Le magazine indépendant des PME suisses Numéro 2 / Juin 2014 6 fr. 80 www.focuspme.ch
RITa & ZIA
Le karma d’un succès étincelant Sandrine Barabinot a su créer une marque d’accessoires incontournable en moins de cinq ans
Vision à long terme.
La beauté intemporelle: découvrez carrelages et pierres naturelles dans une diversité incomparable et quasi infinie de teintes, formes, textures et structures. Dans l‘une des 15 expositions de SABAG, votre fournisseur suisse de pointe.
Baden-Dättwil 056 483 00 00 Basel 061 337 83 83 Bienne 032 328 28 28 Cham 041 741 54 64 Crissier 021 633 06 80 Delémont 032 421 62 16 Genève 022 908 06 90 Hägendorf 062 209 09 09 Köniz 031 979 56 56 Neuchâtel 032 729 94 94 Porrentruy 032 465 38 38 Rapperswil-Jona 055 225 15 00 Rothenburg 041 289 72 72 Yverdon-les-Bains 024 423 44 44 Zürich 044 446 17 17 SABAG BIEL/BIENNE, Rue J. Renfer 52, 2501 Bienne
sabag.ch
édito
impressum
Devenez un «entrepreneurcolibri»
www.focuspme.ch Numéro 1 / MAI 2014 Tirage: 27 000 exemplaires
Éditeur
W. Gassmann AG Längfeldweg135 Case postale 1344 2501 Bienne Tél. 032 344 81 11 info@focuspme.ch
L
a tendance du greenwashing, cette technique de marketing qui pousse certaines sociétés à adopter un positionnement pseudo-écologiquement-responsable afin de bénéficier d’une image positive au travers de campagnes de communication, ne fait plus illusion. Aujourd’hui, si sauter le pas de l’éco-responsabilité est parfois encore guidé par le souci purement économique de réduire la facture énergétique de son entreprise, de véritables stratégies durables sont mises en place, fondées sur le désir sincère de réduire son empreinte écologique. Un désir qui, selon l’enquête menée par notre journaliste (voir page 27), émanerait davantage de la jeune génération d’entrepreneurs, rendus de plus en plus attentifs aux questions de développement durable au cours de leur formation. En pratique, de nombreux dirigeants de PME estiment encore, à tord, que l’impact de leur entreprise sur l’environnement est limité de par leur activité ou la taille restreinte de leurs équipes. Pourtant, comme le raconte la légende amérindienne du colibri, chaque geste compte, même les plus petits, et toutes les sociétés, qu’elles agissent au niveau international ou local, qu’elles comptent 15 000 collaborateurs ou cinq employés, devraient prendre leur part de responsabilité vis-à-vis de l’avenir de notre planète. Une fois ce tournant durable amorcé dans la gestion de votre PME, il sera alors temps de faire savoir à vos investisseurs et à vos clients que l’écologie fait bel et bien partie de vos préoccupations… Et d’afficher, à l’instar du Colibri de la légende, que vous faites votre part. ●
responsable éditorial
Thierry Vial thierry.vial@inedit.ch Rédactrice en chef
Nathalie Praz nathalie.praz@inedit.ch Ont participé à ce numéro
Laetitia Wider Florence Jacquinot Camille Destraz William Türler Franck Belaich Maxime Morand Sébastien Fanti Serge Fasel Michael Biot Jean-Philippe Keil Yves Gottofrey Graphisme
Xavier Cerdá / Inédit Publications SA Photos
Vanina Moreillon Fotolia iStockPhoto Publicité
Serge Bornand Inédit Publications SA Avenue Dapples 7 Case postale 900 1001 Lausanne Tél. 021 695 95 67 serge.bornand@inedit.ch Abonnement
E-mail: abo@focuspme.ch Prix au numéro: 6 fr. 80 Abonnement annuel: 60 fr. Impression
Ziegler Druck- und Verlags-AG CH – 8401 Winterthur Couverture: Sandrine Barabinot, photographiée par Vanina Moreillon
FOCUS PME
Nathalie Praz rédactrice en chef
PHoto: Florence Jacquinot
Adresse de la rédaction: info@focuspme.ch
3
suggestions
4
Numéro 2 / Juin 2014
14
VISION La PME du mois: Rita & Zia, le karma d’un succès étincelant
27
EXPLICATIONS Devenir une entreprise éco-responsable
introduction
explications
3 3 4
26
Edito
INSPIRATIONS Des idées de business venues d’ailleurs à copier (ou pas…)
Devenir une entreprise éco-responsable
Impressum
précisions
informations 6
L’actualité en bref
Ressources humaines
De l’humour comme style de management, par Maxime Morand 36
Droit du travail
vision
Comment modifier le contrat de travail, par Serge Fasel et Michael Biot
14
38
La PME du mois
Comptabilité
Rita & Zia
Comment limiter les défauts de paiement, par Jean-Philippe Keil et Yves Gottofrey
conception
40
21
Le droit à l’oubli sur Internet, par Sébastien Fanti
La naissance de Laurastar
Techno
réalisation 24 Le lancement des produits de soins des Salines de Bex
FOCUS PME
Photos: vanina moreillon, Rawpixel/Fotolia, olly/Fotolia et DR
Suggestions
34
44
5
48
56
PROGRESSION Happy, même au boulot
IMMERSION La Ferme Courtois: le quotidien d’un agriculteur
inspirations
immersion
42 Des idées de business venues de l’étranger à copier (ou pas…)
56
consommation
progression 46
Tous de bons négociateurs
Happy, même au boulot
48
discussion 50
Face à face
Faut-il un congé paternité uniformisé?
communication 52 Décryptage d’une publicité Balexert 54
FOCUS PME
L’art du storytelling
Le quotidien d’un agriculteur
58 Cinq objets design à se procurer absolument
FOCUS pme est également disponible gratuitement sur iPad et iPhone
informations
STOP AUX IMPAYÉS
8,3
C’est en milliards de francs le montant que les entreprises helvétiques ont perdu, en 2013, à cause de factures impayées par leurs clients. Cela représente 1,4% du PIB suisse. Ce fléau, qui pénalise surtout les PME et peut entraîner leur faillite (20% selon certaines estimations) est en augmentation de 6,4% par rapport à 2012 selon l’étude de la société de recouvrement Intrum Justitia. Pour limiter cette spirale, un expert vous livre ses conseils en page 38 du magazine.
FOCUS PME
7
Doubler le plafond de cautionnement des PME
PHOto: © Delphimages / Fotolia.com, gipetto / Fotolia, asafeliason / Fotolia, Andrey Lobachev / Fotolia. Illustration: Fotolia.
Le conseiller national Olivier Feller a déposé une motion qui vise à augmenter le plafond d’intervention des Organisations de cautionnement en faveur des PME de 500 000 à 1 million de francs. Ce nivellement par le haut permettrait de contribuer à la création et au maintien de l’emploi.
FOCUS PME
Ces dernières années, l’accroissement des contraintes réglementaires bancaires a rendu plus difficile l’accès au crédit pour les PME, en entraînant une augmentation des coûts. Sans garantie, il n’est donc pas toujours aisé de prétendre à un prêt auprès d’un établissement bancaire. D’où le succès de la coopérative de cautionnement romand: depuis sa création en 2007, pas moins de 200 PME sont cautionnées chaque année en Suisse romande (sauf Jura), dont la moitié dans le canton de Vaud. Cela a permis la réalisation de projets évalués à près de 700 millions de francs et le maintien ou la création de plus de 9500 emplois, chaque entreprise cautionnée ayant vu croître, en moyenne, ses effectifs de 4,47 collaborateurs. Les premières concernées, ce sont les petites entreprises de moins de 10 employés, celles qui ont souvent le plus de peine à obtenir un crédit. Dans le canton de Vaud, elles représentent 53% des demandes de cautionnement. Pour elles, il s’agit d’un outil indispensable pour financer leur développement et assurer leur survie. Mais pour l’heure la limite est fixée à 500 000 francs. Une analyse sur l’efficacité du cautionnement suisse mandatée par le SECO en 2013 démontre son impact considérable sur l’économie régionale et locale, tout en engendrant des coûts faibles, voire même rémunérateurs. Pour le directeur du cautionnement romand, Jean Wenger il est «capital de finaliser cette demande pour le bien des PME, et il faut tout faire pour éviter que, bien que saines, elles se voient refuser un crédit bancaire souvent indispensable pour leur avenir». ● L.W.
informations
8
La grande part féminine des PME
La tendance hot-dog déferle sur Lausanne Après le burger gourmet, voici venu le hot-dog premium. A Lausanne, deux nouvelles enseignes se sont lancées dans ce créneau: The hot dog faktory, qui vient d’ouvrir ses portes à l’avenue du Tribunal Fédéral et Why not hot dog, à la rue Caroline. S’ajoutant à Unique hot dog, ouvert l’année dernière à la rue du Grand-Pont, elles redonnent une nouvelle vie au snack américain dans la capitale vaudoise. «Nous cherchions un plat ludique, encore peu proposé, avec plusieurs possibilités de variantes», note Eskill Fraenkel, l’un des fondateurs de The hot dog faktory. Parmi celles-ci, la société, qui compte cinq collaborateurs dont deux anciens chefs ayant travaillé à l’Hôtel de Ville de Crissier et qui souhaite se développer sous la forme d’une franchise, propose un hot-dog Curry Bombay avec saucisse à la volaille 100% suisse artisanale, pain au curry, sauce chutney mangue gingembre et friture d’oignons. Ses prix s’élèvent à 9 francs et 14 francs pour un menu (avec dessert maison et limonade artisanale suisse). Pour sa part, Sadri Banimostafavi de Why not hot dog a débuté avec une roulotte. Il se spécialise désormais dans les hot-dogs faits maison, au poulet et au bœuf, pour un prix de vente de 7 francs (10 francs pour le menu). Dans le futur, il souhaite «développer les unités mobiles sur l’arc lémanique», avec notamment une présence de ses chariots dans les gares. ● W.T.
A quand le patron robot? R2D2 ainsi que tous les administrateurs n’ont qu’à bien se tenir. Sinon, ils pourraient bien se voir remplacer, purement et simplement, par… un robot! Ou plus précisément un algorithme. C’est l’expérience tentée par une société financière de Hong-Kong, Deep knowledge Venture (DVK) qui, en mai dernier, a opté pour un logiciel comme 6e membre du conseil d’administration. La firme n’y voit que des avantages: pas de risque de corruption, aucune influence émotionnelle, une vision purement objective basée sur des analyses mathématiques, et une fiabilité assurée et constante. A tel point que, sans son accord, aucune décision d’investissements ne sera validée à l’avenir. Si ça ce n’est pas le pouvoir suprême d’un «vrai-faux» patron! ● N.P.
FOCUS PME
Photos: ANNA Subbotina / otolia et DR. Illustration: AKS / Fotolia.
Près d’une entreprise individuelle sur deux en Suisse est dirigée par une femme (46%) et un quart (25%) des PME occupant des employés ont une femme à leur tête. C’est ce qu’il ressort d’une étude de l’Université de Saint-Gall, présentée courant mai par l’Union suisse des arts et métiers (usam). Alors pourquoi les femmes semblent-elles mieux s’épanouir dans les entreprises de taille modérée? «Le mot d’ordre, c’est la flexibilité, explique Bernhard Salzmann porte-parole de l’usam. Les PME ont une organisation beaucoup plus souple, qui permet de mieux concilier carrière et vie de famille.» Et la possibilité de travailler à temps partiel qui concerne 70% des femmes travaillant en PME en fait partie. Et ce même dans les postes qui impliquent des responsabilités importantes et des fonctions dirigeantes, comme les gestionnaires d’entreprise familiale (80%) ou indépendantes (70%). «Il faut donner plus de place dans le débat à la promotion des femmes, constate Bernhard Salzmann. On peut encore améliorer l’éducation par exemple.» En effet, seuls 12% des femmes à la tête d’une entreprise familiale possèdent un diplôme du degré tertiaire. L’usam s’oppose en revanche à la mise en place de quotas qui «vont à l’encontre de cette flexibilité propre aux PME. Ce serait contre-productif et finalement néfaste à l’intégration des femmes dans la vie active.» ● L.W.
RXW
&KDXIIDJH UHIUURLGLV UR VHPHQW VHPH ERLVV D DLU
9HQWLODWLRQ FOLPD VDWLRQ FOLPD LR R RQ
6DQLWDLUH JD] J D]
VRODLUH
JpRW JpRWKHUPLH
'HSXLV QRXV FRQFHYRQV HW UpDOLVRQV GHV V\VWqPHV WKHUPLTXHV HW GHV UpVHDX[ G·HDX GDQV OHV EkWLPHQWV UpSRQGDQW j WRXWHV OHV DWWHQWHV $FWLIV VXU OD SDUWLH YDXGRLVH GH O·$UF OpPD QLTXH QRXV YRXV FRQVHLOORQV HW YRXV DVVLVWRQV WUqV YRORQWLHUV 1RXV SURSRVRQV QRWUH VHUYLFH G·HQWUHWLHQ HQ IRQFWLRQ GH YRV H[LJHQFHV &KH] 9RQ $XZ 6$ YRXV WURXYHUH] SURIHV VLRQQHOV DWWHQWLIV j YRV EHVRLQV GH FKDXG GH IURLG RX G·LQVWDOODWLRQV VDQLWDLUHV
EXUHDX WHFKQLTXH ‡ LQVWDOODWLRQV ‡ HQWUHWLHQ 35e9(5(1*(6 ‡ 5RXWH GH *HQqYH ‡ 7pO ‡ )D[ ‡ ZZZ YRQDXZ FK
informations
11
L’enseigne The Nail Bar poursuit sa croissance
L
e concept du bar à ongles – une manucure sans ou avec rendez-vous –, inspiré des Etats-Unis, a été importé en Suisse par Florence Stumpe en février 2010. Soutenue par son mari, qui l’a rejoint dans l’entreprise pour assurer son développement, l’entreprise The Nail Bar Sàrl a ouvert huit emplacements en quatre ans. Sa fondatrice nous explique son expansion et les défis qui en découlent. FOCUS PME
Pourquoi avoir ouvert un
troisième espace à Genève? Florence Stumpe L’ouverture de bar à
ongles dans différents quartiers d’une même grande ville nous permet toujours d’élargir notre clientèle. Sur les soins dits «impulsifs» (c’est-à-dire peu ou pas planifiés), la proximité du Nail Bar est un élément clé: vous pouvez aller faire votre manucure pendant votre pause repas ou alors juste avant/après votre shopping, bref quand vous en avez envie... Nous préférons de petits locaux qui privilégient le contact avec la clientèle, se veulent plus «intimistes» et moins «grande chaîne impersonnelle». Dans quelles villes envisagez-vous
nière générale, l’ouverture d’un Nail Bar se décide toujours en fonction de l’emplacement au sein d’une ville (qui se doit d’être très central), du local en lui-même (comment peuton l’agencer) et du marché existant: tous ces éléments nous demandent l’examen minutieux de plusieurs locaux avant de trouver LA perle rare... Dans ce domaine de l’esthétique, ne devez-vous pas faire face à une rotation de personnel trop importante?
Non, absolument pas, nous avons un turnover quasiment nul. Notre conception de l’entreprise est très familiale: nous sommes proches de nos employées et leur offrons un cadre de travail dynamique, évolutif assortis de prestations sociales peu usuelles dans ce domaine.
de vous établir dans le futur?
Photo: DR
Nous avons actuellement beaucoup de demandes de notre clientèle pour différentes villes de moyenne importance en Suisse romande et nous ne cachons pas notre envie de nous implanter outre-Sarine. Mais d’une ma-
FOCUS PME
Avec l’accroissement du nombre d’emplacements, comment pouvezvous assurer que la qualité des services soit égale?
Toutes nos nouvelles employées (avant d’être mises en clientèle)
sont automatiquement formées en interne afin de répondre aux standards qualitatifs de nos services et d’être sensibilisées à nos valeurs d’entreprise. De plus, des formations internes sont régulièrement organisées durant l’année afin de maintenir leurs niveaux de connaissances. Nos huit Nail Bars sont gérés par des responsables de secteur qui, au travers de leur travail quotidien ou des entretiens avec nos employées, assurent un suivi régulier des valeurs mises en place. Envisagez-vous de commercialiser des franchises The Nail Bar en Suisse ou à l’étranger?
