Efficience21 N° 13 (2014)

Page 1

L E M AG A Z I N E D E L’ E F F I C I E N C E É N E RG É T I Q U E | N° 1 3 | hiver 2 0 1 4 | C HF 5 . 9 0

Efficience enquête

Quel avenir pour l’hydroélectricité?

interview

DOSSIER

«Aider les PME dans leurs 21 visions pour l’efficience énergétique actions pour le climat»

RECHERCHE

Solar Impulse prêt pour le tour du monde


ENSEMBLE VERS DE NOUVEAUX SOMMETS: HIRSLANDEN ET SOLAR IMPULSE L’équipe de Solar Impulse se lancera en 2015 dans un tour du monde à bord d’un avion solaire. Un défi de taille pour une organisation qui ne laisse rien au hasard, encore moins la sécurité médicale de son équipe. Voilà pourquoi Solar Impulse a choisi Hirslanden comme conseiller médical. L’expérience acquise lors de ce partenariat profitera finalement aux patients de Hirslanden dans ses 16 cliniques et plus de 100 centres de compétence. Pour en savoir plus, appelez dès à présent la Hirslanden Healthline au 0848 333 999, ou rendez vous sur www.hirslanden.ch

L’EXPERTISE EN TOUTE CONFIANCE.

HIRSLANDEN A MEDICLINIC INTERNATIONAL COMPANY


ÉDITO

impressum Inédit Publications SA Avenue Dapples 7, CP 900, 1001 Lausanne info@inedit.ch, www.inedit.ch EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an. Tirage 25 000 exemplaires Directeur de publication Thierry Vial thierry.vial@inedit.ch RÉDACTION Rédactrice en chef Elodie Maître-Arnaud elodie.maitre-arnaud@inedit.ch

Trois ans de réflexion

Mise en page Tifenn Le Moullec, Maeva Kühnel, Eva Courgey Correction Adeline Vanoverbeke

E

Retouche images Floriane Veya Image de couverture Solar Impulse MARKETING Chef de projet Quentin Riva quentin.riva@inedit.ch PUBLICITÉ Serge Weygold 021 695 95 82, serge.weygold@inedit.ch Serge Bornand 021 695 95 67, serge.bornand@inedit.ch Matériel/impression 021 695 95 95, admin@inedit.ch Société éditrice Gassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne Impression Courvoisier-Attinger, Arts Graphiques SA Chemin du Long-Champ 135, 2501 Bienne

Lisez également «Efficience 21» sur votre iPad

fficience 21 a trois ans. Lancé à l’automne 2011 avec l’ambition d’informer le grand public sur l’actualité du secteur de l’efficience énergétique, ce magazine propose aujourd’hui encore à ses lecteurs un regard large sur les grands enjeux du développement durable. Le contexte n’a en effet guère évolué depuis sa création, et les défis énergétiques doivent plus que jamais mobiliser l’ensemble de la société. A l’occasion de ce treizième numéro, nous avons demandé à plusieurs acteurs de l’énergie et du développement durable de nous faire part de leur vision pour l’efficience énergétique (lire le dossier page 30). Qu’ils soient urbanistes, philosophes, distributeurs d’énergie, politiciens ou encore spécialistes de la mobilité, tous se sont prêtés au jeu et ont livré leurs réflexions sur les moyens de réduire notre empreinte écologique pour attendre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050. Des idéaux et des prises de position qui sont autant de pistes pour cerner encore davantage les défis de l’efficience énergétique, ou «comment consommer moins avec un niveau de service équivalent».

L E M AG A Z I N E D E L’ E F F I C I E N C E É N E RG É T I Q U E | N ° 1 1 | É T É 2 0 1 4 | C H F 5 . 9 0

EfficiEncE 21 ENQUêTE

DossIER

des objets conçus pour ne pas durer ?

partager, c’est bon pour La pLanète !

MobILITÉ

Le point sur Les bornes de recharge éLectrique

Trois ans. Et après? Fort de son rayonnement en Suisse romande, Efficience 21 devrait prochainement se doubler d’une version pour la Suisse alémanique. L’occasion de repenser sa maquette afin de vous proposer, dès le printemps prochain, une formule renouvelée. 2015 marquera également la mise en ligne du site internet du magazine, sur lequel vous pourrez non seulement retrouver les articles parus dans ses pages, mais aussi découvrir du contenu additionnel et dialoguer avec la rédaction. Avec toujours la même partition éditoriale à jouer: celle de l’éducation à la citoyenneté énergétique.

élodie maître-arnaud rédactrice en chef

Abonnez-vous! CHF 20.– par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

INTERvIEw

RéintRoduiRe le vélo en ville

E-mail: efficience21@inedit.ch | Fax: 021 695 95 50 Adresse: Efficience 21 c/o Inédit Publications, Avenue Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne

vanina moreillon

Rédacteurs Pierre-Henri Badel, Patricia Bernheim, Monique Chevalley, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Vincent Michoud, Stéphanie Milliquet, Henry Plouïdy, Viviane Scaramiglia, William Türler, Sylvie Ulmann, Adeline Vanoverbeke


SOMMAIRE No 13 | hiver 2014 38 Recherche SOLAR IMPULSE

14 INTERVIEW VINCENT ECKERT, FONDATION SUISSE POUR LE CLIMAT

ACTUEL 05 En images Une salle de concerts ventilée naturellement

Dossier 32 Quel avenir énergétique? Idéaux, coups de gueule et projets fous

07 Actualités et brèves 14 Interview Vincent Eckert: «La Fondation suisse pour le climat a soutenu plus de 900 PME depuis 2008»

ÉNERGIES 20 Enquête L’hydroélectricité suisse prend l’eau 25 Solaire Des panneaux colorés 27 Rénovation Conseils pratiques pour des fenêtres efficientes

2 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

RECHERCHE 38 Solar Impulse Les pilotes de l’ombre 42 Gestion des déchets Augmenter l’efficacité des STEP 43 Chauffage Un thermostat intelligent

SOCIÉTÉ 44 Investissements Vers une finance durable 46 Consommation Les sacs en plastique, bientôt interdits?

46 SOCIéTé LE FLéAU DES SACS EN PLASTIQUE

CLEANTECH 50 Promouvoir les compétences suisses Stahleinbau et Mhylab

MOBILITÉ 52 Actualités et brèves 57 Transports en commun Test concluant pour les bus à hydrogène

VIVRE 59 Ecologie Choisir son sapin de Noël 60 Design Huit objets beaux et verts 64 Agenda


«Rouler plus propre et moins cher»

Qui fait le plein de gaz naturel/biogaz ménage son porte-monnaie. Economiser de l’argent en roulant: voilà un argument qui fait mouche. En effet, choisir de rouler au gaz naturel/biogaz permet d’abaisser ses coûts de carburant de plus de 30 % et de bénéficier d’une subvention à l’achat d’un véhicule neuf. Par ailleurs, les voitures fonctionnant au gaz naturel/biogaz réduisent vos émissions de CO2 de 40 %. Tous les véhicules à gaz naturel/biogaz sont hybrides et équipés d’un réservoir à essence. Renseignez-vous au 0800 462 462. www.vehiculeagaz.ch


communiqué

«Nous construisons, nous rénovons, nous créons de la valeur, nous préservons la planète» Le bâtiment est l’un des secteurs les plus énergivores; il produit près de la moitié du CO2. Cette problématique énergétique préoccupe considérablement la Société privée de gérance, qui a créé début 2013 le département Asset Development Environnement, dédié à cette question.

SAINT-GEORGES CENTER, GENèVE.

Asset Development Environnement a été confié à Dominique Bakis-Métoudi, directrice d’Asset Development. Ce secteur repose sur l’engagement fort de cette dernière pour les considérations environnementales et énergétiques et sur son expérience de vingt-cinq ans dans la promotion et le développement immobiliers. Son objectif premier consiste à informer ses clients-propriétaires sur la manière d’optimiser la performance énergétique de leur patrimoine immobilier. Pour ce faire, des mesures concrètes leur sont proposées, notamment au travers des audits énergétiques. Ces audits énergétiques sont importants pour le propriétaire, lui permettant d’anticiper les lois cantonales relatives à la performance énergétique du bâtiment, car les exigences évoluent rapidement. Prenons l’exemple d’un bâtiment construit il y a dix ans en conformité avec les normes environnementales du moment. Aujourd’hui, ce bâtiment peut être considéré comme sous-performant en matière d’efficacité énergétique. Un bon nombre de normes ont relevé le plafond des minima requis en matière électrique, thermique et de ventilation. La loi sur la performance énergétique globale atteint le niveau du standard Minergie aujourd’hui dans le canton de Genève.

DOMINIquE BAkIS-MéTOuDI, DIRECTRICE D’ASSET DEVELOPMENT ENVIRONNEMENT

En quoi consiste concrètement un audit? Il se fait en deux étapes. Dans un premier temps, il s’agit de faire un bilan qui vise à identifier tous les postes susceptibles d’être améliorés: enveloppe thermique, isolation des façades, fenêtres, étanchéité, etc. Un certificat énergétique est émis selon le cahier technique SIA 2031/2009, pour situer la consommation énergétique du bâtiment par rapport aux standards actuels. Pour cela, la surface de référence énergétique est calculée, les consommations de gaz et d’électricité des trois dernières années d’exploitation inventoriées d’après les relevés transmis. Dans un deuxième temps, après avoir établi l’étiquette énergétique du bâtiment, les éventuels axes d’optimisation sont énumérés. Un bilan énergétique et financier des améliorations suggérées est réalisé. L’éventail des mesures concrètes proposées est large: adaptation des horaires de ventilation à la présence des occupants, utilisation rationnelle des stores durant les périodes de fort rayonnement solaire, modification des points de consigne de distribution chaud/froid, instauration d’une tempéra-

ture ambiante de consigne saisonnière (été/hiver), utilisation de rejets thermiques des installations productrices d’électricité, etc. Evidemment, les démarches relatives à l’audit énergétique ont un coût pour les propriétaires et prennent du temps. Il faut compter environ 50 à 60 heures de travail, soit des honoraires pouvant être estimés en moyenne à 8200 francs TTC, pour rassembler les données nécessaires à la rédaction du rapport d’audit et l’établissement de l’audit lui-même. Néanmoins, le retour sur investissement motive les propriétaires à passer à l’acte. En effet, les économies d’énergie réalisées rentabilisent le coût de l’audit énergétique et les mesures d’amélioration prises. Par exemple, pour un des immeubles gérés par la SPG et construit il y a dix ans, la consommation d’électricité était quatre fois plus élevée que la norme actuelle. Un an après l’audit, la progression se reflète directement dans la classe attribuée pour la consommation d’énergie primaire et pour les émissions de gaz à effet de serre (Cahier technique 2031). Quasiment 200 000 kWh sont économisés, soit un gain annuel de plus 24 125 francs TTC. Faites le compte, le coût d’un audit énergétique peut vite être amorti.

SPG – ASSET DEVELOPMENT ENVIRONNEMENT ROuTE DE ChêNE 36 – 1208 GENèVE TéL. 058 810 30 50 – www.SPG.Ch


ACTUEL

harmonie au naturel

christian richters

Le Carnal Hall est le nouveau centre culturel de l’école privée du Rosey, à Rolle. Inauguré au mois d’octobre dernier en présence de l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, le dôme, composé de 5000 panneaux métalliques, abrite une salle de concerts philarmoniques de 800 places. Afin de minimiser l’impact des vibrations provoquées par le passage des trains à proximité, celle-ci est entièrement construite sur une structure séparée et isolée par des ressorts. Un défi technique qui permet également à l’air naturel de circuler sous la salle et d’être ensuite évacué grâce à d’immenses trappes d’aspiration intégrées au design des parois. L’utilisation de l’air conditionné devient ainsi optionnelle et ne perturbe pas l’acoustique. «C’est l’une des seules salles naturellement ventilée au monde», confie l’architecte. V.M.


Master of Advanced Studies (MAS ) en

Energie et développement durable dans l’environnement bâti ( EDD-BAT ) Comprenant 9 Certificates of Avanced Studies (CAS ) répartis en 3 profils: Tronc commun CAS Notions de base d’EDD-BAT

CAS Architecture climatique

Profils CAS Techniques énergétiques

CAS Techniques énergétiques

CAS Territoires urbains et énergie

CAS Constructions durables

CAS Energies renouvelables dans le bâtiment

CAS Cité de l’énergie

CAS Rénovation énergétique des bâtiments

CAS Rénovation énergétique des bâtiments ou Planification et gestion de projets

CAS Planification et gestion de projets

Informations et inscription: www.mas-eddbat.ch • MAS entier ou CAS séparé possible


ACTUEL Baromètre

UP

fotolia

& DOWN +2,3% de hausse des émissions de CO2 en 2013,

soit 36,1 milliards de tonnes au niveau mondial. Les prévisions pour 2014 tablent sur une nouvelle hausse de 2,5%.

– 61,2% C’est la plus forte baisse des émissions de CO2 réalisée entre 2008 et 2012 par un pays européen, la Lettonie. La plus forte hausse (+20%) est attribuée à l’Espagne dans le même intervalle.

«Dégel» des polluants Un projet de recherche financé par le Fonds national suisse montre que la fonte des glaciers ne menace pas uniquement le paysage. Des substances toxiques désormais interdites – comme les biphényles polychlorés (BPC) – risquent en effet d’être relâchées dans l’environnement suite à cette fonte.

25 millions jusqu’en 2020

Le Fonds de technologie est opérationnel depuis le 1er novembre 2014. Un instrument de politique climatique développé par la Confédération et qui permet aux entreprises innovantes de demander un cautionnement.

Radar à oiseaux Un prototype est testé à Soleure afin d’interrompre les rotors des éoliennes à l’approche des migrateurs. Les ornithologues évoquent pour l’heure 10 000 victimes annuelles.

1424 GWh pour s’éclairer en 2014 Une valeur en recul en Suisse selon le WWF, qui rappelle qu’en 2010, la quantité de courant consommé pour l’éclairage s’élevait à 1840 GWh. Reste que cela représente encore près de la moitié de la production de la centrale de Mühleberg.

1,2 milliard d’assiettes de rösti à la poubelle C’est ce que représente le gaspillage annuel des pommes de terre en Suisse. Selon une étude du WWF, 66% des tubercules cultivées sont perdues dans la chaîne de valeur ajoutée, soit 303 000 tonnes.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 7


EN BREF

ACTUEL

éCLAIRAGE

subventions

DR

Élodie Maître-Arnaud

L

e subventionnement des projets solaires par la Confédération va diminuer en deux étapes, au 1er avril et au 1er octobre 2015. Le Conseil fédéral a ancré cette réduction dans une révision de l’ordonnance sur l’énergie qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain. A partir du 1er octobre 2015, les tarifs de rachat seront ainsi inférieurs d’environ 12% pour les grandes installations (> 1000 kW), d’environ 18%

pour les installations moyennes (de 30 à 1000 kW) et d’environ 23% pour les petites installations (≤ 30 kW). Les nouveaux taux devront s’appliquer jusqu’au 1er avril 2016. Les coûts d’investissement des installations intégrées demeurant plus élevés que ceux des installations ajoutées, un supplément d’environ 15% continuera d’être accordé sur les taux de rétribution pour celles-ci. Par ailleurs, les installations photovoltaïques qui auront reçu une décision positive à partir de 2015 devront être mises en ser-

a

L’arbre à vent L’entreprise française NewWind a conçu un modèle d’éolienne que l’on imagine facilement faire son entrée dans les villes. Il a la forme d’un arbre dont les feuilles sont dotées de petits générateurs. Deux prototypes sont en place dans l’Hexagone et permettent de capter l’énergie des vents faibles et des mouvements d’air alentour, assurant l’éclairage d’une rue ou d’un bâtiment public. Des projets sont à l’étude en Suisse. A suivre!

Le Conseil fédéral a annoncé la réduction des taux de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) et de la rétribution unique (RU) pour le photovoltaïque.

li

INVENTION

Forte baisse de la RPC en 2015

Fo to

A la force des mollets Le footballeur Pelé a inauguré un stade unique en son genre dans une favela de Rio de Janeiro. L’éclairage y est entièrement assuré grâce au solaire et à l’énergie cinétique générée par les joueurs. Un projet développé avec l’aide de Shell afin d’encourager les plus jeunes à s’orienter dans les filières scientifiques et technologiques.

Photovoltaïque

vice dans un délai maximum de quinze mois (au lieu de vingtquatre jusqu’à présent). La gestion des listes d’attente sera également modifiée. Les demandes concernant les installations photovoltaïques seront toujours traitées dans l’ordre d’arrivée. Une liste distincte sera créée pour les autres énergies renouvelables; les projets prêts à être réalisés seront favorisés. E

solaire

chantiers Remorques écologiques L’entreprise Vinci Autoroutes éclaire ses chantiers nocturnes grâce au solaire et aux déplacements d’air engendrés par le trafic routier. Un mât d’éclairage LED est embarqué sur une remorque; il est alimenté par des batteries rechargées grâce à deux éoliennes et à des panneaux solaires. Deux prototypes remplacent actuellement avec succès les traditionnels groupes électrogènes.

8 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Ikea Suisse se lance dans le solaire. Et, bonne nouvelle, les kits sont livrés clés en main, pas besoin de sortir vos tournevis! Depuis la mi-décembre, le géant suédois du meuble propose des installations solaires photovoltaïques dans ses filiales suisses. Ce produit, fabriqué en Allemagne par l’entreprise Hanergy, basée à Pékin, est annoncé comme 10 à 20% moins cher que ses concurrents sur le marché helvète. Une offre qui devrait avant tout intéresser les propriétaires de villas. «Nous souhaitons permettre à nos clients de mener

DR

Photovoltaïque en kit

une existence plus durable à domicile, ce à quoi les installations solaires apportent une contribution essentielle, déclare Simona Scarpaleggia, Country Manager d’Ikea Suisse. Parallèlement, la nouvelle offre permet aux clients d’économiser de l’argent sans renoncer au confort. Avec ce lancement inédit, Ikea

marque son entrée dans un nouveau secteur d’activité prometteur.» La première filiale à proposer cette nouveauté est celle de Spreitenbach, dans le canton d’Argovie, à proximité de Zurich. Les autres lui emboîteront le pas en 2015. Et, cette fois, pas besoin de sortir vos outils: le montage et la mise en service sont assurés par des professionnels de la région certifiés Pros du solaire® par Swissolar! Depuis leur lancement en Grande-Bretagne en 2013, plus de 1300 kits ont été vendus dans ce pays. E S.U.


LUCIE NE PENSAIT PA S QUE LE GAZ AVAIT AUTA NT D’AVANTAG ES. ET VOUS ?


ACTUEL initiative

encourager le recours aux énergies renouvelables

Cadastre solaire Fribourg met à la disposition de ses habitants un nouvel outil mesurant le degré d’ensoleillement du parc immobilier de la ville. Le but? Déterminer les zones adéquates pour l’installation de panneaux solaires. élodie Maître-Arnaud

T

ous les Fribourgeois intéressés peuvent désormais se connecter au site cartographique www.sitecof.ch afin de connaître avec précision le potentiel solaire de leur habitation. La Ville entend ainsi encourager l’utilisation de cette ressource renouvelable au haut potentiel

DR

énergétique et motiver la population à réduire sa dépendance vis-à-vis du nucléaire.

De quoi alimenter 357 villes comme Fribourg Cet outil se présente comme un cadastre classique avec des codes couleurs sur les

toits, en fonction des aptitudes pour le solaire (d’excellent à non suffisant). C’est la société Swiss Image qui a été mandatée pour récolter les données permettant de réaliser cette cartographie. En calculant précisément la hauteur de tous les bâtiments de la ville, il a été démontré que les toits de la commune pouvaient couvrir la consommation de 357 villes de taille et besoins similaires à ceux de Fribourg. Ce cadastre s’adresse en particulier aux régies, aux architectes et aux propriétaires, qui trouveront en outre, sur le site internet, des informations utiles à leur prise de décision. Il est ainsi possible de savoir si l’ensoleillement d’un bâtiment justifie le recours au solaire photovoltaïque plutôt qu’au thermique, en fonction notamment de son emplacement et de la forme du toit – plat ou incliné. Des informations concernant les coûts d’installation, le potentiel d’économies et la réduction des émissions de CO2 peuvent également être communiquées. E

PUBLICITÉ

TUREL ! PASSEZ AU GAZ NANO S PRIMES. RDER DE PROFITEZ SANS TA

UNE OFFRE DE RACCORDEMENT SIMPLE ET CLÉ EN MAIN :

Jusqu’à 10’000 CHF de prime à l’achat de votre nouvelle installation.

COMPLÉTEZ VOTRE RACCORDEMENT AVEC L’OFFRE CO MP 2 ENSA. Faites du bien à l’enviro nnement en compensan t 100 % ou 50 % des ém issions de CO généré es par 2 votre consommation de gaz naturel.

