i said a hip... (Noël 2012)

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- DAM illustration réalisée pour le concours Be Street x La Fabrique


ÉDITO « ...It’s Christmas, c’est Noël

C’est Noël, it’s Christmas It’s Christmas, c’est Noël C’est Noël, it’s Christmas Come on, everybody Dancin’ under the Christmas tree Don’t you want to party with me Come on now everyone Allo maman, c’est Noël Et tout le monde se réveille Christmas time Danse, danse Oh, c’est Noël It’s Christmas, c’est Noël C’est Noël, it’s Christmas It’s Christmas, c’est Noël C’est Noël, it’s Christmas C’est, it’s Chrismtas, c’est Noël C’est Noël, it’s Chrïstmas C’est Noël... » JORDI It’s Christmas, c’est Noël CLIP


i said a hip... noĂŤl 2012 www.isaidahip.com facebook.com/isaidahip @isaidahip issuu.com/isaidahip -


Ce numéro de i said a hip... est un peu différent des autres. Nous n’avons pas voulu catégoriser nos articles. On a tout écrit, tout mélangé, histoire d’essayer de créer la surprise chaque fois que vous tournez la page. Vous ne trouverez pas non plus les éternels classements des 100 meilleurs «...» de l’année. Vous trouverez tout ça sur internet et en kiosques dans de nombreux autres magazines. On n’est pas TF1 non plus. Musique, mode et art, pour un plus petit numéro que d’habitude et on bosse sérieusement sur les éditions de 2013. Surprises, cadeaux, invitations, collaborations, on planche sur un contenu enrichi ! KEEP IN TOUCH !


ART

le godfather CHAĂŠ46


- DOFF « c’est une image j’ai faite pour mon pote de Doff Wear et que j’ai tirée en sérigraphie... »


Qui se cache derrière Chaé46 ? Pourquoi ce pseudo ? CHAé est une déformation de mon prénom qui vient de la petite enfance, le 46 est arrivé après. À 11 ans, j’étais fan absolu de Valentino Rossi, le plus grand pilote moto que la terre ai porté (numéro 46), je dessinais des 46 partout. De 2007 à 2009, je dessinais des personnages mécanisés et me passionnait pour le design auto et moto, le 46 est venu se greffer à mon blase naturellement comme on associe un numéro à une machine. C’est devenu officiel quand j’ai sortit mon recueil d’illustration (sérigraphié à l’ancienne avec mon pote Tony) sous le pseudonyme CHAé46. Tu es nantais. Quelle est la place de l’illustration et du street-art à Nantes ? J’ai été Nantais de Septembre 2006 à Septembre 2012, j’aime beaucoup cette ville pour de nombreuses raisons, en partie pour la place accordée à la culture. J’y ai rencontré de

nombreux acteurs de l’image et du son, m’y suis fait des amis, j’y ai publié des fanzines, collé des affiches, appris la sérigraphie, fait des expos, y ai travaillé et y ai découvert une culture de l’image riche et diverse. Tu es arrivé comment dans le graphisme et l’illustration ? J’ai toujours dessiné mais ai mi beaucoup de temps avant de réaliser que je pouvais vraiment en vivre, je remercie mes parents qui m’ont poussé à le faire. Concrètement j’ai pas mal dessiné, fait de la micro-édition, de la peinture, des expos, j’ai passé beaucoup de temps à la librairie graphique et acheté plein de bouquins, c’est venu très progressivement, aujourd’hui, je m’aperçois que ça fait un moment que je suis dedans et que ça a prit une place énorme dans ma vie. Quelles sont tes sources d’inspirations ? Je regarde beaucoup d’images chaque jour, de tous types, je


- BAD SANTA « Digigraphie extraite de ma dernière expo « Motor Shop » qui a eu lieu chez Turbo Zéro en Décembre 2011... »


- CHEMINOT « C’est une des premières sérigraphies que j’ai tirée, ça devait être en 2009... »


pense que le gros de mon inspiration vient de là et que c’est une partie indispensable de mon travail. Et puis il y a aussi la musique, le cinéma, le design auto et moto, le graphisme, la mode, l’architecture, les gens. Beaucoup l’architecture dernièrement. Ce qui est intéressant dans ton travail c’est que tu peux avoir des styles très différents. Plus Street pour certaines marques et plus «soft» quand il s’agit de baptême ou d’événements… Tu réponds à toutes les demandes ou préfères-tu certains ­projets ? Ces différents styles correspondent à mes inspirations et mes envies qui évoluent, je suis resté longtemps cantonné à une imagerie street et underground. Aujourd’hui, je m’intéresse à énormément de styles très différents les uns des autres. En tant qu’indépendant, je ne me rappelle pas avoir déjà refusé un contrat pour une

questions de style, mais d’une manière générale, les gens me demandent des choses qui correspondent à ce que j’ai l’habitude de faire. Concernant la boite de dragées de baptême que tu as dû voir sur mon site, l’illustration a été réalisée par Florian Le Guillou qui était en stage chez moi à ce moment là, je ne me suis occupé que de la sérigraphie et du façonnage des boites. Mon activité d’indépendant a considérablement diminué car j’ai intégré l’équipe Venum Fightwear à plein temps depuis Avril 2012. Je dessine beaucoup de typo pour eux, principalement pour des T-shirts et des Fightshorts. J’apprends énormément sur le textile et la production, je fais du packaging, des dossiers techniques. C’est la première fois que je bosse réellement en équipe, c’est une expérience très motivante et enrichissante, il y a une excellente ambiance et de l’énergie à revendre dans ces bureaux. Le fait de bosser en équipe pour une clientèle ciblée oblige à prendre du


