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Les premières lectures
expliquées par nos auteurs
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Pourquoi des premières lectures
?
Une envie ! Une grande envie de faire découvrir aux enfants le plaisir de la lecture au moment précis où ils apprennent à lire. Une fois passées les premières difficultés « techniques » du décodage, les enfants ont un vrai besoin d’histoires simples. Pour accroître leur plaisir, les illustrations doivent être très présentes. Pour asseoir leur confiance, les histoires doivent suivre les différents stades de leur apprentissage. Les premières lectures d’Hatier Poche sont drôles, mystérieuses, inventives, exotiques, peuplées de héros qui leur ressemblent. Les phrases sont volontairement courtes, le vocabulaire accessible. Le découpage par page ou en chapitres est destiné à faire prendre de bonnes habitudes aux enfants et à leur donner envie d’aller plus loin ! Pour les accompagner au mieux, nous avons créé trois niveaux de lecture : * Je commence à lire tout seul. Peu de texte mais une vraie intrigue pour accompagner les balbutiements en lecture. ** Je lis tout seul. Une intrigue découpée en chapitres pour pouvoir faire des pauses dans un texte plus long, en cas de fatigue. *** Je suis fier de lire. De vrais petits romans, nourris de vocabulaire et de structures langagières plus élaborées. C’est grâce à vous, auteurs, enseignants, libraires, bibliothécaires que nous avons pu être au plus près des attentes des enfants et connaître un tel succès. Nous vous en remercions. Emmanuelle Braine-Bonnaire
Responsable de l’édition jeunesse
Anne-Sophie Dreyfus Responsable de la collection Hatier Poche
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Michel Piquemal Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures au sens d’Hatier Poche ? Par rapport à l’écriture d’albums ? Illustratrice : Peggy Nille Le texte d’un album est pour moi indissociable de ses images, ce qui fait que lorsque j’écris un texte d’album, je prends en compte cette dimension. Pour une Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? première lecture, c’est différent. Le texte doit dire clairement Comme on s’adresse à des enfants petits, la difficulté c’est les choses. Je privilégie donc surtout son rythme et sa lisibilité. bien évidemment d’arriver à écrire un texte riche avec un maximum de simplicité. Un peu comme une cuisinière qui Par rapport à l’écriture de fictions longues ? n’aurait que quelques ingrédients basiques et devrait malgré C’est une écriture beaucoup plus maîtrisée où chaque mot compte. On doit sans cesse aller à l’essentiel, et être sensible tout inventer un petit festin. Tout est alors dans le rythme, les rimes, les sonorités, les petits jeux de langage. à la spécificité du jeune lecteur !
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Quelle est, pour vous, la principale exigence requise pour écrire ces premières lectures ? Ayant enseigné dix ans en CP-CE1, je sais les écueils que rencontre le lecteur débutant : complexité des diphtongues, du vocabulaire et de la syntaxe notamment. À moi donc de ne pas rendre son chemin trop ardu et de faire de ses premières lectures de premières victoires !
Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux à écrire ces premières lectures ? J’envisageais ce travail en deux étapes : le texte d’abord puis l’image. En fait, nous avons eu de nombreux allers-retours avec l’illustratrice, Peggy Nille… et le dessin m’a parfois amené à modifier le texte. C’était passionnant !
Mymi Doinet
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Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures ? Ces premières lectures sont Illustrateur : Daniel Blancou destinées à donner le goût de lire aux petits loups débutants lecteurs. Cela implique pour Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux ? nous, auteurs, de titiller leur imaginaire par des fictions L’a priori pourrait être : écrire pour les petits, n’est-ce pas ludiques écrites dans un vocabulaire à la fois très imagé et un peu réducteur ? Je dis que nenni ! Être concise par suffisamment accessible, sans être pour autant gnangnan. la forme et s’amuser dans le but d’accrocher des lecteurs Et élément aussi primordial : il doit se passer une situation pour la vie, quel pari ! Un vrai challenge d’artisan, car différente sur chaque double-page, de façon à donner l’envie je façonne mes textes en les lisant et relisant à voix haute, aux gamins de tourner la page pour découvrir la suite comme une marionnettiste qui accroche le bon rythme. et ses nouveaux rebondissements. Voilà pourquoi j’affectionne tout particulièrement les Quelle est, pour vous, la principale exigence requise ? phrases en rimes si riches et drôles en bouche ! L’exigence est de faire court en allant à l’essentiel. Comme Qu’est-ce que ça vous a apporté ? pour une recette, nous avons plusieurs ingrédients de base Je ne fais pas de distinction entre écrire des premières à faire mijoter : 3000 signes à répartir en 3 chapitres pour lectures, des comptines ou des romans. obtenir une lecture plus digeste. Écrire est pour moi vital, magique. Si je devais arrêter de Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? créer par les mots, que de maux ! Écrire c’est mon meilleur Quand j’écris, j’ai à peu près 6/8 ans, comme nos graines de médicament… et mon sport de haut niveau préféré ! lecteurs ! En tout cas, j’ai une sensibilité et un état d’esprit qui me viennent précisément de cet âge. La part d’adulte intervient quand j’organise le texte pour le faire vivre dans une collection.
