DÉBAT&CO
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CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES SELON LE DERNIER RAPPORT SUR LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES DE LA BANQUE MONDIALE DE JANVIER 2016, LA CROISSANCE MONDIALE ATTEINDRA 2,9 % EN 2016, SOIT UN TAUX SUPÉRIEUR À CELUI DES ANNÉES PRÉCÉDENTES, MAIS INFÉRIEUR À CE QUI AVAIT ÉTÉ ENVISAGÉ. Si différents travaux ont été menés pour mesurer la croissance économique à l’aide d’indicateurs alternatifs, le taux de croissance du PIB demeure incontournable pour appréhender l’évolution de l’activité économique. Tout en s’interrogeant sur l’intérêt et les limites du PIB, les programmes de sciences économiques et sociales (SES) engagent à réfléchir sur les sources de la croissance économique et sur son caractère instable (partie « Croissance, fluctuations et crises » du programme de terminale ES). En effet, comme l’écrivait Joseph Schumpeter en 1942 dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie, en rendant hommage à Karl Marx qui avait mis cette vérité en lumière bien avant lui, « Le capitalisme, répétons-le, constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique et, non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait jamais le devenir ». Sur ce point, l’histoire économique
n’a pas pour le moment démenti ces grands auteurs, l’analyse de la croissance économique, des fluctuations et des crises demeure toujours d’une grande actualité. En lien avec les programmes, il nous a semblé tout d’abord intéressant d’interroger Philippe Aghion, spécialiste de l’analyse du processus de croissance mondialement reconnu, et de rappeler quelques éléments théoriques et factuels essentiels. Ensuite, nous avons choisi de vous présenter un débat contemporain en économie : la « stagnation séculaire », c’est-à-dire la fin de la croissance, est-elle inéluctable? Pour certains économistes, le tarissement de la croissance viendrait du fort ralentissement de l’augmentation de la productivité globale des facteurs (PGF), alors que d’autres économistes estiment que les nouvelles technologies constitueraient toujours un formidable réservoir de croissance. Enfin, les entreprises constituent un des acteurs majeurs du processus de croissance. Leurs choix sont des indicateurs importants pour expliquer les fluctuations de la croissance et l’existence de périodes de crise. Nous avons voulu en savoir un peu plus en interrogeant Vinci, une des plus grandes entreprises françaises, acteur mondial de premier plan dans le domaine de la construction n
Taux de croissance du PIB réel (en % annuel) Lecture : en 2015, le PIB réel en France a augmenté de 1,07 % ; il a augmenté de 2,43 % aux États-Unis et de 6,75 % en Chine. Une grandeur économique évaluée en valeur s’exprime au prix de l’année en cours, c’est-à-dire à prix courants (tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, c’est-àdire en valeur nominale). Une grandeur évaluée en volume s’exprime à prix constants (ou prix en valeur réelle), ce qui revient à éliminer l’effet de variation des prix n Source : Perspectives économiques de l’OCDE : statistiques et projections
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3 QUESTIONS À PHILIPPE AGHION
Économiste, Professeur au Collège de France
POURQUOI LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT CONNAISSENT-ILS UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS ÉLEVÉE QUE LES PAYS DÉVELOPPÉS ? Les pays en développement profitent du rattrapage technologique. Ils démarrent d’un niveau de productivité plus faible que le nôtre et peuvent, en adoptant nos technologies, se rapprocher de la frontière technologique. Partant d’un niveau de productivité très faible, ces pays avancent à pas de géant. Il est plus facile de réinventer la roue que d’inventer la roue. En revanche, les pays qui sont à la frontière technologique ne font plus que de petits pas pour la repousser (en adoptant des technologies plus avancées). Ainsi la Chine a connu jusqu’à une période récente, un taux de croissance annuel moyen très élevé, au-delà de 10 %, alors qu‘il est à ce jour inférieur à 7 % n
POURQUOI LA FRANCE CONNAIT-ELLE UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS FAIBLE QUE CELLE DES ÉTATS-UNIS DEPUIS 30 ANS ? Il y a deux types de raisons. La France a connu une croissance forte pendant les Trente Glorieuses, mais il s’agissait essentiellement d’une croissance de rattrapage, bien qu’elle fut innovante dans de nombreux domaines. Débat&Co / page 2