- MOTOR SHOP « Sérigraphie extraite de ma dernière expo « Motor Shop » qui a eu lieu chez Turbo Zéro en Décembre 2011... »


recul sur son travail par rapport à une activité d’indépendant où tu te retrouve souvent seul avec ton ego. Ce qui me manque dans ce travail, c’est vraiment mon bureau, ma tranquillité, mes livres et ma musique, et le fait de bouger en permanence et rencontrer chaque semaine de nouvelles personnes. Comment travailles-tu ? Tu es plutôt posca ou photoshop ? Photoshop est un outil que j’ai toujours fuit, je suis plutôt un mec d’Illustrator. Même s’il y a des moment où je sature et essaye de m’en écarter, je dois reconnaître que c’est un logiciel que je connais bien et avec lequel je me sens à l’aise. Mais chacun de mes travaux vois le jour sur papier, je dessine au criterium depuis longtemps. J’ai eu des périodes feutre, bic, posca, pochoir, rotring (qui reste une technique que j’affectionne particulièrement). En vérité, ma technique de prédilection est un combo qui

commence par des esquisses au critérium, se poursuit sur Illustrator et se termine sur un beau papier sous mes écrans de sérigraphie. Depuis quelques années, le vintage est à la mode. On revient à un esprit très old-school. Es-tu sensible à ce come-back ? Oui, j’y suis sensible car vintage rime généralement avec techniques d’impression old school donc pas de quadri, ce qui correspond plus à ma pratique. Cette mode redonne également du cachet au dessin et au côté «fait main». Finalement cette résurrection du vintage démontre un vrai savoir-faire graphique pour des «artistes» qui n’avaient pas l’outil informatique pour bosser à l’époque. Penses-tu aujourd’hui que le boulot est plus simple grâce aux nouvelles technologies ? Les «clients» sont-ils plus exigeants également ? Je ne pense pas que les clients


soient plus exigeants, de toute façon, ils sont tous très différents, on ne peux pas généraliser. Je ne pense pas non plus que le boulot soit plus simple car il y a beaucoup de monde dans le domaine. Les nouvelles technologies ne changent pas grand chose à mon avis. Y a t’il une époque à laquelle tu aurais aimé ­exercer ton taf ? J’aime bien notre époque, mais j’aurais, je pense, aimé bosser aux états unis dans les années 50, la publicité était vraiment esthétique et le graphisme en général aussi, le design, l’architecture... Rencontrer des mecs comme Larry Shinoda ou Bill Mitchell m’aurait beaucoup plut. Même si tu es graphiste et illustrateur, est-ce que tu te considères également comme un artiste ? Je n’aime pas trop cette appellation, je me considère plus comme un technicien ou un artisan. Je cherche à faire des images qui vont répondre à

une demande, illustrer quelque chose ou évoquer un univers particulier. Après, quand je travaille pour une exposition, je suis à la recherche d’une esthétique qui va correspondre à une ambiance ou un état d’esprit que je veux faire ressentir, je n’ai pas de message à faire passer, je ne fait pas de critique de la société, ne suis pas engagé et ne dénonce rien. Définitivement non, je ne me considère pas comme un artiste. Je crois que tu as déjà exposé ton travail. Astu déjà eu envie d’investir la rue et d’afficher tes oeuvres aux yeux de tous ? Je collais régulièrement des affiches et stickers dans la rue quand j’étais à Nantes, il m’est même arrivé d’aller peindre en terrain. J’aimerais prendre le temps de poursuivre ces activités mais préfère, pour l’instant, consacrer le peu de temps que j’ai à la préparation de ma prochaine expo.


Une question que l’on pose à tous les artistes que l’on a rencontré. Que pensestu de l’évolution du streetart dans la culture populaire ? Comprends-tu qu’un street-artist se retrouve dans un musée ? Je pense qu’on est tous un peu amer de voir qu’une culture qui nous «appartenait» est aujourd’hui populaire. Comme quand tu découvre un groupe de musique inédit qui déchire et que, quelques mois plus tard, il se met à tourner en boucle sur toutes les radios et tout le monde se l’approprie, il perd tout son intérêt à tes yeux, plus encore dans le cas du street art qui perd tout son sens hors de son contexte originel. Mais je pense que c’est la suite logique, le street art dans les musées, c’est aussi la reconnaissance méritée d’un art arrivé à maturité, dommage que ce ne soit pas toujours les bonnes personnes qui en récoltent le fruit.

Quels sont les artistes (illustrateurs, street-artist, graffiti-artist) dont tu ­apprécies le travail ? Tchikioto avec les couv de C215 et Stephen Bliss avec les artworks des GTA 3, Vice City et San Andreas sont les deux mecs qui m’ont donné envie de faire de l’illustration. Et puis j’ai découvert des centaines d’autres artistes extraordinaires depuis. En ce moment, parmi les artistes qui me scotchent je peux citer Jing Zhang, Liam Brazier, Peter Olschinsky et Verena Weiss, Maria Corte, DKNG Studios, Evan Wakelin, Stephan Walter, Luke Bott,... Quels sont les projets sur lesquels tu bosses en ce moment ? De nouveaux produits Venum bien sur, quelques projets en freelance plutôt sympas pour des clients sympas, et un projet d’expo. J’ai beaucoup d’idées pour cette exposition et souhaite aboutir le projet avant de fixer une date, je pense que ça va prendre quelques années.


