Les JO de Paris c'est aussi à Lyon! Le mag des J3 ISCPA LYON déc 2022

Page 1

Olympi’Gones

Les Jeux olympiques se jouent aussi à Lyon

Les dessous de la préparation d’Alexandre lloveras

L’espoir des JO verts à Lyon

HISTOIRE : LYON écartée des JO

La transition écologique au cœur de l’événement sportif

Crédit : Thomas Jay
La sécurité, défi majeur du Groupama Stadium
Novembre 2022

Laura Tarantola : « Si

un podium, surtout à domicile, ça serait parfait »

La Grenobloise Laura Tarantola est l’une des meilleures françaises dans sa catégorie. Avec sa coéquipière Claire Bové, elles ont été vice-championnes olympiques d’aviron lors des JO de Tokyo. Les deux athlètes s’entraînent au lac de Miribel à Vaulx-enVelin et visent une deuxième médaille aux Jeux de Paris. Pour la rameuse, ces Jeux à la maison sont une expérience qu’il faut absolument vivre.

Cela fait quatorze ans que Laura Tarantola excelle dans l’aviron. C’est au collège qu’elle en fait pour la toute première fois, quand une de ses amies lui propose de venir essayer ce sport.

« J’ai apprécié l’aviron. Il y avait une bonne ambiance et j’aimais beaucoup les copines que je m’étais faites. Ensuite, j’ai enchaîné les entraînements et les compétitions et j’en ai fait une véritable passion », précise l’athlète de 28 ans.

L’aviron à haut niveau

Après plusieurs compétitions départementales, régionales et nationales, Laura Tarantola atteint un niveau remarquable dans la catégorie junior (15-18 ans). C’est à ce moment qu’elle commence à aller en équipe de France.

« Je n’étais pas tout le temps sélectionnée, mais lorsque j’y étais, ça me faisait rêver. Mon objectif était vraiment de progresser pour y retourner le plus souvent possible », ajoute Laura Tarantola en souriant.

La Grenobloise a pu faire un IUT en trois ans et aller en école de commerce : « J’ai pu aménager mes études et avoir plus de temps pour m’entraîner. Cela m’a permis de monter mon niveau d’un cran ». L’aviron a alors pris de plus en plus de place dans la

vie de l’athlète, « au début, c’était surtout pour m’éclater et me faire plaisir, sans forcément penser aux JO. Cette envie est venue de fil en aiguille, mais cela demande beaucoup de travail. Aujourd’hui je m’entraîne treize fois par semaine ».

Laura Tarantola brille en aviron individuel. Elle compte à son palmarès : quatorze titres de championne de France, deux médailles en championnat du monde des moins de 23 ans (2015 et 2016) et le titre de championne du monde en 2018. En 2017, elle s’associe à Claire Bové et l’aventure à deux commence. En 2019, elles terminent deuxième de la catégorie deux de couple poids légers lors des championnats d’Europe. En 2021, c’est la consécration. Elles décrochent la médaille d’argent aux JO de Tokyo. Une victoire remarquable car ce n’est que la deuxième fois que des rameuses françaises obtiennent ce résultat aux Jeux. La première médaille était de bronze aux Jeux d’Atlanta en 1996.

JO 2024, une expérience particulière

« Mon objectif pour les JO de Paris, c’est déjà d’y être. Une fois là-bas, le but est de faire le meilleur résultat possible. Si on peut revivre un podium, surtout à domicile, ça serait parfait »,

explique Laura Tarantola.

Les Jeux de 2024, sont une expérience particulière pour l’athlète. Jouer à domicile est un objectif qui motive à l’entraînement et qui donne envie d’être à son meilleur niveau : « C’est incroyable, on se dit que les JO vont se passer à la maison. On aura nos amis, nos familles et tout le public sera derrière nous. Cela va être une folle expérience et ça donne encore plus envie d’y être ». Mais attention à ne pas succomber à la pression : « C’est à double tranchant, je pense que ces JO vont nous galvaniser, mais il va falloir gérer notre stress et ne pas passer à côté de notre performance », souligne Laura Tarantola.

