No 2 automne-hiver Fall-Winter 2012 / 2013
cartier.com
Le magazine du Beau-Rivage Palace et de Landolt & Cie, Banquiers privés
No 2 > automne - hiver 2012 / 2013
VINEYARD
Embracing minerality
Nouvelle Collection TANK ANGLAISE
Le magazine du Beau-Rivage Palace et de Landolt & Cie, Banquiers privés
ÉCONOMIE
Le microcrédit selon Pierre
Landolt
SYLVIE GONIN
Les clés
de l’excellence
Deux patrimoines essentiels nous ont été confiés. L’un, que nous partageons tous, nous rend responsable de l’équilibre de notre planète. L’autre est celui que vous nous avez précieusement confié. Le plus ancien Banquier privé de Suisse romande
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et sa responsabilité dans le pur respect d’une éthique durable. Ecouter. Anticiper. Agir sur votre patrimoine. En toute transparence. Et ainsi contribuer à le magnifier pour le remettre aux
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générations suivantes. Ancrée à l’EPFL, et créée à l’initiative de Pierre Landolt, associé de Landolt & Cie, la Chaire Landolt & Cie « Stratégies innovatrices pour un futur durable» a pour but de favoriser la formation et l’émergence de nouvelles approches. Et ainsi peut-être faire naître et progresser, dans une vision stratégique modifiée, une nouvelle façon de penser et d’agir qui favorise un sens collectif solidaire.
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edito
LE CONTACT HUMAIN AU CŒUR DE NOS VALEURS HUMAN CONTACT AT THE HEART OF OUR VALUES
L’Hospitalité, l’Excellence, le Plaisir et la Tradition en mouvement. Telles sont les valeurs qui nous guident au quotidien et sur le long terme. Ici, au Beau-Rivage Palace, ces valeurs ne sont pas seulement des standards de haute qualité. D’abord elles sont investies par des personnes réelles qui œuvrent tous les jours par la passion de leurs métiers à les garder vivantes et vraies. Ensuite, elles s’adressent et servent directement des gens qui ne sont pas des anonymes. Ces personnes sont nos clients et nous les connaissons bien. Enfin, derrière ces quatre valeurs qui nourrissent autant nos gestes que notre identité collective, se cache un élément essentiel: le contact humain. Le contact individuel et l’échange qu’il autorise sont les clés de l’hospitalité, de l’excellence et du plaisir tels que nous les envisageons ici au Beau-Rivage Palace. C’est grâce à eux que la tradition reste vivante et ce sont eux encore qui lui donnent son précieux mouvement.
Hospitality, Excellence, Pleasure and Tradition in movement. These are the values which guide our daily actions and long-term aims. Here at the Beau Rivage Palace, these values are much more than simply standards of high quality. In the first place, they are upheld by real people who strive every day, driven by a passion for their profession, to keep these values alive and real. Secondly, they are intended for the direct benefit of a group of people who are by no means anonymous. These individuals are our clients and we know them well. Finally, behind these four values underpinning our actions and shared identity is a key element: human contact. Individual contact and the resulting exchange are the keys to our interpretation of hospitality, excellence and pleasure at the Beau Rivage Palace. These are what keep our tradition alive and ensure its natural movement. In this second issue of our joint magazine Regards, Beau-Rivage Palace and Landolt & Cie, Private banquers, introduce you to the men and women - employees, partners, friends and clients - without whom these values would be no more than empty shells. The portraits, reports, interviews and photographs featured on these pages reflect our desire to share and open up to you these special insights that give meaning to our business François Dussart General manager, Beau-Rivage Palace
Au travers de notre magazine commun Regards, dont voici le second numéro, Beau-Rivage Palace se joint à Landolt & Cie, Banquiers privés, pour vous présenter ces hommes et ces femmes, collaborateurs, partenaires, amis, clients, sans qui ces valeurs ne seraient que des coquilles vides. Les portraits, reportages, interviews et photographies qui animent ces pages sont issus de l’envie de partager avec vous et de vous présenter quelques-uns de ces regards particuliers qui donnent du sens à nos métiers. François Dussart Directeur général, Beau-Rivage Palace
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SOMMAIRE CONTENTS No 2 automne-hiver Fall-Winter 2012 / 2013
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3 EDITORIAL 9 NEWS 16 HAUTE HORLOGERIE
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Ces nouveaux matériaux qui font le luxe d’aujourd’hui New materials in luxury watchmaking
21 RENCONTRE
Sylvie Gonin Les clés de l’excellence Keys for excellence
24 ECONOMY
Le microcrédit «Une véritable banque pour les démunis» «Enabling local people to live in dignity»
26 CULTURE
Opéra de Lausanne Un nouvel écrin pour l’art lyrique A new showcase for lyrical art
29 ÉVÉNEMENT
Le Beau-Rivage Palace fête sa rentrée A charming afterrnoon in the garden
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32 SEDUCTION
Magique effervescence
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38 FORUM
Verbier GPS 2012 Une âme sylvestre au secours des montagnes A sylvan soul for mountain ecology
42 NATURE
Le jardin des saveurs Des bébés légumes cultivés avec amour Baby vegetables grown with love
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SOMMAIRE CONTENTS
44 REGION
Bernard Cavé L’éclosion de la minéralité Embracing minerality
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46 VISITE GUIDÉE
Angleterre & Résidence «Je suis comme à la maison» «A home away from home»
48 ENVIRONNEMENT
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Changement climatique Une scientifique américaine dans les montagnes suisses An American scientist in the Swiss mountains
50 WELLNESS
Spa Cinq Mondes Cinq voyages au pays du bien-être Five journeys into wellness
52 LUXURY
Comme un dandy De pierres et de paillettes 100% Swiss made
56 FLAVORS
Le chocolat suisse, un délice exotique Swiss chocolate, an exotic pleasure
58 SENSE OF WONDER
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Parmigiani Un rêve d’horloger A watchmaker’s dream
60 EVASION
Riffelalp Resort 2222 m Un palace dans le ciel A palace in the sky
62 AGENDA
A colorful season
REGARDS No 2 Automne - Hiver 2012 / 2013 ÉDITEUR Beau-Rivage Palace, Lausanne Landolt & Cie, Banquiers privés RESPONSABLE D’ÉDITION Leila Klouche leila.klouche@inedit.ch T +41 21 695 95 79 DESIGN ET MISE EN PAGE Yvan Fantoli yvan.fantoli@unigraf.com PRODUCTION Inédit Publications SA Avenue Dapples 7 Case postale 900 CH-1001 Lausanne T +41 21 695 95 95 info@inedit.ch www.inedit.ch PUBLICITÉ pub@inedit.ch T +41 21 695 95 25 IMPRESSION PCL Presses Centrales SA Copyright by Inédit Publications SA
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NEWS
Yue Minjun à Paris
Du 14 novembre 2012 au 17 mars 2013, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande exposition européenne consacrée à l’artiste chinois Yue Minjun. Ses personnages aux visages immuables mais au rire énigmatique ont conquis le marché de l’art occidental. Revisitant les codes du grotesque au travers d’une esthétique pop, l’œuvre de Yue Minjun porte un regard cynique et désabusé sur la société moderne et la condition humaine aujourd’hui. fondation.cartier.com
From the 14th of November 2012 to the 17th of March 2013, the Cartier Foundation for Contemporary Art is presenting the first major European exhibition dedicated to Chinese artist Yue Minjun. His characters’ faces with their unchanging expressions but enigmatic laughter have won over the Western art market. Revisiting the codes of the grotesque through a pop aesthetic, the work of Yue Minjun casts a cynical and disillusioned eye over modern society and the human condition as it stands today.
T fondation.cartier.com
objects
Timeless
Recently shown in New York and exhibited in part at the Watch Museum of Le Locle, until now, it was difficult to fully grasp the fabulous collection of watches and automatons put together by Maurice Sandoz. Now, a comprehensive and extremely well-documented catalogue lists, illustrates and describes over 200 fascinating objects from an aesthetic and historical as well as technical angle. That is why this work comes in the form of three volumes, conveyed using abundant illustrations and presented in an elegant cardboard box. A number of scholars, researchers, historians, curators and watchmakers have contributed their knowledge of the various topics. A chance to discover the mythical creations of Peter Carl Fabergé, Maurice Sandoz being one of his largest European collectors. Princely watches and remarkable automatons are described and their mechanisms laid bare. The parts can be seen in motion on DVD, such as this old lady in gilded copper who has been advancing unsteadily on her feet for the past 200 years.
Récemment montrée à New York et exposée en partie au Musée de l’horlogerie du Locle, la fabuleuse collection de montres et automates de Maurice Sandoz était jusqu’alors difficile à appréhender dans son ensemble. Aujourd’hui un catalogue raisonné extrêmement bien documenté recense, illustre et décrit quelque 200 objets fascinants sous leurs angles à la fois esthétiques et historiques, mais aussi techniques. C’est pourquoi cet ouvrage se présente sous la forme de trois volumes enrichis par une abondante iconographie et réunis dans un élégant étui cartonné. De nombreux spécialistes, chercheurs, historiens, conservateurs et horlogers ont participé à éclairer de leur savoir les différents sujets abordés. On y découvre les mythiques réalisations de Peter Carl Fabergé dont Maurice Sandoz fut le plus important collectionneur européen. Des montres princières et des automates merveilleux y sont décrits jusque dans leurs mécanismes mis à nu. Les pièces peuvent même être vues en mouvement sur DVD. Comme cette vieille dame de cuivre doré qui continue à avancer de son pas mal assuré depuis 200 ans. Montres & Automates. La collection Maurice Sandoz, Bernard Pin. Ed. Fondation Edouard et Maurice Sandoz.
Montres & Automates. La collection Maurice Sandoz, Bernard Pin. Ed. Fondation Edouard et Maurice Sandoz.
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SayYES !
Un pavillon luxueux sur pilotis comme aux Maldives. Un paysage lacustre avec canards, hérons et roseaux qui dansent. Une onde scintillante et une soirée inoubliable dans un lieu fait pour rêver. C’est ce que vous propose un cinq étoiles unique construit directement sur le lac, l’hôtel Palafitte à Neuchâtel. Une nuit, un dîner, du champagne, des fruits et des fleurs, tout est réuni pour que jaillisse la réponse du bonheur. An opulent house on stilts reminiscent of the Maldives. Views over the lake with its ducks, herons and dancing reeds. A glittering wave and an unforgettable evening in a palace of dreams. This enchanting universe awaits you at the Hotel Palafitte in Neuchâtel, a unique five-star hotel, built directly on the lake. With luxurious accommodation, dinner, champagne, fruit and flowers, everything is romantically set for that happy question to pop up.
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Supercar
Quelles sont les qualités de la voiture idéale ? Telle est la question à laquelle les ingénieurs de McLaren ont cherché à répondre avec la MP4-12C sortie l’année passée. Aujourd’hui cette réponse s’affine et se décline en une version découvrable originale avec la MP4-12C Spider. Dotée des mêmes arguments de puissance et de performance que la 12C avec ses 620 chevaux, cette spider présente un hard top en deux parties rabattable tout en roulant à 30 km/h en 17s. De quoi profiter pleinement du 3,8 l V8 biturbo de cetteMcLaren cheveux au vent. What makes a perfect car? That is the question that McLaren engineers set out to answer with the MP4-12C that came out last year. Today, this answer may need some qualification and comes in an original convertible version with the MP4-12C Spider. Boasting the same power and performance as the 12C with its 620 horsepower, this spider has a two-part hard top that can fold back in 17 seconds while travelling at 30 km/h. Not a bad way to feel the surge of the 3.8 l V8 biturbo engine of this McLaren with the wind in your hair. www.autobritt.ch
Romantic Getaway > www.palafitte.ch
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Art & Fashion
La Suisse produit aussi des bijoux de papier. Le magazine Novembre en est un. Seul magazine suisse distribué à l’étranger, et édité deux fois par année depuis 2010, cette publication romande réussit à réunir art et mode sans snobisme ni abstraction affectée. 400 pages de tendances, de photographies, de luxe, de créations et de rencontres. Un bel objet, pointu et accessible créé par une nouvelle génération de professionnels de l’image. Ces graphistes, artistes et photographes voient le monde tel qu’il est aujourd’hui, non plus alvéolaire mais bien tentaculaire !
Switzerland also produces paper gems. Novembre magazine is one of them. It is the only Swiss magazine distributed abroad. Published twice a year since 2010, this publication from the French-speaking part of Switzerland manages to combine fashion and art without snobbery or affected abstraction. Over 400 pages of trends, photographs, luxury, creations and encounters. A beautiful object, cutting-edge and accessible, created by a new generation of image professionals. www.novembremagazine.com
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Romain Gauthier la passion sans limites
Haut lieu de la haute horlogerie suisse, la Vallée de Joux se situe dans une pittoresque région où la passion de Romain Gauthier pour l’horlogerie d’exception s’est développée.
Fondée en 2005, la marque est aujourd’hui une véritable manufacture maitrisant toutes les étapes de la fabrication aux terminaisons de ses propres mouvements. lorsque la passion rencontre l’art, la vision de la haute horlogerie change car «le temps nous fixe des limites que la passion n’a pas...»
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Romain Gauthier
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Un film délicieux Chaque année le Ciné Festival propose une semaine de cinéma intensive sous toutes ses formes, grâce à des partenaires culturels passionnés. Ainsi, théâtre, musique ou photo viennent compléter une programmation de films inédits. Cette année, le Beau-Rivage Palace rejoint l’aventure en proposant, dans le cadre de Lausanne Ville du Goût 2012, un événement gastronomique en clôture du festival. Le 11 novembre à 11h, le film Au Petit Marguery sera projeté en présence du réalisateur Laurent Bénégui, dans la sublime salle Sandoz. Puis seront servis la homardine de truite en crémeuse d’écrevisse, la pièce de bœuf «Petit-Marguery» et la tarte au chocolat grand cru refroidi à la poire.
BELieVE
Every year, the Ciné Festival comes up with a week of intensive cinema in all its forms, with the backing of enthusiastic cultural partners. Newly released films are projected with a fringe programme of theatre, music and photography. This year, the Beau-Rivage Palace came on board under the banner of the 2012 Lausanne City of Taste with a culinary event to round off the festival. On the 11th of November at 11 a.m., the film Au Petit Marguery will be previewed in the presence of its director Laurent Bénégui in the sublime Salle Sandoz. The screening will be followed by a feast of Homardine of trout in a creamy shrimp sauce, a Beef "Petit Marguery" and a Grand cru chocolate tart with pears. Projection, meal and drinks: CHF 85.Reservation: m.peingeon@brp.ch
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Water matters
Le Verbier Green Pioneering Summit (VerbierGPS2012) se tient du 9 au 11 décembre 2012 à Verbier. L’énergie et l’eau sont au cœur des questions développées lors de cette nouvelle édition. Dans ce cadre, la Chaire Landolt & Cie Stratégies innovatrices pour un futur durable a convié les professeurs Paolo Perona et son groupe de recherche de l’EPFL à présenter une étude sur une gestion durable de l’eau en montagne. En effet, les changements climatiques affectent également les régions riches en eau, car ils déséquilibrent le rapport entre la nature et une consommation en ressources qui ne cesse de croître. La Suisse doit dès lors envisager, du sommet de ses montagnes aux extrémités de ses rivières, une nouvelle approche scientifique, politique et économique de ses courants d’eau.
La prestigieuse vodka Belvedere rejoint l’action massive (RED) pour la lutte contre le sida en Afrique. Le principe est simple, la moitié des bénéfices réalisés sur les ventes d’une bouteille édition spéciale Belvedere (RED) sera reversée au Fonds mondial (Global Fund) dont l’ambitieux objectif est d’atteindre une génération sans sida d’ici 2015. Cette bouteille distinctive, d’un beau design rouge métallisé, est à l’image des autres produits (RED) – on se souvient des éditions spéciales d’Apple, Coca-Cola ou Nike – et s’associe, de la même manière, à l’aura de parrains célèbres comme Usher, Mary J. Blige ou Cyndi Lauper. The prestigious Belvedere vodka joins the mass action (RED) in the fight against AIDS in Africa. Half of the profits from sales of the special edition bottle of Belvedere (RED) will be donated to the Global Fund, whose goal is to achieve an AIDS-free generation by 2015. This distinctive bottle, with its beautiful metallic red design, follows in the footsteps of the other (RED) products – remember Apple, Nike or Coca-Cola special editions - and similarly brings on board the pulling power of famous sponsors such as Usher, Mary J. Blige or Cyndi Lauper. www.belvederevodka.com > www.theglobalfund.org > www.joinred.com
The Verbier Green Pioneering Summit (VerbierGPS2012) will be held from the 9th to 11th of December 2012 in Verbier. Energy and water will be the focus of discussions at this year’s event. In this context, the Landolt & Cie chair for Innovations for a Sustainable Future has invited Paolo Perona and his research group at the EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) to present a study on sustainable management of water in the mountains. The fact is, climate change also affects lands rich in water, as they distort the relationship between nature and the increasing demand of resources. Switzerland should therefore consider a new scientific, political and economic approach to its streams from its highest summits to depths of its river beds. www.verbiergps.com http://ahead.epfl.ch
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Belle du Seigneur
Comme Solal revient de voyage ce soir, la belle Ariane se prépare. Elle prend un bain et se parle à elle-même: considérations sur la taille du cou des girafes, érotisation de son propre corps, impatience amoureuse… Mais cette fois, le solo de l’héroïne d’Albert Cohen nimbe de son charme une vraie salle de bain, et c’est dans la baignoire d’une suite du Beau-Rivage Palace que l’amoureuse attend désormais l’arrivée de son amant. Devenez le spectateur privilégié de cette séquence intime et drôle qui se jouera du 25 octobre au 11 novembre 2012. The beautiful Ariane is performing her ablutions in anticipation of Solal’s return from his travels that same evening. She takes a bath and talks to herself: musings on the size of the neck of giraffes, the eroticisation of her own body and amorous impatience ... But this time, the solo by Albert Cohen’s heroine will be charmingly played out in a real bathroom, as it is in the bath of a suite at the Beau-Rivage Palace that Ariane Deume is now awaiting the arrival of her lover. Become the privileged spectator of this intimate and amusing sequence which will be held from the 25th of October to the 11th of November 2012.
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Green Chemistry Le Docteur Philip Jessop est, en 2013, le nouveau professeur invité auprès de l’EPFL par la Chaire Landolt et Cie, Stratégies innovatrices pour un futur durable. Canadien d’origine, ce professeur est titulaire d’une Chaire en chimie écologique à l’Université de Kingston, Ontario, et Directeur technique du GreenCentre Canada. La chimie verte est une discipline extrêmement novatrice qui tend à réduire les incidences chimiques sur l’environnement. Les recherches entreprises par Jessop Group visent à concevoir des procédés qui n’impliquent aucun polluant chimique. Dr Philip Jessop is the new Visiting Professor invited by the Landolt & Cie Chair of the EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) in 2013. This Canadian professor holds a Canadian Research Chair in Green Chemistry at the University of Kingston, Ontario and is the technical director of Green CentreCanada. Green chemistry is an extremely innovative discipline that sets out to reduce the impact of chemicals on the environment. Research undertaken by JessopGroup aim to design processes that do not make use of any chemical pollutant.