2012 va se terminer dans quelques jours. On te souhaite quoi pour 2013 ? Pour 2013, en dehors de mon travail pour Venum, je vais laisser de côté le dessin pour passer du temps avec ma femme et avancer sur nos projets personnels.

chae46.com chae46.blogspot.fr fb.com/chae.illustrationgraphisme

- VEGAS illustration réalisée pour le concours Be Street x La Fabrique


« C’est la couverture de mon recueil d’illustrations... »


« Extraits photos de mon receuil d’illustrations... »


« C’est la couverture que j’ai faite pour le magazine Be Street... »


« Ces deux images sont extraites de mon avant dernière expo Voyage au Pays des livres qui a eu dans la librairie Coiffard à Nantes fin 2010... »



- SOURIS DÉGLINGUÉE « C’est un dessin au rotring que j’ai fait pour Graffiti All Stars courant 2011... »


« C’est une image extraite de mon avant dernière expo Voyage au Pays des livres qui a eu dans la librairie Coiffard à Nantes fin 2010... »


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disiz

Ne l’appelez plus Disiz la peste. Ni Peter Punk. Appelez-le juste Disiz. Une renaissance. Après un début prometteur avec le tube J’pète les plombs, remake musical du Chute libre de Schumacher et ­plus de 200 000 albums vendus, Disiz la peste se fait un nom mais n’arrive pas à enchaîner. Trois albums en 3 ans, sans arriver au niveau du premier album, Disiz s’absente quelques temps et revient en 2009 avec un Disiz The End, comme un adieu au rap français. Mais un an après, Disiz fait son come-back sous le nom de Peter Punk et s’essaie au rock. Grosse foirade. On pensait Disiz perdu, refoulé au rang des artistes d’un tube. Mais c’était sans compter une belle persévérance et une sérieuse remise en question. Disiz est devenu Lucide et Extra-lucide. Avec ce nouvel album, le jeune trentenaire a mûri tant personnellement que musicalement. Extra-lucide est un album intelligent, sobre, bien pensé. Si on devait faire une comparaison, on citerait Orelsan (qui apparaît d’ailleurs en featuring sur l’album). On sent l’homme assagi, loin du star-system, plus spirituel. « La spiritualité est essentielle dans ma vie, c’est ce qui m’a remis en selle. Et ça m’a été inspiré par Tolstoï ! Son livre Ma confession, ma religion m’a autant apporté que l’autobiographie de Malcolm X. (...) Je sais que beaucoup de gens qui m’écoutent ne sont pas religieux ou d’une autre confession, et je ne veux pas être prosélyte » Avec Extra-lucide, Disiz signe le come-back hip-hop le plus intéressant de ces dernières années. EXTRA LUCIDE

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kendrick lamar

A seulement 25 ans, Kendrick Lamar a déjà été signé par Jay-Z sur Def Jam (ça n’a rien donné car Jay-Z a quitté le label quelques temps après) et cinq de ses titres ont été enregistré avec Dr. Dre. De quoi se rassurer... Quand on lit la bio de Kendrick Lamar, on se dit que le garçon à l’intelligence de se poser là où on ne l’attend pas forcément. Né à Chicago, débarqué à Compton, sorte de zone de ­sécurité prioritaire au sud de Los Angeles, et biberonné au rap West Coast, Kendrick Lamar avait toutes les armes en main pour faire un hip-hop gangsta, nerveux et ­violent. Son GOOD. KID. MAAD. CITY n’en est rien. Au ­premier abord, on pense à Drake. L’atmosphère de l’album de Kendrick Lamar se rapprochant du Take Care de son collègue. Et si Drake apparaît en featuring sur un titre, Kendrick a su s’entourer d’autres noms comme THC, Soundwave ou Dave Free, déjà présents sur le premier (et excellent) album Section.80. GOOD. KID. MAAD. CITY. est un album intelligent, l’album d’un gamin qui retranscrit avec une plume ­ ­minutieuse l’ambiance d’une génération. « C’est ça mon sujet : nous sommes les enfants de Ronald Reagan et de l’épidémie de crack, familiers avec la misère, la guerre, la drogue. Une génération qui sort du lycée et qui ne sait pas quoi foutre parce que tout est bouché, que les rues sont pleines de gangs et de fric facile. » GOOD. KID. MAAD. CITY.

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Peux-tu me raconter ton premier souvenir lié au hip hop ? J’étais assez jeune, je devais avoir 4 ou 5 ans. J’étais avec mes parents à une fête chez des amis et du gros son hip hop sortait des enceintes et tout le monde souriait et dansait comme des fous. Voilà mon premier souvenir du hip hop : un moment heureux.

sombres avec des cas de violence extrême, c’était moins marrant c’est sûr. J’ai du ­apprendre à grandir plus vite que la moyenne, à me débrouiller, à être rusé pour éviter de me retrouver dans la merde. Mais de manière générale, j’ai eu une enfance heureuse.

Tes parents n’écoutaient que du rap à la maison, est-ce qu’ils t’ont influencé dans ta musique ? Oui évidemment, ils ne jouaient que du gangsta rap donc ça a été vite vu en ce qui concerne mon éducation musicale.

Apparemment, tu ne t’es intéressé au hip hop que vers l’âge de 13 ans, avant c’était plus le basket qui t’intéressait c’est ça ? Oui exactement, c’est arrivé d’un seul coup, j’ai eu un coup de foudre pour le hip hop. Tout d’un coup, je n’ai plus écouté que du hip hop west coast : Dre, Snoop, Tupac.

Comment s’est passée ton enfance à Compton ? C’était plutôt cool. Mes ­parents me faisaient confiance et me laissaient sortir. Tous mes potes vivaient à côté de chez moi, on traînait tous ensemble. Il y avait aussi des jours plus

La presse est justement quasiment unanime pour te désigner comme le roi de la west coast, tu le prends comment ? C’est un énorme compliment, mais pour moi c’est Snoop qui sera toujours le roi, c’est le


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Tu penses quoi de sa réinvention en tant que ­ Snoop Lion ? Je trouve ça cool, j’aime. Il sait rester fidèle à ses valeurs et à ce qu’il aime. Il est encore dans le game, il est toujours pertinent et sait se réinventer et juste rester cool. Si tu parles à n’importe quelle personne qui a côtoyé Snoop de près ou de loin, elle te dira que Snoop est quelqu’un de peace, qui veut rendre les gens heureux et ­fumer sa beuh tranquillement. J’adore traîner avec lui car il a une aura très positive.

Tu as dit que tu ­voulais porter un message ­positif à travers ta ­ musique, est-ce une façon de te démarquer ­ de toute ­l’attitude ­négative environnant le gangsta rap ? Non j’ai toujours cette imagerie et cette culture collées à la peau, je n’y peux rien, j’ai grandi à Compton et ça restera en moi pour toujours. Mais ce que j’essaie de faire dans ma musique c’est d’ajouter un twist, une autre grille de lecture qui fait que l’auditeur peut comprendre comme il le veut ce que je dis dans mes chansons. La musique est le meilleur outil de connexion avec les gens. Elle a un pouvoir insoupçonné.

Tu as dit que Tupac t’était apparu dans un rêve il y a deux ans et qu’il te demandait de ne pas laisser la musique mourir. Quelles drogues avais-tu pris ? (Rires) Non, je ne fumais pas à cette époque. Je te jure que j’ai vraiment entendu ces ­paroles et ressenti sa présence de ­manière tout à fait réelle.

Tu ne souhaites pas être perçu comme le rappeur «sérieux» de la West Coast avec une conscience sociale trop lourde, mais ­ en même temps, tu te déclares ravi d’être un modèle pour les jeunes. N’est-ce pas un peu contradictoire ? Non je ne crois pas, je suis

meilleur, quoi qu’il fasse, c’est génial. Disons que je suis le prince actuellement.


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heureux d’être un modèle pour les jeunes de Compton en tant qu’être humain, pas en tant que chanteur. Mais les deux sont intimement liés, quand je parle de bonheur, de tristesse ou de dépression sur le disque je sais que les jeunes peuvent s’identifier à moi car au fond, on a le même background. Tu t’es fait connaître par des mixtapes en indé, puis tu as signé sur une major (Universal) et tu as même récemment collaboré avec Lady Gaga. Tu penses qu’il est possible d’être hip hop et pop à la fois ? Oui bien sûr. Je ne suis pas du genre à classifier les choses ou les gens. Tant que c’est fait avec inégrité tout est possible, il n’y pas de barrière. Je sais où je dois m’arrêter, je connais la limite entre l’expérimentation et faire de la merde, je ne suis pas bête. Je ne suis pas prêt à me compromettre dans un truc qui n’en vaut pas le coup, et mon entourage est là pour veiller au grain de toute façon.

Et tu ne penses pas qu’à l’heure actuelle le hip hop est si populaire qu’il est en fait la pop music ­d’aujourd’hui ? Oui, d’une certaine façon c’est vrai, et c’est une très bonne chose. Ma mère me racontait l’autre jour que lorsque le ­hip-hop a débarqué, les gens ont pensé que ça n’allait ­durer qu’un ou deux ans, ­t’imagines! Des années plus tard, le hip-hop est toujours là, plus ­ fort que jamais. Ce n’est pas une mode, c’est une culture à part entière. Comment as-tu rencontré Lady Gaga ? Elle m’a juste appelé pour me dire qu’elle aimait ma musique. Ca m’a touché car elle ne vient pas du même monde musical, c’est comme ça que la relation a commencé. Pourquoi n’as tu pas gardé la chanson Partynauseous que vous avez faite ensemble sur ton album? C’était un problème d’emploi du temps, j’avais une idée très


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précise de ce que je voulais faire avec ce disque et quand je voulais le sortir, et rien ni personne ne pouvait aller à l’encontre de ça.

trerai, je ne les connais pas encore.

Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ? Je n’écoute pratiquement que du hip hop. Il y a un groupe underground que j’adore qui s’appelle SonnyMoon. Anna Wise, la fille du groupe, est d’ailleurs sur mon album. Elle est démente.

Apprécies-tu aussi le hip-hop East Coast ? La ­ guerre «West vs. East», c’est vraiment du passé, on est d’accord ? Oui, ça a été vu et revu il y a des années de cela. Il faut passer à autre chose. D’ailleurs je reçois beaucoup plus d’encouragements de la East Coast que de la West Coast, et les ventes y sont plus fortes.

Tu as écrit une chanson d’amour sur Beyoncé. Tu n’as pas eu peur de la réaction de Jay-Z, tu as ­ déjà eu un retour de sa part d’ailleurs ? C’était il y a longtemps ! C’était drôle ! Je n’avais pas peur de la réaction de Jay-Z car c’était plutôt marrant et surtout ce n’était pas irrespectueux. J’ai écrit ça depuis la perspective d’un gamin qui se livre à son idole. Je n’ai pas encore eu de retour de Jay-Z ni de Beyoncé d’ailleurs. Je pense qu’on en parlera quand je les rencon-

On peut dire que tu es désormais un artiste mainstream, tu apprécies ce statut ? Oui bien sûr, ce statut ne me pose pas de problème. Je n’ai pas changé, et j’ai toujours autant confiance en la musique que je produis, il y a juste plus de monde qui prête attention à ce que je fais. Et encore une fois, je ne fais pas dans le compromis, donc disons que je vis cela comme un défi de tous les jours. Mon prochain album sera encore meilleur que l’actuel.