CO2MPENSA

PRIME RACCORGAZ DE 1000 CHF Visite sans engagement d’un conseiller SiLGaz

50%

100%

Analyse personnalisée de vos besoins Devis gratuit pour votre raccordement

encore plus éco-respon

sable

Un seul interlocuteur pour votre projet En partenariat avec

Information et contact : www.lausanne.ch/gaz Tél 021 315 81 81 sil.commercial@lausanne.ch


EN BREF pétition

taxer le nucléaire et le charbon

MINERGIE Rénovation record en Suisse La coopérative d’habitation La Cigale, à Genève, est la plus grande rénovation Minergie-P du pays et a été récemment récompensée par le Prix solaire Suisse 2014. Construits en 1952, les deux immeubles ont été repensés pour améliorer leur efficacité énergétique. L’objectif? Une réduction de 70% des besoins en énergie et une diminution de 91% des émissions de CO2. Un chantier ambitieux qui démontre qu’une rénovation est réalisable sur de grands ensembles.

sus au Courant sale!

élodie Maître-Arnaud

«L

e tournant énergétique sera entravé tant que les importations d’énergie sale ou atomique seront possibles. La progression de l’énergie sale peut rapidement et intelligemment être stoppée par une taxe ciblée, conforme aux règles du marché», déclarait Kaspar Schuler, de Greenpeace, à Berne, au début de l’automne. L’association écologiste, Pro Solar et le WWF ont remis à la Chancellerie fédérale une pétition de 30 000 signatures en faveur d’une taxe sur le «courant sale».

Lancée trois mois plus tôt, cette pétition revendique une taxation de l’électricité issue de centrales nucléaires, au charbon et à gaz.

Hydraulique suisse en danger Ses initiateurs relèvent que les prises suisses sont, pour l’heure, alimentées pour moitié par ce type de courant. Une proportion qui pourrait augmenter dans les années à venir avec l’ouverture du marché. «L’importation de ce courant compromet l’hydroélec-

tricité indigène, entrave le développement des renouvelables et obstrue l’abandon rapide du nucléaire en Suisse», précisent les initiateurs. Ceux-ci ont pris la pose sur la place Fédérale, devant la photo d’un wagon rempli de charbon. «Quotidiennement, la combustion de près de 100 fois le contenu d’anthracite d’un tel wagon par une centrale de taille moyenne cause des émissions de 16 000 tonnes de CO2», affirment-ils. E

SOLAIRE Robot agronomique Désigné «Chercheur de l’année», le professeur Salah Sukkarieh, de l’Université de Sidney, a mis au point Ladybird, un robot capable d’analyser la croissance des plantes, de repérer des parasites, d’arracher les mauvaises herbes et de ramasser tout type de récoltes. Truffée d’électronique, cette coccinelle est entièrement autonome grâce à ses panneaux solaires. DR

pro solar margareta sommer

Pro Solar, Greenpeace et le WWF ont recueilli 30 000 paraphes en faveur d’une taxe sur l’électricité issue de centrales nuc­léaires, au charbon et à gaz.

tarifs

GESTION ÉNERGÉTIQUE

Après examen des tarifs transmis par les gestionnaires de réseau suisses, la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) a annoncé une augmentation des prix de l’électricité en approvisionnement de base. Un ménage paiera ainsi en moyenne 20,7 ct./kWh en 2015, soit 5% de plus que cette année. Des hausses de tarifs découlant principalement de l’augmentation des coûts de réseau et de la RPC. E E. M.-A.

Source: OFS/Elcom

électricité plus chère en 2015

Comparaison tarifaire en ct./kWh: catégorie H4, prix total pour l’année 2015 ■ < 17,48 ■ 17,48 - 19,54 ■ 19,54 - 21,60 ■ 21,60 - 23,66 ■ >23,66

Solution Tiko Lancée en 2012 par Swisscom et Repower pour améliorer la gestion de l’énergie des éoliennes ou des panneaux solaires, Tiko a convaincu l’OFEN, qui l’intègre désormais dans ses projets phares. Il permet de réagir aux fluctuations du réseau d’électricité en reliant entre eux les chauffages des clients participants et en décalant les heures de chauffage des pompes à chaleur et des chauffe-eau.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 11


COMMUNIQUÉ

Il y a chauffage au bois et chauffage au bois! Si l’ensemble des feux ouverts et anciens foyers fermés du parc actuel était remplacé par des appareils performants, les émissions de poussières seraient réduites de près de 90%. On entend souvent dire que le chauffage au bois est responsable de la présence dans l’air de poussières fines. Le domaine des foyers à bois a toutefois connu, ces dernières années, une évolution considérable, qui se traduit par la mise sur le marché de produits dont les performances sont très largement supérieures à celles de leurs prédécesseurs. Ce phénomène est particulièrement marqué dans le domaine des poussières, où l’on observe qu’un foyer moderne émet – en laboratoire – 100 à 1000 fois moins de poussières fines qu’un modèle plus ancien ou qu’un feu ouvert. En tenant compte du fait que même un bon foyer est rarement utilisé dans des conditions optimales, on peut considérer qu’un foyer moderne, dans des conditions classiques d’utilisation, émettra au minimum 10 fois moins de particules qu’un foyer ancien et 20 fois moins qu’un feu ouvert!

PUBLICITÉ

Spécialiste des foyers performants depuis plus de vingt-cinq ans, Stûv Helvetica conçoit des poêles et des inserts alliant design, performances et plaisir du feu. Le Stûv 30-in offre ainsi tous les avantages des foyers dernière génération avec un rendement à la puissance nominale de 83% et une combustion plus propre (0,05% de CO2 par heure et 28 mg/Nm3 de particules fines). Une solution

qui convient parfaitement pour équiper les habitations dotées du système Lack, entièrement chauffées avec un seul foyer. Son habillage minimaliste permet en outre de l’installer avec ou sans encastrement, en version large, étroite ou asymétrique, ou encore en version d’angle. www.stuv-helvetica.ch


électricité

trois réacteurs à l’arrêt menacent l’approvisionnement

fotolia

Belgique en panne ?

Cet hiver, les Belges risquent de ne pas disposer de suffisamment d’électricité pour couvrir tous leurs besoins. Ou quand le Plat Pays menace de devenir un pays à plat. élodie Maître-Arnaud

T

rois réacteurs nucléaires belges ont été arrêtés cette année – deux au printemps pour des raisons de sécurité et le troisième cet automne suite à un incident technique. Alors que les premiers frimas se font sentir, la capacité de production du pays est ainsi réduite de 27%. Afin de préparer la population à une éventuelle pénurie de

courant, le Ministère de l’intérieur a publié au mois de septembre dernier un grand plan de délestage, accompagné depuis quelques semaines d’une campagne de sensibilisation du public. Le but? Eviter le black-out.

Coupures de courant planifiées Privé de plus du quart de sa capacité de production de courant nucléaire (l’atome assure en

Belgique 55% de la consommation électrique), le Plat Pays pourrait subir cet hiver une pénurie allant jusqu’à 116 heures, selon les scénarios les plus pessimistes. Le plan de délestage prévoit six zones représentant chacune une tranche de consommation de 500 MW et qui pourront être successivement débranchées pour une durée de deux à trois heures, entre 17 h et 20 h. Les grandes villes ne seront toutefois pas impactées. La campagne «Off-On», largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux, encourage quant à elle la population à faire des efforts pour limiter la consommation d’électricité. Rappelons que le parlement belge a décidé en 2003 de sortir progressivement du nucléaire entre 2015 et 2025. Le nouveau gouvernement laisse toutefois entrevoir le report de cette mesure. Une position vivement critiquée par l’organisation Greenpeace, qui dénonce en outre l’absence de vision à long terme. Le manque d’investissements dans le réseau de transport électrique est également pointé du doigt. E

start-up

Nouveau directeur au BlueFactory à Fribourg «Je suis fier de participer à cette formidable aventure et de pouvoir apporter toute mon énergie et mes acquis pour en faire un succès de dimension interna­ tionale.» Jacques Laurent est le nouveau directeur de Blue­ Factory, à Fribourg, depuis le 1er décembre 2014. De formation scientifique et économique, il a

dirigé pendant huit ans l’EPFL Innovation Park. Son objectif immédiat est de permettre à de nouveaux locataires de débuter leurs activités sur le site avant l’été 2015. Il coordonnera également la construction des premiers nouveaux bâtiments. Niché au cœur de Fribourg, sur l’ancien terrain de la brasserie Cardinal, le parc

BlueFactory accueille start-up et entreprises actives dans les nanotechnologies, l’énergie ou encore de l’e-gouvernance. Au niveau suisse, il se distingue par sa dimension zéro carbone, préfigurant ainsi l’industrie de demain qui intégrera les coûts environnementaux dans les mécanismes économiques. E V. M.

EN BREF INNOVATION Tuiles solaires La société suédoise Soltech Energy a développé des tuiles transparentes qui captent l’énergie solaire en associant le photovoltaïque et le thermique. Véritables alternatives aux solutions existantes, elles permettent d’isoler le toit d’un bâtiment avec esthétisme tout en générant assez d’énergie pour la consommation électrique et le chauffage de l’eau d’un foyer. DR

ACTUEL

ÉLECTRICITÉ Réseaux intelligents Reporter la consommation des appareils gourmands en électricité aux périodes creuses et produire de l’électricité issue de sources renouvelables au meilleur moment: tel est l’objectif de SEMIAH, un nouveau projet de recherche européen auquel sont associés cinq partenaires valaisans, acteurs des secteurs des télécommunications et de l’énergie. Une phase test de trois ans a débuté dans une centaine de foyers. PHOTOVOLTAÏQUE Nouveaux procédés Quatre acteurs de l’industrie solaire suisse participent au projet Swiss Inno HJT, financé par l’OFEN, le canton de Neuchâtel et les sociétés partenaires. Son but? Développer une chaîne de production applicable dans l’industrie pour un type innovant de cellules solaires, qui promet un grand rendement. Ces cellules fabriquées à Hauterive (NE) se basent sur la technologie à hétérojonction et permettent de transformer jusqu’à 23% de l’énergie du rayonnement solaire en électricité.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 13


La Fondation suisse pour le climat est dirigĂŠe par Vincent Eckert. Depuis 2008, elle a soutenu plus de 900 PME, Ă hauteur de 13 millions de francs. DR


Interview «L’aide de la fondation permet d’amplifier l’effet incitatif de la taxe sur le CO2» Vincent Eckert dirige la Fondation suisse pour le climat. Grâce aux fonds provenant de la restitution de la taxe CO2 mis à disposition par de grandes entreprises suisses, l’institution soutient les PME dans leurs actions en faveur du climat.

Élodie Maître-Arnaud

D

epuis 2008, la Fondation suisse pour le climat soutient financièrement les PME qui mettent en place des mesures pour améliorer leur efficacité énergétique ou qui développent des projets innovants en faveur du climat. Ces subventions proviennent exclusivement des recettes nettes de la taxe incitative sur le CO2 reversées par les entreprises partenaires de l’institution privée. Entretien avec Vincent Eckert, son directeur. E21 Dans quel contexte la fondation a-t-elle été créée? Vincent Eckert L’idée a germé dès 2003, alors que le concept de taxe incitative sur le CO2 était en discussion. Anticipant qu’ils allaient recevoir davantage que ce qu’ils allaient débourser, des membres du Modèle énergétique de Zurich [un groupement de grandes entreprises] ont alors décidé de mettre leurs recettes à disposition pour le climat. Au nombre de 11 lors du dépôt des statuts de la fondation en 2008, les parte-

naires sont désormais 24. Il s’agit d’entreprises actives dans le domaine des services, de l’assurance, de banque, du consulting et de l’IT pour l’essentiel.

LES PME MANQUENT DE RESSOURCES POUR S’OCCUPER DES PROBLÉMATIQUES ÉNERGéTIQUES Votre domaine d’action est celui des PME. Pourquoi ce choix? La fondation réinjecte la restitution nette des entreprises partenaires dans le secteur de l’économie qui en a le plus besoin. En effet, contrairement aux grandes sociétés, les PME n’ont souvent pas les ressources financières ou humaines pour s’occuper des problématiques d’économies d’énergie. L’aide de la fondation permet ainsi d’amplifier l’effet incitatif de la taxe sur le CO2. Elle permet aussi de soutenir l’innovation et la compétitivité de la place économique suisse. De quelle manière apportez-vous ce soutien? Nous soutenons financièrement les entreprises de trois façons. Tout d’abord en les

aidant à développer des projets d’amélioration de leur efficacité énergétique afin qu’elles puissent bénéficier sans attendre des dernières avancées technologiques dans ce domaine. Pour ce faire, nous

bio express DR

Propos recueillis par

Vincent Eckert dirige la Fondation suisse pour le climat depuis sa création en 2008.

Responsable environnement chez Swiss Re depuis 2007, il a travaillé pendant quinze ans dans l’industrie comme responsable environnement, sécurité et qualité. Il est diplômé de l’EPFZ en sciences de l’environnement et est titulaire d’un Executive MBA de l’Université de Saint-Gall.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 15


interview vincent eckert avons notamment listé 25 mesures standard allant de l’isolation à la production de chaleur en passant par la ventilation, et qui incluent aussi d’autres équipements, comme le remplacement des machines à laver ou des systèmes de cuisson. Nous aidons également les entreprises à repenser leurs processus de production; ce sont souvent les postes les plus énergivores. Le soutien financier est proportionnel à

la réduction des émissions de CO2 ou à l’économie d’électricité résultant des mesures mises en œuvre. Ce qui représente parfois la moitié des coûts d’investissement. La fondation soutient également les PME qui contractent une convention d’objectifs de réduction d’énergie sur dix ans, dans le cadre de l’AEnEC (Agence de l’énergie pour l’économie) et de l’ACT (Agence cleantech suisse). Nous remboursons à ces entreprises

la moitié des frais annuels découlant du suivi de ces programmes. Il s’agit là d’une démarche à long terme en laquelle je crois tout particulièrement. Nous appuyons enfin les PME qui développent des projets innovants et qui ont un potentiel commercial en matière climatique.

DES INNOVATIONS PROMETTEUSES POUR L’HABITAT DURABLE

OEKAG

Parmi ces projets innovants, certains apportent-ils des solutions concrètes pour l’efficience énergétique des habitations? Oui, c’est même une part importante des innovations que nous appuyons. Je songe notamment aux clapets EnergyStop® à poser sur les tuyaux d’évacuation des toits ou encore au bac à douche Joulia, qui récupère la chaleur de l’eau. L’installation éolienne développée par la société Anerdgy est également très prometteuse. (Lire les encadrés consacrés à ces innovations) Menez-vous aussi des actions de sensibilisation à destination des PME? Ce n’est pas le rôle de la fondation. Notre coup de pouce financier permet toutefois aux dirigeants de faire appel à des conseillers énergétiques, par exemple dans le cadre d’une convention d’objectifs, qui sont parfaitement à même de les guider au mieux sur les bonnes mesures à mettre en place.

Un potentiel de 500 000 tonnes de CO2 en moins Jusqu’à 30% de l’énergie de chauffage d’une maison est perdue en s’échappant par les ouvertures de fonction dans l’enveloppe du bâtiment (tuyaux d’aération et tuyaux de chute d’eau pluviale). Pour contrer ce phénomène et éviter cette déperdition de chaleur, l’entreprise lucernoise OEKAG WasserTechnik AG a développé des clapets à installer à la sortie des dispositifs d’évacuation. Baptisés EnergyStop®, ils régulent le débit d’air afin de ne le laisser circuler que lorsque cela est vraiment nécessaire. Le potentiel d’économies d’énergie est conséquent, tout comme celui de l’impact climatique: si tous les toits de Suisse étaient équipés de ce type de clapets, les émissions de CO2 pourraient diminuer de 500 000 tonnes par an. La Fondation suisse pour le climat a participé au financement de cette innovation à hauteur de 400 000 francs sur deux projets (air et eau).

16 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Comment les demandes de soutien vous sont-elles adressées? Les demandes nous sont adressées via des formulaires en ligne à disposition sur notre site web. En ce qui concerne l’aide aux 25 mesures d’efficacité énergétique, le système est très simple: le dépôt de la demande ne prend pas plus de quinze minutes. Le feed-back est d’ailleurs très bon; les PME soulignent l’absence de bureaucratie et l’efficacité de notre organisation. Ce sont souvent les conseillers en énergie qui dirigent les entreprises vers notre fondation. Pour le dépôt de demande de financement pour un projet innovant, l’effort est plus important, car il s’agit d’apporter aux conseils de la fondation une information détaillée et convaincante du sujet et de la compétence du demandeur à atteindre ses objectifs.

SEULES 10% DES PME SOUTENUES SE TROUVENT EN SUISSE ROMANDE


Anerdgy AG

éole part à la conquête des toits La société zurichoise Anerdgy a imaginé WindRail (barre éolienne), un système permettant d’exploiter la réfraction du vent et les écarts de pression sur les toits afin de générer de l’électricité. Il pourra également accueillir des panneaux photovoltaïques pour tirer profit de l’énergie solaire. Destiné aux toitures plates, le dispositif pourra être installé le long de l’arête du toit et exploitera les différentes sources d’énergie dans une turbine intégrée. Il devrait permettre aux bâtiments de produire jusqu’à 70% de leur consommation d’énergie. Un premier prototype a été installé à Marthalen (ZH), sur la tour Landi. La Fondation suisse pour le climat participe au financement de cette innovation à hauteur de 195 000 francs.

LA REDISTRIBUTION EST PLUS FAIBLE QU’ESPéRÉ Vos recettes sont-elles suffisantes pour soutenir toutes les entreprises qui en font la demande? La plupart des demandes d’aide aux mesures d’efficacité énergétique sont traitées de façon positive. Nous versons les subsides à hauteur de 30 francs par tonne de CO2, respectivement 10 francs par mégawatt­

heure électrique économisé. Ce mécano fonctionne bien, même si nous avons dû réduire un peu son périmètre: nous ne soutenons plus les mesures relatives à l’éclairage, ni les mises en réseau de chauffage à distance. Celles-ci sont déjà très rentables à court terme pour les entreprises. De même, nous n’apportons plus notre appui aux PME exemptées du paiement de la taxe incitative [celles qui utilisent beaucoup d’énergie]. Ces arbitrages ne sont pas faciles, mais il faut composer selon nos moyens. Pour les projets innovants, c’est un «concours

La taxe sur le CO2 est prélevée depuis le 1er janvier 2008 sur les combustibles fossiles. Le but de cette mesure incitative est d’encourager une utilisation parcimonieuse de ce type de ressources et de favoriser le recours aux énergies renouvelables, afin que la Suisse puisse réaliser ses objectifs en matière de protection du climat. En 2014, le montant de la taxe a été porté de 36 à 60 francs par tonne de CO2. Elle figure en pratique sur les factures d’achat de combustibles. Environ deux tiers des recettes de la taxe sont redistribués à la population et aux entreprises, et ce, quelle que soit leur consommation. Cette redistribution se fait respectivement via les assurances maladie et les caisses de compensation

de beauté»: les conseils de la fondation ne choisissent que les projets les plus convaincants. Nos ressources sont limitées; nous avons entre 2 et 2,5 millions de francs à disposition chaque année. La source de notre financement – la redistribution de la taxe CO2 revenant aux entreprises partenaires – étant plus faible qu’espéré. Ce qui est une bonne nouvelle pour la planète! Oui, puisque cela veut dire que la Suisse émet moins de CO2. C’est aussi le signe

AVS. Chaque personne domiciliée en Suisse reçoit 52,20 francs en 2014 en déduction de l’assurance maladie. Pour les entreprises, la redistribution correspond à 0,573‰ du montant de la masse salariale. Un tiers des recettes (au maximum 300 millions de francs) est affecté au Programme Bâtiments de la Confédération afin de promouvoir des assainissements énergétiques et encourager le recours aux énergies renouvelables. Vingt-cinq millions de francs sont également utilisés pour alimenter le Fonds de technologie. fotolia

La fondation siège à Zurich et son réseau est plutôt alémanique. Cela explique-t-il la faible proportion de PME romandes bénéficiant de votre appui? Si notre base est en effet zurichoise, ce n’est en tout cas pas le fait d’un problème de langue, comme vous pouvez le constater! Effectivement, les entreprises romandes ne représentent que 10% des PME que nous soutenons. La tendance est toutefois à la hausse, en particulier en ce qui concerne les projets innovants. Pour l’aide aux mesures d’efficacité énergétique, c’est encore un peu mou. Il est toutefois difficile pour moi de faire la part des choses entre la méconnaissance de l’existence de notre fondation et un intérêt moindre pour ces problématiques de la part des entreprises romandes. Celles-ci ont en effet mis en place une dynamique forte pour la protection du climat au cours des dernières années.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 17


interview vincent eckert que la taxe incitative fonctionne. La Suisse n’atteint toutefois pas encore ses objectifs de réduction. La taxe a donc été portée cette année de 36 à 60 francs par tonne de CO2. Cette hausse ne s’est toutefois pas réper­ cutée sur la redistribution, notamment parce qu’une partie des sommes perçues est consacrée à d’autres programmes (lire encadré p. 17).

