Influx Hiver 2020 - Les Mythes en Médecine

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MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF Bonjour chers lecteurs, C’est encore une fois avec beaucoup de plaisir que je souhaite la bienvenue aux regards qui s’égarent par ici! D’ailleurs, félicitations : si vous avez ouvert ce journal, c’est parce que vous avez atteint un point critique d’ennui dans votre étude (ou encore mieux, vous êtes sincèrement intéressé par le thème, pour lequel je vous soulève mon chapeau)! En fait, pour dire les vraies choses, quand j’avais mis cette idée de thème sur la table – les mythes en médecine – je n’avais qu’une seule chose en tête : ANÉANTIR (*un cri diabolique résonne au loin*). Quand on écrit, quand on débat, il y a quelque chose d’extrêmement satisfaisant dans l’action d’argumenter, de jouer avec la dialectique, et d’ébranler un peu la populace sur des concepts déjà bien établis. Tout cela, non pas dans une mentalité de démolition ou de pyromanie, mais plutôt parce que des idées préconçues, sans fondements ou explication scientifique, il y en a beaucoup, et particulièrement dans le domaine de la santé. Et ça prend des individus, des braves héros pour remettre ces idées en question, les examiner, les démystifier. C’est pour ça que nous nous sommes réunis ici aujourd’hui (en ce jour FATIDIQUE ou la vérité TRIOMPHERA enfin de la TYRANNIE *cue epic music*). On a également pris la peine de travailler les textes pour que le destinataire soit, au final, non pas la populace, mais bien VOUS – les étudiants en médecine. Sans blague, en lisant les articles de ce numéro, j’en ai plus appris que durant tout mon préclinique*. Ça témoigne du travail acharné des rédactrices, correctrices et graphistes qui ont œuvré sur cette édition du journal!

Je dépense, donc je suis. -Descartes (de crédit)

Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. -Étudiant du préclinique -Socrate Bonne lecture! Foan Song Rédacteur en chef

*c’est une blague, ne me renvoyez pas SVP


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super commercialisable! D’ailleurs, vous lisez un (autre) article sur cette entité microscopique à ARN simple brin qui permet d’unir les rivaux politiques, l’humanité entière. Après tout, l’Homme veut à tout prix sauver sa peau, l’échappatoire de la

La classe de virus « coronavirus » est en réalité rencontrée plutôt fréquemment. On sait depuis d’innombrables années qu’elle cause entre autres le rhume, maladie saisonnière peu inquiétante. Les virus sont des organismes qui mutent sans cesse et

« MOOORT » étant bien plus puissant que toute manifestation sur l’égalité des droits ou les changements climatiques.

donc, il y en a toujours des souches différentes, certaines étant plus létales que d’autres. Tout récemment est apparu le virus nommé « SARS-CoV2 », qui cause la maladie appelée « COVID-19 ». Ainsi, le premier terme est le nom du pathogène en question, alors que le deuxième est le rhume qu’il cause. Même si le virus est apparenté au SARS apparu en 2002-2003, il ne s’agit pas de la même souche.

Débutons par une petite histoire…

Il y a environ un mois, j’ai fait une journée d’observation en clinique avec un médecin de famille. Une des patientes s’est présentée avec un masque autour du cou. Le docteur que je suivais lui a demandé si elle avait des symptômes grippaux. À notre grande surprise, elle a répondu que non, qu’elle voulait « se protéger du virus qui court partout dans le monde ». Le médecin l’a rassurée en lui disant qu’elle prend des précautions plutôt extrêmes, qu’elle ne devrait pas s’inquiéter. Un mois plus tard, on est de moins en moins sûrs que cette patiente exagérait dans son inquiétude. Quelles sont les recommandations officielles qu’un professionnel de la santé canadien doit faire à ses patients? L’ère du like

Dans un monde envahi par les médias, c’est difficile de cerner le vrai du faux, puisque le coronavirus s’accompagne d’une autre condition très dangereuse, la désinformation. Les journaux multiplient leurs articles sur le sujet, Facebook est envahi par des memes qui comparent le virus à une bière mexicaine et de nombreux charlatans vendent des produits plus fantasmagoriques les uns que les autres qui protègent assurément contre le virus. Bref, la panique, c’est

Le fameux COVID-19 en chiffres Source : ustoday.com

Consultons des sources fiables!

Capsule politique terminée, j’aime bien la formulation du youtubeur américain Dr. Mike, qui est d’ailleurs un médecin de famille pratiquant dans l’état du New Jersey : « STAY ALERT, NOT ANXIOUS ». En tant que futurs docteurs, il faut toujours rester informés, mais il est inutile de paniquer. J’ai donc essayé de regrouper le maximum d’information en quelques paragraphes. Tous les faits sont tirés des sites web de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du gouvernement du Canada. …mais qu’est-ce que « ce virus qui court partout dans le monde »?

La pandémie (oui, pandémie) a débuté dans la province de Hubei, en Chine, puis s’est répandue à travers tous les continents. L’OMS estime que le virus a un réservoir animal et qu’il s’est transmis à partir de serpents et de chauves-souris consommés par la population. En date du 1er mars 2020, il y a plus de 87 000 personnes infectées à travers le monde, dont 1739 nouveaux cas dans les dernières 24h. Près de 7200 malades ne proviennent pas de la Chine et on estime le nombre de morts total à un peu en bas de 3000. Après la Chine, la Corée du Sud et l’Italie sont les pays les plus touchés. Faut-il s’inquiéter?

Même si les statistiques peuvent faire peur, ce ne sont que des nombres et ne tiennent pas compte de l’âge des personnes infectées, par exemple. Au Canada, on estime qu’il y a toujours un risque


moindre (ou low) pour l’ensemble de la population. Les trois symptômes principaux de ce virus sont une fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. L’OMS conseille donc aux personnes qui présentent cette triade de consulter leur médecin de famille ou

directe à l’urgence met à risque les autres patients de l’hôpital dans la mesure ou l’individu est réellement infecté. Pour l’instant, il n’est clairement PAS recommandé aux personnes en santé de porter un masque pour se protéger du virus, mais un lavage de

mais les autorités de plusieurs pays ont déjà commencé à collaborer pour en développer un le plus rapidement possible. D’ailleurs, le vaccin contre la grippe ne protège pas contre le COVID-19 et les antibiotiques n’aident surtout pas contre une

une clinique sans rendez-vous, en les avisant d’avance qu’ils suspectent être infectés par le virus. Il est bien important de faire le suivi avec un professionnel de la santé, surtout si les symptômes apparaissent dans les 14 jours après le retour d’un voyage ou suite à un contact avec une personne potentiellement infectée. Cependant, plusieurs individus peuvent avoir ces symptômes sans toutefois être infectés par le SARS-Cov-2! Il ne faut donc pas paniquer ni sauter aux conclusions

mains plutôt fréquent et adéquat est une excellente mesure d’hygiène.

infection virale! Que dire sur la mortalité du virus?

On estime actuellement celle-ci à 3,4%, soit beaucoup plus basse que les pandémies qui ont frappé la terre dans le passé. Cependant, si on compare ça au 0,1% du virus de la grippe, ce n’est pas rien. Attention! Il faut poser deux petits bémols, en commençant par l’idée que la plupart des cas et des morts surviennent chez une population de plus

directement. Comment le virus se transmet-il?

Les gouttelettes aérosol sont le mode de transmission principal, mais on n’exclut pas la possibilité que des personnes asymptomatiques transmettent le virus. Aussi, les surfaces infectées peuvent permettre la propagation du SARS-CoV-2, mais les animaux domestiques ne semblent pas être une source de contamination. Malheureusement, l’OMS ne connaît pas avec certitude la survie du virus sur une surface. Quant à la période d’intubation du coronavirus, elle se situe entre 2 et 14 jours, mais ce n’est toujours pas bien établi. Comment dire au public de se protéger?