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NEWS
Beautiful
Flowers
Plus de 15000 fleurs composent annuellement les habillages végétaux du lobby et des couloirs du Beau-Rivage Palace. Une atmosphère renouvelée tous les mercredis, qui prend part de façon appréciée à l’accueil d’exception réservé aux hôtes de ces lieux. Des bouquets spectaculaires dans des vases somptueux. Un parfum végétal discret. Et un style et des couleurs saisonniers dans l’air du temps. Telle est la ligne du Beau-Rivage Palace qui s’impose aujourd’hui comme un indicateur de tendance reconnu dans le domaine de la décoration florale. Derrière ce succès se cache un fleuriste extrêmement dynamique de la place lausannoise, Meylan Fleurs. Voilà quatre ans que cette maison ancienne de 70 ans met sa passion au service des espaces ouverts de l’hôtel et de ses événements. Le dévoilement de leur décoration de Noël, révélée le 22 novembre, fait partie des rendez-vous attendus de l’hôtel.
Every year, over 15,000 flowers are used to decorate the lobby and corridors of the Beau-Rivage Palace. The arrangements change every Wednesday, a ritual that has become highly appreciated by the welcomed guests of the Hotel. The spectacular bouquets in sumptuous vases, the subtle natural perfumes and seasonal styles and colours with a modern twist have become the signature of the Beau-Rivage Palace. Indeed, it would be no exaggeration to claim that it has become something of a trend-setter in the field of floral decoration. Behind this success lies a florist whose dynamic flair has put it on the map in Lausanne, Meylan Fleurs. This 70-year old establishment first started showcasing its talents throughout the hotel’s reception and meeting areas four years ago. The unveiling of their Christmas displays, performed with a flourish on the 22nd of November, has become a very expected moment.
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Des vins d’exception Le restaurant Anne-Sophie Pic du Beau-Rivage Palace organise régulièrement des soirées millésime. Il s’agit d’un menu imaginé par Anne-Sophie Pic et Guillaume Raineix en accord avec un vigneron pour accompagner des vins sublimes et complexes. Chaque plat accordé à un vin vous entraîne dans un univers gustatif et narratif unique. Mercredi 5 décembre 2012 ce sont les champagnes Salon qui donneront le ton à une soirée d’exception aux belles couleurs du Mesnil.
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Anne-Sophie Pic’s restaurant at the Beau-Rivage Palace regularly hosts Millesime evenings. These are special menus concocted by Anne-Sophie Pic and William Raineix to accompany elegant and complex wines. Each wine is matched to a dish that will give you a unique taste sensation and narrative experience. On Wednesday, the 5th of December 2012, the champagnes Salon will be setting the tone for an exceptional evening to the delicate colours of Le Mesnil region. www.pic-beaurivagepalace.ch
The first Reverso ever
Le cœur de Lausanne recèle des trésors. Il y a sur la place Saint-François un petit musée d’horlogerie que peu de gens connaissent. Situé au premier étage de la plus ancienne bijouterie de la ville, le musée Junod détient une fabuleuse collection de montres suisses. Plus de 500 modèles racontent l’histoire de l’horlogerie suisse. Parmi ceux-ci, la toute première montre Reverso jamais créée, la première Zénith El Primero, des modèles rares Patek Philippe et Rolex, ainsi qu’une des plus grandes collections Omega après le musée de Bienne.
The heart of Lausanne is a veritable treasure trove. Place St-François is home to a small watch museum that few people know about. Located on the first floor of the oldest jewellery store in the city, the Junod museum has a fabulous collection of Swiss watches. More than 500 models tell the story of Swiss watchmaking. These include the first Reverso watch ever created, the first Zenith El Primero, rare Patek Philippe and Rolex models, as well as one of the largest Omega collections after the Museum in Biel. www.junod-lausanne.ch
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Balloons in the sky
Le 35e Festival international de ballons se tiendra à Château-d’Œx du 26 janvier au 3 février 2013. Des milliers de spectateurs viennent chaque année assister à cette manifestation féerique. Suivant directement le SIHH, l’événement est devenu au fil des années le rendez-vous festif de la haute horlogerie internationale. Parmigiani, partenaire officiel du festival, y présentera sa nouvelle montgolfière à l’en-tête poétique «Time is flying»
The 35th International Hot-Air Balloon Festival will be held at Château-d’Œx from the 26th of January to the 3rd of February 2013. Thousands of spectators come each year to attend this magical event. Directly following the SIHH, over the years, the event has become the festive meeting ground of international fine watchmaking. Parmigiani, the festival’s official partner, will be presenting its new hot air balloon with the poetic header "Time is flying". www.festivaldeballons.ch
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Haute Horlogerie
Ces nouveaux matériaux qui font
le luxe d’aujo
Tantale, céramique, titane, alusic ou encore silicium font désormais partie de la palette de matériaux utilisés par les horlogers suisses. Purement esthétiques ou dotées de propriétés mécaniques particulières, ces nouvelles matières sont souvent issues des recherches pour les domaines aéronautique ou spatial.
Caoutchouc et céramique La brèche est ouverte. Par soucis esthétique, technique ou, avouons-le, financier, les horlogers ne vont dès lors cesser de chercher de nouvelles solutions. Hublot défraie la chronique en 1980, lorsqu’un certain Carlo Crocco affuble une montre en or d’un bracelet en caoutchouc. Et change l’idée que l’on se fait du luxe. La céramique fait elle aussi progressivement son apparition dans les vitrines des détaillants. Dans ce registre, Rado a clairement montré la voie, avec la légendaire Rado Ceramica.
Texte Fabrice Eschmann et Michel Jeannot
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’usage de nouveaux matériaux est une véritable conquête dans l’horlogerie. Pendant très longtemps en effet, la montre de luxe était en or massif, son mouvement en acier, maillechort et laiton. Nombreux sont d’ailleurs encore les horlogers à ne miser que sur cette équation qui, il est vrai, a fait ses preuves. Aujourd’hui cependant, la montre mécanique la plus légère, bracelet compris, ne pèse que 20 grammes, et son prix dépasse l’entendement. Que cela soit pour la mécanique ou l’habillage de la montre, tantale, céramique, alusic ou silicium sont en passe de remiser les bons vieux alliages au rang d’illustres vieilleries. Mais pour en arriver là, les choses n’ont pas été si simples. L’acier ouvre la voie En 1972, lorsque Audemars Piguet présente la première Royal Oak, les observateurs se scindent en deux clans: le premier crie au scandale, le second éclate d’un rire moqueur. En pionnière, la manufacture du Brassus est la première à oser casser les codes – à l’époque pour le moins rigides – de la haute horlogerie en proposant une montre de luxe en acier. Tous prédisent un avenir des plus courts à ce modèle, si ce n’est à la marque. Quarante ans plus tard, la Royal Oak est l’emblème d’Audemars Piguet, la notoriété de la première ayant même tendance à dépasser celle de la seconde.
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Performance et légèreté En 2001 débarque sur le devant de la scène un homme qui, l’air de rien, va métamorphoser le secteur: Richard Mille. Passionné de voitures, toucheà-tout, il est le premier à véritablement lancer des ponts entre l’industrie horlogère et les laboratoires œuvrant pour l’aéronautique, la F1, voire les domaines spatiaux et médicaux. Matériaux ultralégers et hyper-performants, l’alusic – alliage d’aluminium, de silicium et de carbone, l’AG5 – aluminium et magnésium, avec des traces de titane, zirconium, zinc et manganèse – ou encore la nano-fibre de carbone – avec laquelle il est le premier à réaliser une platine – font bientôt partie de sa panoplie de construction. Toujours très soucieux de la performance de ses créations, décidé à faire comprendre au monde que le prix d’une montre ne dépend pas de son poids, c’est lui qui, en 2010, sidère la petite planète horlogère en présentant, au poignet du tennisman Rafael Nadal, la RM 027 Tourbillon, tout juste 20 grammes avec le bracelet. Son mouvement est réalisé en titane et en LITAL®, un alliage de lithium contenant de l’aluminium, du cuivre, du magnésium et du zirconium. Le lithium apporte une grande souplesse à la mécanique, mais aussi une meilleure résistance aux chocs. Cet alliage est par ailleurs utilisé dans de nombreux éléments de l’Airbus A380. Le boîtier, quant à lui, est taillé dans un composite à base de carbone extrêmement robuste. Jamais à court d’idées, Richard Mille a également dévoilé plus
récemment la RM 056, dont la particularité est d’être dotée d’un boîtier entièrement en saphir. Son prix : 1 598 500 francs suisses ! L’arrivée du silicium L’évolution des techniques d’usinage a également permis certaines avancées significatives dans l’horlogerie. C’est le cas du silicium. Amagnétique, résistant à la corrosion, ce matériau possède surtout la propriété d’avoir une très faible rugosité à sa surface, diminuant les forces de frottement jusqu’à se passer entièrement de lubrification. La quête du Graal pour les horlogers ! Très utilisé dans le domaine micro-électronique, il est apparu dans l’horlogerie au milieu des années 2000 grâce aux progrès réalisés dans la technologie de gravure DRIE (Deep Reactive Ion Etching). Cette dernière permet aujourd’hui la réalisation, dans les trois dimensions, de composants d’un seul tenant précis au micron (0,001 millimètre). Dans ce domaine, les marques Ulysse Nardin, Rolex, Patek Philippe et le Swatch Group ont mené le bal. Toutes commercialisent aujourd’hui des montres équipées d’organes oscillants (balancier-spiral) et d’échappements (ancre et roue d’ancre) en silicium. Un enjeu stratégique Très tendance, l’usage de nouveaux matériaux dans l’horlogerie est devenu un véritable enjeu stratégique pour un nombre croissant de maisons. Jaeger-LeCoultre s’est rapidement lancée dans des recherches pour présenter, en 2007, la Master Compressor Extreme LAB 2, première montre se passant totalement de lubrifiant. Cartier Horlogerie, elle aussi, n’hésite plus à investir des sommes considérables dans sa R&D. Succédant à l’ID One, l’ID Two, présentée en 2012, est un prototype réunissant l’ensemble des avancées technologiques de la marque. Un ressort de barillet réalisé en fibre de verre recouverte de Parylene – une enveloppe polymère ultrafine, sans pores, transparente et extrêmement lisse. Des engrenages gravés dans du silicium revêtu de cristal de carbone au très faible
ID Two double barillet Des ressorts de barillet en microfibres de verre et résine d’époxy. Ce matériau, très élastique, permet une innovante construction à deux étages. Glass and epoxy resin microfiber mainsprings. This very elastic material allows an innovative two-level construction.
urd’hui Royal Oak 1972 Cassant les codes du luxe, Audemars Piguet fait en pionnière le pari de l’acier pour l’horlogerie haut de gamme. Overturning conventional ideas of luxury, Audemars Piguet was the first watchmaker to take the daring step of introducing steel in the world of fine watchmaking.
Wafer Plaque de silicium utilisée dans la technologie de gravure DRIE (Deep Reactive Ion Etching). A silicon plate used in the DRIE (Deep Reactive Ion Etching) technology.
Pulsomax Développée par Patek Philippe, la technique de gravure DRIE (Deep Reactive Ion Etching) autorise des géométries de roues impossibles à réaliser auparavant. Developed by Patek Philippe, the DRIE (Deep Reactive Ion Etching) technology paved the way for wheel geometries that had previously been impossible to produce.
Ulysse Nardin Freak DiamonSil Première montre utilisant des composants en silicium recouverts d’une couche de diamant synthétique nanocristallin. The first watch to use silicon components covered with a layer of nanocrystalline synthetic diamond.
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Haute Horlogerie Tantalum, ceramic, titanium, alusic and even silicon have now found their way into the palette of materials used by Swiss watchmakers. Often derived from aeronautics or space research, these new materials have come into vogue for purely esthetic reasons or by virtue of specific mechanical properties.
coefficient de frottement. Et un mouvement qui, maintenu sous vide dans son boîtier, emmagasine 30% d’énergie en plus et en consomme deux fois moins qu’une montre traditionnelle ! Avec une autonomie impressionnante de 32 jours. Que cela soit purement esthétique ou pour augmenter les performances de la montre, la recherche de nouveaux matériaux dans l’horlogerie a dépassé le phénomène de mode. Du Magic Gold de Hublot – un nouvel alliage d’or pur et de céramique, très dur – pour ses boîtiers, au Silinvar de Patek Philippe – de l’oxyde de silicium – pour ses échappements, la recherche n’a pas fini de réserver des surprises. Pour finalement parvenir un jour à la montre mécanique parfaite, inusable, dotée d’une réserve d’énergie infinie et ultraprécise?
Text Fabrice Eschmann and Michel Jeannot
T
he introduction of new materials represents a real break with tradition in the world of watchmaking. For many years, luxury wristwatches were made from solid gold and the movements from steel, nickel silver and brass. A great many watchmakers still swear by this tried-and-tested formula. Today, the lightest watch on the market weighs just 20 grams, including the wristband, and its price is beyond belief. From the mechanics of a wristwatch to its casing, tantalum, ceramic, alusic and silicon are in the process of relegating traditional alloys to the status of venerable antiques. However, the path has by no means been a smooth one.
Classic Fusion Gold Hublot fut le premier horloger, en 1980, à équiper ses montres en or de bracelets en caoutchouc. Hublot was the first watchmaker, back in 1980, to use rubber straps for its gold watches.
RM 027 En 2010, Richard Mille sidère la petite planète horlogère en présentant ce modèle ultra-léger au poignet du tennisman Rafael Nadal. In 2010, Richard Mille rocked the little watchmaking world by unveiling this extremely light model on the wrist of tennis star Rafael Nadal.
Master-CompressorExtreme-LAB2 Jaeger-LeCoultre dévoile en 2007 la première montre se passant totalement de lubrifiant. In 2007, Jaeger-LeCoultre unveiled the first completely lubricant-free watch.
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Steel paves the way When Audemars Piguet unveiled the first Royal Oak in 1972 it was greeted with a mixture of outrage and derision. These pioneers from the Swiss village of Le Brassus were the first to dare to break with convention in the world of fine watchmaking – eschewing the prevailing trend towards more flexible structures to create a luxury watch made of steel. Everyone predicted a very short-lived future for this new model, and perhaps even for the brand. Forty years later, the Royal Oak has become the emblem of Audemars Piguet, its fame often overshadowing that of its creator. Rubber and ceramic A precedent had been set. This marked the start of a constant quest for new solutions in the world of watchmaking, for esthetic, technical or, of course, financial reasons. In 1980, Hublot caused a sensation when Carlo Crocco unveiled a gold watch with a rubber strap. A bold step that changed our perception of luxury. Ceramic also gradually began to make an appearance in display cases. Rado led the field in this area with its legendary Rado Ceramica. 2001 heralded the arrival of a man who would, seemingly effortlessly, transform the industry: Richard Mille. A great car enthusiast, and a man with many interests, he was the first person to truly build bridges between the watchmaking industry and research in fields such as aeronautics, F1, aerospace
New materials in
luxury watchmaking and medical. Ultra-light, high-performance materials began to feature in his creations. Such as alusic, an alloy of aluminum, silicon and carbon, or AG5, made from aluminum and magnesium, with traces of titanium, zirconium, zinc and manganese. Not forgetting carbon nano-fiber, which he was first to use to produce a baseplate. Performance and lightness Reflecting the strong focus on performance in his designs, he set out to show the world that the price of a watch does not depend on its weight. In 2010, he rocked the little watchmaking world by revealing, on the wrist of tennis star Rafael Nadal, the RM 027, weighing just 20 grams including the wristband. Its movement is made from titanium and LITAL®, a lithium alloy containing aluminum, copper, magnesium and zirconium. As well as allowing great flexibility for the mechanics, lithium also provides enhanced resistance to impact. This alloy is also used in many components of the Airbus A380. The case is made from a very robust carbon-based composite. Never short of ideas, Richard Mille’s more recent launches include the RM 056, featuring a case made entirely from sapphire. It comes with a price tag of 1,598,500 Swiss francs! The arrival of silicon Developments in machining techniques have also paved the way for some significant advances in watchmaking. Take silicon for example. This nonmagnetic and corrosion-resistant material is distinguished by its very low surface roughness, the resulting reduction in frictional force completely eliminates the need for lubrication. The Holy Grail for watchmakers! Widely used in the microelectronics sector, silicon first appeared in watchmaking around the middle of the last decade, a step made possible thanks to progress in DRIE (Deep Reactive Ion Etching) technology. This technology can now be used to create three-dimensional and micron-accurate (0.001 millimeter) components from a single piece of material. Brands such as Ulysse Nardin, Rolex, Patek Philippe and the Swatch Group have led the way in this field. They all now market watches featuring oscillating components (mainspring) and escapements (pallet and pallet wheel) made from silicon. A strategic issue Now a widespread trend, the use of new materials has become a strategic issue for an increasing
number of watchmakers. In 2007, Jaeger-LeCoultre's intensive research resulted in the launch of the Master Compressor Extreme LAB 2, the first completely lubricant-free timepiece. Cartier Horlogerie is also investing considerable sums in its R&D operations. Following on from the ID One, the ID Two, launched in 2012, is a prototype designed to showcase all of the brand’s technological innovations. The mainspring inside the barrel is made from fiberglass coated with parylene – an ultra-fine, non-porous, transparent and extremely smooth polymer shell. The gears are etched in carbon crystal-coated silicon with a very low friction coefficient. The movement is maintained in a vacuum within the casing, to retain 30% more energy while consuming just half as much as a traditional watch! It also has an impressive power reserve of 32 days. Whether for purely esthetic reasons or to enhance performance, the quest for new materials in watchmaking is by no means a passing fad. From the casing of Hublot’s Magic Gold – made from a new, and very hard, combination of pure gold and ceramic – to Patek Philippe’s Silinvar – featuring escapements made of silicon oxide, more surprises are set to emerge from research laboratories. The ultimate aim being to one day create the perfect mechanical watch: hard-wearing, with an infinite energy reserve and ultra-precise.
Cartier-ID Two Son boîtier est en Ceramyst, une céramique poly-cristalline innovante entièrement transparente. Il préserve le vide créé à l’intérieur pendant dix ans au moins. Its case is made from Ceramyst, an innovative and completely transparent polycrystalline ceramic. It maintains the vacuum created inside for at least ten years.
Rado Ceramica Chronograph Jubile Rado a été la première, dans les années 1980, à utiliser la céramique high-tech. In the 1980s, Rado became the first to use high-tech ceramic.
5550P Ce quantième perpétuel de Patek Philippe est issu des recherches de la manufacture avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM). This perpetual calendar by Patek Philippe is the result of the company’s research with the Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM).
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RenCONTRE
Sylvie Gonin
Les clés
de l’excellence
Nommée meilleure concierge suisse de l’année pour la deuxième fois par le magazine Bilanz, Sylvie Gonin, cheffe concierge du Beau-Rivage Palace, revient sur les fondamentaux d’un métier sans cesse en mouvement. Interview Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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RenCONTRE Il faut respecter l’autre, ses convictions politiques ou religieuses quelles qu’elles soient, et ne jamais porter de jugement. J’ajouterais également le plaisir de faire plaisir.
Les clés traditionnelles sont des occasions précieuses de contacts avec les clients.
V
ous venez d’être élue meilleure concierge de l’année, que représente ce prix pour vous ? Ça fait plaisir d’être reconnue pour son travail, mais je pense que ce prix récompense avant tout l’hôtel. J’essaie de faire un excellent travail, mais sans l’équipe qui m’entoure, le cadre exceptionnel et toute l’infrastructure de la maison, mes services ne seraient rien. De plus, la personnalité et les compétences d’un concierge reflètent souvent l’identité et la politique d’un hôtel. Par
puis, bien sûr, l’écoute, l’attention donnée au client, l’observation et l’anticipation sont des compétences essentielles dans ce métier. Comment êtes-vous devenue concierge ? J’ai d’abord travaillé quatre ans à la réception du Beau-Rivage Palace, puis j’ai été engagée dans un autre hôtel à Montreux comme responsable de la réception. Un an après, le directeur m’a rappelée pour me proposer ce poste. Très attachée à la maison, j’avais envie d’y retourner et de relever ce nouveau défi.
