3 minute read

Estelle Bondin, auxiliaire de puériculture Métier : Marion Draperi, garde-monitrice

GARDE-MONITRICE DU PARC DE LA VANOISE Marion Draperi

Le premier parc national de France n’a guère de secrets pour Marion : elle l’arpente chaque jour, à pied ou en ski de rando... sans jamais se lasser ! Nous l’avons rencontrée dans le vallon de Champagny-le-Haut, l’un de ses spots préférés.

Advertisement

Marion, tu exerces un métier qui fait rêver beaucoup de nos lecteurs. Quel parcours as-tu suivi? J’ai grandi à Aussois, en Maurienne. Après un BTS « Gestion et Protection de la Nature » et une licence pro « Analyse et techniques d’inventaires de la biodiversité » à Lyon, j’ai passé le concours d’agent technique de l’environnement. J’ai d’abord travaillé 3 ans en Corse, puis dans l’Ain au sein de l’OFB, avant d’avoir enfin un poste au Parc national de la Vanoise, à Champagny-en-Vanoise. Sur le terrain, nous sommes une trentaine, avec un statut d’inspecteur de l’environnement (on dépend du ministère de la Transition écologique). Quelles sont tes principales missions? Il y a la mission « garde », qui consiste à faire respecter la réglementation du cœur du parc, mais aussi celle plus générale du Code de l’environnement dans toutes les communes autour du cœur du parc. Il y a la mission « monitrice », relative à l’éducation et la sensibilisation à l’environnement. On s’adresse aux scolaires (avec un programme pédagogique pour chaque classe) et au grand public, auquel on propose, été comme hiver, des animations sur la faune et la flore, etc. Mais il y a aussi tout un tas d’autres missions ! Donne-nous un exemple de sujet de sensibilisation? Le dérangement de la faune est une problématique essentielle dans et en dehors du cœur de parc. Par exemple, certains s’approchent trop près des bouquetins pour les photographier. Or, en hiver ils sont plus fragiles, fuient dans la neige profonde, ce qui les oblige à puiser plus dans leurs réserves et peut diminuer leurs chances de survie... Les gens ne sont pas malintentionnés, c’est juste de la méconnaissance par rapport au stress qu’ils provoquent. Tes missions préférées? J’adore les comptages d’animaux : prendre mes jumelles, ma longue-vue et mon calepin, me lever à 4 heures du matin pour être à 7 heures sur le secteur de comptage des chamois... Magique ! Combien de temps passes-tu sur le terrain? Seule ou avec des collègues? Presque 100% du temps ! Mon secteur couvre Pralognan, les Belleville, Champagny, Méribel, Courchevel, Bozel et le Planay, et j’ai un peu de travail administratif dans nos bureaux. En hiver, on est deux pour des raisons de sécurité (risque avalanche) ; en été, je suis seule la plupart du temps, sauf pour certaines missions de police. On a une image idyllique de ton métier, mais il doit bien y avoir un revers de la médaille? C’est mon métier de rêve. On est tout le temps dehors, mais parfois dans des conditions climatiques difficiles. Les suivis scientifiques sur le lièvre variable dans la réserve de Tueda à -20°, ce n’est pas forcément évident ! C’est très intense physiquement, on porte des sacs lourds, on fait de gros dénivelés... Cela exige une très bonne forme physique. Et bien sûr une bonne connaissance de la montagne en toute saison. Mais à côté de ça, c’est très varié, il n’y a jamais une journée-type. J’ai toujours été amoureuse de nos montagnes mais j’aime beaucoup aussi les contacts humains, avec les gardiens de refuge, les agriculteurs ou les acteurs locaux des stations, par exemple. Et puis on n’arrête jamais d’apprendre. Une anecdote à nous raconter? Le brame du cerf : on a beau aimer la nature, se retrouver en pleine nuit à 3 m des cerfs qui brament, ça fait une drôle de sensation... Dans ce cas, moi je chante, histoire de leur préciser que je suis humaine ! Tu veux bien nous confier ton coin secret préféré? À Champagny-le-Haut, notre cabane de surveillance de la Croix des Écuries, au-dessus du refuge de la Glière... (N.P.)

This article is from: