MASTER 2 «URBANISME ET AMÉNAGEMENT»
Spécialité : Espaces urbains et démarches de projet X Mémoire de fin d’études
□ Mémoire de recherche
Irina JAPARIDZÉ
Rapport de la programmation urbaine avec les pratiques sportives libres et culturelles non encadrés dans l’espace public
Directeur de mémoire : François MEUNIER
2014
Résumé
Mise en perspective de mon expérience en programmation architecturale et urbaine qui a donné lieu à une réflexion sur le rapport entre la programmation et les pratiques sportives libres et culturels non encadrées dans l’espace public. Cette réflexion est issue de la mission de programmation urbaine d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet de territoire de la Communauté d’Agglomération Seine-Amont. La première partie de l’article évoque le rôle de la programmation dans la transformation de l’espace public à travers les évolutions sociétales, et plus précisément les pratiques sportives libres et culturelles non encadrées. La deuxième partie de l’article consacrée à l’enquête sur des usages sportifs libres et culturels non encadrés du parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi, a été intégrée dans le rendu final de la phase diagnostic de la mission par l’agence PRODéveloppement.
Mots clés : Programmation architecturale - étude de faisabilité- programmation urbaine-pratiques libres sportives-pratiques libres non encadrées- espace public – stratégies métropolitaines - assistance à Maîtrise d’Ouvrage
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Sommaire :
Remerciement…………………………………………………………………………………………………………5 PARTIE I : RAPPORT DE STAGE................................................................................................................6 Introduction........................................................................................................................................................7 A. Présentation de PRO-Développement........................................................................................8 1.1. 1.2. 1.3. 1.4.
Historique de la structure………………………………………………………………………………...8 Les métiers et pratiques de la programmation au sein de PRO-Développement……………………………………………………………………………………….9 Le concept clef de PRO-Développement………………………………………………………….11 Fusion de PRO-Développement avec Ville Ouverte………………………………………….12
B. Mes missions............................................................................................................................................13 1. 1.1. 1.2. 1.3. 2.
2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5.
Mission de la programmation architecturale du Palais des Congrès à Nîmes Contexte de la mission……………………………………………………………………………………14 Rôle du PRO-Développement………………………………………………………………………….15 Etude de faisabilité………………………………………………………………………………………...17 Mission de l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de la Communauté d’Agglomération de SeineAmont. Contexte de la mission……………………………………………………………………………………18 Posture du PRO-Développement…………………………………………………………………….19 Etat des lieux des équipements sportifs et de culturels.……………………..…………….20 La Seine, «équipement public » du développement de la stratégie locale et métropolitaine………………………………………………………………………………...23 Choix du site pour analyse des usages sportives et culturelles et sa méthodologie………………………………………………………………………………………...…..24
Conclusion………………………………………………………………………………………………………………25
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PARTIE II: Article ……………………………………………………………………………………………..……26
Rapport de la programmation urbaine avec les pratiques sportives libres et culturelles non encadrés dans l’espace public Introduction………………………………………………………………………………………………………...…27 A. L’évolution des pratiques sportives et culturelles et leurs impacts sur les espaces publics et des équipements 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5.
Evolution des politiques publiques sportives………………………………………………..…28 Politique de l’encadrement et crise des clubs…………………………………………………..29 Espaces publics d’aujourd’hui ………………………………………………………………………..30 Evolution des pratiques sportives libres dans des espaces publics…………………..31 Rôle de la programmation ……………………………………………………………………………..32
B. Diagnostic des usages sportifs et culturels du parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7.
Historique et fonctionnement…………………………………………………………………………33 Gestion, programmation et exploitation………………………………………………………….35 Accessibilité, positionnement, fréquentation…………………………………………………..37 Sécurité………………………………………………………………………………………………………..40 Pratiques sportives libres et culturelles non encadrées…………………………………...43 Appropriation des espaces par les pratiques spontanées ………………………………..45 Manques et conflit d’usage……………………………………………………………………………..47
Conclusion …………………………………………………………………………………………………….………50 Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………53
ANNEXS…………………………………..………………………………………………………………………………55 1. Plan les grandes équipements sportifs accueillant également des évènements culturels sur le territoire de la Région Île de France………………………. 2. Scenario d’aménagement du parc de l’Observatoire à Floirac…………………………………. 3. Questionnaire pour l’enquête………………………………………………………………………………... 4. Réponses et statistiques hors du corps de texte……………………………………………………....
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Remerciements
Je tiens à remercier François Meunier pour la direction de ce travail ; ses remarques et ses conseils ont été précieux. Je remercie également tous les professeurs du Master pour leurs enseignements. J’adresse fondamentalement mes remerciements à Véronique Granger et à toute l’équipe de PRO-Développement pour leur accueil et leurs conseils. Je remercie notamment mon tuteur professionnel Philipe Belin, Claudie Bonavita, You-Mi Kim Lagane, pour leurs encadrements pendant le stage, mais également Delphine Humez, Clément Jacquemaire et toute l’équipe de Ville Ouverte. J’adresse mes remerciements tout spécialement à mon mari et à ma fille pour leur précieux soutien moral. Je remercie finalement les étudiants du Master pour cette année passée ensemble.
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PARTII : RAPPORTDE STAGE
Quatre mois 6
Introduction
La recherche de stage s'est passée de la manière suivante. Après l'envoi d’un bon nombre de candidatures, j'ai eu quelques retours débouchant sur des entretiens. J’ai eu mon premier entretien avec Clémence de Laigue, le chef de projets urbains à la Mairie du Paris de 4ème arrondissement et le second avec Dominique Ingold le directeur de l’agence CP&O « les m2 heureux ». Chez PRO-Développement, j'ai passé un entretien avec le chef de projet Programmation culturelle Claudie Bonavita et le chef de projet Programmation architecturale Philippe Belin. Mais je n'ai pas eu de réponses définitives tous de suite. Après un mois d’attente quand j'ai eu la réponse positive de PRO-Développement, je n'ai plus hésité pour faire le choix entre la Mairie de Paris, l'agence C&OP "les m² heureux" et PRO-Développement. L'acceptation de mon stage par PRO-Développement a été retardée du fait des élections municipales. En effet, durant cette période, un grand nombre de projets ont été figés. La mission sur laquelle je devais travailler initialement a été annulée, mais finalement l'agence a quand même accepté ma candidature. J'ai choisi l'agence PRO-Développement pour sa multidisciplinarité, ses champs de compétences, les références emblématiques de sa réputation, mais également pour le côté humain de son équipe. De plus je n’ai eu que de bons retours de tous mes professeurs sur le fonctionnement de l'agence ce qui m'a encore plus motivée. « PRO-Développement : je vous le recommande particulièrement : Véronique Granger est vraiment pour moi une figure de la programmation urbaine et l'agence travaille sur des projets très importants, c'est certainement là que vous apprendrez le plus. » 1 De plus durant notre formation à l’IUP, Véronique Granger est intervenue dans le cours « Pratiques et modes d'exercices ». Cette intervention m’a particulièrement marquée parmi toutes les interventions. Le point de vue que Véronique Granger a développé sur le métier de la programmation urbaine et architecturale était fondamental pour la compréhension de ce métier. D’après elle, la programmation urbaine est apparue quand les urbanistes se sont aperçus que tous les schémas d’urbanisme restaient inachevés à cause de leurs rigidités. Alors qu’aujourd’hui il existe une nouvelle tendance d’élaboration des schémas d’urbanismes très souples, pour pouvoir les réarticuler et les faire évoluer facilement dans l’avenir proche. Etant architecte de formation, j’étais contente de pouvoir travailler dans le domaine de la programmation architecturale et urbaine car ces deux métiers sont la spécialité de l’agence PRO-Développement.
1
La réponse de professeur de l’IUP Emmanuel Redoutey
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A. Présentation de PRO-Développement 1.1.
Historique de la structure
L’agence PRO-Développement est une agence d’assistance à la Maîtrise d’Ouvrage, qui intervient dans une phase en amont des projets, pour épauler les acteurs publics ou privés dans leurs taches de décisions et d’élaboration des projets, de leur genèse jusqu’au choix du maître d’œuvre. Elle est spécialisée dans les domaines de la programmation urbaine, architecturale et du développement culturel. Mais le cœur de l’activité de l’agence est la programmation urbaine et le conseil en stratégie territoriale aussi bien à l’échelle métropolitaine qu’à l’échelle locale. L’agence a été crée par Véronique Granger et Henri Charles Barnedes en 1986 et c’est Véronique Granger qui est l’actuelle directrice d’études. En avril 2014 l’agence a créé un holding avec l’agence d’urbanisme Ville-Ouverte spécialisée en concertation. Cela fait déjà presque trente ans, que l’agence réalise des missions de programmations et d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage de nature très différente soit en programmation urbaine, soit en programmation architecturale, dans tous les domaines ou échelles. La connaissance du territoire français et de sa culture lui permet de répondre à des missions surtout en France. Mais elle répond également de temps en temps à des missions internationales, dans le domaine du conseil de développement culturel ou de la prospective urbaine, comme au Maroc. L’agence est reconnue pour des références emblématiques comme :
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1.2.
Les métiers et pratiques de la programmation au sein de PRODéveloppement
La spécificité de l’agence est sa pluridisciplinarité. L’équipe de PRO-Développement est composée par six collaborateurs, trois chefs de projets, deux chargés de projet et une directrice d’étude. Les compétences de l’équipe sont nombreuses et varient entre les géographes, les urbanistes, les architectes et les historiens, qui sont tous programmistes. L’agence travaille d’une manière intégrée en incluant la diversité de ces compétences internes dans le champ de la prospective, de l’urbanisme, de la sociologie, du développement culturel et de la programmation architecturale. L’agence développe des compétences spécialisées et des regards croisés pour une approche transversale et innovante de la programmation, fondée sur la prospective des modes de vie métropolitains et la co-conception de nouveaux services avec les« entrepreneurs » : sociaux, économiques et culturels. Véronique GRANGER, Directrice des études a dirigé et dirige à l’heure actuelle de nombreuses missions de conseil en développement territorial et de conseil en politiques culturelles. Géographe-urbaniste de formation initiale, Véronique Granger a passé également une diplômée en écologie urbaine et un diplôme de documentation à l’époque des premières banques de données urbaines créées par l’APUR. Elle a débuté sa carrière dans le secteur public dans la Direction Départementale de l’Équipement (aujourd’hui Direction Départementale des Territoires) de Seine-et-Marne qui voulait faire partie des banques de données, parce que son département avait vocation de devenir un jour le bassin démographique d’extension de la région parisienne. Dans les DDE, il y avait des groupes d’étude de programmation des GEP et des services d’urbanisme réglementaire. Elle a commencé à travailler dans ce groupe d’étude pour faire la programmation prévisionnelle, qui ne se fait aujourd’hui que dans les pays émergeants. Cette étape de la programmation prévisionnelle se faisait en France dans les cas de planification des villes nouvelles. Les GEP étudiaient des prévisions pour tous les équipements sanitaires et hospitaliers mais pas scolaires. Elle a eu très vite ressentie la nécessité d’alimenter la programmation par la prospective car ce type de planification lui paraissait trop rigide. C’était une grande époque fonctionnaliste où la Grille DUPONT était largement utilisée, ce qui avait des cotés absurdes et des cotés assez intéressants. Véronique Granger l’a contesté immédiatement car cela formatait beaucoup, mais il y avait une chose qu’elle ne pouvait pas contester c’était le souci de l’équité territoriale. L’idée que tous les françaises ont le droit aux mêmes services, s’inscrivait dans la vision républicaine de l’Etat, contrairement à aujourd’hui. C’est pour ces raisons qu’elle a crée l’agence PRO-Développement en 1986. Ses multiples champs d’investigation et d’expertise lui confèrent une capacité d’analyse et de synthèse de l’ensemble des enjeux liés à ce type de projet. Cette pratique professionnelle soucieuse d’innovation, l’amène à s’investir dans la formation professionnelle, l’édition, la participation à de nombreux colloques, avec une constante: le développement de l’analyse systémique au service de l’approche des problèmes complexes en aménagement et une connaissance sans cesse renouvelée de la prospective des modes de vie métropolitains. Elle a conduit plusieurs missions à forts 9
enjeux stratégiques (Quartier Part Dieu à Lyon, Cluster de la création en Seine-SaintDenis, Plateau de Saclay, Lyon Confluence, Presque île de Caen la Mer…).Elle est un acteur reconnu dans le champ de programmation. Philippe BELIN, architecte DPLG. Programmiste, le chef de projets en programmation architecturale chez PRO-Développement est le tuteur professionnel dans le cadre de suivi de mon stage. Après une expérience de plus de vingt ans au sein d’une agence d’architecture, il a rejoint PRO-Développement pour se consacrer aux études de programmation architecturale. Il maîtrise à la fois les études pré-opérationnelles (études de programmation) mais également les phases de conceptualisation des projets et de suivi de projets. En co-traitance avec PRO-Développement, pendant plus de 10 ans, il a notamment travaillé sur la programmation du réaménagement du parvis et des billetteries de la Tour Eiffel, site hyper-fréquenté soumis au plan vigipirate et aux procédures de contrôle et de sécurité des biens et des personnes, la programmation de restructuration du premier étage de la Tour Eiffel. Avec PRO-Développement, il a suivi la programmation de la modernisation des espaces tertiaires et bancaires de la Poste (Paris-Boétie, Paris-Sèvres, Nice-Thiers), et la réhabilitation de patrimoine fortifié (Doullens, Cayenne...) Claudie BONAVITA, historienne, programmiste spécialisée en ingénierie culturelle et touristique, chef de projet chez PRO-Développement. Elle intervient sur une grande diversité de missions. Ses compétences en termes d’études des publics, de définition des contenus (projet scientifique et culturel, projet artistique, muséographique), de médiation, de positionnement, lui permettent d’intervenir sur l’ensemble des phases des études à caractère culturel. You-Mi KIM LAGANE, socio-économiste et programmiste, chef d’étude est spécialisée dans la programmation urbaine. Sa formation et son parcours pluridisciplinaire lui ont permis d'acquérir et de développer des outils d'analyse démographique, socioéconomique, et urbaine qu'elle mobilise pour les études menées au sein de PRODéveloppement, avec le souci constant d'appréhender le territoire avec une approche systémique. Delphine HUMEZ, ingénieure, urbaniste et programmiste, chef de projet chez PRODéveloppement. Diplômée en génie des systèmes urbains, elle est spécialisée dans les études de programmation urbaine et intervient en appui sur les missions de programmations architecturales. Clément JACQUEMAIRE, urbaniste programmiste, titulaire d’un master et magistère en urbanisme et aménagement, La Sorbonne 2013, il est chargé d’études en programmation urbaine chez PRO-Développement.
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Source : Irina Japaridzé
Cette multidisciplinarité des champs de compétences était le majeur atout pour moi car j’ai pu travailler avec tous les membres individuellement ou en équipe sur les diverses missions durant mon stage. 1.3.
Le concept clef de PRO-Développement
Durant notre formation à l’IUP Véronique Granger est intervenue dans le cours de« Pratique et modes exercice » ou elle a éclairci le concept de la programmation urbaine et architecturale, sur lequel est fondée l’agence. Pour elle, la programmation était fondée sur une idée d’anti-normes. La programmation devrait qualifier, différencier, distinguer des opérations, mais elle est devenue par effet pervers, un nouvel instrument de prescription à visée normative, principalement en programmation architecturale. La programmation est dominée aujourd’hui par une fonction prescriptive, puisque elle prescrit des normes à travers le programme pour la réalisation du projet. La programmation a le même problème comme la démocratie déléguée, prétendant une meilleure relation avec des usagers, ce qui se résume souvent par l’envoi « vite fait » des questionnaires ou de réalisations de quelques entretiens formels ou en prescrivant des fiches de normes de développement durable. Alors que le vrai exercice de la programmation devrait être un requestionnement permanent des pratiques et des usages. Pour Véronique Granger, la programmation était conçue comme une démarche de conception par l’usage. Le but de la programmation est de créer des valeurs d’usages, c’est du confort, c’est du plaisir, c’est du bien-être, c’est une réponse à des attentes. La programmation est devenue un modèle de reproduction très pervers dans la mesure où, 11
par rapport à l’évolution des temporalités, elle est très peu prospective. Pourtant, la meilleure chance de définir l’espace est de prévoir ce qui va se passer dans les années à venir, c’est la prospective. Le concept clé de l’agence est la stratégie de développement des territoires au travers de la prospective des modes de vie métropolitains, l’anticipation des effets sur le territoire en prenant en compte divers enjeux de développement économiques, juridiques, environnementaux, culturels ou sportifs 1.4.
Fusion de PRO-Développement avec Ville Ouverte
Comme expliqué ci-dessus l’agence de PRO-Développement a été fusionnée avec l’agence d’urbanisme Ville Ouverte au début de l’année 2014. En effet à partir d’avril 2014 elles partagent les mêmes locaux. Le rapprochement de ces deux agences offre une opportunité de complémentarités et de partage d'expériences. Ville Ouverte développe au sein d’elle trois pôles d’études autour de trois métiers : - Urbanisme - Cartographie - Concertation Le quatrième pôle de l’agriculture urbaine est en phase de formalisation.
Source : Ville Ouverte
La programmation urbaine et architecturale est une nouvelle compétence apportée à l’agence Ville Ouverte. Auparavant les deux agences ont travaillé ensemble sur les diverses missions comme par exemple le réaménagement de la place Danton au Havre. L’objectif final de ce rapprochement est d’intégrer les trois nouveaux pôles de la programmation architecturale, urbaine et culturelle parmi les pôles déjà existants de l’agence Ville Ouverte 12
C. Mes missions Durant mon stage j’ai pu travailler sur les différentes missions françaises ou internationales, urbaines et architecturales, ce qui est représenté sur le tableau récapitulatif des missions effectuées. Les missions sur lesquelles j’ai le plus travaillé sont : - la programmation architecturale du Palais des Congrès de Nîmes - la programmation urbaine : d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont Dans le rapport j’expliquerai ces deux missions mais la mission de programmation urbaine va être plus développée, car elle est l'objet de la deuxième partie du mémoire Tableau de lanomenclature des missions effectuées au sein de PRO-Développement 1. CASA
Mission d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont.
2. LMCE
Mission d’Accord cadre de Maîtrise d’œuvre urbaine- Aménagement du secteur des abords du boulevard de Tournai-CD46 et 48
3. Marrakech
Mission d’analyse du programme du parc agricole Agdal à Marrakech en Maroc
4. La Défense 5. Floirac
Accompagnement technique pour développer des activités de commerce et de service sur la Défense Seine Arche(Proposition) Etude de programmation pour la reconversion du site de l’observatoire à Floirac
6. Nîmes
Mission de la programmation architecturale du Palais des Congrès de Nîmes
7. La-Charité-surLoire
Appel d’offre d’é tudes de programmation en vue de la cré ation d’une Maison du Mot au sein du prieuré de La Charité , Cité du Mot (Proposition)
Tableau récapitulatif des missions effectuées au sein PRO-Développement
Mission de Programmation Urbaine
Architecturale
Mes Missions Benchmark Infographie Entretien Faisabilité Scenario Réunions Exposition Terrain Appels d’offre Analyse documents Rédaction documents Elaboration devis
des des du
1.CASA
2. LMCE
3. Marrakech
4. La Défense
5. Floirac
6. Nîmes
7. Charité
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1. Mission de la programmation architecturale du Palais des Congrès de Nîmes 1.1.
Contexte de la mission
Dans la continuité d’une dynamique entamée depuis quelques années afin d’accroître l’attractivité de son centre-ville, la Ville de Nîmes souhaite construire son palais des congrès. Cette opération est l’opportunité d’élargir la palette de prestations offertes à l’heure actuelle à Nîmes et surtout d’apporter une meilleure qualité de service rendu aux acteurs économiques et culturels dans un contexte fortement concurrentiel. Ce projet est également l’occasion de favoriser le développement touristique et économique du territoire nîmois. Pour cela, la ville a lancé une étude de programmation pour l’aider à définir les conditions de réussite d’un tel équipement à Nîmes. Cette étude a permis d’identifier les enjeux majeurs de cette opération, le calibrage de l’équipement et les contraintes à prendre en compte pour la future construction. 1.2.
Rôle du PRO–Développement
Pour cette mission l’agence PRO-Développement est mandataire de l’étude dans le cadre de programmation urbaine et architecturale. Elle associe en cotraitance des bureaux d’études techniques, de l’acoustique et de scénographie et en sous-traitance l’économiste de la construction. Groupement et répartition des tâches dans l’étude PRO-Développemen
Programmation urbaine et architecturale
Acoustique et Conseil
BRT acoustique
Art Scénique
BET Scénographe
ICARE BET division ASTEC
BET TCE - HQE
INTERVENANCE SASU
Economiste de la construction
La mission se découpe en : - une tranche ferme : diagnostic, pré-programme, étude de la faisabilité, programme technique détaille, programme environnemental, bilan prévisionnel de l’opération. - une tranche conditionnelle : AMO pour la consultation de MOE en dialogue compétitif. Actuellement l’agence travaille sur une nouvelle faisabilité du programme .
L’emprise opérationnelle du projet Sources : PRO-Développement
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2.3. Etude de faisabilité Le programme du palais des congrès comprend: -
l’accueil, l’administration l’évènementiel la maintenance la logistique la restauration l’aire de stationnement et de livraison
Schéma fonctionnel Sources : PRO-Développement
La jauge et le fonctionnement de la salle plénière ont été longtemps discutés 500 places ou 700 places ce qui a un fort impact en terme de fonctionnement, investissement et coût d'exploitation. A l'issue de l'étude de programmation, la Ville de Nîmes a souhaité repasser à une salle de 700 places ce qui a nécessité de reprendre l'étude de faisabilité. L'aire de livraison prévue en sous-sol est reportée en RDC et libère de la surface technique aux R-1 et R-2. La reprise du projet a nécessité de retrouver la mémoire du projet et les méthodes de faisabilité employées. Le travail s'est basé sur une étude volumétrique des grandes entités du programme (accueil, exposition, restaurant, administration...) et leur organisation à l'intérieur d'un gabarit très contraint (emprise au sol, alignement, fouille archéologique, monument historique préservé, alignement de rues, limites de hauteur, les flux techniques, publics, personnels, livraisons, projet de Musée de la Romanité mitoyen de l'opération, etc.)
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Il a fallu recenser et vérifier toutes les surfaces et les redimensionner, en cohérence en respectant l'emprise et les surfaces théoriques demandées. Ce travail était passionnant mais laborieux, ma formation d’architecte a joué un rôle très important. Toutes les surfaces ont été redistribuées à partir d'un schéma simple: -
Une circulation horizontale à RDC permettant le parcours de tous les flux à travers la parcelle, et la distribution, l'articulation ou la dilatation des entités entre elles; Des circulations verticales, permettant la distribution par plateaux des grandes entités: Accueil, entrée administration et livraison à RDC, à RDC, exposition RDC et R1, Salle plénière et salles de comités R+2 R+3 R+4,
La nouvelle faisabilité est basée sur: -
les vérifications des tableaux des surfaces les plans d'emprises volumétriques les coupes et les modélisations en 3d du projet.
Durant ce travail j’ai pu mobiliser des outils d’analyse et de réflexion mais également des outils plus techniques de dessins et mesures spécifiques à la programmation architecturale.
Nouvelle hypothèse d’implantation et de faisabilité - programme définitif; Plan de rez-de-chaussée PACO (Palais des Congrès de Nîmes)Sources : Irina JAPARIDZE
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1. Mission d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont. 1.1.
Contexte de la mission
La Communauté d’Agglomération de Seine-Amont est née le 1er janvier 2013, englobant trois communes Choisy-le-Roi (41 336 habitants), Ivry-sur-Seine (58 583 habitants) et Vitry-sur-Seine (86 485 habitants). En juillet 2014, la commune de Valenton a rejoint à la Communauté d’Agglomération. Le territoire a une forte vocation de développement économique, socio-culturel, environnemental et patrimonial grâce à son positionnement géographique stratégique, son accessibilité en transport en commun, en voiture ou en vélo. Il est également doté d’une emprise foncière facilement disponible2 pour diverses opérations d’aménagement, tout en s’inscrivant dans la nouvelle dynamique métropolitaine du Grand Paris. En octobre 2011, les premiers enjeux stratégiques du projet de territoire ont été élaborés sous la forme d’un diagnostic territorial par l’association Seine-Amont développement, et les résultats ont été traduits dans le plan d’action de la Communauté d’ Agglomération. En 2013, la Communauté a lancé une étude d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un nouveau projet du territoire. Le marché public d’assistance à Maitrise d’Ouvrage est divisé en cinq lots : •
lot n°1 : mission d’ensemblier : élaboration du projet de territoire « Seine Amont à l’horizon 2030 » en vue de la ré alisation d’un SCOT ou d’un PLUI, coordination des AMO thé matiques et volet Histoire, Identité́ et Prospective du territoire. Lauriat : Groupement GERME& JAM, Claire Schneiter et PRO-Développement
•
lot n°2 : accompagnement dans la stratégie d’aménagement communautaire pour définir ces projets ambitieux mettant le territoire à la hauteur des enjeux métropolitains. Lauriat : Territoires sites + cites, Sofred
•
lot n°3 : accompagnement dans la dé ϐinition de la straté gie de dé veloppement é conomique communautaire, dans l’organisation de la compé tence dans le cadre de son transfert et dans la ré alisation du projet de territoire par contribution à l’AMO ensemblier. Lauriat : SOFRED
•
lot n°4 : un territoire pour tous, des espaces publics de qualité; Lauriat : Atelier Village Paysage, Fors
•
lot n°5 : des équipements et une offre de qualité au service des habitants (santé, social, culturel et sportif). Lauriat : PRO-Développement
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Résultat des friches industrielles présentes sur le territoire
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A travers cette étude, la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont essaye de répondre aux objectifs suivants : prendre appui sur l’héritage commun du territoire ; définir une vision stratégique et cohérente pour le développement de l’agglomération inté grant une vision à court, moyen et long terme ; renforcer les liens à l’é chelle de l’agglomé ration ; offrir aux habitants actuels et futurs des conditions de vie de qualité en garantissant à chacun un accè s au logement et aux services. 1.2.
Posture du PRO-Développement
Dans le cadre de cette mission, le bureau d’études PRO-Développement intervient en tant que sous-traitant du lot ensemblier et mandataire du cinquième lot, portant spécifiquement sur l’offre et les équipements de proximité à caractère culturel, sportif, de santé et social. L’offre méthodologique de PRO-Développement se positionne autour de la question des équipements étudiés à l’aune des usages et du confort adapté aux utilisateurs ainsi qu’aux usagers. D’après la note méthodologique, il faudrait sortir d’une logique fonctionnaliste pour définir de nouveaux besoins pour la nouvelle stratégie de développement de territoire des équipements en rayonnement métropolitain. Les indicateurs majeurs des usages sont : -
Leur dimension socialisante et sociale à travers leur mode de gouvernance et pas seulement leurs missions ;
-
Leur degré relatif d’innovation et d’anticipation sur les évolutions sociétales : pratiques sportives « libres » par exemple / pratiques artistiques amateurs et professionnelles associées ;
-
Leur degré de matérialité ou d’immatérialité comme le représentent les « services » par rapport aux équipements.
Dans le cadre de la commande du 5ème lot d’étude, l’agence répond à la demande sans nier la nécessité d’une programmation prévisionnelle concernant certains équipements incontournables tels que les équipements de la petite enfance, culturelle, sportifs (notamment liés aux équipements scolaires) et les équipements de santé. Pour répondre à ces besoins la posture de PRO-Développement est : -
de privilégier une logique d’offre au service de l’attractivité résidentielle et économique ;
-
d'anticiper les évolutions des modes de vie métropolitains à travers la maîtrise des tendances sociétales et de leur prospective ;
-
de contextualiser les équipements en fonction du potentiel de pratiques que représentent les espaces non bâtis d’une façon générale et les espaces publics de façon plus particulière. Ces derniers peuvent être envisagés comme des « 18
équipements publics » à part entière où peuvent se dérouler des activités sportives, de détente, de spectacle … ; -
de contextualiser l’offre en fonction du « déjà-là » (aux échelles adéquates selon les thèmes étudiés) et des caractéristiques des communes du territoire communautaire. Le bassin d’attraction d’un théâtre ne sera pas le même que celui d’une crèche, postulat évident mais qui nécessite de définir un bassin de vie pour chaque équipement. 3
1.3.
Etat des lieux des équipements sportifs et culturels o Mes missions dans l’étude
La mission d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de CASA est la mission sur laquelle j’ai le plus travaillé. Dès le premier jour, après la réunion de présentation du contexte, des enjeux et des grands objectifs de l’étude, avec la chef de projet Claudie Bonavita et les chargés d’études YouMi KIM LAGANE et Clément JACQEMAIRE, je me suis lancée dans l’étude des documents suivant : -
le cahier des charges,. la note d’orientation, la note de la première présentation sur l’état d’avancement de la mission devant le comité technique, des documents d’urbanisme, juridique et administratif comme : PLU, SCOT
J’ai été chargée essentiellement de travailler sur la phase diagnostic, en réalisant des recherches sur : -
les équipements sportifs, culturels, socio-culturels et de santé sur le territoire de la communauté d’agglomération de Seine-Amont, en alimentant la base de donnée SIG
-
les pratiques culturelles alternatives et les pratiques sportives libres sur le territoire de la communauté d’agglomération de Seine-Amont
-
les grandes équipements sportifs accueillant également des évènements culturels (jauge minimale de 1000 places) sur le territoire de la Région Île-de-France, en les cartographiant
-
la fréquentation, les horaires d’ouvertures (semaine/ week-end) et de jauge de chaque équipement culturel et sportif
-
les grands espaces verts : des parcs nationaux, des parcs départementaux, des forêts et des bases de loisirs, (étude cartographique).
Les sources utilisées pour mes recherches ont été alimentées par:
3
Extrait de la note méthodologique
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-
les sites internet communaux ou supra-communaux ; les données mises en open data par l’Etat ou les Régions ; les visites de terrains ;
La base de données a été remplie avec le résultat de mes recherches selon la méthodologie SIG mise en place par l’agence. Ensuite, le programme de cartographie SIG a retranscrit toutes les données sur les fonds vierges des cartes, les quelles ont été retravaillées par l’agence et utilisées dans la phase du diagnostic. o Méthodologie du diagnostic des équipements -
Offre et équipement culturels
Selon l’agence, le diagnostic doit s’attacher à l’étude des usages et des échelles. L’exercice consiste à compléter les données d’après la nomenclature suivante : - Code Cat pour les catégories des équipements culturels ; - Code Us pour les usages ; - Code Ech pour l’échelle de rayonnement de l’équipement. Les attributs à renseigner sont les suivants : Public
Code_PUB 2
Echelle
Code_Ech
1
Grand public Adulte
1
Quartier
1
Grand public Jeune
2
Grand public Jeune
2
Municipalité
2
3
Professionn els
3
Professionne ls
3
Intercommunalité
3
Catégorie 4
4
Scolaire
4
Scolaire
4
Départementale
4
Catégorie 5
5
Régionale
5
Catégorie 6
6
Nationale
6
Catégorie 7
7
Catégorie
Code_Cat
Public
Catégorie 1
1
Grand public Adulte
Catégorie 2
2
Catégorie 3
Code_PUB1
La colonne PUB1 correspond au public principal de l’équipement, mais bien souvent les équipements culturels visent plusieurs publics. Ainsi, il faut saisir dans la colonne PUB2, le public secondaire. Par exemple, le zoo de Vincennes est à la fois PUB1 : Grand public Jeune et PUB2 : Grand Public Adulte Détail des catégories Catégorie 1 : Lecture publique : bibliothèques, médiathèques... Catégorie 2 : Musique : Conservatoire, Ecole de musique, studios... Catégorie 3 : Spectacle vivant : théâtre, centre chorégraphique, scène de musique actuelle... Catégorie 4 : Cinéma ; Catégorie 5 : Musée, centres d’art, galeries ; Catégorie 6 : Patrimoine, monuments classés, CIAP, site archéologiques... Catégorie 7 : Autres : résidences d’artistes, ateliers, friches...) ; Types des publics accueils 20
Grand public Adulte : lieux dédiés aux représentations à destination du grand public d’âge adulte (ex : opéra); Grand public Jeune : lieux dédiés aux représentations à destination du grand public d’âge spécifique (ex : Musée en herbe); Professionnels : espace culturel ou événement culturel destiné à un public professionnel. (Ex : le festival d’Avignon a PUB2 de professionnels.) ; Scolaire : espace culturel qui accueille parfois des groupes scolaires (un cinéma des ateliers pédagogiques) ; Parallèlement à ces catégories il y avait des colonnes sur les horaires d’ouverture (semaine/week-end, matin, midi et soir) et des modes de gestion (public ou privé) des équipements. Nota : Cette méthodologie est appliquée de la même manière aux équipements et à l’offre sportive. o
Le résultat
D’après le diagnostic territorial établi, l’offre sportive et culturelle apparaît assez bien repartie sur le territoire de trois communes4. Pourtant, la majorité des équipements sportifs et culturels sont construits avant 2000, voire avant 1980, notamment à Choisyle-Roi. Se pose la question de leur conformité aux normes réglementaires, leur adéquation avec les pratiques sportives et culturelles actuelles, leur faible degré d’évolution(accessibilité, durabilité).
Carte des équipements culturels Source : PRO-Développement
Carte des entités sportives et de leur aire d’accessibilité, Source : PRO-Développement
J'ai fait le choix d’analyser du site de parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi pour mon article de recherche par rapport aux constats établis dans la phase du diagnostic de l’étude. Dans domaine sportif, il y a énormément d'équipements sportifs à rayonnement communal mais très peu de gestion municipale à rayonnement La commune de Valenton ne faisait pas encore partie de la Communauté de l’Agglomération de SeineAmont pendant l’élaboration du diagnostic, la MOA n’a pas souhaité l’intégrer à l’étude.
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intercommunal ou régional. L’offre des équipements est caractérisée par la présence systématique des parcs départementaux dans chacune des communes de la Communauté de l’Agglomération de Seine Amont. Les parcs sont accessibles tous les jours et sur une plage horaire étendue (8h – 22h). Les nombres de licenciés sont deux fois voire trois fois plus élevés à Choisy-le-Roi qu’à Vitry-sur-Seine ou Ivry-sur-Seine sauf dans le domaine de la natation. Les parcs départementaux (un dans chaque commune) représentent une offre sportive complémentaire
Source : PRO-Développement
Dans la partie culturelle ilfaut parler de : - histoire : un héritage historique marqué par des politiques culturelles volontaristes, ce qui faitque chaque commune possède une diversité d’équipements culturels : duspectacle vivant jusqu’aux arts émergents. - peu de besoin - la présence d’équipements culturels à l’échelle métropolitaine. (Mac Val, Briqueterie) Les activités culturelles sont également fortement présentes sur le territoire, comme en atteste la place du Street Art et l’art public à Vitry sur Seine Dans la tranche conditionnelle de l’étude il est demandé par l’MOA d’étudier la création d’un équipement métropolitaine. Mais le diagnostic montre qu’il ne faut pas rentrer dans logique de la nécessité de nouvel équipement métropolitain. « Mais, avec l’arrivée du Grand Paris il y aura une offre des équipements assez diversifiés» 5. Comme déjà évoqué précédemment, des espaces à caractère public comme les bords de Seine ou les parcs peuvent être pensés comme des « équipements publics d’accueil » pour les pratiques sportives libres et pratiques culturelles spontanées.
1.4.
La Seine, « équipement public » du développement de la stratégie locale et métropolitaine
En réalité, les quatre communes partagent des caractéristiques similaires qui peuvent établir un territoire pertinent à la fois à l’échelle de proximité et à l’échelle métropolitaine, en prenant en compte des enjeux du Grand Paris.
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Entretien avec Véronique Granger (pendant réunion de travail sur CASA )
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La Seine intervient comme une colonne vertébrale du territoire de Seine-Amont, en lui donnant même son nom, son identité et sa cohérence. Elle apparaît comme un élément fédérateur sur le territoire par ses dimensions naturelles, patrimoniales, économiques et énergétiques. Les bords de la Seine assurent le rôle d’un « équipement public» du territoire dont la vocation est à la fois ré sidentielle et é conomique, et qui pourrait ê tre davantage valorisé à l’avenir. L’enjeu et l’intérêt pour CASA, est de créer une continuité d’une trame verte et bleue sur son territoire en s’appuyant sur cet axe naturel existant à la fois à l’échelle métropolitaine et de proximité. Les services des espaces verts du Conseil Général du Valde-Marne ont également pour objectif d’intégrer dans cette stratégie de développement des grands espaces verts, comme les parcs départementaux présents sur les quatre communes, en passant par la programmation des liaisons douces entre eux et la Seine.6 Cette volonté se retranscrit dans la politique locale par la programmation et le développement des nouvelles pratiques sportives libres et culturelles non encadrées dans des espaces ouverts. Dans cette logique, les parcs deviennent les lieux de concentration des activités sportives et culturelles dans un rayon d’un kilomètre en créant des nouvelles liaisons piétonnières ou cyclables.
Carte des espaces verts Source : Irina Japaridzé
Un projet de territoire, plaquette2007, Source : Seine-Amont-Développement
En effet il faut remarquer que les stratégies métropolitaines ont tendance à fonctionner davantage en termes de produits alors que les stratégies locales ont plus tendance à fonctionner en termes d’usages. Nous nous retrouvons donc en face d’une dimension marketing d’un coté et d’une dimension politique et sociale de l’autre. Les collectivités territoriales essayent de réfléchir sur l’égalisation de ces affrontements à travers de la •
Projet de territoire - étude réalisé par Seine –Amont développement 8-10 place de l’Eglise 94200 Ivry-sur-Seine/ 2007 6
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programmation des espaces publics, comme les berges de la Seine ou les parcs interdépartementaux dans le Vallée de la Seine. Mais à l’heure actuelle, la population pratique peu d’activité sportive et culturelle quotidiennement à l’échelle intercommunale sur l’ensemble du territoire. Même la Seine reste peu pratiquée par les habitants, malgré la réalisation des aménagements sur ses bords.
Les aménagements au bord de la Seine à Choisy-le-Roi Sources : Irina JAPARIDZE
1.5.
Choix du site pour l’analyse des usages sportifs et culturels et sa méthodologie
J’ai choisi mon sujet de l’article, «Rapport de la programmation urbain avec les pratiques sportives libres et culturelles non encadrés dans l’espace public », en lien avec l’étude sur CASA car j’étais très intéressée par la stratégie de développement des pratiques sportives et culturelles. J’ai pu consacrer une partie de mon temps à travailler sur l’article durant le stage dans l’agence. J’ai eu des échanges réguliers avec mes collègues par rapport à l’enquête. Leurs remarques et leurs conseils m’ont beaucoup aidée et ont alimentée ma réflexion sur se sujet. Le choix du site a été fait pour son positionnement par rapport aux enjeux locaux et métropolitains du territoire de la CASA. Ce choix avait une double utilité pour moi ainsi que pour l’agence. La deuxième partie de l’article consacrée à l’enquête sur des usages sportifs libres et culturels non encadrés du parc interdépartemental des sports à Choisyle-Roi, a été intégrée dans le rendu final de la phase diagnostic de la mission par l’agence. La méthode du travail de terrains se base sur la réalisation de vingt-huit entretiens semi-directifs auprès des usagers et des utilisateurs du parc. Le questionnaire a été orienté vers les pratiques sportives exercées dans le parc ainsi que les pratiques culturelles. Les données recueilles ont été retranscrites dans le questionnaire en ligne crée dans Google Drive, ce qui permettait d’analyser les réponses plus facilement. Les résultats et les statistiques de l’en quête sont utilisés dans la deuxième partie de l’article. 24
Conclusion Le travail au sein de PRO-Développement a été très enrichissant pour mes expériences professionnelles car j’ai pu me spécialiser dans plusieurs champs de programmation architecturale, urbaine et culturelle. J’ai également pu travailler sur le programme international dans le cadre de la mission d’analyse du programme du parc agricole Agdal à Marrakech au Maroc. J’ai pu assister tous les membres de l’équipe dans leur travail, ils m’ont transmis leurs expériences et leurs savoir faire. De plus, la directrice de l’étude Véronique Granger, le chef de projet culturel Claudie Bonavita et la chargée d’étude urbaine You-Mi KI Lagane m’ont beaucoup aidé dans la formalisation de mon sujet d’article, de son encadrement et son suivi. Mon tuteur professionnel, le chef de projets architecture, Philippe Belin me chargeait davantage de missions de faisabilité. Cette étape était importante et préparatoire pour l’entrée en Master à l’ENSA Paris la Villette, après ma formation à l’IUP. Les compétences acquises dans le champ de la programmation me permettront de réduire les écarts, entre ces deux métiers l’Architecture et de la Programmation. Ces écarts, produisent parfois les incompréhensions du programme pour le maître d’œuvre qui se nuit à la cohérence du projet. Une bonne programmation de base permettra aux maîtres d’œuvres d’imaginer de meilleures solutions pour l’aboutissement du projet. A l’agence il y a eu une très bonne ambiance de travail qui débouchait parfois sur des repas collectifs, des jeux et des verres partagés.
