10 du Mat

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Le canard qui vous fait du bien n°1 - Du 22 au 29 janvier 2015

passion bouffe

lyon, ville tentation ? salon de l’étudiant stress sur le web

le « presque » hacking du site de l’express

temple de la promotion tronche de la semaine

laurent combe, animateur de radio canut


Oyez, oyez

10 du Mat, le retour du canard Cher lecteur, Un an d’attente pour le retour de 10 du Mat. Aujourd’hui, c’est sous un nouveau jour qu’il renaît. Votre canard sort de son nid tous les jeudis matin, à dix heures précises, pour vous accompagner toute la semaine. Seize pages qui s’adressent à vous, étudiants du campus René-Cassin, pour vous offrir l’information sous un nouveau jour. Je vous entends déjà au loin, me dire avec le ton nonchalant qui vous caractérise tant : « M’en fous. » A cela je vous répondrai que non, l’actualité, vous ne vous en « foutez » pas. Ce qui vous gêne, c’est que vous la connaissez déjà. Enfin, pensez la connaître. 10 du Mat fait donc le pari de vous transmettre l’information souvent peu médiatisée, toujours de manière décalée et irrévérencieuse. Vaste programme pour un jeune canard. Dans ce premier numéro, vous trouverez toutes les bonnes excuses du monde pour ne pas tenir vos bonnes résolutions et vous précipiter sur les différents événements lyonnais gravitant autour de la cuisine. Oui, cher lecteur, Lyon a définitivement pour but de vous rendre obèse. Vous trouverez aussi des sujets de société, qui vous concernent et vous donnent l’occasion de mettre en perspective votre position. En effet, tous les campus de la ville ne vivent pas le plan Vigipirate uniquement de 7 h 30 à 9 heures du matin. Comme nous voulons aussi vous offrir des infos « qui vous font du bien », 10 du Mat met un point d’honneur à relater les histoires qui méritent d’être racontées, celles qui font sourire, font preuve d’initiative ou qui manquent de lumière. Car, il ne faut pas se mentir, qui aurait bien pu se douter que le Danemark produisait des publicités pour que sa population copule, si ce n’est en lisant ce magazine ? Vous avez donc entre les mains un canard qui vous ressemble (pas au sens strict du terme, évidemment). Que vous soyez « le sportif du dimanche » ou encore plus cruel que les articles du « jugement dernier », des rubriques à retrouver dans ce magzine, 10 du Mat est LE canard à lire pour passer une bonne semaine, tout en étant informé.

alexandre festaz

OURS Edité à l’ISCPA Lyon

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Directeur de publication Isabelle Dumas Rédacteurs en chef Martin Casamatta et Alexandre Festaz

@iscpalyon #10dumat

Secrétaire de rédaction Léa Cardinal Maquettiste Garance Cherubini

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Rédacteurs Léna Ailloud, Lorenzo Calligarot, Lizzie Carboni, Léa Cardinal, Garance Cherubini, Alexandre Festaz, Kévin Charnay

@10dumat

Irchade Kari, Antoine de Longevialle, Arthur Vernassière

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ça fait jaser C’est un complot : les pros de la bouffe lyonnaise veulent me rendre obèse p.4-5 Orgie de bouffe : le règne du gras p.6

c’est passé à la trappe Hun, 30 ans sur le devant de la scène p.11 Danemark : les capotes restent au tiroir p.11

CHAPEAU BAS Café du Rhône : deux Lyonnais reprennent une épave p.7

retour vers le passé Corées : les raisons de la séparation p.12

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en jeux de société

la tronche de la semaine

Salon étudiant, temple de la promotion ? p.8 Le « presque » hacking du site de L’Express p.9

Laurent Combe, animateur de Radio Canut. p.10

le sportif du dimanche

ecran total

La traversée de Lyon en palmes p.13

Paris réussi pour la mini-série d’Arte p.14 3

le jugement dernier Chronique : Walker Paris ranger p.15

photomaton Photo de la semaine : trans en Colombie p.14


ça fait jaser

Théorie du complot : les pros de la bouffe lyonnaise cherchent à me rendre obèse

2015. Ah, 2015 ! Nous y sommes, comme on dit. 2015. Et comme chaque début d’année, l’heure est aux résolutions. Voici les miennes : en 2015, je serai moins insupportable que mes collègues de boulot insupportables, je réduirai mes neuf cafés par jour à trois, et je me concentrerai plus sur le match de foot en lui-même que sur les bières que j’avale en même temps. Je me coucherai plus tôt, et me lèverai moins tard. D’ailleurs, j’arriverai au boulot à l’heure et je me trouverai un mec. Mais avant tout et surtout, cette année, je maigrirai.

alléchant, n’est-ce pas ? © DR

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rop facile : un peu de jogging au parc de la Tête d’Or, refuser l’invitation de mes parents à venir manger des andouillettes au Vieux-Lyon tous les dimanches et je me répète, mais j’arrête les bières. Un vrai soulagement de respecter ses engagements pour une fois. Dernière chose : je vais, trois fois par semaine, soulever des poids et faire du sport, histoire de me muscler plus vite. Chose dite, chose faite : je file direction la salle de sport de mon quartier. Et là, arrivée devant la bouche de métro, c’est le drame. On vient de me refourguer un flyer. Sur l’affichette, trois pâtisseries sur un fond bleu. Juste au-dessus, je lis : « BIG : Biennale internationale du goût ». Sacrebleu. Je ne perdrai pas de poids cette année. Adieu corps de rêve.

1,7 km de bouffe Pour la première fois, le sacro-saint Sirha, le Salon international de la restauration, de

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l’hôtellerie et de l’alimentation (rien que ça), l’événement où les accréditations presse se bradent plus vite qu’une place pour un concert privé de Beyoncé, s’ouvre au grand public. Enfin, calmez vos ardeurs : la BIG n’est qu’un modeste événement organisé en parallèle. Un « off » comme on aime à l’appeler dans le milieu. La BIG, donc, Biennale internationale du goût – l’acronyme est bien trouvé, vous en conviendrez – campera donc à Lyon du 24 au 28 janvier. Le temps fort de la manifestation se trouve incontestablement dans l’animation baptisée « Le tunnel du goût ». Laissez-moi vous détailler les caractéristiques de ce traquenard culinaire. 1,7 km de parcours, des dégustations et ateliers autour de produits locaux, et le plus long plateau de fromages du monde. Du MONDE. Et tout ceci organisé dans la voie réservée aux modes doux du tunnel de la Croix-Rousse. En plein centre-ville. Mais comment diable résister à l’appel des papilles !


ça fait jaser Et attendez, il y a plus. Le dimanche, Le Sucre organise « De la bouche aux oreilles », un repas musical durant lequel des chefs cuisineront sur scène, pendant que simultanément, un DJ jouera la musique que les effluves lui inspirent. Vous en demandez encore ? Le lendemain, aux halles Paul-Bocuse, l’association des commerçants privatise les halles rien que pour vous, et ce jusqu’à minuit. Bon, par contre, c’est 120 €. C’est un détail notable. Mais parfois, la bonne bouffe requiert des sacrifices. Zappez le resto de la Saint-Valentin et offrez-vous une nuit aux halles, en solo, posé. Comme tout bon festival qui se respecte, des « extras » seront aussi proposés. Parmi eux, je citerai entre autres le concours du plus grand mojito du monde. Parce que oui, non seulement la BIG veut m’inciter à manger, mais elle va aussi me faire boire. Et si le rhum, c’est pas votre tasse de thé, il y a aussi le concours de la plus grande dégustation de champagne du monde. Les mecs du Sirha n’ont-ils donc aucune limite ?