D’abord, la solution n’est pas de se présenter à l’urgence au moindre signe de rhume. Il est important de le mentionner, surtout qu’une visite

Source : clipartstation.com

Malheureusement, plusieurs hôpitaux à l’échelle mondiale sont en pénurie de masque puisque ceuxci ont été achetés en grandes quantités par des citoyens qui ne sont pas à risque. De plus, il n’y a pas de « traitement miracle » préventif pour augmenter le système immunitaire, outre d’adopter de bonnes habitudes de vie (activité physique, alimentation équilibrée, sommeil adéquat) dans la vie de tous les jours. Y a-t-il un traitement pour le coronavirus actuellement?

C’est un traitement symptomatique, donc actuellement pas différent de celui d’un rhume normal. Par contre, les personnes infectées ont un monitoring de plus près et sont mis en isolement pour éviter de transmettre le virus à leur entourage. Il n’y a malheureusement pas de vaccin disponible,

de 60 ans. En effet, seulement 2,1% des individus infectés ont en bas de 20 ans, donc les enfants semblent s’en sortir mieux que les personnes âgées. Deuxième bémol : on considère qu’il reste toujours des milliers de cas non diagnostiqués puisque les individus ont une condition peu sévère ou même asymptomatique. Ainsi, ces personnes feraient nettement diminuer le taux de mortalité. Est-il toujours acceptable de voyager?

Même si ce ne sont pas tous les pays qui ont fermé les frontières ou imposé des restrictions, il est fortement recommandé d’éviter de voyager en Asie, sauf dans des situations inévitables. Ensuite, les pays endémiques telle l’Italie seraient à éviter aussi. Pour l’Amérique du Sud ou des régions moins touchées, il n’y a pas de restrictions en tant que tel. Tout futur passager doit user de son jugement par rapport à l’urgence de sa visite à l’étranger, en plus de


consulter les autorités du pays concerné pour voir si les frontières sont toujours ouvertes (notons que l’Arabie Saoudite a fermé ses frontières il y a quelques jours).

canadiens ne peuvent que veiller à ne pas toucher leurs voies aériennes (nez et bouche) avec les mains sales, en plus de laver leurs mains le plus diligemment possible. Quant aux autorités internationales, elles ont déjà mis en branle

Quoi en retenir?

plusieurs projets pour contrôler le virus, donc il faut leur faire confiance. Pour l’instant, les patients peuvent être référés aux sites de l’OMS et du

Encore une fois, il est important de « rester alerte sans être anxieux ». Sans blague, les citoyens

gouvernement canadien pour davantage de détails, surtout que ceux-ci sont mis à jour pratiquement en temps réel! Ils sont peut-être moins cool que Facebook, mais ils ne mentent pas (ou du moins ils essaient de dire la vérité).

Références

Advice for public. (s. d.). Consulté 1 mars 2020, à l’adresse https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public Canada, A. de la santé publique du. (2020, février 29). Maladie à coronavirus (COVID-19) : Foire aux questions [Éducation et sensibilisation;foires aux questions]. aem. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/foire-aux-questions.html

Novel Coronavirus (2019-nCoV) situation reports. (s. d.). Consulté 1 mars 2020, à l’adresse HYPERLINK "https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situationreports" https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situation-reports

Q&A on coronaviruses (COVID-19). (s. d.). Consulté 1 mars 2020, à l’adresse https://www.who.int/news-room/q-a-detail/q-a-coronaviruses

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sommetgf.ca Votre représentant Jean-François Laforge


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La diète cétogène ou KETO a fait des milliers d’adeptes à travers la planète qui espèrent perdre du poids rapidement. Quand on navigue sur le web, on voit que plusieurs avantages lui sont attribués : perte de poids rapide, effets neuroprotecteurs et même une amélioration des performances académiques et sportives. Mais, comment démêler le vrai du faux? Est-ce que ce régime est aussi bénéfique qu’on nous le laisse croire? C’est ce que nous allons explorer dans cet article. Quel est le principe?

Perdre du poids en mangeant du gras? Beaucoup de gras? Ce principe semble contradictoire, mais c’est bien ce qui se cache derrière le régime cétogène. Ce type d’alimentation existe depuis longtemps en médecine. En effet, depuis plus de 100 ans, les médecins l’utilisent activement pour le traitement des épilepsies réfractaires pédiatriques avec une efficacité similaire aux médicaments1.

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La source primaire d’énergie du corps humain est bien le glucose1. En diminuant de manière importante la quantité de glucides de l’alimentation, le corps commence à lyser les lipides accumulés et à utiliser les corps cétoniques comme carburant, d’où le nom de la diète. Les cellules utilisent donc les corps cétoniques jusqu’à ce que des glucides soient à nouveau disponibles1. Lors des premiers jours de déplétion en glucides, le corps réagit en puisant son énergie dans le glucose stocké dans le foie et dans les muscles. L’utilisation de ces réserves libère une importante quantité d’eau, ce qui explique la perte de poids rapide prônée par les adeptes de la diète cétogène. Cependant, cet état de déshydratation et de perte de poids est temporaire2. Ce n’est qu’après 2-4 jours que le corps se tourne vers les lipides comme source d’énergie1. Cela requiert une consommation de moins de 20-50 g de glucides par jour, et ce, de manière assidue. Pour se donner une meilleure idée de ce que cela représente, sachez qu’une banane de taille moyenne contient environ 27g de glucides3. Ceci est un gros changement pour la majorité des gens; les glucides comptent après tout pour 50% de

Source : huffingtonpost.ca

l’alimentation alors que dans la diète cétogène, cette proportion est réduite à seulement 10%4. On inclut

GE I normalement beaucoup de viandes, d’œufs, de viandes transformées, de saucisses, de fromages, de poissons et de noix. Pour résumer, on a donc une très faible quantité de glucides, une quantité moyenne de protéines et une très grande quantité de lipides. Avantages

À cause de ses effets neuroprotecteurs bénéfiques contre l’épilepsie réfractaire chez les enfants, on s’interroge si l’Alzheimer, la sclérose en plaques, le Parkinson et même le cancer pourraient être traités avec ce régime1. Il n’y a pas encore assez de preuves dans la littérature pour le recommander en tant que traitement de ces conditions.

Source : yuka.io

Il est vrai qu’une perte de poids importante est associée à l’alimentation faible en glucides. Par contre, ce sont l’indice de masse corporelle (IMC) et le métabolisme de chaque individu qui déterminent la vitesse de production des corps cétoniques dans le corps5. Alors, certaines personnes perdent plus de poids que d’autres en adoptant un même régime alimentaire. Cette situation est frustrante pour ceux qui n’atteignent pas la perte de poids visée et peut mener à une remise en question de leurs habitudes


alimentaires. De plus, on remarque qu’après un an, les kilos perdus sont comparables aux autres diètes4.

nausées, de la constipation, des céphalées, de la fatigue et des envies soudaines de sucre2.

À la suite de mes recherches sur le sujet, je n’ai pas trouvé d’autres avantages venant de sources

Parmi les autres effets néfastes possibles, on note2 :

crédibles. Je conclue alors que cette diète n’est pas aussi bonne qu’on peut nous le laisser croire.

