Portfolio Isaline Maire

Page 1

portfolio.

architecte diplomée d’état




contact

6

curriculum vitae

projets

8

10

diplĂ´mes

11

questionnements

56

projets

78

collections

108


El Valle, Calle Sol, écrire sur la ville Projet de fin d’étude sous la direction de Gilles Sensini 12 master/2 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Synapses métropolitaines : révéler «les petits-lieux» métropolitains Mémoire de master-recherche sous la direction de Laurent Hodebert 40 master recherche - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Sant’Erasmo, territorio del desiderio plan stratégique pour l’île de Sant’Erasmo 58 Stefano Boeri Architetti & Dontstop Architettura

Lire la ville : Montélimar 2040 lecture de ville + approche du projet urbain 64 licence/3 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

Les quartiers de la métropole Atlas Métropolitain / L’outil cartographique et la fabrique du territoire 70 master/1 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Fahrenheit : un laboratoire de circulation du savoir concours pour la Bibliothèque Centrale d’Helsinki 80 Stefano Boeri Architetti & Dontstop Architettura

El Canopeo, un jardin d’essai dessiner la densité horizontale à Séville 90 master/1 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Habiter autour d’un vide Permanence du modèle à patio dans l’habitat 110 Mémoire de master sous la direction de Gilles Sensini

Échelles et vitesse, une perception de l’espace traversé mémoire de licence sous la direction d’Olivier Ocquidant 116 licence/3 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

« Frontiera », collection de situations habitées expérimentation photographique 118 projet personnel + publication + exposition


69 rue d’Italie, 13006 Marseille isaline.maire@gmail.com 06 75 56 85 08


architecte diplomée d’état

25 ans 29/05/1991 à Lyon

Français langue maternelle Italien bilingue (celi 4) Anglais bon niveau Espagnol bonnes notions Chinois notions


curriculum vitae

Expériences 11-12.2015+06-07.2016

IN A M A + « LA FAB R IQ UE DES TER R ITO IR ES »

| ENSA-Marseille > vacataire laboratoire de recherche 02+07-10.2015

S ENTIERS M ÉTR O PO LITAIN S | Marseille

Diplômes 01.2017

Master-recherche (DEA-Recherche) « Synapses métropolitaines » 06.2015

Diplôme d’État d’Architecte « El Valle, Calle Sol - écrire sur la ville »

> collaboratrice architecte 10.2014+08.2015

ATLAS M ÉTR O PO LITAIN | ENSA-Marseille

> vacataire (cartographie+publication) 03.2012+06.2012

STEFAN O B O ER I AR CHITETTI & D O NTSTO P AR CHITETTUR A | Milan

> stagiaire architecte

06.2013

Diplôme en Études d’Architecture 07.2009

Baccalauréat Économique et Social mention européenne anglais mention bien

Collaborations 2015

Synecdoque & Made In Friche (la friche la belle de mai)

8

2015

Parcours 09.2015-01.2017

Master-recherche > ENSA-Marseille + INAMA 09.2013-06.2015

cycle master > ENSA-Marseille 03.2012-06.2012

Erasmus Leonardo > stage en agence Stefano Boeri Architetti > Milan

Métropolinoscope & Sentiers Métropolitains 2014-15

Synapse > association étudiante pluridisciplinaire 2014

International Workshop Mediterranean Style ENSA-Marseille+Politecnico di Milano 2012-13

cycle licence > ENSA-Saint-Étienne

Frontiera, un journal photographique > projet photographique exposition publique et publication

07.2009

2012-13

09.2009-06.2013

lycée général classe européenne section économique et social > Bourgoin-Jallieu

Facade catalogue & Fabio Gigone+Angela Gigliotti 2012

Archi/pins | Δ Farenheit | Sant’Erasmo & Dontstop Architettura 2009-13

Focus > association étudiante photographie


contact

Outils Représentation Autocad ++++ Archicad ++++ Adobe Illustrator ++++++ Adobe Photoshop ++++ Adobe In design ++++++ Sketchup pro ++++ Artlantis +++ Adobe Premiere ++ iMovie ++++ Adobe Bridge ++++++ Bureautique & outils drive +++++

69 rue d’Italie, 13006 Marseille isaline.maire@gmail.com 06 75 56 85 08

portfolio isalinemaire.tumblr.com

publications issuu.com/isalinemaire plateforme behance.net/isalinemaire

Publications 2017

Graphisme identité visuelle communication visuelle/logo/pictogramme édition mise en page (conception-impression-reliure) web design de site internet Manuel maquette médium: bois, carton, plâtre + découpe laser design d’objet fabrication au fablab LFO (La Friche) dessin aquarelle, peinture, tablette graphique

Synapses métropolitaines - Révéler les petits-lieux de la métropole > mémoire de recherche TPER sous la direction de Laurent Hodebert 2015

El Valle, Calle Sol - Écrire sur la ville > projet de fin d’étude sous la direction de Gilles Sensini 2014

Carnets d’études Mission Interministérielle pour le Projet Métropolitain Aix-Marseille-Provence 2014

La densité horizontale > carnets de projets studio S8 2014 encadré par Gilles Sensini

exploratrice urbaine carto/graphiste photo+graphe yoga-escrime-natation

dynamique autonome curieuse rigoureuse

9



diplômes

El Valle, Calle Sol, écrire sur la ville Projet de fin d’étude sous la direction de Gilles Sensini master/2 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Synapses métropolitaines : révéler «les petits-lieux» métropolitains Mémoire de master-recherche sous la direction de Laurent Hodebert master recherche - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