Joulia SA

CONVAINCRE LES GRANDES ENTREPRISES DE MUTUALISER LES RECETTES DE LA TAXE CO2

De quels moyens disposez-vous pour augmenter vos recettes? Pour honorer la demande croissante de soutien, nous avons bien évidement intérêt à développer notre base de financement. Afin que l’image de la fondation soit claire, nous devons toutefois rester dans le strict contexte de l’utilisation de la restitution nette de la taxe incitative. Le potentiel est d’ailleurs très important: beaucoup d’entreprises ne réalisent même pas qu’elle reçoivent une redistribution de la taxe sur le CO2. Celle-ci est en effet remboursée par

les caisses de compensation AVS et revêt la forme d’une transaction de réduction sur la facture des assurances sociales. La valeur par entreprise est en outre plutôt faible – 0,573‰ du montant de la masse salariale en 2014. Nous devons donc expliquer à leurs dirigeants qu’il est essentiel de mettre nos moyens en commun afin de créer de la valeur ensemble. Il faut les convaincre de se joindre à nous. Une tâche difficile en pratique? Le plus compliqué est d’obtenir un rendezvous! Certains doutent de la pertinence de se mettre en avant dans une fondation pour le climat alors qu’ils n’ont pris aucune mesure environnementale en interne. Cette prise de contact peut toutefois être un point de départ pour amorcer une réflexion sur ce point. D’autres entreprises utilisent les sommes redistribuées pour leurs propres projets. Il faut alors savoir ménager la susceptibilité des responsables environnement, qui peuvent légitimement préférer financer ces initiatives internes.

PLUS DE 900 ENTREPRISES ONT été SOUTENUES DEPUIS 2008 La taxe sur le CO2 est confirmée jusqu’en 2020. Et après, quel avenir pour la fondation? 2020 est déjà une bonne distance temporelle. Je crois par ailleurs que le mécanisme incitatif sera maintenu, d’autant que l’impôt environnemental a du mal à progresser. Si la taxe est abandonnée, la fondation devra être dissoute. Mais le nombre de PME soutenues depuis 2008 aura amplement justifié son existence!

économies sous la douche La start-up biennoise Joulia a mis au point un bac de douche permettant de récupérer la chaleur des eaux usées afin de préchauffer l’eau froide. Contrairement aux bacs classiques, l’eau de ruissellement n’est pas dirigée vers la bonde d’évacuation mais rejoint le fond de l’installation, équipé d’un échangeur de chaleur. Celui-ci permet de porter l’eau froide jusqu’à une température de 25° C, ce qui conduit à diminuer l’apport d’eau chaude dans le mitigeur. Selon les calculs de la société, si le bac Joulia était installé dans tous les foyers de quatre personnes en Suisse, sur la base d’une douche de six minutes par jour, il permettrait d’économiser chaque année l’équivalent énergétique d’un camion-citerne de fuel de 75 km de long. La Fondation suisse pour le climat a participé au financement de cette innovation à hauteur de 150 000 francs.

18 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Quel est le bilan de la fondation après six ans? Nous avons jusqu’à présent apporté notre soutien à plus de 900 entreprises, à hauteur de près de 13 millions de francs. Quant aux bénéfices pour le climat, la réduction des émissions de CO2 est simple à estimer dans le cadre de l’aide aux mesures d’efficacité énergétique: nous y avons consacré environ 6 millions de francs en versant 30 francs par tonne de CO2 économisée. Faites le calcul! C’est plus compliqué en revanche pour l’aide aux projets innovants. Mais, une chose est sûre, le potentiel est énorme. Prenez l’exemple des clapets EnergyStop®: on estime que, si tous les toits de Suisse en étaient équipés, les émissions de CO2 seraient réduites de 500 000 tonnes par an! E


Economisez en surveillant au plus près votre consommation d’électricité ! Profitez de vos nouveaux services sur internet et application smartphone.

Inscription gratuite sur


LDD

énergies

L’or blanc en chute libre En dopant le solaire et l’éolien afin de sortir du nucléaire, la Suisse a tiré sur ses barrages. Quatre ans ont suffi pour que l’hydroélectricité prenne l’eau.

Sophie Kellenberger

L’

or blanc. C’est ainsi que l’on désigne l’énergie hydraulique. Blanc comme les grandes chutes d’eau alpines, savamment captées et turbinées, image mythique du génie et de la prospérité helvétiques. Mais, aujourd’hui, le symbole vacille. Pour vendre l’électricité d’origine hydraulique sur des marchés européens devenus

2 0 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

impitoyables, les producteurs suisses doivent souvent brader leurs prix, désor­­mais trop élevés comparés à ceux du charbon mais aussi de l’éolien ou du solaire, largement subventionnés pour amorcer la sortie du nucléaire.

400 milliards de perte en cinq ans «Les prix de l’électricité sont en dégringolade. Nous sommes passés de 90 euros le

mégawattheure en 2008 à environ 40 euros aujourd’hui», lançait Philippe Vassilopoulos, Head Product Design pour la bourse européenne de l’électricité EPEX Spot, devant un parterre de 500 invités lors de la Journée de l’énergie de la Foire du Valais. «Ces derniers cinq ans, la valeur boursière des sociétés électriques a perdu plus de 400 milliards d’euros», ajoutait Michael Wider, membre de la direction générale d’Alpiq.


Le mastodonte Nant de Drance

La centrale est ainsi conçue pour produire de l’électricité durant les pics de consommation en compensant la production d’électricité irrégulière et aléatoire de l’éolien et du solaire. L’idée est de pomper quand il y a trop d’énergie sur le marché et que les prix sont bas, et de turbiner quand l’Europe a besoin d’énergie et que les prix sont élevés. C’était du moins le projet financier des actionnaires en 2008, lorsque le chantier a débuté, durant les belles années de l’hydraulique et avant la chute du marché de l’électricité.

Est-il possible d’évaluer aujourd’hui la rentabilité de Nant de Drance? «Nous le saurons lorsque les machines seront en fonction en 2018, a confirmé Michael Wider, président du conseil d’administration de Nant de Drance et représentant d’Alpiq, actionnaire majoritaire de l’ouvrage. Mais les projections que nous faisons montrent que la situation sera difficile. Nous avons besoin du contexte européen pour rentabiliser cet aménagement, parce que le marché suisse n’y suffira pas.»

LDD

Des barrages comme ceux du Nant de Drance sont en très bonne place sur l’échiquier du marché électrique européen. Les travaux actuels consistent à installer six pompes-turbines qui remonteront l’eau depuis le lac d’Emosson vers le Vieux-Emosson, avant de la précipiter dans un puits vertical, 425 mètres plus bas, pour la turbiner.

Coût des travaux, qui auront duré près de dix ans: 1,9 milliard de francs. Avec une puissance de 900 mégawatts, la centrale produira environ 2500 GWh par an, soit 6,25% de la production hydraulique suisse (40 000 GWh) telle que projetée par le Conseil fédéral à l’horizon 2050.

l’électricité est tellement importante qu’aujourd’hui, le parc hydraulique suisse ne peut plus couvrir ses coût avec les tarifs électriques actuels», confirme Michael Wider.

Un marché en surcapacité Comment en est-on arrivé à un tel désastre? Comme si le problème de la sortie du nucléaire ne suffisait pas, la crise économique européenne s’est invitée, avec, à la clé, une baisse de la demande due à la chute des besoins de l’industrie en électricité. Soit, en bourse, une accélération supplémentaire de la baisse des prix du courant, entraînant désormais, pour l’énergie hydraulique, des craintes majeures. «Cette baisse du prix de

Tellement obsédés par l’accident majeur de Fukushima, certains Etats, notamment l’Allemagne, mais également la Suisse, ont choisi de subventionner massivement le solaire et l’éolien en tant que nouvelles énergies renouvelables, qui ont ainsi littéralement explosé. «A titre d’exemple, l’Allemagne est passée de moins de 10 GW de capacité installée en nouvelles énergies renouvelables en l’an 2000 à plus de 70 GW aujourd’hui», relève Philippe Vassilopoulos.

Or, non seulement ces nouvelles énergies arrivent parfois massivement sur le marché, mais leur prix, par le soutien des Etats, est artificiellement baissé. Il peut mettre à mal ces productions fragiles et cache les coûts réels de ces «nouvelles renouvelables». Ce qui fausse la concurrence avec les autres énergies, notamment l’énergie hydraulique, en réalité tout aussi renouvelable que le solaire et l’éolien. Paul Michellod, directeur des Forces motrices valaisannes, déplore ainsi «l’effet de distorsion de concurrence et la difficulté d’être en compétition avec des acteurs dopés». Une distorsion de concurrence encore aggravée par les directives européennes qui exigent que ces énergies subventionnées soient prioritaires au moment de leur entrée

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 21


quel avenir pour l’hydroélectricité? CREM

énergies

Subventions: irait-on dans le mur? «Le Conseil fédéral, dans sa Stratégie énergétique 2050, affirme qu’il faut augmenter les capacités de l’hydraulique et donc, théoriquement, construire à tout va de nouvelles centrales, sachant qu’actuellement déjà elles ne sont pas rentables, remarque Cristina Gaggini, d’economiesuisse. Soit une spirale de subvention dont nous connaissons les effets en Allemagne. C’est irréaliste.» Est-il en effet logique de développer une stratégie pour les 35 prochaines années alors qu’on ne sait pas si l’Europe, dans ses discussions futures avec la Suisse – que nous entrions dans cette Europe ou non –, acceptera que les nouvelles centrales soient subventionnées? Difficile en même temps de décider d’être vertueux et de s’en remettre purement et immédiatement à la loi du marché, alors qu’on ne sait pas davantage si les autres Etats européens renonceront eux aussi réellement aux subventions protégeant leurs économies nationales.

La table ronde au sujet de l’avenir de l’hydroélectricité s’est tenue durant la Foire du Valais. De gauche à droite: Philippe Vassilopoulos, de la bourse européenne de l’électricité EPEX Spot, Michael Wider, membre de la direction générale d’Alpiq, Cristina Gaggini, directrice romande d’economiesuisse, et Paul Michellod, directeur des Forces motrices valaisannes.

dans les réseaux. Ainsi discriminée, l’électricité d’origine hydraulique est moins sollicitée; pour la vendre, il faut en abaisser le prix, jusqu’à produire à perte.

Le grand retour du charbon Les besoins en électricité des industries étant moins grands en raison de la crise, le prix des

certificats de compensation CO2, censé freiner les énergies sales, s’est lui aussi effondré. A 5 euros la tonne, les énergies fossiles redeviennent très intéressantes. Au point que des centrales à charbon, plus toutes jeunes et totalement amorties, voient leur vie être dangereusement prolongée, augmentant encore le volume d’électricité disponible à bas prix.

PUBLICITÉ

NOUVELLE ETUDE ! Petite hydraulique en Suisse: une filière industrielle de pointe

Commandez-la sur www.cleantech-alps.com/etude

Demandez nos autres études thématiques « La valorisation des déchets en Suisse, un modèle à partager » et « Pour mieux comprendre les cleantech en Suisse occidentale » disponibles à l’adresse www.cleantech-alps.com/etude


Subventions à la baisse

ment, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, le conseiller aux Etats tessinois Filippo Lombardi le reconnaît: «Effectivement, l’intervention de l’Etat au travers des subventions a fini par nuire; nous en avons trop fait et nous continuons. Mais la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral doit encore être analysée par le Parlement. Il faudra intégrer l’évolution du marché, qui n’est pas le même que lorsqu’elle a été imaginée il y a trois ans.» Ajoutant que la «tendance actuelle est de baisser la rétribution à prix coûtant pour les nouvelles énergies renouvelables».

Servir de batterie à l’Europe Pour l’heure, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national propose une solution: une contribution d’investissement, mais seulement pour les nouvelles centrales hydrauliques, à l’exception des centrales de

fotolia

Nombreux sont les acteurs de l’hydroélectrique qui voient une solution dans le marché électrique européen; des accords sur l’électricité leur permettraient en effet d’assurer leur rentabilité. Mais il faut prendre garde à ne pas fâcher l’Europe! Pour la directrice romande d’economiesuisse, Cristina Gaggini, «il est important que la Suisse prenne part aux discussions intra-européennes. Malheureusement, depuis la votation du 9 février, inutile de préciser la difficulté d’aller de l’avant. D’après les échos que nous avons, Bruxelles exerce des pressions grandissantes sur l’Allemagne en raison des subventions excessives qu’elle octroie aux nouvelles énergies renouvelables. Dans le cadre de la discussion actuelle sur l’hydraulique et de la tentation de le subventionner, la Suisse devrait toutefois y voir aussi un signal d’alarme.» Membre de la Commission de l’environne-

La tentation du charbon Polluer coûte moins cher! Le charbon, très présent depuis longtemps (il générait 87% de l’électricité en Allemagne en 1960, 53% en 2000 et 47% en 2012), revient en force et à des prix très bas. Son offre est en effet soudainement plus grande encore grâce aux Etats-Unis, qui livrent à l’Europe tout ce qui n’est plus intéressant à consommer chez eux, car trop cher en regard du gaz de schiste. Grand perdant: le climat «La dichotomie que l’on voit en Europe consiste à publier une directive en 2011, après Fukushima, pour réduire le CO2 de 85% d’ici à 2050 et, dans le même temps, à laisser s’écrouler le prix du certificat de CO2, de sorte que le charbon est devenu éminemment dominant, relève Daniel Favrat, professeur à l’EPFL. Souhaitons que les Européens rectifient le marché en repensant à leurs objectifs écologiques de 2011.» Jamais l’Europe n’a émis autant de CO2 «Aujourd’hui, l’Europe n’a jamais émis autant de CO2, observe Michael Wider, membre de la direction générale d’Alpiq. Alpiq est contre toutes les aides étatiques; nous sommes persuadés qu’à terme, nous ne pourrons entrer dans une nouvelle logique économique que si, effectivement, de manière consistante, nous parvenons d’abord à une diminution des émissions de CO2. Il faut construire dans notre pays pour pouvoir produire du courant d’origine renouvelable. Or, aujourd’hui, l’énergie hydraulique ne semble pas être considérée comme renouvelable, ni par les politiques, ni par les économistes.»

pompage-turbinage. Doris Leuthard approuve cette solution car, selon elle, deux tiers des centrales existantes demeurent encore compétitives. Autre piste, toujours à l’étude: la flexibilisation, voire la suppression, de la redevance de fourniture de l’eau à partir de 2019. A noter que cette redevance représente actuellement 10 à 15% du coût de production. Paul Michellod, des Forces motrices valaisannes, y voit certes une aide pour son entreprise, «mais une véritable perte pour les collectivités publiques, qui ne bénéficieraient plus de cet argent». Une perte financière qui serait donc une révolution pour certaines communes alpines au profit d’un intérêt général. Pour le reste, Paul Michellod s’étonne vivement que la Confédération n’encourage pas l’aide à l’investissement des centrales très particulières que sont les installations de pompage-turbinage, qui, selon lui, sont, celles qui potentiellement produisent le plus: «Une fois que l’électricité est produite, il faut la stocker; ce type d’installation est la meilleure des batteries.» La France et l’Allemagne – cette dernière étant le premier partenaire de la Suisse dans ce domaine – sont très intéressées à pouvoir, à l’avenir, avoir recours à de telles possibilités supplémentaires de stockage de l’électricité. L’éolien et le solaire ont en effet des productions en dents de scie, variant selon qu’il y a du soleil ou du vent. De nouvelles installations comme celles de Nant de Drance semblent donc les plus profitables et les plus prometteuses (lire encadré page 21).

Changement de paradigme Le temps où les producteurs d’électricité ne prévoyaient qu’un accroissement systématique et inéluctable de la consommation en électricité est révolu. Le changement de paradigme, aujourd’hui, est brutal. Car, à l’époque de la globalisation européenne et mondiale, le maître mot pour chacun est l’adaptation. En matière de volume de demande et de prix, il en va même désormais de l’énergie comme de la météo: il n’a jamais été aussi nécessaire d’être flexible et réactif à des changements toujours plus violents et toujours plus rapprochés. Le problème, s’agissant de l’énergie hydro­ électrique, est que les installations – souvent immenses et complexes – demandent au contraire de la durée, de la prévision à très long terme et de l’entretien. Difficile donc aujourd’hui de s’en tenir à des observations à court ou moyen terme. Si la Suisse veut sauver son fameux «or blanc», un choix est à faire qui n’est pas loin de l’acte de foi. E

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 2 3


DU 13 AU 15 MARS 2015

HALLE CFF - GARE DE MORGES

ET DE LA

MOBILITÉ DURABLE

Vendredi 13 mars de 17h à 21h ∙ Samedi 14 mars de 10h à 20h ∙ Dimanche 15 mars de 10h à 18h

www.salon-du-velo.ch ∙ Entrée gratuite ∙ Pistes d'essais ∙ Restauration sur place


allier performance et esthétique

énergies

Kromatix donne des couleurs au solaire DR

Des panneaux solaires colorés permettent une intégration architecturale parfaite, sans perte d’énergie substantielle. Bluffant! Ludmila Glisovic

«A

l’exception du blanc et du rouge vif, nos panneaux solaires photovoltaïques et thermiques peuvent être colorés dans n’importe quelle couleur. Nous avons testé 200 teintes différentes en laboratoire.» Rafic Hanbali, le directeur exécutif de SwissInso, émanation d’une longue collaboration avec l’EPFL, ne cache pas son enthousiasme. Et il a de quoi se réjouir, puisque la production industrielle de son invention, les verres Kromatix, a démarré dans une usine flambant neuve à Dubaï. «Nous commençons la fabrication avec sept couleurs qui, après enquête, sont ressorties comme étant les plus demandées sur le marché mondial», explique le scientifique.

Un procédé respectueux de l’environnement Apporter de la couleur sur des panneaux solaires permet leur intégration architecturale. Jusqu’alors noirs ou bleu foncé, ils ne séduisaient pas quand il s’agissait de couvrir une paroi; de même, ils ne peuvent pas être installés partout ni sur n’importe quel toit. Autre inconvénient: ils réfléchissent la lumière et peuvent ainsi devenir aveuglants, un problème constaté aux abords des aéroports, et leur transparence fait que l’on aperçoit les circuits. «Les nôtres sont mats et opaques. On peut seulement deviner les composants techniques en les regardant de très près et sous certains angles.» Kromatix n’utilise ni peinture ni teinture. «Notre procédé est fait de déposition moléculaire. Nous avons trouvé la juste combinaison pour que les molécules des couches atomiques se marient au verre. Ces couches sont très fines. Pour donner une échelle, une cellule sanguine a une épaisseur de

Ces panneaux semblables à des verres architecturaux permettent aussi de créer des motifs.

10 000 nanomètres; certaines de nos couches ont 10 nanomètres d’épaisseur. Quelques atomes suffisent pour donner de la couleur. De plus, tous les éléments que nous utilisons sont respectueux de l’environnement», souligne le chercheur.

Produire au plus près des besoins Ces panneaux sont semblables à de beaux verres architecturaux. En jouant sur le mat ou le lisse, ils permettent de créer des motifs: dessiner des tuiles, écrire des textes, inscrire des logos, etc. Des interventions qui ne diminuent en rien leur efficacité. «Aujourd’hui, on peut construire sa maison en utilisant toutes les surfaces exposées. Ainsi, la légère perte de productivité sera largement compensée par la surface couverte de panneaux que l’on va intégrer.» Ces éléments peuvent être posés sur un immeuble existant comme une seconde peau, en façade ventilée, ou être inclus directement dans la structure d’une nouvelle construction. «Nous savons que l’énergie photovoltaïque va être de moins en moins produite dans des fermes solaires et de plus en plus par des sources de proximité, explique Rafic Hanbali. Les fermes nécessitent de la place.

Il faut compter plus d’un hectare par mégawatt de puissance fournie. Il faut donc s’éloigner des centres pour trouver des terres disponibles. Ensuite, il faut acheminer l’électricité vers les lieux de consommation. Ce transport coûte très cher, plus de 200 000 francs le kilomètre parcouru. En outre, une partie de l’énergie est perdue pendant le transport. La meilleure solution est donc que les immeubles produisent directement de l’énergie.» Le scientifique admet une «perte insignifiante – aux environs de 5% relatifs –» des panneaux colorés par rapport au noir. «Il y a aussi des petites variations en fonction des couleurs, chacune ayant une production qui lui est propre.» Reste le coût, qui est légèrement plus élevé qu’un panneau ordinaire fabriqué en Europe. A l’instar de la plupart des panneaux traditionnels, ces panneaux colorés sont garantis 25 ans. E Le distributeur pour la Suisse est Solstis SA, à Lausanne.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 2 5



énergies

fotolia

rénovation

Ne jetez plus la chaleur par les fenêtres! Les fenêtres sont souvent le point faible de l’isolation thermique d’une habitation. C’est pourquoi le rem­ placement d’installations anciennes permet de réaliser des économies d’énergie substantielles. Conseils pour des vitrages efficients.