Le « Cannes » de la gastronomie Manifestement, non. Mais qui a eu l’idée de créer un événement d’une telle envergure ?

nels - qui s’y rendent chaque année (voir infographie ci-contre).Le Sirha s’est quelque peu forgé une image de marque, je dirais. Depuis 2011, il s’offre même le luxe d’avoir une Télé Sirha, qui tourne des reportages in situ durant les jours de salon. Il s’est étoffé, en intégrant des concours et rendez-vous annuels de renommée. La même année, le Sirha accueillait le Salon national de la boulangerie. En sachant qu’il y avait alors déjà une Coupe du monde de la pâtisserie.

la rolex des toqués

En 1983, Georges Delangle, Meilleur ouvrier de France en charcuterie, décide d’organiser le premier « salon des métiers de bouche ». Puis, en 1987, le Sirha devient le Sirha. Enfin, il prend son nom actuel, quoi. Depuis, le salon a acquis une renommée internationale, et au passage, aide Lyon à se conforter dans son titre de capitale de la bouffe. C’est un peu le « Cannes » de la gastronomie. En témoigne le nombre de visiteurs - tous professio-

On s’en met plein la panse, mais avec bonne conscience

Mais l’événement le plus connu, la Rolex des toqués, demeure l’indétrônable Bocuse d’or. Mais si. Vous connaissez forcément le Bocuse d’or (non mais si, réfléchissez). Ce modeste concours, qui se veut être la référence mondiale la plus prestigieuse dans le domaine de la cuisine, a été créé par le grand gourou Paul Bocuse en 1987. Vingt-quatre chefs de plusieurs pays s’affrontent pendant 5 h 35 devant un public, dans une ambiance survoltée, couverte par un animateur qui se prend pour un coach de boxeur. Modeste, j’ai dit. Et le gagnant remporte une statuette d’or. Quand je vous parlais de Cannes...La municipalité de Lyon a d’ailleurs décidé de construire Eurexpo exprès pour accueillir l’événement. Non, ça c’est faux. Ah oui, parce que j’ai oublié de vous dire, mais dans mes résolutions pour 2015, il y avait aussi « arrêter de mentir »... garance cherubini et léna ailloud

Le Sirha de plus en plus gourmand

Parmi les nombreuses recettes qu’il propose, la finale de la Coupe du monde de pâtisserie, créée en 1989, se déroulera les 25 et 26 janvier prochain. Temps de cuisson : de 9 à 18 heures. Une des 21 équipes originaires du monde entier, déjà sélectionnées au préalable, gagnera ses éperons à coup de batteur, de fouet, de farine et de sucre. Pour cette nouvelle édition, les équipes mélangeront un pâtissier, un chocolatier et un glacier. Le tout sera ensuite épluché avec précision par le jury officiel : le célèbre chef pâtissier italien Iginio Massari. Cette année, un nouvel ingrédient viendra s’ajouter au spectacle : la participation de l’Algérie, du Guatemala et des Philippines. Mais le concours se complique tout de même : en plus des six épreuves à réaliser en dix heures, les candidats devront intégrer obligatoirement un bloc de chocolat Valrhona. L’événement dont personne n’a envie de perdre une miette. A noter que seuls les professionnels y sont conviés. Sinon, c’est 75 €.

En plus de se vouloir prestigieux, le Sirha se veut être un salon modèle. Oui, le Sirha pense à tout le monde, mais non, il ne gaspille pas ! La preuve : en 2013, les exposants avaient offert 14 tonnes de nourriture à la Banque alimentaire du Rhône. Et cette année encore, les restes seront intégralement cédés à cette même association, qui redistribuera à plus de 120 autres structures. Mais la bonne conscience de l’événement ne s’arrête pas là. Le Sirha veut prouver qu’il est soucieux de l’environnement : une société Meiko, pour les intimes - collectera et recyclera les déchets. D’ailleurs, un système innovant de tri et de traitement des biodéchets, appelé WasteStar, sera installé sur place. Il se dit même que l’installation serait nominée au grand prix de l’innovation du Sirha 2015. En bref, les organisateurs du Sirha auront au final, bonne conscience… et quelques maux d’estomac.

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ça fait jaser

Orgie de bouffe : le règne du gras Salons culinaires, réseaux sociaux, émissions de téléréalité, livres de cuisines divers et variés… La bouffe est partout. Et elle intéresse aussi bien les passionnés et initiés que les amateurs et les « instagrameurs ». Tour d’horizon

un café très gourmand ©deborah zago

plaisir culinaire et marin © deborah zago

junk food de luxe ©deborah zago

artons tout d’abord de ce simple constat : la bouffe rassemble. On échange rarement aussi bien qu’assis autour d’une table, un verre à la main. Et ce, depuis bien longtemps : même Jésus était un adepte des banquets et de la bonne bouffe, il suffit de regarder le célèbre tableau La Cène, ou de lire Gargantua de Rabelais ! Plus modestement, les repas sont un rendez-vous quotidien pour beaucoup de familles qui profitent de ces moments pour se retrouver. Pour d’autres, il s’agit d’une véritable corvée, notamment au moment des fêtes de fin d’année où l’on frôle la crise de foie. Et pour continuer dans l’excès, il y a plus de 40 ans, le cinéaste Marco Ferreri imaginait même une orgie de nourriture dans son film La grande bouffe, en mettant en scène un suicide collectif où les personnages mangeaient jusqu’à en faire une overdose. Au final, peu importe ce qu’il y a dans nos assiettes, la bouffe est toujours un prétexte pour passer un moment ensemble. C’est valable aussi quand il s’agit de regarder les autres manger et cuisiner, en témoignent les (trop) nombreuses émissions culinaires. Master chef, Top chef, Oui chef et autres programmes comportant le mot « chef », connaissent aujourd’hui énormément de succès en France et dans le monde entier. Plus de 5 millions de familles, de célibataires, de

jeunes et de vieux étaient devant leurs écrans pour regarder les candidats de l’émission Master chef suer en désossant leur volaille.

que ça. En même temps, rien n’attire plus les « likes » et les abonnés qu’une grosse part de gâteau ou qu’un bon cheeseburger dégoulinant, non ? (Certes, les chats sont aussi un autre bon moyen pour attendrir les followers). Certains utilisateurs, comme « Love_food », comptent jusqu’à 3,3 millions d’abonnés. Même si certaines photos d’amateurs sont un peu moins ragoûtantes, il faut bien avouer que la plupart des publications ont le don immédiat de nous filer la dalle avec leurs tables gargantuesques. D’ailleurs, parler de bouffe m’a donné faim. Bon appétit ! Déborah Zago

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La bouffe, « ciment culturel » La direction des programmes de TF1 a expliqué au site Stratégies.fr que « les émissions de cuisine sont un véritable ciment culturel, qui créent une résonance forte ». Estelle Boutière, responsable du pôle contenu chez NPA Conseil, précise : « Il y a eu une évolution : la cuisine est devenue une passion, ce n’est plus une corvée. Depuis dix ans, les gens ont plus de temps libre pour bricoler, cuisiner, etc. La télévision a naturellement fait écho à cette tendance de fond ». En plus des grandes bouffes sur les petits écrans, les cours de cuisine particuliers et en groupe ont également profité de cet engouement collectif et le nombre de personnes voulant cuisiner des sushis dans un atelier pro ne cesse d’augmenter.