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PARTIII :
Article
Rapport de la programmation urbaine avec les pratiques sportives libres et culturelles non encadrÊs dans l’espace public 26
Introduction A l’heure actuelle, les pratiques sportives et culturelles évoluent en devenant plus spontanées dans les espaces publics. Les acteurs sportifs, culturels, les collectivités territoriales, les professionnels (dont les agences d‘AMO) et les associations essayent de répondre à ce nouvel enjeu contemporaine tout en agissant à la fois sur l’espace public et les équipements (hybrides, mutualisés). Dans ce contexte, il m’a paru intéressant d’étudier cette évolution à travers le prisme de la programmation dans cet article de recherche de fin d’étude. Les transformations des modes de vie engendrent de nouvelles pratiques sportives et culturelles fondées sur la sensation du plaisir, du bien-être, de la détente et du loisir, qui ont un fort impact sur la mutation des territoires métropolitains. Les politiques publiques essaient de suivre et répondre à ces évolutions, en appliquant des stratégies de développements culturels et sportifs à travers la programmation urbaine ou architecturale. Plus concrètement, le présent article a pour objectif d’éclaircir le rapport entre la programmation urbaine et architecturale et les pratiques sportives libres ainsi que les pratiques culturelles non encadrées dans les espaces publics. Il se réfère notamment à la mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre du projet du territoire de la Communauté d’Agglomération de Seine-Amont. Cette étude a pour but de définir la stratégie globale du développement du territoire de Seine-Amont. PRO-Développement est une agence de programmation urbaine et architecturale axée sur la prospective et l'évolution des modes de vie, elle est également spécialisée dans le conseil au développement culturel. Dans le cadre de cette mission, il intervient en tant que sous-traitant du lot ensemblier et mandataire du cinquième lot, portant spécifiquement sur l’offre et les équipements de proximité à caractère culturel, sportif, de santé et social. Dans le diagnostic élaboré dans le cadre du projet de territoire en 2011, par l’association Seine-Amont Développement, la Seine est d’ores et déjà identifiée comme un élément fédérateur et capable d’accueillir des usages en adéquation avec l’évolution des pratiques, tant culturelles que sportives. Avec ces zones industrielles, elle apparait donc comme un lieu stratégique métropolitain sur ce territoire, où l’évolution sociétale des modes de vie, des pratiques libres sportives et culturelles non encadrées sont de plus en plus présents Les services des espaces verts du Conseil Général du Val-de-Marne s’interrogent sur la capacité de la Seine à constituer une continuité de la trame verte et bleue sur ce territoire, en passant par la programmation des liaisons douces entre elle et des parcs départementaux présents sur les quatre communes. Les zones industrielles sont définies comme des espaces culturels et patrimoniaux identitaires du territoire. Ce constat peut clarifier le choix de site du parc interdépartemental des sports de Choisy-le-Roi, pour analyser des pratiques culturelles et artistiques amateurs et des pratiques sportives libres dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude. En raison de la quasi-absence de pratiques culturelles dans le parc, le focus sera porté davantage sur l’analyse des pratiques sportives. 27
A. L’évolution des pratiques sportives et culturelles et leurs impacts sur les espaces publics et les équipements « Si le plus grand terrain de sport est devenu la ville elle-même ils convient d’étudier leurs rapports dans tous les sens et dans toutes les échelles. Au travers d’une cartographie inédite, de l’analyse de l’évolution des architectures et pratiques sportives, des usages passés et présents du territoire de l’attention à l’ensemble des pratiques, encadrées ou spontanées, la manifestation «Sports » questionne l’impact de notre ère sportive sur l’aire métropolitaine. » 7 Alexandre Labasse Directeur général du Pavillon de l’Arsenal 1.1.
Evolution de la politique publique sportive
Depuis le début XXème siècle le sport devient une véritable politique publique en France. Elle évolue par rapport aux valeurs et aux fonctions accordées par l’Etat à la culture physique. L’Etat utilise le sport comme un outil pour mener une politique publique dans les domaines de la santé et de l’éducation. A partir des années 1920, après la Première Guerre Mondiale, l’Etat se lance dans la construction de nombreux équipements sportifs, les stades, les piscines, les gymnases dans la région d’Île de France. Après la Deuxième Guerre Mondiale, pendant le période des Trente Glorieuses, l’Etat intervient fortement dans ce domaine dans le cadre de trois lois de programme d’équipements sportifs et socio-éducatifs sur tout le territoire national. A travers ces lois, de nombreuses constructions ont été réalisées entre les années 1958 et 1975 en France, parmi lesquelles on trouve 4000 gymnases, 150 piscines, 8000 terrains de sport. La répartition géographique équitable du maillage sportif sur le territoire national est due à cette action publique des années 1960-1970. Ces actions ont joué un rôle primordial dans la démocratisation des pratiques sportives et ont donné accès au sport pour tous.
Le Graphique des équipements sportifs construits en France et à Paris Source : Exposition «Sports,-Portrait d’un emétropole »Pavillon d’Arsenal 7 « Sport Portrait d’une Métropole « ,Pavillon d’Arsenal. Véronique Granger a été un expert associe au commissariat de l’exposition,
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Dans les années 1980, la crise économique et les lois de décentralisation ont réorienté cette politique publique vers la redistribution des pouvoirs entre l’Etat, les régions, les départements, les communes et les communautés d’agglomérations. Ainsi, les communes deviennent les propriétaires de plus de 85% du patrimoine sportif à partir années1990. Dans les années 1980-1990, le sport apparaît au centre de la politique locale où les dimensions sociales solidaires sont prioritaires. Cette politique s’inscrit dans une logique de pensées d’équité territoriale. La question de sport santé reste à l’écart des intérêts de politiques publiques entre des années 1990-2000. 1.2.
Politique de l’encadrement et crise des clubs
Entre les années 1980-2000, la question de la santé est en retrait des politiques sportives.8A partir des années 2000, le rapport au sport évolue en intégrant plusieurs paramètres : - le sport associé aux pratiques culturelles ; - la pratique sportive comme garantie du bien-être et de la santé. Le rapport entre le sport et la santé est mis en avant et on lutte contre plusieurs maladies comme la sédentarité, la maladie cardio-vasculaire, les dangers du tabac, de l’alcool, de la drogue à travers celui-ci.9Mais les équipements construits dans les années 1960-1980 ne sont plus adaptés aux nouvelles pratiques dans le domaine de la santé. Le sujet renvoie également à la montée en capacité de la société civile, à une forme d’individualisation (hors celle du travail), surtout dans les pratiques culturelles et artistiques. Il y a de plus en plus de demandes d’adaptation équipements à ces besoins propres (individuelles ou collectives ) mais avec une certaine instabilité et l’envie de ne pas être encadré, l’envie de ne pas être soumis à des règles supérieures. Ceci provoque en France la « crise des clubs ». Enfermés dans une adhésion obligatoire, une enceinte physique, et des horaires d’ouvertures mal adaptés, leur fréquentation chute et ils se dégradent. En tous cas, les logiques des espaces sectorisés, qui sont parfois mal situés dans la ville, font qu’à un moment donné les personnes ne font plus leur jogging dans un club ou un stade et préfèrent courir dans la rue, malgré la pollution. En général, la plupart des réussites sportives dans le domaine du sport-santé et sport libre ne se font pas dans des lieux ou des espaces clos, dédiés uniquement aux activités sportives. Elles se passent dans des lieux hybrides à caractère social et convivial souvent dans des espaces à ciel ouvert et ce sont des pratiques intergénérationnelles. Ce sont des lieux d’hyperproximité, car les personnes n’ont plus le temps de se rendre sur des lieux augmentés. Cela veut dire que la mère de famille fait du sport sans 8Inserm
« Fondements des politiques du sports » dans « Activités phtisiques - Contextes et effets sur la santé » Paris, Inserm, 2008 9THIERRY MANDOUL-architecte, NP2F–architectes : « Spots – Portrait d’une Métropole » - éditions : ADAGP 2014 Parisienne de Photos Graphie
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s'éloigner trop de ses enfants qu'elle laisse chez elle. Alors que les garderies dans les équipements publics, sont mal adaptées pour accueillir des enfants sur les créneaux horaires différenciés. C’est ici que la programmation doit inciter les municipalités ou les services de direction et les convaincre des changements nécessaires dans la gestion, des créneaux horaires, de la programmation interne des équipements et des espaces publics souvent inadaptés aux diversités des pratiques des usages. 1.3.
Espaces publics d’aujourd’hui
« Les cours cyclistes de la fin du XIXe ouvrent la voie à l’appropriation de la ville par le sport et participe à sa scénarisation. Si les évènements sportifs urbains sont jusqu’alors le fait de quelques coures cyclistes et automobiles, les années 1970 voient les pratiques sportives sortir en nombre des équipements qui leurs étaient alors assignés. Les nouveaux sportifs prennent la ville pour un cadre d’action et se donnent en spectacle aux passants. Le sport se montre dans la rue participe à son animation de façon spontanée ou plus organisée en créant les liens entre espace public et pratiques sportives. »10 Avant d’analyser les pratiques sportives culturelles dans les espaces publics il faut se poser la question de ce qu’est l’espace public aujourd’hui dans la ville et dans notre société contemporaine. Selon philosophe et sociologue Junger Habermas,11 l’espace public s’inscrit dans des sociétés, des régimes urbains en lien avec des ouvertures démocratiques. L’espace public reste un des espaces les plus démocratiques dans le dispositif démocratique de la France. Les évolutions sociétales ont eu jusqu’à nos jours de forts impacts sur la pensée et la production des espaces publics par les différents acteurs de la ville. Pour comprendre leurs fonctionnements il faut prendre en compte cette interdisciplinarité en mêlant acteurs économiques, politiques, professionnels de l’espace, usagers et citadins. Selon le philosophe sociologue Isaac Joseph, l’espace public est un miroir de la société et de la transformation des villes.12 L’espace public est donc une entité mutable dont le processus de transformation ne va jamais cesser de croître. Mais il est caractérisé par des normes juridiques (public/privé), psychologiques (intime/extime), sociales (individuelle/collective), représentations de la réalité de la société civile, qui lui donnent des images différenciées. La cohabitation de ces normes, de ces relations par les divers acteurs crée une véritable synergie qu’Isaac Joseph nomme un « sens commun ». Cette cohabitation ne se fait pas si l’un des acteurs est dominant vis-à-vis de l’espace public. Le déséquilibre provoque des 10 THIERRY
MANDOUL-architecte, NP2F–architectes : « Spots – Portrait d’une Métropole » - éditions : ADAGP 2014 11 Habermas Jürgen, « L'espace public : Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, » titre original: « Strukturwandel der Öffentlichkeit. » Paris, Payot, réédition 1988. 12 JOSEPH I., « L’espace public comme lieu de l’action », Annales de la recherche urbaine, N°57-58, PUCA, Paris,
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tentions entres les différents acteurs et provoquent des conflits d’usages, des transgressions des lieux. La dimension politique prend de plus en plus d’importance dans l’espace public des métropoles européennes, notamment avec l’augmentation du secteur privé dans la programmation, et de la gestion des espaces à travers le partenariat public-privé. « En filigrane, il s’agit de mettre en débat les conditions de la responsabilité politique des maîtrises d’ouvrage dans le cadre d’opérations qui engagent des relations économiques, politiques et contractuelles de plus en plus imbriquées entre sphère publique et sphère privée». 13 Les espaces publics en gestion privée ont de plus en plus tendance à privatiser les usages de l’espace par la consommation et les loisirs. Se pose alors la question de la place des usages spontanés dans ces lieux, comment doivent-ils être pensés? 1.4.
Evolution des pratiques sportives dans des espaces publics
«Privilégier l’offre de temps libre. Le temps libre est le plus important de nos vies et le plus garant de créativité, d’expression individuelle et collective, d’autoformation et d’ancrage dans le territoire de l’habité et dans les réseaux de sociabilisé de courtes distances. » 14 Les loisirs deviennent un enjeu majeur en termes d’éducation, d’épanouissement de la santé et de démocratisation des pratiques libres sportives et des pratiques culturelles non encadrées. Dans ce contexte, la séparation et l'éloignement des espaces de loisir, de culture et de détente par rapport aux lieux de travail est souvent mal réfléchie par les collectivités et les aménageurs. Les grandes entreprises essayent d’intégrer de plus en plus les équipements sportifs comme des salles de fitness ou des piscines au sein de leurs locaux, pour que les actifs en profitent durant les temps des pauses ou le soir après le travail.15
Les pratiques sportives spontanées dans les espaces publics Source : Exposition «Sports,-Portrait d’une métropole »Pavillon d’Arsenal
13 «
La programmation urbaine, entre projet politique et projet urbain »- article du « métro Politique » par Maryne Buffat & François Meunier 28/05/2014 14 Véronique Granger - Note de travail pour CASA / Mission : AMO pour élaboration et la mis en œuvre du projet de territoire da la CASA . 15 Le Monde « le sport travaille les entreprises » Oihana Gabriel -le 23 juin 2014
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Au XXème siècle, les règles d’urbanisme interdisaient certaines pratiques libres dans les espaces publics (jeux de balle dans la rue). Aujourd’hui, la tendance chez les élus et les professionnels de l’aménagement est de privilégier un retour vers l’ouverture des pratiques libres dans les espaces urbains.