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Tu travailles déjà sur le prochain ? Pas encore ! Laisse moi un peu le temps de respirer. Je pense que les gens peuvent vivre avec cet album pour un an, on verra par la suite. Quel est ton artiste hip hop préféré de tous les temps ? Je dirais Tupac et puis Jay-Z aussi. Tupac était tellement sincère, ça venait de très loin, des tripes. Il racontait si bien le quotidien des gens, ce qui leur arrivait, il était vraiment unique en son genre, un vrai passionné. Les gens réagissent de la même manière à ma musique, je pense continuer ce qu’il a commencé. Qu’as tu pensé de son hologramme à Coachella ? J’ai trouvé ça mortel pour les plus jeunes générations. Mon petit frère a 7 ans, il ne savait pas qui était Tupac avant de voir cet hologramme. Il a vu les réactions déchainées des gens, il est allé sur Youtube et a

pu comprendre le phénomène qu’il était. Et l’utilisation de l’hologramme en soi, tu en penses quoi ? Je pense qu’en « one shot » c’est bien, ça a vraiment créé la surprise, les gens sont devenus fous. Mais réutiliser un hologramme une nouvelle fois pour quelqu’un d’autre, ça serait vraiment naze, ringard. Quel est ton morceau de hip hop préféré ? Je pense que c’est le premier morceau de hip-hop que j’ai jamais entendu quand j’étais gosse et c’est Nuthin’ But A G Thang. Ton album de hip hop préféré ? C’est dur comme choix mais je dirais le premier album de DMX It’s Dark And Hell Is Hot. C’est vraiment lui qui m’a inspiré pour me lancer dans la musique.


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Le rappeur avec le meilleur flow ? Jay-Z, on a l’impression qu’il est en pleine conversation quand il rappe, c’est si fluide, ça coule. Le rappeur avec les meilleurs lyrics ? NaS, il est très doué pour le côté descriptif, on s’y croit à fond. Tu as 25 ans et tu as travaillé avec les plus ­ grands : Dr.Dre, Drake, Rick Ross, Pharrell... Quels sont tes prochains rêves ? Continuer de faire ce que je fais avec la même ambition, la même passion et le même professionalisme. Je suis arrivé à un certain niveau, maintenant il va falloir se maintenir et même aller plus haut ! La longévité est un vrai challenge, c’est excitant et stimulant. Je ne suis pas encore au niveau de Jay-Z, de Dre ou de Nas, mais c’est le but à accomplir.

Interview réalisée par Sarah Dahan pour Brain Magazine


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clémence cabanes Clémence Cabanes crée en 2009 la marque d’accessoires éponyme. Après 10 ans de vie Parisienne à traverser les milieux de l’Art contemporain, de la production musicale, et bien sûr, de la Mode, elle décide de mettre en oeuvre son savoir faire et son imagination au service de son envie: celle de proposer une gamme d’accessoires de haute fantaisie originaux et élégants. (Accessoires cheveux, ­bijoux, petite maroquinerie...) La marque de fabrique : les composants faits mains dans un atelier Parisien. Ils apportent aux créations Clémence Cabanes une qualité artisanale, et une originalité unique. La caractéristique récurrente de la marque est le travail inventif autour des matières nobles telles que le cuir, le coton, la soie... Les créations, intemporelles, sont un subtil mélange de lignes pures d’inspiration Art Déco et de jeux de couleurs invitant au voyage. FACEBOOK

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* Clémence Cabanes sera présente à la Boutique Éphémère du 15 au 23 décembre (Galerie Joseph, 7 rue Froissart, Paris III)


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degiheugi

Platines sous le bras, Degiheugi est un homme qui mixe, sample, loop dans tous les sens. Après avoir touché un peu au mic, il préférera bidouiller et créer ses propres sons. Dans le jargon, Degiheugi est un beatmaker. Comme DJ Shadow, SoFLY ou Swizz Beatz. Dancing chords and fireflies, troisième album du ­français, est un bijou d’abstract hip-hop. ­Minutieux, précis, pointu. Degiheugi mélange les ­sonorités, s’amuse entre samples et voix et invite quelques potes comme Miscellaneous de Chill Bump, Pierre the motionless ou Félix Faire. Degiheugi aura été certainement LA découverte de ces ­derniers mois. Et pour vous procurer sons album il ­faudra vous rendre sur iTunes ou sur son site officiel et ­débourser une dizaine d’euros. DANCING CHORDS AND FIREFLIES

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Qui se cache derrière ­Degiheugi ? Je ne sais pas… À chaque fois que je me retourne il n’est plus là ! Plus sérieusement, et après cette jolie blague à 2 euros, derrière Degiheugi, il n’y a que moi, Jérome. Musicien ou ­bricoleur de sons selon les points de vue… Une bonne trentaine d’année, et graphiste dans la « vraie vie ». Depuis combien de temps fais-tu de la musique ? Depuis 17 ans maintenant. Quel a été ton parcours depuis les débuts ? Au début j’étais DJ, je mixais que du hip-hop, je scratchais à longueur de journée. Après on a monté un petit groupe de rap avec les potes. J’ai commencé à faire des instrumental pour que les gars rappent dessus, et même moi je rappais à cette époque. Bon c’est pas ce que je faisais de mieux !

Comment qualifierais-tu ta musique ? Toujours difficile de mettre un nom dessus. Pour moi c’est un joyeux bordel, une sorte de ­récit des mes humeurs, de ma vie, de mon parcours, avec un mélange de sonorités qui reflètent mes influences ­ musicales… Pour faire plus « hype » c’est de ­l’abstract ­hip-hop. Quel est ton processus de création ? Je n’ai pas vraiment de processus qui revient ­systématiquement… Parfois j’écoute une musique, j’aime certaines notes ou la texture ­ du m ­ orceau, je me dit que ça vaudrait le coup de sampler. Je le tente, après je construit le reste autour (la ­rythmique, les arrangements, la s­ tructure, etc…) parfois ça marche, ­parfois non. Parfois je sample une boucle entière, la laisse ­intacte, ou je la coupe dans tous les sens, parfois une seule note. D’autres fois je ­commence par


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faire une rythmique et je laisse mon inspiration vagabonder. En gros je me colle devant mon ordi, et selon l’humeur et l’envie, quelque chose ressort. Quels sont tes prochains projets ? Je bosse sur un projet avec

Djeh, le compositeur du groupe ­Screenato­­rium. Le projet ­s’appelle S’il vous play. Un projet pour ­s’amuser, sans contrainte, sans prises de tête où l’on se donne ­aucune ­frontière, aucune limite, juste ­s’amuser avec la musique.



