DÉBAT&CO
Le site des sciences économiques et sociales JUIN 2016
MARCHÉ ET ÉTAT RÉAGISSANT À LA CHUTE DE CERTAINS PRIX SUR LES MARCHÉS AGRICOLES, DE NOMBREUX AGRICULTEURS MANIFESTENT DÉBUT 2016, RÉCLAMANT DE L’ÉTAT LA GARANTIE D’UN PRIX COUVRANT LEURS COÛTS DE PRODUCTION ET PERMETTANT LA SURVIE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES. CETTE ACTUALITÉ ILLUSTRE LE FAIT QUE DANS UNE ÉCONOMIE DE MARCHÉ, ÉTAT ET MARCHÉ NE SONT PAS CLOISONNÉS, CE QUE METTENT EN ÉVIDENCE LES PROGRAMMES DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES. À la fin du XIXe siècle, les économistes néoclassiques ont théorisé le marché comme un mode de coordination particulièrement efficient : une unique variable, le prix, permet d’ajuster les intérêts d’une multitude d’agents. Cependant tous les économistes, y compris libéraux, affirment que les gains issus de l’échange concurrentiel ne tiennent pas seulement à la liberté des acteurs, mais aussi à la présence d’institutions de réglementations qui permettent de corriger les défaillances du marché et de lutter contre certains risques comme celui d’abus de position dominante. La politique réglementaire relève de la politique structurelle, qui vise à garantir sur le moyen et long terme le bon fonctionnement des marchés. « La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » du 6 août 2015 (dite « loi Macron », nom de l’actuel ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron) autorise l’ouverture de certaines professions réglementées, l’extension du travail dominical et la libéralisation du transport en autocar. Jusqu’alors la réglementation dans le domaine des transports affirmait une préférence nationale pour le transport ferroviaire, sous le contrôle d’un monopole d’État. Ainsi le degré et les limites de la marchandisation résultent des décisions du législateur et d’un choix de société. Les règles juridiques déterminent ce qui relève ou ne relève pas de l’échange marchand et encadrent le fonctionnement des marchés. Il est même envisageable que l’État soit un entrepreneur dans le cas des entreprises publiques, ou qu’il soit un des actionnaires principaux de certaines sociétés dans différents secteurs économiques.
Nous avons demandé à Francis Kramarz, professeur d’économie et directeur du Centre de recherche en économie et statistique (CREST), de nous éclairer sur les relations entre le marché et l’État. Enfin Sonia Arhainx, directrice de l’entreprise Isilines créée en 2015 à la suite de la « loi Macron », expliquera les conséquences de cette loi sur le marché des transports en autocar n
Les participations de l’État dans les entreprises cotées
Lecture : Au 30 juin 2014, l’État détenait 84,5% du capital d’Électricité de France (EDF). n Source : Les Echos, le 20 juillet 2015
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