gazé Samedi 25 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 2 - Matinée familiale IGA Extra Marché Bérubé Dimanche 26 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 3 Dimanche 26 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 4 Dimanche 26 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 5 - Après-midi Desjardins Lundi 27 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 6 - Soirée Desjardins Lundi 27 octobre, Théâtre du cuivre (RouynNoranda) FCIAT – Bloc 7 - Après-midi Fonderie Horne Mardi 28 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 8 - Soirée Fonderie Horne Mardi 28 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 9 - Après-midi Bell Média Mercredi 29 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 10 - Soirée Bell Média Mercredi 29 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
FCIAT – Bloc 11 - Après-midi Ville de RouynNoranda Jeudi 30 octobre, TThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) FCIAT – Bloc 12 - Soirée Ville de RouynNoranda Jeudi 30 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
EXPOSITION Avoir sa place n’a pas d’âge Du mercredi 10 septembre au dimanche 5 octobre Bibliothèque municipale Richelieu (La Sarre) En un instant / Gonza Meza Du jeudi 11 septembre au dimanche 5 octobre Centre d’art Rotary (La Sarre) Voir encore / Doris Dubé Du vendredi 15 aout au mardi 14 octobre Connivence, galerie d’art (Val-d’Or) Pour le plaisir! / Laurette Laliberté Du vendredi 29 aout au samedi 25 octobre La Galerie Notre-Dame (Lorrainville) En toute intimité / Nicole Béland Du jeudi 25 septembre au vendredi 31 octobre Salle du conseil municipal (La Sarre) Québec Chasse et pêche, la première décennie / Frédéric Lavoie Du vendredi 19 septembre au dimanche 9 novembre Centre d’exposition d’Amos D’elles en ailes / Louise Grenier, Huguette Joncas et Lorraine Camerlain Du jeudi 9 octobre au dimanche 9 novembre Centre d’art Rotary (La Sarre) Scalène Installation immersive - Triangle Du lundi 15 septembre au dimanche 16 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Repérage / Collection Loto-Québec Du vendredi 26 septembre au dimanche 23 novembre Centre d’exposition de Val-d’Or Territoires imaginés par les artistes / Collection Loto-Québec Du jeudi 25 septembre au dimanche 23 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Territoires imaginés par les artistes / Giorgia Volpe Du jeudi 25 septembre au dimanche 23 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Exposition Multimédias Du vendredi 10 octobre au dimanche 7 décembre Galerie Le Rift Galerie (Ville-Marie) Dans la mire - Regards sur la chasse Production du Centre d’exposition d’Amos, conception Cinémanima Du vendredi 19 septembre 2014 au dimanche 4 janvier 2015 Centre d’exposition d’Amos
Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or Du samedi 27 septembre 2014 au dimanche 25 septembre 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or
HUMOUR
Dominique Hudson / Danza Samedi 11 octobre, Théâtre Meglab (Malartic) Florence K / I’m leaving you Mercredi 15 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 16 octobre, Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)
Louis-José Houde (en rappel) Les heures verticales Mercredi 1 et jeudi 2 octobre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Vendredi 3 octobre, Commission des loisirs de La Sarre Samedi 4 et dimanche 5 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
The Wall Theatre experience / Les Vikings Vendredi 24 octobre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Samedi 25 octobre, Le Rift (Ville-Marie)
Histoire de dauphin 2 Vendredi 10 et Samedi 11 octobre Lundi 13 octobre 2014 Le Rift (Ville-Marie)
THéâTRE
IMPROVISATION
Thème et variations sur un Vins et fromages Samedi 25 octobre 2014 Conservatoire de musique de Val-d’Or
Un suaire en Saran wrap / Théâtre du Tandem Du mardi 30 septembre au mercredi 1 octobre Théâtre de poche (La Sarre) Vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 octobre Salle Félix Leclerc (Val-d’Or)
Les Volubiles - Improvisation Haute Voltige Les Productions Par la Petite Porte Vendredi 10 octobre 2014 Bar Le Diable Rond (Rouyn-Noranda)
40 Ouest / Sédiment actif Mercredi 1, jeudi 2 et vendredi 3 octobre Agora des Arts (Rouyn-Noranda)
Crime Maman Ourse Productions Vendredi 31 octobre 2014 Bar Le Diable Rond (Rouyn-Noranda)
Clôture de l’amour / Théâtre de Quat’Sous Jeudi 9 octobre, Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Vendredi 10 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
LITTÉRATURE La chasse aux abonnés est de retour dans le Réseau BIBLIO Du mercredi 1 au vendredi 31 octobre 2014 Dans les bibliothèques de la région
MUSIQUE Le temps venu / Musik-Émoi Samedi 4 octobre Salle Héritage (La Motte) Coup de cœur pour le hautbois / Jeunesses musicales Canada Dimanche 5 octobre, Le Rift (Ville-Marie) Mardi 7 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 12 octobre, Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Serge Bédrossian chante Aznavour! Dimanche 5 octobre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Lundi 6 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mardi 7 octobre, Présenté à l’Hôtel des Eskers (Amos) Daniel Boucher / Toutte est temporaire Mercredi 8 octobre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 9 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Les Chiclettes / Hollywood! Mercredi 8 octobre, Théâtre du cuivre (RouynNoranda) Jeudi 9 octobre, Le Rift (Ville-Marie) Vendredi 10 octobre, Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Samedi 11 octobre, Commission des loisirs de La Sarre (La Sarre)
Macbeth Verdi - En direct Samedi 11 octobre, Théâtre du cuivre (RouynNoranda) Midsummer / Théâtre de la Manufacture Mardi 14 octobre, Agora des Arts (RouynNoranda) Le dîner de cons / Les Projets de la Meute Jeudi 16 octobre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 17 octobre, Commission des loisirs de La Sarre Samedi 18 octobre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Amos vous raconte son histoire - Le Spectacle Productions du Raccourci inc. Jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 octobre Agora de la Forêt (Amos) Maman habite à la maison / La Troupe À Coeur ouvert inc. Du dimanche 5 octobre au samedi 1 novembre Plusieurs lieux
PATRIMOINE ET HISTOIRE Amos, il y a cent ans : sur les traces du missionnaire Ivanhoë Caron Société d’histoire d’Amos Du vendredi 20 juin au dimanche 21 décembre 2014 Centre d’archives d’Amos L’âme de la sagesse / Lucienne LapierreKirouac Du vendredi 3 octobre 2014 au vendredi 20 février 2015 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // octobre 2014 31
32 L’INDICE BOHÉMIEn //octobre 2014