Pierre-Henri Badel

A

ujourd’hui, on ne peut plus se permettre de tolérer que des fenêtres constituent des gouffres énergétiques. Et les factures de chauffage nous le rappellent régulièrement. Dès lors, doit-on diminuer les surfaces vitrées? La mode n’est pas favorable à une telle tendance, bien au contraire. Sans compter que les fenêtres permettent aussi de faire pénétrer les rayons solaires à l’intérieur des habitations et d’augmenter la température par convection, de manière tout à fait naturelle. Le choix de fenêtres présentant de bonnes performances énergétiques contribue à améliorer l’isolation thermique d’un bâtiment. La Confédération a d’ailleurs bien compris l’enjeu en termes d’économies

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 27


éNERGIES

rénovation

Avantages et inconvénients des différents types de fenêtres Matériaux Inconvénients Avantages

Indice indicatif des variations de prix des différents types de fenêtres*

PVC

Peu écologique Coût avantageux Moins rigide Nouveaux matériaux recyclables

100%

PVC-bois

Peu écologique

110 à 120%

Plus rigide que le PVC simple

Bois Coûteux Très écologique Nécessite un entretien très régulier

110 à 130%

Bois-métal Très coûteux Moyennement écologique 140 à 150% Très rigide Nécessite moins d’entretien (métal en contact avec l’extérieur) Métal Coûteux Très rigide (permet de réaliser des cadres très fins) Risque de ponts de froid

180 à 200%

* Cet indice est donné à titre indicatif. Il s’agit d’une estimation qui dépend aussi dans une grande mesure des types de fabrication et des autres spécificités des modèles de fenêtres proposés sur le marché.

d’énergie. Elle accorde ainsi une subvention uniforme dans toute la Suisse, d’un montant de 30 francs par mètre carré – une surface calculée d’après le vide de maçonnerie de la fenêtre – pour celles qui présentent un indice de résistance aux déperditions calorifiques d’au moins 0,7 W/m2K.

Allier isolation et pénétration de la chaleur solaire «Les verres équipant les fenêtres des bâtiments anciens ne répondent plus aux exigences actuelles en matière d’isolation thermique», admet Jean-Charles Vallon, directeur pour Genève de la maison Gindraux Fenêtres SA, qui fabrique ses propres produits dans son usine de Saint-Aubin. Une fenêtre se caractérise par deux valeurs déterminantes pour son comportement isolant. La première est l’indice de résistance aux déperditions calorifiques, que l’on désigne par la lettre U. Plus cet indice est faible, plus le vitrage est thermiquement isolant. Ce facteur s’élève à 1 pour les doubles vitrages actuels; pour les triples vitrages, il descend jusqu’à 0,4, c’est-àdire qu’ils laissent passer deux fois moins de chaleur que des vitrages doubles. Par comparaison, l’indice U des fenêtres dites isolantes des années 60 atteignait 5. Les fabricants attribuent un indice à l’ensemble de la fenêtre, châssis compris. Appelé Uw (w pour windows), cet indice est supérieur à l’indice (U)

2 8 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

«Sur le plan de la thermique pure, le meilleur résultat que l’on peut obtenir actuellement se présente sous la forme d’une fenêtre PVC de 8 cm d’épaisseur et à sept chambres.» Jean-Charles Vallon, directeur pour Genève de la maison Gindraux Fenêtres SA

du vitrage, mais reflète mieux la déperdition thermique totale de la fenêtre. L’indice g désigne quant à lui la capacité d’un vitrage à laisser pénétrer l’énergie thermique du soleil à l’intérieur de la pièce. Sa valeur varie entre 0 (0% de pénétration d’énergie solaire) et 1 (100%). Le vitrage idéal est donc celui qui a un indice U le plus faible possible et un indice g élevé. Toutefois, plus l’isolation thermique est élevée, moins l’énergie thermique des rayons du soleil peut pénétrer à l’intérieur de la pièce. Pour pallier cet inconvénient, les fabricants de fenêtres insèrent donc des revêtements de protection thermique à l’intérieur des doubles vitrages. Cela permet d’atteindre un haut niveau d’isolation tout en conservant une bonne pénétration des bienfaits de Phébus.

Des progrès dans les fenêtres en PVC Le matériau utilisé pour fabriquer les fenêtres ne constitue pas un critère technique bien

spécifique pour différencier un type d’ouverture d’un autre. «Les fenêtres en PVC sont actuellement les plus performantes en termes d’isolation thermique, mais la différence avec les autres matériaux reste malgré tout assez minime quand il s’agit de fenêtres de qualité», reconnaît Serge Götzinger, directeur commercial pour la Suisse romande d’EgoKiefer, une entreprise spécialisée dans les portes et les fenêtres. Les fenêtres se sont beaucoup améliorées au fil des ans. Leur épaisseur est passée de 6 à 8 cm, et le nombre de chambres creuses est passé de trois à sept. On peut aussi y injecter du produit isolant pour améliorer leurs caractéristiques. Le seul inconvénient est que le PVC est plus cassant par grand froid, ce qui s’avère délicat dans les pays nordiques et en montagne. «Il faut prévoir des cadres avec des renforts métalliques pour les fenêtres comportant de grands vantaux», note le spécialiste.


Certaines personnes ne veulent pas de plastique et ne jurent que par les fenêtres en bois. Celles-ci demandent plus d’entretien et sont mieux adaptées aux emplacements protégés, par exemple en retrait, à l’abri d’un balcon ou d’un avant-toit. «Sur le plan de la thermique pure, le meilleur résultat que l’on peut obtenir actuellement se présente sous la forme d’une fenêtre PVC de 8 cm d’épaisseur et à sept chambres», explique Jean-Charles Vallon. Autre avantage du PVC: son prix, de l’ordre de 30% moins élevé que celui du bois.

Pas de solution idéale Une solution hybride bois-métal est 15% plus coûteuse, mais permet de réaliser des fenêtres plus minces, ce que l’on recherche parfois pour des questions esthétiques. La pose de survitrages est quant à elle possible sur les dormants existants, mais dépend de la solidité des cadres et des ferrures, qui ne résistent pas toujours au surpoids nécessaire pour atteindre les valeurs légales à respecter. «Avec les survitrages équipés de verres isolants lourds, les vantaux risquent de s’affaisser», met en garde Serge Götzinger. Dans les nouveaux immeubles, la pose de fenêtres à triple vitrage est recommandée. «Par rapport au bi-verre, le triple vitrage

s’amortit en deux ou trois périodes de chauffe», précise Serge Götzinger. Leur transparence est toutefois réduite de 8% et leur surcoût est de l’ordre de 8% également. Cette solution n’est donc pas idéale pour attirer l’énergie solaire à l’intérieur du bâtiment. On préconise plutôt l’installation de triples vitrages sur les grandes fenêtres situées sur les façades nord des bâtiments et des doubles vitrages qui laisseront pénétrer plus facilement l’énergie du soleil sur les surfaces situées au sud.

Isoler aussi du bruit Les nouveaux vitrages présentent en outre des avantages en matière d’isolation phonique. Cette caractéristique est appréciée dans les bâtiments proches de voies de circulation à trafic intense ou situés à proximité des aéroports. Il faut utiliser des fenêtres offrant déjà une bonne isolation thermique et y ajouter des renforcements phoniques sous forme de laine minérale. La diminution sonore peut atteindre 38 dB avec des fenêtres en PVC à cinq chambres auxquelles on ajoute trois joints antibruit. «Aller plus loin n’aurait servi à rien, car cela aurait eu comme conséquence d’amplifier la perception des bruits intérieurs», relève Jean-Charles Vallon, directeur pour Genève de la maison Gindraux Fenêtres SA.   E

Entre incitation et obligation Etabli par un spécialiste aux frais du propriétaire, le Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB) indique l’efficacité de l’enveloppe d’un bâtiment ainsi que sa consommation d’énergie. Le CECB propose en outre des mesures d’optimisation, parmi lesquelles l’éventuel remplacement des fenêtres. A ce jour, il est obligatoire dans certaines conditions, dans les cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel et du Jura. Ce certificat n’est toutefois lié à aucune obligation d’assainissement, sa valeur n’étant qu’indicative. Dans le canton de Fribourg, la loi impose le triple vitrage pour bénéficier des subventions lors de la rénovation des bâtiments. Dans le canton de Genève, la nouvelle loi sur l’énergie prévoit une mise aux normes des fenêtres. Les éléments à simple vitrage ainsi que certains anciens doubles vitrages devront être remplacés. Initialement fixé à début 2015, le délai pour les propriétaires a été repoussé au début de 2016.

COMMUNIQUÉ

Associer l’énergie solaire et le gaz naturel, c’est privilégier les économies d’énergie et réduire les impacts environnementaux. Le secteur de l’énergie subit de profondes mutations légales et technologiques. Des changements induits notamment par la nécessité d’une utilisation économe de l’énergie et par le souci de préservation de l’environnement, et qui doivent être pris en considération lors du choix d’un système énergétique domestique. Dans ce contexte, l’association du solaire et du gaz naturel répond à de nombreux besoins. Produire de l’eau chaude sanitaire Produire l’eau chaude sanitaire et éventuellement une partie du chauffage avec une installation composée de capteurs solaires thermiques complétée par une chaudière à gaz présente plusieurs avantages: énergie faiblement polluante, chaudières très compactes à haut rendement et énergie immédiatement disponible lorsque le

soleil est absent. Une autonomie visée de 65% pour l’eau chaude sanitaire nécessite 4 m2 de capteurs par famille. Se chauffer et produire son électricité Des modules solaires photovoltaïques produisent l’énergie électrique utilisée par les appareils ménagers, l’appoint étant assuré par le réseau

électrique local vers lequel, le cas échéant, le surplus est injecté moyennant rétribution. L’électricité solaire permet aussi d’alimenter un chauffe-eau avec une pompe à chaleur intégrée et de produire par ce biais de l’eau chaude. L’appoint en l’absence de soleil est assuré instantanément par la chaudière à gaz. Gaz et solaire: la solution rationnelle et économe pour son habitation L’autonomie visée de 65% pour l’eau chaude sanitaire et de 100% pour l’électricité du ménage nécessite 25 à 30 m2 de modules photovoltaïques par famille. Cette installation combinée à une chaudière à gaz constitue une solution très performante, simple à l’installation et à l’usage, économe en énergie et d’un entretien modeste. Elle bénéficie d’une importante subvention (30% du coût de l’installation solaire). Une déduction fiscale de 100% du coût est accordée pour les bâtiments existants.

www.agena-energies.ch www.holdigaz.ch

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 2 9


énergies

en partenariat avec les sil

Efficacité énergétique pour tous: mode d’emploi Aujourd’hui, être efficace signifie faire plus avec moins pour accomplir toutes ses activités et économiser de l’argent sans perte de confort. Guide de démarrage rapide.

L’enveloppe avant la technique Si vous êtes propriétaire, une rénovation, totale ou partielle, de votre bien peut vous permettre de réduire jusqu’à 30% votre consommation d’énergie. Xavier Righetti, chef de l’unité Etudes énergétiques des SiL, propose de travailler sur deux axes: «D’abord, améliorer l’enveloppe d’un bâtiment, c’est-à-dire la couche externe qui le recouvre et qui sépare les espaces habitables du milieu extérieur (installation de nouvelles fenêtres, isolation des façades et de la toiture). Ensuite, envisager des modes de production de chaleur mieux adaptés. Beaucoup de constructions possèdent encore des chaudières surdimensionnées par rapport aux besoins.» Avant de se lancer, il est impératif d’effectuer une étude préalable de l’assai­ nissement afin d’avoir une vision d’ensemble de son bien immobilier. L’établissement d’un audit énergétique approfondi permet de connaître avec précision les priorités au moment de débuter ses travaux de rénovation, rentabilité oblige.

Les éco-gestes Une étude de Suisse Energie a montré que les appareils électro­ ménagers et électroniques en mode veille grignotent encore plus de 2 milliards de kWh, soit la production de la centrale nucléaire de Mühleberg! Des éco-gestes simples permettent d’éviter le gaspillage, en reliant par exemple les appareils à une prise munie d’un interrupteur afin de couper l’électricité lorsqu’on ne les utilise pas. «Si les éco­ nomies d’énergie ou d’argent peuvent sembler mineures pour chaque appareil, un ménage peut ainsi économiser environ 400 kWh d’électricité, soit 80 francs, par année», souligne Eloïse Bossard, responsable du Centre Contact Energies des SiL.

3 0 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

économiser de l’énergie au travail Au sein d’une entreprise, chaque poste de travail entraîne un impact sur l’environnement de par les ressources énergétiques consommées. Sensibiliser les employés à l’efficacité énergétique et les convaincre d’adopter de nouvelles habitudes de consommation d’énergie passe par l’information, mais aussi par la formation. En effet, toute démarche dans ce sens sur un niveau technique verra son impact augmenter si elle s’accompagne de l’implication du personnel dans les objectifs de diminution de consommation d’énergie fixés par la direction de la société. Plus d’infos: contact.energies@ lausanne.ch

Conjuguer rentabilité et efficacité énergétique La facture énergétique représente un poste important pour les entreprises. Pour les PME, investir dans les solutions d’efficacité énergétique doit être impérativement gage de rentabilité. Le «Modèle PME» développé par l’AEnEC s’adresse aux petites et moyennes entreprises désireuses de diminuer leurs charges énergétiques et qui ne savent pas comment s’y prendre. La solution débute avec une étape de check-up énergétique. Une liste des mesures d’amélioration permettant de réduire la consommation énergétique et les émissions de CO2 est ensuite proposée, dans l’optique d’une rentabilité optimale. L’entreprise décide alors, à sa meilleure convenance, du calendrier de mise en œuvre des actions proposées et acceptées volontairement. Pas besoin de s’inquiéter ni de remplir de longs questionnaires, des conseillers énergétiques accompagnent l’entreprise tout au long du parcours. Cerise sur le gâteau, les participants au Modèle PME bénéficient des diverses réductions grâce au soutien financier des partenaires de l’AEnEC, notamment les SiL.

www.lausanne.ch/sil


Réagir, assainir et profiter – maintenant! Responsabilité pour l’énergie et l’environnement

L’environnement vous tient-il à cœur?

Avec le programme de subvention Hoval, nous récompensons vos investissements dans des technologies environnementales efficientes en vous offrant une prime allant jusqu’à 800 francs. Commandez vos chèques d’encouragement dès maintenant!

Conseils gratuits 0848 848 363 r Valeu 0 3 F 0

CH

e l e solair le Hova ementa pour un systèm Hoval t nvironn r Prime e ’encouragemen ompe à chaleu p d Valeur Chèque un chauffe-eau e systèm u avec un de) ou Hoval o auffage au votre ch e d’eau ch ement de accumulateur vous obtenez un ssainiss et Pour l’a val (capteur chaleur Hoval, ncs. à Ho fra 0 re pe 30 m lai de po so ffe-eau couragement au ch un ion d’en contribut

CHF 500

Prime environnementale Hoval Chèque d’encouragement pour une installation de chauffage Hoval Pour l’assainissement de votre chauffage avec un producteur de chaleur moderne Hoval* vous obtenez une contribution d’encouragement de 500 francs. *(Pour les chaudières à mazout ou à gaz, la prime environnementale n’est valable que pour les chaudières à condensation)

Chèques d’encouragement simplement par mail: programmedesubvention@hoval.ch Hoval – le leader suisse de la technique de chauffage. Qu’il s’agisse de pompes à chaleur, solaire, bûches, granulés, gaz, mazout ou chaleur à distance. Conseil global et service compétent! Hoval SA, case postale 225, 1023 Crissier 1 VD Tél. 0848 848 363, Fax 0848 848 767, crissier@hoval.ch, www.hoval.ch


Dossier

quels enjeux pour demain?

21 visions pour l’efficience Comment envisagez-vous l’avenir énergétique? En quelles innovations techniques croyez-vous? Dans quel sens les comportements individuels devront-ils évoluer pour préserver l’environnement? Idéaux, projets fous ou coups de gueule: des acteurs de l’énergie et du développement durable livrent leur point de vue. Propos recueillis par élodie Maître-Arnaud

32 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014


FOTOLIA

Alain Leiser Energy Manager chez Nestlé «Pour éviter les conséquences drama­tiques de notre consommation d’énergie sur le climat, nous devons nous lancer au plus vite dans une véritable révolution énergétique. Le défi aujourd’hui est plus économique, voire philosophique, que technologique; il faut développer un modèle qui permette d’intégrer le capital environnemental dans notre économie.»

Isabelle Chevalley Conseillère nationale vert’libérale «Demain, nous aurons trouvé une solution pour recycler tous les déchets, que ce soit au Nord ou au Sud. L’activité de recyclage sera rémunératrice et fournira du travail à des millions de personnes. Nous pourrons ainsi nettoyer la Terre et nos océans tout en créant des emplois durables.»

Olivier Français Directeur des Travaux de la Ville de Lausanne et conseiller national PLR «Mon idéal, ce serait l’autonomie énergétique individuelle et collective. Imaginons que chaque façade de nos habitations produise l’entier des besoins en chaleur et en électricité de ses habitants. Rêvons que l’on puisse récupérer et utiliser l’énergie produite par tous nos mouvements et déplacements.»

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 33


21 visions pour l’efficience

dossier

Dominique Bourg Professeur ordinaire à l’Université de Lausanne «Les fossiles conventionnels (pétrole, gaz) sont sur le déclin; les non conventionnels présentent un retour sur investissement énergétique modeste; le charbon, qui reste un peu plus ouvert, ne saurait remplacer les pétroles liquides; le solaire et l’éolien sont gourmands en métaux. Vive les négawatts et les nouveaux modes de vie!»

Pierre-Alain Urech Directeur général de Romande Energie «La pile à combustible intégrée à la voiture de demain devrait représenter un progrès fondamental pour l’efficience énergétique. Stockant, par exemple, l’énergie produite par des panneaux solaires, elle la redistribuera ensuite pour faire rouler votre voiture, voire chauffer votre maison. Et quand votre véhicule stationnera à votre lieu de travail, elle sera connectée au réseau électrique pour que l’énergie profite à d’autres consommateurs!»

Thierry Leutenegger Responsable Business Support de Gazmobile SA «Le développement durable sera atteint grâce à de nouvelles avancées technologiques et à des changements comportementaux. On pourrait inventer une machine permettant d’encapsuler le surplus d’émissions de CO2 avant de le revaloriser ou de le détruire. Quant aux valeurs humaines, elles devraient prôner le partage plutôt que l’individualisme et l’égoïsme.»

3 4 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Richard Golay Energie-bois Suisse «Le bois est notre deuxième source d’énergie renouvelable. Locale, neutre en CO2, c’est une ressource précieuse et abondante en Suisse. Les gra­ nulés ou pellets sont la meilleure forme de combustible bois. Denses, homogènes et secs, ils assurent une combustion propre et une manipulation aisée. Mon vœu est que la Suisse produise et utilise massivement ce combustible écologique.»

Christian Brunier Directeur général des Services industriels de Genève «Je rêve d’une ville positive, d’une cité où les bâtiments pro­duiraient plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Et j’imagine Genève en pionnière dans le domaine. Plus concrètement, j’ai la conviction que notre manière de consommer les énergies et d’habiter la ville est la clé d’un avenir harmonieux.»


Marilyne Andersen Doyenne de la faculté ENAC de l’EPFL

éric Plan Secrétaire général de CleantechAlps

«Dans le domaine de la construction, la tendance est de miser sur les nouvelles technologies, alors qu’une grande partie du chemin peut être parcouru avec un effort supplémentaire en amont du projet pour intégrer notamment les facteurs d’adaptabilité climatique, de volumétrie, d’ombrage et de proportion vitrée, en accord avec les contraintes qui entourent le bâtiment et avec les besoins de ses occupants. La question énergétique doit être recentrée sur ces besoins humains, à la base d’ailleurs des besoins énergétiques eux-mêmes, et intégrer les critères de bien-être. Une compréhension plus fine des seuils de confort des occupants est en effet nécessaire pour viser les bons objectifs.»

«L’essentiel est de garder la foi dans les tech­ nologies vertes! L’évolution des comportements se manifestera par une consommation éner­gétique maîtrisée et un retour à l’équilibre du point de vue de l’empreinte écologique. Cette évolution permettra à tous de rendre le don quotidien que nous fait la nature. Quant à l’efficience énergétique, elle sera mesurée par une nouvelle unité: le négawatt, watt non consommé.»

Jean-Yves Pidoux Directeur des Services industriels de Lausanne

Laurent Maeder Consultant en écologie industrielle chez EPEA Switzerland «Les étiquettes énergétiques des appareils électriques ne prennent en compte que la consommation lors de l’utilisation de l’appareil. Si nous voulons agir sur le plan mondial, nous ne pouvons pas ignorer les impacts et émissions lors de l’extraction des ressources, de la production et du transport. De plus, la durée de vie des appareils est de plus en plus courte. Dans un système linéaire, ces précieuses ressources sont perdues. C’est en fait de l’efficacité dans un système inefficace.»

