Habitat-Jardin /// Magazine 2016

présente

du 12 au 20 MARS 2016

LE MAGAZINE dU SALON HABITAT-JARDIn

Intérieur / extérieur

Intérieur / extérieur

Estomper

les limites architecture et jardin

L’accord parfait

HEAD + ECAL

Entre concurrence et complémentarité

Rénovation

Les vignes comme ancrage

French Art de Vivre

Scénario. Canapé d’angle composable en cuir, design Sacha Lakic.

Ovni. Table basse, design Vincenzo Maiolino.

Fabrication européenne.

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Aménager sa maison est une expérience intense qui raconte son histoire faite de projets, de choix, de lieux, de solutions et demande du temps et de l’imagination. De plus, vous n’êtes probablement pas constamment occupé à cette activité, à moins d’être décorateur ou architecte, c’est pourquoi la conception de chaque pièce, et particulièrement la cuisine, demande un travail d’analyse et de recherche. Quels sont les meilleurs matériaux? Quel résultat souhaite-t-on obtenir? Quel style préférer? Veneta Cine vous offre ce service.

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HABITAT-JARDIN

Expo Beaulieu Lausanne, du 12 au 20 mars 2016 En semaine de 11h à 19h / Les week-ends de 10h à 18h Nocturne le jeudi 17 mars jusqu’à 21h

Designer, concepteur, promoteur :

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Photo : Marina Denogent et Thomas Hensinger

éditorial

–7

MCH Beaulieu Lausanne SA Case postale 89 CH-1000 Lausanne 22 Tél. 058 206 56 20 www.beaulieu-lausanne.ch www.habitat-jardin.ch info@habitat-jardin.ch directeur du salon Yann Tellenbach

Une nouvelle

formule

chefs de produit Michel Cuénoud Sylvie Fussen responsable communication et presse Audrey Aviolat rédaction Inédit Publications SA Responsable de rédaction : Sophie Kellenberger

U

Conception et mise en page : Xavier Cerdá

n magazine en deux tomes… quelle idée! Que nenni! La nouvelle formule se veut encore plus attrayante dans son premier cahier, purement magazine, et plus utile pour votre visite au salon, dans sa seconde partie. Vous y découvrirez le contenu du salon, riche en expositions thématiques et animations, tout en disposant d’un répertoire d’exposants, qui seront peut-être vos interlocuteurs pour la réalisation de vos projets.

Correction : Adeline Vanoverbeke Ont collaboré à ce numéro : Sophie Kellenberger Jean-Marie Michel Vanina Moreillon Viviane Scaramiglia Sylvie Ulmann Adeline Vanoverbeke

En rêver, l’imaginer, le conceptualiser, le réaliser. Construire, rénover, acheter un bien immobilier… des aventures aussi magnifiques que potentiellement désastreuses. La genèse de tout lieu d’habitation réside en une idée, parfois totalement folle, qui se transforme en projet, puis en réalisation, à l’image du propriétaire des lieux. Idéalement!

Cette concrétisation n’est possible que si les besoins, parfois inconscients, du futur occupant sont compris et si les étapes du processus sont réalisées dans les règles de l’art.

Le choix de l’architecte en est la première étape. Il est dicté par le sentiment, la certitude qu’il a identifié vos désirs, vos besoins et vos contraintes. Cette perle – heureusement, ils sont nombreux – devra être capable de mettre ces derniers en adéquation pour créer un chez-vous qui vous corresponde.

L’idée, traduite en plans, se transforme en chantier, foulé par de nombreux corps de métier en qui vous placez votre confiance. Travail au noir, dumping salarial, malfaçons, non-respect des délais sont autant de surprises susceptibles de gâcher tout beau projet.

Heureusement, la grande majorité des entreprises du bâtiment respectent les normes et les conditions sociales et travaillent dans les règles de l’art – ou des arts, devrais-je dire. Adressezvous donc à des groupements professionnels à même de vous orienter judicieusement.

réalisation, production et publicité Inédit Publications SA Avenue de Rumine 37 Case postale 900 CH-1005 Lausanne Tél. 021 695 95 95 info@inedit.ch www.inedit.ch Commercial : Serge Bornand conception graphique Inox Communication SA (Identité et production de visuels) Inédit Publications SA (Magazine)

Soyons certains que les réalisations que vous aurez plaisir à découvrir dans les pages de ce magazine sont les fidèles interprétations d’idées et de rêves. Des rêves de maison, mais également de jardin… simplement d’espaces dans lesquels il fait bon vivre. ●

tirage 130 000 exemplaires

Bonne lecture!

Nous déclinons toute responsabilité pour les manuscrits et photographies qui nous sont envoyés directement.

Copyright by MCH Beaulieu Lausanne SA et Inédit Publications SA

Imprimé en Suisse

Yann Tellenbach

Directeur du salon chef de produit

Michel Cuénoud

sommaire

–9

2O16

Habitat

10 actualités design Variations 19 un quartier, des créateurs Zoom sur la Cité, à Lausanne 23 rénovation de maison Les vignes comme ancrage 28 transformation d’un battoir Epicurienne ruralité 36 maison Architecture contemporaine et jardin: l’accord parfait 36

58 head / ecal Entre concurrence et complémentarité 63 métier L’artisan suisse, souvent meilleur 65 historique Il y a 35 ans déjà… l’architecture et l’énergie étaient étroitement liée 67 online Les bonnes adresses du Web 69 rendez-vous L’agenda 2016 du design et du jardin

Photo s: Marina Denogent et Thomas Hensinger, Sophie Kellenberger, Vanina Moreillon, Dylan Perrenoud et DR

Jardin

44 aménagements paysagers Coup de foudre au-dessus du Léman

44 10

50 paysagisme Un jardin à la mise en scène théâtrale

Pratique

70 Index des secteurs 71 Préparez votre visite!

58

10 – actualités design

Va riations Le printemps est là et la nature sort du bois sous de multiples variantes. Choisissez votre thème, et variez les formes et les matières pour trouver le design qui vous correspond pleinement.

Sélection et textes: Viviane Scaramiglia et Sophie Kellenberger

Bouleaux liquides

Bien plus qu’un tapis. Arrêtez-vous et savourez cette contre-plongée dans ces bouleaux entrelacés. Ce tapis, inspiré par la beauté et la complexité de la nature, est une occasion de s’arrêter un instant, estomaqué par le réalisme de cette photographie en haute définition et en 3D imprimée par une imprimante de très haute technologie. Liquid Birch fait partie de la dernière collection de la maison d’édition néerlandaise Moooi du designer Marcel Wanders. ●

Photos: DR

Moooi Carpets, Liquid Birch www.moooicarpets.com Disponible au showroom Gruyéria à Bulle

actualités design

Arbre

Récemment rééditée en noyer, la bibliothèque sculpturale des années 1950 est proposée en édition limitée en bois d’olivier. Pièce forte dans une pièce, elle est autonome du sol au plafond. Montant extensible et pivotant à 360°, étagères emboîtées. ●

Albero, Poltrona Frau • Design: Gianfranco Frattini www.poltronafrau.com

Cherry

L’inattendu dans la simplicité caractérise le talent de ces concepteurs australiens dont la suspension s’inspire d’un cornet de glace surmonté d’une cerise. Le cône en alu poli et la sphère miroitante créent un subtil rapport de lumière.

Deux tailles. Blanc ou noir. ●

Cherry, Petite Friture • Design: Studio Daniel Emma www.petitefriture.com

Feral

Clin d’œil zoomorphique du célèbre architecte et designer anglais avec cette chaise en bois de noyer, cerisier et frêne, réalisée par des artisans toscans. ●

Feral, Nigel Coates Edition • Design: Nigel Coates www.nigelcoates.com

Vases Tapio

Les vases en verre soufflé édités par Serax ont été dessinés par le designer milanais Giorgio Bonaguro. Bien que les formes soient simples, l’exagération des têtes ainsi que la pigmentation du verre (cols cuivrés) leur confèrent un aspect très moderne.

Comme un ruban très élégant qui ajoutera encore à la beauté d’un bouquet de fleurs.

Vases Tapio, Serax www.serax.com Disponible au showroom Gruyéria à Bulle

– 11

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actualités design

«y» ou même «yy»

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Baptiste Ducommun, jeune ébéniste et créateur, dessine et produit ses meubles dans son propre atelier à Bâle. Il choisit son bois avec soin et a opté pour le travail à la main pour garantir une qualité parfaite jusque dans les moindres détails. Les noms de ces deux créations, «y» et «yy», rappellent graphiquement les branches des arbres pour l’un et les bois des cerfs pour l’autre. «y» est à la fois portemanteau et sculpture. Cet arbre dont les douze branches sont disposées avec précision apporte nature et légèreté à toute pièce d’habitation.

Chêne, noyer américain ou frêne, huilé. Pied en acier laqué noir. «yy» est un trophée de chasse revisité et aussi un portemanteau original. Toutes les combinaisons sont possibles grâce à deux essences de bois et trois coloris de tissu différents.

La tête est réalisée dans un petit atelier bâlois. Chêne ou chêne fumé, huilé. www.klybeck.net

Opera

Indiscutable présence pour cette table originale qui tisse une structure arquée en bois massif sous son plan de cristal.

D’abord limitée aux formes rondes et ovales, la collection propose désormais des modèles rectangulaires et carrés dans diverses dimensions et une table basse. En chêne, noyer, frêne naturel ou coloré. ●

Opera, Meritalia • Design: Mario Bellini • www.meritalia.it

Bijoux de vacances

Photos: DR

Deux nouvelles demeures historiques en location s’ajoutent à la collection de la fondation Vacances au cœur du Patrimoine, qui rachète et sauve de la démolition des petits bijoux qui profitent de rénovations douces et du confort contemporain dans toute la Suisse. L’une, à Valendas (GR), est la Türalihus, maison bourgeoise de style baroque flanquée d’une imposante tour escalier qui offre le charme fou de ses vieillles pierres et de ses anciennes boiseries. L’autre, à Unterschächen (GR), est la Stüssihofstatt, rare petite maison en bois typique du Gothard, construite en 1450. ●

www.magnificasa.ch

14 – actualités design

Pilot

Un dossier élancé qui ne passe pas inaperçu à la maison ou au bureau.

Légèreté de la structure en alu, confort et flexibilité maximum du siège sont les atouts de cette silhouette épurée.

En tissu ou en cuir, accoudoirs en métal ou rembourrés, ou sans accoudoirs.

