Assemblée générale Retombées presse significatives A l’occasion de la publication de « Réformer le réformateur » et de la nomination d’Antoine Frérot, président de l’Institut de l’entreprise 25/01/2017
29, rue de Lisbonne - 75008 Paris - France - Tél : + 33 (0)1 53 23 05 40 - Fax : + 33 (0)1 47 23 79 01 - www.institutentreprise.fr
Sommaire Réformer le réformateur Restaurer la responsabilité des décideurs publics « La réforme passe par une restauration de la responsabilité des décideurs publics » Au...
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Opinion [L'] - 20/09/2016
Quels talents pour la haute fonction publique ? « MANAGER LES MANAGERS, C'EST LEUR DONNER DES MARGES DE MANOEUVRE »
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Acteurs Publics - 01/01/2017
Ouvrir le marché politique J.-C. Fromantin et J.-D. Senard : «Aider le salarié du privé à s'engager en politique»
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Le Figaro - 19/11/2016
Changement de présidence Antoine Frérot, le PDG de Veolia, va présider l'Institut de l'entreprise Les Echos - 11/01/2017
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RĂŠformer le rĂŠformateur
Restaurer la responsabilitĂŠ des dĂŠcideurs publics
PAYS :France
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JOURNALISTE :Raphaël Legendre
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20 septembre 2016 - N°843
La fabrique
de
L’invité du 14 Bassano « La réforme passe par une restauration de la responsabilité des décideurs publics » Augustin de Romanet : « Jecrois que l’on a beaucoup progressé, à gauche comme à droite, sur la prise de conscience que l’exercice du pouvoir est pour une large part un art d’exécution » uteur d’un remarqué Non aux Trente douloureuses (Plon), ancien grand serviteur de l’Etat aujourd’hui PDG du groupe ADP, Augustin de Romanet a supervisé un groupe de travail sur la « responsabilité des décideurs publics ». C’estle premier volet d’une note intitulée «Réformons le réformateur »issue de la série «Gouverner au XXI e siècle», une réflexion initiée par l’Institut de l’entreprise dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
A
En introduction de la note consacrée à la responsabilité des décideurs publics, on peut lire : «La réforme ne doit pas seulement concerner les structures de l’économie et les services publics, mais aussi nos institutions et le système politico-administratif. » Pourquoi avoir choisi ce thème ? La démarche de l’Institut de l’entreprise vise à faire des propositions concrètes afin d’améliorer le fonctionnement des pouvoirs publics. En France, l’Etat a toujours le dernier mot. C’est pourtant lui qui doit remettre en question ses modes de fonctionnement, à propos desquels il est très critiqué. C’est un sujet délicat. C’estun peu comme si l’on demandait à un malade de se soigner lui-même. Voilà pourquoi je pense qu’il est opportun que le monde de l’entreprise aille au-delà des imprécations et apporte sa pierre au débat public pour un meilleur Etat, qui reste
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irremplaçable. Pourquoi la réforme est-elle si compliquée en France ? Si j’osais, je remonterais à une décision du Conseil d’Etat prise en présence de Louis XIV le 13avril 1661intimant aux membres du Clergé de signer un formulaire condamnant la doctrine de Port-Royal. L’Etat s’érigeait en maître des consciences. Nous ne sommes peut-être pas totalement sortis de cette tradition d’une certaine confiscation del’intérêt général par l’Etat. L’habitude des contre-pouvoirs qui s’équilibrent entre exécutif, législatif et judiciaire, estmoins forte en France qu’en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou dans des pays récemment centralisés comme l’Allemagne ou l’Italie. D’autre part, la France est un pays dans lequel on fait traditionnellement plus confiance àla loi qu’au contrat. La première protégeant, le second opprimant ; alors que l’on peut aussiestimer que l’inverse estvrai. Quels sont les défauts du système politico-administratif ? La chaîne de responsabilité n’est pas clairement définie. Par exemple, la répartition des tâches et des responsabilités entre les directeurs d’administration centrale, bénéficiant de la légitimité d’une nomination en conseil des ministres, et les cabinets ministériels, nommés par simple décision du ministre, n’est pas toujours claire. Il faudrait mieux délimiter le champ d’action des membres des cabinets ministériels.