La satisfaction de notre clientèle est un de nos principaux objectifs. Déléguer ce point crucial en commercialisant des franchises est quelque chose de très délicat qui requiert une structure spécifique et des contrôles très stricts. Nous ne sommes pas contre mais ne sommes pas encore prêts actuellement à franchir ce pas. ● N.P.
informations
12
Que s’est-il passé dans l’univers des S’envoyer en l’air en Valais
Nouvelle banque privée à Genève
Un lifting pour Silhouette
Logitech sous la loupe
Depuis début juin, un espace de 660 m2 dédiés aux sensations fortes permet aux plus aguerris comme aux débutants de s’initier à la chute libre indoor. Grâce à un tunnel vertical de 14 mètres de haut dont cinq mètres sont vitrés. Un système de soufflerie en circuit fermé propulse l’air dans la chambre de vol de 4 m 35 de diamètre. Le flux d’air généré peut ainsi aller au-delà de 300 km/h! Mais rassurez-vous, l’activité encadrée par des professionnels expérimentés est adaptée à chacun en fonction de son âge. Ainsi, cette activité peut se pratiquer aussi bien en famille, qu’entre amis ou avec ses collègues. Ce simulateur RealFly, détenu par Freezone SA, a coûté 10 millions et emploie 15 personnes. L’objectif de la société sédunoise est de compléter les activités touristiques du canton.
Mirelis InvestTrust SA a acquis la totalité du capital action de Hyposwiss Private Bank Genève SA. Ce rachat, approuvé début mai par l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) donne naissance à une nouvelle banque privée suisse qui officiera sous la raison sociale Hyposwiss Private Bank Genève SA. Elle emploie 80 salariés répartis entre Genève et Lausanne. Les actifs sous gestion atteignent 4 milliards de francs.
A l’approche de l’été, le groupe Silhouette, actif en Suisse romande depuis le milieu des années 1980 et qui possède 20 centres de sport (10 à Genève, quatre dans le canton de Vaud, et six à Zurich), s’offre une nouvelle image ainsi qu’un nouveau site internet. Son nouveau logo qui représente une spirale, se veut moderne et dynamique afin de symboliser le mouvement et l’énergie.
Logitech, qui a bouclé à fin mars ses comptes, a annoncé qu’il réétudiait des transactions effectuées entre 2007 et 2009 avec un fournisseur, raison pour laquelle il a dû retarder la publication de ses résultats à fin mai. Cela fait suite à une enquête menée par l’autorité de surveillance de la Bourse américaine (SEC). La firme vaudoise coopère avec l’entité américaine et aurait trouvé un accord.
Plus d’infos sur www.RealFly.ch ou sur www.facebook.com/RealFly.ch
www.silhouette.ch
13
TEXTES NATHALIE PRAZ
Visionplus change de mains
70 emplois biffés à Bussigny
Quand la chaussure et le jeans fusionnent
Le vainqueur du prix PERL 2014 est…
Le professeur André Menoud, fondateur de la société d’ophtalmologie Visionplus qui emploie douze salariés, a décidé de céder une participation majoritaire à la holding fribourgeoise Aevis, qui contrôle le groupe de cliniques Genolier Swiss Medical Network (GSMN). Visionplus sera renommée Genolier Swiss Ophtalmic Network. Son chiffre d’affaires 2013 s’élevait à 3,8 millions de francs.
Distribution Suisse SA, société active dans la vente et le développement des magasins de proximité Pam et Proxi, va fermer son département logistique à la fin août. Conséquence: une septantaine d’employés au chômage, sauf si le groupe tient son engagement de replacer cinquante d’entre eux. C’est la société Volg, propriété du groupe Fenaco, qui assurera dorénavant le stockage, la préparation et la livraison.
Les amateurs de chaussures italiennes connaissent les boutiques Elio e Leo. L’une d’entre elles est située dans le passage souterrain de la gare Cornavin à Genève. A leur tête Elio Verzella qui a décidé en début d’année de racheter l’enseigne Jeans&Co. Au mois de mai, la première boutique regroupant chaussures et jeans vient d’être inaugurée à Genève et celle de Lausanne devrait suivre d’ici peu. La PME de cet Italien d’origine compte désormais 10 magasins et emploie, avec ce rachat, plus de 100 collaborateurs pour un chiffre d’affaires avoisinant les 25 à 30 millions.
Lunaphore SA qui a reçu le premier prix pour le développement d’une plateforme multidisciplinaire permettant d’analyser et classifier les sous-types de cancer d’une façon innovante, améliorant significativement l’accès à la médecine personnalisée. La société basée à Ecublens remporte un chèque de 50 000 francs. Les autres lauréats sont SoftWing Sàrl (2e prix, doté d’un montant de 20 000 francs), Helvetiq, RedCut Sàrl (3e prix, doté d’un montant de 10 000 francs), G-Therapeutics (prix «Coup de cœur du Jury», doté d’un montant de 10 000 francs) et Swiss Kooa (prix «Microentreprise», doté de 10 000 francs). Le Prix Entreprendre Région Lausanne (PERL) est organisé par l’association régionale Lausanne Région. Il valorise chaque année, depuis 2003, l’innovation entrepreneuriale locale. Depuis son lancement, son jury a récompensé 51 projets, pour un montant total de 1,16 million de francs.
ILLUSTRATION: arquiplay77 / Fotolia
PME ces dernières semaines ?
vision
14
FOCUS PME
11 15
RITA & ZIA
Le karma d’un succès étincelant Sandrine Barabinot a su créer une marque d’accessoires incontournable en moins de cinq ans. Devenus les grigris préférés des femmes branchées, ses sautoirs en perles de bois ou en pierres semi-précieuses, procurent à celles qui les portent un sentiment de bien-être. Les symboles de chance, de sérénité et de protection qu’ils représentent en sont peut-être à l’origine. TextE: nathalie praz /// PHOtos: vanina moreillon
FOCUS PME
vision a chance s’explique et le succès se travaille», telle est la devise de la créatrice genevoise Sandrine Barabinot. Alors certainement qu’elle en a eu de la chance de tomber dans une période où le marché offrait une place pour l’arrivée d’une nouvelle tendance entre bijouterie classique et accessoires traditionnels tels sacs à main et autres foulards. La chance aussi de répondre au bon moment aux attentes des fashionistas. Mais sa baraka s’arrête là. Le reste de sa fulgurante réussite, elle le doit à son travail acharné et à sa volonté de réussir à tout prix. «Pas un seul jour, je n’ai envisagé de renoncer», assure-t-elle sans hésitation. Et pourtant, tout n’a pas toujours été rose au pays de Rita & Zia pourtant porté par les signes porte-bonheur, marque de fabrique de la maison. L’audace dont elle a fait preuve, a parfois remplacé la chance. Ainsi, Sandrine Barabinot aime raconter une anecdote qui valorise d’autant plus le chemin parcouru depuis cinq ans: «Au début, il fallait absolument que je démarche des clients afin de les convaincre de vendre mes créations, se souvient-elle. Pour cela, il me fallait me rendre en voiture de boutique en boutique. Malheureusement, j’étais à court d’essence et je n’avais plus un sou, ni dans mon portemonnaie ni sur mon compte en banque. Alors j’ai tenté ma chance. Je suis allée faire le plein dans une station d’essence et, au moment de passer à la caisse, j’ai raconté au pompiste que j’avais «malencontreu-
sement» oublié mon porte-monnaie à la maison. Après quelques hésitations il m’a laissé repartir gardant mes coordonnées et la promesse de repasser régler ma note.» Ce qu’elle a bien évidemment fait. Un sens du commerce inné Ce coup de poker, ou «système D», comme elle l’appelle, en dit long sur la persévérance dont à fait preuve la Genevoise d’adoption, aux origines italiennes. C’est aussi cette détermination qui lui a permis de travailler la nuit à la réalisation des sautoirs afin d’être en mesure de livrer son premier client, un concept store genevois qui lui a fait confiance début 2008. Quelques mois après c’est Bon Génie, son ancien employeur, qui souhaite prendre sa collection d’accessoires dans son assortiment. Le génie commercial de la créatrice la pousse à retirer, durant trois mois, sa collection des étales du concept store avec lequel elle collaborait depuis quelques mois, créant ainsi un fort désir chez les clientes et cela à quelques semaines des Fêtes de fin d’année. C’était bien vu! Dès la réapparition des accessoires à Bon Génie à partir de 2009, les sautoirs et bracelets s’arrachent comme des petits pains. Pas moins de 300 pièces sont vendues en un mois. Toutes fabriquées personnellement par la créatrice qui se voit enfin récompensée de tous les sacrifices consentis. Mais la machine s’emballe, il faut alors penser à engager de la main-d’œuvre et à rendre la société, appelée SB Diffusion, davantage professionnelle avec l’engagement de deux
Des sautoirs, avec des perles venues des qu
Qui est Sandrine Barabinot? Il suffit de passer quelques minutes avec cette férue de mode pour se rendre compte que Sandrine Barabinot est une battante. Dans sa vie privée d’abord, parce qu’elle a élevé seule ses deux fils, Bruce et Léo tout en travaillant à temps plein. Et comme cela ne suffisait pas, cette Italienne d’origine a même osé relever le défi de lancer son entreprise en même temps qu’elle gérait deux ados à la maison. Du côté professionnel ensuite, parce que cette jeune quadra n’a compté sur personne pour lancer une marque d’accessoires qu’elle a voulu de renommée internationale. Et cela sans l’appui des banques (qui lui auraient de toute façon fermé la porte au nez), en partant de rien mais armée d’une volonté et d’une force de travail hors du commun. Mais surtout, cette pétillante blonde platine possède un goût certain pour les belles choses. Certainement dû à ses nombreuses années en tant que vendeuse puis acheteuse à Genève pour de prestigieuses marques telles que Chantal Thomas, Thierry Mugler et Prada. Elle a trouvé un équilibre parfait entre sa passion pour la création d’accessoires, ses enfants, devenus grands et qui collaborent et la soutiennent dans son aventure tout en suivant leur propre carrière et son nouvel amoureux qu’elle a épousé en 2012 et avec qui elle ne partage pas le même toit, histoire d’entretenir la flamme.
FOCUS PME
Photos: vanina moreillon
L
«
16
uatre coins du monde.
Le saviez-vous? Les symboles Rita & Zia ont pour thèmes: l’amour, la protection, la sérénité, la spiritualité, le bienêtre… Le symbole de la tête de mort représente la pureté de l’âme une fois la vie terrestre envolée ainsi que le courage.
FOCUS PME
11 17
Tapis de la collection Rita Home Line.
Bagues «Armure» de la collection Black Line.
Divers bracelets.
L’arbre de vie.
temps plein: une «petite main», qui travaille toujours pour la marque et une assistante administrative. Des locaux loués au boulevard du Pont d’Arve à Genève deviennent le nouveau Show room et permettent de faire découvrir aux prospects – des boutiques romandes et des distributeurs internationaux – les nouvelles collections. Entre 2009 et 2011, Sandrine Barabinot part à la conquête de la France et de la Belgique jusqu’à la consécration, en juin 2011, avec l’ouverture de sa première boutique en nom propre située en Vieille Ville de Genève. New York, le gotha du showbiz et la presse féminine locale et internationale sont aussi conquis par ses créa-
tions. Les pages des magazines regorgent de sautoirs et de bracelets emblématiques de la marque Rita & Zia. Une implantation réfléchie et choisie La créatrice apporte une attention toute particulière aux lieux dans lesquels elle souhaite que ses objets soient vendus. Des endroits emprunts d’un certain standing comme Megève, Cannes, Dubaï, Paris, Miami,... Même s’il est vrai que, parfois, c’est le destin, qui lui offre l’opportunité d’un emplacement pour l’ouverture d’une boutique. Comme ce fut le cas en 2013 à
18
Pour vous offrir des solutions adaptées à chaque situation, nous mettons à disposition notre grande expérience et nos compétences pointues en matière d’utilitaires destinés au génie civil, à la construction et aux transports. Nos conseillers peuvent également vous proposer des agrégats spécifiques tels que grues hydrauliques, systèmes à crochet et ridelles élévatrices.
Les dates importantes 2008 Un concept store genevois prend sa collection dans ses rayons. 2008 En décembre, Bon Génie commence à commercialiser la marque. 2009 Début de la distribution en France. 2009 Début de la distribution dans d’autres boutiques en Suisse romande. 2011 Distribution en Belgique. 2011 Ouverture de la boutique en nom propre à Genève. 2011 Deux concessions s’ouvrent à Lyon (France).
Vito Crew
2012 Distribution en Pologne, au Danemark et Norvège. 2012 Ouverture du magasin saisonnier à La Clusaz (France). Fuso basculant
2013 Distribution aux Etats-Unis. 2013 Ouverture d’une concession Rita & Zia à Dubaï. 2013 Ouverture d’une boutique en nom propre à Saint-Tropez et à Cannes (France).
Sprinter double cabine
2014 Ouverture d’une concession à Grenoble (France). 2014 Contrat avec un distributeur au Brésil. Sprinter simple cabine
En chiffres USA
Arocs
Belgique
1,5%
3%
Pologne Danemark Norvège
18%
LARAG SA Satigny Rue de la Bergère 42 1217 Meyrin Tél. 022 989 39 10
LARAG SA Echandens Route d’Yverdon 18 1026 Echandens Tél. 021 701 42 42
LARAG SA Chablais Z.I. Boeuferrant 1870 Monthey Tél. 024 473 75 75
LARAG SA Yverdon Rue de la Blancherie 2 1400 Yverdon-les-Bains Tél. 024 445 64 04
Répartition du chiffre d’affaires
Suisse
52,5%
France
25%
Photos: vanina moreillon
Le chiffre d’affaires 2013 s’élève à 3,5 millions de francs. Entre 2009 et 2012, le chiffre d’affaires a progressé de 70% en moyenne par an et de 23% entre 2012 et 2013.
FOCUS PME
vision
11 19
Le saviez-vous? Le choix du nom Rita & Zia est un hommage à Sainte Rita, patronne des causes désespérée. Zia, qui signifie «tante» en italien, est un petit rappel aux origines de la conceptrice.
Ce bracelet portebonheur est offert aux clientes détentrices de la carte fidélité de la maison, le jour de leur anniversaire.
FOCUS PME
Saint-Tropez. «J’ai reçu un coup de téléphone d’une amie qui venait de passer devant une arcade tropézienne à louer. Sans attendre, j’ai tenté ma chance.» La suite: l’ouverture de la boutique de St-Tropez en juin 2013, quelques semaines avant celle de Cannes, programmée le 13 juillet 2013 (ce qui prouve, pour ceux qui en doutaient encore, que Sandrine Barabinot est très superstitieuse!). Le magasin tropézien, comme celui de La Clusaz, ont la particularité de fermer durant la saison morte. Un moyen aussi de rentabiliser tout en gérant habilement les coûts. Les revendeurs aux-
quels elle donne l’opportunité de commercialiser ses créations doivent, eux aussi, répondre à certains critères, tout comme les entrepreneurs qui désirent ouvrir une franchise Rita & Zia. Rien n’est laissé au hasard dans l’expansion de SB Diffusion. Le système D dont a fait preuve la fondatrice à son lancement a laissé place à un professionnalisme contrôlé dans tous les domaines. Et surtout dans la définition de la stratégie future. Raison pour laquelle, malgré les nombreuses propositions, elle ne souhaite en aucun cas ouvrir le capital de sa société à des investisseurs extérieurs.
vision Se concentrer sur la création Progressivement, et toujours avec une certaine prudence dans la gestion des ressources humaines et du financement, Sandrine Barabinot, soutenue par ses quinze employés, peut dorénavant consacrer davantage de temps à sa passion, la création. Et comme l’on dit, les chats ne font pas des chiens: l’un de ses fils est aussi un artiste. Architecte d’intérieur en devenir, c’est lui qui a soufflé à sa mère l’idée d’une collection de décoration et qui l’a dessiné. La «Rita Home Line», reprend les motifs de la marque (sérénité, tigre, tête de mort, etc.) sur des tapis tuftés main et fabriqués par une prestigieuse marque belge. L’imagination de Sandrine Barabinot est débordante. En moins de cinq ans, Rita & Zia s’est décliné avec succès. Hormis les bijoux-accessoires, la marque propose, ou a proposé, des sacs, des étuis de mobile, des linges de bain, des tee-shirts, des chaussures, des parfums, des accessoires pour homme… Sans oublier la création d’une ligne de haute joaillerie, la «Black Line», en or et pierres précieuses, dont la pièce maîtresse – très souvent portée par sa créatrice – est une bague armure entièrement sertie de diamants et dont le prix avoisine les 7000 francs! Depuis sa création, le chiffre d’affaires de Rita & Zia ne cesse d’augmenter. A la fin de
20
Halte aux contrefaçons! On peut, en partie, mesurer le succès d’une marque à la propagation de ses contrefaçons. Et Rita & Zia ne fait pas exception à la règle. Il aura fallu moins de deux ans pour voir fleurir sur les marchés et dans certaines boutiques, en Suisse comme à l’étranger, des sautoirs en perles de bois ou en pierres de moindre qualité, au bout desquels pendaient des symboles ressemblant étrangement à ceux dessinés par la marque suisse. Dès lors, son entreprise a plusieurs procès en cours pour contrefaçon ou concurrence déloyale. «Et ce qui est le plus choquant, c’est que certains "copieurs" faisaient partie de mon entourage», regrette la créatrice. Depuis, à chaque nouvelle collection, Sandrine Barabinot fait protéger ses créations. Alors, comment savoir si l’on achète un vrai? Tous les accessoires possèdent le nom Rita & Zia inscrit sur le pendentif ainsi qu’un minuscule poinçon breveté par la marque à l’arrière de celui-ci.
l’année dernière, il s’élevait à 3,5 millions de francs. Aujourd’hui Rita & Zia continue de se développer et compte à son actif, plus de 150 revendeurs à l’international. La société vient aussi de signer un contrat de distribution pour développer la marque au Brésil. L’époque où Sandrine Barabinot peinait à remplir le réservoir de sa voiture et où elle enfilait les perles, la nuit, dans son salon afin de pouvoir livrer ses sautoirs à ses clients, est révolue. En 2014, le succès est au rendezvous. Peut-être grâce au premier bracelet qu’elle a customisé en y rajoutant un trèfle à quatre feuilles et qui fût à l’origine de cet engouement des femmes de son entourage d’abord et des autres ensuite pour les accessoires porte-bonheur… ●
VOTRE N OU VOITU VELLE FONCTIO RE DE N POUR
3 JOU R
S:
RÉSERV ER SEAT.Ch MAINTENANT: /TESTD RIVE
LEASING SEAT BUSINESS ALL-IN • Taux de 2.9 % • Entretien et maintenance • Changement des pneus • Gardiennage des pneus • Prolongation de garantie • Sans acompte
+ pack BUSINESSline • Système de navigation • Régulateur de vitesse • Aide au stationnement, etc.