«Je soutiens le développement d’une culture énergétique pour tous. L’approvisionnement en énergie recouvre des secteurs techniques d’une haute complexité. A l’autre bout de la chaîne, nous sommes de simples usagers, pour qui l’énergie se résume à une facture. Si nous pouvions faire le lien entre notre consommation personnelle et l’échelle globale, nous pourrions faire de la transition énergétique un projet concret. Si nous acceptions l’idée que nos consommations individuelles ont, additionnées, un effet global majeur et que cet effet nécessite d’être corrigé, nous pourrions peser collectivement en faveur d’une stratégie énergétique raisonnable. Pas une stratégie guidée par des calculs économiques à court terme et qui excluent toute une série d’externalités décisives pour l’avenir de la collectivité.»

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 3 5


dossier

21 visions pour l’efficience

Jean-Pierre Mitard Directeur de Duvoisin-Groux «Avec ce ciel sans nuage et une bise glaciale, les panneaux photovoltaïques et les éoliennes produiront aujourd’hui à plein régime. Je pourrai laisser au repos mon cheval et prendre mon vélo électrique pour aller travailler. Nous sommes en 2084, trente ans après le cataclysme mondial provoqué par l’arrêt en chaîne de toutes les centrales nucléaires. Non, je ne veux pas de cet avenir pour nos enfants! Non, je ne crois pas que le projet de société à 2000 watts puisse voir le jour. Oui, je suis convaincu que nous devons apprendre à moins consommer et que les nouvelles énergies renouvelables vont contribuer à produire l’énergie de demain. Mais ne rêvons pas.»

Remigio Pian Directeur Energie & Produits chez Viteos «L’ouverture à la concurrence et l’abandon du nucléaire poussent les consommateurs vers l’électricité la plus polluante. Une prise de conscience et des normes plus strictes pénalisant les émissions de CO2 et le négoce d’énergie sale pourraient modifier l’ordre de priorité des énergies allouées à la production d’électricité.
Plutôt que de subventionner le renouvelable, il faut des conditions plus restrictives à l’utilisation des énergies fossiles afin de favoriser les types de production les moins polluantes.
Il faut donner au consommateur l’envie de consommer mieux, pas moins cher. L’efficience énergétique ne peut pas fonctionner avec des prix bas, car on n’économise pas volontiers une denrée disponible en quantité et pas chère.»

3 6 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Roger Nordmann Président de Swissolar et conseiller national PS «Je crois au potentiel d’un système compact de stockage saisonnier de la chaleur. Comme l’eau, mais avec une densité énergétique fortement accrue. On pourrait stocker plus facilement qu’aujourd’hui la chaleur solaire de l’été pour l’employer en hiver.»

Thierry Vial Fondateur du magazine Efficience 21 «Comment consommer moins tout en gardant un niveau de service équivalent? La résolution de cette équation requiert la mobilisation de tous. Pour y arriver, la com­ munication est primordiale. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer il y a trois ans le magazine que vous tenez entre les mains. D’autres outils se développent pour aider chacun à mieux gérer sa consommation énergétique et à changer ses habitudes. La Suisse récoltera les fruits de ses efforts: elle gagnera en indépendance face aux pays exportateurs d’énergie tout en s’ouvrant de nouveaux marchés à conquérir, grâce aux solutions innovantes qui sortent déjà des laboratoires. Parvenir à relever le défi de l’efficience énergétique, c’est tourner notre pays vers le futur dans le cadre d’un projet aussi fédérateur qu’ambitieux.»


Christoph Blaser Directeur suppléant de Minergie Suisse «En Suisse, l’empreinte écologique est quasi trois fois supérieure à notre biocapacité et les énergies fossiles, nucléaires et grises en couvrent les deux tiers. Une bonne gestion des ressources et l’augmentation de l’utilisation d’énergies renouvelables sont décisives pour notre avenir, et pas uniquement dans le domaine de la construction.»

Susanne Wegmann Directrice de l’association e-mobile

photos portraits: DR

Thierry Chanard Directeur de GEA VallottonChanard SA «Nous dépensons beaucoup d’énergie pour nous déplacer dans les airs. Je me prends donc à rêver d’inventer un ascenseur géostationnaire. L’idée serait de créer plusieurs points de liaison verticaux allant dans la stratosphère. Là, affranchies de l’attraction terrestre, les bases d’accueil pourraient se déplacer avec très peu d’énergie. Les déplacements seraient aussi optimisés avec la rotation terrestre pendant les montées et descentes. Les déplacements verticaux se feraient sans émissions, grâce à un système d’aspiration des passagers dans un tube à vide, une sorte de Swissmetro vertical.»

«La vision d’une mobilité durable se concrétise avec une gamme grandissante de véhicules électriques ou au gaz naturel. Pourquoi ne pas partager la sensation de la mobilité durable avec le plus grand nombre? Il suffirait de créer une plateforme sur internet pour mettre les curieux en contact avec les pionniers afin de faire un tour ensemble et de sentir un futur pas si lointain. Un projet bien à mon goût!»

Et vous?

Jean-Albert Ferrez Directeur général de Energies Sion Région «Les consom’acteurs sont très sensibles aux conditions de production de leurs aliments, de leurs habits, etc. Il devrait en être de même pour les énergies: favoriser les productions indigènes, propres et renouvelables, et ne pas se contenter de certificats pour se donner bonne conscience.»

Faites-nous part de votre vision en envoyant vos libres propos à efficience21@inedit.ch; une sélection sera publiée sur le nouveau site internet du magazine, en ligne en 2015. Vous pouvez aussi y retrouver la version intégrale des contributions de cet article. www.efficience21.ch

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 37


Recherche Les autres «pilotes» de Solar Impulse SOPHIE KELLENBERGER

Bertrand Piccard et André Borschberg: ce sont eux que la presse photographie, interroge et célèbre à l’infini. Mais Solar Impulse a d’autres héros, les scien­ tifiques qui le pilotent depuis le sol. Sophie Kellenberger

P

ourquoi ne parle-t-on toujours que des pilotes? Parce que Bertrand Piccard est le premier à avoir rêvé de cet avion et à l’avoir voulu et annoncé en 1999. Parce qu’André Borschberg, pilote de chasse et ingénieur, l’a rejoint dans son rêve quatre ans plus tard. Parce que tous deux font jouer leurs réseaux et leurs habiletés afin de fédérer autour d’eux les enthousiasmes les plus forts et les meilleures compétences, notamment celles de l’EPFL. Un appui de la communauté scientifique indispensable dès lors que, pour réussir le tour du monde qui débutera à Abu Dhabi le 1er mars prochain, toutes les technologies actuelles devront repousser leurs limites à l’extrême. Car Solar Impulse ne ressemble à aucun autre avion. Sa technologie est si particulière, son poids maximum si limité, qu’il demande des précautions de manœuvres et de conditions de vol très spéciales. C’est dire qu’à chaque seconde, pendant ce tour du monde, ce ne sera pas un seul pilote qui mènera l’avion, mais au moins une vingtaine de scientifiques qui, chacun dans leur spécialité et depuis le MCC (Mission Control Center), dispenseront nuit et jour leurs conseils en réponse à tous les imprévus qui surgiront les uns après les autres, voire en même temps.

3 8 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Avec ses 72 mètres d’envergure, Solar Impulse est plus grand qu’un Boeing 747. Il ne pèse toutefois que 2300 kg.

Aux frontières de l’impossible Parmi ces scientifiques, le mathématicien Christophe Béesau dirige un laboratoire de modélisation et de simulation avancée chez Altran, entreprise partenaire et spécialisée en

ingénierie avancée. C’est André Borschberg qui lui a soumis le problème, après que l’EPFL a d’abord déclaré que le projet était aux frontières de l’impossible: pour porter l’immense surface de cellules solaires nécessaires


SOLAR IMPULSE

L’avion en vol est secondé par un simulateur, un logiciel du nom de Platoo (pour Planification Tool). Rien que pour la traversée des Etats-Unis (2013), il a fallu simuler 5 milliards de vols pour trouver le corridor idéal à emprunter. Ici, à Payerne, travail d’équipe en plein cœur du Mission Control Center.

à l’avancement de l’avion, ce dernier était trop grand, donc trop lourd. Une difficulté encore aggravée par le poids des quatre groupes de batteries reliées aux quatre moteurs devant tourner jour et nuit. L’impasse semblait absolue. La solution a demandé la création d’un modèle mathématique, réalisé en seulement dix-huit mois de recherches grâce à une méthode capable de prendre en compte des dizaines de milliers d’équations différentes. Le coup de génie des ingénieurs d’Altran a ensuite consisté à transformer l’avion lui-même en une sorte de réserve d’énergie géante. «C’est un concept très éloigné de ce vers quoi l’intuition ordinaire d’un concepteur d’avion pouvait conduire, raconte Christophe Béesau. Il accumule une partie de son énergie collectée par le soleil sous forme d’énergie potentielle.»

Pendant la nuit, ça plane pour lui De jour, les cellules solaires ne servent pas qu’à faire avancer l’avion; celui-ci stocke aussi de l’électricité dans ses batteries. Mais,

surtout, il prend de l’altitude: il grimpe et grimpe encore jusqu’à 8500 mètres afin que, pendant la nuit, il puisse continuer à avancer avec moins d’énergie, en planant, perdant ainsi de l’altitude. Quand il sort de la nuit, Solar Impulse n’est plus qu’à 1500 mètres audessus du sol. Une fois que le soleil apparaît, il recharge ses batteries et reprend de la hauteur, jusqu’à plafonner à 8500 mètres. A la nuit tombée, il recommence à planer et à descendre jusqu’à l’aube, et ainsi de suite (voir illustrations page suivante). Avec ses ailes de 72 mètres d’envergure et 280 mètres carrés de cellules solaires en silicium, Solar Impulse est plus grand qu’un Boeing 747. Mais, pour mieux planer, il est très léger (2300 kilos). Prix à payer: son ossature très fine est si délicate qu’elle exige, pour ne pas se rompre, des manœuvres douces et habiles. Jamais semblable appareil n’a existé au monde. Christophe Béesau est convaincu de participer à ce qui sera sans doute «l’une des plus grandes aventures technologiques et humaines du XXIe siècle».

Fuir la pluie Les contraintes de pilotage sont, elles aussi, exceptionnelles. L’avion est à ce point conçu sur le fil du rasoir que, depuis le sol, Christophe Béesau, secondé par deux ingénieurs, devra constamment observer et analyser à distance l’environnement traversé par l’engin. Platoo, un logiciel conçu pour l’occasion, analysera sans interruption toutes les données de l’avion; des météorologues et contrôleurs du trafic aérien calculeront quant à eux en continu le tracé à emprunter. «Les gens ne se rendent pas compte que, pour préparer la traversée des Etats-Unis, il a fallu réaliser puis analyser 5 milliards de vols simulés!» s’enthousiasme-t-il, ajoutant que c’est, à sa connaissance, un outil qui n’existe nulle part ailleurs. Pour la préparation du tour du monde, ce chiffre atteindra probablement 100 milliards! Une répétition générale s’est tenue du 2 mars au 8 juillet derniers. Solar Impulse a ainsi virtuellement déjà réussi son tour du monde. Mais le logiciel est une chose; encore

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 39


faut-il, pour dépasser le virtuel et réussir concrètement cet exploit, attendre mars prochain, pour que Platoo puisse enfin traiter les prévisions météo du moment. Solar Impulse est ainsi fait qu’il doit se méfier de la pluie. D’une part, les nuages réduiraient l’ensoleillement souhaité et, d’autre part, l’humidité reste toujours un danger pour du matériel électrique, même si l’étanchéité du second avion a été complètement revue pour affronter le tour du monde.

SOPHIE KELLENBERGER

Recherche un exploit mathématique «Pour la préparation du tour du monde, il faudra proba­ blement réaliser puis analyser 100 milliards de vols simulés.» Christophe Béesau, ingénieur chez Altran

Impossible retour Tout est donc fait pour que soit déroulé devant lui une sorte de phénoménal «tapis rouge», un couloir très sûr où l’on prévoit que le pire lui sera épargné. C’est Luc Trullemans, expert météorologue, secondé par Wim De Troyer, qui devra réussir à trouver en temps réel le couloir météo doté d’au moins 50% d’ensoleillement avec le minimum de perturbations. «Les vols les plus difficiles seront certainement ceux au-dessus de l’océan Pacifique et de l’Atlantique Nord. Nous traverserons l’Atlantique en quatre jours. Il faudra surveiller le ballet des dépressions et des anticyclones et «bouger» constamment avec eux. Quant au Pacifique, la principale difficulté

réside dans la durée du vol – cinq jours – pour atteindre Hawaii depuis la Chine. Les prévisions étant moins bonnes à cinq jours – 6 sur 10 de réussite –, il faudra improviser», raconte Luc Trullemans. Si, au deuxième jour, les conditions météo venaient à changer, il serait encore possible d’atterrir au Japon; mais une fois le Japon dépassé, impossible de revenir en arrière, la force des vents dépassant la capacité de vitesse propre de l’avion. «Solar Impulse est une grosse bête», souligne Luc Trullemans, pourtant habitué aux aventures maritimes ou aérostières. C’est lui qui a déjà «routé» Bertrand Piccard lors des vols Breitling Orbiter, mais aussi

De jour, l’avion stocke de l’énergie solaire dans ses batteries. Mais si Solar Impulse existe, c’est surtout parce qu’il prend de l’altitude, accumulant ainsi une énergie potentielle pour planer une fois la nuit tombée.

4 0 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

d’autres grands noms comme Kersauson ou Ellen MacArthur. Il observe que, «si la relation avec le pilote est scientifique, la relation humaine est tout aussi essentielle. Dans des situations tendues, André et Bertrand demandent à entendre ma voix quand je propose une solution. Il faut une forte complicité; dans cette aventure, nous sommes les yeux des pilotes», explique-t-il.

Balises diplomatiques La survie de l’avion dépend aussi, dans ces moments-là, de l’efficacité des quatre contrôleurs aériens qui s’affaireront à ouvrir les voies. Une fois le corridor météo idéal transmis, ce sont eux qui doivent en effet prendre contact avec les services des contrôles aériens des pays survolés, au nombre de 29! En amont, les relations diplomatiques auront déjà balisé le chemin. Solar Impulse devra suivre les mêmes voies aériennes que le trafic commercial. A la différence près que sa vitesse est largement inférieure – une moyenne de 50 km/h, contre 800 km/h pour d’autres. Les pays à risque comme la Lybie, la Syrie, l’Irak ou encore l’Ukraine et l’Algérie seront évités. Pour l’équipe des contrôleurs aériens, le vol le plus difficile sera le dernier, entre l’Europe et Abu Dhabi, avec 11 pays et 12 centres de contrôle à contacter et survoler. Autre difficulté: le passage au-dessus de la Chine, «qui est, dans son entier, une zone militaire avec des limitations inhabituelles de survol», explique le contrôleur aérien Yves-André Fasel. Sur le tarmac de l’aérodrome de Payerne, au moment de monter dans l’avion pour un vol d’essai, André Borschberg semble extrêmement calme et reposé. Il a pourtant passé la nuit en conditions réelles dans le cockpit. Il porte un parachute dans le dos. Comme Piccard, c’est sûr, il prendra pour lui-même le premier risque. Tous deux soutenus et guidés par cette équipe de l’ombre dont ils ont su éveiller la passion et la complicité.  E


Steve, chef d’équipe, et Léa, peintre en bâtiment

DES PROJETS? DES QUESTIONS?

Contactez les professionnels du bâtiment au 0800 802 800 ou sur www.experts-maison.ch

ELECTRICIENS

ASSOCIATION CANTONALE VAUDOISE DES INSTALLATEURS-ÉLECTRICIENS

FVMFAC

AV CV

ftc communication - www.ftc.ch

«Nous construisons des endroits où il fait bon vivre.»


Recherche gestion des déchets DR

Leandro Salgueiro et Nicolas Descoins ont fondé la société Bluewatt Engineering en 2012.

de son système gWATER est de rendre plus performantes les stations d’épuration en termes de consommation d’électricité, tout en gardant une qualité d’eau constante. Dans la vie quotidienne, dans l’industrie, pour produire de l’énergie, notre société utilise en effet énormément d’eau, qu’il faut réinjecter avec un minimum de traces de polluants. «Le lien entre l’aspect eau et l’aspect énergie est très fort, on ne peut pas les dissocier, explique encore Nicolas Descoins. Les différentes étapes nécessaires au traitement des eaux usées sont très importantes. Nous devons parvenir à réduire les coûts d’exploitation tout en améliorant la qualité de l’eau relâchée.»

Des économies pour les STEP Le cœur du projet de Bluewatt Engineering est d’augmenter l’efficacité des systèmes d’épuration des eaux usées. Avec, à la clé, des économies d’énergie substantielles. Ludmila Glisovic

L

es stations d’épuration (STEP) sont très énergivores. 20 à 30% de la consommation d’électricité publique d’une ville sont absorbés par ce secteur; pour la Suisse, cela représente entre 1,5 et 2% de la facture globale. Le spin-off Bluewatt Engineering, créé il y a deux ans à l’EPFL par Nicolas Descoins et Leandro Salgueiro, apporte des solutions pour optimiser le fonctionnement des STEP. Les outils proposés par cette petite structure ont intéressé un investisseur. Il y a un an, les deux chercheurs ont signé un accord de partenariat avec l’entreprise anglaise Process Systems Enterprise (PSE). «PSE développe principalement les parties numé-

4 2 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

riques des programmes dont nous nous servons; de notre côté, nous apportons notre expertise sur le fonctionnement physique des stations d’épuration», explique Nicolas Descoins. Cette alliance permettra en outre un développement international.

Jusqu’à 40% de baisse de charges Mais, pour l’instant, Bluewatt Engineering travaille à un échelon local. Après les STEP de Genève et de Lausanne, c’est une autre commune située sur les rives du lac Léman qui les a mandatés. «Notre intervention dans ce nouveau projet a déjà permis une économie d’électricité de 30%», se réjouit le directeur. Selon la taille des stations, la baisse des charges varie de 10 à 40%. L’idée directrice de Bluewatt Engineering et

Ajuster le fonctionnement des installations Dans une première phase, la jeune société propose à ses clients un audit afin d’étudier le niveau de consommation d’électricité par rapport au volume des eaux traitées. La performance des traitements est également mise en rapport avec le niveau de qualité des eaux rejetées. La durée de vie d’une station d’épuration d’une ville est de trente à quarante ans. En tablant sur une augmentation probable de la population, les STEP sont généralement surdimensionnées lors de leur mise en service. La station doit donc avoir la capacité de s’adapter en permanence en fonction, par exemple, de changements dans les réglementations sur la qualité de l’eau. Des modifications qui augmentent la complexité des procédés et le coût des traitements. «Notre outil propose une représentation virtuelle de la STEP et permet d’ajuster son fonctionnement, indique le directeur. Selon la météo, par exemple, on peut estimer les pics d’arrivée d’eau sur trois à quatre jours. Mais nous intervenons principalement avec des propositions pour les traitements biologiques. On mesure les débits, les concentrations de polluants, on intègre ces données à un modèle mathématique avec des algorithmes d’optimisation. A partir de ces données, on peut donner des consignes permettant d’obtenir une qualité d’eau de tel niveau et de réduire la consommation d’électricité.» E


thermostat intelligent Recherche

Une vanne de radiateur autonome et connectée Spin-off de l’EPFZ, la société GreenTEG développe une vanne de chauffage qui commande automatiquement la température ambiante. Munie d’un mini-générateur de courant, elle se passe aussi d’alimentation extérieure. Benedikt Vogel / OFEN

Électricité produite dans la vanne Un modèle de vanne autonome sera disponible dès la fin de l’année prochaine. La société zurichoise GreenTEG y travaille dans le cadre d’un projet de recherche subventionné par l’Office fédéral de l’énergie. Cette vanne comporte un récepteur qui reçoit le signal de commande du système de building management et un moteur qui ouvre et ferme l’alimentation du radiateur. Grâce au générateur thermoélectrique (TEG) conçu par l’entreprise, l’électricité est produite directement dans la vanne de chauffage; le récepteur et le moteur n’ont ainsi pas besoin de courant extérieur pour fonctionner. Pour produire cette électricité, le TEG utilise la différence thermique entre la température d’entrée du chauffage

DR

L

es thermostats pour la régulation de la température de chauffage dans les bâtiments fonctionnent selon un principe simple: dès que l’habitant a réglé la température souhaitée, un petit récipient souple rempli de liquide, placé dans la vanne de chauffage, assure dans le radiateur le débit d’eau chaude suffisant pour l’atteindre. Si personne ne se donne la peine de baisser manuellement les thermostats, le radiateur maintient cette température. Une pure perte quand les habitants ne sont pas à la maison. Ceci peut toutefois être évité en confiant cette régulation à un système de commande automatique intelligent transmettant ses ordres aux vannes de chauffage réparties dans le logement. Selon des études, le système de building management permet ainsi d’économiser environ 25% d’énergie de chauffage, sans altérer le confort. Un potentiel énorme alors que la moitié de la consommation d’énergie en Suisse provient des bâtiments.