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Défendez-vous un « spoil system » à la française ? L’inconvénient du «spoil system », c’estqu’il donne à penser qu’il serait impossible à une ou à un haut fonctionnaire de servir fidèlement deux ministres successifsn’ayant pasla même couleur politique. Ayant moi-même servi des gouvernements de droite et de gauche avec une égale loyauté, je ne crois pas que cette hypothèse soit vérifiée. Redonner du pouvoir aux directeurs d’administration n’impose pas de les changer tous à chaque alternance, ce qui serait un gaspillage de talents. Ce qui pose la question de la compétence technique des ministres… Les ministres ont besoin d’avoir de la légitimité, de la durée et de l’autorité. Leur statut doit être revalorisé. Pour ce faire, il est préférable de choisir des ministres ayant déjà réfléchi, si possible, au domaine d’action qui leur sera confié, leur donnant une visibilité sur la durée de leur mandat pour qu’ils puissent s’y investir à fond et exercer une réelle autorité sur des fonctionnaires qui doivent leur être subordonnés. Les périmètres ministériels, enfin, doivent être stabilisés. Faut-il créer des «shadow cabinets » comme en Grande-Bretagne ? Cen’est pas dans la tradition française. Les aspirants Premier ministre ou président de la République ne sont pas enthousiastes àl’idée qu’en nommant quinze membres de leur « shadow cabinet », ils risquent de faire quatre fois plus de déçus qui leur manqueront dans la conquête du pouvoir. Malgré cette objection, il n’est pas interdit pour un aspirant à la tête de l’Etat de recommander àsessoutiens les plus actifs de sespécialiser dans tel ou tel domaine. Ceci n’a pas besoin d’être public. Faut-il supprimer les cabinets ministériels ? Non, les cabinets sont utiles. Ils permettent aux ministres de démultiplier leur action auprès de l’administration. Cependant, depuis les années1970,la tendance aété de lestransformer en administration bis. On estime qu’il y aurait environ 600 membres de cabinets, soit autant que les 600 sous-directions de l’administration centrale. Il est urgent de réhabiliter les administrations. Le général de Gaulle disait que les directeurs
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d’administration étaient «les enfants légitimes de la République » car nommés en conseil des ministres, les comparant aux membres des cabinets qui en étaient «les enfants naturels ». Les deux sont utiles mais il faut ramener lescabinets àun rôle plus circonscrit. Faut-il alors réduire leur taille ? Oui. Les membres de cabinet étant la plupart du temps des personnes de talent, ils occupent l’espace qui leur est donné. Si vous chargez un membre de cabinet responsable de superviser une direction de l’administration centrale, il aura de façon très naturelle la tentation de diriger la direction en question. C’est humain. Ce ne sont pas les personnes qui sont en causemais le système qu’il faut repenser.
« Nous ne sommes peut-être pas totalement sortis de cette tradition d’une certaine confiscation de l’intérêt général par l’Etat » Quand Ronald Reagan est arrivé au pouvoir, son équipe avait 13kg de documents sous le bras pour lancer lesréformes. Y a-t-il une fatalité àl’impréparation à gouverner en France ? Jene me prononcerai pas sur le passé. En revanche, il me semble que s’agissantde 2017,et face à la difficulté de la situation, l’intégralité des candidats marque désormais un attachement beaucoup plus grand à préparer en détail les100 premiers jours de laprise du pouvoir. Jecrois que l’on a beaucoup progressé, à gauche comme à droite, sur la prise de conscience que l’exercice du pouvoir est pour une large part un art d’exécution. Responsabiliser l’administration implique de pouvoir la motiver. Comment faire ? J’avais été intéressé par la proposition de Nicolas Sarkozy, en 2007, d’instaurer pour une centaine des principaux dirigeants d’administrations centrales des contrats sur objectifs de trois ans permettant d’élargir
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au-delà de la fonction publique le vivier de responsables. Cette idée n’a pas eu de suite. Ce type de schéma doit être à nouveau creusé. Il permettrait de faire bénéficier la fonction publique des services de femmes ou d’hommes ayant prouvé leur capacité de réforme sans être nécessairement fonctionnaires, c’est-à-dire avoir réussi un concours entre 18et 25ans… Et lessanctions ? Vous avez raison, la responsabilité ne va pas sans sanctions. Mais on ne peut pas envisagerde bonnes sanctions sans des gouvernances ellesmêmes irréprochables. C’estdonc tout le chantier de la gouvernance qui doit être repris depuis l’origine. Faut-il davantage de passerelles entre public et privé ? Elles existent mais sont insuffisantes. Notamment dans les plus hauts niveaux de la hiérarchie. En 2009, lorsque nous avons fait participer au conseil d’administration du Fonds stratégique d’investissement trois membres venant du secteur privé –Patricia Barbizet (Artemis), Denis Kessler (Scor) et Xavier Fontanet (Essilor), qui ont eu une participation très active dans la gouvernance du fonds –, cela a été bien accepté par les salariés du FSI, dont beaucoup étaient fonctionnaires. Ils mesuraient le bénéfice de la fertilisation croisée des deux expériences. Cetype de démarche gagnerait à être multiplié.
décision prise, son exécution doit être irrépro chable. Il faut donc allier au plus haut niveau intensité de la conviction et art de la mise en œuvre.