TAUX ALL-IN dès Fr. 299.–* Exemple de calcul SEAT Leon ST Reference 1.2 TSI avec pack BUSINESSline
LE NOUVEAU BREAK SEAT LEON ST. * Exemple de calcul LEASING SEAT BUSINESS ALL-IN proposé par AMAG Leasing AG: durée de 48 mois, kilométrage de 15’000 km par an, sans acompte. Entretien et réparations, prolongation de garantie, changement et gardiennage des pneus inclus pendant toute la durée du leasing. Par exemple la SEAT Leon ST Reference 1.2 TSI 105 ch (4.9 l/100 km, 114 g/km de CO2 en cycle mixte) avec pack BUSINESSline: prix d’achat en espèces Fr. 21’602.50, mensualités Fr. 299.20/mois, assurance casco complète obligatoire non comprise. Tous les montants s’entendent hors TVA et sont valables pour les clients de flotte jusqu’au 30.6.2014. Les véhicules illustrés sont dotés d’équipements spéciaux supplémentaires. Moyenne des émissions de CO2 des véhicules en Suisse: 148 g/km.
SEAT1418_Flotten_Blickpunkt_205x91_FR.indd 2
SUIVEZ-NOUS SUR:
SE AT.CH 5/14/14 5:35 PM
conception I Laurastar
11 21
Quand le repassage devient tendance Avec Laurastar Lift, dernière génération de centrales vapeur au design épuré, repasser devient chic. Retour sur la création de la star des ménages helvétiques. TEXTE NATHALIE PRAZ
Q Photos: DR
ui l’eût cru? le mondialement célèbre système de repassage Laurastar a été inventé par un homme. Qui plus est un Italien dont la réputation rime, à tort ou à raison, avec une certaine attitude machiste. Que l’on se rassure tout de suite, ce dernier n’avait en aucun cas l’intention de réaliser cette tâche ménagère, seulement de «soulager» son épouse. C’est en la regardant que Carlo Bertani a pris la décision de créer un système de repassage. Mais voilà, l’Italien peine à vendre son invention. Une rencontre change pourtant pour toujours la destinée de ce qui deviendra, vingt ans plus tard, une révolution utilisée par 25% des ménages suisses et 2,7 millions d’adeptes à travers le
FOCUS PME
conception I Laurastar
Un produit, une manière de le vendre Mais l’histoire aurait pu s’arrêter là, si une amie de l’entrepreneur ne lui avait pas demandé, en insistant lourdement, de lui prêter la machine afin d’en faire la démonstration à ses amies. Elle décide ensuite de louer un emplacement dans le centre commercial d’Avry afin de prouver à l’entrepreneur sceptique la nécessité d’un tel produit. «En un jour elle a réussi à vendre 6 machines et 31 en deux semaines, bien que le produit souffre de quelques défauts que nous avons corrigés par la suite. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte du potentiel de ce système de repassage», reconnaît Jean Monney. L’aventure était en chemin. Il ralentit son activité initiale de création de bijoux et acquiert les droits de distribution pour la Suisse. Trois mois plus tard, le succès est au rendez-vous, ce qui le pousse à obtenir les droits de commercialisation pour toute l’Europe avant de racheter les brevets à l’inventeur italien en 1991. Si Jean Monney ne souhaite pas s’étendre sur
Quelques chiffres 25% des ménages suisses possèdent une Laurastar. 2,7 millions d’utilisateurs dans le monde. 40 pays d’exportation. 230 employés dont 100 à Châtel-Saint-Denis. 60% de femmes employées dans l’entreprise dont deux femmes ingénieurs sur sept et deux femmes siégeant au conseil d’administration sur six membres. 5% du marché du repassage en valeur en Europe. N°1 mondial pour les systèmes complets de repassage. 90% des composants proviennent d’Europe. 16% des clients Laurastar sont des hommes. 17% des personnes interrogées avouent aimer le repassage avec Laurastar.
le montant de la transaction (gardant aussi secret l’ensemble des résultats financiers de la société), il admet pourtant que «si la somme est conséquente pour l’époque, et que le règlement a pu être échelonné, le prix n’est pas cher payé a posteriori au vu du succès connu par le produit». Pourtant, la «petite marque suisse» aurait pu passer inaperçue dans les rayons des magasins face à ses concurrents, des mastodontes comme Philips ou SEB (Tefal, Rowenta, Calor). C’était sans compter le feeling de Jean Monney qui, tirant les leçons du succès de l’opération menée par son amie dans le centre commercial, a fait de ce moyen de vente sa marque de fabrique et son modèle commercial. La démonstratrice Laurastar est née! Depuis plus de vingt ans, des démonstratrices sont d’ailleurs formées de manière professionnelle et régulière par les commerciaux de la maison. Et ceci, peu importe le pays dans lequel elles opèrent. Des années froissées Si l’ascension de l’entreprise est fulgurante, Laurastar connaît quelques difficultés importantes entre 2004 et 2006. Les ventes sont en baisse tandis que les coûts de développement prennent l’ascenseur: résultat, des marges qui chutent de manière considérable. Jean Monney se remet alors en question et décide, en 2007, de se retirer et de nommer un CEO en espérant qu’il soit à même de redresser la barre. Vient alors le temps de la fermeture de l’usine de production du Tessin, des licenciements, du rapatriement en Suisse des différents services après-vente répartis en Europe… Ces mesures auraient dû permettre de rationaliser et de réduire les dépenses de l’entreprise. Malheureusement, trois ans plus tard, ce n’est pas le cas. Jean Monney revient finalement à la tête de l’entreprise avec le soutien de sa femme et de ses enfants qui changent leurs plans de carrière respectifs pour apporter leurs compétences chez Laurastar: son épouse gère le service après-vente, son fils prend les rênes de la direction commerciale et sa fille du département marketing. C’est d’ailleurs elle qui est à l’origine de l’édition limitée Laurastar Lift, couleur «purple» et «citrus». «Un vent nouveau
«En un jour, une amie a réussi à vendre 6 machines et 31 en deux semaines. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte du potentiel de ce système de repassage»
Le saviez-vous? Le nom Laurastar, choisi bien avant la découverte du fameux fer à repasser, découle de l’activité première de Jean Monney qui consistait à créer des bijoux fantaisie pour une créatrice de mode italienne du nom de Laura Biagiotti. Le Suisse avait beaucoup d’admiration pour cette femme qu’il considérait comme une «star» dans son domaine. C’est d’ailleurs sa passion pour la mode et son amour des beaux tissus qui ont encouragé l’entrepreneur à s’impliquer dans le business du repassage. Une sorte d’hommage aux vêtements.
FOCUS PME
Photos: DR
monde. C’est au début des années 1980 que Jean Monney, un entrepreneur helvétique alors actif dans la vente de bijoux fantaisie et d’accessoires, se rend à une foire des inventions en Italie. Là-bas, il rencontre Carlo Bertani et revient en Suisse avec un exemplaire d’un fer à repasser.
22
11 23
Dates significatives 1980 Fondation de Laurastar. 1986 Lancement en Suisse du premier système de repassage professionnel adapté à l’usage des particuliers. 1991 Expansion en Allemagne et en France. 1992 Début des opérations dans la propre usine d’assemblage au Tessin. 1995 Lancement de Laurastar Magic, le premier système de repassage avec une table active vendu aux consommateurs privés. 2005 Création d’une nouvelle identité de marque et refonte de la gamme de produits. 2006 Centralisation des fonctions d’exploitation à Châtel-Saint-Denis. 2008 Externalisation des processus d’assemblage à un partenaire externe au Portugal. 2010 Laurastar fête ses 30 ans avec 2 millions de produits vendus. 2013 Lancement de la gamme de centrales vapeur portables Laurastar Lift. 2014 Lancement de Laurastar en Chine et au Brésil. La maison-mère de Laurastar, située à Châtel-Saint-Denis (FR).
souffle sur Châtel-Saint-Denis porté par les idées innovantes de cette nouvelle génération», reconnaît le patriarche avec fierté.
Le nouveau système Laurastar Lift permet de repasser à la verticale.
FOCUS PME
Un avenir haut en défis Les équipes de recherche et développement de la marque, qui sont basées en terres fribourgeoises, ne sont jamais à court d’idées. Pour rendre le produit encore plus performant, la table à repasser est dotée, au milieu des années nonante, d’un système d’aspiration et de soufflerie intégrée qui facilite le repassage. A l’écoute de ses clients, notamment grâce aux remarques que les utilisateurs font aux démonstratrices et aux 100’000 appels reçus chaque année au service clients de Châtel-SaintDenis, l’entreprise ne cesse de remettre en question ses acquis. Dernièrement, pour répondre à la critique de la lourdeur et de l’encombrement des systèmes de repassage actuels, Laurastar a sorti, courant 2013, une révolution: la Laurastar Lift. La société se
positionne ainsi sur un nouveau créneau, déjà bien envahi par les marques Philips et Tefal, des centrales vapeur. Sans planche intégrée, ce fer permet d’accéder à une nouvelle clientèle-cible: les jeunes (le prix étant plus abordable), les célibataires (dont l’appartement offre peut-être moins d’espace) ou encore les hommes (moins enclins à dépenser des sommes conséquentes dans un système de repassage). Autre défi important pour l’entreprise familiale: faire face à l’arrivée de nouveaux tissus équipés de technologie à l’instar des vêtements connectés. «Nos équipes d’ingénieurs travaillent au moyen d’adapter les méthodes de repassage», reconnaît Jean Monney. L’homme, à l’affût constant de nouveaux challenges, ne semble absolument pas inquiet quant à l’issue des recherches menées à l’interne et qui déboucheront sur des nouvelles techniques capables de répondre aux attentes des clients en constante évolution et ainsi de s’adapter à l’évolution du marché. ●
réalisation
24
Les soins Saline de Bex en dix étapes Le sel issu des Mines de la Saline de Bex (30 employés) sert dorénavant à la création d’une ligne de produits de beauté complète au «Sel des Alpes suisse» et aux huiles essentielles. TEXTE NATHALIE PRAZ
7
8
La protection de l’appellation A ce jour, aucun produit de soins, hormis ceux de la Saline de Bex, ne peut se targuer de la mention Sel des Alpes suisse. Pourtant, il existe des produits qui le laissent croire sur leur packaging.
La phase de commercialisation Dès novembre 2013, les produits, dont les prix oscillent entre 14 et 26 francs, sont distribués auprès d’enseignes capables d’offrir des conseils aux clients à l’instar des drogueries, des pharmacies et de Manor.
enrichis en huiles essentielles. Pour votre bien-être.
Préservé au cœur de la montagne, le Sel des Alpes d’une rare pureté. est Extrait de cet écrin de roche grâce à l’eau de source originaire des glaciers, il conserve pureté et sa richesse ainsi sa minérale.
www.s el-bien
6
Les partenariats nécessaires Certains produits sont réalisés, sur la base des recettes de la Saline de Bex, par des partenaires externes comme Cosmotec, situé à Vouvry, qui dispose des machines nécessaires au remplissage des tubes de crème.
FOCUS PME
Les soins Saline de Bex – Bien-Etre associent des perles de Sel des Alpes, des extraits naturels de plantes et de précieuses synergies d’huiles essentielle s, élaborées par des experts suisses en aromathérapie et certifiées Swisseo.
etre.c h
11 25
2
Vers une professionnalisation En 2007, lancement de la première gamme de sel des bains: un body peeling et plusieurs sels de bain. Ces produits étaient vendus exclusivement dans le kiosque à la sortie de la visite des Mines de Bex.
1
A l’origine, une tradition thermale A la fin du XIXe siècle, Bex était une station balnéaire et la saline située sur la commune livrait déjà les saumures aux bains thermaux fréquentés par de nombreux curistes anglais et russes.
9
5
10
A l’assaut de l’international «En Suisse, une marque indépendante ne peut être rentable que si elle se développe à l’étranger», selon le directeur Julien Hoefliger. Des démarches pour la distribution européenne sont d’ailleurs en bonne voie.
La recette du bien-être Le secret de fabrication? Hormis le Sel des Alpes suisse et le choix des produits naturels, il réside dans des huiles essentielles fournies par une entreprise vaudoise dont le nom est, bien évidemment, tenu secret.
FOCUS PME
3
Extension des ventes Petit à petit, les produits sont distribués à différents spas et instituts en Suisse, mais l’effort commercial est faible à l’époque. Ce n’est qu’en 2011 que la décision est prise de lancer une gamme destinée au grand public.
4
De la conception à la réalisation Refonte de l’offre avec la création d’une gamme comprenant 13 produits (sels de bain, crème douche, gommages, etc.) et dont les «formules de fabrication» sont réalisées à Bex par le chimiste Yves Romanens.
Photos: DR
Les acheteurs sont au rendez-vous Avec 85 points de vente en mai 2014, l’objectif de chiffre d’affaires fixé à 2 millions à fin 2019 semble sur la bonne voie, notamment grâce à l’engagement de deux commerciaux et aux campagnes de pub initiées.
explications
26
Faire sa part, devenir une entreprise durable Face aux chocs des catastrophes climatiques à venir et à la pénurie d’énergies fossiles annoncée, les PME ont leur rôle à jouer. En plaçant le développement durable au cœur de leur stratégie, les entreprises réconcilient les contraintes économiques et le bon sens écologique. TEXTE LAETITIA WIDER
U
n jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés observaient impuissants le désastre. Seul un petit colibri s’activait pour aller chercher quelques gouttes avec son bec et les jeter sur le feu. Le tatou, agacé par cette agitation dé-
risoire, lui dit: «Colibri! Tu n’es pas fou? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu!» Et le colibri de lui répondre: «Je le sais, mais je fais ma part.» Cette légende amérindienne, le célèbre philosophe français, agriculteur et grand défenseur de la Terre, Pierre Rabhi l’a faite sienne. Il (Suite du texte en page 28)
FOCUS PME
Photos: Rawpixel / Fotolia
FOCUS PME
27
explications
28
se plaît à la conter à qui veut, ou ne veut pas, l’entendre. Un truisme qui résonne étrangement alors qu’en avril dernier le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu un rapport plus qu’alarmiste sur l’état de santé de notre planète. Ce dernier prévoit jusqu’à 4,8 °C d’augmentation de la température d’ici à 2100 due à l’accumulation des gaz à effet de serre d’origine humaine. Dans le même temps, les sources d’énergies fossiles se tarissent indéniablement. Les experts du GIEC sont pessimistes, et tirent la sonnette d’alarme: les conséquences environnementales, sanitaires, alimentaires et évidemment économiques pourraient être tout simplement catastrophiques si on ne réduit pas les émissions mondiales de CO2 de 40 à 70% d’ici à 2050. Pour y parvenir, des changements d’approche devraient intervenir dans tous les secteurs dont, en premier lieu, celui de l’énergie – qui représente 35% des émis-
sions, devant l’agriculture et la forêt (24%), l’industrie (21%), les transports (14%) et le bâtiment (6%). Des jeunes entrepreneurs naturellement concernés Pourtant dans cette sombre esquisse teintée d’impuissance, les petites et moyennes entreprises ont un rôle à jouer. «L’idée qu’en étant petit on pollue peu reste encore très largement ancrée dans les esprits, explique Alwin Kopse, consultant en développement durable et fondateur d’Ark. C’est faux, car la masse des petites entreprises a un impact général très négatif. A chacun donc, même aux plus petits, d’œuvrer individuellement pour réduire l’empreinte écologique collective.» Et si la Suisse fait plutôt figure de bon élève en n’étant à l’origine que de 0,2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, le développement durable s’impose désormais comme une nouvelle
Constitution de HOLDING, SA, SÀRL sans apport Vends SA prête de suite SA rare, ancienne et révisé SA suisse disponible architectes et ingénieurs Pour architecte, construction, rénovation... Vends SA clés en main avec site internet Domiciliation, adresse prestigieuse VD, VS, GE Nous contacter: Service administratif www.regifon.com
RCR Regifon SA Chemin du Creux-de-Cosy 74 1093 Lutry Tél. 027 722 41 16 Fax 027 722 46 69 A votre service depuis 1965
Photos: Rawpixel / Fotolia et DR
* NOUVEAU, FIDUCIAIRE *
FOCUS PME
29
Réussir sa transition durable
1
Identifier les points faibles et les points forts de la PME Il convient en premier lieu d’établir un bilan général de son impact écologique et de fixer des objectifs raisonnables. Il faut donc se poser les bonnes questions, par exemple: quels sont les matériaux et les composants utilisés lors de la production? Comment influencent-ils les performances environnementales? Quel est le bilan carbone de l’entreprise?