L’économie française n’a pas su ensuite adapter ses institutions et son mode d’organisation économique aux nécessités de l’innovation, c’est-à-dire une économie où, sans arrêt, de nouvelles activités remplacent les anciennes. Pour y parvenir, il faut un système flexible. Or le système français est très rigide, très corporatiste, ce qui l’empêche de s’adapter et d’obtenir un niveau de croissance plus élevé n
COMMENT FAIRE POUR QUE LA FRANCE AUGMENTE SA CROISSANCE ÉCONOMIQUE MOYENNE À LONG TERME ? Il faut d’abord procéder à des réformes profondes pour rendre l’économie plus mobile. En particulier, il faut une véritable flexibilité sur le marché du travail. Il faut mettre en place des institutions adaptées facilitant l’embauche et le licenciement, mais en donnant parallèlement des garanties de salaires et une formation professionnelle. C’est donc une grande réforme qui est à faire. Il faut aussi une réforme de l’État. Il y a beaucoup trop d’argent public gâché, en raison notamment d’un trop grand nombre de communes ou de départements ; une partie de leurs fonctionnaires pourrait servir à autre chose. Il faut également une réforme de la fiscalité ; la fiscalité actuelle est pour l’instant trop
opaque. De manière générale, il faut partout simplifier, rendre plus transparent et plus simple. Par exemple, il y a beaucoup trop de caisses d’assurance maladie : ce qui était adapté à une économie dans laquelle chaque personne garde son job toute sa vie, ne l’est plus dans un monde où on en change souvent. Il faut par exemple des régimes uniques d’assurance maladie et de retraite. Tout cela permettrait d’avoir plus de réactivité macroéconomique au niveau européen, en mobilisant des politiques contra-cycliques, c’est-à-dire réactives aux cycles économiques. Les américains ont un système mobile et flexible et adoptent des politiques macroéconomiques contra-cycliques. Tant qu’on ne fait pas de réformes structurelles en France, les Allemands ne consentiront pas à assouplir la politique macroéconomique sur le plan fiscal et monétaire n
L’ESSENTIEL SUR “CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES” • Définitions
• Repères historiques
CRISE ÉCONOMIQUE Moment de retournement de la conjoncture à la baisse (la conjoncture étant la situation de l’économie à un moment donné, caractérisée par un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques).
1929 Krach à la bourse de Wall Street ; le fameux « jeudi noir » (24 octobre).
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) Indicateur de production au niveau national. Somme des valeurs ajoutées + TVA + droits de douane - subventions sur les produits. PRODUCTIVITÉ GLOBALE DES FACTEURS Capacité d’un pays à créer des richesses autrement qu’en accumulant du capital et du travail mais en les combinant le plus efficacement possible. Elle reflète le progrès technique et l’amélioration du capital humain. PROGRÈS TECHNIQUE Ensemble des changements résultant de l’effort d’innovation et de l’amélioration de la qualité des produits et des processus de production. Pour poursuivre http://www.melchior.fr/Glossaire-biographies.118.0.html
La Banque de France abaisse sa prévision de croissance économique à 0,3% (au lieu de 0,4%) au quatrième trimestre de 2015 en raison des attentats. Cette moindre croissance, qui correspond à une perte de 500 millions d’euros, s’explique par le repli des activités de services aux ménages (hébergement, restauration, spectacle). L’institution maintient sa prévision de croissance à 1,2% pour l’ensemble de l’année 2015.
2000 Explosion de la bulle Internet aux États-Unis. 2008 La plus grande faillite de tous les temps aux États-Unis, celle de Lehman Brothers le 15 septembre ; elle marque le dé b ut de la diffusion mondiale de la crise des « subprimes ». 2009 Chute de la croissance économique mondiale, de nombreux pays connaissent une croissance négative (par exemple: -2,9 % en France ; -5,6 % en Allemagne ; -2,8 % aux États-Unis).
Chiffres clés
FLUCTUATIONS ÉCONOMIQUES Phénomène caractérisé par une alternance de mouvements de sens contraires, d’une ou plusieurs grandeurs choisies (souvent le PIB en volume).
