Regards_07-2015

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No 7 printemps-été Spring-Summer 2015

Le magazine du Beau-Rivage Palace et de la banque Landolt & Cie SA

No 7 > printemps-été 2015

MIYAKO

Teppan-Yaki EVENT

showtime!

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Le magazine du Beau-Rivage Palace et de la banque Landolt & Cie SA

A Place in

History RENCONTRE

Pierre Assouline





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ÉDITO

Les partenaires du temps Partners in time

It is said that time is money and we mustn’t waste a single second. Nevertheless, no one wants to wish time away without savouring it. If we take care, time is also happiness – the time we spend with our friends and family, the time we spend thinking, building our lives or simply resting. In the field of asset management, time can be seen as a factor of uncertainty. Our wisdom involves taking a necessary step back and mitigating turmoil with patience. We know that time, combined with quality investments, becomes a source of serenity and a guarantee of safe assets.

Le temps, c’est de l’argent, dit-on pour ne pas en perdre une seconde. Mais personne ne souhaite brûler ses années sans en apprécier la saveur. En en prenant soin, le temps, c’est aussi du bonheur. Celui que l’on passe avec ses proches, celui que l’on prend pour réfléchir, pour bâtir sa vie ou se reposer.

Be we hoteliers or bankers, one of the arts of our profession is to better understand what time means to our customers. Like a fingerprint, each person’s time is a signature. Incorporating this personal time into our approach and combining it with quality services is the key to enabling our clientele to appreciate time for what it is.

Dans le domaine de la gestion de patrimoine, le temps peut être vécu comme un facteur d’incertitude. Notre sagesse consiste à prendre le recul nécessaire et à mitiger l’agitation par la patience. Nous savons que le temps, associé à la qualité des investissements, devient une source de tranquillité et un gage de sécurité du patrimoine.

It is up to us to strike a balance between the time that passes and the time that remains, time that stands still and time that flies by. It is up to us to find the right tempo, to know that time is on our side.

Hôteliers ou banquiers, l’un des arts de nos métiers est de comprendre le sens que prend le temps pour nos clients. Tel une empreinte, le temps de chacun est une signature. Intégrer ce temps personnalisé, individuel, dans notre approche et l’associer à la qualité de nos services, c’est le secret qui permet à notre clientèle de l’apprivoiser.

Jean-Daniel Balet Member of the Executive Board of the bank Landolt & Cie SA

A nous de trouver un équilibre entre le temps qui passe et celui qui reste, celui qui suspend son vol et celui qui file. Adopter le bon rythme. Savoir que le temps est notre ami.

Jean-Daniel Balet Membre de la direction de la banque Landolt & Cie SA

REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

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SOMMAIRE CONTENTS

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No 7 printemps-été Spring-Summer 2015

5 ÉDITO 10 NEWS 16 EVENT

Accord nucléaire iranien Une trace dans l’histoire de la diplomatie The Iran Nuclear Deal A place in the history of diplomacy

20 ECONOMY

Johann Lonfat Du football à la banque From Football to Banking

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22 CULTURE

Béjart Ballet Lausanne L’ode à la joie The Ode to Joy

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26 FLAVOUR

Le Miyako Teppan-Yaki Showtime !

30 SEDUCTION

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Bugatti-Parmigiani Time, Speed & Innovation

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36 INNOVATION

Solar Decathlon L’habitat collectif de demain The collective housing of the future

38 ENVIRONNEMENT

Amilcare Porporato Régimes pluviaux et changements climatiques Rainfall patterns and climate change

REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

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Angle Villamont-Rumine 1005 Lausanne Tél. 021 323 43 19 Tél. 021 323 43 40 Fax 021 311 02 95 meylanfleurs@bluewin.ch www.meylanfleurs.com


SOMMAIRE CONTENTS

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40 EDUCATION

Ecole Champittet Préparer les jeunes à la mondialisation Preparing young people for globalisation

42 SENSE OF WONDER

Le Beau-Rivage Palace fait parler ses archives The Beau-Rivage Palace lets its archives talk

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46 VISITE GUIDÉE

Hôtel Palafitte Un nouveau chef à la barre A new chef at the helm

48 RÉGION

Cuvée spéciale jeunes talents A special vintage of young talents

52 BIEN-ÊTRE

Bougez connecté Stay connected on the move

54 ÉVASION

Guarda Golf Hotel & Residences Simplement luxueux Simply luxurious

56 HAUTE HORLOGERIE Aquatic Beauties Joli bouquet

60 SWISS LUXURY

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Shopping in Lausanne

62 RENCONTRE

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Pierre Assouline La grande histoire dans de beaux murs Momentous history within elegant walls

64 AGENDA

Summertime promises

Découvrez votre magazine sur iPad Read Regards magazine on your iPad

REGARDS No7 – Printemps-été 2015 ÉDITEUR Beau-Rivage Palace, Lausanne, Landolt & Cie SA RESPONSABLE D’ÉDITION Leila Klouche, leila.klouche@inedit.ch DESIGN ET MISE EN PAGE Yvan Fantoli, www.unigraf.com PRODUCTION Inédit Publications SA, Avenue Dapples 7, Case postale 900, CH-1001 Lausanne, T +41 21 695 95 95, info@inedit.ch, www.inedit.ch PUBLICITÉ Quentin Riva, quentin.riva@inedit.ch, T +41 21 695 95 25 TRADUCTION Apostroph Group, Lutry, www.tradoc.ch IMPRESSION PCL Presses Centrales SA COPYRIGHT BY INÉDIT PUBLICATIONS SA

REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

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NEWS

Pop Art La Samhart Gallery est un espace artistique d’un nouveau genre. Elle propose des expositions mensuelles sur des thématiques pop, telles que Comics Art, Fashion Art, Super Heroes ou Cars & Watches. On y découvre des peintures, des sculptures et des objets customisés dans des graphismes, des techniques et des styles différents, réalisés par des artistes reconnus ou en devenir. La galerie de Montreux propose, en plus de son immense espace d’exposition, un showroom ainsi qu’une salle de lithographie. Retrouvez la Samhart Gallery à Montreux, Verbier et Villars-sur-Ollon. Expositions Fashion Art du 21 mai au 30 juin, Best Art Show du 2 juillet au 23 août et Cars and Watches Art du 30 août au 27 septembre. The Samhart Gallery is a new kind of artistic forum. It organises monthly exhibitions on pop themes such as comic art, fashion art, super heroes or cars & watches. It showcases paintings, sculptures and customised objects calling on a range of graphic designs, techniques and styles produced by both renowned and emerging artists. In addition to its huge exhibition area, the Montreux gallery also boasts a showroom and lithography room. Discover the Samhart Gallery in Montreux, Verbier and Villars-sur-Ollon. Fashion Art exhibition until June 30, Best Art Show from July 2 to August 23, and Cars and Watches Art from August 30 to September 27.

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Music Day Le 21 juin ouvre l’été et célèbre la musique pour tous à travers l’Europe. Le Beau-Rivage Palace prend part à ces festivités d’un jour en accueillant deux concerts dans la belle Salle Sandoz. A 11h30, le duo Toscandreas, formé de deux très jeunes musiciens à la fois violonistes et pianistes et élèves dans la section musique-école du Conservatoire de Lausanne, présentera un large programme de piano-violon. Et, à 18 h 30, un quatuor de saxophones, les Safer Sax, fera joyeusement danser la foule sur un répertoire jazz et classique entraînant. Summer begins on 21 June, with a celebration of music for all throughout Europe. The BeauRivage Palace takes part in this day of festivities with two concerts in the magnificent Sandoz ballroom. At 11.30 a.m., the duo Toscandreas, formed by two very young musicians who play both violin and piano and who are pupils at the Conservatory of Lausanne, will present a varied programme for piano and violin. Then at 6.30 p.m., a quartet of saxophones – Safer Sax – will lead the gathered guests in joyous dancing for joy to a stirring blend of jazz and classical music.

www.samhartgallery.com Grand-Rue 80, 1820 Montreux, +41 (0)21 963 43 47

21 juin, Salle Sandoz, 11 h 30 et 18 h 30 June 21, Salle Sandoz, 11.30 am and 6.30 pm

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In the mood for Chanel Coco Crush est une collection « haute désirabilité ». Après le noir et blanc, le camélia et les perles, c’est au tour du légendaire motif matelassé d’être revisité par le studio de création Chanel Joaillerie, décliné en bagues et manchette en or jaune ou blanc. Six bijoux comme des joujoux se réapproprient le caractère maroquinier avec malice et culot. Trois largeurs et deux couleurs jouent la simplicité, habillant les doigts et le poignet avec rondeur et féminité, tout en laissant libre court à l’imagination et à l’humeur du jour. Coco Crush is a « high desirability » collection. After black and white, camellia and pearls, it is the turn of the legendary quilted pattern to be revisited by the Chanel Jewellery studio of creation in the form of rings and bracelets in yellow or white gold. Six gems, fashioned with toy-like ingenulty, cunningly bring their own bold take on leather goods. Three widths and two colours offer simplicity, adorning fingers and wrists with a rounded feminine look while giving free rein to imagination and the mood of the day. www.chanel.com

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REGARDS AUTOMNE - HIVER 2014 / 2015


prenez le large... Evadez-vous au cœur des magnifiques paysages lémaniques sur la plus prestigieuse flotte Belle Epoque du monde. Et pourquoi ne pas profiter de votre escapade pour découvrir à bord les plaisir de la table ?

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NEWS

Music festivals Chaque été, les Arènes d’Avenches prêtent leur décor historique et grandiose à des soirées de concert fabuleuses. En juillet, Le Barbier de Séville de Rossini fera retentir les intrigues de Figaro dans une mise en scène de Marco Carniti. Et, en août, le festival Rock Oz’Arènes sortira un lapin rocker de son chapeau romain, en présentant une programmation pop éclectique. De Florent Pagny à Jimmy Cliff et de The Offspring à Youssoupha, il y en aura pour tout le monde. Non loin de Neuchâtel, ces événements sont une belle occasion d’associer une sortie musicale avec une nuitée romantique sur pilotis, dans un pavillon lacustre de l’hôtel Palafitte. Every summer the magnificent, historic décor of the Roman amphitheatre of Avenches serves as the backdrop for a number of fabulous evening concerts. July will hear the intrigues of Figaro ring out in Marco Carniti’s production of Rossini’s The Barber of Seville while in August, the Rock Oz’Arènes festival will pull a rocking rabbit from its Romanesque hat with an eclectic programme of pop. With acts ranging from Florent Pagny to Jimmy Cliff and from The Offspring to Youssoupha, there is something to suit every taste. Not far from Neuchâtel, these events offer an ideal opportunity to combine a musical foray with a romantic night in a lakeside suite on stilts at the Hotel Palafitte. Avenches Opéra, les 4, 7, 9, 11, 14 et 17 juillet. www.avenchesopera.ch Rock Oz’Arènes, du 12 au 16 août. www.rockozarenes.com

Shine bright like a diamond

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152 carats de diamants blancs parmi les plus fins au monde et, au centre, un diamant rare D Flawless de 38 carats. Un bijou hypnotique ! Cette pièce unique sculptée par Graff étincelle de tous ses feux par la seule puissance du diamant. Le bijou porte bien son nom : Fascination. Convertible, il présente un cadran de montre serti de diamants, interchangeable avec une pierre en forme de poire d’une incroyable pureté. Lorsqu’on le détache, ce diamant central, taillé et poli par Graff, se métamorphose en bague – son éclat aurait fait briller les beaux yeux de Mme Taylor. Sous sa forme horlogère, la Fascination est la montre la plus chère du monde. Véritable œuvre d’art, ce bijou fascinant repousse encore un peu plus les limites de la haute joaillerie.

REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

Les soirées millésimes poursuivent leurs explorations gastronomiques autour de vins d’exception au restaurant Anne-Sophie Pic. La cheffe étoilée se plie à l’exercice exigeant de créer des plats exclusifs en accord parfait avec les meilleurs crus sélectionnés par Thibaut Panas, le sommelier médaillé du Beau-Rivage Palace. Cet été, deux soirées sont au programme : en juin, le domaine du Clos des Fées met à l’honneur le Roussillon et son producteur passionné, Hervé Bizeul. Et en septembre, c’est au Château Latour, prestigieux « premier grand cru » de Pauillac, de prêter ses millésimes à l’inventivité de la dame de Pic. The vintage evenings continue their gourmet explorations focussing on exceptional wines at the restaurant Anne-Sophie Pic. The Michelinstarred chef has set herself the challenging task of creating exclusive dishes which are a perfect match for the best vintages selected by Thibaut Panas, the award-winning sommelier at the Beau-Rivage Palace. This summer, two evenings are on the agenda : in June, the Domaine du Clos des Fées will give pride of place to Roussillon wines in the company of the passionate producer, Hervé Bizeul. In September, it is the turn of Château Latour, the prestigious « premier grand cru » from Pauillac, to lend its vintages to the inventiveness of the Queen of cuisine. June 4, September 10. Price : CHF 360.–/pax asp@brp.ch / Tél. +41 (0)21 613 33 39

152 carats of some of the world’s finest white diamonds and, in the centre, a rare 38-carat D Flawless diamond. A truly mesmerising gem ! This unique piece sculpted by Graff sparkles brightly with the sheer power of the diamond. The gem lives up to its name : Fascination. Convertible, it sits on a watch face set with diamonds, interchangeable with a pear-shaped gem of a rare purity. When removed, this central diamond, fashioned and polished by Graff, metamorphoses into a ring – its splendour would have made Ms Taylor’s eyes light up with delight. When worn on the wrist, the Fascination is the most expensive watch in the world. A true work of art, this fascinating gem pushes the boundaries of fine jewellery back a little further. www.graffdiamonds.com

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Summer Wine



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NEWS

Readers & authors En septembre à Morges, sur les rives du lac Léman, les lecteurs ont rendez-vous avec leurs écrivains favoris. Dans un décor de carte postale, on parle littérature, on débat, on se rencontre et on découvre les nouveautés de la rentrée. Parmi les auteurs francophones les plus attendus cette année au Livre sur les quais, sont annoncés Nancy Huston, Bernard Werber, Tatiana de Rosnay ou encore Yasmina Khadra. Avec eux, deux plumes alémaniques de renom, Martin Suter et Peter Stamm, viendront représenter les Editions Bourgeois. Sont également attendues de grandes stars internationales, comme Jonathan Coe et Christos Tsiolkas, pour compléter la partie. Et quand on sait que la présidente d’honneur est la très populaire romancière Katherine Pancol, on peut définitivement s’attendre à une très belle édition 2015. In September, in Morges on the shores of Lake Geneva, reading aficionados can meet their favourite writers. In a picturepostcard setting, visitors meet, talk literature, discuss and discover new autumn publications. This year, at « Le livre sur les quais », the most keenly awaited French-speaking authors will include Nancy Huston, Bernard Werber, Tatiana de Rosnay and Yasmina Khadra. Alongside them, two renowned German writers, Martin Suter and Peter Stamm, will be on hand to represent the publishing house les Editions Bourgeois. Other international stars, such as Jonathan Coe and Christos Tsiolkas, are also expected to attend the event. And when you know that the honorary chairperson is the highly popular novelist, Katherine Pancol, it goes without saying that 2015 promises to be a most excellent edition. Le livre sur les quais, from September 4 to 6. www.lelivresurlesquais.ch

Expert of Light Désormais, fraîcheur et naturel ont repris leurs droits, la jeunesse ne se lit plus sur les peaux lissées à l’extrême. Les rides peuvent être belles sur une peau éclatante de vitalité. Valmont lance une gamme de huit produits pour améliorer la luminosité et l’uniformité du teint. Pensée en trois phases – nettoyer, unifier et protéger –, cette ligne atteint ses objectifs. En à peine quelques jours, le teint est éclairci, les taches s’estompent et la peau redevient souple et veloutée. Ça marche ! Telle une baguette magique, le sérum Concentré clarté lumière unifie et illumine le visage au fil de ses applications. Les matières sont fondantes, faciles à appliquer, et les parfums si discrets que les hommes aussi se prêtent au rituel. A fresh and natural look has reclaimed its rights and the appearance of youth no longer require an outrageously smooth skin. Lines can be beautiful on a skin that radiates vitality. Valmont has launched a range of eight products to improve the radiance and uniformity of the complexion. Designed in three phases – cleansing, unifying and protecting – this product range certainly achieves its aims. After only a few days, the complexion is brighter, blotches disappear and the skin is once again supple and smooth. It works ! Like a magic wand, the Illuminating Brightness Concentrate serum illuminates the face with every application, ensuring even-toned skin. The products are delicately soft and easy to apply while the scents are so discreet that men can also enjoy the ritual. www.expertoflight.com

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Live cocktail

Les soirées d’été sont précieuses comme autant de souvenirs heureux qu’on se fabrique joyeusement. Priorité numéro 1 du BAR du Beau-Rivage Palace, vos soirées y trouvent le cadre idéal pour rayonner et se prolonger jusqu’au bout de la nuit. Cocktails savoureux, ambiance chaleureuse et terrasse au clair de lune, tous les ingrédients d’un parfait warm up sont réunis. Ne manquez pas, les jeudis, la live music dès 20 h 30, jazz, rock ou pop, pour accompagner Negroni et Aperol Sour. Ni les désormais attendues soirées à thème Travel By Cocktail : en juin, TickiCaraïbes vous fera danser au son du ukulélé et, en août, vous serez aux premières loges pour admirer les feux d’artifice de la fête nationale suisse. Summer evenings are precious memories which we joyfully create for ourselves. The top priority of the BAR at the Beau-Rivage Palace is to provide the perfect setting for your evenings to shine brightly into the early hours. Delicious cocktails, a warm and welcoming atmosphere and a terrace bathed in moonlight – all the ingredients are there for a perfect warm up. On Thursdays, don’t miss the live jazz, rock or pop from 8.30 p.m. onwards accompanied by a Negroni or Aperol Sour. Or the much anticipated Travel By Cocktail theme evenings : in June, the Tiki-Caribbean evening will having you dancing to the sound of the ukulele while in August you will have front row seats to admire the firework display for the Swiss National Day. www.brp.ch/restaurants-et-bars

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REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015


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EVENT

Accord nucléaire iranien

Une trace dans l’histoire

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REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015


de la diplomatie Le printemps 2015 restera longtemps gravé dans la mémoire du personnel du Beau-Rivage Palace. C’est ici en effet que se sont déroulées les négociations sur le nucléaire iranien. Retour sur les coulisses d’un événement hors du commun. Texte Elodie Maître-Arnaud

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e secrétaire d’Etat américain John Kerry, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et jusqu’à six autres délégations se sont réunis au Beau-Rivage Palace pour trouver un terrain d’entente en vue d’un accord sur le nucléaire iranien : un événement historique qui n’est pourtant pas une première pour ce palace. En 1923, il avait été le théâtre de négociations géopolitiques concernant la Turquie, ayant abouti au Traité de Lausanne.