Interview
Raphaël Legendre et Rémi Godeau @LEGENRA @remigodeau
t t
Un grand serviteur de l’Etat Depuis novembre 2012, Augustin de Romanet est PDG du groupe ADP. Enarque, il a réalisé une grande partie de sacarrière en cabinets ministériels et a été secrétaire général adjoint de la présidence de la République de juin 2005 à octobre 2006. Après un passage par le privé, il est nommé en mars 2007 directeur général de la Caissedes dépôts et consignations. Pour l’Institut de l’entreprise, il a supervisé avec François Ewald un groupe de travail ayant donné lieu à une note, « Restaurer la responsabilité des décideurs politiques ».
Renforcer l’efficacité opérationnelle de l’action publique, est-ce le moyen de renouer la confiance entre le peuple et les élites ? Il n’y a pas d’exercice plus difficile aujourd’hui que celui de responsable politique. Nul plus que lui n’est soumis à des injonctions contradictoires, venues des divers intérêts particuliers, même si l’ensemble du pays réclame une vision globale aussi transparente que possible. Il lui appartient donc de délivrer un messagequi fasse coïncider ce qu’il estime être la vérité de la situation avec savérité des solutions à mettre en œuvre. Le tout, au risque de mécontenter une grande partie des Français, dont éventuellement une partie de sespropres électeurs. Une fois la
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Quels talents pour la haute fonction publique ?
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JOURNALISTE :Sylvain Henry
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1 janvier 2017 - N°125
NOINIdO
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HAUTS FONCTIONNAIRES «Manager les managers, c'est leur donner des marges de manœuvre »
COLLECTIVITÉS Pour un service public de qualité, adapter le statut de la territoriale
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Le respect, condition première de l'efficacité de la communication
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« MANAGER LES MANAGERS, C'EST LEUR DONNER DES MARGES DE MANŒUVRE » Anne-Marie
Idrac, ex-secrétaire d'État aux Transports et ancienne présidente de la RATP et de la SNCF, a écrit la
note «Réformer le réformateur, quels talents pour la haute fonction publique?»
Pourquoi
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de réformer
talents
dans
néces-
la gestion
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tement
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en
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rendre compte.
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C'est cette vision exiles compléments techniques,
des
qui inspire
dans notre note les propositions en termes de recrutement, de formation,
le recru-
ching,
formation...
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d'audition
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en effet
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des
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dont
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purement
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de tel paragraphe il faut dépasser
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dans
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c'est-à-dire
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au
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relève pas seulement
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Par ailleurs,
dépasser les seuls critères de corps, de
en
ne sont-elles
de haut
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lutions
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critères
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cenétape
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Nous
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Certaines
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Page 12
mettez
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niveau
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tration doivent d'abord comprendre leur environnement à 360 degrés
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et à ce titre les mana-
l'Institut
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sont,
de plusieurs
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malheu-
qui aurait pu s'appeler
une vision
publics».
administrations,
formés
dans
La note
«Quel management
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ministérielles
ce qui reste
de l'entreprise,
le temps
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à responsabili-
insuffisant
très prometteuse
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des
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de
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est plus fort. Cela suppose
tés des managers
Romanet,
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par Augustin
des décideurs
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une
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capacités
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piloter
que
entreprise
décrit
des talents
l'entreprise
plus difficile
que cette étude
management ciable
publique? Diriger
etc. Je précise
publiée par l'Institut de l'entreprise.
place.
mieux
prendre
justement,
passe
par
compétences,
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quasiment
fonction
publique.
pas seulement exercée
en
parcours
la valorisation
qui n'existe
pas dans la haute Et je ne parle
les
du pri-
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fonctionnaire
à la Commission
euro-
En effet,
la fonction
publique
n'est
à ce discours,
même
péenne à Bruxelles (ce qui est d'autant
guère habituée
plus important
si dans les faits il se vérifie:
que nous y sommes en
perte d'influence..,)
n'est
malheureu-
poste n'aura
sement
pas un plus dans sa carrière.
selon qu'il
Il s'est,
d'une
mis
de très talentueux
pas
et d'être
certaine
en «stand-by», prévu... tion
manière,
son retour
Ce qu'on
n'est
appelle
la valorisa-
des acquis de l'expérience
doit permettre parcours ajoutée,
(VAE)
une mise en valeur des
de traverse
à haute
valeur
qui peuvent
apporter
beau-
envergure
est assumé par quelqu'un capable
de simplement
respectueux
Le rayonnement de statuts
n'est
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qui doivent
pour restau-
insuffisamment
Elle aide notamment
J'observe
être repérés et mis
tion
des avancées,
comme
de la direction
publique
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en véritable
Au-delà
de la « GRH »
en lettres la gestion
composés
d'horizons sont
« Les
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différents
ainsi
initiative
une
bonne
dans le sens de
l'ouverture
des esprits.