Les pratiques sportives spontanées dans les espaces publics Source : Exposition «Sports,-Portrait d’une métropole »Pavillon d’Arsenal
Ce changement est dû à plusieurs phénomènes de transformation sociétale des modes de vies. L’envie d’échapper et de transgresser les règles du monde incite les populations de tous les âges et de toutes les catégories socio-professionnelles à pratiquer des activités sportives librement dans l’espace public à ciel ouvert. Il faudra remarquer que des pratiques sportives traditionnelles sont souvent coupées des espaces publics, en s’enfermant de plus en plus dans les espaces dits « privatifs ».16 Au-delà de la question d’exercer une activité sportive librement dans les espaces publics à proximité de chez soi et gratuitement, il s’agit surtout de se divertir. J. Ulmann dans sa théorie sur le sport moderne se rapproche de l’idée de jeu et de divertissement en reconnaissant que « les hommes ont toujours donné au jeu une partie agréable de leur existence, et parmi les jeux, il en fut toujours pour opposer, en même temps que les hommes, des qualités physiques . N. Elias explique l’emploi abusif du mot « sport », utilisé dans un sens large, qui considère toutes les activités physiques, tous les jeux de compétition comme étant du sport. 17 Une conception plus rigoureuse considère – et c’est notamment la position de N. Elias – que le sport est le phénomène de transformation des pratiques ludiques qui s’est réalisé au cours du XIXe siècle en Angleterre. Aujourd’hui des multitudes des pratiques ludiques s’approprient différemment les espaces publics ordinaires. Les activités de glisse, les déplacements urbains, les cycles, les jeux de balle sont quelques-unes de ces «pratiques alternatives » que nous observons dans les espaces publics. Les pratiquants développent un autre regard sur les espaces publics, qui leur proposent à leur tour, des conditions exceptionnelles voire extrêmes jamais retrouvées dans des gymnases ou des stades. 16 Ulmann 17
J. « De la gymnastique aux sports modernes. » Paris : Vrin, (1997)
Elias N., Dunning « Opus cité », E. (1987)
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Le sport devient visible dans les rues. Il participe à son animation de façon spontanée ou organisée en créant des liens entre l’espace public et les pratiques sportives. La rue se transforme en scène, les sportifs en acteurs et les citadins en spectateurs.
Les pratiques sportives spontanées dans les espaces publics Source : Exposition «Sports,-Portrait d’une métropole »Pavillon d’Arsenal
En pratiquant librement ces activités, il ne s’agit plus d’un phénomène de compétition mais plutôt de jeu, souvent en groupe. Les sensations de bien-être, de plaisir, de partage, de convivialité et de liberté créent un mélange d’émotions chez les pratiquants. Ces derniers transforment à leur tour les modes de vies de la société civile. Ces effets ont un fort impact sur le développement d’espaces publics de proximité, mais également sur la mutation des territoires métropolitains. Les politiques publiques essaient de suivre et répondre à ces évolutions, en appliquant des stratégies de développement culturelles et sportives à travers la programmation urbaine ou architecturale. 1.5.
Rôle de la programmation
La programmation va engager et mettre en mode une réflexion sur la question d’usage et des activités à travers de l’analyse des projets. Elle va mettre en évidence que le projet d’aménagement est tout d’abord un système d’acteurs. « La programmation de l’équipement sert à piloter le jeu de forces de la ville vers la direction souhaitée. Par ailleurs, le programmiste devient un acteur clé dans ce contexte d’urbanisme négocié permettant de coordonner le processus du projet. Finalement, la programmation accompagne et stimule les initiatives locales en renforçant une planification attachée au contexte local et à l’évolution des modes de vie. » 18 La programmation est toute légitime et c’est elle qui permettra d’enrichir le contenu programmatique de l'espace public de la ville en général, par des multiples usages très différenciés. Effectivement il faut penser la non-spécialisation des lieux et notamment savoir mêler des activités qui touchent à des pratiques culturelles et sportives. Matias COHEN : « L’intégration fonctionnelle : outil stratégique de programmation La place de la programmation architecturale dans une planiϐication urbaine straté gique » Mé moire de ϐin d’é tude Master 2 «URBANISME ET AMEƵ NAGEMENT» Spé cialité́ : Espaces urbains et démarches de projet 18
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La programmation est le moment où se pose la question de l’évolution des espaces, quelle que soit sa nature. Elle est seule et capable de traiter en tant que telle la matière première de ce qu’on manipule quand on évoque les pratiques sportives et culturelles. La conception spatiale, elle, ne fait que traduire dans les meilleurs des cas, cette volonté. « Ceci nous amène de rappeler qui est temps de mettre le «temps » au cœur des questions sociétales, sociologiques et urbaines. »19 Une des indicateurs essentiels est donc celui de la programmation des temps. La programmation des espaces publics devrait être réfléchie en termes de temporalités : - méridienne, - diurne, - nocturne, - de semaine, - de fin de semaine Il faut rendre possible les deux activités dans l’emploi du temps des espaces urbains. Par exemple, le matin programmer des activités sportives et le soir des activités culturelles. Il faudra donc réfléchir en termes d'hybridité des espaces et de polyvalence très simple. Dans la réflexion des programmistes, surtout pour l'agence PRODéveloppement, la programmation des quartiers animés ne doit plus être pensée sans prendre en compte les pratiques de loisirs, sur les différentes temporalités de la journée. Le sociologue Jean Viard propose d ‘ailleurs : « On pouvait réfléchir parallèlement à une relecture de nos villes avec une indicateur de temps libre à l’hectare » 20
Les espaces verts à la Défense le vendredi à 13h 00Les espaces verts à la Défense le samedi à 13h 00 Source : Irina Japaridzé
Les programmations des activités sportives et culturelles, environnementales ou évènementielles se croisent car ils ont des valeurs partageables. Leur programmation ne s’oppose plus dans l’espace public, en y créant des formes hybrides fonctionnant sur le l’emploi du temps libres et de loisirs. Entretien avec Véronique Granger Villard « Nouveau portrait de la France : La société des modes de vie » Editions de l'Aube (5 janvier 2012)
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B. Diagnostic des usages sportifs et culturels du parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi L’analyse repose sur vingt-huit entretiens semi-directifs effectués dans le parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi. Pour comprendre le fonctionnement du parc il faut partir de son histoire, de son positionnement dans le territoire de la CASA et de sa gestion. 1.1.
Historique et positionnement
Le projet initial de ce lieu remonte à1930.Antoine Duffieux ingénieur-urbaniste é labore le projet d’un "Parc des sports de Paris à Choisy-le-Roi”. Il se situe sur le territoire de trois communes Choisy-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges et Créteil. Antoine Duffieux dessine sur ce territoire deux longs bassins de natation avec des plages, un lac de canotage, des terrains de tennis, un stade pouvant accueillir 60 000 spectateurs, un terrain de foot, de rugby, de basket et de hockey, un Palais de glace, Institut d’éducation physique et de physiologie, Casino des fêtes, un hôtel, des restaurants, bars et salons de thé ... A l’origine, deux quartiers résidentiels sont adjoints au nord et à l’ouest. Aujourd’hui, au nord, on ne retrouve que des zones industrielles. La gare de chemin de fer au carrefour Pompadour et l’aéroport de tourisme à l’est réalisés fin de XXème siècle.
La Plaine Sud du parc. Sources : Irina Japaridzé
La Plaine Nord du parc
Le projet démarre en été 1936, après l’accord définitif du Conseil Général de laSeine et grâce à la participation financière de 50millions de francs de la part de la commune de Choisy–le-Roi. En 1950, les bassins sont creusés et sont prêts pour les activités nautiques comme la voile ou l’aviron. Toutefois, la baignade est interdite dans les plans d’eaux à cause de la fuite des matériaux toxiques durant les années de construction. Au début des années 1970, la Plaine nord du parc est aménagée pour les pratiques des clubs sportifs des personnels de la préfecture de la Seine et de la Ville de Paris.A la fin de la même décennie, les terrains sont dévolus à un syndicat interdépartemental associant à parité la ville de Paris et le département du Val-de-Marne. A cette période le syndicat interdépartemental aménage l’ensemble des 150 ha, en y associant des espaces paysagers de dé tente ouverts à tous. 35
Aujourd’hui les 150 ha du parc sont divisés en deux plaines sud et le nord par la RN 186. Un plan d'eau de 30 ha constitue la spécificité du parc avec ses équipements sportifs, comme les bases nautiques. Les activités nautiques comme la voile, la planche à voile, le canoë kayak, l’aviron, la pêche, le ski nautique sont assez développées dans le parc. De nombreuses installations dédiées au sport et à la détente sont développées dans le parc: -
12 courts de tennis (béton poreux) non éclairés situés sur la plaine sud (1 mur d'entraînement) ; 2 bassins nautiques au sein de Plaine Nord, l'autre plaine Sud; Téléski nautique installé sur le plain nord du parc ; 1 terrain d'honneur; 3 terrains de rugby; 19 terrains de football, dont 8 utilisables pour le football à 7 ou à 11; 1 terrain mixte (football et rugby) ; 3 terrains en synthétique (permettant le hockey sur gazon) ; 1 terrain de basket-ball ;
Le terrain de basket de la plaine Sud du parc. Sources : Irina Japaridzé
Le terrain de football Plaine Nord du parc
Le site du Parc dispose également d'un solarium, d'aires de jeux pour les plus jeunes, d'une "île aux oiseaux", de pistes de VTT et rollers, d'un centre d'animation pédagogique consacrée à l'écologie et au jardinage. Les activités de détente sont les suivantes : -
5 km de voies ouvertes à la promenade; 2 plages solarium (sans baignade); une aire de rochers d'escalade; des jeux pour enfants; 1 boulodrome; 1 piste de VTT; 1 espace écologique;
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Les horaires d’ouverture du parc sont de 8 h à 22h en été, et de8h à20 h en hiver.
L’allée goudronnée pour la promenade à la Plaine Sud . Plage solarium à la Plaine Nord du parc Sources : Irina Japaridzé
o Leparc/ ferme des Gondoles A l’est, les trois hectares du parc interdépartemental des sports sont occupés par un parc/ferme des Gondoles, qui est un espace municipal à vocation ludique et pé dagogique. Le site fut ouvert au public fin 1976. La ferme s’étend sur la moitié de la superficie et l’autre partie du territoire propose des jeux pour les enfants. Cet espace à vocation pédagogique attire des visiteurs à l’échelle intercommunale et aussi métropolitaine. Chaque année, la ferme accueille 35 000 élèves dans le cadre des activités périscolaires pour l’observation des animaux, originaires de la région parisienne et en majorité de la proche banlieue.
Espaces animaliers dans le parc des Gondoles. Sources : Irina Japaridzé
Espaces des jeux dans le parc des Gondoles
C’est un espace au sein du territoire du parc interdépartemental des sports, qui est géré indépendamment. Il a son propre accès, sa propre programmation et la gestion. Les lieux sont ouverts au public tous les jours sans exception de 8 h à 19 h (9 h-12 h et 14 h-18 h 30 pour l’espace animalier). 1.2.
Gestion, programmation, exploitation
Dans les années 1970 le syndicat interdépartemental associe à parité la Ville de Paris et le département du Val-de-Marne. La gestion externe du parc est donc organisée en alternance tous les deux ans, entre le Conseil Général du Val-de-Marne et la ville de Paris. 37
A tour de rôle, chaque acteur devient le principal financeur du site pendant la durée du mandat. La gestion interne est gérée par le syndicat interdépartemental des sports. Il s’occupe de l’entretien des espaces verts et de la sécurité. Avec le Conseil Général du Valde-Marne et la Ville de Paris, le syndicat participe à la décision pour accorder le droit d’exploitation et de location de certains espaces (comme les terrains de football, de tennis, de rugby ou des base nautiques) aux différents clubs, aux associations ou à des structures privées ou publiques. Tous les terrains sont à usage libre dans le parc sauf ceux gérés par les structures privées ou publiques comme les bases nautiques, le ski nautique, les clubs de tennis ou de football. La gestion et l’exploitation des espaces varient en fonction du mode de gestion privée ou publique. Pour les structures privées, la programmation des horaires d’ouverture des clubs dépend de la gestion interne du club, en accord avec les horaires d’ouvertures du parc. Les structures publiques ne gèrent pas leurs horaires eux-mêmes car elles doivent s’adapter obligatoirement aux horaires d’ouvertures imposés par le syndicat interdépartemental des sports.