PIB FRANÇAIS
2 132,4 milliards d’euros en 2014 (Insee) soit 2 829,2 milliards de dollars (Banque mondiale)
PIB MONDIAL
77 845,1 milliards de dollars en 2014 (Banque mondiale)
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN FRANÇAIS (OCDE)
de 1950 à 1973 : 5 % de 2000 à 2007: 1,9 %
POUR “FAIRE LE POINT ” Pour produire davantage (croissance économique positive), il est possible d’utiliser plus de capital physique grâce à l’investissement qui permet d’enclencher le processus d’accumulation du capital, et d’accroître la quantité annuelle de travail, celle-ci étant égale au niveau de l’emploi (nombre d’actifs) multiplié par la durée annuelle du travail par actif. Selon les économistes, sur la période 1996-2002, la variation de la quantité de travail et de capital explique 60% de la croissance de l’Europe des 15. Il existe donc un résidu qui justifie les 40 % restants, c’est-à-dire le progrès technique qui autorise une hausse de la productivité globale des facteurs (PGF) […]. Une partie de la croissance économique ne provient ainsi pas d’une hausse de la quantité de facteurs, mais de l’amélioration de leur utilisation […]. L’origine du progrès technique se trouve dans la capacité d’innovation de l’économie, la mobilisation du capital humain et l’accumulation du capital technologique. Selon l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950), les fluctuations économiques sont inhérentes au capitalisme: en effet, le processus d’apparition du progrès technique et des innovations technologiques est source de croissance, mais la croissance est un phénomène irrégulier dans le temps, ce qui explique les fluctuations de l’activité économique, et le mécanisme de « destruction créatrice », « qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs» selon Joseph Schumpeter, est lié à la concurrence comme processus dynamique. […] La croissance économique n’est pas un processus stable et continu mais elle s’accompagne de crises ; durant lesquelles il y a alors un ralentissement de la production et une montée du chômage. La suite sur melchior.fr http://www.melchior.fr/Faisons-le-point.11592.0.html
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Testez vos connaissances A) Quel pays a connu la croissance économique la plus élevée depuis 2000 ? 1) L’Inde 2) La Chine 3) L’Allemagne B) Quel pays produit le plus de richesses par an (PIB courant) ? 1) L’Inde 2) La Chine 3) Les États-Unis C) Quel pays crée le plus de richesses par habitant (PIB par tête) ? 1) Les États-Unis 2) Le Qatar 3) Le Luxembourg Réponses : A2 / B3 / C3
CROISSANCE ÉCONOMIQUE Augmentation du PIB en volume généralement calculée sur un an pour une économie.
1973 Premier choc pétrolier, le prix du baril de pétrole passe de 2 dollars en octobre 1973 à 12 dollars en décembre 1974 (un deuxième choc pétrolier se produit en 1979).
IDÉES ET DÉBATS
Débat scientifique en classe: la croissance est-elle finie?
Dans les principaux pays de l’OCDE, le sentier de croissance du PIB n’est pas encore revenu à son niveau d’avant le début de la
La suite sur melchior.fr http://www.melchior.fr/Croissance-zero.12627.0.html
Les sources de la croissance
Et si la croissance ne revenait pas ? Telle est la question centrale du livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard : assimilé au progrès dans notre imaginaire collectif, le retour de la croissance demeure l’objectif prioritaire de la politique économique, car elle est seule à même de garantir une élévation des niveaux de vie, une couverture des besoins sociaux et une diminution du chômage de masse qui délite notre cohésion sociale. Or, en raison du ralentissement de la croissance de la productivité globale des facteurs (PGF), c’est-à-dire la partie de la croissance de la production qui n’est expliquée ni par la croissance de l’emploi ni par celle du stock de capital productif, il se pourrait bien que nous devions à l’avenir nous habituer à des taux de croissance du PIB durablement faibles.