Cela va d'ailleurs avec l'évolution
de pair des ser-
instaurer
réellement
de délivrance,
larités des territoires
ils s'adressent, même
particu-
publics
alors
mouvement
personnalisation
aux
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selon les différents
auxquels
il faut
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à une
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en avant. évident
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être
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certaines
des profils
bouger
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Page 13
des leurs
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d'adapter
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de
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pu mener
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je dirigeais
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est qu'elle la discussion
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ligne
les
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bien
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formation, d'affec-
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de primes ou de changement tation,
politiques
pouvoir
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et le «comment
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«manager
c'est leur donner
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de
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dans le cadre d'un
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évidemment commun.
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évo-
l'administration.
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leurs, au niveau central,
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c'est-à-dire
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ger public
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à bien
moins.
Pour note
concrète
et quotidienne
pas s'extraire
situa-
des parcours et du management.
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res-
réussir sa mission si les
dans leurs modes
adaptés
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des
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la
géné-
et de la fonc-
(DGAFP)
Les jurys
venues
vis-à-
et de l'extérieur.
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de
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et ceux qui sont capables
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publiques,
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des •••
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1 janvier 2017 - N°125
« MANAGER LES MANAGERS, C'EST LEUR DONNER DES MARGES DE MANŒUVRE » Idrac, ex-secrétaire d'État aux Transports présidente de la RATP et de la SNCF
Anne-Marie et ancienne
• • • En matière parcours, en compte du
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management
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les effectifs.
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L'avenir au
plus conséquente.
regard
privés
manœuvre.
prendre
via une rémunération
manière
de
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de
chez eux,
des Gulliver
soit fait davantage
qu'ils
tielle De
temps,
marge
au service public. leur
du privé sur ses
antérieurs.
le volet
individuelle
d'engagement
d'être
Ils sont partants
une
et poten-
en
nouvelles
rémunération,
niveau
pourrait-on
en compte
capacité
moderniser
de déontologie.
de rétribuer
du haut
énorme
Les révisions
publiques
évaluées
révisées
supposent
face à des injoncJe ressens
tiellement
sera véritablement
politiques
sous
Nous proposons
paraît difficile
contradictoires.
d'être
aux
à une charte
Concernant
tions
méritent
pour-
raient être bénéfiques deux univers.
fonctionnaires
été
certains
Les
« Le rayonnement n'est pas question de statuts mais de profils, qui doivent être mis en avant. »
il est regret-
que certains
faire
le
ressemble
fonctionnaires
hauts
de
abordée.
heureux;
Bermudes.
sens:
demain le désarroi
action
des services publics
C'est
qui,
c'est la même
sur le rap-
? », j'avais
pour par
véritablement
à tout
l'État
publique
de la moindre
en
[alors de
«Quelle
le sentiment
pour
échapper
d'intérêts.
moment, celui
publique;
doivent
un triangle
secteur
être recrutées
ndlr]
leur part et en même
de ces personnes
utilement
elles
de
maîtri-
d'un
Mandon
à la Réforme
port de France Stratégie
frappée
espèce
besoin
compétentes,
Thierry
d'État
et à la Simplification,
l'expé-
déontolo-
Il existe
triangle:
personnes
de
de
pour
secrétaire
privé?
Au-delà
de
de
comment
de
aux managers
les talents.
travailler
les énergies,
de
et d'ac-
Les bases de ce
réformateur de l'accélérer.
sont
posées.
•
Propos recueillis par Sylvain Henry
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RUBRIQUE :Champs libres débats
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JOURNALISTE :Marie-Laetitia Bona…
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19 novembre 2016 - N°22481
DÉBATS CHAMPS LIBRES
PROPOS RECUEILLISPAR
MARIE-LAETITIABONAVITA
@mlbonavita
LE FIGARO.- Brexit, Trump… certains pronostiquent, en France, une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle tandis qu’une récente étude Ipsos-Sopra Steria avance qu’un citoyen serait tenté par un régime autoritaire. La démocratie française est-elle menacée ?
