Regards 5-2014

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Le magazine du Beau-Rivage Palace et de la banque Landolt & Cie SA

No 5 > été 2014

HÔTEL Palafitte

Un hôtel d’exception

au fil de l’eau

Banque Landolt & Cie SA

The bank diversifies its activities

Seduction

Precious

Honey Bees





edito

Un été entre deux lacs Summer between two lakes Cet été, nous sommes heureux de présenter à nos clients du Beau-Rivage Palace et de l’Angleterre & Résidence une nouvelle destination au bord d’un lac. L’hôtel Palafitte, unique hôtel en Europe construit sur l’eau, s’ajoute désormais à nos forces vives. Trois maisons d’exception positionnées près d’un lac partagent un même esprit et des valeurs communes d’hospitalité, de service et d’accueil. C’est un plaisir de travailler pour un objet aussi extraordinaire et un nouveau défi extrêmement motivant à relever pour nos équipes, aujourd’hui rejointes par celles de Neuchâtel. Un autre plaisir immense est celui de pouvoir vous annoncer la fin des travaux de rénovation des chambres de l’aile «Palace» du Beau-Rivage Palace. Ceux de nos hôtes qui les ont déjà découvertes en sont satisfaits. Ces nouvelles chambres sont un exemple réussi de l’évolution de notre maison en cohérence avec son histoire et ses valeurs. Une étape de plus dans notre quête continue d’amélioration.

This summer, we are pleased to present to our clients of the Beau-Rivage Palace and Angleterre & Résidence a new lakeside destination. The Hotel Palafitte, the only hotel in Europe actually built on the water, is a new addition to our portfolio. These three exceptional hotels located around a lake share the same spirit and values of hospitality, service and cordiality. It is a pleasure to be part of such an extraordinary establishment, challenging our teams to surpass themselves alongside those in Neuchâtel. It is also our great pleasure to be able to inform you that the renovation of the rooms of the «Palace» wing at the Beau-Rivage Palace has now been completed. The guests who have already seen them are satisfied. These new rooms are a perfect example of the successful development of our hotel, reflecting both its history and its values. It is another step along the road of continuous improvement. With this fifth issue of our magazine Regards, I would like to join the bank Landolt & Cie SA in inviting you to explore our world on a glorious summer’s day. During this radiant season, our regions are at their very best. Even the bees which have recently been given a new home in our gardens seem to be happy. Far from the fields, they have produced a large quantity of very fine honey which you might care to taste the next time you enjoy a breakfast at the Beau-Rivage Palace. I wish you a magnificent summer by the water.

François Dussart General Manager, Beau-Rivage Palace

Avec ce cinquième numéro du magazine Regards, je me joins à la banque Landolt & Cie SA pour vous inviter à découvrir nos univers sous leur jour le plus radieux, celui de l’été. En effet, à la belle saison, nos régions sont fabuleuses. Même les abeilles, installées dans nos jardins depuis peu, semblent s’y plaire. Loin des champs, elles ont produit en quantité un miel très fin que je vous invite à découvrir lors d’un prochain petit déjeuner au Beau-Rivage Palace. Je vous souhaite un merveilleux été au fil de l’eau.

François Dussart Directeur Général, Beau-Rivage Palace

REGARDS été 2014

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Working

Relax

Beautiful

www.bbclimited.ch GENEVA

Sporty


SOMMAIRE CONTENTS

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No 5 été Summer 2014

5 EDITORIAL

François Dussart, Directeur Général du Beau-Rivage Palace

8 NEWS 14 HAUTE HORLOGERIE

Géographie horlogère Watchmaking geography

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18 CULTURE

Musée Olympique L’olympisme au-delà du sport The Olympic spirit beyond sport

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22 ECONOMY

Landolt & Cie La banque diversifie ses actions The bank diversifies its activities

24 Developpement

Hôtel Palafitte Un hôtel d'exception au fil de l'eau An exceptional hotel along the water

28 Flavor

Marie-Thérèse Chappaz Une vigneronne qui fait parler le vin A Wine-maker who makes wine talk

32 SEDUCTION

Precious honey bees

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43 Rencontre

Marie Laberge «L’écriture est une aventure sauvage» «Writing is a wild adventure»

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REGARDS été 2014

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L’Audi S7 Sportback. La puissance intelligente.

En fonction de la situation, l’Audi S7 doté du système cylinder on demand choisit lui-même de fonctionner avec 8 ou 4 cylindres. L’innovante technologie de construction allégée Audi ultra garantit l’équilibre parfait entre performances souveraines et efficience élevée. Audi S7 Sportback 4.0 TFSI, consommation mixte: 9,6 l/100 km, 225 g CO2/km (moyenne de tous les véhicules neufs vendus: 148 g/km), catégorie de rendement énergétique G.

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SOMMAIRE CONTENTS

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42 Nature

Serge Guidoux Un pêcheur du Léman A fisherman on the lake

46 Environnement

Philip Jessop L’ambassadeur de la chimie verte The ambassador of green chemistry

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50 Visite Guidée

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Isabelle Gélinas Un bel été à l’Angleterre & Résidence A mild summer at the Angleterre & Résidence

52 Bien-être

Coaching 5 étoiles Five-star coaching

56 Challenge

Solar Decathlon A la recherche de la maison du futur Searching for the house of the future

58 Swiss Luxury

Swiss Designers

52

62 Evasion

The Whatley Manor Le temps suspendu dans un jardin anglais Time stands still in an English garden

62

64 AGENDA

A summer on the lakeshore

64 Découvrez votre magazine sur iPad Read Regards magazine on your iPad

REGARDS No5 – Eté 2014 ÉDITEUR Beau-Rivage Palace, Lausanne, Landolt & Cie SA RESPONSABLE D’ÉDITION Leila Klouche, leila.klouche@inedit.ch AGENDA Vincent Michoud DESIGN ET MISE EN PAGE Yvan Fantoli, www.unigraf.com PRODUCTION Inédit Publications SA, Avenue Dapples 7, Case postale 900, CH-1001 Lausanne, T +41 21 695 95 95, info@inedit.ch, www.inedit.ch PUBLICITÉ Quentin Riva quentin.riva@inedit.ch, T +41 21 695 95 25 TRADUCTION Tradoc SA, Lutry, www.tradoc.ch IMPRESSION PCL Presses Centrales SA COPYRIGHT BY INÉDIT PUBLICATIONS SA

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m NEWS

Meeting the

Connaisseurs

Les Ambassadeurs – le prestigieux détaillant suisse des grands noms de l’horlogerie et de la joaillerie – organise des rencontres passionnantes avec des experts de la haute horlogerie. Les visiteurs conviés pour des soirées en petit comité dans l’Espace Connaisseur peuvent ainsi suivre des exposés présentés par des orateurs de renom et des horlogers de manufactures prestigieuses. Pour célébrer le 50e anniversaire du groupe Les Ambassadeurs, les prochaines soirées de l’Espace Connaisseur présentent des thèmes particulièrement intéressants, comme la finition des mouvements, la science de l’échappement, ou les montres pour sportifs de haut niveau. Prochains rendez-vous les 23 septembre et 18 novembre à Genève.

5

Les Ambassadeurs – the prestigious Swiss retailer of the biggest names in watchmaking and jewellery – organises fascinating encounters with experts from the field of luxury watchmaking. Invited to attend select gatherings in the Espace Connaisseur, visitors can follow presentations given by distinguished speakers and watchmakers representing prestigious manufacturers. To celebrate the 50th anniversary of the « Les Ambassadeurs » group, the forthcoming evenings in the Espace Connaisseur will explore a number of particularly interesting topics such as the finishing of movements, the science of escapement and watches for elite sportsmen and women. The next meetings will be held on 23 September and 18 November in Geneva. www.lesambassadeurs.ch

Nouvel écrin

Eau Première, la réinterprétation olfactive du mythique No 5, s’empare désormais des codes du flacon iconique. Tout en verre, plus carré, orné d’un cabochon taillé en diamant, le nouveau flacon se rapporte aux origines légendaires, laissant apparaître l’eau résolument contemporaine signée Jacques Polge.

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Eau Première, the olfactory reinterpretation of the legendary No.5, has treated itself to an iconic bottle. Squarer, made entirely of glass and adorned with a carved diamond stopped, the new bottle recalls its legendary origins, revealing the resolutely contemporary perfume by Jacques Polge. www.chanel.com

Grace’s diamonds La Princesse Grace de Monaco portait de nombreux bijoux signés Cartier. Parmi les plus sublimes, sa bague de fiançailles – cadeau du Prince Rainier III, sertie d’un diamant taille émeraude de 10,47 carats –, un diadème serti de rubis, ou un collier rivière au triple rang de diamants. Ainsi, pour les besoins du film Grace de Monaco d’Olivier Dahan, Cartier a fait réaliser dans ses ateliers, en accord avec le Palais de Monaco, des reproductions fidèles de cinq bijoux ayant appartenu à la princesse. C’est d’ailleurs devant la célèbre boutique du 13, rue de la Paix à Paris qu’a été tournée la scène où Nicole Kidman, alias Grace Kelly, parée de bijoux Cartier, fait à la presse une annonce déterminante… Princess Grace of Monaco wore numerous jewels by Cartier. The most stunning items included her engagement ring, a gift from Prince Rainier III inlaid with 10.47-carat emerald-cut diamonds, a tiara inlaid with rubies and a river necklace comprising three rows of diamonds. Consequently, for Olivier Dahan’s film Grace of Monaco, Cartier – with the agreement of the Palace of Monaco – created faithful reproductions of five jewels which belonged to the Princess. Moreover, it was in front of the famous boutique at 13, rue de la Paix in Paris that the scene was filmed in which Nicole Kidman, alias Grace Kelly, adorned with Cartier jewels, makes a significant announcement to the press… www.cartier.ch

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T

NEWS

Time and photography En 2014, Parmigiani Fleurier et le Musée de l’Elysée à Lausanne se sont associés pour soutenir les photographes de demain. Grâce à ce partenariat, le troisième volet de l’exposition reGeneration destinée aux jeunes talents verra le jour en 2015, et le nouveau Prix Elysée soutiendra un photographe confirmé dans la réalisation d’un projet d’envergure. Cette rencontre entre une marque horlogère et un musée pour la photographie est le fruit d’une volonté commune de préserver le patrimoine de leurs domaines respectifs, et d’encourager l’apprentissage et la création des générations futures.

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Beautiful

green

Jouer au golf entre amis au cœur des vignes de Lavaux, c’est ce que proposent les Fairways de Lavaux 2014. Par équipe de deux ou Scramble à quatre, les entreprises et les amateurs de golf sont conviés pour un événement chaleureux, dans un site unique au monde répertorié au Patrimoine mondial de l’Unesco. The Fairways de Lavaux 2014 offers friends the opportunity to enjoy a round of golf together among the vines. Teams of two or foursome scrambles, corporate teams and amateurs of golf are all invited to participate in a convivial event in a unique location on the UNESCO World Heritage list.

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www.golflavaux.ch

www.parmigiani.ch www.elysee.ch

&

Art & nature

Tous les trois ans, de juin à octobre, dans les hauteurs du bout du lac, à Bex, se tient une manifestation belle et singulière. Des artistes suisses sont invités à créer une œuvre en rapport avec un thème donné pour une installation en extérieur. Le petit village, connu pour ses salines et sa nature verdoyante, accueille dans ses reliefs la plus importante exposition de sculpture contemporaine suisse en plein air. Cette année, 50 artistes y présentent des œuvres exceptionnelles sur le thème Emergences. Every three years from June to October, high above the eastern end of the lake in Bex, a beautiful and quite unique event is held. Swiss artists are invited to create an outdoor installation relating to a specific theme. The rolling topography of this little village, known for its saltworks and lush environment, plays host to the most important open-air exhibition of Swiss contemporary sculptures. This year, 50 artists will present a series of exceptional works focusing on the theme of Emergence. Bex & Arts du 1er juin au 5 octobre 2014 // www.bexarts.ch

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REGARDS Eté 2014

Ils sont de retour !

Pour la troisième année consécutive, Madeleine et Hussein apportent le soleil du Liban dans les cuisines du Café Beau-Rivage. Cet été, forts de leur succès, les deux chefs viendront régaler leurs convives à l’occasion de deux visites savoureuses : du 20 au 29 juin, puis du 8 au 17 août. For the third consecutive year, Madeleine and Hussein will bring a little Lebanese sun to the kitchens of the Café Beau-Rivage. This summer, buoyed by past successes, the two chefs will regale guests during two delicious visits from June 20 to 29 and then again from August 8 to 17. Réservations : + 41 21 613 33 30 // asp@brp.ch

© David Gagnebin-de Bons

In 2014, Parmigiani Fleurier and the Musée de l’Elysée in Lausanne have joined forces to support the photographers of tomorrow. Thanks to this partnership, the third chapter in the reGeneration exhibition intended for young talents will be held in 2015 while the new Prix Elysée will support a seasoned photographer in creating a large-scale project. This collaboration between a watch manufacturer and a museum to the benefit of photography is the fruit of a common desire to protect the heritage of their respective fields and to encourage future generations to learn and create.


Le Rêve à l’état pur !

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b NEWS

A Literary Breakfast Les Petits Déjeuners Littéraires du Beau-Rivage Palace sont des occasions gourmandes de rencontrer un écrivain. Le dimanche 6 juillet, c’est Jean d’Ormesson de l’Académie française qui viendra présenter son dernier livre, Comme un chant d’espérance. Dimanche 6 juillet, petit déjeuner à 10h, suivi de la conférence avec Jean d’Ormesson. The Literary Breakfasts held at the Beau-Rivage Palace are gourmet occasions offering guests the chance to meet a famous writer. On Sunday the 6th of July, Jean d’Ormesson from the Académie Française will present his latest work, Comme un chant d’espérance. July 6, breakfast at 10 a.m. followed by a conference with Jean d’Ormesson.

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Réservations : +41 21 613 33 40 groups@brp.ch // Tarif : CHF 50.– par personne

Summer in a glass Cet été, la nouvelle carte du BAR est audacieuse. Elle crée la surprise en invitant des spiritueux oubliés, et en revisitant de grands classiques à travers les inspirations très personnelles des barmen. Lorsque la température ralentit la course du temps, sur l’une des terrasses ombragées du Beau-Rivage Palace, l’occasion est parfaite pour savourer un Sherry Cobbler, une rencontre savoureuse entre liqueur et vin. Ce cocktail, inventé en Angleterre au milieu du XIXe siècle, vanté par Edgar Allan Poe et Charles Dickens, puis devenu le hit des étés américains au début du XXe, fait son grand retour sur les cartes les plus tendance. Ainsi réinterprété (un vin rosé romand sélectionné par le sommelier Thibaut Panas, complété par l’association d’un Cognac AE.DOR et de Grand Marnier, agrémenté d’une fraise fraîche et d’une cuillère de confiture de Fraise Gariguette de chez Anne Sophie Pic), ce cocktail d’une grande fraîcheur révèle des arômes de fruits rouges et des notes boisées vanillées. This summer will see the arrival of a bold new BAR menu. It will create a stir by recalling forgotten spirits and revisiting great classics through the bar staff’s very personal inspirations. As the temperature slows the course of time, where better than one of the shady terraces of the Beau-Rivage Palace to savour a Sherry Cobbler, a delicious blend of liqueur and wine. Invented in England in the mid-19th century, this cocktail – praised by both Edgar Allan Poe and Charles Dickens before becoming a summer favourite in the US at the beginning of the 20th century – is making its grand comeback on the very trendiest menus. In its new incarnation (a rosé wine from western Switzerland selected by the sommelier Thibaut Panas, expertly mixed with AE.DOR Cognac and Grand Marnier and embellished with a fresh strawberry and a spoonful of Gariguette strawberry jam from Anne Sophie Pic), this extremely refreshing cocktail reveals aromas of red fruit intermingled with woody notes of vanilla.

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!

Bravo !

Courir ensemble et réussir pour les autres. C’est une belle allégorie du travail en équipe. Cette année, 16 collaborateurs du Beau-Rivage Palace et de l’Angleterre & Résidence, dont le directeur général, se sont distingués lors d’une épreuve des 20 Km de Lausanne, l’un des événements sportifs les plus populaires de Suisse. Les deux équipes ainsi constituées se sont classées 6e et 35e sur les 89 équipes au départ de la course. De quoi saluer certains exploits individuels et un très bel effort collectif. Running together and succeeding for others – what a wonderful example of teamwork. This year, 16 employees from the Beau-Rivage Palace and the Angleterre & Résidence, including the General Manager, distinguished themselves in one of the events comprising the « 20 Km de Lausanne », one of the most popular sports happenings in Switzerland. The two teams finished 6th and 35th out of the 89 teams which started the race. Let us applaud some fine individual exploits and an excellent collective effort.



Haute Horlogerie

GÉOGRAPHIE HORLOGÈRE Les marques horlogères entretiennent souvent une relation passionnelle avec différents univers dans lesquels elles se mettent en scène. En dessiner les contours, comme on le ferait de frontières, revient à dresser à grands traits, un rapide portrait de celles et ceux qui les ont choisis à leur poignet. Décryptage ! Par Vincent Daveau

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n regardant les vitrines des détaillants ou celles des horlogers présents dans les grands hôtels, un amateur même non averti devine intuitivement que les marques détiennent un territoire, une histoire, mais également une grammaire stylistique bien à elles. Leur but est de capter l’attention et de faire adhérer les uns et les autres en fonction de leurs sensibilités aux univers dans lesquelles elles gravitent. Elles usent pour cela d’un langage non verbal assez aisé à décrypter et potentiellement utile pour mettre en lumière certaines facettes de leurs propriétaires dans un monde où, trop souvent, les choses sont artifices.

esthètes ont toujours eu pour passion de se distinguer du lot des mortels en sélectionnant des produits dont la simple forme leur garantit d’être immédiatement identifiés. Ainsi, la maison Cartier s’est fait une spécialité, depuis la création de la montre Santos en 1904, d’entretenir la passion des dandys des temps modernes pour les montres aux volumes originaux. Elle maîtrise avec une maestria inégalée cette discipline et la fortifie régulièrement en présentant aux amateurs voulant vivre une expérience horlogère originale, des pièces exceptionnelles, comme la Baignoire, la Tank ou la Tortue. Bien entendu, d’autres maisons de renom rivalisent à ce jeu, comme JaegerLeCoultre avec la Reverso. Chanel en est également un bel exemple, avec ses collections J12 et Première.