«L’intention de faire plaisir fera toujours la différence» exemple, le fait d’avoir choisi une femme comme cheffe concierge en 1995 en dit déjà beaucoup sur le Beau-Rivage Palace, en termes d’ouverture et d’avant-gardisme. Quelles sont les qualités d’un bon concierge à votre avis? Je pense que l’une d’elles est l’implication personnelle. Il faut se sentir concerné par la requête de la personne qui s’adresse à vous. Le problème du client doit devenir le vôtre, sinon votre réponse s’en ressentira et la qualité du contact aussi. Et
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Et le métier vous a plu tout de suite ? Oui, le contact privilégié et personnel avec les clients a tout de suite été gratifiant. Et puis on voit des gens du monde entier, c’est passionnant ! Ce poste joue un rôle important auprès des clients. Ils ont du plaisir à revenir et nous revoir. Quelles sont les valeurs importantes de votre profession ? La confidentialité, bien sûr, mais aussi l’importance de la parole donnée. Mieux vaut dire « je ne sais pas » plutôt que de promettre n’importe quoi.
Est-ce que le métier a évolué avec l’importance d’Internet ? Oui, les clients arrivent à l’hôtel déjà bien renseignés sur ce qu’ils veulent faire. Plus besoin de piles de prospectus comme il y a 15 ans (Rires). Paradoxalement, j’ai l’impression que ça a rendu le contact personnel encore plus important. Aujourd’hui on peut peut-être tout faire tout seul, mais la valeur d’une expérience échangée ou d’un conseil donné entre deux personnes est devenue précieuse. C’est donc notre rôle de garder des exclusivités pour nos clients. De continuer à les surprendre, alors même qu’ils en savent déjà beaucoup. Proposer le petit restaurant authentique ou donner accès à un lieu fermé au public… Quelle que soit la proposition, l’intention de faire plaisir fera toujours la différence. Que pensez-vous du titre « superviseur d’expérience client » ? Je me méfie de ces concepts que je trouve parfois prétentieux. Effectivement, nous nous mettons au service d’expériences vécues, mais nous ne les créons pas de toutes pièces pour le client. Se faire héliporter en haut d’un glacier pour un piquenique au champagne, c’est super, mais avec certains moyens tout le monde peut se le payer. L’expérience à mon avis est ailleurs. Nous avons reçu une demande d’une agence américaine pour des clients extrêmement exigeants qui souhaitaient « an amazing experience on the Lake Geneva». On s’est préparé des semaines à l’avance pour bien les accueillir. Mais au final, ils sont arrivés et le simple fait de voir le lac depuis la terrasse de l’hôtel les a enchantés. Ce que je veux dire, c’est qu’une expérience émotionnelle ne dépend pas de son prix et peut être très différente pour chacun. Comment pensez-vous que votre profession va évoluer dans les dix prochaines années ? Il n’y a pas si longtemps, personne n’avait de portable, et aujourd’hui on nous envoie des requêtes par mail depuis une partie de golf (Rires). Malgré tout, je suis convaincue que le rapport humain va prendre de plus en plus d’importance dans nos professions de service. Le petit geste de la main qu’on fait à un client de loin vaut bien plus que cinq mails à propos de son séjour. J’imagine que dans dix ans, nous reprendrons le temps de parler et d’échanger, ça me paraît vital. Le contact humain est en train de devenir un luxe. Bientôt, certains auront le privilège de se renseigner auprès d’une personne plutôt que d’une machine…
XXXXXXX
Y
ou have just been elected best concierge of the year, what does this award mean for you? It’s a pleasure to be recognized for the work you do, but I think that this prize is first and foremost an honor for the hotel. I try to work to excellent standards, but without the support of my team, the exceptional setting of the hotel and its infrastructure, my services would amount to nothing. What’s more, a concierge’s personality and skills often reflect a hotel’s identity and policy. For instance, the Beau Rivage Palace’s decision to appoint a woman as head concierge in 1995 tells us a lot about its open and avant-garde attitude. What qualities does a good concierge need, in your opinion? I think that one important quality is a sense of personal involvement. You should feel involved in the guest’s request. You need to make the guest’s problem your own, otherwise your response will suffer, as will the quality of your relationship with the guest. You also need a non-judgmental attitude. And of course, the ability to listen, to pay attention to the guest, to observe and anticipate are all essential skills in this business. How did you become a concierge? I spent four years working in the reception area of the Beau-Rivage Palace before being recruited to the position of reception manager at another hotel in Montreux. A year later, the director rang me and offered me this role. I felt a strong attachment to the hotel and wanted to go back to take up this new challenge.
The keys for excellence Awarded the title of best Swiss concierge of the year for the second time by Bilanz magazine, Sylvie Gonin, Head Concierge at the Beau-Rivage Palace, goes back over some of the basic principles of this infinitely varied profession. Interview Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
There is no longer any need for the piles of leaflets people relied on 15 years ago (Laughs). However, paradoxically, I feel that this has made personal contact even more important. Although, you can
«We try to continually surprise our guests» Did you like the job from the very start? Yes, I found the close and personal contact with guests rewarding from the start. And you get to meet people from all over the world, it’s fascinating! It is an important role in the eyes of our guests. They like coming back and seeing us again. What are the key values in your profession? Confidentiality is essential, of course, as is the importance of keeping your word. It’s better to say «I don’t know» than to make wild promises. You need to respect people and their political or religious beliefs, whatever they may be, and never pass judgment. Has the development of the Internet affected your profession? Yes, it has. When guests arrive at the hotel, they have already researched what they want to do.
manage most things on your own these days, experience or advice from another person has become precious. Our role is therefore to seek out exclusive experiences for our guests. We try to continually surprise them, even if they are already very well informed. We might suggest an authentic little restaurant or give them access to a place that is not open to the public. Whatever suggestions we make, our desire to bring them pleasurable experiences is what makes the service so special. What do you think of the title «customer experience supervisor»? I am suspicious of concepts like these which I find a bit pretentious at times. It is true that we do work to promote experiences, but we do not simply dream them up for our guests. Taking a helicopter trip to the top of a glacier to enjoy a champagne picnic is
wonderful, but this experience is open to anyone who has the means to afford it. In my view, the real experience is something different. We received a request from an American agency for some very demanding guests who were looking for «an amazing experience on Lake Geneva». We prepared for their arrival for weeks in advance. In the end, they were delighted by the simple fact of being able to sit and look at the lake from the hotel deck. What I am trying to explain is that an emotional experience is not dependent on its price and can be very different for each person. How do you think your profession will change over the next ten years? Not that long ago, nobody had a cell phone, while today people email us requests from the golf course (Laughs). Despite all this, I strongly believe that human contact will become increasingly important in this kind of service profession. A little wave to a guest we see in the distance is worth far more than five emails asking about their stay. I imagine that in ten years’ time, we will once again take time to talk and discuss. I think this is very important. Human contact is in the process of becoming a luxury. Soon, some people will be fortunate enough to be able to turn to a person for information rather than a machine…
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ECONOMY
Le microcrédit
«Je vais créer une véritable banque
pour les démunis Pierre Landolt a fait du microcrédit l’un de ses projets les plus importants au Brésil où il vit depuis plus de trente ans. Interview Thierry Vial
P
ierre Landolt, président de la Fondation de Famille Sandoz et associé de Landolt & Cie Banquiers privés, est un mécène qui multiplie les engagements personnels dans des domaines aussi différents que la pharmaceutique, l’horlogerie, la fibre optique, la banque, l’hôtellerie, l’agriculture, la pisciculture et bien d’autres. Mais depuis quelques années, un projet lui tient particulièrement à cœur, celui du microcrédit. Explications. Pierre Landolt, en 2005, vous avez créé l’Instituto Estrela de Fomento ao Microcrédito consacré au microcrédit au Brésil, quel était votre objectif ? Lors d’un sommet de la CNUCED, j’ai eu le plaisir de rencontrer Pancho Otero, l’homme qui a amené la notion de crédit solidaire en Amérique du Sud. J’ai alors compris l’intérêt de monter une structure de microcrédit au Brésil où je vis depuis plus de trente ans. Pourquoi le microcrédit a-t-il été créé ? Le microcrédit permet à des entrepreneurs et artisans sans ressources financières qui n’ont pas accès aux banques traditionnelles d’accéder à un prêt pour lancer une activité économique. Les garanties financières y sont remplacées par un système de solidarité de groupe. Nous arrivons ainsi à des niveaux de remboursement très élevés. Ce sont les femmes qui sont les principales
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au Brésil»
bénéficiaires de ce système. C’est un moyen d’autonomie formidable. L’autre effet très positif du microcrédit, c’est qu’il freine l’exode rural en permettant aux populations de se sédentariser. Après sept ans d’activité, votre institut rencontre-t-il le succès escompté ? Oui, et même au-delà de nos espérances. Nous comptons actuellement plus de 6000 clients et notre objectif est de dépasser la barre des 50 000 dans les cinq ans. Ce succès intéresse les grandes banques qui n’ont pas la connaissance du terrain dans ce domaine. Elles cherchent à financer des organismes comme les nôtres. C’est notamment le cas de la Banque Itaù qui a inspecté des centaines d’instituts de microcrédit brésiliens. Estrela a été considéré comme le meilleur du pays. En conséquence, cette banque nous fera des prêts à des taux extrêmement intéressants. De plus, la Banque nationale de développement économique et social nous a récemment octroyé 700 000 dollars à condition que nous ouvrions cinq nouvelles filiales dans les cinq prochaines années. Quelle est votre vision à long terme pour le microcrédit ? Il faut développer un système rigoureux, éthique et transparent afin d’éviter les abus et les fraudes rencontrés en Inde par exemple. C’est essentiel car le microcrédit est une idée fantastique. Derrière chaque prêt, il y a une riche histoire humaine. Des personnes retrouvent leur indépendance
financière et même leur dignité parfois. C’est une chance que l’on peut offrir au plus grand nombre. Pour moi, la suite logique de cette aventure consiste à créer une véritable banque pour les démunis au Brésil afin de redonner un statut de citoyen ordinaire aux personnes les moins bien loties aujourd’hui. En quoi le microcrédit s’inscrit-il dans la continuité de votre activité principale au Brésil qui est l’agriculture biodynamique ? J’ai choisi de m’installer dans la région semi-aride de Sertao au Brésil, l’une des plus pauvres du pays, il y a plus de trente ans. C’était un véritable défi pour moi, je voulais offrir des alternatives à l’émigration pour les habitants de cette région. Avec l’agriculture biodynamique qui s’attache tout particulièrement au fonctionnement biologique des sols et des végétaux, nous avons trouvé une solution intéressante qui nous permet des produits aussi divers que la mangue, le soja, le fromage, le miel, le lait de chèvre, la grenade et la goyave. Avec le microcrédit, nous cherchons à atteindre le même but. Celui de permettre aux populations locales de vivre dignement dans leur région d’origine, sans se déraciner.
«I will create a real bank for the poor in Brazil»
setting up a microcredit structure in Brazil, which has been my home for over thirty years.
What is your long term vision for microcredit? We need to develop a rigorous, ethical and transparent system in order to avoid the abuse and fraud encountered in India for example. This is essential because microcredit is a fantastic idea. Behind each loan, there is a rich human story. People regain their financial independence and sometimes even their dignity. This is an opportunity that we can offer a vast number of people. For me, the logical next step in this adventure is to create a real bank for the poor in Brazil to restore their status as ordinary citizens to those who are clinging to the end of the social scale today.
Why was microcredit created? Microcredit allows entrepreneurs and craftsmen without financial resources, and who do not have access to traditional banks, to obtain a loan to start a business. Financial guarantees are replaced by a system of group solidarity. We thus arrive at very high reimbursement levels. Women are the main beneficiaries of this system. It is a great way of giving them greater autonomy. Another very positive effect of microcredit is that it slows down the rural exodus, by enabling people to settle in one place. Seven years after first being set up, is your institute as successful as you hoped it would be? Yes, and it is even exceeding our expectations.
How does microcredit fit into your main activity in Brazil, which is biodynamic agriculture? More than thirty years ago, I chose to move to the semi-arid region of Sertao in Brazil, one of the poorest in the country. I saw it as a challenge, as I wanted to offer the locals alternatives to emigration. With biodynamic agriculture, which focuses particularly on the biological functioning of soils and plants, we found an interesting solution that allows us to produce products as diverse as mango, cheese, honey, goat’s milk, pomegranate and guava. With microcredit, we are seeking to achieve the same goal. That of enabling local people to live in dignity in their region of origin, without having to uproot and move away.
Pierre Landolt has turned microcredit into one of his most important projects in Brazil, his home for over thirty years. Interview Thierry Vial
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ierre Landolt, Chairman of the Sandoz Family Foundation and a Partner in Landolt & Cie Private Bankers, is a patron who has poured his energy into projects as diverse as pharmaceuticals, watches, optical fibre, banking, hospitality, agriculture, aquaculture and many others. But in recent years, one project has been particularly dear to his heart, that of microcredit. He explains why. Pierre Landolt, in 2005, you created the Instituto Estrela de Fomento ao Microcrédito devoted to microcredit in Brazil, what were you setting out to achieve? At a UNCTAD summit meeting, I had the pleasure of meeting Pancho Otero, the man who brought the concept of socially-responsible credit to South America. That is when I grasped the importance of
We currently have over 6000 customers and our goal is to have over 50,000 in five years’ time. The major banks, which are rather out of their depths in this field, are now starting to sit up and take an interest. They are eager to fund organisations such as ours. This is particularly the case of Itaù Bank, which has inspected hundreds of microfinance institutions in Brazil. Estrela was considered the best in the country. As a result, this bank will grant us loans at extremely attractive conditions. In addition, the National Bank for Economic and Social Development recently awarded us $ 700,000 provided that we opened five new branches in the next five years.
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CULTURE
Opéra de Lausanne
Un nouvel écrin
pour l’art
Il siège au cœur de la ville, somptueux avec sa nouvelle façade à facettes, reflet extérieur du programme brillant qui se joue à l’intérieur. L’Opéra de Lausanne, qui fête ses 140 ans, a présenté cet automne le premier acte de sa transformation et levé le rideau sur une rénovation qui aura duré cinq ans. Texte Rachel Barbezat / Photos Robert Kovacs
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epuis de nombreuses années, l’Opéra de Lausanne souffrait d’un manque d’espace qui l’obligeait à réduire l’éventail des productions et les installations tombaient en désuétude. Un lifting s’imposait : le bureau d’architecte lausannois Devanthéry & Lamunière s’est vu confier ce chantier important susceptible de « changer la vision que l’on a de cette institution lausannoise » comme l’espère Eric Vigié, son directeur. Une nouvelle scène pour plus de créativité Si la salle qui comptabilise environ 900 places n’a pas subi de modifications, il n’en va pas de même pour la scène. Autrefois « étriquée », elle affiche désormais des proportions «gigantesques» et le rapport entre la salle et le nouveau plateau est du simple au double. « Avant, on se trouvait dans l’incapacité de réaliser des effets car les équipements n’étaient pas adéquats, explique Eric Vigié. Il n’y avait pas de trappes, ni de cintres – pour y cacher des décors – et on manquait de dégagement.» Désormais, la cage de scène, haute de 18 mètres, permettra de monter les décors pour les faire disparaître, quant à l’orchestre, il pourra se placer dans la fosse modulable qui a été agrandie. Des nouveautés auxquelles s’ajoutent, un atelier de couture, des loges collectives et individuelles ainsi qu’une salle de répétition « elle sera très utile aux danseurs et aux musiciens». Des possibilités mul-
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tipliées qui ont l’heur de plaire à Eric Vigié, aussi enthousiaste que prolixe : « L’intérêt, c’est toutes les grosses productions européennes que l’on pourra dorénavant amener, louer ou produire !» Une première saison spectaculaire De quoi conférer une dimension internationale à l’Opéra de Lausanne et susciter l’envie de voir plus grand. De fait, la saison qui signe ce retour
à la «Maison» (cinq années hors les murs c’est long !) est de loin «la plus grosse et la plus chère» de l’histoire de l’institution. Cependant, elle reste en deçà du budget global annuel qui comprend une subvention de la ville de Lausanne ainsi que le soutien de nombreux mécènes. Au programme de cette rentrée 2012-2013 : six opéras, un opéra jeune public, quatre ballets et neuf concerts. C’est L’elisir d’amore de Donizetti mis en scène par Adriano Sinivia, qui a ouvert les feux le 5 octobre. « Un opéra italien mythique, léger et romantique, avec une très belle musique, des chanteurs hors pair et un chef excellent.» Idéal pour débuter une saison « festive, riche en grands moments ». De la Tosca « grandiose» de Puccini présentée en mars 2013, en passant par L’Aiglon d’Arthur Honegger « une œuvre rare et sublime » ou encore le Béjart Ballet Lausanne en février, la programmation est suffisamment variée pour séduire aficionados et néophytes. D’ailleurs, ainsi que l’affirme Eric Vigié «ça se passe très bien au niveau de la billetterie ». Une programmation qui séduit Le secret du succès ? Une volonté farouche de se démarquer en présentant des créations rares, inconnues ou oubliées du XVIIIe, XIXe ou XXe, et un montage particulier. « On a cette réputation de programmer les opéras baroques ne présentant que des rôles de contre-ténor, ce qui ne se faisait même pas du temps de leur création », explique le directeur. Par ailleurs, il croit en la mise en avant
lyrique des jeunes talents locaux : « Il y en a beaucoup !». Ainsi, sur chaque création ces derniers se partagent la scène avec de grandes stars internationales. « De cette façon, on peut relever le niveau et faire des projets pointus sur la durée ». Aujourd’hui, l’Opéra séduit les Lausannois et les Vaudois, mais il attire aussi un public étranger de passage. Des expatriés ou des touristes en villégiature qui s’installent parfois sur les rives lémaniques et deviennent des fidèles de l’Opéra voire des mécènes. Fort de sa nouvelle jeunesse l’Opéra de Lausanne est désormais en mesure d’apporter la part de rêve que le théâtre lyrique requiert, et par la même occasion de jouer dans la cour des grands. www.opera-lausanne.ch
Orphée aux Enfers du 23 au 31 décembre Les mélomanes apprécieront le décor magique de cette pétillante opérette programmée pour les fêtes de fin d’année. Il s’agit d’un opéra-bouffe mythique où l’on retrouvera dans le rôle d’Eurydice la soprano suisse Brigitte Hool et dans celui d’Orphée le ténor suisse Bernard Richter qui vont enflammer la scène de l’Opéra. Ainsi que l’affirme Eric Vigié : « Cette très belle œuvre d’Offenbach est un must pour conclure l’année en beauté ».
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CULTURE
The Lausanne Opera House
A new showcase for lyrical art In an impressive building with a new facetted frontage – reflecting the glittering events staged within – the Lausanne Opera House presides over the heart of the city. In parallel with its 140th anniversary, this fall the Lausanne Opera House has raised the curtain on the first act of its transformation, unveiling the results of a five-year renovation project.