4
on peut revivre
Manon Roche Laura Tarantola (à gauche) et Claire Bové (à droite) sont arrivées à la seconde place au JO de Tokyo derrière l’Italie et devant les Pays-Bas - 29 juillet 2021. Crédit : JB Autissier Les qualifications d’aviron pour les JO 2024 se dérouleront en septembre. Le bateau français doit faire partie des sept premiers pour avoir sa place à Paris. Crédit : Jeux Olympiques

Maxime Thomas et le tennis de table, entre passion et salvation

Ce 12 novembre, c’est un Français qui a été sacré vice-champion du monde de tennis de table handisport. Il s’agit de Maxime Thomas et c’est, sous ce titre, qu’il représentera la France lors des Jeux olympiques de 2024.

Né le 17 décembre 1983, c’est dès son plus jeune âge que Maxime Thomas devient fan de sports de raquette. Au départ, sa passion s’est éveillée grâce au tennis. Mais à ses 15 ans, tout bascule. Maxime devient paraplégique des suites d’une maladie. « À ma sortie de l’hôpital, je n’étais pas suffisamment costaud pour reprendre le tennis, c’est là que j’ai découvert le tennis de table. » Le jeune homme rejoint donc un club de tennis de table handisport proche de chez ses parents à Metz. Il déclare que pour lui, cette période était un heureux hasard. « Je m’y suis essayé, je me suis très vite pris au jeu, avec des résultats qui sont venus au bout de très peu de temps » En y repensant, Maxime devient vite émotif et confie que ce sport auquel il tient tant lui a permis de reprendre pied dans sa vie. Un sport qui lui a offert une carrière de sportif de haut niveau, avec une première participation aux Jeux paralympiques dès 2008. Il occupe aussi une place dans le top 5 mondial depuis 2007. Ce sont

ensuite des médailles aux Jeux qui attendent notre Français mais aussi des titres, jusqu’au plus récent, celui de vice-champion du monde.

« On a chacun son propre tennis de table »

En tant que joueur paraplégique, Maxime possède un style de jeu bien particulier. « On prend la balle beaucoup plus tôt qu’une personne valide et on a moins de mobilité. Je base donc mon jeu sur la vitesse et l’explosivité pour compenser. » Arrivé à Lyon en 2005 pour ses études, il a aussi fait le déplacement pour le club de SainteFoy-lès-Lyon. Ici, c’est la très forte tradition handisport qui y règne qui l’a attiré. « Trois générations de sportifs de haut niveau se sont succédées à SainteFoy, avec des médailles paralympiques depuis les Jeux de Barcelone 1992 sans discontinuer. » Désormais, Maxime a repris le flambeau et ce palmarès représente une réelle fierté à ses yeux. L’athlète possède déjà un sacré bagage.

Dans sa carrière, il a remporté trois médailles de bronze aux paralympiques. Aux Championnats d’Europe, il a décroché huit titres de champion, quatre de vice-champion et trois médailles de bronze. Enfin, aux Championnats du monde, il a décroché un titre de champion par équipe en 2010 ainsi que trois médailles de bronze avant le titre de vice-champion du monde courant novembre 2022. « Je pense continuer ma carrière au moins jusqu’en 2028. L’appétit et le plaisir de performer me poussent à continuer parce que je suis un compétiteur dans l’âme. » Même si Maxime se montre très confiant pour les Jeux de 2024, son objectif sur sa fin de carrière reste de prendre un maximum de plaisir à pratiquer ce sport qu’il aime tant.

5
Léo Guyon Maxime Thomas en pleine demi-finale des Jeux paralympiques de Tokyo 2020. Cette année-là, le Français a décroché la médaille de bronze. Crédit : Tuen Nguyen / France Paralympique

Les infrastructures lyonnaises des Jeux Olympiques de 2024

Légende :

Dardilly : au complexe sportif de la Brocardière, la commune accueillera le football.

Vaulx-en-Velin : au centre-ville, la commune accueillera l’haltérophilie, le judo et le taekwondo.

Lyon : au centre-ville, la commune accueillera l’athlétisme, le basketball, le BMX Freestyle, la gymnastique artistique, le rugby à 7 et le tennis de table.