11



El valle, Calle Sol Écrire sur la ville Projet de Fin d’Étude 2015 École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille master/2 sous la direction de Gilles Sensini

Kairouan, Cordoue, Fez, Grenade et Séville m’ont appris bien des choses, mais une en particulier: la ville est un corps, une machine vivante, en perpétuel mouvement. Séville, ville kaléidoscope offre, du fait de son histoire et des croisements culturels qui l’ont façonnée, une stratification urbaine complexe. L’évolution de la ville, sa transformation et surtout le délaissement des centres historiques au profit de périphéries a dessiné, dans les traces de ses changements, des espaces vides ou délaissés. Ces lieux, témoins du passé et acteurs incontestables d’un futur urbain sont autant d’espaces qui, par leurs reconstitution et leurs mises en tension, peuvent donner un nouveau récit à ces villes. L’enjeu de ce projet, El Valle, Calle Sol “écrire sur la ville” est de comprendre comment se forme la ville, et comment nous pouvons prendre part à sa reconstitution, sans la dénaturer, mais au contraire, en la perpétuant et en y incluant de nouveaux récits, en lien avec le passé. Ce site, délaissé en lisière du centre historique sévillan offre une multitude de contraintes qu’il s’agit de retourner en qualité, et permet la création de multiples outils et la manipulation de différentes échelles. S’inscrivant dans un projet urbain de constellation des espaces délaissés sévillan, El Valle, Calle Sol invite aussi à réfléchir sur la programmation que nous pouvons donner à ces espaces en devenir, tant en terme de service que de logement, tant sur le point de vue paysager que celui de la combinaison des mobilités douces. El Valle, Calle Sol est une proposition, un nouveau récit sur ce bout de ville en devenir.

13


Démarche. Dessiner commence par les pieds.

Arpenter les rues, les ruelles, les places et les jardins. Sentir l’odeur des orangers, entendre le bruit des klaxons, et apprécier la lumière du soleil sur les carreaux de céramiques. Tout commence ici, au détour d’une marche dans les rues de la ville. Nos sens en éveil nous invitent à lire ses récits: l’histoire de la ville, de sa constitution morphologique, de l’urbanisme, mais pas seulement. Nous voulons connaître la vie des gens qui attendent au café le matin, ceux qui courent prendre un vélo, les enfants qui jouent sur les places à l’ombre des orangers, et les vieux, au dos courbés, qui déambulent dans ses ruelles colorées. Cette invitation est bien plus qu’une histoire, c’est une question: qui est Séville et que nous raconte-t-elle ?

Derrière nos pas se cache Séville.

Ville kaléidoscope, Séville offre du fait de la richesse de son histoire et des croisements culturels qui l’ont façonnée, une stratification urbaine complexe. Cette stratification porte en elle les empreintes de cultures qui venues, d’Orient et d’Occident ont donné à Séville une richesse incroyable, tant en terme du tracé du tissu urbain et des espaces publics, que dans la qualité de ses habitations. Petits immeubles à patio et places pavées et bordées d’orangers se répondent et forment un tout où le visiteur se sent à la fois chez lui dehors et dehors chez lui. Cette incroyable proximité entre les lieux de la sphère publique et les lieux de l’intimité dialogue avec nous : l’habitation à patio, symbole même de la poétique architecturale méditerranéenne nous rappelle les premières habitations de l’histoire. Bien que le centre historique de Séville reste un théâtre particulièrement intéressant de l’architecture almohade, la ville a évolué et s’est transformée, offrant dans les traces de ses changements, des espaces vides. Ces lieux, témoins du passé et acteurs d’un futur urbain, sont autant de situations que de problématiques témoignant de l’abandon des centres historiques des villes européennes aujourd’hui. Aujourd’hui, nous sommes observateurs de ces changements, mais aussi les acteurs de leurs futurs développements. Quelle histoire donneronsnous à ces morceaux de ville?


Comment réécrire la ville?

L’enjeu de ce projet est de comprendre comment reconstituer la ville, là où au coeur d’une densité parfois surprenante, elle a laissé apparaître des vides. Morcellement, émiettage, l’enjeu premier est d’observer les ruptures avec la ville d’hier afin de tisser des passerelles avec la ville que nous nous proposons d’écrire pour demain.

Quelle histoire pour demain?

El Valle, Calle Sol est un site délaissé de 25500 mètres carré, en lisière du centre historique sévillan. Traversé par les grands « maux » des espaces en mutation, nous envisageons de retourner ces contraintes en qualités, et de se servir de ce site comme d’un terrain d’expérimentation. Ce site est alors envisagé comme un petit laboratoire à ciel ouvert de nouvelles stratégies de reconstitution urbaine. Le site permet la création de multiples outils et la manipulation de différentes échelles. De l’échelle du tracé urbain (stratégie de mobilité, patrimoniale, densification) à celle de l’habiter et de l’habitant (réinterprétation du logement à patio traditionnel, micro-polarités), le projet veut proposer une réponse aussi théorique que pratique. Comprendre comment se forme la ville et comment nous pouvons prendre part à sa reconstitution, sans la dénaturer, mais en la perpétuant est l’enjeu de cette recherche. « El Valle-Calle Sol - retisser l’îlot dense » est une réponse à cette reconstitution qui ne se veut pas figée, mais en construction, et qui au-delà du tracé architectural, raconte l’élaboration d’un système. Un système qui pourrait alors être envisagé comme une boite à outils, transposable, modifiable, adaptable et qui pourra ouvrir la voie à d’autres histoires à écrire sur la ville.