Adriano Sinivia, was first to grace the new stage on October 5, «a legendary, light and romantic Italian opera, with very beautiful music, outstanding singers and an excellent conductor». The ideal production to launch this «festive season packed with great highlights». From Puccini’s «spectacular» Tosca, scheduled for March 2013, to Arthur Honegger’s «L’Aiglon», a «rare and sublime work» and the Lausanne Béjart Ballet in February, the varied range of events filling the schedule is designed to appeal to both aficionados and neophytes. Furthermore, as Eric Vigié confirms, «ticket sales are going very well». An attractive schedule What is the secret of this success? An overwhelming desire to stand out by staging rare, unknown or forgotten works from the 18th, 19th and 20th centuries combined with an unusual approach: «We have earned a reputation for staging baroque operas including only counter-tenor roles, something that was not done even at the time of their
Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne.
Un champ onirique avec des épis de blé qui culminent à 10 mètres.
Text Rachel Barbezat / Photos Robert Kovacs
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or many years, the Lausanne Opera House had been suffering from a lack of space which had forced it to curtail the scale of its productions, while its facilities were becoming outdated. A facelift was called for. The Lausanne-based architectural practice Devanthéry & Lamunière was awarded this important project intended to «change our perception of this Lausanne institution», in the words of Eric Vigié, the Opera House’s director. A new stage for greater creativity While the auditorium, with 900 seats, still looks much the same, the same cannot be said for the stage area. Its former «restricted» dimensions have been magnified to «gigantic» proportions, taking the ratio between stage and auditorium from one-to-one to double. «In the past, we struggled to create special effects because our equipment simply wasn’t up to the task, explained Eric Vigié. There were no trap doors and no flies – to hide scenery – and we were restricted in terms of headroom.» The new 18-meter high stage house allows scenery to be assembled and then concealed, while the orchestra can take up position in the newly enlarged and adjustable pit. Some new areas have appeared, including a sewing workshop, shared and private dressing rooms, and also a rehearsal room, which will «be very useful for the dancers and musicians». These renovations open up a whole range of new possibilities, much
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La choriste Elise Millet s’est prêtée au jeu des essayages.
to the delight of an enthusiastic and eloquent Eric Vigié, «This will now enable us to attract, hire or produce all the big European productions». A spectacular first season These changes will give the Lausanne Opera House an international dimension and encourage it to expand its horizons. Marking the start of this new era, the opening season in the Opera’s return «home» (five years away is a long time!) is by far «the biggest and most costly» in its history. However, it is still below the total annual budget which includes a grant from the City of Lausanne, as well as support from many sponsors. Among the highlights in store for the new season 2012-2013 are: six operas, a children’s opera, four ballets and nine concerts. Donizetti’s «L’elisir d’amore», directed by
launch,» recounts the director. He also believes in showcasing young talent from the local area: «There is a lot of it!» In each production, talented newcomers share the stage with major international stars. «This will allow us to raise the bar and stage specialist productions in the long term.» Today, the Opera attracts citizens of Lausanne and the local Vaud district, as well as visiting international opera lovers. Expatriates or tourists occasionally take up residence on the shores of Lake Geneva and become loyal followers, or even sponsors, of the Opera House. The rejuvenated Lausanne Opera House is now able to provide a much-needed dream showcase for lyrical theater, and at the same time, step up to a new league. www.opera-lausanne.ch
Orpheus in the Underworld from December 23 to 31 A treat is in store for music lovers, in the form of the magical decor of the «sparkling» operetta scheduled for the festive season. This is a mythical opera buffa starring the Swiss soprano Brigitte Hool as Eurydice, and the Swiss tenor Bernard Richter as Orpheus. Two stars who will work their magic on the Opera House’s stage. As Eric Vigié explains, «This wonderful work by Offenbach is a ‘must’ to see out the year in style».
ÉVÉNEMENT
Le Beau-Rivage Palace fête sa rentrée
Un après-midi sur l’herbe chaleureux et gourmand Un jazz-band rythme un son doux et chaud comme cet après-midi de septembre. Au bout d’une allée de tournesols s’ouvrent les jardins du Beau-Rivage Palace entourés d’arbres et du bleu du lac. C’est en compagnie de deux grandes maisons que le Beau-Rivage Palace a invité ses partenaires institutionnels d’importance en famille pour une garden party ensoleillée. Ladurée, célèbre fabricant de douceurs et Laurent-Perrier, prestigieux nom de champagne, se sont associés à cet événement inédit de la rentrée. Texte Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
Jacques Merlotti (Macarons SA), François Dussart (Beau-Rivage Palace), Guillaume Déglise (Laurent-Perrier) et Franck Casanova (Macarons SA)
The scene was set: a jazz band playing a melody as soft and mellow as the perfect September afternoon and the gardens of the Beau-Rivage Palace, nestling between the majestic trees and the blue lake, approached through an avenue of sunflowers. Along with two illustrious names, the Beau-Rivage Palace invited its prestigious institutional partners and their families along to a sun-drenched garden party. Ladurée, the famous pastry maker, and Laurent-Perrier, the prestigious Champagne maker came aboard to launch the new season in a way that would be memorable for all. Text Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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Ms Janet Gereige (International School of Lausanne, ISL) Ms Alexia Muteke-Ceppi (Lausanne Hospitality Consulting, LHC)
Sylvie et Francis Gabet (Musée Olympique)
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e sont plus de 150 convives dont près de 50 enfants qui ont répondu présent à l’invitation de ces trois maisons de l’excellence. La beauté des lieux et la générosité de l’accueil opèrent leur charme sur chacun des convives, petits et grands. Tours de poneys et barbe à papa pour les petits, champagne et mignardises pour les grands, et macarons pour tous. Comme le dit si bien l’un des bambins se pressant autour de la pyramide colorée: «C’est le paradis ici!»
Alexis
Tanja Dubas en famille (Lausanne Tousime)
Dino Barrile (Welcome Swiss) et Odile Vogel Reynaud (Beau-Rivage Palace)
Valentine à l'atelier maquillage pour enfants.
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Alexandra Perreyre de Nonancourt (Laurent-Perrier) et son époux.
«Le cadre merveilleux et le contexte familial permettent de se rencontrer de manière plus personnelle et plus détendue.» Alexandra Perreyre de Nonencourt
XXXXXXX Ivonne Bonuomo (Imprimerie Baudat SA) et Roberta Rotondo (Collège Champittet)
The Beau-Rivage Palace celebrating the new season
A charming afternoon
in the garden
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ver 150 guests, including nearly 50 children, took up the invitation of these three purveyors of good taste. The beauty of the setting and the generous welcome had the desired effect on each of the guests, young and old. Pony rides and candyfloss for the children, champagne and sweet treats for the adults and macarons for all. As one of the children crowding around the colourful pyramid put it so well: «It’s like being in paradise!»
Monika DEJEU, MarieLaure et Emily OSEL
Katarina Eriksson et son mari (Tetra Pak)
Didier Schneiter et François Dussart (Beau-Rivage Palace)
«The sublime surroundings and the family atmosphere means that we can get together on a more personal and relaxed level» Alexandra Perreyre de Nonencourt Cristina d’Agostino (Bilan Luxe), Christophe Bolli (Fondation de l’Hermitage) et Alessandra Hemmeler (Beau-Rivage Palace)
Alexander Elmer (Svenska Klubben) et Alexandre Jost (Notenstein)
Marc-Etienne Berdoz et son épouse (Berdoz Optique)
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SEDUCTION
Magique effervescence Célébration d’une année qui s’achève, réjouissances d’une autre qui commence et plaisirs d’un bonheur partagé. Pour l’heure, on se prépare. Parmi les bijoux, les cravates et les escarpins qui animent l’espace de leur joyeuse promesse d’apparat, levons nos verres à la grâce de ces instants précieux. In celebration of year that has wound to an end. Jubilation with an inner glow as we welcome the next. For now, the focus is on preparation. In the midst of opulent jewels, ties and court shoes, imbuing the room with the tempting taste of allure, let us raise our glasses to the timeless elegance of these special moments. Réalisation Leila Klouche / Photos Florian Joye et Florence Tétier / Fleurs Meylan Fleurs SA, Lausanne
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LA GRÂCE Tenir dans un verre tulipe l’éclat du diamant jonquille. Boucles d’oreilles Cartier, saphirs jaunes et diamants. Cartier earrings, yellow sapphires and diamonds. REGARDS AUTOMNE - HIVER 2012 / 2013
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XXXXXXX FRAÎCHEUR ET PETITS FRUITS Robe élégante et teinte framboise, la Cuvée Rosé de Laurent-Perrier est l’extraordinaire alliée de la gourmandise. With its elegant color, tinged with raspberry, Laurent-Perrier Cuvée Rosé is the perfect companion for fine dining.
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HERS Minaudière Lanvin. Manchette Cartier, or rose et diamants. Cartier wide bracelet in pink gold and diamonds.
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FORCE ET VOLUPTÉ Subtils échos de saveurs d’agrumes, de miel et de brioche, et persistance aromatique. La cuvée Grand Siècle de Laurent-Perrier s’associe aux plus beaux moments de fêtes. Subtle echoes of citrus flavors, honey and brioche, and a lingering aromatic note. Laurent-Perrier Cuvée Grand Siècle is the perfect toast for the most memorable celebration
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HIS Montre Blancpain «Villeret», boutons de manchette Junod en or gris. Blancpain «Villeret» watch, cufflinks Junod in grey gold.
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FORUM
Perchée à 1500 mètres, la station de Verbier occupe une niche écologique fragile. Pas étonnant que le forum Green Pioneering Summit (GPS), un événement qui entend placer le développement durable des régions montagneuses au cœur du débat, y soit né. Rencontre entre les arbres avec Marinah Embiricos, la fondatrice malaisienne de cette conférence tournée vers les sommets. Texte Laetitia Wider / Photos Vanina Moreillon
Verbier GPS 2012
Une âme sylvestre au secours des montagnes
L
a route goudronnée partant de Verbier s’arrête à quelques centaines de mètres de là. Le cocon de Marinah Embiricos se cache en contrebas, dans la forêt, entouré d’arbres centenaires. Son chalet, elle l’a voulu en pleine nature. A l’époque où elle vivait à Genève avec sa famille, c’était le refuge du clan. Une oasis de calme que la petite troupe a fini par adopter comme résidence principale. On s’étonne un peu de la présence de toute cette végétation, mais il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. La forêt originelle Née dans la province de Sabah à Bornéo, Marinah a vu son enfance bercée par les géants de la forêt primaire si dense, qui abritait dans ses branchages des populations encore nombreuses d’orangs-outans. « Petite fille, avec ma mère, nous en avons surpris deux dans la cuisine. On s’est retrouvé face à face. Alors on a tous crié. Et chacun s’est enfui de son côté. Mon père s’impliquait pour leur sauvegarde», raconte avec un brin de nostalgie la fondatrice du Verbier GPS. Aujourd’hui, nos proches cousins se font rares dans cette forêt primaire de Bornéo qui fond comme peau de chagrin. Marinah a donc créé une fondation* pour la sauvegarder. Elle conseille également d’autres régions du monde sur les changements climatiques en forêt. Et, des cimes malaisiennes aux cimes alpines, il y a des océans que Marinah Embiricos a allégrement franchis.
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De Bornéo au val de Bagnes Tout naturellement cette femme de projet a décidé de s’investir pour sa commune d’adoption. « Dans la communauté d’où je viens, en Malaisie, on se doit d’être impliqué, c’est un devoir civique. Mes parents m’ont toujours montré cet exemple. Je vis à Verbier qui est une station qui grandit sans cesse. J’ai rencontré les élus du Conseil communal de Bagnes et je leur ai proposé de les aider à s’investir dans le développement durable. Une idée qui leur a plu ! »
Cette Bagnarde aux accents orientaux fonde alors l’association Botza, qui signifie « petite forêt » en patois local. Son but : soutenir et promouvoir des projets, des études et des activités qui ont des effets positifs sur l'environnement et le développement durable, en particulier au sein de la commune de Bagnes. « Tout au long de ma carrière, j’ai appris que pour lancer un projet, il fallait l’aval de la communauté. Si personne n’en veut il est voué à l’échec », assure la fondatrice de l’association Botza. De là est née l’idée d’un grand forum, impliquant non seulement les indigènes La Chaire Landolt & Cie de l’EPFL mais aussi des institutions locales, La Chaire Stratégies innovatrices pour un futur durable cantonales et fédérales : le Verbier résulte d’une convergence de valeurs entre l’EPFL et Lan- GPS. dolt & Cie, Banquiers privés suisses. La banque soutient le Verbier GPS depuis ses débuts, offrant ainsi l’expertise Un réseau engagé de ses chercheurs. Lors de chaque édition, une étude est Marinah Embiricos a ouvert son commanditée sur la thématique du sommet. Ainsi, lors du épais carnet d’adresses. Grâce à Verbier GPS de l’an dernier, l’étude menée par une géo- lui, le rassemblement peut compgraphe a porté sur le changement climatique et le tourisme ter sur le soutien de la Fondation en hiver. En 2010, c’est la mobilité dans la station bagnarde du Prince Charles pour l’environqui passait sous la loupe des chercheurs, avec à la clé des nement, la Fondation pour le déverecommandations qui ont été suivies, comme l’usage de vé- loppement durable des régions de los électriques. « Il est vrai que la Suisse perd de l’influence montagne et même de l’UNEP, le sur la scène mondiale, constate Jean-Daniel Balet, membre programme environnemental de du comité exécutif de Landolt & Cie, mais la montagne nous l’ONU. « Le Verbier GPS met en connaissons, notre expertise a de la valeur. En tant que ban- contact les gens, les collectivités, quiers responsables, notre philosophie et la raison d’être les cerveaux et les entreprises qui de cette chaire sont de transmettre un patrimoine sain aux veulent préserver les montagnes. générations futures. » Il ne s’agit pas juste de théoriser
sur le développement durable, mais d’en retirer des actions concrètes. Nous voulons être une plateforme de l’écologie en montagne où d’autres stations mais aussi d’autres régions du monde peuvent venir échanger et « réseauter ». Les mentalités changent, tout le monde se rend bien compte qu’il faut préserver les montagnes et les forêts. Elles sont les premières ambassadrices touristiques de nos stations. »
« Dans la communauté d’où je viens, en Malaisie, on se doit d’être impliqué, c’est un devoir civique»
A petits pas vers le changement Et du concret, il y en a eu depuis le premier GPS. Comme ces 50 vélos électriques mis en location dans la station par TéléVerbier. Mais aussi la naissance d’un marché de produits locaux et équitables. Ou encore cette « action carafe » mise en place dans le but d’encourager la consommation de l’eau du robinet de Verbier, dont les bénéfices permettent de financer des programmes d’accès à l’eau, d’hygiène et d’installations sanitaires dans quatre écoles népalaises. Une fierté pour cette âme écologique aussi à l’aise en montagne que nos « cousins » roux dans la canopée. * Borneo Tropical Rainforest Foundation.
L’énergie et l’eau au cœur de la 4e édition du Verbier GPS Le Verbier Green Pioneering Summit se tiendra le 11 décembre 2012 conjointement à la Journée internationale de la montagne. Parmi les thèmes abordés cette année : La fonte des glaciers qui ont perdu un cinquième de leur superficie au cours des quinze dernières années. Quels sont les enjeux pour le tourisme, l’agriculture et l’hydroélectricité ? Le Verbier Investment Forum, qui précède le Verbier GPS les 9 et 10 décembre 2012, aborde les nouvelles tendances du cleantech au nextech, les capitaux-risques et les fonds de pension, les anciennes économies et les économies émergentes. Plus d’informations : www.verbiergps.com
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WORLD
«In the community I come from in Malaysia everyone does their bit, we see it as our civic duty»
A sylvan soul for mountain ecology At 1500 meters above sea level, the ski resort of Verbier maintains a delicate ecological balance. It therefore comes as no surprise to discover that this is the birthplace of the Green Pioneering Summit (GPS), a yearly event designed to put the spotlight on sustainable development in mountain regions. We go into the forest to meet Marinah Embiricos, the Malaysian founder of this mountain forum. Text Laetitia Wider / Photos Vanina Moreillon
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he tarmac road from Verbier stops a few hundred meters away. Marinah Embiricos’ home is concealed from view below the level of the road, surrounded by ancient trees. She had set her heart on a chalet in the heart of nature. While she and her family were living in Geneva, this place offered an escape from city life. With time, the family decided to make this peaceful haven their main home. The presence of all this greenery is a little surprising, but she simply would not have it any other way. The original forest Born in the state of Sabah in Borneo, Marinah spent her childhood in the shadow of the giant trees of the primeval forest, whose dense foliage was still home to many populations of orangutans. «When I was a little girl, my mother and I came across two orangutans in our kitchen. We stood and looked at each other. Then we all screamed and ran off in different directions. My father was involved in their protection» reminisces the founder of the Verbier GPS. Today, these close relations are becoming an increasingly rare sight in Borneo’s rapidly dwindling primal forest. To redress this decline, Marinah established the
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Borneo Rainforest Trust Foundation* to help protect the rainforest. She also advises other regions around the world on the impact of climate change on forests. From Malaysian forests to alpine peaks, Marinah Embiricos’ journey has taken her across vast oceans. From Borneo to val de Bagnes For this energetic and motivated woman, engaging in the life and politics of her adopted town seemed like the natural thing to do. «In the community I come from in Malaysia everyone does their bit, we see it as our civic duty. My parents were the perfect example.
I live in Verbier, a rapidly growing ski resort. I met with the members of val de Bagnes town council and offered to support them in their efforts to promote sustainable development. The idea appealed to them.» In response, this Malaysian-born resident of Val de Bagnes set up an association called Botza, which means «little forest» in the local dialect of Val de Bagnes. Her aim is to support and promote projects, studies and activities that generate positive impacts for the local environment and which can help the municipality of Val de Bagnes to transition to sustainable development. «Throughout my career, I have learned that to get a project off the ground you need the backing of the local community. If noone is behind the idea then it’s doomed to failure», explains Botza’s founder. This thought process gave rise to the idea of a major forum, designed to provide a shared platform for the region’s inhabitants and local, regional and federal bodies. The result was the Verbier Green Pioneering Summit.
The Ecole polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) Landolt & Cie Chair The «Innovative strategies for a sustainable future» chair came into being as the result of a convergence of values between the EPFL and the Swiss private bankers Landolt & Cie. The bank has supported the Verbier GPS since the very beginning, by providing expert input from its researchers. Each year, a study is commissioned on the theme of the summit. For the last Verbier GPS, a geographer conducted a study on climate change and winter tourism. In 2010, the researchers turned their attention to the issue of mobility in Verbier. Various initiatives have been implemented on the strength of their recommendations, including electric bikes. «Switzerland no longer has a great deal of influence on the world stage», explained Jean-Daniel Balet, a member of Landolt & Cie’s Executive Committee. «However, we do know about mountain regions, we have valuable expertise in this area. Our philosophy, and the guiding principle of this chair, is to ensure that we pass on a healthy legacy to future generations.»