Pourquoi se réunir ici ? « Les grands hôtels capables d’accueillir un sommet diplomatique de cette ampleur sont peu nombreux, explique Alexis Main, Directeur de l’hébergement. Le prérequis est de pouvoir disposer de nombreuses chambres et de salles de réunion dans un même endroit. En outre, la situation de l’hôtel au bord du lac facilite la sécurisation d’un périmètre autour des bâtiments. » La réputation du Beau-Rivage Palace et l’expérience de son personnel ont aussi pesé dans la balance. Sans remonter jusqu’en 1923, l’hôtel a déjà accueilli des chefs d’Etat lors de la rencontre du G20 à Evian, en 2003. Et, l’année dernière, plusieurs délégations ont choisi d’y séjourner lors de la conférence de paix sur la Syrie. Au rythme des négociations Pendant 15 jours, l’aile gauche de l’hôtel a été exclusivement mise à la disposition des déléga-

tions diplomatiques. Une demande de dernière minute, courant mars, et qui a nécessité quelques réajustements avec les réservations des autres clients. « Un tel événement demande en principe des mois d’organisation, explique Vanessa Couillard, Responsable groupes et manifestations. Nous avons dû faire le même travail en quelques heures. » Autre enjeu : l’incertitude quant à la durée du séjour de ces hôtes particuliers, calée sur celle des négociations. « Un comble dans notre métier, où l’organisation et l’anticipation sont les maîtres mots », souligne Alexis Main. Hors de question par ailleurs de recruter du personnel intérimaire pour l’occasion. « Il était plus que jamais important de pouvoir s’appuyer sur des employés que nous connaissons », confirme Vanessa Couillard. Des équipes qui ont su faire preuve d’une grande réactivité afin de répondre aux nombreuses demandes urgentes. Reconfigurer une salle de conférences, accueillir au dernier moment une délégation dans l’un des restaurants, tout devait être faisable dans les délais impartis et sans manifestation apparente de précipitation. « Même si, en coulisses, il y a eu de grands moments de stress ! » Maintenir la vie dans l’hôtel Chef d’orchestre joignable 24h/24 durant toute la durée des négociations, Alexis Main a centralisé les demandes des différentes délégations. L’ensemble du personnel, en contact direct avec les participants du sommet, s’est efforcé d’anticiper

les nombreux besoins. Comment ? Grâce à une « observation en toute discrétion » des habitudes des hôtes, afin de gagner du temps et de satisfaire au mieux leurs demandes. On apprendra ainsi que la préférence de John Kerry pour une marque d’eau pétillante italienne a vite été repérée. Point final pour les révélations. Discrétion hôtelière oblige… L’hôtel n’ayant pas été privatisé pour ce sommet, tout a été mis en œuvre afin que les autres clients ne soient pas incommodés ni traités avec moins d’attention qu’à l’accoutumée. « La plupart d’entre eux ont été particulièrement compréhensifs, certains nous ont même fait part de leur fierté de participer à l’histoire en partageant ces lieux avec les délégations diplomatiques », raconte Vanessa Couillard. Seule la présence inhabituelle d’agents de sécurité et de policiers en différents points stratégiques de l’établissement – et celle de nombreux journalistes à ses abords – rappelait que le palace lausannois était bien le centre névralgique d’un événement international majeur. Pour le reste, les différents services du BeauRivage Palace ont fonctionné normalement. « Notre volonté de maintenir la vie dans l’hôtel a également été appréciée par les participants au sommet, souligne Alexis Main. Ne pas avoir l’impression d’être en complète autarcie leur a certainement permis de ressentir moins de pression en dehors des négociations. »

REGARDS REGARDSPRINTEMPS PRINTEMPS––ÉTÉ ÉTÉ2015 2015

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EVENT

The Iran Nuclear Deal

A place in the history of diplomacy

© Fabrice Coffrini

Spring 2015 will remain etched in the minds of the staff at the BeauRivage Palace for a long time to come. It was in the hotel that the negotiations were held concerning nuclear energy in Iran. We take a look back behind the scenes of an historic event. Text Elodie Maître-Arnaud

T

he American Secretary of State, John Kerry, the Iranian Minister of Foreign Affairs, Mohammad Javad Zarif, and up to six other delegations met at the Beau-Rivage Palace with a view to finding common ground to pave the way for an agreement on nuclear energy in Iran : an historic event which however is not a first for this luxury hotel. In 1923, it was the scene of the geopolitical negotiations concerning Turkey which culminated in the Treaty of Lausanne.

Why meet here ? « There are not many grand hotels capable of hosting a diplomatic summit on this scale, » explains Alexis Main, Director of Accommodation. The prerequisite is to be able to provide numerous rooms and meeting rooms in a single location. Furthermore, the lakeside setting of the hotel makes it easier to secure a perimeter around the buildings. » The reputation of the Beau-Rivage Palace and the experience of its staff were also important factors. Without going as far back as 1923, the hotel had already hosted a number of heads of state during the G20 summit in Evian in 2003 while last year, several delegations decided to stay here during the peace conference on Syria. To the beat of the negotiations For 15 days, the entire left wing of the hotel was reserved exclusively for the diplomatic delegations. The last-minute request was made in March and necessitated a number of readjustments to the reservations of other guests. « An event on this scale normally requires months of organisation, » explains Vanessa Couillard, Head of Groups and Events. « We had to complete the same work in a matter of hours. » Another issue was the uncer-

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REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

of haste. « Even if, behind the scenes, there were some very stressful moments ! »

The unusual presence of the security services and numerous journalists did not prevent John Kerry from enjoying the legendary peace and quiet of the Beau-Rivage Palace.

tainty concern­ing the length of time these particular guests would be staying, as this very much depended on the progress made in the negotiations. « A major challenge in our profession where organisation and anticipation are the key watchwords, » stresses Alexis Main. It was also out of the question to recruit interim staff for the occasion. « More than ever, it was crucial that we could rely on personnel that we know, » explains Vanessa Couillard. The hotel needed teams which had already proven their reactivity in satisfying the numerous urgent needs that might arise. Reconfiguring a conference room, welcoming a delegation in one of the restaurants at the last moment – everything had to be feasible within the given deadlines without showing any overt signs

Business as usual Available 24 hours a day throughout the entire negotiations, the « stage manager » Alexis Main centralised the demands from the different delegations. All the staff in direct contact with the participants in the summit endeavoured to anticipate the numerous needs of the delegates. How ? By « discreetly observing » the habits of their guests in order to save time and satisfy their requirements to the best of their ability. John Kerry’s preference for a brand of Italian sparkling water, for example, quickly became known. We can’t reveal any more – mum’s the word in the hotel business… As the hotel was not privatised during the summit, every effort was made to ensure that the other guests were not disturbed or paid any less attention than usual. « Most of them were particularly understanding and some even admitted to us that they were proud to be part of history by sharing the premises with the diplomatic delegations, » reports Vanessa Couillard. Only the unusual presence of security agents and police officers at different strategic points throughout the hotel – and of the numerous journalists outside – suggested that the hotel was the nerve centre of a major international event. Otherwise, it was business as usual for the different services of the Beau-Rivage Palace. « Our desire to keep the hotel running as usual was also appreciated by the participants in the summit, » stresses Alexis Main. « Not feeling as if they were living in perfect isolation cetainly helped to relieve the pressure outside the negotiations. »



ECONOMY

Banque Landolt & Cie SA

Du football à la banque L’ancien footballeur valaisan Johann Lonfat travaille aujourd’hui comme gestionnaire de fortune au sein de la banque Landolt & Cie. Un parcours atypique dont il tire plusieurs enseignements. Rencontre. Texte William Türler / Photos Pierre Vogel

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e footballeur professionnel à banquier, voilà une reconversion pour le moins inattendue. C’est pourtant le parcours qu’a suivi Johann Lonfat, ancien joueur au FC Sion, au Servette FC, au FC Sochaux et au sein de l’équipe nationale suisse, devenu aujourd’hui gestionnaire de fortune à la banque Landolt & Cie. « Déjà jeune joueur, je m’intéressais à la finance et à la manière de bien placer mes économies, explique le Valaisan, âgé de 41 ans. Au moment de ma reconversion, la voie bancaire me semblait assez naturelle. » Un background qui lui est aujourd’hui utile, notamment en termes de carnet d’adresses ou pour mieux saisir les besoins des jeunes sportifs souhaitant faire fructifier leurs avoirs. Mais ce passé peut également se révéler à double tranchant : « C’est une étiquette qu’il faut savoir faire oublier pour montrer au client qu’il n’est pas face à un footballeur, mais à un conseiller bancaire. Par chance, j’avais dans ma carrière l’image d’un joueur sérieux, ni flambeur, ni grande gueule. » A la fin de son parcours sportif, après une période de transition difficile, Johann Lonfat se lance dans un stage d’un an chez Lombard Odier à Genève, puis devient conseiller à la clientèle à Martigny chez Credit Suisse, où il suit différentes formations bancaires, avant de rentrer chez Landolt & Cie au cours de l’été 2014. Une banque qu’il

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REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015

apprécie notamment pour sa taille humaine. « Je n’ai pas choisi le chemin le plus facile, surtout compte tenu du climat actuel, mais j’ai toujours travaillé avec des challenges et des objectifs. Je suis par ailleurs habitué à évoluer sous pression

conseils varient selon l’âge, la situation ou la profession de la personne qui se trouve face à lui. Dans le cas de jeunes joueurs, de par son vécu, il jouit forcément d’une certaine légitimité, notamment lorsqu’il s’agit de leur conseiller de garder les pieds

« La banque, c’est comme le football : si l’on vit sur l’acquis, on n’avance pas.» et dans un environnement compétitif », souligne l’ancien milieu de terrain défensif, sélectionné 24 fois en équipe nationale. En l’occurrence, il s’agit aujourd’hui pour lui non seulement d’assister une clientèle existante, mais aussi d’en trouver une nouvelle. Une tâche facilitée par ses nombreux contacts acquis durant sa carrière de joueur, notamment en Suisse. Bien sûr, les

sur terre. Lui-même aurait-il géré ses économies différemment avec le recul ? « Disons que j’aurais sans doute fait les choses avec plus de prudence ; j’aurais eu une vision à plus long terme. Lorsqu’on est jeune, on veut des rendements tout de suite. La patience, ça s’acquiert avec l’âge. Bien sûr, on est toujours plus intelligent après coup ! Ceci dit, je n’ai jamais rien regretté personnellement. »


Banque Landolt & Cie SA

From Football to Banking The former footballer from the canton of Valais, Johann Lonfat, now works as an asset manager with the bank Landolt & Cie. An atypical career which has taught him several lessons. An interview. Text William Türler / Photos Pierre Vogel

Pour ce qui est des joueurs en fin de carrière, il ne s’agit pas uniquement d’aborder les aspects économiques, il y a aussi de nombreux facteurs émotionnels à gérer. « C’est un cap difficile. En tant que sportif d’élite, on chute de très haut après avoir été porté aux nues et avoir vécu des émotions très fortes. On peut perdre des amis, ses repères ou l’estime de soi. On peut tomber très bas sans parachute. » Pour ce type de clientèle, il ne s’agit donc pas uniquement de gérer les avoirs, mais d’aller plus loin. Comprendre comment ils conçoivent leur avenir, quelles sont leurs ambitions, leurs buts. Les aider, en somme, à effectuer cette transition délicate. « En tant qu’athlète, on est déconnecté du monde. Beaucoup de choses sont faites à votre place, le but étant que l’on reste le plus performant possible en termes sportifs. On n’a souvent pas les capacités ou la volonté de faire autre chose une fois sa carrière terminée. » Alors que la plupart des anciens joueurs restent généralement dans le giron du sport, en devenant par exemple entraîneurs ou consultants, Johann Lonfat a eu envie de se prouver qu’il pouvait faire autre chose. Et après six années dans le secteur bancaire, il conserve le même esprit qui l’a animé au cours de sa carrière de sportif. « Je ne me dis jamais que ma reconversion est réussie, souligne-t-il. La banque, c’est comme le football : si l’on vit sur l’acquis, on n’avance pas, et j’ai encore beaucoup à apprendre dans ce secteur. »

F

rom professional footballer to banker – a career change which is somewhat unusual to say the least. And yet it is precisely the path chosen by Johann Lonfat, a former footballer with FC Sion, Servette FC, FC Sochaux and the Swiss national team, who is now an asset manager with the bank Landolt & Cie. « Even when I was a young player, I was interested in finance and how best to place my savings, » explains the ’local boy’, now 41. « When I came to the end of my footballing career, moving into banking seemed a relatively natural choice. »

ing to the age, situation and profession of the person he is addressing. In the case of young players, his experience naturally gives him a certain degree of legitimacy, especially when he advises them to keep their feet on the ground. With the benefit of hindsight, would he have managed his savings differently ? « I would certainly have been more careful ; I would have adopted a more long-term vision. When you are young, you want instant returns. Patience comes with age. Of course, it is easy to be intelligent in retrospect ! Nevertheless, I have never regretted anything I have done. »

His former profession is proving useful to him, in particular in terms of his well-filled address book and his understanding of the needs of young sportspeople wishing to make their assets work for them. His earlier career, however, is something of a double-edged sword : « It is a label that I have to put to one side in order to show clients that they are not dealing with a footballer but with a financial adviser. Fortunately, I enjoyed the reputation of being a serious player during my career, not a gambler or a big-mouth. »

When it comes to players at the end of their career, it is not merely a question of examining the economic aspects ; there are also numerous emotional factors to take into account. « It is a difficult step to take. Having been held in such high esteem and having experienced such strong emotions, it is a very big come-down for elite sportspeople. You can lose friends, your points of reference and even your selfesteem. It can be a long fall without a parachute. » For this type of clientele, it is not only a matter of managing assets but of a deeper, further reflection : understanding how they see their future, what their ambitions and goals are. In short, it is a question of helping them make this difficult transition.

Following a difficult transitional period at the end of his playing career, Johann Lonfat took up a training placement with Lombard Odier in Geneva. He was then offered a post as customer adviser in Martigny with Credit Suisse, where he followed a number of training courses, before joining Landolt & Cie in summer 2014, a bank he appreciates for its human scale.

« As an athlete, you are disconnected from the real world. Many things are done for you to ensure that you achieve the best possible results in your cho-

« Banking is like football : if you rest on your laurels, you never progress. » « I didn’t choose the easiest path, especially in light of the current economic climate, but I have always set myself challenges and objectives. I am used to working under pressure and in a competitive environment, » stresses the former defensive midfielder who won 24 caps with the national team. Now, his task is not only to provide the existing clientele with advice but also to find new customers, a task made slightly easier by the numerous contacts he made during his playing career, in particular in Switzerland. The advice he provides varies accord-

sen sport. Often, you have neither the ability nor the desire to do something else once your career is over. » While the majority of former players remain within the sporting sphere, becoming coaches or consultants for example, Johann Lonfat wanted to prove to himself that he could do something different. And after six years in the banking sector, he has retained the same mind-set he had throughout his sporting career. « I never tell myself that I have made it in my new career, » he emphasises. « Banking is like football : if you rest on your laurels, you never progress and I still have a lot to learn in this sector. »

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CULTURE

Sur scène, 250 artistes qui célèbrent la fraternité humaine, portés par « La Neuvième Symphonie » de Beethoven. Des chants et des danses unis dans la joie. Tel est le fil céleste de la chorégraphie signée Maurice Béjart, interprétée par la célèbre compagnie Béjart Ballet Lausanne. Que la lumière soit... Texte Emilie Veillon / Photos Kiyonori Hasegawa

Béjart Ballet Lausanne

L’ODE À LA JOIE

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D’UNE


SYMPHONIE DANSÉE

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REGARDS PRINTEMPS REGARDS PRINTEMPS – ÉTÉ 2015– ÉTÉ 2015

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Q

uelque part entre ciel et terre. Au son de l’une des plus belles symphonies qui soit. Les danseurs ont une grâce et un alignement parfait qui les met en équilibre entre l’ancrage à la terre et une élévation cosmique. Le pied au sol et la main haut perchée, pointant tantôt vers les autres, tantôt vers le ciel infini... C’est beau à voir, et à entendre, car musiciens et choristes entrent aussi dans la danse. Interprétée par le Béjart Ballet Lausanne, La Neuvième Symphonie réunit quelque 250 artistes (danseurs, musiciens, choristes), en parfaite osmose avec la partition du grand compositeur. Cette invitation à un corps-à-corps aux notes célestes est justement ce qui a motivé la création de ce ballet en 1964. Vivant alors à Bruxelles, le chorégraphe Maurice Béjart s’était laissé guidé par cette œuvre puissante, la dernière symphonie composée par Ludwig van Beethoven 140 ans plus tôt. Il expliquait que cette transposition chorégraphique de l’œuvre de Beethoven n’avait d’autre idée, d’autre but, d’autre argument que la musique qui la supporte, la nourrit et en est la seule raison d’être. « C’est une sorte de concert dansé, où la danse prolonge la musique. Elle ne fait que suivre le lent cheminement du compositeur, qui va de l’angoisse à la joie, des ténèbres vers la lumière. » Le chorégraphe précisait aussi que ce ballet n’était en aucun point personnel. Il n’y exhibait pas son petit univers, ses angoisses, ses rêves ou ses délires. Il avait plutôt l’impression que Beethoven lui passait le flambeau en vue de converger vers un « ballet symphonique ». Maurice

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Le spectacle s’ouvre sur Gil Roman, directeur artistique du Béjart Ballet Lausanne

Béjart avait alors répondu à l’appel : « La Neuvième serait un rite, que je ne voulais ni païen ni laïc, que j’espérais religieux. Je pris la main de Beethoven et me laissai entraîner. » Communion invisible Un dialogue céleste s’en est suivi. Du moins, on se plaît à l’imaginer. Car plusieurs écrits de Beethoven attestent qu’il avait envie de mêler la danse à son œuvre. Des esquisses du finale, où un chœur d’hommes et de femmes chante le poème de l’« Ode à la joie » de Schiller, portent la mention « avec chœur et danse ». Mystique ou pas, cette compréhension hors espace-temps entre Beethoven et Béjart a en tout cas porté ses fruits. Dès les premières représentations, le ballet a été plébiscité aussi bien par les amateurs de danse que par les mélomanes. « Ils ont reconnu que l’œuvre musicale se trouvait amplifiée par la danse, gagnait en signification dans son appel à la fraternité et réalisait de façon tangible – visuelle et physique – le vœu

© Amelie-Blanc

© Philippe Pache

CULTURE

par le ballet de l’Opéra de Paris au Palais omnisports de Paris-Bercy. Un peu moins de dix ans après la mort du chorégraphe, la compagnie lausannoise s’y attelle pour la première fois. L’ouverture de la tournée de La Neuvième Symphonie s’est faite au Japon, dans le cadre de la célébration des 150 ans des relations diplomatiques entre la Suisse et le pays du SoleilLevant et du 50e anniversaire du Tokyo Ballet, avec lequel la compagnie lausannoise a collaboré pour ce spectacle. « Les danseurs des deux compagnies ont pu compter sur le soutien et l’expérience de Piotr Nardelli, un ancien danseur et ami de longue date du Béjart Ballet Lausanne, qui leur a enseigné la chorégraphie telle qu’elle a été pensée par le grand Maurice Béjart », s’enthousiasme Gil Roman. Le spectacle, qui sera joué cet été à Lausanne et à Monaco, s’ouvre sur Gil Roman. Seul sur une immense scène circulaire, il déclame des extraits poétiques du philosophe allemand Friedrich Nietzsche : « Joie. Elevez vos cœurs, mes frères, haut, plus haut, et n’oubliez pas les jambes. Levez aussi les jambes. C’est par des chants et par des danses que l’homme se manifeste comme membre d’une communauté qui le dépasse. » Et la partition de Beethoven met soudain tous les corps en mouvement, sur un tapis géométrique dont les lignes directrices invitent à tisser des liens symboliques entre les races, les cultures et les peuples. Beethoven et Béjart le disent en chœur au monde entier : les hommes sont frères. Vivons dans le partage universel. La joie.