El Valle, calle Sol un site singulier

deux tissus opposés

continuité Jardines del Valle

tissus déconstruits

accès

éléments remarquables









Figure simple et tracés palimpsestes Los jardines del Valle : canopée urbaine

une grille : 9m x 9m

10 grilles différentes 15 espèces végétales cohabitation de différentes espèces

trois hauteur de sujets

pluralité des espèces végétales modulation des grilles

rompre la trame: espace public


10 grilles diffĂŠrentes


Figure simple et tracés palimpsestes l’agora

Vue perspective sur l’Agora


Agora




Fabrique d’un système dualité et porosité l’école et la trace de l’Antiguo Covento del Valle

Plan de l’école del Valle Rez-de-chaussée


Plan de l’école del Valle 1er étage


Tisser avec l’existant la mixité ou l’expérience du Rompe Moldes

une parcelle : logement + officinas

micro-équipements

espaces ouverts à la ville et aux initiatives citoyennes cohabitation

officinas


système de micro-équipements de proximité

officinas de production culturelle

officinas de pépinière d’entreprises

officinas de fabrication partagée


Tisser avec l’existant habiter autour d’un vide

Plan des immeubles Calle Sol étage courant



Tisser avec l’existant habiter autour d’un vide



Tisser avec l’existant habiter autour d’un vide


« Les choses en ruine donnent forme à de nouvelles structures,

se transfigurent et les modifient. Pareilles à la queue d ’une comète, elles se détachent des cathédrales. Le monde entier et toute la mémoire du monde, continuellement, dessinent la ville. » Porto, Mars 1990. Alvaro Siza, Évora.



Synapses métropolitaines Révéler les « petits-lieux » mémoire de master-recherche 2017 École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille sous la direction de Laurent Hodebert

La recherche présentée ici s’inscrit dans le cadre du parcours-recherche, effectué après l’obtention de mon diplôme. Durant ce “master-recherche”, je me suis confrontée à deux autres facettes de la discipline architecturale: celle de la recherche théorique et celui du dessin du territoire. L’échelle du territoire a été déterminée par le choix de l’aire d’étude: les rives de l’Étang-de-Berre. Site en forte mutation, l’Étang-de-Berre était un cas d’étude éminemment complexe et intéressant pour aborder différentes thématiques: les formes périurbaines, l’avenir des sites industriels délaissés et la place des “petitslieux” symboliques constituant la métropole. Le dessin du territoire a occupé une place prépondérante dans la réalisation de cette recherche. Le choix de l’outil cartographique a permis de proposer une méthode et un apprentissage du regard sur des territoires en formation. La carte est alors envisagée comme un outil de connaissance permettant de se saisir de phénomènes complexes, et ainsi de les interpréter et les interroger. L’arpentage raisonné du territoire a été le second outil utilisé dans cette recherche. Cette vision du territoire, ressenti par les pieds a révélé des points de divergence entre une vision théorique, et une vision imagée du territoire. L’aller-retour permanent entre la carte et le territoire, le dessin et la marche, a enrichi la carte et a orienté le regard sur certaines problématiques. Il a fait émerger une prise de position dans la construction des hypothèses. Ce travail mené durant un an et demi au sein du laboratoire INAMA, sous la direction de Laurent Hodebert a consisté en la réalisation d’un mémoire de recherche, l’élaboration d’un atlas cartographique constitué de cinquante cartes à l’échelle 1.50000e et 1.25000e et d’un arpentage raisonné du territoire.

41



La frontière qui rassemble

La chute du mur de Berlin, Raymond Depardon 11 novovembre 1989


Manifesto. La question des limites

À l’heure où s’écrivent ces lignes, nous faisons ensemble nos premiers pas dans l’espace métropolitain Aix-Marseille-Provence. Signée en janvier 2016, la création de la métropole Aix-Marseille-Provence est d’abord l’aboutissement d’une réorganisation administrative et juridique portée par la loi MAPTAM visant à clarifier les compétences et les champs d’action des collectivités territoriales; mais elle est également le signe de la création d’une nouvelle échelle dans l’espace que nous habitons quotidiennement. Loin de l’aspect juridique, le changement d’échelle qu’a imposé la création de la métropole a bousculé notre rapport aux limites du territoire, abolissant les frontières communales qui existaient autrefois, tendant à proposer une façon commune de vivre, des berges de l’Étangde-Berre aux plages de La Ciotat… Cette vision laisse cependant de côté la caractéristique principale de la métropole Aix-Marseille-Provence : celle d’une métropole constellée de villages, aux identités profondément marquées. La nouvelle échelle induite par l’aire métropolitaine nous pose aujourd’hui un nouveau défi: celui de réinventer un langage et de lutter contre l’uniformisation des territoires, en montrant la spécificité des lieux que nous habitons. En cela, la question des limites de notre territoire est plus que jamais d’actualité. Cette nouvelle échelle, celle du territoire, impose également d’agrandir le champs de nos réflexions et de nos questionnements. Nous devons comprendre les tenants et les aboutissants de lignes qui traversent un cadrage restreint, mais qui ont des conséquences dans l’organisation spatiale de territoires bien plus lointains. C’est en cela qu’il est intéressant de proposer un nouveau cadre aux supports de représentations du territoire: le positionnement centré sur la ville fait apparaître l’étalement périurbain comme résultant d’une logique polycentrée, conséquence de l’établissement des pôles urbains au XIXe siècle. Or, aujourd’hui, nous ne pouvons partir de ce postulat pour expliquer l’étalement périurbain et les systèmes de densité éparses qui ponctuent nos territoires: l’armature des villes passées a laissé place à une série de « villes-nouvelles, de périphéries anonymes, de grands ensembles, d’une mer du pavillonnaire » et ponctuée çà et là de « vastes zones agricoles » et d’une « grande variété de paysages ». Décentrer le cadrage c’est décaler le centre, en considé-