2
Constituer une équipe dédiée au développement durable Ils seront les répondants et les guides de la démarche à l’interne et à l’externe. Ne pas hésiter à se faire accompagner. «Pour nous, le regard extérieur a été indispensable pour sortir un peu la tête du guidon», explique Orlando Menegalli, directeur de l’entreprise éponyme.
3
Améliorer la performance environnementale Changer les comportements, établir une charte, investir dans des équipements plus écologiques. C’est le temps de l’action.
4
Evaluer les résultats Pour qu’une transition durable soit efficace, l’entreprise doit être capable d’estimer le retour sur investissement et le retour client. «Sinon, c’est une bonne action, et non pas une démarche durable», constate Paolo Baracchini.
5
Communiquez! A l’interne, à l’externe. L’écologie fait de plus en plus partie des attentes des investisseurs, des consommateurs comme des législateurs. Alors faites-le savoir! Mais attention au «Greenwashing» (voir encadré en page 30).
Pour aller plus loin: www.enaw.ch www.proofit.ch www.klimastiftung.ch/promouvoir_les_pme.html www.myclimate.org/fr/ www.kmu.admin.ch/kmu-betreiben/ 03218/index.html?lang=fr
FOCUS PME
explications la société l’an dernier vers une démarche plus large de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) visant à atteindre une performance économique tout en intégrant des contingences environnementales et sociales. Une motivation économique Mais le déclic vers plus de durabilité reste encore rarement motivé par les seules préoccupations morales. «La première impulsion est très souvent économique, et à raison. L’énergie coûte cher, et c’est souvent là
Les erreurs à ne pas commettre Parmi les pièges à éviter, celui de «greenwashing»: ce procédé marketing utilisé par une entreprise pour se donner une image écologiquement responsable constitue un très mauvais calcul. «Il faut agir, et les actions doivent être cohérentes et concrètes, explique Paolo Baracchini. La communication ne doit pas se baser que sur ces réalisations. Une PME qui va acheter dix vélos électriques mais n’a aucune politique de mobilité ne peut tout simplement pas être crédible.» Une théorie qui s’applique aussi à la compensation carbone. «On doit compenser quand il n’y a raisonnablement pas d’autres moyens à déployer. Mais il est indispensable d’avoir une bonne gestion énergétique en parallèle, sinon c’est du «greenwashing». On pourrait d’ailleurs compenser plus en Suisse, en installant par exemple des panneaux solaires sur le toit de son entreprise.» Pour aller plus loin: «La compensation carbone: illusion ou solution?» de Augustin Fragnière, Editions PUF. «Ecoblanchiment: quand les 4x4 sauvent la planète» de Jean-François Notebaert et Wilfrid Séjeau, Editions Les Petits matins, 2010.
Photos: Rawpixel / Fotolia et DR
réalité dans le quotidien des entreprises. «Elles ont un rôle important à jouer pour instaurer un changement de paradigme économique, explique Paolo Baracchini, chargé de cours HES et codirecteur du diplôme d’études avancées DAS Management durable. Aujourd’hui, on constate que la problématique du développement durable est au programme de la plupart des cursus de formation. La jeune génération l’intègre donc plus facilement comme un facteur à prendre en compte et à intégrer dans la gestion d’une entreprise.» A Lausanne, l’entreprise familiale Menegalli, qui fabrique et distribue des produits de nettoyage pour le bâtiment, a revu complètement sa stratégie quand elle a été reprise, courant 2000, par les deux fils de la fondatrice de la société. «Notre première action a été de revoir complètement les formules chimiques de nos produits, pour qu’ils aient un impact moindre sur l’environnement», raconte Orlando Menegalli. En 2007, ils élaborent une charte de développement durable. L’accent est alors porté sur une distribution plus propre des produits en optimisant les livraisons par région géographique, en gérant mieux les déchets, mais surtout en mettant l’accent sur la formation des clients. «Au départ, c’était une impulsion avant tout éthique et philosophique. On a voulu rédiger une charte, pour avoir un document simple à disposition, nous permettant d’impliquer nos collaborateurs comme nos clients dans ce projet plutôt que de passer par une certification ISO très technique et déconnectée du concret», poursuit le jeune patron. Une expérience qui a mené
30
31
Le poste de travail: un lieu avant tout inoccupé
16.3%
Durée de présence à la place de travail (pour un temps plein)
Un appareil ou un transformateur qui reste branché en permanence à une place de travail l’est en pure perte presque 84% du temps. Lorsqu’on soustrait l’ensemble des absences d’un employé à la durée totale d’une année, il n’est assis devant son ordinateur qu’un peu plus de 16% du temps.
4.2%
83.7%
Absences de la place de travail pour des raisons professionnelles (séances, déplacements, formation, etc. Hypothèse: 20%)
0.7%
Absentéisme (maladie, accidents, maternité, armée,…)
78.8%
Temps non travaillé (nuits, weekends, vacances et jours fériés) © ecoLive — www.ecolive.ch
explications
32
que l’on peut réduire facilement ses coûts, constate Olivier Brüggimann, fondateur et directeur d’ecoLive. Il y a un tel gaspillage, c’est tout simplement aberrant! La question à se poser, ce n’est pas de savoir s’il faut ou non investir dans le développement durable, mais plutôt pourquoi continuer à jeter de l’argent par les fenêtres!» Des ordinateurs et des imprimantes allumés en permanence (voir graphique en page 31), des machines gourmandes jamais éteintes: avec des interventions mineures, la facture peut facilement diminuer de deux à trois fois, avant même d’investir un centime. Idem pour la mobilité. «En proposant à leurs employés un jour de télétravail par semaine, les entreprises réduiraient tout simplement de 20% les émissions de gaz à effet de serre générés par leurs déplacements, note Olivier Brüggimann. Il existe une multitude de possibilités qui diffèrent évidemment selon l’activité de l’entreprise.» Toutefois une stratégie durable ne peut se
cantonner à l’amélioration de l’efficience énergétique et à la diminution de ses émissions. Elle se base sur toute une série d’aménagements qui vont améliorer le bilan d’une PME (voir encadré en page 29). «Le développement durable ne doit pas être une bonne action mais une bonne pratique, affirme Paolo Baracchini. Les entreprises qui prennent cela en compte dans leur management global et arrivent à maîtriser ces paramètres internes et externes sont plus solides et affichent une meilleure rentabilité. On ne peut pas dissocier le développement durable des impératifs économiques. C’est une question de bon sens.» En Suisse, il existe plusieurs programmes de subventions à l’échelon national, cantonal et communal. La Fondation suisse pour le climat, par exemple, investit les fonds qu’elle a reçus dans le cadre de la redistribution de la taxe sur le CO2. Elle dispense ainsi des appuis financiers aux petites et moyennes
etanchéité
Documentation sur demande à MASTIX SA
Tél : 021 648 29 49 Fax : 021 648 31 72 Email : mastix@mastix.ch
des joints dans les ouvrages en béton
- Les bandes BFL-Mastix sont composées d’un noyau souple, déformable et étanche. - La surface du noyau est revêtue de gravillons pour établir une liaison étanche avec le béton frais. - Le noyau adhère par collage thermique ou chimique au béton durci, au métal. - Les gravillons qui recouvrent le noyau des bandes BFL-Mastix sont non alcali-réactifs.
- Les bandes BFL-Mastix ne gonflent pas en présence d’eau. - Les bandes BFL-Mastix ne craignent ni la pluie, ni la neige, ni le gel.
Documentation sur demande Tél : 021 648 29 49 Fax : 021 648 31 72 Email : mastix@mastix.ch www.mastix.ch
33
Infomaniak, le prosélytisme vert
Photos: DR
Le deuxième hébergeur de sites internet en Suisse a établi une charte écologique dès 2007. Il incite les autres entreprises à s’en inspirer. Sa conviction? Une attitude écologique est compatible avec la croissance saine d’une entreprise.
«Au départ, il y a des convictions militantes et engagées de notre part, explique Alexandre Patti, responsable énergie et environnement chez Infomaniak. Notre entreprise, avec ses serveurs très gourmands en énergie, était l’un des 500 plus gros consommateurs du canton. Il était donc indispensable d’améliorer notre efficience énergétique. Par exemple, en remplaçant les serveurs sans attendre la fin de leur vie par une technologie 4 à 5 fois plus économe; la consommation passe ainsi de 160 watts à 31 watts. Si les entreprises ne s’engagent pas dans ce sens-là, on va tout simplement dans le mur. Assez naturellement, l’idée de développer une charte, et de la partager avec d’autres, s’est imposée à nous. Depuis l’an dernier, nous avons mis en place une prime d’incitation à la mobilité douce. Les collaborateurs qui abandonnent la voiture au profit du vélo ou de la marche touchent une prime annuelle de 1500 fr., et de 300 fr. pour ceux qui pratiquent le co-voiturage. Il n’y a pas de surcoûts: avant nous financions les parkings et on a arrêté de le faire. Nos quarante-cinq employés n’ont pas abandonné la voiture d’un coup, c’est un processus lent, chaque année on compte de nouveaux adeptes.» Pour en savoir plus sur la Charte écologique d’Infomaniak: http://ecologie.infomaniak.com/engagement-ecologique/
FOCUS PME
entreprises dont les frais énergétiques sont inférieurs à un million de francs. 10 francs pour chaque MWh économisé et 30 francs pour chaque tonne de CO2 non émise. Pas assez selon Paolo Baracchini. «Tous ces programmes de subventions s’apparentent plus à des cadeaux qu’à de réelles aides à l’investissement. Il faut défiscaliser et octroyer plus de prêts. Les entreprises font déjà une bonne part du travail. Pourtant, elles ne sont pas assez soutenues.» La voie de l’économie circulaire L’instauration de la taxe CO2 et la mise en place du Programme Bâtiments ont aidé la Suisse à atteindre son objectif de réduire sur quatre ans les émissions de gaz à effet de serre, fixé par le Protocole de Kyoto. Et d’ici à 2020, ces émissions devront avoir diminué de 20% par rapport à 1990. Tous les secteurs devront donc s’engager dans cette voie. «Le cadre légal actuel a le mérite d’exister mais il faut aller au-delà. Il faut comprendre que la situation est vraiment critique», s’exclame Alwin Kopse. Un avis que ne partage pas le professeur Paolo Baracchini. «On a une bonne législation, c’est plutôt la mise en application de ces lois qui pose problème. Par exemple, dans le domaine de la mobilité, on ne peut pas dire aux gens et aux entreprises de se tourner vers une mobilité plus douce alors que le prix des parkings P+R et des trajets en train ne cesse de grimper. Tout cela manque de cohérence.» L’initiative des Verts «Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources» a été jugée trop contraignante par le Conseil Fédéral qui lui oppose un contre-projet. Mais elle vise à réduire l’empreinte écologique de la Suisse d’ici à 2050, en se fondant sur une économie circulaire où les ressources sont utilisées, recyclées, réutilisées, réparées et partagées. Un modèle dont s’inspirer. «L’économie circulaire, ce n’est pas que du recyclage. Soyons créatifs! Créons des synergies régionales. Imaginons des entreprises qui se regroupent, par exemple, pour embaucher un responsable du développement durable, propose Paolo Baracchini. Dans l’intérêt collectif, il faut désormais penser groupé et mutualiser les ressources.» Et mettre en place, qui sait, un véritable bataillon de petits colibris? ●
précisions
34
RESSOURCES HUMAINES
De l’humour comme style de management Certains managers et salariés usent – et parfois abusent – de l’humour dans leurs relations professionnelles. Si parfois cette attitude peut se révéler salvatrice, encore faut-il l’utiliser à bon escient et avec tact. TEXTE MAXIME MORAND
I
maginez qu’un responsable ou qu’un directeur ait un humour en forme de tuyau d’arrosage, répandre de l’humour faisant partie de son style. Vous, vous êtes le jardin et lui est le jardinier. Analyse de vos interactions socioprofessionnelles en quatre possibilités.
Première possibilité Le jet d’arrosage fonctionne tout le temps, presque de manière automatique, avec une certaine douceur. On peut même imaginer un jet qui se balance délicatement, oscillant dans une danse rythmée, calme. Le manager est toujours dans le deuxième degré, tout est «mystique, mi-raisin», il prend sans prendre, gueule sans gueuler, donne du feedback sans vraiment en donner. L’allusion, dire sans dire, sourire toujours et connecter en déconnant font partie de sa trousse à outils qui finit par détrousser vos arguments. Le sérieux n’est pas à la fête, c’est la fête qui est sérieusement conviée. Le conseil. Si c’est votre chef, essayez de jouer au plus fin, ne vous prenez pas la tête, même si vous en avez envie, ne jouez pas le conflit frontal. Créez une atmosphère détendue pour dire ce que vous voulez vraiment lui dire. Si c’est vous, essayez de discuter avec vos collaborateurs en leur disant, plus souvent, que «c’est pour de vrai»!
Soucieux de fertilité. L’humour est en dialogue normal. La collaboration est au rendez-vous. Le feedback se déroule en temps réel. Le dialogue est habilement confrontant. La main sur le tuyau, le manager sait à temps, voire à contre-temps, quand il peut ramener sa fraise sur une perspective qui va donner de la hauteur, de la largeur et de la profondeur aux sujets discutés, aux projets en cours. Il inscrit une vue panoramique: il met de l’air, dans l’ambiance potentiellement lourde, avec une histoire appropriée, une anecdote significative, une histoire
Deuxième possibilité Le jet d’arrosage est ouvert dès que cela est sollicité. Jet probant, efficace, un peu large. FOCUS PME
Maxime Morand se définit comme un spécialiste des «humains en ressources». Il accompagne des leaders et des cadres soit individuellement, soit en équipe en tant que formateur de proximité. Après plus de vingt ans en tant que directeur des ressources humaines de trois établissements bancaires, cet ancien prêtre devenu philosophe de terrain a lancé «Provoc-Actions». www.provoc-actions.com
inspirante. Il provoque avec pertinence ou impertinence, sans vouloir un conflit, juste pour aller à l’essentiel. Avec un style maîtrisé, malin, il arrive souvent à mettre les gens dans sa poche. Le conseil. Si c’est votre chef, attention à ne pas vous laisser trop charmer. Il ou elle adore la provocation? Faites de même tout en lui laissant la main, faites-lui savoir que vous avez lu dans son jeu. Si c’est vous, acceptez que la réciproque émanant de vos employés provoque en vous sourire et acceptation.
ILLUSTRATION: ANDREW TOoS / FOTOLIA
Au sein de l’entreprise, il faudrait grandir dans l’humour.