Il est possible d’économiser environ 25% de frais de chauffage avec des vannes adaptées.

(35-60°C) et la température ambiante (2025°C), soit 10 à 40°C. «Notre objectif est de construire un prototype entièrement fonctionnel en mesure d’être produit en série», déclare Wulf Glatz, fondateur et CEO de GreenTEG. Afin de fournir suffisamment de courant, l’équipe de recherche a notamment dû pousser le TEG, de la taille d’un ongle, à produire une puissance de 100 à 200 microwatts. Une puissance trop faible pour l’alimentation directe d’une vanne de chauffage automatique, qui en exige dix fois plus. «C’est pourquoi nous devons collecter le courant du TEG dans un SuperCap ou une batterie», explique Wulf Glatz.

Plus rentable que L’assainissement C’est au stade de la séparation électrochimique du matériau semi-conducteur du générateur que se situe l’innovation de GreenTEG. Ce procédé doit aider la technologie TEG, appliquée presque uniquement dans l’astronautique jusqu’à présent, à

devenir un produit commercial. A cette fin, GreenTEG coopère notamment avec le fabricant allemand de vannes thermo­ statiques TA Heimeier. Wulf Glatz est confiant quant à la commercialisation de la vanne de chauffage innovante, et ce, bien qu’elle risque d’être environ trois fois plus chère qu’une vanne thermostatique traditionnelle lors de son entrée sur le marché. «Nos vannes posent la base pour économiser un quart des frais de chauffage; c’est plus que ce qu’il est possible d’économiser avec des mesures d’assainissement, ellesmêmes onéreuses», affirme-t-il. Pour l’ingénieur, il s’agit d’une petite étape vers un avenir avec des systèmes de chauffage réellement rentables. L’idéal serait que le système de building management puisse détecter si les habitants sont à la maison grâce à une application pour smartphone et réguler la température des radiateurs en fonction de la réponse par le biais des vannes de chauffage automatiques.  E

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 4 3


La Suisse en pole position pour une finance durable La création de l’association Swiss Sustainable Finance accélère l’intégration des thématiques sociales et environnementales dans les décisions d’investissement ou de financement. La place financière suisse entend devenir le leader mondial des investissements durables.

Vincent Michoud

L

a dynamique engendrée par le développement des énergies renouvelables comme l’hydroélectricité, le solaire, l’éolien est certes bénéfique pour l’environnement, mais offre égale-

4 4 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

ment de nouvelles opportunités au secteur économique. Preuve en est, la création en juillet dernier de l’association Swiss Sustainable Finance (SSF). Une plateforme qui ambitionne de faire de la Suisse le centre mondial des services financiers durables. «SSF va accompagner la transformation

du secteur financier et contribuer à sa pérennisation. De plus en plus de clients demandent expressément que la finance adopte une vision à long terme. Nous voulons accélérer cette tendance en valorisant et en développant les initiatives existantes», explique la

FOTOLIA

Société


directrice, Sabine Döbeli. Dans cet élan, plus de 60 organisations, dont des prestataires de services financiers, des investisseurs ainsi que les pouvoirs publics, se sont ainsi unies pour accélérer l’intégration des thématiques sociales et environnementales dans les décisions d’investissement ou de financement.

«La Suisse a le potentiel de contribuer positivement aux objectifs de durabilité à l’échelle mondiale grâce à des réflexions financières ciblées et innovantes.» Liliana de Sá Kirchknopf (SECO)

Nouvelles formes de collaborations Un engouement qui montre l’importance que revêt la durabilité pour le secteur et témoigne surtout du besoin de chercher de nouvelles solutions en collaborant avec d’autres acteurs, selon Jean Laville, directeur adjoint de SFF à Genève. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) y voit également un moyen de faciliter la mobilisation de capitaux privés pour le financement de solutions liées aux enjeux de développement et d’adaptation aux changements climatiques. «La Suisse a le potentiel de contribuer positivement aux objectifs de durabilité à l’échelle mondiale grâce à des réflexions financières ciblées et innovantes», explique Liliana de Sá Kirchknopf, responsable du secteur privé au SECO. L’association compte parmi ses membres des investisseurs institutionnels impor-

Une place financière durable très active

FOTOLIA

Selon une étude réalisée en 2013 par Onvalues – entreprise spécialisée dans les inves­ tissements stratégiques –, la Suisse compte au moins 220 organisations régulièrement actives dans la finance durable, c’est-à-dire incluant des critères de gouvernance, sociaux ou environnementaux dans leurs décisions d’investissement. Parmi elles, les deux grandes catégories d’acteurs sont représentées par les gestionnaires spécialisés (73) et les fonds de pension (60).

tants comme Helvetia, la Suva ou encore des compagnies d’assurance. David Bresch, responsable durabilité chez Swiss Re et membre de SSF, est convaincu que les défis sociaux et ceux liés à l’environnement constituent un risque de plus en plus important pour le développement durable de notre société: «Pour les (ré)assureurs, cela représente autant de nouvelles opportunités que de nouveaux risques. Pour y faire face, il faut mettre en place de nouvelles formes de collaborations. Les acteurs doivent travailler ensemble pour mieux sensibiliser le public et positionner la Suisse comme le premier centre de finance durable.»

Convaincre les caisses de pension La première assemblée générale qui s’est tenue en septembre dernier a permis la nomination de Klaus Tischhauser, fondateur et CEO de l’entreprise ResponsAbility, à la tête de l’association et a offert l’opportunité de dresser une liste des principales mesures qui doivent prochainement être mises en œuvre. Outre la création de formations spécifiques avec la collaboration des universités et des business schools, un des défis consistera notamment à convaincre des investisseurs institutionnels encore

trop réticents à investir dans des placements durables. Une tâche qui sera vraisemblablement facilitée grâce à l’étude réalisée en septembre 2014 par Robecosam. Convaincue que l’intégration de critères de durabilité dans l’analyse financière traditionnelle apporte des conclusions supplémentaires sur la qualité du management et le potentiel de création de valeur de l’entreprise, la société, experte en investissements durables et reconnue pour ses fonds thématiques, a demandé à 1200 assurés s’ils souhaitaient que leur caisse de pension suive des stratégies d’investissement durable. 72% des réponses sont positives et 79% des personnes interrogées pensent que ce genre de stratégie amène, à long terme, à de meilleures décisions d’investissement. Des résultats encourageant au vu des 2000 caisses de pension en activité en Suisse, qui gèrent quelque 600 milliards de francs.

Concurrence étrangère Le développement d’une place financière suisse durable n’est pas nouveau. Au cours des dix dernières années, de nombreuses sociétés ont mis en place des prestations de financement innovant, tel qu’un indice boursier intégrant les risques sociaux et environnementaux, ou un fonds de placement de commerce équitable destiné à préfinancer des produits agricoles. Ainsi, 57 milliards de francs suisses de placements durables sont gérés dans le pays, dont une part importante appartient à des clients étrangers, et un tiers du volume mondial des investissements en microfinance proposé – produits financiers accessibles aux plus démunis – y est administré. Mais la concurrence à l’étranger reste vive: le Luxembourg ou encore le Royaume-Uni tentent également de se positionner comme les leaders internationaux de la finance durable.  E

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 4 5


Sacs en plastique bientôt interdits?

Société

FOTOLIA

L’océan boit la tasse… et la planète trinque

On l’appelle le «7e continent plastique». Constitué de milliards de déchets, dont la plupart proviennent de l’intérieur des terres, il représente un peu moins de la superficie de l’Amérique du Nord et ne cessera de croître si rien n’est fait. La Suisse a aussi son rôle à jouer.

4 6 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Stéphanie Milliquet

D

eux millions de déchets plastiques au kilomètre carré. C’est le chiffre affolant avancé par Greenpeace. Cette pollution, invisible depuis l’espace, se retrouve dans cinq grands bassins océaniques, au sein du Pacifique Nord, mais


DR

aussi du Pacifique Sud, de l’Atlantique Nord et Sud et de l’océan Indien. Ces zones sont en effet caractérisées par la rencontre de courants marins qui, influencés par la rotation de la Terre, forment d’immenses vortex appelés gyres océaniques. La force centripète aspire alors très lentement tous les détritus qui flottent en surface vers le centre de la spirale, où ils s’amoncellent pour ne jamais en ressortir. Les conséquences sont sans précédent: mort des fonds marins, de la faune et de la flore, et pollution de la chaîne alimentaire, le plastique libérant des substances toxiques au fur et à mesure de sa dégradation. L’avenir? Sombre, si l’on en croit les scientifiques. Malgré quelques initiatives inventives pour ramasser le plastique flottant (lire encadré ci-contre), l’unique solution est d’en limiter la production, de supprimer l’usage unique de ses dérivés et de filtrer les cours d’eau en amont des océans et des mers.

Migros Vaud précurseur Si de nombreux pays, à l’instar du Kenya, du Rwanda ou de la Chine, ont déjà interdit l’emploi du sac plastique à usage unique, ce n’est pas encore le cas de la Suisse. Les choses sont toutefois en voie d’évolution avec la motion «Halte à la pollution des sacs plastiques» du conseiller national Dominique de Buman, actuellement à l’étude. La volonté de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) va dans le même sens: rendre tous ces sacs payants. Migros Vaud a d’ailleurs anticipé puisque, depuis plus d’un an, il propose des sacs biocompostables pour 5 centimes au lieu du traditionnel sachet plastique disponible en caisse. «Migros Vaud propose des sacs biocompostables depuis le 1er novembre 2013, explique Tristan Cerf, porte-parole de Migros Vaud. L’expérience est très positive, autant pour la coopérative que pour les clients. En effet, sur une année, nous avons remarqué une diminution de 1 million de sacs par mois, soit 94% de distribution en moins de sacs en plastique. Les 6% restants étant

Un jeune de 19 ans veut nettoyer les océans Bien qu’elles ne fassent de loin pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique, les initiatives pour venir à bout de la «soupe de plastique océanique» sont nombreuses. Parmi elles, The Ocean Cleanup, un projet ambitieux mené par un jeune Néerlandais de 19 ans, épaulé par plusieurs scientifiques et spécialistes de l’environnement et des océans. Boyan Slat n’a que 16 ans lorsqu’il prend conscience de l’ampleur de cette pollution lors d’une plongée en Grèce, où il croise plus de sacs plastiques que de poissons. Le jeune homme et son équipe (dont de nombreux volontaires) ont mis au point un ingénieux système de collecte des plastiques via des barrages flottants munis de catalyseurs pour récupérer les déchets. Ces dispositifs, qui se déplacent au gré des courants, ramassent les déchets sans porter atteinte à la vie marine. Boyan Slat estime que son procédé serait 33 fois meilleur marché et 7900 fois plus rapide que le système de collecte actuel (filets tractés par des cargos). Le jeune Néerlandais cherche à lever 2 millions de dollars pour tester son projet. Les scientifiques se montrent toutefois sceptiques quant à l’efficacité du système, principalement parce que les déchets qui composent l’essentiel de cette pollution sont microscopiques et que la surface à couvrir est bien trop importante. Boyan Slat envisage de nettoyer 140 tonnes de plastique par an, tandis que l’Europe en produit 25 millions à elle seule… Si les chiffres laissent songeurs, The Ocean Cleanup pourrait tout de même être efficace sur de petites surfaces. A suivre.

280 mio

6,4 mio

Seuls 2,7%

de tonnes de plastique produites chaque année

de tonnes de déchets déversées dans les océans

de ces plastiques sont recyclables

90% des déchets flottants sont des plastiques

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 47


Sacs en plastique bientôt interdits?

Dégradable, oui, mais attention!

DR

maintenant des sacs biocompostables et payants. Ceci représente 70 tonnes de plastique économisées par année.» Pour Frédéric Mauch, CEO de BioApply, fournisseur en sacs biodégradables du géant orange, le succès de cette opération trouve son origine au-delà des produits qu’il propose: «Ce distributeur a une vraie politique de développement durable. Il ne fait pas qu’interdire ou supprimer un produit, il propose une alternative qui a du sens; en l’occurrence, un sac doublement utile puisqu’il permet de porter les achats et de faire du compost. Cette réflexion est intéressante pour mener une politique efficace sur le long terme. La Californie et la France s’orientent résolument vers cette approche.» A eux seuls, les deux géants du commerce de détail helvétiques Coop et Migros produisent plus de 240 millions de sacs en plastique par an, et ils sont loin d’être les seuls. Des chiffres qui laissent songeurs. Alors, interdire? Taxer? L’avenir le dira mais, en attendant qu’une loi soit ratifiée, il est plus que jamais évident que chaque geste compte. Même les plus petits. E

Entre bio et oxo, la différence est totale. Sacs biodégradables: ils sont faits à base d’amidon de pomme de terre, de blé ou de maïs et ne renferment aucune ressource fossile. Ils se décomposent donc totalement, sont compostables et ne laissent aucune trace. Sacs oxo-dégradables: ils sont en plastique, auquel est ajouté un additif qui accélère leur dégradation en microparticules toxiques. En cas d’abandon dans la nature, ces dernières polluent durablement l’environnement et sont quasi impossibles à extraire.

Jusqu’à 10 fois plus de plastique que de plancton

4 8 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

«les sacs plastiques contaminent nos filières de valorisation des déchets» DR

Société

Frédéric Mauch a fondé BioApply en 2006, une entreprise spécialisée dans les emballages et produits biosourcés, biodégradables et compostables.

En tant que professionnels, avez-vous été contactés par la Confédération au sujet de la motion de Buman sur l’interdiction des sacs plastiques à usage unique? Oui, nous avons été consultés en février et en octobre. Tous les intéressés étaient conviés dans une volonté concrète d’appliquer cette motion de Buman. Qu’en est-il ressorti? L’OFEV a proposé d’interdire tous les sacs à usage unique, avec quelques exceptions. Les sacs à usage multiple seraient vendus à un prix minimum. C’est une solution supplémentaire [encore à l’étude] à la loi de Buman, que nous soutenons. Que répondez-vous aux détracteurs de ce projet? S’il est vrai qu’ici les déchets sont plutôt bien traités, on ne peut se limiter à une vision suisse; c’est un problème écologique mondial. La preuve avec la pollution plastique des océans: le poisson contaminé finit quand même dans nos assiettes. Et puis, il me semble que la Suisse a été récemment mal notée pour l’état de ses cours d’eau et lacs de montagne. Une simple visite dans les compostières finit par convaincre que les sacs plastiques contaminent nos filières de valorisation des déchets. Que penser des sacs oxo-dégradables? Ces sacs sont un vrai problème. Le lobby du plastique est derrière et cela lui permet de contourner la difficulté en apposant sur ce produit le mot «dégradable». Mais, en fait, c’est la pire des solutions. Ces sacs ont un additif qui dégrade le plastique en microparticules polluantes. Dans un compost ou dans la nature, c’est une catastrophe. On peut les distinguer facilement du sac compostable, car ils ne sont pas certifiés. Le coût de production des sacs biodégradables est-il plus important? Pour l’instant, c’est un peu plus cher que pour un sac plastique standard, mais l’écart se réduit considérablement. Mais surtout, nos sacs ont une valeur ajoutée telle qu’ils sont aussi vendus en rayon. Comparer les prix serait périlleux puisque l’un ne sert à rien ou presque, alors que l’autre permet notamment de réduire la facture du sac-poubelle taxé en diminuant le volume de déchets, puisque 30-40% sont des déchets organiques compostables. Donc, non seulement on économise en taxe, mais on dégage de l’énergie verte, le tout en polluant moins. La production de sacs à base de denrées alimentaires impacte-t-elle les ressources destinées à la consommation? Absolument pas. Si c’était le cas, cela n’aurait aucun sens. Les pommes de terre et le maïs utilisés sont des variétés non consommables pour les humains. De plus, les biomatériaux sont évolutifs. L’idéal serait de produire à partir des déchets. Toutefois, il n’y pas de concurrence avec la chaîne alimentaire.

1000 ans pour disparaître

250 mrd

240 mio

de déchets plastiques en Méditerranée

de sacs par an chez coop et migros


bureau technique installations•entretien

Réellement différente.

«La BAS est notre partenaire de la première heure. Elle a immédiatement saisi notre intention: produire de l’énergie de manière durable et rentable, pour l’avenir de notre commune.»

La Banque Alternative Suisse encourage et finance des innovations en matière d‘énergies renouvelables dans toute la Suisse, depuis sa fondation il y a plus de 20 ans.

artischock.net

Emil Müller, président du conseil d’administration Ouvra Electrica Susasca Susch et président de la commune Susch

www.bas.ch


cleantech Stahleinbau GmbH a fait ses preuves dans le domaine des grandes constructions métalliques. Elle déploie aussi ses compétences dans l’ingénierie et la fabrication de pièces pour la petite hydraulique.

DR

Des travaux de profondeur à l’hydroélectricité

Automatiser les dessableurs

A

la suite du départ à la retraite de Peter Wenger, fondateur de la société, c’est une équipe jeune et particulièrement motivée qui a repris les rênes de Stahleinbau und Maschinen AG, devenue Stahleinbau GmbH début 2014. Sa fille, deux ingénieurs et le chef d’atelier sont désormais aux manettes de cette entreprise située dans le Haut-Valais. Spécialisée à ses débuts dans les constructions métalliques et la fourniture de matériel pour les tunnels et travaux de profondeur, Stahleinbau GmbH a peu à peu diversifié ses activités, notamment dans la fabrication de matériel pour le transport ferroviaire et l’industrie hydroélectrique. Elle est désormais essentiellement active dans les constructions métalliques, la grande mécanique et les machines hydrauliques. «L’hydraulique représente environ 60% des activités de la société, dont une grande partie pour les petites installations», précise Nino Brunner, ingénieur en mécanique et chef de projet. Les compétences des employés de Stahleinbau GmbH leur permettent d’opérer aussi bien dans le cadre de la maintenance d’installations existantes que pour la mise en service de nouvelles machines.

Toutes les phases d’un projet «Nous intervenons sur une dizaine d’installations de petite hydraulique par an, tant sur

5 0 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

dessinés, fabriqués et installés par nos soins. La capacité de la centrale est passée de 11,8 à 24,0 MW. Sa mise en service officielle aura lieu au printemps 2015.»

des petits projets que sur des réalisations s’étalant parfois sur plusieurs années.» Forte de son expérience, l’entreprise est active dans toute la Suisse, et même au-delà. «Nous avons réalisé l’an dernier quatre installations pour la société EDF, en France.» Stahleinbau GmbH est amenée à intervenir dès la phase de planification d’un projet de petite hydraulique, dont elle assure ensuite la conception (dimensionnement de l’installation, calculs et dessins techniques). «Nous sommes compétents pour la fabrication de nombreux éléments mécaniques; nous fournissons essentiellement des organes d’arrêt, comme les vannes papillon ou les vannes de jet creux, ainsi que les prises d’eau et leur équipement en acier, les conduites forcées ou encore les dessableurs.» Les spécialistes de Stahleinbau GmbH procèdent en outre à leur montage et à leur mise en service, et s’occupent de la maintenance des installations. «Nous avons mis en place cet été une nouvelle vanne papillon sur l’installation de Russein (GR). La soupape et le tuyau d’admission, le tuyau d’extension et l’équipement de sécurité ont également été

Toujours à l’affût d’innovations permettant d’augmenter le rendement des turbines hydroélectriques, les ingénieurs de l’entreprise planchent aussi sur des projets de recherche. C’est ainsi qu’ils ont conçu un système de purge automatique pour dessableur, en partenariat avec The Ark, Fondation pour l’innovation en Valais, le Laboratoire des constructions hydrauliques de l’EPFL et la HES-SO Valais. Le dessableur est en effet un élément très important dans les installations hydrauliques. Equipant chaque prise d’eau, il permet de retirer le sable et les éventuelles matières organiques – les feuilles par exemple – transportés par l’eau avant son acheminement vers la turbine, évitant par là même des dommages sur la machine. Si la purge d’un dessableur se fait jusqu’à présent manuellement, les recherches menées par Stahleinbau GmbH et ses partenaires leur ont permis de concevoir un système de purge automatique afin d’utiliser moins d’eau lors de l’opération et de réduire les frais de maintenance d’une installation hydraulique. «Notre technologie fonctionne, nous souhaitons désormais effectuer des essais pratiques à échelle réelle.»  E

La plateforme CleantechAlps apporte son soutien aux entreprises actives dans les technologies propres. En partenariat avec elle, Efficience 21 met en lumière ceux qui font les cleantechs en Suisse occidentale. Retrouvez la version intégrale des deux portraits de ce numéro ainsi que ceux d’autres entreprises du secteur, dans l’étude sur la filière de la mini-hydraulique en Suisse réalisée par CleantechAlps. www.cleantech-alps.com


DR

Deux centrales hydroélectriques ont été inaugurées cette année au Rwanda.

nous pour que l’on pré-dimensionne leur turbine, que l’on définisse ses caractéristiques et que l’on propose les garanties de performance correspondantes, eu égard notamment aux caractéristiques du site. Cela leur permet d’en déterminer le coût et de remettre leur offre à leur client. Le cas échéant, nous passons ensuite un contrat avec le constructeur afin de lui fournir les plans définitifs de la machine, dont nous garantissons la performance et le fonctionnement hydrodynamique.» Une vingtaine de turbines sont conçues chaque année par Mhylab, avec un rendement mécanique garanti de l’ordre de 90%. Elles permettent d’équiper des installations pour des hauteurs de chute de 1,5 à plus de 700 m, avec des débits de 10 l/s à 10 m3/s et des puissances de 20 kW à 4 MW.