Le langage des formes A une création correspond toujours un amateur « cible » parfaitement défini par les spécialistes. Les

Symbolique mécanique Les horlogers traditionnels comme Patek Philippe jouent préférentiellement la carte de la mécanique

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d’exception, un secteur dans lequel cette entreprise familiale fait merveille. Cette année, la manufacture qui célèbre 175 ans d’excellence horlogère propose de nombreuses pièces attractives dont un chronographe à quantième annuel tout habillé d’acier. Ce choix dicté par l’esprit de collection – puisque 20 % seulement des références de la marque sont faites de ce métal – s’inscrit dans ce souhait de répondre aux attentes de ses admirateurs qui voient l’estampille Patek Philippe comme la garantie d’un travail réalisé avec un soin extrême. Ce goût de l’ouvrage bien fait est aussi partagé par Parmigiani Fleurier. Maison jeune et fortement attachée à la tradition horlogère, elle démontre par le soin apporté à la réalisation de ses créations qu’elle est capable de rivaliser avec ses aînées. Elle propose à cet effet des mécanismes originaux, propices à la faire remarquer d’amateurs désireux d’accéder à des produits qui, comme la collection Metro, associent à des calibres


Hublot Big Bang Unico Chrono Bi Rétrograde : boîtier céramique, lunette carbone, calibre HUB 1260 manufacture à remontage automatique. Fonction de comptage spécifique pour match de foot. Série limitée à 200 exemplaires. Hublot Big Bang Unico Chrono Bi Rétrograde : ceramic case, carbon bezel, HUB 1260 manufacture calibre with automatic winding. Specific counting function for football matches. Limited series of 200 items.

Rolex Oyster Perpetual GMT Master II : boîtier or gris de 40 mm, lunette bicolore rouge et bleue en Cerachrom, calibre automatique de manufacture certifiée chronomètre par le COSC, date avec loupe Cyclope (× 2,5). Etanche à 100 mètres, bracelet Oyster avec fermoir Oysterlock. Rolex Oyster Perpetual GMT Master II : grey gold case, 40 mm, two-tone red and blue cerachrom bezel, automatic calibre certified chronometer by the COSC, date with Cyclops magnifying glass (× 2.5). Waterproof to 100 metres, Oyster strap with Oysterlock clasp.

Parmigiani Tonda Metrographe : boîtier en acier de 40 mm de diamètre, calibre automatique chronographe PF315. Coll. 2014 Parmigiani Tonda Metrographe : steel case, 40 mm in diameter, automatic chronograph calibre PF315. Coll. 2014

Richard Mille RM 36-01 : boîtier en titane, polymère et céramique, calibre manuel à tourbillon avec fonction capteur de G rotatif. Indicateur de réserve de marche et sélecteur de fonction. Série limitée. Richard Mille RM 36-01 : titan, polymer and ceramic case, manual calibre with tourbillon and rotary G-force sensor function. Power reserve indicator and function selector. Limited series.

faits dans le respect de la tradition, des habillages aux dessins plus contemporains. Dans cet univers, ultra concurrentiel où la plupart des marques historiques ont leur part, Patek Philippe vise les puristes, les collectionneurs patentés. Pour sa part, la manufacture Parmigiani, plus jeune dans la généalogie du métier mais non moins talentueuse entend, par sa relation particulière avec le Montreux Jazz Festival ou le Musée de l’Elysée à Lausanne, toucher des adeptes d’art et de musique, sensibles aux lignes fortes et bien dans leur temps de ses productions. Ode à la sportivité A sa façon Rolex, manufacture incontournable, possède l’avantage d’avoir su, au fil des années, investir pratiquement tous les univers oniriques chers aux consommateurs de montres. Ainsi, la marque très impliquée dans le domaine culturel, possède également une vraie expertise dans un certain nombre d’activités sportives auxquelles son nom est intimement associé comme la Formule 1, la voile et le golf. Toutefois, comme la galaxie horlogère est plutôt bien organisée, la concurrence s’organise ailleurs au point qu’il n’est pas vraiment possible de relever de secteurs d’activité restés vierges. Même les plus techniques sont occupés. Richard Mille, par exemple, travaille la mécanique et l’esthétique de ses produits hyper-techniques pour permettre aux sportifs fortunés de les relier à leur discipline préférée. C’est le cas de la dernière RM 36-01 Sébastien Loeb dont le mécanisme pensé pour la course automobile et le rallye comprend un capteur de G. Mais cette maison n’est pas la seule à avoir choisi de s’investir dans des univers très spécialisés, propices à souligner la virilité et les moyens économiques des porteurs des modèles en question. La manufacture Hublot, dont le champ des possibles est vaste, rivalise d’ingéniosité pour attirer l’attention des passionnés. Ainsi, profitant de son implication dans le football, elle lance cette année une gamme dédiée à la Coupe du monde se déroulant au Brésil, dont les fonctionnalités devraient séduire les passionnés de football. Evidemment, les adeptes de beaux objets ne réagiront pas tous aux mêmes stimuli, d’autant que chaque porteur de montre est fondamentalement unique. Cependant, le choix d’un produit spécifique, susceptible de faire ressortir un point d’une personnalité ou d’une passion, indiquera toujours aux observateurs connaissant les ressorts de communication des marques les principaux traits de caractère de la personne dont ils voient la montre au poignet. Libre à chacun d’exploiter cette connaissance pour entamer la conversation ou pas…

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Haute Horlogerie

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Jaeger-LeCoultre Grande Reverso Night & Day : boîtier en acier ou or rose de 46,8 × 27,4 mm. Calibre automatique 967B. Indicateur jour et nuit. Bracelet alligator avec boucle déployante. Jaeger-LeCoultre Grande Reverso Night & Day : steel or pink gold case, 46.8 × 27.4 mm. Automatic calibre 967B. Day and night indicator. Alligator-skin strap with folding clasp.

ooking at the shop windows of the retailers or watchmakers present in grand hotels, even an uninformed amateur intuitively guesses that the brands have a territory, history and stylistic signature of their own. Their aim is to attract attention and ensure that the customers stay true to the different galaxies in which they move according to their different sensitivities. To this end, they use a non-verbal language which is relatively easy to decode and potentially useful in highlighting certain characteristics of their owners in a world where things are too often nothing more than gimmicks.

The language of shapes Each creation is always accompanied by a « target » devotee clearly defined by a specialist. Aesthetes have always yearned to distinguish themselves from the fate of mere mortals by selecting products whose shape alone guarantees immediate recognition. Since the creation of the Santos watch in 1904, for example, Cartier has specialised in maintaining the passion of latter-day dandies for watches with original volumes. It excels in this discipline with unsurpassed mastery, regularly consolidating it by presenting aficionados wishing to enjoy an original watchmaking enthusiast with exceptional pieces such as the Baignoire, the Tank or the Tortue. Naturally, other famous houses play the same game, as illustrated by the Reverso from Jaeger-LeCoultre. Chanel is also a good example with its J12 and Première collections. Mechanical symbolism Traditional watchmakers such as Patek Philippe prefer to the play the card of an exceptional mechanism, a sector in which this family business has distinguished itself. This year, the manufacturer celebrating 175 years of watchmaking excellence proposes numerous attractive pieces including a chronograph with an annual calendar encased in steel. This choice dictated by the spirit of collection – as only 20 % of the brand’s references are produced using this metal – reflects the desire to satisfy the expectations of its admirers who see the Patek Philippe stamp as a guarantee of work produced with great attention to detail. This taste for high-quality work is also shared by Parmigiani Fleurier. A young company strongly attached to watchmaking tradition, the care taken in producing its creations shows that it is capable of competing with its elders. To this end, it proposes original mechanisms which catch the eye of aficionados keen to access products which, like the Metro

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Chanel J12-365 Black Ceramic : boîtier en céramique de 36,5 mm de diamètre. Calibre automatique. Lunette en or beige 18 carats. Etanche à 100 mètres. Bracelet céramique. Chanel J12-365 Black Ceramic : Ceramic case, 36.5 mm in diameter. Automatic calibre. 18-carat beige gold bezel. Waterproof to 100 metres. Ceramic strap. Patek Philippe Chronographe à Quantième Annuel 5960/1A : boîtier en acier de 40,5 mm de diamètre, calibre de chronographe avec quantième annuel à remontage automatique. Bracelet en acier. Patek Philippe chronograph with annual calendar 5960/1A : steel case, 40.5 mm in diameter, chronograph calibre with annual calendar and automatic winding. Steel strap.

Cartier Montre Tortue Moyen Modèle Or Rose : boîtier en or rose avec calibre mécanique à remontage manuel 430MC. Bracelet en alligator et boucle ardillon. Cartier Montre Tortue Moyen Modèle pink gold : pink gold case with manual winding mechanical calibre 430MC. Alligator-skin strap and pin buckle.


WATCHMAKING GEOGRAPHY Watch brands often maintain a passionate relationship with the different worlds in which they make an appearance. Drawing the boundaries, as we might draw national borders means sketching a quick portrait of the people who have chosen them to adorn their wrists. Let’s take a look at how to decode these choices ! Text Vincent Daveau

collection, combine traditional calibres with more contemporary exterior designs. In this ultra-competitive galaxy in which most historic brands have their place, Patek Philippe targets purists, dyed-in-thewool collectors. Parmigiani, a more recent although no less talented addition to the profession’s family tree, intends to call on its particular relationship with the Montreux Jazz Festival and the Musée de l’Elysée in Lausanne to appeal to art and music lovers who are sensitive to the strong lines of its creations so representative of their era. An ode to sportiness In its own way, Rolex – a reference in the profession – has the advantage of having successfully infiltrated all dream-like worlds over the years which are so dear to watch consumers. The brand is therefore particularly present in the cultural sphere

while also boasting genuine expertise in a certain number of sporting activities with which its name is intimately linked, including Formula 1, sailing and golf. Nevertheless, just as the world of watchmaking itself is clearly structured, the competition is so well organised that it is not really possible to identify any sectors of activity which have remained untouched. Even the most technical spheres are occupied. Richard Mille, for example, focuses on the mechanics and aesthetics of its ultra-technical products to enable wealthy sportsmen and women to connect them to their preferred discipline. This is the case with the latest RM 36-01 Sébastien Loeb, its mechanism including a G-force sensor with motor racing and rallying in mind. However, this manufacturer is not the only one to have chosen to invest in highly-specialised worlds, ideal for emphasising the virility and economic resources of those who

wear the model in question. With a vast scope of possibilities, the manufacturer Hublot calls on all its ingenuity to attract the attention of enthusiasts. This year, benefiting from its involvement in football, it will be launching a range dedicated to the World Cup in Brazil, with functions designed to appeal to football fans. Naturally, adepts of beautiful objects will not all react to the same stimuli, as each watch owner is fundamentally unique. Nevertheless, the choice of a specific product, which can reveal a characteristic of a personality or a passion, will always show observers familiar with the particularities of brand communication the main character traits of the person wearing the watch. It is up to each individual to draw on this knowledge to start a conversation or not…

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Culture

Musée Olympique

L’olympisme au-delà du sport Dans un musée olympique flambant neuf, le visiteur découvre l’impact de la célèbre compétition, tant culturel que technologique, sur la société qui l’entoure. L’institution touche ainsi un public bien plus large que les fans de sport. Texte Loïc Delacour / Photos Vanina Moreillon

L

e musée dédié au plus célèbre événement sportif au monde possède quelques similitudes avec la ville qui l’accueille : il ne faut pas avoir peur de prendre de la hauteur depuis les bords du lac Léman, de s’engouffrer dans l’édifice, à travers son parc et sa rampe centrale majestueuse, car une fois l’effort fourni, c’est une longue et belle descente à travers l’histoire et la culture qui attend le visiteur. Les Jeux sont en effet bien plus qu’une simple compétition sportive. Avec leur centaine d’éditions de 1896 à nos jours, ils sont un reflet détaillé de la société et un laboratoire vivant influant sur les mondes des arts et de la science dans leur ensemble. L’exposition permanente sur ses trois étages raconte à merveille ce rayonnement. Villes métamorphosées Sur le premier niveau consacré au Monde olympique, le regard se porte sur les maquettes des installations sportives et des modifications urbanistiques apportées aux villes hôtes. Les mutations de Barcelone sont parlantes, tant les collines que le bord de mer de la cité catalane portent encore les traces du passage olympique de 1992. Idem pour Tokyo qui voit la création de nombreuses routes avant les Jeux d’été de 1964, ou encore l’impressionnante transformation de Pékin en 2008.

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Au même étage, les affiches et les torches réalisées par des artistes réputés auraient aussi bien leur place dans un musée d’art contemporain. Les visuels d’Andy Warhol (Sarajevo, 1984) et de Roy Lichtenstein (Los Angeles, 1984) ou le flambeau de Philippe Starck (Albertville, 1992) en sont des exemples parmi d’autres. Sans oublier les archi-

L'image fait partie intégrante de la nouvelle scénographie du musée.


tectures audacieuses, comme le stade Nid d’Oiseau de Pékin réalisé par les Suisses Herzog et de Meuron en collaboration avec l’artiste chinois Ai Weiwei. La quête de l’excellence Anne Chevalley, responsable des expositions, nous éclaire sur cet attachement à diverses disciplines extra-sportives : « Pierre de Coubertin a souhaité, dès les débuts en 1896, intégrer une dimension culturelle. Mais c’est l’édition de Mexico 68 qui marque un vrai tournant en se liant fortement avec le monde des arts. Il y a depuis une grande volonté d’associer la compétition avec des architectes, des artistes ou toute autre personne faisant preuve d’une forme d’excellence, tout comme celle requise par les sportifs qui veulent se qualifier pour les Jeux. » Cette connexion avec la société environnante est perceptible dans d’autres thèmes abordés dans l’exposition permanente. La technologie, par exemple, a bénéficié des défis imposés par les Jeux pour évoluer, tant au niveau de la retransmission télévisuelle que dans l’élaboration de nouveaux équipements ou autres afin notamment d’améliorer les performances des athlètes. Le domaine de la santé est aussi affecté, que cela soit d’une manière positive, avec l’évolution de la nutrition des sportifs par exemple, mais aussi à travers un aspect plus sombre, le dopage, que le Musée ne tait pas. Focus sur le temps Les éditions des Jeux à venir continueront cer-

tainement d’alimenter la liste de ces domaines impactés par l’Olympisme. La prochaine exposition temporaire qui débute en juin se focalisera quant à elle sur l’un d’entre eux. Intitulée « Courir après le temps », elle montrera la façon dont les Jeux ont introduit la notion de record, mais aussi ce qui rattache une performance chronométrée à la philosophie ou à la science. Les Jeux Olympiques sont bien plus qu’une aventure sportive, c’est une aventure humaine universelle.

Francis Gabet, directeur du Musée Olympique

Trois questions à Francis Gabet, directeur du Musée Olympique Comment se porte le musée après cette réouverture ? Très bien ! Nous avons accueilli énormément de visiteurs et pas seulement du fait de l’opération portes ouvertes. Les mois qui ont suivi ont aussi amené beaucoup de monde. Un musée traitant d’un sujet aussi populaire à travers le monde se doit d’être accessible à des gens d’horizons différents. Comment conçoit-on une exposition avec un telle contrainte ? Il est évident que nous devons prendre en compte un public très large. Dès le début de la réflexion sur les rénovations, nous avons imaginé une dizaine de groupes cibles, et nous avons tenté de concevoir un musée qui puisse intéresser chacun d’entre eux.

Un public multiculturel, mais aussi des collaborateurs des quatre coins du monde. Comment se passe la gestion d’un tel projet ? Nous avons effectivement travaillé avec des gens d’univers différents. La muséographie vient d’une équipe anglaise, des Belges se sont penchés sur la communication, le restaurant est géré par des Français et notre personnel comprend des gens de toutes les régions du monde. Pour cohabiter, nous avons organisé des ateliers durant lesquels chaque groupe devait expliquer ce qu’il faisait, où il en était. Cette multiculturalité qui était un défi à la base s’est transformée en force, chacun amenant son regard, son expertise. Des liens durables se sont ainsi créés, ce qui est très précieux.

« Les jeux sont un laboratoire vivant influant sur les mondes des arts et de la science. » Construit pour les Jeux Olympiques d'été 2008, le Nid d'Oiseau est devenu le nouvel emblème de Pékin.


Culture In the brand new Olympic Museum, visitors can discover the impact, both cultural and technological, of the famous competition and the society surrounding it. The institution therefore affects a much broader public than mere sports fans. Text Loïc Delacour / Photos Vanina Moreillon

The Olympic Museum

light on this attachment to a wide range of non-sporting disciplines : « From the very outset in 1896, Pierre de Coubertin wanted to incorporate a cultural dimension. However, it was not until the Mexico Games in 1968 that a genuine turning point was reached with the development of a strong link to the world of the arts. Since then, there has been a strong desire to involve architects, artists and any other people demonstrating a form of excellence with the competition,

The Olympic spirit beyond sport

T

he museum dedicated to the most famous sports event in the world boasts certain similarities with the city it calls home : you mustn’t be afraid to climb up from the shores of Lake Geneva and plunge into the building through the surrounding park and via the majestic central ramp as once the effort has been produced, the visitor can enjoy a long descent through history and culture. The Games are indeed more than a simple sporting competition. With a century of events stretching back from the present day to 1896, they offer a detailed vision of society and serve as a living laboratory which influences the spheres of art and science from A to Z. The permanent exhibition spread over three floors tells the magnificent story of this influence. Cities metamorphosed On the first floor devoted to the Olympic world, visitors can discover models of the sporting facilities built and the urban change to which the host cities were subject. The changes experienced in Barcelona are very meaningful, such is the extent to which both the hills and the seafront of the Catalan city still bear witness to the passage of the Olympics in 1992. The same is true of Tokyo, where numerous roads were built before the Summer Games of 1964, and the impressive transformation witnessed in Beijing in 2008. On the same floor, the posters and torches on show created by renowned artists would be equally at home in a contemporary art museum. The visuals

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The 1992 Olympic Games have radically changed the face of Barcelona.

of Andy Warhol (Sarajevo, 1984) and Roy Lichtenstein (Los Angeles, 1984) and the torch designed by Philippe Starck (Albertville, 1992) are just some of the many examples on show. Bold architectural designs can also be seen, for example the Bird’s Nest Stadium in Beijing created by the Swiss nationals Herzog and de Meuron in collaboration with the Chinese artist Ai Weiwei. The quest for excellence Anne Chevalley, curator of exhibitions, sheds more

reflecting the excellence required by the sportsmen and women wishing to qualify for the games. » This link with the surrounding society can be seen in other themes explored in the permanent exhibition. Technology, for example, has benefited from the challenges imposed by the Games in order to evolve, both in terms of television broadcasting and developing new equipment or other elements, in particular with a view to improving the athletes’ performances. The field of healthcare has also been affected both positively, with improvements to sportspeople’s diets for example, and more negatively through doping, a theme the museum chooses not to ignore. Focus on time Future editions of the Games will certainly continue to add to the list of fields affected by the Olympic movement. The next temporary exhibition, which will open in June, will focus on one such field. Entitled « Running after time », it will show how the Games introduced the concept of records as well as what links a timed performance to philosophy or science. The Olympic Games are much more than a sporting adventure ; they are a universal human adventure.