La base nautique de la plaine Sud du parc . Sources : Irina Japaridzé
Ski nautique « Paris WAKEPARC »Plaine Nord du parc
o La base nautique de la Plaine Sud Par exemple, les horaires de fonctionnement de la base nautique installée sur la plaine sud du parc, ne sont pas adaptés aux demandes des usagers de la base. Selon Mme. Vicenta Bosque, membre du comité directeur : «Nous ne pouvons pas travailler sur les horaires d'ouverture des bureaux, c'est inadéquat, nous sommes obligés de finir nos activités à 17 heures en hiver, alors que le parc ferme à 22 heures en été et à 20 heures en hiver. En plus, la base nautique est soumise à l’usage essentiel des parisiens ! » Les usagers parisiens, notamment les salariés, ne peuvent pas profiter de cette offre durant la semaine alors que cette base a été conçue initialement pour leur usage par la Ville de Paris. Elle est attachée à la base nautique du bassin de la Villette à Paris. La base n’est réservée la plupart du temps en semaine qu’aux activités périscolaires et le weekend (notamment les samedis) qu’à l’usage des parisiens. Cette situation n’est pas admis par les habitants de Choisy-le-Roi. 38
«La base nautique n'est pas accessible aux riverains, c'est réservé que pour les parisiens, ce qui est complètement stupide !!!»21
o Ski nautique «Paris WAKEPARC » de la Plaine Nord Ski nautique « PARIS WAKEPARK », est une structure privée installée sur le domaine public. Pour pouvoir s’installer, le Conseil Général du Val-de-Marne lui a accordé un droit d’exploitation d’une partie de l’espace du parc et du lac.22Le droit d’exploitation a été mis en place pour pallier au manque d’animation de la Plaine Nord. « La plupart des personnes fréquentaient davantage la Plaine Sud et la Plaine Nord a été désertée. Les grandes activités et le grand nombre de la population vont sur la Plaine Sud du Parc car les espaces y sont beaucoup plus grands et en même temps plus développés ».23 « PARIS WAKEPARK » est le seul Téléski nautique qui fonctionne en gestion privée en Île-de-France, les horaires sont élargis et adaptés aux pratiques des usagers. En général, les autres téléskis et les bases nautiques, en gestion publique, ferment à 18 heures. Cela provoque le mécontentement du personnel ainsi que celui des consommateurs. La gestion et l’entretien interne des espaces réservés reviennent à la charge de la société « PARIS WAKEPARC ». o Le centre nautique de la Plaine Nord Le centre nautique de la Plaine Nord est occupé aujourd’hui par le centre de loisirs de la jeunesse du Val-de-Marne (C.L.J 94). Durant toute l’année scolaire y compris les vacances, les jeunes en réinsertion de 10 à 17 ans sont pris en charge par d’anciens policiers. Ils les accompagnent dans des activités nautiques et des stages. Selon le directeur du centre:
Le centre nautique de la Plaine Nord Sources : Irina Japaridzé
« On cible notre public. On accueille des jeunes de cités difficiles, de Villiers, de Champigny, de Valenton. On leur montre que les policiers ne sont pas là simplement pour mettre des amendes, mais qu'ils peuvent aussi leur apporter quelque chose. »24 21Entretien
avec un instituteur de 48 ans résidant à Choisy–le-Roi. Le droit d’exploitation transforme l’espace occupé en une sorte de propriété privée sur quelques années selon le contrat. 23 Entretien avec le gérant de ski Nautique
22
39
Cette base à usage unique est inutilisée en week-end. À la différence du ski nautique, le centre participe peu à l’animation des lieux. 1.3.
Accessibilité, positionnement, fréquentation
Les deux parties du parc sont desservies de la même façon par les transports en commun : RER D - gare de Villeneuve-Prairie, T.V.M. ou bus n°393 arrêt parc interdépartemental des sports. Les deux parties disposent également des parkings. Le parc rayonne à échelle interdépartementale voire métropolitaine, mais selon les personnes interrogées l’usage de proximité est pré dominant.
Le graphique sur le mode de la fréquentation du parc par les habitants de Choisy-le-Roi les
Le graphique sur le mode de la fréquentation du parc
Pour ce qui est de l’accessibilité piéton, en dehors du quartier résidentiel de Choisy-le Roi, habitants des communes voisines restent isolés. Parmi les interviewés, les habitants de Choisy-le-Roi, prennent quand même leurs voitures pour venir dans le parc. Le graphique sur le mode de fréquentation du parc montre qu’en général tous les visiteurs viennent en voiture, puis en vélo. Seule une partie des habitants de la commune Choisy-le-Roi viennent à pied.
Sources : Irina Japaridzé u parc
Malgré l’accessibilité en transports en commun les visiteurs préfèrent venir en voiture. L’enclavement du site peut expliquer ce phénomène : - Est et sud : le parc est entouré par le faisceau ferroviaire ; - Nord : c’est l’autoroute A86 et les zones industrielles qui l’entourent ; - Ouest : une partie du parc débouche sur les quartiers résidentiels de Choisy-leRoi et l’autre sur l’Avenue de Villeneuve Saint-Georges et des anciennes zones industrielles délaissées ; 24
Le Parisienne « Des policiers jouent les monos pour les jeunes privés de vacances » Publié le 12.08.2010.
40
-
Le site est divisé en deux parties par la RN 186
En général les personnes débutent leurs pratiques sportives spontanées ou culturelles non encadrées au pied de leur immeuble. Le fait de traverser une autoroute, des voix ferrées, des zones industrielles n’est pas propice au développement des pratiques libres dans le parc.
Les voies ferrées de la SNCF à l’est du parc Sources : Irina Japaridzé
Il pouvait exister un risque de concurrence avec les berges de la Seine, ce qui apparemment n’est pas encore le cas aujourd’hui. Il faut remarquer qu’il y a peu de liaisons vers la Seine, alors que la stratégie de développement des trames vertes et bleues sur le territoire du CASA se fonde sur ces continuités douces. D’après les interviewés, dans le parc, personne ne fréquente les berges de la Seine. Celles-ci doivent rester praticables par les usagers à l’échelle d’hyper-proximité, car les bords ne sont pas facilement accessibles pour les piétons.
L’autoroute A86
Le quartier résidentiel à Choisy-le-Roi
Sources : Irina Japaridzé
De par sa forme allongée, le parc subit davantage l’effet de son environnement. La réussite d’activités sportives et culturelles dans l’espace ne dépendra pas que de la qualité intrinsèque des lieux, mais aussi de son environnement et les franchissements. Plus les franges sont allongées plus elles doivent être pensées en tant que liaisons, surtout le long du parc. Ce qui n’est pas le cas sur ce site.
41
Plus de 500 000 usagers fréquentent annuellement le parc quelque soit la saison. Les habitants de Choisy-le-Roi le pratiquent presque quotidiennement. Les activités varient selon les saisons et la météo. De manière évidente, le parc est plus fréquenté en été et au printemps. Il est fréquenté de la même manière en semaine comme en week-end. Le moment de la journée le plus Sources : Irina Japaridzé fréquenté est le midi. Beaucoup de jeunes actifs viennent pendant le temps de pause de midi pour faire un peu de sport ou se détendre. « Le parc est blindé en été! Nous sommes très contents d'avoir un espace naturel pas loin de chez nous, tout le monde n'a pas cette chance en ville. Nous recherchons de la tranquillité dans la semaine, plus le week-end. Le week-end, il y a plus du monde, ce sont les grandes familles qui arrivent ! C'est un peu diffèrent, mais nous avons quand même de la place, vue la superficie du parc, nous ne sommes pas les uns sur les autres. C'est mieux que la piscine.»25
Sources : Irina Japaridzé
25
Le sport libre apparaît comme une des raisons majeures de la fréquentation du parc parles usagers. La plupart des usagers font du jogging, du vélo, de la course à pied ou de footing. Les pratiques sportives dans le domaine de la santé sont également très présentes.
Entretien avec une dame de 49ans habitant à Choisy –le-Roi.
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« Beaucoup de personnes âgées marchent comme moi ici, les pratiques de Sport santé sont énormément présente dans le parc. »26 Mais le parc reste à l’usage des activités de loisirs, de détente, de repos, de convivialités et de promenade. « Ce parc est un espace public naturel aménagé. C’est un lieu de repos de calme, de détente et de silence ». 27
Les pratiques sportives intergénérationnelles dans le parc Sources : Irina Japaridzé
Laplupart des cas de pratiques sportives ou culturelles dans le parc sont intergénérationnelles. Les pratiquants sont souvent accompagnés par les personnes âges, par leurs enfants, ils viennent en couple ou avec des amis. Les activités de loisirs en groupes y dominent.
Sources : Irina Japaridzé
1.4.
Sécurité
Une autre raison du fort taux de personnes accompagnées est le sentiment d’insécurité notamment parmi les femmes. Elles viennent rarement seules, préférant venir accompagnées, voire avec leur chien. « J'ai eu en accident quand j'étais plus jeune et plus belle, quelqu'un m'a embêtée et depuis j'observe, car les jeunes viennent avec des bouteilles et picolent toute la journée. Vers les rails, j'ai peur de traverser et j’évite, car il y a des hommes bizarres qui se baladent, je n’ai pas confiance. » 28 Entretien avec une dame de 63 ans habitant à Choisy –le-Roi. Entretien avec un instituteur de 48 ans résidant à Choisy–le-Roi. 28 Entretien avec une dame de 49ans habitant à Choisy –le-Roi.
26
27
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Le sentiment d’insécurité est donc présent dans certaines zones du parc notamment vers les côtés Est des voies ferrées. « Mon fils a été agressé avec son amis en plein jour à la Plaine Sud du parc! Vers le côté des voies ferrées, c'est dangereux car il y a plein des dealers. Ils vendent de la drogue en le jetant du pont!» 29
Le vigile circule avec sa moto dans le parc Sources : Irina Japaridzé
Les barrières dégradées vers le côté Ouest de Parc
Les barrières sont dégradées à certains endroits et les quads rentrent dans le parc le soir après la fermeture. D’après certains entretiens, ils rentrent également dans les espaces de jeux réservés aux enfants et dégradent le mobilier. Ils sont dangereux car ils circulent très vite. Ils ne font pas attention à l’environnement de plus ils provoquent des nuisances sonores le soir.
Sources : Irina Japaridzé
« Les barrières sont détériorées et il y a des trafics de drogue en soirées et la nuit. Il y a également des courses des quads. Le soir, ils rentrent à travers des barrières malgré l'interdiction. Ils rentrent même dans les espaces pour les jeux d'enfants, ils font trop de bruit, c'est dangereux ». 30 Le parc est laissé sans surveillance en soirée et la nuit. Pendant la journée, la plupart des visiteurs se sentent en sécurité (malgré quelques exceptions). Les vigiles en motos circulent de temps en temps pour surveiller le parc mais d’après les résultats d’entretiens, ils circulent de moins en moins souvent. 29 30
Entretien avec un homme de 57 ans habitant à Choisy –le-Roi. Entretien avec un homme de 53 ans habitant à Choisy –le-Roi
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1.5.
Pratiques sportives libres et culturelles non encadrées
Tout d’abord, il faut remarquer que les objectifs du développement des pratiques sportives libres et des pratiques culturelles non encadrées sont différentes selon: - les publics visés ; - les espaces pratiqués, sauf les espaces publics qui ont été conçu de manière polyvalente (par exemple l’allée goudronné dans le parc) ; Dans le cas du parc interdépartemental des sports de Choisy-le-Roi, comme son nom l’indique, la vocation sportive est plus dominante que la vocation culturelle, contrairement à plusieurs grands parcs départementaux (comme le parc de Plage Bleue à Valenton ou le parc des Lilas à Vitry-sur-Seine)ou aux espaces publics du département du Val-de-Marne. Ce manque est confirmé par l’absence de programmation d’événements culturels. Le Conseil Général du Val-de-Marne a lancé dans les grand parcs etlesparcs départementaux le projet d’animations culturelles et sportives «Goûter l’été » pour l’été 2014. Mais cette manifestation ne prend pas en compte le parc interdépartemental des sports. La raison de ce choix peut être liée au fait que le parc est géré en alternance par le Conseil Général de Val-de-Marne et la Ville de Paris. (Le jeu d’acteurs devient plus compliqué). Le manque de programmation culturelle est fortement ressenti par les usagers. Contrairement aux activités culturelles, on retrouve beaucoup d’événements sportifs programmés dans le parc comme des marathons, des concours de pêche, des compétitions de canoë, d’avirons et ou des tournois de tennis de football ou de rugby. Tous ces évènements sont organisés par les collectivités ou par des fédérations sportives.
Sources : Irina Japaridzé
Les données statistiques de l’enquête montrent queles pratiques sportives spontanées les plus pratiquées dans le parc sont la marche à pied, le jogging et le vélo. Les jeux de balles, les activités nautiques, les sports de glisse, la pêche et la musculation arrivent en seconde position.
Les activités pédagogiques périscolaires sont moins présentes dans l’imaginaire des interviewés, alors que la base nautique, l’espace écologique ou les clubs de football sont souvent réservés pour ces activités.
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Les associations sportives abritent des bénévoles, retraités, volontaires pour accueillir les enfants. Ce qui est le cas du centre de loisirs attaché à la base nautique de la plaine sud.