Des installations en Afrique

«le label suisse a une aura importante» La fondation Mhylab développe des turbines performantes adaptées aux besoins des petites centrales hydrauliques. Elle déploie aussi des activités d’ingénierie et de conseil, notamment sur le continent africain.

C’

est en 1993 que l’Association pour le développement des énergies renouvelables (ADER), la Compagnie vaudoise d’électricité (aujourd’hui Romande Energie SA), la Confédération et le canton de Vaud ont créé Mhylab. Fort de son statut de fondation, le laboratoire de mini-hydraulique conçoit des solutions sur mesure pour des constructeurs de turbines, des producteurs indépendants, des bureaux d’études, des entreprises électriques ou encore des collectivités publiques. «L’idée sous-jacente lors de la création de Mhylab était de mutualiser les frais de recherche, précise Vincent Denis, le directeur de la fondation. Pour le développement d’une seule

turbine, ceux-ci peuvent en effet s’élever à plus de 500 000 francs.» Ses collaborateurs déploient également leurs compétences en matière d’ingénierie et de conseil dans le domaine des petites centrales hydroélectriques.

Rendement de 90% garanti «La recherche représente, selon les années, entre 20 et 50% de notre activité.» Indépendante de tout constructeur et de toute entreprise, la fondation développe ainsi, en laboratoire, des turbines conçues sur mesure. Pour que leurs performances soient validées, ces turbines sont testées sur un banc d’essai. «Les constructeurs s’adressent à

L’activité de conseil et d’ingénierie est quant à elle exercée pour 40% à l’international, en collaboration avec des bureaux d’ingénieurs civils. «Nous avons, en permanence, une trentaine de projets ouverts.» La fondation a d’ores et déjà mené à bien plusieurs projets sur le continent africain, de concert avec le bureau belge SHER Ingénieurs-Conseils SA. Une centrale a ainsi été mise en service au Rwanda en avril dernier. Afin d’exploiter le captage de deux rivières (la Rukarara et la Rubyiro), deux turbines Francis de 1,1 MW ont été installées. Une autre centrale a été inaugurée au Rwanda au début de l’été. Equipée de deux groupes Pelton, elle génère une puissance de 4 MW. «Nous venons de mettre en route plusieurs projets de petites centrales, toujours dans la région des Grands Lacs. Mhylab est également impliquée dans une réalisation financée par la Banque mondiale, à Madagascar.» De quoi positionner la fondation suisse parmi les acteurs incontournables de la petite hydraulique au plan international. «Le label Suisse a une aura importante dans le domaine de l’ingénierie et il faut que nos entreprises valorisent encore cette image.» Et Vincent Denis de souligner l’intérêt pour les PME suisses de se mettre ensemble afin de répondre à des appels d’offres pluridisciplinaires: «Cela reste difficile d’aborder seul des projets financés par de grands organismes internationaux de financement ou des coopérations étatiques.»  E

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 51


mobilitÉ test

Projet Catch a Car à bâle

100 voitures en système Vélib’

Il vous en coûtera ensuite 37 centimes la minute pour votre trajet, qui peut se faire au-delà de la ville – et, puisque nous sommes à Bâle, des frontières avec l’Allemagne et la France –, et 27 centimes la minute quand vous êtes à l’arrêt.

Stationnement illimité en zone bleue

Depuis août dernier, la ville de Bâle dispose d’un nouveau système de voitures en libre service. Il permet de faire un trajet spontanément et de garer ensuite le véhicule sur n’importe quelle place en zone bleue. Monique Chevalley

B

âle avait été la première ville suisse à lancer, il y a trente ans, un abonnement écologique pour les transports publics de toute la communauté tarifaire du nord-ouest de la Suisse. Les citadins des bords du Rhin se déplacent aussi beaucoup à vélo, sur des pistes cyclables bien aménagées, et le système d’autopartage Mobility est bien implanté. On peut donc facilement se passer d’un véhicule privé si l’on vit dans cette ville qui bat le record suisse des ménages sans voiture (55%). Alors, pourquoi y établir Catch a Car, un autre concept plus spontané de voitures en libre service? «Nous voulons diminuer encore la part de ménages sans voiture et inciter les jeunes à renoncer à en acheter une», commente le responsable de la mobilité du canton de Bâle, Hans-Peter Wessels, qui soutient le projet et qui n’a lui-même pas de permis de conduire et se déplace à vélo.

25 francs pour s’inscrire

Mobilité et flexibilité sont à portée de main pour 37 centimes la minute.

DR

Le 25 août dernier, une flotte de 100 Volks­ wagen Up blanches arborant le logo Catch a Car a roulé sur Bâle, se répartissant sur les places en zone bleue de tous les quartiers ainsi que sur trois places réservées derrière la gare CFF. A la fois compact et spacieux, le dernier modèle du constructeur allemand consomme peu et n’émet que 95 grammes de CO2 par kilomètre. L’entreprise Catch a Car, filiale de Mobility, s’est associée pour ce projet pilote au can-

ton de Bâle-Ville, à Allianz, à Amag, à Energie Suisse et aux CFF. Quelle différence avec le libre-service déjà existant de Mobility? «Ce système permet de se déplacer d’un point A à un point B sans réservation et sans devoir rapporter le véhicule», explique Silena Medici, directrice de Catch a Car. Il s’agit d’une offre pour des trajets spontanés qui peuvent se combiner avec le vélo ou les transports publics et qui s’adresse à des jeunes et des personnes ayant des affinités avec la technologie digitale. Car tout se fait par le biais de l’ordinateur et du smartphone, de l’inscription pour devenir membre (25 francs) à l’ouverture de la voiture, dans laquelle est déposée la clé. Seules conditions pour être membre: avoir un permis de conduire, une carte de crédit et un smartphone qui permet de visualiser sur une carte l’emplacement des voitures et le nombre de litres d’essence dans le réservoir.

Pour la directrice, Silena Medici, citadine lucernoise trentenaire sans voiture qui incarne bien la clientèle visée, «l’atout majeur est que l’utilisateur ne doit s’occuper ni du service, ni des assurances, ni de faire le plein d’essence. Il peut se déplacer spontanément en passant des transports publics à la voiture en toute liberté et flexibilité.» En effet, après avoir fait son trajet, on peut redéposer la voiture sur la première place trouvée en zone bleue sans devoir faire le plein, puis poursuivre à pied ou avec les transports publics. Catch a Car avait lancé un appel aux huit plus grandes villes de Suisse pour son projet pilote. Le choix s’est porté sur Bâle en raison de son grand engagement, notamment de sa mise à disposition des zones bleues de la ville pour garer ces véhicules de façon illimitée avec une taxe de parcage annuelle comme pour les riverains. BâleVille vient d’ailleurs de supprimer toutes les places de parcage blanches à durée illimitée pour les remplacer par des zones bleues. Les automobilistes venant de l’extérieur ne sont pas en reste: ils peuvent acheter, aux automates des trams et des bus, des cartes à glisser derrière leur pare-brise, valables une journée (10 francs) ou une demi-journée (6 francs). Le projet Catch a Car est suivi par l’EPF de Zurich et permettra de générer de précieuses données pour la recherche sur la mobilité partagée et d’explorer de nouvelles pistes pour résoudre les problèmes de mobilité et d’environnement. Selon Silena Medici, «la tendance actuelle n’est plus de posséder: partager est la nouvelle propriété». A bon entendeur. E

52 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014


EN BREF GENÈVE

Volvo XC90. DR

auto

hybrides et basses cylindrées

Euro6 favorise l’innovation basse consommation Pour satisfaire aux normes antipollution européennes, les véhicules doivent consommer moins. Les grandes voitures perdent à l’occasion cylindrée et cylindres. Certains constructeurs parient aussi sur les modèles hybrides.

DR

Henry Plouïdy et Ludmila Glisovic

L

a réduction massive de cylindrée et du nombre de cylindres, jadis synonymes de prestige, suit logiquement les progrès réalisés par les voitures électriques qui, si elles n’offrent pas encore toutes une grande autonomie, proposent des prestations comparables ou supérieures. En ajoutant les modèles hybrides, on obtient une concurrence à l’efficacité redoutable, véritables exemples à suivre obligeant les ingénieurs à revoir les moteurs à explosion sous l’angle d’une efficacité accrue. La sophistication prend désormais le pas sur la taille et le nombre de cylindres pour apporter le prestige désiré.

Gros moteurs au régime Afin de faire baisser leur consommation et d’émettre moins de polluants, le volume et le nombre de cylindres des moteurs sont parfois divisés par deux. La nouvelle Ford Mondeo se satisfait par exemple d’un 3 cylindres 1 l européen en entrée de gamme, alors que la nouvelle Jaguar XE vante ses 4 cylindres essence et diesel maison aux consommations jamais vues à Coventry – dès 3,8 l/100 km et 99 g de CO2. Suivant le même mouvement,

Renault Eolab.

l’énorme 4x4 Volvo XC90 n’est proposé qu’en 4 cylindres là où, il y a dix ans, le suédois concevait un V8 spécialement pour ce modèle. «Nous allons créer des moteurs plus petits, plus intelligents, ayant tant de puissance qu’ils transformeront les V8 en dinosaures», s’enthousiasme Derek Crabb, vice-président en charge de l’ingénierie groupes motopropulseurs de Volvo. En diesel, le 2 l de ce break de luxe ne devrait consommer qu’entre 5 et 6 l/100 km selon sa puissance, et proposer ainsi le meilleur rapport puissance/émissions du segment.

Laboratoire roulant chez Renault «La Renault Eolab est un prototype qui n’est pas destiné à être commercialisé en l’état, déclare Laurent Burgat, directeur de la communication
Renault Suisse. Vitrine de l’innovation pour

l’environnement, elle intègre de très nombreuses avancées technologiques qui ont vocation à se retrouver progressivement sur les véhicules de la gamme Renault.» Ce véhicule est un hybride rechargeable: on peut l’utiliser en mode 100% électrique sur une soixantaine de kilomètres ou, pour de plus grandes distances, on peut combiner les deux énergies. Renault assure ainsi qu’un litre d’essence suffit à parcourir 100 km. Afin d’atteindre cette performance, la marque française a travaillé sur l’aérodynamisme du véhicule. Un pavillon plongeant, un soubassement caréné, des caméras à la place des rétroviseurs, une assiette variable, le bouclier avant qui s’abaisse pour limiter le passage de l’air sous la voiture, des jantes actives… tout a été revu. En outre, Michelin a mis au point des pneus plus étroits et moins résistants au roulement. Sans surprise, plus une voiture est lourde, plus elle consomme. Ainsi, l’Eolab pèserait 400 kg de moins qu’une Clio, soit 955 kg. Pour parvenir à ce résultat, les pare-brise et les sièges ont subi une cure d’amincissement. En outre, de nombreuses pièces sont en aluminium au lieu de l’acier habituel et certaines vitres sont en poly­ carbonate. E

Ville sans voitures Un sondage mis en ligne par le canton en septembre a révélé que près de 90% des 12 000 personnes ayant répondu voudraient favoriser la mobilité douce au centre-ville, soit les transports publics (45%), les piétons (34%) et les vélos (11%). Des résultats critiqués par certains partis, qui estiment qu’ils ne peuvent être tout à fait représentatifs de l’ensemble des Genevois. THINK TANK Livre vert de la mobilité A l’occasion de la 12e édition du Michelin Challenge Bibendum, a été annoncée la publication d’un Livre vert de la mobilité. Il propose cinq initiatives de rupture et cinq leviers d’action pour répondre aux défis mondiaux que sont la santé, les émissions de CO2, la congestion du trafic urbain, le manque de moyens financiers pour la cons­ truction d’infrastructures et l’accès à la mobilité.

APPLICATION Stationnement rapide IEM remporte le concours Win&Boost organisé par Cleantech Genève avec son innovation Presto Park. Cette application sur GPS ou smartphone permet d’informer les automobilistes des places de stationnement disponibles en ville grâce à des capteurs intégrés à la chaussée, et ainsi de limiter la consommation de carburant. Ce prix va permettre à l’équipe franco-suisse d’IEM de poursuivre ses développements et de lancer la commercialisation du système.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 53


Mobilité électrique

Test automobile

Petite surprise branchée VINCENT MICHOUD

L’e-up! est la première voiture 100% électrique du groupe Volkswagen. Concentré de technologie, elle impressionne par sa puissance, malgré une autonomie d’utilisation limitée à 160 kilomètres. Vincent Michoud

P

hilippe Hischier, conseiller de vente au garage Amag à Lausanne, ne cache pas son enthousiasme à nous faire découvrir toutes les subtilités de la nouvelle e-up. «Cela peut prendre jusqu’à deux heures d’explications pour livrer le véhicule à un client», raconte-t-il. Un choix de différents modes de récupération d’énergie au freinage, un tableau de bord qui combine des instruments avec affichage multifonction, une prise de chargement en courant alternatif dans le coffre: la première voiture 100% électrique du groupe Volkswagen est un impressionnant condensé de technologie. Disponible depuis le début d’année, elle peine pourtant encore à convaincre, avec un prix moyen affiché à 33 050 francs et une autonomie de 160 kilomètres qui reste limitée à une utilisation strictement urbaine. «Seuls une dizaine de clients ont craqué pour l’instant, dont majoritairement des entreprises», concède le vendeur en nous tendant les clés de la voiture.

Conduite écologique Tout est dans la première accélération. Pied au plancher, la petite a des airs de grande! Le moteur de 82 chevaux, pour un couple de 210 Nm, donne réellement l’impression d’être au volant d’une grosse berline (0 à 60 km/h en 4,9 s). Un sentiment renforcé par le silence qui règne dans le confortable habitacle. Volant, pommeau du levier de vitesse et poignée du frein à main de série sont recouverts avec du cuir refendu. Le chauffage des sièges avant est également installé en série. Un tableau de bord épuré combine les valeurs de consommation, le niveau de récupération, l’opération de chargement et la vitesse du véhicule. Un système Climatronic permet de régler la température, tandis que le système de

5 4 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

Les

+ ...

Une conduite silencieuse Une très bonne relance Le frein moteur recharge la batterie

... et les dégivrage du pare-brise avant peut se révéler très utile en hiver. Au-dessus de la climatisation, se trouve un système de navigation et d’informations portable. Son écran tactile permet d’afficher les classiques fonction radio, téléphone, cartes, et surtout de contrôler le flux d’énergie ou la consommation du véhicule. Un analyseur de conduite «Think Blue Trainer» donne également de précieux conseils pour améliorer sa conduite écologique. Après quelques kilomètres, on se rend vite compte qu’il faut absolument adapter sa conduite pour ne pas voir la réserve de batterie descendre furieusement.

infos techniques • Moteur • Couple • Consommation de courant • Autonomie • Vitesse maximum • Accélération (0 à 60 km/h) • Emission de CO2 • Type de batterie • Prix

82 chevaux 210 Nm 11,7 kWh/100 km 160 km 130 km/h 4,9 secondes 0 g/km lithium-ion dès 33 050 francs

Une autonomie limitée Le prix

Recharge à 80% en trente minutes Une variété de modes de conduite peut à cet effet permettre de récupérer de l’énergie au freinage. Sur le levier de vitesse, la position D offre trois niveaux de récupération et de frein moteur. Deux autres fonctions, Eco et Eco+, gèrent l’accélération et la climatisation, tout en bridant la puissance: 68 ch en Eco et 54 ch en Eco+. On oublie cependant vite leur existence au bout de quelques kilomètres, pour rester dans le mode standard qui offre de meilleures reprises. Le chargement de la batterie peut quant à lui s’effectuer de différentes façons. Il faudra compter douze heures d’attente via une prise de courant domestique et six heures sur une colonne publique. Très pratique, l’installation d’une borne Wallbox à la maison coûtera un supplément d’environ 2000 francs. Un système rapide permet également de charger la batterie à 80% en seulement trente minutes. A utiliser cependant avec parcimonie sous peine de voir la batterie vieillir prématurément. Et, pour les plus étourdis, lors de l’achat de la e-up!, son propriétaire se voit offrir deux dépannages gratuits en cas de panne. E E


EN BREF vélo

classement suisse

INVENTION rubrique

Ces villes où il fait bon pédaler

DR

Aucune ville romande n’est présente dans le top 10 des villes les plus cyclophiles de Suisse! C’est ce qui ressort d’une enquête nationale à laquelle 15 000 personnes ont répondu.

Titre Voiture à air comprimé Texte Développée par la société luxembourgeoise MDI, spécialisée dans la conception de produits propres accessibles à tous, la voiture AirPod est l’aboutissement de ses études sur la mobilité urbaine propre. Avec une taille réduite, une pollution nulle en circulation urbaine et un design ludique, ce véhicule fonctionnant à l’air comprimé devrait être proposé à la vente entre 6000 et 8000 euros.

Patricia Bernheim

M FOTOLIA

enée tous les quatre ans en ligne et par sondage téléphonique, cette enquête organisée par plusieurs associations en est à sa troisième édition. Son but est de mesurer la satisfaction de la po-

pulation vis-à-vis de l’infrastructure cyclable, de la sécurité, de la politique des transports et de la promotion du trafic cycliste dans les villes suisses. Elle permet aussi d’effectuer des comparaisons entre les villes et d’examiner l’évolution de la situation dans l’intervalle d’une

législature. Le nombre de participant-e-s s’est fortement étoffé au fil du temps: 2500 questionnaires évaluables avaient été remis en 2005, 10 000 en 2009 et plus de 15 000 en 2013.

Rendre le vélo plus sûr en Suisse romande La dernière enquête portait sur 28 villes de petite, moyenne et grande importance. Les résultats montrent que les villes romandes ont une grande marge de progression puisqu’elles restent sous-représentées dans le classement de tête. La première ville en partie francophone, Bienne, est placée au 11e rang. La première ville exclusivement francophone, Neuchâtel, n’arrive qu’en 21e position. Sa note est inférieure à la moyenne nationale, tout comme celles de Fribourg, Lausanne et Genève. Pour gagner du terrain, il reste aux villes romandes quelques efforts à faire pour rendre l’usage du vélo plus sûr et plus attrayant. Pour le comité de Pro Velo, cela passe notamment par des campagnes de sensibilisation en faveur de la petite reine, un moyen de locomotion bon pour la santé et l’environnement, et par une amélioration des équipements de stationnement dans les gares. E E Pour en savoir plus: www.villes-cyclables.ch

UNIQUE AU MONDE Piste cyclable solaire Les vélos et les véhicules électriques pourraient un jour recharger leurs batteries sans fil depuis une route ou une piste cyclable. C’est en ce sens qu’a été construite «SolaRoad» au nord d’Amsterdam. Un projet révolutionnaire long de 70 m et qui va être testé pendant deux ans. Le but est d’installer une route solaire viable commercialement d’ici à cinq ans. TRANSPORTS PUBLICS Scuol honorée Le nœud de communication Scuol, en Basse-Engadine, a reçu le prix «FLUX – Nœud de communication d’or» pour sa connexion optimale des différents transports publics aux remontées mécaniques. Ce prix souligne le rôle des transports publics dans le cadre d’une mobilité durable, l’importance d’une chaîne de correspondances ininterrompue entre les différents moyens de transport et la qualité du service rendu aux usagers.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 5 5


De “A” à “B” avec “e”.

6H

160 KM

La nouvelle e-up! Voici la première Volkswagen purement électrique: écologique, autonome et équipée à faire pâlir d’envie. Avec son concept de motorisation d’une haute efficacité, sa durée de charge de 30 minutes seulement (borne de recharge rapide) et son autonomie jusqu’à 160 kilomètres, cette quatre portes se montre très convaincante. Pour des voyages 100 % écologiques, nous vous offrons en plus la première année une vignette éco-courant. Pour en savoir plus, rendez-vous sur emobility.volkswagen.ch. Ou mieux encore: profitez d’un essai pour nous poser toutes vos questions. Nous serons heureux d’y répondre. e-up!, moteur électrique 82 ch (60 kW), consommation en énergie en kWh: 11.7 (cycle mixte), émissions de CO2: 0 g/km (se rapporte aux émissions de CO2 pendant la conduite). Catégorie de rendement énergétique: A. Equivalent essence: 1.3 l/100 km.