Three questions for Francis Gabet, Director of the Olympic Museum How is the museum now that it has been reopened ? Very well ! We have welcomed vast numbers of visitors, and not only due to the open-day operation. The months following it also brought numerous visitors. A museum dealing with such a popular theme worldwide must be accessible to people from every background. How do you design an exhibition in light of such a constraint ? Naturally we have to take account of the fact that it is designed for a very broad public. From the very outset of the considerations relating to the renovations, we imagined ten target groups and endeavoured to design a museum which is interesting to each and every one of them.

A multi-cultural public and employees from the four corners of the globe. How do you manage such a project ? We have worked with a number of people from different spheres. The museography was provided by a British team while a Belgian group handled communication and the restaurant is operated by French personnel ; our staff includes people from every region around the world. To make it possible to live and work together, we organised workshops during which each group had to explain what it was doing and how much progress had been made. This multicultural dimension which was originally a challenge has been transformed into a strength, each constituent element bringing its own vision and expertise. Lasting links were thus created which have proved to be very valuable.


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ECONOMY

Landolt & Cie SA

La banque diversifie ses act La fusion par absorption de la filiale suisse de Degroof Luxembourg élargit le modèle d'affaires de Landolt & Cie SA. L'établissement bancaire lausannois spécialisé dans la gestion de fortune reprend la représentation des fonds de Degroof en Suisse, ainsi que celle d'autres fonds luxembourgeois de tiers. Texte Daniel Eskenazi

«N

otre partenariat avec Degroof nous a permis d'élargir notre modèle d'affaires et de valoriser cette relation. Nous nous développons dans l'asset management. Ainsi, nous faisons profiter nos clients de l'expertise d'un groupe qui gère des fonds avec succès depuis plus de vingt ans », souligne Jean-Daniel Balet, membre de la direction de Landolt & Cie. L'établissement lausannois assure la représentation de fonds de placement en Suisse. Cela consiste à remplir toute une série d'obligations légales et réglementaires envers la Finma, autorité de surveillance des marchés financiers en Suisse. L'objectif est d'obtenir de cette dernière l'autorisation de distribuer ces fonds sur le territoire helvétique. « Les clients, notam-

celle que Landolt & Cie SA propose à sa clientèle depuis sa fondation. A titre d'exemples, Degroof Global ISIS High et Degroof Global ISIS Medium sont destinés à une clientèle plus encline à prendre des risques pour obtenir une croissance sur le long terme. Dans le cas du premier, la part en actions s'élève environ à 85 %. Les Etats-Unis et les marchés émergents représentent actuellement environ 45 % des positions du fonds. Sur cinq ans, ce fonds a généré une performance nette annuelle de 11,6 %. Pour le profil « Medium », la proportion en actions dépasse légèrement 50 %, celle en obligations environ 35 %. Sur la même période, la performance annuelle atteint 9,5 %. Les fonds ISIS suivent une allocation géographique des actions qui tient compte des poids économiques des pays et non de la capitalisation boursière des marchés.

Optimiser la diversification des investissements et diminuer le risque global. ment non gérés, peuvent alors souscrire aux produits que nous représentons. Du point de vue de la gestion d'actifs, l'introduction de fonds de placement dans les portefeuilles permet d'optimiser la diversification des investissements et ainsi de diminuer le risque global. Nous comparons la performance des fonds de notre partenaire avec le marché et nous sélectionnons les meilleurs », précise par ailleurs Jean-Daniel Balet. Fonds globaux avec choix de profils Parmi les produits représentés figurent des fonds originaux, par exemple la gamme de fonds Degroof Global ISIS, construits en fonction de quatre profils de risque. Leur stratégie dite « Long Term Value » consiste à capter les primes de risques offertes par les différentes classes d'actifs à travers des portefeuilles diversifiés. Cette approche correspond à

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Les deux autres profils s'orientent vers la protection du capital. Degroof Global ISIS Medium Low et Low conviennent à des clients plus prudents. Dans le cas du premier, les obligations sont actuellement surpondérées (45 %) et la part en actions s'élève à 38 %. Le fonds est investi en majorité sur l'Europe. Les pays émergents sont sous-pondérés par rapport aux fonds plus risqués. Sur deux ans, la performance nette annuelle du fonds s'élève à 6 %. Quant au profile ISIS Low, il privilégie actuellement l'Italie, l'Espagne, les Etats-Unis, la Belgique et la France. Près des deux tiers des positions concernent les obligations. La part en actions est inférieure à 25 %. Sur cinq ans, la performance annuelle atteint 6 %. Au total, les compartiments du fonds Degroof Global ISIS représentés en Suisse par Landolt & Cie SA avoisinent une masse sous gestion de 4 milliards d'euros (4,8 milliards de francs suisses).

Fonds spécifique sur l'Europe Degroof Equities Europe Behavioral Value, un autre fonds original représenté par Landolt & Cie SA en Suisse, est exclusivement investi dans des actions d'entreprises européennes. Sa stratégie vise à sélectionner les meilleures actions de type « value » en Europe, soit des actions relativement sous-évaluées et qui disposent d'un bon momentum en termes d'attentes bénéficiaires. Ce fonds s'adresse à des clients qui privilégient la performance à long terme. Actuellement, les trois positions les plus importantes sont Sanofi (2,65 %), Royal Dutch Shell (2,45 %) et BP (2,13 %). Au niveau sectoriel, la finance, les biens de consommation et la santé représentent près de la moitié des investissements du fonds. Sur cinq ans, sa performance nette annuelle s'élève à 17,5 %. Dans un futur proche, Landolt & Cie SA envisage de lancer ses propres fonds, par exemple en actions suisses, afin de les proposer à ses clients et à ceux de son partenaire. Gestion sur mesure De plus, l'établissement lausannois propose à travers son partenaire à Luxembourg la structuration de fonds dédiés dont la gestion peut être confiée à la banque ou à des professionnels enregistrés. « Cette prestation à haute valeur ajoutée est proposée à des clients qui disposent d'une fortune de dix à quinze millions de francs », conclut Jean-Daniel Balet. Ce produit sur mesure permet à des investisseurs exigeants, à des membres d'une même famille ou à des groupes de centraliser la gestion de leur patrimoine, même si leur fortune est déposée dans différents établissements.


the same period, the annual return totalled 9.5 %. The ISIS funds adopt a geographic allocation of shares which takes account of the economic weight of the countries and not of the market capitalisation. The other two profiles are designed to protect capital. Degroof Global ISIS Medium Low and Low are better suited to more risk-averse clients. In the Medium Low fund, bonds are currently predominant (45 %) while the proportion of shares is 38 %. The fund is primarily invested in Europe. The emerging markets account for a smaller proportion of the fund than in the higherrisk funds. Over a period of two years, the net annual return of the fund totalled 6 %. The ISIS Low profile currently favours Italy, Spain, the United States, Belgium and France. Almost two-thirds of the holdings are accounted for by bonds while the proportion of shares is less than 25 %. Over a period of five years, the annual performance has reached 6 %. In total, the sub-funds of the Degroof Global ISIS fund represented in Switzerland by Landolt & Cie SA represent a volume of assets under management of close to 4 billion euros (4.8 billion Swiss francs).

ivités

Landolt & Cie SA diversifies its activities The merger by acquisition of the Swiss subsidiary of Degroof Luxembourg expands the Landolt & Cie SA business model. The Lausanne-based bank specialising in asset management takes over the representation of Degroof funds in Switzerland together with other third-party Luxembourg funds. Text Daniel Eskenazi

«O

ur partnership with Degroof has enabled us to expand our business model and capitalise on this relationship. We are developing our asset management activity and will enable our clients to benefit from the expertise of a group which has managed funds with considerable success for more than twenty years, » states Jean-Daniel Balet, a member of the Management Board of Landolt & Cie. The Lausanne-based company represents investment funds in Switzerland. This involves satisfying a whole series of legal and regulatory obligations visà-vis Finma, the Swiss financial market supervisory authority, with a view to obtaining its authorisation to distribute these funds within Switzerland. « Clients, in particular those not managed, can then subscribe to the products we represent. From the standpoint of asset management, incorporating investment funds in the portfolios makes it possible to optimise the diversification of investments and thus reduce overall risk. We compare the performance of our partner’s

funds with the market and select the best solutions, » explains Jean-Daniel Balet. Global funds with a choice of profiles The products represented include original funds, for example the range of Degroof Global ISIS funds developed according to four different risk profiles. Their so-called « long-term value » strategy involves taking advantage of the risk premiums offered by the different categories of asset by means of diversified portfolios. This approach is the same as that adopted by Landolt & Cie SA for its clients since it was founded. For example, Degroof Global ISIS High and Degroof Global ISIS Medium are designed for clients who are more inclined to take risks to obtain long-term growth. In the first fund, the proportion of shares is about 85 %. Together, the United States and the emerging markets currently account for approximately 45 % of the fund’s holdings. Over five years, this fund generated a net annual return of 11.6 %. In the « Medium » profile, the proportion of actions is slightly in excess of 50 % with bonds accounting for about 35 %. Over

Specific European fund Degroof Equities Europe Behavioral Value, another original fund represented by Landolt & Cie SA in Switzerland, is exclusively invested in shares in European companies. Its strategy is to select the best « value » type shares in Europe, i.e. shares which are relatively under-priced and which enjoy good momentum in terms of expected earnings. This fund is intended for clients who favour long-term performance. The three most significant positions at present are Sanofi (2.65 %), Royal Dutch Shell (2.45 %) and BP (2.13 %). The finance, consumer goods and health sectors represent almost half of the fund’s investments. Over a period of five years, its net annual return totals 17.5 %. In the near future, Landolt & Cie SA intends to launch its own funds, for example focussing on Swiss shares, which will be available to its own clients and to those of its partner. Tailor-made management Furthermore, through its partner in Luxembourg, the Lausanne-based bank offers the formation of dedicated funds, management of which can be entrusted to the bank or to registered professionals. « This high value-added service is available to clients with assets totalling between ten and fifteen million francs, » concludes Jean-Daniel Balet. This tailor-made product enables demanding investors, members of the same family or groups to centralise the asset management for, even if their assets are placed in different establishments.

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DEVELOPPEMENT

Hôtel Palafitte

Un hôtel d'exception au Des chambres atypiques construites sur pilotis, une situation de rêve, un confort dépaysant et un charme fou: c’est l’hôtel Palafitte. Désormais rattaché au Beau-Rivage Palace par la gestion et par l’excellence, il garde toutefois sa singularité, celle d’un endroit unique au monde. Texte Leila Klouche

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ertaines destinations sont des expériences en soi. L’hôtel Palafitte sur les bords du lac de Neuchâtel est de cellesci. Dès qu’on y arrive, quel qu’en soit le motif, loisir ou travail, l’effet est toujours le même. La ville, à quelques minutes pourtant, semble s’éloigner, le temps s’écoule différemment, et la lumière devient vivante. Depuis son inauguration en 2002 à l’occasion de l’Exposition nationale suisse, l’hôtel Palafitte a su s’imposer comme un objet unique et précieux. Aujourd’hui, rattaché à deux maisons d’exception, le Beau-Rivage Palace et l’Angleterre & Résidence, il bénéficie de l’appui d’un pôle de compétences très fort. Ce rapprochement va lui permettre de prolonger son succès en renforçant son positionnement sur le marché et en améliorant qualitativement son offre. Tout en appliquant la même rigueur et les mêmes exigences que ses illustres maisons sœurs, Palafitte conserve son caractère extraordinaire. D’ici et d’ailleurs Yves Chavaillaz, directeur de l’hôtel Angleterre & Résidence, a été nommé conjointement à la direction de l’hôtel Palafitte fin 2013. Originaire d’Auvernier (canton de Neuchâtel), il se sent d’autant plus

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attaché à cette nouvelle maison. « Dès sa création, il y a douze ans, le Palafitte m’a fasciné, un hôtel sur pilotis, c’était une idée folle! Pour moi, il est emblématique de la région. Il représente brillamment à la fois le lac et la beauté du site, nos savoir-faire et une forte originalité.» Haut lieu touristique et objet de curiosité, l’hôtel lacustre est aussi très apprécié des gens de la région, Yves Chavaillaz ne l’oublie pas. « La clientèle locale est importante et nous faisons tout pour la satisfaire, au même titre que nos hôtes de passage.» Cette double dimension compte beaucoup dans la nouvelle gestion de l’hôtel et a également été prise en compte pour la rénovation des lieux. Less is more Après douze ans, des travaux étaient nécessaires, d’autant plus pour une construction aussi exposée aux éléments naturels, mais la priorité fut mise dans un premier temps sur l’accueil et le confort. Ainsi, le réaménagement de la réception, du bar et du restaurant a été confié au designer anglais Stuart Wilsdon à qui l’on doit la douceur et l’intimité du restaurant Anne-Sophie Pic, notamment. Ce projet neuchâtelois fut un nouveau défi pour le designer: « L’architecture de Palafitte a été extrêmement bien

pensée à la base. Les volumes, la lumière, les ouvertures, tout était déjà à sa place, je n’ai pas eu à intervenir sur la structure. Nous avons pu nous attacher à la redéfinition des espaces, à leur fonctionnement et leur confort. » Au-delà des nouveaux meubles et des tons sobres et naturels mis en place, des ajustements simples ont été amenés par le designer pour véritablement révéler certains espaces. Par exemple, une meilleure circulation est créée entre la réception et le restaurant. Le bar, repositionné, est soustrait au passage et devient un espace défini plus accueillant. Au restaurant, les transformations sont remarquables. Plus dépouillée, la salle laisse entièrement place au lac et à sa lumière intense. L’architecte d’intérieur a d’ailleurs dû composer avec cet élément: «On ne peut pas se mesurer à la beauté du décor naturel. Le challenge au contraire fut de laisser la place à cette lumière et à la vue spectaculaire, et d’offrir un confort qui permet au visiteur de profiter de la beauté.» La sensation d’être sur un bateau est renforcée par les baies vitrées entièrement dégagées. Le restaurant ainsi réaménagé s’adapte à toutes les ambiances, petits déjeuners, business lunchs ou soirées romantiques grâce à un travail sur l’éclairage et à la modularité des espaces.


fil de l'eau La table de Palafitte Outre son nouveau design, le restaurant présente également une nouvelle carte. Des plats réalisés avec créativité et faisant la part belle aux produits du terroir et aux spécialités locales. Le chef Franck Paget réussit savoureusement à mettre en lumière une féra du lac, une côte de veau du pays, des légumes et fromages régionaux, en toute simplicité, mais avec de belles touches d’originalité. Comme cette compotée de cerises au thé fumé si gourmande avec un mesclun de foie gras, ou des légumes du marché relevés à la Fée verte pour accompagner un poisson du lac de Neuchâtel. Le dimanche, la table de Palafitte propose un brunch très apprécié des Neuchâtelois. Son buffet généreux, son cadre sublime et sa terrasse directement sur l’eau constituent de bien jolis arguments dominicaux.