Calendrier des matchs de foot au Groupama Stadium :

Mercredi 24 juillet (19h, hommes, groupe B)

Jeudi 25 juillet (21h, femmes, groupe A)

Samedi 27 juillet (15h, hommes, groupe B)

Dimanche 28 juillet (17h, femmes, groupe A)

Mardi 30 juillet (17h, hommes, groupe B)

Mercredi 31 juilleT (21h, femmes, groupe A)

Vendredi 2 août (19h, quart de finale hommes)

Samedi 3 août (17h, quart de finale femmes)

Lundi 5 août (21h, demi-finale hommes)

Mardi 6 août (18h, demi-finale femmes)

Vendredi 9 août (15h, match pour la 3e place femmes)

6

Le Groupama Stadium accueillera onze matchs de football

À un peu moins de deux ans des Jeux olympiques de Paris 2024, le Groupama Stadium connaît son programme. Onze matchs de football y seront organisés. « Une réelle fierté » pour Clément Assémat, chef de projet de l’Olympique Lyonnais.

Paris ne sera pas la seule ville sous le feu des projecteurs. Lundi 26 juillet, les organisateurs des Jeux olympiques 2024 ont dévoilé le programme complet. Si la majorité des épreuves se déroulent en région parisienne, d’autres villes ont été choisies pour participer à cette fête olympique. C’est le cas de Lyon, où le Groupama Stadium accueillera des matchs de football.

« Une opportunité énorme »

Au total, ce sont onze rencontres de foot, hommes et femmes, qui se joueront sur la pelouse de l’Olympique Lyonnais. « Organiser les Jeux Olympiques sur nos terres, à l’intérieur de notre stade, c’est une réelle fierté, se ré-

jouit Clément Assémat, régisseur général adjoint du club. C’est une opportunité énorme et un défi pour toutes les équipes. Accueillir onze matchs sur une quinzaine de jours, ça n’a jamais été fait depuis l’ouverture du stade. » Inaugurée en janvier 2016, l’enceinte bénéficie d’infrastructures modernes pour réceptionner un événement d’une telle envergure. « Notre stade répond aux exigences du Comité international olympique, à savoir optimiser les constructions et les équipements déjà en place », précise le régisseur général adjoint. Le stade dispose également de la troisième plus grande capacité d’accueil (59 186 places) après le Stade de France (81 338) et le Stade

Vélodrome (67 394). « C’est un réel atout. On est aussi à moins de deux heures de Paris en train. L’expérience olympique peut se vivre aussi à Lyon et au Groupama Stadium », affirme Clément Assémat. Le stade situé à Décines a hérité de deux demi-finales (masculines et féminines). En plus du match pour la troisième place sur le podium féminin qui se jouera le 9 août 2024.

La LDLC Arena, candidate pour les phases préliminaires de basket

Depuis neuf mois, le groupe OL a déclaré que la future salle de basket lyonnaise souhaite accueillir les phases de poules des épreuves de basket des JO 2024. L’objectif est de créer un axe olympique entre le football et le basket.

Un axe lyonnais football-basket espéré pour les Jeux olympiques 2024. En mars 2022, l’OL Groupe annonçait la candidature de la LDLC Arena aux épreuves préliminaires de basketball pour les JO de Paris. Jean-Michel Aulas, président du groupe OL, et Tony Parker, président de l’ASVEL, en sont à l’initiative.

« Un seul et unique site olympique “basket-football“ »

Cette future salle de basket, pouvant accueillir 12 000 spectateurs, est en construction depuis février 2022. Située à proximité du Groupama Stadium, à Décines-Charpieu, qui sera l’hôte de tournois olympiques de foot-

ball, la LDLC Arena espère que sa candidature sera retenue. L’Olympique lyonnais souhaite mettre en avant les aménagements de sa « Vallée » et créer « un seul et unique site olympique “basket-football“ », comme l’indique un courrier envoyé par le groupe OL, selon RMC Sport. Cela permettrait, ainsi, de regrouper les ressources humaines et matérielles utiles à l’utilisation de ces infrastructures.

Le groupe OL justifie, dans un communiqué du 25 mars 2022, cette candidature. Il souligne sa position géographique stratégique, et sa proximité avec le Stade de Lyon. « Idéalement située sur le site olympique d’OL Vallée, dont le Groupama Stadium accueillera déjà une partie des tournois de foot-

ball, la LDLC Arena propose un parfait écrin pour la phase préliminaire des compétitions de basket masculine comme féminine. »

La LDLC Arena, terrain de basket où les joueurs de l’ASVEL s’entraîneront, devrait être inaugurée au cours de l’année 2023. Reste maintenant à savoir si sa candidature sera retenue, et si cet axe olympique tant espéré par Lyon verra le jour.

