JUIN 2014 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 05 - NO. 009

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Juin 2014 /// VOL 5 - NO 9

JEFFREY PAPATIE

le guerrier qui danse

Spécial culture autochtone

2-6

Jacques Pelletier crée une œuvre pour Malartic 9 Laverlochère fête ses 125 ans! 11 Caroline Arbour lance sa collection MATIÈRES 15

Cahier agroalimentaire 17-24


// EN COUVERTURE

Éditorial L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................

Nourrir ensemble notre imaginaire //Ariane Ouellet

Photo : : Jessy Ach Jeffrey Papatie est un danseur traditionnel du Lac Simon. Algonquin , il incarne fièrement la culture des siens. Sa présence à travers différents évènements au Québec est une affirmation, celle que la culture des Premiers Peuples est bien en vie. Jesse Ach (Achneepineskum) est un photographe amateur mais aussi un artiste multidisciplinaire issu de la communauté Pays Plat First Nation dans le nord de l’Ontario. Il habite aujourd’hui Oka. Il est également un grass dancer et chante avec le Redtail Spirit Singers. C’est dans un pow-wow à Wemotaci en 2013 qu’il a capté Jeffrey Papatie dans toute sa splendeur.

// SOMMAIRE 2-6 Culture autochtone 5, 7-9 Arts visuels 4, 6, 10 Littérature 15 Métiers d’art 17-24 Cahier spécial agro 27 Musique 31 calendrier

Chroniques 03 Artistes à la une 05 Bédé 06 Vues sur le nord 07 Humeur 11 Histoire et patrimoine 13 Les livres de Roxanne 14 Ma région j’en mange 15 Jardinage 29 Rubrique ludique 30 Poste d’écoute

Courte recherche dans le dictionnaire. Autochtone : Qui est issu du sol même où il habite, qui n’est pas venu par immigration ou n’est pas de passage. Contraire : étranger. En théorie, nous serions l’étranger. Pourtant, l’histoire nous a peu à peu concédé du terrain, et l’autochtone, peu à peu, est devenu l’étranger, minorité visible en son propre pays. On sait que ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire. Des gagnants qui ont souvent la mémoire courte… En des temps obscurs et pas si lointains, ils étaient les sauvages, puis les Indiens; des noms qui témoignent de notre condescendance colonisatrice autant que de notre ignorance. Ensuite, et c’est peut-être mieux, quoique très large, on les a appelés les Premières Nations. Avec ou sans majuscules? Ou encore les Premiers Peuples? Devrait-on dire les Anishnabe? Et qu’en est-il des Cris et des Atikamek? En essayant de les nommer correctement, il m’apparaît comme une évidence la presque totale méconnaissance que l’on a d’eux. Ils vivent à côté de nous, à Pikogan, Winneway ou Kitcisakik, et on ne sait pas les nommer. Quand on est incapable de nommer quelque chose, c’est que cette chose n’existe pas clairement dans notre conscience. Margot Lemire le dit depuis longtemps : « Pour exister, il nous faut nous nommer. » C’est avant tout dans l’imaginaire que nous prenons forme, sinon physiquement, du moins culturellement. Il y a onze nations autochtones au Québec; seriez-vous capables d’en nommer ne serait-ce que la moitié? Pourtant, les autochtones étaient ici depuis des millénaires, avant que ne débarquent ces conquérants de l’Europe. Pourtant, ils ont contribué à notre histoire, à notre alimentation, à notre survie. Aujourd’hui, ils sont souvent, malgré eux, comme des ombres. En mars 2013, alors que des centaines de marcheurs autochtones arrivent à pied à Ottawa à partir des quatre coins du pays pour se faire voir, se faire entendre, le premier ministre Harper préfère accueillir des pandas chinois à l’aéroport. C’est ce qu’on appelle une fin de non-recevoir. Cette attitude en dit long sur les préoccupations du fédéral en la matière. Il reste encore bien du chemin à faire, donc, pour que les Premiers Peuples occupent acti-

vement la place qui leur revient. Pourtant, ils ont une culture bien vivante. Pourtant, ils sont présents. « La culture en général, c’est quelque chose qui est toujours en évolution. Pourquoi nous, les autochtones, il faudrait qu’on soit comme il y a 100 ans pour être des vrais? Il y a dans la notion de culture plus que les manifestations artistiques. Ça comprend les valeurs, les lois, les modes de pensée, la langue, la spiritualité et plus encore. C’est complexe. Notre culture est en évolution aujourd’hui, mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de culture », affirme Janet Mark, coordonnatrice aux dossiers autochtones de l’UQAT au service de la formation continue. Si nous avons décidé d’accorder une place spéciale aux Premières Nations dans l’Indice bohémien, c’est d’une part pour souligner la Journée nationale des Autochtones du 21 juin, mais aussi pour remplir notre mandat de journal communautaire qui veut témoigner de la vitalité culturelle de tout le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est aussi pour inscrire cette part du patrimoine humain dans le grand imaginaire collectif. Et maintenant, au lieu de parler en votre nom, voisins autochtones, c’est à vous que je m’adresse. Je suis certaine que plusieurs lecteurs ont aussi l’envie sincère de découvrir ce qui se cache dans votre univers parallèle au nôtre. Ayant côtoyé depuis l’école primaire des Kistabish, des Mowatt et des Mapachee, j’ai envie de savoir d’où vous vient votre incomparable sens de l’humour. J’ai envie de connaitre les six saisons de votre calendrier, votre vocabulaire, votre mode de pensée. Gageons que je ne suis pas la seule à souhaiter assister à un rassemblement ou un powwow en ne sachant pas où, quand, comment. Nous n’effleurons ici que quelques expressions de votre culture, artistiques ou historiques. Nous n’avons pas de prétention, sinon de réitérer notre invitation au rapprochement entre les peuples, parce que plus on se parle, plus on se comprend. Forcément, plus on se comprend, moins on a besoin d’inventer l’autre dans un schéma trop souvent réducteur. Notre monde n’en sera que plus riche, humainement parlant. \\

À RETENIR // DATES IMPORTANTES

juillet/août Septembre

Octobre

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles

15 mai 2014

12 juillet 2014

14 août 2014

Date limite pour réserver votre espace publicitaire

6 juin 2014

1er août 2014

5 septembre 2014

2 juillet 2014

26 août 2014

30 septembre 2014

Date de sortie

2 L’INDICE BOHÉMIEn // Juin 2014

Journalistes-collaborateurs Ian Achneepineskum, Fednel Alexandre, Roxanne Archambault, Marie-France Beaudry, Martin Blais, Annie Boivin, Andrée-Anne Brunet, Rym Bellouti, Yvon H. Couture, Stéphanie Déziel, Daniel Dumont , Claudia Fortin Isabelle Fortin-Rondeau, Francine Gauthier, Staifany Gonthier, Valérie Jacob, Éliane Kistabish, Pierre Labrèche, Geneviève Lemire-Julien, Jessica Lesage, Émilise LessardTherrien, Paul Ouellet, Sophie Ouellet, Michèle Paquette, Émilie ParentBouchard, Roger Pelerin, Yves Prévost, Jeannine Provost, Ulysse RivardDesharnais, Dominique Roy, Dominic Ruel, Pierre-Louis Valcourt-Gendron Un merci spécial à Janet Mark et Caroline Lemire pour leur collaboration. ................................................................. COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Marie-Pier Dupuis (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Marie-Ève de la Chevrotière (Abitibi-Ouest), Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. correcteurs Geneviève Luneau, Suzanne Dugré, Claude Laverdière, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves Prévost. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Lucie Baillargeon graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Stéphane Audy, Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Guillaume Beaulieu, Marie José Denis, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Nicole Tremblay et Martin Villemure ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


Artiste à la une Culture autochtone

Ariane Ouellet

Jeffrey Papatie, le guerrier qui danse

//Ariane Ouellet Difficile mandat de résumer Jeffrey Papatie en une seule page. Il est Algonquin, des clans du loup et de la tortue. On dirait qu’il n’a pas d’âge; seuls de petits sillons au coin des yeux témoignent de son parcours. Il a commencé à danser à l’âge de 12 ans, lors d’une célébration au Lac-Simon. Malgré sa forte filiation avec la tradition, c’est un homme de son temps. Ouvrier sur la construction, plus précisément menuisier, il est aussi un fan de hockey et un grand voyageur, grand-père, philosophe, communicateur mais surtout un danseur reconnu. Je l’ai rencontré à Louvicourt entre une journée de travail et un match Montréal/Boston. Quand on ne voit de lui que des photos, Jeffrey Papatie apparaît dans toute sa splendeur, arborant fièrement ses tresses, qu’il n’a pas coupées depuis plus de cinq ans. Une histoire poignante se cache pourtant derrière ce masque de guerrier, dont les combats ont été nombreux : l’alcool, la drogue, la violence, le racisme, la colère. Le jour où son petit-fils Miles a survécu à une opération à cœur ouvert, Jeffrey a choisi de se relever. Depuis, il a recommencé à danser et laisse sa longue chevelure témoigner de son engagement à rester sobre. Il marche maintenant la tête haute, engagé avec ferveur dans sa mission qui consiste à faire du bien aux autres. Pourquoi il danse? « Je fais ça d’abord pour moi-même, pour me sentir mieux à l’intérieur. Et plus on donne d’énergie quand on danse, plus on crie. Comme un guerrier. Guerrier, ça ne veut pas dire aller se battre. Ça veut dire faire appel à notre courage. Quand on crie, ça fait sortir la boule qu’on a à l’intérieur », explique Jeffrey. Mais la danse n’est pas bénéfique que pour le danseur. « Ceux qui regardent aussi, ça les touche. Certains sont souffrants, d’autres ont oublié leur identité et quand on danse, on les aide, en leur donnant notre énergie, à retrouver qui ils sont. » Alors que pour les non-autochtones la danse est une manifestation artistique, pour les autochtones, elle fait partie de la culture dans son sens large, celui qui englobe à la fois le mode de vie, la spiritualité, la langue, les coutumes et l’artisanat. La danse, accompagnée par le chant du tambour, devient une sorte de communion. « Je ne me considère pas comme un artiste, dans ce que je fais. Quand je monte sur le stage, je ne suis qu’un modèle anishnabe, je veux montrer qu’on existe toujours », précise Jeffrey Papatie avec humilité.

aux autres danseurs : Criez, sortez ça, là, mettez de l’amour! Même des petits danseurs de 5 ans, je les fais crier, ils sont cutes à voir. Ils me suivent dans la tradition. Ce sont des enseignements qu’on se donne dans les pow-wow. » Et le costume? « Les costumes, c’est pour l’Halloween! » lance le danseur en riant. « Ce qu’on porte quand on danse, on appelle ça un regalia. » Ceux de Jeffrey sont colorés et abondamment ornés. « Les couleurs que je porte et que j’aime beaucoup, je les vois d’abord dans mes rêves », explique-t-il. Et comme pour marquer l’importance du danseur, son regalia évolue au fil du temps, des rencontres et des offrandes reçues. « Quand j’ai commencé à danser, j’avais juste deux plumes sur la tête. Au fur et à mesure des années, je recevais des cadeaux de la part d’autres danseurs : des plumes d’aigles, des bâtons, des mocassins », raconte Jeffrey. L’utilisation des couleurs est largement symbolique. « Dans le maquillage, le rouge c’est pour nous protéger et nous donner du courage. Avant, les hommes mettaient ça pour aller à la guerre ou pour chasser. Ils mettaient aussi sur leur visage le sang de la bête, comme pour la remercier, avec la Mère-Terre et le créateur, et remercier le sacrifice de l’animal pour qu’on puisse manger. » Pour avoir l’occasion de le voir danser, préparez-vous à voyager! Sept-Îles, Roberval, chez les Innus ou chez les Cris, Jeffrey Papatie est invité partout. Il sera même du grand défilé de la St-Jean-Baptiste le 24 juin à Montréal. Le reste du temps, il donne des ateliers et va à la rencontre des jeunes à travers le Québec. « Des fois je regarde même pas mon agenda! Je voyage tout le temps! » rigole-t-il. « J’aime beaucoup partager mon vécu. J’utilise mes expériences pour aider les gens, même ceux qui touchent le fond. Je veux donner de l’espoir aux jeunes. C’est ça que je fais aujourd’hui. Je leur donne des plumes d’aigle, pour leur souhaiter la bienvenue dans le cercle. Les plumes, ça ne s’achète pas. Ça se donne, ça se mérite », explique Jeffrey avec émotion. Malgré son allure fière et son grand magnétisme, quand on le rencontre en chair et en os, on découvre un homme à la vulnérabilité palpable. C’est étrangement ce qui lui donne sa force. Les lourds défis qui la vie lui a envoyés, il les accepte du mieux qu’il peut et continuera de danser tant que sa foi le portera. \\

Les rassemblements sont des lieux importants de transmission culturelle pour les autochtones. Jeffrey raconte : « Quand je danse dans les pow-wow, je crie fort et je dis

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Littérature

À la une D’un pow-wow à l’autre!

L’Indien malcommode de Thomas King

//Fednel Alexandre

//Paul Ouellet

Depuis 2009, à la suite d’une motion adoptée à l’unanimité à la Chambre des communes, le mois de juin est devenu Mois national de l’histoire autochtone. Le 21 juin est même déclaré la journée nationale des Autochtones. Cette démarche vise à célébrer le patrimoine culturel des Premières Nations et la diversité de leurs collectivités. Pour souligner la riche contribution de ces peuples à la société canadienne, de nombreuses activités sont organisées un peu partout au Canada durant le mois de juin. Le Québec n’est pas en reste.

Les Européens sont arrivés en Amérique par erreur. Ils ont trouvé des hommes libres, de la morue, du castor. Ils ont traité plus ou moins bien avec ces peuples, puis s’étant installés à demeure, pour le bois, pour les terres, les ont combattus à mort, les ont dépossédés, les ont parqués dans des réserves (réserve de quoi?!) et le peu qui restait, qui résistait, qui résiste encore, on les trouve bien « malcommodes ».

Courtoisie

Thomas King est un auteur à la langue bien pendue. Il est Indien. Il manie l’histoire et les mots avec grande agilité et un cuisant sarcasme. Comment faire autrement, se dit-on quand, apprenant ce qu’il nous raconte, on prend globalement conscience de la tragédie que vivent ces peuples face à des génocidaires qui s’ignorent ou qui font semblant de n’y pouvoir rien.

En Abitibi-Témiscamingue, les célébrations iront bon train cette année. En effet, Malik Kistabish, de Pikogan, avec sa fille l’année 2014 coïncide avec le quarantième anniversaire du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD). En conséquence, le centre concoctera une programmation qui saura en séduire plus d’un. Nadia Lagueux, agente de communication au CAAVD, promet un spectacle en plein air gratuit le 21 juin, avec deux volets : le premier, plus folklorique, sera composé de danses et de chants traditionnels; quant au second, il sera agrémenté de musique moderne et contemporaine. Mme Lagueux espère accueillir plus de 2000 personnes à cette activité. Cette journée d’activités festives ne sera pas l’unique dans la région. En effet, dans plusieurs autres communautés, des manifestations seront tenues pour permettre à la population d’aller au contact des Autochtones et de leur culture. Pour la deuxième année consécutive, Pikogan organisera un pow-wow les 21 et 22 juin. La cérémonie d’ouverture débutera à midi, le 21, puis les célébrations continueront jusqu’au lendemain. Selon André Mowatt, agent de développement touristique, « le pow-wow est une activité de rassemblement. Il favorise la rencontre entre les différentes communautés. C’est également une véritable opportunité pour Pikogan et pour les artisans, puisqu’ils ont la possibilité d’exposer leurs créations et de faire connaître leur travail. » Isabelle Mapachee, danseuse traditionnelle, abonde dans le même sens, en rappelant que le pow-wow n’a plus son sens originel puisque les communautés ne se font plus la guerre. « C’est un événement festif », commente-t-elle, avec son rire amusé. Mme Mapachee, qui a déjà organisé plusieurs pow-wow, pense que c’est également une expérience spirituelle. « Chaque regalia [costume] a sa signification. Le danseur a une responsabilité. Moi, j’ai dansé pour une dame qui allait mourir. C’est elle qui m’a inspirée pour mon regalia », raconte-elle. Des pow-wow seront organisés durant tout l’été dans d’autres collectivités. Au Lac-Simon, le rassemblement aura lieu du 19 au 21 juillet. Lac-Simon en est à la dixième édition d’une activité devenue une tradition. En août, le 23 et 24, ce sera au tour de Temiscaming First Nations d’organiser le sien. Toute la population est invitée à aller à la rencontre de la culture autochtone durant ces manifestations culturelles. Les activités commémoratives du Mois de l’histoire autochtone s’inscrivent dans une perspective de sensibilisation et de promotion. Tourisme Abitibi-Témiscamingue a d’ailleurs créé un nouveau poste récemment afin de promouvoir la culture autochtone dans la région. En ce sens, Caroline Lemire, coordonnatrice en développement auprès des premières nations à Tourisme Abitibi-Témiscamingue, met sur pied une structure organisationnelle et communicationnelle pour favoriser la promotion de cette culture. L’organisme espère non seulement ériger des ponts entre la culture autochtone et le reste de la population, mais aussi assurer aux communautés autochtones des retombées économiques par le développement du tourisme. \\

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La loi du plus fort. Elle a pour elle l’argent, et qui a l’argent a l’armée et la police! Le Blanc est venu ici pour « affaires ». Et c’est le propre des « vraies affaires » de tasser du chemin tout ce qui fait obstacle. L’Indien, avec sa culture de non-propriété, son collectivisme primaire et son manque crasse d’ambition, n’était pas soluble dans le capitalisme, surtout le capitalisme sauvage. C’était donc sauvages contre sauvages. Et les plus armés ont gagné. Point. C’est ça la civilisation, non ? Thomas King n’est pas historien patenté. Mais il connaît viscéralement son histoire. Il nous promène du Canada aux États d’Amérique du Sud, n’oubliant surtout pas les États-Unis qui déclaraient « qu’un bon Indien est un Indien mort ». Puis on a organisé l’assimilation. « Tuer l’Indien en lui pour sauver l’homme! » Ils ont fait des excuses depuis, stipulant toutefois que cela ne devait en rien favoriser des poursuites. Obama a signé ça. On s’excuse, point. Ne passez surtout pas à go réclamer votre 200 $. Ce qui est fait est fait, débrouillez-vous avec vos morts. L’Indien malcommode ne va pas vous plaire. Il va vous passionner si la justice vous passionne. Il va vous choquer si vous n’aviez encore rien vu. Il va vous attrister c’est sûr. Mais le pire c’est qu’il va aussi vous faire rire. À la Yvon Deschamps, en quelque sorte, tellement la brutalité de l’histoire est habillée d’oripeaux grandiloquents et mensongers, faisant croire qu’on veut vraiment, la main sur le cœur, votre bien. De ces discours, il faut retenir le seul bout de vérité, ce « on veut votre bien », car ils finissent par le prendre, forcément. Quelques flèches pour vous en convaincre. Le sarcasme : « Oui, les Indiens mouraient de maladie et de faim en nombre rassurant. » Une vérité crue : « Dans l’histoire des relations Indiens-Blancs, il est évident que les politiciens, les réformateurs, le clergé, l’armée – en fait, tout le monde et son frère étaient conscients des ravages que leurs décisions et leurs actes auraient sur les communautés autochtones. » Et un questionnement qui nous ressemble : « Le plus facile et le plus commode serait d’oublier qui nous sommes et ce que nous voulons être, vendre tout ce que nous avons pour argent comptant et nous fondre dans le creuset nord-américain. Avec les autres os qui y mijotent déjà. » De l’espoir aussi : « Les cultures autochtones ne sont pas statiques. Elles sont dynamiques, adaptables et souples… » Cette histoire est le côté sombre de notre histoire. Je laisse les derniers mots à Thomas King : « La réalité de l’existence autochtone est telle que nous vivons des vies modernes, informés par des valeurs traditionnelles et des réalités contemporaines, et que nous voulons vivre notre vie à nos conditions à nous. » C’est quand même pas sorcier! \\ L’Indien malcommode, Thomas King, Éditions du Boréal, traduit de l’anglais (Canada), 312 pages, ISBN 978-27646-22599


À la une Rassembler l’humanité sous un même ciel

Rencontre avec deux artistes autochtones et témiscamiens

Frank Polson et Shawn Rodrigue Polson sont deux artistes originaires de la communauté de Long Point First Nation à Winneway. Ils se sont récemment retrouvés pour une exposition collective intitulée Dialogue au centre d’art actuel L’Écart de RouynNoranda. Ce qui me semble le plus frappant de la rencontre avec ces deux artistes, c’est l’approche complètement différente selon la génération à laquelle ils appartiennent. Si la première est marquée par un passé tel que nous l’a dépeint Desjardins dans le Peuple invisible, la deuxième surprend par sa fraîcheur et sa contemporanéité. Dans les deux cas, on retrouve deux hommes fort sympathiques, pleins d’humour, d’humanité et de sensibilité. Leur démarche artistique se traduit par une quête identitaire qui se concrétise dans un art commun même si le chemin pour y arriver diffère. Chacun leur tour, ils se sont livrés à cœur ouvert pour raconter en mots ce qu’ils ont appris à raconter avec la peinture. Pour Frank Polson, les premières ébauches artistiques remontent à l’enfance alors qu’il suivait son père dans les activités autochtones traditionnelles. Ces images, au crayon de plomb sur un simple papier, furent les prémices des toiles colorées que crée désormais l’artiste. La peinture représente pour lui une occasion de jeter un pont entre les deux cultures. Selon le peintre, « c’est un peu comme si les humains avaient cette fâcheuse tendance à vouloir se diviser pour des questions de croyances, de couleur de peau, de provenance, etc. » L’idée soutenue par ses tableaux est de rassembler l’humanité sous un même ciel. Évidemment, l’artiste présente avant tout les traits de sa propre culture en exploitant des thématiques bien connues : la spiritualité autochtone, le mode de vie traditionnel, l’héritage des aînés, etc. « Même si on ne vit plus comme ça, on restera toujours des Algonquins et si on continue de promouvoir ces valeurs, c’est pour préserver notre identité », précise Frank Polson.

Frank Polson

Christian Leduc

//Émilise Lessard-Therrien

Ses thèmes incarnent l’harmonie avec l’environnement, les humains et les bêtes, harmonie qui devient de plus en plus fragile. « À Winneway, j’ai arrêté d’aller dans la forêt parce qu’il n’y en a plus, tout est coupé. On y allait souvent avant, à tous les automnes pour la chasse et puis un jour, je me suis perdu. Il n’y avait plus d’arbres pour m’orienter », raconte l’artiste. Malgré tout, ce territoire qui se transforme au gré des coupes forestières l’inspire dans la composition de ses tableaux. Récemment gradué d’un baccalauréat en Beaux-Arts à l’Université Nipissing à North Bay, Shawn Rodrigue Polson nous amène complètement ailleurs. Bien qu’il en soit inspiré, son art est loin d’être d’avoir une facture traditionnelle. Il insiste sur le caractère plus individualiste de ses œuvres. « Je suis un métis et je me suis toujours senti différent, unique, dans un entre-deux. Chez les Autochtones, je suis un Blanc; à l’université, j’étais l’Indien », relate le jeune homme. Bien qu’il ait grandi dans la réserve, il n’a pas été imprégné de la tradition orale, valeur prépondérante dans la culture autochtone. L’artiste s’est donc approprié cette partie de son histoire à travers les livres. Il s’intéresse à l’origine des contes, ceux épurés de toutes les nouvelles couches ajoutées à travers le temps. C’est un peu comme s’il était à la recherche des premiers mots prononcés au téléphone arabe et, ce point de départ, il le retrouve dans les personnages marquants des récits. De cette façon, l’artiste a la liberté d’interpréter lui-même les récits et de se créer son propre univers. On retrouve les influences de Tim Burton dans les œuvres de Shawn, notamment à travers les contrastes des personnages à la fois monstrueux et sympathiques, le tout baigné dans une luminosité à la Caravagio, sombre, mais lumineuse. « Je trouve que c’est une approche plutôt rafraîchissante de l’art autochtone », conclut le jeune artiste. \\

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Vues sur le nord

À la une Dernière publication de Yvon H. Couture

La légende du Grand Lièvre

Trois histoires de résilience //Martin Blais

//Daniel Dumont Au Québec comme ailleurs au Canada, deux sociétés parallèles existent, deux mondes qui ne se touchent presque jamais. On parle d’exclusion, d’injustice et de négligence, mais le réalisateur Robert Morin (Le Neg’, Papa à la chasse aux lagopèdes) n’hésite pas à parler d’apartheid pour qualifier la situation des Premières Nations au Canada. Pour faire le pont entre nos deux solitudes et parler différemment de l’Autre, Morin a braqué sa caméra, de plus en plus libre et décomplexée, sur trois histoires d’autochtones, des jeunes passionnés et proactifs à leur façon, issus des communautés de Kitcisakik et Lac-Simon. Le résultat est 3 Histoires d’Indiens (2014), un film choral à la fois drôle et trash.

Les récits de cette légende traitent des grandes questions existentielles et expliquent plusieurs concepts non moins importants, avec une simplicité désarmante. En même temps, le propos est tout sauf léger. La légende du Grand Lièvre intéressera les adultes qui se sont fait conter des histoires de dodo quand ils étaient petits; aussi, ceux qui auraient voulu s’en faire conter pour meubler leurs rêves. Un peu plus encore : l’histoire fascinera quiconque s’intéresse à la nature, à la culture amérindienne.

Courtoisie

Un livre significatif d’Yvon H. Couture vient de paraître aux Éditions Hyperborée : La légende du Grand Lièvre. L’écriture est belle et simple, le récit, intelligent. Le Grand Lièvre, représenté de façon originale sur la couverture du livre, se laisse facilement apprivoiser à mesure qu’on tourne les pages. Le rendu de ses aventures fait qu’on conçoit aisément qu’il puisse être à la racine d’une tradition collée de près à la nature.

Disponible dans les librairies de l’Abitibi ou directement auprès de l’auteur : yvonhcouture-maka@hotmail.ca

Chez les Anishinabek, une tradition orale situait, et situe encore de nos jours dans une moindre part, l’autochtone par rapport à la nature, oriente sa spiritualité. Cette tradition inhérente à la culture du peuple s’appelle Atisokan. Les aventures de La légende du Grand Lièvre sont le fruit d’un large recensement d’oralités. Leurs traductions et adaptations permettent, en bout de ligne, le rayonnement d’une facette bien particulière de l’imaginaire amérindien. Pourquoi le retour des saisons sur terre? Pourquoi les animaux portent-ils des « vêtements » de fourrure, de plumes? Pourquoi ont-ils des crocs, des pics, des griffes? Pourquoi les montagnes? Les îles sur les lacs? Parce que le Grand Lièvre, fils aîné du soleil et de la lune, n’a pas chômé au cours des siècles. Aussi appelé Mizo, Michabous, Kitchabou selon l’origine du récit, il est grand autant qu’il veut ou petit quand ça lui plaît. Il peut vaincre le géant qui fait fumer les montagnes; en profite au passage pour fabriquer le premier calumet. Devant sa détermination et son adresse, l’orgueilleux manitou appelé Printemps-de-nacre n’a qu’à bien se tenir. Même en proie à quelques faiblesses humaines, Kitchabou combat le mal et les mauvaises forces du monde d’en bas… (étrange comme ça ressemble à l’enfer, ça!) C’est Kitchabou qui a mis fin au déluge, modelé le Nouveau Monde, réattribué leurs territoires aux animaux sauvés. C’est aussi lui qui les a gratifiés de leur nom. À bord de son grand canot de cristal, il a creusé le lit des rivières. Kitchabou, le Grand Lièvre, est frère des vents des quatre directions. Il les commande. J’en passe des meilleures. Tellement rafraîchissant, rassurant, ce récit, dans un univers résolument techno! À lire absolument. Un incontournable. J’y ai largement trouvé mon compte. Hyperborée… de l’extrême nord selon Larousse. Est-ce un hasard si le Grand Lièvre hante la forêt boréale? \\