Inconvénients

Ce qui inquiète certains médecins, c’est la consommation importante du mauvais gras qui, à long terme, est nocif pour le cœur1. En effet, ce régime est associé à une plus grande quantité de LDL sérique. On recommande donc de limiter au plus possible la consommation de gras saturés et de se

tourner vers des gras insaturés comme l’huile d’olive ou les avocats. Un autre effet bien connu est le keto flu. Il s’agit d’une constellation de symptômes en lien avec la faible consommation de glucides qui inclut des

Déficience en nutriments. Si on ne mange pas

assez de fruits, de légumes et de grains, on peut manquer des aliments essentiels comme le sélénium, le magnésium, le phosphore, etc. Aggrave les problèmes hépatiques. Avec une grosse quantité de lipides à métaboliser, le foie peut devenir surchargé. Cette diète n’est donc pas recommandée pour les personnes ayant des maladies hépatiques. Constipation. Il s’agit d’un des effets secondaires majeurs. En diminuant la consommation de fruits, de légumes et de grains entiers - bref, des aliments riches en fibres, on se retrouve avec des problèmes de constipation. Irritabilité et instabilité émotionnelle. Le cerveau a besoin de glucose pour fonctionner.

Un faible apport en glucides peut causer de la confusion et de l’irritabilité. De plus, on ne la recommande pas pour les personnes souffrant de problèmes pancréatiques, hépatiques, rénaux et thyroïdiens pour des raisons susmentionnées5. Conclusion

Cette diète représente un changement massif dans l’alimentation en plus d’être restrictive. Peu de personnes réussissent alors à la suivre à long terme et finissent par regagner le poids perdu. Ainsi, peu d’études ont évalué son impact sur plusieurs années. Nous ignorons si elle fonctionne vraiment et si des impacts négatifs surviennent chez les adeptes. Le meilleur régime alimentaire est celui que nous sommes capables de respecter pour des dizaines d’années et qui nous procure du plaisir. Manger devrait être quelque chose d’agréable et il ne faut pas s’en priver! Il est possible d’adopter une alimentation équilibrée tout en étant heureux !

Références 1. Campos, Marcelo. (27 Juillet 2017). Ketogenic diet : is the ultimate low-carb diet good for you? Harvard Medical School, Adresse URL : https://www.health.harvard.edu/blog/ketogenicdiet-is-the-ultimate-low-carb-diet-good-for-you-2017072712089

2. Diabète Québec. (Avril 2019). La diète cétogène. Adresse URL : https://www.diabete.qc.ca/fr/vivre-avec-le-diabete/alimentation/trucs-et-conseils/la-diete-cetogene/ 3. Harvard Medical School. (12 Décembre 2019). Should you try the keto diet? Adresse URL : https://www.health.harvard.edu/staying-healthy/should-you-try-the-keto-diet 4. Meneu, Gildas. (5 Juin 2019). La diète cétogène, ‘’miraculeuse ‘’ et controversée. Radio-Canada, Adresse URL : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1173373/diete-cetogene-alimentationmiraculeuse-controversee 5. Gordon, Barbara. (Avril 2019). What is the ketogenic diet? Academy of Nutrition and Dietetics, Adresse URL : https://www.eatright.org/health/weight-loss/fad-diets/what-is-theketogenic-diet


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Il n’y a pas que dans le domaine de l’humour qu’on se questionne à savoir jusqu’où va la liberté d’expression. C’est ce qu’a réalisé Olivier Bernard, aussi connu sous le nom de Pharmachien, lorsqu’il a publié son article Injection de vitamine C – La cause vs la réalité le 3 juillet 2018 sur ses plateformes, incluant son site internet et sa page Facebook. Peu d’entre nous auraient pu imaginer la réponse qui allait se produire par la suite.

en une phrase. Sinon, en bon chercheur, il a bien résumé les faits importants le concernant sur son site Web, ce qui facilite ma petite recherche. Autoportrait du Pharmachien

Olivier Bernard est pharmacien depuis plus de 15 ans, à temps partiel évidemment puisqu’il doit produire du contenu pour ses conférences, livres et émissions de télévision. Il a aussi réalisé des études supérieures en génétique moléculaire, ainsi que travaillé dans l’industrie pharmaceutique pendant quelques années. Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que c’est assez impressionnant comme parcours et je pense que ça donne assez de crédibilité lorsqu’il vient temps de s’exprimer sur des sujets scientifiques.

Source: www.lepharmachien.com

Qui est Olivier Bernard?

Production de contenu

Le nom Olivier Bernard ne vous dit possiblement rien, ou bien vous vous dites qu’il s’agit d’un nom assez commun de nos jours à l’ère de tous les noms de famille composés longs comme le bras. Si le nom ne vous dit rien, vous connaissez probablement son pseudonyme, le Pharmachien. Il se décrit lui-même comme « le pharmacien impertinent qui simplifie la science et anéantit la pseudoscience ». Je dirais qu’il a réussi à décrire sa personne avec assez de précision

Malgré son jeune âge, ça ne date pas d’hier que le Pharmachien consacre une partie de son temps et de sa carrière à la communication et à la vulgarisation scientifique, visant autant les professionnels de la santé que le grand public. Pour vous donner une date, parce qu’on veut être précis comme la science se doit de l’être ici, on parle de 2012. Olivier Bernard a une passion pour la communication autant orale qu’écrite. Il est également très intéressé

par les mythes scientifiques et médicaux. Ça va de pair avec ses deux passions qui sont « de rendre la science accessible et intéressante » et « identifier, analyser et possiblement anéantir les mythes scientifiques et médicaux ». Et voilà! 1+1 ça fait deux, comme le montre des doigts son autoportrait (s’il n’est pas d’accord, je l’invite à faire une vidéo pour démystifier la somme de 1+1). Ses intérêts l’ont inévitablement mené à s’exprimer sur certains mythes du domaine de la science, et ce, à grande échelle. Il a ses livres, ses conférences, puis son travail dans les médias. On peut le voir un peu partout, que ce soit dans les journaux (La Presse, le Journal de Montréal, etc.), à la radio (Paul Arcand, podcasts divers) ainsi qu’à la télévision (Tout le monde en parle, Infoman, et plus encore)! Il est partout, dans le fond! Et il a également son blogue comme plateforme pour écrire et publier des vidéos (et tous les autres médias sociaux aussi, car nous sommes en 2020 tout de même!) Je ne vous ai même pas dit la meilleure chose à propos d’Olivier Bernard encore. Il y a plus? – vous me direz. Oui oui! Il est drôle à part de ça! Parce que c’est déjà bien une personne en sarrau qui vous aide à démystifier le vrai du faux, mais c’est encore mieux quand la personne dans le sarrau est capable de faire rire son audience. Surtout qu’il faut se l’avouer, les sciences ne sont pas la tasse de thé de tout le monde. La majorité des gens aiment mieux entendre parler de la saison du Canadien et de leur choix lors du


prochain repêchage que d’entendre parler de pourquoi certains individus goûtent l’amertume dans les choux de Bruxelles alors que d’autres ne le peuvent pas. Les aventures du Pharmachien

Je viens de vous énoncer toutes les raisons pour lesquelles le Pharmachien est extraordinaire. Étant déjà très présent dans les médias, je me disais qu’il pouvait difficilement en fait plus. Et bien, j’ai parlé trop vite il y a quelques années! Celui qui se dit un « nerd introverti » possède aussi sa propre télé série documentaire appelée Les aventures du Pharmachien, diffusée sur les ondes d’Explora TV depuis 2016. Avec 4 saisons et 48 épisodes à son actif (toujours en augmentation), on peut dire que c’est une série qui a le vent dans les voiles. Il ne semble donc pas y avoir de limite au pouvoir de propagation de l’information d’Olivier Bernard!

