Bâtir 7 / 2011 by Terre&Nature Publications SA

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85e ANNÉE  juillEt 2011  FR. 7.50

Musée dévoilé

Ompi

Brevets sous verre Hôtel

Etap(e) à Bussigny

Sommaire juillet 2011

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Edito

Actualité

Architecture Musée cantonal des beaux-arts Lausanne en «bleu»

Construction Etap Hotel Colonne surplombante

Architecture OMPI - Genève Alliance des matériaux

Construction Prime Tower – Zurich Baptême du ciel

Construction Romande Energie – Rolle Priorité à la durabilité

Découverte Balades architecturales Vivre la ville autrement

Carnets de voyage Bernard Gachet Gujarat et Maharashtra

Bâtir pratique

La citation du mois

«La façade d’une maison n’appartient pas à son propriétaire mais à celui qui la regarde» Proverbe chinois

bâtir > juillet 2011

Edito

bâtir Une réalisation Inédit Publications SA Avenue Dapples 7, CP 900, CH-1001 Lausanne Tél. 021 695 95 10, fax 021 695 95 50 www.batir-jcsr.ch Organe officiel • Fédération vaudoise des entrepreneurs • Groupement romand de l’Union suisse des fabricants de vernis et peintures • Groupement des étancheurs romands • Fédération romande du carrelage • Fédération romande de métiers du bâtiment Organe agréé • Union européenne des miroitiers-vitriers Rédaction Rédactrice en chef: Annie Admane annie.admane@inedit.ch Rédactrice: Delphine Neyaga delphine.neyaga@inedit.ch Rédactrice photo, rédaction: Sophie Kellenberger sophie.kellenberger@inedit.ch Secrétaire de rédaction: Claudio Pallastrelli claudio.pallastrelli@inedit.ch Ont collaboré à ce numéro: Patricia Bernheim, Marie-Hélène Morf, Philippe Cadoux , Bernard Gachet Photographies: Thomas Jantscher, Vanina Moreillon, Céline Michel, Stéphane Romeu, Robert Kovacs Administration, abonnements Jenny Good Tél. 021 695 95 10, fax 021 695 95 50 abo@inedit.ch Régie des annonces Suisse romande et Suisse alémanique Serge Bornand Tél. 021 695 95 67, fax 021 695 95 51 Mise en pages, photolithographie PAO, Inédit Publications SA pao@inedit.ch Couverture Musée cantonal des beaux-arts – Lausanne Image de synthèse: Estudio Barozzi Veiga Architectes, Barcelone Conception graphique Unigraf, Romanel Impression Courvoisier-Attinger Arts graphiques SA Abonnements Prix du numéro: Fr. 7.50 Abonnement annuel: Fr. 88.– Tirage contrôlé La reproduction, même partielle, des textes et illustrations n’est autorisée qu’avec l’accord de la rédaction et l’indication de la source. Les auteurs des articles publiés ont la responsabilité des théories et opinions émises par eux.

Balades constructives

i l’heure des vacances n’a pas encore sonné pour tout le monde, nous ne saurions passer le mois de juillet sans vous emmener en balade, histoire d’anticiper vos escapades d’été par la narration de quelque découverte constructive.

Partons tout d’abord en Inde, en compagnie de l’architecte Bernard Gachet et de ses carnets de voyage; au fil des pages, se côtoient bâtis anciens, traditionnels et contemporains d’un pays en surchauffe démographique. Puis, revenons en nos contrées et enfourchez avec nous le vélo que vous propose Lausanne Architectures pour un parcours au travers des strates urbaines de la capitale vaudoise. Il est vrai qu’en cette saison, le ciel reste d’azur pour les entreprises de la construction et du génie civil; dans son dernier bulletin, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich estime que notre conjoncture est soutenue par les investissements de construction «qui afficheront une croissance probable de 2,9% en 2011» avec une prédominance du secteur du logement. Une activité intense, des carnets de commandes bien remplis: une récente étude commanditée par la SIA a démontré que les bureaux d’architectes et d’ingénieurs sont au diapason, avec un niveau record de mandats en portefeuille. Il est tentant d’imaginer qu’il y a, dans la mémoire de leurs ordinateurs, quelques beaux et ambitieux projets à faire sortir de l’ombre. A commencer par le futur Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne: les Vaudois ont choisi «Bleu», projet des architectes barcelonais Fabrizio Barozzi et Alberto Veiga, parmi 18 dossiers en lice. En plein cœur de ville, à deux pas de la gare, le musée sera entouré d’un parc où le rejoindront le Musée de l’Elysée pour la photographie ainsi que le Mudac, Musée de design et d’arts appliqués contemporains. Autres lieux, autres ambitions: Genève et l’extension de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), scintillante, imposante, achevée en mai, qui se verra bientôt associer une nouvelle salle de conférences conçue par Behnisch Architekten à Stuttgart (Allemagne). Enfin, des réalisations plus modestes mais très pragmatiques sont terminées: un «Etap Hotel» – fait pour une halte calquée sur l’agenda chargé des hommes d’affaires – remplace dorénavant le «Formule 1» de Bussigny, en plein tissu urbain et autoroutier. Quant à Romande Energie, le groupe gérera le réseau électrique de l’Ouest vaudois avec son nouveau Centre d’exploitation à Rolle, «un exemple d’écologie» selon ses occupants. Annie Admane

bâtir > juillet 2011

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Actualité

IMPLENIA QUITTE L’ASEG Implenia a annoncé le 28 juin dernier qu’il se retire de l’ASEG – Association suisse des entrepreneurs généraux. «Il a été démontré que l’adhésion à l’Association ne présente plus aucune valeur ajoutée pour notre groupe», souligne Philipp Bircher, directeur de la communication de la société.

BRASEY INGÉNIEURS REPREND VON DER WEID Les activités du bureau Von der Weid & Associés SA ont été reprises au 1er juillet 2011 par Brasey Ingénieurs SA. Tout le personnel viendra occuper de nouveaux locaux au siège de la société repreneuse, à Fribourg. JeanBernard Demont, actuel directeur du bureau Von der Weid, y travaillera également durant le temps nécessaire pour assurer une parfaite continuité dans la gestion des mandats en cours, souligne la société fribourgeoise.

ALPIQ PREND DES MESURES Le groupe énergétique Alpiq se réorganise face à la dégradation persistante de ses résultats. Sa direction rappelle que le bénéfice 2011 sera aussi grevé par un amortissement exceptionnel de 35 millions de francs, en raison de la suspension de la construction de nouvelles centrales nucléaires décidée par la Suisse. Enfin, un gros contrat arrive à échéance à la fin de l’année. Une reprise durable se profile seulement à moyen terme, selon la société électrique.

BERNE A SA FORÊT À OURS Mischa et Mascha, les deux ours offerts par la présidente russe Swetlana Medwedewa à la ville de Berne, ont découvert leur nouvel enclos dans le parc du Dählhölzli. La première partie de cette «forêt à ours» a été ouverte au public. Leur parc s’étend sur une superficie de 3500 m2. Au terme des travaux, aux alentours de Pâques 2012, les ours pourront évoluer dans une deuxième partie de 2500 m2 supplémentaires. Le Conseil communal bernois a débloqué 2,95 millions de francs pour cette construction.

> INGÉNIERIE

«BG» présidé par Jens Alder Le groupe BG Ingénieurs Conseils a nommé Jens Alder, qui fut notamment CEO de Swisscom, à sa présidence. Le 30 juin 2011, Jens Alder a succédé à Jean-Daniel Marchand, grand artisan du groupe BG Ingénieurs Conseils à Lausanne – devenu président d’honneur dans la foulée, et dont la retraite sera active puisqu’il y conservera un rôle d’expert. Jens Alder prend donc le relais. Agé de 54 ans, il est issu de l’EPFZ (électronique) et est titulaire d’un MBA obtenu à l’Insead de Fontainebleau. Il a été le CEO de Swisscom de 1999 à 2006. «Pour être franc, avoue Jens Alder, BG m’était inconnu mais ce que j’en ai appris m’a immédiatement plu: une entreprise innovante, portée par des ingénieurs hautement qualifiés. Comme j’ai moi-même une formation d’ingénieur, le défi m’a paru extrêmement intéressant.» Quant à l’action qu’il mènera, il souhaite continuer sur la lancée de son prédécesseur, en adaptant les outils de management

Jens Alder (en haut) succède à Jean-Daniel Marchand.

du groupe face à son développement important et à son besoin de croissance. A l’occasion de sa conférence de presse annuelle, le groupe BG a par ailleurs annoncé une croissance de son chiffre d’affaires de 6,4% à 84,9 millions de francs pour 2010 avec un bénéfice net de 1,1 million de francs. A. A.

INFRASTRUCTURE FERROVIAIRE

NEXANS SIGNE DEUX CONTRATS MAJEURS

> EN BREF

Les CFF (Chemins de fer fédéraux) et la compagnie BLS (Berne-Lötschberg-Simplon) ont attribué à la société Nexans deux contrats portant sur la fourniture d’équipements de sécurité ferroviaires et de télécommunications. Le contrat CFF porte sur quelque 12 millions d’euros (14,5 millions de francs) et celui pour les BLS, 5 millions d’euros (6,2 millions de francs). «Le projet comporte des travaux d’ingénierie et de planification, l’installation de liaisons câblées dont le raccordement, ainsi que l’ensemble des tests effectués avant livraison», souligne la direction du secteur ferroviaire du groupe.

bâtir > juillet 2011

Actualité

> immoBilier

Gland voit grand La Commune de Gland (VD) a délivré les permis de construire pour le projet Eikenøtt, 432 appartements sur 8 ha pouvant accueillir 1200 futurs habitants. Après sept années de développement, le projet obtient ainsi le feu vert. Devisé à quelque 260 millions de francs, il devrait se terminer en 2013-2014.