« C’est une sorte de concert dansé, où la danse prolonge la musique. » d’exalter la joie de l’homme universel », analyse Gil Roman, directeur artistique du Béjart Ballet Lausanne depuis la disparition de Maurice Béjart en 2007. L’œuvre, produite sur d’immenses scènes hors des salles de concerts et de théâtre, toucha un grand nombre de spectateurs, au Stade olympique de Mexico, sur la place Saint-Marc à Venise, aux Arènes de Vérone et, pour la dernière fois en 1999,


THE ODE TO JOY FOR A SYMPHONY IN DANCE On stage 250 artists celebrate the brotherhood of man, uplifted by Beethoven’s « Ninth Symphony ». Song and dance united in joy. This is the celestial thread of Maurice Béjart’s choreography performed by the famous Béjart Ballet Lausanne. Let there be light... Text Emilie Veillon / Photos Kiyonori Hasegawa

« symphonic ballet ». Maurice Béjart answered the call : « The Ninth would be a rite which was to be neither pagan nor secular, but which I hoped would be spiritual. I took Beethoven’s hand and followed where he led. »

S

omewhere between Heaven and Earth. To the sound of one of the most beautiful symphonies ever. The dancers are graceful and perfectly aligned, balanced between being tied to Earth and a form of cosmic elevation. With a foot on the ground and a hand high in the air pointing towards both the others and the infinite heavens... It is beautiful to see and to hear as the musicians and choir join the dance.

Performed by the Béjart Ballet Lausanne, the Ninth Symphony brings together some 250 artists (dancers, musicians, singers) in perfect harmony with the great composer’s score. This invitation to a tangible, physical encounter with celestial music was the inspiration for the creation of the ballet in 1964. Living in Brussels at the time, the choreographer Maurice Béjart was transported by this powerful work, the last symphony composed by Ludwig van Beethoven some 140 years earlier. He explained that this choreographic transposition of Beethoven’s work was founded on no other idea, no other aim, no other argument than the music underlying it, nourishing it, and which is its sole raison d’être. « It is a sort of concert in dance, where the choreography is an extension of the music. The dance simply follows the composer’s slow progression which moves from anguish to joy, from the shadows into the light. » The choreographer also stressed that this ballet was in no way personal. He was not attempting to reveal his own world, his fears, dreams or delusions. Instead, he had the impression that Beethoven was handing the torch on to him with a view to converging on a

An invisible communion A heavenly dialogue was to follow. At least that is what we find ourselves imagining, as several of Beethoven’s compositions attest to his desire to incorporate dance into his work. Drafts of the finale, where a choir of men and women sing Schiller’s « Ode to Joy », indicate « with choir and dance ». Mystical or otherwise, this understanding between Beethoven and Béjart – beyond space and time – certainly bore fruit. From the very first performances, the ballet won the approval of dance aficionados and music-lovers alike. « They felt that the musical work was intensified by the dance, gaining in meaning in its call to brotherhood and achieving a tangible fulfilment – both visual and physical – of the wish to extol the joy of the universal human being, » analyses Gil Roman, Artistic Director of the Béjart Ballet Lausanne since the passing of Maurice Béjart in 2007. The work, performed on huge stages outside traditional concert halls and theatres, was seen by a great many spectators be it in the Olym-

pic Stadium in Mexico, on Saint Mark’s Square in Venice, in the Arena in Verona and, for the last time in 1999 at the Bercy Arena performed by the Paris Opera Ballet. A little less than ten years after the choreographer’s death, the Lausanne-based troupe took up the work for the first time. The Ninth Symphony tour began in Japan as part of the programme celebrating 150 years of diplomatic relations between Switzerland and the Land of the Rising Sun and the 50th anniversary of the Tokyo Ballet, with which the Ballet Lausanne collaborated for this performance. « The dancers of both troupes were fortunate enough to benefit from the support and experience of Piotr Nardelli, a former dancer and long-standing friend of the Béjart Ballet Lausanne, who taught them the choreography as it was originally dreamt up by the great Maurice Béjart, » explains Gil Roman. The spectacle, which will be performed this summer in Lausanne and Monaco, opens with Gil Roman. Standing alone on a huge circular stage, he recites poetic excerpts from the writings of the German philosopher Friedrich Nietzsche : « Joy. Lift up your hearts, my brothers, high, higher ! And don’t forget about your legs either ! Lift up your legs as well. In song and dance man expresses himself as a member of a higher community. » And Beethoven’s score suddenly brings all the bodies into movement on a geometric carpet the main lines of which encourage the spectator to create symbolic links between races, cultures and peoples. Beethoven and Béjart join together in telling the entire world : men are brothers. Let us live in universal sharing. Joy.

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FLAVOUR

L E M I Y A K O T E P P A N - Y A K I S H O W T I M E   ! Depuis le début du printemps, les amateurs de cuisine japonaise peuvent déguster des spécialités Teppan-Yaki au Beau-Rivage Palace. Un voyage gustatif au pays du Soleil-Levant, à deux pas du Léman. Texte Elodie Maître-Arnaud / Photos Pierre Vogel

C’

est à la fin du mois de mars que le Teppan-Yaki du Miyako a accueilli ses premiers convives. La carte du restaurant japonais proposait jusqu’alors des spécialités de sushis. « L’agrandissement récent du restaurant a permis d’étoffer notre offre gastronomique avec l’installation d’une table de Teppan-Yaki », se réjouit Edouard Millet, Directeur de la restauration de l’établissement hôtelier. Une proposition exotique qui complète celles des cuisines plus classiques proposées par les autres restaurants de l’hôtel et qui s’inscrit parfaitement dans la tendance culinaire actuelle.

Les cinq sens en éveil Dix convives peuvent désormais s’attabler directement autour du Teppan-Yaki ; une dizaine de places ont en outre été ajoutées dans le nouvel espace, soit une capacité d’accueil accrue de

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40 % à l’intérieur du restaurant à l’ambiance contemporaine et japonisante. Aux beaux jours, la terrasse, également agrandie, offre aux hôtes une vue imprenable sur les quais d’Ouchy et le paysage du Léman. La carte du Miyako s’est quant à elle enrichie de propositions chaudes réalisées à la minute par les chefs Teppan-Yaki (lire l’encadré). Une expérience particulière pour les clients, car s’attabler autour d’un Teppan-Yaki, c’est aussi s’initier à un art culinaire alliant spectacle et gastronomie. Les cinq sens sont plus que jamais en éveil. A commencer par l’ouïe, lorsque le crépitement des aliments saisis à très haute température parvient aux oreilles des convives. Puis l’odorat, chatouillé par leur fumet. Peu à peu, les pièces de viande et de poisson, les fruits de mer et les légumes changent d’apparence et de couleur, et les plats prennent forme sous les gestes habiles du chef. Ils sont arrosés de sauces et autres savants mélanges aromatiques, puis vient alors le moment de les porter à la bouche pour en apprécier les subtiles saveurs. Une cuisine authentique « De même que pour la confection des sushis, notre parti pris est résolument traditionnel », explique Edouard Millet. Exit donc la fusion food qui mixe

saveurs d’ici et d’ailleurs, à laquelle on préfère une cuisine japonaise authentique. Une attention particulière est également portée à la qualité des produits et des sauces agrémentant les mets cuits sur le Teppan-Yaki, des préparations essentiellement à base de jus aux huîtres ou aux algues, ou encore caramélisées. « Nous souhaitons aller assez loin dans l’utilisation des produits japonais, notamment les agrumes », ajoute le Directeur de la restauration. Autre élément important : le riz accompagnant les plats, dont la préparation est aussi « tout un spectacle ». L’installation d’un Teppan-Yaki a en outre permis de compléter la carte des desserts du Miyako et l’on peut désormais se régaler de fruits flambés à la plancha ou de yukimi – une glace vanille entourée de pâte de riz que l’on laisse fondre sur les fruits flambés. De quoi satisfaire la curiosité gustative de convives exigeants, parmi lesquels on compte non seulement les résidents de l’hôtel, mais aussi bon nombre d’habitués de la région. « Le Miyako est régulièrement fréquenté par une clientèle japonaise qui, de passage en Europe, apprécie de retrouver des sensations gustatives familières », ajoute Edouard Millet. Un gage indéniable d’authenticité.

« Grillé sur une plaque en fer » Voilà ce que signifie Teppa-Niaki en japonais. Cette cuisson courte et à haute température a la particularité de se dérouler devant les convives, directement sur la planche. Sous leurs yeux et à la minute, le chef découpe et fait sauter viandes, poissons, fruits de mer et légumes, arrosés de diverses sauces et flambés en cours de préparation. Une cuisine spectacle qui aurait vu le jour à Kobe au milieu du siècle dernier, avant d’être popularisée aux Etats-Unis dans les années 1960.



FLAVOUR

T H E M I Y A K O T E P P A N - Y A K I S H O W T I M E ! Since the beginning of spring, amateurs of Japanese cuisine have been able to savours teppan-yaki specialities at the Beau-Rivage Palace. A gastronomical journey to the land of the rising sun only a stone’s throw from Lake Geneva. Text Elodie Maître-Arnaud / Photos Pierre Vogel

T

he teppan-yaki at the Miyako welcomed its first guests at the end of March. Until then, the Japanese restaurant focussed on sushi specialities. « The recent extension of the restaurant has enabled us to enhance our culinary offering with the installation of a teppanyaki table, » explains. Edouard Millet, the hotel’s Director of Catering. This exotic fare complements the more traditional dishes served up in the hotel’s other restaurants and perfectly reflects the current culinary trend. Awakening all five senses Ten guests can now eat at the teppan-yaki itself while another ten table settings have been added in the new area, increasing the indoor capacity of this contemporary Japanese restaurant by 40 %. In fine weather, the terrace – which has also been enlarged – offers guests a clear view over the quais d’Ouchy and the lakeside scenery. The menu at the Miyako has grown to include hot dishes prepared before your very eyes by the teppanyaki chefs (see box). It is a unique experience for the guests, as sitting around a teppan-yaki offers an insight into this culinary art which combines gastronomy with performance. All five senses are fully awake, beginning with your hearing as the

crackling of the ingredients – cooked at very high temperatures – reaches your ears. Your sense of smell is titillated by the scent of the ingredients while your eyes feast on the changing colours and appearance of the meat, fish, seafood and vegetables as the dishes are skilfully prepared by the chef. They are sprinkled with sauces and other ingenious aromatic mixtures before being placed in front of you so that you can lift them to your mouth to appreciate the subtle flavours. Authentic cuisine « As with the preparation of the sushi, our approach is resolutely traditional, » explains Edouard Millet. So it’s out with fusion food, which combines flavours from here and there, and in with authentic Japanese cooking. Particular attention is also paid to the quality of the products and sauces enhancing the dishes prepared on the teppan-yaki, preparations essentially using oyster or seaweed juice or even caramelised ingredients. « We want to place a relatively high emphasis on the use of Japanese products, in particular citrus fruits, » adds the Director of Catering. « Another important element is the rice served with the dishes, the preparation of which is also something of a performance. » Installing a teppan-yaki also provided the opportunity to extend the Miyako dessert menu, with the addition of delicious flambéed fruits à la plancha or yukimi – vanilla ice cream wrapped in rice paste which is left to melt on the flambéed fruits. There is more than enough to satisfy the culinary curiosity of the guests including not only the hotel residents but also a number of regulars from the region. « The Miyako often welcomes Japanese guests who are visiting Europe and enjoy rediscovering familiar tastes, » adds Edouard Millet. Their stamp of approval provides undeniable proof of authenticity.

« Grilled on an iron plate » That is what teppan-yaki means in Japanese. This flash cooking at high temperatures is particular in that it is performed on the griddle in front of the guests. Before their very eyes, the chef cuts and cooks the meat, fish, seafood and vegetables which are then sprinkled with a range of sauces and flambéed. This performance cooking was first developed in Kobe in the middle of last century before being made popular in the United States during the 1960s.

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SEDUCTION

Bugatti-Parmigiani

Time, speed & innov 30

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Réunis par leur recherche de la perfection et leur sens inégalé du détail, un constructeur automobile de légende et une marque horlogère de prestige partagent les mêmes rêves depuis dix ans. Texte Leila Klouche

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SEDUCTION

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uteur de quelques chapitres essentiels de l’histoire automobile, Bugatti est la marque aux mille brevets. Née au début du XXe siècle, sa légende, toujours vivante, repose aujourd’hui comme il y a cent ans sur la puissance d’un rêve, celui d’Ettore Bugatti, bien sûr, perpétué par une maison entièrement vouée à l’innovation, l’élégance, l’exclusivité et la qualité. Aujourd’hui, Bugatti a su réunir toutes ces valeurs dans une voiture d’exception, la Veyron. Une automobile hors norme, au sommet de la perfection, tant sur le plan esthétique que technique.

Entre l’automobile et l'horlogerie,

Exclusivité, innovation, obsession du détail, autant de valeurs communes avec une autre maison passionnée de belle mécanique: Parmigiani Fleurier. La manufacture poursuit sa quête de perfection au travers d’innovations horlogères majeures et d’un niveau d’exigence hors du commun. Selon Florin Niculescu, directeur produit & développement, Parmigiani partage une même philosophie avec Bugatti : « Comme nous, ils conçoivent une voiture autour d’un moteur. Chez Parmigiani, nous développons d’abord un mouvement, puis nous imaginons une montre qui pourrait le contenir. Nous avons cette même obsession du détail et du travail des matériaux. Et notre rythme de création est similaire. Le temps imparti au développement est essentiel (six ans pour le calibre PF370). »

Mesure et démesure Il y a dix ans, le partenariat entre les deux marques est scellé lorsque Parmigiani présente la révolutionnaire Bugatti Type 370 et son mouvement transversal, célébrant les prouesses mécaniques de la 16.4 Veyron. Dix ans plus tard, le modèle unique Bugatti Victoire reprend ce mouvement démesuré, tel un bloc moteur, dans un boîtier fascinant, gravé au burin, figurant les traces de freinage d’une Bugatti. The years ago, the partnership between the two brands was sealed when Parmigiani presented the revolutionary Bugatti Type 370 with its transverse movement, celebrating the mechanical prowess of the 16.4 Veyron. Ten years later, the unique Bugatti Victoire model once again calls on this oversized movement, akin to an engine block in a fascinating, engraved casing showing the skid marks of a Bugatti.

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une même obsession de la perfection

Naissance d’une légende C’est Ettore Bugatti qui crée l’entreprise qui porte son nom en 1910 à Molsheim, en Alsace. Cet Italien passionné d’art et de mécanique est aussi un fou de courses automobiles. C’est d’ailleurs sur les circuits que Bugatti écrit son histoire. De 1920 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les voitures conçues à Molsheim, dont la quasi imbattable Type 35 Grand Prix, remportent près de 10 000 victoires. Au cours de ces années, Bugatti produit des voitures de sport et de tourisme uniques sur le marché par leur qualité, leur modernisme… et leur prestige. En 1926, Ettore Bugatti crée le modèle de ses rêves, la voiture de série la plus puissante et la plus luxueuse du monde: la Type 41 Royale. Une voiture démesurée, d’une élégance folle, produite à huit exemplaires seulement.

The birth of a legend

Ettore Bugatti et l’impressionnante Type 41 Royale

It was in 1910 in Molsheim, Alsace, that Ettore Bugatti created the company bearing his name. This Italian art-lover and aficionado of fine mechanical engineering was also a great fan of motor races. And it was on the racing circuits that Bugatti earned his place in history. From 1920 until the Second World War, the cars designed in Molsheim, including the almost unbeatable Type 35 Grand Prix, amassed almost 10,000 victories. During this period, Bugatti produced sports cars and touring cars which were unique on the market in their quality, their modernism and their prestige. In 1926, Ettore Bugatti created the model of his dreams, the most powerful and luxurious series model in the world: the Type 41 Royale. An outsized and madly elegant car of which only eight were ever produced.

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SEDUCTION

Comme en horlogerie, la Veyron est assemblée à la main. Ses pièces, composées des matériaux les plus innovants, sont polies, puis montées deux fois pour un ajustement parfait. Il faut un mois pour fabriquer son moteur, qui est le seul 16-cylindres de la production automobile mondiale. Ses disques de frein en carbone céramique participent à un système de freinage à la hauteur de la puissance de ses 1200 chevaux. As in the field of watchmaking, the Veyron is assembled by hand. The parts, built using the most innovative materials available, are polished then assembled twice to ensure a perfect fit. It takes a whole month to produce the engine, the only 16-cylinder car engine produced anywhere in the world. The carbon-ceramic brake discs ensure that the braking system matches the power of the 1,200 horse-power engine.