FOCUS PME
Troisième possibilité Le jet d’arrosage devient puissant, rotatif, fort et précis, concentré, exact. Vous nettoyez les zones susceptibles de polluer les plantations. La pression sur l’équipe est clairement donnée, les objectifs à réaliser et les résultats à obtenir deviennent incontournables. La routine bête et méchante, qui permet peu de marge de manœuvre, lamine un peu, beaucoup, la motivation et le plaisir de bosser. Un rire tonitruant, une séquence apéro-folie vont surgir pour libérer un peu d’espace! La pression libère les muscles zygomatiques afin de gérer la nécessité de délivrer les rapports et les chiffres réclamés. L’intensité des histoires drôles, potentiellement salaces et débiles est au rendez-vous. Il faut décompresser. Les pulsions deviennent indispensables, l’humour surgit comme un trop-plein de vie à saisir. Le rire et sa fête deviennent des éléments-clés pour jouer la musique exigée. On pourrait appeler cela un humour de soupape, quelquefois un peu pétante ou pétaradante. Le conseil. Si c’est votre chef, laissez passer, n’entrez pas trop dans le jeu parce qu’il pourrait vous inclure ou vous exclure de son territoire. Il veut mettre les rieurs de son côté. Faites gaffe de ne pas être à côté. Parfois, hélas, il faut faire semblant. Si c’est vous, s’il vous plaît, pas trop souvent, et dans des moments ou des lieux propices.
Quatrième possibilité Le jet d’arrosage est implacable: un karcher est en action. L’arroseur cracheur s’emballe. Les dalles sont nettoyées, les impuretés sont éjectées. Il n’y a plus de marge de manœuvre possible, aller dans le mur étant hautement probable. La situation devient intenable. Evacuer est le maître mot! L’humour s’exprime ainsi dans la violence du sarcasme et de la dérision, le «jusqu’au-boutisme» est prôné. Le jet d’eau risque d’être salé et bouillant. Les plantes, ainsi arrosées: pourraient-elles survivre? A la limite, sommes-nous. Afin de supporter «L’insoutenable légèreté de l’être» faut-il fêter, en danse macabre: «La fête de l’insignifiance» (Milan Kundera)? A ce stade, les managers sont a priori, abrasifs, pour voir si l’on résiste. Ils veulent voir si on tient le coup. Déstabiliser est la façon qu’ils ont d’entrer en matière. Ils ne provoquent pas, mais se positionnent dans une logique de «c’est ça ou rien» ou d’allégeance inconditionnelle. L’humour managérial se déplie, dans ce degré ultime, comme dans une approche chirurgicale professionnelle en jouant du cutter tout en ricanant avec un zeste de sourire acide. Le conseil. Si c’est votre chef, osez l’ammoniaque, voire la soude caustique de la vérité. Dites-lui «cash» ce que vous pensez. Si c’est vous, prenez 24 heures de repos, parlez-en à celui ou celle dont vous êtes le compagnon ou la compagne. Téléphonez à un(e) ami(e). Sachez que les westerns, même avec des scènes de duels, finissent toujours par des repas avec des spaghettis. A la fin, quelle que soit la pression dans le tuyau de nos journées, il faudrait grandir dans l’humour en prenant vue d’ensemble de la montgolfière ou d’hélicoptère, en voyant que nous sommes toutes et tous des petites gens dans la course vers une petite vie. Nous vivons dans une petite ville, d’un petit pays sur une petite planète, dans un immense univers en expansion infinie. Pourquoi se prendre la tête? A tous les leaders qui se posent des questions, avec un large sourire, mes amis. ●
précisions
36
Droit du travail
Comment l’employeur peut-il modifier unilatéralement le contrat de travail ? Parfois l’entreprise doit faire face à des situations qui l’obligent à modifier les conditions de travail d’un ou plusieurs de ses employés. Et cela sans que ces derniers soient forcément d’accord. Le moyen pour y parvenir s’appelle le «congémodification». Rappel de son fonctionnement en six points. TEXTE SERGE FASEL ET MICHAEL BIOT
L
a vie d’une entreprise exige parfois l’adaptation des conditions de travail à une situation nouvelle. La modification unilatérale du contrat de travail par l’employeur en défaveur du travailleur est possible mais répond à des conditions strictes qui sont parfois déconcertantes. En droit suisse, le contrat de travail n’est pas considéré comme immuable. Toutefois, la jurisprudence juge certaines situations abusives. En pratique, un employeur qui souhaite imposer une modification unilatérale du contrat de travail en défaveur du travailleur ne peut le faire qu’en passant par l’institution du «congé-modification», soit la résiliation du contrat de travail dans le respect du délai de congé avec, en parallèle, la proposition d’un nouveau contrat de travail à des conditions modifiées. La nécessité de recourir au congé-modification peut paraître paradoxale dans la mesure où l’employeur souhaite la continuation de la collaboration avec le travailleur. Il est cependant nécessaire, puisqu’à défaut d’une telle mesure, l’employeur court le risque de ne pas pouvoir se départir du contrat de travail préexistant, un congé notifié suite au refus d’un nouveau contrat de travail pouvant être tenu pour abusif et entraîner
le paiement au travailleur d’une indemnité allant jusqu’à six mois de salaire. Cela étant, le congé-modification doit également respecter certaines conditions, tant sur le fond que sur la forme:
1
La modification du contrat de travail ne doit pas prendre effet avant la fin du délai de
congé du premier contrat.
Cette condition est souvent problématique pour l’employeur qui a besoin d’effectuer une réorganisation dans les délais les plus brefs. Cependant, si une proposition est formulée par l’employeur sans respecter cette exigence et que la proposition est refusée par le travailleur, le congé prononcé par l’employeur sera alors considéré comme abusif et sanctionné par le paiement d’une indemnité.
2
La modification du contrat de travail proposée ne doit pas être contraire à la loi, à
une convention collective de travail ou à un contrat-type de travail.
Si cette condition n’est pas respectée et que le travailleur conteste le congé, le juge considérera que l’employeur a privé le travailleur de son emploi parce que ce dernier a fait valoir son droit au respect des dispositions impératives édictées pour le protéger. Le congé sera déclaré abusif. FOCUS PME
Serge Fasel est avocat et juge suppléant auprès de la Cour de justice du Canton de Genève. Michael Biot et avocat et juge assesseur auprès de la Cour de justice du Canton de Genève. Tous deux sont associés de l’Etude FBT Avocats SA (www.fbt.ch). Fondée en 1993, FBT Avocats SA est spécialisée dans le droit des affaires. Implantée à Genève, à Lausanne et à Paris, FBT est organisée en quatre équipes juridiques: Droit bancaire & financier, Droit fiscal, Droit de l’entreprise et Droit judiciaire.
4
La modification proposée doit être adéquate par rapport au but recherché par l’em-
ployeur et ne pas créer de disproportions évidentes entre les intérêts en présence.
Cette condition s’inscrit dans le prolongement de la condition précédente. L’employeur doit ainsi démontrer non seulement que les nouvelles conditions de travail sont nécessaires compte tenu de l’entreprise, mais également qu’elles sont adéquates et proportionnées. Plus la péjoration des conditions de travail est importante, plus le juge sera exigeant dans la démonstration à la charge de l’employeur.
5
L’employeur doit accorder un délai de réflexion suffisant au travailleur après lui
avoir proposé le nouveau contrat.
3
La modification du contrat de travail proposée doit reposer sur une justification
économique.
PHOTO: RICHARD VILLALON / FOTOLIA
Le licenciement prononcé suite à une proposition de modification d’un contrat de travail, laquelle n’est justifiée par aucun motif lié à l’exploitation de l’entreprise ou aux conditions du marché, est également considéré comme abusif. En cas de litige, l’employeur doit être en mesure de démontrer au juge de manière précise que cette condition est réalisée. De simples considérations générales sont insuffisantes. La proposition de modification du contrat de travail peut être justifiée par un changement dans la situation du marché ou dans la gestion de l’entreprise. A cet égard, la jurisprudence du Tribunal fédéral rappelle que l’entreprise n’a pas besoin d’attendre que son existence soit en danger pour pouvoir procéder à des congés-modifications. FOCUS PME
L’importance des modifications des conditions contractuelles aura une incidence sur la durée du délai de réflexion. Bien que la jurisprudence n’ait, à ce jour, pas fixé de délai minimal, nous sommes d’avis qu’en cas de modifications importantes, le travailleur doit pouvoir bénéficier d’au minimum sept jours de réflexion, et d’au minimum trois jours ouvrables en cas de modifications de moindre importance.
6
L’employeur ne doit pas exercer de pression sur le travailleur lors de la proposition du
nouveau contrat.
L’employeur doit être attentif à sa communication avec le travailleur. Tout propos pouvant être raisonnablement interprété par le travailleur comme un moyen de pression pourra faire échec au processus. En conclusion, bien que la modification unilatérale du contrat de travail par l’employeur soit possible, elle n’est pas aisée. Il peut être utile à l’employeur qui souhaite notifier un congé-modification de s’entourer des conseils d’un juriste afin d’éviter certains écueils qui peuvent comporter des coûts parfois importants, notamment en cas de procès. ●
précisions
38
COMPTABILITÉ
Comment limiter les défauts de paiement? Certains délais de paiement ont brutalement augmenté de 30 à 60 jours, ou même à 90 jours suivant leur domaine d’activité. Cette tendance a été constatée tant au niveau des PME que des grands comptes suisses. TEXTE JEAN-PHILIPPE KEIL ET YVES GOTTOFREY
U
ne étude d’Intrum Justitia, datée du 12 mai 2014, démontre que les créances impayées en Suisse sont passées de 7,8 milliards de francs suisses en 2013 à 8,3 milliards en 2014. Dans cette enquête, 41% des entreprises suisses interrogées signalent des problèmes de liquidités consécutifs à des paiements tardifs contre 36% l’année précédente. Chiffre impressionnant 55% des 10 000 entreprises européennes ayant participé à l’étude indique souffrir de factures payées tardivement, voire carrément restées impayées. Cela représente le pourcentage le plus élevé depuis le début de l’étude en 2002. Il faut toutefois relever que la situation en Suisse reste privilégiée. En effet, les Suisses figurent parmi les meilleurs payeurs au monde. Aussi, si en Suisse, en Allemagne et au Canada, la somme due aux entreprises doit en général être réglée dans les 30 jours, cette échéance peut atteindre 120 jours dans d’ autres pays tels que l’ Italie, la France ou l’ Espagne. Bien s’informer et bien informer le créancier Il existe quelques règles simples que nous recommandons à nos clients pour anticiper et traiter les défauts de paiement.
1
S’informer sur la santé financière de ses (futurs) clients. En effet, il ne sert à rien de fournir une prestation à des personnes ou entreprises qui sont au registre des pour-
suites, pour lesquelles les informations de crédit sont négatives ou qui ont une réputation de mauvais payeur. Dans ce dernier cas, il est fortement recommandé d’exiger une avance de paiement ou alors au moins de se limiter à des transactions de faibles montants.
2
Faire figurer clairement les délais de paiement applicables ainsi que les conditions de vente dès la commande, soit dans les conditions générales de vente, soit directement sur les offres.
3
Avoir recours à un logiciel comptable disposant d’un module auxiliaire pour permettre de suivre précisément l’ancienneté des factures et pouvoir, le cas échéant, lancer l’envoi de rappels automatiques est une mesure additionnelle efficace.
4
Se coordonner entre responsable des ventes, comptable et dirigents afin de fixer ensemble une limite de crédit adaptée et raisonnable pour tous les nouveaux clients. Régulièrement, il faudra faire un point sur le respect des limites de crédit et identifier les clients pour lesquels elles doivent être adaptées. Procéder à un contrôle régulier Il existe deux méthodes efficaces pour surveiller le respect des conditions de paiement: l’analyse régulière de l’échéancier produit par le logiciel comptable ou une revue ma-
Jean-Philippe Keil et Yves Gottofrey Le groupe Mazars est une organisation de 13 800 professionnels actifs dans 72 pays. En Suisse depuis 1975, avec une centaine d’employés (Genève, Lausanne, Fribourg et Zurich), Mazars offre ses services dans les secteurs de l’audit, de la fiscalité, le conseil aux entreprises, ainsi que l’accompagnement comptable et financier. www.mazars.ch
ILLUSTRATION: MACKNIMAL / FOTOLIA
nuelle périodique des positions ouvertes. Ce contrôle régulier est crucial. En cas de dépassement du délai contractuel de paiement, il est indispensable de réagir immédiatement. Quand une relation de confiance existe avec son client, un appel téléphonique peut souvent débloquer une situation. Sinon, il faut impérativement envoyer un rappel par courrier en y incluant les éventuels frais et intérêts. En général, quand l’échéance arrive à terme après 30 jours (ou moins, selon la branche), il est usuel d’envoyer une première mise en demeure assortie d’ un délai supplémentaire de paiement de 10 jours. Si ce délai additionnel n’est à nouveau pas respecté, une seconde mise en demeure doit alors être expédiée avec mention d’ un dernier délai pour effectuer le paiement et une menace de mise aux poursuites. Agir pour éviter de perdre de l’argent Le client ne réagit toujours pas? Nous conseillons dans ce cas de mettre votre avocat ou agent d’affaires dans la boucle, à charge pour ce dernier de négocier de nouveaux délais de paiement ou, si le client se trouve en réelles difficultés financières, trouver un arrangement et étaler les remboursements dans le temps. Un contrat de prêt sera alors mis en place. Pour les parties en présence, il vaut mieux échelonner un paiement que de faire une croix dessus ou enclencher immédiatement des poursuites. Le dernier recours est la mise en poursuite. Il suffit, pour ce faire, d’adresser une réquisition de poursuite à l’Office compétent. Un commandement de payer sera alors notifié au débiteur de la prestation et signifiera le début de la procédure officielle de recouvrement. Une avance de frais sera demandée à la société qui enclenche la procédure. Enfin, si la facture reste impayée et qu’un acte de défaut de biens est émis, il faudra alors en tenir compte dans le bouclement de fin d’année et abandonner ce montant. A noter que les règles comptables suisses permettent la constitution d’une réserve pour FOCUS PME
l’entier du montant de la facture impayée dès qu’un risque de défaut de paiement existe (provision spécifique). De plus, il est autorisé de constituer une provision forfaitaire à hauteur de 5% des créances suisses et de 10% des créances étrangères. Pour conclure, et comme nous l’avons vu, la clé pour limiter les défauts de paiement réside dans la bonne gestion des débiteurs. Elle est garante de la bonne marche de votre société. En appliquant les quelques conseils complémentaires, vous devriez être en mesure de limiter considérablement les défauts de paiement. Il faudra cependant toujours rester vigilant, vous renseigner sur vos clients et prendre des mesures rapides et adéquates si des retards sont identifiés. ●
précisions
40
techno
Le droit à l’oubli: panacée ou nouvel onirisme? Il est surprenant de voir ce que l’on peut trouver sur une personne lorsque l’on googlise son nom. Si certaines informations sont pertinentes, d’autres se révèlent obsolètes voire fausses. A l’avenir, chacun ne devrait-il pas maîtriser ses informations personnelles diffusées sur la Toile? TEXTE SÉBASTIEN FANTI
OLIA / FOT HIDE A FRES
Quelles informations sont pertinentes? Selon la Cour, l’exploitant d’un moteur de recherche sur internet est responsable du traitement qu’il effectue des données à caractère personnel qui apparaissent sur des pages web publiées par des tiers. Conséquemment, il doit supprimer les résultats conduisant vers des sites contenant des données personnelles, lorsque la personne concernée le sollicite. Une précision, d’importance, s’impose: chaque cas devra être examiné individuellement, de manière à juger de l’opportunité d’une demande de désindexation. Elle devrait de surcroît être admise plus facilement pour le quidam que pour une personnalité
ION:
La volonté de supprimer des informations anciennes Cette réclamation avait pour but d’obtenir de l’éditeur du quotidien la suppression ou la modification des pages litigieuses, respectivement la protection de ces données grâce à des outils fournis par les moteurs de recherche. Il était également conclu à ce qu’il soit ordonné à Google Spain ou à Google Inc. de supprimer ou d’occulter les données personnelles pour éviter qu’elles n’apparaissent dans les
résultats de recherche et des liens du journal. Ce citoyen alléguait en effet que la saisie dont il avait fait l’objet avait été entièrement réglée depuis plusieurs années et que la mention de celle-ci était donc désormais dépourvue de toute pertinence. La réclamation dirigée contre l’éditeur du quotidien a été rejetée, car celui-ci avait légalement publié les informations en cause. Elle a par contre été accueillie tant qu’elle était dirigée contre Google Spain et Google Inc. L’Agence espagnole de protection des données a requis de ces deux sociétés qu’elles prennent les mesures nécessaires au retrait de ces données de leur index et pour en rendre l’accès impossible à l’avenir. Suite à l’introduction de différents recours, la Cour de justice de l’Union européenne a été saisie de différentes questions qu’elle a tranchées dans son arrêt du 13 mai 2014.