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Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2013 ? À moi pas grand chose, que ma vie continue sur cette voie… Pour tout le reste, si la bêtise humaine, ­l’individualisme, et les intérêts ­ personnels pouvaient avoir moins de ­ place dans le monde qui nous ­entoure, ce serait bien. Passons, à notre questionnaire de Proust musical... Dernier album acheté ? Mister Modo Modonut 2 Dernier son partagé ? Lund quartet Si on voulait te comparer à un artiste (mort ou ­vivant) ? C’est compliqué ça ! Musicalement, je dirais RJD2 ou ­Blockhead. Même si je n’ai pas la prétention de leur arriver à la cheville L’album que tu écouteras jusqu’à la fin de ta vie ? Madvillain Madvillain

La musique de ton mariage ? Jean-louis Aubert Voila… c’est fini... Non, sérieusement je suis ­vraiment pas pour le mariage. Si je le fais un jour, ce serait avec un gros son h ­ ip-hop, genre Raw Shit de Jaylib. ­Histoire de choquer l’assemblée et faire marrer les potes. Celle de ton enterrement ? Akhenaton Mon texte, le ­savon… Peut-être un des morceaux qui me définirait le mieux. ­Surtout le ­premier couplet. Et la musique ferait chialer tout le monde ! L’artiste dont tu aimais le travail et qui te déçoit aujourd’hui ? DJ Shadow Si tu devais «dédicacer» une chanson à un(e) ami(e) ? Si ça devait être un de mes sons, ce serait Une femme compliquée, de l’album Only


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after the show, que je dédicacerais à ma copine. Si ça devait être une chanson d’un autre artiste, je dirais All caps de Madvillain, à mon pote Marco. Pour nous deux, Doom, c’est un peu un Moïse qui coupe l’Atlantique en deux, en prenant le mic pour venir rapper à la cool dans ton salon. L’album que tu attends avec impatience ? Un nouvel album de Reaching Quiet, mais je crois que je peux attendre longtemps… Le meilleur concert ? DJ Shadow pendant le In Tune and On Time Tour Et le pire ? Yannick Noha… J’étais invité par le boulot, et j’ai voulu faire plaisir à ma copine en y allant avec elle… plus jamais !

Le groupe qui n’aurait ­jamais du se s ­ éparer ? On revient sur la question 16 ! Reaching Quiet L’artiste qui n’aurait jamais du commencer sa ­ carrière ? S’il n’y en avait qu’un ! Allume la télé sur W9 le matin, ça te donnera une jolie liste ! Si je devais en choisir un, je dirais notre cher David national… il a fait mal à la musique. Tu seras où dans 20 ans ? Dans mon jardin. en train de tondre la pelouse, en disant à ma femme : « T’as vu ­chérie, les voisins ont changé de ­voiture »… ­Bref, je serais vieux quoi !


- FRISCO illustration réalisée pour le concours Be Street x La Fabrique


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zombie disco squad À quelques heures de la fin du monde, on trouvait que parler de la musique de Zombie Disco Squad prenait tout son sens. Après avoir été une formation, Zombie Disco Squad n’est plus qu’une aventure solo en la personne de Nathaniel Self. Côté musique, ça sent la house à plein nez. Agréable surprise donc, pourtant peu habitué à écouter ce genre de sons. Et pourtant Brains ne quitte plus les iPod de la rédaction depuis de longues semaines. Nathaniel Self a donc réussit son pari. Réaliser et réussir un album solo en gardant le nom d’une formation reconnue pour la qualité de ses productions. Véritablement tourné vers le dancefloor, Brains sera le partenaire idéal pour partager une dernière danse avant que les Mayas foutent nos fêtes de fin d’année en l’air. BRAINS

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lescop

À chaque rentrée musicale son buzz. Cette année, celui qui a su attirer toutes les oreilles s’appelle Lescop. Un statut qui le fait marrer car ça fait plus de 15 ans qu’il est dans la musique. Alors qu’il n’a que 33 ans. Son premier album en solo (il a fait partie du groupe Asyl) est un véritable ovni dans la sphère musicale française actuelle. Entre variété et coldwave allemande, ­ Lescop rappelle Daho, New Order... Rien qui aurait pu nous attirer au premier abord, mais il y a dans ce disque une ambiance envoûtante. Des sonorités profondes, graves... Une atmosphère forte et omniprésente. Lescop pourrait être la BO d’une vie nocturne. Entre fête et désespoir. Entre folie et désillusion. LESCOP

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MUSIQUE

concrete knives

La France deviendrait-elle un nouvel eldorado pop, capable de rivaliser avec l’Angleterre, l’Irlande ou les ­Etats-Unis ? The Shoes, Skip The Use, Bewitched Hands, Stuck in the sound et maintenant Concrete Knives. Les normands, bien qu’ils chantent en anglais, font partie des nouveaux chouchous de la pop française. Avec ses refrains entêtants et ses mélodies ciselées, Be your own king est un album jouissif qui tire son énergie d’une alchimie assez rare en France, où mélodies et paroles se répondent, sont à armes égales... Même si parfois la musique prend le dessus sur la voix. Dans un pays qui aime mettre les prouesses vocales en avant... La musique des Concret Knives est joyeusement folle, directe, spontanée et c’est ce vent de folie pop qui nous fait aimer Be your own king. Un premier album qui peut permettre au groupe de revendiquer la place de roi de la pop française. BE YOUR OWN KING