crise financière de 2008, tandis que le PIB cumulé des quatre plus grandes économies avancées (États-Unis, Japon, Royaume-Uni et zone euro) s’éloigne irrésistiblement de sa tendance de long terme […]. La faute notamment à un investissement anémié et à la dégradation de la situation financière des entreprises. Mais aussi à l’essoufflement du progrès technique (effort d’innovation, qualité des produits et organisation des processus de production) […]. Patrick Artus et Marie-Paule Virard rappellent les grandes raisons pour lesquelles le progrès technique a tendance à ralentir dans nos économies : la perte d’efficacité de la recherche-développement (les investissements en R&D toujours plus coûteux – comme dans l’industrie pharmaceutique ou l’extraction pétrolière – sont entrés dans les rendements décroissants), l’augmentation de l’intensité capitalistique (une quantité de capital toujours plus grande est nécessaire pour créer la même richesse, d’autant que les taux d’intérêt faibles incitent à l’accumulation du capital), la réduction du poids des secteurs où les gains de productivité sont élevés (comme l’industrie manufacturière dans le cadre d’une véritable « tertiarisation de l’économie mondiale »), le niveau de qualification insuffisant de la population active (l’amaigrissement du secteur industriel va de pair avec la dégradation de la qualification des salariés), et les délais importants entre l’apparition d’une innovation majeure (comme Internet) et son impact sur la productivité globale des facteurs (PGF) n
CROISSANCE ÉCONOMQUE
Progrès technique Institutions (droits de propriété, droit commercial, etc) Source : melchior.fr
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Accumulation du capital productif (investissement)
Ressources naturelles (matières premières)
Capital humain (éducation) Ouverture internationale et mondialisation (débouchés extérieurs)
http://www.melchior.fr/Corriges-des-documents-de-l-et.11593.0.html
ERIK BRYNJOLFSSON « LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE ÈRE DE PROSPÉRITÉ »
Erik Brynjolfsson, économiste
POUR L’ÉCONOMISTE AMÉRICAIN, QUI INSPIRE LA DIRECTRICE DU FMI, CHRISTINE LAGARDE, L’ESSOR DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ANNONCE LA PROCHAINE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MÉCANIQUE, MAIS COGNITIVE. RETROUVEZ L’INTERVIEW DANS ENJEUX LES ECHOS, MAI 2014. SELON VOTRE LIVRE, NOUS SERIONS ENTRÉS DANS UNE DEUXIÈME PHASE DE MÉCANISATION DU TRAVAIL, PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIÈRE, AU XIXe SIÈCLE. A QUOI LE VOYEZVOUS ? Le titre, Le Deuxième âge de la machine, est en effet un clin d’œil à cette époque où la machine, remplaçant les muscles des chevaux et des hommes, a permis la mécanisation du travail physique… et un formidable décollage de l’humanité, dont le niveau et la qualité de vie étaient restés jusque-là relativement inchangés. Aujourd’hui, la puissance de calcul des ordinateurs couplée à la démultiplication des réseaux est en train de produire un phénomène similaire, à une échelle encore inédite : la mécanisation du travail cognitif. Ce qui laisse augurer une nouvelle ère de prospérité. On en voit les balbutiements avec l’apparition de technologies qui, il y a cinq ans encore, relevaient
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de la science-fiction : voiture sans conducteur, commande vocale de smartphones, télédiagnostic médical, autoremplissage de documents, automates qui répondent aux questions au téléphone ou en ligne, logiciels capables de rédiger des articles simples de résultats sportifs ou boursiers, ou de battre nos meilleurs étudiants au jeu « Jeopardy » [équivalent de « Questions pour un champion », NDLR] n
et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit. […] Les machines excellent actuellement aux tâches routinières, qu’elles soient physiques ou mentales. Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain – il y a dix ans, je ne les imaginais pas conduire une voiture ! En attendant, il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore l’avantage. La créativité et l’esprit LE PRIX NOBEL D’ÉCONOMIE d’entreprise, d’abord. Ces ROBERT SOLOW DISAIT EN deux qualités vont devenir 1987 : « JE VOIS L’AVÈNEMENT d’autant plus précieuses que DES ORDINATEURS PARTOUT la digitalisation en amplifiera SAUF DANS LES CHIFFRES les retombées. Les relations DE LA PRODUCTIVITÉ. » interpersonnelles, ensuite : POURQUOI A-T-IL FALLU AT- vendre, éduquer, motiver, soiTENDRE TRENTE ANS POUR gner… tout cela requiert des QUE S’OUVRE CETTE NOU- capacités empathiques qui VELLE ÈRE ? font encore largement défaut C’est un des effets de ces lois aux machines. La dextérité, exponentielles, comme celle enfin. Les robots sont très de Moore qui veut que la puis- maladroits : coiffeurs, jardisance de calcul des ordina- niers, plombiers ont encore de teurs double tous les dix-huit beaux jours devant eux n mois. L’esprit humain appréhende mal ce phénomène Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps vertigineux […]. Jusqu’ici, la pour Enjeux Les Echos diffusion des technologies de Le 30/05/14 l’information a été une révolution à bas bruit qui affectait nos vies à la marge et qui, en effet, dans le business, ne se traduisait guère en gains de productivité. Mais aux ÉtatsUnis, ceux-ci ont recommencé à croître depuis les années 90. Comme l’ont montré nos travaux, il faut cinq à sept ans en moyenne aux entreprises pour digérer la technologie