> en BreF château à rénover Le Conseil d’Etat vaudois demande un crédit de 2,25 millions de francs pour étudier le projet de rénovation du château Saint-Maire, aujourd’hui siège du Gouvernement vaudois. Le montant à investir est estimé à 18 millions de francs, pour remettre à niveau l’enveloppe extérieure de l’édifice, ses installations techniques et revoir les conditions d’exploitation et les circulations verticales.

énergie: record en 2010 La consommation d’énergie en Suisse a atteint une valeur record de 911 550 térajoules (TJ) en 2010, soit une augmentation de 4,4%. La consommation de l’an dernier a pulvérisé le record de 2008 qui s’établissait déjà à 895 250 TJ. Ce résultat 2010 est dû à trois facteurs: des températures froides, une économie favorable et une augmentation démographique, indique l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

machu picchu menacé La forteresse inca du Machu Picchu (Pérou) a été placée sous «haute surveillance» par l’Unesco. L’organisation onusienne chargée de la culture a toutefois renoncé à classer le site comme Patrimoine mondial en danger. La forteresse inca, découverte voilà un siècle à 2400 m d’altitude dans le département de Cusco (sud-est du Pérou), est en butte à «un excès de visiteurs». Elle est menacée par «la construction d’une route à proximité», ont souligné des sources à l’Unesco à Paris.

bâtir > juillet 2011

> matériaux

Une Maison de l’amiante… virtuelle L’assurance Suva poursuit sa campagne de prévention sur le thème de l’amiante en créant un modèle réduit de maison sur internet. Chacun peut ainsi découvrir les espaces à risque et les mesures de protection. La Maison de l’amiante est un modèle réduit de 16 m2 reproduisant les différentes zones à risque. Elle est équipée d’écrans tactiles fournissant des informations sur les matériaux amiantés ainsi que les mesures de protection requises. Elle pourra être visitée lors des salons professionnels suivants: Ineltec à Bâle (13 au 16 septembre 2011), Swissbau, toujours à Bâle (17-21 janvier 2012) et Appli-tech, à Lucerne (1er au 3 février 2012). «Depuis le premier cas de maladie professionnelle due à l’amiante reconnu en 1939, on dénombre plus de 1300 travailleurs décédés des suites d’une pathologie liée à ce matériau. La Suva a versé plus de 600 millions de francs de prestations d’assurance à ce titre.» Ces chiffres-choc sont mis en exergue par Jean-Luc Alt, responsable de la communication de l’assureur. Même interdit depuis 1990, ce matériau demeure encore et paraît dans les travaux de rénovation et de transformation. Malgré

les efforts consentis, la Suva juge que bien souvent le risque est encore sousestimé. Et Marc Truffer, directeur Suva de la Sécurité au travail en Suisse romande, de clamer encore en guise d’avertissement: «Il est indispensable d’évaluer soigneusement la situation avant le début des travaux.» Démarche de sensibilisation du monde professionnel. www.suva.ch

Actualité > livREs

Les barrages expliqués dans le détail Les (jeunes) ingénieurs n’ont qu’à bien se tenir: le volume 17 des traités de Génie civil de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne dit tout sur les barrages, du projet à la mise en service; et à l’entretien ultérieur. polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Développé et complété, il se pose aussi en ouvrage de référence sur cette thématique, basé sur les exemples et la tradition helvétiques, mais aussi du reste du monde. C. P. Anton J. Schleiss et Henri Pougatsch, «Les barrages. Du projet à la mise en service». Presse polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2011.

L’année des faiLLites?

Le nombre de faillites de sociétés et de privés en Suisse a une fois de plus fortement augmenté au mois de mai, atteignant 1026. La hausse se monte à 18,1% sur un an. L’année 2011 pourrait d’ailleurs être marquée par des valeurs record, selon l’institut spécialisé Creditreform.

Oui à paLézieux Le Grand Conseil vaudois a accepté de débloquer 23,5 millions de francs pour réaliser l’établissement de détention pour mineurs de Palézieux. Ils s’ajoutent aux 3,1 millions de francs du crédit d’étude. Les travaux sont prévus de septembre 2011 à décembre 2013.

Le kOf tempère Le baromètre conjoncturel du KOF s’est replié de 2,30 à 2,23 points au mois de juin. L’institut zurichois estime que la croissance de l’économie suisse devrait rester vigoureuse, mais avec une dynamique légèrement moins forte. Le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (KOF) élabore son baromètre sur la base de plusieurs modules et sous-modules, parmi lesquels construction, industrie ou encore consommation.

178 miLLiards de dégâts

Différents en taille et en implantation, les barrages constituent toujours des ouvrages exceptionnels pour l’ingénieur.

Le séisme et le tsunami du 11 mars au Japon ont provoqué des dommages directs évalués à 16 900 milliards de yens (178 milliards de francs), a annoncé dernièrement le Gouvernement nippon. La somme ne tient pas compte des retombées de l’accident nucléaire de Fukushima. bâtir > juillet 2011

«Un ingénieur de barrages a réellement le sentiment de construire quelque chose d’exceptionnel lorsqu’il est appelé à participer à la réalisation d’un tel ouvrage», soulignent d’emblée Anton J. Schleiss et Henri Pougatsch, les deux auteurs de cette «somme» sur ce qu’on désigne souvent comme les «pyramides utiles». Et d’ajouter dans la foulée: « Il aura en plus aujourd’hui la chance de pouvoir s’intégrer dans une équipe pluridisciplinaire composée notamment de géologues, d’hydrologues, d’électroniciens, de mécaniciens, de géomètres, d’environnementalistes, d’économistes voire de juristes.» Le propos a un fondement précis puisque l’ouvrage naît d’un document accompagnant le cours de master dispensé sur le sujet au sein de l’Ecole

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Architecture

PÔLE MUSÉAL À LAUSANNE

La palme bleue

ans les halles aux locomotives à Lausanne, sombres en cette matinée de juin maussade, une légère excitation flotte dans l’air. C’est qu’à l’échelle vaudoise, la présentation du projet sélectionné pour le Musée cantonal des beaux-arts (MCBA) est un Evénement. Depuis 2008 et l’échec en votation populaire du site de Bellerive, plusieurs interrogations subsistaient autour de cette ambitieuse entreprise. En 2009, le sujet revient sur la table avec l’annonce par le Conseil d’Etat du nouvel emplacement: les halles aux locomotives qui jouxtent les lignes de chemins de fer du chef-lieu vaudois. Restait encore un point capital

Voies CFF

Musée cantonal des beaux-arts Musée de l’Elysée Mudac

à régler: le visage que prendrait le MCBA. Devant un parterre de journalistes, le 9 juin dernier, les autorités du canton – maître de l’ouvrage – ont fait part de leur décision. C’est «BLEU», le projet des architectes Fabrizio Barozzi et Alberto Veiga, installés à Barcelone, qui a séduit le jury et fait l’unanimité. «BLEU», c’est un pôle muséal qui s’étendra sur une surface de 22 000 m2 et qui comprendra, outre le MCBA, le Musée de l’Elysée et celui de design et d’arts appliqués contemporains (Mudac).

Table rase Le bâtiment principal prendra la forme d’un monolithe long de 150 m, haut et large de 20 m. Ce bloc en briques et à la couleur gris-bleu remplacera en grande partie les locaux existants. «Nous avons réalisé qu’il était impossible d’exploiter le potentiel urbanistique de ce site sous sa forme actuelle», explique l’architecte Alberto Veiga. Et le syndic lausannois Daniel Brélaz d’abonder: «Le toit n’aurait pas pu être conservé car il ne répondait plus à certains standards, notamment bâtir > juillet 2011

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Le visage du nouveau Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne est désormais connu. Il prend la forme d’un rectangle de briques gris clair. Premier aperçu.

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Architecture

Pôle muséal à lausanne

Le pari des architectes a été de repartir de zéro, tout en gardant quelques éléments symboliques des anciennes halles CFF.

en termes d’écologie. L’indispensable travail sur le coffrage n’aurait pas permis de maintenir l’enveloppe actuelle et en gardant les halles, on aurait rendu les deux autres musées peu visibles. Sans parler des difficultés de livraison sur un site aménagé comme il l’est aujourd’hui.» Pour l’écologiste, tous ces arguments ont fait clairement pencher la balance en faveur de la démolition de l’essentiel des halles, au grand dam d’une partie de la popula-

la température mais également d’écologie puisqu’il remplira les normes Minergie P ECO.

Fil rouge Pour «BLEU», Alberto Veiga et son partenaire ont eu un fil conducteur: «Nous voulions récupérer cette partie de la ville pour y créer un nouvel espace culturel et public. En fait, nous souhaitions apporter la culture dans cette partie-clé de Lausanne.» Lieu public, lieu de culture mais également de vie si l’on en croit Anne-Catherine Lyon, cheffe du Département vaudois de la formation Alberto Veiga, architecte et de la jeunesse: «Les Lausannois ont l’habitude de dire tion qui se dit attachée à l’édifice. qu’ils habitent sous ou sur-gare. A l’aveCela les consolera peut-être de savoir nir, ils pourront dire qu’ils habitent à la que le projet lauréat répond aux exigare», a-t-elle déclaré, émue. gences techniques d’un musée en Et Laurent Staffelbach, responsable de termes de sécurité ou de stabilité de l’immobilier aux CFF, de rappeler que

«Il fallait véritablement créer un nouveau potentiel urbain sur ce site»

l’ex-régie fédérale investira plus d’un milliard de francs pour moderniser la gare de Lausanne. Le quartier semble donc voué à connaître un important développement. «La longueur du site du MCBA équivaut aux trois quarts de celle du Flon», a-t-il déclaré. «Ce qui va se dérouler ici, c’est une opération urbaine similaire à celle qui s’est déroulée ces vingt dernières années dans le centre de la ville.»