Les trois périples que l’on nous propose dans ce long métrage de fiction ne s’entrecroisent nullement. Chacun suit sa ligne, investi d’une mission personnelle avec le souhait de faire une différence dans sa communauté. Il y a Erik (Erik Papatie), un moulin à paroles et bidouilleur qui s’est donné comme objectif de rapprocher les gens de son village grâce à une station télé pirate. Ensuite, il y a Shayne (Shayne Brazeau), avançant dans le monde au son de la musique classique, créant malgré lui des contrastes surprenants entre la folie de Bartok et Wagner et les lieux les plus délabrés de sa communauté. Finalement, il y a trois amies qui dédient tout leur temps à la prière. Inspirées par les récits de Kateri Tekakwitha, canonisée sous Benoît XVI, elles s’approprient d’abord une maison abandonnée pour en faire un lieu pieux pour ensuite s‘infliger les souffrances de la sainte pour expier les péchés de leurs pairs. Cette fois, chez Morin, c’est la fiction qui l’emporte sur le documentaire. Sauf pour Erik qui joue un personnage assez représentatif de sa personne, les histoires, quoique vaguement scénarisées, ne se veulent pas documentaires. La marche du jeune amateur de classique se fait sans aucune parole, pas plus chez les jeunes croyantes. Morin évite la démagogie et la lourdeur morale des dialogues et préfère une contemplation active. Le tragique de leur histoire est amplifié par une caméra posée, souvent fixe, cadrant chaque plan avec la noblesse d’un grand peintre. C’est un procédé esthétique inverse qui est employé dans le cas d’Erik, où le réalisateur se sert d’un procédé filmique dont il est maître, en plaçant la caméra entre les mains du personnage. Erik vit caméra au poing, détaillant chaque étape menant vers la construction de son antenne de télé et décrivant au passage les points les plus marquants de sa vie. Les déchets occupent une place prépondérante dans le dernier opus de Robert Morin. Les personnages auront à se servir des restants matériels qui jonchent le sol de leur milieu de vie. Changer leur monde à partir de ce que le monde leur offre, tel est le motif qui les anime malgré eux. Leur attitude est un cri du cœur contre la résignation, un appel à l’action nécessaire, l’image d’une « nouvelle génération d’Indiens », pour emprunter les mots du réalisateur. \\

Le film 3 Histoires d’Indiens est disponible en location numérique sur le site cinemaexcentris.com.

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Humeur

Arts visuels Exposition de Dominique Sarrazin à La Sarre

Livres

//Jeannine Provost

//Dominic Ruel

En ce printemps tardif, la nature abitibienne s’éveille lentement et les sillons des labours apparaissent dans toute leur nudité. Ils ont inspiré, tout comme ceux des nervures du bois, l’artiste Dominique Sarrazin dont l’exposition Sillons aura lieu au Centre d’art Rotary de La Sarre du 15 mai au 15 juin 2014.

Lucien Lisabelle

Des sillons dans la mémoire

Professeure à l’Université du Québec à Montréal, elle reçoit en 2012 une bourse de recherche à long terme, de la part de son Syndicat des chargés de cours de l’Université du Québec. Un de ses compagnons d’armes et ami de l’artiste Roger Pelerin lui suggère d’aller chercher un complément de perfectionnement en gravure auprès de ce maître puisque cette technique est tout à fait dans le sens de ses recherches. L’artiste expérimente donc avec celui-ci la gravure sur bois en petits formats, mais qu’elle pousse beaucoup plus loin en s’attaquant aux grands formats : de grands panneaux de bois qu’elle triture, découpe, scie, puis elle y additionne d’autres pièces de bois, collées, clouées, perforées, qui subissent tout un traitement créatif quoi ! Enfin, tout cela investi de peinture fluide pour créer du mouvement et nous livrer des œuvres hybrides des plus originales. Son stage à l’Île-Népawa la marquera aussi dans ses thèmes. Les titres de ses huit grands formats, corpus de son exposition, comprennent des références aux lieux abitibiens tels celui de Nepawa et celui tout aussi explicite de Kipawa. Bien que ses tableaux évoquent des lieux ou des paysages, « celui qui regarde n’a pas tort », dit l’artiste, d’y retrouver des allusions à des formes connues, mais ce sont plutôt de grandes abstractions « très ouvertes, qui se refusent à la représentation ». Cette exposition n’est que le prélude à une série d’autres expositions. L’artiste est heureuse que cette tournée débute à La Sarre puisque c’est dans ce contexte abitibien qu’elle a réalisé l’un des volets de sa démarche artistique. Son site est un très riche complément d’information. \\

Le livre, en carton et papier, est-il une espèce en voie de disparition, remplacée par la liseuse, la tablette, le iPhone? La librairie, elle, est-elle condamnée à la fermeture, comme les disquaires ou les tavernes? Ce sera tout de même un triste jour quand on devra tout télécharger et tout acheter sur Internet. Le monde de l’intangible me laisse froid, surtout pour les livres. Il manquera les couleurs, les odeurs, les textures, toujours. Un livre se lit et se vit. Un livre se touche, avec les deux mains et non seulement avec l’index. Non, un livre n’est pas un bien de consommation comme un autre. Un livre n’est pas un gadget, un bijou, un produit de beauté quelconque. C’est un passeur de connaissance et de culture. Laisser les simples forces du marché décider de son prix et de son avenir est absurde et inacceptable. La connaissance et la culture ne se magasinent pas comme un chandail ou une souffleuse. Ni de la même manière, ni au même endroit. C’est déjà troublant de voir aujourd’hui les livres partager tant d’espace dans ces supermarchés culturels que sont Renaud-Bray ou Archambault. Il faut parfois bien regarder pour les retrouver, derrière ces montagnes de jeux, de vaisselle, de bibelots et de DVD. Je cauchemarde déjà à l’idée d’acheter mes livres chez Costco, avec mes cans de conserve pas chères à la douzaine et d’autres cossins. On n’y trouverait d’ailleurs que les auteurs à succès, des biographies de vedettes, des livres de recettes et des guides de l’auto. La misère! Oui, l’avenir est aux livres sur écrans. Appelons-ça le progrès. Oui, l’avenir est aux achats en ligne. Malheureusement d’ailleurs, car on ne choisit pas un livre pour sa couverture ou quelques commentaires laissés par des lecteurs. Oui, la vente de livres en librairie chute, menaçant surtout ces petits libraires indépendants, mais passionnés. Des David contre des Goliath. Vous savez, il y aura toujours mille et une babioles chez Renaud-Bray pour compenser les pertes. Dormons tranquilles. Mais voilà peut-être une occasion, voilà peut-être un défi : réinventer la librairie. Partons de cette idée : le client n’est plus celui qui vient acheter un livre. Internet est bien plus efficace. Le client est maintenant celui qui entre en librairie sans vraiment savoir ce qu’il veut, ce qu’il est prêt à acheter. Tous les titres ne sont pas disponibles, c’est normal, et c’est au libraire d’assurer ses choix. Il doit donner une couleur à son commerce : coups de cœur, auteurs de prédilection, spécialités. C’est l’incitation à lire qui prime, il faut s’y sentir bien, vouloir y flâner : vitrines thématiques, livres à disposition sur des tables avec leurs notes de lectures, fauteuils, tables basses, pourquoi pas du café… Une page Facebook, un compte Twitter, des contacts aux clients par courriels… On est dans les années 2000, malgré tout. Et finalement, s’ouvrir à son milieu, aux évènements qui s’y passent : tout est prétexte à parler livres, littérature et auteurs. \\

> www.dominiquesarrazin.com

L’INDICE BOHÉMIEN // Juin 2014 7


Arts visuels La plus grande exposition extérieure en Abitibi-Témiscamingue

Exposition de Michèle Paquin à Val-d’Or

Voyage imaginaire dans les rues de La Sarre

La nature abitibienne vue par une femme des bois

//Sophie Ouellet //Michèle Paquette

Michèle est une femme des bois. « J’ai besoin de la forêt pour me ressourcer et pratiquer la chasse, la pêche et le ski de fond », confie l’artiste. Ses tableaux peuvent se diviser en deux groupes quant à leurs couleurs : ceux aux couleurs sobres, aux tons de terre, et ceux aux couleurs plus vibrantes, qui sont d’ailleurs plus récents. « J’ai glissé tout naturellement vers les couleurs; quand j’ai sorti des photos que j’avais prises dans les marais, j’ai été surprise de voir la brillance des couleurs. » Et elle ajoute : « Le soleil de l’Abitibi est différent d’une saison à l’autre. Les couchers de soleil sont rouges en été, orangés à la fin de l’été, jaunes à l’automne et mauves à l’hiver. » Michèle apporte une grande importance à la végétation et aux arbres qui sont présents dans tous ses tableaux, à l’exception d’un seul, Plage 1, où l’on ne retrouve que l’élément minéral et l’eau. Que ce soit les conifères en hiver, la flore parcimonieuse d’un marais colorée par le soleil du printemps ou bien les herbes jaunies d’un sous-bois à l’automne, elle nous montre une nature libre d’être. « En regardant chaque tableau, mes proches reconnaissent l’endroit où il a été fait », nous dit-elle. Les toiles furent créées de 2011 à aujourd’hui, et toute personne qui s’intéresse à l’Abitibi et à la peinture aura plaisir à les regarder. \\ Raphaël Paquin

Cette exposition, une initiative du Centre d’art Rotary de La Sarre, permet à tous les artistes locaux, autant professionnels que de la relève, d’avoir pignon sur rue et de promouvoir leurs talents. Il s’agit d’un événement qui en est à sa onzième édition, très apprécié des visiteurs et des gens de la place, car il permet d’ajouter des couleurs au décor estival. \\

C’est ainsi que pourrait s’intituler l’exposition de Michèle Paquin, La nature en liberté, qui se poursuit à la MRC de la Vallée-de-l’Or jusqu’au 20 juin prochain. Elle y présente des tableaux couvrant les quatre saisons de son bel Abitibi qu’elle a adopté il y a plus de 40 ans. Tous ses tableaux furent créés à partir de ce qu’elle avait sous les yeux : son chalet, le bord du lac ou les sentiers de ski de fond.

oriflammes

La ville de La Sarre revêtira ses plus beaux atours durant la saison estivale. Du 8 juin au 7 septembre 2014, l’exposition extérieure Las’art sera de retour le long de la rue Principale et de la 5e Avenue Est. C’est sous le thème « Voyage imaginaire » que les artistes de l’AbitibiOuest ont été invités à créer deux œuvres de grand format, soit le recto et le verso d’une oriflamme de 23 x 38 pouces, qui feront partie de la plus grande exposition extérieure de la région. Près de 25 artistes ont répondu à l’appel. De plus, cette année, les élèves de la 4e et de la 5e année des écoles primaires Académie de l’Assomption et Victor-Cormier de La Sarre ont sorti leurs pinceaux pour présenter leurs dernières créations.

À Ville-Marie

Vernissage de la Biennale d’art miniature //La rédaction

La galerie du Rift se prépare à la grande inauguration de la Biennale d’art miniature de Ville-Marie. Le vernissage officiel aura lieu le samedi 7 juin à 18 h 30 en présence des artistes et des membres du jury. L’entrée est gratuite pour l’occasion. D’autres activités sont prévues au cours du week-end. Pour en savoir plus, visitez le site www.lerift.ca sous l’onglet Biennale.

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Arts visuels Malartic se dote d’une œuvre de Jacques Pelletier

Sculpter le temps //Jessica Lesage Jacques Pelletier n’est pas né à Malartic, mais c’est tout comme. Il est 100 % Malarticois de par son cœur, son implication et ses souvenirs auprès de la communauté. Depuis l’âge de 5 ans, il a grandi dans cette ville minière de plus de 3 300 habitants. Ne soyez pas dupe, quand je dis ville minière, il ne faut surtout pas vous laisser aveugler par la richesse qui se cache sous vos pieds au détriment de celle qui se trouve devant vos yeux, la richesse culturelle! Malartic regorge de trésors et d’artisans et Jacques Pelletier est l’un deux.

et dans lequel se trouvent deux anciennes images de Malartic, soit le train et l’ancienne mine. De plus, un texte explicatif relate les faits historiques. Le projet a été dévoilé le 28 avril 2014, soit 75 ans après que la ville ait reçu ses lettres patentes en 1939. « J’avais vraiment des papillons dans l’estomac et j’avais les larmes aux yeux de voir et de sentir toute cette reconnaissance des citoyens. C’était magnifique. Le petit gars de Malartic était touché », conclut Jacques Pelletier avec émotion. \\

Pour fêter ses 75 ans, la Ville a fait appel à cet artiste, lui donnant le mandat de créer une sculpture racontant l’histoire de Malartic, une œuvre qui serait exposée en permanence à la bibliothèque municipale pour rappeler de bons souvenirs aux plus sages et éveiller la curiosité des plus jeunes. La seule restriction? Créer une œuvre à son image, mettre de l’avant son style, offrir une pièce à saveur Jacques Pelletier. Il avait donc carte blanche! « J’ai été touché et fier que l’on pense à moi pour créer une sculpture à l’image de ma ville », raconte le sculpteur.