Olivier Bernard lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle le 27 novembre 2016 Source : www.showbizz.net

Le fameux article sur la vitamine C

Aucun mythe scientifique ou médical n’est épargné sous le règne du Pharmachien! Celui qui a abordé un large éventail de sujets passant de la crème solaire

aux jus et de l’alimentation végétalienne aux antibiotiques ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle des différents sujets. Mais bon, c’est un peu son « pitch de vente ». Il dit les affaires, les vraies de vraies affaires, comme elles sont, sans faire 24 détours. Il tente le plus possible d’établir un bon équilibre entre rigueur scientifique et vulgarisation. Vient donc 2018, où une pétition pour initier un registre sur l’utilisation des injections de vitamine C est lancée par une citoyenne de Saint-Jérôme atteinte du cancer. La demande de la pétition est basé sur la rationale qu’un registre pourrait permettre d’en apprendre plus sur le plan scientifique à propos des injections de vitamine C. La pétition a été déposée à l’Assemblée Nationale en mai 2018 avec 51 844 signatures (à ce jour elle a été signée par plus de 119 000 individus). C’est à ce moment que, sceptique, le Pharmachien intervient. Il publie à l’été 2018 le texte Injection de vitamine C – La cause vs la réalité, qui se penche sur le sujet de ces fameuses injections de vitamine C chez des patients atteints de cancer. Il souligne entre autres le fait que les bénéfices sont incertains, qu’il y a des données préliminaires suggérant que la vitamine C peut nuire à l’efficacité de la chimiothérapie et que les coûts seraient significatifs dans le contexte d’une efficacité douteuse. Il ne dit pas que la vitamine C est mauvaise, il a simplement regardé les publications scientifiques à ce sujet et a fait état de la situation actuelle. Son article ne contient que des faits, pas vraiment d’opinions. Source: www.lepharmachien.com

Je ne sais pas si le Pharmachien aime avoir de l’attention, mais je peux vous dire qu’il en a eu après avoir publié cet article sur ses différentes plateformes. Et pas le genre d’attention qu’on veut avoir ; le genre d’attention que donnent les gens qui écrivent des commentaires haineux en appui aux propos de Richard Martineau et Denise Bombardier dans la section Commentaires de leurs articles. Le Pharmachien est donc sorti de façon tout à fait légitime sur Facebook pour dénoncer l’intimidation et les menaces dont il a été victime et se défendre. Les menaces allaient même jusqu’à viser sa conjointe (oui elle est écrivaine, mais je ne pense pas qu’elle ait eu quoique ce soit à faire avec la rédaction de cet article). Les menaces faites étaient très sérieuses, de quoi ébranler psychologiquement Olivier Bernard. Le rôle du Pharmachien

Je ne connais pas votre opinion personnelle sur le Pharmachien, que ce soit en général ou dans le cas de sa sortie sur les injections de vitamine C. En tout cas, si vous êtes rendus aussi loin dans l’article, je pense que vous connaissez mon opinion! Il n’est pas nécessaire d’être en accord avec 100% de son contenu, ce n’est définitivement pas le point. Je ne pense pas qu’il fasse cet aspect de sa carrière principalement pour se faire aimer (quoique c’est un beau bénéfice indirect). Il fait ce qu’il fait pour aider les gens à distinguer le vrai du faux, surtout en matière de mythes scientifiques, car c’est sa passion. Et c’est un objectif très noble selon moi, auquel il est assez difficile de s’opposer (c’est de l’éducation à large échelle on dit jamais non à ça!?) Sa manière de faire semble également pertinente, en tout cas d’un point de vue scientifique (et aussi du point de vue potentiellement biaisé d’une future professionnelle de la santé). Je ne pense pas qu’une revue de la littérature scientifique ait déjà rendu quelqu’un


moins intelligent. Mais, on va être honnête, faire le tour de la littérature ce n’est pas pour tout le monde! À ma connaissance, même la majorité des étudiants en médecine ne sont pas très enthousiastes si on leur demande de faire une recherche documentaire sur PubMed. Et c’est encore moins accessible au grand public (littéralement et de manière métaphorique). C’est justement pour ça que les médias tentent d’aider le public, parfois en leur lançant beaucoup d’informations à la figure, pour leur éviter le processus de recherche. Cela est bien, mais après ça, il faut aider les gens à faire le tri de toute cette information qui a été reçue via les émissions de télé, la radio, les journaux, en aidant à aiguiser leur esprit critique. C’est d’ailleurs une des missions du Pharmachien : « aider les gens à développer leur esprit critique et à faire de meilleurs choix en matière de santé ». Et oui, c’est nécessaire d’avoir des gens pour nous aider tous à démystifier les réalités et les mythes, même pour les gens considérés très intelligents, puisque le processus de tri de toutes les informations que nous recevons est extrêmement complexes, surtout de nos jours, et que la provenance de nos informations est diversifiée (#fake news). Vous voulez un exemple, pas besoin d’aller loin! Qui n’a pas entendu parler du coronavirus? À entendre les médias en parler, la planète entière va en mourir en quelques jours tout au plus! Pas étonnant que les gens se lancent sur les petits masques vendus en pharmacie comme si c’était la seule chose qui pouvait sauver leur vie. Le travail du Pharmachien nous impacte donc dans notre vie de tous les jours comme médecins (à en devenir). Les patients qui posent des questions « niaiseuses » ne sont pas stupides. Ils sont confrontés à des quantités ridicules d’informations, et possèdent l’internet, qui peut être une bénédiction ou la pire catastrophe artificielle,

dépendant de la façon dont on s’en sert. L’internet aide les patients à se faire des opinions sur les différents sujets par rapport auxquels ils viennent nous voir par la suite. En fait, je crois que nous devons tous faire comme Olivier Bernard. Non, je ne veux pas que chaque étudiant en médecine se fasse un blogue ou une chaine YouTube, ce serait une atrocité de la nature. Ce que je veux dire, ce que dans un monde idéal, nous devrions, dès que nous avons un moment, contribuer à l’éducation des patients en répondant à leurs questions et en les aidant à se former des opinions fondées sur une rationale solide sans non plus insulter. Et non, parce qu’on vient de le voir avec l’exemple du Pharmachien que les menaces et l’intimidation ça ne donne pas grandchose. Retour en force

Non, les tentatives désespérées d’individus pour faire taire le Pharmachien n’ont pas porté fruit. Au contraire, je dirais. Comme dit toujours ma maman, « parlez-en bien ou parlez-en mal, mais parlez-en ». Il a donc eu de l’attention médiatique pour toute cette saga, en espérant que cela puisse l’aider à faire son grand retour, déjà amorcé depuis quelques temps. Grâce à toute cette histoire, il a également remporté le prix international prestigieux John Maddox en 2019, un prix qui reconnait le travail d’individus qui font la promotion de la science basée sur les évidences et qui créent des conversations sur la sphère publique, malgré la possibilité de semer la controverse. Je trouve que c’est mot pour mot ce qu’Olivier Bernard fait et fait encore à l’heure actuelle, alors c’est plus que mérité pour lui! Ses projets continuent avec entre autres son émission de télé qui comme je l’ai mentionné continue pour une 4e saison. Et si vous n’aimez

toujours pas le Pharmachien après la lecture de cet article, et bien pas obliger de l’insulter et de le menacer, il n’y a qu’à ne pas l’écouter! Oui je sais ce que vous allez me dire… Laurence, c’est pas possible, il est partout! Et à ça je n’ai pas de réponse : vous avez raison!