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Delphine Neyaga Visionnez le clip vidéo de présentation du projet sur: www.dailymotion.com/video/xj6y06_le-futurpole-museal-de-lausanne_news

Etapes procédurales Le projet doit encore franchir toute une série d’étapes procédurales, tant sur le plan communal que cantonal, où il peut rencontrer d’éventuelles oppositions. «Idéalement, nous souhaiterions l’inaugurer en 2016», explique Michael Fiaux, délégué à la communication de l’Etat de Vaud.

bâtir > juillet 2011

Ces entreprises ont participé à la construction de l’Etap Hotel à Bussigny

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mpossible de ne pas le remarquer lorsqu’on traverse la zone industrielle de Bussigny, cette petite commune attenante à Lausanne. D’une hauteur de 26,5 m, doté de huit étages et comptant 116 chambres, l’Etap Hotel se tient, rectiligne, entre commerces, habitations et axes routiers abondamment fréquentés. Une situation géostratégique de poids pour son propriétaire – le groupe Accor – vu l’essor économique et démographique de la région. Inauguré en mai dernier, l’établissement remplace l’hôtel Formule 1 – démoli en janvier 2010 – et veut offrir «le meilleur du low cost», selon les propos de Georges Schneider, direc-

teur général d’Accor Suisse. A l’intérieur: des chambres d’une surface de 12 m2 avec toilettes et douches, fonctionnelles et qui peuvent accueillir une, deux ou trois personnes. Si leur aménagement est clairement codifié au sein de la chaîne, les architectes ont pu travailler plus librement sur l’enveloppe du bâtiment. «C’est même sur cet aspect précis que nous avions le plus de liberté», confirme Frank Leibundgut, du bureau Arcobat à Saint-Sulpice. Discrète alternance Sur la structure de béton, les concepteurs ont fait le choix de façades ventilées composées de plaques en résine de

béton méthacrylate, de 58 × 170 cm et d’une épaisseur de 13 mm. «Nous craignions qu’une immense façade unie ne soit trop rigide pour l’œil, d’autant plus que les fenêtres sont toutes de dimensions identiques (115 × 115 cm) et sont superposées. Dans l’optique d’animer un peu les parois, nous avons donc alterné des plaques mates et d’autres brillantes», poursuit l’architecte. Et d’ajouter que certaines d’entre elles sont encore recouvertes de verre «pour que l’œil se perde un peu». L’hôtel étant situé dans un environnement bruyant, il a fallu travailler sur l’isolation du bâtiment. Le volume sonore de la circulation peut en effet bâtir > juillet 2011

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C’est sous la forme d’une tour de plus de 25 m aux façades gris et bleu que l’Etap Hotel a surgi de terre à Bussigny. Dominant autoroute et centres commerciaux.

etap hotel – bussigny

L’établissement hôtelier se tient en bordure d’axes routiers fréquentés.

atteindre jusqu’à 67 décibels dans cette zone alors que les exigences du groupe Accor imposent un maximum de 25 décibels à l’intérieur. Pour diminuer les nuisances, les architectes ont combiné plusieurs facteurs: une enveloppe de béton, une isolation thermique, un triple vitrage et des façades ventilées.

Le bâtiment se dresse à proximité d’un quartier d’habitation.

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Un terrain fragile Avant d’en parvenir aux façades, le travail fut intense. Dans ce projet, à l’origine géré par le bureau Devanthéry et Lamunière, deux défis peuvent être soulignés: la construction du parking souterrain (d’environ 1000 m2) et la coordination des travaux du gros et du second œuvre.

Construction

Concernant le premier, Frank Leibundgut évoque la difficulté de creuser et de construire dans un terrain «meuble comme du dentifrice» et qui abrite d’importantes conduites d’eau. Dans l’idéal, il aurait fallu dévier cellesci sous l’axe routier qui jouxte l’hôtel afin d’excaver en toute quiétude, mais cela aurait impliqué une interruption du trafic. Une opération impensable au vu de la fréquentation quasi ininterrompue sur ce tronçon. «La construction de l’enceinte de fouille a débuté en février 2010 avec notamment l’installation de parois berlinoises, avec profilés et treillis. Les ouvriers ont dû procéder très délicatement car les parois et les clous devaient éviter les conduites», relève le concepteur. Après l’enceinte – dont le fond de fouille atteint trois mètres –, les spécialistes ont consolidé le sol pour les fondations et installé des micropieux destinés à soutenir le poids de l’ouvrage. Tous ces travaux spéciaux ont pris environ trois mois aux ouvriers, qui, devant des risques d’éboulement, ont dû interrompre le terrassement au nord de l’enceinte afin de renforcer la structure. Des immeubles de logements se tiennent en plus à proche distance de la parcelle: moins de dix mètres les séparent en effet de la parcelle de l’hôtel. Emergence hors terre Fin août, les travaux hors terre ont commencé avec la mise en place de la dalle sur le sous-sol, puis début septembre les premiers murs au rezde-chaussée sont apparus. S’est alors

entamée une course contre la montre – qui a contraint les ouvriers à travailler dans des conditions exigeantes, que certains n’avaient encore jamais expérimentées. Frank Leibundgut revient sur ce second défi: «L’entreprise de maçonnerie a érigé les huit niveaux. Les maçons devaient monter murs et dalles à un rythme de quatre jours dalles, quatre jours murs. Nous n’avions ici pas le temps d’attendre que le gros

œuvre soit terminé avant de passer au second œuvre. Les dalles étaient donc étanchées au fur et à mesure de l’avancement du maçon.» Chaque fois qu’un étage était étanché, le plâtrier et le menuisier y installaient fenêtres et cloisons puis venait le tour de la mise en place des circuits d’eau, de chauffage et de ventilation. Et ainsi de suite, un étage après l’autre. Résultat, lorsque les travaux de maçonnerie furent terminés en décembre, 50% des bâtir > juillet 2011

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Une cage d’escalier métallique permet d’accéder à chacun des étages par l’extérieur.

Construction

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cloisons étaient posées et 40 à 50% des techniques. Et le concepteur de rappeler que les dalles utilisées ici possèdent une importante concentration technique. «Il y a 16 salles de bains par étage. Cela signifie huit gaines techniques soit huit ouvertures dans les dalles, plus une gaine technique principale.» Au final, l’intégralité des travaux aura donc duré seize mois. A l’heure du lancement, la directrice de l’établissement, Chantal Benz, se montrait optimiste. «Nous visons un taux d’occupation au moins équivalent à celui que nous avions avec le Formule 1, soit entre 80 et 85%.»

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Texte: Delphine Neyaga Photographies: Vanina Moreillon

bâtir > juillet 2011

plâtrerie RM plâtrerie-peinture, yverdon Serrurerie CM iselé, Rolle Façades en bardage de pierre Facetec sa, Crissier Coupure anti-feu Fire system, lausanne Chapes, isolations Cacciamano sa, echandens Revêtements de sols, carrelages, pVC alssa Rénovation, Carouge Huisserie, menuiseries intérieures Marobag Romandie, Villars-sainte-Croix plafonds suspendus en métal plafondmetal sa, le Mont-sur-lausanne peintures intérieures posse peinture, Renens Escaliers extérieurs en métal btCM, bussigny

Ces entreprises ont participé à la construction de l’Etap Hotel à Bussigny

Ces entreprises ont participé à l’extension de l’OMPI à Genève

Architecture

Genève – orGanisations internationales

Alliance des matériaux

L’

Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) regroupe 1200 collaborateurs sur son site principal, sur la fameuse place des Nations, à Genève. Avec un volume de plus de 190 000 m3 sur pas moins de 10 niveaux, l’édifice fait partie d’un ensemble de six bâtiments comprenant aussi un projet de salle de conférences de 900 places. L’occupation s’est faite progressivement de mars à juin. Suite au concours international d’architecture, la décision du jury s’était portée en 2000 sur le projet du réputé cabinet allemand Behnisch Architekten, de Stuttgart. Selon le directeur général de l’organisation Francis Gurry, ce choix est «une expression de l’époque actuelle tournée vers la

modernité qui, tout en privilégiant l’harmonie de l’ouvrage dans l’environnement et le paysage, répond avec éclat aux exigences esthétiques et techniques de la création architecturale contemporaine». Eléments de contraste L’originalité de l’édifice (surface de 47 140 m2, volume de 190 253 m3) réside dans son intégration dans l’environnement immédiat. Au sud, la tour de 13 étages, conçue par l’architecte genevois Pierre Braillard, est revêtue de vitrages d’un bleu saphir reflétant le ciel. Les autres bâtiments plus récents respectent cette architecture des années 1974-1978, dont le témoin compte parmi les œuvres marquantes du patrimoine bâti genevois. bâtir > juillet 2011

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«Création architecturale» et «excellence technique»: deux qualificatifs qui (dé)marquent le bâtiment administratif de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, à Genève.

oMPi – Genève

Un bassin en inox traverse l’espace d’accueil: jeux d’eau et de reflets.

A l’ouest et au nord, un quartier résidentiel dans un cadre verdoyant contribue à cette situation privilégiée à exploiter. Les cordons boisés environnants, le Léman proche et une politique environnementale décisive sont des éléments qui ont poussé le mandant à une cohérence esthétique et écologique revendiquée. A l’origine de ce projet, il s’agissait surtout d’un regroupement des fonctionnaires disséminés en ville sur un seul site. Ce nouveau bâtiment administratif accueille plus de 500 places de travail sur cinq niveaux, un restaurant de 320 places, une bibliothèque, une surface conséquente d’archivage ainsi que des parkings pour le personnel et les délégués occupant entre autres choses les quatre niveaux souterrains.

bâtir > juillet 2011

La différenciation des matériaux dans un même espace structure l’intérieur du bâtiment.