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illustration : Etienne Voillequin


ART

blarf

Maviou Degoub, ou Blarf, est un jeune photographe et illustrateur français, posé à Alfortville depuis 23 ans. Et il en a 26. Après avoir fait des études de graphisme et communication, Blarf se tourne vers la photographie, aux côtés de Mamzelle, au sein de la famille Street-Tease. Bien qu’il est toujours dessiné, il lui faudra un peu pour s’y remettre et en faire un job. Le travail de Blarf est séduisant par son côté « provocateur » et sa manière de représenter la femme. « Quand j’étais gamin, j’adorais les dessins de Serre, le côté morbide mais très drôle, puis après j’ai découvert Mike Giant, Kaws, les pin up des Fluides Glacial et pleins d’autres univers différents … je pense que ça vient de toutes mes influences. Et puis ça me fait marrer de casser l’image d’une nana sexy avec une pose lascive, très premier degrés genre couv’ de Playboy, en lui faisant bouffer ses tripes ! » On terminera simplement par son gimmick : « Vomi soudain, sans le moindre signe annonciateur ». SITE













MUSIQUE

the supermen lovers Souvenez-vous. 2001, la french touch 1.0 est en pleine bourre, et un petit gars du nom de Guillaume Atlan ­débarque sous le nom de The Supermen Lovers avec un single, sorte de tube imparable et intemporel, Starlight. Single qui fut 2ème des charts anglais et 1er des charts européens. En 2004, le français sort un deuxième album qui passe plutôt inaperçu. Il aura fallu attendre 2011 pour que Guillaume Atlan donne une suite et sorte Between the ages. Il aura fallu attendre novembre 2012 pour que i said a hip... tombe sur la version Deluxxx et revive une deuxième jeunesse. La musique du Supermen Lovers sonne toujours autant funky, toujours autant disco, toujours autant house. Et ­finalement on attendait rien d’autre de cet album. Juste un bon souvenir musical, comme un voyage dans le temps... BETWEEN THE AGES

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booba De la thune, des meufs, du caramel... Booba revient poser ses gros sabots dans le rap game français. Le Duc de Boulogne reste fidèle à ce qui a fait son succès pendant 5 albums. Mais Futur porte t’il bien son nom ? Toujours autant de fans que de détracteurs, toujours des lyrics soigneusement choisies pour faire mal là où ça va bien, une prod toujours pointue et cerise sur le gâteau, quelques têtes d’affiche américaines (Rick Ross et 2Chainz) en featurings. Finalement rien de nouveau sous le soleil de Miami où Booba a élu domicile. Mais comme chaque album, Futur a son charme. Les punchlines sont toujours bien senties, la force du rappeur. Sans prendre de gros risques artistiques, Booba garde son statut de boss du rap français. Les fans étant toujours au rendez-vous, plus de 51 000 albums vendus en 1ère semaine. FUTUR

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illustration : Etienne Voillequin


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yum yum

Basé à Londres, Yum Yum est un studio de ­création qui veut rendre la vie plus belle. Créant des ­ petits ­personnages rigolos et décalés, les anglais touchent à tout : toys, vidéo, illustration. Avec leurs personnages, ils racontent des histoires. Qui n’ont pas toujours de sens, mais qui sont toujours très drôles. On vous le disait, Yum Yum n’a qu’un but dans la vie : vous coller le sourire. SITE



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Bonjour les Yum Yum ! Tout d’abord, qui êtesvous ? Yum Yum a été créé par Beth et Jonny, deux geeks qui mettent plein d’amour dans les toys et les animations qu’ils produisent. On m’a dit : «Tu verras, ils font des truc tout ­mignons». Et c’est vrai que c’est mignon. Mais vous ne me la ferez pas à ­l’envers. Je sais que c’est plein de cynisme tout ça... On aime tout ce qui est mignon mais il est vrai qu’on agrémente nos travaux avec une touche d’originalité qui les rend intéressants. Un bon exemple est le petit renard que l’on voit faire les poubelles au début de la vidéo Happy Food. Quand on regarde bien, on s’aperçoit qu’il dévore le bras d’un humain. On implante ces petits détails afin que les gens aient toujours quelque chose de nouveau à découvrir en regardant nos animations.

On vous a connu avec votre animation ­ Parallel Parking et maintenant avec vos figurines. Elles sont très proches du style de vos animations. Vous vous étiez dit «Ce sont des personnages qu’on pourra facilement faire passer en volume» ? On a un background dans l’animation, on adore ça et c’est d’autant plus génial réaliser des toys à partir de nos personnages. On met tout au même niveau. Avec l’animation, on peut donner une réelle personnalité aux personnages et les toys sont géniaux parce qu’ils permettent aux gens d’avoir chez eux des figurines qui égayent leur bureau ou salon. Pourquoi cette envie de faire des jouets ? On était tous les deux des passionnés de toys quand on était gamin et on dirait bien qu’on ne s’en lasse toujours pas. Et puis on aime bien faire de nouvelles expériences. C’est rigolo de regarder un animé à l’écran mais c’est encore plus cool