Entre passé et futur Directeur de l’hôtel Palafitte de 2002 à 2013, Antoine Chaumeron a vu naître ce lieu magique. Après l’euphorie d’Expo02, il a su maintenir le cap malgré les difficultés imposées par une échéance latente. En effet, prévu pour être éphémère, Palafitte a été reconduit d’année en année tout en faisant sa place au cœur d’une région. « C’était un beau défi de faire vivre ce lieu et de participer à sa pérennité. Aujourd’hui, Palafitte a la chance de pouvoir bénéficier de l’aura d’un pôle fort, ce qui va lui permettre de rayonner plus loin et plus longtemps. »

Jeudi 27 novembre, soirée vigneronne à la Table de Palafitte Accords mets et vins en collaboration avec les champagnes de la Maison Laurent-Perrier. CHF 120.- /personne Reservation@palafitte.ch, tél. +41 32 723 02 02, www.palafitte.ch

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DEVELOPPEMENT Atypical rooms built on stilts, a dream location, exotic comfort and boundless charm: welcome to the Hôtel Palafitte. Now allied to the Beau-Rivage Palace both through its management and the level of excellence it offers, it nevertheless retains the singular character of a place unique anywhere around the world. Text Leila Klouche

Hôtel Palafitte

An exceptional hotel along the water

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ertain destinations are an experience in themselves. The Hôtel Palafitte on the shores of Lake Neuchâtel is one such place. As soon as you arrive, be it for work or pleasure, the effect is always the same. While it is only minutes away, the city nevertheless seems to fade into the background, time takes on a different dimension and light becomes a living thing. Since its inauguration in 2002 for the Swiss National Exhibition, the Hotel Palafitte has asserted itself as a unique and precious property. Today, linked to both exceptional establishments, the Beau-Rivage Palace and the Angleterre & Résidence, it can call on an extensive pool of competencies. These links will enable it to enjoy continued success by strengthening its position on the market and improving the quality of the service it provides. While adopting the same meticulous approach and satisfying the same demands as its illustrious sister establishments, the Hotel Palafitte retains its own extraordinary character. Here and there Yves Chavaillaz, Manager of the Hotel Angleterre & Résidence, was appointed manager of the Hotel Palafitte at the end of 2013. Born in Auvernier (canton of Neuchâtel), he feels a particular affinity with this new hotel. “From the moment it was opened 12 years ago, the Palafitte captivated me – a hotel on stilts, what a mad idea! I feel that it is emblematic of the region. It is the perfect illustration of the lake and the beautiful location, our know-how and our strong sense of originality.” A tourist magnet and object of curiosity, this hotel on the lake is also a firm favourite with the people of the region, a fact which Yves Chavaillaz does not forget. “The local clientele is important and we make every effort to satisfy their demands just as we do for our visiting guests.” This dual dimension is a key element of the new hotel management and was also taken into account when refurbishing the premises. Less is more Twelve years after opening, renovation work was necessary, all the more so as the construction is so

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blatantly exposed to the elements. The initial priority was nevertheless the welcome and comfort provided. Thus the task of refurbishing the reception area, the bar and the restaurant was entrusted to the English designer Stuart Wilsdon who created the soothing, intimate atmosphere of Anne-Sophie Pic’s restaurant. This project on Lake Neuchâtel was a new challenge for the designer: “the original architecture of the Hotel Palafitte was extremely well designed. The space, the light, the openings – everything was already in place and I had no need to alter the structure. We were therefore able to focus our attention on redefining the different spaces, their functionality and their comfort.” In addition to the new furniture and the elegant, natural tones introduced, the designer made some simple adjustments to enhance certain areas. For example, the flow of guests between reception and the restaurant has been improved while the bar has been relocated from the communal area into its own clearly-defined space which is far more welcoming. In the restaurant, the transformation is remarkable. Now more minimalist, the dining room gives pride of place to the lake and its intense luminosity, with the interior designer feeling compelled to incorporate

this natural element: “We cannot compete with the beauty of the natural décor. On the contrary, the challenge was to place this luminosity and the stunning view centre stage and to offer a level of comfort enabling guests to enjoy the beauty before them.” The feeling of being on a boat is heightened by the clear views from the bay windows. With the new lighting and the adaptability of the spaces thanks to a system of screens, the redesigned restaurant therefore offers the perfect setting for any occasion, be it breakfast, a business lunch or a romantic evening meal. La Table de Palafitte In addition to its new design, the restaurant has also been endowed with a new menu presenting creative dishes with an emphasis on local products and specialities. Head Chef Franck Paget serves up a delicious whitefish from the lake, a local veal chop, regional vegetables and cheese – all simple dishes with a touch of originality. His offerings include a mouthwatering cherry compote with a hint of smoked tea served with foie gras or a selection of fresh vegetables with absinthe accompanying a fish from Lake Neuchâtel. On Sundays, La Table de Palafitte serves a brunch which is much appreciated by the local population. The generous buffet, the sublime setting and the terrace overlooking the water are powerful arguments for eating out on Sundays. Thursday November 27, 2014, Wine-growers’ evening at La Table de Palafitte. The perfect blend of food and wine
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Between past and future Manager of the Hotel Palafitte from 2002 to 2013, Antoine Chaumeron was present at the very birth of this magical place. After the euphoria of Expo02, he successfully maintained the hotel on its upwards trajectory despite the difficulties caused by a hidden deadline. Initially designed as a transient project, the Hotel Palafitte was renewed from one year to another while cementing its place at the heart of the region. “It was an interesting challenge to make this a going concern and to contribute to its durability. Today, the Hotel Palafitte is lucky enough to benefit from a strong corporate identity which will allow its fame to spread even further and to continue well into the future.”


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Le regard bleu et direct, un large sourire, une franche poignée de main. La Valaisanne Marie-Thérèse Chappaz est à l’image de ses vins et de leur terroir : authentique. Rencontre avec une vigneronne qui partage avec plaisir la passion de son métier. Texte Patricia Bernheim / Photos Vanina Moreillon

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es Valaisans et la vigne, c’est une très vieille histoire d’amour. Et la famille Chappaz n’échappe pas à la tradition. Alors que Marie-Thérèse a 17 ans et qu’elle se destine au métier de sagefemme, une parcelle de pinot noir offerte par son père, un passionné de vins, va l’entraîner vers un métier qu’elle n’avait pas envisagé et qui, a priori, ne la tentait pas vraiment. Pour cultiver elle-même sa vigne, elle apprend les rudiments chez un vigneron. Elle effectue des stages, cumule les expériences, se passionne puis embrasse totalement la vitiviniculture en se formant à Changins (VD). Elle travaille ensuite durant six ans à la cave expérimentale des stations agronomiques. Vient le moment de prendre son envol. En 1987, elle reprend le domaine de La Liaudisaz, une cave et des vignes qui appartenaient à son grand-oncle Maurice Troillet. « J’avais acquis une bonne expérience dans les vins, mais je ne m’étais jamais occupée d’un domaine qui implique d’être à la fois vigneron, œnologue, d’élever les vins, de gérer l’administration et l’accueil des clients », confie-t-elle. Elle s’en sort tout de suite comme une grande. Premiers vins, premiers succès. Un millésime en 1988. Un prix en 1995. « A l’époque, on sortait vite du lot si on faisait un bon vin », dit-elle comme en s’excusant. Mais qu’est-ce qu’un bon vin ? « Il doit être le plus authentique possible. Un vin peut être très bon mais ne pas apporter grand-chose parce qu’il est trop lisse. S’il a une petite imperfection, comme une légère amertume ou s’il est un peu fermé au nez, mais qu’il possède un relief vibrant, qu’il nous parle, qu’il nous apporte une émotion, c’est magnifique ! » La méthode douce Pour être au plus proche de l’authenticité et du terroir, Marie-Thérèse Chappaz passe à la culture intégrée, puis à la biodynamie, deux approches plus respectueuses de la vigne et de la terre. « Avant de visiter un domaine de Tain l’Ermitage qui pratiquait ces cultures

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Marie-Thérèse Chappaz

UNE VIGNERONNE QUI FAIT PARLER LE VIN

La sélection de Thibaut Panas, sommelier au Restaurant Anne-Sophie Pic du Beau-Rivage Palace : Lorsqu’on lui demande de sélectionner quatre vins élevés par Marie-Thérèse Chappaz, Thibaut Panas n’hésite pas une seconde : « Ses Spécialités sont des incontournables parce qu’elles sont emblématiques de son travail tout en finesse. Son Grain Noble, Petite Arvine liquoreuse, est une référence. Je recommande aussi son Grain Noir, un assemblage de Cabernet Sauvignon/Cabernet Franc/Merlot, son Grain Blanc, une Petite Arvine sèche et son Grain Sauvage, un Humagne rouge. »


douces, je ne pensais pas qu’on pouvait se passer de produits chimiques ! J’ai commencé sur 2 hectares, pour prendre confiance en moi. » Elle désherbe à la main ses parcelles en pente raide. « La gestion de l’herbe est difficile en Valais, il faut éviter qu’elle ne prenne l’eau de la vigne. Ça a été dur au début. La vigne avait eu des béquilles pendant des années, il a fallu cinq à six ans pour retrouver un équilibre, mais ce moment-là a été génial. » La biodynamie seule ne suffit pourtant pas à expliquer la haute qualité de ses vins. « Mon premier vin, comme les suivants, je l’ai fait avec amour. Il avait un visage, une image. Je suis une artisane et j’ai toujours mis en avant la qualité. Je dois être contente de mon produit. Je ne suis pas une bonne commerçante ! Je dois être sûre à 100 % de ce qu’il y a dans la bouteille. Il m’est arrivé de vendre en vrac un vin que je n’aimais pas. » « Un vin qui sourit » Il y a aussi une poétesse en Marie-Thérèse. « Un vin, ce n’est pas seulement une boisson. C’est bien plus. ça parle. » Et de joindre le geste à la parole en débouchant l’un de ses vins liquoreux obtenus à partir de raisin surmaturé qui l’ont fait connaître, une Marsanne blanche. Elle évoque d’abord sa robe, « limpide et lumineuse, entre jaune d’or et or rouge ». Sans le brasser, elle identifie « un peu d’orange, de gelée de coing, de pain d’épice ». Après brassage, elle note « le miel d’acacias en plus frais, la truffe blanche et un peu d’eau de vie de framboise » avant de conclure : « C’est un vin qui sourit. » La vigneronne cultive aujourd’hui 10 hectares sur cinq communes : Fully, Martigny, Charrat, Leytron, Saillon et Chamoson. Elle élève 20 sortes de vins différents, des rouges, des blancs secs de terroirs différents et, bien sûr, ses crus surmaturés estampillés Grains nobles, Ermitage, Petite Arvine et Malvoisie qui sont autant de découvertes incontournables. Si Marie-Thérèse Chappaz ne participe plus aux concours, c’est parce qu’elle a envie « d’élever des vins dans le respect du terroir et de chercher qu’ils soient eux-mêmes, sans esprit de comparaison ni de compétition ». Le plus beau compliment qu’on puisse lui faire, c’est lui dire qu’on a passé un bon moment à déguster ses vins, élevés avec tant de soin.

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FLAVOR

Marie-Thérèse Chappaz

A WINE-MAKER WHO MAKES WINE TALK With piercing blue eyes, a broad smile and a firm handshake, MarieThérèse Chappaz from the canton of Valais is rather like her wines and the land they grow on : authentic. Meeting with a wine-maker who is more than happy to share her passion for her chosen trade.

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he love story between the inhabitants of the Canton of Valais and wine goes back a long way, and the Chappaz family is no exception. When MarieThérèse was 17 and was heading towards a career as a midwife, a plot of land of pinot noir offered to her by her father, a wine enthusiast, would push her in a direction she had not imagined and which initially didn’t really interest her. To tend to her vines herself, she learned the basics from another wine-grower. She followed training courses, acquired more and more experience, developed an increasing enthusiasm for the business of wine-making before embracing it entirely by training at the school in Changins (VD). She then spent six years working in the cellars of the experimental farm stations. Eventually, it was time for her to spread her wings and fly solo. In 1987, she took over the La Liaudisaz estate, a cellar and vineyard which had belonged to her great uncle Maurice Troillet. « I had acquired solid experience in the field of wine but I had never handled an entire estate, which involves being a wine-maker, oenologist, farmer, administrator and hostess for visitors all at the same time, » she explains. She enjoyed the sort of assuredness normally associated with seasoned professionals. Her first wines were an immediate success with a vintage in 1988 and a prize in 1995. « At the time, you were quickly a cut above if you produced a good wine, » she says almost apologetically. But what is a good wine ? « It has to be as authentic as possible. A wine can be very good without offering anything in particular as it is too smooth. Even if it has a small imperfection, such as a slightly bitter taste or a somewhat reticent bouquet, but has a lively feel to it, talks to us, stimulates our emotions, it is magnificent ! » The gentle method To come as close as possible to authenticity and the land, Marie-Thérèse Chappaz adopted first an

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Text Patricia Bernheim / Photos Vanina Moreillon

placed great importance on quality. I have to be happy with my product. I’m not a good businesswoman ! I have to be 100 % convinced by the product in the bottle. I have already sold off wine in bulk because I didn’t like it. » « A wine that smiles » There is also something of a poet A wine is about Marie-Thérèse. «  not only a drink. It’s so much more. It talks. » And turning her words into action, she opens one of the sweet The selection of Thibaut Panas, sommelier at the wines made from over-matured Anne-Sophie Pic’s restaurant at the Beau-Rivage grapes which have made her name, Palace : a white Marsanne. She talks first of When asked to select four wines produced by Marie-Thérèse its « clear, bright » colour, somewhere between golden yellow and red gold. » Chappaz, Thibaut Panas doesn’t hesitate for a second : « her specialities are essential because they are emblematic of her Without turning it, she identifies « a hint of orange, quince jelly and gingerwork which is so full of finesse. Her Grain Noble, the sweet Petite Arvine is a reference point. I also recommend her Grain bread. » After turning it, she detects « fresh acacia honey, white truffle and Noir, a blend of Cabernet Sauvignon/Cabernet Franc/Merlot, her Grain Blanc, a dry Petite Arvine, and her Grain Sauvage, a a touch of raspberry schnapps » before concluding : « It’s a wine that smiles. » red Humagne. » Our winemaker now works 10 hecintegrated method before turning to biodynamics, tares in five boroughs : Fully, Martigny, Charrat, two approaches which are more respectful of both Leytron and Saillon and Chamoson. She grows 20 the vines and the land. « Before visiting an estate different sorts of wine including reds, dry whites from of Tain l’Ermitage which implemented these gentle different soils and of course her over-matured crus farming methods, I didn’t think it was possible to do stamped with names such as Grains nobles, Ermitwithout chemical products ! I began with 2 hectares, age, Petite Arvine and Malvoisie, all of which are an just to build up my self-confidence. » She weeded her absolute must. steeply-sloping plots by hand. « Grass management in If Marie-Thérèse Chappaz doesn’t take part in compeValais is difficult ; you have to avoid it taking water titions it is because she wants to « make wines which away from the vines. It was difficult to begin with. respect the land and can be themselves without the The vines had had a crutch for years and it took 5 or 6 need for comparison or competition. » The best comyears for them to find their natural balance again, but pliment you can give her is to tell her that you had a good time tasting her wines which she has made with when they did, it was a very special moment. » Biodynamics alone, however, are not sufficient to such great care. explain the high quality of her wines. « I produced my first wine, like all those since, with great love. It had a face, an image. I am a craftswoman and I have always


LES FAIRWAYS DE LAVAUX 2014 2e ÉDITION

PROGRAMME JEUDI 17 JUILLET

SAMEDI 19 JUILLET

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VENDREDI 18 JUILLET

DIMANCHE 20 JUILLET

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SEDUCTION

PRECIOUS HONEY BEES

A l’est du Beau-Rivage Palace, les jardins se prolongent de façon inattendue, offrant une clairière en pleine ville. Un décor végétal enchanteur, presque intime, idéal pour accueillir d’honorables hôtes le temps de la belle saison. Bienvenue en ces lieux vénérables abeilles, que votre séjour soit aussi doux que votre miel.Texte Leila Klouche / Photos Cédric Widmer

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SEDUCTION

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epuis que les abeilles désertent les champs, la ville, étrangement, semble offrir un environnement plus favorable à la production du miel. Ainsi, de plus en plus, des ruches s’invitent dans les parcs et sur les toits. Si depuis le toit de l’Opéra de Paris on voit la Tour Eiffel, depuis les jardins du Beau-Rivage Palace, on voit le lac et les Alpes. La beauté de la vue pourrait-elle influencer le goût du miel ? Ou peut-être le confort cinq étoiles des ruches qui les accueillent en ce bucolique décor lausannois le peut-il ? Sourire de l’apiculteur dans le secret d’Apis : « C’est un lieu idéal pour les abeilles, très calme, à l’ombre de grands arbres. La végétation alentour leur a, semble-t-il, bien convenu, puisque la récolte de printemps a donné un excellent miel très doux, merveilleusement fleuri. » Ainsi, le romarin, les pissenlits et les cerisiers ont influencé de leurs parfums la production printanière. Cet été, le tilleul, l’érable, la menthe, le thym et l’acacia donneront leur saveur à la récolte de juillet. Précieuses abeilles, quelle sérénité de les regarder butiner. Christian Mellioret aime travailler à leur contact. « Elles sont sur terre depuis bien plus longtemps que nous. Elles comprennent la nature et y vivent en harmonie. Nous avons beaucoup à apprendre des abeilles. Vivre en les observant est une immense richesse. Elles nous forcent à regarder et à préserver notre environnement. Avec elles, l’écologie n’est pas une politique, c’est une philosophie de vie qui s’applique au quotidien. »

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Les abeilles se sont bien adaptées à leur nouvel environnement. Elles ont produit un miel délicieusement floral.


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« Nous avons beaucoup à apprendre des abeilles. Vivre en les observant est une immense richesse. »

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SEDUCTION

To the east of the Beau-Rivage Palace, the gardens stretch out unexpectedly, forming a clearing at the very heart of the city. It offers an enchanting, almost intimate, backdrop of foliage – the ideal setting for distinguished guests in the summer months. Welcome, venerable bees, and may your stay be as sweet as your honey.Text Leila Klouche / Photos Cédric Widmer

« We have so much to learn from bees. It is an incredible opportunity to be able to observe them. »

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trangely, as bees desert the fields, cities would appear to offer an environment better suited to the production of honey. Bee hives are therefore becoming an increasingly common sight in parks and on rooftops. Whereas the roof of the Paris Opera offers a view of the Eiffel Tower, the gardens of the Beau-Rivage Palace overlook the lake and the Alps. Might the taste of the honey owe something to this attractive vista ? Or perhaps it has more to do with the five-star comfort of the hives sitting in this bucolic landscape at the heart of Lausanne ? This draws a smile from the beekeeper – an initiate of the secret of the genus Apis : « It is an ideal location for bees – very calm and nestling in the shade of large trees. The surrounding vegetation would appear to suit them perfectly and the spring harvest provided an excellent honey with a very mild, floral taste. » Hints of rosemary, dandelion and cherry blossom could be discerned in the spring production. In July, the summer harvest will serve up a blend of lime blossom, maple, mint, thyme and acacia. Precious bees, how soothing it is to watch them gathering the pollen. Christian Mellioret enjoys working in close contact with them. « They have been on Earth far longer than we have. They understand nature and live in harmony with their surroundings. We have so much to learn from bees. It is an incredible opportunity to be able to observe them. They encourage us to look at our environment and protect it. With bees, ecology is not a question of policy ; it is a philosophy of life which is put into practice day in, day out. »

Bees have wonderfully adapted to their new location. They produced a very mild floral honey.


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RENCONTRE

Elle est celle qui a donné naissance à Gabrielle, Adélaïde et Florent, des personnages si vivants que leur mémoire nous accompagne des années après avoir refermé les romans qui les contiennent. Son écriture semble magique, en parler avec elle est un plaisir. Par Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon

Marie Laberge

« L’écriture est une aventure sauvage »

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e passage au Beau-Rivage Palace, l’écrivaine québécoise est resplendissante. Sa chevelure de Carmen passionnée et ses yeux grands ouverts sur le monde lui donnent des airs d’héroïne romanesque. L’écouter parler de son écriture et de ses personnages est aussi captivant que de lire ses livres. Dans vos romans, les personnages semblent vivants. Leur histoire est presque secondaire tant on s’y attache. Comment l’expliquezvous ? Ce doit être en lien avec ma façon d’écrire. Je crée d’abord des personnages qui m’obsèdent et qui gardent leurs secrets jusqu’à ce que je les « écrive ». Je dois les suivre pour qu’ils se révèlent. Si je force leur histoire, ils se taisent aussitôt. Vous n’êtes donc pas maîtresse de votre récit ? J’ai une telle sensation de liberté quand j’écris que j’ai l’impression d’être un cheval fou lâché sur une plaine immense. Tout est permis ! Il faut juste s’abandonner, sans jamais abandonner. C’est une aventure sauvage, indisciplinée, féroce et quelques fois, ça m’arrache un peu de cœur, mais c’est comme ça. Il vous suffit de vous rendre disponible pour l’écriture ? Malheureusement ce n’est pas si simple. Mais maintenant, je connais ma manière. Je réserve un temps pour l’écriture, et je m’en vais aux Etats-Unis, au bord de l’océan. J’ai observé que je gagnais en intensité en m’isolant avec mes personnages.