ILLUS TRAT
L
a Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu le 13 mai 2014 un arrêt*1 aussi inattendu que lourd de conséquences en matière de droit à l’oubli, sur internet. Petite présentation des faits avant d’examiner les conséquences d’une décision que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier d’historique! En 2010, M. Mario X, citoyen espagnol, a introduit auprès de l’Agence espagnole de protection des données une réclamation à l’encontre de l’éditeur d’un quotidien largement diffusé en Espagne, ainsi qu’à l’encontre de Google Spain et de Google Inc. Il faisait valoir en substance que, lorsqu’un internaute introduisait son nom dans le moteur de recherche Google Search, la liste de résultats affichait des liens vers deux pages du quotidien La Vanguardia, datées de janvier et mars 1998. Ces pages annonçaient notamment une vente aux enchères immobilière organisée à la suite d’une saisie destinée à recouvrer les dettes de sécurité sociale dues par ce citoyen.
FOCUS PME
Sébastien Fanti est avocat, doctorant en droit (cloud computing). Il exerce son activité au sein du réseau international Lexing composé d’avocats technologues. Rédacteur au sein de revues juridiques de référence, il est également investi dans la gestion opérationnelle de sociétés actives dans les technologies avancées. www.sebastienfanti.ch
politique par exemple. Le droit à l’oubli se heurte en effet au droit à l’information et une pondération des intérêts devra donc intervenir, tâche éminemment complexe. Pour la Cour, l’appréciation doit se faire au regard de «la nature de l’information en question et de sa sensibilité pour la vie privée de la personne concernée, ainsi que de l’intérêt du public à recevoir cette information». Tout un programme qui place littéralement Google dans une position de juge et partie très inconfortable. Sauf en cas de saisine de la justice, personne ne vérifiera de quelle manière Google aura pondéré les intérêts en cause. Le pouvoir qui lui est conféré est considérable. Vers une information maîtrisée? La réaction de Google à cette décision démontre l’ampleur de la désillusion, respectivement du désastre pour la firme de Moutain View: «Cet arrêt est décevant pour les moteurs de recherche et pour tous ceux qui publient du contenu en ligne. Nous sommes très surpris qu’il s’éloigne si profondément des conclusions de l’avocat général ainsi que des avertissements et des conséquences qu’il y formulait. Nous devons désormais prendre le temps d’analyser les implications de cet arrêt.» Il est vrai que rien ne permettait de subodorer une telle issue, car l’avocat général avait soutenu que «dans la société contemporaine de l’information, le droit de rechercher des informations publiées sur internet en recourant à des moteurs de recherche constitue l’un des moyens les plus importants d’exercer ce droit fondamental». En clair, il s’opposait au droit à l’oubli. La Cour n’a pas considéré cet avis comme pertinent anticipant une évolution règlementaire en cours dans toute l’Europe. Hormis Google, Reporters sans frontières s’est également émue d’une possible extension de la décision aux personnes morales, laquelle pourrait générer un monde d’information totalement maîtrisée. A ce stade, il est impossible de déterminer précisément les conséquences exactes de
cet arrêt. Les juristes exciperont toutefois immédiatement que le fait d’avoir confié à Google la tâche d’arbitrer entre le respect de la vie privée des individus et le droit à l’information du public est une démarche inédite et dangereuse, car opaque sauf en cas de saisine ultérieure de la justice. Peut-être une procédure d’arbitrage en bonne et due forme pourrait-elle être proposée, comme en matière de noms de domaine, où celle-ci a démontré sa pertinence et son efficacité? Cela aurait pour avantage de permettre le développement de lignes directrices connues de tous, lesquelles aiguilleraient tous ceux qui participent à la publication de contenus en vue d’anticiper et d’éviter les problèmes. ●
Les liquidités de votre PME à portée de clic. UBS e-banking.
lus : e voir p -onlin En sa s.com/pme b .u w ww
Les fonctionnalités étendues d’UBS e-banking vous assurent une excellente vue d’ensemble de vos liquidités. Vous savez en tout temps où vous en êtes et à quoi vous attendre. Vous pouvez donc non seulement réagir immédiatement si nécessaire, mais également établir une planification à long terme. Où que vous soyez, avec UBS e-banking, la transparence totale sur les liquidités de votre entreprise est à portée de clic.
© UBS 2014. Tous droits réservés. FOCUS PME
*1L’arrêt est disponible ici: www.01net.com editorial/619644/ droit-a-l-oubli-googledeboute-par-la-justiceeuropeenne/
inspirations
42
Des idées venues d’ailleurs Six concepts pour créer son entreprise analysées par les experts de GENILEM, l’association de soutien à la création d’entreprise, avec un taux de réussite pour l’implémentation du projet en Suisse romande. TEXTES NATHALIE PRAZ
Les cours d’appui sur iPad
Un café-lavoir convivial Que faire pendant que son linge tourne dans le tambour de la machine à laver du salon-lavoir? Bien souvent «prendre son mal en patience». D’où l’idée de l’entreprise allemande Wash & Coffee qui a développé un concept de laverie avec un espace détente. Pour patienter: chaises confortables, café et thé, journaux et légère restauration. Mais aussi quelques animations comme des spectacles ou des mini-concerts. Ainsi, les clients peuvent se rencontrer et échanger dans un lieu convivial. En plus de ces services de base, il est encore possible d’innover,par exemple en offrant un service de repassage et de livraison de son linge à domicile une fois celui-ci lavé par le client. En conclusion, ces «Wash & Coffee» rendent la corvée lessive moins contraignante et même conviviale avec, qui sait, d’agréables rencontres à la clé…
www.wash-coffee.com
Les plus • Bonne façon d’occuper du temps «improductif» • Convivialité
A l’heure du numérique, les enfants d’à peine cinq ans maîtrisent déjà à merveille l’écran tactile de leur iPad. Malheureusement, au grand dam de leurs parents, ces enfants précoces tapotent davantage sur leur écran dans le but de créer une ville imaginaire ou de faire courir leurs héros dans des labyrinthes et autres courses d’obstacles. Pourtant, en France, l’idée d’enseigner en classe uniquement grâce à une tablette numérique fait son chemin. Dès lors, il n’est pas utopique de penser que certains parents seraient partants pour que leurs enfants suivent des cours d’appui scolaires uniquement sur tablette. D’autant qu’en Suisse, l’offre des cours d’appui n’est pas très étoffée, ce qui laisse donc de la marge à de nouvelles approches éducatives. En bref, chacun y trouve son compte, l’appui sur tablette étant ludique pour l’enfant mais aussi constructif et instructif côté parents. Les plus • Utilisation simple et conviviale pour parents et enfants • Evite les déplacements • Démontre à l’enfant qu’une tablette n’est pas uniquement dédiée aux jeux Les moins • Existe déjà en ligne sur PC • Risque de distraction important pour l’enfant • Contact enfant/répétiteur important pour les parents
60%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem Attention de bien construire le business model
Les moins • Moins de laveries en Suisse que dans certains pays. Machines à laver déjà installées dans les immeubles collectifs • Retour sur investissement de l’espace détente
50%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem Trouver le bon emplacement est primordial (masse critique du public cible)
FOCUS PME
43
La tendance «Cronut» Vous êtes peut-être boulanger, pâtissier ou simplement doué en cuisine? Vous souhaiteriez proposer à vos clients et aux gourmands un nouveaux produits? Pourquoi ne pas suivre la voie du Français Dominique Ansel, qui a lancé au printemps 2013 à New York le Cronut? Un hybride entre le croissant et le donut américain qui a connu un tel succès que des personnes étaient prêtes à faire des heures de queue pour, au final, ne pouvoir acheter que deux cronuts par personne, l’offre étant limitée. La renommée de cette viennoiserie est allée bien au-delà des Etats-Unis. Si la version du Français est brevetée, il ne tient qu’à vous de la réinventer et de lui trouver un autre nom, comme l’a fait une chaîne de restauration à Paris en lançant le Croinut (la recette et un «i» le différencient de la version new-yorkaise). Il y a fort à parier que les Romands apprécieraient cette douceur feuilletée et frite. Les plus • Idée nouvelle • Tant que c’est bon, il y aura des clients Les moins • Publicité importante pour faire connaître cette «nouveauté» • Ne semble pas très diététique
PHOTOS: KARIN ET UWE ANNAS / FOTOLIA, DR, GELPI / FOTOLIA, MARTIAPUNTS / FOTOLIA. – ILLUSTRATIONS: FOTOLIA
Le fitness pour s’affiner, sans faire maigrir le porte-monnaie L’abonnement fitness signé et rarement, voire jamais utilisé, tel est le lot de nombreux amateurs de salles de sport. Et contrairement à la logique qui voudrait que plus on utilise un service, plus le prix augmente, certains fitness étrangers ont décidé de prendre le contre-pied. Ainsi après les fitness «low-cost», on voit débarquer un nouveau concept: «Plus le sportif fréquente la salle, moins il va payer à la fin du mois.» Bref, un tarif dégressif et donc avantageux pour ceux qui sont motivés! Du côté de l’entreprise, ce système permet d’attirer davantage de clients qui, peut-être, seront susceptibles de consommer davantage au snack du club, de s’offrir régulièrement des extras (massages, soins esthétiques, etc.) ou d’acheter plus de matériels et de nutriments à la boutique du club. Ces services, qui sont les premiers à être abandonnés par les clients lorsqu’ils doivent se serrer la ceinture, offrent une marge bénéficiaire importante que le fitness ne doit pas négliger. Les plus • Mesure incitative à se bouger Les moins • Risque de cannibalisation du chiffre d’affaires avec des membres déjà fidèles et acquis au fitness • N’incite toujours pas les moins motivés
60%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem Trouver des mesures incitatives à consommer d’ avantage de prestations au fitness (bar, soins, accessoires, etc). Ce n’est pas parce qu’on paie moins cher qu’on consomme forcément plus.
FOCUS PME
60%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem La nourriture étant très liée à la culture, il faudra éventuellement trouver une idée plus «locale».
DEVINEZ TOUT CE QUE LAPEYRE PEUT FAIRE POUR VOUS Aménagements et sols, bains et carrelages, cuisines, menuiseries extérieures… notre savoir-faire s’exprime dans toutes les pièces de la maison et dans des styles et des matériaux très différents.
A vous d’aménager !
Retrouvez tous nos conseils, services et produits sur :
lapeyre.ch
VEVEY Y VERDON CO N T H E Y
UE G O L A T A C N O U V E AU AG E S ! DE 772 P
inspirations
45
Du vélo dans un jacuzzi Dans le bien-être, le marché est déjà bien concurrentiel et parfois même saturé. Pourtant, des nouveaux concepts trouvent encore leur place en Suisse. Pour preuve, en 2013, le premier centre Waterbike (aquabiking en cabine individuelle) ouvrait à Genève. Il n’aura pas fallu deux mois au centre pour voir son agenda de réservations afficher complet et donc mettre deux waterbikes supplémentaires à la disposition de ses clients, portant ainsi le nombre de cabines à cinq. Même si l’investissement de base est conséquent (comptez 27 000 francs par machine d’aquabiking), le centre genevois a été rentable en quelques mois seulement. Depuis, un centre a vu le jour à Lausanne et un autre à Gland. Si vous êtes intéressés à vous jeter à l’eau (ou plutôt à jeter vos clients à l’eau…), la licence de marque Waterbike, venue de France, est disponible en Suisse auprès de la société Well For you: il faut compter 200 francs par mois et par machine, sans oublier l’achat de la/les machine(s), la location des locaux et les factures d’électricité et d’eau importantes.
Infos par mail à Christine.masson.nicolier@gmail.com ou par téléphone au 079 691 46 82. www.facebook.com/WfUWaterbikeGeneve
Un apéro où je veux, quand je veux Qui n’a jamais pratiqué l’art de l’apéro improvisé? A la sortie du bureau, courir à gauche et à droite pour quelques chips et cacahuètes, voire un plateau de «pain-fromage-viande froide» et surtout quelques bouteilles de vin. Un parcours qui peut vite se révéler compliqué, surtout si les magasins sont déjà fermés! A Genève, le service L’Ap Hero, et ses succulentes box apéritif, propose à ses clients une livraison en moins d’une heure de tapas à thème et boissons alcoolisées ou non. Pour 50 francs, la box «fromage» contient une tomme, du vieux gruyère, du jambon cuit aux herbes, et du pain. La bouteille de vin coûte quant à elle environ 20 francs. Il existe aussi d’autres types de box comme la «premium» ou la «love». L’accent est mis sur la qualité des produits et, dans la mesure du possible, provenant de producteurs locaux. Grâce à un simple coup de fil, le client est livré à domicile, au travail, au bord de l’eau ou dans un parc… et il ne lui reste plus qu’à partager son apéro avec ses amis sans se soucier de la logistique. Cette idée, lancée par la Genevoise Léa Girardet fraîchement diplômée de HEC Genève, à de quoi faire des émules dans les autres cantons romands, tout aussi friands de ces moments conviviaux passés entre amis.
www.laphero.ch
Les plus • Bonne idée dans une région prompte à l’apéro • Idée sympa pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps • Utilisation de produits locaux
PHOTOS: DR – ILLUSTRATIONS: FOTOLIA
Les moins • Frais de livraison potentiellement dissuasifs • Marges maigres
40%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem Bien réfléchir au modèle afin de développer et pérenniser le business pour en faire une entreprise viable et à temps plein.
FOCUS PME
Les plus • Savoir-faire du franchiseur • Touche une nouvelle cible de clientèle Les moins • Les bons emplacements sont difficiles à trouver • Retour sur investissement et rentabilité du matériel et de l’infrastructure
80%
pourcentage de réussite en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem Nécessité d’une bonne étude de marché avant implantation.
progression
46
Tous de bons négociateurs! Savoir négocier avec brio est d’une importance capitale, et même vitale pour une PME ou PMI. Mais cela se prépare, et cela s’apprend. Il s’agit d’oser s’imposer. Quels sont les bons tuyaux et les faux pas à éviter? Une pro de la négociation livre quelques pistes. TEXTE CAMILLE DESTRAZ
classeur complet. Ce n’est pas une question de flair! Si l’on n’a pas toutes les données en main, on ne sait pas où se situent les leviers. Il faut pouvoir légitimer nos demandes.» Abattre ses cartes en premier Dans une négociation avec un prestataire de services, par exemple, il est vital de faire attention aux délais de paiements et de livraison. Les conditions administratives se sont complexifiées au fil des ans, et une entreprise peut se retrouver piégée dans un fonctionnement parfois fatal. «Certaines sociétés ont des conditions générales épaisses comme des annuaires, mais rien n’empêche de les discuter», relève la directrice de pi-lot. Il s’agit donc de ne pas lâcher le morceau. Mais attention: s’il faut éviter de coller au prix sans considérer les éléments collatéraux, il faut également éviter de trop pressuriser les marges. Une négociation réussie est une négociation de laquelle tout le monde sort satisfait. Si l’un ou l’autre repart avec le sentiment de s’être fait arnaquer, les tensions se feront sentir et la collaboration ne sera pas sereine. Le risque est de se retrouver ensuite face à une personne qui sera moins flexible et moins performante puisque la négociation lui aura laissé un sentiment d’amertume. Un autre tuyau intéressant donné par Céline Taïs: abattre ses cartes en premier. Alors que l’on s’imagine parfois en position d’avantage lorsque l’autre partie a dévoilé un chiffre, la spécialiste relève justement que «donner
ILLUSTRATION: BRANCHECARICA / FOTOLIA
Q
u’on le veuille ou non, nous sommes tous des négociateurs. Et potentiellement de bons négociateurs. Depuis quelques années, le marché de plus en plus concurrentiel pousse les PME à développer ces talents, par obligation. Pour maintenir leur chiffre d’affaires, mais également pour se positionner dans une identité forte. Céline Taïs, directrice du cabinet de conseil en négociations pilot à Genève, note une prise de conscience importante et une soif d’apprendre l’art de la négociation, qui jusqu’ici était un exercice plutôt tabou (lire encadré). Selon cette spécialiste et formatrice, tout est négociable – sauf nos valeurs – et tout le monde est capable de performer en négociation. «Ce n’est pas réservé à une élite. Je suis convaincue que l’on est tous confrontés, tous les jours, à des situations de négociation. Et des gens très timides peuvent se révéler être d’excellents négociateurs!» Un premier point important à ne jamais négliger, que ce soit pour une discussion avec un partenaire potentiel ou un fournisseur, est de rassembler un maximum d’informations et de connaître le plus de données avérées possible. «Il faut se renseigner de manière très fine sur les vrais prix du marché, et baser la conversation sur des éléments indiscutables, souligne Céline Taïs. J’ai vu des gens arriver avec un simple e-mail imprimé alors que les enjeux étaient importants; dans ce cas de figure, je conseille d’arriver avec un
FOCUS PME
47
Négocier ne doit plus être un tabou La Suisse a un rapport particulier à la négociation. Comme si le fait de discuter les prix et les prestations laissait entendre que l’entreprise allait mal. Donnant des formations et des conseils en négociation depuis plusieurs années, Céline Taïs note que cet exercice «met les gens mal à l’aise. Il existe une réelle crainte de passer pour un pingre. Mais il y a une évolution des mentalités; au début, certains clients m’envoyaient négocier pour leur compte. On souhaitait ensuite m’accompagner pour voir comment je m’y prenais, puis certains souhaitaient y parvenir seuls la fois suivante. Pour moi, c’est essentiel de passer du savoir-faire au faire-savoir.» Il faut donc laisser tomber les peurs et ouvrir les yeux sur le fait qu’une négociation, pour une PME ou un indépendant, représente d’énormes enjeux. Il y va parfois de la survie de l’entreprise. Chaque détail compte, alors que bien souvent, face à de grands comptes, les petites et moyennes entreprises partent du principe qu’elles doivent accepter n’importe quelle condition. Bien au contraire, si les demandes sont légitimées et que les arguments sont cohérents, les bons négociateurs inspirent confiance et donnent envie de travailler avec eux.