rant qu’il est peut-être, voire sûrement ailleurs. Ainsi, ce nouveau regard permet de faire apparaître, entre les territoires polycentrés et les entredeux habités, une série d’archipels qui, enroulée dans des infrastructures globales et d’échelle territoriale, cohabite avec une urbanisation très locale et à échelle humaine. La création de ce cadre plus large, tant en terme d’organisation administrative et institutionnelle (la métropole) que dans l’organisation des réseaux et des projets nous invitant à « vivre métropolitain », a cependant troublé nos repères. Ces repères, points de jonctions et de fractures qui existaient préalablement sur notre territoire en assuraient le fonctionnement et la reconnaissance: ils nous proposaient un « lieu » de vie, une identité et une appartenance. Aujourd’hui, bien que la métropole souhaite jouer un rôle de rassemblement, ces notions sont discutées et tendent à être uniformisées. C’est là un point d’interrogation très actuel dans le développement de nos sociétés contemporaines: uniformiser nos cultures, nos modes de vies, nos territoires tendrait-il à nous faire oublier qui nous sommes et où nous vivons? Les frontières physiques, culturelles ou symboliques qui s’élèvent entre nous viennent aujourd’hui à disparaître. Elles fragmentent les sociétés tout en les rassemblant et les préservant. Mais la frontière, au-delà du « lieu de séparation où s’affirme la différence » est avant tout un « espace d’échange et d’enrichissement, où peuvent se former des identités plurielles ». C’est en cela que l’étude des limites est essentielle pour comprendre aujourd’hui ce qui constitue nos territoires: imposer l’altérité est nécessaire à la constitution de celui-ci. Le territoire « indéfini » serait une utopie: la discontinuité est représentative d’un espace fait de ruptures, visibles ou oubliées, mais pourtant bien réelles. Le travail présenté ici consiste ici à révéler les traces attestant d’une partition de l’espace, qu’elles soient persistantes, disparues et de comprendre en quoi, leur fonctionnement participe à la structure du territoire.


« L’ atlas est une tentative d ’établir des relations entre les éléments qui forment le territoire. Les mots que nous utilisons pour nommer et nous représenter le territoire, les images symboliques que nous fabriquons pour lier les mots et les choses. C’est une forme de parcours qui travaille sur l’incertitude et la mesure des liaisons entre les différents éléments. » Stefano Boeri


Démarche. 00 La question des limites 01 L’inventaire des structures formant l’étang 02 De la nécessité des lieux 03 Faire émerger des questionnements: les cartes croisées 04 50 situations caractéristiques 05 Formes de synapses 06 3 cas d ’études: 3 «petits-lieux» 07 vers un territoire de «petits-lieux» L’outil cartographique

La carte a pour but de « construire un regard qui interroge le territoire ». L’atlas présenté ici est un outil qui au-delà de l’appui qu’il représente pour saisir le territoire, a été manipulé pour faire émerger des questionnements et des situations. L’inventaire raisonné est alors appréhendé comme porteur de nombreuses clés permettant la structure de cartes nouvelles. Les informations y sont croisées, superposées, questionnées afin de retravailler la forme comme étendue spatiale. La construction de ce système en strates permet de révéler des traces matérielles ou imaginées, pratiquées ou effacées et ainsi de redonner une épaisseur au territoire. Il s’agit bien là de fabriquer, à travers cet atlas, un outil de connaissance.

La confrontation au réél

L’arpentage raisonné du territoire par la marche a permis de compléter le travail cartographique, de le vérifier et de l’argumenter. La lecture de ces territoires « par les pieds », comme nous l’a appris Bernardo Secchi, est la démarche première du travail de projet. Elle est essentielle à cette compréhension de l’espace sensible et surtout elle nous montre toutes ces choses que le papier ne sauraient transmettre: l’atmosphère d’un lieu. Anne Coquelin nous l’avait appris, dans “Le site et le paysage”: “ Parcours, marche à pas comptés, mesurés le long de lignes imaginées, la trace rêve la Terre. Le promeneur la dessine et la carte est bien le territoire, quoi qu’on en ait. Les paysages appartiennent aux cartes, mais aussi aux tableaux, à la photographie, et au monde des pierres et des plantes, au sable des sentiers, qui ravinés par la pluie, ressemblent à la plage quand la marée se retire.”