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Que faites-vous toute seule des mois entiers, à part écrire ? La solitude est mon alliée, elle m’est nécessaire. J’écris et je marche. Je marche mes romans sur des kilomètres au bord de l’eau. L’océan dégage une énergie féroce, il me donne l’impression d’être capable de vivre à une intensité folle. Je me lève à l’aube et je regarde le soleil sortir de la mer. C’est à chaque fois un tel réconfort : le jour brise la nuit. Le contexte historique de « Le goût du bonheur » était-il une contrainte à votre liberté romanesque ? J’ai fait beaucoup de recherches avant de commencer à écrire. Mais après, j’ai estimé que c’était absorbé et je n’ai pas ressorti mes notes. D’ailleurs, ce qui m’a passionnée historiquement est apparu naturellement dans le récit. La révolution des femmes au Québec pendant la Deuxième Guerre mondiale, et comment elles se sont affranchies de l’emprise de l’Eglise catholique. Qu’est-ce que c’est d’être une écrivaine célèbre au Québec ? Sachant qu’on est seulement sept millions de francophones, écrire en français et gagner sa vie par

l’écriture est un petit miracle. Je ne suis jamais sûre que cela va continuer, je me sens toujours en danger. Mais ce n’est pas grave, parce que je n’ai jamais considéré l’écriture comme un travail. C’est plutôt un cadeau que le public me fait à chaque fois. Votre identité culturelle québécoise transparaît fortement dans vos romans, notamment dans le travail de la langue. J’aime beaucoup jouer avec les niveaux de langage. Par exemple dans mes polars, « Sans rien ni personne » et « Mauvaise foi », je confronte les cultures de deux policiers, Patrice Durand, le Français, et Vicky Barbeau, la Québécoise. Je m’amuse beaucoup de leurs différences. Le théâtre ne vous manque-t-il pas ? Il y a tellement d’intermédiaires nécessaires pour qu’une pièce prenne vie, alors qu’avec un roman, je suis en ligne directe avec le lecteur. Et récemment, grâce au polar j’ai retrouvé le plaisir de dialoguiste qu’on peut avoir en écrivant des pièces. D’où puisez-vous toutes les émotions de vos personnages ? J’ai une grande sensibilité. On peut dire que je

Sous le polar, la vie Marie Laberge retrouve ici ses deux policiers, Patrice Durand, le Français, et Vicky Barbeau, la Québécoise, dans une nouvelle enquête aux confins du Québec. Un polar sombre à souhait où les personnages aussi vivants qu’attachants contrebalancent la noirceur avec sensibilité et humour. « Mauvaise foi », Marie Laberge. Ed. Québec Amérique.


laisse entrer le monde en moi, et qu’il ressort à travers mes personnages. L’être humain me fascine. Je suis toujours curieuse de connaître les raisons qui amènent quelqu’un à s’effondrer de chagrin dans un lieu public, par exemple. Alors avec mon imagination furieuse, j’invente les histoires qui mènent à ses sentiments. En somme, l’émotion est votre matière première ? Oui, pourtant je me suis battue pour que ce ne soit pas le cas. Je me souviens de l’une de mes premières pièces de théâtre qui devait être une sorte de démonstration intellectuelle très froide et sans émotion. Mais à la fin, soudainement, la mère éclate en un long rugissement émotionnel. C’est comme ça, je ne peux pas y échapper. Nouez-vous des liens avec vos personnages ? Je m’attache à eux, c’est évident. Mais ce qui me plaît le plus, c’est comment ils se lient avec mes lecteurs. On parle d’eux dans les salons du livre comme si c’était de vieilles connaissances. Le lecteur se les approprie.

« On peut dire que je laisse entrer le monde en moi, et qu’il ressort à travers mes personnages. »

Vous serez de retour au Livre sur les quais de Morges en septembre. Que pensez-vous de cette manifestation littéraire ? J’y suis allée en 2010, et la rencontre avec le public suisse a été merveilleuse. De nombreux lecteurs des « Nouvelles de Martha » étaient présents pour me donner leurs impressions sur ce projet épistolaire. C’est un public très chaleureux et direct qui me rappelle celui du Québec. A chacune de vos visites, vous logez au BeauRivage Palace. Qu’aimez-vous y retrouver ? C’est un lieu magnifique où l’on est accueilli de manière très particulière… avec une sorte d’amitié. Quand je retourne à l’hôtel en fin de journée, j’ai l’impression qu’on me prend dans les bras et qu’on me dit « sois tranquille, on prend soin de toi ». Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde, en dehors de chez soi, où l’on se sente aussi bien, et quand ça arrive, on s’en souvient toujours.

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RENCONTRE

Where do you find the inspiration for all your characters’ emotions ? I am very sensitive. You might say that I let the world inside me and this manifests itself through my characters. Human beings fascinate me. For example, I am always curious to understand why some people express their sorrow in a public place. So with my fertile imagination, I invent stories which generate these feelings.

She brought us characters so lifelike that memories of them stay with us years after we turned the final pages in which they appear. Her writing is magical and talking to her about it is a pleasure. By Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon

« Writing is a wild adventure »

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isiting the Beau-Rivage Palace, the Quebec-born writer is radiant. Her hair, reminiscent of the passionate Carmen, and her eyes wide open to the world give her the air of a literary heroin. Listening to her talk of her writing and her characters is as enthralling as reading her books.

In your novels, the characters seem to step out of the page. The stories are almost secondary, such is the extent to which we feel close to the characters. How do you explain that ? It must be something to do with the way I write. First, I create characters with whom I am obsessed and who keep their secrets until I « write » them. I have to follow them for them to reveal themselves. If I try to force the story out of them, they immediately fall silent. So you are not in total control of your narrative ? I have such an impression of freedom when I’m writing that I feel like a wild horse running loose across a vast plain. Anything goes ! It is simply a question of letting go without giving up. It is a wild, undisciplined, ferocious adventure and sometimes it tears my heart, but that’s how it is. You simply have to make yourself available for the writing ? Unfortunately it’s not that simple. But now I know how I work. I put some time aside for writing and I head off to the US, somewhere beside the ocean. I have noticed that my writing becomes more intense if I lock myself away with my characters. What do you do when you are alone for months on end, other than writing ? Solitude is my ally, I need it. I walk and I write. I walk my novels for miles along the coast. The ocean releases a fierce energy ; it gives me the impression

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of being capable of living at breakneck speed. I get up at dawn and I watch the sun climbing out of the sea. It is massively comforting every time I see it : day breaking the night. Did the historical context of « Le goût du Bonheur » curb your literary freedom ? I did a great deal of research before writing anything. Afterwards, I felt that I had soaked it all up and I didn’t look at my notes again. The historical aspects that really fascinated me appeared quite naturally in the narrative – the women’s revolution witnessed in Quebec during the Second World War and how they freed themselves of the shackles of the Catholic Church. What is it like to be a famous writer in Quebec ? As there are only seven million French speakers, writing in French and earning a living from it is something of a miracle. I am never sure that it will continue, I always feel in danger. But it doesn’t matter because I have never seen writing as a job. It is more of a gift that the public offers me every time I publish a book. Your Quebecois cultural identity is reflected strongly in your novels, in particular in your use of language. I thoroughly enjoy playing with different levels of language. For example, in my detective novels « Sans rien ni personne » and « Mauvaise foi » which have just been published in Switzerland, I bring the cultures of two police officers, the Frenchman Patrice Durand and Vicky Barbeau, a native of Quebec, face to face. I enjoy playing on their differences. Do you miss the theatre ? There are so many people involved for a play to become reality whereas with a novel, I am in direct contact with the reader. And recently, writing detective novels has reawakened the scriptwriting pleasure I experience when writing plays.

All in all, would you say that emotion is your raw material ? Yes, although I have made every effort to avoid this. I remember one of my first plays which was supposed to be a sort of cold intellectual demonstration containing no emotion. But at the end, suddenly, the mother gives in to a long outpouring of fierce emotions. That’s simply how it is, I can’t get away from it. Do you forge links with your characters ? I certainly grow attached to them. But what I like the most is how they forge a relationship with my readers. At book fairs, people talk about them as if they were old acquaintances. The readers make them their own. Will you be back at the Livre sur les quais de Morges fair in September ? What do you think of this literary event ? I was there in 2010 and meeting the Swiss public was an amazing experience. Numerous readers of « Les Nouvelles de Martha » were there to share their impressions of this epistolary project. They are a very welcoming and direct public who remind me of the people of Quebec. Every time you visit, you stay at the Beau-Rivage Palace. What do you enjoy about it ? It is a magnificent place where you are given a very special welcome… a sort of friendship. When I return to the hotel at the end of the day, it feels as if the people here give me a big hug and say « relax, we’ll take care of you. » There are not very many places in the world outside your own home where you feel quite so at ease and when it happens, it stays with you.

Under the detective novel, real life Marie Laberge once again meets her two police officers – the Frenchman Patrice Durand and Vicky Barbeau, a native of Quebec – in a new investigation on the borders of Quebec. A very sombre detective novel in which the characters, as lifelike as they are endearing, balance the darkness with sensitivity and humour. « Mauvaise foi », Marie Laberge. Ed. Québec Amérique.


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nature

Serge Guidoux

Un pêcheur du L Pêcheur professionnel sur le Léman, Serge Guidoux crée un lien entre le lac et la terre ; entre le produit et l’assiette. Et lorsque l’homme est passionné, le métier devient un art. La qualité de ses poissons a su séduire les chefs du Beau-Rivage Palace. Texte et photos Sophie Kellenberger

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4 h 30 du matin, Lausanne dort et le temps semble suspendu. L’espace sonore appartient encore aux oiseaux qui s’éveillent. Ils laisseront place d’ici peu à la rumeur de la ville. Serge Guidoux, pêcheur professionnel depuis vingt ans, démarre sa journée secondé par Romana. Premier café partagé avant de partir en mer, enfin… sur le lac. La conversation s’engage sur les petits yeux de chacun et sur la circulation évitée en arrivant si tôt. Chacun est conscient de partager un instant spécial. Un « avant tout le monde » qui est un privilège. Plus tard, sur l’eau, il racontera que c’est ce sentiment de liberté et de symbiose avec la nature qui l’anime tous les jours. « Vos chaussures sont-elles assez chaudes ? » demande-t-il avant de sortir. Dehors il fait trois degrés. A l’heure du GPS, fini la lampe à pétrole ! Dans la nuit noire, impossible de deviner où s’arrête le ponton et pourtant ses gestes sont sûrs, routiniers. En sortant du port, Serge Guidoux envoie un SMS. En réponse il obtient le positionnement exact de la balise GPS placée sur ses filets dérivants. En une nuit, ils ont parcouru trois kilomètres. « Avant, il fallait deviner au loin la lampe à pétrole », se souvient-il. Dans la cabine, le chauffage tourne à plein régime tandis que les vitres dégèlent lentement. A l’horizon, le pêcheur aperçoit un collègue : « C’est sans doute Alain. Un petit jeune de Saint-Sulpice. » Après des appels de phares, ils se retrouvent pour un

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moment improvisé au large de Saint-Prex. La scène est cinématographique : sur un noir profond, les deux pêcheurs éclairés par leurs phares respectifs échangent amicalement durant quelques instants. Une complicité entre collègues, rare, qui entraîne Serge à rêver de continuer à pêcher, de temps en temps, après sa retraite. Avec Alain, pourquoi pas ? « Juste pour le plaisir. » Les relations avec les autres pêcheurs ne sont souvent pas de ce type, paraît-il. Plus qu’un métier : un art On devient souvent pêcheur de père en fils. Or, Serge Guidoux s’est formé seul ou presque. Les pêcheurs se réservent les bons coins précieusement comme le font les champignonneurs. Un seul, Jaky, lui a fait profiter de son expérience. D’abord amateur passionné de pêche en rivière, Serge Guidoux vouait

« Etre choisi par les plus grands, c’est une reconnaissance de mon travail. » une admiration sans limite aux pêcheurs professionnels. C’est ainsi qu’il a quitté La Poste à trente ans avec trente mille francs en poche pour démarrer. A l’entendre parler, il s’agit bien plus que d’un métier. « C’est un art plein de finesse. En étant tous les jours sur l’eau, je peux anticiper le déplacement des bancs de poissons, par exemple. » Le résultat est impressionnant, les premiers filets sortis de l’eau ramènent

120 kilos de féra et plus tard, dans la matinée, une trentaine de brochets. D’ailleurs, depuis cinq ans, il n’a jamais vu autant de poissons, ses filets ne désemplissent pas. Si la grande part de sa clientèle réclame des perches, Serge Guidoux s’est appliqué, via un gros travail de promotion, à rendre leurs lettres de noblesse à des poissons comme la féra, la lotte ou le brochet.


éman

Un métier difficile Mais le métier n’est pas tout rose. Certains hivers, les filets gèlent à peine sortis de l’eau. Lorsque la pêche va mal et que les filets sont vides, il faut garder le moral. « Heureusement que le métier est si dur, sinon tout le monde serait pêcheur ! » plaisante-t-il. Il n’hésite pas à poser des mailles plus grandes au risque de pêcher moins afin d’augmenter le calibre du poisson, et donc l’esthétique même du filet une fois préparé. Pratiquer toutes les pêches lui permet de varier les plaisirs et les espèces. « Je ne suis pas percheur ! » se plaît-il à dire. Aujourd’hui, les plus grands chefs s’approvisionnent chez lui, comme Anne-Sophie Pic au Beau-Rivage Palace. Serge Guidoux apprécie cette collaboration. « Etre choisi par les plus grands, c’est une reconnaissance de mon travail », confie-t-il.

Un produit magnifié

Filet de féra selon Anne-Sophie Pic.

Serge Guidoux livre ses produits au BeauRivage Palace depuis une dizaine d’années. Le chef Guillaume Raineix, second d’AnneSophie Pic, affectionne la qualité de son travail : « C’est pour nous très confortable de cuisiner ses produits. Ses filets sont levés à la main, ce qui leur confère une qualité irréprochable. Souvent épais, ils sont moelleux en bouche. » A l’heure où la gastronomie valorise les produits locaux, les quelques centaines de mètres séparant la pêcherie des cuisines sont appréciés. Question fraîcheur : difficile de faire mieux. C’est ainsi que la féra, prise au large d’Ouchy, se déguste marinée à la réglisse ou encore fumée au bois de hêtre.

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nature

A fisherman on the lake A professional fisherman on Lake Geneva, Serge Guidoux creates a link between the lake and the land, the product and the plate. And when the man is passionate about his work, the work becomes an art form. The quality of his fish has won the approval of the chefs at the Beau-Rivage Palace. Text and photos Sophie Kellenberger

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A

t 4.30 a.m., Lausanne is still asleep and it seems as if time is standing still. The only sounds that can be heard are those made by birds. These sounds will soon give way to the buzz of the city. Serge Guidoux, a professional fisherman for the past twenty years, starts his day with the help of Romana. They share a drink of coffee before heading out to sea… or at least on the lake. The conversation turns to how tired they look and the traffic they avoided by arriving so early. They are both aware that they are sharing a very special moment – a privileged moment « before everyone else ». Later, out on the water, he will admit that it is this feeling of freedom and symbiosis with nature that motivates him day in, day out. « Are your shoes

warm enough ? » he asks before heading out. It is three degrees outside. In the era of GPS, the oil lamp is a thing of the past ! In the dark of night, it is impossible to know where the jetty ends and yet he is sure of himself, his movements a question of routine. Leaving the port, Serge Guidoux sends an SMS. In answer, he receives the precise position of the GPS beacon fitted to his drift nets. In a single night, they have covered three kilometres. « In the past, you had to be able to make out the oil lamp in the distance, » he recalls. In the cabin, the heating is on full blast as the windows slowly shed their ice. On the horizon, the fisherman sees a colleague : « It’s most probably Alain, a youngster from Saint-Sulpice. »


« Being chosen by the very best chefs is a sign that my work is appreciated. » After signalling with their lights, their boats draw close for an improvised meeting off Saint-Prex. The scene is worthy of the big screen : against a deep black backdrop the two fishermen, illuminated by their boats’ lights, enjoy a friendly discussion for a few moments. A rare complicity between colleagues which sets Serge off dreaming of continuing to fish from time to time after he retires. Maybe with Alain. « Just for pleasure. » Apparently relations with other fishermen are not always quite so cordial. More than a job : an art form The trade of fisherman is often handed down from father to son. Serge Guidoux, however, more or less taught himself. Fisherman jealously guard good fishing grounds rather like mushroom pickers are reluctant to divulge the location of their hunting grounds. Only one fisherman, Jaky, shared his experience with Serge. Initially an amateur of river fishing, Serge Guidoux had boundless admiration for professional fishermen. And so he left his job with La Poste at the age of thirty – thirty thousand Swiss francs in hand – to start a new career. To hear him talk, it is much more than a job. « It is a very subtle art form. Being out on the water every day, for example, I can predict the movements of the schools of fish. » The result is impressive with the first nets pulled from the water bulging with 120 kilos of whitefish and later on during the morning he pulls in thirty pike. What’s more, it is the best haul he has seen in the past five years and his nets are always full. While most of his customers are keen on perch, Serge Guidoux has gone to great pains to restore the noble image of fish such as whitefish, monkfish and pike.

is prepared. Turning his hand to all types of fishing means that the job is never dull and he can vary the types of fish he sells. « Je ne suis pas percheur ! » se plait-il à dire. Today, a number of top chefs buy his produce, including Anne-Sophie Pic at the Beau-Rivage Palace. Serge Guidoux is pleased by this partnership. « Being chosen by the very best chefs is a sign that my work is appreciated, » he admits.

A product magnified Serge Guidoux has delivered his products to the Beau-Rivage Palace for some ten years. Guillaume Raineix, second chef to Anne-Sophie Pic, appreciates the quality of his work : « It is a pleasure for us to cook the products he delivers. He lifts his nets by hand, which means that the quality of the fish is impeccable. Often thick, they almost melt in your mouth. » At a time when the catering sector places great value on local produce, the few hundred metres separating the fishery from the kitchen is a great advantage. In terms of freshness, it is difficult do any better. His whitefish, caught off Ouchy, can be enjoyed marinated in liquorice or smoked over beech wood.