Architecture

Espaces végétaux et sérigraphies insufflent un confort certain aux lieux.

Dans cet éfidice, l’humain est au cœur de la démarche architecturale Le concept structurant consiste à tirer parti du paysage existant: faire entrer l’extérieur (luminosité et vues dégagées) par des jeux architecturaux innovants, et s’ouvrir au monde extérieur par ces mêmes éléments. Les occupants doivent percevoir leur environnement non pas comme un bâtiment figé mais comme une structure ouverte à trois dimensions. A ce titre, les trois atriums, aux dimensions particulièrement généreuses,

autre bois/verre. Un premier atrium marque l’entrée principale avec des plantations et un parterre en terrazzo autour d’un long bassin d’eau en acier inox poli et mat. Le deuxième abrite la bibliothèque avec des espaces de lecture. Le dernier atrium est le reflet du thème végétal en offrant au regard un jardin de dalles en verre au motif floral pixélisé et agrémenté de luminaires en forme de roseaux. Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, les surfaces vitrées adoptent un motif sérigraphique, floral ou sous forme de vagues. Refroidissement avec l’eau du lac Au niveau environnemental, le toit sera végétalisé à 55% de sa surface utilisable, ce qui représente 1500 m2, et la climatisation est calquée sur le bâtir > juillet 2011

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transperçant l’édifice sur plusieurs étages, jouent pleinement ce rôle. En parallèle, des «alcôves» en façade apportent un dynamisme visuel et permettent justement un lien mouvant entre l’intérieur et l’extérieur. Chacun de ces éléments dispose d’un volume et d’une atmosphère qui lui sont propres au centre d’un système de circulation qui se veut à la fois simple mais surtout agréable et lumineux. Ainsi les doubles jardins intérieurs (caféiers et ananas) et les atriums forment des points d’ancrage qui favorisent l’interaction au sein du bâtiment. Chaque côté des atriums possède son identité: façade en métal/bois/verre ou une

Ces entreprises ont participé à l’extension de l’OMPI à Genève

Sikafloor® Le soleil dans les bâtiments grâce aux revêtements Sika

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Architecture

OMPI – Genève

Une vue extérieure de l’édifice avec, au deuxième plan, la tour désormais symbolique de l’organisation internationale.

La lumière est omniprésente dans ce complexe, notamment grâce à l’imposante verrière en toiture.

concept récemment adopté dans le quartier international. Avec un système de ventilation hybride combinant des moyens naturels et mécaniques et un système de refroidissement utilisant l’eau du lac Léman. D’un point de vue purement logistique, le bâtiment administratif se doit d’être des plus fonctionnels. Les cloisons entre les espaces bureaux ne sont pas fixes afin de s’adapter au mieux en fonction des besoins des occupants. La largeur des modules de façade est standardisée à 1,30 m, sauf exception. Une stabilité géométrique, donc, permettant un maximum de flexibilité des parois.

Pour parachever le complexe administratif, une salle de conférences d’une capacité de 900 places ainsi que plusieurs nouvelles salles de réunion seront réalisées en contiguïté de la tour. Le choix du bois en structure La nouvelle salle de conférences dont la structure sera entièrement réalisée en bois alliera en façade bois, métal et verre, et se présente comme un pont jeté entre la tour et le nouveau bâtiment. Elle complétera les installations de conférence actuelles de l’OMPI qui, depuis plus d’une décennie, n’ont pu répondre aux besoins fonctionnels de

l’organisation et de ses Etats membres. Ce chantier démarrera cette année et sera achevé en 2013. A regarder dans son ensemble, cette réalisation se confond totalement dans une expression de l’architecture actuelle, tournée à la fois vers l’environnement et vers l’avenir. Non seulement, ce bâtiment et la future salle de conférences respecteront au final la pièce maîtresse du puzzle qu’est la tour bleue saphir mais ils seront une valeur ajoutée en soi: esthétisme, fonctionnalité, écologie. Le complexe de l’OMPI parachevé place clairement l’humain au cœur des préoccupations architecturales.

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Texte: Philippe Cadoux Photographies: Vanina Moreillon

bâtir > juillet 2011

Architecture

OMPI – GENèVE

les intervenants MAÎTRE DE L’OUVRAGE Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, Genève LES MANDATAIRES Entreprise générale Implenia Entreprise Générale, Onex Ingénieur électricien PSA, Genève Ingénieur CVCR CEC, Plan-les-Ouates Ingénieur sanitaire Technosan SA, Veyrier Géomètre Heimberg & Cie, Genève Acousticien Architecte & Acoustique SA, Genève Ingénieur sécurité Orqual SA, Carouge Ingénieur façades Sutter & Weidner, Bienne Ingénieur en construction métallique BTM Sàrl, Gumefens Ingénieur sécurité incendie Protectas SA, Le Grand-Saconnex LES ENTREpRISES Travaux spéciaux Implenia Construction SA, Genève Terrassement Consortium Jean Piasio + Induni SA, Petit-Lancy Echafaudages Implenia Construction SA, Genève Maçonnerie, béton armé Induni SA, Petit-Lancy Charpente métallique atriums Stephan SA, Givisiez Structure métallique ascenseurs Métal Concept SA, Murist

Béton, métal, verre, toujours rehaussés par la déco intérieure colorée, ici l’enchaînement des plafonniers.

Façades extérieures et atriums Seralwall Srl, Pozzo d’Adda (I) Etanchéité Dentan Etanchéité SA, Thônex-Genève Nacelles de nettoyage Plumettaz SA, Bex

plâtrerie Diteco, Genève

Rideaux anti-fumée Colt International, Baar

portes intérieures en métal Alpnach SA, Grand-Lancy

Isolation périphérique Diteco, Meyrin Stores et rideaux d’intérieur Lachenal SA, Genève Electricité Egg Telsa, Genève Tableaux de distribution Ch. Schaub SA, Vésenaz Groupe de secours Dimag Energie SA, Le Mont-sur-Lausanne Alimentation secours UPS MGE UPS Systems AG, Dietikon Lustrerie Zumtobel SA, Le Lignon Contrôle d’accès, détection incendie, surveillance vidéo Siemens SA, Plan-les-Ouates Lustrerie de secours Aprotec SA, Carouge Chauffage – MCR Mino, Plan-les-Ouates Ventilation Atel TB Romandie SA, Vernier Isolations gaines techniques Werner Isolations SA, Petit-Lancy Sanitaire Consortium Dubouchet SA + Troger SA, Carouge

Eléments métalliques préconfectionnés SG Engineering SA, Lugano portes sectionnelles Techno Portes Sàrl, Gumefens Barrières balcons Firmann SA, Bulle Escaliers et garde-corps métalliques, bassin inox R. Morand & Fils SA, La Tour-de-Trême portes intérieures en bois Wider SA, Morges Cloisons mobiles Strahle Raum-System AG, Basel Chapes ciment Multisol SA, Carouge Sols sans joints Sika Schweiz AG, Echandens-Denges Revêtements de sol synthétiques Lachenal SA, Genève planchers en verre Lenzlinger Fils SA, Bernex Dallages décoratifs, parquets Multisol SA, Carouge Faux planchers techniques Lenzlinger Fils SA, Bernex

Cuisines professionnelles Ginox (Genève) SA, Genève

plafonds en plâtre, peinture Diteco, Genève

Sprinklers D.E.S. – Systèmes de sécurité SA, Romanel-sur-Lausanne

Faux plafonds métal Lumiverre SA, Perly Aménagements extérieurs Charmoy SA, La Croix-sur-Lutry

Ascenseurs Ménetrey SA, Romont

Système automatique de parcage Parkomatic SA, Lausanne

Dispositif de levage BIKO Engineering AG, Lyssach

Frais de surveillance SPS SA, Le Lignon

Bornes escamotables Gunnebo SA, Nyon

panneau de chantier Studio Décor Sàrl, Carouge

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Construction Prime Tower

Baptême du ciel © Tower 8: http://www.primetower.ch

Le plus haut gratte-ciel de Suisse a accueilli ses premiers locataires en juin. Petite visite.

Tour verte Le bâtiment se veut respectueux de l’environnement et se propose «d’instaurer de nouveaux standards en termes d’éco-efficience». Il est certifié «green-property», le label de qualité de la construction durable développé par Credit Suisse. Interrogé sur ce point, Peter Lehman, directeur des investissements de Swiss Prime Site, souligne que l’édifice utilise notamment des pompes à chaleur, des énergies vertes et qu’il satisfait aux exigences du label LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). La société Swiss Prime Site a investi 355 millions de francs dans la Prime Tower et les deux bâtiments annexes, le Cubus (5000 m2) et le Diagonal (2000 m2). La tour et ses facades vitrées teintées symbolisent le renouveau de Zurich Ouest, un quartier commercial en plein développement. Elle pourrait accueillir jusqu’à 2000 postes de travail.

vant que la tour Roche à Bâle ne soit terminée, à la fin de 2015, la Prime Tower de Zurich détient un record. Celui du plus haut gratte-ciel de Suisse: 126 m, 36 étages dont la superficie peut atteindre 1200 m2, soit 40 000 m2 de surface locative. Le bâtiment a été conçu par l’architecte Mike Guyer, du bureau zurichois Gigon & Guyer. «Ses premiers locataires, les employés de la Banque cantonale zurichoise, ont emménagé en juin», indique Nicole Stamm, responsable de la communication du projet.

La Prime Tower incarne l’essor de l’Ouest zurichois.