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SEDUCTION

Bugatti-Parmigiani

Time, speed & innovation United in their search for perfection and their unrivalled sense of detail, a legendary car manufacturer and a prestigious watchmaker have shared the same dreams for the past ten years. Text Leila Klouche

H

aving written several key chapters of automotive history, Bugatti is the brand of a thousand patents. Born at the beginning of the 20th century, its legend is still very much alive today and, for the past hundred years, it has been founded on the strength of a dream, that of Ettore Bugatti, perpetuated by a company which is wholly committed to innovation, elegance, exclusivity and quality. Today, Bugatti has combined all these values in an exceptional car, the Veyron. It is an extraordinary vehicle – the very height of perfection both from an aesthetic and technical standpoint.

us, they design a car around an engine. At Parmigiani, we firstly develop a movement then we imagine a watch that could contain it. We pay the same attention to detail and to the way we work with materials. Moreover, our work tempo is very similar. The time devoted to development is essential (six years for the PF370 calibre).

Exclusivity, innovation, attention to detail – these values are shared with another devotee of mechanical engineering at its very best: Parmigiani Fleurier. The company pursues its quest for perfection through major watchmaking innovations and the very highest demands. According to Florin Niculescu, the brand’s Vice-president product development, Parmigiani shares a philosophy with Bugatti : « Like

Toujours basée à Molsheim, en Alsace, où la marque a été fondée il y a plus de cent ans, Bugatti fait aujourd’hui partie du groupe Volkswagen, fusionnant de façon admirable l’élégance à l’italienne, le savoir-faire français et l’ingénierie allemande. Still based in Molsheim, Alsace, where the brand was founded more than one hundred years ago, Bugatti is now part of the Volkswagen group, admirably combining Italian elegance, French know-how and German engineering. La Veyron, avec sa vitesse potentielle, pourrait décoller; c’est son aérodynamique bien pensée qui la maintient collée sur la route, quelle que soit sa vitesse. With its speed potential, the Veyron could actually take off; its cleverly-designed aerodynamics keeps it safely on the ground, whatever its speed.

La Bugatti Aérolithe, imaginée par Parmigiani Fleurier, reprend les lignes « Streamline » du mythique modèle Aérolithe conçu par Jean Bugatti, le fils d’Ettore, en 1935. The Bugatti Aerolithe, dreamt up by Parmigiani Fleurier, echoes the streamlined shape of the legendary Aerolithe designed by Jean Bugatti, the son of Ettore, in 1935.

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INNOVATION

Solar Decathlon

L’HABITAT COLLECTIF DE DEMAIN SERA-T-IL PLUS SÉDUISANT ? Ouvert aux universités du monde entier, le concours Solar Decathlon cherche désormais des projets combinant le solaire avec de meilleurs habitats collectifs. L’EPFL, soutenue financièrement par la Chaire Landolt & Cie, est en lice pour l’édition 2017. Texte Sophie Kellenberger / Photo Vanina Moreillon

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e Solar Decathlon augmente ses ambitions. Au départ, en 2002, cette compétition internationale créée par le Département de l’énergie américain appelait les universités à participer à la réflexion autour de la construction durable et de l’énergie solaire avec des projets originaux. Aujourd’hui, la consigne a évolué. Les chercheurs doivent désormais intégrer à leur projet des solutions rendant l’habitat collectif mieux adapté aux envies et nécessités de ses utilisateurs. Titulaire d’un doctorat en ingénierie mécanique de l’Université de Caroline du Sud, Jamie Russell est le professeur invité par la Chaire Landolt & Cie « Innovations for a sustainable future ». Responsable du Swiss Living Challenge pour le Solar Decathlon, il pilote l’entier du projet. Depuis 2011, vous avez déjà participé à deux éditions du Solar Decathlon. Quelles ont été les principales évolutions ces dernières années ? Il a été largement prouvé dans les éditions précédentes qu’il était possible de construire des maisons exemplaires – souvent individuelles – fonctionnant à l’énergie solaire, produisant parfois plus d’énergie qu’elles n’en consomment sur une année. Désormais, on souhaite réfléchir à un habitat qui s’intègre intelligemment à la densification en milieu urbain. Nos étudiants s’appliquent à raisonner à l’échelle d’un quartier, en s’interrogeant sur les espaces partagés que l’on pourrait concevoir pour gagner en densité, mais aussi et surtout en qualité de vie. Il faudrait conserver les bienfaits de la maison individuelle, l’intimité auxquels les habitants du Nord sont attachés, tout en faisant fonctionner ces habitats les uns avec les autres, énergétiquement et socialement. Comment est née cette réflexion ? Elle est apparue en 2010 déjà, dès la première édition européenne. C’est une problématique qui n’est pas encore d’actualité aux Etats-Unis. L’Europe est confrontée à des pressions, notamment démographiques, qui n’existent pas outre-Atlantique. En cela, la Suisse, avec la votation sur la loi sur l’aménagement du territoire, fait office de précurseur ; une telle votation est impensable là-bas : même s’ils sont conscients de l’étalement urbain, le territoire est encore vaste.

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projet doit d’abord être applicable sur le Plateau suisse en général et répondre à une problématique qui touche toute l’Europe.

Avez-vous des exemples de ce que la Suisse et les étudiants qui travaillent avec vous peuvent apporter de nouveau ? Les étudiants se sont particulièrement intéressés aux environs de Fribourg, qui sont concernés par cette question. Le Smart Living Lab – ce laboratoire de l’habitat intelligent qui englobe la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, l’Université de Fribourg ainsi que l’EPFL et la Haute Ecole d’art et de design de Genève – se situe également à Fribourg, sur l’ancien site de Cardinal. Mais le

A quelles pressions sera confrontée l’Europe en particulier ? Il est certain que tout le continent devra faire face à une augmentation démographique. Mais qu’en est-il du contexte social ? Qu’arrive-t-il aux gens qui vivent dans des espaces à forte densité de population ? La question qui se pose est par exemple de savoir comment densifier les régions périphériques de façon à ce que l’on y maintienne la qualité de vie et que les personnes âgées se sentent aussi partie prenante de la population. Et comment faire pour ramener les « Factories of the Future », les usines du futur, les lieux de production, dans les zones habitées ? Car, si l’on continue de concentrer la production à l’extérieur des villes, on est ensuite obligé d’utiliser la voiture pour y accéder. Les centres des cités doivent donc devenir divers, très vivants et attractifs. Des solutions originales sont à l’étude, tenues assez discrètes dès lors qu’entre universités, cette singularité des projets est décisive dans ce concours qui verra s’affronter une vingtaine de groupes de recherche. La Commission européenne est tout à fait consciente des problématiques en jeu. Elle voit un grand intérêt à cette compétition ; elle est d’ailleurs en train d’en reprendre l’organisation.

Maison prototype Pour réaliser sa maison prototype et y intégrer ses innovations liées au solaire, l’EPFL a un grand éventail de possibilités de production et de stockage d’énergie renouvelable. On compte parmi celles-ci : les panneaux solaires thermiques (Swissinso) intégrés à la façade, les cellules Graetzel inspirées par la photosynthèse végétale, les panneaux solaires blancs du PV-Lab de Neuchâtel ou encore la technologie d’Enairys, qui stocke l’énergie grâce à l’air comprimé.


What is behind this approach ? It appeared in 2010 with the very first European edition. Our continent is faced with demographic pressures that do not exist in the United States. In this respect, Switzerland serves as a trailblazer with its vote on the law concerning urban development. What exactly are these issues ? The issues at hand include identifying how to increase the population density of the surrounding regions while maintaining the quality of life, or how The winning project from Rome University, at the Versailles competition in 2014, consists of a wooden apartment for the top floor of a multi-family housing project,

THE COLLECTIVE HOUSING OF THE FUTURE IN THE SPOTLIGHT Open to universities from around the world, the Solar Decathlon competition looks for projects combining collective housing and solar energy. The EPFL, with financial support from the Landolt & Cie SA Chair, is in the running for the 2017 edition. Text Sophie Kellenberger / Photo Vanina Moreillon

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he Solar Decathlon is becoming increasingly ambitious. Created by the US Department of Energy in 2002, this international competition initially called on universities to submit original projects with a view to participating in a thought process targeting sustainable construction and solar energy. Today, the task has evoved. Researchers are now required to incorporate solutions relating to collective housing. With a doctorate in mechanical engineering from the University of South Carolina, Jamie Russell is the guest professor of the Landolt & Cie SA Chair for « Innovative Strategies for a Sustainable Future » at the EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne). Responsible for the Swiss Living Challenge for the Solar Decathlon competition, he coordinates the entire project. Since 2011, you have already participated in two editions of the Solar Decathlon. What are the main developments you have observed in recent years ? Previous editions have provided ample proof that it is possible to build exemplary houses – often individual – calling on solar energy, sometimes even producing more energy than they consume over an entire year.

Henceforth, we want to envisage housing which could be integrated in an intelligent manner into the densification of urban life. The advantages of individual houses should be retained to provide the privacy so important to populations in the North while ensuring that these housing units work in harmony, both socially and in terms of energy use.

to incorporate production sites into residential areas. By continuing to concentrate production outside cities, we force people to use their cars to go to work. The centres of cities must become more diversified while remaining lively and attractive.

Smart Living Lab

How do your students begin their research ? They try to think on the scale of a district, exploring the area around Fribourg – where the laboratory is located – which is a city concerned by densification issues. The solutions identified here will be applicable on the Swiss Plateau and will therefore provide a solution to a problem which affects Europe as a whole. Original solutions are being studied for which the European Commission has understood the impact as it is currently taking over the organisation of the competition.

Recently inaugurated and situated at the heart of the BlueFactory innovation district in Fribourg, this smart living laboratory explores the technological, social and legal aspects of environmental sustainability. The Smart Living Lab is a platform which brings together the Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), the School of Engineering and Architecture in Fribourg (EIA-FR) and the University of Fribourg. The Solar Decathlon competition is the very first project of this centre of excellence which will also call on the participation of the School of Art and Design in Geneva.

Solar Decathlon provides an opportunity to showcase the innovations of the universities. What in particular can the EPFL promote for its part ? The campus presents a large range of possibilities for producing and storing renewable energy, be it through thermal solar panels (Swissinso) incorporated into the façade, Graetzel cells inspired by photosynthesis in plants, white solar panels from the PV-Lab in Neuchâtel or Enairys technology which stocks energy thanks to compressed air. These are cutting-edge technologies which will certainly be included in the project.

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ENVIRONNEMENT

Amilcare Porporato

RÉGIMES PLUVIAUX ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES Professeur en ingénierie civile et environnementale à l’Université de Duke, Amilcare Porporato fut le premier professeur à rejoindre la Chaire Landolt & Cie SA de l’EPFL en 2008. Rencontre. Texte Laetitia Wider

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ujourd’hui, les changements climatiques altèrent les régimes pluviaux et menacent la dynamique des écosystèmes. Dans ses recherches, le professeur Porporato cherche à anticiper la nature de ces changements. Et à répondre à cette question cruciale : combien d’eau pouvons-nous utiliser sans altérer irrémédiablement la biodiversité planétaire ?

En 2008, vous étiez le premier professeur invité par la Chaire Landolt & Cie et vous avez passé près d’une année en Suisse. Huit ans plus tard, que conservez-vous de cette expérience ? J’en garde d’excellents souvenirs et, d’ailleurs, j’y repense toujours avec un peu de nostalgie. Ce fut une opportunité unique à la fois de collaborer avec des collègues et des étudiants de l’EPFL et d’avoir du temps pour explorer et démarrer de nouvelles pistes de recherche, que je poursuis aujourd’hui encore. Qu’est-ce qui vous a le plus étonné durant cette année ? A ma grande surprise, j’ai constaté que l’intérêt pour le développement durable ne se limitait pas au monde académique. J’ai croisé plusieurs fois Pierre Landolt durant mon séjour et, derrière l’entrepreneur, j’ai découvert un vrai passionné d’environnement. Nos conversations sur l’écohydrologie et la sécurité alimentaire dans les régions semi-arides étaient extrêmement stimulantes ! Justement, votre domaine, l’écohydrologie, reste méconnu. Il est pourtant d’importance. L’écohydrologie étudie les processus reliant l’eau et les écosystèmes. Pour schématiser, sans eau, il n’y a pas de vie possible et, sans écosystème, il n’y a pas d’eau ! Nous en avons besoin pour boire, mais aussi pour produire notre alimentation. Rien que pour cultiver le blé nécessaire à la fabrication d’un kilo de pain, il faut environ 1000 litres d’eau. Et tout cela se fait au détriment d’écosystèmes variés, hypothéquant

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de manière inquiétante à la fois la biodiversité et les ressources hydrologiques. Le challenge, c’est donc de trouver une concurrence acceptable entre notre société et les écosystèmes. Et, pour compliquer le tout, il faut tenir compte des changements climatiques qui altèrent les régimes pluviaux. C’est-à-dire ? Aujourd’hui, on sait avec plus ou moins de certitude que l’augmentation des températures sur la planète est liée aux changements climatiques. C’est beaucoup plus délicat de savoir quelles conséquences cela aura sur la pluie. Ce que l’on suppose, c’est qu’à certains endroits, les précipitations devraient rester plus ou moins les mêmes, avec des tempêtes peu fréquentes mais plus intenses, et donc problématiques pour les écosystèmes comme pour nous. Le danger le plus inquiétant qui nous guette, c’est le changement de saisonnalité des averses, quand ces dernières deviennent aussi imprévisibles qu’alarmantes. En tant qu’expert du climat, êtes-vous pessimiste ? Il faut prendre la situation actuelle très au sérieux, mais il n’y a aucune raison d’être pessimiste. Récemment, j’ai voulu comprendre comment la biodiversité avait été façonnée, dans le passé, par les changements climatiques, et les variations des ressources hydrologiques. Les leçons du passé sont tout à fait claires. Les espèces qui ont survécu sont celles qui étaient les plus flexibles et ont su s’adapter aux changements climatiques. Nous devons apprendre à utiliser moins d’eau pour l’irrigation, à recycler cette eau et la réutiliser. Il faut également faire correspondre les cultures au type de sol et de climat. Mais cela nécessite de quantifier les changements qu’il y aura dans la disponibilité de cette ressource vitale. Et c’est compliqué, parce que cela dépend à la fois des scénarios climatiques et des conditions de l’écosystème. Quelles mesures devraient-on prendre pour éviter le pire ?

Je voudrais avoir une boule de cristal pour répondre à cette question ! Hélas, il n’y a pas qu’une seule recette. En général, ces problèmes nécessitent une approche holistique. Le cycle de l’eau, par exemple, ne peut pas être considéré isolément, mais nécessite de comprendre la réponse de la végétation aux changements climatiques, tout comme la dynamique microbienne du sol qui contrôle la disponibilité des nutriments et les émissions de carbone des écosystèmes. Nous devons être capable de parler de ces problèmes en termes quantitatifs. Définir tout cela en termes de nombres et d’équations est une condition sine qua non pour trouver des solutions pratiques et pas seulement se perdre en spéculations et en palabres. Sur quoi portent vos recherches en ce moment ? Je collabore avec l’Ecole polytechnique de Turin et l’Université de Palerme sur l’utilisation possible de plantes tolérantes à la sécheresse, comme l’ananas d’agave et la figue de barbarie. Elles présentent des avantages considérables pour l’alimentation et peuvent être valorisées comme biocarburants dans les terres semi-arides et marginales. Je travaille aussi avec des collègues dans le nord-est du Brésil pour développer des outils mathématiques servant justement à quantifier les changements à venir.

Un engagement durable La Chaire Stratégies innovatrices pour un futur durable résulte d’une convergence de valeurs entre l’EPFL et la Banque Landolt & Cie SA. La banque soutient, entre autres, le Solar Decathlon, offrant ainsi l’expertise de ses chercheurs. «  En tant que banquiers responsables, notre philosophie et la raison d’être de cette chaire sont de transmettre un patrimoine sain aux générations futures », explique Jean-Daniel Balet, membre de la direction de Landolt & Cie SA.


ing risk lying in wait for us is the changing seasonality of downpours which are becoming as unpredictable as they are dangerous. As a climate expert, are you pessimistic ? The current situation must certainly be taken very seriously, but there is no reason to be pessimistic. Recently, I wanted to understand how, in the past, biodiversity was shaped by climate change and variations in hydrological resources. The lessons of the past are very clear. The species which survived were those which were the most flexible and were able to adapt to climate change. We must learn to use less water for irrigation, to recycle and reuse this water. We must also match the crops grown to the type of soil and climate. However, this means quantifying the changing availability of this vital resource. That is a complicated issue as it depends on both the climate scenarios and the conditions of the ecosystem.

Amilcare Porporato

RAINFALL PATTERNS AND CLIMATE CHANGE As a professor of civil and environmental engineering at Duke University, Amilcare Porporato was the first professor to join the Landolt & Cie SA chair at EPFL in 2008. An interview.Text Laetitia Wider

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oday, climate change is altering rainfall patterns and threatening the dynamics of ecosystems. Through his research, Professor Porporato endeavours to predict the nature of these changes and to answer this crucial question : how much water can we use without irrevocably altering the biodiversity of our planet ? In 2008, you were the first professor to be invited by the Landolt & Cie chair and you spent almost an entire year in Switzerland. Eight years later, what have you retained from this experience ? I have excellent memories of this experience and I always feel a little nostalgic when thinking about it. It was a unique opportunity both to work with colleagues and students at the EPFL and to have sufficient time to explore and open new avenues of research which I am still following today. What surprised you most during your year in Switzerland ? I was greatly surprised to observe that the interest in sustainable development was not restricted to the academic world. I met Pierre Landolt several times during my stay and behind the entrepreneur, I discovered someone who truly cares about the environment. Our conversations about ecohydrology and

food security in semi-arid regions were absolutely fascinating ! Your specialist field of ecohydrology remains relatively unknown and yet it is very important. Ecohydrology studies the processes linking water and ecosystems. To put it simply, without water there is no life and without ecosystems there is no water ! We need it to drink and to produce our food. Even just to grow enough wheat to produce one kilogram of bread requires about 1,000 litres of water. And all this is achieved to the detriment of varied ecosystems, compromising both biodiversity and hydrological resources to an alarming extent. The challenge is thus to find a viable trade-off between our society and the ecosystems. To make things more complicated, we have to take account of climate change, which is altering rainfall patterns. Which means ? Today, we are more or less certain that the rise in temperatures on the planet is linked to climate change. It is somewhat more complicated to predict what impact this will have on rainfall. We believe that in some places, precipitation will remain more or less unchanged with relatively infrequent but more intense storms which will therefore pose a problem both to ecosystems and to ourselves. The most alarm-

What measures should we take to avoid the worst ? I would need a crystal ball to answer that question ! Unfortunately, there is no one recipe for success. In general, these problems require a holistic approach. The water cycle, for example, cannot be considered alone as we have to understand both how plants respond to climate change and the dynamics of microbes in the soil which control the availability of nutrients and the ecosystems’ carbon emissions. We must be capable of talking about these problems in quantitative terms. Defining all this through numbers and equations is a sine qua non condition for identifying practical solutions and not simply becoming bogged down in speculation and rhetoric. What is the current focus of your research ? I am working with the Polytechnic University of Turin and the University of Palermo on the possible use of drought-tolerant plants such as the agave pineapple and the prickly pear. They boast considerable benefits in terms of food and can be used as biofuels in semi-arid and marginal zones. I am also working with colleagues in north-western Brazil to develop mathematical tools to quantify the coming changes.