Diverses finitions. ●

Balades impressionnantes

L’ouvrage de Patrimoine suisse consacré aux 50 plus beaux musées d’histoire et des savoirs suscite aussi l’envie de découvrir les environnements magnifiques de plusieurs de ces institutions. Par exemple, le parc archéologique du Latenium, à Hauterive (NE), le Musée d’ethnographie de la vallée de Muggio (TI), Prix du paysage 2014 de la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, ou encore l’ancienne mine d’ardoise du Landesplattenberg Engi (GL) (en photo). ●

«Les plus beaux musées de Suisse», Patrimoine suisse, 120 pages, français / allemand, CHF 16.–, www.heimatschutz.ch/shop

Pilot Chair, Knoll • Design: Barber & Osgerby • www.knoll.com

Open

Cuisine Open, Boffi Design: Piero Lissoni www.boffi.com

Haumea

Table d’appoint en verre trempé extralight, partie métallique en laiton brillant, satiné cuivré ou chromé noir, piètement en bois laqué noir, bronze ou rouille. Plusieurs hauteurs. ●

Haumea, Gallotti & Radice Design: Massimo Castagna www.gallottiradice.it

Photos: DR

Ce monobloc en acier inox réunit les zones de cuisson et de lavage, séparées par une planche avec tiroirs, le tout prolongé par un grand comptoir.

Panneau vertical porteur pour les flux techniques, double piètement en acier.

Le programme peut être complété par le buffet Madia à grandes portes en sapin massif vieilli. ●

actualités design

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Figurines en bois

Méduse

Figurines en bois ISELT en érable massif (Suisse) certifié FSC® Atelier Pfister • www.atelierpfister.ch

Kurage, Foscarini • Design: Nendo et Luca Nichetto • www.foscarini.com

Tel un animal marin qui danse bercé par une luminosité tamisée, la lampe de table Kurage (méduse en japonais) utilise le papier japonais washi. A la fois lisse et poreux, ce dernier est fabriqué à la main à partir des fibres du mûrier.

Sur ses fins pieds en bois, l’objet poétique est une ode à la légèreté. ●

Les figurines en bois exercent une fascination sur le créateur Moritz Schmid.

Son objectif était de dessiner des figurines abstraites en bois ne ressemblant pas réellement à un animal. En retournant la figurine, on découvre ainsi un nouveau personnage, et non un animal sur la tête. ●

Myrtifolia

Symbole de notre paysage urbain et rural, la fontaine murale investit cours et jardins en affichant un design minimaliste. En acier zingué et thermolaqué, le bel objet est fait pour durer. Deux hauteurs: 1 m et 1,20 m. Nombreuses couleurs.

Plusieurs accessoires, dont une bassine et une vasque sur trépied. ●

Myrtifolia, Laorus • Design: Patrick Nadeau www.laorus.fr

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16 – actualités design

Docks

Désormais également disponible en anthracite, la structure offre une grande modularité en combinant différentes assises, repose-bras, coussins et dossiers pour créer bains de soleil et canapés. Inspirée des palettes, elle doit sa légèreté et sa portabilité aux profilés d’aluminium qui la composent. ●

Docks, Gandiablasco • Design: Romero Vallejo • www.gandiablasco.com

Ronin

Les tiges en bois à facettes de cette chaise rappellent les bâtons japonais.

En chêne, dossier en marbre, assise en cuir. ●

Ronin, La Chance • Design: Frederik Werner & Emil Lagoni Valbak • www.lachance.fr

Léger comme une plume, l’abat-jour de cette lampe séduit par la délicatesse de son graphisme irrégulier dessiné à la main. En polyester et polyamide, imprimé au recto et blanc au verso, il diffuse une lumière tamisée. Strucure en acier noir satiné. ●

Paper Lamp, Ligne Roset • Design: René Barba • www.ligne-roset.com

Photos: DR

Paper Lamp

actualités design

– 17

Grapevine

Des profils en acier en guise de rayons et deux profils en chêne massif pour la structure rendent légère cette bibliothèque modulaire. Une rainure à l’arrière permet de positionner les rayons à la verticale ou à l’horizontale. Acier peint en gris ou bordeaux. ●

Grapevine, Edizione Limitata • Design: Edizione Limitata • www.edizionelimitatafactory.com

Efasma

Approche écologique et esthétique pour la première collection de la marque britannique Efasma, qui réunit matières naturelles, techniques traditionnelles et qualité artisanale. La sobre structure des sièges en bois fait ressortir les bandes de coton tissées main. Avec ses encoches en laiton plaqué, la table à manger en bois et marbre permet le rangement des chaises. ● Collection Efasma • Design: Bureau de change • www.efasma.co.uk

Bird

Pièce des années 1950 signée Tapio Wirkkala, icône du design finlandais, cette table basse en bouleau inspirée par la silhouette d’un oiseau est rééditée en série. Une production qui constitue un véritable défi d’ébénisterie. Pieds en bouleau massif peints en noir. ●

Bird, Poltrona Frau • Design: Tapio Wirkkala • www.poltronafrau.com

Allegory

Le grand disque en hêtre massif tendu de cannage caractérise ce bureau qui célèbre le bois courbé, typique de la marque viennoise. Esthétique, l’élément à larges mailles sert aussi à accrocher des petits papiers et autres pense-bêtes.

Hêtre naturel ou teinté noir. ● Allegory, Gebrüder Thonet Vienna Design: GamFratesi www.gebruederthonetvienna.com

un quartier, des créateurs

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Zoom sur…

Rue de la Barr

Textes : Sylvie Ulmann • Photos: Vanina Moreillon

Prototypes, patrons, essayages... Voilà cinq ans que la créatrice de vêtements Laure Paschoud a installé son atelier dans ce bel espace situé au 11, rue du Nord, qu’elle partage avec une photographe et un graphiste.

Elle apprécie le voisinage d’autres créatifs: «On ne collabore pas forcément, mais on se connaît, l’atmosphère est très agréable», souligne-t-elle. Deux jours par semaine, elle vend ses créations dans le bas de la vieille ville, dans une boutique rue des DeuxMarchés 11, à deux pas de la place de la Riponne. «C’est le même quartier; nous participons aux journées portes ouvertes, qui sont très sympas et attirent beaucoup de monde.» Elle relève pourtant que ce coin de la capitale vaudoise souffre un peu du manque de passage: «Nous devons toujours rappeler aux gens que nous existons, sinon, personne ne vient.» Dans un autre registre, elle apprécierait de voir s’installer un commerce type épicerie ou boulangerie.

Place du Nord

Placette du Nord

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➊ Atelier Laure Paschoud

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Lausanne, le quartier de la Cité déborde de sa partie historique, perchée sur la colline autour de la cathédrale. Il englobe toute la forêt de Sauvabelin jusqu’à la Clochatte, la moitié de l’usine Tridel, le vallon du Flon et les places de la Riponne et du Tunnel. Nous nous sommes concentrés sur la vieille ville proprement dite, pour descendre jusqu’au Vallon, autre partie historique de la capitale vaudoise. Des créateurs, des artistes, des artisans et une poignée de commerçants s’y sont installés, souvent attirés par des loyers plus modérés que dans les rues commerçantes du centre-ville, mais aussi par le charme des lieux. Rencontres et adresses.

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Dans ce quartier lausannois qui englobe la vieille ville, artisans, ateliers créatifs et arcades originales occupent le terrain.

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La Cité de Lausanne

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20 – un quartier, des créateurs

Place de laale r d é th a C

MUDAC

➋ Two Gentlemen «Nous nous sommes installés ici en 2008, car nos anciens locaux, rue de la Tour, étaient devenus trop petits», explique Christian Fighera, l’un des deux gentlemen à la tête de cette entreprise musicale lausannoise, qui produit notamment Sophie Hunger, The Young Gods et Erik Truffaz.

Depuis, cette petite équipe de huit personnes a ses bureaux place du Nord 7. Pour Two Gentlemen, il importait de rester proche du centre, de manière à pouvoir accueillir les artistes facilement: «Nous sommes à trois arrêts de m2 de la gare et à cinq minutes de tout, c’est parfait.» Si les Gentlemen ne se joignent pas aux animations du type portes ouvertes, ils participent à la vie du quartier en fréquentant régulièrement les restaurants à proximité: «Nous avons nos habitudes chaque jour», explique Christian Fighera en riant.

Bossette, Dalat, Amici, Bellini, les bonnes adresses foisonnent autour de cette place blottie en aval de la vieille ville. Il poursuit: «Plusieurs artisans se sont installés dans cet ancien quartier ouvrier, c’est ce qui le rend intéressant. Il échappe encore à la gentrification, certainement parce que la rue SaintMartin et la place du Tunnel, toutes proches, manquent un peu de charme. Un jour, tout sera rénové et on nous fichera dehors», conclut-il.

➌ Kuník de Morsier Architectes Place de la Cathédrale 5

Voilà quatre ans que le bureau a quitté ses locaux place du Nord pour emménager dans ce «petit paradis», comme l’appellent Valentin Kuník et Guillaume de Morsier. C’est surtout l’idée de s’installer dans un quartier historique, certes, mais en perpétuelle et subtile mutation, qui les a séduits. La preuve avec le bâtiment où ils sont établis: «Construit à la fin du XVIIIe siècle, il a servi de local de pompiers, avant d’héberger l’administration, puis une partie de l’Université. Les étages ont ensuite été transformés en appartements, avec des commerces au rez, devenus des bureaux», résument-ils. Des changements qui laissent leurs marques sur place, donnant du caractère à l’espace. «Cela correspond à notre manière d’aborder les projets comme des systèmes ouverts. Nous aimons aussi les atmosphères fortes qui permettent des usages multiples.» A cela s’ajoutent le calme et de fabuleux couchers de soleil, de bons restaurants, une vraie vie de quartier, notamment avec les journées portes ouvertes auxquelles le bureau participe, et des voisins artisans et créatifs pour l’ambiance. Qui dit mieux?

Photos: Vanina Moreillon • Illustrations: Fotolia.com • Infographies: Inédit Publications

Place du Nord 7

un quartier, des créateurs

– 21

Et encore…

➎ Gris Souris Cité-Devant 2

➍ La Sonnette Place de la Cathédrale 5A

Julie Body et Stéphanie Meylan ont ouvert cette galerie-boutique-atelier en novembre 2015. Signe particulier de l’endroit: on sonne pour entrer! Cet espace original a vu le jour un peu par hasard: Stéphanie, photographe, cherchait un nouveau lieu de travail, puis l’idée lui est venue de promouvoir les créations des autres. Elle a donc installé son bureau au premier étage, et c’est la seule partie de la boutique dont les éléments ne sont pas à vendre. Tout le reste peut être acheté, des livres aux œuvres en passant par les meubles. Des œuvres d’artistes locaux comme Adrienne Barman, Arielle Clot ou Denis Kormann voisinent avec des signatures d’ailleurs, comme le Français Jean Lecointre, pionnier du photomontage. Julie et Stéphanie réalisent leur sélection au coup de cœur, qui doit être partagé, et proposent avant tout des articles que l’on ne verra pas ailleurs. Bien entendu, elles ont toutes les deux flashé sur l’endroit, «pas vraiment situé dans une rue passante», souligne Julie Body, qui est aussi directrice artistique du magazine L’Illustré, dont la rédaction est à deux pas. «Si la vieille ville est assez calme, les boutiques y sont assez nombreuses, ce que beaucoup de gens ignorent. Ceux qui viennent sont déjà intéressés; cela fait une sorte de tri, en fin de compte», relève-t-elle.