Le territoire du risque


La nature ordinaire


Le territoire de l’hinterland


Le territoire de l’industrie


Géographie et entités paysagères


Empreinte de l’activitÊ humaine


Carte croisée Les cartes construites dans la partie Structure de l’étang sont ici croisées pour faire émerger les limites que nous souhaitons questionner. On sépare d’abord, ce qui est dans la géographie, de l’ordre de la géomorphologie du territoire et ensuite ce qui est de l’établissement humain et ses appropriations. Ensuite, on croise les composants géomorphologiques afin de laisser apparaître les traces du relief, de l’hydrographie, des composants végétaux et enfin d’une dernière surface diffuse et structurante du territoire de l’étang, la nature ordinaire. Puis, on s’intéresse aux caractères d’établissements humains: par la superposition des espaces habités et des infrastructures de déplacements et liées à la production industrielle. Enfin, on superpose la résultante des cartes de la géomorphologie et du découpage des entités paysagères et celles des établissements humains. Cette carte finale permet de saisir la complexité de ce territoire « hybride » en orientant tout de même l’interrogation des limites dans les marges révélées par la jonction entre les entités paysagères et la géomorphologie du territoire.




questionnements

Sant’Erasmo, territorio del desiderio plan stratégique pour l’île de Sant’Erasmo Stefano Boeri Architetti & Dontstop Architettura

Lire la ville : Montélimar 2040 lecture de ville + approche du projet urbain licence/3 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

Échelles et vitesse, une perception de l’espace traversé mémoire de licence sous la direction d’Olivier Ocquidant licence/3 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne



Sant’Erasmo : territorio del desiderio

un lendemain pour le potager vénitien

projet territorial pour l’île de Sant’Erasmo 2012 Stefano Boeri Architetti / Dontstop Architettura esquisse du projet « Green Gold Island » (Biennale di Architettura di Venezia)

59

« Sant’Erasmo : Territorio del desiderio » est une étude proposée par Michele Brunello et Costantina Verzì pour l’île de Sant’Erasmo dans la lagune vénitienne. Cette étude a pour but de proposer un projet territorial visant à développer durablement l’île, alors agricole, à des fins didactiques, culturelles et agri-touristiques. Le projet a été présenté, sous une forme plus aboutie dans le cadre de la Biennale d’Architecture de Venise 2014 sous le nom de « Green Gold Islands, Territori a Setaccio. Sant’Erasmo e Mazzorbo ».



Manifesto. Sant’Erasmo est un territoire à forte vocation agricole. Jadis vécue comme une menace au développement, l’agriculture devient aujourd’hui le moteur de la redécouverte de nouveaux modèles sociaux, économiques et éducatifs. Sant’Erasmo est un modèle pour le développement et la conservation des territoires ruraux et périurbains mondiaux. Sant’Erasmo est une île dans laquelle deux vitesses se rencontrent et se confrontent : le cycle, le temps de la nature et de l’agriculture d’une part, et la vitesse de l’information et des connaissances, d’autre part. Alors qu’à l’intérieur des villes et des métropôles contemporaines, des microaires agricoles et rurales sont en train de se développer, ce territoire de la lagune vénitienne connait en revanche, un développement inverse. On propose alors d’y introduire, de manière ponctuelle et maitrisée, de nouvelles technologies, de nouveaux moyens d’informations et outils d’expérimentation. La production sociale, l’utilisation des saveurs culinaires si particulière à l’île vénitienne et des ressources communes, l’organisation de communautés créatives sont à la base du changement durable de l’île, afin de proposer un modèle de vie où accessibilité et qualité sont les catalyseurs de cette transformation économique, sociale et éthique. Ce territoire du désir vénitien peut être aujourd’hui considéré comme le point de départ, et comme modèle pour le développement durable de tous les « territoires du désirs « du monde.


Agri culture

policulture

agence agricole

sauvegarde des produits

Acqua culture

élevage

pêche lagunaire

Innovation ponctuelle recherche champs agricole

vente directe

production régionale

impact environnemental mineur

phito-épuration

papier produit des algues et biomasse


Mobilité douce

canoé/bateau sharing

vaporetto

apecar

vélo sharing

Réseaux et communauté

Parcours culturels

restauration connaissances des produits locaux

exposition d’art et sites pecifiques

tourisme responsable

accueil diffus

plages

réseau virtuel interne

communautés créatives

marché virtuel

réseau énergétique



Lire la ville Montélimar 2040 lecture de ville + approche du projet urbain 2012, licence 3/ École Nationale Supérieure d’Architecture de SaintÉtienne

Dans le cadre du semestre 5, consacré à l’étude de la ville de Montélimar, un travail de groupe (7 étudiants) nous a été demandé. Il s’agissait dans un premier temps de comprendre les problématiques, les atouts et les enjeux de cette ville et ensuite de penser quel sera le Montélimar de 2040. lecture de ville Nous avons choisi les atmosphères en ville, génératrices de séquence urbaine, comme fil conducteur de notre lecture de Montélimar. Se déclinant sous la forme d’un « catalogue », notre travail s’est découpé en séquences spatiales. Celles-ci, mises en confrontation les unes par rapport aux autres suivant une liste d’éléments de référence nous ont permis de comprendre où se situaient les points de tension, de rupture ou d’attraction dans la ville et ainsi de formuler des problématiques. tisser la ville Dans cet exercice d’approche de projet urbain, en partant des problématiques établies précédemment nous avons imaginé le développement de Montélimar sous 30 ans en essayant de répondre aux attentes des habitants de Montélimar et en respectant les contraintes urbaines. Le projet que nous avons proposé s’enracine le long de l’ancienne voie romaine, la via Agrippa, qui traverse la ville du nord au sud et se diffuse à travers Montélimar, comme un réseau traversant la ville d’est en ouest.