Amandine Rousset

La construction de la LDLC Arena est un projet entièrement financé par le groupe OL. Cet investissement atteindrait les 140 millions d’euros selon le Tout Lyon.

7
Tristan Ozouf

Immersion dans l’entraînement d’un athlète handisport

Pour le triple médaillé aux derniers Jeux paralympiques, Alexandre Lloveras, le travail d’équipe est au cœur du succès. Déjà concentré sur Paris 2024, l’athlète peut compter sur le soutien du Tandem Club Rhodanien pour parfaire ses séances d’entraînement.

en souriant. La pratique du sport l’a mené il y a quatre ans au Tandem Club Rhodanien de Lyon, un club qui a pour but de favoriser la pratique du cyclisme handisport auprès des personnes souffrant d’une déficience visuelle.

« Depuis que je suis tout petit, mes parents ne se sont jamais demandé si je pouvais faire du sport. Pour eux, ça allait de soi », explique Alexandre Lloveras.

Vêtu de sa combinaison moulante de cycliste, l’athlète s’apprête à enfourcher son vélo à deux places, aussi nommé tandem, pour une séance d’entraînement au parc de Parilly. Derrière lui, toute une équipe travaille d’arrache-pied pour lui fournir des conditions d’entraînement optimales.

Soutien fidèle d’un club lyonnais

C’est après des années de pratique d’athlétisme de haut niveau, qu’Alexandre Lloveras a découvert le cyclisme handisport. « Un coup de foudre », se remémore l’athlète

Tandis qu’Alexandre Lloveras répond aux questions d’Olympi’gones dans son salon, le président du club, Ivan Chetail, observe son protégé avec une fierté évidente. Il consacre énormément d’énergie à la recherche de pilotes pour l’athlète de 22 ans, afin que celui-ci puisse s’entraîner régulièrement. Leur rôle : diriger le tandem, annoncer les changements de direction, synchroniser le pied que l’on pose au moment de s’arrêter, etc. Ils sont les yeux de l’athlète déficient visuel. Ce jour-là, c’est Grégoire, retraité et ancien cycliste de haut niveau, qui se joint à Alexandre pour la séance. Bien souvent, c’est Ivan lui-même qui y participe.

Dans le quotidien d’un athlète handisport

Concilier ses études de master en kinésithérapie et son emploi du temps de sportif de haut niveau représente, aux yeux d’Alexandre, le plus grand défi de son quotidien. Celui-ci s’adonne à deux séances de musculation et trois sorties en tandem chaque semaine. Sans oublier les deux ou trois séances sur son « home trainer », un vélo d’appartement conçu pour les athlètes d’élite et qui reproduit fidèlement les conditions routières réelles. « Un instrument de torture », lance Alexandre en riant.

En plus de l’aide apportée par le

Tandem Club Rhodanien, Alexandre est suivi par la Fédération française de handisport. Ses entraînements sont élaborés par Mathieu Jeanne, l’entraîneur de l’équipe de France de cyclisme. Après chaque séance, toutes ses données (rythme cardiaque, capteurs de puissances dans les pédales, durée, etc.) sont envoyées et analysées par son coach afin d’affiner sa préparation. Régulièrement, l’athlète lyonnais participe à des stages avec l’équipe de France comme ce sera le cas en décembre prochain avec un rassemblement en Espagne. Tous ces entraînements avec un seul objectif en tête : défendre sa médaille d’or à Paris en 2024.

8
Alexandre Lloveras (à droite) et son pilote Grégoire Kibrisliyan (à gauche) lors d’une session d’entraînement au parc de Parilly. Crédit : Thomas Jay Alexandre Lloveras est né avec l’Amaurose congénitale de Leber, un syndrome qui lui ôte toute vision périphérique. « Au lieu d’avoir 170 degrés de champ visuel, j’en ai cinq », explique-t-il. Crédit : Thomas Jay

Emmener ses étudiants jusqu’aux JO de Paris 2024, l’objectif de l’Université Lyon 3

La Manufacture des Tabac de Lyon accueille chaque année des sportifs de haut niveau. Elle tente de les mener jusqu’au sommet en leur proposant de concilier leur quotidien de sportif et leurs études. Lumière sur ce fonctionnement avec Gilles Carron, responsable du haut niveau de l’université et Margaux Leccia, étudiante au sein du campus et SHN (Sportif de Haut Niveau) en escalade.