Petite déjà, la Lausannoise Virginie Confino se disait qu’un jour, elle habiterait à la Cité. Un rêve qui s’est réalisé et, du coup, lorsque cette décoratrice, fondatrice de l’atelier Gris Souris, s’est mise en quête d’un espace, il ne lui est pas venu à l’esprit de s’installer ailleurs. Question pratique, bien sûr, pour cette mère de deux jeunes enfants. Mais c’est aussi un choix, car son quartier, elle en est tout simplement amoureuse. «La Cité est très vivante; je chante dans un chœur et, l’été, nous faisons des fêtes dans la rue. Et en décembre, nous avons organisé une journée portes ouvertes entre ateliers et commerçants.» But de cette dernière opération: rappeler aux Lausannoises et aux Lausannois qu’il y a une vie commerçante sur la colline. Pour changer de ses ateliers béton où l’on se bouscule pour s’initier à la réalisation de bougeoirs ou de pots de fleurs coulés, cette fan de thé a proposé une dégustation signée Boxtea.ch, autre entreprise locale.

Si elle devait ajouter quelque chose dans ce petit paradis? «Je créerais un endroit où boire le café. Cela manque et, pour le moment, on s’invite les uns chez les autres.» ●

Musées n Mudac

Musée de design et d’arts appliqués contemporains Place de la Cathédrale 6

n Musée historique de Lausanne Place de la Cathédrale 4

Librairies n Librairie Gastéréa

Librairie gastronomique Rue de Cité-Derrière 3

n Oh 7e Ciel Librairie spécialisée dans les livres rares Rue de l’Académie 4

Restaurants n La Pomme de Pin

Restaurant Rue de Cité-Derrière 11

n La Bossette Bar à bières et restaurant Place du Nord 4

n L’Eléphant Blanc Restaurant Rue de Cité-Devant 4

n Le Dalat Restaurant vietnamien Place du Vallon 5

n Ristorante Amici Restaurant italien Rue César-Roux 5

n Le Comptoir Bar à cocktails Rue de la Barre 1

n Caffè Bellini Restaurant italien Rue de la Barre 5

n Le Lapin Vert Rock bar Ruelle du Lapin-Vert 2

n Le XIIIe Siècle Bar-discothèque Rue de Cité-Devant 10 n Sweet Dreams Cupcake Café Cupcakes Rue de la Barre 6

22 – rÊnovation de maison

rénovation de maison

– 23

Les vignes

comme ancrage

S’appuyant sur l’histoire de murs plusieurs fois centenaires, une seconde vie s’offre à cette maison ouverte sur le vignoble.

L

es vignes s’étirent à l’infini, offrant un panorama unique sur le Léman et les Alpes. C’est au cœur d’un village vigneron de la Côte que ce couple binational a choisi de s’installer après avoir vécu à l’étranger. Un retour aux sources pour la propriétaire: «Je suis Lausannoise et grande amatrice de vins et mon rêve était que nous puissions trouver une maison vigneronne.» Les recherches sont infructueuses pendant deux ans jusqu’à ce que, lors d’une dégustation dans un chais, on leur parle de la maison voisine, dont la propriétaire vient de décéder.

Texte : Adeline Vanoverbeke • Photographies : Sophie Kellenberger et Jean-Marie Michel

lier. Ici, le challenge était double pour moi: faire entrer la lumière tout en respectant l’emplacement des ouvertures existantes en façade, celle-ci étant protégée par le Service immeubles, patrimoine et logistique (SIPAL), et réussir à répondre au mieux aux attentes d’une amie. Il a fallu pour cela bien définir les responsabilités et rôles de chacun dès le début de l’aventure et travailler en transparence. Et tout s’est très bien passé!» raconte Cédric Brossy.

Faire entrer la lumière

Pour amener la lumière du jour dans cette bâtisse étroite aux formes irrégulières, les volumes Dans un souci constant de faire entrer la lumière au maximum, une grande ouverture a été créée côté nord, ouvrant la perspective sur le jardin et les vignes, «qui offrent des ont été retravaillés, les hauteurs couleurs et des lumières très intéressantes tout au long de l’année», souligne l’architecte sous plafond ont été équilibrées Miser sur un potentiel Cédric Brossy. Si les façades au nord et au sud sont toutes deux protégées, les architectes entre les trois niveaux et de nouEn janvier 2011, l’occasion se ont néanmoins pu obtenir des accords pour l’arrière de la maison, les bâtisses avoisinantes velles sources de lumière ont été présente de visiter les lieux: la présentant toutes sortes de styles et de tailles d’ouverture. créées, avec l’ouverture de six maison – dont le claveau de la fenêtres de toit. Afin d’aider les porte du garage actuel est daté de propriétaires à visualiser ces modifications, mais aussi de 1682 – offre une façade minuscule, coincée entre deux manière à affiner leurs plans et propositions, les archibâtisses plus imposantes et, à l’intérieur, elle est sombre et tectes de zap-design ont beaucoup travaillé avec des très cloisonnée. La magie opère pourtant quand une maquettes d’étude, notamment pour mesurer l’impact des trappe révèle un galetas ni aménagé ni isolé, mais présentransformations en termes d’apport de lumière. tant des volumes intéressants, suffisamment pour permettre de se projeter. «J’ai tout de suite senti un potentiel dans cette maison, même si j’étais consciente des travaux Faire se rencontrer le passé et le présent que cela représentait! J’ai donc fait appel à un ami d’enLes aménagements ont ensuite été décidés en fonction des fance devenu architecte, pour avoir son point de vue de souhaits émis par les propriétaires et des propositions des professionnel.» Une deuxième visite est donc organisée architectes. Très tôt, le projet s’est articulé autour de l’idée avec Cédric Brossy, cofondateur de l’agence zap-design à de conserver certains témoignages du passé de la maison Cully, et son associé. tout en créant un espace de style contemporain. En cela, l’utilisation de matériaux déjà choisis par les propriétaires a été déterminante – des matériaux bruts, parquets et Jouer avec les contraintes dalles de pierre –, sublimant les nouveaux espaces de vie et Le bureau d’architectes a fait de la transformation de vieux permettant de mettre en valeur par exemple les pièces de bâtiments ruraux de village son fer de lance. Le projet est charpente conservées et réutilisées comme éléments pordonc enthousiasmant, d’autant qu’il ne manque pas de teurs dans le salon et la cuisine. Un va-et-vient entre passé défis à relever. «Nous aimons travailler avec des contraintes et présent qui a offert une vie nouvelle à ces murs! ● fortes, trouver des solutions adaptées à chaque cas particu-

24 – rénovation de maison

Sur le grand plateau du premier étage, la cuisine accueille les visiteurs et se prolonge avec le salon, d’un côté, et l’espace repas, de l’autre. «Nous aimons beaucoup cuisiner et recevoir, il était donc naturel que la cuisine soit ouverte et centrale», explique la propriétaire.

ASTUCE Une cuisine sur mesure Le propriétaire est grand et il voulait cuisiner sans se cogner régulièrement la tête sur les arêtes de la hotte aspirante, comme il en avait la triste habitude jusque-là.

Le cuisiniste a donc conçu un système sur mesure pour cette cuisine!

rénovation de maison

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ASTUCE

Photos: Sophie Kellenberger et Jean-Marie Michel

«J’ai tout de suite senti un potentiel dans cette maison, même si j’étais consciente des travaux que cela représentait!» La propriétaire

Pour sublimer la pierre Pour sublimer la pierre et accentuer le côté théâtral d’un mur plusieurs fois centenaire, l’éclairage par spots et appliques caresse la matière et joue avec les volumes. C’est pendant les travaux que ce mur a révélé toute sa beauté: des pierres dont la taille diminue au fur et à mesure que l’on prend de la hauteur et les anciennes ouvertures, qui témoignent du fait que la maison était sans doute, avant, un passage ouvert entre les deux bâtisses voisines. Autrefois recouvert de chaux, il a été sablé et rejointoyé avec patience et est devenu le fil conducteur de la circulation verticale de la maison.

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ASTUCE

Photos: Sophie Kellenberger et Jean-Marie Michel

Un puits de lumière Les propriétaires désiraient une salle de bains bénéficiant d’un éclairage naturel.

Un puits de lumière a donc été créé pour faire venir la lumière du jour depuis une des fenêtres de toit.

La salle de bains ci-contre fait partie de la master suite conçue par les architectes, soit une chambre avec salle de bains et dressing privatifs. Une envie inspirées par les années de vie outre-Atlantique du couple de propriétaires.

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«Le challenge était double: faire entrer la lumière tout en respectant l’emplacement des ouvertures existantes en façade.»

L’architecte

28 – transformation d’un battoir

Epicurienne ruralité Cette maison familiale du Gros-de-Vaud offre une autre idée du battoir à grains.

Ou comment s’offrir un bout du monde à 25 kilomètres de Lausanne.

Texte : Viviane Scaramiglia • Photographies : Sophie Kellenberger et Vanina Moreillon

des années 1900 réaffecté se livre corps et âme à la sidérante vérité de la nature qui déferle autour de lui.

Pour le couple, l’artiste Isabel Bustros et l’architecte Alain Zufferey, «ici, l’été, c’est la Provence, l’hiver, un «chalet» cerné par la neige avec une route peu praticable. Mais c’est Byzance en toute saison!»

Fascination d’une architecture «pauvre»

A

la faveur d’un matin clair qui pousse à se laver de la ville, partir au cœur du Gros-de-Vaud, passer de l’or du grenier à blé de la Suisse romande à la forêt de hêtres, chênes et cerisiers sauvages, là où l’ancien battoir se brouille avec le paysage. Près du vieux pont en pierre, en retrait de la route, se dessine le dos de la bâtisse, avec ses grandes claies coulissantes de sapin brut patiné par le temps.

L’étroit escalier extérieur descend vers le devant de l’habitation, qui s’ouvre plein sud sur la terrasse en surplomb de la rivière le Talent. Une grande table sous l’arbre, le chant des martinets et le rire des enfants fendent l’air léger. En contrebas, un sentier mène vers l’ancienne cave voûtée qui abritait la roue à aubes. De face, la bâtisse dressée sur son socle de pierre crépi revêt en partie le même lattage sur glissière posé à un mètre de la façade originelle en bois de sapin, dégageant dans l’entre-deux une coursive percée de portes et de vastes baies. A l’est, en amont de la pente, la deuxième partie laisse place, sur deux niveaux, à de grands vitrages.

