DÉBAT&CO
Le site des sciences économiques et sociales MAI 2016
LE DIALOGUE SOCIAL LE MODÈLE NÉOCLASSIQUE DU MARCHÉ DU TRAVAIL DÉCRIT LA CONSTITUTION D’UNE OFFRE ET D’UNE DEMANDE DE TRAVAIL GLOBALES, EN FONCTION D’UNE RÉMUNÉRATION, LE SALAIRE. L’ÉQUILIBRE SUR CE MARCHÉ EST ATTEINT LORSQUE L’OFFRE EST ÉGALE À LA DEMANDE : LE SALAIRE D’ÉQUILIBRE (OU TAUX DE SALAIRE RÉEL) RÉMUNÈRE LES TRAVAILLEURS ACCEPTANT LES CONDITIONS FIXÉES PAR LE MARCHÉ. Dans la réalité, la fixation des salaires ne résulte pas uniquement d’un équilibre de marché. Comme le souligne le programme de sciences économiques et sociales de terminale (2.1 Comment s’articulent marché du travail et gestion de l’emploi ?), les salaires sont en partie déterminés par des négociations entre les partenaires sociaux, regroupant les représentants du patronat et les organisations syndicales représentatives des salariés. Les pouvoirs publics participent parfois aux négociations. Au terme de ce dialogue social conventionnel (formel), un accord écrit est signé. Il s’agit d’une convention collective qui est un complément au droit du travail ; elle encadre les relations entre les employeurs et les salariés. Pour que le dialogue social conventionnel soit efficace, deux
conditions sont nécessaires : les organisations patronales et syndicales signataires doivent représenter le plus de salariés et d’entreprises possibles, et les accords obtenus doivent pouvoir être généralisés aux salariés non syndiqués. Le taux de syndicalisation des salariés français est faible (7,7% en 2012), mais le taux de couverture par des accords collectifs (la part des salariés concernés par ces accords) figure parmi les plus importants de l’OCDE : près de 93% en 2008. Pour les économistes Marc Ferracci et Florian Guyot (Dialogue social et performance économique, 2015), les accords conventionnels entre partenaires sociaux ne constituent qu’un aspect du dialogue social : il faut également prendre en compte le dialogue social non conventionnel (informel) qui s’inscrit dans le cadre d’interactions quotidiennes entre les salariés et leur encadrement direct. Afin d’éclairer les multiples enjeux du dialogue social, nous avons demandé à Marc Ferracci, économiste dont les travaux portent sur le marché du travail et son fonctionnement, de nous présenter sa perception des forces et des faiblesses des négociations telles qu’elles sont pratiquées en France. Jacques Adoue, Directeur des relations sociales du groupe Capgemini, nous expliquera comment ce dialogue se construit au sein d’une firme multinationale n
Taux de syndicalisation et taux de couverture des conventions collectives. Lecture : en France en 2016, 7,7% des salariés sont syndiqués (les syndicats de salariés sont faiblement représentatifs en France). Toutefois, plus de 90% des salariés sont couverts par des conventions collectives n Source : D’après données de l’OCDE, 2016
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