A difficult job Nevertheless, the job is not always a bed of roses. During certain winters, the nets freeze almost as soon as they are pulled from the water. When business is poor and the nets are empty, it is important to remain upbeat. « It’s good that it’s a hard profession, otherwise everyone would be a fisherman, » he jokes. He’s quite willing to use larger nets at the risk of catching less in order to increase the size of the fish and thus the appearance of the net itself once it

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Environnement

Ses travaux sont cités parmi les vingts plus grandes découvertes du XXe siècle. Mais plus que des distinctions, le professeur canadien, invité à l’EPFL par la Chaire Landolt & Cie, cherche surtout à faire connaître sa spécialité : la chimie verte. Texte Loïc Delacour / Photos Vanina Moreillon

C

alme et souriant, le Canadien Philippe Jessop a tout de l’enseignant idéal, celui qui domine son sujet mais ne prend personne de haut. Invité durant une année à l’EPFL par la Chaire Landolt & Cie, le professeur dégage une force tranquille qui lui vient peut-être de son pays natal et ses paysages infinis. « J’aime depuis tout petit la nature, raconte-t-il. Une de mes grandes passions est la photographie d’oiseaux, de paysages. » Ce séjour en Suisse, sorte de Canada miniature, ne le dépayse donc pas trop. Quoique. « Je reviens d’une randonnée photo près de Saint-Maurice en Valais. Ici je peux me rendre dans les montagnes en quelques dizaines de minutes, alors que depuis Toronto, il faut cinq jours de voiture pour y accéder ! »

Philip Jessop

L’AMBASSADEUR DE LA CHIMIE VERTE C’est après son doctorat, et sur un autre continent, au Japon, entre 1993 et 1996, qu’il découvre comment son travail peut impacter favorablement l’environnement. Il y effectue une recherche sur de nouveaux procédés pour remplacer des produits toxiques supervisée par Ryoji Noyori, futur Prix Nobel de chimie en 2001. De retour en Amérique du Nord, Philip Jessop trouve un premier poste de professeur en Californie, puis revient au Canada à la Queen’s University. Il ne cessera, dès lors, d’axer son travail sur la chimie verte et principalement sur les solvants. « Je les ai choisis spécifiquement, car leur impact environnemental est extrêmement élevé, bien plus que pour d’autres produits. »

« Remplacer les produits nocifs pour la santé et pour l’environnement. » L’amour de la nature explique sans doute le leitmotiv du scientifique : remplacer les produits nocifs pour la santé et pour l’environnement, grâce à la chimie verte. Les solvants actuels, notamment, sont extrêmement dangereux car fortement inflammables et toxiques. Des contacts répétés avec ces produits peuvent avoir des effets sur le système nerveux, le sang ou la fertilité. Or ils sont présents partout, dans la peinture, les plastiques ou les produits de nettoyage, par exemple. Chimie durable sur le tard Philip Jessop est né dans une famille de scientifiques. Mais c’est un enseignant d’école secondaire qui lui transmettra la passion de la chimie. Ces études se feront sans lien direct avec l’écologie. « Dans les cursus universitaires traditionnels, la chimie verte est très peu évoquée, déplore-t-il. C’est un sujet que l’on retrouve dans des modules non obligatoires généralement. »

Philip Jessop en quatre dates

1991 Ph.D. en chimie inorganique à l’uni-

versité de British Columbia au Canada.

1993 Départ au Japon pour un travail de recherche de trois ans. Il découvre la chimie verte au contact de Ryoji Noyori, futur Prix Nobel de chimie en 2001. 1996 Retour sur le continent américain. Il

devient professeur universitaire en Californie puis au Canada et se consacre essentiellement à la chimie durable.

2008 Obtient le Prix John-C.-Polanyi pour sa découverte de solvants commutables.

Sollicité de toutes parts Grâce à ses recherches, il développe une alternative ingénieuse à ces substances. Sa grande découverte d’un solvant commutable est aussi simple que brillante : « Comme une lumière qu’on allume ou qu’on éteint, l’idée est de pouvoir activer ou non le solvant, le rendre ainsi inoffensif après utilisation, mais aussi pouvoir le réutiliser plus tard. » Ce même principe pourrait trouver de nombreuses applications et permettre de remplacer bien d’autres produits toxiques. C’est le but de cette année de résidence en Suisse. « Depuis que je suis ici, j’enchaîne les rencontres à l’EPFL mais aussi dans d’autres pays d’Europe, comme la France, l’Espagne ou l’Allemagne d’où je reviens. J’ai tellement de sollicitations que je ne sais pas si je pourrais y donner suite, néanmoins ces échanges sont précieux pour faire avancer l’approche écologique de la science. » Philip Jessop s’est ainsi mué en véritable ambassadeur de la chimie verte. En premier lieu avec les élèves dont il considère le contact comme « la meilleure partie du métier », puis avec des collègues qui imaginent transposer la découverte des solvants commutables dans leurs propres recherches. Des ponts entre l’université et l’industrie Toutes ces avancées environnementales faites en laboratoire ne seraient que pures pertes si elles ne trouvaient pas de relais dans l’industrie. Là encore, Philip Jessop a trouvé la solution : l’ONG GreenCentre Canada dont il est directeur crée des liens entre les universités et les entreprises en réalisant notamment des études de faisabilité par des experts commerciaux. Lorsque l’on lui demande quelle satisfaction il retire de toutes les reconnaissances mondiales, comme celle retenant ses recherches parmi les vingt plus grandes découvertes du siècle, il répond humblement : « C’est surtout formidable pour mes étudiants. Ils prennent ainsi conscience de l’importance de ce qu’ils font ; que cela peut avoir un impact positif pour le futur de notre planète. »

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Environnement

Philip Jessop

THE AMBASSADOR OF GREEN CHEMISTRY His works have been cited among the 20 greatest discoveries of the 20th century. Invited to the EPFL by the Landolt & Cie Chair, the Canadian professor is less interested in academic distinctions than by increasing awareness of his field of specialisation : green chemistry. Text Loïc Delacour / Photos Vanina Moreillon

Philip Jessop's second passion is photographing birds and landscapes.

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alm and smiling, the Canadian Philippe Jessop is the perfect educator, mastering his field without for all that being condescending. Invited to spend a year at the EPFL by the Landolt & Cie Chair, the professor exudes a gentle strength which may be a reflection of his country of birth and its endless landscapes. « I have loved nature since I was a small boy, » he explains. « One of my great passions is photographing birds and landscapes. » This stay in Switzerland – a kind of miniature Canada – has hardly turned his world upside down. Well, not too much. « I have just returned from a photo hike near Saint-Maurice en Valais. Here I can be in the mountains in 30 or 40 minutes whereas they are a five-day drive from Toronto ! » His love of nature might help to explain the scientist’s leitmotiv of replacing products which are harmful to health and the environment by calling on green chemistry. Current solvents in particular are extremely dangerous as they are highly flammable and toxic. Repeated contact with these products can have an impact on the nervous system, the blood or even fertility and yet they are omnipresent, for example in paints, plastics and cleaning products. Sustainable chemistry came late Philip Jessop was born into a family of scientists. Nevertheless, it was one of his secondary school

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teachers who instilled in him a passion for chemistry. His studies did not directly concern ecology. « Conventional university courses very rarely deal with green chemistry, » he laments. « It is a domain which is generally confined to non-mandatory modules. » It was not until after he had completed his doctorate and was living on another continent, in Japan

Four dates in the life of Philip Jessop

1991 Ph.D. in inorganic chemistry at the University of British Columbia in Canada. 1993 Moves to Japan for three years of research work. He discovers green chemistry when working with Ryoji Noyori who would subsequently be awarded the Nobel Prize in chemistry in 2001. 1996 Return to North America. He becomes

a university professor first in California then in Canada and essentially devotes himself to sustainable chemistry.

2008 Obtains the John C. Polanyi Prize for his discovery of switchable solvents.

between 1993 and 1996, that he discovered how his work could have a positive impact on the environment. He was conducting research into new processes to replace toxic products under the expert eye of Ryoji Noyori, who would go on to be awarded the Nobel Prize for chemistry in 2001. Back in North America, Philip Jessop obtained his first post as a professor in California before returning to his native Canada and a post at Queen’s University in Kingston, Ontario. Henceforth, he would relentlessly pursue his work on green chemistry and more particularly on solvents. « I chose these specifically as their environmental impact is extremely high, much more than other products. » Solicited on every side Through his research, he has developed an ingenious alternative to these substances. His major discovery of a switchable solvent is as simple as it is brilliant : « like a light that we switch on and off, the idea is to be able to choose whether or not to activate the solvent and therefore to make it harmless after use, while nevertheless being able to use it again at a later date. » The same principle could be applied in numerous fields, allowing many other toxic products to be replaced. That is the aim of this year-long residence in Switzerland. « Since my arrival here, I have had a succession of meetings both at the EPFL and in other countries throughout Europe including France, Spain and most recently Germany. I have received so many invitations that I don’t know if I will be able to follow up on them all, but the discussions are very valuable in driving the ecological approach to science forward. » Philip Jessop has thus become a veritable ambassador of green chemistry, first and foremost with his students, the contact with whom he feels is the « the best part of the job », as well as with colleagues who envisage transposing the discovery of switchable solvents to their own fields of research. Building bridges between industry and academia All this environmental progress achieved in the laboratory would be wasted if it were not taken up by industry. Here again, Philip Jessop has found the solution : the NGO GreenCentre Canada, of which he is the director, creates links between universities and companies, in particular by having feasibility studies carried out by trade experts. When he is asked about the satisfaction he derives from his global recognition, such as the claim that his research work is among the twenty greatest discoveries of the twentieth century, his humble answer is that, « it is especially important for my students. It gives them a sense of the importance of what they are doing, that it can have a positive impact on the future of our planet. »


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VISITE GUIDÉE

En juillet 2013, la comédienne française était de passage à Lausanne pour le tournage d’A livre ouvert, une nouvelle série télévisée suisse. Logée à l’Angleterre & Résidence pendant six semaines, Isabelle Gélinas a cédé aux charmes d’un été lausannois. Par Leila Klouche

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onfortablement installée sur la terrasse du Beau-Rivage Palace, Isabelle Gélinas semble en vacances. Pas de portable sur la table – elle l’a oublié – mais un livre à la place. Elle a joué toute la matinée aux côtés de François Morel et de toute l’équipe du tournage d’A livre ouvert, une série télévisée de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond. C’est la dernière semaine de tournage, et pourtant aucune ombre de fatigue ne vient ternir les beaux yeux azurs d’Isabelle. Son séjour en Suisse y serait-il pour quelque chose? Connaissiez-vous déjà la Suisse? Je suis souvent venue jouer en Suisse romande, mais je n’ai jamais eu l’occasion de visiter. Quand on est en tournée, on s’arrête à peine. Mais cette fois-ci, j’ai eu l’occasion de rester plus longtemps et de profiter un peu. Qu’avez-vous découvert ? Principalement du calme et de la beauté. Il a fait un temps de rêve. Le lac est sublime, il change de couleur chaque jour. On dirait un océan avec les montagnes derrière. C’est très très beau. Comment s’est passé votre séjour? Aussi bien que de vraies vacances! Je sortais très fatiguée de la 6e saison de Fais pas ci, fais pas ça, et malgré le tournage d’A livre ouvert la journée, le soir je rentrais à mon bel hôtel et je profitais de la piscine. Une vraie princesse ! Grâce à ce cadre merveilleux, je me suis bien reposée. Ce fut un bel été. Racontez-nous votre tournage. Une grande partie des scènes ont été tournées à Lausanne, dans une bibliothèque créée pour l’occasion. Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, les réalisatrices, sont des pointures de la mise en scène. Elles sont si délicates, et très exigeantes à la fois. Le travail était bien organisé et du coup, même si on tournait entre 8h et 10h par jour, c’était moins fatigant que sur d’autres projets où tout part dans tous les sens. Et puis, c’était apaisant de jouer parmi des livres. Entre les scènes, on bouquinait.

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Isabelle Gélinas

Un bel été à l’hôtel An Qu’est-ce qui vous a plu dans cette histoire et dans votre personnage? C’est un projet très original. Cette femme qui se bat pour sa bibliothèque avec ses petits moyens, c’est David contre Goliath. Malgré ses problèmes administratifs, elle se démène pour que la bibliothèque vive, pour que les gens lisent et que les jeunes générations continuent à lire. Elle est entourée d’une foule de personnages hauts en couleur, très différents et touchants, qui donnent à l’histoire une dimension spéciale, à la fois magique et charmante. Qu’avez-vous pensé de cette production suisse? C’est un projet ambitieux. Les comédiens sont excellents (je ne parle pas de moi, évidemment!). Le chef opérateur qui vient de Los Angeles est un habitué des séries. Et puis, la réalisation est très soignée. Ce sont des artistes ces deux filles-là. Il n’y a qu’à voir le travail réalisé sur La petite chambre, c’est magnifique, un bijou de film! Vous allez revenir travailler en Suisse alors? Ah, c’est sûr! Rien que pour le confort de travail que j’y ai trouvé. Il y a une précision ici qui me correspond tout à fait. Les gens respectent vos horaires et votre

temps. Je me suis rendu compte sur ce tournage que j’apprécie énormément la ponctualité. C’est précieux sur un plateau. Quels sont vos prochains projets ? Une pièce de théâtre avec François Berléand, Deux hommes tout nus qui se jouera à Paris à l’automne 2014. Et un film dramatique de Christian Faure pour la télévision, La faute de l'Abbé Vialard. Poursuivrez-vous une 7e saison de la série à succès Fais pas ci, fais pas ça? J’ai beaucoup hésité. Les tournages sont épuisants, et j’ai envie de faire autre chose. Mais en même temps, j’ai beaucoup de plaisir à retrouver toute la famille. On a vu les enfants grandir, le bébé a fait ses premiers pas sur le plateau, on joue dans les mêmes maisons depuis 6 ans… C’est une vie parallèle qu’on ne quitte pas si facilement. Reviendrez-vous à l’Angleterre & Résidence? Sans aucune hésitation. J’ai adoré le cadre somptueux, le service charmant, le room service délicieux et aussi la proximité du spa… C’était parfait.


In July 2013, the French actress Isabelle Gélinas was in Lausanne to shoot A livre ouvert, a new Swiss television series. Staying at the Angleterre & Résidence for six weeks, she succumbed to the charms of summer in Lausanne. By Leila Klouche

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itting comfortably on the terrace of the Beau-Rivage Palace, Isabelle Gélinas gives every appearance of being on holiday. Instead of a mobile phone on the table – she has forgotten it – there is a book. She has spent all morning filming alongside François Morel and the entire crew of A livre ouvert, a television series directed by Stéphanie Chuat and Véronique Reymond. It is the

Tell us about the filming. Most of the scenes were filmed in Lausanne, in a library created especially for the occasion. Stéphanie Chuat and Véronique Reymond, the directors, are among the very best. They have a delicate touch and yet very demanding at the same time. The work has been very well organised so even filming between 8 and 10 hours a day, it has been less tiring than some other projects which have been more chaotic. It has also been relaxing to be filming surrounded by all the books – in between scenes, we can even enjoy a good read. What do you like about the storyline and your character? It is a highly original project. This woman is fighting to keep her library open with the limited means at her disposal – it’s a case of David and Goliath. Despite her administrative problems, she does everything she can to keep the library going, to let people read and encourage future generations to read. She is surrounded by a host of colourful characters who are all very different and endearing and who give the story a special feel which is both magical and charming.

gleterre & Résidence last week of filming and yet no signs of tiredness dull Isabelle’s sparkling blue eyes. Would her stay in Switzerland have anything to do with that?

How have you enjoyed your stay? It has been like a real holiday! I was awfully tired at the end of the 6th series of Fais pas ci, fais pas ça, yet despite spending all day filming A livre ouvert, I return to my lovely hotel in the evening and relax in the pool. I know what a princess must feel like! Thanks to these magnificent surroundings, I have been able to rest. It has been a splendid summer.

So do you intend to return to Switzerland to work? Definitely! For the working conditions if nothing else! There is a concept of precision here which suits me down to a T. The people respect your schedule and your time. While filming here, I have come to realise that I really appreciate punctuality. It is invaluable on set. What projects will you be working on in the future? A play with François Berléand called Deux hommes tout nus which will open in Paris in autumn 2014. And a film drama by Christian Faure for television entitled La faute de l'Abbé Vialard. Will you be starring in a 7th season of the successful series Fais pas ci, fais pas ça? I was in two minds. Filming is exhausting and there are other projects I want to do. At the same time I love getting back together with the family. We have seen the children grow up, the baby took its first steps on the set, we have filmed in the same house for 6 years… It is a parallel life that you can’t abandon just like that. Will you be back to the Angleterre & Résidence? Without a doubt. I have loved being in this sumptuous setting, the charming service, the delicious room service and its proximity to the spa… It has been perfect.

Is this the first time you’ve been to Switzerland? I have often been on location in western Switzerland, but I have never really had the chance to visit. When we are filming, it is almost non-stop. This time, however, I have had the chance to spend more time here and enjoy the country a little. What have you discovered? Mainly its charm and beauty. We’ve had absolutely gorgeous weather. The lake is sublime – it changes colour every day. It’s like an ocean with mountains in the background. It is very, very beautiful.

What do you think of this Swiss production? It’s an ambitious project. The actors are excellent (obviously I’m not talking about myself!). The director of photography, who comes from Los Angeles, is used to working on TV series and it is a professional production. The two directors are genuine artists. You only need to look at the work that went into La petite chambre – it is magnificent, a gem of a film!

A livre ouvert Cette série raconte la vie d’une bibliothèque de quartier que la directrice, Michèle Favrod (Isabelle Gélinas), tente tant bien que mal de sortir de la tourmente. A ses côtés, une chorale de personnages chaotiques et attachants. Ecrits et filmés par Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, les deux jeunes réalisatrices du film primé La petite chambre, les 6 épisodes de cette mini-série seront diffusés sur RTS Un, le 6 septembre 2014, à 20 h 10. This series tells the story of a local library and its director, Michèle Favrod (Isabelle Gélinas) who does what she can to keep it afloat. She is accompanied by a host of chaotic yet endearing characters. Written and filmed by Stéphanie Chuat and Véronique Reymond, the two young directors of the award-winning film La petite chambre, the 6 episodes of this mini-series will be shown on RTS Un on September 6, 2014 from 8.10 p.m. onwards.