Références (puisque oui, rigueur scientifique est de mise) : Bernard, Olivier. Le Pharmachien : le

pharmacien impertinent qui simplifie la science et anéantit la pseudoscience.

http://lepharmachien.com Consulté le 31 janvier 2020. Bernard, Olivier. Le Pharmachien. Injections de

vitamine C : la cause vs la réalité.

http://lepharmachien.com/injections-vitaminec/ Consulté le 31 janvier 2020. Bergeron, Patrice. Vitamine C : une pétition atteint 120 000 signatures. Dans La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201903/ 19/01-5218817-vitamine-c-une-petition-atteint120-000-signatures.php Publié le 19 mars 2019. Leclerc, Yves. Le Pharmachien se dit victime de menaces et d’intimidation. Dans Le Journal de Québec. https://www.journaldequebec.com/2019/03/04/d es-menaces-a-lendroit-du-pharmachien Publié le 4 mars 2019. Sense about science. The John Maddox Prize. 30 avril 2019. http://senseaboutscience.org/activities/the-johnmaddox-prize/ Consulté le 31 janvier 2020.


IH A I -

H H FJ IJ I 9GEHH H C

Les bienfaits et les lacunes du dentifrice fluoré Fluorose dentaire

Modérée à sévère

DIH

-

Les médecins sont loin d’être des spécialistes de la santé buccale. La majorité d’eux restent vagues et disent que les caries dentaires sont la spécialité des dentistes. Pourtant, ils doivent être au courant des bonnes pratiques de santé buccodentaire et des mythes entourant la santé buccale. Cela leur permettrait de faire la promotion d’une bonne hygiène dentaire, surtout pour les patients qui ont de la difficulté à se payer une visite annuelle chez le dentiste. Il suffit d’un seul article présentant des arguments, fondés ou non, contre une mesure de santé publique pour que les dizaines d’articles élaborant les avantages de cette mesure perdent leur crédibilité aux yeux de la population. C’est pour cette raison qu’il existe une grande controverse concernant l’utilisation des fluorures dans la prévention des caries dentaires. La démystification de cette mesure de prévention ainsi que les principes d’une bonne hygiène dentaire sont présentés dans cet article. Cette information est fondée sur des documents gouvernementaux ainsi que sur l’expertise d’un dentiste conseil à la direction de santé publique de l’Estrie, Dr. Bernard Laporte, qui a répondu à plusieurs questions lors d’une entrevue.

Forme Légère

H

Caractéristiques Petites tâches blanchâtres diffuses à peine perceptibles. Rend la dent plus résistante aux caries. Tâches jaunes ou brunes

« Est-ce que le dentifrice fluoré est vraiment nécessaire ? » Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre que le brossage des dents avec un dentifrice ne contenant point de fluorure n’est pas reconnu comme une méthode de prévention contre la carie dentaire, bien que cela améliore tout de même l’hygiène buccodentaire. Notamment, Cochrane Oral Health Groups (2009) a réalisé une méta-analyse démontrant que l’utilisation d’un dentifrice fluoré réduit de 24% l’incidence des caries dentaires sur les dents permanentes des enfants et de 31% sur la dentition temporaire. Les fluorures ont une action sur la minéralisation dentaire et une action antibactérienne, deux rôles qui préviennent la carie dentaire. La dose optimale quotidienne de fluorure, soit la dose la plus élevée ayant des bénéfices tout en réduisant les effets indésirables, est de 0.05-0.07 mg/kg/jour. La dose journalière tolérable émise par Santé Canada est de 122 μg/kg/j. Les fluorures sont bénéfiques pour l’émail des dents à condition de les utiliser en suivant les quantités recommandées. Le non-respect des recommandations peut causer des effets indésirables d’ordre esthétique. En effet, l’exposition prolongée à un excès de fluorure, en particulier durant la période de formation des dents, peut provoquer la fluorose dentaire. Ceci constitue une hypopigmentation permanente de l’émail dentaire et a une incidence faible. Si elle devient plus sévère,

elle peut provoquer des douleurs dentaires ainsi que des problèmes de mastication. Cependant, aucun cas de fluorose dentaire n’a été détecté lors d’une étude chez les jeunes de 5-8 ans (2001). Une conséquence plus grave est la fluorose osseuse qui occasionne des douleurs et des raideurs articulaires et qui se produit aux concentrations beaucoup plus importantes, soit de plus de 200 μg/kg/j. Certains que les fluorures peuvent nuire au développement fœtal ainsi qu’à la reproduction. Ce mythe n’est cependant pas supporté par aucune étude. Santé Canada énonce donc qu’aux concentrations recommandées, il n’y a pas de risque tératogène. En résumé, la balance des avantages et des inconvénients est en faveur de l’utilisation du fluorure pour le brossage les dents.

Source : MSSS


Les bonnes habitudes d’hygiène buccodentaire

Les recommandations énoncées par la santé publique impliquent de se brosser les dents pour un minimum de deux fois par jour avec un dentifrice fluoré de 1000 à 1500 ppm dès l’apparition des premières dents. Le brossage des dents devrait se faire après les repas. De plus, pour optimiser les effets bénéfiques du fluorure et limiter ses effets négatifs, il est recommandé d’utiliser l’équivalent d’un grain de riz de dentifrice pour les enfants de moins de 3 ans, d’un petit pois pour les 3-6 ans et d’un demi-centimètre pour les plus de 6 ans. La supervision du brossage des dents chez les enfants de moins de 6 ans est recommandé afin d’éviter l’ingestion de grandes quantités de fluorure dans le dentifrice. La grande majorité de la population commet une erreur lors du rituel de l’hygiène dentaire, c’est-àdire de se rincer la bouche avec de l’eau à la suite du brossage. En effet, il est recommandé de cracher l’excès de dentifrice après le brossage des dents sans toutefois se rincer la bouche. Le contact prolongé des fluorures avec l’émail des dents procure une protection contre les caries de façon plus importante que la méthode de brossage elle-même. Le fluorure est dilué par l’eau, ce qui diminue l’effet topique et,

par le fait même, l’effet préventif. Cette recommandation est soutenue par le fait qu’avaler une petite quantité de fluorure permet de prolonger l’efficacité du fluorure. Effectivement, après avoir agit topiquement sur l’émail des dents, le fluorure est avalé et réintégré dans la salive, ce qui occasionne une deuxième protection. Il existe d’autres produits contenant des fluorures tels que les rince-bouches fluorés, cependant ils ne devraient pas être utilisés par des enfants de moins de 6 ans en lien avec la probabilité que l’enfant avale le rince-bouche. La fluoration de l’eau potable

La fluoration de l’eau est la mesure le plus efficace pour la prévention des caries. Cette mesure de prévention passive serait aussi équitable si l’ensemble de l’eau potable était fluoré. Malheureusement, en raison des coûts de cette mesure et de la controverse concernant l’ajout des fluorures dans l’eau potable, il ne reste que trois municipalités au Québec qui possèdent encore un réseau d’eau fluoré, soit Saint-Georges, SaintNicolas et Dorval. La fluoration de l’eau est une mesure qui a mieux réussi dans la province d’Ontario (67.3% de la population consomme de l’eau fluorée), résultant en

un taux de caries dentaires de 35-40% moins élevés qu’au Québec. L’application de vernis fluoré

L’application de vernis fluoré est offerte gratuitement aux enfants à risque élevé de carie dentaire à la suite d’un dépistage en deuxième année du primaire. Cette mesure permet d’éviter l’affection des dents permanentes et donc, la présence de caries irréversibles. Conclusion

Quoi qu’il en soit, il est évident que les mesures de prévention de la carie dentaire sont bénéfiques d’autant pour l’économie que pour la santé buccodentaire. Cela permettrait de réduire les coûts liés aux traitements des problèmes de santé. En effet, l’investissement de 1$ dans la prévention des caries dentaires permet au système de la santé d’économiser 20$. De plus, la prévention des caries évitera les douleurs dentaires ainsi que les complexes dus à leur apparence non esthétique. Il existe bien sûr des effets indésirables liés aux fluorures, mais seulement si la consommation est exagérée. Ce qu’il faut retenir se résume à ce bon vieux proverbe qui stipule que « la modération a bien meilleur goût ».