Simple et sobre, dépourvu d’«effet design», le battoir

En fonction jusque dans les années 1950, la bâtisse avait ensuite abrité un appartement aménagé dans la grange.

Depuis la restauration il y a dix ans, tout n’est que jointure entre radicalité et douceur inondée de blanc tamisé.

De la cuisine du rez ouverte jusqu’au faîte, 11 m de hauteur. Entre les deux, sous le toit à deux pans, l’immense séjour en mezzanine conduit à l’atelier de l’artiste et à la chambre des parents, qui s’ouvre à l’arrière sur un petit jardin d’inspiration zen. A côté de la cuisine, l’autre porte ouvrant sur la terrasse donne accès au domaine des enfants.

L’architecte, Alain Zufferey, du bureau Ardin et Zufferey, n’a pas dérogé aux grands axes de sa philosophie: «La priorité à la qualité des espaces, à une structure immédiatement compréhensible, dont la simplicité passe aussi par le choix des matériaux.» Les panneaux à claire-voie sont en sapin brut de sciage, les glissières à roulettes zinguées perpétuent la tradition de celles utilisées dans les bâtiments ruraux. Solution créative: le bord du toit à l’avant intègre des tuiles en verre, qui apportent un supplément de lumière à l’atelier via la coursive. Au rez, du parquet; à l’étage, la chape brute cirée. On a conservé les encadrements de porte originels en granit. «J’aime m’appuyer sur de l’existant», explique l’architecte.

Le charme du vécu L’aménagement? Le charme de l’hétéroclite. Des canapés Napoléon III et Louis-Philippe – qui viennent de la famille –, du vintage, un ancien établi de menuisier poncé et vernis servant de table de cuisine. En terrasse, de simples meubles en bois, vieillis par les pluies et l’usage. Face à ce battoir palpitant de vécu et de vie, me revient cette citation de John Keats: «Toute beauté est joie qui demeure.» Et cette restauration accomplie augure un avenir des plus heureux. ●

transformation d’un battoir

La cuisine est située au rez inférieur. Elle est un lien direct et formidable sur l’extérieur, grâce à cette façade vitrée sur toute la hauteur. Elle est la trace, l’empreinte de l’utilisation passée du battoir à grains, qui devait laisser, ici, entrer les chars.

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transformation d’un battoir

Photos: Sophie Kellenberger et Vanina Moreillon

De part et d’autre de la maison, les panneaux à claire-voie sont en sapin brut de sciage. Les glissières à roulettes zinguées perpétuent la tradition de celles utilisées dans les bâtiments ruraux.

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32 – transformation d’un battoir

Pour apporter une lumière douce à l’atelier de son épouse, l’artiste Isabel Butros, l’architecte a intégré dans le toit qui abrite la coursive des tuiles en verre.

Dans l’atelier, lorsque la fenêtre est ouverte, le lien sur l’extérieur via cette coursive est très doux.

ASTUCE Que ce soit dans l’atelier ou dans le séjour, selon l’humeur du moment, les propriétaires peuvent choisir d’ouvrir entièrement les claires-voies pour embrasser du regard l’entier du jardin. Ou bien décider de les fermer lorsque les éléments (soleil ou neige) se font violents.

Photos: Sophie Kellenberger et Vanina Moreillon

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Le séjour est ouvert sur la cuisine en contrebas.

L’espace est monumental, 11 m jusqu’au faîte. Ici, le choix des propriétaires s’est porté sur une chape brute et cirée. L’architecte, aussi maître des lieux, aime s’appuyer sur de l’existant.

Les poutres de la charpente sont maîtresses et les ouvertures, pour beaucoup d’origine, cadrent sur un paysage apaisant.

34 – transformation d’un battoir

Près du vieux pont en pierre, en retrait de la route, se dessine le dos de la bâtisse, avec ses grandes claies coulissantes en sapin brut patiné par le temps.

Photos: Sophie Kellenberger et Vanina Moreillon

La maison épousant le terrain, depuis chaque étage, il est possible de sortir de plain-pied dans le jardin. Le cœur de l’ancien battoir semble, aujourd’hui encore, battre au rythme du Talent.

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Architecture contemporaine et jardin

L’accord parfait Il ne pourra pas être dit de cette maison contemporaine qu’elle est un délire de créateur imposé à ses clients. Ici, au contraire, ces derniers ont à chaque instant manifesté leurs envies très précises, participant de près à la réflexion architecturale.

A

«

Texte : Sophie Kellenberger • Photographies : Vanina Moreillon et Sophie Kellenberger

lors que souvent, dans une maison très contemporaine, les clients décident finalement d’ajouter de la couleur sur certains murs, eux ont souhaité jouer la carte du minimalisme jusqu’au bout», explique l’architecte Ursula de Rham. Et d’ajouter: «Le minimalisme n’est pas de condamner à manquer de quelque chose, mais de permettre de voir l’essentiel.» Les couleurs sont réservées aux meubles, aux objets personnels et aux jouets des enfants, qui, on le devine, jouent un rôle très important. Les personnes circulant ici, dont les invités, deviennent très présents, ils sont mis en valeur, particulièrement dignes d’intérêt et de considération. Epurer pour privilégier l’essentiel, c’est exactement ce que demandait le couple propriétaire. Tout ici se veut fluide, transparent, ouvert au maximum, également sur l’extérieur.

sol au plafond – et les vitrages, sans seuils, glissent dans des rails et disparaissent intégralement dans les murs latéraux. «Nous avons voulu pousser à l’extrême le concept d’une absence de limite entre l’intérieur et l’extérieur», explique l’architecte.

Entre la maison et le jardin: un rapport fusionnel A la très chaude saison, le rapport avec le jardin devient alors fusionnel. Conçu par Julien Kellenberger, fondateur de Mise en Scène Architecture paysagère, l’espace extérieur est en concordance absolue avec la maison. Ici, la même sûreté de lignes limpides, de décrochements en terrasses très francs et d’audaces esthétiques surprenantes, comme ces charmilles soigneusement taillées en arbres-cubes, «pour faire écho à l’architecture», raconte le paysagiste. Et pour donner de la douceur et créer du lien entre les différences de niveau, de grandes courbes de fargesias jouent avec les lignes plus rigoureuses des terrassements.

La cuisine qui vole «J’adore cette cuisine, dit la propriétaire. D’ici, nous avons l’impression de voler au-dessus du jardin.»

Logée dans une avancée de volume en porte-à-faux qui est une réinterprétation contemporaine remarquable du bow-window, la salle à manger est un lieu magique d’où l’on embrasse l’entier de l’environnement extérieur. Pour capter le maximum de lumière, les ouvertures en façade sont partout généreuses – du

«J’adore le jardin que nous a dessiné le paysagiste. Nous avions vécu un temps dans un jardin en pente dans lequel on ne pouvait rien faire. Ces terrasses, au contraire, amènent du charme au charme; plusieurs niveaux permettent aux enfants de jouer.»

La propriétaire

Une évidence dans le dessin Sans se connaître ni s’être jamais rencontrés ou concertés, l’architecte et le paysagiste ont d’ailleurs eu, face aux mêmes problématiques, les mêmes réflexes. Au rez de la maison, l’architecte aurait ainsi très bien pu, sur toute la longueur des 20 m, ne recourir qu’à des ouvertures vitrées. Mais, de l’intérieur, le regard se serait alors immanquablement porté sur une autre construction voisine, en contrebas, faisant obstacle à cet endroit précis à une vue réellement panoramique, comme celle qui existe à l’étage. Il était donc plus habile de monter un mur, juste devant ce vis-àvis, pouvant recevoir des tableaux et cacher les vitrages coulissants. L’illusion est parfaite et on a la conviction, de l’intérieur, qu’aucun voisin n’existe devant soi. Même chose au jardin, où le paysagiste a monté, devant la villa voisine, un foisonnant rideau de bambous qui atteint l’exacte hauteur nécessaire pour ne rien voir de ce qu’il masque, été comme hiver. A gauche, la vision sur le Léman et la Savoie coupe le souffle. De l’autre côté, la vue est dominante et profonde, comme depuis une colline maritime. Plaisir parfait donc sur les hauteurs de la Côte vaudoise; autour de la piscine à débordement, la confusion s’installe vraiment: on dirait le Sud... ●

maison

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ASTUCEs Stratagèmes architecturaux • Le règlement communal exigeait des murs en crépi peu favorables à l’esthétique et au choix des matériaux de l’architecture la plus contemporaine.

D’où cet habile compromis proposé par l’architecte Ursula de Rham: dès l’aube, les immenses volets métalliques coulissent sur les façades en crépi, les masquant et les recouvrant entièrement. La nuit, quand tout le monde dort et que personne ne voit plus rien, la façade est parfaitement réglementaire.

• Le même règlement interdit les toits plats, qui sont l’une des marques les plus courantes de la villa contemporaine. Comment donc rendre invisible le toit à deux pans ? En créant une sorte de débordement de la dalle de l’étage supérieur, plus grande que celle du rez, comme deux boîtes mises l’une sur l’autre, celle du dessus étant plus grande que celle du dessous. Dès lors qu’à l’arrière la maison est perchée en haut du terrain, il est impossible en raison de l’angle de vision d’apercevoir les deux pans de la toiture.

• Pour ajouter à l’illusion d’un toit plat, les deux volumes qui s’avancent dans le jardin offrent en toiture deux terrasses à la vue superbe.

Photos: Vanina Moreillon et Sophie Kellenberger

«L’architecture contemporaine est plus simple à vivre, plus calme. Les rangements font disparaître ce qui trop souvent pollue inutilement le regard.

Ne reste que le beau mobilier.» L’architecte

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L’architecte

Photos: Vanina Moreillon et Sophie Kellenberger

«Les volets sur rails permettent d’éviter ces caissons de stores.»

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ASTUCE Abolir la frontière entre l’intérieur et l’extérieur Afin de pousser à l’extrême le concept d’absence de limite entre l’intérieur et l’extérieur, les fenêtres n’ont pas de seuil, elles glissent dans un rail très discret et disparaissent littéralement dans les murs. «Pour une façade de 6 m linéaires, par exemple, nous avons exactement 3 m de façade et 3 m de fenêtres, pour que celles-ci disparaissent entièrement lorsqu’elles coulissent», explique l’architecte.

Epurer pour privilégier l’essentiel, c’est exactement ce que demandait le couple propriétaire. Tout ici se veut fluide, transparent, ouvert au maximum sur l’extérieur.

Les couleurs sont réservées aux meubles, aux objets personnels et aux jouets des enfants.

