Débat&Co : mondialisation et stratégies d'entreprise

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Le site des sciences économiques et sociales AVRIL 2016

MONDIALISATION ET STRATÉGIES D’ENTREPRISE DEPUIS LA CRISE DE 2008, LE COMMERCE MONDIAL A PERDU DE SON DYNAMISME. D’APRÈS LES DONNÉES DU FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (FMI), ALORS QUE LES ÉCHANGES MONDIAUX DE BIENS ET DE SERVICES S’ÉTAIENT ACCRUS EN MOYENNE DE 6,9% PAR AN ENTRE 1995 ET 2008, ILS N’ONT PROGRESSÉ QUE DE 3,5% PAR AN EN MOYENNE ENTRE 2011 ET 2014. EN 2015, L’OMC ESTIME QUE LE COMMERCE MONDIAL N’A CRU QUE DE 2,8%.

Si ce ralentissement peut s’expliquer par des causes conjoncturelles, et notamment par l’affaiblissement de la croissance chinoise, il pourrait s’agir également d’une rupture marquant une nouvelle étape de la mondialisation. Le programme de Sciences économiques et sociales, dans la partie « 2. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne », invite à s’interroger sur une question qui préoccupe les économistes depuis Adam Smith et son ouvrage La Richesse des nations (1776) : quels sont les déterminants des échanges internationaux et de la spécialisation des pays ? Dans les analyses traditionnelles du commerce international, ce sont les différences entre les économies nationales (avantages comparatifs fondés sur

des différences de productivité chez David Ricardo ou de dotations factorielles chez Heckscher-Ohlin-Samuelson) qui justifient la spécialisation de chacune. Ces théories échouent cependant à expliquer le fait qu’une grande partie du commerce international s’effectue aujourd’hui entre pays présentant un niveau développement proche, et consiste de plus en plus en des échanges intra-branches. Ainsi, le premier partenaire commercial de la France n’est autre que l’Allemagne. Pour répondre à ces limites, de « nouvelles théories du commerce international » ont vu le jour à partir des années 1960. Les analyses contemporaines du commerce international soulignent également le rôle devenu incontournable des firmes multinationales (FMN) qui, en fragmentant les étapes de production dans différents territoires, font apparaître une décomposition internationale des processus productifs (DIPP). Pour ce numéro, nous avons demandé à l’économiste Matthieu Crozet, conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), de nous éclairer sur plusieurs enjeux actuels de la mondialisation. Marwan Lahoud, Directeur général délégué à la stratégie et au marketing du groupe Airbus, a accepté de nous apporter son éclairage sur la stratégie de développement à l’international de ce groupe, un des deux leaders mondiaux de l’aéronautique n

Taux de croissance en volume du PIB et des exportations de biens et services, 1995-2014, en % Entre 1995 et 2008, le volume des exportations mondiales de biens et de services s’est accru en moyenne de 6,9% par an, contre 3,5% pour le volume de la production mondiale. La crise de 2008 a entraîné un net recul des échanges internationaux En 2009, les exportations de biens et services ont reculé de 12%. Après une forte reprise des échanges en 2010 et 2011, la croissance du commerce mondial de biens et de services est atone n Débat&Co / page 1

Source : « Le ralentissement du commerce mondial annonce un changement de tendance », Lettre du CEPII, n° 356, Septembre 2015.


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