un chiffre en premier est une force. Cela montre que vous avez confiance en ce que vous avancez.» Evidemment, une bonne négociation ne démarre pas au moment crucial de la discussion-clé. C’est une stratégie qui commence dès la première prise de contact, voire même avant. Il est primordial d’afficher une attitude ouverte, organisée (en prévoyant par exemple un ordre du jour précis), et de montrer que vous êtes parfaitement préparé. Cela ne fera qu’augmenter la fluidité des échanges et la possibilité de trouver un bon terrain d’entente. Si vous vous positionnez comme étant un bon négociateur, votre crédibilité n’en sera que renforcée. ●
Formation diplômante à distance Prochains débuts de cours 30.06.14 30.06.14 25.08.14 15.09.14 22.09.14 FOCUS PME
Certificat MarKom/Généraliste en Marketing Brevet fédéral de Spécialiste en Vente Certificat RH d'assistant en gestion du personnel Certificat MarKom/Généraliste en Marketing Brevet fédéral de Spécialiste en Marketing
S O L U T I O N Tél info : +4121 800 55 55 www.fmpformation.ch
progression
48
Happy, même au boulot Travailler, c’est déjà pas drôle tous les jours. Mais quand on s’y rend à contrecœur, ça peut vite virer au cauchemar. Alors comment prendre du plaisir dans son travail et y trouver suffisamment de satisfaction? Voici quelques pistes à suivre pour emprunter le chemin du bonheur au boulot. TEXTE LAETITIA WIDER
Voir le verre à moitié plein Et non pas le boire pour s’encourager, on s’entend. Faire ce que l’on aime peut parfois dépendre de facteurs extérieurs, par contre aimer le faire est une affaire personnelle. Alors plutôt que de considérer les missions qui vous ennuient comme des contraintes, voyez-les comme des opportunités d’apprentissage ou même d’amusement. Fixezvous des défis. Vous détestez cette tâche? Finissez-la dans un délai volontairement plus court. Vous pourrez ainsi accorder plus de place à des activités professionnelles plus épanouissantes à vos yeux. Vous n’aimez pas les présentations en public? Essayez de capter votre audience en y ajoutant une dose
d’humour. Bref, mettez de la créativité dans votre quotidien. Et remplacez les «cela ne marchera jamais» par des «pourquoi pas?». Trouver du sens Qui ne s’est jamais demandé à quoi pouvait bien servir son travail? S’il y a des professions où le sens est une évidence, les professions de la santé ou de l’éducation par exemple, pour d’autres métiers, la quête de sens est une recherche plus complexe. Or, ce qui a du sens pour l’un n’en a pas forcément pour l’autre. Il s’agit là encore de s’appuyer sur son échelle de valeurs personnelle. Assurez-vous que votre fonction actuelle est en adéquation avec elle. Car lorsque le travail perd son sens éthique, moral, logique, le malaise peut se répercuter sur votre vie privée et votre santé. Cultiver ses talents Ne rougissez pas, vous êtes sûrement doué dans un domaine, voire plusieurs. Alors n’hésitez pas à le montrer! Faites savoir que l’on peut compter sur vous. Si vous excellez dans une mission en particulier, faites comprendre à votre manager qu’il peut compter sur vous pour ces tâches. Il vous sollicitera ainsi en priorité pour les réaliser. Apprendre à dire non Peur de dire non, de ne pas être à la hauteur, d’entrer en conflit, voilà une belle spirale qui conduit irrémédiablement à la catastrophe. Car crouler sous des montagnes de travail ou sous l’exécution des tâches ingrates que d’autres ont su refuser, cela n’a jamais été gratifiant pour personne. Libérez-vous
Photo: © olly / Fotolia.com
O
n ne va pas, c’est promis, vous demander de taper dans vos mains et de remuer votre séant en suivant Pharrell Williams du bout de son couvre-chef. Mais voilà une nouvelle qui devrait vous réjouir: plus on est heureux dans son travail, plus on est efficace! Une étude menée par le département d’économie de l’Université de Warwick, au Royaume-Uni, vient de confirmer ce que l’on soupçonnait tous un peu. Ces résultats, publiés dans le Journal of Labor Economics, démontrent que le bonheur augmente la productivité de près de 12%. De quoi refiler un gros coup de blues à Aristote qui ne concevait pas que l’on puisse être heureux en étant obligé de gagner sa croûte. A priori, liberté rime mal avec contrainte. Alors voici quelques conseils pour aborder ses journées de labeur le cœur léger.
FOCUS PME
49
de vos peurs et apprenez à reconnaître les «oui» qui vous guident vers ces scénarios générateurs de stress et d’inconfort. Humaniser le travail A force de côtoyer de très près Firefox et Outlook, on en oublierait presque l’essentiel, l’âme humaine planquée derrière son écran plat. Alors n’oubliez pas de nouer des relations à la machine à café. Un bonjour, un sourire, un croissant, quelques mots échangés contribuent à installer une ambiance de travail agréable. Qui sait, de sympathiques collègues pourraient même devenir de bons amis. Mais évitez les ragots et les collègues toxiques! Ne pas se définir uniquement par son activité Voilà sans doute le conseil le plus important. Avant d’être des professionnels, nous sommes FOCUS PME
tous des êtres de valeur. Etre heureux dans son travail, c’est aussi accepter que tout n’y soit pas idyllique. Pourtant, plus un métier nécessite d’aptitudes créatrices ou relationnelles, plus cette confusion entre la valeur d’un individu et celle de son travail est fréquente, allant jusqu’à créer de profondes blessures narcissiques. Perdons donc cette mauvaise habitude de questionner les gens que nous rencontrons sur leur activité en pensant ainsi découvrir quelque chose de leur identité. D’ailleurs en Australie, on vous demandera plus volontiers quel sport vous pratiquez plutôt que le métier que vous exercez. Alors pourquoi ne pas vous mettre au sport ou apprendre à cultiver les émotions positives en dehors de votre travail? ●
discussion
50
Toutes les entreprises peuvent-elles se permettre un congé paternité? CONTRE le congé paternité
Danielle Lützelschwab Membre de la direction et responsable du Secteur Marché du travail et Droit du travail, Union patronale suisse
FOCUS PME
Pourquoi ne faut-il pas accorder un
congé paternité? danielle Lützelschwab Le désir des pères de s’investir davantage dans l’éducation de leurs enfants est une tendance positive, dont se félicite également l’Union patronale suisse. Mais le temps libre que les pères souhaitent se réserver pour cela peut aussi être obtenu dans le cadre d’horaires de travail flexibles ou de vacances. La meilleure formule dépend des solutions trouvées dans chaque entreprise ou dans chaque secteur. Certaines branches ont d’ailleurs introduit des congés paternité dans leur CCT.
le fonds APG glissait dans les chiffres rouges. L’introduction d’un congé paternité imposerait donc à coup sûr des prélèvements supplémentaires. A la fin du mois, les salariés auraient moins d’argent dans leur portemonnaie et les employeurs plus de frais. S’il était mis en place, comment devrait-il être accordé (consécutif, jours isolés, réduction du taux sur une période, etc.)?
Les solutions individuelles qui peuvent être trouvées à l’échelon de l’entreprise devraient tenir compte à la fois des besoins des pères et de ceux de leurs employeurs.
Quel serait la longueur idéale d’un congé pater-
Une PME qui doit déjà faire face à certains
nité?
congés (armée, maternité, vacances, mala-
On ne peut pas apporter de réponse uniforme à cette question, puisque cette durée varie forcément en fonction des souhaits de l’homme, de son activité et des possibilités de son entreprise. La situation n’est pas la même pour les mères, à qui la loi impose une interdiction de travail de huit jours après une naissance. Pour les hommes, la réponse varie forcément de cas en cas.
dies, etc.) peut-elle vraiment se permettre des
Quelles seraient les conséquences financières
absences supplémentaires avec toutes les conséquences que cela entraîne en termes d’organisation (interne, délais, fournisseurs)?
Très bonne question. L’octroi d’un congé paternité peut être en effet un très grand défi pour certaines entreprises. Raison pour laquelle il faut refuser l’introduction d’un congé légal uniforme et confier le règlement de ce type d’exigence à chaque entreprise, éventuellement aux branches.
de la mise en place d’un congé paternité de quatre semaines? Qui supporterait ce coût
Le congé paternité est déjà présent dans certains
supplémentaire?
pays voisins. C’est donc tout à fait possible?
Selon le Conseil fédéral, un congé paternité de 4 semaines coûterait 400 millions de francs par année. En 2013, les allocations pour perte de gain (APG) ont certes enregistré un résultat positif de quelque 150 millions, de francs mais dû uniquement au relèvement de la cotisation salariale limité à fin 2015. Le Gouvernement a introduit cette majoration il y a quelques années parce que
En Suisse aussi, on trouve des entreprises qui financent depuis longtemps des congés de paternité ou des branches qui prévoient ce type de congé, mais elles le font sur une base volontaire et en tenant compte des conditions d’exploitation. La situation dépend de chaque entreprise. De plus, dans les parallèles internationaux, il ne faut pas comparer uniquement les congés paternité. ● FOCUS PME
51
Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, demande au Parlement un congé paternité de quatre semaines. Il devrait, selon elle, être financé par les allocations pour perte de gain. www.travailsuisse.ch PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE PRAZ
FOCUS PME
Pourquoi faudrait-il accorder un
accordé (consécutif, jours isolés, réduction du
Parce que les pères eux-mêmes le souhaitent. Les pères du soir ou du week-end, c’est fini. Les jeunes générations ont d’autres attentes vis-à-vis de la conciliation du travail et de la famille. Plusieurs grandes entreprises ont les moyens de répondre à ce besoin, mais ce n’est pas le cas de la majorité des PME.
taux sur une période, etc.)?
Valérie borioli sandoz
Quelle serait la longueur idéale d’un congé paternité?
La plupart des 78 pays analysés par l’Organisation internationale du travail OIT qui accordent un congé aux pères prévoient deux semaines, souvent suivi d’un congé parental. L’existence ou non d’un congé parental est à considérer pour fixer une durée idéale. En Suisse, comme il n’existe pas, le congé pour les pères devrait être de 20 jours (ou 4 semaines), que les pères pourraient prendre de manière souple sur plusieurs mois. Quelles seraient les conséquences financières de la mise en place d’un congé paternité de quatre semaines? Qui supporterait ce coût supplémentaire?
PhotOS: DR
S’il était mis en place, comment devrait-il être
congé paternité?
Les coûts d’un tel congé paternité sont estimés par le Conseil fédéral à 384 millions de francs par an. Ces coûts peuvent dès demain être pris en charge par l’assurance pour perte de gain APG à laquelle contribuent employés et employeurs. Cette assurance est bénéficiaire et la tendance va se maintenir, car le nombre de jours de congé payés pour service militaire va en diminuant. Les APG se basent sur la solidarité: les coûts sont répartis entre toutes les entreprises, entre les générations et les sexes. FOCUS PME
Une certaine liberté doit être accordée aux pères et à leurs employeurs. Certains apprécieront de rester auprès de leur famille plusieurs semaines, tandis que d’autres ne le pourront pas en raison de leur activité professionnelle. Ils préféreront utiliser ce congé pour travailler à temps partiel durant plusieurs mois (par exemple à 80% durant 20 semaines). C’est le modèle que Travail.Suisse propose: il offre de la souplesse et encourage employés et employeurs à trouver une solution au cas par cas. Une PME qui doit déjà faire face à certains congés (armée, maternité, vacances, maladies, etc.) peut-elle vraiment se permettre des absences supplémentaires avec toutes les conséquences que cela entraîne en termes d’organisation (interne, délais, fournisseurs)?
Les familles en Suisse ont un à deux enfants en moyenne. On parle donc d’un congé ou deux dans la vie d’un employé. En outre, le temps que dure la grossesse permet de s’organiser assez tôt. Les absences pour service militaire n’ont jamais engendré des difficultés insurmontables, il en ira de même pour le congé paternité. Le congé paternité est déjà présent dans certains pays voisins. C’est donc tout à fait possible?
Non seulement c’est possible, mais nous en avons les moyens. Au final, les entreprises y gagneront des employés reposés et motivés et une meilleure participation des femmes au marché du travail. La Suisse est le dernier pays développé à n’avoir prévu aucun congé pour les pères. Il est temps pour notre pays de ne plus faire figure de «vilain canard». ●
POUR le congé paternité
Valérie Borioli Sandoz Responsable politique d’égalité, Travail.Suisse
communication
52
Messages soldés Communiquer sur des promotions liées au prix n’est pas chose facile: une figure imposée encombrée de conventions nécessaires et de contraintes utiles qui laisse peu de place à l’imagination. Peut-on, doit-on alors être créatif? TEXTE FRANCK BELAICH
L’
analyse sémiologique de la campagne Soldes de Balexert permet de distinguer deux blocs: un premier, en haut à gauche, qui rapproche «Soldes» de «Maman m’a encore oublié»; un second, en bas à droite, qui regroupe le portrait de l’enfant en larmes avec le logo typographique «Balexert». Des limites ont-elles été franchies? Le premier bloc, dont le sens serait, avec un peu d’humour, presque acceptable, nous dit: «Les Soldes de Balexert sont tellement intéressantes que maman m’en a oublié.» Un second inacceptable, que l’inconscient peut décrypter ainsi: «Balexert me fait pleurer. Tout ça est à cause de lui!» Avec de surcroît le logo bien vif mis en «stample» sur le tee-shirt de la petite fille en pleurs. On ne voit que cela. Conclusion, le logo est directement associé à la petite fille en pleurs. Le logo connotant, du coup, tristesse et peur de l’abandon. D’où le sentiment de malaise qui en émane, quoi qu’on en dise et peu importe si l’alibi de l’humour, de la tendresse, du prétexte d’un deuxième degré ou de la présupposée audace créative est brandi. La forme joue à fond le contresens. A éviter! Un message clair et direct est préférable Pour une opération «Soldes», l’idée de départ et le seul message que l’on doive faire passer est «du temps… au temps…: soldes!». Ici le cheminement choisi pour le dire est un brin sinueux: «Maman ou papa sont tellement envoûtés par ces soldes irrésistibles
Franck Belaich Enseignant et consultant en stratégies de marques
qu’à chaque fois ils m’oublient.» Le tout verrouillé par un slogan qui voulait faciliter le sens du message: «Il y a un temps pour vous.» Et pourtant, quelque chose freine l’adhésion et nous n’arrivons pas, in fine, à trouver l’axe créatif crédible. Pourquoi? Cela vient probablement du constat qu’une affiche «Soldes» doit dire «Soldes» et se suffire à elle-même. Un point c’est tout. C’est une histoire à part entière et un message à lui tout seul, que chacun attend et sait lire et comprendre. Les campagnes Soldes, Promos ou Actions ont toujours une «teneur en sens», un niveau de message très faibles. En tout cas, très inférieurs à ceux d’une campagne publicitaire produits ou image de marque classiques, dont les objectifs sont plus sophistiqués et qui nécessitent davantage «d’espace narratif» pour communiquer une identité, un imaginaire et des valeurs. A l’inverse, les communications promotionnelles ne doivent pas avoir de fausses impudeurs à ne communiquer que sur le prix: seul sujet de ce type de communication. Les soldes, une nécessité pour le consommateur Lorsqu’ une enseigne est mal à l’aise avec la question prix, trop nu et cru, elle a tendance à l’habiller d’une valeur ajoutée prétexte et souvent inutile (la valeur du prix), et on fait ce que fait cette campagne: on contreplaque une autre histoire (le message de la relation parents-enfants) sur cette histoire première (le message du prix et de la bonne affaire). Et là le greffon ne prend pas. Au lieu d’enrichir, d’éclaircir, de renforcer le message preFOCUS PME
53
Objectif atteint? Une campagne peu appréciée par les consommateurs mais très commentée sur les réseaux sociaux.