A sustainable commitment The Chair Landolt & Cie « Innovative Strategies for a Sustainable Future » came into being as the result of a convergence of values between the EPFL and the Swiss private bankers Landolt & Cie SA. The bank supports the Solar Decathlon and provides expert input from its researchers : « Our philosophy, and the guiding principle of this Chair, is to ensure that we pass on a healthy legacy to future generations », explained Jean-Daniel Balet, a member of Landolt & Cie’s Executive Committee.

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EDUCATION

Récemment entré en fonction entant que directeur général du célèbre établissement vaudois, Philippe de Korodi expose sa vision du développement futur. Texte William Türler / Photos Vanina Moreillon

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ue de chemin parcouru depuis la création, il y a plus d’un siècle, d’une école catholique pour garçons par un groupe de pères dominicains venus de France. Aujourd’hui, le Collège Champittet, à Pully et à Nyon, accueille 850 élèves en provenance du monde entier et fait partie de la famille d’écoles internationales Nord Anglia Education, qui regroupe 35 établissements et plus de 23 000 étudiants. De quoi donner à ses jeunes diplômés un avant-goût du monde globalisé qui les attend.

PRÉPARER LES JEUNES À LA MONDIALISATION

Philippe de Korodi, vous venez de prendre vos fonctions après un parcours dans différentes compagnies suisses. Quelles sont vos motivations à rejoindre l’univers de l’enseignement ? A bientôt 51 ans, j’ai envie de redonner un peu de mon expérience aux jeunes générations. En outre, j’ai un côté idéaliste, qui a notamment pu s’exprimer par le passé dans l’humanitaire. L’enseignement offre un champ des possibles extraordinaire. Par ailleurs, j’ai moi-même fait ma maturité latinanglais ici, au Collège Champittet.

prises internationales sont moins nombreuses et, compte tenu du climat actuel, cela ne va pas aller en s’améliorant. Face à cette situation, nous sommes mieux armés que d’autres écoles, car les deux tiers de nos élèves sont locaux. Il s’agit, dans les années à venir, de consolider cette position vis-à-vis des familles qui habitent dans la région.

Quelle est votre vision concernant le développement de l’établissement pour les années à venir ? Avec 110 ans d’histoire, notre collège a une identité extrêmement forte. Mais il évolue dans un monde de plus en plus globalisé. La globalisation pour le Collège Champittet, c’est l’arrivée, il y a cinq ans, du groupe Nord Anglia Education, qui a amené énormément de ressources, mais aussi une culture différente. Je souhaite dans le futur continuer à tirer les bénéfices de cette situation, tout en consolidant notre identité locale.

Quelles sont les principales différences entre un établissement comme le vôtre et une école standard ? Par exemple, le bilinguisme français-anglais est complètement intégré dans notre programme. Nous souhaitons faire en sorte que nos élèves deviennent entièrement bilingues. Une autre différence est la numérisation complète de nos cours. Nous sommes la première école de Suisse romande à avoir introduit les tablettes numériques dans l’enseignement quotidien. Tous les élèves en ont une pour étudier et correspondre. Enfin, le fait d’avoir un internat donne

Concrètement, comment est-ce que cela se présente ? Notre établissement est construit autour d’une colonne vertébrale : la maturité suisse. Le baccalauréat international et le baccalauréat français viennent en complément. Notre environnement a changé depuis quelques années : les entre-

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Collège Champittet

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un énorme savoir-faire en termes d’équilibre de vie pour les élèves. Et, comme évoqué, notre établissement propose trois voies en option. Comment résumeriez-vous la philosophie de votre école ? Une chose consiste à transmettre un enseignement, une autre est la manière dont on le fait. Le rapport avec nos élèves est plus individualisé qu’ailleurs. Le dialogue est très rapproché avec les parents. A cela s’ajoute toute une série de services, tels que des conseils de psychologues et ceux d’un aumônier, pour rester dans les valeurs spirituelles qui ont présidé à la création de notre établissement. En définitive, le plus important est que nos jeunes acquièrent la confiance en eux et soient ouverts au monde. Nos élèves peuvent par exemple avoir très facilement des contacts avec d’autres élèves, notamment par le biais de programmes communs au sein du groupe Nord Anglia Education.

L’histoire du Collège Champittet en quelques dates 1903 : création de l’école par un groupe de pères dominicains 1951 : direction confiée aux chanoines du Grand-Saint-Bernard 1984 : l’école ouvre pour la première fois ses portes aux filles 2004 : un nouveau campus est inauguré à Nyon, à l’intention des élèves jusqu’à 12 ans 2009 : l’établissement rejoint le groupe Nord Anglia Education


Collège Champittet

PREPARING YOUNG PEOPLE FOR GLOBALISATION Recently appointed Director General of the the famous school in the canton of Vaud, Philippe de Korodi shares his vision concerning the future development. Text William Türler / Photos Vanina Moreillon

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ow much has been achieved since a Catholic school for boys was founded more than a century ago by a group of Dominican fathers from France. Today, the Collège Champittet, based in Pully and Nyon, is home to 850 pupils from around the world and is a member of the family of Nord Anglia Education international schools, a group of 35 teaching establishments with a total of more than 23,000 students. That offers ample scope to give its young graduates a taste of the globalised world awaiting them.

than other schools as two thirds of our pupils are from the local catchment area. In the coming years, it will be a case of consolidating this position vis-à-vis the families living in the region. What are the main differences between a school like yours and a standard school ? French and English bilingual teaching, for example, is entirely incorporated into our programme. We

How would you summarise the philosophy of your school ? One aspect involves transmitting the teaching and the other is the means by which this is achieved. The relationship we maintain with our pupils is more individualised than elsewhere. Close cooperation with the parents is very important. This is combined with a series of services such as advice provided by a psychologist and a chaplain with

Philippe de Korodi, you have just settled into your new job after a career in a number of different Swiss firms. What pushed you to move into the world of education ? I will soon be 51 and I wanted to share my experience with the younger generations. I also have an idealistic side which has found an outlet in the past in humanitarian work. Education offers an extraordinary range of possibilities. What’s more, I obtained my Swiss Maturité diploma majoring in Latin and English here at the Collège Champittet. What is your vision concerning the development of the school in the coming years ? With 110 years of history to look back on, our school has a very strong identity. It must nevertheless continue to function in an increasingly globalised world. For the Collège Champittet, globalisation meant the arrival of the Nord Anglia Education group five years ago, bringing with it vast resources but also a different culture. In the future, I would like to continue reaping the benefits of this situation while consolidating our local identity. How does that work in real terms ? Our school is built around a solid backbone in the form of the Swiss Maturité diploma complemented by the international Baccalaureate and the French Baccalauréat. Our environment has changed in recent years : there are fewer international companies and in light of the current climate, the situation will not be improving anytime soon. With this in mind, we are better equipped

want to ensure that our pupils become entirely bilingual. Another difference is the full digitisation of our courses. We were the first school in French-speaking Switzerland to introduce digital tablets into everyday teaching. All the students have one for study and correspondence purposes. Finally, the fact that we are a boarding school ensures we have extensive knowhow in terms of providing a balanced lifestyle for the pupils. And as I have already mentioned, our school offers three different study options.

a view to maintaining the spiritual values which were the very foundation of our school. In short, the essential aim is for our pupils to develop confidence in themselves and to be open to the world. Our pupils can, for instance, easily enjoy contact with other pupils, in particular through the programmes common to the entire Nord Anglia Education group.

Key dates in the history of the Collège Champittet 1903 : creation of the school by a group of Dominican fathers 1951 : management entrusted to the canons of the Great Saint-Bernard 1984 : the school opens its doors to girls for the first time 2004 : a new campus is inaugurated in Nyon intended for pupils up to the age of 12 2009 : the school joints the Nord Anglia Education group

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SENSE OF WONDER

Le Beau-Rivage Palace fait En 2014, le Beau-Rivage Palace a confié l’inventaire de ses archives aux Archives hôtelières suisses. Evelyne Lüthi-Graf, directrice de cette fondation, revient sur l’importance de l’archivage dans la mémoire d’un hôtel. Texte Evelyne Lüthi-Graf / Photos Archives hôtelières suisses

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nniversaire, jubilé ou commémoration sont autant de célébrations qui témoignent de l’âge d’un vénérable établissement hôtelier. On fête ensemble les 50 ans, car les témoins sont encore présents. Puis l’hôtel atteint fièrement son centenaire, et la gloire au 125e anniversaire. A partir du 150e, aucun doute, on fait partie de la grande histoire, à l’instar du Beau-Rivage Palace. Tous ces anniversaires reposent sur une mémoire : celle des archives. La mémoire des murs, celle de l’ambiance, celle des objets emblématiques que sont les chaises, le bureau du maître d’hôtel, la vaisselle ou les tableaux. Puis la mémoire des employés, cuisiniers, portiers, concierges, gouvernantes, et celle de toutes les petites mains, femmes de chambre, serveurs, jardiniers, plongeurs. Enfin, les traces écrites du passage des hôtes. Une accumulation de souvenirs, d’événements, de témoignages et d’images d’une époque ou d’un métier, palpables, dont la lecture vous emporte immédiatement dans une époque que l’on qualifie de « belle » car elle offrait à ceux qui la vécurent un monde où tous les espoirs étaient permis grâce aux nouvelles technologies qu’étaient alors l’électricité, l’eau chaude, le moteur à explosion, la télécommunication.

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parler ses archives

documents racontent la vie de l’hôtel, ses préoccupations, l’origine du choix des pièces de mobilier, des fournisseurs des verres à vin ou des assiettes. On apprend que les chaises de la magnifique Salle Sandoz sont des Jacob Kohn, viennoises mais plus luxueuses que celles des frères Thonet, que la vaisselle a été commandée à Limoges et que les verres qui ornaient les tables étaient des Baccarat, factures d’époque à l’appui ! On y découvre aussi que la vie du vénérable Palace, tel un gazon parfait, est semé de marguerites : Dans une lettre retrouvée, le grand directeur de la Belle Epoque, Jacques Tschumi, se plaint auprès du conseil d’administration qu’un membre de la commission donne des ordres au jardinier derrière son dos, et que ce dernier, influencé, refuse de lui obéir à lui. De deux choses l’une : soit le conseil d’administration l’estime capable d’assumer ses responsabilités et lui « accorde le seul droit de donner des ordres », soit on le décharge, et il promet de ne plus s’occuper du jardin, « je ne me mêlerai à rien du tout ! » En Suisse, de nombreuses archives hôtelières sont encore en danger, car les responsables des hôtels, propriétaires ou membres du personnel, ignorent

Tant de festivités, de commémorations, de flonflons et de coupes de champagne partagés. Les mets passent, les feux d’artifice s’inscrivent au fond des yeux et l’écrit se pose sur une étagère et s’endort sous la poussière de l’oubli. Souvent, les archives sont dispersées, « empruntées », quand elles ne sont pas simplement éliminées à la faveur d’un changement de propriétaire... Ce ne sont que de vieux papiers – à peine lisibles, écrits à la plume par un secrétaire zélé –, non ? Heureusement, ce n’est pas le cas partout. Quelques établissements hôteliers font appel aux archivistes des Archives hôtelières suisses pour faire revivre les traces de ce passé précieux. Ce sont alors tous les départements de l’hôtel, de l’administration à la restauration, qui vont bénéficier de ces témoignages. Cette mémoire est l’âme de l’hôtel, elle est la preuve d’un savoir-faire, d’une qualité, et s’inscrit dans une tradition hôtelière suisse de l’accueil. Le Beau-Rivage Palace cultive depuis des décennies cette conscience historique. Plusieurs directeurs et directrices ont fait ce qu’il fallait au fil des années pour conserver les témoignages du passé et pour les transmettre aux générations futures. Les caisses contenant ce poids de l’histoire ont maintes fois été déplacées, puisque dans un hôtel, quelle que soit sa taille, il n’y a jamais assez de place ! En 2008, à l’occasion du 150e anniversaire, un énorme travail de recherche avait été accompli pour la réalisation du beau livre de commémoration. Bien des sujets

« Faire revivre les traces de ce passé précieux. » avaient été documentés et des objets répertoriés. Mais aujourd’hui, tout est ordonné, listé, bien rangé dans du matériel ad hoc et l’hôtel peut ainsi compter sur un patrimoine complet d’une grande richesse. Plus de 300 registres et cartons présentent une pléthore de renseignements, allant des noms des dizaines de milliers d’hôtes aux conventions notariales passées avec les services industriels de la ville pour obtenir le gaz à éclairage ou l’eau courante ! Des centaines de

la valeur de ces « vieux papiers » ou de ce mobilier spécifique. Heureusement, d’autres établissements, souvent encore en mains de familles hôtelières, se soucient de leur passé et ont conscience de la valeur ajoutée que représentent les archives pour l’identité de l’hôtel. Le Beau-Rivage Palace fait partie de ces privilégiés qui disposent d’une manne historique qui ne demande qu’à être exploitée pour vous faire rêver ! Bienvenue dans le monde fabuleux des archives.

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SENSE OF WONDER

The Beau-Rivage Palace lets its archives talk In 2014, the Beau-Rivage Palace entrusted the inventory of its archives to Swiss Hotel Archives. Evelyne Lüthi-Graf, Director of the foundation, talks about the important role archiving plays in a hotel’s memory. Text Evelyne Lüthi-Graf / Photos Swiss Hotel Archives

dishes go by, the fireworks no longer light up our eyes and the stories are left to lie dormant on a shelf accumulating the dust of oblivion. Often the archives are scattered, « borrowed » or simply jettisoned with the arrival of a new owner. They are nothing but old papers, barely legible and written by hand by an over-zealous secretary, aren’t they ?

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nniversaries, jubilees and commemorations are all celebrations which bear witness to the age of a venerable hotel. The 50th anniversary is celebrated because the witnesses are still there to see it. Then the hotel proudly reaches its centenary followed by the glory of its 125th anniversary. Once it reaches its 150th year, it can legitimately claim to have earned its place in history, a feat achieved by the Beau-Rivage Palace. All these anniversaries are founded on a memory : that of the archives. There is the memory of the walls, the atmosphere, the emblematic objects including the chairs, the maître d’hôtel’s desk, the crockery and the paintings. And then there is the memory of the employees, chefs, doormen, concierges, housekeepers and everyone else who has worked there including the chambermaids, waiters, gardeners and dishwashers. Finally, there are the written records of the guests who have stayed in the hotel. The memory of a hotel is this accumulation of tangible memories, events, testimonies and images of an era of a profession. It immediately transports you to a « golden age » which offered all those who lived through it a world where anything seemed possible thanks to the new technologies of the day: electricity, hot water, the internal combustion engine and telecommunications. So many festivities, commemorations, happenings and glasses of champagne enjoyed together. The

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Fortunately, this is not always the case. Some hotels call on Swiss Hotel Archives to bring these precious traces of the past back to life. All the services of the hotel, from administration to catering, will benefit from these testimonies. This memory is the hotel’s very soul, proof of its quality and know-how, reflecting the tradition of hospitality in Swiss hotels.

that the crockery was ordered from Limoges and that the glasses that adorned the tables came from Baccarat ! We also discover that, like the perfect lawn, the life of this venerable old luxury hotel is scattered with daisies : in a letter found, the hotel manager during the Belle Epoque, Jacques Tschumi, complained to the Board of Directors that a member of the commission was giving orders to the gardener behind his back and that the latter was refusing to obey the manager. Either the Board was to judge him capable of assuming his responsibilities and thus « grant him the sole right to give orders », or he was to be relieved of this task in which case he promised to stop dealing with the garden : « I will have nothing at all to do with it ! »

« Bringing to life the precious traces of the past. » For decades, the Beau-Rivage Palace has cultivated this historical conscience. Successive managers have taken the necessary steps over the years to safeguard these vestiges of the past and to hand them down to future generations. The boxes carrying this weight of history have been moved so many times because however big a hotel, there is never enough space ! In 2008, on its 150th anniversary, a massive research work was completed in order to produce an attractive commemorative book. Numerous topics were documented and objects indexed but today, everything is in order, listed and appropriately stored so that the hotel boasts a full and very rich heritage. More than 300 registers and boxes contain a plethora of information ranging from the names of tens of thousands of hotel guests to notarised agreements signed with the city’s utilities services to ensure the supply of lighting gas and running water ! Hundreds of documents tell the story of the hotel, its concerns, the reasons behind the choice of furniture and the wine glass and crockery suppliers. We learn that the chairs in the magnificent Sandoz ballroom are by Jacob Kohn from Vienna, more luxurious than those designed by the Thonet brothers. On the evidence of the original invoices, we learn

In Switzerland, numerous hotel archives remain in danger as the hotel managers, owners or staff do not realise the true value of these « old papers » or specific furniture. Fortunately, other hotels – often still in the hands of hotel families – care about their past and are aware of the added value that the archives represent for the hotel’s identity. The Beau-Rivage Palace is one of these privileged hotels blessed with historical manna just waiting to make you dream ! Welcome to the fabulous world of archives.


Deux patrimoines essentiels nous ont été confiés. L’un, que nous partageons tous, nous rend responsable de l’équilibre de notre planète. L’autre est celui que vous nous avez précieusement confié.

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ancre sa philosophie et sa responsabilité dans le pur respect d’une éthique durable. Ecouter. Anticiper. Agir sur votre patrimoine. En toute transparence. Et ainsi contribuer à le magnifier pour le remettre aux

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générations suivantes. Ancrée à l’EPFL, et créée à l’initiative de Pierre Landolt, Président du Conseil d’Administration de Landolt & Cie SA, la Chaire Landolt & Cie «Stratégies innovatrices pour un futur durable» a pour but de favoriser la formation et l’émergence de nouvelles approches. Et ainsi peut-être faire naître et progresser, dans une vision stratégique modifiée, une nouvelle façon de penser et d’agir qui favorise un sens collectif solidaire.