Quelles sont exactement les aides mises en place ?

C’est tout d’abord la possibilité d’obtenir une dispense d’assiduité partielle ou totale pour certains examens en fonction du planning des entraînements, des stages ou des compétitions des sportifs. Ils ont également la possibilité de remplacer un module mineur par un module prenant en compte leurs résultats dans les compétitions. Ce qui baisse considérablement leur charge de travail qu’elle soit au campus ou chez eux.

Quant aux équipements, les sportifs de haut niveau ont une priorité sur quelques sites dont la salle de musculation de l’université.

Margaux Leccia, vous êtes sportive de haut niveau au sein de l’Université Lyon 3, à quoi ressemble votre quotidien ?

escalade de vitesse, et il n’y aura que quatre athlètes françaises en escalade de vitesse donc il va falloir travailler mais tout est possible.

Gilles Carron, combien de sportifs qui étudient au sein de votre université ont une chance de participer aux Jeux olympiques de Paris ?

C’est difficile de répondre à cette question. Souvent les sélections ont lieu dans l’année qui précède la compétition, voire les six derniers mois. Pour vous donner un ordre d’idée, nous avons cette année onze étudiants sur les listes ministérielles, donc nous espérons en envoyer au moins trois à Paris en 2024.

Gilles Carron, quel est l’intérêt pour l’Université Lyon 3 de compter des SHN dans ses rangs et de les accompagner vers le haut niveau ?

L’Université Jean-Moulin a toujours été un établissement sportif. Près de la moitié de nos étudiants pratiquent un sport régulièrement. C’est donc logiquement que nous voulions être un acteur majeur dans la quête du haut niveau. C’est plus une vocation qu’un intérêt, je dirais que cet accompagnement permet à Lyon 3 d’avoir de très bons résultats en championnats interuniversitaires avec notamment pas mal de podiums en championnats de France UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire).

Je suis en licence professionnelle de Communication digitale et sportive de haut-niveau en escalade. J’ai cours tous les jours sauf le vendredi et jusqu’à 14 h maximum. Il arrive même que ma journée se termine plus tôt. Ce qui me permet de m’entraîner tous les jours et de garder mon rythme de 25 heures d’entraînements par semaine en plus de mes compétitions le week-end.

Les JO 2024, vous y croyez ?

On ne va pas se mentir, c’est encore loin, je ne sais toujours pas si je ferai partie du voyage mais c’est clairement un objectif car pour moi c’est la plus grande compétition au monde. Je suis à l’heure actuelle 8e Française en

9 congénitale de périphérique. cinq »,
Margaux Leccia, 8e Française en escalade de vitesse. Crédit : C.Lopez Gilles Carron, un vrai passionné de sport. Crédit : Université Jean Moulin Lyon 3

Lucas Roy : « S’il le faut, je travaillerai encore plus pour participer aux JO »

Alors que les Jeux olympiques 2024 de Paris sont dans un an et demi, les jeunes espoirs se préparent déjà. Entre repérages des joueurs, stages et recrutements, le chemin est long pour avoir la chance d’intégrer une équipe nationale. Lucas Roy, jeune sportif au pôle volley de Lyon, est porté par l’objectif d’aller aux JO.

De son 1m87, Lucas Roy entre dans la salle des professeurs du lycée Jean Perrin avec une solide assurance. Des bouclettes blondes lui tombent sur les yeux quand il s’assoit. Ce jeune sportif de quinze ans a grandi dans l’univers du volley notamment grâce à son père, coach au pôle et adjoint de l’équipe de France. « Grâce aux connaissances de mon père, j’ai pu m’entraîner avec de bons entraîneurs. J’ai pu évoluer et postuler pour rentrer au pôle », livre le volleyeur. Depuis deux ans, Lucas est intégré au pôle volley de Lyon, situé au lycée Jean Perrin, dans le 9e arrondissement.

Des débuts compliqués

Le lycéen a été appelé pour la première fois pendant l’été 2021 à un regroupement de joueurs de différentes régions. Le but étant que « l’entraîneur se fasse un premier avis afin de créer une équipe ». Mais Lucas n’a jamais été rappelé. Il ne s’arrête pas pour autant face à ce premier échec, et continue à travailler. Son père, Fabien Roy, conseille alors l’entraîneur de revoir son fils car il a progressé. « Je suis rappelé pour un nouveau regroupement. L’entraîneur se dit que ce serait bien de me revoir pour suivre mon parcours, raconte Lucas, j’ai donc pu faire un stage en novembre dernier avec l’équipe de France junior. » Mais garder sa place est le plus compliqué, Lucas est au poste de passeur au volley [il touche le 2e ballon et distribue pour gérer les offensives, ndlr] et il doit faire face à un meilleur adversaire « pour l’instant ».