C’est alors que Jacques Pelletier hiverna de novembre à mars, pour créer ce qui allait devenir Raconte-moi Malartic, une œuvre historique dévoilant un message aussi brillant que sa finition de bronze. « Raconte-moi Malartic, c’est une famille. Un père, une mère et un enfant. Le père joue avec son enfant alors que la dame est assise et lit un livre qui raconte l’histoire de Malartic. » Au premier coup d’œil, lorsque l’on voit le père et le fils jouer, on ressent toute leur proximité, leur joie de vivre et leur complicité. Les personnages n’ont pas de visage, propre au style figuratif de l’artiste qui se respecte dans son amour des courbes et de l’art moderne. Au centre, c’est la mère, le noyau familial, la force qui renferme toute l’histoire de cette vie possible. Bien assise sur une souche, elle observe religieusement le livre qu’elle tient

Courtoisie

A-t-il eu peur de craquer sous la pression? « Non, j’avais une foule d’idées en tête, j’étais imaginatif dès le début! » s’exclame l’artiste. Après s’être isolé quelque temps dans son havre de création, soit son garage modifié en atelier, Jacques Pelletier proposa non pas un croquis de son projet, mais plutôt une maquette miniature qui allait mieux aider à visualiser ses idées. Bon, parce que oui, il avait carte blanche, mais quand même, il devait faire approuver par le conseil! « Ça n’a pris qu’une seule minute et bingo! Ils étaient sous le charme et convaincus! »

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Littérature Maurice Bélanger publie Un monstre dans ma tête

Une réédition pour Roger Larivière

Monstres, peurs et persévérance scolaire

Pour l’amour des Plantes sauvages de la forêt boréale Courtoisie

//Pierre-Louis Valcourt-Gendron

//Isabelle Fortin-Rondeau Le biologiste Roger Larivière publie une édition revue et augmentée de son guide d’identification Plantes sauvages de la forêt boréale à l’ABC de l’édition. À l’origine publié aux Éditions de l’Homme, l’ouvrage de botanique était épuisé depuis quelques années déjà et de nombreux lecteurs souhaitaient se le procurer. Et comme Lyne Fortin, l’éditrice, souhaitait justement créer une collection de guides nature, le moment s’est avéré parfait pour un projet commun. L’auteur s’est donc mis à la tâche, accompagné de l’illustrateur Michel Villeneuve et de nouveaux collaborateurs. Par exemple, l’expertise de Tommy St-Laurent, du Labyrinthe des insectes, a été mise à contribution pour souligner les nombreux liens entre les petites bestioles et les plantes. Comme le souligne Lyne Fortin, « c’est un ouvrage conçu pour le terrain, qui convient autant aux débutants qu’aux professionnels ».

Maurice Bélanger, aussi connu sous son nom de clown Moridicus, travaille avec les enfants depuis une vingtaine d’années. Il a récemment écrit un conte pour aider les jeunes dans leurs problèmes de tous les jours. Un monstre dans ma tête vient d’être publié aux Éditions de la Paix, une maison d’édition située au Lac-Saint-Jean. Écrit pour les enfants de 3 à 7 ans, le conte explore le thème des peurs et des cauchemars nocturnes. Durant les années soixante-dix, une tribu primitive nommée les Senoïs a été découverte dans une forêt de Malaisie. Le deuxième nom pour cette tribu était « le peuple du rêve », puisque leur vie entière était organisée autour de cet élément. Ce chapitre historique étrange fut l’influence première de Maurice Bélanger pour l’écriture de son conte, qui se centre sur un personnage troublé par un monstre aux yeux verts le visitant chaque nuit. On le suit alors qu’il apprend à surmonter ses peurs, un accomplissement qui rétablit l’équilibre et l’harmonie dans l’univers complet qui réside dans son imagination. Le conte aborde aussi le thème de la persévérance à travers le personnage de Lulu.

Roger Larivière explique que la plupart des guides sont centrés sur la flore du Québec méridional et que c’est ce qui l’a poussé à en écrire un spécifiquement pour la forêt boréale. « Nos plantes sont tout aussi belles que dans le sud de la province! » lance-t-il. Celui qui anime des ateliers au Parc d’Aiguebelle a remarqué que c’est la plupart du temps la comestibilité et les usages médicinaux des plantes qui fascinent le plus les gens. D’ailleurs, il prépare déjà un prochain livre sur ce sujet. \\

En 2005, Maurice Bélanger a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour monter un spectacle sur l’estime de soi. Cette expérience est l’un des éléments qui l’ont finalement mené à l’écriture d’un premier conte, quelques années plus tard. Le lancement a eu lieu au Salon du livre à Amos le 24 mai, mais un autre lancement se tiendra à Malartic le 28 juin prochain. Déjà, la Corporation Victoire a décidé d’acheter 200 copies de Un monstre dans ma tête, qu’elle va remettre aux enfants de 0 à 5 ans de Malartic pour susciter l’éveil à la lecture. N.D.L.R. La Corporation Victoire est un regroupement de gens d’affaires de Malartic, du Carrefour jeunesse emploi et d’écoles primaire et secondaire de Malartic qui a pour mission d’encourager la persévérance scolaire. À l’occasion, le regroupement remet des bourses ou des récompenses à des étudiants. \\

Jeudi 12 septembre 2013 Club de golf Beattie 18, chemin du Golf, La Sarre Coût joueur membre 80 $ - coût joueur non-membre 95 $

Pour inscription : www.cdrat.fcdrq.coop section Évènements

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Onabatongas - L’argent du lac Témiscamingue

2000 ans d’exploitation minière au lac Témiscamingue 3e partie // Yvon H. Couture

Il est probable que Samuel de Champlain ait été mis au courant par ses interprètes et informateurs amérindiens de l’existence de mines d’argent au lac Témiscamingue; mais il n’a pas pu aller au-delà de Mattawa, ayant été dissuadé de le faire par le chef algonquin Tessouat, dont la bande, installée à l’Île-des-Allumettes, contrôlait le passage des canots sur la rivière des Outaouais.

Le second document où il est question d’une mine d’argent dans ce secteur est le journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la Baie James en 1686. Voici ce que le chevalier écrivait à ce sujet au mois de mai de la même année, alors qu’il était rendu au lac Témiscamingue avec son détachement : Le vingt-deuxième, il plut une partie de la journée, ce qui ne m’empêcha pas de m’embarquer après la messe suivi de trois canots pour aller visiter une mine à six lieues de la maison; ayant donné ordre au sieur de Sainte-Hélène, que j’y laissai pour achever d’y régler leurs affaires, de me rejoindre le lendemain avec le reste du détachement et de tenir dans le lac la route du nord pour m’y rencontrer plus facilement. Je rencontrai à deux lieues de la maison (le poste de Métabetchouane), trois cabanes de Sauvages qui me traitèrent un petit canot de quatre places qui me servit le reste de mon voyage et pour mon retour à Québec. Je fus camper de là dans une île (l’île du Collège); le temps de me permettre d’aller plus loin. Le vingt-troisième, après la messe, nous marchâmes pour aller chercher cette mine, le nommé Coignac nous conduisant. Nous rencontrâmes en la cherchant une cabane sauvage dont les gens avaient tué la veille un gros orignal, et qui me donna occasion de camper auprès, afin que Coignac trouvât la mine plus facilement. Il la chercha inutilement le reste de la journée. Le vingt-quatrième, il fit tout le jour fort gros vent accompagné de pluie, mais Coignac qui avait appelé ses idées, m’ayant assuré qu’il se reconnaissait et que la mine était fort proche, je me mis en canot avec lui, moi nageant devant et lui qui gouvernait, et ne laissâmes pas malgré le mauvais temps de gagner le lieu où il jugeait qu’elle pouvait être. Nous la trouvâmes en effet. Cette mine est située à l’est et ouest sur le bord du lac ouest, un rocher en demi cercle qui a cinquante pieds sur le bord de l’eau, dix pieds de hauteur du niveau de l’eau, et cent pieds de profondeur, n’ayant point de terre dessus, se perdant sous une montagne couverte de rochers. Nous arrachâmes quelques petits morceaux fort difficilement et retournâmes au camp. Venant du campement algonquin en canot et longeant la rive orientale du lac Témiscamingue, ils se sont probablement engagés dans une baie qui apparaît sous le nom de l’Anse à la Mine sur les cartes de la Nouvelle-France dont nous reparlerons plus loin. Le lendemain de la découverte de la mine, ils ont pris les coordonnées du lieu en termes de latitude et ont obtenu 47 degrés et 36 minutes. Le surlendemain, après avoir levé le camp à l’aube, ils ont traversé une île située à l’extrémité du lac qui était longue d’une lieue. Il s’agit de celle connue de nos jours sous le nom d’île du Chef.

N.D.L.R. : Ce texte est le résultat d’une longue recherche et il est impossible pour l’Indice bohémien, faute d’espace disponible, de le publier dans sa forme intégrale. Nous vous invitons à le découvrir sur le site web au www.indicebohemien.org.

Patrimoine Joyeux anniversaire, Laverlochère! //Dominique Roy En 1989, Laverlochère avait revêtu ses plus beaux habits et fêtait son centième anniversaire en grande pompe. Vingtcinq ans plus tard, les citoyennes et citoyens tiennent à souligner l’événement avec un peu plus de sobriété, sans toutefois se priver d’une programmation variée. Les festivités tant attendues se dérouleront le samedi 28 juin prochain. Courtoisie

Histoire et patrimoine

C’est à l’église que sera donné le coup d’envoi avec différentes présentations historiques, musicales, théâtrales et photographiques. « Le but est bien sûr de présenter une rétrospective des moments les plus marquants des 125 dernières années, mais pour ne pas répéter ce qui a été fait au centenaire, on se concentrera davantage sur les nouveautés des vingt-cinq dernières années », explique Sonia Bélanger, technicienne en loisirs pour la municipalité de Laverlochère et aussi membre du comité du 125e anniversaire. La journée se poursuivra avec une partie de baseball intergénérationnelle pour souligner cette passion qui ne s’est jamais éteinte dans ce village de près de 800 habitants. Exposition d’objets anciens, animations diverses pour les enfants, cocktail et souper sont également à l’horaire. En soirée, En Béland su’l Perron et Blitz, deux groupes témiscamiens, enchaîneront avec leurs prestations enlevantes. Combien de gens sont attendus pour festoyer? « Tous les gens de Laverlochère, habitant encore ici ou déménagés, sont les bienvenus, mais comme il n’y a pas eu d’invitations postales envoyées à ceux qui habitent maintenant à l’extérieur, c’est difficile à évaluer. On espère compter entre 300 et 500 invités pour le souper. Quant à la soirée, on s’attend à une centaine de personnes de plus », spécifie Mme Bélanger. Visitez la page Facebook « 125e de Laverlochère » pour plus d’informations ou pour vous procurer des billets. \\

L’INDICE BOHÉMIEN // Juin 2014 11


P u B L I R E P O R tA G E La Corne, Lauréate du Prix Petite CoLLeCtivité 2014 remis Par L’indiCe bohémien

LA CORNE artistique et culturelle Aujourd’hui, je me permets de survoler mon beau village. Débutant mon aventure au-dessus de ce qu’ils appellent aujourd’hui la forêt Askikwaj, je n’aurais jamais imaginé que des sentiers aussi merveilleux y égayeraient tant de promeneurs adeptes d’ornithologie et avides de paysages dont regorgent les 329,90 km2 de territoire de La Corne avec ses étendues d’eau telles les lacs Malartic et La Motte. D’ici, je peux même apercevoir les collines, qu’en fait les gens de la place appellent encore fièrement montagnes. Arrivée au-dessus du village, je rencontre le Dôme. Parmi les 730 résidents, plusieurs sont déjà arrivés afin de célébrer leur fête annuelle « Ô village » qui promet des réjouissances pour toute la famille. Des joueux de musique, j’en ai connu en masse dans le temps, et je constate qu’à travers les générations, la relève s’est maintenue! C’est donc sur des airs traditionnels et modernes que j’admire une sculpture spécialement conçue pour le village par l’artiste Jacques Baril. Le doux fumet du méchoui me chatouillant encore les narines, je me dirige vers le centre du village. Passé le dépanneur Accomodation St-Pierre, je regarde la belle église en pierre des champs. C’est son soussol qui a vu naître la troupe de théâtre amateur Les Badins. Semblerait qu’ils présenteront un théâtre d’été puisqu’ils sont en pleine répétition. À Noël, on peut y entendre les élèves de l’école du village présenter un spectacle de chants sur les marches du perron. Dire que dans mon temps, c’était là le meilleur endroit pour avoir les dernières nouvelles du village! Aujourd’hui, le bureau de poste et le restaurant du village l’ont remplacé… Y’a pas à dire, la complicité et la jovialité font encore partie des valeurs lacornoises! Effectivement, rendue au Resto chez Isa, j’entends de la table ronde un certain Bobette parler de la température et du beau temps. On y parle aussi des œuvres des artistes locaux : de splendides photos apparues sur la page Facebook de la municipalité, les derniers chefs d’œuvres exposés de façon permanente à la bibliothèque et au bureau municipal. Parlant d’œuvres d’art, on discute d’une sculpture de bains d’oiseaux devant le Dispensaire de la Garde! Je m’y rends précipitamment et je constate qu’une jeune femme s’apprête à accueillir un groupe de personnes venues visiter ce lieu historique national, lE’unique et précieux dispensaire devenu un site d’interprétation moderne. C’est donc avec le cœur léger et tout joyeux que je constate que mon coin de pays est toujours aussi accueillant, vivant et rempli d’une vie culturelle tout simplement alléchante!

Pour connaitre le calendrier des activités de La Corne, visitez le www.lacorne.ca.