Isabelle Rossignol
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Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures ? Dans les premières lectures, on s’adresse directement aux enfants. Illustrateur : Julien Rosa L’écriture doit être totalement à leur portée, d’où des exigences stylistiques spécifiques : un nombre précis aussitôt : le goût de l’autre. Car, pour écrire de mots par phrase, un travail lexical soigné, un souci ces premières lectures, il faut penser avant tout aux particulier de concordance des temps (plutôt du présent) enfants et faire fi de ses propres penchants. et une narration scrupuleusement découpée en chapitres. Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? Dans une fiction longue, on s’adresse également aux Je n’ai découvert que des facilités. Voire : des plaisirs ! En enfants de façon directe. Par conséquent, le travail lexical effet, dans ces premières lectures, on dépouille son style et grammatical est identique. La grande différence porte et, ce faisant, on apprend à aller à l’essentiel. C’est presque sur la narration. Il sera par exemple possible d’inclure des un travail de poète : on retire, on élague, on simplifie. Et souvenirs, de faire des flash back ou, à l’inverse, de le faire simplifier est toujours un gage de beauté stylistique. se projeter dans l’avenir. En somme, il sera possible de confronter l’enfant à davantage de complexité narrative. Qu’est-ce que ça vous a apporté ? « Plaisir » est encore le mot qui me vient. Plaisir d’avoir créé Quelle est, pour vous, la principale exigence requise ? Suzy et Rose, d’engendrer des histoires qui me font rire, Le sens de l’adaptation. L’auteur doit en effet accepter de d’avoir comme retrouvé mon enfance. modifier son style (tout en conservant sa singularité) pour le mettre totalement au service du lecteur. Mais j’ajouterai
Olivier Chapuis
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Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures ? Il s’agit d’écrire un véritable roman en 500 signes seulement, c’est-à-dire Illustrateur : Vincent Bergier en moins de dix phrases ! Et par roman, j’entends Bien au contraire. Ainsi l’Ogre de Noël s’interroge sur une véritable histoire avec trois héros qui traversent l’origine de la cruauté et de la méchanceté en général. des épreuves et doivent régler un problème précis : Le Très méchant Roi peut, quant à lui, se présenter terrasser un dragon, sauver un ami enlevé par un ogre, comme une fable politique, une réflexion sur le pouvoir… ou encore chasser un très méchant roi… Il convient donc d’inventer une technique d’écriture qui s’appuie sur Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? l’illustration pour donner au jeune lecteur l’impression, Ce que j’ai découvert, c’est le rôle fondamental de à la fin du récit, d’avoir vécu une aventure pleine l’illustration quand le texte se doit d’être bref et simple. de péripéties et de rebondissements. Pour être plus précis , ce qui m’a intéressé, c’est le rapport qui s’instaure entre le texte et l’image et qui produit la Quelle est, pour vous, la principale exigence requise ? fiction, le mouvement, le récit lui-même pour le lecteur. Selon moi, de rendre vraiment accessible ces romans à de très jeunes lecteurs. Sans tricher. Il faut donc travailler Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux ? le dépouillement et la simplicité de la phrase. C’est de ce Voici l’a priori : « plus le texte est court et plus le travail est travail de l’écriture que naîtra le plaisir du jeune lecteur… simple et rapide »… Quelle erreur ! Que de temps, de travail Mais il ne faut pas se méprendre, cette simplicité de et de patience pour arriver à faire court ! l’écriture ne veut pas dire absence de fonds !