FORUM A committed network Marinah Embiricos leafed through her thick address book. Thanks to her efforts, the forum can now count on the ongoing support of the Swiss Agency for Development and Cooperation SDC, Prince of Wales’ Foundation for the Built Environment, the Fondation pour le Développement Durable des Régions de Montagne and even the UNEP, the United Nations Environment Programme. «Verbier GPS builds bridges between people, authorities, organizations and companies interested in protecting our mountain environment. It is not simply about formulating new policies on sustainable development, our focus is to generate solutions that can spawn practical actions. We aim to provide a platform to present different insights to motivate private and public sector actors to take action. Val de Bagnes, was the ideal venue to convene mountain resorts and other regions around the world to share their experiences, challenges and solutions. According to Marinah – «Attitudes are changing, everyone is now fully aware of the need to protect our mountains and forests. They are the main ambassadors for our resorts when it comes to attracting visitors.» Small steps on the path to change A range of practical actions have been implemented since the first GPS. For example, the Commune de
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Energy and water, the key focuses of the 4th Verbier GPS
Bertrand Piccard speaking at the Verbier GPS2010
Bagnes have elevated environmental concerns as one of their top three priorities. Electric cars and electric bikes are now available for hire in the resort through Télé Verbier and other commercial enterprises. Moreover, a local farmers’ market local produce and fair trade goods has been an enormous success. As well the «carafe initiative» a privatepublic partnership, was launched to promote consumption of tap water in Verbier. The proceeds from these sales are being used to fund programs to provide access to water, hygiene and sanitation in four schools in Nepal. These achievements are a source of pride for this environmentally-minded individual, who is just as at home in this mountain setting as our red-haired orangutan «cousins» are in their treetops. *Borneo Tropical Rainforest Foundation
The Verbier Green Pioneering Summit takes place on December 11, 2012, on the same date as the International Mountain Day. 2012 Verbier GPS focuses on the impacts of climate change on water and energy in light of the fact that 2011 was the driest year since 1921 for many parts of Switzerland. 2012 is also the International Year for Sustainable Energy so the event is extremely timely. What issues does this raise for tourism, farming and hydroelectricity? A new project called the «Mountain Marketplace», a portal designed to enhance collaboration promoting public private partnership for mountain sustainability. The Verbier Investment Forum takes place immediately before the Verbier GPS on December 9 and 10. It is considering the latest trends, from cleantech to nextech, risk capital, pension funds, as well as established and emerging economies. For more information, visit www.verbiergps.com
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NATURE
Le jardin des saveurs
Des bébés légumes cultivés
avec amour Bébés fenouils, radis violets, navets Tokyo, sucrines ou minicourgettes. De petits produits qui enchantent par leurs couleurs et leurs saveurs les assiettes des grands chefs du Beau-Rivage Palace. Texte Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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ous la serre, de belles rangées de pousses de radis et de côtes de bette. « Bienvenue dans la pouponnière ! » plaisante le propriétaire des lieux. A priori, aucun bébé à l’horizon. « Nos légumes sont mini, parce qu’on les cueille plus tôt. Ce ne sont pas des bonzaïs. » Dans le potager extérieur, Didier Rutler cueille un fenouil si petit, si joli, qu’il semble droit sorti d’un tableau d’Arcimboldo. Mais son parfum éclatant contredit son immaturité : celui-ci est prêt à être mangé ! Voilà quinze ans que Didier et Maryline Rutler ont quitté leurs emplois dans l’hôtellerie pour s’installer à Frenières, sur les hauts de Bex. Lui, Français du Sud-Ouest, cuisinier à la main verte, elle, Suissesse de Bex, réceptionniste. En 1995, des problèmes de santé le forcent à lever le pied, ils décident de se mettre au vert. Avec leurs filles, ils reprennent le chalet d’alpage des parents de Maryline. « Au début, on nous a pris pour des fous, se souvient-elle. On nous disait l’alpage c’est pour les vaches, pas pour les légumes!»
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Et c’est un sacré défi pour ces autodidactes qui n’avaient jamais cultivé la terre auparavant. « La vie est plus dure ici que quand on était employés. On travaille beaucoup plus pour gagner moins, mais le goût du quotidien est incomparable. » Entre
source leur donnent une saveur intense et une chair plus délicate. » Il en a fallu de l’aplomb et du travail pour terrasser et défricher le terrain. « Cultiver en pente, c’est pas évident », confie Didier Rutler. Et c’est loin d’être le seul inconvénient. La terre n’est exploitable que de mars à novembre, en hiver il fait trop froid et la plupart du temps, la neige recouvre tout. Des « prédateurs » plus ou moins gentils menacent régulièrement les trésors des Rutler. Des renards volent leurs poules, des cerfs broutent leurs pousses et des souris mangent leurs petits pois ! Et ces aléas ne sont rien en comparaison de la grêle qui détruit une récolte en quelques minutes. « Quand ca arrive, il ne faut pas se laisser abattre. On replante tout et on va de l’avant. » La passion, c’est la force de Didier Rutler. Ses bébés légumes, il les aime. Il se lève aux aurores pour les saisir dans toute leur fraîcheur matinale. « Le légume craint la chaleur qui le ramollit, tout autant que le froid qui lui enlève sa saveur. C’est pour ça que je vais livrer tout de suite .» Fraîcheur, délicatesse et croquant, des qualités recherchées par les clients de Didier Rutler. « Les premières années, on fournissait de la menthe et du thym bio pour les bonbons Ricola, et des légumes à quelques hôtels lémaniques, mais la gestion de tout ça s’est avérée trop lourde pour notre petite structure. » Aujourd’hui, Le jardin des saveurs se concentre sur une maison unique, le Beau-Rivage Palace et ses restaurants* dont les chefs apprécient la disponibilité et la qualité des produits de Frenières. Didier Rutler adore travailler avec ces grands chefs. « Il y a un retour gratifiant. La mise en valeur de mes produits est extraordinaire. C’est un challenge de toujours leur fournir le meilleur. Avec mes légumes j’ai l’impression de contribuer à leur succès. » * Anne-Sophie Pic, Café Beau-Rivage et Accademia.
« Le légume est livré calibré au millimètre » la saveur de la vie et celle de ses légumes, il n’y a qu’un pas que Didier Rutler n’hésite pas à franchir. « A 900 mètres d’altitude, les légumes poussent plus lentement, mais la bonne terre argileuse et l’eau de Didier Schneiter, chef exécutif des cuisines du Beau-Rivage Palace, apprécie la collaboration qu’il entretient avec ce producteur et ami qu’il connaît depuis plus de trente ans : « C’est fantastique pour un cuisinier de travailler avec quelqu’un comme Didier Rutler. Etant cuisinier lui-même, il comprend notre métier et nos besoins. Et son amour du produit fait qu’il arrive toujours avec de nouvelles propositions et une qualité exceptionnelle. On établit avec lui un calendrier des cultures au début de chaque saison. On peut lui demander le diamètre exact d’un rondini ou d’un navet, pas de problème, le mois dit, le légume est livré calibré au millimètre. »
Baby vegetables grown with love Baby fennel, purple radishes, Tokyo turnips, sucrine lettuce and mini zucchini. The colors and flavors of these diminutive vegetables are being given full expression in the dishes created by the great chefs of the Beau-Rivage Palace. Text Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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n the greenhouse, rows of beautiful radishes flourish alongside Swiss chard. «Welcome to the crèche,» jokes the owner of the establishment. On initial inspection, not a baby in sight. «Our vegetables are miniature versions because we pick them earlier. They are not bonsais.» In the outdoor vegetable garden, Didier Rutler is harvesting a fennel so small and pretty it seems to have come straight from a painting by Arcimboldo. However, its powerful fragrance contradicts its immaturity - this one is definitely ripe for eating! Fifteen years ago, Didier and Maryline Rutler left their jobs in the hotel industry to move to Frenières, situated above the village of Bex. Originally from the south west of France, Didier was a chef with a green thumb. Maryline, a native of Bex, was a receptionist. In 1995, health problems forced Didier to opt for a slower pace of life and they decided to move to the country. Together with their daughters, they took over Maryline’s parents’ pature chalet. «In the beginning, people thought we were crazy,» she remembers. «They told us, pastures are for cows, not vegetables!» It was a great challenge for these self-taught farmers who had never worked the land before. «Life here is harder than when we were employed. You work far longer hours and earn less, but the lifestyle is unbeatable.» Didier Rutler’s lifestyle ideally combines his zest for life and love of his vegetables. «Up here, at 900 meters above sea level, vegetables grow more slowly, but the good clay soil and spring water give them an intense flavor and more delicate flesh.»
baby vegetables. He gets up at daybreak to pick them in their dewy freshness. «Vegetables don’t like the heat, it makes them go soft, while the cold takes away their flavor. That’s why I deliver them immediately». These delicately fresh and crunchy vegetables are just what Didier Rutler’s customers are looking for. «In the early years, we supplied mint and organic thyme for Ricola herp drops as well as
« The way they use my products is simply amazing » vegetables to some hotels nearby, but it proved a bit too much for our small structure to manage». Le Jardin des saveurs now focuses its energies on a single client, the Beau-Rivage Palace and its restaurants* whose chefs all appreciate the availability and quality of the produce from Frenières. Didier Rutler loves working with these great chefs. «The feedback is rewarding. The way they use my products is simply amazing. It’s a challenge to constantly supply them with the very best. I feel that by providing my vegetables I am contributing to their success.» * Anne-Sophie Pic, Café Beau-Rivage and Accademia.
Didier Schneiter, Executive Chef in the Beau-Rivage Palace kitchens, appreciates his strong working relationship with this producer, a friend he has known for more than thirty years: «It’s fantastic for a chef to be able to work with someone like Didier Rutler. Being a chef himself, he understands our business and what we need. His love of the products is obvious. He is constantly coming up with new suggestions and always delivers outstanding quality. At the start of each season, we draw up a schedule of crops with him. We can request a very specific diameter for a rondini squash or turnip and it’s never a problem. In the specified month, the vegetable arrives, its dimensions measured with millimeter precision.»
It took confidence and hard work to prepare and cultivate the land. «Growing crops on hills is not easy,» explains Didier Rutler. And this is far from being the only obstacle. The land can only be worked from March to November, winter conditions are too cold and for most of the time everything is covered by snow. The Rutlers’ treasures are regularly threatened by all kinds of «predators». Foxes steal their chickens, deer graze on their fresh shoots and mice eat their peas! And these trials and tribulations are nothing compared with hail storms capable of destroying a crop in a matter of minutes. «When that happens, you can’t let it beat you. We replant everything and carry on». Passion is Didier Rutler’s strength. He loves his
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Région
Bernard Cavé
L’éclosion de la minéralité Dans ses œufs, des amphores en béton de forme ovoïde, Bernard Cavé élève des vins étonnants qui se distinguent par une minéralité explosive. Rencontre avec un producteur vaudois qui élabore des vins entre Alpes et lac. Texte Alexandre Truffer / Photos Vanina Moreillon
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e Chablais possède une double identité. Cette région située à l’est de Montreux est appuyée contre les sommets alpins et bénéficie de l’influence rafraîchissante du lac Léman. Les vignes qui poussent dans les terrasses pentues de la région développent des caractéristiques uniques influencées à la fois par le foehn, un vent sec et chaud qui souffle dans les vallées montagneuses, et par la proximité du lac qui limite les températures excessives – en positif comme en négatif – tout au long de l’année. De ces coteaux escarpés, Bernard Cavé, vigneron à Ollon, tire des vins de caractère marqués par une minéralité exceptionnelle. L’amphore, un vecteur de goût En 1987, Bernard Cavé commence un apprentissage de caviste. Il se forme dans les différentes régions de Suisse romande et se met à son compte en 1995. Consultant pour divers domaines de pointe sur les rives lémaniques, ce vigneron possède son propre domaine à Ollon. Ses vignes, plantées sur des ter-
notes boisées dans le vin et la forme spécifique de l’amphore, dont les proportions sont définies par le nombre d’or, permet de brasser le vin pendant sa phase d’élevage, ce qui lui donne de la densité et de la complexité. « Les amphores épanouissent les vins. Le processus n’est pas visible à l’œil nu, mais est clairement perceptible sur le long terme. Il renforce la minéralité – les arômes de silex, de craie et la salinité – de nos vins », explique Bernard Cavé qui a installé dans sa cave pas moins de 24 amphores. Un parfum d’éternité Plus ouverts, plus épanouis, plus gourmands, les vins de Bernard Cavé ne sont pas pour autant des bombes aromatiques à la courte espérance de vie. Bien au contraire, les crus de ce vigneron savent charmer dans leur jeunesse mais peuvent aussi convaincre après cinq ou dix ans. «J’ai eu la chance de participer à une dégustation de vieux millésimes du domaine et j’ai eu un coup de cœur pour son Gamaret 2000. Un vin de gastronomie que j’ai immédiatement réservé pour le Beau-Rivage Palace», confie Thibaut Panas,
« Les amphores épanouissent les vins » rasses abruptes traversées par des veines de gypse, donnent naissance à des vins fins et élégants qui se distinguent par des notes salines et minérales. Afin de développer cette spécificité, Bernard Cavé élève une partie de ses crus dans des œufs de béton. Appelés aussi amphores, ces contenants ovoïdes poreux assurent un apport naturel en oxygène. Cette amenée d’air, similaire à celle permise par une barrique traditionnelle, offre deux atouts indéniables : à l’inverse d’un fût de chêne, elle n’amène pas de
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sommelier du palace lausannois et heureux propriétaire de ces flacons aussi rares qu’originaux. Servi avec de la chasse, ce cépage exclusivement helvétique développe des arômes puissants de fruits noirs et d’épices. Velouté, puissant, intense et concentré, il présente en bouche de légères notes torréfiées ainsi qu’une petite note de silex, marque incontestable des coteaux pierreux qui l’ont vu naître.
Thibaut Panas, le sommelier du Beau-Rivage Palace, a inscrit sur la carte de ce cinq-étoiles plusieurs vins de Bernard Cavé, il nous explique les raisons de ce choix : Quelles sont les caractéristiques des vins de Bernard Cavé ? Ces vins reflètent à la fois le terroir et le cépage. Sous une simplicité apparente, ils possèdent un potentiel de garde impressionnant. Caractérisés par leur douceur veloutée, leur fruité et leur croquant gourmand, ils sont l’expression d’une région magnifique aux contreforts des Alpes. Plusieurs vins de Bernard Cavé sont vieillis en amphores, quel est l’intérêt de ce type d’élevage ? L’amphore apporte du gras et garantit de la fraîcheur sans apporter d’arômes boisés. Les vins élaborés dans ces œufs prennent de l’envergure, développent de la minéralité et deviennent très intéressants dans l’optique d’accords mets et vins. Quel vin de Bernard Cavé recommanderiezvous ? J’ai un faible pour son Gamaret, surtout dans les vieux millésimes. Ce superbe cépage, parfaitement adapté à la gastronomie, trouve ici une expression fantastique. Allié à une viande de chasse, il constitue l’accord parfait. Plus élégant et plus classique, le Crosex-Grillé est un chasselas de haute tenue qui s’accorde de manière harmonieuse avec un poisson du lac. Il se déguste aussi très bien à l’apéritif. www.bernardcavevins.ch
Bernard Cavé uses amphorae, egg-shaped concrete containers, to produce superb vintages which have established a reputation for their explosive minerality. Here we meet a producer from the Vaud region whose wines reflect their rich origins, nurtured between the Alps and Lake Geneva. Text Alexandre Truffer / Photos Vanina Moreillon
elegant wines, characterized by saline and mineral notes. To enhance these flavors, Bernard Cavé produces some of his vintages in concrete eggs. Also called amphorae, these porous oval containers allow a natural supply of oxygen. This flow of air, similar to that achieved in a traditional barrel, brings two distinct benefits: unlike an oak barrel, it does not add woody notes to the wine, while the specific shape of the amphora (the dimensions are based on the golden ratio) ensures natural mixing of the wine during the maturing phase, giving it its density and complexity. «Amphorae bring out the
Embracing minerality
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hablais has a dual identity. Located to the east of the Swiss town of Montreux, the region sits in the shadow of the mighty Alps while enjoying the refreshing influence of Lake Geneva. The vines which grow on its steep terraces develop unique characteristics, molded by influences such as the ‘foehn’, a warm, dry wind that blows in mountain valleys, and their proximity to the lake, which helps to avoid extreme temperatures – both high and low – all year round. In these hillside vineyards, Bernard Cavé, a winemaker based in the municipality of Ollon, creates wines which are full of character and distinguished by their exceptional minerality. The amphora, nurturing taste In 1987, Bernard Cavé began his apprenticeship
best in the wine. Although invisible to the naked eye, the process brings very noticeable results in the long term. It enhances the minerality – the hints of flint, chalk and salt – in our wines,» explains Bernard Cavé, whose cellars now boast no fewer than 24 amphorae. A fragrance of eternity More open, rounded and flavorsome, Bernard Cavé’s wines offer far more than a fleeting aromatic hit. Quite the reverse. While charming in their youth, the winemaker’s vintages still delight five or ten years later. «I was lucky enough to attend a tasting of some of the estate’s old vintages and I fell in love with the Gamaret 2000. I immediately ordered this gastronomic wine for the Beau Rivage Palace», explained Thibaut Panas, sommelier of this prestigious Lausanne hotel, and lucky owner of these rare
Thibaut Panas, sommelier of the Beau-Rivage Palace, has selected several Bernard Cavé wines for the wine list of this five-star hotel. He explains the reasons for his choice: What are the main characteristics of Bernard Cavé wines? These wines reflect both the soil and the grape. Despite their apparent simplicity, they have impressive cellaring potential. Distinguished by their velvety softness, fruity flavors and delightful crispness, they are the perfect reflection of this magnificent region at the foot of the Alps. Several Bernard Cavé wines are matured in amphorae, what benefits does this process offer? The amphora adds fat and keeps the wine cool without introducing woody notes. The wines produced in these eggs develop body and minerality, and this makes them very interesting when it comes to matching dishes and wines. Which Bernard Cavé wine would you recommend? I am very partial to his Gamaret, in particular the old vintages. This superb Swiss grape is the perfect partner for many fine dishes and really comes into its own in this wine. It goes perfectly with game. More elegant and classic, Crosex-Grillé is a high-quality Chasselas wine that is an ideal accompaniment for fish from the lake. It also works very well as an aperitif. www.bernardcavevins.ch
Clos du Crosex Grillé – Pinot Noir – Gamaret. In the hillside vieneyards of Ollon, Bernard Cavé creates wines full of character.
as a wine merchant. He trained in the different regions of French-speaking Switzerland before launching his own venture in 1995. He now acts as an advisor to various prestigious vineyards around Lake Geneva while tending to his own estate in Ollon. Planted on steep terraces crisscrossed by veins of gypsum, his vines produce fine and
and original bottles. Served with game dishes, this exclusively Swiss grape variety develops powerful flavors of dark fruits and spices. Velvety, powerful, intense and concentrated, in the mouth it presents light roasted notes along with a suggestion of flint, clear evidence of the stony hills on which it originated.