#foodporn Les lieux où l’on croise le plus de bouffe sont probablement les réseaux sociaux. Et les émissions de télé l’ont bien compris. Lors des prime times de TF1, les téléspectateurs sont appelés à réagir en direct sur Twitter. Instagram compte plus de 148 millions de photos comportant le hashtag « food ». Rien

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site de rencontre pour célibataires gourmands Fini les premiers rendez-vous gênants et parfois même un peu glauques avec celui/ celle que vous avez rencontré via un site de rencontre ! Le site Meetserious.com propose à six célibataires de se rencontrer autour d’un repas dans un bon restaurant. Le concept est original et plutôt fun. Et puis, si ça ne colle pas avec les personnes que vous rencontrez, vous payez votre addition et vous ne devez rien à personne ! En plus, vous avez de la bouffe en direct pour vous consoler. Elle est pas belle la vie ?


chapeau bas

Café du Rhône : une épave reprend le large Tenu jusqu’ici par des propriétaires qui songeaient plus à la retraite qu’à travailler, le Café du Rhône se dépoussière enfin. Raphaël et Charles, deux amis Lyonnais, ont décidé de reprendre l’affaire. Ils nous ont ouvert leurs portes.

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l aura fallu un an pour que Charles et Raphaël, ces Lyonnais âgés de 30 ans, obtiennent le droit de reprendre le Café du Rhône. Avant eux, ce lieu ancien et à la fois mythique de la ville, appartenait à un couple de septuagénaires. Grandement attachés à cet établissement, ces derniers n’étaient plus en capacité physique de poursuivre l’activité de restauration et de « limonade », comme on dit dans le jargon. A en croire les passants, le café ouvrait les jours de marché, et encore. Laissée pour compte, la cuisine n’avait plus grande utilité non plus. Dur de quitter son petit nid pour l’ancien patron. Raphaël, le nouveau maître des lieux, l’avoue : « C’était son endroit ici, il se sentait comme chez lui. » Les anciens sont peut-être partis du Café du Rhône, mais son charme est resté intact. Il faut le dire, ce petit café-resto est tout de même classé monument historique, raison pour laquelle Raphaël et Charles décident de garder le côté traditionnel et la décoration rustique, datant de 1902.

Des bons vivants aux commandes Diplômés d’une école hôtelière, le duo d’amis

décide de réactualiser l’endroit, à sa sauce. En plus de la salle principale où les clients peuvent déjeuner un maquereau grillé ou boire un simple (mais bon) jus d’abricot, Raphaël et Charles ont investi une salle à l’arrière, qui fait également office de restaurant.

Côté cuisine, plus rien dencomparable à ce que les anciens propriétaires offraient à leurs clients. Désormais, les chefs font partager deux types de cuisine radicalement différents. D’un côté, Yassine cuisine des plats lyonnais traditionnels, de l’autre, Pierre joue de son génie créatif en concoctant des assiettes végétariennes et bio. Raphaël constate que la clientèle s’est largement diversifiée : « La clientèle était à refaire mais le bouche-à-oreille a bien fonctionné. On reçoit des gens de 25 ans, des retraités et pas mal d’étrangers ». Avec des journées de 15 heures, Raphaël et Charles prévoient d’embaucher de nouvelles têtes pour les aider au service. Ces derniers assurent qu’ils paient un loyer important et « pour payer ça raphaël, nouveau gérant du café du rhône © léa cardinal tous les mois, il en faut des plats A 30 ans, on aime encore faire la fête, n’est- du jour ! », ironise le jeune homme. ce pas ? Rien que pour ça, les serveurs ont 23 quai Augagneur, Lyon 3e. eu la bonne idée de retaper deux pièces : un bar et un sous-sol, qui servaient jusque- Tél. 04 78 60 88 04. Ouvert tous les jours. là de dépôt. Dans la première, ils proposent Menus : 12€ (végétarien midi), 15€ (midi), à leurs clients de déguster des rhums et 15€ (végétarien soir) et 20€ (soir). Brunch whiskys dans une ambiance tamisée (et à des samedi et dimanche de 11h30 à 15h : 23€. prix abordables), dans l’autre, ils font la fête léa cardinal jusqu’au bout de la nuit.

BRÈVES DE COMPTOIR La victoire du foie gras Ils se nomment : le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras. Et c’est grâce à eux que ce produit haut de gamme a connu une telle célébrité en 2014. En assurant la promotion de ce délicieux pâté de luxe, les ventes de l’an dernier sont en hausse de 3,1% par rapport à 2013, dans l’Hexagone comme à l’étranger. D’ailleurs, nos amoureux des palmipèdes ont consulté leur horoscope pour 2015 : le foie gras s’exportera jusqu’à Taïwan et fera son grand retour en Californie. Encore une victoire de canard.

Lénine serait mortel Dix jours de prison pour avoir aspergé de l’eau bénite sur le mausolée de Lénine, place Rouge, à Moscou. C’est la sentence prononcée le 20 janvier et qui condamne deux artistes, du collectif Blue Rider, pour « troubles à l’ordre public ». La veille, ils avaient en effet déplacé des barrières pour atteindre l’édifice et avaient scandé un « Lève-toi et marche ! », à l’adresse du leader de la révolution d’Octobre. Le but de cette action était de mettre fin au mythe de l’immortalité de Lénine.

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Un distributeur de billet généreux Le week-end dernier, un distributeur automatique de billets à Cognac, en Charente, distribuait des billets de 20 € lorsque l’on voulait en retirer dix. Les habitants, vite attirés par cette nouvelle, se sont précipités sur le DAB. A une heure du matin, plus d’une quarantaine de personnes faisaient la queue, selon La Charente libre. Pas de chance, La Poste, responsable dudit DAB, a annoncé que tous les comptes seraient crédités au montant retiré, et non au montant demandé. Fausse joie.


en jeux de société

Le Salon de l'Etudiant, temple de la promotion ? Sourire, charmer et se tenir droit coûte que coûte. Ceci n’est pas le résumé du concours Miss France, mais le programme des jeunes exposants du 28ème Salon de l’étudiant de Lyon, qui s’est tenu du 16 au 18 janvier. Comme chaque année, ils sont nombreux à avoir tenté de convaincre les plus désorientés de s’inscrire dans leurs écoles.