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Photos: Vanina Moreillon et Sophie Kellenberger

Habiletés paysagères Les propriétaires ne souhaitaient d’abord pas de cailloux ni de rochers. Mais les propriétés voisines, plus anciennes et aux arbres immenses, créaient un déséquilibre avec la parcelle vide.

Le paysagiste était aussi persuadé «qu’il fallait créer là un paysage fort, très naturel et foisonnant. Car même si, d’ici, la vue au loin et sur le lac est impressionnante, c’est là, au centre, dans le jardin, qu’il fallait aussi créer un spectacle à la hauteur.» La maison étant perchée très haut, il fallait aussi lui donner de l’assise, ce que l’architecte et les propriétaires disent aujourd’hui apprécier. De très gros enrochements, arrivés de Villeneuve, semblent ainsi avoir toujours été là, créant l’impression d’un lieu authentiquement imprégné d’antériorité.

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44 – amÊnagements paysagers

aménagements paysagers

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Coup de foudre au-dessus du Léman L’histoire de ce jardin est celle d’«un rêve de jeunesse», celui d’un étudiant haut-valaisan venu déjeuner avec des amis au Mirador, à Chardonne, et qui, saisi par la vue, s’est juré un jour d’habiter ce village en surplomb du Léman.

Texte : Sophie Kellenberger • Photographies : Bertrand Lavalette et Sophie Kellenberger

D

epuis ici, la vue sur les montagnes toutes proches qui se jettent dans le lac est incroyable. Le regard est captivé aussi par le Rhône et la trace de ses eaux lorsqu’il se mêle au Léman.

Certains jours, le regard porte même jusqu’à Saint-Maurice. Pour le propriétaire de cette maison qui a goûté, enfant, aux fascinations et sortilèges du bois de Finges – l’une des dernières grandes forêts de pins d’Europe – le long du fleuve, il fallait retrouver ici la même magie. D’où, au milieu de cette grande maison hyper-contemporaine dessinée par des architectes zurichois, un arbre, un pin qui lorsqu’il sera adulte, culminera à 15 m de hauteur au-dessus du toit.

«Il neige dans la maison!»

En plein cœur de la maison, le grand patio est un sousbois de fougères et de pierres. Vitré sur ses quatre côtés, il est comme le poumon de la demeure. Sa lumière et ses couleurs sont chaque jour différentes.

Le premier hiver, explique le propriétaire, les enfants sont venus nous dire en criant: «Il neige dans la maison!» Cette forte irruption de la nature au beau milieu d’une demeure n’est pas ordinaire; elle est le fruit de trois ans de discussions entre les architectes, les propriétaires et les paysagistes Eric Freymond et Bertrand Lavalette, de l’entreprise L’Atelier Côté Jardin. Ce sont ces derniers qui ont eu l’idée du grand pin dans le patio, par fidélité et en hommage au bois de Finges.

Fusion entre le dedans et le dehors Les paysagistes ont même fait le voyage à Zurich pour regarder vivre là-bas le propriétaire et sa famille et

comprendre leurs attentes. Ils ont entendu – comme les architectes – une forte demande d’échange maximal et constant entre le «dedans» et le «dehors», entre la maison et la nature. Comme sur les balcons ou dans le jardin, à l’intérieur de la maison, les rambardes des escaliers (dessinées par les paysagistes) se transforment ainsi en lianes dont, dans la cour, une des feuilles devient même fontaine… Et partout, de tous les côtés, les architectes ont invité la lumière naturelle à entrer, cette dernière poussant le visiteur à regarder dehors et à découvrir un point de vue le laissant, à coup sûr, muet. Passé l’effet de surprise, le regard glisse et survole un jardin accroché dans une forte pente, entièrement travaillée en terrasses, propice à la promenade et aux découvertes. Parmi elles, ce grand cocon taillé dans du chêne et comme abandonné par une chenille géante. Réalisé par l’artiste Thomas Rössler, il permet à trois personnes de s’asseoir côte à côte pour un spectacle à 180°… Monté sur un axe, il peut être orienté face au Bouveret ou direction Genève pour des soleils couchants invraisemblables. Le son y est d’une présence extraordinaire. Et quand les conversations se sont tues, une autre musique doucement se fait entendre.

Musique au jardin Cette même musique déjà perçue à l’intérieur de la maison et qui accompagne la déambulation dans le grand jardin entièrement et discrètement sonorisé.

Tout ici est fait pour émouvoir et inspirer. Mais rien n’est ostentatoire: pour que l’impression de vraie nature reste dominante, la piscine est en léger contrebas, invisible depuis le devant de la maison. Quand on la découvre, son eau se confond avec celle du lac… ●

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«Le jardin secret» est situé à l’est, en bas du jardin.

Adossé au mur de soutènement de la maison, il offre aux enfants l’ambiance enchantée des forêts de chênes bretonnes.

ASTUCE

Photos: Bertrand Lavalette et Sophie Kellenberger

Varier les cadrages La maison étant intégrée dans une forte pente, le dessin du jardin s’est très vite et naturellement orienté vers une succession de différentes terrasses. Celles-ci facilitent la déambulation et ont permis la création de chambres aux ambiances variées et suffisamment incarnées pour faire face à cette vue à couper le souffle.

La terrasse principale, située sur l’aile ouest de la maison, est protégée du vent et des regards par un grand mur en béton. Couverte d’une pergola, elle offre un confinement visuel différent. Cet arbre planté là, juste devant, ne va-t-il pas un jour gêner la vue? «Bien au contraire, expliquent les paysagistes, il permet au regard de s’arrêter sur un premier plan pour faire ressortir le restant du tableau.»

48 – aménagements paysagisme paysagers ASTUCE Un potager ou rien Le potager a été placé au sommet du terrain à proximité de la cuisine. Il a été conçu en hauteur à l’aide de tôles en acier, pour être plus facilement praticable et conserver en toute saison sa forme. Si le temps venait à manquer, des fleurs de prairie y pousseraient volontiers, tout en étant contenues pour respecter le dessin.

Autour du cocon où l’on peut s’asseoir, un foisonnement de graminées qui, comme dans un nid, offre une atmosphère protectrice et permet d’oublier totalement l’environnement construit.

Trois fontaines, toutes très différentes, animent le jardin. Etant reliées au système de filtration de la piscine, leurs eaux sont cristallines.

Deux d’entre elles sont accompagnées du travail très organique de l’éclairagiste Jean-Philippe Weimer, lui aussi inspiré au plus près par la nature.

Les paysagistes ont transformé certaines des ampoules en goulots.

Photos: Bertrand Lavalette et Sophie Kellenberger

aménagementspaysagisme paysagers

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Un grand patio est situé en plein cœur de la maison.

Situé au milieu du rezde-chaussée et vitré sur les quatre côtés, il est devenu le poumon de la maison.

Au milieu des fougères et des pierriers, un pin y culminera un jour à 15 m de hauteur.

Ici, la lumière et les couleurs sont chaque jour différentes.

Le propriétaire se souvient de la surprise sur le visage de ses enfants lorsqu’ils ont vu pour la première fois tomber la neige au beau milieu du salon.

50 – paysagisme

Un jardin à la mise en scène

théâtrale Surplombant le lac Léman, l’impressionnant jardin de cette villa vaudoise capte le regard grâce à un savant mélange de verdure, d’œuvres d’art, de jeux d’eau et de lumières en parfaite osmose avec le site.

Texte : Viviane Scaramiglia • Photographies : Marina Denogent et Thomas Hensinger

L

a lumière vient du lac avant de se répercuter sur la piscine, véritable miroir qui accentue l’immensité de ces lieux somptueux en reflétant la végétation alentour. Ici, sur 4 hectares, c’est la jouissance printanière d’une balade paresseuse ourlée du blanc pur des impatientes et des massifs d’hortensias Limelight et Annabelle. Plus tard, le plaisir hivernal sera comblé de bruyères, de roses de Noël, d’arbres persistants… Et toujours, parmi les œuvres d’art choisies par la propriétaire, l’imposante silhouette en bronze de Manolo Valdés veillant sur le grand tapis de gazon.

«Etonnez-moi» «Etonnez-moi.» Ainsi résumé, le mandat a laissé libre cours aux talents experts de l’entreprise Denogent.

L’ancienne villa vaudoise rénovée a inspiré la création de ce jardin teinté de néoclassicisme, composé uniquement de carrés et de rectangles. Des trois paliers étagés côté lac, toute frontière semble exclue grâce au subtil enchâssement des scènes paysagères, qui jouent habilement avec les perspectives. Dans la cour d’entrée à l’arrière de la demeure, la sculpture LOVE de Robert Indiana est posée sur un plan d’eau, avec la forêt limitrophe pour toile de fond. De la grande terrasse face au lac, quelques marches paysagères s’ou-

vrent sur le jardin et la piscine. Rompant avec les formes usuelles, elle s’inscrit dans un carré de 8 x 8 m dans lequel s’imbrique un second carré consacré à la zone spa. Enfin, une série de marches nous convient dans une paisible chambre de verdure avec son bassin à jets dessiné selon les proportions du nombre d’or, révérence à l’essence de ce site grandiose. Ineffable en toute saison dans la clarté du jour, il révèle dès le coucher du soleil ses lumineuses magies nocturnes, qui font écho aux passions de la propriétaire en matière d’art contemporain.

Hommage à Francis Bacon A la nuit tombée, illuminé par des lampes LED, le domaine nous projette dans un fascinant théâtre en rouge, vert et bleu. Les arbres changent de couleur, le feuillage argenté des chênes verts est sublimé, les ifs dévoilent la beauté de leur robe et l’on perçoit comme un mouvement de lucioles au pied des massifs de bambous. Et surtout, huit arbustes aux humeurs provocantes pourpres et violacées sont déployés près de la piscine, inspirés de la série des papes du peintre Francis Bacon. En comptant avec les haut-parleurs installés dans les haies de buis autour de la terrasse et les jeux d’eau synchronisés avec la lumière et le son, le jardin nous aspire dans un univers d’ensorcelantes beautés. ●

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Les buis taillés en boule semblent enchâssés dans la terrasse.

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Photos: Marina Denogent et Thomas Hensinger

Les marches paysagères allègent cette présence minérale et floutent les limites entre la terrasse et le jardin.

«Etonnez-moi!» fut le mot d’ordre à l’origine de ce jardin…

Dans la cour d’entrée, posée sur un rectangle d’eau, la spectaculaire sculpture LOVE de Robert Indiana.

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Imposante silhouette féminine en bronze de Manolo Valdés.

Photos: Marina Denogent et Thomas Hensinger

Carré imbriqué dans un carré, l’excroissance de la piscine comprend les escaliers et la partie spa.