12 L’INDICE BOHÉMIEn // Juin 2014


Les livres de Roxanne Le Pays des contes, par Chris Colfer //Roxanne Archambault

Le livre que j’ai choisi ce mois-ci, Le Pays des contes, vous replongera dans votre enfance. Il raconte l’histoire de jumeaux de 12 ans, Alex et Conner, qui vivent dans le malheur depuis que leur père est mort. Alex est très intelligente tandis que Conner est plutôt paresseux et impoli. Pour leur anniversaire, ils reçoivent un livre magique qui brille et bourdonne sans arrêt. Le livre se révèle être une porte vers le pays des contes et les jumeaux tombent à l’intérieur. Ce pays est divisé en plusieurs royaumes gouvernés par des personnages de contes connus, notamment Cendrillon et son roi Charmant. Pour rentrer chez eux, les jumeaux devront réunir plusieurs objets comme la pantoufle de verre bien connue. Par contre, c’est compliqué : les objets sont dispersés dans tous les royaumes et la Méchante Reine est prête à tout pour y arriver avant eux. Reste à savoir si Alex et Conner réussiront leur quête et éviteront tous les dangers qu’ils courent… J’ai adoré ce livre dont les aventures et les descriptions nous donnent envie de visiter ce pays. On se demande toujours ce qui va arriver. J’ai beaucoup aimé le fait que tous les contes s’emboîtent, comme Jack (Jack et le haricot magique) qui vit dans le Royaume du Petit Chaperon rouge et est amoureux de Boucle d’or, une criminelle recherchée. Chris Colfer, auteur américain, est reconnu pour son rôle de Kurt Hummel dans la série télévisée Glee. Le Pays des contes est son premier roman, mais pas le dernier, car il est devenu un phénomène d’édition : deux autres tomes sont déjà disponibles en anglais (le deuxième l’est également en français). Les illustrations sont rares, mais jolies. Je vous souhaite simplement une bonne lecture. Mais attention ! Tous les personnages ne vivent pas heureux et n’ont pas beaucoup d’enfants… \\

COLFER, Chris. Le Pays des contes éditions Michel Lafon, 2013 413 pages

L’INDICE BOHÉMIEN // Juin 2014 13


Ma région j’en mange Bannique ou bannik

Courtoisie

//Éliane Kistabish, artiste et organisatrice communautaire au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or

Ingrédients 4 tasses (1000 ml) de farine régulière 4 c. table (60 ml) combles de poudre à pâte ½ c. thé (2,5 ml) sel 5 tasses (1250 ml) d’eau froide

Préparation Tamiser la farine dans un bol moyen et ajouter la poudre à pâte et le sel. Mélanger. Faire un puits au centre des ingrédients sec et y verser l’eau. Bien mélanger. La texture sera collante mais pas liquide. Une fois que la pâte aura commencé à épaissir, utiliser la farine qui reste dans le bol pour la pétrir jusqu’à ce qu’elle soit lisse. Éviter de trop pétrir sinon le bannique pourrait être dur après la cuisson. Cuire à 350°C pendant 40 minutes dans un moule peu profond. Au sortir du four, emballer le bannique dans un linge propre de 10 à 15 minutes. Donne de 4 à 5 portions. On peut doubler la recette au besoin. Servir chaud avec du beurre, de la confiture (beurre de pomme et miel du Verger des Tourterelles, Chocomiel de la Grande Ourse, confitures de fruits de la Fraisonnée, gelée de pommes et pommettes du verger de l’Île-Népawa, etc.) ou pour accompagner un plat principal.

Il y a de nombreuses variantes possibles. On peut, par exemple, remplacer une partie de l’eau par du babeurre, ce qui donne un goût agréable et favorise la levée de la pâte. Certaines recettes suggèrent aussi d’ajouter des fruits séchés (canneberges ou bleuets sauvages) ou de remplacer une partie de la farine blanche par de la farine multigrains. À vous de découvrir votre recette préférée!

Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

14 L’INDICE BOHÉMIEn // Juin 2014


Chronique jardinage Le travail du sol

Nouvelle collection de la joaillière Caroline Arbour

//Francine Gauthier

MATIÈRES à inspiration!

Je vois des gens passer le motoculteur dans leur jardin et je me demande s’ils savent comment bien utiliser cet outil. En fait, on sait qu’il est préférable d’ameublir la terre pour jardiner. Mais ameublir la terre du jardin ne veut pas dire en faire de la farine.

//Valérie Jacob

Le sol est naturellement structuré. Il a besoin de cette structure car les éléments qui le composent permettent aux systèmes racinaires de s’ancrer solidement. Si on utilise le motoculteur comme un moulin à farine, on déstructure le sol et même, on favorise sa compaction, ce qui n’est pas souhaitable. Une motte dans la main doit pouvoir se défaire assez facilement, mais elle doit également offrir une certaine résistance et on doit pouvoir reconnaitre les vestiges des applications de compost des saisons passées. C’est dans un tel sol que les plantes peuvent le mieux évoluer et produire. Il faut donc passer le motoculteur en gardant à l’esprit que sa fonction principale se résume à aérer le sol et à briser les racines des plantes adventices, appelées aussi mauvaises herbes, qui ont pu s’installer à la saison dernière pour mieux les éliminer. Ainsi, on préparera une planche de 15 mètres en 20 minutes, peut-être, selon la nature du sol. Plus de temps sera nécessaire si le sol est lourd. (Aussi appelée plate-bande, une planche correspond en général à la largeur de terre enjambée par le tracteur. Dans certains cas, les planches sont surélevées et sont alors appelées des buttes.) Les années nous apprennent à considérer les aspects pratiques inhérents au jardin. Des planches droites, montées à la bêche, seront faciles à semer et à récolter. La brouette pourra y circuler sans peine. Le paillis dans les allées étroites sera utile pour contrôler les mauvaises herbes. La fantaisie aura sa place en semences de fleurs annuelles entre les variétés de légumes sur une même planche et le compagnonnage donnera de meilleurs résultats car les plantes sont des aides mutuelles. C’est un fait : mieux vaut attendre que tout danger de gelée soit passé pour semer. Ainsi, certaines semences comme les fèves et les pois sont si fragiles que seul un sol chaud les fera germer dans les meilleures conditions. Ces légumineuses germeront en se gorgeant d’eau et deviendront d’autant plus sensibles aux changements de température. Si on les met en terre trop tôt lorsque le gel menace encore, elles risquent plutôt de pourrir en terre, faisant perdre ainsi un temps précieux puisqu’en plus d’essuyer une perte sèche en semences perdues, il faudra tout recommencer. Si la déconfiture survient, ce sont autant de leçons désormais intégrées pour qui veut bien apprendre de ses erreurs. Tôt au printemps, la nature favorise les plantes adventices, parce qu’elles sont souvent indigènes et adaptées au climat. D’une part, elles résistent aux gelées tardives alors que les légumes trop tôt semés auront besoin de protection, sinon, le gel aura tôt fait de les détruire : seule une présence régulière au jardin et des interventions radicales de sarclage assureront des résultats. Juillet est le mois de l’expansion chez les plantes alors qu’août est celui du mûrissement. Mais pour les mauvaises herbes parfaitement adaptées, il en va autrement. Elles mûrissent vite et si bien que si l’intervention n’a pas eu lieu partout au jardin avant la mi-juillet pour les éradiquer, il en résultera un envahissement certain. Le travail pendant le premier mois suivant la semence est déterminant. Dès que les semences sont terminées, il faut s’appliquer au sarclage et au bêchage, sinon, la prolifération galopante des indésirables sera étonnante. Il ne faut pas négliger son jardin à cette période critique. C’est du bon temps qui sera investi au bon endroit. Ultimement, on profitera d’un tableau à nul autre pareil, tous les jours changeant, grâce à la lumière et parce que les lunes jouent sur les plantes. Le reste, c’est de l’entretien et de la cueillette. Toujours entrer au jardin muni d’une bêche : cet outil est le prolongement de la main en beaucoup plus efficace. Le maraîcher en ressortira grandi, rassasié de grand air, de chants d’oiseaux, de soleil et d’une nourriture saine. Le soir venu, le sommeil viendra cueillir le jardinier comme la plus belle fleur de son jardin.

Le Centre Frère-Moffet est fier de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

Danaë Ouellet

Métiers d’art

C’est en compagnie de ses clients les plus fidèles et de ses amis que Caroline Arbour – joaillière a souligné, le 7 mai dernier, le 10e anniversaire de SCARO, la marque qu’elle a créée pour présenter au monde ses créations. Elle a profité de l’occasion pour lancer son nouveau site Internet interactif, ainsi que MATIÈRES, sa dernière collection de bijoux, qui la propulse aujourd’hui sur le marché international. Anodajay portant fièrement une

Dans les dernières années, tout s’est accécréation de Caroline Arbour léré pour Caroline. Sa passion pour les scarabées – d’ailleurs à la base de sa marque – et son admiration pour l’entomologiste Georges Brossard l’ont amenée à créer une exposition où la reproduction d’insectes, d’une finesse extraordinaire, est à l’honneur. En février dernier, elle a traversé l’Atlantique en compagnie du Réseau M où elle a présenté dans la Ville Lumière les premiers modèles de sa nouvelle collection MATIÈRES, une collection comportant deux séries : bois et dentelle, inspirée de la nature de l’Abitibi, région d’adoption où elle a choisi de planter ses racines avec sa famille. À Paris, SCARO a fait forte impression, ce que lui a valu d’être invitée à participer, en juin prochain, à un « show room » où Caroline sera la seule joaillière à présenter ses créations. De plus, Caroline et sa collection ont retenu l’attention de la galerie Artêria de Bromont, très active sur la scène internationale, qui souhaite la représenter sur les marchés internationaux. Après 10 années de travail acharné, d’exploration artistique et des doutes propres à l’entrepreneuriat, Caroline goûte enfin aux fruits de ses efforts et peut enfin espérer accéder à la vision qui est à l’origine de SCARO : voir ses bijoux trôner aux côtés des plus grands créateurs du monde. Ainsi, alors que son exposition Joaillerie et entomologie : la rencontre de deux univers sera présentée l’automne prochain à Gatineau, Caroline et sa collection MATIÈRES s’envoleront bientôt à la conquête du vieux continent. Caroline dit que « pour voir la vie en rose, il suffit de savoir la peindre! » Gageons que Caroline Arbour sait manier le pinceau! Les créations de SCARO sont maintenant disponibles en ligne ainsi qu’à différents points de vente dans toute la région dont la liste complète apparait au www.scaro.ca.

Grands Prix du tourisme québécois

lauréats de l’Abitibi-Témiscamingue //La rédaction

Le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue a remporté le Bronze dans la catégorie Festivals et événements touristiques : budget d’exploitation de 300 000 $ à 1 M$ aux Grands Prix du tourisme québécois qui se tenaient à Laval en mai dernier. Cet événement original présente des productions d’ici et d’ailleurs tout en permettant des rencontres entre les cinéphiles, les médias et les artisans du cinéma. Le festival a la réputation d’être fort sympathique, avec une programmation de grande qualité, en plus d’offrir un accueil chaleureux à ses participants. De leur côté, les Productions du Raccourci ont remporté le Prix de la Société des casinos du Québec dans la catégorie Attractions touristiques : moins de 25 000 visiteurs, avec leur spectacle concept Amos vous raconte son histoire. Avec les Productions du Raccourci, les artistes-gestionnaires Bruno Turcotte et Véronique Fillion mettent en valeur les forces vives du milieu et désirent rendre le théâtre accessible à tous. En 2012, leur circuit historique théâtral s’est inscrit dans la grande tendance du tourisme d’expérience.

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Ariane Ouellet

Les tourterelles annoncent le printemps //Marie-France Beaudry

Depuis plus d’une dizaine d’années, à Duhamel dans la belle région du Témiscamingue, le Verger des tourterelles prépare des produits aux saveurs tout aussi surprenantes que délicieuses. Signe de la popularité croissante de leurs produits et d’un intérêt marqué pour l’auto-cueillette, les propriétaires du verger se sont nouvellement portés acquéreurs de deux hectares supplémentaires de terrain qui verront grandir des pommiers nains et semi-nains, prêts à être cultivés sur un horizon de cinq ans.

Conquérir le marché du thé de spécialité tout en donnant un nouveau visage à l’économie régionale //Émilie Parent-Bouchard

En attendant, alors que les sirops et gelées de cassis, de sureau et de groseille sauront rehausser vos desserts et petits-déjeuners, le cidre de pommes et les mistelles de groseilles, framboises, sureau, cassis, rhubarbe, prunes et cerises sauront vous désaltérer en vous rappelant la fraîcheur des récoltes de la belle saison. Au total, près d’une vingtaine de produits sont offerts autant sur leur site internet que dans les 25 points de vente répartis à travers l’AbitibiTémiscamingue. De plus, de nouveaux arrivages seront disponibles cet été dans les marchés publics : le fruité cidre de gadelles et la vinaigrette à la pommette et poivre de Sichuan, des produits qui sauront éveiller les papilles les plus fines.

L’entreprise amossoise Tea Taxi entend capitaliser sur l’explosion du marché du thé en Amérique du Nord pour démontrer par l’exemple qu’un nouveau genre de développement est possible en Abitibi-Témiscamingue.

Pour commander les produits issus du verger ou pour en connaitre davantage, visitez le site du Verger des tourterelles :

« Le monde a l’impression qu’on est condamnés à être dans une économie de ressources naturelles », poursuit l’entrepreneur, reprenant en douce son chapeau de directeur général adjoint de la Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue. « On est l’une des entreprises les plus « flyées » pour l’économie régionale. On dit qu’à partir d’Amos, on va accaparer des parts importantes du marché du thé de spécialité en Amérique du Nord. Mais ça avance, et on développe, on fait des ventes tous les jours, ça fait travailler plein de monde. »

> vergerdestourterelles.com

« Notre ambition, c’est vraiment de diversifier l’économie de la région avec des emplois qui sont des emplois de création. On est une boîte de création, avec un bout recherche et développement sur le produit du thé et un bout manufacturier », explique le cofondateur de Tea Taxi, Simon Letendre. Ce dernier a aussi démarré, avec sa conjointe Caroline Roy à partir d’une idée développée au MBA à l’UQAT, la franchise de restauration Sushi & Cie.

Émilie Parent-Bouchard

La neige est à peine fondue que déjà nos papilles sont à la recherche des saveurs fraîches que nous apporte la belle saison. Pommes, cassis, rhubarbe, groseilles, baies de sureau, prunes et raisins : un éventail de goûts qu’il est heureusement possible de déguster toute l’année. Au Verger des tourterelles, les propriétaires, Jocelyn et Marie-Ève, se sont donné comme mission d’effectuer euxmêmes toutes les étapes permettant de confectionner, de manière artisanale, des liqueurs alcoolisées, des tartinades et des sirops de haute qualité.