Gérard Moncomble
** Illustrateur Frédéric Pillot Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures ? Par rapport à l’écriture d’albums ? En premières lectures, l’enfant est censé lire de manière autonome. La difficulté est de simplifier le récit sans le réduire à une anecdote, de rendre la langue accessible sans l’appauvrir. Bref de travailler sur la lisibilité du récit en évitant de stéréotyper le champ lexical et la narration. Par rapport à l’écriture de fictions longues ? Il est nécessaire que le démarrage soit rapide et place le lecteur au cœur de l’action dès les premières phrases. Nécessaire aussi de fragmenter le récit en séquences courtes, et d’installer un suspens, une interrogation, un doute à chaque fin de séquence. Quelle est, pour vous, la principale exigence requise pour écrire ces premières lectures ? Faire du récit un objet ludique pour l’enfant, tant du point de vue narratif (rythme, rebonds) que formel (trouvailles langagières) ; surtout, qu’il ne s’ennuie pas à entrer dans un univers déjà si complexe pour lui. S’il y a jeu, il y aura acquisition.
Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? C’est sans conteste l’âge le plus difficile à atteindre ; le plus souvent l’enfant de 6/7 ans est entre la lecture autonome et le besoin de se faire aider et il faut que l’écriture jongle entre ces deux paramètres. La plus grande difficulté (mais aussi le pari le plus intéressant pour l’auteur), c’est de réussir à contourner la fragilité des acquisitions du lecteur novice avec un texte qui ne soit ni lénifiant ni conformiste.
Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux à écrire ces premières lectures ? J’ai appris avec les années à ne plus avoir d’a priori en matière d’écriture jeunesse. Mais plus peut-être que les récits s’adressant aux enfants plus jeunes (album) ou plus âgés (fiction plus longue, plus dense), les récits de premières lectures s’inscrivent dans des exigences, des contraintes. Ce qui met l’écriture en alerte et oblige l’auteur à être d’autant plus vigilant. Et ça, c’est toujours une surprise (et une difficulté). Qu’est-ce que ça vous a apporté d’écrire ces premières lectures ? Quelques lecteurs de plus, sans doute ; et une proximité plus grande encore, si possible, avec le personnage de la série : Thérèse, ma chatte bien-aimée, depuis longtemps objet de ma tendresse, mais maintenant entrée dans la mythologie familiale ! Qui plus est sans en avoir conscience et donc sans forfanterie ni vanité, ce qui est l’apanage des vraies stars.
Jean-Loup Craipeau
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Illustrateur : Pierre Fouillet
Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures au sens d’Hatier Poche ? Simplicité, clarté. Sans oublier le graphisme vif et coloré des « Ticroco » qui correspond bien au côté pétillant et joyeux de cette bande d’amis qui gravitent autour de l’école. L’univers de la classe et les sentiments vécus (peurs, amitiés, rivalités, querelles…) rassurent le lecteur. Il s’identifie. Prend parti. Et l’adulte présent (madame La Girafe) demeure une boussole, un point d’ancrage.
Nous avons veillé, avec l’illustrateur Pierre Fouillet, à donner du rythme aux histoires de Ticroco. De quelle façon ? En liant dessins et texte. Ils se répondent, se mêlent, s’appuient.
La principale exigence requise pour écrire ces premières lectures ? Accrocher et rassurer le lecteur ; lui rendre facile l’accès au texte. Comment ? Par une structure claire, un vocabulaire adapté, des noms de personnages qui s’impriment et reviennent comme autant de balises. Exigence d’entraînement de page en page de ce lecteur neuf jusqu’à la fin du livre. De quelle façon ? Par le rire. Par un léger mystère qui suscite chez lui le désir de connaître le fin mot de l’histoire.
Qu’est-ce que ça vous a apporté d’écrire ces premières lectures ? Ce que procure toute création : le plaisir d’imaginer, de saisir, de restituer des situations, des personnages, un langage, des sonorités.
Ce que j’ai découvert en écrivant la série « Ticroco et ses amis »? La brièveté et la simplicité ne signifient ni absence d’histoire, ni pauvreté de l’écriture. Les enfants, dès cet âge, remarquent les jeux de mots, les sonorités, la musicalité des Ticroco.