Les bénévoles de la base nautique de Plaine Sud encadrent les enfants dans le cadre scolaire Sources : Irina Japaridzé
Les bénévoles sont en même temps adhérents du club. Ils profitent gratuitement des activités nautiques en échange de leurs services. La commune de Choisy–le–Roi de son côté en profite pour faire des économies de personnel. Le coût pour la réforme scolaire s’élève à 1 million d’euros cette année. D’autre part, l’encadrement des enfants est différent avec des professionnels diplômés, car les bénévoles sont moins spécialisés. La réforme éducative des rythmes scolaires va avoir un impact sur la hausse de la fréquentation des centres de loisirs dans le parc. Elle prend une grande importance autours des activités artistiques-culturelles et sportives. En plus, comme les gymnases sont souvent défaillants en France, les espaces publics doivent jouer le rôle des espaces intermédiaires dans le cadre des activités périscolaires (comme vu dans la première partie de l’article, chapitre « Evolution de la politique publique sportive »). Selon l’enquête, les pratiques culturelles non encadrées les plus présentes sont des activités d’observation des oiseaux, la lecture ou la musique dans les divers espaces du parc. Le parc est plus spécialisé dans les activités liées notamment à l’observation des animaux et des oiseaux parce que c’est une réserve Sources : Irina Japaridzé naturelle où les oiseaux migratoires font leur pause. La Ferme des Gondoles et l’espace écologique proposent également de l’animation pour les enfants dans le cadre de jardinage et des observations des animaux. Les musiciens sont ceux qui s’approprient le plus les espaces. Cornemuse, saxophone, 46
trompette, guitare et tam-tam cohabitent sur le territoire du parc. Un trompettiste occupe le plus souvent l’espace du parc. Il vient régulièrement dans le parc et il a été identifié par le public comme un élément d’animation du parc. C’est lui qui participe le plus fortement à l’animation du lieu. « C’est le trompettiste et saxophoniste qui joue énormément sur l'animation du parc. C'est très agréable ! » Le croisement de ces activités culturelles provoque parfois des conflits d’usages et le mécontentement de certaines personnes. « Les pratiques culturelles les plus présentes sont l'observation des oiseaux migrateurs car ils nichent dans le parc. Aussi, je vois des musiciens qui jouent du Tam-Tam. Cela gène énormément les gens, les riverains et les oiseaux. J’ai déposé plainte à la Mairie. Ils sont partis pour un certain temps mais ils commencent à revenir. Je ne suis pas pour que le parc devienne « le grand Barnum », cela n'a jamais été sa vocation. Ce parc est un espace public naturel aménagé. C'est un lieu de repos, de calme, de détente et de silence»31. Pour la plupart des interviewés les activités culturelles sont davantage présentes dans les autres parcs départementaux, notamment dans le parc départemental de la Plage Bleue. 1.6.
Appropriation des espaces par les pratiques spontanées
Les activités sportives et culturelles praticables spontanément en groupe sont également présentes dans le parc. En revanche, il est plus rare de voir des groupes de personnes pratiquer des activités spécifiques comme le taïchi, le yoga, la danse ou le théâtre. Parfois, à la Plaine Nord, les personnes se retrouvent pour faire du karaté; à la Plaine Sud, ce sont les sports de combat type boxe, qui sont pratiqués. «Le combat a un effet visuel et cela attire des gens. Cela attire des visiteurs, c'est imprévu et après il y a plein de choses qui peuvent se passer derrière. »32
Sources : Irina Japaridzé
Le « ring »du sport de combat, qui se déroule sur la pelouse entre l’espace de musculation et le solarium, devient un spectacle à ciel ouvert. Cet événement attire des spectateurs, tous types de participants: des adhérents, des professionnels. Les échanges 31 32
Entretien avec un instituteur de 48 ansrésidant à Choisy –le-Roi. Entretien avec un homme de 30 ans habitant à Drancy
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entre les différents usagers créent des lieux symboliques dans le parc. En général, les personnes se regroupent pour exercer des activités« traditionnelles» comme pour jouer aux jeux de balles, à la pétanque, pour la pêche ou pour des activités pédagogiques dans le cadre scolaire.
Les pêcheurs aux bords des quais du lac. Sources : Irina Japaridzé
Les usagers sur les bancs dans le parc
On remarque que certains espaces sont appropriés spontanément par les groupements des personnes. Les bancs du parc deviennent pour certains l’endroit de retrouvailles avec leurs amis. La grande pelouse du coté Est du parc est appropriée par la pratique du cerf volant. Le quai, du côté Ouest, du lac à la Plaine Sud est également approprié par les pécheurs. « Je viens dans le parc en vélo ou à pied pour passer le temps avec des amis les pêcheurs. Etre à l’air, c’est plus agréable. On est bien ici !»33. Les sensations de partage de plaisir, de bien-être avec ses proches sont les sentiments plus ressentis par les usagers. La programmation et les aménagements des espaces vont conditionner également les usages quotidiens et les appropriations spontanées de ces lieux.
Sources : Irina Japaridzé
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L’espace le plus pratiqué par les activités sportives alternatives est l’allée goudronnée, autour du lac sur Plaine Sud (comme indiqué sur le graphique ci-dessus.)Les terrains de football viennent en seconde position. Selon les usagers le tour du lac est très bien aménagé pour la pratique du vélo, des sports de glisse, de la marche à pied ou du jogging.
Entretien avec un homme de 57 ans, retraité habitant à Choisy –le-Roi
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«Les espaces sont bien adaptés aux pratiques sportives. C'est plus sécurisant de faire du vélo dans le parc qu'en ville !»34.
Les pratiques sportives spontanées sur l’allée goudronnée autour du lac Sources : Irina Japaridzé
Le tour du lac, les espaces de musculation, les terrains de football de rugby et de tennis sont les espaces le mieux adaptés à la pratique sportives d’après les pratiquants.
Sources : Irina Japaridzé
34
Entretien avec une dame de 30 ans habitant à Maisons-Alfort.
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«On est à l'air, on n'est pas enfermé dans une salle ! Et puis, les installations pour le renfort musculaire sont positionnées à l’ombre ce qui est super pratique pour nous ! Cela attire plus de gens. 35
Sources : Irina Japaridzé
Les espaces dans le parc se transforment et s’hybrident à travers les différentes activités dans le parc. Pour des activités culturelles non encadrées, les espaces mieux adaptés sont différents de ceux des pratiques sportives. Ce sont les espaces verts comme les pelouses, les sentiers, la ferme des Gondoles, l’espace de bronzage, de pique-nique ou de cerfs-volants qui y dominent. L’allée goudronnée apparaît comme un espace hybride, polyvalent la mieux adapté pour les activités sportives ainsi que culturelles. 1.7.
Manques et conflit d’usage
Majoritairement, les usagers sont satisfaits et contents des aménagements de la programmation, de la gestion ou de l’entretien de l’ensemble du site. Certains manques déjà énoncés sont: - Dégradation des barrières ; - Sécurité du site ; - Horaires des équipements ; - Toilettes ; - Fontaines à eaux ; - Restauration ; - Programmation des évènements culturels ; 35
Entretien avec un homme de 30 ans habitant à Drancy
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À cela s’ajoute le ramassage des ordures et le nombre des bornes de propreté non adaptés à la fréquentation du week-end. Ces manques provoquent parfois des conflits parmi les usagers. Sur l’ensemble de parc, il y a seulement une seule fontaine à eau, à l’usage public, situé dans la Plaine Nord. Il n’y a pas de toilettes publiques.
Sources : Irina Japaridzé
«Manquent des sanitaires pour femmes, les hommes peuvent se cacher mais pour nous les femmes c'est plus compliqué !!! »36 « Il n'y a pas de buvette, ni de restauration ! Les enfants commencent à avoir faim, je suis obligé de rentrer et c'est dommage!!! Sinon on serait resté !»37 Un problème majeur dans le parc, notamment pour l’espace de solariums, est l’absence d’eau, les espaces de rafraîchissement, des douches. « A l'époque on pouvait se baigner dans le lac, après il y a eu des accidents de noyades et ils ont supprimé cet usage. Aujourd'hui, la baignade est interdite! A la place, ils ont installé un espace, une aire de sable pour que les enfants puissent jouer dedans, mais elle est dégradée et sous-utilisée, pas entretenue. Nous sommes très contents d'avoir un espace naturel pas loin de chez nous, tout le monde n'a pas cette chance en ville. Mais s’il y avait des douches cela attirerait un autre public. C’est dommage !!!».38 L’autre manque le plus évoqué est l’absence de piste cyclable séparée, des pistes pour la course à pied, de l’allée goudronnée pour la promenade.
Le manque de ramassages Sources : Irina Japaridzé
le mobilier urbains dégradé dans l’aire de sable pour les enfants
« Les rollers et les cyclistes se croient prioritaires, ils ne font pas attention aux piétons!!!Ils ne sonnent même pas. Il y a eu des accidents ! »39 Entretien avec une dame de 49ans habitante à Choisy –le-Roi. Entretien avec un homme de 47 ans habitant à Maisons–Alfort. 38 Entretien avec une dame de 51 ans habitante à Choisy –le-Roi. 39 Entretien avec une dame de 30 ans habitant à Maisons-Alfort. 36 37
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Tout le monde circule sur le même chemin et c'est dangereux. Cela a provoqué de nombreux conflits entre les usagers du parc. Par exemple, le long du lac du coté est de la Plaine Sud, sur l’espace approprié par les pêcheurs, il y a souvent des disputes entre les pêcheurs et les joggeurs ou les cyclistes, notamment quand il y a des concours de la pêche. «Pourquoi viennent ils courir ici, ils ne voient pas que je pêche! En plus, moi, je paye pour pêcher et eux non!!! »40 L’analyse du cet espace public de la Vallée de la Seine clarifie des manques et des conflits d’usages qui doivent être pris en compte dans l’étude CASA. Les prochaines mutations métropolitaines engendreront encore plus d’attentes de la population de ce territoire déjà insatisfaite. L’étude doit absolument évoquer les questions programmatiques telles que : • la programmation « des temps » et des fonctionnements des espaces publics ou des équipements : notamment des créneaux horaires et des conditions d’adhésion dans les équipements sportifs, pour éviter l’exclusion des habitants locaux, comme dans le cas des bases nautiques du parc interdépartemental des sports. En premier lieu, ces espaces doivent être réfléchis par rapport à des populations de proximité, car même si la programmation de ces espaces dit « métropolitains » vise des populations intercommunales voire régionales, les populations de proximité y sont les plus présentes et les plus proches. Donner les priorités à telles ou telles échelles de la population fragmente les sociétés et engendre des conflits. l’accessibilité : améliorer des continuités douces entre le parc, la Seine et les communes limitrophes pour les relier grâce aux pratiques libres. Ces continuités peuvent se traduire par exemple par l’amélioration des passages piétonniers ou cyclables à travers : - les voix ferrées de la SNCF entre les communes de Valenton et Choisy-le-Roi ; - le parc et les bergers de Seine. • la programmation d'activités culturelles : L’absence de programmation des activités culturelles dans le parc exclue certaines catégories de population, notamment des jeunes adolescents. Selon mes observations, ce public est peu présent dans le parc, ce qui est rare pour ce type d’espace public. •
•
la programmation des activités sportives spontanées : Aujourd’hui la baignade est interdite dans le lac à cause du manque de surveillance, alors qu’il a été conçu initialement de pour ce type d’activité.
•
la programmation du mobilier urbain : le manque d’aménagements de première nécessité comme des toilettes ou des fontaines d’eaux.
la sécurité : la surveillance du parc doit être renforcée pour permettre à tous types d’usagers de cohabiter dans cet espace public. Finalement on voit que les habitants ont des attentes extrêmement simples par rapport aux espaces publics verts : les points de détente, le repos et la tranquillité. •
40
Entretien avec un pêcheur de 61 ans habitant à Choisy-le-Roi
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Conclusion
En guise de conclusion, il faudrait mettre en relief les limites de la programmation dans l’anticipation des pratiques libres en face des conflits d’usages. Est-elle capable de résoudre ces conflits, quelle est sa vocation ? « Une chose modeste pour la programmation on ne peut pas mettre la ville et la vie dans une bouteille ».41 Comme le parc est un espace public, l’accès est libre pour toutes les catégories sociales des usagers. En plus de la règlementation intérieure du parc c’est la loi de la république qui s’impose au territoire. Cela veut dire que nous ne pouvons pas sélectionner ou exclure les personnes de l’espace public, s’ils ne s’adaptent pas complètement aux normes« communes », psychologiques et sociales. « L’espace public reste l’espace le plus démocratique dans la dispositif démocratique de la France. Effectivement, il faut assumer qu’à un moment donné il y a des conflits d’usages et sil a programmation se prétende de résoudre ces conflits nous serions dans une dictature. La programmation deviendrait un bras armé de l’autorité dictatoriale. »42 La question est de savoir comment rendre possible par la programmation de la spontanéité des activités sans exclusion des usages et en équilibrant les intérêts de tous les acteurs du territoire .La programmation intervient donc comme un outil de mesure etd’analyse. « La programmation crée des espaces de la réflexion sur les champs de possibles.» 43 Mais où se trouvent les limites de la programmation adaptée aux pratiques spontanées ou non encadrées. Si on les programme, les pratiques peuvent-elles encore rester spontanées ou non encadrées? Ainsi, à Londres, l’installation des caméras de surveillance influence énormément et inconsciemment le comportement des personnes. Cette surveillance encadre les pratiques culturelles alternatives et les pratiques sportives libres comme le graffiti ou les sports extrêmes, qui comportent un aspect transgressif dominant. La question de la programmation se pose donc face à ces pratiques sportives libres et culturelles alternatives dans les espaces publics. Comment et avec quels outils doivent-elles être programmées pour pouvoir garder leurs libertés d’expressions ? Selon François Meunier l’activité spontanée n’est pas « allergique » à la programmation. Simplement, il faut: Entretien avec M. F. Meunier le directeur du mémoire Entretien avec M. F. Meunier le directeur du mémoire 43 Entretien avec M. F. Meunier le directeur du mémoire 41
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programmer des activités organisées et définir ces conditions d’accueil.
-
Programmer des activités spontanées, saisir les diversités des situations et tenter d’apporter une réponse d’accueil à cette diversité dans un espace.
La programmation est aussi là pour sensibiliser aux problématiques d’un lieu. Elle permet de prendre conscience et arbitrer entre ce que l'on peut ou ne peut pas programmer. C’est la dimension politique des espaces ouverts, des espaces accessibles à tous. Elle doit permettre de définir la diversité des pratiques à accepter et les spécificités des lieux pour inspirer des individus ou des collectifs dans les pratiques non prévisibles. C’est l’intelligence de lasituation que produit la programmation comme une nature de réflexions collectives amont, sur la vocation d’un espace.