Jean-Christophe FROMANTIN. - Cette forme de résignation m’inquiète surtout dans une démocratie comme la nôtre, marquée par l’histoire et les idées politiques. Notre pays devrait au contraire participer aux idées nouvelles dans un monde qui change et qui échange de plus en plus. Quant à la montée du populisme, je crains cette surenchère dans la radicalité d’un régime politique qui résoudrait tout. Hannah Arendt appelait à construire la politique sur la diversité des talents et des compétences. Nous devons nous mobiliser. C’est notre indifférence au bien commun qui nourrit lespopulismes. Jean-Dominique SENARD.- Il faut avoir en toile de fond cette évolution de la mondialisation dont on nous parle tant. Il est indiscutable que les grandes évolutions de cesvingt dernières années, avec une redistribution des richesses des classesmoyennes des pays occidentalisés en faveur des pays émergents, expliquent les réactions antimondialisation. Si, en France, l’atmosphère générale n’est pas bonne, le malaise social vient essentiellement de la montée du chômage. Le manque de confiance de nos citoyens tient aussi beaucoup au déficit d’explication politique sur l’économie. On ne peut pas demander aux citoyens de comprendre toutes les contraintes qui nous entourent, mais il est un devoir de créer la
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confiance en éclairant, non seulement au travers des médias, mais aussi au travers du système éducatif. J.-C. F. - Comment, surtout, peut-on perdre espoir quand on observe la fascination des nouvelles classes moyennes des pays émergents pour les modèles occidentaux que représentent notamment la France, l’Allemagne ou les ÉtatsUnis ? Ces pays émergents apprécient notre culture, notre éducation, nos technologies… Ils représenteront deux tiers de la population mondiale à l’horizon 2030-2050. Nous n’avons pas vocation à être disqualifié dans la mondialisation. Au contraire, c’est à nous de configurer notre projet politique pour qu’il s’adresse au monde, fort de sesvaleurs, de sacréativité et de sacapacité d’innovation. Votre étude pointe l’endogamie de la politique. Le principe de la primaire ne renforce-t-il pas l’importance des partis ?
J.-C. F. - En effet. Le principe de la primaire est pour moi contraire à l’esprit des institutions tel que le général de Gaulle les a construites en 1958, puis révisées en 1962 avec le suffrage universel. Il tendait à retrouver de la hauteur de vue, en appelant le président de la République à être davantage en relation avec le peuple et moins dans les mains des partis politiques. Si les candidats aux prochaines primaires, de la droite comme de la gauche, ont pour certains des qualités indéniables, tous cohabitent dans le même système politique. Il s’agit là d’un détournement de l’élection présidentielle par les professionnels de la
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politique qui n’est guère conciliable avec l’audace nécessaire dans cette période de renouveau. Dans une note sur les partis politiques, la philosophe Simone Weil souligne qu’il y a une forme d’incompatibilité entre ce qu’elle appelle la « lumière intérieure » , c’est-à-dire le discernement, et finalement l’appartenance aux communautés d’intérêts que sont les partis politiques. Aujourd’hui, on laisse le monopole de la présidentielle aux partis alors qu’à peine 12% des Français leur font confiance. N’y a-t-il pas un paradoxe, voire un risque pour la démocratie ? C’est justement pour lutter contre cette endogamie que j’ai lancé l’initiative « 577pour la France » qui vise àprésenter partout en France des candidats indépendants aux élections législatives. J.-D. S.- Jean-Christophe Fromantin est mieux placé que moi pour porter un jugement politique sur le sujet et j’apprécie savue sur les institutions de la Ve République. L’absence d’un leadership politique évident explique sans doute ce recours à des primaires. Ce que je regrette le plus dans ce processus, c’est que la France vit dans un régime d’élections permanentes. Nous en avons encore pour huit mois jusqu’à la fin des législatives. En tant que patron industriel et responsable économique, je vous laisse imaginer ce que cela implique en matière de décisions et de priorités dans un monde qui ne cessed’évoluer. À titre personnel, je regrette le septennat, qui permettait au chef d’État de mener à bien sa politique de façon indépendante du Parlement. J.-C. F. - Les primaires et le quinquennat sont, en effet, deux éléments qui se conjuguent tristement dans la mesure où les députés ne sont que la conséquence d’une dynamique présidentielle et non plus un contre-pouvoir véritablement représentatif de la France. Les zadistes, le mouvement Nuit debout, Les blogs et les réseaux sociaux contribuent à cette démocratie participative régulièrement chantée par les politiques. Que penser de ces divers apports ?