Agnès de Lestrade
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Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures au sens d’Hatier Poche ? Illustrateur : Guillaume Decaux Pour les premières lectures, il faut être direct et incisif. Dans l’action. pas un cheval mais un vélo. Mais dans le fond, la joie est là. Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? Et surtout l’humour… enfin j’espère ! Avez-vous rencontré des difficultés ? des facilités ? Qu’est-ce que ça vous a apporté d’écrire ces premières Il se trouve que j’avais pour la première fois une idée de lectures ? série qui tournait dans ma petite tête, pile au moment où Aller droit au but. Faire ressentir quelque chose avec Hatier créait sa collection. La drôle de famille de Myrtille est fondée sur le décalage entre le texte et l’image. Myrtille le moins de mots possibles. C’est tout mon travail d’auteur. Élaguer les arbres, comme un jardinier, pour qu’ils soient voit la vie en rose ! Elle raconte une histoire qui n’est pas la réalité : son père n’est pas un roi mais un facteur. Il ne monte plus forts.
Cécile Charpentier-Grandveau
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Quelles sont, pour vous, les spécificités de l’écriture de premières lectures ? Il s’agit avant tout de concevoir Illustrateurs : Dankerleroux de vrais livres que les enfants peuvent et Frédéric Rébéna lire en autonomie dès les premiers mois de l’apprentissage de la lecture. Ainsi, le tout jeune lecteur un vocabulaire se trouve face à un livre « comme les livres des grands » : et des phrases constitué de plusieurs pages, divisé en chapitres, avec une simples sans pour page de garde, une couverture ; un livre à lire et à relire. autant dénaturer le conte Quelle est, pour vous, la principale exigence requise ? original. Pour cela, j’ai utilisé souvent L’exigence principale est de donner le goût de lire aux les onomatopées que les enfants enfants. L’entrée dans la lecture doit rimer avec plaisir. apprécient et qui permettent Il ne faut donc pas hésiter à lire par exemple le premier de suggérer beaucoup : c’est un bon moyen pour aborder chapitre de l’ouvrage aux enfants pour les laisser la notion de l’implicite avec les enfants. ensuite découvrir par eux-mêmes la suite de l’histoire. Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux ? On peut aussi lire à deux voix : un paragraphe chacun son Ayant été professeur des écoles en classe de CP, je n’ai tour ou se réverser les dialogues, les paroles de certains eu aucun a priori à écrire ces contes car je me suis rendu personnages... compte que les enfants sont très réceptifs et très motivés Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? lorsqu’on leur propose de lire de « vrais livres ». C’est une Avez-vous rencontré des difficultés ? des facilités ? manière de sortir du manuel scolaire. L’une des difficultés à laquelle j’ai du faire face était de choisir
Richard Beugné
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Quelles sont, pour vous, les spécificités Illustratrice : Juliette Boulard de l’écriture de premières lectures ? C’est que dans la famille Tartopome, Une première lecture exige une concision qui n’offre pas on cultive l’étourderie. Ce trait de une grande marge de manœuvre pour développer un style. caractère, visiblement atavique si L’écriture doit être avant tout efficace et déterminer l’on considère les agissements du père en peu de mots le caractère d’un personnage, camper et du grand-père, est propice à l’éclosion de situations un décor, une atmosphère et fournir les ressorts comiques. Je me suis lâchement contenté de noter ça. d’une histoire. Mais n’allez pas croire que c’est tiré de la réalité ! Quelle est, pour vous, la principale exigence requise ? Aviez-vous un a priori qui s’est révélé faux ? Être capable de se mettre au niveau supposé d’un lecteur A priori, je n’avais pas d’a priori. En revanche, j’avais novice sans pour autant le mépriser. Cela exige donc ce que conscience que ce ne serait pas de la « grande » littérature. j’appellerais de la distance proximité. Distance par rapport Je voulais juste que ça amuse. aux idées reçues en matière de fiction jeunesse ; proximité de sensibilité par rapport au lectorat visé. Qu’est-ce que ça vous a apporté ? Qu’avez-vous découvert à écrire ces premières lectures ? La difficulté de faire court, sans sombrer dans l’indigence. Elles sont apparues au moment où j’ai compris mon personnage et son environnement familial.
Des cheveux en moins. Mais rassurez-vous, je n’en avais déjà plus beaucoup. De plus, j’ai eu le plaisir de rencontrer mon personnage. Tant qu’il était dans mon esprit, je ne connaissais pas son visage. Puis j’ai reçu les crayonnés, et j’ai vu sa bonne bouille, ses yeux coquins, ses couettes à la Fifi Brindacier… Une vraie émotion.