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e vous parle d’un temps que seuls les étudiants peuvent connaître. C’est en ce temps-là, que les salons d’orientation fleurissent à tout va ». Telles seraient les paroles de La Bohème de Charles Aznavour, s’il s’était promené dans les allées de la Halle Tony-Garnier. Car en ce temps où le froid règne en maître, un étrange phénomène apparaît sur le sol français. Un phénomène, qui hante les hivers lyonnais depuis 28 ans et qui se manifeste par le biais d’étudiants, se tenant debout derrière un stand pendant neuf heures et répétant un million de fois « Je peux vous aider à trouver votre voie, moi je l’ai trouvé grâce à mes études », tel un témoin de Jéhovah, avec le sourire bionique de Tom Cruise lorsqu’il débite ses prédications de scientologue. Ce mystérieux phénomène annuel qui frappe la capitale des Gaules se tient en quelques mots : le Salon de l’Étudiant. Le seul événement se déroulant le week-end, sans alcool ni pétards, capable de rassembler des étudiants de 18 à 30 ans, souriant à s’en briser la mâchoire et vantant les mérites de leurs écoles. L’édition 2015 du Salon de l’Étudiant, qui s’est tenue du 16 au 18 janvier, n’a pas dérogé à la règle, en rassemblant au sein de la Halle Tony-Garnier, une importante concentration d’étudiants exposant au kilomètre carré. Mais derrière les sourires Colgate et les discours bien rodés, l’envers du décor est tout autre.

« Payé 300 € pour vendre une formation dans un stand, ça ne se refuse pas ! » « On est payé ! », cette phrase clamée par Clément et Angelo, deux étudiants en médecine, illumine leurs regards cernés. Engagés par la

clément, étudiant en faculté de médecine, séduit les futures recrues © irchade kari

prépa de médecine Avicenne pour promouvoir leur formation, les deux exposants n’ont pas pu dire non, lorsqu’on leur a proposé 300 €, en contrepartie de ces trois jours au Salon de l’Étudiant. « Sinon on n’aurait pas accepté de rester debout pendant des heures à accoster des gens. On n’a même pas de chaises, je suis crevé », confie Angelo à la fin de la journée. Même son de cloche du côté de Sup’ Santé, une autre école de prépa médecine, qui fait appel à ses anciens étudiants et les gratifient de 10,50 € de l’heure pour dire du bien de leur établissement. Mais si certains acceptent de vanter les mérites d’un cursus d’enseignement supérieur pour l’appât du gain, d’autres sont contraints de participer au Salon de l’Étudiant. C’est le cas de Camille, étudiante à l’école de marketing et communication ISEG, qui avait le choix entre s’impliquer dans la vie de son école, en faisant le Salon de l’Étudiant, ou faire une LV2 pour avoir une bonne note. « En plus, ça me permet de rater mes cours du vendredi ! », ajoute-t-elle. Elle n’est pas la seule à choisir ce salon pour améliorer son bulletin. Meryl, en première année de l’école de tourisme IEFT, a décidé de passer son dimanche à convaincre les désorientés de s’inscrire dans son école,

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pour redorer son blason de redoublante et montrer patte blanche avant son conseil de classe.

« Pour le plaisir » Ces mots de Séverine, en BTS Assistante Manager, empruntés à Herbert Léonard, s’opposent à ceux de ses confrères étudiants exposant, cités précédemment. Contrairement aux autres, elle tient le stand de son école « pour le plaisir », et parce qu’il y a deux ans, elle était complètement perdue, mais le Salon de l’Étudiant l’a aidé « à trouver sa voie ». Elle est loin d’être la seule à prendre plaisir à haranguer les foules dans les allées du salon. C’est également le cas de d’Audric, étudiant au sein de l’école privée de web WIS, qui affirme avoir accepté de participer au Salon de l’Étudiant « pour le plaisir » lorsque la chargée de communication de son école le lui a demandé. Pourtant, derrière son envie d’échanger avec autrui, se cache celui de gagner l’iPad mini promis par son école, pour celui qui aura fait le plus de pub. Mais qu’ils soient payés, forcés ou volontaires, tous s’accordent à dire que le week-end prochain, « on met le Salon de l’Étudiant aux oubliettes et ce sera mojitos et grosses fêtes au programme ». Irchade Kari


en jeux de société

Le « presque » hacking de L'Express Vendredi 17 janvier, les sites de L’Express, du Parisien, de Marianne, de 20 minutes, de France Info ou de Mediapart étaient inaccessibles. A ce moment-là, tout le monde pense à une attaque de « cyber-terroristes ». Finalement, pas du tout, juste une coïncidence. Adrien Sénécat, journaliste high-tech à L’Express.fr raconte à 10 du mat cette journée « A 9h45, j’étais en train de checker un truc sur L’Etudiant qui fait partie de notre groupe. La page ne chargeait pas. Je ne me suis pas posé de question à ce moment-là » explique Adrien Sénécat. Ensuite, le journaliste se connecte sur le site de L’Express.fr. Toujours rien. Personne dans la rédaction n’y a accès. « On s’est vite posé des questions. On a rapidement pensé à des attaques » continue le journaliste. A 10h13, le CM du site poste ceci sur Facebook : « Bonjour. Notre site est indisponible pour le moment. Tous les sites de notre hébergeur sont tombés. Il pourrait s’agir d’une cyber-attaque, comme l’avaient menacé des cyber-djihadistes il y a quelques jours. Mais nous ne pouvons l’affirmer pour le moment. » En effet, depuis huit jours, des centaines de

sites d’institutions françaises ont été piratés (mairies, conseils généraux, établissements scolaires, universités, églises ou entreprises …), avec parfois un message sur la page d’accueil annonçant un pic de hacking le 15 janvier.

Un bug de l’hébergeur Finalement, tous les sites concernés ont un point commun. Ils sont tous sur le même hébergeur : Oxalide. « Généralement, quand un site plante, c’est le site qui rame à cause d’un pic d’audience comme aux municipales par exemple. Là, c’est tout l’hébergeur qui était concerné ». Rapidement, on parle d’attaques sur tout l’hébergeur. Ce qui serait très inquiétant. A 11h20, selon 01net, des rumeurs reprennent l’idée d’une attaque visant au dé-

part spécifiquement l’Express. A midi, tous les sites sont remis en ligne. Une matinée éreintante pour les équipes techniques. Oxalide communique enfin via les réseaux sociaux et dément la piste d’une attaque externe. « L’hébergeur nous a rapidement rendu compte. Il nous a signifié qu’il s’agissait d’une erreur de leur part et non d’une attaque extérieure. C’est rassurant, parce que les hackers auraient pu avoir accès à beaucoup d’informations … » raconte Adrien Sénécat. Ce qui a pu provoquer la psychose, c’est le nombre de sites touchés au même moment. Mais en France, il y a peu d’hébergeurs capables d’accueillir de nombreux sites d’actualité. Plus de peur que de mal. kévin charnay

Lapins crétins : le pape fait à nouveau le buzz Le pape François a encore fait parler de lui. Au cours d’une conférence de presse dans l’avion qui le ramenait à Rome après son voyage aux Philippines, il a appelé les catholiques occidentaux à ne pas procréer « comme des lapins ».