65


Manifesto.

connecter différents tissus urbains Valoriser l’entrée de Montélimar afin de rendre moins brusque, la progression vers la ville. Établir un lien entre le tissus industriel et les quartiers pavillonnaires.

déployer la ville à l’est et à l’ouest Ouvrir le centre historique par la création d’une nouvelle traversée qui s’étire jusqu’aux extrémités de la ville où deux parcs se déploient. En passant à travers les quartiers, elle rassemble et oriente les habitants dans la ville.

instaurer une trame urbaine Travailler la progression du public au privé depuis l’avenue jusqu’aux logements. Intervenir au sein des quartiers et donner une trame urbaine qui vient s’étirer jusqu’au canal du Rhône.



la Via Agrippa moteur de projet urbain

0 minute

Route de Valence Entrée de ville non signifiée

17 minutes

Avenue Saint-Martin Lieu de passage non pratiqué par les habitants

40 minutes

Avenue d’Aygu Petits commerces en déclin, omniprésence de la voiture

53 minutes

Route de Marseille Absence de hiérarchie, commerces éparses


Route de Valence Marquer l’entrée de ville par un nouveau quartier

Avenue Saint-Martin Créer un espace d’arrêt aux portes du centre ville

Avenue d’Aygu Redonner de l’espace aux piétons

Route de Marseille Établir un front bâti délimitant la voie



Les quartiers de la métropole Atlas [ métropolitain ] L’outil cartographique et la fabrique du territoire 2014 École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille master/1 - séminaire Atlas [métropolitain] encadré par Laurent Hodebert & Alexandre Field

A travers un travail cartographique, dans le cadre de l’« atlas métropolitain », nous avons expérimenté une nouvelle manière de concevoir le territoire métropolitain de Marseille-Provence : le découpage en quartiers d’appartenance de la métropole. Notre interrogation « Et si la métropole était une ville, alors quels en seraient les quartiers? » a guidé notre travail : aujourd’hui, à l’heure où notre manière de vivre la ville et le territoire connait un changement d’échelle, nos pratiques du territoire et les activités qui ponctuent nos déplacements démontrent une autre dimension des notions d’appartenance à la ville. Concevoir une carte présentant les quartiers de la métropole, des quartiers qui seraient définis en fonction de notre sentiment d’appartenance par des caractères remarquables, propose ainsi un instantané des pratiques et des appropriations actuelles du territoire. Elle nous montre une nouvelle manière de vivre la métropole, de réaffirmer ses spécificités culturelles et patrimoniales, et de révéler des lieux et des pratiques qui participent aujourd’hui au développement et au rayonnement de la métropole Marseille-Provence. La réalisation de cette carte est une expérimentation, un objet proposé pour ouvrir le débat, pour s’interroger et partager nos réflexions sur le territoire, sur ce qui le compose et ceux qui l’habitent.

71






Manifesto. « Dessiner pour comprendre le territoire. Notre postulat est que l’expérience cartographique est l’acte premier de la fabrique d’une connaissance partagée du territoire observé, avant de pouvoir s’y confronter pour le traverser, le parcourir, ou bien projeter sa transformation. » Préface, Atlas métropolitain.




projets

Fahrenheit : un laboratoire de circulation du savoir concours pour la Bibliothèque Centrale d’Helsinki Stefano Boeri Architetti & Dontstop Architettura

El Canopeo, un jardin d’essai dessiner la densité horizontale à Séville master/1 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille



Fahrenheit Un laboratoire de circulation du savoir concours pour la Bibliothèque Centrale d’Helsinki 2012 Stefano Boeri Architettura & Dontstop Architettura

81 Le projet proposé par Stefano Boeri Architetti pour le concours international de la bibliothèque centrale d’Helsinki interroge notre manière d’utiliser les lieux dédiés à la connaissance. Implanté en plein coeur de la capitale finnoise, Δ Fa hre nhe i t est un paysage de la connaissance. Le site, structuré dans un système d’espace à différents niveaux plus ou moins spécialisés permet un échange continue d’idées, d’informations et de pratiques favorisant la transmission de la culture.



Manifesto. Δ Fa h renhe it est un endroit qui dépasse l’esthétique traditionnelle d’une construction publique, pour interpréter et remettre en forme la préservation et la circulation de la connaissance dans le monde contemporain. Δ Fa h renhe it est un édifice qui ressemble davantage à un paysage qu’à une superstructure, qui gomme les hiérarchies traditionnelles des espaces, pour donner du sens à chacun d’entre eux. Δ Fa h renhe it est une infrastructure capable d’intégrer les besoins technologiques, culturels et sociaux des années à venir et capable de changer avec eux. Le nom Δ Fahre nhe it définit la bibliothèque comme un outil qui configure l’espace à partir des différentes considérations environnementales : température, éclairage, isolation phonique et pénétration de la dimension visuelle et spatiale.


plan de situation



niveau 0

niveau 1


niveau 2

niveau 3





El Canopeo, un jardin d ’essai densités végétales et urbaines dessiner la densité horizontale à Séville 2014 École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille master/1 studio de projet sous la direction de Gilles Sensini

Penser l’évolution de la ville sans la dénaturer est l’enjeu de ce projet. Notre projet propose de s’interroger sur la constitution d’une entrée de ville, celle de l’entrée ouest de Séville, une ville au tissu urbain ancien et aux spécificités affirmées. Notre regard veut interroger les changements d’échelle, et la capacité du projet urbain à produire, par le biais de différents outils combinés entre eux (la mobilité, la densification et la reconstitution de parc urbain), une entrée de ville, qui ne la dénature pas et qui porte ses spécificités. El Calle Odiel est requalifié et devient le générateur du développement urbain. Il lie les rives et les différents tissus et entraîne avec lui l’arrivée de 3 aspects de développement : le déplacement urbain et métropolitain, la qualification de l’espace public comme générateur de lien social et la densification en continuité de centre urbain.