L’objectif des Jeux

olympiques

Lucas Roy ne se voit pas participer aux JO 2024, mais plutôt à ceux de 2028 et de 2032. « Pour les JO 2024, ce n’est pas notre génération mais en tout cas participer à des JO c’est toujours l’objectif pour tout sportif. » Il sait déjà comment faire pour accomplir ce projet : garder sa place au pôle, intégrer un centre de formation et se faire connaître. Au niveau des coachings, on le prépare déjà. « Mentalement, on m’y prépare un peu dans le sens où on

nous demande un objectif, en général ce sont les JO, et on nous oblige à tout faire pour l’atteindre. » Les emplois du temps sont également aménagés pour que les jeunes espoirs puissent suivre leurs études et évoluer dans leur sport. Pour réussir ce but, « moi je vais travailler, s’il le faut je travaillerai plus », conclut Lucas Roy.

10
Carmen Buecher « J’ai intégré le pôle de Lyon pour évoluer et pour, un jour peut-être, vivre du volley », explique Lucas Roy. Crédit : Carmen Buecher

Comment les athlètes se financent-ils en vue des Jeux de Paris ?

Les Jeux olympiques sont le rêve de nombreux sportifs de haut niveau. Ils permettent de mettre en avant des sports peu médiatisés et donc à faible revenus pour les pratiquants. Pour ces athlètes, le nerf de la guerre est de trouver des sources de financement pour s’assurer de bonnes saisons d’entraînement.

Il existe une différence entre un sportif professionnel dont le salaire mensuel est assuré par un contrat et le sportif de haut niveau, contractuellement non-professionnel et dont les revenus sont plus incertains. Pour ce dernier, le financement de sa saison est un véritable casse-tête. Lors des Jeux olympiques de Rio en 2016, près de la moitié des 450 sportifs français vivaient avec moins de 500 euros par mois. Avec cette menace financière, les athlètes sont contraints de redoubler d’ingéniosité pour trouver des financements.

«

Alexandre Lloveras, champion paralympique lors des Jeux de Tokyo explique : « Je suis bien aidé par la ville de Lyon qui accompagne le Tandem Club Rhodanien financièrement ce qui me permet de m’entraîner dans de bonnes conditions ». Il explique être aussi « salarié de l’armée depuis le mois de mai 2022, ce qui me permet d’avoir un salaire ». Une mesure développée en vue des Jeux de Paris et qui confère à 200 athlètes le statut de sportif de haut niveau de la défense. En échange de leur rémunération, ils doivent passer quelques jours en stage d’incorporation.

Pour d’autres, le financement passe par le cumul d’un travail à côté de leur carrière sportive. C’est le cas de l’escrimeuse et kinésithérapeute lyonnaise Auriane Mallo. « J’assure quatre matinées de travail par semaine, et j’enchaîne avec les entraînements », résumait-elle auprès de 20Minutes en juin dernier. Un fonctionnement qui ne lui permet pas de se consacrer pleinement à l’escrime et nécessite du

sponsoring à hauteur de 23 000 euros par an. « Si financièrement on n’est pas stable, pour atteindre nos objectifs, c’est plus compliqué », soulignait-elle à 20Minutes il y a quelques mois.

Sponsoring, mécénat et crowdfunding

Les entreprises peuvent elles aussi contribuer au financement des athlètes sous forme de sponsoring ou de mécénat. La Fédération française d’Athlétisme (FFA), a lancé le projet Athlé 2024 qui permet à douze espoirs, d’obtenir un montant de 18 000 euros par an. Cette bourse est financée par la fédération (30 %), leur club (20 %) et une entreprise (50 %), en partenariat avec la Fondation Pacte de performance. Selon Eric Delaunay, ex-sportif de haut niveau désormais employé par le ministère des Sports, le sponsoring représente 35 à 40 % du

financement des athlètes. Une autre solution très prisée par les athlètes est l’appel aux dons. En 2016, plus de 120 athlètes internationaux avaient eu recours au crowdfunding sur Sponsorise.me, et encore davantage sur d’autres plateformes. Johann Divaret, ex-membre de l’équipe de France de canoë-kayak de vitesse, avait décidé de se remettre à la compétition après une pause de dix ans. Objectif final : les Jeux de Rio en 2016. Il avait réussi à collecter plus de 8 000 euros.

