Débat&Co
Le site des sciences économiques et sociales AOÛT 2016
L’Union européenne et la zone euro Après avoir connu une forte baisse en 2009, le PIB de la zone euro1 s’accroît à nouveau en 2010 et dans une moindre mesure en 2011. Mais cette reprise est éphémère : le taux de croissance du PIB de la zone euro est à nouveau négatif en 2012 et 2013. Depuis, le PIB des pays membres de la zone euro augmente en moyenne de moins de 2% par an.
de l’Union européenne. Ce Brexit pose également le problème de l’adhésion des peuples au projet européen.
La crise a mis à mal l’entité européenne à différents niveaux de son intégration. La Grèce a failli sortir de la zone euro à plusieurs reprises en 2010, 2012 et 2015 (le Grexit 2) tout en demeurant membre de l’Union européenne 3. En juin 2016, c’est le Brexit 4 : le Royaume-Uni, qui n’est pas dans la zone euro, décide de sortir de l’Union Européenne3 ! Une incertitude plane sur l’avenir de l’Union européenne (UE) et la zone euro. L’éventualité du Grexit par le passé met en lumière les faiblesses de la monnaie unique ; la réalité du Brexit révèle les limites de l’intégration européenne. La faible croissance actuelle au sein de l’UE ou/et de la zone euro ne peut pas faire oublier leurs fragilités : seuls 19 des 28 pays membres de l’UE (avant la sortie du Royaume-Uni) partagent une monnaie unique ; les situations macroéconomiques des pays membres de l’UE sont fortement hétérogènes ; la gouvernance européenne est partiellement déficiente ; la solidarité entre les membres de l’UE est parfois insuffisante.
Pour répondre à ces questions nous avons demandé à Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis de nous faire part de son analyse de la situation. Bruno Labrosse, Directeur du développement stratégique de l’entreprise SEB, de son côté, nous a éclairés sur les rapports que son entreprise entretient avec la monnaie unique n
À la suite de la crise des subprimes, survient au printemps 2010 la crise de la dette souveraine : des pays comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal, ne parviennent plus à faire face au service de la dette 5 publique. Afin de faire face aux échéances, ces pays sont conduits à mener des politiques de rigueur, qui, risquant de renforcer la récession, peuvent s’avérer pro-cycliques. L’épisode de la crise grecque met en exergue la question de la solidarité des membres de la zone euro en cas de défaillance de l’un des leurs. Il met également en évidence la question du rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans la régulation des crises. Au-delà de la zone euro, les institutions européennes sont ébranlées. Lors du référendum du 23 juin 2016, le Royaume-Uni a décidé de sortir
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Deux questionnements émergent alors : Quels mécanismes de solidarité entre les États-membres doivent être mis en place pour consolider l’euro ? Comment l’Union européenne peut-elle retrouver un nouveau souffle alors que d’autres pays membres de l’UE peuvent être tentés de la quitter ?
1. Zone euro : 19 membres au 1er janvier 2015. 2. Grexit : néologisme apparu en 2012 dans la presse internationale, formé de l’anglais Greece (Grèce) et exit (sortie) ; il désignait l’exclusion de la Grèce de la zone euro ou son départ volontaire qui étaient envisagés. 3. Union européenne : 28 membres avant la sortie du Royaume-Uni en 2016. 4. Brexit : de British (britannique) et exit (sortie). 5. Le service de la dette est mesuré chaque année par le remboursement du capital emprunté et le versement des intérêts.
Source : Eurostat.com
À partir de 2009, le PIB en volume de la zone euro diminue plusieurs années et lorsqu’il s’accroît le taux de croissance demeure inférieur à 2%. Sur cette même période, le taux de chômage de la zone euro se maintient nettement au-dessus de 10%.