Debatco n°1 - février 2016

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DÉBAT&CO

Le site des sciences économiques et sociales

CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES SELON LE DERNIER RAPPORT SUR LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES DE LA BANQUE MONDIALE DE JANVIER 2016, LA CROISSANCE MONDIALE ATTEINDRA 2,9 % EN 2016, SOIT UN TAUX SUPÉRIEUR À CELUI DES ANNÉES PRÉCÉDENTES, MAIS INFÉRIEUR À CE QUI AVAIT ÉTÉ ENVISAGÉ. Si différents travaux ont été menés pour mesurer la croissance économique à l’aide d’indicateurs alternatifs, le taux de croissance du PIB demeure incontournable pour appréhender l’évolution de l’activité économique. Tout en s’interrogeant sur l’intérêt et les limites du PIB, les programmes de sciences économiques et sociales (SES) engagent à réfléchir sur les sources de la croissance économique et sur son caractère instable (partie « Croissance, fluctuations et crises » du programme de terminale ES). En effet, comme l’écrivait Joseph Schumpeter en 1942 dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie, en rendant hommage à Karl Marx qui avait mis cette vérité en lumière bien avant lui, « Le capitalisme, répétons-le, constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique et, non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait jamais le devenir ». Sur ce point, l’histoire économique

n’a pas pour le moment démenti ces grands auteurs, l’analyse de la croissance économique, des fluctuations et des crises demeure toujours d’une grande actualité. En lien avec les programmes, il nous a semblé tout d’abord intéressant d’interroger Philippe Aghion, spécialiste de l’analyse du processus de croissance mondialement reconnu, et de rappeler quelques éléments théoriques et factuels essentiels. Ensuite, nous avons choisi de vous présenter un débat contemporain en économie : la « stagnation séculaire », c’est-à-dire la fin de la croissance, est-elle inéluctable? Pour certains économistes, le tarissement de la croissance viendrait du fort ralentissement de l’augmentation de la productivité globale des facteurs (PGF), alors que d’autres économistes estiment que les nouvelles technologies constitueraient toujours un formidable réservoir de croissance. Enfin, les entreprises constituent un des acteurs majeurs du processus de croissance. Leurs choix sont des indicateurs importants pour expliquer les fluctuations de la croissance et l’existence de périodes de crise. Nous avons voulu en savoir un peu plus en interrogeant Vinci, une des plus grandes entreprises françaises, acteur mondial de premier plan dans le domaine de la construction n

Taux de croissance du PIB réel (en % annuel) Lecture : en 2015, le PIB réel en France a augmenté de 1,07 % ; il a augmenté de 2,43 % aux États-Unis et de 6,75 % en Chine. Une grandeur économique évaluée en valeur s’exprime au prix de l’année en cours, c’est-à-dire à prix courants (tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, c’est-àdire en valeur nominale). Une grandeur évaluée en volume s’exprime à prix constants (ou prix en valeur réelle), ce qui revient à éliminer l’effet de variation des prix n Source : Perspectives économiques de l’OCDE : statistiques et projections

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