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a petite phrase du chef de l’Eglise catholique a fait son effet : tous les médias l’ont relayée. Petit rattrapage pour ceux qui y ont échappé : lors d’un voyage en avion ce mardi, le pape a déclaré : « Certains pensent, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins, mais ce n’est pas le cas. » En d’autres termes, comprenez : pour suivre les bons préceptes du catholicisme, nul besoin d’avoir des coïts à tout-va. Il réitère donc sa position en faveur de la régulation des naissances de manière naturelle : procréez moins souvent, ca

de la phrase qui est la plus intéressante. Lisez donc la suite de ses propos : « Ils (les occidentaux, Ndlr) colonisent les peuples avec des idées qui cherchent à changer les mentalités et les structures mais il n’y a rien de nouveau. Cela a été fait par les dictatures du siècle dernier », a naturellement enchaîné le souverain pontife, en prenant pour exemple les jeunesses hitlériennes. Nous, occidentaux, chercherions donc à imposer nos méthodes de contraception aux pays Le pape François, le 5 juin 2013 au Vatican ©Filippo Monteforte pauvres, en utilisant des méthodes semblables à celles des nazis. On nage en vous évitera d’avoir recours à une contraception artificielle. Sauf que ca, on savait déjà plein point Godwin, là, ou c’est moi ? garance cherubini qu’il y était opposé. Ce n’est pas cette partie

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la tronche de la semaine

Radio Canut, la dernière des radios « pirate » Samedi 17 janvier, Radio Canut était à l’honneur à la Guillotière. Une soirée spéciale s’est déroulée au bar De l’autre côté du pont, dans l’optique de récolter des fonds. Nous avons rencontré l’un de ses animateurs phare.

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45 ans, Laurent Combe est un vieux de la vieille. « L’ancien », comme le surnomme ses collègues, travaille pour Radio Canut depuis 28 ans. Une véritable passion qui a commencé dès l’enfance : « Au départ, j’étais fan de musique. Et radio Canut était la seule radio qui, à l’époque, diffusait du son différent ». Autrement dit, pas du Balavoine mais surtout du hard rock. C’est donc en animant des émissions musicales que notre apprenti journaliste débute dans le métier. Un choix qui vient du cœur, car rien ne le prédestinait à une carrière dans le monde des ondes. Pour preuve, ce Lyonnais d’origine est diplômé d’un master en électronique, à des années lumières du monde médiatique. Mais ses études n’ont pas servi à rien, loin de là. Aujourd’hui, Laurent est également professeur de sciences dans un établissement lyonnais. Une activité à temps plein, qui vient en complément de son job d’animateur : « On est tous bénévoles à « Canut ». Il faut bien que je vive à côté ». « Je ne me vois pas du tout arrêter la radio » Et travailler dans une radio, cela demande beaucoup d’investissement personnel. Pour son émission hebdomadaire du jeudi, dédiée aux informations, Laurent a besoin d’au moins quatre heures de préparation. Pour

prit de Radio Canut, dont le slogan est « La plus rebelle des radio ». Basée sur l’autogestion, chaque membre de l’équipe participe à sa manière à la vie de l’antenne : « Je me sens à part dans ce média. Bien sûr, je n’ai pas tout le temps des sujets originaux, qui sortent de l’ordinaire, mais j’essaye de les traiter avec un angle différent des autres médias. C’est ça qui fait qu’on est une radio libre. Pas de publicité, pas d’investisseurs, du coup j’ai les mains libres ». Dernière survivante à Lyon des radios « pirates » des années 70, Radio Canut est ouverte à toutes les personnes désireuses d’apporter leur pierre à l’édifice. Un bon point pour Laurent, qui considère que tout le monde peut devenir journaliste avec un peu de motivation : « Je veux montrer, avec mes collègues, que ce métier est accessible à tous. C’est une de mes premières motivations ». Néanmoins, la liberté a ses limites. Tributaires des dons laurent combe, derrière son matos radio © antoine de longevialle pour continuer à émettre, Laurent et toute l’équipe louent un studio autant, pas question d’abandonner : « Je ne pour travailler. Une situation inteme vois pas du tout arrêter la radio. C’est, et nable pour la rédaction, qui a vu récemment cela reste, une véritable passion pour moi ». sa facture de loyer multipliée par trois. Après Il faut dire que notre animateur n’a pas choisi 28 ans de fidélité à Radio Canut, Laurent esRadio Canut par hasard. Hormis la musique, père bien trouver une nouvelle station pour c’est surtout le côté « hors système » qui l’a l’héberger, lui et son équipe. attiré. Lui, qui considère France Info comme antoine de longevialle un « média capitaliste », apprécie l’état d’es-

Qui, quoi, comment ? Créée en 1978, Radio Canut est au départ une radio illégale qui doit diffuser dans la clandestinité. Dans l’esprit des radios contestataires de l’époque, elle est officiellement autorisée à émettre en 1982. Cette année-là, la rédaction décide de continuer dans la voie du modèle associatif sans financement commercial. Aujourd’hui locataire d’un studio à côté de la place Sathonay (1er arrondissement), ses auditeurs peuvent la trouver sur la fréquence 102.2. Politiquement engagée, ses programmes sont à l’image de son combat idéologique. Par exemple, l’émission « Idées noires », le mercredi soir, constituée d’une revue de l’actualité fait par des anarchistes, ou encore « Honneur du prolétariat », diffusée le lundi. Radio Canut consacre aussi une bonne partie de ses programmes à la musique, avec des styles très variés tels que l’électro, le blues, le reggae ou le punk.

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c’est passé à la trappe

Hun, 30 ans sur le devant de la scène Hun Sen, 63 ans, Premier ministre du Cambodge, a fêté ses 30 ans au pouvoir. Elu le 14 janvier 1985, il a ensuite fait preuve d’habilité politique, avant d’être réélu à plusieurs reprises au même poste.

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un Sen aime bien les fauteuils, surtout les gros fauteuils dorés. Il réside au palais royal du Cambodge, une modeste demeure dans laquelle il réunit souvenirs et émotions. L’homme démarre la politique très jeune alors qu’il n’a pas encore 20 ans. Il rejoint les Khmers rouges, groupe terroriste qui éliminera 1,7 million de personnes au Cambodge. De cette époque, il gardera du sang sur les mains, même si aucun témoignage ne l’a mis en cause pour violences. Après la fin du régime Khmer rouge, Hun Sen va faire preuve d’intelligence tactique et politique pour accéder au pouvoir, ce mot qu’il aime tant.

Il va d’abord être élu Premier ministre en 1985, pour plus de huit ans. Cela lui plaît tellement qu’il se représente en 1993, mais il perd les élections. Sauf que, Hun Sen est un malin, et va réussir à créer le poste de « Second premier ministre ». Celui-ci est supprimé en 1997, lorsqu’il endosse de nouveau le costume de chef de gouvernement, après avoir perpétré un coup d’Etat. Vous avez dit « mauvais perdant » ? Trois réélections plus tard (la dernière date de 2013), son Parti du peuple cambodgien domine les élections sans laisser de suspens. Une belle estime de soi Hun Sen se trouve beau. Il suffit de parcourir les rues du Cambodge pour observer son joli portrait. Du narcissisme ? Plutôt une envie facétieuse de faire parler de soi. D’ailleurs, son titre officiel, « le très Honorable Monseigneur et Protecteur Hun Sen », tient de la modestie pure. Peut-être fait-il cela pour revaloriser sa politique ? En effet, le tourisme renaît et apporte des ressources importantes au pays. Il faut donc donner une bonne image aux visiteurs. Mais, comme le souligne Smey, une guide touristique francophone au Cambodge, la monnaie du pays fait défaut. « Le riel est la monnaie locale, mais tout se paie en dollar. C’est un gros problème pour le pays et pour les importations. Il y a beaucoup de pauvreté dans notre pays ». Une pauvreté qui ne semble pas émouvoir Hun Sen outre mesure.