Références Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux. (2017) Brossage des dents chez les enfants de 6 ans et moins, Position du directeur national de santé publique. La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux. Adresse URL: http://www.santelaurentides.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_laurentides/Sante_Publique/Prevention_Promotion_sante/Sante_dentaire/PUB_2017-1208_Brossage_des_dents_chez_les_enfants_de_6_ans_et_moins.pdf

INSPQ. (Avril 2019) Fluorures. https://www.inspq.qc.ca/eau-potable/fluorures Santé et Services sociaux du Québec. (2018) Activités et services offerts en santé dentaire publique. https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/sante-dentaire/activites-et-services-santedentaire/programme-quebecois-de-fluoration-de-l-eau-potable/


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M

Petite tranche de vie (suite à mon épisode de délire fanatique sur Dr Couillard dans la dernière édition… et désolé pour le titre clickbait).

d’une heure (qui m’a semblé une éternité) que le médecin est arrivé. Le Saint Graal, le héros, le sauveur.

Y’a pas si longtemps, je revenais d’un voyage dans le Sud (comment fuir ses responsabilités) et j’étais tombé terriblement malade sur le chemin du retour. Je me souvenais que je tremblais comme une feuille à 30˚C dans l’aéroport, avec un mal de tête terrible, de la fièvre… bref, il s’en est fallu de peu pour que je ne reste pas prisonnier de l’empire de Monsieur Castro.

On a jasé pendant à peu près deux minutes puis la discussion était déjà clos. Il m’a foutu un bâton en coton dans la bouche puis il s’est aussitôt enfui. Retour à ma solitude déprimante. J’ai eu le temps de passer à travers toutes les étapes du deuil. Le déni, la colère, la tristesse, le marchandage, puis la déchéance.

En revenant à Sherbrooke (et croyez-moi que je n’ai failli pas me rendre), j’ai vite fait de prendre rendezvous dans une clinique de médecine d’urgence. D’aussi loin que je puisse me souvenir, je n’avais jamais été consulter à l’urgence, que ce soit dans un hôpital ou une clinique médicale. Donc dans ma naïveté d’étudiant qui n’avais jamais fait de stage ou même mis le pied dans une urgence encore, je suis entré là sans trop savoir à quoi m’attendre. Après une heure d’attente, je suis passé au triage, puis retourné à la salle d’attente pour un autre deux heures. J’étais vraiment soulagé quand j’ai finalement été appelé dans une salle de consultation et je me suis jeté à quatre pattes dans la salle… mais à ma grande surprise, elle était vide. Dix minutes, vingt, trente, et toujours pas de médecin. J’ai fouillé dans les armoires, joué avec les spéculums, tenté de deviner le mot de passe de l’ordinateur (…sans succès). C’est seulement au bout

Mon héros déchu est finalement revenu avec un trésor en main – le diagnostic de Strep A. J’ai eu droit à un petit bout de parchemin – une belle prescription d’antibiotiques – et j’ai rampé jusqu’à chez moi avec mon p’tit pot de céphalexine. Aujourd’hui, je regarde cette aventure avec du recul et je suis kind of content d’avoir pu vivre ça au final – oui, la période où j’étais malade était terrible, mais ça m’a permis de me mettre dans la peau d’un citoyen normal qui se rend à l’urgence pour une raison X. Je ne le cacherai pas, c’est vrai qu’en sortant de là, j’avais un petit sentiment de frustration. Pourquoi est-ce que j’avais attendu aussi « longtemps » alors que la salle d’attente était presque vide? Pourquoi est-ce qu’on m’a laissé poireauter seul dans la salle de consultation pendant autant de temps? Si vous avez fait un stage en médecine d’urgence ou en médecine familiale, vous avez sûrement déjà des réponses à ces questions. Pour les autres, voici des

éléments de réponse que j’ai rassemblés suite à mon stage en médecine familiale. Parce que oui, des patients pas contents, vous allez en croiser éventuellement, je pense que c’est inévitable. Ce qui est de notre ressort dès lors, c’est de faire de notre mieux pour leur expliquer le pourquoi et le comment de la situation. 1. Les patients sont vus selon un ordre de priorités Ça peut sembler évident à première vue (à quoi vous pensez que ça sert le triage?) mais croyez-moi, ce n’est pas tous les patients qui réalisent que ce n’est pas premier arrivé, premier servi à l’urgence. Et je peux comprendre la frustration qui peut en ressortir quand ça fait huit heures que t’attends et que la personne qui vient tout juste d’arriver te shifte drette après son triage. Ce qu’on peut faire dans ce temps-là, c’est simplement leur expliquer qu’on fait de notre mieux, mais que l’achalandage est vraiment élevé et qu’on a dû prendre en charge plusieurs problèmes vraiment graves, ce qui explique le temps d’attente.

Temps d’attente en minute aux salles d’urgences au Québec selon le niveau de priorité. Source : lactualite.com


C’est sûr que ça reste un sujet tout de même délicat à aborder, mais il y a toujours une façon habile de l’approcher. Si le patient est irrité, ça ne fait pas de mal non plus de s’excuser pour le temps d’attente élevé.

« Désolé monsieur. Je vous ai fait attendre douze heures parce que tous les autres gens étaient plus importants que vous. ☺ &» % $ # " -Foan Song (2020)

2. Les médecins et l’équipe ne chôment pas à l’urgence! Entrer dans un cubicule pis encore attendre une heure avant que le médecin arrive. J’peux vous dire que à l’époque je m’en suis posé des questions. Estce qu’il m’a oublié? Est-ce qu’il a pass out? Est-ce qu’il est en train de faire caca et il est constipé? Toutes ces réponses (hypothèse diagnostique : défécation brutale à Valsalva à rupture d’hémorragie sous-arachnoïdienne à céphalée explosive et perte de conscience + trouble neurocognitif)? Ben non, il était juste en train de voir d’autres patients pendant tout ce temps. Douze salles de consultations n’égale pas douze médecins simultanément (tout le PIB du Québec y passerait!); c’est plutôt un petit nombre de médecins qui se partage toutes les salles (et dans les urgences en région, souvent un seul médecin). Et ces médecins travaillent très fort pour réussir à « multitasker » les patients qu’ils voient un après l’autre, les labos qui viennent de rentrer pour X patient, la radiographie qui vient d’être dictée pour Y patient, et l’externe qui est en train de lui raconter une histoire tout croche. Si un cas vraiment urgent (eg : choc) arrive, ils doivent également mettre tout ça en pause pour aller masser le patient. 1

Merci à Sirius Black dans Harry Potter et l’Ordre du

Phénix pour l’inspiration

Encore une fois, ce n’est pas tous les patients qui sont au courant de ça. Ce qui peut aider quand on est externe, selon moi, c’est simplement expliquer au patient ce qu’on va faire en sortant de la salle de consultation. « Je vais aller en discuter tout de suite

avec mon patron, et on revient vous voir dès qu’il sera disponible » ou « Dès que le résultat de la radio va être disponible, je vais pouvoir en discuter avec Dr. X et on va venir vous voir par la suite; en attendant, on va vous donner des médicaments pour la douleur. », ça passe vraiment mieux que juste « je reviens »… et le patient poireaute tout seul pendant

deux heures qui lui semblent interminables. Expliquez votre plan de match au patient (de façon abrégée)! Ça ne fait pas de mal et au final, le patient sera juste plus compréhensif si le temps d’attente se sera avéré plus long (au lieu de penser que vous avez passé tout ce temps aux toilettes). 3. Après le temps d’attente dans la salle d’attente… le temps d’attente dans une civière Bonne nouvelle monsieur, on a un lit pour vous!... dans le corridor, la lumière ouverte 24h/24, et plein de sons un peu angoissants ci et là. Des patients qui doivent être hospitalisés mais qui doivent attendre parce qu’il n’y a plus de lits à l’étage, ça arrive aussi malheureusement. Et on a peu de contrôle sur cela (mis à part quand on est sur les étages et qu’on joue au jeu de celui qui donne le plus de congés possible). La clé ici, une fois de plus, c’est la communication.