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Visite guidée
Angleterre & Résidence
«Je suis comme Jean-Claude Lebrun, PDG de Swissvoice, a fait le choix de s’installer à l’hôtel Angleterre & Résidence pour des raisons professionnelles. Depuis trois ans, du mardi au vendredi, il est un habitant d’Ouchy pas tout à fait comme les autres mais qui se sent pourtant chez lui. Témoignage. Interview Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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u’est-ce qui vous a amené à prendre vos quartiers à l’Angleterre & Résidence? Ma situation professionnelle me retenait en Suisse alors que mon épouse et mon fils retournaient s’installer à Paris. Plutôt que de prendre un appartement seul pour n’y être que la moitié du temps, l’idée d’une résidence à l’hôtel s’est présentée. C’est un ami qui m’a recommandé auprès de François Dussart, directeur du Beau-Rivage Palace. Après discussion, l’Angleterre & Résidence est apparu comme la meilleure solution. En plus, le fils d’un ami y avait résidé durant ses études à Lausanne, cela m’a convaincu. Appréciez-vous la situation de l’hôtel ? Pour moi c’est parfait. D’une part, c’est très pratique. Je suis à côté de l’autoroute pour accéder à mes bureaux. Et grâce au métro je peux facilement aller à des rendez-vous en ville. D’autre part, le petit
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port d’Ouchy est charmant et j’adore la vue, le lac toujours changeant, superbe. Bénéficiez-vous d’un traitement personnalisé ? Depuis le temps, le personnel a-t-il appris à vous connaître ? Oui, que ce soit au Beau-Rivage Palace ou à l’hôtel d’Angleterre, les gens me connaissent bien. Je discute volontiers avec les chefs de réception. Parfois je croise Yves Chavaillaz, le directeur, au petit déjeuner et nous échangeons sur nos activités professionnelles respectives. Cet été, le Beau-Rivage Palace m’a fait le grand plaisir de m’inviter à un tournoi de golf qu’ils organisent en collaboration avec le Badrutt’s Palace St Moritz et le Baur au Lac, Zurich. J’étais le seul client invité. C’est aussi une forme de reconnaissance. Comment organise-t-on ses repas quand on vit à l’hôtel? Je fais très peu de room service, à part pour de petites choses. Mais une ou deux fois par semaine, je dîne au Café du Beau-Rivage Palace ou à l’Accademia. Je m’y sens à mon aise. Et quand mon épouse me rejoint, nous allons chez Anne-Sophie Pic. Nous sommes des habitués de ses deux restaurants de Valence, et je suis fan de son bar de ligne au caviar d’Aquitaine qui est une merveille. Vous arrive-t-il de profiter de l’infrastructure hôtelière à votre disposition pour des événements privés et professionnels? Oui. Depuis trois ans j’organise notre lancement de l’année fiscale dans l’une des salles de réunion de l’Angleterre & Résidence. A titre privé, pendant la période électorale en France, j’ai pu à plusieurs
reprises réserver les salons qui se situent à côté du restaurant l’Accademia pour inviter des amis à dîner et suivre les débats politiques à la télévision. Une fois, alors que ces salons étaient occupés, on a mis à ma disposition une suite du Beau-Rivage Palace afin que ma soirée ait lieu malgré tout. L’hôtel répond toujours favorablement à mes demandes et trouve toujours des solutions agréables et reconnaissantes de mon statut de résident, c’est appréciable. Lorsque des partenaires ou des clients viennent vous voir en Suisse, logent-ils également à l’Angleterre & Résidence ? Le siège de notre groupe étant à Aubonne, des clients du monde entier viennent régulièrement nous voir, et l’Angleterre & Résidence se présente comme une excellente solution. Tout est fait pour nous servir au mieux et nous trouver des disponibilités à des conditions avantageuses. Pour nos clients, c’est un plaisir d’être là, ils sont ravis. Qu’aimez-vous faire dans la région lorsque vous avez le temps ? Je ne suis là qu’une partie de la semaine, mais les week-ends où mon épouse est présente, on aime bien se balader dans le Lavaux ou aller skier à Villars ou Crans-Montana. En trois ans, n’avez-vous pas eu envie de changer d’adresse? Non, je suis comme à la maison ici. J’ai tout le confort que je souhaite. J’ai accès à tous les services. J’ai mes habitudes. L’accueil compte beaucoup pour moi, et ici il est très chaleureux. Le matin c’est du bonheur, le petit déjeuner est mon moment préféré. Les personnes de service ont toujours le sourire.
His professional obligations prompted Jean-Claude Lebrun, CEO of Swissvoice, to set up home in the hotel Angleterre & Résidence. For the past 3 years, from Tuesday to Friday, he has been a fixture in Ouchy, and while he may not really be one of the locals, he feels very much at home here. Interview Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
How do you organise your meals when you live in a hotel? I make little use of room service, except for snacks maybe. But once or twice a week I have dinner at the Brasserie at the Beau-Rivage Palace or at the Accademia. I sometimes ask for certain things that are not on the menu, and that was never a problem. When my wife joins me, we eat at Anne-Sophie Pic. We are regulars at her two restaurants in Valence and I’m a big fan of her Line Caught Bass with Aquitaine Caviar, which is just fantastic.
Do you have a chance to make the most of the hotel facilities at your disposal for private and professional occasions? Yes. For three years now I’ve been launching our fiscal year from the meeting room of the Hôtel d’Angleterre. On a private note, during the French elections, I was able to book the lounges beside the Accademia several times to invite friends over for dinner and follow the political debates on the television. Once, when these lounges were full, I was given a suite at the Beau-Rivage Palace to make sure
à la maison»
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ow did the Angleterre & Résidence become your base? My work kept me in Switzerland at a time when my wife and son were going back to live in Paris. Rather than rent an apartment on my own to only spend half my time there, I started toying with the idea of moving into a hotel. A friend of mine introduced me to François Dussart, manager of the Beau-Rivage Palace. After discussion, the Angleterre & Résidence struck me as being the best solution. In fact, the son of a friend had stayed there while he was studying in Lausanne and I was quite taken by the idea. How convenient is the Hôtel d’Angleterre & Résidence for you? It’s simply perfect for me. On the one hand it’s very practical. I’m right next to the motorway that takes me to my office. And thanks to the underground, I can easily head off to meetings down town. On the other hand, the small port of Ouchy is utterly charming and I love the spectacular view over the ever-changing lake. Do you get special treatment? Over the years, you must have become a familiar face to the staff? Yes, whether at the Beau-Rivage Palace or at the Hôtel d’Angleterre, I’m practically one of the family. I like to stop off for a chat with the head concierges. Sometimes I bump into Yves Chavaillaz, the manager, at breakfast and we talk about our respective jobs. This summer, the Beau-Rivage Palace was kind enough to invite me to a golf tournament that they organise in cooperation with the Badrutt’s Palace in St Moritz and the Baur au Lac in Zurich. I was the only invited guest.
Une junior suite de l’hôtel d’Angleterre & Résidence côté lac.
that I could go ahead with the evening. The Hôtel d’Angleterre always manages to come up with the best solution that accommodates my resident status. It is something I really appreciate. When partners or clients come to see you in Switzerland, do they also stay at the Angleterre & Résidence? As our group’s headquarter is in Switzerland, clients from all over the world come to see us regularly and the Hôtel d’Angleterre is the perfect place to put them up. The hotel does everything to provide us with the best possible service and to find us rooms at very attractive rates. And our clients enjoy staying here.
«This is a home away from home for me» Le bar de ligne au caviar d’Aquitaine d’Anne-Sophie Pic
What do you like to do in the region in your free time? When my wife comes to stay we like to hiking in the Lavaux or skiing in Villars or Crans-Montana. In three years have you never been tempted to move? No, this is home away from home for me. I have every creature comfort I need. I have access to all the services. I have my little habits. Hospitality is something that I value a great deal and the welcome here is extremely warm. Getting up in the morning is a pleasure and breakfast is my favourite time of day. The restaurant staff always greet me with a smile.
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Environnement
Changement climatique
Une scientifique américaine dans les montagnes suisses Anne Nolin est professeure associée au Département des géosciences de l’Oregon State University, Corvallis, où elle dirige le groupe de recherche en hydroclimatologie des montagnes. En 2010, elle a rejoint la Chaire Landolt & Cie de l’EPFL pour huit mois. Trois ans après, elle revient sur cette expérience et aborde les défis auxquels devront faire face les régions de montagne, en Suisse et ailleurs. Texte Laetitia Wider
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uelles étaient vos activités à l’EPFL durant ces huit mois en Suisse? Mon emploi du temps était essentiellement partagé entre l’enseignement et la recherche. J’ai donné un cours inédit à l’EPFL nommé « Hydrologie de la neige ». 30 étudiants l’ont suivi et ils ont participé à des projets de recherche en parallèle. J’ai également poursuivi mes recherches sur les interactions entre la neige et l’atmosphère. Nous avons installé des instruments météorologiques sur le glacier de la Plaine Morte, en Valais, et mesuré les propriétés de la neige. Que conservez-vous de cette expérience ? Cela m’a permis d’ouvrir mes perspectives concernant l’impact des changements climatiques sur la neige et l’eau à un niveau international. Depuis, je me réfère régulièrement à mon expérience sur les glaciers suisses et les recherches sur la neige que j’y ai effectuées. L’EPFL et la Chaire Landolt & Cie m’ont mise en relation avec une large variété d’étudiants et de facultés d’excellence. Intellectuellement, il a aussi été très stimulant pour moi de côtoyer d’autres boursiers de la Chaire. Mais ma rencontre avec Pierre Landolt, associé de la Banque Landolt & Cie, reste sans doute l’un de mes souvenirs les plus marquants. C’est un homme d’affaires qui a compris le rôle clé joué par la science dans la création d’un environnement sain et d’une économie prospère.
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En Suisse, quels seront les défis climatiques auxquels nous aurons à faire face dans les prochaines années ? La Suisse va être touchée par la réduction de la surface de ses glaciers, l’augmentation de la limite des chutes de neige, une fonte des neiges précoce et une réduction du débit des rivières en été. Cela affectera l’écologie et la bonne santé économique des communautés de montagne. Les Suisses, comme d'autres, devront s'adapter à ces impacts climatiques. Nos problématiques alpines touchent aussi d’autres régions montagneuses du monde ? Bien sûr. Mais la Suisse possède des ressources économiques qui peuvent supporter ces problèmes climatiques. Aujourd’hui, l’économie des villages de montagne suisses est radicalement différente d’il y a cent ans, et elle sera encore tout autre dans le futur. Mais il existe malgré tout une constante : les Suisses se considèrent depuis toujours proches des montagnes. Votre pays possède une forte résilience économique et culturelle face aux changements climatiques. Cela diffère fortement des régions comme les Andes ou l’Himalaya où l’on ne peut guère compter sur des ressources économiques et une stabilité sociale pour préserver la culture et les sociétés montagnardes. Dans vingt ans, pourra-t-on encore skier dans les Alpes, au-dessous de 2000 mètres ? Oui, mais probablement plus au-dessous de
1500 mètres. Pour chaque degré gagné en hiver, la limite des chutes de neige s’élève d’environ 150 mètres. La pluie sera plus présente en moyenne montagne. Il conviendrait surtout de se demander si les domaines skiables à 2000 mètres seront encore exploitables. Sur quoi travaillez-vous actuellement ? J’écris un livre de vulgarisation sur la neige en collaboration avec des collègues suisses, japonais et américains. Je continue activement mes recherches sur le terrain et j’ai récemment mis en place un réseau de surveillance de différents sites enneigés dans l’Oregon. Enfin, je prévois d’aller étudier l’interaction entre la fonte des glaciers et les rivières dans les Andes péruviennes. Quelles mesures individuelles peut-on prendre pour contribuer à un mode de vie plus durable ? Commencer par effectuer des gestes simples : adopter une mobilité douce, ne pas acheter de l’eau en bouteille, recycler ses déchets ménagers, etc. Mais aussi s’engager dans des actions plus importantes pour soutenir des initiatives économiques en faveur du développement durable et des énergies vertes. Ou promouvoir la culture scientifique dans les écoles – chacun devrait en connaître davantage sur le changement climatique et la durabilité.
Anne Nolin is Associate Professor in the Geosciences Department of Oregon State University, Corvallis, where she manages the Mountain Hydroclimatology Research Group. In 2010, she joined the EPFL’s Landolt & Cie Chair for eight months. Three years later, she looks back on this experience and turns her attention to the challenges faced by mountain regions, in Switzerland and other countries. Text Laetitia Wider
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hat activities were you involved in at EPFL during your time in Switzerland? Most of my time was split between teaching and research. For the first time at EPFL, I taught a graduate-level course in «Snow Hydrology». This popular course had over 30 students enrolled, who also participated in research projects during the term. The rest of my time was busy with basic research involving atmospheresnow interactions. We installed meteorological instruments and measured snow properties on the glacier Plaine Morte in the Valais. What have you been keeping from this experience? The time I spent at EPFL through the Landolt & Cie Chair provided me with a valuable international perspective on climate change impacts on snow and water resources. I regularly draw upon my Swiss glacier and snow research when discussing climate change impacts. EPFL and the Landolt Chair provided links to a wide range of excellent faculties and students, resources available for the fieldwork, teaching – it was an intellectually exciting time. Incidentally, one of the most interesting things was meeting Pierre Landolt (Partner of Landolt & Cie). He is a businessman who understands the key role of science and technology in creating a healthy environment and healthy economy.
Climate change
An American scientist in the Swiss mountains In Switzerland, what would be the challenges we’ll have to face in the coming years in the climate changes field? Warmer temperatures, shift from rain to snow at lower elevations, earlier snowmelt, loss of glaciers and reduced streamflow in summer. All these will affect the ecologic and economic well-being of mountain communities and the Swiss, like others, will need to mitigate and adapt to climate impacts. Are the mountain’s climate problems the same here than in other parts of the world? The Swiss have economic resources that they can bring to bear on climate-induced problems in the mountains. The economy of Swiss mountain villages is very different today than it was 100 years ago and it will probably be very different in the future, but still, the Swiss will consider themselves culturally close to the mountains. Mountains and glaciers are an integral part of Swiss culture. There is a strong economic and cultural resilience even in the face climate change. This is very different from mountain regions elsewhere in the world such as the Andes and Himalaya where they do not have economic resources and social stability to sustain their culture and society.
profitable? There will be more days with rain at lower elevations. On which research are you working now? In collaboration with Swiss, Japanese, American colleagues, I am currently writing a comprehensive textbook on snow. I continue to have an active field research program and have recently installed a network of snow monitoring sites in the mountains of Oregon. I also have a project examining the changing glacier-meltwater contribution to rivers in the Peruvian Andes. What actions can people take to help a more sustainable lifestyle? Small things: drive less, ride a bicycle, use public transportation, don’t buy bottled water, recycle and compost household waste, replace incandescent light bulbs with LED or fluorescent bulbs. Bigger changes: form a community group and support economic incentives that promote clean energy and sustainability. Also promote scientific literacy in schools – everyone should know more about climate change and sustainability.
In 20 years will it be still possible to ski under 2000 meters for example? Yes, but it will not be likely to ski at elevations below ~1500 m. For each 1 deg C increase in winter temperature the snowline rises by about 150 m. Perhaps a better question is, will ski areas at 2000 m still be
Glacier de la Plaine Morte, Valais
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BIEN-ÊTRE
CINQ MONDES
Cinq voyages
au pays du bien-être
Traverser les continents sans prendre l’avion, se téléporter sur une île au seul son d’un tintement de gong, au spa Cinq Mondes du Beau-Rivage Palace la magie n’est pas loin. Son cocon zen et ses soins exotiques en font un espace-temps à part où l’expérience vécue est un voyage en terres inconnues. Texte Leila Klouche
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e massage balinais®. Un voyage pour lâcher prise. Ce soin est inspiré d’un massage traditionnel thaïlandais, le Nuad Bo Rarn ou «yoga des paresseux» dont les étirements favorisent l'assouplissement de tout le corps et une élimination en profondeur du stress et des toxines. Mêlés à des senteurs balinaises de bergamote et de bois de Gaïac, de longs lissages enveloppants et des étirements très doux procurent une relaxation totale. Après cela le retour à l’hiver est léger et joyeux. Le Rituel du Maghreb®. Un voyage pour prendre soin de soi. Saviez-vous que le mot massage provient de l’arabe «mass» toucher, palper ? Les cultures du Maghreb ont une très belle tradition du soin corporel. Avec des produits naturels comme l’huile d’argan ou le savon noir, les rituels de beauté marocains prennent soin de la peau et la subliment. Régénérant et apaisant, ce soin de 1h50 redonne à la peau souplesse et éclat. Gommage traditionnel, enveloppement purifiant à la Crème de Rassoul puis massage relaxant à l’huile chaude composent l’itinéraire d’un voyage sensuel et sublime.
Le Massage aux Pierres Chaudes . Le voyage intérieur. Inspiré des massages taoïstes chinois, ce soin agit sur les méridiens énergétiques corporels. L’application de galets volcaniques chauds et frais sur le corps soulage les tensions musculaires et aide à retrouver vitalité et sérénité. Les mains glissent sur les pierres et la peau grâce au Baume Fondant Aux Noix Tropicales® à la texture si douce. La multiplicité de sensations contrastées, entre les différentes températures et les différents touchers, alliée aux énergies des pierres volcaniques force la relaxation et vous entraîne dans un voyage intérieur apaisant et ressourçant. ®
Soin-Massage du Visage KoBiDo®. Un voyage pour rajeunir. D’origine Japonaise, ce soin anti-âge global redonne tonicité et éclat au visage tout en estompant les signes du temps. Issue de recettes de beauté ancestrales, cette technique de «lifting naturel» cible spécifiquement le contour des yeux, de la bouche, le décolleté et les bras. Par acupression, la circulation sanguine est stimulée, les muscles du visage se détendent, les crispations disparaissent et la peau est visiblement plus ferme. Ce soin massage du visage fait usage du fameux sérum anti-âge Concentré Précieux® de CINQ MONDES pour un véritable voyage dans le temps.
Massage Sublime de Polynésie®. Un voyage au paradis. Embarquez pour Tahiti. Inspiré du Lomi-Lomi, ce massage profond se pratique à l’aide des avantbras. Le lissage par ondes créé par des mouvements longs et continus permet de détendre durablement les tensions les plus installées. L’expérience est sublimée grâce aux merveilleuses senteurs d’orange
et de benjoin. L’Huile Sublime® appliquée sent non seulement divinement bon mais offre également le pouvoir régénérant du noni, ce fruit polynésien aux vertus cicatrisantes extraordinaires. Plaisir des sens, du corps et de l’esprit, le Massage Sublime® est divin. www.spacinqmondes-brp.ch
Five journeys into wellness Crossing continents without boarding a plane, teleporting yourself to an island on which the only sound is the chiming of a gong, in the Cinq Mondes Spa at the Beau-Rivage Palace, magic is never far away. In this soothing haven with its exotic treatments, time appears to stand still while your chosen experience transports you to unknown shores. Text Leila Klouche
Balinese Massage®. A voyage of relaxation. Inspired by the traditional Thai massage, Nuad Bo Rarn or «yoga for lazy people», this is a treatment that uses a series of stretches to promote flexibility all over the body and stimulate the elimination of deeply rooted stress and toxins. Accompanied by Balinese fragrances of bergamot and Gaiac wood, long smoothing strokes envelop the body and very gentle stretches encourage a state of complete relaxation. Creating the perfect conditions that enhance a joyful, light hearted and soothing ease into winter. North African Ritual®. A sensual experience to care for oneself. Did you know that the word massage originates from the Arabic word «mass», meaning to touch or feel? North African cultures have a long tradition of caring for the body. Moroccan rituals use natural products such as argan oil and black soap to look after the skin and bring out its beauty. This regenerating and soothing treatment restores the skin’s softness and radiance over a period of one hour and fifty minutes. A traditional, enveloping and purifying exfoliation with Rassoul Cream followed by a relaxing hot oil massage are on the itinerary for this sublime voyage of the senses. Hot Stone Massage®. A discovery within. Inspired by Chinese Taoist massages, this treatment works on the body’s energy meridians. The application of hot and cold volcanic stones to the body soothes muscular tension and helps to restore vitality and serenity. Hands glide over the stones and skin, assisted by the very soft texture of the Baume Fondant Aux Noix Tropicales®. The spectrum of contras-
ting sensations, based on varying temperatures and touches, combined with the energies of the volcanic stones creates a sensation of relaxation and takes you on a soothing and revitalizing inner voyage. KoBiDo Facial Massage Treatment®. A voyage of rejuvenation. Originally from Japan, this global anti-ageing treatment restores the face’s tone and radiance by erasing the signs of passing time. Based on beauty recipes handed down through the generations, this «natural face lifting» technique specifically targets the area around the eyes and mouth, the neckline and arms. Acupressure stimulates the circulation, relaxes the facial muscles, eliminates tension and leaves the skin visibly firmer. This facial massage treatment uses the famous CINQ MONDES Precious Concentrate® for a real voyage through time. Sublime Massage from Polynesia®. A voyage to paradise. Step on board for a trip to Tahiti. Inspired by the LomiLomi technique, this deep massage is carried out using the forearms. The wave-like smoothing effect created by the long and continuous movements helps to release even deeply held tension with lasting effect. The experience is accompanied by wonderful fragrances of orange and spicebush. The Sublime Oil® not only smells divine, it also incorporates the regenerating power of Noni, a Polynesian fruit with an extraordinary healing effect on scars. Pleasure for the senses, body and mind, the Sublime massage® is simply divine. www.spacinqmondes-brp.ch
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LUXURY
COMME UN DANDY Matières nobles, couleurs sombres et royales, coupes près-du-corps, les silhouettes masculines jouent la subtilité et le contraste avec des accessoires de caractère. With their noble materials, dark, regal colours and tailored cuts, these men’s collections play on subtlety and contrast with striking 6 accessories.