Pour voir Hun Sen sourire, repassez en 2018, année de la prochaine élection

Arthur Vernassière

Au Danemark, les capotes restent au tiroir Ils sont fous ces Danois ! Quand un problème survient dans la société, ils emploient les grands moyens. Au Nord du Danemark, le taux de natalité est en chute libre. Les services publics en lien avec l’enfance sont en déclin. Alors l’unique solution trouvée : obliger la population à faire plus de bébés.

«C

héri, la crèche du quartier va fermer. J’ai dix minutes avant le boulot, on fait l’amour ? » J’en connais qui vont être contents. Danois, Danoises, si votre conjoint, plan d’un soir ou mari adoré, vous annonce cette phrase plus que romantique, c’est bien évidemment parce qu’il y est obligé. Le plus petit des pays scandinaves enregistre un des taux de natalité le plus faible d’Europe, avec 1,7 enfant par femme. Le mauvais élève de cette situation, c’est la ville de Thisted, au Nord du pays. 40 000 habitants et seulement 1,6 enfant par femme. Oui, Thisted, là où il fait très froid, où il n’y pas grand chose à faire, et où les longues soirées d’hiver sous la couette sont supposées être productives. Eh bien non ! Alors pour remédier à cette situation déplorable, la municipalité sort l’artillerie lourde.

pagnes publicitaires, et même des cadeaux en échange de tests de grossesse positifs. « C’est une façon inhabituelle de faire les choses, parce qu’il n’existe pas de mémo « ramener le sexy en ville », mais il fallait qu’on fasse quelque chose pour sauver notre ville », explique Lars Sloth, le chef de la municipalité de Thisted, dans une interview accordée au Guardian. Pour le côté délirant du plan, on est en plein dedans. Mais si celui-ci semble complètement loufoque, il est bel et bien d’actualité, au point que les services publics comme les crèches, les écoles ou encore les centres de loisirs menacent de fermer. Si cette méthode semble faire fureur auprès des jeunes couples, d’autres sont moins emballés. Les familles nombreuses, elles, veulent arrêter leur productivité et invitent les autres à faire leur part du travail. Le plan devrait s’appliquer pour les prochaines années, voire s’étendre à d’autres régions danoises. En tout cas, une chose est sûre, le marché des préservatifs risque d’en prendre un coup.

Echange bébé contre récompense La municipalité de Thisted a tout envisagé pour faire remonter le taux de natalité dans la région. Elle est allée jusqu’à lancer des sites de rencontres pour « personnes prêtes à avoir des enfants », des cam-

Lizzie Carboni 11


retour vers le passé

Corées, l'impossible réunification ? Né dans un camp d’internement nord-coréen, Shin Dong-Hyuk est le seul à avoir pu s’échapper. Rescapé du camp 14 , écrit par un journaliste américain, raconte son vécu. Il est aujourd’hui contesté car l’histoire comporterait « plusieurs inexactitudes ». Une nouvelle scène de l’interminable pièce qui se joue depuis 1945 entre les deux Corées. Corée, la fin d’une union Les deux superpuissances nomment alors un dirigeant à leur image, Syngman Rhee. Il devient le premier président de la Corée du Sud, tandis que Staline installe un communiste du Nord : Kim IlSung. Cette fracture n’a pas été décidée Shin Dong-hyuk a réussi à fuir pour raconter son calvaire © ned.com par les Coréens, mais out commença pourtant bien dans ils ont une obligation : choisir leur camp. On le « Pays du Matin calme ». D’après assiste alors à des mouvements de popula légende, il y a 5 000 ans, naquit le lation importants, les communistes fuyant premier Coréen : Dan-Gun. Il est le fruit de vers le Nord, les pro-occidentaux vers le l’accouplement entre le fils du ciel et une Sud. L’apogée des tensions est atteint en ourse, devenue femme par la suite. Ce mythe 1950. Les forces militaires américaines et est connu de tous les Coréens et fonde l’idée soviétiques, parties un an auparavant, ont d’une nation unie. C’est à la fin du XIXème laissé le pays avec la certitude qu’un conflit siècle, dans une Corée encore unifiée, que armé serait inévitable. C’est chose faite en Dan-Gun devient véritablement le symbole de 1950, lorsque la Corée du Nord déclenche l’identité nationale. Le pays est alors convoité une offensive le long du 38ème parallèle. Les par de nombreux Etats impérialistes, comme troupes nord-coréennes entrent dans Séoul. la Chine et la Russie, pour son intérêt géostratégique. Les Coréens s’emparent de la figure et s’enclavent dans une autarcie quasi-totale : pas de commerce, de missionnaires ou de traités, ce qui lui vaut le surnom, encore appliqué à la Corée du Nord actuelle, de « royaume ermite ». En 1910, la péninsule tombe néanmoins sous protectorat japonais. Les Nippons vont s’atteler, jusqu’en 1945, à moderniser l’ensemble du territoire par la force. Tramways, tout-à-l’égout, gaz de ville, téléphones et bien sûr industrialisation massive, particulièrement au Nord. L’arme nucléaire, qui entraîne la reddition japonaise, change aussi le destin de la Corée. Les vainqueurs s’octroient alors chacun leur part du gâteau, délimitée au 38ème parallèle. Le Nord sera sous l’influence de l’URSS, tandis que le Sud ira pour les Américains.

T

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Toutefois, la communauté internationale prend logiquement partie pour le gouvernement pro-américain et ordonne une riposte. La Chine et l’URSS soutiennent, eux, les communistes du Nord. La troisième guerre mondiale n’est pas loin mais, après deux millions de morts, il est finalement décidé avec l’armistice de Panmunjom, de créer une zone démilitarisée. Longue de plus de 200 km, cette zone symbolise encore le cœur de la fracture coréenne. Les tentatives d’unifications seront nombreuses, mais chaque pas que les deux pays font l’un vers l’autre est entravé par des incidents diplomatiques (attentats, discours provocateurs, accrochages entre pêcheurs…). Aujourd’hui, malgré des signes encourageants, comme l’ouverture de l’aide humanitaire vers le Nord, des accords économiques ou la possibilité pour les Sud-Coréens de visiter les montagnes Kumgang, l’unification ne semble toujours pas à l’ordre du jour. La tragédie se déroule depuis 70 ans maintenant et nombreux sont les Coréens des deux camps qui espèrent un coup de théâtre pour entrevoir un dénouement. lorenzo calligarot


le sportif du dimanche

les nageurs dans le rhône © antoine de longevialle

Qui gagnera la palme du meilleur nageur ?