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BIEN-êTRE

Coaching Voilà près de neuf ans que le BeauRivage Palace excelle dans l’art du wellness, à travers les expériences à vivre au spa Cinq Mondes. Afin d’encadrer au mieux ses hôtes dans leur recherche de bien-être, l’établissement a depuis peu fait appel à deux spécialistes reconnus dans les domaines de la nutrition et du sport : Olivier Bourquin et Jérémy Peltier. Texte Elodie Maître-Arnaud Photos Francesca Palazzi

C De formation universitaire en préparation physique et en nutrition, Olivier Bourquin a notamment été entraîneur fédéral d’élite Swiss Olympic. Il a développé sa propre méthode de suivi nutritionnel.

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’est dans le hall de réception de l’hôtel qu’Olivier Bourquin accueille ses clients, avant de les inviter à prendre place dans son bureau. Une poignée de main ferme, quelques mots bienveillants. On se sent très vite à l’aise et en confiance. Préparateur physique pour de nombreux sportifs d’élite – notamment les joueurs du LHC –, il s’est peu à peu intéressé à l’aspect alimentation, « trop souvent laissée de côté dans le contexte de l’entraînement et de la santé ». Il prodigue aujourd’hui ses conseils nutritionnels personnalisés à tous ceux qui souhaitent perdre du poids, gagner en masse musculaire ou tout simplement rester en forme. Son credo ? Adapter la composition des repas en fonction des rythmes biologiques naturels du corps. A certaines heures de la journée, mieux vaut insister sur les aliments gras et protéinés, manger plus sucré à d’autres, ou parfois encore privilégier les protéines. « On ne parle pas de régime avec moi, mais d’équilibre alimentaire ! » Programme nutritionnel sur mesure L’entretien commence par une discussion au cours de laquelle le sujet aborde

ses habitudes et son état de santé général. Après quelques questions parfaitement ciblées et des tests biomécaniques, Olivier Bourquin est déjà à même de tracer les grandes lignes de la personnalité de son interlocuteur. L’expérience est d’ailleurs surprenante ! Vient ensuite l’incontournable épreuve de la pesée, adoucie d’une pointe d’humour pour souligner que ce n’est pas tant le poids qui importe que le taux de masse grasse. Sa balance ultra-perfectionnée détermine également le métabolisme de base propre à chaque individu. Une mesure du stress oxydatif et de l’équilibre du système nerveux et, éventuellement, un bilan sanguin complètent l’examen et permettent à Olivier Bourquin d’établir un programme de rééquilibrage alimentaire sur mesure. « Afin de mettre toutes les chances de son côté, il faut se nourrir de façon régulière et fuir les régimes restrictifs, sources de frustrations et de carences. » Des recommandations parmi d’autres qu’il donne à l’occasion de rencontres régulières permettant de faire le point sur le programme nutritionnel. Cet entraîneur fédéral d’élite Swiss Olympic confirme en outre que tout ceci va de pair avec une activité sportive adaptée aux besoins et objectifs de chacun.


5 étoiles sera réellement accompagné et encouragé dans ses efforts. La plaisir avant tout Ce sont toutes ces informations, combinées à l’expérience de Jérémy Peltier, qui lui permettent d’imaginer un programme d’entraînement personnalisé. Les tests sont répétés toutes les six à huit semaines afin de constater les progrès. « Il est important, pour la motivation, de quantifier les résultats. » Motivation. Voilà le maître mot du spécialiste. Mais n’attendez pas de lui qu’il hurle à vos côtés le décompte d’une effroyable série de pompes ! « Un entraînement sportif doit être ludique, la notion de plaisir est essentielle. » Pour ce faire, il prend en considération les besoins et envies de son client au jour le jour, afin que chaque entraînement soit une expérience unique. « Je m’adapte en permanence. » Le décor et les accessoires utilisés varient également. On peut ainsi s’entraîner avec les appareils dernier cri de la salle de sport, ou encore profiter de la douceur de l’air pour gainer son corps grâce à des jeux de balles sur la pelouse

« Un entraînement sportif doit être ludique, la notion de plaisir est essentielle. » Entraînements personnalisés Et c’est entre les mains de Jérémy Peltier que le Beau-Rivage Palace confie ceux qui souhaitent être encadrés dans leurs entraînements. Ancien athlète de haut niveau, il est devenu, en quelques années, un spécialiste reconnu en matière de Personal Training. Rendez-vous pris avec lui par l’intermédiaire du spa Cinq Mondes, c’est dans cet environnement propice au bien-être que la première rencontre a lieu. Un moment où on a l’agréable impression d’être son unique client. Un questionnaire sert de base à un échange permettant à Jérémy Peltier de cerner les objectifs, les motivations et les attentes de chaque personne qu’il coache. S’ensuit une batterie de tests physiques, afin d’analyser la posture et de mesurer l’équilibre et la force musculaire. On prend le temps qu’il faut pour accomplir tout cela. La complicité s’installe déjà et l’on sent que l’on

jouxtant la piscine. A moins que l’on ne préfère y plonger pour faire quelques exercices dans l’eau, avant de profiter du calme des installations du spa pour une récupération bien méritée.

Ancien athlète de haut niveau, Jérémy Peltier est spécialiste du sport, de la nutrition et de la remise en forme. Il élabore pour ses clients des programmes d’entraînement personnalisés.

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BIEN-êTRE

Five-star coaching For almost nine years, the BeauRivage Palace has excelled in the art of wellness through a range of experiences to be enjoyed in the Cinq Mondes spa. To offer its guests the best possible accompaniment in their search for wellness, the hotel has recently called on two renowned specialists in the fields of nutrition and sport : Olivier Bourquin and Jérémy Peltier. Text Elodie Maître-Arnaud Photos Francesca Palazzi

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livier Bourquin welcomes his customers in the hotel lobby before showing them into his office. A firm handshake and a few encouraging words quickly make you feel confident and at ease. A fitness coach for numerous elite sportsmen and women, in particular the players of Lausanne Ice Hockey Club, he has become increasingly interested in the nutritional aspect which is « too often ignored in the context of training and health ». He now provides personalised nutritional advice to anyone wishing to lose weight, increase their muscle mass or simply keep fit. His credo is to adapt the composition of meals to the body’s natural biorhythms. At certain times of the day, it is more beneficial to focus on fatty and protein-rich foods while at others sweet foods – again – protein-rich foods should be favoured. « I don’t talk about dieting, rather a balanced diet ! »

a touch of humour to underline the fact that it is not so much your weight that counts but your body fat mass index. His high-precision scales also determine the basic metabolism specific to each individual. A measurement of oxidative stress and the balance of the nervous system, possibly accompanied by a blood test, complete the examination and enable Olivier Bourquin to design a tailor-made dietary readjustment programme. « In order to maximise your chances of success, you need to eat regularly and avoid restrictive diets which give rise to frustration and deficiencies. » This is just one of the many pieces of wisdom he offers his customers during the numerous meetings scheduled in order to enable him to take stock of the nutritional programme. This elite federal Swiss Olympic trainer also confirms that this programme goes hand in hand with physical activity adapted to the needs and objectives of each individual.

Tailor-made nutritional programme The interview begins with a discussion concerning the person’s habits and general level of health. After answering a few perfectly-targeted questions and completing a series of biomechanical tests, Olivier Bourquin is already able to sketch a rough picture of the individual’s personality. The experience is actually quite surprising ! Next comes the unavoidable ordeal of being weighed, made slightly easier with

Personalised sport training Any guests at the Beau-Rivage Palace wanting to benefit from professional training supervision are placed in the capable hands of Jérémy Peltier. In the space of only a few years, this former top-level athlete has become a recognised specialist in the field of personal training. With appointments made via the Cinq Mondes spa, it is in this setting conducive to wellness that your initial meeting takes place dur-


ing which you have the pleasant impression of being his one and only customer. A questionnaire serves as the basis for a discussion enabling Jérémy Peltier to identify the objectives, motivations and expectations of each person he coaches. This is followed by a whole host of physical tests designed to analyse posture while measuring balance and muscular strength. He takes however long is required to accomplish these tasks. A feeling of complicity is already created and you have the feeling of benefiting from genuine accompaniment and encouragement with a view to pursuing your efforts. The notion of pleasure is essential All this information, combined with the experience of Jérémy Peltier, is used to design a personalised training programme. The tests are repeated every six to eight weeks in order to measure progress. « From a motivational standpoint, it is important to quantify the results. » Motivation – that is the specialist’s key word. But you shouldn’t expect him to stand beside you counting out a terrible series of push-ups ! « Sport training should be fun, the notion of pleasure is essential. » To ensure that this is the case, he takes account of the needs and desires of his customer on a daily basis so that each training session is a unique experience. « I constantly adapt. » The décor and accessories used also vary. The train-

« Sport training should be fun, the notion of pleasure is essential. » ing can therefore involve using the state-of-the-art machines in the ultra-modern fitness room or enjoying the fresh air to streamline your body with ball games on the lawn adjacent to the swimming pool.

Or perhaps you prefer taking a dip while doing some exercises in the water before enjoying the peace and quiet of the spa facilities for some well-deserved rest and recuperation.

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CHALLENGE Le Solar Decathlon est une compétition internationale d’architecture autour de la construction durable et de l’énergie solaire. L’EPFL soutenue par la chaire Landolt & Cie est en lice pour l’édition 2016. Texte Sophie Kellenberger

Solar Decathlon

à LA RECHERCHE DE LA MAISON DU Versailles cité solaire

L

La compétition se déroule les années paires en Europe. Cette année, c’est la France qui l’accueille du 29 juin au 19 juillet, à Versailles. Les équipes du monde entier ont eu 18 mois pour imaginer, construire et transporter leur prototype. L’événement permet également de sensibiliser le grand public aux questions posées par l’habitat de demain, ses matériaux, ses produits et les technologies qui s’y rapportent. 200 000 spectateurs sont attendus.

e défi lancé aux universités du monde entier est de concevoir et construire un habitat durable recourant uniquement à l’énergie solaire. Cette compétition a été créée en 2002 par le Département de l’energie américain. Au-delà de l’aspect compétitif, l’intérêt du Solar Decathlon est de faire travailler les universités (professeurs, étudiants, chercheurs) concrètement avec les professionnels du bâtiment, les entreprises et les industriels qui souhaitent développer la recherche, l’innovation et la connaissance des énergies renouvelables pour inventer et tester les nouveaux matériaux qui équiperont la maison de demain. Le but est également de développer la transmission des savoirs et celle des travaux de recherche dans le domaine des énergies renouvelables et principalement de l’énergie solaire.

La banque Landolt & Cie SA s’engage durablement L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) concourt pour la prochaine édition européenne qui aura lieu en 2016. Elle est soutenue financièrement par la chaire « Stratégies innovatrices pour un développement durable » de la banque Landolt & Cie. Marilyne Andersen, la doyenne de la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit (ENAC), relève la cohérence de ce sponsor : « Cette banque privée montre depuis plusieurs années, au travers de sa chaire, son engagement pour le développement durable. Ce soutien s’inscrit parfaitement dans la philosophie de la compétition. »

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Ensemble, plus forts « Cette compétition, poursuit Madame Andersen, est une vitrine, une occasion formidable de montrer au monde entier les innovations de l’EPFL et leurs applications concrètes sur une réalisation grandeur nature. » L’expérience est faite pour que les étudiants se confrontent à la réalité, avec des professionnels et des industriels, afin de parvenir ensemble à un résultat. Le projet de l’EPFL réunira entre cinquante et cent étudiants de Bachelor/Master encadrés par une dizaine de professeurs. Un regard neuf A quoi ressemblera la maison de demain ? Est-ce que des architectes ou des ingénieurs expérimentés ne sont pas mieux à même de répondre à cette question que des étudiants ? Pour Marilyne Andersen, c’est l’approche exploratoire qui prime : « Les étudiants ont cette fraîcheur avec un regard neuf. Ils n’ont encore jamais été confrontés à la réalité d’un problème qu’il faudrait contourner. Pour inventer, innover, il est essentiel de ne pas avoir peur et d’être dans une approche où tout est possible. » Depuis la première édition en 2002, les réalisations ont énormément évolué. La doyenne y porte un regard expert : « Au début, les maisons étaient de simples boîtes solaires qui n’étaient pas forcément

intéressantes architecturalement parlant. En outre, il s’agissait de réfléchir principalement à des maisons individuelles ; or ce modèle d’une maison isolée n’est pas vraiment durable. Aujourd’hui, les innovations sont intégrées dans la forme architecturale, elle-même plus élaborée. Et la vraie durabilité, c’est la densité, l’habitat collectif. D’où l’intérêt de juger également les projets dans le tissu urbain. » L’EPFL en bonne position A l’issue d’un appel à candidature ouvert à tous, les universités sont invitées à se confronter en déployant le meilleur d’elles-mêmes. Seules vingt seront sélectionnées pour réaliser leur projet. L’EPFL n’est donc pas certaine d’être retenue, mais sa position de leader dans ce domaine fait d’elle une candidate sérieuse. A titre d’exemple, la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit (ENAC) est l’une des rares facultés dans le monde à regrouper sous un même toit l’architecture, l’ingénierie civile et l’ingénierie de l’environnement. Autre point fort, la Faculté des sciences de base accueille le Laboratoire de photonique et interface (LPI) du professeur Michael Graetzel (que l’on dit sur la liste du Prix Nobel), pionnier des cellules solaires à électrolytes « verts » qui miment la chlorophylle.

Dix épreuves Comme le nom Solar Decathlon l’indique, les réalisations sont évaluées en fonction de 10 critères : > Architecture > Ingénierie et construction > Efficience énergétique > Bilan énergétique > Confort > Equipement et fonctionnement > Communication et sensibilisation sociale > Projet urbain, mobilité, coût > Innovation > Durabilité


The Solar Decathlon is an international architecture competition focusing on sustainable construction and solar energy. The EPFL, with the support of the Landolt & Cie Chair, is taking part in the 2016 edition. Text Sophie Kellenberger

FUTUR

SEARCHING FOR THE HOUSE OF THE FUTURE bachelor and master students under the supervision of ten professors. A fresh vision What will the house of tomorrow look like ? Wouldn’t experienced architects or engineers be better placed to answer this question than students ? According to Marilyne Andersen, it is the exploratory approach which is important : « The students have the necessary freshness, a new vision. They have never been faced with the reality of a problem which needs to be overcome. To invent and innovate, it is essential not to be afraid but to adopt an approach where anything is possible. »

T

he challenge facing the universities around the world is to design and build a sustainable house using only solar energy. This competition was first launched in 2002 by the American Department of Energy. Beyond the competitive dimension, the aim of the Solar Decathlon is to encourage universities (professors, students and researchers) to work hand in hand with building professionals, companies and industrialists keen to promote research, innovation and knowledge concerning renewable energies with a view to inventing and testing the new materials which will furnish the house of tomorrow. The aim is also to encourage the transmission of knowledge and research works in the field of renewable energies, and primarily solar energy.

The bank Landolt & Cie SA makes a long-term commitment The Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) will compete in the next European edition of the competition which will take place in 2016. It receives financial support from the « Innovative Strategies for Sustainable Development » Chair of the bank Landolt & Cie. Marilyne Andersen, Dean of the School of Natural, Architectural and Constructed Environmental Sciences (ENAC) evokes the relevance of this sponsor : « For several years, this private bank has demonstrated its commitment to sustainable development through its Chair. This support is perfectly in line with the philosophy of the competition. » Stronger together « The competition, » continues Ms Andersen, « is a showcase, an amazing occasion to present to the entire world the innovations of the EPFL and their tangible applications in a full-scale project. » The experience is designed for students to measure themselves against reality, together with professionals and industrialists in order to achieve their goal. The EPFL project will bring together between fifty and one hundred

Versailles, a solar city The competition takes place in Europe during even years. This year, it will be held in Versailles, France, from 29 June to 19 July. The teams from around the globe have had 18 months to design, build and transport their prototype. The event also offers a chance to make the general public aware of the questions raised by the house of tomorrow, its materials, its products and the related technologies. Some 200,000 spectators are expected to attend.

Ten disciplines As the name suggests, the projects participating in the Solar Decathlon are assessed according to 10 criteria : > Architecture > Engineering and construction > Energy efficiency > Energy balance > Comfort > Equipment and functionality > Communication and social awareness > Urban project, mobility, cost > Innovation > Sustainability

Since the first edition in 2002, the creations have progressed considerably. The Dean offers her expert opinion : « In the beginning, the houses were mere solar boxes which were not necessarily of any particular interest in architectural terms. Furthermore, it was primarily a matter of designing individual houses ; however, the model of a single house is not really sustainable. Today, the innovations are incorporated into the architectural designs which are themselves far more sophisticated. And true sustainability means density, collective housing, hence the rationale of also judging the projects within the urban fabric. » The EPFL well placed Following a call for applications open to all, the universities are invited to compete with one another, calling on their very best efforts. Only twenty will be selected to actually turn their project into reality. There is therefore no guarantee that the EPFL will be selected, but its position as a leader in this field makes it a serious candidate. For example, the School of Natural, Architectural and Constructed Environmental Sciences (ENAC) is one of the few schools anywhere in the world which brings together the fields of architecture, civil engineering and environmental engineering under one roof. Another strength is that the Science Faculty hosts the Laboratory of Photonics and Interfaces (LPI) under the aegis of Professor Michael Graetzel (said to be possibly in line for the Nobel Prize), a pioneer of « green » electrolyte solar cells which imitate chlorophyll.

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Adrien Rovero

SWISSDESIGNERS

swiss LUXURY

Après l’hégémonie de la ligne élémentaire et de l’élégance du sobre et du fonctionnel, le design suisse ravive son héritage et la qualité de son savoir-faire dans un jaillissement de créations narratives porteuses d’émotions. Une approche imaginative sans frontières, repérée sur la scène internationale.