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d’avoir ta propre figurine posée fièrement sur une étagère. C’est juste un excellent moyen de donner de la vie aux persos dessinés. Votre slogan est «Nous faisons des trucs joyeux pour rendre les gens heureux». Moi je trouve ça louche, autant de bonne humeur... Les « trucs » qu’on fait ne sont

pas nécessairement joyeux, comme le pauvre gars qui se retrouve recouvert de ketchup dans Happy Food ou celui qui est écrasé par un jambon géant dans Parallel Parking. Eux ne sont pas super yeux mais on rit du malheur des autres et rire rend heureux. C’est prouvé. Le rire produit des endorphines dans le cerveau, alors si on peut donner un peu de bon-



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heur à quelqu’un qui regarde nos animés pendant la pause déjeuner, c’est banco ! Vous jonglez entre l’animation, les figurines et les papercrafts. Vous avez une préférence ? On n’a pas vraiment de préférence, tous ces médiums requièrent le même investissement mais quand on reçoit le feedback du public une fois l’oeuvre terminée, on se dit que l’effort en valait définitivement la peine. Vous faites d’autres choses en dehors de vos petits personnages ? Parfois il arrive qu’on s’associe à des marques qu’on aime bien pour faire des publicités. On est également en train d’apprendre comment faire des jeux vidéos, c’est super excitant. Qu’est-ce qui vous inspire pour créer votre univers ? On s’inspire beaucoup des films d’action, d’émissions télé et parfois, nos personnages sont

basés sur des héros ringards de blockbusters ou des comédiens rigolos. On adore Zach Galifianakis et Will Ferrel. Mais le monde réel est également une belle source d’inspiration, notamment les villes que nous visitons. Notre dernier voyage était au Comic Con de San Diego où l’on a vu tellement de personnages hilarants, qu’on a plein de nouvelles idées pour nos projets futurs. Votre univers est peuplé de beaucoup de choses, pas seulement des personnages humains. Vous allez élargir votre série de jouets ? Oui, on aimerait beaucoup créer plus de toys. On vient de sortir un nouveau design. Il est gros, rond et sortira en huit parfums. Nos fans ont voté pour leur design préféré sur notre page Facebook, facebook.com/yumyumtoys. Allez jeter un coup d’oeil ! Pour l’instant vous faîtes de petits animations. Estce que vous projetez d’en


faire des plus longues ? Court-métrage, film... Pour sûr, on aimerait beaucoup faire un court-métrage ou un film. Il y a tellement de choses qu’on a envie de faire : toys, jeux vidéo, films, formats télé. Il suffit de trouver n moyen pour ne jamais dormir afin de disposer de plus d’heures dans la journée.

Interview réalisée pour Be Street Magazine



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bangbang BANGBANG® est à l’origine un blog créé en 2008 par Laurent Leccia et Thomas Raillard. Dessus ils postent leurs illustrations et BD, la plûpart réalisées à 2 mains. Le niveau ne vole pas très haut, mais ça les fait bien ­marrer... Puis un jour il se disent que se serait pas mal de faire quelque chose de plus concret, de plus abouti. Après être parti sur plusieurs sujets assez limites, ils se mettent ­d’accord sur un sujet plus «grand public», et ­accessoirement leur ville de résidence actuelle: PARIS. Plus d’un an de travail plus tard, l’exposition « ICI C’EST PARIS » voit le jour, au mois de septembre 2012 à ­l’Espace Beaurepaire, Paris. Entre vampires, tatouages de bagnards, jolies filles, gangs rivaux et balade à vélo, ils proposent une vision ­fantasmée d’un Paris sombre et décadent, et entièrement en noir et blanc. Après avoir galéré à tout accrocher droit et bien bu ­pendant le vernissage, ils travaillent actuellement sur un nouveau projet, mais ils sont chiants, ils veulent rien dire pour le moment. A suivre donc...

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FACEBOOK ICI C’EST PARIS

SITE THOMAS RAILLARD













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size? Le 3 novembre dernier c’était un peu Noël avant l’heure. Rue Berger dans le quartier des Halles à Paris, un magasin ouvrait ses portes, et dès 9 heures du matin, quelques sneakers addict attendaient patiemment que les portes de la caverne d’Ali Baba soient déverrouillées. Size?, institution londonienne, dealer de bien belles ­sneakers et de textile finement choisi, a débarqué à Paris. Un vrai bonheur doublé d’une belle surprise. Et le shop a mis la barre très haute dès le début en proposant des collab’ haut de gamme avec Adidas ou Nike. On ne peut que vous conseiller d’aller choisir quelques cadeaux à mettre au pied du sapin dans cette boutique haut de gamme et fort sympathique. Vous y trouverez certainement le cadeau qui va bien, à choisir parmi des marques telles que Adidas, Nike, Saucony, Jordan, Carhart, Supreme, Penfield...

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Size? 16-18 rue Berger 75001 Paris


MODE

antagoniste Lancée il y a tout juste un an, Antagoniste surfe sur la vague poétique gothique chic. Emplie de symbolisme baroque, la marque table cet hiver sur la fin du Monde prévue par les Mayas, le 21 décembre 2012. En s’amusant des codes classiques du foulard, sa créatrice les twiste dans une valse rock qui met un coup de pied aux fesses des marques traditionnelles de carrés de soie. «Après des études artistiques et un cursus dans la mode, je me suis dirigée naturellement vers le foulard, cet accessoire qui peut te faire une tenue à lui tout seul. J’en porte depuis toujours, mais c’est surtout le support où la mode et la toile se rapprochent le plus, voire se télescopent. Beaucoup de gens m’ont dit qu’ils voulaient accrocher mes foulards à leurs murs ! Ce genre de choses me pousse à réfléchir toujours plus pour amenuiser les frontières entre le foulard et l’art.» SITE









REMERCIEMENTS CHAÉ46 BANGBANG BLARF CLÉMENCE CABANES DEGIHEUGI ANTAGONISTE ÉTIENNE VOILLEQUIN -


JOYEUX NOテ記



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