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VISITE GUIDÉE

Hôtel Palafitte

UN NOUVEAU CHEF À LA BARRE Le restaurant de l’hôtel Palafitte, dont la terrasse exceptionnelle semble flotter sur les eaux du lac de Neuchâtel, s’offre les services du chef David Sauvignet. Pour lui, la cuisine se doit d’être authentique, honnête et inspirée d’une région. Texte et photos Sophie Kellenberger

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ous venez de quitter le restaurant gastronomique La Table de l’hôtel Le Sapin, à Charmey, avec lequel vous avez décroché votre première étoile au Michelin. Que recherchez-vous aujourd’hui au restaurant du Palafitte ? A l’aube de mes 40 ans, j’avais envie d’un nouvel enjeu, quelque chose qui puisse me porter. Fondamentalement, ma cuisine restera la même, mais j’espère qu’elle va se laisser inspirer par ce lieu extraordinaire. Loin des raisonnements théoriques, je pratique une cuisine très instinctive. Je pense avoir trouvé ici l’endroit pour m’épanouir. Professionnellement et personnellement. Où puisez-vous votre inspiration ? Le lac, si présent, sera une excellente réserve d’idées. Ces prochains mois, je vais chercher les meilleurs produits de la région de Neuchâtel, rencontrer les producteurs au marché, les bouchers. J’irai me promener à vélo, discuter aussi avec les pêcheurs pour mieux connaître les produits du lac ; découvrir par exemple si les écrevisses sont suffisamment grandes ou s’il y a ici de la lotte. Ma cuisine est si instinctive que ma carte jaillit d’elle-même au fil du temps et de mes découvertes. J’observe les produits et la culture du goût des Neuchâtelois pour ensuite les réinterpréter à ma façon, toujours assez spontanément et facilement. Quels sont les produits que vous affectionnez particulièrement ? Quand ça m’intéresse, je ne ferme la porte à rien : je suis curieux de tout. Savoir prendre du plaisir est essentiel, car celui qui mange va le ressentir. Pour le reste, je pense pratiquer ici une cuisine plus légère qu’elle ne l’était à Charmey, plus proche aussi des produits du lac, en apprêtant les féras, les perches ou les brochets. A quoi ressemble votre cuisine ? Je travaille surtout les produits de saison. Je ne

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renonce à rien, des champignons à tous les fruits et légumes imaginables. Je suis très curieux et cherche une cuisine plaisante, classique, que je remets au goût du jour avec une technique moderne qui est une synthèse de mon parcours professionnel. Pour ce printemps, j’ai choisi de travailler tous les nouveaux petits légumes, la rhubarbe, les fraises. Tout cela en privilégiant les bons produits de la région et de ses environs, comme les cuisses de grenouilles de Vallorbe, le jambon de Vaumarcus, la féra, le brochet et les agneaux du pays, ou encore les volailles de la Gruyère. Quels sont vos plats préférés ? La raviole ouverte aux cuisses de grenouilles de Vallorbe, le tournedos de bœuf aux morilles et à l’ail des ours.

Une cuisine émotionnelle « La cuisine de David Sauvignet est lisible, compréhensible par tous ; elle vaut de l’or », observe Didier Schneiter, Chef exécutif du Beau-Rivage Palace. « Sa très grande sensibilité fait de lui un chef hors norme. Sa cuisine est émotionnelle car, pour lui, c’est le plaisir du client qui passe avant tout. En cela, il est un passeur d’émotions », ajoute celui qui l’a vu travailler ces quinze dernières années. « Ses plats respectent chacune des saveurs sans faire de l’ombre à l’autre. La clientèle neuchâteloise affectionne moins le spectacle que le goût ; nous ne cherchons pas à faire du restaurant de l’hôtel Palafitte une table étoilée, mais un endroit reconnu pour la qualité de ses produits et de sa cuisine. »


« David Sauvignet conveys emotions. His dishes respect individual flavours without allowing them to overshadow the others. »

the local population before reinventing them in my own way, always quite naturally and with a degree of spontaneity. Which products do you particularly enjoy working with ? When I’m interested in a product, I’m curious about everything and never dismiss anything out of hand. Knowing how to enjoy what you are doing is essential because this will be transmitted to the person sitting at the table. Otherwise, I intend to adopt a lighter approach here than in Charmey, closer to the products of the lake with its whitefish, perch and pike.

A NEW CHEF AT THE HELM With its exceptional terrace seemingly floating on the waters of Lake Neuchâtel, the restaurant at the Hôtel Palafitte has treated itself to the services of the chef David Sauvignet. For him, cuisine should be authentic, honest and inspired by a region. Text and photos Sophie Kellenberger

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ou have just left the gourmet restaurant La Table at the Hotel Le Sapin in Charmey where you won your first Michelin star. What is your aim now in the restaurant at the Palafitte ? With my 40th birthday just around the corner, I wanted a new challenge – something that drives me. My cooking will remain fundamentally the same, but I hope that it will also draw inspiration from this extraordinary place. Far from a theoretical rationale, my culinary approach is highly instinctive. I believe that I have found a place where I can flourish, both professionally and personally.

Where do you find your inspiration ? The lake, which is omnipresent, will be an excellent source of ideas. In the coming months, I will be looking for the best products in the region around

Neuchâtel, meeting the producers at the market, the butchers. I’ll be out riding my bike, chatting to the fishermen to get a better idea of the products they pull from the lake, finding out if the crayfish are big enough or if there is any monkfish here. My cooking is so instinctive that my menu writes itself over time and as I discover new ingredients. I observe the products and the culinary culture of

How would you describe your cooking ? I primarily work with seasonal products. I am open to anything, from mushrooms to every fruit and vegetable imaginable. I am very curious and try to create pleasant, traditional dishes with a more contemporary feel calling on modern techniques which reflect my career as a whole. This spring, I have decided to use all the new little vegetables together with rhubarb and strawberries while emphasising the delicious products available in the region and its surrounding area such as frogs’ legs from Vallorbe, ham from Vaumarcus, poultry from Gruyère and the local whitefish, pike and lamb. What are your favourite dishes ? Open ravioli with frogs’ legs from Vallorbe and beef tournedos with morels and wild garlic.

Emotional cuisine « David Sauvignet’s cooking is clear and perfectly comprehensible to all ; it is pure gold dust, » observes Didier Schneiter, Executive Chef at the Beau-Rivage Palace. « His incredible sensitivity makes him an extraordinary chef. His cooking is emotional because he puts the guest’s pleasure first. He conveys emotions, » adds the man who has watched him work for the past fifteen years. « His dishes respect individual flavours without allowing them to overshadow the others. The local clientele tends to put taste ahead of razzamatazz ; our aim is not to make the restaurant at the Hotel Palafitte an award-winning address but a place renowned for the quality of its products and the fare it serves. »

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Alexandre Delétraz

Cuvée spéciale jeunes

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RÉGION

Alexandre Delétraz, talentueux vigneron valaisan, et Thibaut Panas, chef sommelier du BeauRivage Palace, ont réalisé une cuvée à quatre mains, assemblage de quatre cépages traditionnels du Valais. Texte Alexandre Truffer / Photos Dominique Derisbourg

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partir du mois de mai 2015, les cartes des restaurants du BeauRivage Palace vont s’enrichir d’une nouvelle référence. Baptisé Cuvée Spéciale Beau-Rivage Palace Millésime 2012, ce rouge valaisan est né de l’amitié entre deux jeunes professionnels talentueux. « L’histoire de ce vin commence en 2012. Le Gault&Millau suisse m’avait nommé « Rookie » de l’année (meilleur jeune vigneron) et avait octroyé

talents

le titre de Sommelier suisse de l’année à Thibaut. Comme nous nous appréciions déjà avant de recevoir ces prix, nous avons pensé que c’était l’occasion de créer un vin ensemble », explique Alexandre Delétraz. Ce passionné de 34 ans quitte Genève en 2006 pour s’installer en Valais. En moins de dix ans, il a acquis une centaine de parcelles, presque exclusivement sur des terrasses escarpées et arides, et créé la Cave des Amandiers. La quinzaine de vins qu’il tire de ses 5,2 hectares ont su se faire connaître, et reconnaître, des consommateurs comme des prescripteurs. « J’ai rencontré Alexandre Delétraz quand je travaillais encore à l’Hôtel de Ville de Crissier, déclare Thibaut Panas. J’appréciais le personnage, sa philosophie, et j’étais impressionné par ses qualités de vinificateur. Mon prédécesseur au Beau-Rivage Palace, Tony Decarpentrie, partageait cet avis et travaillait déjà avec lui. » Patience et savoir-faire « Nous avons très vite opté pour un assemblage rouge ; un type de vin qui permet pas mal de créativité et dans lequel le vinificateur peut mettre sa patte », précise Alexandre Delétraz. Le vigneron de Saillon ajoute qu’il a fallu deux ans pour atteindre le résultat désiré. « Nous ne voulions pas travailler dans la précipitation. »

« Après les vendanges, je suis allé à la Cave des Amandiers pour déguster tous les vins. D’abord pour me faire une idée du millésime 2012, une année assez fraîche, explique Thibaut Panas. Une fois définie la direction générale, nous avons procédé à des essais d’assemblages pour une cuvée qui nous convienne à tous les deux. » Le sommelier confie que les proportions de chaque cépage ont évolué au fil de temps. « Au début, il y avait moins de cornalin que dans la mouture actuelle. Puis nous nous sommes rendu compte que cette spécialité arrondissait les tanins et donnait de la profondeur à la cuvée. » Durant cette période de tâtonnements, chaque cépage a patienté tranquillement en barrique. A la fin de l’été 2014, le choix final a été validé. L’assemblage est resté un mois en cuve avant d’être mis en bouteille. Six mois de repos pendant lesquels le duo s’est concentré sur l’habillage (choix du flacon, de l’étiquette et du bouchon) et qui ont permis de parfaire l’harmonie de cette cuvée spéciale, qui n’a été commercialisée qu’au printemps 2015. Une cuvée à son apogée « La Cave des Amandiers est l’un des domaines valaisans qui montent. Les 300 bouteilles de cette cuvée exclusive devraient s’épuiser fin octobre déjà, pronostique Thibaut Panas. Bien entendu, nous mettrons de côté quelques caisses afin de voir comment ce rouge évolue dans le temps. » Interrogé sur le potentiel de garde, Alexandre Delétraz nuance : « 2012 n’est pas un grand millésime de garde, mais il va donner naissance à des rouges élégants et frais, offrant assez vite une belle harmonie entre le fruit et la masse tannique. Avec ses deux ans et demi d’élevage, cette cuvée atteint maintenant son apogée. » Quant à la suite, les deux compères sont d’accord : l’idée est de perpétuer cette collaboration, incarnation d’une belle histoire d’amitié.

Cuvée des Amandiers Beau-Rivage Palace 2012 par Alexandre Delétraz, vigneron, et Thibaut Panas, sommelier Cet assemblage rouge du millésime 2012 est un mariage de quatre cépages traditionnels du Valais. Le diolinoir, majoritaire, apporte concentration et tanins. Il constitue la colonne vertébrale de l’assemblage. Le cornalin amène des arômes de fruits noirs, de la puissance ainsi que des tanins soyeux. L’humagne confère de la fraîcheur ainsi que de l’élégance, tandis que la syrah donne vivacité et arômes épicés. Cette cuvée, vendue exclusivement au Beau-Rivage Palace, est disponible depuis le mois de mai 2015.

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RÉGION

A special vintage of young talent Thibaut Panas

Alexandre Delétraz, a talented wine-maker in the canton of Valais, and Thibaut Panas, Head Sommelier at the Beau-Rivage Palace, have created a two-man vintage blending four traditional varieties of grape from the region. Text Alexandre Truffer

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rom the month of May 2015, the menus in the restaurants of the Beau-Rivage Palace will include a new reference. Christened the Cuvée Spéciale BeauRivage Palace Millésime 2012, this Valais red wine was born from the friendship between two talented young professionals. « The story of this wine began in 2012. The Swiss Gault&Millau named me Rookie of the Year and awarded Thibaut the title of Swiss Sommelier of the Year. As we already knew and appreciated each other before receiving these awards, we thought that it was the ideal moment to create a wine together, » explains Alexandre Delétraz. This dedicated wine-maker, 34, left Geneva in 2006 to live in the canton of Valais. In less than ten years, he acquired a hundred plots almost all of which were on steep, dry terraces and created the Cave des Amandiers. The fifteen different

wines he produces from his 5.2 hectares quickly became known to and recognised by consumers and opinion leaders alike. « I met Alexandre Delétraz when I was still working at the town hall in Crissier, » states Thibaut Panas. I liked both the man himself and his philosophy and I was impressed by his wine-making skills. My predecessor at the Beau-Rivage Palace, Tony Decarpentrie, felt the same way and already worked with him. » Patience and know-how « At a very early stage, we opted for a blend of reds – a type of wine which offers considerable scope for creativity and on which the wine-maker can leave his mark, » says Alexandre Delétraz. The wine-maker from Saillon adds that it took two years to achieve the desired result. « We didn’t want to rush things. » « After the harvests, I went to the Cave des Amandiers to taste all the wines, first of all to get an idea of the 2012 vintage which was a relatively fresh year, » explains Thibaut Panas. « Once we

Cuvée des Amandiers Beau-Rivage Palace 2012 by Alexandre Delétraz, wine-maker, and Thibaut Panas, sommelier This 2012 vintage blend of reds is the marriage of four traditional varieties of grape from the canton of Valais. The diolinoir, the main ingredient, provides concentration and tannins and forms the backbone of the blend. The cornalin introduces the flavours of black fruits, strength and silky tannins. The humagne brings a feeling of freshness and elegance while the syrah provides a certain liveliness and spicy flavours. This vintage, sold exclusively at the Beau-Rivage Palace, will be available from May 2015.

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had decided on the general orientation, we tested a number of blends to obtain a vintage which suited us both. » The sommelier explains that the proportions of each variety have changed over time. « Initially, there was less cornalin than in the current version. Then we realised that this speciality softened the tannins and gave the vintage more depth. » During this process of trial and error, each variety waited patiently in its barrels. At the end of the summer in 2014, the final choice was confirmed. The blend spent a month in its vat before being bottled. The wine was allowed to rest for six months, a period during which the pair focused on the presentation (choice of bottle, label and cork) and the harmony of this special vintage – which was only marketed in the spring of 2015 – was perfected. A vintage at its zenith « The Cave des Amandiers is one of the most promising estates in the canton of Valais. The 300 bottles of this exclusive vintage will already have been sold out by the end of October, » predicts Thibaut Panas. « Naturally, we will lay a few cases down to see how this red wine ages. » When asked about the cellaring potential, Alexandre Delétraz qualified his answer : « 2012 is not a great cellaring vintage but it will give rise to elegant and fresh reds which will quickly produce a fine harmony between the fruit and the tannins. Having aged for two and a half years, this wine is now reaching its zenith. » As to the future, the two colleagues agree that the idea is to pursue their collaboration, the embodiment of a beautiful friendship.


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BOUGEZ CONNECTÉ ! Toujours soucieux d’améliorer le confort de ses clients, le fitness du Beau-Rivage Palace s’est équipé des meilleures machines de musculation. Le plus ? Il est désormais possible de s’entraîner « connecté » et d’emmener son coach avec soi, via une clé USB. Texte Stéphanie Milliquet / Photos Florian Cella

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ntre lac, verdure et vue sur les Alpes, le fitness du Beau-Rivage Palace offre un cadre idéal pour un entraînement de qualité. Mais, outre cet environnement d’exception, l’établissement s’est doté des meilleures technologies pour assurer un coaching sportif de pointe à ses clients.

Les machines Kinesis Exit les machines aux allures de robot avec mouvements guidés de A à Z. La nouvelle génération mise sur un look design et permet surtout de renouer avec des mouvements naturels pour un entraînement ergonomique, tout en finesse et permettant des ajustements précis. Câbles et poulies font donc leur apparition en salle et, par là même, fluidifient les gestes de leurs utilisateurs. Cette liberté de mouvement totale permet d’améliorer les habiletés motrices fondamentales : force, souplesse, équilibre et résistance. « Les bénéfices sont nombreux », explique Jeremy Peltier, Responsable du fitness, coach personnel et master trainer Technogym. « Avec ce type de machines, l’entraînement est basé sur le mouvement [kinesis en grec]. Ces installations permettent d’effectuer divers exercices, et ceci sur tous les plans, frontal, sagittal et transversal. » Plus libres que sur des machines classiques, les mouvements sollicitent la musculature fine et déve-

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loppent ainsi la proprioception nécessaire, entre autres, à l’équilibre. Ces machines offrent aussi la possibilité de travailler de façon asymétrique au niveau du mouvement, mais aussi des poids. En effet, elles sont dotées de deux jeux de plaques ajustables séparément. « Cela est idéal pour les personnes en rééducation, par exemple, qui peuvent ainsi adapter les poids à leurs besoins. Ou alors pour ceux qui souhaitent combler un déficit de force. Il suffit ainsi d’augmenter ou de diminuer la charge du côté souhaité », souligne le coach. Enfin, convenant aux sportifs débutants comme aux confirmés, les machines Kinesis – tout en conservant la même efficacité que des poids libres – assurent un entraînement sans blessures.

effet, une fois la clé pluggée dans l’appareil (iPad, iPhone ou ordinateur), outre les indictions relatives aux nombres de séries et de répétitions et au poids, un petit film montre le mouvement à effectuer. « L’immense plus, c’est que le client peut voir son coach ou lui-même en train de réaliser l’exercice ! » Pour ce faire, le coach filme ses clients et insère le résultat dans leur dossier. Mais le progrès ne s’arrête pas là puisque, à n’importe quel moment, il peut voir ce qu’a fait son client et modifier le programme d’entraînement en l’ajustant à distance. « Notre travail de personal trainer est ainsi plus efficace, car nous sommes de fait plus présent. D’autre part, disposer de ces données sur une clé USB est très motivant, car cela ôte la peur de mal faire et encourage les

« Avec ce type de machines, l’entraînement est basé sur le mouvement. » Le système Wellness Autre innovation du fitness du Beau-Rivage Palace, le Wellness System, ou comment conserver toutes ses données d’entraînement dans une clé USB. « Ce système est très motivant pour nos clients, car il permet d’emmener à la fois son programme d’exercices et son coach personnel avec soi, que cela soit à la maison ou en voyage », note Jeremy Peltier. En

clients à s’entraîner. » De nouveaux exercices, préalablement filmés, peuvent être ajoutés et mis à la disposition des clients via la borne prévue à cet effet située dans le fitness ou par le biais de l’application gratuite Mywellness. « Ainsi, même les personnes de passage repartent avec du concret qu’ils pourront reproduire où qu’ils soient. »


WELL-BEING

Always keen to improve the comfort of its clients, the BeauRivage Palace fitness centre has purchased the very best weighttraining machines. The little extra ? It is now possible to train while remaining « connected » and to take your coach with you via a USB stick. Text Stéphanie Milliquet / Photos Florian Cella

STAY CONNECTED ON THE MOVE !