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Par Lucie Notari
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1. Boutons de manchette en acier fin avec agate bleue. Montblanc Cufflinks Classique collection. Boutique Montblanc, Genève.
2. Mocassins en cuir de veau, noir et bleu nuit. Navyboot moccasins in calfskin, black and midnight blue. Boutique Navyboot, Lausanne. 3
3. Gants en agneau et veau étrivière. Hermes gloves in lambskin and Etrivière calfskin. Boutique Hermès, Lausanne. 4. Ensemble Hermès. Boutique Hermès, Lausanne.
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5. Veste en shetland Holland Esquire, Cardigan Altea, chemise en coton M. Grifoni, pantalon en laine et cachemire Jacob Cohen et chaussures Sassetti. Boutique BonGénie Grieder, Lausanne.
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6. Sac shopper en cuir vieilli. Bally distressed leather shopper bag. Boutique Bally Lausanne. 7. Bretelles en coton stretch. Braces in stretch cotton. Atelier Treger Van De Weerdt. Magasins Globus, Lausanne.
«Réhausser les couleurs sombres d’une teinte de lumière»
8. Santal Majuscule, santal, cacao et rose de Turquie. Sandalwood, Cacao and Turkish Rose fragrances. Serge Lutens Paris. Parfumerie Collection Eclat, Lausanne. 9. Concentré actif énergisant. Energising active concentrate. Shiseido Men. Magasins Globus, Lausanne. 10. Nœud papillon à carreaux en soie. Silk check bow tie. Paul Kehl. Boutique PKZ, Lausanne. 11. Chapeau motif pied-de-poule. HUGO by Hugo Boss houndstooth hat. Magasins PKZ et Globus, Lausanne.
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12. Parapluie. Burberry Umbrella. Boutique Burberry, Genève. 13. Ensemble Carven. Boutique Drake Store, Lausanne.
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DE PIERRES ET DE PAILLETTES
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Cette saison scintillera de tous ses feux! Les pierres se glissent sur les accessoires et les vêtements se parent de mille et une étincelles, illuminant des bijoux mystérieux et imposants. This season will be resplendent with a glint of flint! Accessories will be adorned with stones and clothes will be glittering and sparkling, lighting up mysterious and dramatic jewellery with a fireworks effect.
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Par Lucie Notari
1. Collier-Œuf Olga vert. Green Olga Egg Necklace. Collection Les Favorites de Fabergé. Boutique Fabergé Genève. 2. Collier Jaipur Sunset, or jaune, diamants et améthystes, topazes bleues, citrines, tourmalines et quartz fumé. Jaipur Sunset necklace, yellow gold, diamonds and amethysts, blue topaz, citrines, tourmalines and smoky quartz, Marco Bicego. Boutique L’Emeraude, Lausanne.
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3. Boucles d’oreilles en tanzanite, briolettes, spinels, améthystes et diamants et or blanc. Earrings in tanzanite, briolettes, spinels, amethysts and diamonds and white gold, Chopard. Boutique Guillard, Lausanne.
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4. Escarpins Pigalle Christian Louboutin. Boutique Christian Louboutin, Genève.
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5. Sac clouté TOBY à rabat en cuir de chèvre. TOBY studded flap bag in goatskin, Sonia Rykiel. Boutique Bon Génie-Grieder, Lausanne. 6. Bottine cuir et daim. Bootie in patent leather and suede, Valentino. Boutique Charivari, Lausanne. 7. Pochette brodée. Beaded clutch, Velentino. Boutique Charivari, Lausanne. 8. Sac-bijoux Nausicaa en or rose et diamants. Nausicaa jewellery bag in pink gold and diamonds, Hermès limited edition. Boutique Hermès, Lausanne.
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9. Robe Red Vertigo parée de fleurs en sequins et de voile rouge. Red Vertigo viscose and silk gone, Gueule D’Ange. Boutique Gueule d’Ange, Neuchâtel. 10. Robe en viscose et soie. Viscose and silk gone, Akris. Boutique BonGénie Grieder, Lausanne. 11. Foulard en soie Ikoutschuss avec impressions pierres précieuses. Silk scarf with precious stone prints www.ikoutschuss.com
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12. Ensemble Burberry Prorsum. Boutique Olivier François Ausoni, Lausanne.
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LUXURY
ICE CUBE
Caviar d’esturgeons élevés dans l’eau pure des montagnes suisses. Caviar from sturgeon raised in the pure water of the Swiss mountains. Oona Caviar, Boutique L’Epicerie, Chailly www.oona-schweiz.ch
BALSAMIC ESSENCE
Un vinaigre d’exception mûri à 3000m d’altitude au fond d’une galerie militaire de l’Oberland Bernois, Outstanding vinegar matured at an altitude of 3,000 meters in a military bunker in the Bernese Oberland. Baerg Marti Vinegars www.baerg-marti.ch
100% SWISS MADE Pour faire plaisir ou se faire plaisir lors d’une occasion ou le temps d'un séjour, quoi de plus original que d’offrir du local ? To treat yourself or someone else during your stay, or for a special occasion, what could be more original than a local gift? Par Lucie Notari
ARTE LATTE
Tout l’art du barista à la maison. Gran Maestria Platinium, Nespresso. All the art of the barista in your own home. Gran Maestria Platinum, Nespresso Boutique, Lausanne www.nespresso.com
PEAU DOUCE
Un gommage à base de produits naturels associant la fraîcheur vivifiante du Sapin Blanc et la douceur du Calendula. A body scrub made from natural products combining the invigorating freshness of Silver Fir and the gentleness of Calendula. Le Jardin des Monts, Boutique du Beau-Rivage Palace, www.jardindesmonts.ch
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ULTRAPOP
De jeunes designers suisses créent une collection haute en couleur pour Pfister. Young Swiss designers are creating a very colorful collection for Pfister. Chaise Cantilever Weesen, Atelier Pfister www.atelierpfister.ch
JEUX D’ÉLÉGANCE
Robe Ruby en crêpe de laine, Van Bery par la styliste lausannoise Berivan Meyer. Ruby dress made from wool crepe, Van Bery by the Lausanne designer Berivan Meyer. Boutique Camille, Lausanne www.vanbery.com
DIAMONDS PASSION
Collier Couture en tourmaline et diamants par Piaget. A tourmaline and diamond haute couture necklace by Piaget. Boutique Bucherer SA, Lausanne www.piaget.ch
LA TÊTE DANS LES ÉTOILES
Caelograph (littéralement « écrit le ciel ») donne à lire la position des constellations grâce à son corps rotatif. The rotating body of the Caelograph (literal meaning «writes the sky») allows you to check the position of the constellations. Stylo Caelograph de Caran d’Ache. Boutique Kramer-Krieg SA, Lausanne
MAGIC SPOON
Une cuillère en chocolat bio pur beurre de cacao pour transformer le lait chaud en sublime nectar. A spoonful of pure organic chocolate cocoa butter to transform warm milk into a divine nectar. Boutique du Beau-Rivage Palace www.lacuilleresuisse.ch
JOLI PANIER
Des produits artisanaux et gourmands aux couleurs helvétiques. Delectable handcrafted products made in Switzerland. Globus, Lausanne
TASTY & HEALTHY
Des fruits et des légumes suisses pressés avec douceur sans sucre ajouté, sans colorant, sans conservateur. Le pur goût de la nature ! Gently pressed Swiss fruit and vegetables, with no added sugar and free from colorings and preservatives. The pure taste of nature! Opaline Factory, Boutique L’Epicerie, Chailly www.opaline-factory.ch
Flavors
Le chocolat suisse,
un délice exotique On a tendance à l’oublier, mais le chocolat suisse ne pousse pas sur les sapins. La fève de cacao sans laquelle le chocolat n’existerait pas est tropicale. La Suisse fournit du bon lait et des artisans d’exception, mais le cacao, lui, doit être trouvé par-delà les mers. Dan Dürig, le plus british des chocolatiers lausannois, s’intéresse à cet or noir et s’engage pour la préservation de sa diversité. Texte Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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orsque l’on évoque le chocolat, on pense aux Alpes, aux noisettes, aux fêtes de Noël ou même à sa grand-maman quand on était petit, mais rarement aux cacaoyers ou à la chaleur moite qu’ils affectionnent tant. Chez Dan Dürig, maître chocolatier anglo-suisse installé à Lausanne depuis quatorze ans, les vaches ne sont pas violettes, et de belles cabosses de cacao s’affichent sur son packaging. Le cacao, c’est sa matière première, et pour pouvoir la travailler, il doit en connaître toutes les étapes de production, car chacune est essentielle à révéler la richesse gustative escomptée. La variété et l’origine, le mode de culture et les différentes transformations que le cacao a subies lors de sa fermentation et de son séchage sont autant d’informations sensorielles que l’on retrouve sublimées dans un chocolat. Une culture délicate Les variétés de cacaoyers sont nombreuses, mais
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Dan Dürig n’en travaille que deux : le nacional et le criollo cultivés en Amérique centrale (Pérou, Equateur, Venezuela, Grenade) dont les fèves ont des qualités aromatiques subtiles et raffinées. « Un bon cacao ne nécessite que très peu de sucre ou d’autre ingrédient. La force de son caractère suffit à développer un excellent chocolat. » Mais ces arbres sont extrêmement exigeants, contrairement au forastero, par exemple, utilisé dans l’industrie. Pour les cultiver et donner à leurs fruits toute leur richesse, il faut du temps. Un travail considérable doit être fourni avant et après la récolte, et ces variétés sont donc peu exploitées. Le temps, allié du luxe Pourtant, le temps est la clé de l’excellence. Même après la récolte, il fait la différence. La transformation des fèves, lors de la fermentation puis du séchage, consiste en de multiples opérations délicates si l’on veut en obtenir le meilleur. Dan Dürig est l’un des premiers artisans du cacao à avoir compris que la qualité du produit qu’il exigeait dépendait aussi de son engagement. « Il faut protéger et encourager la culture de ces plantes
moins rentables mais qui donnent un cacao riche en saveur, si l’on veut assurer au chocolat un futur brillant. » Il achète ainsi ses fèves et son beurre de cacao à des coopératives qui lui assurent un produit de premier choix, une agriculture biologique durable et une rémunération équitable, motivante pour les agriculteurs. Pureté du chocolat noir Les chocolats Dürig se distinguent par leur grande simplicité. C’est le pur goût du cacao qui explose en bouche. Le chocolat noir, Dan Dürig en a fait sa spécialité : marier les arômes ou révéler leurs caractères comme un café corsé, en nuancer la saveur avec des épices ou les intensifier avec un fruit confit. La subtilité des compositions confine à l’envoûtement, l’addiction peine à rester dans l’ombre de la gourmandise. Saint-Domingue 75%, Venezuela 76%, Grand Caraque 99%. Autant de destinations de rêve vers lesquelles nous transporte la moindre bouchée. Et puisqu’il est bio, on ne résiste pas à un dernier carré pour la route. www.durig.ch
Une variété à préserver Le cacaoyer criollo est une plante fragile qui aime l’ombre. Pour grandir, il lui faut une mère ! La « madre de cacao » est une légumineuse assez feuillue plantée à ses côtés qui l’abrite du soleil et le nourrit en azote. De fait, la production, si elle vise l’excellence, est contraignante et ne peut avoir lieu que sur de petites étendues. En outre, les premiers fruits demandent entre cinq et huit ans pour être récoltés, ce qui n’est pas un temps de rendement très raisonnable de nos jours. Le cacao criollo ne représente que 1% de la production mondiale et tendra à décliner si un effort n’est pas consenti pour son développement.
Swiss chocolate, an exotic pleasure We tend to forget this fact, but Swiss chocolate is not actually a home-grown product. The cocoa bean to which chocolate owes its existence originates in tropical lands. Switzerland provides its fine milk and the exceptional skill of its chocolatiers, but the cocoa itself must be sourced from distant shores. Dan Dürig, the most British of Lausanne chocolate makers, is fascinated by this black gold and is actively involved in protecting its diversity. Text Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
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he word chocolate may conjure up thoughts of the Alps, hazelnuts, Christmas celebrations or perhaps even childhood images of your grandmother, but rarely do we stop to consider cocoa trees or the humid heat in which they thrive. At Dan Dürig, an Anglo-Swiss master chocolatier who has been based in Lausanne for the last fourteen years, understands and is greatly respectful of all origins of cocoa. Cocoa is his raw material and to use it to best effect he needs to understand all the different steps involved in its production, since each one plays an essential role in bringing out the full depth of its flavor. The variety and origin, cultivation method and different processes the cocoa goes through during fermentation and drying all combine to create the sensory hallmark of the finished chocolate. A delicate crop There are many different varieties of cocoa trees, but Dan Dürig has chosen to work with just two: the nacional and the criollo from Central America (Peru, Ecuador, Venezuela, Grenada) which produce beans with subtle and refined aromatic qualities. «A good cocoa requires very little sugar or other ingredients. Its character is sufficiently strong to create an excellent chocolate.» However, unlike other varieties used in the industry, the forastero, for example, these trees are extremely demanding. It takes time to cultivate them and allow their fruit to develop its full rich flavor. Considerable efforts are required before and after harvesting,
which means that these varieties are used relatively rarely. Time, the cornerstone of luxury However, time is the key to excellence. Even after harvesting, this is a critical factor. The fermentation and drying phases of the process involve a delicate sequence of operations to ensure the very best results. Dan Dürig is one of the first chocolatiers to have understood the importance of his own personal commitment in the pursuit of demanding quality standards. «We need to protect and encourage the cultivation of these less profitable species which produce very richly flavored cocoa if we want to guarantee a bright future for chocolate.» He therefore purchases his beans and cocoa butter from cooperatives dedicated to providing a top-quality product underpinned by sustainable organic farming and fair and motivating wages for farmers. Pure dark chocolate Dürig chocolates are distinguished by their great simplicity. The pure taste of the cocoa fills your senses. Dan Dürig specializes in dark chocolate: harmonizing aromas or bringing out their characters like a full-bodied coffee, enhancing their flavor with hints of spice or intensifying it with preserved fruit. The subtlety of his creations is captivating, an addictive hit of sheer pleasure. Saint-Domingue 75%, Venezuela 76%, Grand Caraque 99%. A single bite transports you to these dream destinations. And since it is organic, we can grant ourselves the indulgence of just one more square. www.durig.ch
A variety in need of protection The criollo cocoa tree is a delicate species that prefers the shade and needs a «mother» to watch over it! The «madre de cacao» is a rather leafy tree from the pulse family which is planted alongside the cocoa tree to shade it from the sun and provide it with nourishment in the form of nitrogen. As a result, high-quality production is restrictive and confined to small areas. Another consideration is the fact that you need to wait for between five and eight years to harvest the first fruit, a very long return on investment in our modern age. Criollo cocoa accounts for just 1% of global production, a figure set to decline unless considerable efforts are devoted to its development.
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SENSE OF WONDER
Parmigiani
Un rêve d’horloger
A watchmaker’s dream
En haute horlogerie, la beauté intérieure n’est pas qu’un concept ; ses mouvements sont souvent des œuvres d’art. Pourtant les cœurs ciselés des montres, aussi beaux soient-ils, restent peu accessibles à l’œil nu. Une pendulette de bureau 15 jours, sous des airs classiques et élégants, relève un défi horloger inédit : agrandir et donner à voir les merveilleuses finitions de son mouvement ultramoderne. Texte Leila Klouche / Photos Vanina Moreillon
Afin d’étaler le mouvement verticalement, la chaîne cinématique a dû être repensée et structurée en escalier. Les pièces ainsi dévoilées permettent de suivre le spectacle fascinant de l’entraînement des forces depuis le régulateur jusqu’au barillet surdimensionné. Il a d’ailleurs fallu trouver un système ingénieux pour assurer à l’échappement la réception d’une force constante. La réflexion impliquée par la complexité du projet a été si intense qu’il en a même surgi une innovation brevetée: une nouvelle façon d’indiquer la réserve de marche directement sur le barillet. Ce qui est remarquable, sachant qu’il faut pour cela faire sauter une aiguille en sens inverse du barillet qui continue de tourner en permanence. Parallèlement au défi mécanique qu’a représenté ce mouvement agrandi, le savoir-faire a été lui aussi un enjeu de taille. Quelle aventure pour un horloger
C
’est en fouillant dans les archives de la maison que les spécialistes de la cellule mouvements et complications de Parmigiani Fleurier ont découvert des créations de toute beauté. Des mouvements de pendulettes comme des bijoux. Des pièces si finement travaillées et décorées, des mécaniques si belles, qu’elles livrent à ces artisans expérimentés une véritable leçon d’horlogerie. L’exception de ces pièces tient dans la recherche de la perfection que l’on peut lire dans la finition main, celle faite avec du temps, et dans l’harmonie que l’on perçoit entre la nécessité technique et son habillage esthétique. Leur auteur n’est autre que Michel Parmigiani lui-même. L’émotion est telle dans l’équipe que l’envie de la partager naît d’elle-même. Pourquoi ne pas recréer cette perfection de manière à la rendre visible de tous ? C’est donc au travers d’une pendulette de table, dans la plus pure tradition de Parmigiani, que ces aventuriers de la complication ont entrepris de relever le défi: réaliser un mouvement agrandi cinquante fois et décomposé à la verticale qui donnera à voir la perfection de ses finitions et la splendeur de son mécanisme.