Tea Taxi

L’entreprise, qui emploie aujourd’hui une douzaine d’employés à plein temps (responsables de la production, représentants des ventes, etc.) et qui embauche à la pièce designers industriels et spécialistes des communications dans le cadre de son volet recherche et développement, doit cependant conjuguer avec l’énorme défi de gérer sa croissance. « Nous avons vécu trois déménagements dans la dernière année et demie. Et on commence déjà à être serrés », explique M. Letendre, qui estime que Tea Taxi aura besoin d’une superficie commerciale de 10 000 à 20 000 pieds carrés d’ici un an ou deux alors que les locaux actuels couvrent environ 4000 pieds carrés. Dans les prochains mois, Tea Taxi compte solidifier son réseau de distribution au Québec (l’entreprise est déjà implantée dans douze commerces de proximité, d’Amos à Senneterre en passant par Baie-Comeau, dans cinq régions du Québec), avant de tenter sa chance dans le reste du Canada et aux États-Unis. « Nous avons un peu moins de un million de dollars de ventes pour l’année en cours et c’est exceptionnel. Notre objectif, c’est de poursuivre notre développement et d’avoir au moins 150 employés dans dix ans, ici à Amos, en Abitibi. »

Produits doublement régionaux Et ce n’est pas les idées qui manquent à l’entrepreneur de 37 ans, père de cinq enfants. Le développement de nouveaux produits, en partenariat avec les commerçants qui accueillent déjà les thés Tea Taxi, est d’ailleurs au centre des préoccupations de M. Letendre. Il cite en exemple les chocolats au thé vert et au thé chai développés à Rouyn-Noranda par la chocolaterie le Gisement et la gelato préparée par Coquine et Chocolatine à Amos. Le thé Coureur des bois, développé à base de thé des bois et de thé du Labrador cueilli en région, fait également sa fierté. Mais ce n’est pas tout. « On est à Amos, l’eau est bonne, on a des opportunités assez intéressantes à saisir », laissera-t-il finalement tomber, se gardant difficilement d’en dire davantage… \\

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Savons bio de Feuille de Lune

Prendre un verre de bière mon minou! Aux petits soins avec la nature //Pierre Labrèche

Courtoisie

Des microbrasseries en Abitibi-Témiscamingue

Il y a longtemps, j’ai écrit un texte qui disait : « Prendre un verre de bière mon minou, des fois j’aimerais bien en boire un de chez nous… » Aujourd’hui, bien sûr, on peut le faire avec bonheur ! Et avec du choix en plus, puisque deux brasseries sont maintenant en opération depuis quelques années : Belgh Brass à Amos et le Trèfle Noir à RouynNoranda. Deux projets différents qui ont comme point en commun la qualité. Et puis au moment où j’écris ces lignes, la nouvelle microbrasserie Le Prospecteur s’apprête à ouvrir ses portes à Val d’Or. C’est une bonne nouvelle!

Ariane Ouellet

//Geneviève Lemire-Julien

À l’époque où j’écrivais rêver de boire une bière abitibienne, plusieurs microbrasseries étaient actives aux quatre coins du Québec. J’avais dégusté de délicieuses bières un peu partout et chacun de mes voyages était source de découvertes. J’ai aussi vécu sur la Côte ouest et me suis régalé du nord au sud… Je me suis baladé en Irlande et en Belgique, paradis des amateurs où chaque village a sa brasserie… J’ai même bu l’Orval de trop, mais ça c’est une autre histoire ! Bien sûr, chez nous, des pionniers comme le Dépanneur Chez Gibb, en « important » des bières, nous permettent depuis plusieurs années de découvrir et de déguster (d’ailleurs, je sais qu’ils ont un nouveau projet prometteur…). Mais l’arrivée de brasseries abitibiennes est venue étancher la soif de nombreux amateurs de houblon !

Quand vient le temps de magasiner pour un savon ou une crème pour le corps, on a l’embarras du choix. Les publicités s’entassent à la télé, nos boîtes aux lettres (électroniques ou physiques) contiennent souvent plus de pub que de courrier, sans compter les réseaux sociaux qui nous affligent de toutes sortes d’offres. Pourtant, on rachète souvent les mêmes savons, encore et encore. Ces produits sontils sains? Sont-ils verts et équitables? Nous avons la chance d’avoir une spécialiste à Rouyn-Noranda pour répondre à ces questions. Voici la petite histoire qui a précédé la fabrication des produits Feuille de Lune de Christel Jacob. Alors qu’elle était enceinte de son 3e enfant, Christel a décidé d’approfondir ses connaissances en plantes médicinales. Grâce à son cours en herboristerie, elle a non seulement toujours su soigner ses enfants avec les plantes de son environnement, mais c’est ce qui l’a amenée à confectionner ses produits Feuille de Lune. En ses mots, Feuille de Lune « est une alternative saine et respectueuse des produits de soins pour la peau : savons

biodégradables, crèmes hydratantes, baumes à lèvres et huiles à massage ». L’artisane tente autant que possible de faire ses achats à proximité afin de soutenir les agriculteurs d’ici. Elle développe donc des produits selon les ressources disponibles et leurs vertus médicinales. Le lait de chèvre, la cire d’abeille, l’huile de chanvre, l’huile de tournesol et l’huile d’olive sont les principaux ingrédients composant ses produits. Pour en savoir plus, il est possible de venir la rencontrer au magasin La Semence où elle travaille, sur la 7e Rue à Noranda. Ses produits Feuille de Lune sont disponibles à La Semence et à la Maison Dumulon à Rouyn-Noranda, chez IGA Pelletier Centre-ville et au Jardin des Druidesses à Val-d’Or, à la COOP IGA et au Centre d’exposition d’Amos. \\

Arrivé en 2003 en Abitibi, le brasseur belge Jean-Louis Marcoux a choisi Amos pour la qualité de son eau afin d’y installer sa brasserie Belgh Brass. Après quelques tentatives moins fructueuses avec la « 8 » et la Taïga, M. Marcoux est en quelque sorte retourné aux sources pour créer la Mons. Aujourd’hui, ce sont quatre bières de type belge qui remportent des prix internationaux et qui font la renommée de la brasserie amossoise. On ne peut les déguster sur place mais elles sont disponibles dans les commerces de la région. Dernièrement, Belgh Brass a aussi ajouté la « 1914 » à sa collection afin de souligner le centenaire de la Ville d’Amos. Bière conviviale, un peu moins typée, la « 1914 » sera assurément une réussite cet été. Quant au Trèfle Noir de Rouyn-Noranda, c’est une microbrasserie artisanale qui a aussi le vent dans les voiles. Avec ses nouvelles installations, le Trèfle Noir vend maintenant quelques-unes de ses créations en bouteille partout au Québec. Le projet a démarré dans un petit local du centre-ville de Rouyn-Noranda quand, en 2009, le brasseur Alexandre Groulx et sa conjointe Mireille Bournival ont ouvert le pub où ils ont installé leurs cuves. Petit lieu très convivial où spectacles et expositions ont toujours leur place, le Trèfle Noir se démarque surtout par différents types de bières-pression de grande qualité. En plus de quelques classiques qui se retrouvent toujours au menu, le brasseur prend un malin plaisir à inventer de nouvelles recettes au gré des saisons et de son inspiration. Si bien que l’amateur curieux, en plus de se délecter de l’originalité du nom des bières, peine à suivre la cadence quand il se fait un point d’honneur de toujours goûter les nouveautés! Tout ça pour dire qu’on se régale. Heureusement, c’est chacun son métier! On a de vrais brasseurs en Abitibi. Quant à moi, je peux continuer de « péter de la broue » en rêvant d’une bière de coucher de soleil du lac Abitibi ou d’aurore boréale cueillie à Cléricy! \\

L’INDICE BOHÉMIEN // Spécial Agroalimentaire // Juin 2014 19


Le Bistro Elle et Louis de Ville-Marie

De nouvelles saveurs dans la restauration Témiscamienne Courtoisie

//Émilise Lessard-Therrien

Mercredi après-midi, le bistro est fermé; pourtant, ça roule tempête à l’intérieur. Entre deux plats sortis du four, des réceptions de commande, des directives lancées au cuisinier et l’épluchette d’une demi-douzaine de choux de Bruxelles, le chef LouisJoseph Beauchamp raconte comment l’aventure a commencé. Lui, c’est Louis, notamment connu par l’intermédiaire de son ancien service de traiteur La Joyeuse Bouffe et la confrérie des chefs cuisiniers d’Origine Nord-Ouest. Elle, c’est Nadia Lachance, originaire de l’Abitibi et œuvrant dans la cuisine depuis de nombreuses années. Si vous lui demandez sa spécialité, elle vous répondra les yeux brillants : « les desserts! » Ouvrir son propre restaurant était le rêve que chacun nourrissait de son côté, mais ni un ni l’autre ne se serait jeté dans l’aventure en solitaire. Cette rencontre, c’est celle de talents et d’aptitudes complémentaires pour un parfait mélange de saveurs. Le duo s’est donc lancé dans l’élaboration du projet à toutes les étapes, des recettes de foie gras, tartares et burgers à l’aménagement du local, en passant par la fabrication du mobilier et l’installation de râpes à fromage en guise d’abat-jour pour une ambiance incomparable.

L’ouverture de ce nouveau petit bistro en plein cœur de Ville-Marie donne l’occasion à la population Témiscamienne et aux gens de passage de se rassembler dans un endroit convivial et chaleureux autour d’une bonne bière et d’une bonne bouffe. Les clients ne seront certes pas déçus avec l’impressionnante ligne de fût aux manches en bois donnant le ton au décor. Les bières régionales du Trèfle Noir de Rouyn-Noranda, de Belgh Brass d’Amos et éventuellement celles du Prospecteur de Val-d’Or sont à l’honneur. La valorisation du terroir se fait aussi dans les assiettes : « On retrouve des produits régionaux dans seize des dix-huit plats! » raconte fièrement le chef. \\

Heures d’ouverture Mercredi au vendredi : 11 h 30 à 14 h et 17 h à 21 h Samedi : 17 h à 21 h Prix variant entre 5 à 25 piastres*

*Écrit tel quel dans le menu.

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Savez-vous manger des choux?

Oui, avec Choco-Mango et ses innovations!

//Annie Boivin, productrice maraîchère

La chocolaterie Choco-Mango de Val d’Or était finaliste aux Grands prix du tourisme du Québec. Avec six variétés nouvelles de chocolat baptisées Complices des vins, Olga Coronado, la propriétaire du commerce, est fière d’être la seule Abitibienne dans la catégorie agrotourisme à être en lice pour ce prix.

Geneviève Lagrois

//Rym Bellouti

La chocolatière relate que ses expériences culinaires, appuyées des conseils d’un sommelier, ont abouti à des chocolats présentant une alchimie gustative avec des vins particuliers. Le processus de transformation auquel elle a eu recours pour réaliser sa collection Complices des vins serait une première au niveau mondial. C’est à cette innovation qu’elle doit sa candidature au prix en question. « Comme des personnes complices de vie, la saveur de chacun des six chocolats accompagne avec harmonie celle d’un grand vin. » Ainsi, chaque coupe de vin millésimé aurait trouvé sa moitié chocolatée! Dans l’attente impatiente du dévoilement, Mme Coronado estime que les six dernières années de besogne, qui ont abouti au chocolat finaliste, sont désormais pleinement reconnues par un jury connaisseur. Elle trouve très agréable de cueillir les fruits de ses efforts. La commerçante mentionne par ailleurs que ses employés lui ont été d’une aide précieuse, car ils tenaient fidèlement le magasin pendant qu’elle se consacrait à son laboratoire chocolatier. Mme Coronado estime que la distinction qu’elle s’est méritée est un tremplin pour Choco-Mango au niveau promotionnel et touristique.

« Val-d’Or est la porte de l’Abitibi. Les touristes ne manquent pas de venir visiter notre magasin. Ils en parlent ensuite autour d’eux », dit fièrement la chef d’entreprise. N.D.R. Le public découvrira peu à peu que les saveurs de l’AbitibiTémiscamingue s’élaborent au gré de la provenance de ses nouveaux résidents, une richesse pour notre diversité agroalimentaire! \\

L’Abitibi-Témiscamingue est une région agricole située dans la grande ceinture d’argile du Nord-Ouest entre les 46e et le 49e parallèles nord. La date du dernier gel printanier est autour de la St-Jean-Baptiste et le premier gel automnal a généralement lieu dans les environs de la fête du Travail. Dans ce contexte d’agriculture nordique, il est presque impossible de réussir une culture de tomates en champ ou de rentabiliser une production en serre qui implique de coûteux investissements en infrastructures et en frais de chauffage. Même les Serres coopératives de Guyenne ont dû faire le choix, probablement déchirant, mais essentiel pour leur viabilité financière, de cesser leur production de tomates de serre, alors que la seule ferme productrice de maïs sucré du Témiscamingue a abandonné cette culture. Or, notre expérience d’exposant dans les marchés publics de la région nous force au constat suivant : même si nous avons des laitues, du basilic, du kale, des choux verts, rouges, chinois ou de Savoie, des rabioles, des carottes, des courgettes, des betteraves, de la bette à carde, du brocoli et du persil, si nous n’avons pas de tomates, de concombres, de maïs, voire même d’aubergines, nous n’avons RIEN. Rien du tout. Le grand vide total… Plus encore, nous aurions besoin de dix tit-cochons de pacage bien roses et mignons pour manger tous les légumes que nous ramenons des marchés publics et qui se perdent par manque d’intérêt. Force est de constater que, dans un contexte de mondialisation des marchés de l’alimentation où tous les légumes sont présents en permanence dans les épiceries peu importe la saison, même l’Abitibi-Témiscamingue recherche davantage l’exotisme des aubergines qu’un bon chou d’été local bien croustillant et bien piquant pour faire la meilleure salade qu’on n’ait jamais mangée…

Courtoisie

Marier le chocolat et le tourisme?