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D. N. bâtir > juillet 2011

Ces entreprises ont participé à la réalisation du complexe «Volta» à Rolle

Systèmes de construction modulaire

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Construction

Centre d’exploitation de romande énergie

Priorité à la durabilité

l’origine du projet: la volonté du plus grand distributeur d’électricité du canton de Vaud de regrouper en un même lieu sa maintenance pour l’ouest du canton. Situé sur les hauts de Rolle, sur une parcelle de 24 000 m2 qui comprend déjà depuis longtemps un poste de transformation, le centre de gestion et d’entretien du réseau de Romande Energie SA a été conçu pour réunir les 120 employés jusque-là disséminés entre Nyon, Rolle et Morges. Un peu moins de la moitié d’entre eux sont des monteurs nomades, les autres partagent leur temps entre le terrain et les bureaux. Visible depuis l’autoroute, la parcelle jouit d’une double orientation enviable: d’un côté les vignes, de l’autre la plaine

et le lac Léman. Une position privilégiée que le bâtiment exploite tout en prolongeant, par sa morphologie, la série de cinq bâtiments de l’A-One Business Center. Sa forme en S a permis de créer deux cours très différentes. Côté vignobles, la cour végétalisée et arborisée dessert les bureaux et les ateliers. Côté lac, une cour technique plus vaste donnant accès à toutes les halles est réservée à l’activité de terrain et aux manœuvres des véhicules de service. Un outil de travail L’une des principales exigences du maître d’ouvrage concernait l’aspect pratique du bâtiment. Sa conception en fait un véritable outil de travail qui répond, par sa forme et son organisabâtir > juillet 2011

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Romande Energie SA souhaitait que son nouveau Centre d’exploitation, à Rolle, soit emblématique de son développement vers les énergies renouvelables. C’est chose faite!

Centre d’exploitation – rolle

Juxtaposition de la fonction administrative et technique: le site rassemble les activités.

tion, à la double activité de la société électrique: les travaux sur le terrain et les études techniques, tout en proposant une expression architecturale unitaire. Dédiée à l’administration, la première aile est composée de trois étages de bureaux desservis par un corridor central ouvert. Les dégagements du corridor vers la façade permettent d’aller chercher la lumière. La seconde aile accueille les ateliers et les deux dernières, du stockage. Enfin, un sous-sol abrite un parking et les locaux techniques. Particularité de l’ouvrage, les différentes parties du bâtiment offrent toutes beaucoup de flexibilité afin de favoriser une éventuelle modification ultérieure. La structure en poteaudalle pour les bureaux permet une

bâtir > juillet 2011

Les façades en verre recyclé donnent la couleur de base, rehaussée par la teinte tranchée des cadres de fenêtres.

Construction

L’adaptabilité des locaux doit permettre de prévenir les besoins futurs.

répondent aux critères Minergie et la partie administration vise le label Minergie P. La construction privilégie des matériaux faciles d’entretien et résistants. La façade est en verre Profilit d’aspect translucide, utilisé comme unique peau du bâtiment pour la partie halle et comme dernière couche pour la partie administration. En plus de sa résistance, ce verre recyclé fournit une importante diffusion de lumière dans les bâtiments. La toiture des halles, dont la structure est en béton et en bois lamellé-collé, est végétalisée tandis que celle du bâtiment administratif est couverte de panneaux solaires photovoltaïques.

La flexibilité des espaces et leur adaptation dans le temps ont guidé ce projet grande modularité des typologies de bureaux, locaux d’archives et salles de conférences. La faible profondeur et les 16 m de portée des halles en U offrent de multiples combinaisons spatiales et une grande polyvalence d’usage. Symbole assumé Ce bâtiment se devait d’être une référence illustrant le développement vers les énergies renouvelables et le développement durable. Les ateliers

Treize sondes géothermiques profondes de 150 et 200 m et une pompe à chaleur permettent de chauffer entièrement le bâtiment par dalles actives. Le confort thermique est assuré par l’isolation du bâtiment (cellulose pour les ateliers), l’inertie de la dalle en béton qui permet une répartition homogène de la chaleur et un nombre d’ouvertures, au triple vitrage, plus important au sud qu’au nord. Enfin, tous les espaces de passage et de travail sont spacieux et jouissent de la lumière naturelle, la cafétéria dynamisant le tout avec sa vue unique sur le lac Léman.

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Texte: Patricia Bernheim Photographies: Thomas Jantscher

bâtir > juillet 2011

Construction

Centre d’exploitation – rolle

les intervenAnts MAÎTRE DE L’OUVRAGE romande energie Sa, morges

pompes à chaleur et solaire romande energie Sa, morges portes de garage sous-sol, portail extérieur iffland Frères Sa, epalinges

LES MANDATAIRES Architecte concepteur + direction des travaux Burckhardt + partner Sa, lausanne

Géothermie tecfor, Collombey

Ingénieur civil ingeni Sa, lausanne

Armoires bois marobag romandie Sa, Villars-Sainte-Croix

Ingénieur CVSE gB Consult Sa, lausanne

Chapes mitro Sa, Bulle

Ingénieur façade Sutter + Weider, Bienne

Systèmes alarme et sécurité Securiton Sa, lausanne

Ingénieur feu institut suisse de sécurité, neuchâtel

Cloisons de WC, douches Saka ag, Forel

Architecte paysagiste Cécile albana-presset, Chêne-Bourg

Sols sans joints Walo Bertschinger Sa, Saint-Sulpice

Géomètre daniel Belotti, rolle

Isolation floquée Chabloz et Chiovini Sa, Bursins

Ingénieur géotechnicien Karakas & Français, lausanne

Serrurerie adani, Crissier

Faux plafonds métalliques plafonmétal Sa, le mont-sur-lausanne

Garde-corps escalier daniel Fournier, Crissier Bois au plafond et rampe d’escalier en rappel des cadres de fenêtres rythment l’intérieur.

Revêtements de sols B. dupuis et collaboratrice Sàrl, lausanne Obturation coupe-feu protection et sécurité philippe grangier, lausanne Cuisine tek Cuisines, Crissier Carrelage luis Ferreira, prilly Marquage road art Sàrl, lausanne Jardinage Schneider Savigny panneaux photovoltaïques tritec, aarberg

LES ENTREpRISES Terrassement Sotrag Sa, etoy Maçonnerie, béton armé losinger Construction Sa, Bussigny Charpente bois JpF Construction Sa, Bulle Etanchéité g. dentan Sa, renens Façades Hartmann + Co. Sa, Bienne Installations électriques, installations chauffage-ventilation alpiq intec romandie Sa, Crissier Installations sanitaires Hildenbrand & Cie Sa, Saint-Blaise Aménagements extérieurs implenia Construction Sa, echandens Installations de transport, ascenseurs Kone Sa, Sion Echafaudages C. Kern Sa, ecublens Tableaux courant fort mZ, martigny Lustrerie extérieure romande energie Sa, morges peinture intérieure Cardinale & Cie Sa, Crissier Isolation sous-sol Varrin Sa, prilly Cloisons plâtre entegra Sa, nyon portes intérieures en bois, huisseries rWd Schlatter Sa, Vevey

bâtir > juillet 2011

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Quand la recherche de systèmes devient facile.

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Découverte

Architecture lAusAnnoise

Vivre la ville autrement

xplorer Lausanne et mieux connaître son architecture au guidon de son vélo. Une idée ludique pour celles et ceux qui souhaitent s’activer pendant un ou plusieurs dimanches d’été, proposée depuis 2008 par l’association Lausanne Architectures. L’occasion de découvrir les multiples visages du chef-lieu vaudois in situ. «En nous adressant au grand public, nous souhaitons donner aux gens quelques outils pour «lire» la ville autrement. Aller au-delà du «j’aime/j’aime pas» ou du «c’est beau/c’est moche», explique Noémi Gilliand, membre de l’association. «Il s’agit de porter un regard nouveau sur des bâtiments devant lesquels on passe tous les jours sans vraiment les remarquer.»

Quant au choix du vélo, Lausanne Architectures le justifie par son côté «dynamique» et «pratique» malgré les incontournables pentes lausannoises. Quatre thèmes Si en 2008 et 2009, les balades étaient relatives à des périodes historiques, depuis 2010, les excursions tournent autour d’un thème. L’année 2011 se consacre «aux dessous de la ville» et débute le 7 août prochain sur le concept «De eau en bas». Au menu: le suivi du tracé de l’eau consommée quotidiennement. Et en guise de conclusion, un apéro hydratant au bord d’un plan d’eau. Le dimanche 14 août sera, lui, consacré aux «Cicatrices urbaines». Les visiteurs en apprendront davantage sur bâtir > juillet 2011

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Lausanne Architectures propose de découvrir la capitale olympique à la seule force de ses mollets. Quatre balades à vélo sont prévues en août. Avant-goût.

Pour des liaisons durables. Les gaz de soudage de PanGas. PanGas − ideas become solutions. PanGas AG Route du Bois 14, CH-1024 Ecublens Téléphone 021 694 34 50, Fax 021 694 34 55 www.pangas.ch

Découverte

Architecture lAusAnnoise

Une autre façon de découvrir l’architecture d’une ville, ici le quartier du Flon.