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Près de 300 courageux nageurs ont descendu le Rhône en palmes. Dans une eau à huit degrés, ces givrés de la nageoire ont réalisé un parcours de 8 km, au départ de la Cité internationale et jusqu’au pont Raymond Barre, en face du nouveau musée des Confluences.

l fallait une sacrée volonté pour oser s’immerger par un temps pareil. Ce dimanche, la température était pour le moins hivernale. A peine un petit degré au thermomètre, et un ciel gris accompagné d’un froid piquant. Pourtant, à 8 heures, dans le gymnase de la Cité scolaire internationale de Gerland, ils sont près de 300 à se préparer dans l’attente du départ. Entre père et fils, en couple ou avec une bande de copains, personne ou presque ne s’apprête à faire la course seul. D’ailleurs, beaucoup d’enfants sont venus soutenir le papa ou la maman, et c’est un sacré brouhaha qui remplit la salle de rendez-vous. Même si certains finissent leur nuit adossés contre un mur, tout le monde a l’air très motivé. A 45 ans, Frédéric est même venu de Paris pour chausser ses palmes : « Je m’entraîne régulièrement en piscine, avec mes trois amis qui m’accompagnent aujourd’hui. C’est un peu un défi qu’on s’est lancé, mais ça nous rend fou. Surtout que c’est la première fois pour moi ». Fou, c’est un terme qui définit assez bien notre Parisien, ravi qu’il fasse froid ce matin, pour « rajouter de la folie ». Décidément. A l’autre bout du gymnase, Benoît est lui aussi dans ses ultimes préparatifs. Habitant à Saint-Priest, c’est déjà sa 4ème participation : « Je fais deux entrainements par semaine toute l’année. Mais ces deux derniers mois, je me suis entrainé quatre fois dans le lac de Miribel pour m’habituer au froid ». Même s’il sait à quoi s’attendre, il n’en garde pas moins une petite appréhension, comme chaque année : « Cela reste un petit exploit. Mais c’est tellement exceptionnel de nager dans un fleuve et le parcours est magnifique ».

bonne moitié des participants s’élance à toute vitesse, d’autres, au contraire, font déjà la fine bouche. Le long du parcours, les badauds en profitent pour crier quelques mots d’encouragement, au bord des quais ou sur les ponts, là où la vue est la plus impressionnante. En moins de 50 minutes, les premiers atteignent déjà le point d’arrivée, sous les clameurs des proches venus accueillir leurs « héros ». Pendant une heure, les sportifs arrivent dans un flot ininterrompu, alors que les derniers se laissent porter par le courant. Le visage rougi par le froid mais heureux, un retardataire reconnaît avoir eu quelques difficultés pendant la course : « C’était super sympa, même si j’ai perdu mon tuba au bout de 20 mètres. J’étais tellement essoufflé que j’ai dû nager tout le long sur le dos. » Alors que le stand vin chaud est pris d’assaut, les discussions vont bon train. Si beaucoup reconnaissent la difficulté de l’épreuve, une femme exténuée n’en garde pas moins le sourire avant de déclarer : « Je reviendrai l’année prochaine ! » Antoine de Longevialle

bio express

Le club Thalassa Lyon est à l’origine de cette 35ème édition de descente du Rhône en palme. La course était ouverte à tous les licenciés des clubs d’eau : natation, plongée, etc. Les participants venaient de toute la France, l’un avait même fait le déplacement depuis la Corse. Le plus âgé avait 70 ans, tandis que le benjamin de l’épreuve en était à ses 18 ans. Les participants étaient au deux tiers des hommes. Si les secours n’ont déploré aucun accident, cinq personnes ont abandonné au cours de l’épreuve. Le plus rapide, un homme d’Aix-en-Provence, a mis près de 47 minutes pour descendre les 8 km, tandis que le dernier a fini au bout d’1 h 30. A noter que la course s’est déroulée dans le sens du courant.

Comme des poissons dans l’eau Après une petite collation, les participants sont invités à monter dans des bus, direction le Rhône. Face au fleuve, certains font déjà moins les malins, mais très vite, le coup d’envoi est lancé. Alors qu’une

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écran total

Paris réussi pour la mini-série d'Arte Après le succès du P’tit quinquin, il était temps pour Arte de nous surprendre, encore une fois. Avec Paris, mini-série qui prendra (déjà) fin jeudi 22 janvier, on peut dire que le défi est relevé.

D

ouze centimètres de talons aiguilles, des robes brillantes, une « barre » de travail. Et, au milieu de ce décor, un transgenre. Non, ce n’est pas le pitch du prochain Almodovar, mais bien celui de la nouvelle mini-série d’Arte, connue sous le nom de Paris. Six épisodes, pour découvrir plusieurs personnages comme Alexia. Ou plutôt devrions nous dire « Alexis », pour plaire à sa mère. Ok, séance de rattrapage : nous parlons-là dudit transgenre qui chante dans un club pour gagner sa vie. On voit d’ici revenir les fameux clichés sur les clubs et les nuits parisiennes. Mais peu importe, parce qu’en fait, on y croit. De même qu’on a envie de croire en ce premier ministre terrassé entre la soif de pouvoir et la peur que Lioukov, un homme d’affaires russes, révèle des choses compromettantes à son sujet. destins parisiens Paris, c’est l’idée de Virginie Brac et Gilles Bannier (les créateurs de la série à succès

Engrenages sur Canal+). Cette mini-série se coupe en deux parties, de trois épisodes chacune. Deux soirées où l’on suit les destins de 12 personnages, pendant 24 heures, en

alexia, personnage principal de la série © allociné

plein cœur de Paris. Mais Paris, ce n’est pas que des gens riches bien entourés, il y a aussi

l’instant pop corn

ceux qui se battent pour s’en sortir. L’histoire englobe les différentes couches de la société. Et si les personnages sonnent aussi bien, c’est en partie dû aux interprètes. Nous retiendrons Nanou Garcia, qui joue le rôle de Cathy Penmarch, une déléguée syndicale de la RATP qui se bat pour mener une grève, peu importe les obstacles qu’elle rencontre en chemin. Et puis, il y a sa fille, Alexia, jouée par l’épatante Sarah-Jane Sauvegrain, un rôle salué par la critique. Sa voix, son charme, sa féminité naissante, crèvent l’écran. Les six épisodes sont donc diffusés entre le 15 et le 22 janvier. Au moment où vous lisez cet article, vous vous rongez sans doute les sangs d’avoir loupé cette mini merveille. Heureusement pour vous, la chaîne propose chacun des épisodes en replay. On « Paris » que vous serez nombreux à regarder, re-regarder, encore et encore la nouvelle mini-série d’Arte ! léa cardinal A voir sur www.arte.tv/guide/fr/plus7

les actrices à interpréter leurs personnages. Malgré leurs différends, la relation au sein de la fratrie est touchante. Chacune a son caractère, mais leurs souvenirs, intensifiés par le deuil de leurs parents, finira par les rapprocher. En abordant la question de la paix entre les peuples par le prisme d’une histoire familiale, le sujet est traité de manière plus douce, comme en filigrane. La réalisatrice a choisi de ne pas faire un film- débat-philosophique-prise-de-tête sur la situation en Israël, mais bien un récit mélangeant souvenirs, nostalgie et émotions. Attendez-vous donc plutôt à quelques répliques finement trouvées et agréablement drôles, qui ajoutent une pincée d’insolite au film. La recherche de la paix en Israël, traitée avec légèreté ? Difficile à croire, mais pourtant, le pari est tenu.