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etween the lake, the greenery and the view over the Alps, the Beau-Rivage Palace fitness centre provides the ideal setting for quality training. In addition to this magnificent environment, the hotel boasts the best that technology can offer to ensure its guests enjoy cutting-edge sports coaching.

The kinesis machines Out with the robot-like machines with movements that are guided from A to Z. The new generation boasts a more stylish design and allows users to revert to natural movements ensuring ergonomic training, full of finesse, and offering the possibility to make precise adjustments. Cables and pulleys can now be seen in the room, streamlining the movements of their users. This total freedom of movement helps enhance basic motor skills : strength, flexibility, balance and resistance. «  There are numerous benefits, » explains Jeremy Peltier, Head of Fitness, personal coach and Technogym master trainer. « With this type of machine, training is based on movement [kinesis in Greek]. These installations make it possible to do a range of exercises be they frontal, sagittal or transversal. » With greater freedom than on conventional machines, the movements call on the fine muscle structure, thereby developing the proprioception necessary, among other things, for balance. These machines also offer the possibility of working asymmetrically, both in terms of movement and weight. They are equipped with two plates which can be adjusted individually. « This is ideal for people following rehabilitation programmes, for example,

who can thus adapt the weights to their needs, or for people wishing to overcome a lack of strength. It is simply a matter of increasing or reducing the load on the desired side, » explains the coach. Finally, suitable for beginners and experienced sportspeople alike, the kinesis machines ensure injury-free training while retaining the same level of efficiency as free weights. The Wellness System Another innovation of the Beau-Rivage Palace fitness centre is the Wellness System, or how to save all your training data on a USB stick. « This system is highly motivating for our clients as it enables them to take their exercise programme and personal coach with them, be it at home or when travelling, » notes Jeremy Peltier. Once the USB stick is plugged into the device (iPad, iPhone or computer), a short film shows the movement to be performed while the number of series and repetitions is also indicated together with the weights. « The massive advantage is that the clients can see their coach or themselves actually doing the exercise ! » To make this possible, the coach films his clients and inserts the result in their file. Yet the progress doesn’t stop there, as he can see what his clients have done at any time and alter the training programme remotely. « This makes our work as personal trainers more effective as we enjoy a greater presence. Furthermore, having access to these data on a USB stick is highly motivating as it eliminates the fear of doing wrong and encourages the clients to train. » New exercises filmed in advance can be added and made available to the clients using the terminal installed for this purpose in the fitness centre or via the free Mywellness application. « Even people only passing through can leave with something tangible which they can reproduce wherever they are. »

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ÉVASION

Guarda Golf Hotel & Residences

Simplement luxueux Situé à cinq minutes du centre de la très chic station de Crans-Montana, le Guarda Golf n’est pas un hôtel comme les autres. Sa décoration noble et chaleureuse, son service ultra attentionné et sa dimension presque privée en font une adresse parfaite pour s’abstraire du quotidien en douceur. Texte Leila Klouche / Photos Guarda Golf

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orsqu’une esthète crée le chalet de ses rêves pour en faire un hôtel, il y a des chances pour que ce lieu ait un charme un peu plus intime que celui d’un hôtel du même standing. C’est le cas du Guarda Golf, un cinq-étoiles où l’on se sent comme chez une amie. Du moins, une amie qui aurait un sens très aigu de l’accueil et de la convivialité. Avant toute chose, rappelons le décor exceptionnel de cette adresse. En effet, Crans compte parmi les plus belles stations de montagne au monde. Le panorama alpin y est sublime, le village, situé sur un plateau, est vaste, très agréable à vivre et nettement plus ensoleillé qu’ailleurs. Il dispose d’un lac et de deux golfs et l’on comprend aisément pourquoi Roger Moore et bien d’autres personnalités ont choisi de s’y établir. C’est donc dans ce contexte pour le moins favorable que l’entrepreneuse brésilienne Nati Felli a choisi, avec son mari, de réaliser son rêve d’enfant. «Quand j’étais petite au Brésil, je prenais déjà à cœur le confort et le divertissement des membres de la famille en visite chez nous. Je suis venue en Suisse pour étudier l’hôtellerie et je suis tombée sous le charme de cette station, qui offre tout ce qu’il faut pour une vie agréable: la beauté, la nature, l’air pur, le soleil, la sécurité, le calme, sans sacrifier une vie sociale très animée… Définitivement, je ne pourrais plus vivre ailleurs!» Ce rêve est devenu réalité en 2009, lorsque Nati et

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son mari rachètent un hôtel idéalement placé face au golf. Ils le reconstruisent pour en faire un superbe chalet de seulement 25 chambres. « Le vrai luxe, c’est d’avoir de la place. Je ne voulais pas que les cli ents aient la sensation de devoir partager leur espace. » C’est un pari réussi car, au Guarda Golf, il est facile de se prendre pour l’unique client. Si les chambres sont très spacieuses et le confort savamment pensé en tout lieu, c’est le service qui entretient ce plaisir d’être un hôte d’exception. A la fois discret, sans chichis, mais très chaleureux et toujours présent quand il faut, le personnel sait qui vous êtes, pourquoi vous êtes là (golf, loisir, relaxation ou famille) et participe merveilleusement au succès de votre séjour. Les contraintes –organiser, payer ou se faire comprendre dans sa langue – sont prises en charge, pour vous laisser le loisir de profiter de ce que vous êtes venu chercher. C’est délicieux ! Côté bien-être, ce chalet n’a rien à envier aux palaces alentour. A l’intérieur, c’est un nid douillet fait de matières nobles et naturelles. Les bois autochtones utilisés sont beaux, les tissus choisis en Italie par Nati sont à la fois gais et sobres, et tout est d’excellente facture, intégrant une atmosphère à la fois simple et très élégante. « J’ai aussi pensé cet hôtel en fonction de mes exigences en tant que cliente, explique Nati avec passion. Par exemple, j’aime que les lits soient larges et très confortables, j’aime aussi avoir une commode à portée de main au réveil, pour ne pas avoir à traverser la chambre jusqu’à l’armoire.

Ce sont des petits détails qui ont beaucoup d’importance quand vous êtes loin de chez vous. » Dans l’ensemble de cette installation diaboliquement étudiée, la pièce maîtresse est incontestablement le spa. Avec un air ambiant plus chaud qu’ailleurs (parce que Nati est sensible au froid le matin quand elle va nager), une piscine à 30° assez grande pour y faire des longueurs, un sauna confortable et clair, un hammam et une salle de fitness très bien équipée, le temps s’y écoule comme dans un rêve. La carte des soins et les produits signés du célèbre chirurgien Ivo Pitanguy sont excellents. Une autre caractéristique de ce lieu enchanteur est la qualité de sa restauration. Et, là encore, les préférences de Nati y sont pour quelque chose. La nourriture est abondante et très variée. Le jeune chef, spécialisé dans la cuisine diététique, est un Breton fan de produits de la mer. Si sa cuisine est excellente, tout en restant légère, son penchant pour la pâtisserie est un piège irrésistible, qu’on vous tend à toute heure de la journée. Son restaurant Giardino est connu à la ronde et l’on vient de loin pour le brunch dominical, absolument sensationnel. Sur la terrasse au soleil, un œil sur les golfeurs en contrebas et un autre sur les montagnes, on se dit que la vie, c’est très simple, tout compte fait… www.guardagolf.com


Le chef Ronan Gaillard

mountain resorts in the world. The Alpine panorama is absolutely sublime while the large village, sitting on a plateau, is a pleasant and much sunnier place to live than other resorts. There is a lake and two golf courses, and it is easy to understand why Roger Moore and numerous other personalities decided to set up home here. It is against this hugely appealing backdrop that Brazilian businesswoman Nati Felli, together with her husband, chose this very location to make a childhood dream come true. « Back in Brazil when I was young, I already paid great attention to the comfort and entertainment on offer to members of the family who came to visit. I came to Switzerland to study the hotel business and I fell in love with this resort which offers everything you need for a pleasant lifestyle: the beauty, the nature, the pure air, the sun, the security, the peace and quiet – all without having to forego a full social life… I knew that I could never live anywhere else ! »

Guarda Golf Hotel & Residences

Simply luxurious

Only five minutes from the centre of the stylish resort of CransMontana, the Guarda Golf is a hotel unlike any other. Its warm and noble decoration, highly attentive service and private ambiance make it a perfect address to take a relaxing break from your daily routine. Text Leila Klouche / Photos Guarda Golf

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hen an aesthete creates the chalet of her dreams as a hotel, there is every chance that the place will exude a charm which is a little more intimate than that of a more conventional hotel of the same standing. This is the case with the Guarda Golf, a five-star hotel where you feel as if you are staying with a friend. A friend, that is, with a keen sense of hospitality and conviviality. Let us begin the tour with the exceptional décor. Crans is without doubt one of the most attractive

This dream became reality in 2009 when Nati and her husband bought a hotel in an ideal location opposite the golf course. They transformed it into a superb chalet with only 25 bedrooms. « The real luxury is space. I didn’t want guests to feel as if they had to share their space. » Their gamble paid off because at the Guarda Golf, it is easy to feel as if you are the sole guest. While the rooms are very spacious and the entire hotel is skilfully designed with comfort in mind, it is the service that nurtures this pleasing impression of being a special guest. Both discreet with no frills and very welcoming, the ever-present staff know who you are and why you are there (golf, leisure, relaxation or a break with the family), and play their part to

perfection in ensuring the success of your stay. The constraints – organising, paying or being understood in your own language – are taken care of, leaving you all the time in the world to enjoy what you came here to do. Absolutely exquisite! As for wellness, the chalet has nothing to envy in the luxury hotels nearby. Inside, it is a cosy nest boasting noble and natural materials. The indigenous woods used are attractive, the fabrics chosen by Nati in Italy are cheerful yet tasteful and everything is absolutely top-notch in a simple yet highly elegant atmosphere. « I designed the hotel in accordance with my own demands as a guest, » Nati explains enthusiastically. « For example, I like beds to be large and very comfortable and I also like a chest of drawers near the bed so that I don’t have to cross the room to the wardrobe when I wake up in the morning. It is a matter of little details which become very important when you are far from home. » The centre piece of the hotel, with its fiendishly clever design, is without doubt the spa. With a warmer air temperature than elsewhere in the chalet (because Nati doesn’t like the cold when she takes her morning swim), a pool heated to 30° which is long enough to swim a few lengths in, a comfortable and well-lit sauna, a Turkish bath and a very wellequipped fitness room, time drifts by as in a dream. The therapies and products available, designed by the famous surgeon Ivo Pitanguy, are beyond compare. Another characteristic of this enchanting destination is the quality of the fare served in the restaurant. Once again, Nati’s preferences come into play. The food is plentiful and very diverse. Specialising in dietetic cuisine, the young chef is a Breton who adores seafood products. While the fare is both light and of the highest quality, his penchant for pastries is an irresistible trap into which guests can fall at any time of day. His restaurant, Giardino, is a firm favourite and people come from far and wide to enjoy the absolutely sensational Sunday brunch. On the sundrenched terrace, with one eye on the golfers below and the other on the mountains, guests reflect on the fact that, all in all, life is very simple indeed. www.guardagolf.com

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HAUTE HORLOGERIE Pour les aventuriers des mers profondes ou les passionnés de belles mécaniques, ces beautés aquatiques sont des créatures enchanteresses. Par Viviane Scaramiglia

Aquatic beauties For deepsea adventurers or fans of mechanical wonders, these aquatic beauties are enchanting creatures. By Viviane Scaramiglia

Extreme Le sportif de l’extrême est aussi un connaisseur averti avec cette mécanique automatique étanche à 1000 m. Boîtier acier/caoutchouc osant les tons vifs. The extreme sportsperson is also an informed connoisseur with this automatic mechanism waterproof to 1,000 m. Steel/rubber casing with bold, bright colours. Sea Hawk, Girard-Perregaux www.girard-perregaux.com

Land & Sea Les aventuriers plus urbains verront dans ce modèle l’objet de leurs désirs. Boîte en céramique, fond saphir, étanche à 300 m. Mouvement automatique. For those who seek adventure on both land and sea, this model will be the object of their heart’s desire. Ceramic casing, sapphire face, waterproof to 300 m. Automatic movement. Bathyscaphe Chronographe Flyback, Blancpain www.blancpain.com

The power of titanium Lingot de titane résolument sportif, étanche à 300 m. Mouvement chrono automatique, flyback. A resolutely sporty titanium ingot, waterproof to 300 m. Automatic chronograph movement, flyback. Luminor Panerai Submersible 1950, Panerai www.panerai.com

Adventure Etanche à 500 m, soupape de décompression, bracelet en acier ajustable, mouvement automatique. Waterproof to 500 m, pressure relief valve, adjustable steel strap, automatic movement. Scafodat, Eberhard & Co. www.eberhard-co-watches.ch

Apogee Avec son boîtier en or rose et fond titane, le modèle étanche à 500 m sublime l’alliance entre style et énergie. Mouvement chrono automatique. With its pink gold casing and titanium face, this model – waterproof to 500 m – transcends the blend of style and energy. Automatic chronograph movement.

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Patravi ScubaTec, Carl F. Bucherer www.carl-f-bucherer.com


OYSTER PERPETUAL DATEJUST L ADY 31

Lausanne 1, Rue de Bourg | bucherer.com


HAUTE HORLOGERIE

Charme Chatoyant bouquet en or rose, diamants, saphir, peinture sur nacre. A glimmering bouquet of pink gold, diamonds and sapphires, paint on pearl. Amour, Charms Extraordinaire, Van Cleef & Arpels www.vancleefarpels.com

Scintillante 556 diamants pour ce modèle en or rose, fond saphir. Mouvement mécanique manuel.

Belle de nuit Luxueuse poésie pour ce modèle en or gris entièrement pavé de diamants, hommage au félin fétiche de Cartier. Calibre à remontage automatique, complication jour et nuit.

This model in pink gold with sapphire face boasts 556 diamonds. Manual mechanical movement. Gondolo, Patek Philippe www.patek.com

Luxurious poetry in this grey gold model entirely paved with diamonds, paying homage to Cartier’s fetish feline. Selfwinding calibre, complication day and night. Rêves de Panthères, Cartier www.cartier.ch

Figuratives ou allégoriques, ces parures subliment avec poésie des heures printanières aux couleurs fleuries. Par Viviane Scaramiglia

Joli bouquet Figurative or allegorical, these adornments poetically transcend every minute of spring in floral colours. By Viviane Scaramiglia

Boutons précieux Les montres joaillières issues de la collection Mademoiselle Privé Décor Coromandel reprennent des détails somptueux de panneaux en laque de Coromandel que collectionnait Gabrielle Chanel. Boîtier et couronne en or beige 18 carats, serti neige. Fond gravé main en or beige 18 carats. The jewellery watches from the Mademoiselle Privé Décor Coromandel collection echo some of the sumptuous details of the lacquered Coromandel screens collected by Gabrielle Chanel. Casing and crown in 18-carat beige gold, snow-set. Exemplaires uniques. www.chanel.com

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Belle corolle Temps joaillier avec une exubérante corolle en émeraudes, qui dansent au gré des mouvements. Boîtier en or blanc. A jewellery watch with an exuberant corolla of emeralds dancing to the beat of the movements. White gold casing. Grappoli, de Grisogono www.degrisogono.com


ACCURACY TAKEN TO NEW DEPTHS

PATRAVI SCUBATEC Discover the world 500 meters below its surface. The Patravi ScubaTec diver’s watch offers a multi adjustable clasp and an automatic helium release valve to ensure ultimate comfort and worry free equalization of pressure. Presented in rose gold, its rugged ceramic bezel and blue illuminated hands and dial markers ensure perfect readability, even at the deepest depths. BOUND TO TRADITION – DRIVEN BY INNOVATION


SWISS LUXURY

Chic Cham Depuis les origines de Chic Cham en 2010, le duo de créatrices Annabelle Dentan et Pauline Martinet a instinctivement su insuffler l’air du temps jusqu’à devenir essentiel à l’éducation du bon goût. D’abord site en ligne, Chic Cham a mué en boutique dans un loft fabuleux de 300 m2, où se côtoient pièces de mobilier pointues (Tolix, ClassiCon, Horgenglarus…) et vintage de qualité, coussins de décoration, rideaux, plaids ou encore les porcelaines Astier de Villatte, les produits cosmétiques ultra tendance Aesop ainsi que quelques denrées d’épicerie fine. Annabelle et Pauline ne se contentent pas du bon ; elles ont choisit l’excellence. With the launch of Chic Cham in 2010, the duo Annabelle Denton and Pauline Martinet created a trendy, contemporary space which has become a key venue for an education in good taste. Initially a website, Chic Cham was transformed into a boutique in a stunning loft with a floor space of 300 m2 where state-of-the-art furniture (Tolix, ClassiCon, Horgenglarus and more) rubs shoulders with quality vintage items, decorative cushions, curtains, throws, Astier de Villatte china, ultra-trendy cosmetic products from Aesop and delicatessen goods. Annabelle and Pauline don’t simply offer good products ; they have chosen excellence. Chic Cham – Route de Prilly 2 // chiccham.com

Le charme de Lausanne tient à ses pavés, ses rues escarpées, ses bistrots de quartier. Il faut prendre le temps de flâner pour découvrir ses échoppes, qui s’égrainent du bord du lac au sommet de la ville. Itinéraire. Lausanne’s charm lies in its cobblestones, its steep streets and its neighbourhood bistros. You have to take the time to stroll through the city to discover its boutiques which stretch from the lakeshore to the top of the city. An itinerary. Par Sarah Jollien-Fardel