Et si, collectivement, nous adaptions notre identité culinaire à notre besoin d’appartenir à notre territoire nordique autant qu’à la planète toute entière? Et si nous devenions de valeureux citoyens d’une région extraordinaire sans renier notre désir de nouveauté et notre curiosité? Qui a dit que les choux n’avaient rien d’exotique? C’est pour répondre à ces questions que nous entretiendrons, tout au long de l’été, une campagne de diffusion de recettes intitulée Chou fier! Chou caramélisé au pesto, boulettes de bœuf au kale et aux tomates cerises compotées au BBQ, pâtes carbonara au chou de Savoie, pâté chinois marocain où le chou remplace le maïs, bouchées de chou roulé asiatique, alouette : autant de recettes pour changer d’air tout en profitant des bienfaits nutritionnels des crucifères et en participant activement au principe de l’achat local, équitable et respectueux de l’environnement. Nous lançons donc un défi à l’AbitibiTémiscamingue : acheter au moins un crucifère par semaine dans les marchés publics de la région. L’énergie du territoire, la force et la valeur des nutriments et des vitamines, c’est dans les légumes de distinction produits dans un sol d’argile et un climat de contrastes d’une région unique qu’elles se trouvent. Pour vous nourrir d’idées grâce à la campagne Chou fier!, nous vous invitons à aimer notre page Facebook :

> facebook.com/ neofermedlaturlute

L’INDICE BOHÉMIEN // Spécial Agroalimentaire // Juin 2014 21


Du nouveau en Abitibi-Ouest

Palmarolle ajoute sa touche de couleurs aux marchés publics //Ariane Ouellet Dès le mois de juin à travers la région, les marchés publics seront de retour pour le plus grand plaisir des amateurs de produits frais du terroir de l’AbitibiTémiscamingue. Un petit nouveau voit le jour cette année, dans le charmant village de Palmarolle, avec une touche artistique toute personnelle aux couleurs de son instigatrice, l’artiste Louisa Nicol. Ce nouveau marché, qui se tiendra au nord du pont dans le stationnement de l’église et du presbytère, débutera le 27 juin et sera ouvert tous les vendredis de 15 h à 19 h jusqu’au 26 septembre. « Ce sera le seul marché installé dans un village », explique fièrement Louisa Nicol, qui compte bien profiter de l’emplacement géographique exceptionnel de Palmarolle pour attirer la clientèle. « Il y a beaucoup de chalets et de campings autour, à Duparquet, Clerval et Roquemaure, alors c’est stratégique d’être là à ce moment de la semaine. »

Plusieurs producteurs seront sur place de façon régulière : Le Verger de l’Île, les Paniers Santé, Cassiro, Fromabitibi, les Chocolats d’Isabelle et Clariferme, pour ne nommer que ceux-là. De plus, pour animer les lieux, des artistes seront invités à créer sur place et à participer à un concours de tableaux sous le thème Inspiré du marché public. Les œuvres produites seront ensuite exposées à la Galerie Sang-Neuf-Art de Palmarolle du 11 août au 1er septembre et le public est invité à aller voter pour l’œuvre de son choix. Le gagnant sera connu lors du dernier jour de marché, le 26 septembre. D’autres animations sont en cours de préparation, dont des prestations musicales et des tours de voiture à cheval pour les enfants. Pour obtenir des informations sur le marché public de Palmarolle, contacter Louisa Nicol au 819-787-3047.

G o û T e z l’ A b i T i b i - T é m i s c A m i n G u e !

rouyn-noranda Tous les dimAnches

Tous les sAmedis

Tous les jeudis

du 15 juin au 28 septembre de 9 h 30 à 13 h 30 Stationnement Mitto à Val-d’Or (Coin 7e rue et 2e avenue)

du 21 juin au 27 septembre de 9 h 30 à 14 h 30 Place de la Citoyenneté et de la Coopération (coin rues Portage & Perreault)

du 3 juillet au 2 octobre de 11 h à 17 h 30 Parc de la Cathédrale

15 Juin • Ouverture officielle

ÉvénemenTs de l’éTé

10 et 31 juillet • Midi zumba

20 Juillet • Journée familliale

21 Juin • Ouverture officielle

24 Août • Semaine québécoise des marchés publics

23 Août • Semaine québécoise des marchés publics

17 et 24 juillet • Thématique d’antan (avec violoneux sur l’heure du dîner

28 Septembre • Journée de l’abondance

Surveillez nos publicités, dégustations et activités seront au rendez-vous tout l’été!

événemenTs de l’éTé

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22 L’INDICE BOHÉMIEn // Spécial Agroalimentaire // Juin 2014

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AcTiviTés spéciAles Associé au fêtes du 100e de la ville d’amos

7 et 14 août • Midi zumba 21 Août • Semaine québécoise des marchés publics

les mArchés publics un rendez-vous exquis à ne pas manquer! www.gouteznotreregion.ca


Nouveau site Internet pour Origine Nord-Ouest

Un carnet d’adresses des saveurs et produits régionaux de l’AbitibiTémiscamingue //Ariane Ouellet

Courtoisie

Origine Nord-Ouest se dotait en mai dernier d’un nouveau site Web. C’est quoi, Origine Nord-Ouest ? C’est une « confrérie de chefs cuisiniers souhaitant simplifier l’univers de la gastronomie et la rendre accessible à tous », tel que décrit dans la section d’accueil. Avec tous les outils dont dispose le site pour savoir qui fait quoi et où, il deviendra sans doute un allié considérable pour la mise en valeur des produits régionaux. Allons voir ce qu’il nous concocte…

Les chefs La région est dotée de plusieurs chefs qualifiés qui offrent leurs services à travers différents restaurants ou services de traiteur. On peut en apprendre plus sur leur parcours dans une section servant à présenter les membres de cette confrérie culinaire qui ont à cœur la qualité des produits qu’ils cuisinent. Parmi ces chefs, notons Alexandre Patenaude, propriétaire du camion de cuisine de rue le Cochon fumé, au Témiscamingue. On découvre aussi Valérie Laprise, dont l’entreprise artisanale Ungava gourmande offre une gamme de produits raffinés à base de plantes et de fruits sauvages comestibles du terroir du Norddu-Québec. Plus d’une trentaine de noms figurent sur cette liste qui indique clairement à quelle adresse il faut se rendre pour goûter à la cuisine de l’un ou de l’autre.

Les établissements Répertoriés par secteur géographique, les établissements décrivent brièvement leurs services, leur mission ou leur origine. Bien que cet onglet soit actuellement incomplet, certains établissements ont des hyperliens qui nous permettent de découvrir leur menu du jour. C’est le cas entre autre du bistro Chez Jezz de Rouyn-Noranda. Pour comprendre la philosophie derrière ce répertoire, on peut y lire ceci : « Ces établissements sont non seulement importants pour générer la rencontre des talents de nos chefs avec vos palais, mais constituent également un réseau de gens et d’entrepreneurs qui croient aux produits et producteurs régionaux, et qui font le maximum pour l’épanouissement de cette économie reliée au terroir de l’Abitibi-Témiscamingue. »

Les producteurs Au premier maillon d’une chaîne de passionnés de la bouffe, on retrouve les producteurs : éleveurs, maraîchers, apiculteurs, pomiculteurs, bouchers, fromagers, acériculteurs, maîtres chocolatiers et bien d’autres. La panoplie de producteurs est surprenante. Le Témiscamingue figure en tête de peloton pour la quantité des producteurs issus de son terroir. On pense aux Chocolats Martine, dont le nom en dit long, mais aussi à la Ferme Lunick et ses variétés de pommes de terre, à L’Érablière Lapierre dont les cornets sucrés font le bonheur des enfants dans les marchés publics de la région. D’autres moins connus figurent aussi sur la liste et méritent d’être découverts.

Les produits Sans doute un des onglets les plus surprenants, celui des produits régionaux, dresse la liste exhaustive, ou presque, de tout ce qui se produit en agroalimentaire en Abitibi-Témiscamingue. Les amateurs d’agneau seront heureux de trouver des adresses pour se procurer à la source de la viande de qualité, que ce soit auprès de Gilbert Lord à Ste-Germaine-Boulé ou encore à la bergerie de JeanGuy et Élisabeth Viau à Évain. Ail, beurre de pomme, bière artisanale, bleuets, esturgeon fumé, fromages, mistelle de prune, cidre pétillant, miel, œufs de caille… de quoi inspirer le cuisinier qui sommeille en vous.

Événements et foires Ceux qui aiment aller à la rencontre des producteurs et faire d’une pierre deux coups (ou même, plusieurs !) seront intéressés par le répertoire des événements, qui malheureusement se cache encore dans les dédales du site. On y trouve entre autres les annonces des marchés de Noël de la région, la Route du terroir de La Motte, des foires spécialisées comme le salon Slow Food ou encore la Foire gourmande de Ville-Marie. Évidemment, cette partie du site sera aussi vivante que les initiatives de promotion des produits régionaux qui fleurissent à travers l’Abitibi-Témiscamingue. En plus de tout ça, le site Origine Nord-Ouest est truffé de trucs et conseils culinaires. Certaines recettes, sous forme de clips vidéo, permettent de voir certains chefs à l’œuvre et partager leur savoir-faire. On trouve notamment Régis Henlin, chef et propriétaire des Becs Sucrés de Val-d’Or, qui réalise une crème brûlée devant la caméra, pour le plus grand plaisir des cuistots amateurs. Comme le déclarait le président d’Origine Nord-Ouest, Yves Moreau, lors du lancement, « ce site internet est un excellent outil pour démocratiser les produits régionaux, tant par l’approche par région que par cuisinier ou restaurant ». Bernard Flébus, chef cuisinier, aussi membre du regroupement, rajoute : « Le site se veut le lien entre les producteurs régionaux, les restaurateurs et le grand public. » On peut dire que les acteurs du milieu ont fait leur travail. Au tour des consommateurs, maintenant, à faire le leur et choisir d’acheter régional! \\

> originenordouest.com

L’INDICE BOHÉMIEN // Spécial Agroalimentaire // Juin 2014 23


Trésors Boréals

Les richesses de la forêt, autrement //Yves Prévost La terre abitibienne peut être étonnamment généreuse pour ceux qui prennent le temps de la découvrir. C’est le cas pour Denis Harrison, de Launay, qui rend accessibles les petits fruits, herbes et champignons sauvages de l’Abitibi, grâce à son entreprise de cueillette Trésors Boréals. C’est une longue expérience de la forêt qui a permis à M. Harrison de lancer son entreprise. « J’ai toujours aimé les produits forestiers, expliquet-il. Ce sont mes grands-parents qui m’ont appris à les récolter dans ma jeunesse, lorsque nous allions à la chasse. » Il s’est donc lancé, il y a 6 ans, avec la cueillette de produits servant à la fabrication d’huiles essentielles. Rapidement, il a élargi son offre. Aujourd’hui, il distribue pas moins de 10 espèces différentes de champignons, provenant toutes de la région. Sa gamme de tisanes s’étend du classique thé du Labrador jusqu’à la plus inhabituelle Conifère d’automne, à base de pin blanc et de sapin baumier. Les produits offerts

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incluent également le poivre sauvage et la gomme d’épinette noire. « Plusieurs personnes regrettent aujourd’hui de ne pas savoir utiliser les plantes qui les entourent, mentionne M. Harrison. La cueillette devient donc de plus en plus populaire. Il y a cependant risque d’endommager les plantes par une cueillette excessive. Pourtant, lorsqu’elle est bien effectuée, la cueillette fait du bien à la plante et lui permet de mieux pousser. » De façon étonnante, la récolte s’effectue 12 mois par an. Le territoire de cueillette est immense et couvre l’Abitibi, montant jusqu’à la Baie-James vers le nord, le parc de la Vérendrye au sud et Rouyn-Noranda à l’ouest. Impossible, avec la surface couverte, d’homologuer les produits en tant que « bio ». Les lieux de cueillette sont cependant choisis avec soin, loin des lieux d’utilisation d’herbicides ou autres contaminants. Tous les produits sont récoltés à l’état sauvage, aucune culture n’est effectuée. Le territoire de distribution de Trésors Boréals est encore plus vaste que le

territoire de cueillette, se rendant jusque dans les Laurentides. Grâce à de nombreuses ententes, les produits sont disponibles dans la majorité des commerces d’Abitibi vendant des produits régionaux. Pour ceux qui préfèrent boire leurs récoltes, il est à noter que le gin Ungava, disponible depuis peu sur le marché et déjà primé, est également élaboré à partir des cueillettes de M. Harrison. \\


Du Cabaret de la dernière chance à Cannes //La rédaction

La réalisatrice Émilie Villeneuve et son complice Carol Courchesne, cette fois-ci dans le rôle du comédien, ont l’immense honneur de voir leur film Petit Simon retenu parmi la sélection de courts métrages présentés au Festival de Cannes par Téléfilm Canada. Ce film a été réalisé dans le cadre du volet création du Festival de cinéma des gens d’ici, à Val-d’Or. Au moment d’écrire ces lignes, ils sont à deux jours du départ. Dans l’immense délire que représente cet évènement pour l’industrie cinématographique (4500 journalistes, imaginez les professionnels du cinéma!), c’est une chance inouïe pour les deux créateurs de pouvoir assister sur place à la projection. Ils en ont fait du chemin, ces deux-là, depuis les soirées Amène ta cassette du Cabaret de la dernière chance, avec leurs petits films sans budget tournés et montés en quelques jours. Qui aurait pu prédire à l’époque que leur passion les mènerait à Cannes?

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Musique 5e anniversaire du Festival Harricana de Vassan

La musique country et traditionnelle à l’honneur //Stéphanie Déziel Les 11 et 12 juillet, le Festival Harricana animera le cœur du village de Vassan avec sa multitude d’activités et fêtera sa 5e année d’existence. Pour souligner l’événement, les festivités débuteront par le lancement de la bière Harricana, concoctée spécialement pour le festival par la nouvelle microbrasserie valdorienne Le Prospecteur. L’organisme, qui a pour mission de mettre en valeur les arts traditionnels, a décidé cette année d’offrir davantage de musique country. Jacques Lefebvre, qui est membre du comité organisateur, explique ce choix : « Les festivaliers ont démontré au fil des ans un intérêt pour la musique country, c’est pour cette raison qu’elle sera au centre de la programmation cette année. » En effet, les festivaliers pourront entendre la musique du chanteur anishnabe John Boudrias, de Laurier Beaulieu qui fera, entre

autres, un hommage à Johnny Cash, et celle du groupe rock 8-track. Le festival fera aussi la part belle à la musique traditionnelle, puisque le déjà célèbre concours de violoneux est de retour cette année. De plus, le brunch musical du dimanche, concocté avec des produits locaux, sera servi au son de musique traditionnelle québécoise et irlandaise. De plus, le samedi durant toute la journée, deux scènes seront consacrées à des prestations musicales en rafales. Les musiciens qui souhaitent partager leur talent pourront s’inscrire sur place et présenter leur spectacle. La famille Préa-Busque, qui a participé à l’émission Un air de famille, animera la scène Sékwé. « L’année passée, sur la scène Sékwé, plusieurs artistes, qui n’ont pas toujours la chance de faire des presta-

tions en public, ont pu se produire, raconte M. Lefebvre. Ce fut un moment fort qui a apporté une belle vitalité. Nous avons fait des découvertes et assisté à des créations spontanées. » Le festival offrira également des activités pour toute la famille : animaux miniatures provenant de la ferme du domaine des Trois-Vents, jeux gonflables et conte sur Michel Pageau. Sur le site enchanteur du parc Harricana, les festivaliers pourront visiter les kiosques d’artisans régionaux de toutes disciplines ou encore le jardin de fleurs comestibles. Ils pourront même déguster une pizza cuite dans le four à pain traditionnel des frères Gaulin.