Le pitch : Israël, 1995. Trois sœurs, de confession juive, nées dans le pays mais installées en France depuis leur adolescence, héritent de la maison familiale suite à la mort de leurs parents. Se pose alors la question fatidique : faut-il conserver le patrimoine culturel, religieux et sentimental que la demeure représente, ou s’en séparer définitivement ? La décision se prendra sur place, à Atlit, leur village d’origine, où elles se rendent alors toutes les trois. Evidemment, les vieilles querelles d’enfance refont alors surface… Bon, on ne va pas se mentir, ne vous attendez pas à de l’action, des scènes d’amour ou des punchlines du tonnerre. On n’est pas dans le « feel good movie », mais plutôt dans le genre film d’auteur, dialogue où chaque mot est délicatement choisi et conflit israélo-palestinien en trame de fond… En caricaturant. Il n’en demeure pas moins un bon film. Son principal atout se trouve sans hésiter dans les trois sœurs, interprétées par Yaël Abecassis pour le rôle de l’aînée, Géraldine Nakache (Tout ce qui brille) pour la cadette, et Judith Chemla (Camille redouble) pour la benjamine. La complicité qui règne au sein du trio dépasse l’écran et laisse sentir le plaisir qu’ont pris

« Rendez-vous à Atlit », de Shirel Amitaï , avec Géraldine Nakache, Judith Chemla, Yaël Abecassis. En salle à partir du 21 janvier. G.C

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le jugement dernier

kékidit ?

WALKER PARIS RANGER

de 1993 à 2012. Mais après les attentats terroristes qui ont frappé Paris les 7 et 9 janvier derniers, NT1 a pris des mesures pour restaurer la sécurité dans l’Hexagone... en rediffusant les aventures du plus célèbre Ranger du monde ! C’est à l’aide de rediffusions abusives commises par la première chaîne, provoquant des overdoses chez certains téléspectateurs, que Walker a occupé le poste de premier flic de France durant des décennies. Comme tout bon soldat, Walker avait quitté les petits écrans français, mais a vite repris ses responsabilités. Ainsi, depuis que Chuck Norris, alias Walker, a revêtu son habit d’homme de loi tous les samedis matins sur la TNT, on peut recommencer à dormir sur nos deux oreilles. Recommencer à rire, à vivre, en gardant à l’esprit que Walker sera toujours là pour nous protéger contre les meurtres, kidnappings, prises d’otages, etc. On soupçonne la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, d’avoir soufflé l’idée à la chaîne de la TNT, pour que Walker Texas Ranger vienne renforcer le dispositif de sécurité mis en place par le président de la République. Djihadistes et autres terroristes prenez garde, Walker, armé de son 9 millimètre et de son acolyte Trivette, fait officiellement partie du plan Vigipirate ! irchade kari

Il est là, encore et toujours. Depuis vingt-deux ans, il nous accompagne à chaque étape de notre vie et anime nos déjeuners familiaux dominicaux. Amis des Indiens et combattant les cartels mexicains, Cordell Walker ne manque jamais à l’appel lorsque l’humanité réclame un sauveur pour chuck norris, alias cordell walker © DR pacifier le Texas. En se battant avec une armada de mafieux texans armés jusqu’aux dents ou en construisant une piste d’atterrissage en pleine forêt à l’aide d’allumettes, le cow-boy du Sud a assuré la sécurité de nombreux téléspectateurs de TF1

Top

Natacha Polony, primée pour le « Gérard de l’animatrice qui n’a visiblement pas couché pour réussir » ou Cyril Hanouna, grand gagnant du « Gérard de l’animateur qui a tellement réussi à squatter les programmes de sa chaîne qu’il va devenir encore plus difficile à déloger que l’État Islamique en Syrie ». Deux raisons suffisantes pour nous mettre du baume au cœur. Lundi, les Gérards de la télévision nous ont gratifiés, comme chaque année, de leur palmarès barré. En plus de nos deux coups cœurs Polony et Hanouna, Danse avec les stars pour le « Gérard de l’émission où on a beau chercher, les stars, bah elles sont que dans le titre », on retrouve Enora Malagré pour « le Gérard de l’animatrice qui avait toutes les qualités pour vendre du poisson à la criée, mais qui a préféré vendre de la soupe à la télé ». Décidément, on ne se lasse pas de lire le palmarès des sous-doués de la télé.

→ Flop

Avant, Anthony Kavanagh, c’était celui qui nous faisait rire lorsqu’il débarquait aux NRJ Music Awards dans une Delorean, grimé en Doc. Mais ça, c’était avant qu’il participe à « Danse avec les stars » et se mette à faire des blagues du type « Avant Britney Spears était vierge et pure, aujourd’hui elle a des vergetures ! ». Et celui qui jadis nous arrachait des éclats de rire, sera de passage samedi soir, à la Halle Tony-Garnier pour sa tournée d’humoriste désenchanté « Show man ». Conseil de la rédac : regardez The Voice (plus de chance de rire devant la composition de l’équipe de Jenifer).

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Le choix de la rédac Si vous voulez croiser Djibril Cissé, Michael Scofield et Angelina Jolie dans la même journée, le Mondial du tatouage va peutêtre exaucer votre vœu. La nouvelle est tombée cette semaine. Pour sa troisième édition, tatoueurs et tatoués se retrouveront au Mondial du tatouage dans la grande halle du parc de la Villette, du 6 au 8 février prochain à Paris. Au programme de l’édition 2015 : assister aux concours de tatouages présidés par les ténors du genre, à la peau gribouillée de la tête aux pieds, comme Filip Leu, Bill Salmon et Luke Atkinson. Autre solution : se faire tatouer un plan de prison sur le torse, tel le héros de Prison Break, par l’une des pointures du tatouage présente à l’événement. Et les phobiques de l’aiguille pourront toujours profiter par procuration des tatouages gargantuesques de leurs compères.

Mondial du tatouage, du 6 au 8 février. Grande hall du parc de la Vilette Plus d’infos sur : www.mondialdutatouage.com


photomaton

En Colombie, les Miss sont travesties Maquillage chargé, talons plateformes, coiffure maîtrisée. Et pourtant, ce n’est pas d’un concours de beauté traditionnel dont on vous parle. Enfin, pas vraiment. Il s’agit bien là de la sixième édition de Miss Colombie Gay 2015, qui avait lieu ce 19 janvier à Medellin (la deuxième ville la plus peuplée de Colombie après Bogota, au passage). Autant dire que dans ce pays à forte majorité catholique, c’est une initiative qui a du mal à passer. Cet évènement rassemble l’ensemble de la communauté gay et transgenre de la Colombie, enfin au moins ceux qui veulent bien se prêter au jeu. Dix-huit candidates transgenres se sont donc affrontées pour

obtenir la couronne si convoitée. Le rendez-vous a été d’autant plus sous le feu des projecteurs qu’un jeune homosexuel de 16 ans, Sergio Urrego, a mis fin à ses jours il y a quelques mois, après avoir subi des discriminations à l’école. L’histoire a ému l’ensemble du pays et semble avoir changé la condition homosexuelle en Colombie. La compétition elle, se déroule en plusieurs étapes. L’heureuse élue aura l’honneur de participer à un autre concours très populaire, celui de Miss International Reine, qui a lieu chaque année en Thaïlande. Rien que ça ! l.C

La phrase de la semaine

« Pas besoin de procréer comme des lapins pour être de bons catholiques. » le Pape François, lors d’une conférence de presse après son voyage aux Philippines. 16


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