J.-C. F. - Cesnouveaux comportements montrent l’effacement du militantisme
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discipliné au profit d’expressions plus spontanées. Même si ces mouvements sont marginaux, parfois de mauvaise foi, l’homme politique ne peut pas les ignorer. La distance de plus en plus grande entre le monde politique et la société civile explique probablement l’émancipation de cesmouvements. Il est indéniable que ces mouvements vont faire de plus en plus pression sur l’homme politique, au risque de le déboussoler. Celui qui aura une doctrine personnelle, un cap, une éthique et un projet s’en sortira. En revanche, celui qui fait métier de la politique, à l’écoute de ce qui le fera gagner coûte que coûte, sera perdu. Quant à l’émergence de contributeurs qui, à travers les blogs et réseaux sociaux, veulent apporter, par leurs expériences, leurs compétences, de l’épaisseur au débat politique, c’est une bonne chose. Mais s’ils refusent systématiquement de confronter librement leurs idées au suffrage universel, ils resteront dans des concepts, des réactions ou des conseils alors que la France a besoin d’acteurs qui s’engagent. J.-D. S. - Qu’on l’apprécie ou non, la multiplication de blogs, d’opinions sur les réseaux montre que lescitoyens s’intéressent énormément à la vie politique au sens noble du terme, c’est-à-dire à la vie de la cité. Lors de ma participation à la COP22 au Maroc, j’ai été frappé par le nombre de groupes ou d’associations qui se situent en dehors des systèmes traditionnels tels que l’ONU. Il y a là un désir de participer et d’agir, ce qui est plutôt une bonne nouvelle et qui, nécessairement, va animer la vie politique très différemment dans les années qui viennent. Comment alors faire une politique autrement ? J.-C. F. - Aujourd’hui, on ne considère la politique que comme un métier dans un univers fermé, au lieu de la voir comme une ouverture vers tous ceux qui, forts de leur expérience, entrepreneuriale, d’élu local ou d’acteur associatif, peuvent irriguer avec des idées neuves le débat public. D’où plusieurs propositions que nous faisons dans notre rapport, pour inciter de nouveaux venus à consacrer un temps de leur vie à la politique. Afin de
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rompre avec l’hyper-centralisation du système, nous préconisons par exemple que le financement public soit transféré des partis vers les candidats, y compris aux élections locales. Celapermettrait de mobiliser des ressources au service de nouvelles dynamiques politiques locales ou nationales. Nous préconisons également le non-cumul des mandats dans le temps afin de ne pas laisser seconstruire des carrières politiques et de stimuler le renouveau. J.-D. S. - Je regrette le discrédit dont souffrent les hommes et femmes politiques qui, pour la plupart, font preuve d’un engagement considérable et donnent beaucoup de leur vie personnelle. Lorsque, tout en ayant une activité professionnelle, j’étais il y a quelques années simple élu à Saint-Rémy-de-Provence, j’ai mesuré cequ’étaient lestrains de nuit, les permanences. J’ai surtout compris à quel point lesdifférences de statut professionnel étaient déterminantes pour pouvoir exercer cette noble tâche. La prégnance des fonctionnaires en politique s’explique par le statut exceptionnel du détachement qui garantit aux agents de l’État le maintien des avantages de la retraite dansla durée, le retour dansson corps d’origine. Prémunies contre la menace du chômage, ces mêmes personnes peuvent d’ailleurs ériger des règles et des lois sur le sujet. Un salarié du secteur privé, lui, est soumis à la fragilité de sa vie professionnelle. Pire, son action au service de la cité peut être considérée comme suspecte, au risque de décourager les plus braves. Il faut arrêter cela. C’est pour cette raison que j’ai souhaité m’associer à Jean-Christophe Fromantin, qui est le parfait exemple d’un entrepreneur qui s’est lancé en politique, afin d’apporter ma modeste contribution à ce débat. Chez Michelin, j’ai mis sur pied une charte qui garantit une neutralité absolue à tout salarié qui veut briguer un mandat politique local ou national. Les réactions, au sein du groupe, ont été franchement positives. Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour un salarié de Michelin ?
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J.-D. S. - Le salarié qui souhaite se présenter à un mandat sera accompagné par les équipes du personnel qui, sous le contrôle d’un comité d’éthique du groupe et avec mon engagement de garantir la neutralité absolue des choix, sera soutenu et aidé dans son engagement. Il n’est évidemment pas question de financer sa candidature mais de lui accorder du temps libre, à mi-temps ou à temps plein, en fonction de l’importance et du lieu de son mandat. Il pourra revenir à tout moment dans l’entreprise et nous tiendrons compte dans l’évolution de sa carrière de cette expérience, évidemment positive, dans le public. Je crois énormément au cercle vertueux du partenariat public-privé. Je regrette le niveau parfois affligeant des débats économiques, à l’exemple de ceux sur la pénibilité ou plus récemment, sur la loi sur le travail, et je suis convaincu que ce nouvel équilibre aura l’avantage de le relever. Au passage, j’indique que cette forme de soutien des entreprises aux salariés souhaitant s’engager en politique ne doit pas faire l’objet d’une loi. Il n’est pas question d’ajouter aux petites entreprises une contrainte supplémentaire. De ce point de vue, le rôle des grandes entreprises, qui auront plus de facilité à appliquer ce processus, est très important. J.-C. F. - Je pense que ce regard porté par une grande entreprise sur la politique va participer à redonner de la noblesse à l’engagement pour la cité. On ne peut plus fonctionner dans un système qui détermine une « communauté politique » et une « société civile ». Au risque que les citoyens deviennent des clients et les politiques des fournisseurs. D’où l’importance pour les citoyens de s’engager au nom de l’intérêt général. La philosophe Hannah Arendt interrogeait : « Que faites-vous de votre liberté ? » Le pape François, lui-même, nous invite à nous « mêler » de politique, à aller là où l’on ne nous attend pas. Et puis, reconnaissons que la synthèse des talents, des compétences et des expériences est un formidable levier À l’Assemblée j’ai
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formidable levier. À l Assemblée, jai créé autour du projet de loi de finances (PLF) un groupe « PLF entrepreneurs » queje réunis tous lesquinze jours, de juin à décembre, pour arriver dans le débat parlementaire avec des prises de position, des amendements, qui sont le reflet de la vraie vie. La candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle est-elle le reflet de ce renouveau politique ?