91



« Les formes urbaines à densité horizontale sont des tissus urbains composés de maisons et de petits immeubles collectifs en rangées serrées, construits entre mitoyens, organisés autour de cours ou de patios. Elles s’apparentent toutes à un même mode de conception, dont la principale caractéristique est la faible hauteur des constructions associée à une densité relativement importante et à une forte occupation au sol. Il s’agit à peu de chose près et suivant ce que l’on en sait, du réemploi de la matrice de l’îlot romain, avec le domus et l’insulae, voire à l’environnement préhistorique de la formation des villes. C’est l’archétype de la médina méditerranéenne et le modèle des villes nouvelles hispaniques issu des Lois des Indes. » Gilles Sensini


Manifesto. Connecter Densifier mobilité Ré-interroger notre manière de se déplacer en ville est la première étape du processus de changement urbain. L’entrée de ville est alors considérée comme une étape, où les échelles changent, les modes de déplacement se transforment et ralentissent. La mise en tension de polarités intermodales existantes et l’appui sur le réseau de transport sévillan permet de structurer la trame du projet.

canopée Le projet, à la lisière entre ville et nature vient proposer un espace vert de déambulation, la canopée. Élèment structurant du projet, la canopée est pensée avant tout comme un espace public générateur de lien social, à l’échelle des parcs urbains sévillan. Sa structure, tramée et organisée suivant un motif d’une répétition de 3 arbres emblématiques de la végétation méditerranéenne, permet de créer un véritable maillage piéton, et ainsi de participer au tramage viaire du projet.

densité Située sur une rive à vocation d’extension de la ville, la zone de projet justifie l’injection d’une forte densification. Les modèles de densification que nous proposons répondent aux installations et tissus existants. L’ « îlot patio », le modèle que nous développons est une forme urbaine à densité horizontale: 20 logements par îlot, articulé avec des équipements publics de proximité permettent de recréer des micro-polarités au sein de la nouvelle rive. Cette réinterprétation de l’îlot à patio traditionnel sévillan induit une nouvelle manière de tisser l’espace public tout en proposant des qualités d’habiter et des modèles architecturaux dans la continuité de ceux qui font la particularité de Séville.


le tram pour alternative

réamménagement del calle odiel

prolongation du tram 1

marquer l’entrée de ville en réduisant la voiture

création d’un pôle multimodal et d’un parking relais

mobilité

3 arbres

oranger

-

eucalyptus

-

palmier

une trame régulière

une structure modulable

permettant la modulation

à vocation publique et culturelle

canopée

20 l’îlot patio

mixité entre le tissu trianais existant

une typologie de densité horizontale

et la création de nouvelles typologies

densité

hiérarchisation des espaces publics


Instaurer une stratĂŠgie orientations mĂŠtropolitaines

5 3

6

4

1 2


1

encadrer les tissus existants

2

relier El calle Odiel à Séville

3

mettre en tension les polarités

4

étaler la densité végétale

5

un espace métropolitain à l’échelle de Séville

6

injection de tissus denses et micro-polarités


P Ô L E M U L T I M O D AL

EL CALLE ODIEL

L‘ÎLOT DENSE


LE « H »

CANOPÉE

TRIANA


«Jardin d’essai» urbain un prototype de modulation


EL CALLE ODIEL el calle odiel : structure de la voirie


«Jardin d’essai» végétal l’espace public par les plantes


CANOPÉE

modulation de 6 trames

système d’irrigation


«Jardin d’essai» de l’habiter l’îlot patio

niveau 0

niveau 1


niveau 2


«Jardin d’essai» de l’habiter modulation et fonctionnement

6

13

4

20

ÎLOT PATIO

îlot patio

équipements publics

service de proximité

k




collections

Habiter autour d’un vide Permanence du modèle à patio dans l’habitat Mémoire de master sous la direction de Gilles Sensini

Échelles et vitesse, une perception de l’espace traversé mémoire de licence sous la direction d’Olivier Ocquidant licence/3 - École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

« Frontiera », collection de situations habitées expérimentation photographique projet personnel + publication + exposition



Habiter autour d ’un vide Permanence du modèle à patio dans l’habitat mémoire de master sous la direction de Gilles Sensini 2015 École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Ce mémoire est né de mes déambulations à travers les rues de Séville, Grenade et Cordoue. Ces villes, façonnées par les empreintes de cultures venues d’Orient et d’Occident présentent un patrimoine très riche: des luxurieux palais almohades aux petites maisons de centre historiques, chaque architecture est une découverte. Arpenter et observer c’est aussi vouloir voir l’invisible. Derrière ces rues aux azulejos colorés, se cachent, au coeur des îlots de petites cours. Ces petits immeubles à cours, fermés sur la rue par une porte nous intrigue. Que cache-t-il? Quelle histoire nous racontent-ils? Témoins de la vie des citadins et de l’histoire des mutations urbaines qui ont façonné les villes, ces immeubles à cours constituent un archétype architectural depuis l’antiquité. La découverte de ces petits immeubles est une invitation à un voyage bien plus profond: un voyage qui nous ramène aux fondements même de l’architecture, l’abri et la protection, et qui bien au-delà, nous interroge sur nos origines.