Le vélo permet de «dérouler» la multiplicité des lieux urbains.

de 2-3 personnes issues d’horizons divers comme l’architecture, l’urbanisme ou la sociologie», précise Noémi Gilliand. Côté public, la diversité est également de mise puisque l’an dernier, les participants affichaient des profils et des âges variés. Certains ont tellement apprécié qu’ils ont même pris part à toutes les balades. Alors, prêts à se mettre en selle? l’évolution de la ville et se pencheront sur les marques du passé parfois peu visibles aujourd’hui. «L’envers du décor» occupera le troisième dimanche d’août. Les lieux changent d’affectation, parfois de

Idée ludique, regard nouveau visage. «Au début du siècle, qui aurait cru que le Flon, principale gare de marchandises et d’entrepôts de la ville,

devienne, quelques dizaines d’années après, un haut lieu de la vie nocturne lausannoise?» donne à titre d’exemple l’association. Public diversifié Et pour terminer cette parenthèse estivale, les visiteurs découvriront le 28 août «Les lois invisibles». Ou comment l’architecture, régie par le droit public, doit respecter certaines contraintes. Des lois qui, en cherchant à éviter de défigurer le paysage, peuvent frustrer certains architectes. «Les balades sont en général organisées, puis guidées par petits groupes

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Texte: Delphine Neyaga Photographies: Céline Michel

Infos pratiques Les balades sont gratuites et se déroulent de 10 à 15h. Le départ et l’arrivée ont lieu sous les Arches du Grand-Pont. Prévoir un pique-nique. Plus d’informations sur www.lausanne-architectures.ch Pour les personnes qui ne possèdent pas de deux-roues, Lausanne Roule prête des vélos. Pour plus de détails: lausanneroule.ch ou 021 533 01 15.

bâtir > juillet 2011

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BERNARD GACHET, ARCHITECTE

Gujarat et Maharashtra Des odeurs complexes et inoubliables dès l’aéroport, des mosquées et des tombeaux, des palais de marbre, des réservoirs rajpoutes, des bâtiments de Le Corbusier et de Louis Kahn, des villes surpeuplées à la circulation délirante et des villages isolés dans une campagne incroyablement verte, des lavandières, les saris colorés des femmes, des éléphants et des gens très pauvres, c’est l’Inde!

Au musée ethnographique de Pune sont exposés des masques en papier mâché de couleurs vives de divinités et de démons, fabriqués par les tribus vivant au Maharashtra. Au Gujarat, les monarques rajpoutes et les sultans musulmans construisirent de magnifiques baolis ou puits en forme de long escalier s’enfonçant dans la terre, surmontés de galeries à plusieurs niveaux pour y puiser l’eau. A Ahmedabad, capitale musulmane, fondée en 1411, sur un haut socle qui domine l’agitation urbaine, la tombe de Rani Sapri (veuve du sultan Beghara) et ses

bâtir > juillet 2011

Carnets de voyage

délicats claustras de pierre et la mosquée funéraire avec ses balcons, ses deux fins et inutilisables minarets ciselés et sculptés. Devant le mausolée de Qutb-i Alam, un unijambiste est assis avec sa prothèse posée verticalement comme un trophée. A Sarkhej, le complexe de Mahmoud Beghara, avec son ensemble funéraire de tombes et lieu de prières, ses pavillons de plaisance, est aménagé autour d’un réservoir quadrangulaire à gradins. A Ahmedabad, cité qui fit fortune dans l’industrie textile, deux des ténors de l’architecture du XXe siècle intervinrent: Le Corbusier, qui réalisa le siège d’une association de grands filateurs, et le musée, aujourd’hui obsolète, ainsi que deux villas. Il y appliqua ses principes des cinq points et du musée à croissance illimitée; Louis Kahn, qui construisit, en brique et en béton, l’Institut de management à la composition architecturale intemporelle, comprenant auditoires, bibliothèque, réfectoire et cuisines, logements pour 450 étudiants. bâtir > juillet 2011

Au marché d’Ahmedabad se tient un éléphant orné de peintures, placide, la trompe posée sur l’étal de fruits et légumes d’un marchand ambulant. Près d’un modeste village, un des plus beaux tombeaux du Gujarat, celui de Sayyidi Mubarak Bukhari, avec une double colonnade et un pavillon d’entrée aux supports et modillons délicatement sculptés, entoure la chambre funéraire à coupole. A Modhera, un temple hindou du XIe siècle consacré au Soleil est précédé d’un vestibule plissé et d’un réservoir rectangulaire encaissé, à gradins et chapelles dédiées à Vishnou, où s’ébattent des tortues. A Dholka, derrière la mosquée, des lavandières battent le linge au bord d’un réservoir octogonal. Les socles des mosquées rappellent les soubassements et les tours plissés des sanctuaires hindous.

bâtir > juillet 2011

Carnets de voyage

A Cambay comme à Champanir, capitale du sultanat du Gujarat de 1484 à 1536, cité abandonnée au pied de la colline volcanique de Pavagadh (lieu sacré pour

les hindous), les coupoles en encorbellement, les fûts et les chapiteaux complexes des colonnades des salles hypostyles, le vestibule central à deux ou trois galeries

superposées des mosquées montrent que l’islam fut sous le charme de l’exubérance des formes hindoues.

bâtir > juillet 2011

A Elephanta, île dans la baie de Bombay, dans un temple rupestre obscur, le buste de Shiva aux trois visages, haut de 6 m, veille: à gauche celui de la destruction, à droite celui de la fécondité et au centre, la mine sereine et apaisée, regardant au loin terminaux pétroliers et centrale nucléaire.

bâtir > juillet 2011

Carnets de voyage

Le Chand Minar, minaret rouge haut de 70 m, fut érigé pour célébrer la prise du fort de Daulatabad. A Khultabad, un vaste jardin moghol ombragé, clos de hauts murs, possède en son centre un bassin entouré de quatre pavillons de plaisance à la toiture arrondie. A Ellora, le temple brahmanique du Kailasha est un vaste sanctuaire monolithe taillé dans la roche au VIIIe siècle. bâtir > juillet 2011

Bâti en 1679 pour une femme aimée, le Bibi-qa Maqbara, au centre d’un jardin rectangulaire, est un mausolée moghol qui, en plus modeste et avec moins de marbre, rappelle le célèbre Taj Mahal. Dans leurs monastères rupestres d’Ajanta, les moines bouddhistes firent peindre sur les parois et les plafonds la vie luxueuse et sensuelle du monde auquel ils renoncèrent. Les statues de bronze des personnages publics installés aux carrefours et sur les places ont, dans le dos, une petite échelle pour disposer de temps à autre un collier de fleurs au grand homme. A Karli et Bhaja, dans les chaityas du IIe siècle avant Jésus-Christ, temples bouddhiques rupestres à la toiture en carène, le Bouddha est encore représenté symboliquement par un stupa. A Karli, un chèvre broute les offrandes florales d’un petit autel rouge et jaune. A Bedsa, dans le vestibule du temple, la façade du chaitya, dérivée des constructions en bois, sculptée et superposée de nombreuses fois, devient motif ornemental. A Ambarnath, le naos du temple montagne shivaïte de Somnath (début du XIe siècle) s’enfonce profondément dans le sol. En Inde, l’architecture, la sculpture, la peinture, la vie quotidienne, est comme la cuisine: variée, redondante et épicée.

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Bernard Gachet, 20 mai 2011

bâtir > juillet 2011

Carnets de voyage

b창tir > juillet 2011

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bâtir > juillet 2011

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Fédération Fribourgeoise des entrepreneurs

Les entrepreneurs fribourgeois tiennent à la gratuité des cours interentreprises.

Une fédération ragaillardie

isages souriants et bonne ambiance: l’assemblée générale de la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs – FFE – qui s’est tenue le 25 mai à Estavayer-le-Lac, s’est déroulée sous de bons auspices et en présence d’invités qui ont délivré des messages prometteurs. Le président Jean-Luc Schouwey s’est félicité d’un chiffre d’affaires en hausse, s’inquiétant toutefois, statistiques à l’appui, d’une baisse de rentabilité – si ce n’est des pertes ou des résultats nuls – des entreprises. Cette ombre au tableau a tout de même laissé

Jean-Daniel Wicht, directeur, a salué les efforts financiers des membres pour garantir, notamment, la gratuité des cours interentreprises.

place à une belle éclaircie puisque la fédération a pu se réjouir d’avoir en ses rangs le champion suisse des maçons, Morgan Conus, médaillé d’or en 2011. Le président a souligné « l’importance gratifiante et la valeur d’exemple de ce résultat pour les entreprises fribourgeoises et l’ensemble des Romands».

De son côté, le directeur Jean-Daniel Wicht a d’abord mis en exergue le travail effectué pour rajeunir l’image de la fédération, avec un nouveau logo et une nouvelle ligne graphique: «C’est une aventure faite de hauts et de bas, de périodes de doutes, de décisions difficiles à prendre, avec la question essentielle: qu’en dira-t-on?» Le responsable a poursuivi en soulignant que les activités de fond, cette fois, étaient encore plus essentielles, rendant hommage aux membres qui ont accepté une augmentation importante des cotisations afin de maintenir la gratuité des cours interentreprises pour les apprentis. «L’argent est là» Georges Godel, conseiller d’Etat en charge de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des bâtir > juillet 2011

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Pour les entreprises fribourgeoises du secteur de la construction et du génie civil, 2010 a été une année de renouveau et gratifiante malgré quelques points d’ombre.

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A gauche, Jean-Luc Schouwey en compagnie d’Yvonne StempfelHorner, présidente du Grand Conseil fribourgeois, et de Georges Godel, conseiller d’Etat, directeur de l’Aménagement, de l’Environnement et des Constructions.

constructions, a rappelé les investissements importants consentis par le Canton dans la réalisation de diverses infrastructures (liaisons RomontVaulruz et Marly-Matran, contournement de Düdingen) et bâtiments (inauguration cet automne de l’Ecole des métiers de Fribourg, agrandissement du Collège du Sud à Bulle), pour finir sur un encouragement réjouissant: «L’argent est là, à vous de le solliciter.» Le Canton a effectivement procédé à une augmentation conséquente des budgets. Et des projets La formation reste au centre des discussions. Les Fribourgeois sont actuellement à l’étroit dans leur halle de formation et sur leur terrain de Chiemi. Le projet serait de concentrer toutes les activités sur un même site, «un défi intéressant à relever ces prochaines années» pour Jean-Luc Schouwey. Enfin, la FFE affiche une belle longévité puisqu’elle fêtera ses 75 ans d’existence l’année prochaine.