J.-C. F. - Emmanuel Macron ne vient pas de l’entreprise. C’est un énarque devenu banquier, et arrivé en politique en passant par le ministère de l’Économie. Cela dit, lors du débat sur la loi croissance et activité, j’ai apprécié sa méthode, son ouverture intellectuelle, sans dogmatisme. Cette forme de modernité a suscité – à droite et à gauche – des critiques de la part de ceux qui vivent du système politique alors qu’elle correspond à ce que doit être le débat public. J.-D. S.- Quoi qu’on pense de la personne ou de son programme, convenons qu’Emmanuel Macron a le mérite d’apporter de la fluidité dans le monde politique et d’être le représentant de la génération du numérique. Jean-Dominique Senard, que répondezvous à ceux qui estiment que les grandes entreprises, très implantées à l’étranger, ont déserté le débat sur l’organisation de la cité ?
J.-D. S. - Cette critique est une forme de dénigrement caricatural qui participe à ce rejet de la mondialisation. Michelin réalise 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger dont 35 % en Amérique du Nord. Cen’est pas pour cela que le groupe n’est pas français. Au contraire. Le plus bel exemple est la récente inauguration aux côtés du premier ministre à Clermont-Ferrand, berceau de Michelin, d’un des plus grands centres de technologie en Europe. C’est l’illustration parfaite du pari de la France que je fais. * Lundi 21 novembre l’Institut de l’entreprise publiera la note « Ouvrir le marché politique ». C’est le dernier volet de la publication « Réformer le réformateur », les deux autres portant respectivement sur la responsabilité des décideurs publics (Augustin de Romanet) et sur la gestion de talents de la haute fonction publique (Anne-Marie
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Idrac). www.institut-entreprise.fr
Chez Michelin, le salarié pourra revenir à tout moment et nous tiendrons compte dans l’évolution de sa carrière de cette expérience, positive, dans le public JEAN-DOMINIQUE SENARD
Afin de rompre avec l’hypercentralisation du système, nous préconisons par exemple que le financement public soit transféré des partis vers les candidats, y compris aux élections locales JEAN-CHRISTOPHEFROMANTIN
ENTRETIEN C’est la rencontre de deux mondes : la politique et l’entreprise. Chef d’entreprise lui-même, JeanChristophe Fromantin s’est lancé il y a dix ans en politique. Aujourd’hui, il est maire de Neuillysur-Seine et député des Hauts-de-Seine. Fils de diplomate et un temps conseiller municipal à Saint-Rémyde-Provence, Jean-Dominique Senard a effectué sa carrière dans les grands groupes industriels français : Total, Saint-Gobain, Pechiney. Depuis janvier 2005, il occupe différents postes
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occupe différents postes de direction au sein du groupe Michelin qu’il préside aujourd’hui. Les deux intervenants viennent de remettre une
FIGARO
BOUCHON/LE
FRANÇOIS
note à l’Institut de l’entreprise* sur l’urgence de rénover la politique et de la libérer de l’endogamie qui la sclérose. À quelques mois de la présidentielle et face à la défiance croissante des Français, ils proposent des solutions concrètes pour permettre aux salariés privés de s’engager pour quelques années au service de la cité.
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Changement de prĂŠsidence
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JOURNALISTE :Benoît Georges
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11 janvier 2017 - N°22359
FINANCE
& MARCHES
ca rnet passéesen faveur d’une prise en compte équilibréedetoutessespartiesprenantes–etpasseulement des actionnaires – et contre la dictature ducourt terme.