AMAG Lausanne

AMAG Rolle

AMAG Petit-Lancy

Av. de Provence 2 1007 Lausanne Tél. 021 620 62 62 www.lausanne.amag.ch

Rte de la Vallée 7-11 1180 Rolle Tél. 021 822 00 00 www.rolle.amag.ch

Rte du Pont-Butin 1213 Petit-Lancy Tél. 022 870 92 00 www.petit-lancy.amag.ch


transports publics propres

Mobilité

Les bus à hydrogène de CarPostal poursuivent leur route Cinq cars postaux à pile à combustible parcourent depuis trois ans la région de Brugg, dans le canton d’Argovie. Pendant les cinq années de la phase d’essai, l’objectif consiste à économiser au moins 2000 tonnes de CO2.

n 2011, CarPostal a lancé cinq bus munis d’une pile à combustible dans la région de Brugg (AG), devenant ainsi la première entreprise de transports publics de Suisse à employer de tels véhicules. Très silencieux, ces derniers convertissent le carburant hydrogène en énergie électrique pour leur propulsion et n’émettent que de la vapeur d’eau. Le projet, qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de 2016, a permis de parcourir à ce jour plus de 700 000 kilomètres à l’hydrogène en remplacement du diesel et d’économiser ainsi plus de 860 000 kilos de CO2.

nomiques pourraient être multiples: si le carburant est produit en Suisse, des emplois peuvent être créés, tout en diminuant la dépendance énergétique vis-à-vis de l’étranger. Cependant, malgré ses atouts, cette technologie reste encore onéreuse. Contrairement aux véhicules à diesel, les bus à pile à combustible sont fabriqués en petites séries et le carburant nécessaire pour les faire avancer doit être produit sur le lieu même. Mais les choses progressent: au moment de leur achat, les véhicules étaient cinq à six fois plus chers que des bus conventionnels. Aujourd’hui, selon Nikoletta Seraidou, les mêmes véhicules coûtent beaucoup moins cher. Il en va de même pour les stations-service.

Réduire la dépendance énergétique

Un réseau de distribution à développer

«Nous avons démontré que la mise en œuvre d’un tel véhicule dans les transports publics était possible», se réjouit Nikoletta Seraidou, responsable du projet chez CarPostal. Simultanément, l’entreprise a établi qu’il était réalisable, à partir d’eau et d’électricité, de produire le carburant nécessaire à cette fin. Outre les bienfaits écologiques, les retombées éco-

Que manque-t-il, dès lors, pour généraliser ce projet à l’ensemble du parc automobile de l’entreprise? «Nous avons fait notre part du travail, note Nikoletta Seraidou. C’est au tour des constructeurs automobiles ainsi que des fabricants de stations-service d’apporter leur

William Türler

CarPostal

E

contribution.» Pour ce faire, les constructeurs devront améliorer la technique et sa disponibilité. Les prix d’achat des véhicules devront rapidement se rapprocher des prix du marché pour les bus de ligne conventionnels. La disponibilité des pièces de rechange devra elle aussi être garantie. Enfin, le réseau de stations à hydrogène devra être développé pour augmenter le nombre de ces dernières. «Mesurer la quantité d’hydrogène dans le réservoir constitue aujourd’hui encore un défi, ajoute Nikoletta Seraidou. Les appareils de mesure actuellement disponibles n’apportent pas la précision nécessaire. Pourtant, il s’agit là d’un élément très important pour la vente d’hydrogène. De même, le contrôle de la pureté doit être régulé et vérifiable.» A long terme, le but visé est l’indépendance en combustibles fossiles. Un objectif ambitieux, puisque le parc de véhicules de CarPostal se compose actuellement essentiellement de cars diesel et de cars fonctionnant au gaz naturel, ou hybrides (diesel-électriques). A noter que ces derniers permettent d’économiser jusqu’à 30% de carburant par rapport à un car diesel conventionnel. Mais, en raison de leur coût d’acquisition élevé, leur rentabilité n’est en rien comparable à celle d’un bus diesel, d’où la préférence donnée à ces derniers lors de nouvelles acquisitions. E E

860 000 kilos de CO2 ont été économisés en trois ans.

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 57


Un classique réinterprété à l‘aune de la modernité: le concept SABELLA donne à votre lavabo l‘environnement qu‘il mérite. Individuel et Swiss Made. A voir chez SABAG - avec des centaines d‘autres idées de salles de bain.

Interprétation moderne.

Bienne 0909 0909 Neuchâtel 032032 729729 94 94 94 94 Porrentruy 032032 465465 38 38 Bienne 032 032 328 328 28 28 28 28Cham Cham041 041741 74154 5464 64Delémont Delémont032 032421 42162621616Hägendorf Hägendorf062 062209 209 Neuchâtel Porrentruy 38 Rothenburg 041 289 72 72 Yverdon-les-Bains 024 423 44 44 Rothenburg 041 289 72 72 Yverdon-les-Bains 024 423 44 44 SABAG BIEL/BIENNE, Rue J. Renfer 52, 2501 Bienne

sabag.ch


VIVRE Un sapin vraiment vert Un million d’arbres de Noël sont vendus chaque année en Suisse. Conseils pour faire rimer féerie avec écologie. élodie Maître-Arnaud

Selon les chiffres d’Economie forestière Suisse, 60% des sapins achetés pour les Fêtes proviendraient de grandes monocultures situées au Danemark et en Allemagne. Quant aux arbres indigènes, les deux tiers sont cultivés pour décorer nos sweet home, le tiers restant provenant des forêts.

Sapin naturel ou artificiel? Eviter de couper un arbre en choisissant un sapin synthétique: l’idée paraît séduisante. C’est toutefois oublier que le conifère artificiel est constitué de dérivés pétroliers et que, souvent fabriqué en Asie, il a parcouru la moitié de la planète. Une étude canadienne a démontré qu’il ne commence à être intéressant sur le plan environnemental qu’au bout de vingt ans… Un sapin naturel présente à l’inverse un bon bilan carbone, dans la mesure où il a dû absorber du CO2 pendant sa croissance.

sapin local. Selon Economie forestière Suisse, «le prix n’est souvent pas beaucoup plus élevé, mais la qualité, oui!». De plus, les arbres indigènes ne sont pas transportés sur de longues distances. Ils sont aussi récoltés plus tard et sont donc plus frais au moment de l’achat, ce qui est un gage de meilleure tenue au salon. Le bourgeon Bio Suisse atteste qu’ils ont été cultivés sans engrais ni pesticide. Pour les arbres provenant de forêts, plusieurs labels garantissent la gestion durable de celles-ci (FSC, PEFC et Bois Suisse).

Quelle provenance?

Un sapin naturel réutilisable?

Les sapins importés ont forcément davantage d’impact sur l’environnement, en raison des kilomètres qu’ils ont parcourus avant d’être commercialisés en Suisse. Certains sont en outre issus d’exploitations intensives recourant aux engrais et pesticides chimiques. Mieux vaut donc opter pour un

Un arbre livré en pot puis récupéré et replanté après les Fêtes: voilà ce que proposent plusieurs sociétés depuis quelques années. Chez Ecosapin, 80% des sapins ainsi loués peuvent être réutilisés plusieurs fois. S’ils ne peuvent pas reprendre leur cycle de vie, ils sont revalorisés en biogaz.

La société estime que chaque arbre peut servir en moyenne pendant quatre ans.

Et après les Fêtes? Un sapin acheté en pot pourra être replanté au jardin. Pour lui permettre de bien repartir, il convient d’en prendre soin dès l’achat, notamment en évitant de l’installer près d’une source de chaleur et en humidifiant régulièrement ses branches. Les sapins coupés doivent être apportés à la déchèterie ou déposés sur le trottoir les jours de ramassage spécifiques à chaque commune. Ils peuvent suivre la filière de recyclage classique des déchets organiques à condition d’être totalement débarrassés d’éventuels restes de décorations. Certaines villes, comme Genève, préfèrent toutefois les diriger vers une filière de revalorisation thermique. Ils sont réduits en copeaux par une entreprise privée et utilisés dans des chaufferies à bois du canton. E

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 59


shopping

la sélection d’efficience 21

Entre cadeaux et déco d’hiver Un supplément d’âme et le luxe de la simplicité, avec des objets et des pièces de mobilier composés de matières nobles, sensuelles et naturelles. Au vestiaire

sélection: viviane scaramiglia

Comme un doudou

Un porte-manteau inspiré de l’univers des masques. En frêne massif naturel, il est édité par Moustache, une maison française qui privilégie le beau, le naturel et l’insolite. Ooga Booga, www.moustache.fr, 240 euros.

Le tabouret de l’atelier Adjao est né d’un beau recyclage de douelles de tonneaux de vin. L’assise, constituée d’une mousse haute résilience pour un confort pérenne, est habillée d’une peau de mouton naturelle, de fausse fourrure ou de pure laine vierge. Douelle, www.adjao.com, prix sur demande.

Canoë de salon

Un chef-d’œuvre de simplicité qui offre sa généreuse assise à la montagne comme à la ville. Le plan est en chêne massif, le corps en placage de chêne, les anses en cuir. Ce banc en forme de coque de bateau est proposé en plusieurs finitions et peut être coordonné à la table en chêne Slim. Arc, design Bertjan Pot, www.arco.nl, dès CHF 5800.-

6 0 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014


Retour de chasse

Pièce unique © Photo A. Milani

Les propositions hivernales d’Alessi sont nées de recherches intéressantes sur les matériaux et leur usinage. Ce centre de table en rotin des célèbres frères Campana intègre les traditions de productions artisanales dans le processus industriel. Vime, www.alessi.com, CHF 229.-

im

oto

©

Min

nE

s

ion

dit

st

ali

Le trophée rustique est revisité avec malice dans une version contemporaine et fonctionnelle avec cette lampe en céramique opaque dont le nez contient la source lumineuse. Marnin, design Matteo Ugolini, www.karmanitalia.com, CHF 590.-

sig

De

Ph

Chic et pratique

L’économie maximale des moyens, des matériaux durables et un style épuré pour une utilisation raisonnée des matières premières, tels sont les enjeux de Minimalist Design Editions. Pari réussi pour ce vide-poche en chêne massif. Pavo, www.minimalist-editions.fr, 99 euros.

Traditions au naturel

Les créations de Picvert et Cie sont fabriquées dans le Jura français par des tabletiers et tourneurs fiers de perpétuer les savoir-faire. Comme la collection de boîtes en frêne, tous les produits sont en bois d’origine locale. Couleurs et vernis respectent l’environnement. Petite Montagne, www.picvertetcie.com, boîtes dès 24 euros.

Esprits de la forêt

Une pièce de bois brut pour la base, un chapeau en feutre de laine vert, orange ou brun: le pouf Ovarin est un produit de Tumar, éditeur d’objets design conçus à partir de matériaux naturels et d’eco-technologies artisanales. Ovarin, design Giulio Iacchetti, www.tumar.com, CHF 180.-

hi v er 2 014 | E F F I C I E N C E 21 | 61


partenaires spĂŠcialistes minergie Source: Minergie

Architecte

Architecte

Chauffage, ventilation, sanitaire et ĂŠlectricitĂŠ (CVS-E)

62 | E F F I C I E N C E 21 | hi v er 2 014

fribourg genève neuchâtel

genève Suisse romande

(FOĂ’WF o 5Ă?M &DVCMFOT o 5Ă?M XXX SJHPUSJFCFO DI

Vaud

3VF 4BJOU .BSUJO o -BVTBOOF 5Ă?M o 'BY & NBJM BSDIJUFDUFT!DIJDIĂ? DI XXX DIJDIĂ? BSDIJUFDUFT DI

'3& 6$

"WFOVF EFT $IBNQT .POUBOUT # .BSJO &QBHOJFS 5Ă?M o XXX EQDTB DI

FenĂŞtres

suisse romande

genève suisse romande Valais

7HFKQLTXH GH FKHPLQpHV "WFOVF EV 4JNQMPO # .POUIFZ XXX DIJNF nFY DI

3PVUF EF 4BUJHOZ o .FZSJO 5Ă?M o 'BY XXX DUDMJNBUFDIOJD DI

Planificateur en ĂŠnergies

Architecte

PoĂŞles/cheminĂŠes

3VF EF 7FSNPOU " (FOĂ’WF 5Ă?M XXX QVUBMMB[ JOH DI

Genève

genève

3VF EFT 7PJTJOT o (FOĂ’WF 5Ă?M o XXX BSDIJ DI

Energie et domotique

Energie

(FOĂ’WF o 5Ă?M -BVTBOOF o 5Ă?M 4JPO o 5Ă?M XXX BNTUFJO XBMUIFSU DI

3XWDOOD] ,QJpQLHXUV &RQVHLOV 6jUO

R C H I T E C T U R E

%XUHDX 'RPLQLTXH +LUW

$PVWHLQ :DOWKHUW

Chauffage / Ventilation / Climatisation

Ventilation – Climatisation

Energie

*OHĂ?OJFVS DPOTFJM &54 4*$$ 3VF EFT /PJSFUUFT o $BSPVHF (&

5Ă?M XXX BSDIJUFDUFT DI NBOEBUBJSFT )JSU %PNJOJRVF

) $QH[ / -DTXHV HW 6 1\GHJJHU DUFKLWHFWHV DVVRFLpV $IFNJO 1IJMJCFSU %F 4BVWBHF $IÉUFMBJOF 5�M o XXX GBDFBGBDF DI

T H O M A S F R Ăœ H

FRANCOIS BAUD A T E L I E R D ' A

$WHOLHU 1RUG 6jUO $UFKLWHFWHV

genève

3VF EF MB 4FSWFUUF o (FOĂ’WF 5Ă?M o 'BY .PCJMF & NBJM JOGP!BQ DI o XXX BQ DI

$WHOLHU )DFH j )DFH

Architecte

Architecte

3VF 7JPMMJFS o (FOĂ’WF 5Ă?M o 'BY CVSFBV!BUFMJFS OPSE DI o XXX BUFMJFS OPSE DI

#VSFBV E Ă?UVEFT UFDIOJRVFT 3PVUF EF MB .BHOF o -B .BHOF 5Ă?M JOGP!HUHTB DI o XXX HUHTB DI

Architecte

$PRV DUFKLWHFWHV / $PRV $UFK HSI VLD

genève

fribourg

;* E *O 3JBVY o 3PTTFOT 5Ă?M XXX BSU UJTPOT DI

*NQBTTF EFT 5FSSFBVY $BTF QPTUBMF o 3JB[ 5Ă?M o XXX QSPKFDP DI

Architecte

PoĂŞles/cheminĂŠes

$UW 7LVRQV 6$

3URMHFR (QYLURQQHPHQW

;* SVF 4FESBD o $PVSHFOBZ 5Ă?M o 'BY XXX EPNPGFO DI

Architecte

vaud

3VF +FBO 1SPVWĂ? (JWJTJF[ 5Ă?M PGmDF!MVU[ BSDIJUFDUFT DI XXX MVU[ BSDIJUFDUFT DI

fribourg

fribourg

/XW] $VVRFLpV 6jUO

$WHOLHU GŇ‹DUFKLWHFWXUH HW GŇ‹XUEDQLVPH 6jUO $FOUSF 4BJOU 3PDI o 3VF EFT 1Ă?DIFVST :WFSEPO MFT #BJOT 5Ă?M o 'BY XXX EPMDJ BSDIJUFDUFT DI


Charpente

Charpentes – Menuiserie

ElectricitĂŠ, ĂŠclairage

/RXLV 5LFKDUG ,QJpQLHXUV &RQVHLOV 6$

FenĂŞtres

3PVUF EF 7JMMBST o $BTF QPTUBMF 0MMPO 5Ă?M o JOGP!CPMMTDIXFJMFS DI XXX CPMMTDIXFJMFS DI

vaud

"VY $IBNQT $BSSP[ o :FOT 5Ă?M XXX BOESF TB DI

vaud

vaud

0(18,6(5,( &+$53(17( $*(1&(0(176

3VF EF MB 5PVSOFMMF 0SCF 5Ă?M XXX MPVJT SJDIBSE DI

Physique du bâtiment

"VY $IBNQT $BSSP[ o :FOT 5Ă?M XXX BOESF TB DI

PUBLICITÉ

(VWLD 6$ Vaud

vaud

Vous souhaitez insĂŠrer une annonce dans ces pages?

&1'- *OOPWBUJPO 1BSL o -BVTBOOF 5Ă?M NBJM!FTUJB DI o XXX FTUJB DI

N’hÊsitez pas, contactez Serge Weygold au tÊl. 021 695 95 82 ou par e-mail: serge.weygold@inedit.ch


à ne pas manquer

Agenda

DR

Exposition «Indestructible énergie» Principalement destinée à un public jeune et particulièrement adaptée aux visites scolaires, cette exposition conçue et réalisée par l’Espace des inventions de Lausanne met en lumière, sous la forme d’ateliers ludiques, les différentes formes d’énergie présentes autour de nous. Celles-ci sont symbolisées par de drôles de personnages colorés, les Blips! L’entrée est libre et l’exposition est ouverte au public les mercredis et samedis après-midi.

e Une exposition interactiv

INDESTRUCTIBLE éNERGIE 2015

Hepia, Genève, jusqu’au 7 février 2015 hepia.hesge. ch/indestructiblenergie

– 7- février re 2014 7 février 2015 2014 33 décemb décembre 4 | Genève hepia | rue de la Prairie h/hepia 4 | Genève de la Prairie | rue | www.hesge.c hepia inscription sur

Une exposition de l’Espace

des Inventions, Lausanne

Salon Bois Organisé tous les deux ans à Bulle, le Salon Bois est dédié à la construction et à l’habitat en bois. Plateforme de rencontres entre les professionnels et le grand public intéressé par ce matériau et par les questions d’énergie, il réunit plus de 100 exposants et 9000 visiteurs sur 4000 m2 à l’Espace Gruyère. Bulle, du 8 au 10 février 2015 www.salonbois.ch

Ecobuild Ecobuild est l’un des plus grands salons internationaux de l’éco-construction et des énergies renouvelables associées aux bâtiments. Les exposants représentent la gamme complète des produits durables et innovants pour les constructions nouvelles comme pour les projets de rénovation. De nombreuses conférences ainsi que des ateliers sont proposés aux visiteurs pour compléter la visite de ce salon unique. Londres, du 3 au 5 mars 2015 www.ecobuild.co.uk

Salon de l’habitat et du développement durable En marge des secteurs ameublement, décoration et immobilier, le Salon de l’habitat et du développement durable propose un espace amélioration et rénovation de l’habitat, le plus important du salon, qui réunit une centaine d’exposants. Au programme, toutes les solutions pratiques, techniques, écologiques ou économiques pour améliorer ou rénover votre habitat: énergies renouvelables, chauffage, isolation, aspiration centralisée, toiture, etc. Dijon, du 14 au 17 février 2015, www.dijon-congrexpo.com

85e Salon international de l’auto et accessoires Le salon de Genève a été le premier salon international à dédier un espace spécifique aux véhicules à propulsion alternative et aux énergies renouvelables. Aujourd’hui, tous les grands constructeurs ont inclus dans leur gamme des véhicules à faibles émissions et les présentent sur leurs stands respectifs. Les visiteurs et amateurs de ces technologies trouveront un dépliant répertoriant toutes les voitures émettant moins de 95 g de CO2 par km spécialement réalisé par SuisseEnergie, la plateforme de la Confédération pour la promotion de l’efficacité énergétique, l’Office fédéral de l’énergie et le Salon de l’automobile de Genève. Genève, du 5 au 15 mars 2015 www.salon-auto.ch Offre combinée à prix réduit sur: www.cff.ch/salonauto

Habitat-Jardin Rendez-vous incontournable en Suisse EN 2015, LE PRINTEMPS romande, DÉBUTE LE 7 MARS Habitat-Jardin propose aux actuels et futurs propriétaires de biens immobiliers de rencontrer les professionnels de l’habitat et du jardin sur quelque 40 000 m2. Le salon, qui en est à sa 34e édition, permet notamment de découvrir les produits les plus innovants en matière d’efficience énergétique et de rencontrer les professionnels pour obtenir des infor­mations et des conseils éclairés avant de se lancer dans un projet. Lausanne, du 7 au 15 mars www.habitat-jardin.ch DU 7 AU 15 MARS 2015

EXPO BEAULIEU LAUSANNE WWW.HABITAT-JARDIN.CH

designdays_aff_A4_prod.indd 1

PARTENAIRES

09.09.14 13:25

Offre combinée à prix réduit sur: www.cff.ch/habitat-jardin


Alpiq InTec Romandie SA Nous comprenons les services énergétiques. Electricité | Chauffage, Ventilation, Climatisation, Sanitaire | Technique du froid | IT & TelCom Security & Automation | Paratonnerre | Salles blanches | Photovoltaïque | Cogénération Multitec | Contracting | E-Mobility | Service & TFM | SAV 24 / 7

Genève Rte du Nant d’Avril 56 CH-1214 Vernier T +41 22 306 16 16

Vaud Rte des Flumeaux 45 CH-1008 Prilly T +41 21 632 84 44

Neuchâtel Av. des Pâquiers 22 CH-2072 St. Blaise T +41 32 753 54 00

Valais Av. des Grandes-Maresches 106 CH-1920 Martigny T +41 27 720 48 48

www.alpiq-intec.ch

Fribourg Rte d’Agy 3 CH-1763 Granges-Paccot T +41 26 460 70 90



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.