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Bibliographie
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Ouvrage: •
THIERRY MANDOUL-architecte, NP2F–architectes : « Spots – Portrait d’une Métropole » - éditions : ADAGP 2014 Parisienne de Photos Graphie
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MIQCP -Organiser une consultation de maîtrise d’œuvre (concours et autres procédures de choix d’un maître d’œuvre – MIQCP- collection de Guides 200Edition « le moniteur » 1997
•
Michel HUET et Amélie BLANDIN « Marchés publics d’architecture et d’ingénierie » - – Edition : litecprofessionneles – urbanisme et construction Lexis Nexis 2010
•
LEVY J., LUSSAULT M., 2003, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, article « Espace Public » I et II, Belin, Paris,
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JOSEPH I., « L’espace public comme lieu de l’action », Annales de la recherche urbaine, N°57-58, PUCA, Paris,
•
Terrin Jean-Jacques ; Marie Jean-Baptiste, Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines /Le piéton dans la ville = Walking in the city : l'espace public partagé sharing public space Amsterdam, Copenhagen, Lausanne, London, Lyon, Paris,Wien / Editeur : Marseille : Parenthèses/ 2011
•
Ulmann J. « De la gymnastique aux sports modernes. » Paris : Vrin, (1997)
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Elias N., Dunning « Opus cité », E. (1987)
•
Habermas Jü rgen, « L'espace public : Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, » titre original: « Strukturwandel der Öffentlichkeit. » Paris, Payot, réédition 1988.
•
Jean Villard « Nouveau portrait de la France : La société des modes de vie » Editions de l'Aube (5 janvier 2012)
Thèse : •
« Pratiques sportives, normes et socialisation. Représentations sociales de la norme en basket-ball, escalade et paintball ».-Par Mylène Douet Guérin-Thèse de doctorat de STAPS (Sciences sociales)Volume 1.-Dirigée par Bertrand During et Hélène JoncherayPrésentée et soutenue publiquement le 13 décembre 2013
Etude : •
Projet de territoire - étude réalisé par Saine –Amont développement 8-10 place de l’Eglise 94200 Ivry-sur-Seine/ 2008
•
Inserm « Fondements des politiques du sports » dans « Activités phtisiques Contextes et effets sur la santé » Paris, Inserm, 2008 57
•
« Scenario d’évaluation des Berges de Seine en Val-de-Marne » Département Val-deMarne, Pôle Architecture et Environnement, Direction des services de l’Environnement et de l’Assainissement, Direction des espaces verts et des Paysage ; Conception et réalisation Atelier Démaille ; Edition Septembre 2012
•
Les pratiques en amateur Exploitation de la base d’enquête du DEPS « Les pratiques culturelles des Français à l’ère du numérique - Année 2008 »- Laurent Babé - Bureau de l’observation, de la performance et du contrôle de gestion – REPERES DGCA N°6.12-Octobre 2012
Mémoires : •
Matias COHEN : « L’intégration fonctionnelle : outil stratégique de programmation La place de la programmation architecturale dans une planification urbaine stratégique » Mé moire de ϐin d’é tude Master 2 «URBANISME ET AMEƵ NAGEMENT» Spé cialité́ : Espaces urbains et démarches de projet
Magasine : L’île de France réinventée – Quelle région pour 2030 ? Edition : Le MOOK Autrement en 2014 Articles : « La programmation urbaine, entre projet politique et projet urbain »- article du « métro Politique » par Maryne Buffat & François Meunier 28/05/2014 - Revue d’Urbanisme n° 385 / juillet –aoute 2012 / -art. -A la recherche des logiques de la fabrique du mouvement. –J.P.Orfeuil. LIOTARD Martine, « La Seine d’un port à l’autre, une grande avenue francilienne », Cahiers de l'Iaurif. N° 141, Le Fleuve, un système des territoires, des acteurs, 2004, Le Monde « le sport travaille les entreprises » Oihana Gabriel -le 23 juin 2014
Site web : http://www.studiotheatre.fr/index.html http://www.choisyleroi.fr/fre/Culture-Loisirs/Le-Conservatoire-des-Arts/LeConservatoire-de-musique-et-de-danse http://www.theatre-quartiers-ivry.com http://www.gareautheatre.com/ http://www.choisyleroi.fr/fre/Culture-Loisirs http://www.compagnielarumeur.com http://www.alabriqueterie.com 58
http://www.macval.fr/ http://www.lesatelierscreationsduduende.com http://www.lesamisduduende.com/pages/les-soirees-amis-du-duende-8855002.html http://ema.vitry94.fr/informations-pratiques/ http://dansequivive.fr/evenements/emplacements/ http://squatdilengo.wordpress.com http://www.cinemasgaumontpathe.com/cinemas/cinema-pathe-quai-d-ivry/ http://www.palaciodiscotheque.com/contact http://atelierosenbach.fr http://www.caue-observatoire.fr/detail/ivry-sur-seine-20-ateliers-et-equipements-aivry-sur-seine.aspx?id=B1F263C3-1DC4-44A9-976F-7A26342CBDF9 http://dunatelieralautre.org/atelier-1-ter/ http://dunatelieralautre.org/atelier-1-ter/ http://www.socialartpostalclub.fr/pages/liens/partenaires.html http://www.a2z-art.com/contacts/ http://www.zoostudio.fr/index.php?/section-1/exhibition/ http://www.lesusinesbertheau.com/fr/projet.php?lang=fr&projet_rub=real&id_projet= 9 http://www.usines-art-ivry.com http://www.lesusinesbertheau.com/fr/projet.php?lang=fr&projet_rub=real&id_projet= 7 http://www.usines-art-ivry.com/crbst_111.html http://www.usines-art-ivry.com/crbst_112.html http://www.artpropos.free.fr/gallery/accueil.php?genre=arti http://laminoterie-ivry.fr/le-projet/ http://jamstudio.fr/info.php http://www.hocco.fr http://www.choisyleroi.fr/fre/Culture-Loisirs/Les-locomusics http://www.trans305.org/fra/index.php?page=191 http://3cines.vitry94.fr/programmation/ http://sub.vitry94.fr/programmation/fiche/vison/section/14411/?cHash=f030219747 8d401e79e3d7334da051cc http://www.exploradome.fr http://www.formation-theatrale.com/lieu http://galerie.vitry94.fr http://luxy.ivry94.fr/contacts/ http://fernandleger.ivry94.fr/infos-pratiques/ http://www.metropolitiques.eu/La-programmation-urbaine-entre.html
59
Annexes
60
Sommaire :
Annexe I : Plan les grandes équipements sportifs accueillant également des évènements culturels sur le territoire de la Région Île de France Annexe II : Scenario d’aménagement du parc de l’Observatoire à Floirac Annexe III : Questionnaire pour l’enquête Annexe IV : Réponses et statistiques hors du corps de texte
61
Annexe I :
Plan les grandes équipements sportifs accueillant également des évènements culturels sur le territoire de la Région Île de France 62
Plan les grandes équipements sportifs accueillant également des évènements culturels sur le territoire de la Région Île de France
63
Annexe II :
Scenario d’aménagement du parc de l’Observatoire à Floirac 64
Scenario d’aménagement du parc de l’Observatoire à Floirac
65
Annexe III:
Questionnaire pour l’enquête
66
1. Combien de fois par semaine ou par mois fréquentez-vous le parc ?Où estce la première fois ? -
Une fois par an Une fois par mois Deux ou trois fois par mois Une fois par semaine
-
Pourquoi ?
-
Deux ou trois fois par semaine Tous les jours dans la semaine Tous les jours AUTRE
- A quel moment de l'année fréquentez-vous le plus le parc ? -
En été En automne
-
Semaine ou
-
Week-end
Dans quelle moment de la journées ? -
-
En hiver En printemps
Quand venez vous ? -
-
-
Matin
-
Midi
-
Soir
Comment venez vous ? Voiture
-
A pied
-
Vélo
-
TC
2. Quelles sont les raisons de vos fréquentations? -
Sport libre Sport santé Sport scolaire Lieu des activités culturelles Lieu du travail
-
Lieu de détente et de repos Lieu de passage Lieu de promenade Lieu de convivialité Autre
- Pourquoi ? 3. Venez vous seul ou accompagné ? -
Seul Accompagné
-
Avec mon compagnie
animale
de
4. Vous sentez-vous en sécurité dans le parc ? -
Oui Non
67
5. Quelles sont les pratiques sportives que vous pratiquez davantage dans le parc ? -
Marche à pied /jogging Sport de glisse Activités nautiques Jeux de balle /football /tennis /rugby Cerf Volant
-
Pourquoi ?
-
Etes-vousseul ou accompagné ? -
-
VTT Pèche Renfort musculaire / fitness Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
-
Seul
Accompagné
6. Pour vous, quelles sont les pratiques sportives les plus pratiquées dans le parc en général ? -
Marche à pied /jogging Sport de glisse Activités nautiques Jeux de balle /football /tennis /rugby Cerf Volant
-
VTT Pèche Renfort musculaire / fitness Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
- Pourquoi ? 7. D’après vous, qu’est-ce que des pratiques sportives libres ou alternatives? -
Marche à pied /jogging Sport de glisse Activités nautiques Jeux de balle /football /tennis /rugby Cerf Volant
-
VTT Pèche Renfort musculaire / fitness Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
8. D’après vous, qu’est-ce que des pratiques culturelles non encadrées ? -
Lecture publique, jeux Danse Musique Théâtre Cinémas
-
Art/ exposition Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
- Pourquoi ?
68
9. Quelles sont les pratiques sportives spontanées ou alternatives les plus pratiquées dans le parc ? -
Marche à pied /jogging Sport de glisse Activités nautiques Jeux de balle /football /tennis /rugby Cerf Volant -
-
VTT Pèche Renfort musculaire / fitness Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
Pourquoi ?
10. Selon vous quelles sontles pratiques sportives alternatives les plus présentes dans votre commune ? -
Marche à pied /jogging Sport de glisse Activités nautiques Jeux de balle /football /tennis /rugby Cerf Volant -
-
VTT Pèche Renfort musculaire / fitness Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
Pourquoi ?
11. Quelles sont les pratiques culturelles non encadrées dans le parc ? -
Lecture publique, jeux Danse Musique Théâtre Cinémas
-
Art/ exposition Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Observation des oiseaux Autre
- Et dans la commune de votre résidence ? -
Lecture publique, jeux Danse Musique Théâtre Cinémas
-
Art/ exposition Activités pédagogiques Activités péri/para-scolaire Autre
12. Quels sont les espaces que vous pratiquez le plus dans le parc ? -
-
Allées goudronnées pour la promenade/le tour du lac /coté de la base nautique/coté de la ferme des Gondoles Espace de la musculation Aire des jeux pour les enfants Aire de sable Aire de pique-nique Île aux oiseaux Espaces verts /sentiers de promenade -
-
Espaces de bronzage Espaces Serf -volant Terrains de football Terrains de tennis Terrains de rugby Ferme des Gondoles Centre d’animation écologique Base Nautique
-
Autre
Pourquoi ? 69
13. Selon vous, quels sont les espaces les mieux adaptés pour les pratiques sportives et culturelles ? -
-
Allées goudronnées pour la promenade/le tour du lac /coté de la base nautique/coté de la ferme des Gondoles Espace de la musculation Aire des jeux pour les enfants Aire de sable Aire de pique-nique Île aux oiseaux Espaces verts /sentiers de promenade Autre
-
Espaces de bronzage Espaces Serf -volant Terrains de football Terrains de tennis Terrains de rugby Ferme des Gondoles Centre d’animation écologique Base Nautique Autre
- Pourquoi ? 14. Selon vous manque-il des aménagements dans le parc pour les pratiques sportives libres et culturelles ? Lesquels ? 15. Existent-ils dans le parc des lieux appropriés spontanément par des groupes, personnes …pour différentes activités sportives ou culturelles ? Comme par exemple : le terrain approprié pour faire du yoga, taïchi, jonglage ou des danses. -
Oui Non
Pour quelles activités ? -
Yoga Taïchi Karaté Jonglage
-
Dense Music Théâtre Autre
16. Fréquentez-vous les bords de la Seine ? Quand et pourquoi ?
Profil d’interviewés : Sexe : Tranche d’Age : Activité professionnelle : Lieu de résidence 70
Annexe IV:
Statistiques hors du corps de texte 71
Pourquoi ? « Moins contraignant pour les usagers ilfaut pas payer le prix. » «C'est la liberté de faire du sport »
Pourquoi ? «C’est de la Musique. Je vois un saxophoniste et un trompettiste, Il y a un monsieur qui s'exercer souvent il est très gentil !!! » 72
Pourquoi ? « Dans le centre ville de Choisy-le-Roi, il n'y a pas des pratiques sportives spontanés ni culturelles non encadré! Il y a juste un terrain de pétanque pour les Messieurs, il y a même des concours. » « Il y a beaucoup moins de pratiques sportives car dans les espaces publics il y a moins d'espaces naturels et par exemple il des espaces ou il est interdit la pratique de Vélo. » « Nous n'avons pas de parc qui soit bien aménagé. Il n'y a pas des installations dans les parcs pour faire du sport. » « Les pratiques sportives ne sont pas présents dans le quartier que dans le parc. » « Moins d'aménagements dans les espaces publics pour les activités sportives, il faut surtout aller dans la salle. » 11. Selonvous quelles sont les pratiques culturelles non encadrées dans la commune de votre résidence ?
Pourquoi ? « Oui, dans le bois de Vincent il y a pleins de cours : de lecture public, de yogas. » 73
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