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Texte: Annie Admane Photographies: Stéphane Romeu

Marges, écolage et championnats Jean-Luc Schouwey déplore les PME qui ne sont pas «fair» mais se tourne aussi vers les jeunes qui feront l’avenir. Perspectives à court terme. Bâtir – Les autres cantons romands dénoncent le «dumping» des entreprises fribourgeoises hors de leurs frontières cantonales. Jean-Luc Schouwey – J’en suis bien conscient et c’est sûr, je ne peux pas approuver ces méthodes. Vous m’avez entendu sur mes inquiétudes au sujet de la pression drastique sur les marges des entreprises, ce que je trouve désolant. Mais notre fédération n’a pas de moyen d’intervention autre que celui de mettre les entreprises face à leurs responsabilités. Ceci dit, cela n’est qu’un aspect. Je pense que sur les plans qualitatif et technique, elles sont très performantes. Vos membres acceptent d’investir beaucoup d’argent dans la formation. Oui, et cela est forcément réjouissant. L’effectif de nos apprentis progresse régulièrement et depuis cette année, nous avons un champion suisse avec Morgan Conus. Nous en sommes très fiers! Reste que nous n’avons toujours pas de solution pour l’extension et le regroupement de nos sites de formation. Georges Godel est sur ce point de bonne écoute et s’est montré disposé à soutenir un projet bien étayé. Vous comptez maintenant dans vos rangs le champion suisse des maçons; belle réussite, selon vous? Effectivement; je tiens à souligner qu’au niveau national, les Romands ne sont pas souvent sur la plus haute marche du podium, raison de plus pour apprécier la performance. Morgan est maintenant sélectionné pour les World Skills à Londres l’année prochaine, et nous l’accompagnerons tous. Propos recueillis par Annie Admane

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Les métiers du verre ont institutionnalisé leur association lors de leur assemblée générale du 20 mai. Ambitions déclarées et moyens de les concrétiser.

epuis 1972, l’Association suisse du verre plat, ASVP, était regroupée avec l’Institut suisse du verre, Sigab, bureau spécialisé, entre autres, dans les expertises techniques et le développement d’applications spécifiques. En 2008, décision fut prise, par les professionnels du verre, de séparer les deux entités, notamment pour garantir l’indépendance de l’ASVP qui souhaitait fonctionner comme organe faîtier professionnel. Depuis lors, le groupement cherchait encore ses marques tout en voulant maintenir des liens avec le Sigab. Question cruciale Les quelque 80 membres de l’ASVP sont des artisans vitriers et miroitiers et des entreprises industrielles trans-

formatrices. Ils sont tous venus, pour l’occasion, de la Suisse entière, au Musée du vitrail à Romont/FR. Le président Patrik Leutwiler a fait un bilan positif des acquis mais, nuancet-il: «Naguère, l’association restait peu perceptible, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Et ce manque de présence était accentué par des dissensions entre Alémaniques et Romands.»

Le comité de l’ASVP a dû se montrer convaincant pour sa nouvelle organisation. Troisième depuis la gauche, le président Patrik Leutwiler.

Il a donc fallu chercher des solutions pour adapter l’ASVP à l’évolution du contexte technique et économique, ainsi qu’à des ambitions qu’il était impératif de concrétiser pour le président, qui pose crûment la question: «Les métiers du verre ne peuvent plus se contenter d’amateurisme et de dilettantisme mais doivent faire preuve de professionnalisme, avec les outils

Le verre de construction en Suisse Le verre float – ou verre flotté – est le verre plat le plus répandu (80% du marché) dans la construction. Il n’est pas fabriqué en Suisse mais il existe une quinzaine de fours en Europe et les entreprises transformatrices du verre (feuilletage, trempage…) se fournissent auprès d’importateurs. Cette situation explique qu’il n’y ait pas de fournisseurs au sein de l’ASVP. Ceux-ci sont en revanche présents sur le marché helvétique par le biais de filiales. Le procédé de fabrication du verre float a été finalisé par l’Anglais Alastair Pilkington et son associé Kenneth Bickerstaff dans les années 1950 pour supprimer les opérations de meulage et de polissage. Le verre en fusion est versé sur une couche de métal liquide, puis est refroidi après stabilisation physique et dimensionnelle. Le matériau est ainsi naturellement poli et laminé. Les épaisseurs varient de 2 à 19 mm et le verre peut être teinté durant le processus. Il est possible de lui appliquer des couches spécifiques (métal, par exemple) pour lui conférer des propriétés particulières. A. A.

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Une présence plus forte

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AssociAtion suisse du verre PlAt

En toute transparence Patrik Leutwiler est à la fois patron d’entreprise et président de l’ASVP. Evocation lucide d’une branche moins fragile que le matériau qu’elle valorise. Bâtir – Quand un vitrier intervient-il dans un projet de construction? Patrik Leutwiler – Il arrive que le maître d’ouvrage ou l’architecte nous demande directement une étude. L’idéal est que cela se fasse le plus possible en amont car nous pouvons apporter des alternatives techniques, esthétiques ou économiques intéressantes. Mais le plus souvent, nous sommes sous-traitants des constructeurs métalliques. Comment vos métiers ont-ils traversé la crise? Cela n’a pas été facile, en général. Mais nous vivons maintenant une période économiquement intéressante avec beaucoup de réalisations et de projets liés au renouvellement d’infrastructures dans les régions lémanique et zurichoise. Nous pouvons même nous réjouir d’un fort taux de croissance. Verre et sécurité, un défi ? Seuls les projets mal ficelés économiquement posent des problèmes dans l’utilisation de l’objet et accusent des risques accrus. Les expertises sont en augmentation. Nous avons fait de gros efforts dans la qualité des prestations et avons édicté des directives plus précises avec le Sigab. Dans ce domaine, nous voulons par exemple harmoniser la statique avec les normes européennes et une nouvelle documentation est en cours. Propos recueillis par Annie Admane

nécessaires. Notre profession, en se dotant d’un organe faîtier, a fait preuve d’une vision d’avenir éclairée. Mais avec notre structure, disposons-nous d’un outil performant ou obsolète?» Solution: la cohésion Un groupe de travail a planché sur le projet d’une réorganisation dont le fil conducteur est la séparation des tâches entre ASVP et Sigab, mais avec la création d’un bureau commun à Schlieren (siège du Sigab), pour des raisons de coût. Cette solution vise à créer une synergie pour la formation de base et

Le Musée du vitrail à Romont a accueilli l’assemblée en ses murs remarquables.

supérieure, face aux nouvelles dispositions qui entreront en vigueur en 2012 (formation initiale sur quatre ans au lieu de trois ans), une dynamique opérationnelle dans le lobbying, et à fournir aux membres des prestations de qualité en leur garantissant une présence administrative efficace. Cette structure

devant être financée par les cotisations des membres, des changements de statuts ont été proposés à l’assemblée qui en a accepté le principe, non sans en avoir longuement débattu.

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Texte: Annie Admane Photographies: Robert Kovacs

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Exposition

D’art et d’industrie Quarante ans de création: André Félix n’a pas seulement dirigé l’entreprise de construction qui porte son nom; il a aussi été sculpteur. Une œuvre à découvrir.

revient à ses premières amours – il a suivi l’Ecole des beaux-arts de Lausanne après son apprentissage de serrurier.

André Félix en 1985.

lèlement à son activité, une œuvre considérable. Mais ce n’est qu’en 1980, alors âgé de 53 ans, lorsque son fils Laurent rejoint l’entreprise, qu’il

En guise d’hommage Les œuvres étaient entreposées dans une piscine désaffectée, un peu à l’abandon. Le fils a ainsi voulu rendre hommage à son père: «En témoignage de toutes ses créations artistiques et de son inépuisable envie d’inventer», tels sont les termes de la dédicace de la monographie qu’il lui a consacrée en décembre 2010, dans un premier temps. Puis, une exposition a été organisée. Par la suite, une fondation pourrait voir le jour pour favoriser le soutien de la jeune création, en son nom. bâtir > juillet 2011

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ndré Félix a hérité l’entreprise de construction métallique de son père en 1960. Pendant une vingtaine d’années, l’industriel déposera plus de septante brevets. Bien connu pour ses inventions industrielles, ses façades et profils en aluminium, ce patron a fait naître, paral-

«Ma main» (2004), aluminium.

Exposition André Félix

L’exposition «André Félix, 40 ans de création» est la première rétrospective consacrée aux sculptures en métal créées par le sculpteur. Les pièces choisies reflètent autant son parcours artistique que l’évolution des matériaux dans l’industrie du métal. A l’exubérance des premières sculptures des années 80 succède progressivement une œuvre épurée, en aplats géométriques, en volutes de laiton ou encore en découpes dans l’acier. Certaines réalisations ornent des bâtiments ou des espaces publics. Alors que les sculptures en plein air sont accessibles au public tous les jours, les œuvres exposées dans le foyer du Centre Général Guisan ne sont visibles que ponctuellement au gré des autres manifestations du Centre. Ouvrage de référence «André Félix, 40 ans de création, le génie industriel au service de l’art», tel est le titre de la monographie, richement illustrée (150 reproductions en couleur); on y découvre également des éléments biographiques majeurs et les rencontres de l’artiste avec des personnalités illustres (Hans Erni) ou encore le chef Carlo Crisci.

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A. A. «Adam et Eve» (1985), acier thermolaqué.

Exposition > Dans les jardins du Centre Général Guisan Avenue Général-Guisan 117-119 1009 Pully > A voir encore jusqu’au 30 octobre 2011 > Ouvert tous les jours de 7h à 19h

Monographie Gilles Richter, «André Félix, 40 ans de création. Le génie industriel au service de l’art», avec la collaboration de Régine Buxtorf et Laurence Villoz, Lausanne, y-en-a.com sàrl, 2010

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«Fertibile» (1986), acier.

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«Homère» (1985), acier.

«Aurora» (1986), acier.