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de travailler à une échelle aussi grande. Toutes les pièces, enfin visibles pour un œil profane, sont en fait « monstrueusement » grandes pour un horloger. Il doit soudain travailler debout plutôt qu’assis. Sa loupe oculaire, cet œil magique qui le transporte au cœur du mouvement, ne lui est plus utile, il doit travailler à l’œil nu ! Et sans ses chères brucelles, le toucher n’est plus le même – les doigts sont paradoxalement moins sensibles et moins précis que ces fines pinces métalliques. Toutes les pièces ont été décorées à la main. Côtes de Genève, perlage, tirage, polissage prennent tous une dimension nouvelle. « A cette échelle, il faut tout réapprendre ! Imaginez un anglage de 3mm ! C’est la base du geste qui est à revoir. » Sébastien Rousseau, responsable de la cellule mouvements et complications, a retrouvé des artisans dont les noms figuraient dans les archives des pendulettes découvertes. Il est allé chercher chez eux ces anciens compagnons de Michel Parmigiani. « Monsieur Steiner est devenu bûcheron. Lorsque je lui ai fait part de notre projet, il a posé ses bûches et s’est mis aussitôt à faire des côtes de Genève comme s’il n’avait jamais quitté son établi .» Au final, cette création passionnera autant les amateurs de savoir-faire traditionnels que les férus de l’innovation. Ses goupilles et pignons à l’ancienne ; son cabinet en argent massif ; sa glace soufflée par un artisan de l’aérospatiale ; son tiroir à impulsion ; ou sa clé de remontage et de mise à l’heure par le même axe sont autant d’éléments classiques ou modernes qui participent en toute harmonie au charme atemporel de cet objet d’art horloger fabuleux. « C’est en retournant dans le passé que l’on trouve l’inspiration qui nous permet d’innover », précise Sébastien Rousseau qui nous montre qu’une fois de plus, chez Parmigiani, l’allégorie n’est pas loin : ne serait-ce pas ce mouvement de balancier entre le passé et le présent qui produit une force nécessaire à avancer ?
Le rubis (en rouge) de cette pièce de pendulette semble démesuré comparé à ceux, minuscules, d’un pont de rouage de mouvement « normal » (à gauche).
www.parmigiani.ch
system to provide a consistent transmission of force to the escapement. The intensive research required due to the highly complex nature of the project even gave rise to a patented innovation: a new way of fitting the power reserve directly on the barrel. This is a remarkable feat, given that it requires a hand to jump in the opposite direction to the barrel, which continues to turn. In parallel to the mechanical challenge posed by this enlarged movement, the associated know-how was also a significant issue. It is a unique experience for a watchmaker to work on such a huge scale. Now visible to the naked eye, each component appears «monstrously» large to a watchmaker. Suddenly, he finds he needs to work standing up rather in his usual seated pose. His magical eyeglass that takes him to the very heart of the movement is now surplus to requirements. All work must be done using the naked eye. And without his trusty tweezers, the sensation of touch is no longer the same. Paradoxically, fingers are less sensitive and precise than this delicate metal instrument.
In the world of ‘haute horlogerie’, or fine watchmaking, inner beauty is much more than a concept. The movements created are often works of art. However, despite their beauty, these finely crafted hearts are generally concealed from view. A 15-day table clock, in all its classic elegance, was chosen to showcase a unique watchmaking challenge: enlarging and rendering visible the intricate details of its ultra-modern movement. Text Leila Klouche / Photos Vanina MoreillonA
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n sifting through the company archives, the specialists from Parmigiani Fleurier’s Movements and Complications team came across some startlingly beautiful creations. Clock movements as fine as glittering jewels. Timepieces so finely crafted and decorated, mechanics so beautiful, that they gave these experienced craftsmen a real lesson in the art of watchmaking. The exceptional nature of these timepieces lies in the quest for perfection reflected in their hand finishes, a painstaking task, and the harmonious interaction of technical features and aesthetic casing. Their creator was none other than Michel Parmigiani himself. Such was the emotion stirred within the team that
the idea of sharing these discoveries with the world came about quite naturally. Why not recreate this perfection in a way that allows everyone to admire its beauty? In pure Parmigiani tradition, these daring designers selected a table clock as the medium for this challenge. Their task was to create a movement enlarged to fifty times its normal size, as a crosssection view to display to best effect the perfection of its finishes and splendor of its mechanism. To present the movement vertically, the kinematics chain had to be redesigned and structured in a stair formation. Now in full view, the inner workings display the fascinating sight of a finely tuned interaction of forces, from the regulator to the oversized barrel. They also needed to come up with an ingenious
All the components have been decorated by hand. Côtes de Genève, perlage, drawing, polishing all take on a new dimension. «On this scale, you need to relearn everything. Just imagine a 3mm chamfering tool! We need to revisit the very foundations of each step.» Sébastien Rousseau, manager of the Movements and Complications team, tracked down some of the craftsmen whose names appear in the archives for the discovered clocks. He set out to find some of Michel Parmigiani’s former companions. «Mr Steiner is now a woodcutter. When I told him about our project, he put down his logs and immediately began working on Côtes de Genève as if he had never stopped.» In the end, this creation appeals to admirers of both traditional and contemporary craftsmanship. The old-style pins and gears, solid silver casing, glass blown by an aerospace craftsman, integrated drawer, and winding and setting keys operating through the same axis are just some of the traditional and modern aspects which blend harmoniously to create the timeless charm of this amazing work of clock-making art. «Going back to the past has given us the inspiration to innovate,» explains Sébastien Rousseau, showing us once again that at Parmigiani allegory is never far. Similar, perhaps, to a pendulum swinging between past and present, generating the necessary impetus to move forward? www.parmigiani.ch
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EVASION
Riffelalp Resort 2222 m
Un palace dans A palace in the sky Zermatt est un petit village très animé où les touristes du monde entier se côtoient joyeusement appareils autour du cou. Mais 600 mètres plus haut, lorsque l’on débarque du train du Gornergrat pour un séjour dans le cinq-étoiles le plus haut d’Europe, c’est un autre univers qui vous ouvre les bras. Texte Leila Klouche / Photo Olivier Verrey
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iffelalp est une île flottante au-dessus du monde. Le son y est comme amorti, l’air est chargé d’une étrange odeur de sapin et de neige, les couleurs et les contrastes sont exacerbés par une luminosité intense et le décor est surréaliste. Tout droit sorti d’un film de Miyazaki, un petit tram rouge esquisse une boucle autour d’un minuscule jet d’eau, et juste derrière apparaît, dans une proximité si exagérée qu’on se croirait réellement dans un film, le Cervin, planté dans le jardin. Cette première arrivée sur la terrasse du Riffelalp Resort est une expérience à prescrire aux citadins nourris au home cinema. C’est à couper le souffle. Tel un amphithéâtre, l’hôtel Riffelalp s’ouvre en arc
Les nuages qu’il accroche de son sommet jouent les photobombers (les petits malins qui s’invitent sur vos photos). Et le coucher de soleil vaut bien un opéra de Verdi avec ses chœurs et ses crescendi. Même la lune, special guest de cette superproduction, se lève à ses côtés pour vous souhaiter une bonne soirée. A part le panorama qui, il faut le dire, retient votre attention la plupart du temps, la nature alentour offre un programme étoffé d’activités de montagne. Des parcours de randonnée adaptés à chaque type de marcheurs, de ceux du dimanche aux premiers de cordée. Des pistes de ski accessibles les skis aux pieds. Des paysages aussi variés en été qu’ils sont blancs en hiver. Au milieu de cela, l’hôtel Riffelalp est comme un refuge douillet. Il offre tout le confort possible pour vous permettre de vivre pleinement cette expérience d’altitude. Ses espaces communs spacieux et accueillants sont nombreux (lobby, espace multimédia, bar, restaurants, spa, carnotzet, et même un bowling !), sans toutefois rompre une impression générale cosy et familière. Une attention particulière est portée aux enfants avec des activités qui leur sont destinées. Les chambres vastes et confortables sont richement équipées. Les salles de bain sont à elles seules des pièces à vivre avec leurs jacuzzis et cabines de douche extra-larges.
de cercle sur un spectacle naturel donné à l’année. Avec son confort haut de gamme, ce cinq-étoiles a fait le choix de servir son exceptionnelle et grandiose situation. Toutes les chambres, décorées sobrement et avec goût, donnent sur le Cervin. La terrasse, le restaurant ou le spa, ne dérogent pas à la règle. Pas un point de vue d’où ne surgisse cet emblème helvtique sublime et majestueux. Jamais monotone, toujours différent. Alors que ses versants varient dans des teintes subtiles, le ciel, lui, ne souffre aucune retenue, passant par toutes les couleurs imaginables.
Mais, car il y a un mais, pour rejoindre cette île, il faut s’équiper. De bonnes chaussures de montagne, de bons livres et surtout de temps. Du temps pour y accéder, du temps pour s’acclimater à l’altitude et à l’atmosphère qui règne là-haut dans le ciel, et du temps pour oublier la folie du monde 2222 mètres plus bas. Tranquillité et isolement sont indéniablement les nouveaux luxes. www.riffelalp.com
le ciel
of comfort, this five-star resort has decided to make the most of its outstanding elevated location. All the bedrooms are decorated plainly and tastefully and look out onto the Matterhorn. As do the deck, restaurant and spa areas. This majestic and impressive emblem of Switzerland is omnipresent. Never monotone and always different. A kaleidoscope of subtle shades bathes its slopes, reflecting the dramatic color effects being played out in the sky above. Like photobombers (mischievous individuals who appear uninvited in your photos), clouds gather around its summit. The sunset, with its choruses and crescendos, is worthy of a Verdi opera. Even the moon, a special guest at this lavish production, rises up beside it to bid you a good evening. Apart from the view which, it has to be said, holds your attention for most of the time, the natural pleasures of mountain life are all around you. Including hiking trails suitable for all levels of walkers, from Sunday strollers to lead climbers. You can ski straight from the hotel onto marked trails. The infinite variations of the summer landscape contrast with the eternal white cloak of winter. In the midst of all this, the hotel Riffelalp offers a snug retreat. Every detail has been taken care of to allow you to fully savor this high altitude experience. Choose from one of the many spacious and welcoming communal areas (lobby, multimedia area, bar, restaurants, spa, carnotzet (wine cellar) and even a bowling alley !), in a cozy and family
The little Swiss village of Zermatt is a very lively destination where tourists from all over the world happily mingle with cameras around their necks. The Gornergrat railway transports you 600 meters above this busy scene. From the moment you step off the train to begin your stay in the highest five-star hotel on earth, another world awaits you. Text Leila Klouche
«Tranquility and isolation are the new luxuries»
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iffelalp is a haven of peace suspended in the sky. Sounds are absorbed by air fragranced with a strange mixture of pine and snow, while colors and contrasts are heightened by intense light effects in this surreal setting. Straight from an animated Miyazaki film, a little red tram traces out a loop around a tiny fountain. Just behind this, so close you might almost believe that you really are in a film set, the Matterhorn rises majestically in the garden. This first sight of the Riffelalp Resort is an essential experience for city-dwellers with a taste for home cinema. It is simply breathtaking. A natural year-round show plays out in the amphitheater formed by the Riffelalp hotel’s semi-circular formation. Boasting the very highest levels
atmosphere. Children are special guests here, with a range of activities on offer for their entertainment and pleasure. The huge rooms are comfortably equipped with all the facilities you could wish for. Even the bathrooms are like separate living areas, with their jacuzzis and extra wide shower cabins. But, and there is one but, to immerse yourself in this haven, you need to be prepared. Your packing list should include sturdy mountain boots, some good books and, most importantly, time. Time to get here, time to acclimatize to the altitude and atmosphere of these lofty heights, and time to forget about the mad world 2,222 meters below you. Tranquility and isolation are the new luxuries. www.riffelalp.com
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AGENDA
A colorful season
C’est une saison culturelle chaude et colorée qui vous ouvre les bras en cette rentrée 2012/2013. Théâtre, opéra, rétrospectives d’artistes majeurs, cinéma ou jazz, rien ne manque à cette programmation helvétique de très haut niveau.
The 2012/2013 cultural season promises to be ablaze with colour. From theatre to opera, from retrospectives of major artists to cinema and jazz, nothing has been left off this first class programme, made in Switzerland.
October 23 – December 2013 Indestructible Energie
L’Espace des Inventions à Lausanne vous invite à dépenser votre énergie au travers d’expériences hautement interactives et ludiques pour appréhender ce drôle de truc compliqué qui se transforme sans arrêt mais qui ne disparaît jamais. L’Espace des Inventions in Lausanne invites you and your kids to work off your energy by partaking in highly interactive and fun experiences. You will get a firm grasp of this complicated little thing called energy that is constantly changing without ever disappearing. www.espace-des-inventions.ch October 30 – November 4 Jazz Onze + Voilà 25 ans que ce festival fête le jazz à Lausanne. Un jubilé pour célébrer une musique mais surtout ses musiciens, avec une légende vivante comme Marcus Miller ou des talents made in Switzerland comme Irène Schweizer et Pierre Favre et bien d’autres encore. This festival has been celebrating jazz in Lausanne for 25 years. A jubilee year that is putting the spotlight on a musical style, but above all on its musicians, with a living legend such as Marcus Miller or home-grown talents of the likes of Irène Schweizer and Pierre Favre and many more besides. www.jazzonzeplus.ch November 8-10 Metropop Un festival de rock pour défier la grisaille de novembre. Cette année Linton Kwezi Johnson, Bloc Party et Wax Taylor seront les têtes d’affiche d’une programmation aussi electro que reggae. A rock festival to forget the November Rain. This year, Linton Kwezi Johnson, Bloc Party and Wax Taylor will be heading up an electro and reggae-studded programme. www.metropop.ch
October 17-21 LUFF – Lausanne Underground Film Festival Promouvoir la culture indépendante auprès d’un large public, telle est la mission de ce petit mais puissant festival lausannois. Ne manquez pas la venue exceptionnelle de John Waters et le retour attendu de Kim Gordon. This modest yet influential festival in Lausanne sets out to promote independent culture among a broad public. Do not miss the exceptional presence of John Waters and the highly-anticipated return of Kim Gordon. www.luff.ch
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to discover around one hundred works by artists with ties to the canton of Vaud, from the 20th century to the current age. The BCV art collection is an exceptional cultural heritage, which focuses mainly on contemporary creation. www.fondation-hermitage.ch
November 11 – December 16 Collection d’art BCV – Fondation de l’Hermitage Une exposition exclusive qui propose de découvrir une centaine d'œuvres d’artistes liés au canton de Vaud, du XXe siècle à nos jours. La collection d’art BCV est un patrimoine culturel exceptionnel, qui fait la part belle à la création contemporaine. An exclusive exhibition that provides an opportunity
December 6-10 Montreux Comedy Devenu l’un des plus importants festivals d’humour d’Europe, le Montreux Comedy réunit aussi bien les comiques en vue que les jeunes talents, pour offrir le meilleur de la comédie sous toutes ses formes. Des spectacles, de la vidéo, du cinéma et même une scène du stand-up en anglais. Today up there among Europe’s major comedy festivals, Montreux Comedy attracts both established and upand-coming comedians, eager to showcase their comic timing in all its forms. Shows, videos and films are lined up, and even an English-language stand-up stage. www.montreuxcomedy.ch
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bition of the later work of the famous Swiss artist. A chance to discover some of his most powerful masterpieces, including his famous self-portraits, the brutal series of documentary paintings on the agony and death of his lover Valentine, as well as sublime landscape paintings of the Alps and Lake Geneva. The monumental painting Blick in die Unendlichkeit has been exceptionally completed for the occasion. www.fondationbeyeler.ch
James Thierrée
December 22-23 / 27-30 Béjart Ballet Lausanne
January 18 – February 6 Tabac Rouge – James Thierrée
Le Béjart Ballet Lausanne présente deux programmes d’exception au Théâtre de Beaulieu. Le premier, dédié à la musique contemporaine chorégraphiée par Maurice Béjart, sera suivi par deux créations et Syncope de Gil Roman. The Béjart Ballet Lausanne presents two exceptional programmes at the Théâtre de Beaulieu. The first, dedicated to contemporary music choreographed by Maurice Béjart, will be followed by two creations and Syncope by Gil Roman. www.bejart.ch
Un nouveau songe pour ce génial sourcier de l’imaginaire. En exclusivité suisse au Théâtre de Vidy, le célèbre petit-fils de Charlie Chaplin convie dix danseurs et acrobates pour une réunion nocturne hors du temps présent. This ingenious diviner of the imagination has come up with a new world of dreams. Enter into this universe created by Charlie Chaplin’s famous grandson exclusively at the Théâtre de Vidy, and set off on a night-time journey outside the limits of time in the company of ten dancers and acrobats. www.vidy.ch
Béjart Ballet Lausanne
January 27 – May 26 Ferdinand Hodler A Bâle, la Fondation Beyeler présente une exposition de l’œuvre tardive du célèbre artiste suisse. A découvrir certains de ses plus puissants chefs-d’œuvre, parmi lesquels ses fameux autoportraits, la brutale série de tableaux documentaires sur l’agonie et la mort de son amour Valentine, ainsi que de sublimes panoramas des Alpes et du lac Léman. La peinture monumentale Blick in die Unendlichkeit a été exceptionnellement reconstituée pour l’occasion. In Basel, the Fondation Beyeler is presenting an exhi-
January 31 – May 20 Gilles Caron, Le conflit intérieur Une rétrospective majeure du Musée de l’Elysée qui présente en 250 images et documents l’œuvre d’un photoreporter qui n’a cessé d’interroger le sens de son métier. A major retrospective of the Musée de l’Elysée, which presents through 250 photgraphs and documents the work of a photo-journalist who has never stopped questioning the meaning of his profession. www.elysee.ch March 17-27 Tosca – Giacomo Puccini La puissance du drame de cette coproduction suisso-ibérique, interprétée par la belle Oksana Dyka à l’Opéra de Lausanne, fait frémir et pleurer d’amour et de haine. The dramatic power of this Swiss-Spanish co-production, interpreted by the beautiful Oksana Dyka at the Lausanne opera house, is enough to send a shiver down your spine and to have you weeping helplessly with love and hate. www.opera-lausanne.ch
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April 5-13 31e Cully Jazz Festival Parallèlement aux concerts prestigieux du festival In, une dizaine de caveaux de vignerons se transforment en caves à jazz et convient près de 50 000 festivaliers à déambuler dans le magnifique bourg de Cully. Parallel to the prestigious concerts of the In festival, around ten winegrowers are turning their cellars into jazz clubs and inviting almost 50 000 festival-goers to stroll through the magnificent village of Cully. www.cullyjazz.ch
An intimate soul event with prestigious artists, this festival is something of a Swiss gem. Nowhere else are stars as relaxed and approachable as in this beautiful Alpine village of Zermatt. www.zermatt-unplugged.ch
April 27 20 Km de Lausanne Courez en famille, en équipe ou individuellement sur l’un des parcours urbains de 20 km, 10 km, 4 km ou 2 km de cette course populaire si chère aux Lausannois. Go out for a run as a family, in a team or individually on an urban course of 20 km, 10 km, 4 km or 2 km through the city of Lausanne. The locals have a bit of a soft spot for this popular event. www.20km.ch
April 9-13 Zermatt Unplugged Evénement musical soul intimiste et très qualitatif dans sa programmation, ce festival est un petit bijou suisse. Nulle part ailleurs les stars sont aussi détendues ni ne peuvent être approchées d’aussi près que dans ce sublime village de montagne, Zermatt.
HELILAUSANNE • Sightseeing flight • Shopping day flight • Airport shuttle • Heliski HELILAUSANNE
BLÉCHERETTE AIRPORT • 1018 LAUSANNE WWW.HELI-LAUSANNE.CH TEL +41 21 636 35 35
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REGARDS AUTOMNE - HIVER 2012 / 2013
VERBIER
ZERMATT
GSTAAD
MEGÈVE
COURCHEVEL
SAINT-TROPEZ
No 2 automne-hiver Fall-Winter 2012 / 2013
cartier.com
Le magazine du Beau-Rivage Palace et de Landolt & Cie, Banquiers privés
No 2 > automne - hiver 2012 / 2013
VINEYARD
Embracing minerality
Nouvelle Collection TANK ANGLAISE
Le magazine du Beau-Rivage Palace et de Landolt & Cie, Banquiers privés
ÉCONOMIE
Le microcrédit selon Pierre
Landolt
SYLVIE GONIN
Les clés
de l’excellence