En contrebas, la chambre de verdure. Avec une eau chauffé à 3°C, le bassin fonctionne même en hiver sous la neige.

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– 57

ASTUCEs Le jardin piloté par ordinateur La dynamique du jardin en mouvement est donnée par l’utilisation des LED et le pilotage par ordinateur. Selon la programmation, des arbres se parent de couleurs changeantes, les jets de la fontaine font leur ballet, montent et descendent. L’illumination est automatique en fonction des saisons et de la position du soleil.

La technologie développe une puissance totale de 1100 W pour 216 points lumineux. Le contrôle de leur intensité est géré par un système DMX (Digital Multiplexing) commandé via un écran tactile en mode manuel ou automatique.

L’avantage des LED: cette technologie offre des petits appareils très puissants. Plus d’ampoules à changer, plus de chaleur excessive dans les appareils, ce qui favorise leur durée de vie et simplifie l’entretien.

Magies de l’éclairage Comme l’indique l’éclairagiste de ce jardin, tout concept d’éclairage s’élabore selon trois grands axes de réflexion.

1. La mise en valeur de l’architecture végétale en adéquation avec les essences plantées et leur évolution saisonnière.

«En hiver, un grand arbre sans feuilles a souvent une belle architecture, marquée par les sévices du temps.»

2. L’aspect structurel de la lumière. «La puissance et l’angle d’ouverture des spots doivent être choisis proportionnellement à la taille des arbres. Un grand sapin est beau si on éclaire sa robe de manière rasante et si on ajoute un spot le long du tronc.

Pour les massifs, un spot de faible puissance (2 W) sous les feuilles provoque un subtil mouvement en cas de légère brise.»

3. Les sources lumineuses doivent être masquées pour ne pas éblouir le promeneur. Il faut également veiller à garder des zones d’ombre pour superposer les contrastes de clair-obscur.

Photos: Marina Denogent et Thomas Hensinger

A la nuit tombée, illuminé par des lampes LED, le domaine nous projette dans un fascinant théâtre en rouge, vert et bleu.

Jaillissant de tables de buis, huit chênes verts multitroncs à couronnes remontées.

Illuminés de tons pourpres et violacés, ils rendent hommage à la série des papes de Francis Bacon.

Champignons géants de la célèbre artiste genevoise Sylvie Fleury.

58 – écoles romandes

ECAL + HEAD

Entre concurrence et complémentarité Proches géographiquement, les deux établissements romands se spécialisent dans des domaines précis, notamment en matière de design. Portraits croisés.

Texte : William Türler

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istantes d’à peine une soixantaine de kilomètres, l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et la Haute Ecole d’art et de design Genève (HEAD) se partagent un même bassin de population, mais présentent chacune une personnalité et des spécialisations propres. Alors que l’établissement genevois se focalise notamment sur la mode, avec un défilé devenu un événement incontournable, et sur le design d’espace / architecture d’intérieur avec des projets de scénographie primés internationalement, son homologue vaudois se spécialise davantage sur le produit lui-même et dans la photographie, entre autres, avec diverses expositions régulièrement mises sur pied à travers le monde.

Photo: Dylan Perrenoud

En trois mots: complémentarité, concurrence et collaboration «Aujourd’hui, les relations entre la HEAD et l’ECAL se définissent selon trois mots, résume le directeur de la HEAD, Jean-Pierre Greff. Complémentarité dans les champs de spécialité et des approches, concurrence au bon sens du terme, c’est-à-dire celui de l’émulation réciproque et positive, et collaboration.» Il souligne par ailleurs que «c’est une chance pour la Suisse romande, fortement perçue à l’international et dans les milieux professionnels du design et de l’entreprise, que de disposer de deux écoles différentes et complémentaires». En ce qui concerne la personnalité propre de son école, Jean-Pierre Greff la résume ainsi: «Nous croisons de manière assez unique le modèle du laboratoire de recherche et celui de l’entreprise. Nous ambitionnons un design prospectif, fait d’innovation et de spéculation, mais orienté vers des résultats professionnels concrets.» ●

écoles romandes

ECAL

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1

Anticiper les tendances En matière de design, l’ECAL collabore depuis de longues années avec diverses entreprises internationales. Parmi les plus récentes, on peut citer Cassina et Luceplan (1), deux sociétés italiennes actives dans le mobilier et les luminaires, ou AXOR-Hansgrohe (2), spécialiste allemand de la robinetterie. En 2016 au Salon international du meuble de Milan, l’école va réaliser une présentation commune avec une autre société allemande, e15, qui propose une large gamme de meubles et d’articles en bois. On relèvera que les implications réciproques entre les entreprises et les étudiants sont cruciales. Ces derniers sont notamment appelés à visiter les usines pour comprendre au mieux le fonctionnement des sociétés partenaires. Au final, le but consiste à trouver un bon équilibre entre les projets de commande et d’autres plus libres.

Thèmes choisis par les étudiants L’école lausannoise laisse une large place aux thématiques choisies par les étudiants. Dans ce registre, le directeur, Alexis Georgacopoulos, observe plusieurs similitudes selon les volées. Dernièrement, plusieurs étudiants ont proposé des projets de design dans le mobilier paramédical (3), par exemple. Autre exemple récent révélateur: un projet de tabouret en bois muni d’une partie en caoutchouc favorisant le maintien du dos droit (4). «Il est important d’élargir le contexte et de trouver une certaine profondeur lorsque l’on s’intéresse au design, souligne Alexis Georgacopoulos. L’innovation a toujours été importante pour nous, aussi bien en termes de matériaux que de contextes d’utilisation. Si nous pouvons anticiper les tendances, tant mieux.»

«Si je devais définir la personnalité de notre école, je reprendrais ce que les gens en disent depuis l’extérieur, poursuit-il. Nous sommes pointus et expérimentaux, avec de très bonnes bases techniques et un côté humoristique ou décalé. C’est très important pour faire passer un message.» En ce qui concerne la HEAD, il relève que les deux écoles sont complémentaires en raison de leurs spécialisations propres, mais forcément concurrentes en raison de leur proximité géographique.

2

«L’innovation a toujours été importante pour nous, aussi bien en termes de matériaux que de contextes d’utilisation.

Si nous pouvons anticiper les tendances, tant mieux.»

Alexis Georgacopoulos Directeur de l’ECAL 3

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Photos: ECAL/Axel Crettenand, Sylvain Aebischer et DR

La tendance: le mobilier qui s’assemble seul Responsable du Bachelor Design industriel, Stéphane Halmaï-Voisard relève que le mobilier et le design d’objets ont toujours occupé une part importante au sein de l’ECAL. Par ailleurs, les étudiants du Bachelor travaillent aussi bien sur des projets de mobilier domestique qu’urbain. Pour ce qui est des tendances en termes de design pour les années à venir, il mentionne, en vrac, le mobilier qui s’assemble tout seul, la poursuite du développement des objets connectés (notamment au bureau) et l’impression 3D, «qui mènera de plus en plus à la réalisation de pièces uniques à la demande». Pour ce qui est des luminaires, la technologie LED remplacera selon lui très prochainement toutes les autres. On notera que le projet d’atelier «Delirious Home», mis sur pied au sein du bachelor en 2014, reprend plusieurs de ces thématiques en mettant en scène une série d’objets proposant une interprétation ludique du concept de maison intelligente. Tels ce ventilateur s’activant et se démultipliant avec le souffle ou cette lampe s’allumant et s’éteignant lorsque l’on touche son ombre (5 et 6). ●

5

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60 – écoles romandes

HEAD

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Inventer de nouvelles solutions Du côté de la HEAD, le design industriel et de produit se décline dans les domaines de la mode, du bijou et des accessoires. Cette orientation inclut désormais une chaire en design horloger et envisage les accessoires de manière large (1): lunettes, maroquinerie, objets de table, instruments d’écriture, objets de bureau, etc. Des mandats ont été réalisés pour Logitech, Vitra ou encore Moleskine, avec qui la HEAD développe un projet pour le Salon international du meuble de Milan 2016 (2). Les questions de l’habitat et du mobilier sont traitées dans le département Design d’espace, en bachelor Architecture d’intérieur et en master Espaces et communication. «Les défis auxquels le designer doit aujourd’hui faire face dépassent de beaucoup les enjeux formels ou de processus de production, souligne Alexandra Midal, professeure à la HEAD. Dans un monde bouleversé au rythme accéléré, le designer est plus engagé que jamais dans l’espace social. Il assume une position d’agent provocateur, à même de susciter des débats, d’anticiper les changements, d’inventer des solutions.» (3) Plus que de nouvelles formes, il s’agit surtout d’imaginer de nouveaux usages et fonctions et de nouvelles relations entre personnes, objets et espaces. On peut citer ici un projet mené avec USM qui, à l’occasion de ses 50 ans, a proposé de repenser son concept de la modularité (4).

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Théorie et pratique s’entrecroisent

«Nous croisons de manière assez unique le modèle du laboratoire de recherche et celui de l’entreprise.»

Jean-Pierre Greff Directeur de la HEAD

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Photos: Dylan Perrenoud, Sandra Pointet et DR

Le master Espaces et communication est un programme qui associe des graphistes et des designers et qui permet aux étudiants de développer un projet personnel sur deux ans. Celui-ci est notamment enrichi par des mandats avec des entreprises locales et internationales prestigieuses, à l’exemple d’un projet avec la maison Hermès, qui verra le jour en 2016. La théorie et la pratique s’entrecroisent: les workshops «Debate Club Society» soulèvent chaque année une nouvelle thématique examinée à travers la création d’objets, de posters et d’affiches. Les étudiants du master y affrontent régulièrement un master international. Cette année, ces «battles» les opposeront à leurs homologues de Goldsmiths à Londres.

La HEAD a également présenté une exposition des travaux d’étudiants de ces différentes formations, qui a fait le tour du monde, de Paris à Montréal en passant par Boston et Hong Kong, et qui vient d’être présentée au SIHH, Salon international de la haute horlogerie de Genève: 24 coucous imaginés en mode ludique, précieux, technologique ou artistique, autant de propositions pour repenser l’expérience du temps et réinventer cette icône suisse (5). ●

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À découvrir au salon

L’artisan suisse,

Face à la conjoncture actuelle, les artisans suisses doivent promouvoir leur savoir-faire. Exemple de deux entreprises d’ébénisterie très différentes.

souvent meilleur

Texte et photos : Sophie Kellenberger

P

arce que les délais et les prix sont de plus en plus serrés, mais surtout parce qu’on ne les connaît pas assez, les artisans suisses sont à la peine, dans la construction, face à la concurrence étrangère, toujours plus active et encore favorisée par le franc fort. La prestation helvétique, souvent plus originale et de meilleure qualité, peut pourtant se révéler particulièrement intéressante, comme les visiteurs de Habitat-Jardin peuvent le constater.