PhotOS: DR – ILLSTRATION: HITOON.COM / FOTOLIA
mier, le message second en devient secondaire, superflu et crée de la confusion. Cette pratique est juste stylistique, avec des effets et de la cosmétique (les enfants oubliés de parents absorbés). Hors sujet! D’ailleurs tout le dit, même les consommateurs des soldes dont la pratique est de plus en plus tournée vers la nécessité et de moins en moins vers les achats «coup de cœur». Ils cherchent avant tout des stratégies pour dépenser moins, pour gérer au mieux leur budget, et économiser de l’argent (79% en 2012)1. Les soldes ne sont plus du tout (à 73% en 2012) un événement attendu, à dimension hédoniste, qui contribue au sucFOCUS PME
cès de la fête consumériste qu’ont très longtemps incarnée les soldes. Mais l’agence à l’origine de cette campagne de Balexert part, elle, à contresens de cette réalité: «Au lieu de montrer les soldes, nous avons choisi de montrer l’effet des soldes avec un trait d’humour et de tendresse.» 2 Un contrepied fatal qui fait boiter la campagne Soldes 2014, d’une enseigne qui s’en relèvera cependant. ● Observatoire du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie) Février 2013. Les Soldes: un rite social qui s’effrite
1
2
Citation d’Olivier Perez Kennedy, directeur de l’agence Enigma dans le magazine Cominmag le 7/01/2014
communication
54
Vous avez dit storytelling ? A l’heure où les offres deviennent pléthoriques et où les publicités envahissent le quotidien des consommateurs, il est difficile pour les marques – petites et grandes – de se démarquer. Comment faire la différence? Que recherchent vos clients? TEXTE FRANCK BELAICH
Une technique pour conquérir le cœur du client Savoir raconter une belle histoire constitue un outil précieux, tant pour le marketing que pour le management. Cela permet de raconter au monde l’histoire de l’entreprise, peut donner un sens original au produit que le consommateur achète et ainsi «réenchanter» la consommation. La campagne française de Innocent, une marque de smoothies, affiche dans son slogan «buy me, save a bee» la promesse de contribuer à la sauvegarde des abeilles. La marque joue ici sur le poids de la culpabilité qui pèse sur les épaules du consommateur dans la balance du choix d’un produit. Et tout le packaging d’Innocent raconte la même histoire; il contribue au conditionnement émotionnel du prospect en étant mignon, joliment designé, humoristique et tendre. Bref, il expose une histoire émouvante. Alors comment
résister? Innocent vend un concept avant de vendre un produit. L’entreprise parle de la relation du client à la nature, en mettant en avant une «dette» que le consommateur se doit de compenser. Le récit donne du sens aux choses et nous cherchons tous à donner du sens à ce que nous faisons, y compris nos actes d’achat. Cela fonctionne d’autant mieux que les consommateurs sont à la recherche de récits qui leur permettent de reconstituer des univers très cohérents et lisibles. Ils privilégieront de plus en plus les produits engagés ou à forte personnalité, qui savent créer des liens, jeter des ponts et nourrir des relations. Le lien prend le pas sur le bien. C’est dans l’offre de liens qu’est désormais la source de valeurs ajoutées, de distinction et de différence qu’une entreprise devra apprendre à fabriquer et à promouvoir. Personnalisation du lien entre l’objet et le client Les experts en marketing ont saisi ce virage sociétal. Ils conçoivent désormais la marque comme un récit et les campagnes publicitaires comme des séquences narratives. Dans leurs stratégies de développement de la marque, ils ne parlent plus de consommateur, mais d’audience, remplacent les logos par des personnages. Les produits deviennent des moyens de réalisation. Les magasins, les sites internet et tous les points de contacts participent au scénario proposé. Notre nouvelle culture de la consommation fait la part belle aux histoires à travers les produits, les loisirs, les vacances, l’intérieur de nos maisons... une histoire c’est par essence un «terrain d’entente» où
PHOTOS: MARIANNE MAYER / FOTOLIA, ALEKSS / FOTOLIA ET DR
P
lus que jamais, notre perception de la société est conditionnée par la réalité à outrance et la course folle des médias. Une information chasse l’autre, et cette frénésie entraîne à la fois une perte de cohérence et une perte de sens. Lorsque la réalité risque de ne plus nous convaincre, eh bien il faut en imaginer une autre. Ce principe explique pour beaucoup la dynamique et le succès actuel de ce que l’on nomme le storytelling: l’art de vous raconter des histoires afin de faire passer un message. Les marques appliquent cette technique pour vendre leurs produits; plus l’histoire vous parlera, plus elle enverra un message fort qui s’imprégnera dans votre mémoire.
FOCUS PME
55
se retrouvent, dans tous les sens du terme, marques et consommateurs. Trente pour cent de ce qui se dit au sujet d’une marque provient désormais des consommateurs. Les entreprises doivent adapter leur histoire (story) en conséquence et apprendre à la raconter (to tell), la faire partager et apprécier. Ainsi Nespresso a tapé fort dans sa capacité à se faire apprécier avec une véritable saga à épisodes qui met en scène George Clooney... dont on sait bien qu’il ne sera pas présent en boutique pour nous accueillir! Mais le storytelling peut être plus différenciant en tant qu’art de «bâtir une histoire» à partir de la sienne, de son ADN, ou de celles de ses clients. Etre soi ne suffit plus. Il faut devenir sa propre histoire. Alors à tous les dirigeants d’entreprise: fabriquez-vous vite un récit. La story, c’est vous et votre produit! ●
Trois conseils pour vous lancer dans un storytelling
1
Savoir écouter. Le storytelling est un espace de dialogue et d’échange.
Ce n’est surtout pas un monologue.
2
Rester authentique. Etre celui que l’on prétend être, c’est l’une des
bases du storytelling, et c’est bien
3
Cultiver sa faculté d’adaptation. Un bon storytelling doit mettre en
scène de la réactivité. La rigidité, les
Pourquoi une histoire fonctionne-t-elle?
d’authenticité qu’il s’agit. Il n’y a plus de
esprits bornés ne sont plus de mise dans
Parce qu’elle montre que vous ne
place pour l’esbroufe ni pour les
la plupart des histoires d’entreprises.
proposez pas que des outils à vos clients
sur-promesses. En corollaire encore à la
L’ouverture à l’adaptation, avec laquelle
ou juste une offre technique. Vous leur
vérité, il y a peut-être la transparence et
l’humilité va de mise, sont les nouvelles
proposez de la créativité, une ouverture
encore mieux, la vulnérabilité. Une
qualités phares. Et réactivité et
d’esprit, vous leur parlez de leur vie.
marque n’est jamais toute-puissante, elle
adaptation sont justement ce qui fait
a des fragilités, des combats et les
avancer une histoire: un personnage
assume. La vulnérabilité est justement le
réalise une action, son adversaire s’y
carburant du storytelling, car elle permet
adapte en agissant à son tour et ainsi de
aux conflits qui sont autant de péripéties
suite…
dans les histoires de se produire.
Bulle
Yverdon
Centre PME
Fribourg
Sion
Vevey
Nyon
Lausanne
Genève Neuchâtel Delémont
Convenez d’un rendez-vous dans le centre PME du Swisscom Shop sur
swisscom.ch/centre-pme
Martigny
immersion
56
Christophe et Sarah Courtois et leurs deux enfants, Arnaud (4 ans) et Manon. (6 ans).
Le Marché à la ferme, au hameau de Sauvergny.
Soleil, pluie, grêle, gel, l’agriculteur doit composer avec la météo. Du lundi au dimanche, tous les jours lui apportent son lot de surprises. Mais ce sont les mauvaises qui le poussent à abandonner sa famille le dimanche pour s’occuper de ses terres. Les «temps» dirigent son quotidien. TEXTE NATHALIE PRAZ
C
hristophe Courtois, trentenaire dynamique et père de deux enfants de 6 et 4 ans, se lève à l’aube pour débuter le travail à 7 h 30. Il avoue pourtant ne pas être un matinal, mais parce que c’est lui le patron, il se doit de commencer en même temps que ses salariés. Des employés un peu particuliers, il faut bien le dire. Car à la ferme Courtois, la moitié de l’équipe est composée de membre de sa famille. En effet, dans la PME Courtois, il y a d’abord le père, Michel, qui a possédé la ferme transmise par ses parents, grands-
parents et arrière-grands-parents, avant de la remettre à son tour à son fils en 2011. Mais aussi la mère, Rosette, responsable du marché à la ferme. Ensuite, dans le laboratoire de transformation, on trouve la sœur, Corinne. C’est elle qui se charge de transformer les matières premières, tels les fruits en succulentes confitures ou en sirops. L’histoire de cette PME s’étend sur quatre générations. Plus précisément depuis 1912 lorsque le fils Courtois épouse la fille Terroux, dont les parents sont, à cette époque, les propriétaires du domaine. C’est au début des années septante que la ferme prend un
Représentant des familles paysannes suisses La famille Courtois a été choisie pour représenter les agriculteurs genevois dans le cadre de «2014 Année internationale de l’agriculture familiale» décrétée par l’ONU. Tout comme les 29 autres familles sélectionnées, elle doit tenir une page Facebook sur laquelle elle raconte les plaisirs et petits tracas quotidiens de la vie à la ferme entre activités professionnelles et loisirs avec les enfants. Vous souhaitez suivre leurs aventures et vous imprégner de la campagne? Rendez-vous sur www.facebook.com/ famillecourtois
FOCUS PME
Photos: DR
Arboriculteur-maraîcher: le temps comme patron
57
Fiche d’identité Nom Christophe Courtois Métier Agriculteur, arboriculteur, maraîcher Superficie 55 ha, dont 30 sur Genève, 20 sur Vaud et 4 en France Bénéfices Réinvestis dans la PME Lieu Le hameau de Sauvergny, Versoix Nombre d’employés Sept, soit ses parents, sa sœur, deux vendeuses, un apprenti (entreprise formatrice) et lui-même. Et bien souvent, son épouse de manière bénévole… L’avenir Le déménagement du marché de la ferme est prévu d’ici à juin 2015 dans le bâtiment situé en face de l’emplacement actuel. L’épicerie restera la même et le reste de l’ancien hangar (totalement refait à neuf) abritera aussi l’atelier de transformation, le stock et le hangar à machines.
La famille Courtois et Yolande (àdroite), l’une des deux vendeuses du Marché à la ferme.
tournant décisif. L’exploitation abandonne le bétail et se recentre sur les céréales, les fruits et les légumes. La topographie du terrain, bénéficiant d’un large ensoleillement, est idéale pour les cultures maraîchères. Michel Courtois commence progressivement à vendre ses produits en direct. Le marché à la ferme voit le jour. Et depuis, chaque matin, Christophe et ses employés consacrent les trois premières heures de la journée à alimenter les étals avec les nombreux produits fraîchement ramassés ou cueillis. Le saviez-vous? La lentille est une légumineuse produite sans engrais. Véritable source de protéines végétales et riche en acides aminés, elle contribue à l’équilibre alimentaire en apportant 4 fois plus de fibres que le riz, les pâtes ou les pommes de terre, 3 fois plus de calcium que les céréales et 7 fois plus de fer que les épinards. Elle peut aisément remplacer la viande. 100 g de lentilles représentent 28 g de protéines, 1,8 g de lipides et 1,8 g de fibres.
FOCUS PME
Le choix des lentilles En 1995, toujours sous l’impulsion de Michel, la culture des lentilles commence. Elle deviendra très vite le produit phare de la ferme Courtois. Si la récolte de cette légumineuse se déroule sur fin juillet, de nombreuses tâches sont nécessaires en amont comme le ramassage de cailloux afin d’éviter que ces derniers ne se prennent dans la moissonneuse-batteuse utilisée pour récolter et ne l’abîment. Sur les 15 tonnes de lentilles produites par année, une grande partie est commercialisée par Manor et le reste à travers diverses épiceries dans toute la Suisse. A l’époque, Michel Courtois contacte un responsable genevois du magasin afin de lui proposer sa récolte. La réponse est plutôt négative et semble sans
appel. «Mais mon père n’est pas du genre à lâcher prise du premier revers, rétorque fièrement Christophe. Il empoigne son téléphone et contacte le siège de Manor à Bâle afin de réitérer sa proposition directement à un membre de la direction. A sa grande surprise, le distributeur est très intéressé.» Une semaine plus tard, leur rendez-vous valide le partenariat qui dure maintenant depuis presque vingt ans. L’exploitation agricole livre aussi quelques restaurants, des cantines scolaires et d’autres épiceries romandes. «Nous ne pratiquons qu’un seul tarif revendeur, c’est notre politique commerciale», précise Christophe Courtois. Entre agriculture, démarchage commercial, comptabilité, livraisons aux clients, le patron tout comme ses salariés n’ont pas le temps de s’ennuyer durant leurs 45 heures contractuelles d’employés agricoles. Mais comme tout chef d’entreprise, Christophe Courtois ne compte pas ses heures. Il n’est pas rare qu’il bosse aussi le week-end et que sa journée se termine après 20 h. «J’essaie pourtant de rentrer manger tous les soirs avec ma femme et mes enfants, préciset-il. Et dans la mesure du possible, nous essayons de nous octroyer deux semaines de vacances par année!». Pourtant après le souper, c’est bien souvent les tâches administratives qui le font suer… ●
consommation
58
Parce que vous le valez bien ! FOCUS pme sélectionne chaque mois les indispensables à la panoplie du super patron. SÉLECTION FLORENCE JACQUINOT
Un gramophone qui amplifie Réédition du phonographe créé en 1800 par Thomas Edison, ce gramophone nouvelle génération diffuse vos morceaux numériques, et ce sans prise sur secteur. Sa large corne emblématique en fer d’airain, placée sur un socle de noyer massif, amplifie naturellement jusqu’à 4 fois le son issu de votre smartphone ou de votre tablette. Si ce n’était sa fonction, son allure est tout aussi séduisante que son utilisation, rendant l’objet aussi précieux que raffiné.
Une poubelle qui distingue
Un chargeur qui assure
Une appli qui embelli
Un vélo qui révolutionne
Avec son look de robot EVE sorti du film d’animation Wall-E, cette poubelle ovoïde sur pied trie les déchets avec style. L’Ovetto dispose de trois bacs de 30 litres qui composent ses compartiments à verre, papier et plastique, alors que son sommet se soulève pour compacter les bouteilles en PET d’un seul mouvement de pression. De quoi assurer une démarche écologique sans hypothéquer sa déco!
Voici le graal du chargeur portable pour ne plus jamais être en panne de batterie de smartphone. Le MaxPod de Doompods allie efficacité et esthétique. De la forme et du volume d’un poudrier, il assure simultanément la recharge de deux appareils grâce à ses deux ports USB intégrés et se met en veille automatiquement pour protéger sa propre charge en cas de nonutilisation: le plus précieux des accessoires de voyage.
Peau parfaite, dents blanches, cernes effacés, formes remodelées, détails accentués, lumière régulée, couleurs densifiées: c’est la mission «top model» du magique outil Facetune de Lightricks. Des effets bluffants à appliquer à vos images pour obtenir mieux que des couvertures de magazines. N’attendez plus de prendre la bonne photo, retouchez-la directement depuis cette application sur votre smartphone ou votre tablette!
Souvent les vélos électriques présentent côté mode des courbes à mourir d’ennui. Que nenni avec ce nouveau deux-roues à batterie dissimulée issue de Smart! L’E-bike est en effet sans compromis entre style et efficacité, et vous pouvez choisir de rouler classe et chic tout en préservant votre allure et le temps de vos déplacements: aussi révolutionnaire que les voitures sorties à l’époque des usines de la marque!
4 fr., à télécharger sur www.facetuneapp.com
3500 fr., orange / gris / noir / blanc www.smart.ch
180 fr., blanc / noir / bleu / jaune / rouge / vert / argent / or www.soldidesign.com
60 fr., noir / blanc / bleu / vert / orange www.boompods.com
FOCUS PME
PHotos: DR
212 fr., www.restorationhardware.com
e WiR
Un
e systèm l – e d n o m U iqUe a
s/ e r i a f f ’a d e r f f i h uc d n o i t a t n e m g u A / s l e n n o i t p e c x e financements E soutien des PM t vôtre! Coopérativemen ww.banquewir.ch 0848 947 948, w
Des services de support médical par les analyses au travers d’entreprises suisses régionales et de compétences nationales.
VOS LABORATOIRES SUISSES DE PROXIMITÉ aurigen l bbv l bioanalytica l bioanalytica aareland l bioexam l cpma l l dianalabs l dianalabs romandie l dianalabs valais l dianapath l fasteris l fertas l l genesupport l hpp-ecobion l mcl l polyanalytic l toggweiler l l
BERNE l FRIBOURG l GENÈVE l LUCERNE l NEUCHÂTEL l SOLEURE l VALAIS l VAUD l ZURICH l
www.medisupport.ch l