«Praire» (1985), aluminium.

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Haute technicité et esthétique recherchée, un binôme conceptuel qui caractérise les façades actuelles.

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Optimisation des performances Au cours de ces six dernières années, les spécialistes en façades métalliques relèvent un net progrès des performances thermiques dans leur domaine d’activité.

«L’

entrée en vigueur en 2002 et 2008 des normes SIA 180 et 380/1 a entraîné le renforcement de l’enveloppe des bâtiments. Pour ce faire, désormais nous sommes amenés à utiliser fréquemment le triple vitrage. Parallèlement, nous devons constamment améliorer les profilés acier et aluminium. Sans oublier l’augmentation des épaisseurs d’isolation», explique Stéphane Cuennet, chef de projet au sein de l’entreprise Hevron SA, sise à Courtételle (JU) et Crissier (VD).

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«En 2005 encore, la recherche des performances thermiques n’était pas une priorité. Aujourd’hui, on veut réduire le chauffage dans les bâtiments; il est donc nécessaire de bien les isoler. Une volonté précise » Cette volonté d’abaisser les déperditions de chaleur entraîne une augmentation de la matière: on arrive à des éléments de structures de façade plus complexes et plus lourds qu’auparavant.» Pour faire face à cet ajout de poids, les spécialistes sont amenés à se pencher sur la rigidité des structures. Ils travaillent principalement sur des éléments de renforcement tels que les attaches et les ancrages des vitrages. En ce moment, un effort particulier est réalisé par les fournisseurs de profils: «Un cadre de fenêtre standard se compose de la manière suivante: des barrettes isolantes, en polyamide, relient une partie extérieure et une partie intérieure réalisées en alumi-

nium ou en acier, deux matériaux qui s’avèrent être… d’excellents conducteurs thermiques! Aujourd’hui, tous les fournisseurs cherchent à limiter au maximum les ponts de chaleur et à réduire la convection entre les coques intérieures et extérieures.» Choix techniques Les structures préfabriquées en atelier et prêtes à être posées sont-elles de plus en plus prisées? «Ce type d’élément est intéressant pour la construction de bâtiments érigés en hauteur car, bien sûr, il permet de réaliser des économies par rapport aux frais de location d’échafaudages», précise Stéphane Cuennet. «L’avantage fondamental des éléments préfabriqués par rapport à ceux qui doivent être montés sur le chantier réside dans le gain de temps qu’ils offrent. En outre, le fait de construire des structures en atelier assure à celles-ci une plus grande sécurité au niveau de la qualité: les élé-

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Chaque chantier est unique

Chaque bâtiment représente un prototype en soi.

thermiques ments d’étanchéité, par exemple, sont posés au sec et peuvent être dûment contrôlés, puis garantis.» «Mais tout dépend du type de fabrication employé par les fournisseurs et des contraintes rencontrées sur le chantier. Nous n’avons pas de préférence, les deux solutions sont mises en œuvre. Le choix se fait en fonction de la rentabilité des structures tant au niveau de l’étude du projet qu’au niveau des coûts.» La tendance aux volumes vitrés ne faiblit pas… «Elle se développe continuellement! L’objectif actuel est d’arriver à créer des éléments monolithiques les plus grands possible! En Suisse, on voit aujourd’hui des panneaux vitrés de six mètres sur trois. Depuis quinze ans, les efforts portent sur les éléments de scellement capables de soutenir des panneaux aussi lourds et d’assurer leur résistance au vent.»

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Marie-Hélène Morf

Stéphane Cuennet décrit en quelques priorités les défis et les contraintes de cette activité: «Economiquement, nous sommes soumis aux aléas des cours des métaux mais également à ceux du pétrole, qui entre dans la fabrication du verre. D’autre part, au niveau logistique, nous devons minutieusement anticiper la fourniture de matériaux car nos fournisseurs – comme nous d’ailleurs – travaillent en flux tendu. Les affaires vont de plus en plus vite, les délais entre la signature du contrat et le rendu du bâtiment se comptent en mois. » Etant actifs sur l’enveloppe de façade, nous sommes en contact avec la plupart des autres corps de métier et nous sommes tenus d’établir une planification des interventions pour chaque artisan avant même le démarrage du chantier. Il faut définir le nombre de personnes nécessaires pour effectuer le montage des structures, choisir le moyen de levage le mieux adapté au site et au projet, voir si la pose des vitrages s’effectuera depuis l’intérieur ou depuis l’extérieur du bâtiment, opter pour des éléments préfabriqués ou à monter sur place… La démarche est toujours la même mais chaque chantier est unique, ce qui rend le métier passionnant!» Propos recueillis par Marie-Hélène Morf

Verre et métal s’imposent comme les champions des grandes structures.

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Structure métallique en progression, ici sur le site de l’entreprise Bobst, à Mex.

En quête de légèreté Face aux projets architecturaux de plus en plus exigeants, les ingénieurs civils sont confrontés à de nombreux défis et se doivent d’être créatifs.

u cœur de Crissier (VD), Claude Penseyres, directeur de MP Ingénieurs Conseils SA, explique avec enthousiasme combien la recherche permanente et l’évolution des supports informatiques marquent leur empreinte dans le domaine des structures métalliques. Bâtir – Défis, le mot est lancé! Quel est le premier d’entre eux à relever pour l’ingénieur civil? Claude Penseyres – Dans le domaine de la construction, aujourd’hui comme par le passé, ce sont les aspects financiers qui inﬂuencent les décisions. Nos

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honoraires équivalent à 8 à 10% du coût des travaux de gros œuvre. Toutefois, il est intéressant de savoir que nos prestations peuvent réduire ce coût de 10 à 15%! Investir dans un ingénieur civil (ou un architecte) qui fait consciencieusement son travail s’avère payant pour le maître de l’ouvrage. Les grands projets d’infrastructure se multiplient-ils? Oui, le viaduc de Millau, réalisé entièrement en métal, est un bon exemple des compétences des ingénieurs civils, tout comme le percement du tunnel du Gothard et bien d’autres projets, pas tous aussi médiatisés. Pour notre part, plus actifs dans le domaine des bâtiments, nous avons participé à plusieurs projets architecturaux fabuleux: l’un de nos dessinateurs a passé presque une année à dessiner les plans de fabrication de chacune des poutres métalliques qui constituent le Musée Paul Klee à Berne. En 2009, nous

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE

avons reçu, avec les autres partenaires du projet, le Prix Acier décerné par le Centre suisse de la construction métallique (SZS) pour le bâtiment IMD (Institute for Management Development) à Lausanne: le défi consistait à créer des structures métalliques capables de respecter les contraintes posées par un projet architectural très audacieux. Mais il y a aussi les travaux de tous les jours, qui reçoivent le même soin que les objets prestigieux. Parer le mieux possible aux catastrophes naturelles fait également partie de vos missions? Oui, et même en Suisse, le séisme est considéré comme le plus grand risque en la matière. Pour les nouvelles constructions, les ingénieurs travaillent de plus en plus avec des modélisations informatiques leur permettant de maîtriser les caractéristiques exactes des ouvrages et de les dimensionner au plus juste pour supporter les efforts dynamiques liés à un éventuel tremblement de terre.

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Le respect des normes SIA oblige les bureaux d’ingénieurs à fournir cette prestation au maître de l’ouvrage. Dans les bâtiments existants, après une analyse – parfois complexe – de la capacité parasismique réelle d’un ouvrage, nous sommes souvent amenés à corriger la situation en effectuant des améliorations: remplacer un mur en maçonnerie par un mur en béton, poser des contreventements métalliques pour stabiliser des éléments de construction, profiter d’un nouvel ascenseur pour créer une cage en béton qui reprenne les efforts sismiques, etc.

L’IMD, à Ouchy. Un projet architectural qui a constitué en amont un défi technique pour les ingénieurs.

On se prémunit également contre l’incendie? Jusqu’à maintenant, on protégeait les structures, on les «emballait». Aujourd’hui, on est capable de modéliser un incendie dans un projet donné pour mesurer son effet réel sur les structures. Nous recensons tous les paramètres connus, puis, virtuellement, à l’aide de logiciels de pointe, nous simulons un incendie et nous observons l’évolution du feu, minute après minute. Grâce à cette méthode (reconnue par l’AEAI*, l’ECA** et les normes européennes), des économies substantielles peuvent être réa-

lisées, tout particulièrement en ce qui concerne les structures métalliques. Ainsi une grande partie des objets étudiés de cette manière ont pu être entièrement dispensés des éléments habituels de protection contre l’incendie! Les structures métalliques ont-elles une place privilégiée en matière de développement durable ? On sait que l’acier est recyclable. On sait moins qu’aujourd’hui la totalité de l’acier utilisé en construction est déjà de l’acier recyclé! Ce qui en fait un matériau très approprié. Assiste-t-on à des innovations en matière de profils métalliques? Oui, le matériau permet de multiples développements. Nous avons, par exemple, collaboré au développement de poutrelles qui, à partir d’un profilé laminé traditionnel, découpé, puis réassemblé par soudage, offrent des caractéristiques techniques supérieures ainsi que de nombreuses ouvertures pour le passage des installations techniques. Cette solution, qui réduit aussi l’achat d’acier de 30%, a été utilisée dans le complexe industriel Bobst de Mex (VD). Combinée avec un plancher collaborant allégé (composé de bacs de façades, de laine de pierre et de béton), cette conception a permis d’obtenir, pour ce bâtiment de quatre niveaux, des portées libres de quinze mètres avec une structure légère très économique.

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Propos recueillis par Marie-Hélène Morf

* AEAI: Association des établissements cantonaux d’assurance incendie

ECA: Etablissements cantonaux d’assurance **

La rénovation de la Migros des Terreaux, à Lausanne. Ou le renforcement d’une structure existante. bâtir > juillet 2011

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