Patients attendant dans les corridors d’un hôpital dans la province du Québec. Source : ici.radio-canada.ca.

Pour expliquer pourquoi le patient attend dans une civière (exemple) : « On doit vous garder à l’hôpital,

monsieur, parce que vos globules rouges sont bas et on est vraiment inquiet pour vous. On veut vous faire voir par le gastro-entérologue, le spécialiste du ventre, et dès qu’une place se libère sur les étages, on va vous faire monter. Est-ce que c’est correct pour vous? » Et en général, quand on va voir des patients dans le corridor, c’est toujours gagnant de demander s’ils ont besoin de quelque chose. Bien sûr, on n’est pas le Père Noël, mais s’ils ont faim, s’ils ont besoin d’un téléphone, d’une débarbouillette, on peut les aider avec ça, c’est le moindre qu’on puisse faire. Et en montrant un peu plus de compassion, on obtient parfois une information additionnelle, un symptôme qui permet d’éclaircir davantage notre diagnostic. À l’urgence, on peut être médecin, ou on peut être un bon médecin. Les deux font les bons diagnostics, mais ce qui les distingue, ce sont ces petites choses sur lesquelles on choisit d’agir. Ce sont eux qui font une vraie différence pour le patient1.


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Et si les pouvoirs du héros menaient vraisemblablement à sa propre perte… Lorsqu’il m’est venu le temps de rédiger cet article, je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal. J’ai d’abord manqué d’inspiration. Puis, j’ai procrastiné de manière passive et active jusqu’à ce qu’une idée finisse par se faufiler dans mon esprit pour le traverser le temps d’un instant. Et si

j’écrivais ce qui n’ose être abordé dans le domaine de la santé, l’impensable, le radical même? Le concept

d’humanité, non pas à éprouver envers les patients, mais bien envers les médecins eux même. Le mythe ultime en santé, la notion aussi farfelue soit-elle que le médecin s’avère en réalité loin de l’image du super héros qui lui est imposée, mais surtout la pathogenèse d’une coupure, d’un paradoxe ironique; celle du médecin qui ne connaît l'empathie et la patience que lorsqu’elles sont destinées aux autres, jusqu’à se rendre malade lui-même.

La perception du médecin super héros ne date pas d’hier. À travers les années, le médecin a su jouer le rôle de conseiller haut placé, du second des Dieux dans certaines cultures et d’intermédiaire clé dans d’autres. Bien qu’à l’époque moderne, on tente de mettre fin aux croyances que le médecin possède tous les pouvoirs, il reste que les attentes à son égard ont très peu évoluées, voire sont inchangées.

Rien ne sert non plus d’avoir des enfants, vous n’y serez pas présent la plupart du temps. Il en va de même pour les chiens.

Pour exprimer ma frustration envers le narratif sur les qualités surhumaines du médecin, j’ai voulu utiliser le satyre, car, parait-il, être un bon médecin est simple. Il ne suffit que de quelques sacrifices : le sommeil, la tranquillité, le temps pour soi et la santé. Que des futilités, quoi ! Ainsi, voilà quelques conseils pour tout jeune médecin désirant une carrière fructueuse. 6 conseils pour le super médecin ! 1. 2.

3.

Renoncer au sommeil. Il ne vous sera guère utile. Et puis, il y a le café, ne l’oublions pas. Le mieux, n’est pas assez s’il ne s'agit pas du meilleur. Et dans cette poursuite n’ayez pas peur de renoncer à votre équilibre de vie. Ne perdez pas de temps avec les relations en dehors de l'hôpital. De toute manière, votre âme sœur se trouve possiblement en médecine aussi ;) Par contre, les relations entre collègues ou avec les patients dénotent d’un manque de professionnalisme. Peu importe, c’est à vous qu’il revient de vous débrouiller.

Source : depositphotos.com

4.

5.

6.

Celui-là est facile ! Laissez toujours les besoins des autres passer avant les vôtre. ***Peu d’exceptions s’appliquent. À moins d'être sur votre lit de mort ou un danger pour vos patients, munissez-vous de gants, d’un masque et d’une blouse. Dans tous les cas, dirigez-vous vers l'hôpital dans les plus brefs délais. N'osez pas vous plaindre de votre condition. Si vous ressentez le besoin immédiat d’éclater en larmes, compter le nombre de chiffre qui constituent votre salaire; l’argent vous séchera les larmes sans doute. N’oubliez pas que vous n’avez pas droit à l’erreur, ou encore à l'arrêt.


Bref, retenez qu’il vous faut suivre la cadence en tout temps. Peu importe le moyen, tout est bon pour éviter de manquer une journée de travail, car les attentes sont hautes et les faux pas, interdits...

Le mélodrame de la chose nous a été exposé en faculté de médecine par un documentaire très déprimant (Les médecins pleurent aussi) à l’occasion d’un cours sur la gestion du stress.

Maintenant que les conseils ont été abordés, aventurons ailleurs ; vers le fameux burn out du médecin.

Ce 50% représente en réalité nos camarades de classe, nos parrains et marraines, nos enseignants et nos tuteurs. Enfin, pour certains, eux-mêmes finiront par s’inscrire parmi les chiffres, de sorte à immortaliser la douleur.

Lorsque je traite du médecin, tout paraît plus distant, surtout pour l’étudiante de première année que je suis. Le terme représente un objectif, une position à atteindre, excitant par l’incertitude qu’il évoque. C’est alors avec cette même distance que je me permets d’aborder le thème de l’épuisement professionnel. On peut définir l’épuisement professionnel comme un mélange de cynisme, de doute et d’exaspération suite à une exposition chronique au stress et à la surcharge de travail. Les tâches commencent à paraître plus difficiles qu'à l’habitude, l’énergie diminue et la motivation est si faible qu’elle est presque perdue. Quoique cette réalité soit comprise dans les écoles de médecine, on a de la peine à y croire. 50% des médecins praticiens souffrent d’épuisement professionnel. La voilà la dure réalité ! Celle qu’on ignore consciemment !