REGARD SUR L’ENTREPRISE ET SON ÉCOSYSTÈME L’état de la conjoncture en France en décembre 2015 Indicateur de climat des affaires France
En décembre 2015, le climat des affaires en France s’infléchit légèrement. L’indicateur qui le synthétise, perd un point. Il se situe à 101, un niveau un peu supérieur à sa moyenne de long terme (100) atteinte à la mi-année. Le climat progresse d’un point dans l’industrie et le bâtiment. Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de détail n
Source : insee.fr
COMMENT ÉVALUER LA SITUATION ÉCONOMIQUE À UN MOMENT DONNÉ ? Les décideurs publics et des grandes entreprises doivent être en mesure de connaître le mieux possible l’état de la situation économique du pays afin de prendre les mesures les plus adéquates. En France, afin de les renseigner, l’Institut national des statistiques et études économiques (Insee) publie chaque mois la valeur d’indicateurs destinés à rendre compte au mieux de la conjoncture. Les principaux sont l’indicateur de confiance des ménages et l’indicateur de climat des affaires. Le premier synthétise l’opinion des ménages sur leur environnement économique à partir d’un questionnaire posé à environ 2 000 d’entre eux. L’Insee leur demande par exemple si leur situation financière s’est améliorée récemment et s’ils prévoient qu’elle va s’améliorer, ou s’ils pensent que c’est le bon moment pour effectuer des achats importants. Le second fait la synthèse de l’opinion des chefs d’entreprise des principaux secteurs de l’économie (industrie, service, commerce, construction) à partir d’enquêtes dans lesquelles ils sont interrogés sur le niveau de leur activité. Par exemple, dans le bâtiment, l’Insee interroge les chefs d’entreprise sur l’évolution passée et prévue de l’activité,
le niveau des carnets de commande, l’évolution passée des effectifs ou le taux d’utilisation des capacités de production (Rapport : Quantité produite / Quantité maximale que l’on pourrait produire à partir des machines et équipements existants). Plus la valeur de ces indicateurs est élevée, plus les ménages ou les chefs d’entreprise considèrent que la conjoncture est favorable. Si c’est le cas, les pouvoirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu. Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de l’économie, tels que les ménages (dont la fonction économique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction économique principale est de produire) n
POUR “ALLER PLUS LOIN ” Les vidéos de melchior.fr : Trois questions à des économistes (A.Orléan, Y.Algan, Ph.Aghion…) « Le PIB et la croissance en questions», Insee http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/default.asp?page=video-croissance.htm
Les notes de lecture de melchior : Daniel Cohen, Le monde est clos et le désir infini (2015) Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux, Un nouveau monde économique (2015) Franklin D.Roosevelt, Comment j’ai vaincu la crise (2014) etc.
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Vinci en 5 chiffres clés (2014)
Vinci autoroutes / crédit photo : Alain Montaufier
• 185 000 COLLABORATEURS • 2 100 ENTREPRISES IMPLANTÉES DANS PLUS DE 100 PAYS • 38,7 MILLIARDS D’EUROS DE CHIFFRE D’AFFAIRES • 2,486 MILLIARDS D’EUROS DE RÉSULTAT NET • 260 000 CHANTIERS EN COURS
3 QUESTIONS À PIERRE COPPEY
Pierre Coppey, directeur général délégué de VINCI Crédit photo : Stéphane Lavoué
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QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MÉTIER ? Le groupe VINCI est un acteur mondial des métiers de la construction et des concessions. Nous concevons finançons, construisons, et gérons dans la durée, généralement pour le compte des collectivités publiques, des infrastructures et des équipements qui sont essentiels au bon fonctionnement des villes et au développement des territoires, tels que des autoroutes, des aéroports, des lignes ferroviaires (lignes à grandes vitesse, métros, tramways), des grands ouvrages comme des ponts, des barrages ou des stades, ou encore des réseaux d’éclairage public ou de télécommunications. Nous avons dans nos gènes un savoir-faire éprouvé en matière de génie civil, propre aux métiers de « bâtisseurs », couplé à une culture très développée du service public. C’est l’originalité et la force de notre modèle de conjuguer des branches de métiers complémentaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes. Notre activité combine ainsi des logiques de temps relativement court – celle des métiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois à quelques années suivant les chantiers – à des logiques d’exploitation de très longue durée – jusqu’à plusieurs décennies – pour les ouvrages dont nous sommes concessionnaires. C’est pourquoi nous définissons notre mode de fonctionnement en parlant d’un modèle de « constructeur-concessionnaire intégré » n
DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITÉ A-T-ELLE ÉTÉ TOUCHÉE PAR LA CRISE DE 2009 ? COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CELA ? La crise qui commence en 2009 en Europe – touchant d’abord de plein fouet la Grèce – suite à la crise financière qui a éclaté aux ÉtatsUnis en 2007-2008, est une crise que l’on peut qualifier à la fois de « crise économique », puisqu’elle a pour symptôme des phénomènes de stagnation de la croissance, voire de récession ; de « crise sociale », puisqu’elle s’accompagne d’une hausse du chômage ; et enfin de « crise budgétaire », dans la mesure où elle est à la fois la cause et la conséquence de l’accroissement des déficits et de l’explosion de la dette publique à l’échelle internationale. Les politiques dites « d’austérité » mises en place par la plupart des États pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de dépenses publiques. L’impact de telles politiques sur le secteur des travaux publics – donc de l’ensemble des métiers de la construction – est direct puisque celui-ci dépend pour une très large part des commandes des collectivités locales qui, dans ce contexte de pénurie budgétaire, ont considérablement reculé. Toutefois, la baisse des dépenses publiques ouvre dans le même temps des opportunités de croissance considérables pour les métiers des concessions, les pays endettés ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-privés. Une étude a montré qu’il
manquera ainsi aux États 1 000 milliards d’euros chaque année d’ici 2030, à l’échelle mondiale, pour répondre à leurs besoins d’investissement dans les infrastructures de transport, qui sont croissants du fait de l’explosion des phénomènes de concentration urbaine et de la demande de mobilité n LES INSTITUTS DE CONJONCTURE FONT AUJOURD’HUI ÉTAT D’UN REDÉMARRAGE DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE. AU NIVEAU DE VOTRE ENTREPRISE, RESSENTEZ-VOUS CE REDÉMARRAGE ? Nous percevons certains signaux encourageants, qui certes sont encore des signaux faibles, mais qui laissent entrevoir un possible redémarrage de l’activité économique en France. Dans la construction, les prises de commandes ont marqué une reprise au 3ème trimestre, et dans les travaux routiers, la tendance à la baisse d’activité devrait être moins marquée en 2016 qu’en 2015. Les marchés européens suscitent un regain d’intérêt de la part des acteurs financiers. Ils apparaissent à nouveau aujourd’hui comme une zone de stabilité par rapport à certains pays émergents qui suscitent à leur tour l’inquiétude. En outre, les indicateurs de trafic, très corrélés à la croissance du PIB, sont au beau fixe dans nos domaines d’activité, puisque nous avons enregistré en 2015 une croissance de 3 % du trafic sur les autoroutes françaises, et de plus de 10 % du nombre des passagers dans l’ensemble de nos aéroports dans le monde n
A TÉLÉCHARGER ÉTUDE Décembre 2015
Transdev La fraude dans les transports publics
L’étude de cas sur la thématique « Transdev, la fraude dans les transports publics ». Cette étude de cas offre un éclairage directement utilisable en classe avec les élèves pour illustrer des notions à enseigner ( défaillances de marché, discrimination par les prix, etc. ) et propose de nombreuses activités pédagogiques : QCM ; exercices type bac sur documents ; raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire. Une nouvelle façon d’éclairer les notions à enseigner !
RETROUVEZ CHAQUE MOIS, CES REGARDS CROISÉS ENTRE L’ACTUALITÉ, LA THÉORIE ÉCONOMIQUE ET LA RÉALITÉ DE L’ENTREPRISE SUR UNE THÉMATIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL. ADOSSÉ AU SITE HTTP://WWW.MELCHIOR.FR, CE JOURNAL THÉMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION D’UNE ÉQUIPE DE PROFESSEURS DE SES. LE MOIS PROCHAIN, DÉBAT&CO N°2 VOUS PROPOSE LES CLÉS DE COMPRÉHENSION DE L’ÉCONOMIE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE. CONTRIBUTEUR : VINCENT BAROU. RELECTEURS : DANIEL DIDIER ; STÉPHANIE LE CLER ; AGATHE ROY; CLAIRE VANHOVE. AGENCE DE CRÉATION : RGB.
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LittleQuizz Chaque publication est accompagnée d’un petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture. Retrouvez notre « LittleQuizz »