6 juin au 28 septembre 2014 Biennale Internationale d’art miniature

Pour plus d’informations :

https://www.facebook.com/ pages/Festival-Harricana/106550 596033498?fref=ts

Nouvelle programmation Mise en vente des billets de spectacle uniquement aux membres à partir du 25 juin

Miraculum Dimanche 15 juin, 19 h 30 jeudi 19 juin, 19 h 30

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Rubrique ludique Le Trône de fer L’hiver vient… mais le feu du jeu vous réchauffera! //Staifany Gonthier

Basé sur la série de romans de George R.R. Martin, maintenant portée à l’écran, le jeu de plateau Le Trône de fer vous offre de régner sur Westeros.

Le Trône de fer est un jeu de conquête destiné aux joueurs légèrement expérimentés de 12 ans et plus et se déroulant sur une période de deux à trois heures, dépendamment du nombre de joueurs qui prendront place autour de la table. Révisée en 2011, la seconde édition vient avec un bon nombre d’améliorations bien que le jeu était déjà à la base un excellent produit. Le but : posséder un nombre de châteaux qui varie en fonction du nombre de joueurs. Pour ce faire, vous devrez user de stratégies, négocier et même trahir vos adversaires tout comme la populaire série télévisée du même nom vous l’enseigne si bien. Des Lannister aux Stark, la famille que vous choisirez au tout début de la partie déterminera votre emplacement de départ, vos avantages géographiques et par le fait même vos voisins, souvent les premiers au champ de bataille. Le jeu laisse une infime place au hasard, ce que les utilisateurs avancés aiment particulièrement. Les joueurs positionnent leurs armées simultanément au début de la ronde, puis leur assignent secrètement un ordre en plaçant une pastille face cachée aux côtés de ces dernières. Il vous sera donc possible de vous allier avec un voisin le temps de naviguer sur ses eaux, par exemple, mais attention : votre gentil adversaire pourrait en fait vous attaquer au lieu de vous aider tel que prévu! Avec un peu de chance, vous serez épargné, mais prudence car des événements aléatoires viennent affecter tous les joueurs, et ce, à chaque tour. Après tout, il n’y a pas de demi-mesure, tout est permis.

Le Trône de fer a fait son apparition sur les tablettes des magasins en 2003 et deux extensions ont été nécessaires afin de développer davantage la qualité du jeu. Depuis 2011, la seconde édition remplace l’ancienne version qui est maintenant difficile à trouver. En tout, ce sont trois extensions que l’on peut maintenant ajouter au jeu de base pour augmenter le plaisir, même si la base reste des plus intéressantes.

Depuis la parution du jeu de plateau, la série télévisée Game of Thrones distrait plusieurs foyers et ne cesse de gagner en popularité, si bien que la compagnie Fantasy Flight Games nous a offert dernièrement un jeu de cartes pour deux à quatre joueurs avec une série d’extensions propre à chaque famille pour vous donner encore plus l’impression de mener votre propre bataille dans Westeros.

Que ce soit avec le jeu de plateau ou avec le jeu de cartes, vous saurez vous amuser. Le Trône de fer en version jeu de plateau est sans aucun doute un des jeux de société qui vous marquera, surtout si vous le jouez accompagné de cinq autres fans de Game of Thrones. Aussi disponible sous la même thématique, mais pour seulement deux joueurs, La bataille de Westeros, un jeu de conquêtes et de batailles dans l’univers de Battle Lord. \\

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

Chien pas de médaille et le Cabaret de la 117 //La rédaction

Une nouvelle compagnie de théâtre voit le jour en AbitibiTémiscamingue, sous la gouverne créative d’Étienne Jacques. Pour lancer en beauté la saison estivale et les activités de Chien pas de médaille, un spectacle érotico-humoristique sera présenté à la Scène Évolu-Son et aura pour titre Cabaret de la 117. Le spectacle réunira sur scène des comédiens et des danseurs, dont le désormais célèbre Claude Laverdière et son acolyte JeanFrançois Cossette, la jeune Élisabeth Lévesque et le metteur en scène Étienne Jacques. Véronique Aubin signera quant à elle les chorégraphies qui pimentent le spectacle. Les dates? Du 18 au 21 juin, et du 25 au 28 juin. C’est à 20 h, mais semble-t-il qu’une arrivée plus hâtive pourrait permettre aux spectateurs quelques découvertes intéressantes. \\

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Poste d’écoute Dramatik

Radiothérapie 7ième ciel Records

//Claudia Fortin Figure emblématique du hip-hop québécois et ancien membre du groupe Muzion, Dramatik fait un retour en force avec son nouvel album Radiothérapie. Ayant vécu tantôt un cauchemar, tantôt un sauvetage immigrant, c’est en verbe et en rime que Dramatik nous raconte son lourd passé. Cinq ans après la sortie de son premier album La boîte Noire, il réitère avec de tout nouveaux beats et des textes qui disent vrai. C’est sous l’étiquette de 7ième ciel Records que le rappeur fait paraître son nouvel album. À la même étiquette, on retrouve aussi Anodajay, Manu Militari et Koriass, d’autres piliers du rap québécois. Ça en vaut l’écoute! \\ 3/5

Les Hay Babies

Mon Homesick Heart //Andrée-Anne Brunet Les Hay Babies sont des artistes à part dans le paysage musical québécois. Katrine Noël, Vivianne Roy et Julie Aubé, qui forment le trio féminin d’indie-folk acadien, charment par leurs harmonies vocales et leur son chaleureux. En juillet 2012, elles lançaient un EP intitulé Folio Ep. C’est avec leur premier album complet, Mon Homesick Heart, qu’elles partent à la conquête d’un public friand de musique réconfortante teintée de nostalgie. L’accent acadien des filles ajoute à l’exotisme de l’album. Des ballades lentes et tristes (Me reconnais-tu?) aux chansons rythmées et imagées (Bonnie and Clyde) en passant par des titres aux textes plus humoristiques (J’ai vendu mon char), le trio nous surprend d’une pièce à l’autre. Une constante? La symbiose entre les trois voix. Laissez-vous raconter des histoires à coup de guitare et de banjo et profitez d’envolées lyriques teintées de chiac! \\ 4/5 Sur scène prochainement au Festival de musique émergente en août 2014. http://leshaybabies.bandcamp.com

High Tone

Ekphrön

Jarring Effects

//Ulysse Rivard-Desharnais Chaque album que fait paraître High Tone est pour moi une fête que j’espère toujours autant que l’arrivée du printemps. Le quintette lyonnais, qui fait dans l’unique-en-son-genre, un style musical métissant le dub avec des musiques anciennes des quatre coins du globe (et tout ce qui se fait de mieux en terme de bidouillage électro), nous revient avec un neuvième album studio. Cet album tient autant des arts visuels que de la musique en ce sens qu’il s’apparente à une collection de sculptures sonores aux textures apparemment sans fin. Il dévoile ses secrets comme on égraine un chapelet. La musique de High Tone, largement instrumentale, est toutefois ponctuée de collaborations vocales et donne dans une variété d’atmosphères allant de l’ambiant presque reposant au drum and base furieux, le tout rehaussé d’une touche intemporelle de folklore humain… Comme si ça allait de soi. À écouter fort… Encore et encore! \\ 4/5

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CALENDRIER CULTUREL Juin 2014 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Capitaine America: Le soldat de l’hiver 3D Vendredi 23 et samedi 24 mai 2014 Le Rift (Ville-Marie) L’extraordinaire Spider-Man 2 en 3D Vendredi 30 et samedi 31 mai 2014 Le Rift (Ville-Marie) Écran libre présente Miraculum Dimanche 15 juin 2014 Jeudi 19 juin 2014 Le Rift (Ville-Marie)

DANSE La Route de la Soie Studio NomaDanses Samedi 14 juin 2014 Théâtre Télébec (Val-d’Or)

EXPOSITION inTERREdépendant Michel Gautier Du vendredi 11 avril au dimanche 1 juin 2014 Centre d’exposition d’Amos Dialogue Exposition collective Du samedi 26 avril au dimanche 1 juin 2014 L’Écart.. .lieu d’Art actuel (Rouyn-Noranda)

BLEU : Pantone 306 U Les années 70, Le grand virage des arts visuels au Québec Du vendredi 2 mai au jeudi 12 juin 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or Du vendredi 27 juin au dimanche 31 août 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Portraitiste Sylvie Malenfant Du jeudi 15 mai au samedi 14 juin 2014 Connivence galerie d’art (Val-d’Or) Sillons Dominique Sarrazin Du jeudi 15 mai au dimanche 15 juin 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Les Gisants, le clair et l’obscur Francesca Penserini Du vendredi 16 mai au dimanche 22 juin 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Dans la portée d’un monde Muriel Faille Du vendredi 16 mai au dimanche 22 juin 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Bref regard d’un artiste sur le patrimoine amossois Claude Ferron Du vendredi 31 janvier au mardi 24 juin 2014 Centre d’archives d’Amos

HUMOUR Gala de Clôture Les Vendredrags Vendredi 30 mai 2014 La Scène Évolu-Son (Rouyn-Noranda)

Territoires vécus Denis Michaud Du vendredi 6 juin au dimanche 13 juillet 2014 Centre d’exposition d’Amos

Jean-Marc Parent (En rappel) Torture Mercredi 4 juin, Théâtre du cuivre (RouynNoranda) Samedi 7 juin, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Présence absence Katia Martel et Marc Boutin Du vendredi 6 juin au dimanche 13 juillet 2014 Centre d’exposition d’Amos

MUSIQUE

Interruption momentanée Daniel St-Pierre Du vendredi 6 juin au dimanche 20 juillet 2014 Centre d’exposition d’Amos

Les Dimanches après-midi au parc Aboulaye Koné Moriké Dimanche 1 juin 2014 Parc du Centenaire (Ville-Marie)

Yvon Martel présente Sébastien Gonthier Pour une première fois Vendredi 20 juin 2014 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Les Dimanches Après-midi au parc Violon Dingue Dimanche 29 juin 2014 Parc du Centenaire (Ville-Marie)

THÉÂTRE Les Dimanches Après-midi au parc Côté Vivand Théâtre Dimanche 22 juin 2014 Parc du Centenaire (Ville-Marie)

Cabaret de la 117 / Chien pas de médaille Spectacle musical de l’école Ste-Marie Du 18 au 21 juin et du 25 au 28 juin 2014 Mardi 3 juin 2014 Salle Évolu-Son, (Rouyn-Noranda) Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Aux avirons d’Amos Collectif Du dimanche 25 mai au dimanche 24 aout 2014 Spectacle-bénéfice au profit du FME et de Vieux-Palais (Amos) Leucan Abitibi-Témiscamingue / Le Trouble Vendredi 6 juin 2014 Voie des fondations Festival de musique émergente Philippe Mayer (Rouyn-Noranda) Du dimanche 25 mai au dimanche 24 aout 2014 Vieux-Palais (Amos) La soirée d’ouverture de la BIAM 2014 Le Rift Nikiwin / Renaissance / Rebirth Vendredi 6 juin 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or Le Rift Galerie, Théâtre, Cinéma (Ville-Marie) Du vendredi 20 juin au dimanche 24 aout 2014 Centre La Bohème de Puccini GRIS : d’exposition Pantone 423 de U Val-d’Or Jeunesses musicales du Canada Des racines aux fleurs Samedi 7 juin 2014 Raôul Duguay Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Du vendredi 30 mai au samedi 30 aout 2014 Vieux-Palais (Amos) La vie en rose - Concert conjoint de la Chorale et des professeurs du Centre de Il pleuvait des oiseaux musique Christine Viens Samedi 7 juin 2014 et dimanche 8 juin 2014 Du vendredi 30 mai au samedi 30 aout 2014 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Vieux-Palais (Amos) Les Dimanches Après-midi au parc Rétrospective Charlie Country Boy Louisa Nicol Dimanche 8 juin 2014 Du vendredi 30 mai au samedi 30 aout 2014 Parc du Centenaire (Ville-Marie) Vieux-Palais (Amos) Elvis Experience Rouyn-Noranda, un monde de hockey Vendredi 13 et Samedi 14 juin 2014 Du dimanche 12 février 2012 Aréna Iamgold (Rouyn-Noranda) au mercredi 3 septembre 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Récital des élèves en chant populaire École de chant Legati Ah! Si jeunesse se racontait... Dimanche 15 juin 2014 Société de la Culture, de l’Histoire et du Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Patrimoine de Normétal Du dimanche 1 décembre 2013 Les Dimanches Après-midi au parc au lundi 8 septembre 2014 Mystic Projekt Local de la SCHPN (Normétal) Dimanche 15 juin 2014 Parc du Centenaire (Ville-Marie)

PATRIMOINE ET HISTOIRE Une belle sortie avec vos amis ou vos collègues Interprètes de monument historique École du Rang II d’Authier Du mardi 3 septembre 2013 au lundi 23 juin 2014 École du Rang II d’Authier 125e anniversaire de la municipalité de Laverlochère Samedi 28 juin 2014 Municipalité de Laverlochère Exposition Le Train de l’aventure Du lundi 17 mars au vendredi 26 septembre 2014 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

AUTRE Luc Langevin / Réellement sur scène Mardi 27 mai, Théâtre des Eskers (Amos) Mercredi 28 mai, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Rendez-vous panquébécois de Secondaire en spectacle (Amos) Vendredi 30 et samedi 31 mai 2014, Théâtre des Eskers d’Amos Vendredi 30 et samedi 31 mai 2014 à L’Agora de la Polyvalente de la forêt Vendredi 30 et samedi 31 mai 2014 à L’Amossoise de la Polyvalente de la Forêt

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // Juin 2014 31


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