Source : statnews.com

L’épuisement, la surcharge de travail et les problèmes de santé mentale représentent des sources d’épidémies ravageuses trop peu soignées au sein des professionnels de la santé. Quelle ironie ! Le médecin a donc beaucoup à apprendre du patient dans sa manière de se laisser guider et de reconnaître ses symptômes alarmants. Enquêteurs dans l’histoire des cas, ils échouent à relever les éléments clés de leurs conditions. Toutefois, il ne lui revient pas la responsabilité ultime de s'auto diagnostiquer et de s’auto-traiter, mais bien de savoir reconnaître le moment où il s’avère nécessaire de prendre une pause pour respirer ou consulter. Ainsi, le vrai super héros, ce n’est pas le personnage principal au costume coloré des dessins animés pour enfants, ou encore le médecin qui se refuse la moindre erreur, mais bien celui qui est à l’écoute de ses propres besoins et reconnaît ses limites. Ce dernier ne ressent pas le besoin de porter sa cape comme un lourd fardeau lorsque ces épaules sont surchargées, ni de revêtir un faux sourire. Son réel pouvoir, c’est sa capacité à inspirer les autres par son humanité, son authenticité et son humilité. Peut-être noterez-vous que cet article semble être écrit sous l’effet du stress. C’est là bien le but ! Cette

imperfection, cette rapidité avec laquelle les mots ont été alignés, elle se veut symbolique. Elle trahit ma condition en tant qu’étudiante de première année en médecine qui jongle études et occupations. Or, s’il est évident que mon futur sera aussi empreint de cette même agitation, je choisis de rester fidèle à moi-même dans la tempête et d’accepter d’admettre que les vents incontrôlables sont bien plus puissants que moi. Références Au, Michelle. (30 mai 2011). The Radical Notion That Doctors Are People, Too. Adresse URL: https://www.psychologytoday.com/us/blog/wonthurt-bit/201105/the-radical-notion-doctors-arepeople-too

Berg, Sara. (21 janvier 2020). Physician burnout: Which medical specialties feel the most stress. Adresse URL: https://www.ama-assn.org/practicemanagement/physician-health/physician-burnoutwhich-medical-specialties-feel-most-stress Drummond, Dike. Physician Burnout - The Three Symptoms, Three Phases and Three Cures. Adresse URL: https://www.thehappymd.com/blog/bid/290755/phy sician-burnout-the-three-symptoms-three-phasesand-three-cures


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« Ferme la fenêtre, attention au courant d’air », « Mets une écharpe », « Ferme ton manteau sinon tu vas attraper froid» ... J’entends encore la voix de ma mère me répéter ces petites phrases d’un air inquiet. L’existence même de ces expressions traduit bien les mythes associés au froid dans la communauté francophone. En effet, dans l’imaginaire populaire, le froid est responsable des maladies hivernales. En tant que nouvelle étudiante en médecine, je me suis dit qu’il serait temps de remettre en question ces croyances et découvrir de quoi le froid est réellement coupable.

Koch sont venus nous sortir de l’ignorance, en démontrant que des micro-organismes pathogènes sont les réels responsables de nos maux. Donc, sans virus et bactéries, il n’y a ni rhume ni grippe. On pourrait alors rester dans une salle froide et stérile sans tomber malade (quoique je ne conseillerais cela à personne ; d’abord il fait froid, puis il y a un risque d’hypothermie). Mais, on pourrait quand même se demander pourquoi les IVRS augmentent en hiver ? Y-a-t-il un lien entre la baisse de température et la pathogenèse des micro-organismes ? Deux hypothèses ont été explorées : • •

Le froid nous affaiblirait, causant une prédisposition aux infections Le froid créerait des conditions permettant au virus de se frayer un chemin jusqu’à nous et favoriserait la survie des virus à l'air libre

Le froid nous rend-il réellement plus vulnérable aux infections ? Source : 9gag

D’où viennent les mythes contre le froid ?

Au fil des siècles, on a vu des maladies revenir étrangement à chaque hiver. Or, en hiver, il fait froid – le froid est donc forcément responsable ! D’autres preuves nous pointent vers lui : par exemple, quand une fièvre débute, nos mécanismes de thermorégulation nous font frissonner, donnant l'impression que le froid est entré en nous, qu'on « l'a attrapé ». Enfin, au 19ème siècle, les Drs Pasteur et

Selon le Pr San Marco de la mutuelle Saint-Martin en France, les expositions répétées aux changements brusques de températures « déclenchent à chaque fois des efforts d’adaptation qui usent les réserves énergétiques de l’organisme et sont en grande partie responsables de la fatigue ressentie en fin de journée froide ». Cette théorie a été contredite par une étude faite en 1960. En effet, des chercheurs ont inoculés le rhinovirus dans les narines de sujets volontaires et les ont divisés en groupes : 3 groupes en shorts et sous-vêtements de coton léger, dans une pièce de 4°C et 10°C pendant un minimum de 30min. Un

groupe, pouvait se couvrir d’une petite laine, à 10°C. Les derniers étaient dans un bain à 32°C. De plus pour évaluer l’impact de la chronologie de l’infection, certains ont reçu le virus pendant qu’ils étaient dans les salles, et d’autres peu après en être sortis. L'étude n’a montré aucune différence entre les différents groupes, ni en terme d’infection, ni en terme de symptôme, ni même de réactivité du système immunitaire. On a continué les séances pour voir si cela avait une influence sur le temps d’incubation. Rien non plus. Certains affirment que les muqueuses irritées par le froid nous rendent plus susceptibles à tomber malade car la barrière devient perméable et les cils ne sont plus aussi efficace pour éliminer les microorganismes pathogènes. Mais, dans les années 1990, « des biopsies de la muqueuse nasale avant des inoculations de rhinovirus ont été réalisées, et les chercheurs ont constaté qu’il y avait autant d’infection qu’on ait le nez très irrité ou pas du tout. En 2000, une équipe a même volontairement exposé un groupe d’allergiques à des allergènes, quelques jours avant inoculation, pour bien irriter leurs narines… Là encore, pas de différences avec un groupe allergique témoin ». Le froid facilite-t-il la survie des virus et leur propagation jusqu’à nos muqueuses ?

Des étudesi ont été faites sur des virus de grippe humaine et ont révélé qu’un froid sec est un milieu propice à la diffusion des particules virales dans l’air. Elles ne sont pas rabattues vers le sol par la condensation. À l’inverse, un air relativement chaud


et très humide maintient les gouttelettes en suspension. Donc, il faudrait ne pas mettre notre de rhinovirus ont démontré le contraire. L’influence du froid sur les infections dépend donc de la pathogenèse des virus, ce qui explique les épidémies printanières ou estivales de rhume. En réalité, l’augmentation de la mortalité en hiver est plutôt dû à une exacerbation de maladies déjà existantes telles que les maladies cardiovasculaires. En effet, « le nombre d’AVC augmente en hiver et ces derniers sont responsables d’environ la moitié de la surmortalité à cette saison », explique le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie. Chaque réduction de température de 1°C est associée à une élévation de 2% du risque d’infarctus du myocarde dans les quatre semaines qui suivent, les périodes les plus à

chauffage très haut. D’autres études ont démontré que le froid permet aux particules virales de rester risque étant les deux premières semaines. « En hiver, la moindre activité physique demande un effort important au cœur, si bien que marcher dans le froid équivaudrait à courir un 100 mètres », poursuit la cardiologue. La consommation d’alcool réchauffe-t-elle vraiment ?

Un dernier petit mythe que j’ai décidé d’explorer pour nos lecteurs amateurs d’Igloofest. Vous serez étonné d’apprendre que l’alcool ne réchauffe pas puisqu’il cause une vasodilatation périphérique, ce qui accélère la perte de chaleur corporelle. La sensation de chaleur est plus psychologique qu’autre

Source : 9gag

infectieuses pendant des dizaines d’heures. En revanche, des études menées sur certaines souches chose, puisque l’alcool altère notre niveau de conscience et nous rend insensible aux signaux d’alerte du froid. Ceci peut être dangereux car on ne pense plus à se protéger du froid. Références Lowen AC, Mubareka S, Steel J, Palese P (2007) Influenza Virus Transmission Is Dependent on Relative Humidity and Temperature. PLoS Pathog 3(10): e151. https://doi.org/10.1371/journal.ppat.0030151

C Lowen et coll. 2007, op.cit. ; S.K. Halloran et al, 2012. op.cit.



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