Sedarca «Il nous manque souvent le goût des belles choses» La difficulté actuelle est le manque de commandes: il est très difficile de se faire connaître. «Mes concurrents sont meilleurs en termes de marketing, mais pas en termes de produit final», observe, en s’efforçant de rester très objectif, Philippe Emery, l’ébéniste d’art à la tête de Sedarca depuis vingt-cinq ans. Pratiquant un design contemporain chic et classique, il a avec ses clients un dialogue très ouvert et clair sur les prix et la prestation.

«Mais souvent, par sécurité ou par peur, celuici préférera le magasin chic et l’effet rassurant d’une marque plutôt que le travail de l’artisan.» Pourtant, dans le haut de gamme, son entreprise, Sedarca, est concurrentielle avec tout ce qui se fait sur le marché en matière de mobilier, en ayant l’avantage de proposer des objets sur mesure, correspondant à la sensibilité et à la personnalité de chacun de ses clients. Philippe Emery souligne la relation qui le lie à sa clientèle. «Pour moi, le luxe absolu, c’est la confiance que le client met dans la relation avec l’artisan. Avec, en apothéose, un résultat final qui dépasse même ses attentes. Malheureusement, en Suisse, nous avons peu de considération pour l’artisan», glisse-t-il. Il évoque les pays limitrophes, comme la France ou l’Italie, plus enclins à s’adresser aux métiers d’art. «Nous avons ici, c’est sûr, un très grand savoir-faire, mais il nous manque de la verve, le goût des belles choses.»

Sedarca L’entreprise, sise aux Friques, entre SaintAubin et Villars-le-Grand, compte six employés, dont deux apprentis et deux femmes. L’espace d’exposition est ouvert sur rendez-vous au cœur du vieux Avenches, à la rue Centrale 10, pour admirer des tables différentes et toutes les collections exclusives de meubles et sièges. www.sedarca.ch

Réalisations marquantes Philippe Emery a conçu le nouveau mobilier du bateau à vapeur le Neuchâtel, lancé en 1912. Il a travaillé pour le Musée Patek Philippe à Genève ou pour le Palace de Montreux, sans oublier la table ronde de la salle de conférences de l’OMC. La majeure partie de sa clientèle est composée de privés souhaitant un mobilier de salle à manger sur mesure. Il travaille exclusivement avec du bois suisse.

Gruyéria «Nous commençons là

où les autres s’arrêtent» Les visiteurs d’Habitat-Jardin ont également la surprise cette année de constater le nouveau virage de l’entreprise gruyérienne.

Ayant amorcé un premier changement dans les années 1960, elle continue en effet de se réinventer.

Créée en 1885, elle ne connaissait au départ que le travail du bois, l’unique métier de l’entreprise familiale jusqu’en 1960. Alors que le marché devenait plus difficile et que

Gruyéria Cette entreprise familiale existe en plein cœur de la ville de Bulle depuis 1885. Elle emploie aujourd’hui 88 employés, la plupart techniciens et ébénistes-menuisiers. Gruyéria forme en permanence huit apprentis.

Showroom exceptionnel à la rue du Vieux-Pont 65 à Bulle.

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de nombreux ébénistes mettaient la clé sous la porte, la troisième génération a eu le réflexe d’appliquer son savoir-faire dans le conseil, le dessin, la réalisation et la coordination de différents corps de métier en matière d’agencement intérieur. «Notre devise actuelle est de dire que nous commençons là où les autres ébénistes s’arrêtent», ajoute le directeur commercial.

Dans la cour des grands Pour être concurrentielle avec l’étranger, l’entreprise s’est dotée des machines de dernière génération et continue à anticiper les demandes. La visite de l’usine est impressionnante; en sortent aussi bien des agencements haute couture que du mobilier particulier, ainsi qu’un important travail de finition, vernis, peinture ou brossage réalisés dans ses ateliers.

La clientèle trouve ainsi un service complet.

Allant, par exemple, de la réalisation de la table à manger jusqu’à l’entier de son aménagement, tapisserie, plafond, éclairage… ●

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historique

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Il y a 35 ans déjà...

… l’architecture et l’énergie étaient étroitement liées Dès le milieu des années 1970, un tournant s’amorce dans la façon dont on construit en Suisse romande. Coup de projecteur sur cette période charnière avec Bruno Marchand, professeur à l’EPFL. Texte : Sylvie Ulmann

Photo: DR

D

ans le domaine architectural, le milieu des années 1970 ne constitue pas un tournant par hasard: les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent la décennie. «Ces événements sonnent le glas d’une époque où l’on pouvait construire sans intégrer la des maisons intelligentes où la température s’adapte aux conditions météo et où le frigo se remplit tout seul. Nos habitations actuelles ne notion d’énergie. Or la relation entre énergie et sont pas aussi futées qu’on les rêvait alors, on continue à faire ses architecture est fondamentale», explique Bruno courses, mais nombre de ces progrès ne relèvent plus de la Marchand, professeur de théorie de l’architecture à l’EPFL. Ce sera science-fiction. donc la fin les bâtiments munis de longues baies vitrées si chères à Le Corbusier. «On cherche désormais à minimiser les dépenses énergétiques. Le modèle de la modernité, avec ses grandes baies vitrées, Un habitat aux usages multiples ses espaces fluides et sa peau la plus mince possible entre l’intérieur Ces années marquent par ailleurs un tournant sociologique. Une étude de l’Office fédéral du logement datée de 1989 révèle que la et l’extérieur, est remis en cause. On revient aux murs, à une archistructure familiale a beaucoup changé en Helvétie: le couple avec tecture plus massive, on limite la surface des fenêtres», résume-t-il. deux enfants ne représente plus le modèle dominant. Elle se déveNombre de bâtiments institutionnels datant du début des années loppe, tantôt trois générations vivent sous un même 1980 incarnent cette nouvelle tendance. Les maîtres A l’époque, on pensait déjà toit, tantôt les ménages se font plus petits et se multien la matière sont à l’époque les architectes tessinois, à partager pour économiser plient à cause des divorces, en augmentation. Autant vers qui tous les regards se tournent. Signes distinctifs: L’habitat groupé, né dans de faits qui ne sont pas sans conséquence pour l’habil’usage de la brique silico-calcaire, le recours à des les années 1950, s’intensifie dès le milieu des années 1970. tat: «C’est une nouvelle ère, et elle est encore en gestaformes géométriques primaires et un travail sur l’esMaisons jumelées, contiguës tion! Certains phénomènes, notamment celui de la pace et la lumière. et propriété par étages répondent cohabitation entre adultes, nous échappent toujours. au même mot d’ordre: Du point de vue du logement, tous ces facteurs Un classicisme d’avenir densification. On prend conscience que, pour freiner changent la donne. On essaie d’imaginer un habitat En Suisse romande, Vincent Mangeat incarne ce coule mitage du territoire, il faudra aux usages multiples et variables, ce qui va aboutir rant, imaginant des bâtiments emblématiques, comme trouver un modèle remplaçant les dans ces années-là à ce que l’on a appelé le «plan le gymnase de Nyon. De même, celui de la Fédération zones villas monofonctionnelles, neutre», où toutes les pièces ont une surface qui avoivaudoise des entrepreneurs (FVE), à Tolochenaz, du qui coûtent beaucoup trop cher sine les 16 m2, ce qui permet aux habitants de les utilibureau lausannois Mestelan & Gachet, en constitue un en infrastructures. On en vient donc à imaginer de nouvelles bon exemple, tout comme le collège de Grand-Champ, ser comme bon leur semble, d’en faire une chambre à formes d’habitat, à mi-chemin à Gland, des mêmes auteurs. Ces réalisations signent coucher ou un salon», explique-t-il. Le plan neutre entre les maisons individuelles une volonté de retour à l’histoire et à une certaine n’aura pas un grand succès; les tentatives dans les et les locatifs, mais aussi de forme de classicisme, autre tendance forte de cette années 1970 d’instaurer un plan flexible visant à donnouvelles façons de partager l’espace, en instaurant des pièces période. A ce moment-là, on entreprend également de ner aux habitants toute latitude pour inventer un communes incluant par exemple restaurer des témoins de la fin des années 1930, comme espace sur mesure, du type logement à cloisons totaleun atelier de bricolage les bains de Bellerive, à Lausanne, par les architectes ment mobiles, voire amovibles, vont aussi échouer. ou une chambre d’amis. On met Devanthéry & Lamunière.

Concevoir un lieu de vie demeure une affaire de spéen même temps son énergie en commun pour entretenir Mais s’intéresser au passé n’interdit pas de regarder cialistes et reste très lié aux contingences énergétiques: les espaces extérieurs. Autant vers l’avenir. «La domotique émerge et ce sont les si, aujourd’hui, les baies vitrées signent leur retour, de modèles qui inspirent encore débuts du télétravail, avec la prévision de l’arrivée c’est grâce à l’utilisation du triple vitrage dans des les coopératives d’habitation, de l’ordinateur dans les foyers», rappelle Bruno façades à haute performance en termes d’isolation qui ont de nos jours le vent en poupe...

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BLOG Ancienne rédactrice mode de Femina et rédactrice en chef du magazine Profil, Sylvie Ulmann a l’écriture facile. Depuis deux ans, pour éviter la frustration de voir ses découvertes disparaître dans les tiroirs, elle publie trois articles par semaine. Cet attrait pour le design, elle y a goûté très jeune, l’appartement familial étant exclusivement fait de rouge et de blanc. Allez voir ce qu’elle déniche et appréciez ses transformations intérieures.

BLOG Agnès Conté partage sur son blog une partie de ses sources d’inspiration en décoration, en design et en architecture, mais aussi ses coups de cœur et bons plans gourmands du moment. Professionnelle de l’architecture et du stylisme d’intérieur depuis plus de quinze ans, elle exerce aujourd’hui à Neuchâtel au sein du bureau acdesign après avoir travaillé en France et aux Etats-Unis. Ne soyez pas surpris d’être redirigé pour certains de ses postes sur la plateforme Houzz, c’est que l’architecte y est aussi une chroniqueuse régulière.

PLATEFORME WEB + APP SMARTPHONE Houzz est à la fois une plateforme et une application, toutes deux dédiées à la décoration et à l’aménagement de la maison et qui rassemblent des particuliers autant que des professionnels autour d’une bibliothèque d’images unique au monde. Véritable mine d’inspiration pour ses 35 millions de membres, Houzz distille des conseils pour optimiser vos petits espaces, aménager votre cave ou mieux profiter de votre jardin.

Le plus pro www.muuuz.com

WEBZINE Muuuz est un puits d’information pour se tenir au courant de l’actualité en matière d’architecture, de création et de design. Lu dans plus de 20 pays, il offre à découvrir des réalisations insolites. Filez voir ce que le magazine a repéré de meilleur sur le territoire helvétique.