PORTRAIT par Benoît Georges bgeorges@lesechos.fr
Antoine Frérot ,lePDG deVeolia,va présiderl’Institut del’entreprise
Eric
Lui au moins n’aura pas à attendre mai 2017 pourdevenirprésident.AntoineFrérot,PDGde
notammentàdestinationdesprofesseursd’économie,desélusetdelasociétécivile. « L’Institut
Veolia, prendra officiellement ses fonctions à la tête de l’Institut de l’entreprise le 25 janvier prochain, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle.C’estXavierHuillard,quiprésidel’institut depuis janvier 2011,qui lui a proposé de lui
del’entreprisen’estniuneorganisationpatronale entantquetelleniunthinktankclassiqueàl’objet plusgénéraletpolitique,commel’est,parexemple, l’InstitutMontaigne », estimesonnouveauprésident. A cinquante-huit ans, il souhaite profiter desonmandatdedeuxanspour « affirmercette
succéderauxcommandesdecetteassociationà but non lucratif, qui se définit comme « le think tank de l’entreprise ». Tous deux polytechniciens, le patron de Vinci et celui de Veolia se connaissent de longue date. « Nous partageons la même sensibilité sur l’entreprise et la même vision de l’ADN de l’institut, explique Antoine Frérot. C’estunlieuunpeuuniqueenFrance,oùse mène une réflexion entre l’entreprise et son environnement, à travers une pensée humaniste. » Créé en 1975 à l’initiative d’une trentaine de grands groupes, l’Institut de l’entreprise réunit
estime-t-il. « Cela passe aussi par l’acceptation des débats, à la fois avec les tenants de l’économie financière et avec ceux qui pensent que l’entreprisec’estl’aliénation.EntreWallStreetetGérard Filoche », résume-t-il d’un éclat de rire. Le PDG de Veolia souhaite aussi profiter de son mandatpourmettrel’accent sur l’enseignement de l’économie, qui est déjà une spécificité historique de l’institut, et sur l’importance de l’apprentissage et de la formation professionnelle. « Ce sont les grandes entreprises qui ont les moyensdeformerparalternance,maispasnécessairement d’embaucher tous ceux qu’elles forment, quand les structures plus petites ont souventdescapacitéspourembaucher,maispaspour former. Il faut donc établir une solidarité à l’intérieurdesfilières. » Enfin,ilvoitdansl’intégration
aujourd’hui quelque 130 adhérents, principalement de grandes entreprises françaises privées ou publiques, mais aussi une poignée de sociétés étrangères et de fédérations professionnelles.L’institutpublieunerevueannuelle,« Socié-
différenciation. Je voudrais recentrer le point de départ de nos travaux et de nos réflexions sur l’entreprise, ses besoins, ses perspectives, ses enjeux. Et il y en a beaucoup ». Parmi ses axes prioritaires, qui seront détaillésfinjanvier,figureundéfibienfrançais : réconcilier nos concitoyens et l’entreprise. A la tête d’un groupe de 174.000 salariés, présent dans45paysetsurcinqcontinents,AntoineFrérotfait,commebiend’autres,leconstatque « les Françaisn’aimentpas–oupasassez–lesentreprises. C’est souvent parce qu’ils croient qu’elle n’est utile qu’à quelques-uns, ce qui n’est pas exact. Dans le même temps, je constate que quand une entreprise disparaît, tout le monde la regrette. Il y a donc une forme de schizophrénie que l’on peut
tal », ainsi que des études sur le monde du travail,lesrelationssociales,l’économie,etc.Ilse
résoudre en faisant partager la réponse à deux questions intimement liées: l’entreprise, pour
leur start-up ou être actionnaires. Il faut rendre cette vision compatible aveccellede l’entreprise
distingue
quoi ? l’entreprise,
“classique”. Et, là aussi, c’est plus facile à dire qu’à
de la plupart des think tanks en orga-
nisant aussi des programmes de formation,
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Piermont/AFP
« L’écoute et le dialogue » Venu des sciences « dures », Antoine Frérot est aussi un passionné des sciences humaines et sociales – il préside depuis 2014l’Association nationale de valorisation interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprèsdesentreprises(Anvie).Cen’estdoncpas un hasard si, pour lui, la réconciliation des Français et de l’entreprise doit se faire par l’écoute et le dialogue, quitte à s’écarter des méthodes classiques des think tanks. «Il faut passer d’une stratégied’influence à une stratégie d’opinion : ne pas se contenter de chercher à convaincredesdécideurs,maisparleràl’ensemble delapopulation.Pourquedesdécideursagissent, il faut qu’ils sesententportéspar une tendance»,
pour qui ? ». Une démarche
qui rejoint ses nombreuses prises de position
des « nouvellesformesdemodernité,notamment liéesaunumérique », untroisièmeenjeumajeur pour l’entreprise. « Il faut réfléchir à la façon d’intégrer ou de travailler avec les jeunes les plus dynamiques, par exemple ceux qui veulent créer
faire ! » n
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