111


13

Projets de ré férence


Résumé, Atlas de voyage ou de récits, cet atlas est avant tout un outil de compréhension des formes urbaines. La classification des immeubles à patios permet de s’interroger sur la morphologie des tissus et leurs évolutions. Ensuite, s’interroger sur l’histoire, connaître et manipuler des archétypes est l’étape clé pour poser tout questionnement sur l’évolution de la ville. Cet atlas propose de s’interroger sur les caractéristiques de l’archétype d’habitation à patio, et de sa permanence à travers l’Histoire architecturale. La collecte de vingt projets significatifs, répartis suivant trois grandes époques (antiquité, époque moderne et époque contemporaine) a permis de dégager cinq grandes caractéristiques du modèle architectural. Ces cinq caractéristiques métaphoriques constituent la matrice d’analyse à travers laquelle nous tenterons de démontrer la permanence du modèle jusqu’à nos jours et surtout, sa capacité à être encore aujourd’hui, porteuse d’outils actuels et innovants dans la conception d’habitations. Au-delà des caractéristiques de formes architecturales, de densité, de systèmes écologique, l’enjeu de cet atlas est de montrer que Pompéi, les villes romaines, Cordoue, Séville, Grenade, Fez ou encore Kairouan ne doivent pas être considérées seulement pour leurs valeurs historiques, mais comme le matériau vivant sur lequel nous devons prendre appui pour construire les villes de demain.


iMMEUBLE DE LOGEMENT CALLE Doña María Coronel Séville Espagne Cruz & Ortiz 1974


Manifesto.

« Le patio c’est donner une forme à la lumière » « Le patio est un trou », pourrait-on dire, est la caractéristique la plus évidente pour définir ce qu’est le dispositif d’habitat à cours dans l’Antiquité, qui évolua en maison à patio. La différence entre la cour du patio réside dans le fait que ce dernier occupe une position plus centrale, plus fonctionnelle et car il est perçu comme un lieu d’habitation et de vie familiale, contrairement à la cour qui est majoritairement un lieu de passage. Les formes architecturales ont évolué, et aujourd’hui apparaissent des formes organiques à l’alternative des formes de patio rectangulaires.

« Le patio c’est un toit » Si le patio est un vide, on pourrait dire que l’important dans ce vide, c’est ce qui s’étend audessus de nos têtes: le ciel. La cinquième façade du patio pourrait alors être définie comme le toit, qui le borde et l’enveloppe.

« Le patio c’est tourner en rond » La maison à patio est une maison qui se regarde sur elle-même. En arabe, le mot « dar » signifie « maison » et il prend son origine dans le mot « dara » qui signifie « tourner en rond ».

« Le patio c’est une invitation à l’introspection de soi-même » « Certes, elle est apaisante et tutélaire cette maison sans fenêtres, aveugle à la lutte des hommes et sourde à la clameur de leurs colères, défendue par ses murs comme un tombeau par le sable. La vie y est secrète, calme et ineffleurée comme l’eau lontaine d’un puits. »

« Le patio c’est un trou dans la nappe » Le patio caractérise un type d’habitat plutôt urbain que rural. L’agrégation des modèles les uns aux autres, depuis l’Antiquité, suivant des rythmes orthogonaux s’adaptant à l’orographie du terrain montre la capacité du modèle architectural à densifier les villes, dans n’importe quelle région géographique du globe et parcourant les exigences des civilisations.



Échelles et vitesse Une perception de l’espace traversé mémoire de licence sous la direction d’Olivier Ocquidant 2013 École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

Par l’expérience d’un parcours en TGV effectué entre la gare d’Avignon TGV et celle de Marseille Saint-Charles, on propose une nouvelle lecture des espaces traversés. Le TGV, par sa capacité à traverser, en un temps très court, des étendues géographiques très différentes permet de les apprécier. Des étendues « vides » à l’intérieur « plein » des villes, il crée un lien entre le grand paysage et les centres urbains. C’est en cet atout de « révélateur » des transitions et ruptures qui interviennent dans le territoire, que l’expérience du TGV permet de mettre en évidence les échelles du grand territoire, de l’aire urbaine et de la proximité, qui imbriquées entre elles montre l’interdépendance des aires urbaines. Par la découverte et l’analyse des gares d’Avignon TGV et de Marseille Saint-Charles, ce mémoire interroge la capacité de ces gares à être les « bourgeons de développement », telles qu’elles ont été conçues. Gare du progrés, ou gare symbole d’une histoire et d’une ville, les gares de TGV Méditerranée permettent de dresser un portrait de notre rapport actuel à la mobilité. Ancrées dans les tissus existants ou au contraire, établies en lisière des villes, ces gares nous montre à quel point la mobilité, si elle est articulée en des points précis du territoire, peut devenir porteuse d’un réseau dense, support d’un développement à la mesure de l’homme pour les villes de demain.

117



« Frontiera », collection de situations habitées projet photographique 2012-2013

Commencé en juillet 2012, Frontiera est un projet photographique personnel ayant pour but de constituer un journal photographique quotidien durant un an. L’exercice consiste à se positionner, chaque jour, cinq minutes, sur une vision, un récit, une photographie qui relate une situation vécue, un espace traversé, une personne rencontrée. Ce petit carnet de mémoire raconte bien plus qu’une série de photographies. On y observe, au fur et à mesure des jours, une évolution des prises de vues par rapport à l’espace, la lumière, les objets photographiés. Il devient un outil pour expérimenter le cadrage, l’exposition, la lumière, les couleurs. Frontiera a évolué au fil des semaines, il a dépassé le simple cadre d’un travail personnel et a fait l’objet d’exposition et de publications. Il a été un espace me permettant d’appréhender l’outil photographique comme vecteur d’un message, et surtout d’une façon de percevoir les espaces habités.

119


.oiloftrop


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.