A 33 ans, designer et fin scénographe, Adrien Rovero a l’étoffe d’un grand. Editée par la galerie parisienne Kreo, sa lampe « Portique » fait de la lumière un lieu, ses boîtes pour la Cristallerie Saint-Louis sont chapeautées par d’hérétiques couvercles inspirés des opercules de crème à café. Deux exemples de logiques d’utilisation inattendues et d’assemblages de matières qui portent le design sobre et décalé du créateur vaudois chez les grands acteurs contemporains du luxe, telles la Manufacture de Sèvres et Hermès. Présenté au dernier Salon du meuble international de Milan, « One more Croquet » by Moyard qui revalorise les métiers d’art est une commande du réputé Wallpaper Handmade. www.adrienrovero.com At the age of 33, the designer and expert set designer Adrien Rovero has what it takes to be one of the greats. Presented by the Parisian gallery Kreo, his « Portique » lamp makes light a place while his boxes for the Cristallerie Saint-Louis are covered by heretical lids inspired by coffee cream caps. These are just two examples of unexpected uses and assemblies of materials which bring the simple yet unusual concepts of the Vaud-based designer to the major players in contemporary luxury, such as la Manufacture de Sèvres and Hermès. Presented at the last Milan furniture fair, « One more Croquet » by Moyard enhances the arts and crafts movement and was commissioned by the renowned Wallpaper Handmade. www.adrienrovero.com

Par Viviane Scaramiglia

Sybille Stoeckli Cinq continents, treize pays, l’immersion totale dans les objets d’autres cultures pour manger, dormir, agir, imaginer. Tout à la fois designer (sa lampe « Bell » chez Discipline), photographe, auteure de textiles décalés (son label Louise Blanche), l’éclectique et pétillante créatrice lausannoise est plus occupée que jamais à faire sauter les frontières du design. Durant son long voyage, elle a scruté notre affection aux objets et questionné leur éthique de production à travers le monde. A la clé, l’exposition Global Design Research à la galerie Depot Basel à Bâle, du 5 septembre au 5 octobre 2014. www.sibyllestoeckli.com Five continents, thirteen countries and total immersion in objects from other cultures for eating, sleeping, doing and imagining. A designer (see her « Bell » lamp at Discipline), photographer and creator of unusual textiles (her Louise Blanche label), this eclectic and bubbly Lausanne-based designer is more than ever busy breaking down the barriers of design. During her long journey, she has examined our affection for objects and questioned their production ethics around the world. The result is the Global Design Research exhibition at the Depot Basel gallery in Basel running from 5 September to 5 October 2014. www.sibyllestoeckli.com

Big-Game Un minimalisme décomplexé qui réinvente avec esprit une fonction ou un archétype, comme la nouvelle chaise « Castor » pour l’éditeur japonais Karimoku New Standard, qui traduit avec finesse la chaise suisse de bistrot. Fondé à Lausanne en 2004, le studio helvético-franco-belge d’Elric Petit, Grégoire Jeanmonod et Augustin Scott de Martinville, trois ex-étudiants de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne, a vite été repéré à l’international par Ligne Roset, Materia ou Hay, tandis que leur iconique chaise « Bold » pour Moustache trône au MoMa de New York. www.big-game.ch A minimalism without complexes which, with no little wit, reinvents a function or an archetype, such as the new « Castor » chair for the Japanese furniture maker Karimoku New Standard which is a refined take on the traditional Swiss bistro chair. Founded in Lausanne in 2004, the Swiss-Franco-Belgian studio of Elric Petit, Grégoire Jeanmonod and Augustin Scott de Martinville – three former students of the Ecole cantonale d'art de Lausanne – was quickly spotted on the international scene by Ligne Roset, Materia and Hay while its iconic « Bold » chair for Moustache can be found in the New York MoMa. www.big-game.ch

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La mention d’excellence qui dÊvoile des vins de prestige www.premiersgrandscrus.ch


SWISSDESIGNERS

After the hegemony of the elementary line and the elegance of the simple and functional, Swiss design is reviving its heritage and the quality of its know-how with a burst of narrative creations charged with emotion. A boundless imaginative approach already detected on the international scene. By Viviane Scaramiglia

swiss LUXURY Peter Kammermann A trente ans, ce Lucernois fou de textiles rares ouvrait son arcade de tapissier-décorateur à Genève. Depuis, ses talents gainent ses scènes d’intérieurs d’intimes correspondances entre objets de curiosités, langage XVIIIe siècle, anticonformisme et sensibilité contemporaine. Ses subtiles oppositions de matières brutes et d’élégances veloutées et son sens raffiné du détail s’installent désormais jusque dans les belles demeures de Londres où il a ouvert une antenne pour être au plus proche de ses chantiers. www.peterkammermann.ch This native of Lucerne and fan of rare textiles opened his interior décor arcade in Geneva at the age of thirty. Since then, his talents have adorned his interiors with curios, the language of the 18th century, non-conformism and contemporary sensitivity. The subtle contrasts between raw materials and luxurious elegance together with his refined sense of detail can now be found in stylish residences as far afield as London where he has opened a branch enabling him to be as close as possible to his design projects. www.peterkammermann.ch

Nicolas Le Moigne Auteur de fusion de matières inédites, le designer franco-suisse trace un parcours remarquable qui fétichise l’union entre préciosité et pragmatisme. Bois, verre, argile et acier avaient sublimé, en 2009, les pièces « Materia » de sa première exposition en solo. Courtisé par des éditeurs internationaux, dont Serralunga, Eternit et Omega, il est désormais l’habitué de prestigieuses galeries européennes, Libby Sellers, Helmrinderknecht, Ormond, et entretient la flamme chez van der Maelen à Bruxelles avec son « Candelabra », un bougeoir articulé en laiton argenté et granit. www.nicolaslemoigne.ch Combining new materials, the Franco-Swiss designer has followed a quite remarkable path stamped with the fusion of preciosity and pragmatism. In 2009, wood, glass, clay and steel sublimated the « Materia » pieces in his first solo exhibition. Courted by international brands such as Serralunga, Eternit and Omega, he has become a regular figure in prestigious galleries throughout Europe including Libby Sellers, Helmrinderknecht and Ormond, and keeps the flame burning at van der Maelen in Brussels with his « Candelabra », an articulated candlestick in granite and silver-plated brass. www.nicolaslemoigne.ch

Mondialement réputé, l’atelier bernois de Patrick Reymond, Aurel Aebi et Armand Louis livre une œuvre plurielle entre design et architecture où l’exploration directe et sensuelle de la matière ouvre d’infinies voies créatives. Une corde devient table tressée ou fils d’acier et de lumière chez Foscarini, et des pétales de cuir habillent le pouf « Hive » chez B&B Italia. Tandis que les grandes maisons telles Moroso et Venini éditent ses nouveautés, Atelier Oï signe au 4, rue du Lion-d’Or à Lausanne le décor de The Beauty Suite by Laclinic (www.laclinic.ch), une walk’in clinic inédite dédiée à l’art de la beauté. www.atelier-oi.ch The world-renowned Bern-based workshop of Patrick Reymond, Aurel Aebi and Armand Louis is the home of multi-faceted creations blending design and architecture, where the direct and sensory exploration of the material opens up an infinite number of creative opportunities. A rope becomes a braided table or lighten steel wires for Foscarini, while petals of leather adorn the « Hive » stool for B&B Italia. While the major houses such as Moroso and Venini are producing its latest offerings, the Atelier Oï is creating the décor for The Beauty Suite by Laclinic (www.laclinic.ch) at 4, rue du Lion-d'Or in Lausanne, an original walk-in clinic dedicated to the art of beauty. www.atelier-oi.ch

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Hive, B&B Italia

Atelier Oï


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éVASION

The Whatley Manor

Le temps suspendu dans un jardin anglais

Situé dans cette région qu'on nomme « le cœur de l'Angleterre » tant elle exprime l'atmosphère bucolique que l'on vient chercher sur ce continent, Whatley Manor est de ces endroits somptueux qui éblouissent et apaisent l'amateur de lieux préservés. S'y évader un week-end, c'est s'offrir une parenthèse enchantée, synonyme d'apaisement total. Par Marie-France Rigataux

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our un peu on se croirait dans un film de James Ivory. Tous les ingrédients y concourent : caractère historique du manoir, beauté des jardins, quiétude de la propriété s'étendant sur cinq hectares en pleine campagne, à une heure trente de Londres. Dans cette région des Costwolds, chaîne de collines au sud-ouest de l'Angleterre, où la Tamise prend sa source, louée pour ses paysages exceptionnels, le manoir Whatley, propriété du Suisse Christian Landolt et de sa mère Alix, vient de célébrer son dixième anniversaire. Installé depuis maintenant vingt-cinq ans dans cette région qu'il adore, propice à ses activités équestres de cavalier et juge équestre, Christian Landolt a acquis l'établissement en l'an 2000. « Mes parents y logeaient régulièrement quand ils venaient me rendre visite. Néanmoins ils regrettaient qu'au fil des ans, le domaine souffre d'un certain laisser-aller. Lorsqu'il a été mis en vente en l'an 2000, il nous a donc semblé tout naturel de l'acquérir pour lui redonner son faste et un maximum de confort. »

Après deux ans et demi de travaux, le manoir rouvre ses portes. « Nous avons fait appel le plus possible aux artisans locaux, précise Christian Landolt. Mais tout le travail des boiseries, dans le bar, les salles de bain et la brasserie a été confié à une entreprise suisse. » Membre désormais de l'association Relais

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& Châteaux, garantie d'excellence, l'établissement met un point d'honneur à ressembler à une vaste demeure privée. Refuge idéal pour nombre de Londoniens stressés qui trouvent dans l'une des vingttrois chambres et suites sérénité et plénitude, il reçoit aussi les amateurs de voyage exigeants à la recherche d'authenticité et de bien-être. Alix Landolt y veille, elle qui a présidé à l'aménagement intérieur de tout le domaine, et ne cesse de s'investir pleinement dans la décoration. Ainsi, l'un des restaurants, une brasserie nommée Le Mazot, a été aménagé à la manière d'un chalet suisse qui propose même de la fondue à la carte. Dans les chambres et les suites, on retrouve tout ce qui fait le charme du style britan­nique : murs tendus de tissu, tentures en chintz, poutres apparentes, mobilier en bois ciré dont ces tables bout-de-canapé si commodes. Sans oublier la vue sur une propriété qui doit aussi beaucoup à son cadre de verdure. Passage obligé dans tout établissement étoilé, le spa, avec sa piscine intérieure, propose un grand choix de traitements et de soins tels que la stonethérapie. Plusieurs cures sont proposées (remise en forme, anti-stress, jeunes mamans...) et La Prairie est l'une des marques de référence. Répartis en vingt-six secteurs à thèmes, fidèles aux plans de 1920, les cinq hectares de jardins sont, sans nul doute, l'une des curiosités de ce lieu hors du temps où, dans un site boisé, serpente une rivière.

Art topiaire, parterres de roses, d'espèces herbacées, espaces tirés au cordeau, potager d'herbes et de légumes providentiels pour le restaurant gastronomique (deux étoiles au Michelin)... tout, ici, n'est que calme et volupté. Invitation à un rêve qui peut se poursuivre dans la salle de cinéma où les dernières techniques audiovisuelles offrent une qualité de son et d'images que l'on retrouve dans le choix des matériaux, sièges de cuir rouge Poltrona en tête. Une salle que l'on peut aussi privatiser, un soir, histoire de s'offrir une toile dans l'intimité, ou une journée pour des activités plus professionnelles. The Whatley Manor. Easten Grey, Malmesbury, Wiltshire SN 16 ORB. Royaume-Uni. Tél +44 1666 822888. www.wathleymanor.com.


Time stands still in an English garden Located in a region referred to as « the heart of England », such is the extent to which it epitomises the bucolic atmosphere people come in search of in this « green and pleasant land », Whatley Manor is one of those stunning places which simultaneously dazzle and calm amateurs of unspoilt sites. Anyone visiting the Manor for a weekend will enjoy an enchanting break offering total relaxation. By Marie-France Rigataux

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ou could be forgiven for imagining you have stepped into a James Ivory film. All the ingredients are there : the history of the manor house, the beautiful gardens and the peace and quiet of the estate stretching over five hectares in the middle of the English countryside, an hour and a half from London. In the Cotswolds, a chain of hills in south-west England where the River Thames rises and which is graced by exceptional landscapes, Whatley Manor – owned by Swiss-born Christian Landolt and his mother Alix – has just celebrated its tenth anniversary. A resident here for twenty five years, in this region that he loves and which offers him ample opportunity to exercise his dual passions of horse-riding and judging at equestrian events, Christian Landolt purchased the establishment in the year 2000. « My parents often stayed here when they came to visit me. Nevertheless, as the years went by, they were sad to see the estate

Inspired by the original 1920’s plans, the gardens combine the elegance of a traditional English country house garden.

setting. The spa – now de rigueur in any luxury hotel – with its indoor pool offers a wide range of treatments and therapies such as stone therapy. Several courses of treatment (fitness, anti-stress, young mums, etc.) are available and La Prairie is one of the reference brands used.

gradually falling into disrepair. When it was put up for sale in 2000, it seemed entirely natural that we should purchase it with the idea of restoring it to its former glory and offering maximum comfort. » After two and a half years of work, the Manor reopened its doors. « As far as possible, we called on local craftsmen, » explains Christian Landolt. « Nevertheless, all the woodwork in the bar, the bathrooms and the brasserie was entrusted to a Swiss company. » Now a member of the Relais & Châteaux association with its guarantee of excellence, the establishment makes it a point of honour to capture the essence of a vast private residence. An ideal haven for numerous London-

ers stressed by the demands of daily life in the capital who find peace and fulfilment in one of the twenty three rooms and suites, it also welcomes discerning travellers in search of authenticity and wellness. The hostess, Alix Landolt, supervised the interior refurbishment of the entire estate and always has an eye on the décor. One of the restaurants, a brasserie named « le Mazot », has been designed in the style of a Swiss chalet and even offers fondue on the menu. The rooms and suites reflect the charm of British style : walls upholstered in fabric, chintz hangings, exposed beams, polished wood furniture and those ever-so-practical occasional tables. And then there is the view over an estate which owes a great deal to its lush

Divided into twenty six themed sectors corresponding to the 1920 plans, the five hectares of gardens are without doubt one of the main attractions of this timeless site with a river winding through the wooded landscape. With the topiary, rose gardens, immaculate herbaceous borders, herb and vegetable gardens supplying the blueriband restaurant (two Michelin stars), there is an overwhelming feeling of calm and plenty. This dream location also includes a cinema where state-of-the-art audio-visual technology offers a sound and image quality matched only by the choice of materials, first and foremost the red leather Poltrona seats. The room can be reserved for a private showing in the evening or for professional meetings during the day.

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AGENDA

July 4-19, 2014 Montreux Jazz Festival C’est peut-être l’édition la plus flamboyante de son histoire ! Stevie Wonder, Pharrell Williams, Outkast, Van Morrison, et bien d’autres artistes de légende figurent au programme du plus prestigieux des festivals. This is perhaps the most flamboyant edition ever ! Stevie Wonder, Pharrell Williams, Outkast, Van Morrison and numerous other legendary artists make up the stellar cast of this most prestigious of festivals. www.montreuxjazzfestival.com

October 25-28, 2014 Go Down, Moses – Théâtre Vidy-Lausanne Le nouveau spectacle du metteur en scène italien Romeo Castellucci traite de la figure la plus importante de la Bible hébraïque. Entre fragments de vie et introspection, cette œuvre révèle une histoire débordante de significations et de paraboles. The latest show from Italian stage director Romeo Castellucci deals with the most important figure in the Hebrew Bible. Combining slices of life and introspection, this work presents a story filled with meaning and parables. www.vidy.ch

September 5-7, 2014 Le livre sur les quais La manifestation fête ses 5 ans avec Daniel Pennac en président et l’inauguration d’une nouvelle scène de lectures musicales-performances. Au programme, rencontre avec les auteurs et découverte du Tessin, un canton à l’honneur. The event, chaired by Daniel Pennac, is celebrating its fifth anniversary with the inauguration of a new stage dedicated to musical/ performance readings. The programme includes meetings with the authors and a chance to learn more about Ticino, the canton given pride of place this year. www.lelivresurlesquais.ch

June 27-28, 2014 La nuit des images - Musée de l’Elysée Cette année, la Nuit des images dure deux jours. Garden party à deux pas du Beau-Rivage Palace et concert au Théâtre de Vidy. La qualité des projections, en majorité inédites, et son ambiance arty-hype en font un rendez-vous incontournable de l’été. This year, the « Nuit des images » runs for two days, with a garden party held only a stone’s throw from the Beau-Rivage Palace and a concert at the Théâtre de Vidy. The quality of the screenings, for the most part shown for the first time, and the arty-hype atmosphere makes this one of the must-see events of the summer. www.elysee.ch

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REGARDS été 2014

© Simona Barducci

June 27 – October 26, 2014 Peindre l'Amérique – Fondation de l’Hermitage Cette exposition exceptionnelle, consacrée à la peinture américaine du XIXe siècle, réunit plus de 70 œuvres réalisées entre 1830 et 1900, pour la plupart présentées pour la première fois en Europe. This exceptional exhibition devoted to 19th century American art brings together more than 70 works created between 1830 and 1900, most of which will be seen in Europe for the very first time. www.fondation-hermitage.ch

July 3-4-6, 2014 Béjart Ballet Lausanne - Théâtre du Jorat La prestigieuse compagnie dansera pour la première fois dans la « Grange sublime ». Une belle occasion de voir ou de revoir l’un des chefs-d’œuvre de Maurice Béjart, « Brel et Barbara ». Ces légendes revivent le temps d’un ballet, en rappelant que la plus belle histoire d’amour de Barbara, Brel et Béjart, c’était lui : le public. This renowned troupe will dance in the « Grange sublime » for the very first time – the perfect opportunity to (re)discover one of Maurice Béjart’s masterpieces, « Brel and Barbara ». These legendary figures are brought to life again during a ballet which recalls that the greatest love story of Barbara, Brel and Béjart was the audience. www.theatredujorat.ch

September 5-21, 2014 Zermatt Festival Le festival alpin de musique classique souffle ses 10 bougies ! Fidèles à la tradition, les musiciens du Scharoun Ensemble Berlin – tous membres de l’Orchestre philharmonique de Berlin – sont à nouveau invités à sublimer la beauté du Cervin. The Alpine classical music festival is celebrating its 10th anniversary ! In keeping with tradition, the musicians of the Scharoun Ensemble Berlin – all of whom are members of the Berlin Philharmonic Orchestra – will once again be invited to give the natural beauty of the Matterhorn that little something extra. www.zermattfestival.com

©Lauren Pasche

George Catlin © musée du quai Branly / Patrick Gries / Bruno Descoings / Scala, Florence

A summer on the lakeshores


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