SHOPPING IN

Monsieur Alain Repaire idéal du vestiaire masculin, la boutique est à l’image de l’esprit vif et curieux d’Alain Dovat, maître de céans. Les marques sont nordiques, anglaises, japonaises, françaises ou encore lausannoises. On y dégote des chemises ou des pantalons, des parkas ou des vestes, mais aussi des chaussettes, des sacs, des ceintures, qui signent une allure soignée mais pas chichiteuse. L’affection du beau, des matières et de la qualité d’Alain se ressent dans chacun de ses choix. Entre les maisons Norse Projects, Brixtol, Brooks, Prism, Fox Umbrellas et bien d’autres, il est impossible de ne pas trouver de quoi sustenter ses besoins… et plaisirs. A perfect lair for men’s clothing, the boutique reflects the keen and curious mind of Alain Dovat, the master of the house. The brands come from Scandinavia, England, Japan, France and even Lausanne. You can find shirts or trousers, anoraks or jackets as well as socks, bags and belts boasting a high-quality yet unpretentious appearance. Alain’s affection for materials, quality and an attractive style can be felt in each of his choices. With brands such as Norse Projects, Brixtol, Brooks, Prism, Fox Umbrellas and many others, you are sure to find something to satisfy your needs… and desires. Monsieur Alain – Rue du Simplon 35. // alaindovat.wix.com/monsieuralain

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Graine de shopping et Cuppin’s L’idée est maligne : mélanger les plaisirs dans un seul et même espace. Chez Cuppin’s, on savoure des thés en dégustant des pâtisseries anglaises succulentes. Mais pas que… Dans ce même endroit, féminin, doux et joyeux, on peut folâtrer autour des bijoux et autres petits accessoires sélectionnés par Aurélie Deschenaux, fondatrice de Graine de Shopping. Des mignonneries pas mièvres à (s’)offrir entre deux gorgées de rooibos et de confidences. What a clever idea : combining several pleasures in a single place. At Cuppin’s, you can enjoy a selection of teas while tasting delicious English pastries. But that’s not all… In the same setting – feminine, delicate and playful – you can wander around a range of jewellery and other small accessories chosen by Aurélie Deschenaux, the founder of Graine de Shopping. Treat yourself to some stylish knick-knacks between a few sips of rooibos and a little gossip. Cuppin’s et Graine de shopping – Rue du Petit-Chêne 20 // www.cuppins.ch www.grainede­ shopping.com


Aegon + Aegon

LAUSANNE

Plus qu’une simple boutique de décoration, c’est une chapelle. Le lieu respire la sérénité et inspire le silence, car il laisse les visiteurs sans voix (ou alors, ils murmurent des ah ! ou des oh ! avec déférence). Chaque objet a été choisi religieusement, avec patience et un goût précieux. L’un des trois propriétaires, Patrick, guide ceux qui franchissent l’entrée de cet endroit résolument nécessaire pour parsemer son intérieur de belles choses ou pour trouver le parfait présent. Des bougies vestales, des draps en lin, les parfums Comme des Garçons, une petite brassée de textiles. Si c’est une chapelle aux allures de cabinet de curiosités, c’est aussi un lieu avec une belle âme. More than a simple decoration boutique, it is a shrine which radiates peace and inspires silence, leaving visitors speechless (apart from a few reverent « Ahs ! » and « Ohs ! »). Each object has been meticulously chosen with patience and a very precise taste. One of the three owners, Patrick, guides visitors through the boutique which is an absolute must for anyone wanting to embellish their interior with beautiful objects or find the perfect gift – vestal candles, linen sheets, Comme des Garçons perfumes or an armful of textiles. Reminiscent of a cabinet of curiosities, this chapel is also a place with a beautiful soul. Aegon + Aegon – Place du Tunnel 8 // aegonaegon.com

Baies d’Erelle

Camille Camille Barki, un ancien de chez Hermès, comme il dit, sait indubitablement satisfaire une clientèle exigeante. Pour l’homme et pour la femme, dans cette boutique cachée mais connue loin à la ronde, on trouve les dernières créations de Dries Van Noten, Isabel Marant, Ami ou autres marques en vogue. Il sait choisir la bonne pièce, se fournit peu mais bien, pour que chacun ait le sentiment d’avoir déniché un trésor. Impossible de ne pas trouver son bonheur. Camille Barki, formerly with Hermès as he likes to say, undoubtedly knows how to satisfy a demanding clientele. In this hidden boutique, which is nevertheless renowned far and wide, you can find the very latest creations for men and women from Dries Van Noten, Isabel Marant, Ami and other brands currently in vogue. He knows how to choose the right article and buys little but well so that everyone leaves with the impression that they have unearthed a treasure. It is impossible not to find your heart’s desire. Camille – Rue Caroline 5

Depuis 2008, Erelle Bertolini crée des bijoux désirables et sans concession, à l’image de ses inspirations et de son mode de vie. En 2014, elle franchit le pas en ouvrant une boutique-atelier cogérée avec Tatiana Grandjean. Entre autres morceaux choisis avec doigté, les sacs et pochettes de la fameuse Américaine Clare Vivier, les chemises en soie Equipment, les chapeaux Gladys Tamez Millinery et, bien sûr, les bijoux Baies d’Erelle. Des choix très bien pensés qui manquaient dans le paysage lausannois. Erelle a su les rendre indispensables. Since 2008, Erelle Bertolini has been creating desirable jewellery to the most exacting standards, reflected in her inspirations and lifestyle. In 2014, she moved to the next level by opening a boutiquecum-workshop in collaboration with Tatiana Grandjean. The carefully chosen items include bags and clutches by the famous American creator Clare Vivier, silk shirts from Equipment, hats by Gladys Tamez Millinery and, of course, jewellery from Baies d’Erelle – astute choices which were missing from the shopping landscape of Lausanne. Erelle has made them indispensable. Baies d’Erelle – Rue de l’Ancienne-Douane 6 // www.baiesderelle.com

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RENCONTRE

Regarder par le trou de la serrure, cela ne se fait pas, mais si de l’autre côté de la porte se joue une page fascinante de l’histoire avec un grand H, alors Pierre Assouline n’hésitera pas à céder à la curiosité et à tout vous raconter ! Par Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon

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enu présenter son dernier roman, Sigmaringen, à un petit déjeuner littéraire au Beau-Rivage Palace, Pierre Assouline se prête aux jeu des questions. Il nous apprend qu’il aime les grands hôtels, la Suisse, les huis clos, son blog – et ses nombreux commentateurs –, raconter des histoires et lire, lire, lire. Journaliste intransigeant, biographe minutieux, ce conteur passionnant et passionné nous entraîne à chacune de ses publications dans le sillage jubilatoire de son insatiable curiosité. Après avoir écrit sur l’hôtel Lutetia, êtesvous devenu un spécialiste des palaces ? Je suis fasciné par ce que je préfère appeler les grands hôtels. C’est mon grand-père qui m’en a donné le goût. Enfant, je passais mes vacances avec lui au Royal Evian et, de temps en temps, nous traversions le lac pour venir déjeuner ici, au Beau-Rivage Palace. C’est symbolique, ces deux paquebots de part et d’autre du lac Léman. Le Beau-Rivage Palace est-il fidèle à vos souvenirs? Absolument. Il a su garder son âme tout en se modernisant. Ce qui n’est de loin pas le cas de la plupart de ces hôtels historiques. En vue de la rénovation du Lutetia, on m’a demandé ce qu’il fallait conserver. Je leur ai répondu : « L’esprit et l’âme. » Il faut cultiver l’histoire de ces grands hôtels; des hôtels modernes, il y en a partout, mais des hôtels avec une âme, ça devient rare. Les grands hôtels sont aussi des lieux de prédilection pour des événements historiques d’envergure. C’est la grande histoire dans de beaux murs. A Sigmaringen, la guerre faisait rage partout en Europe mais, au château, les repas étaient servis à l’heure… Le protocole devient alors une façon de se raccrocher à la civilisation. Comment avez vous créé le personnage de Julius, le majordome qui témoigne de ce huis clos historique ?

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Pierre Assouline

« LA GRANDE HISTOIRE DANS DE BEAUX MURS » Je me suis inspiré de La Règle du jeu de Jean Renoir, du butler à l’anglaise du roman Les vestiges du jour, un petit peu aussi du film Gosford Park et beaucoup des séries Downton Abbey et Upstairs, Downstairs. Et j’ai interrogé des grandes familles allemandes pour comprendre les spécificités culturelles de cette fonction. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans cette histoire? C’est un huis clos passionnant. Les historiens ont beaucoup parlé de la dimension politique de l’événement, mais moi j’étais fasciné par la vie

quotidienne au château et au village. J’ai voulu raconter l’histoire vue de l’office. Louis-Ferdinand Céline figure parmi les « convives » du château. Ce n’est pas le moindre des personnages pour un écrivain ! La présence de cet immense écrivain a ajouté du piquant à l’histoire. Avec son livre D’un château l’autre, il a beaucoup fait pour la renommée de cet épisode historique. Et vous encore plus! Votre blog est suivi par des millions de lecteurs.

Un formidable huis clos En 1944, Hitler réquisitionne le château des Hohenzollern à Sigmaringen pour que s’y réfugient le maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy. Julius Stein, majordome général du château, organise la vie de ses nouveaux «hôtes», tout en étant le témoin d’une comédie pathétique dont il ne perd pas une miette. Si le gong continue à annoncer les repas avec ponctualité, le monde se dérobe pourtant, et la fin de la guerre est proche… Sigmaringen, Pierre Assouline, Gallimard, 2014


Grâce à mon blog, j’ai une proximité avec mes lecteurs qu’aucun autre support ne pourrait m’offrir. Je ne me sens pas tenu à un seul support, tous les médias m’intéressent. On y découvre une certaine actualité littéraire suisse. Vous venez souvent ici ? J’adore la Suisse. J’écris mes livres à Crans-Montana, dans une maison qu’une amie a la gentillesse de me prêter. Et j’ai pris l’habitude de faire une première conférence, pour la sortie de mes livres, à la Société de lecture de Genève. Et puis les lecteurs suisses ne doivent pas me détester, puisque je suis souvent invité à des colloques. Y aviez-vous rencontré Georges Simenon pour écrire sa biographie ? Je l’ai rencontré dans sa suite du Beau-Rivage Palace. Il disait y passer « ses vacances », alors qu’il habitait à 1 kilomètre de là. Il m’a raconté comment, chaque jour, il quittait sa chambre pour « aller en Belgique », avec son chauffeur. Il se baladait dans sa Rolls le long du lac et s’arrêtait devant les cafés. Il baissait sa fenêtre, et un serveur lui portait une bière belge sur un plateau. Ça lui rappelait son pays.

After writing about the Hotel Lutetia, did you become a specialist in luxury hotels ? I am fascinated by what I prefer to call grand hotels. My grandfather gave me the taste for them. When I was a child, I spent my holidays with him at the Royal Evian and from time to time, we crossed the lake to come and have lunch here at the Beau-Rivage Palace. These two « luxury liners » on each shore of Lake Geneva are symbolic. Has the Beau-Rivage Palace remained faithful to your memories ? Absolutely. It has retained its soul while moving with the times. That is far from being the case in most of these historic hotels. With regard to the renovations at the Lutetia, I was asked what should be kept. I replied, « its spirit and its soul. » It is important to cultivate the history of these grand hotels ; there are modern hotels everywhere but hotels with a soul are becoming increasingly rare. Grand hotels are also the preferred locations for great historical events. It is a case of momentous history in elegant walls. In Sigmaringen, war was raging in Europe but in the castle, meals continued to be served on time… In this way, protocol was a means of hanging on to civilisation. How did you create the character of Julius, the butler who bears witness to this historic tableau played out behind closed doors ?

« MOMENTOUS HISTORY WITHIN ELEGANT WALLS »

I drew my inspiration from La Règle du jeu by Jean Renoir, from the English butler in the novel The Remains of the Day, a little from the film Gosford Park and quite a lot from the series Downton Abbey and Upstairs, Downstairs. I also interviewed some grand old German families to understand the cultural particularities of this calling. Why were you interested in this story ? It is a fascinating meeting behind closed doors. Historians have talked a great deal about the political dimension of the event, but I was interested in the daily life of the castle and the village. I wanted to tell the story as seen through the butler’s eyes. Louis-Ferdinand Céline is one of the « guests » at the castle. He is not the easiest of characters for a writer to deal with ! The presence of this great writer added a little spice to the story. With his book D’un château l’autre, he did a great deal to ensure the notoriety of this historic episode. And you have done even more ! Your blog is followed by millions or readers Thanks to my blog, I enjoy a proximity to my readers that no other medium could offer. I do not feel bound by a single medium ; I am interested in all media. We discover a certain Swiss literary topicality ; do you come here often ? I love Switzerland. I write my books in Crans-Montana, in a house that a friend is kind enough to lend me. And I habitually hold an initial conference here for the publication of my books, at the Geneva Reading Society. What’s more, Swiss readers must quite like my work as I am often invited to conferences.

Did you meet Georges Simenon here to write his biography ? I met him in his suite at the Beau-Rivage Palace. He said he was spending « his holidays » here, although he lived less than a mile away. He told me how, every day, he would leave his room to « go to Belgium » with his chauffeur. He would drive in his Rolls Royce along the lake and stop in front of the cafés. He would lower the window and a waiter would Un formidable huis clos bring him a Belgian beer En 1944, Hitler réquisitionne le château des Hohenzollern à Sigmarin- on a tray. It reminded him of home. gen, pour que s’y réfugient le maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy. Julius Stein majordome général du château organise la vie de ses nouveaux « hôtes », tout en étant le témoin d’une comédie pathétique dont il ne perd pas une miette. Si le gong continue à annoncer les repas avec ponctualité, le monde se dérobe pourtant et la fin de la guerre est proche… Sigmaringen, Pierre Assouline, Gallimard, 2014

It’s not polite to peep through keyholes, but if a fascinating page of history writ large is being played out on the other side, Pierre Assouline will not hesitate to give in to his curiosity and tell you everything ! By Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon

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aving come to present his latest novel, Sigmaringen, over an intimate literary lunch at the Beau-Rivage Palace, Pierre Assouline is more than willing to answer our questions. He tells us that he likes grand hotels, Switzerland, meetings in camera, his blog (and his numerous commentators), telling stories and reading, reading, reading. In each of his publications, this uncompromising journalist, meticulous biographer and captivating, enthusiastic storyteller carries us along in the exhilarating wake of his insatiable curiosity.

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AGENDA

SUMMERTIME PROMISES « Nuit des images » © Gregory Collavin

La chambre blanche, 1924. Collection privée. © photo Jacques D. Rouiller

of this mountain photography festival invites you to a high altitude to discover contemporary artists and an original work by Georges Rousse. www.plus1000.ch

July 3-18, 2015 Montreux Jazz Festival D’Asaf Avidan à Santana en passant par le duo exceptionnel de Lady Gaga-Tony Bennett ou l’éternel romantique Lionel Richie, ils seront tous présents à Montreux pour vous faire vibrer comme nul autre festival ne sait le faire. From Asaf Avidan to Santana via the exceptional pairing of Lady Gaga and Tony Bennett and the eternal romantic Lionel Richie, they will all be on stage in Montreux to set your heart beating like no other festival. www.montreuxjazzfestival.com July 12 – September 21, 2015 Alt. +1000 – Rossinière Dans le précieux village de Rossinière, la quatrième édition de ce festival de photographie de montagne vous invite en altitude pour découvrir des artistes contemporains et une œuvre inédite de Georges Rousse. In the picturesque village of Rossinière, the fourth edition

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June 27, 2015 Nuit des images – Musée de l’Elysée La traditionnelle garden-party du Musée de l’Elysée célèbre, cette année, les 30 ans de ce haut lieu de la photographie. Pour l’occasion, des artistes émergents ou confirmés ont été invités à plonger dans l’univers du musée. Un rendez-vous convivial et passionnant dans un cadre idyllique à ne pas manquer. This year, the traditional garden party at the Musée de l’Elysée celebrates the 30th anniversary of this Mecca of photography. For this special occasion, emerging and established artists have been invited to plunge into the world of the museum. A convivial and fascinating happening in an idyllic setting, not to be missed. www.elysee.ch

August 14 – October 11, 2015 Quartier Général, anciens abattoirs de La Chaux-de-Fonds Le nouveau centre d’art contemporain s’intéresse au travail de l’artiste peintre Romain Bernini. Sur des formats monumentaux, un territoire pictural énigmatique, indéterminé, riche en couleurs, que des figures parcourent en laissant le visiteur à ses rêves et interprétations. The centre for contemporary art explores the work of the artist Romain Bernini. On monumental formats, he creates an enigmatic and indeterminate pictorial territory, high in colour and traversed by figures leaving visitors to their own dreams and interpretations. www.q-g.ch

September 4-5-6, 2015 En avant, marche ! – Théâtre du Jorat Le Théâtre Vidy-Lausanne ouvre sa saison avec la nouvelle production d’Alain Platel et Frank Van Laecke sur la belle scène du Théâtre du Jorat, à Mézières. Tout est mélangé, tout est possible : les comédiens font de la musique, les musiciens du théâtre, et la vie continue, en fanfare ! The Théâtre Vidy-Lausanne opens its season with the latest production by Alain Platel and Frank Van Laecke on the stage of the Théâtre du Jorat in Mézières. It is a blend of everything, where everything is possible : the actors play music, the musicians act and life continues with great fanfare ! www.vidy.ch Des invitations sont à gagner en adressant vos coordonnées à virginie@vidy.ch A number of invitations to be won by sending your contact details to virginie@vidy.ch

© paratoire

June 26 – October 25, 2015 Marius Borgeaud (1861-1924) – Fondation de l’Hermitage Pendant tout l’été, une grande rétrospective célèbre un des acteurs les plus importants de la création vaudoise du début du XXe siècle, le peintre Marius Borgeaud, qui vécut entre la Bretagne et Paris. Une centaine de tableaux et d’objets ayant appartenu à l’artiste sont ainsi exposés, dévoilant notamment son goût pour les scènes intimes. Throughout the summer, a major retrospective honours one of the leading creative players in the Vaud region from the beginning of the 20th century, the artist Marius Borgeaud who spent his time between Brittany and Paris. A hundred pictures and objects which belonged to the artist are on show, in particular revealing his taste for intimate scenes. www.fondation-hermitage.ch

September 11-20, 2015 Zermatt Festival Rendez-vous incontournable des amateurs de musique classique, le Zermatt Festival innove cette année avec une programmation plus courte de deux jours mais qui propose un plus grand nombre de concerts, donnés dans différents lieux du village au pied du Cervin. Grandiose. An absolute must for amateurs of classical music, the Zermatt Festival has changed format this year with a shorter, two-day programme which nevertheless includes more concerts organised in different locations around the village at the foot of the Matterhorn. Grandiose. www.zermattfestival.com



No 7 printemps-été Spring-Summer 2015

Le magazine du Beau-Rivage Palace et de la banque Landolt & Cie SA

No 7 > printemps-été 2015

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Le magazine du Beau-Rivage Palace et de la banque Landolt & Cie SA

A Place in

History RENCONTRE

Pierre Assouline


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