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WEBZINE Il est l’un des magazines en ligne consacrés au design et à l’architecture les plus populaires au monde. Graphiquement très beau, il a reçu de nombreux prix de journalisme ou d’édition. Chaque mois, il est consulté par 1,75 million de visiteurs.

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Il était une fois, le chauffage au sol...

Dès la première minute de mise en eau du réseau de chauffage au sol, le phénomène de corrosion s’amorce et forme des oxydes de fer (boue). Après plusieurs années, la quantité de cette boue est telle qu’elle commence à provoquer des désordres dans votre système de chauffage. De plus, les chauffages au sol posés depuis les années 1970 souffrent du matériel de base en plastique dont les stabilisateurs s’évaporent avec le temps et fragilisent l’étanchéité de l’installation.

Résultat: un embouement, un système de serpentins fragilisés, une baisse de chauffage aux endroits emboués et des risques de perforation.

Le problème > Le chauffage au sol a de la peine à chauffer. > La puissance thermique diminue. > La pression dans le système de chauffage chute.

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Agenda

2O16

rendez-vous

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design+jardin Texte s et sélection: Viviane Scaramiglia

Les Puces du Design

Jardins en Fête

Du 30 avril au 1er mai Morges

Du 6 au 10 mai Château de Coppet

Cette 8e édition, qui réunit une centaine de spécialistes européens du design suisse du XXe siècle, va marquer les esprits. Dernière manifestation organisée dans les anciennes halles CFF vouées à la démolition, elle réserve de nombreuses surprises aux visiteurs. Paradis du meuble, la brocante sera aussi le rendez-vous des vêtements et accessoires «vintage».

Après neuf années couronnées de succès, la manifestation refleurit dans le merveilleux parc du château de Coppet, pour les amoureux de la nature et les passionnés de jardinage. Pour la pause: restaurant sous tente, glacier sous le chêne, salon de thé sous le cèdre… Quant aux talents artistiques, ils pouront participer au concours de créations florales. Et toujours plus de 120 stands de pépiniéristes, paysagistes, artisans et décorateurs prêts à partager leurs savoirfaire avec le public. Un week-end qui promet plein de senteurs et de couleurs.

Morges, Halles CFF, à côté de la gare ➜ www.pucesdudesign.ch

Journées SIA L’architecture fait portes ouvertes Du 20 au 22 mai et du 27 au 29 mai Dans toute la Suisse

Photos: Link Architectes SA, La Tour-de-Peilz © Sophie Huguenot, Journées SIA, © Diane Sagnier et DR

Château de Coppet (VD) ➜ www.jardinsenfete.ch

Durant deux week-ends, l’architecture contemporaine s’ouvre au grand public dans toute la Suisse. Une grande biennale où maîtres d’ouvrage et architectes assurent les visites guidées de près de 300 réalisations récentes, dont une grande moitié en Suisse romande. Une occasion unique de franchir le seuil de propriétés privées, villas neuves ou rénovées, ou de découvrir des sites culturels et industriels et des aménagements publics.

Autant de visites pour ressentir au plus proche la matérialité, les espaces, la lumière.

Brochure pratique en libre-service auprès des sections SIA et des librairies Payot et téléchargeable sur le site ➜ www.journees-sia.ch

Terre d’art et terre d’outils

Festival Poésie en arrosoir

Design Days

Du 3 avril au 15 octobre Jardin botanique de Neuchâtel

Du 1er au 17 juillet Cernier (NE)

Du 29 septembre au 2 octobre Renens

Petit portail, grand jardin foisonnant de plantes, arbres, prairie, verger, vignes, algues, étang, ruisseau… La beauté du paysage s’allie à celle des œuvres d’art avec l’exposition Land Art, qui présente dix artistes internationaux dès le 3 avril. Parallèlement, dès le 8 mai, Terre d’outils, axée sur les outils anciens, rend hommage à la gestuelle du monde agricole, autrement dit à son patrimoine immatériel. L’occasion aussi de jeter un œil au Centre Dürrenmatt, conçu par Mario Botta, à côté du jardin.

Une voix sublime entre singulière inspiration et imaginaire débridé. L’artiste franco-anglaise Emily Loizeau ouvre le 14e festival Poésie en arrosoir, qui déroule son généreux programme dans les fabuleux jardins d’Evologia, à Cernier.

En plein air, dans les serres ou dans la Grange aux Concerts, cette rencontre inédite entre expressions vivantes et nature ajoute à l’intensité des spectacles poétiques de différents types (théâtre, danse, lecture, musique, déambulation…) orchestrés par la Compagnie Poésie en arrosoir. Programme bientôt disponible en ligne.

Evénement majeur de la scène romande du design, le huitième opus des Design Days sera de retour dans le canton de Vaud, en partenariat avec la dynamique Ville de Renens et l’ECAL. Cette année encore, cette incontournable plateforme de découverte et d’échange emmènera le visiteur à travers un foisonnement d’expositions, d’événements et de rendez-vous avec des personnalités du design et des talents émergents. Avec le magazine romand Espaces contemporains, co-organisateur indéfectible de la manifestation, le parcours s’annonce hautement créatif et festif.

➜ www.poesieenarrosoir.ch

➜ www.designdays.ch

Land Art, du 3 avril au 2 octobre Terre d’outils, du 8 mai au 15 octobre ➜ www.jbneuchatel.ch

70 – pratique

Index

des secteurs immobilier Halle 1 Promotions et agences immobilières / Villas clés en main / Village Immo Expo

MATÉRIAUX ET TECHNIQUES DE CONSTRUCTION Halles 8 / 9 / 11 / 13 / 15 / Jardins 42 Murs / Toitures / Sols / Isolation / Techniques de réhabilitation et de rénovation

SECOND ŒUVRE Halles 8 / 9 / 11 / 13 / 15 / Jardins 42 Aménagements intérieurs / Escaliers / Portes / Fenêtres / Revêtements muraux et de sol / Garages, portails et portes automatiques / Entretien des sols et nettoyage

Sécurité de l’habitat Halles 13 / 15 Sécurité et systèmes d’alarme

éNERGIE et solutions énergétiques Halles 15 / 17 / 18 / Jardins 42 Techniques énergétiques et de régulation / Chauffage, ventilation, climatisation / Electricité / Energies renouvelables / Cheminées de salon, poêles

Jardins et aménagements extérieurs Halle 35 / Jardins 42 Arts et métiers verts, paysagisme, horticulture / Matériaux d’aménagement extérieur / Pavillons de jardin, pergolas / Mobilier de jardin / Machines d’entretien

Cuisines Halles 1 / 6 / 7 Agencements / Electroménager

édition et services Répartis dans différents secteurs

Salles de bains Halles 1 / 7 Agencements / Equipements, accessoires

Mobilier et multimédia Halles 10 / 12 / 14 / 16 / 18 Aménagements d’intérieur / Décoration / Multimédia

Vérandas Halle 36 / Jardins 42

Piscines et wellness Halles 35 / 36 / Jardins 42 Piscines, spas, saunas, hammams

Expositions spéciales • Upcycling Esprit – Halle 10 • Prix Lignum d’architecture – Halle 18 • Cycle et Recycle – Halle 35 • Fondation Hortus – Halle 37 • Pôle conseil – Halles 37 et 38

ANIMATIONS • Les cahiers du jardin – Halle 35 • Concours des apprentis paysagistes vaudois – Jardins 42 • Forum conseil – Halle 38

Press corner Hall central (Halle 1)

pratique

– 71

PrĂŠparez

votre visite ! bus • Depuis Lausanne-Gare et parking Montbenon: bus n° 3 et 21.

Dates Du samedi 12 au dimanche 20 mars. horaires En semaine, le salon est ouvert de 11 h à 19 h, les week-ends de 10 h à 18 h.

Nocturne: jeudi 17 mars, jusque 21 h.

Les chiens ne sont pas autorisÊs dans l’enceinte d’Habitat-Jardin.

• Depuis le centre-ville et parking Riponne: bus n° 2

Plus d’informations: www.t-l.ch

tarifs Adultes: Fr. 16.– AVS, Êtudiants, apprentis: Fr. 8.– Enfants de moins de 16 ans accompagnÊs: gratuit Billets online: www.habitat-jardin.ch/billets voiture Autoroute Lausanne nord-ouest, sortie BlÊcherette. parkings • BlÊcherette/VÊlodrome: Fr.15.– par voiture (1 à 9 personnes), trajet aller-retour en bus n°21 compris.

train RailAway CFF offre un billet combinÊ train + transfert + entrÊe avec 20% de rÊduction. Les dÊtenteurs d’une invitation profitent du RailTicket avec 20% de rÊduction sur le voyage en train et le transfert (billet combinÊ et RailTicket Êgalement valables au dÊpart de la zone CTV Mobilis).

Plus d’infos: www.cff.ch/habitat-jardin L’offre RailAway CFF est disponible à votre gare (Êgalement sur les automates à billets) ou auprès de Rail Service 0900 300 300 (Fr. 1,19/min depuis le rÊseau fixe suisse).

passez un moment de convivialitĂŠ!

Restaurants • Grand Restaurant (Halle 4) • Le Resto (Halle 7) • CafÊ de Paris (Halle 11) • Olivetto (Halle 15) • La Piscine (Halle 36) • Le CarrÊ (Jardins 42) Vous pourrez y prolonger votre journÊe jusqu’à 21 h en semaine (23 h le jeudi 17 mars) et jusqu’à 20 h le week-end.

BARS Plusieurs bars sont rĂŠpartis dans les divers secteurs du salon.

• Parkings supplÊmentaires au centre-ville: Riponne et Montbenon, liaisons assurÊes par bus n°2, 3 et 21.

plus d’informations sur le salon www.habitat-jardin.ch

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■ planchers et marches en verre ■ miroiterie ■ entre meubles et plans de travail ■ portes et vitrages coupe-feu ■ remplacements rapides 24/24 heures ■ cabines de douches en verre sur mesures ■ parois, dalles en briques de verre ■ vitrages spéciaux (blindés, chauffants, anti-feu) ■ portes tout verre et ferrures spéciales ■ sols et plafonds lumineux ■ guichets de haute sécurité ■ films 3M de protection solaire, de sécurité ou décoratifs ■ mobilier en verre et assemblage verre verre ou verre métal par collage aux UV ■ balustrades en verre ou métal ■ escaliers métal et verre ■ constructions en inox, aluminium et laiton ■

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Morigi S.A. _ Route de Renens 1c _ 1030 Bussigny-Lausanne Tél 021 622 00 70 _ Fax 021 625 03 29 _ www.morigi.ch

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