11
Si financièrement on n’est pas stable, c’est compliqué »
Auriane Mallo lors de sa deuxième place au Grand Prix du Caire en mai 2022. Crédit : A.Bizzi

lyonnaise dans les épreuves équestres

Ce sera l’une des compétitions les plus splendides de Paris 2024 : les cavaliers et leurs montures performeront aux abords du Château de Versailles pour les épreuves d’équitation. Et c’est une firme lyonnaise, GL Events, qui est en charge de leur organisation.

L’entreprise spécialisée en événementiel GL Events est déjà connue pour son organisation d’Equita Lyon depuis près de 30 ans. Elle a obtenu le contrat pour « diriger les opérations sur le site de Versailles », comme l’a expliqué la présidente de GL Events Equestrian Sport, Sylvie Robert, en entrevue avec le magazine Grand Prix cet automne. Nos multiples demandes d’interview à GL Events sont néanmoins restées sans réponse.

Les épreuves équestres de Paris 2024 regrouperont le saut d’obstacles, le dressage, le concours complet (une discipline regroupant du saut d’obstacles, du dressage et du cross-country) et le paradressage (une discipline paralympique), ainsi que l’épreuve équestre du pentathlon moderne. Localisées sur le site de l’Étoile royale, les épreuves réuniront plus de 20 000 amateurs.

Il s’agit d’un contrat de taille pour GL Events, qui a développé ces dernières années une spécialisation dans l’organisation d’événements dans le monde des chevaux, comme les finales de la Coupe du monde de dressage et de sauts d’obstacles, qui ont eu lieu res-

pectivement en 2018 à Paris et en 2014 à Lyon.

Lors de l’attribution du contrat, dont l’annonce est survenue alors qu’Equita Lyon battait son plein, Sylvie Robert s’est réjouie par voie de communiqué : « GL Events mobilisera son savoir-faire et son expertise pour garantir un accueil optimal et une réalisation sans faille avec, au cœur de ses préoccupations, la sécurité et le bienêtre du public, des cavalières, des cavaliers et de leurs montures tout au long des épreuves ».

Confiance en l’organisation

Un dirigeant d’une écurie de la région contacté par Olympi’Gones se montre confiant que les épreuves équestres de Paris 2024 se conformeront aux plus hauts standards de qualité. Le propriétaire du centre équestre des Monts d’Or à Lissieu, Frédéric Bouchet, soutient que l’un des critères pour favoriser la réussite d’une compétition équestre est le fait de l’organiser dans « un lieu grandiose », un qualificatif qui décrit bien le château de Versailles. « Et plus il y a de disciplines, plus il y a

de monde », ajoute-t-il.

Celui qui assiste chaque année à Equita Lyon en tant que visiteur n’y participe néanmoins pas en tant qu’entraineur, notamment puisque « ça reste assez coûteux ». Mais il qualifie l’événement de « belle rencontre » et croit fermement que les épreuves olympiques et paralympiques de Paris 2024 seront elles aussi bien organisées. Quant aux chances de l’équipe de France de triompher dans l’une ou l’autre des épreuves ? Frédéric Bouchet préfère ne pas s’avancer. « Tout le monde a ses chances », répond-il laconiquement.

12 Une
touche
Le salon Equita Lyon, organisé par la division équestre de GL Events, a accueilli 178 000 visiteurs cette année. Crédit : Alexandre Bagdassarian

Les Jeux olympiques, un fardeau économique ?

Pour la première fois de l’histoire des Jeux olympiques, très peu de villes ont candidaté pour remporter l’organisation des JO. La raison ? Le manque de soutien de la population ou des municipalités. Même si l’accueil de cette compétition peut apporter des avantages, les inconvénients économiques peuvent être problématiques. Mais la France a tout de même décidé d’accueillir les Jeux.

Investissement, tourisme de masse, construction d’infrastructures, création d’emplois… L’organisation des Jeux olympiques représente toujours de nombreuses dépenses de la part du pays hôte. Certaines peuvent être une opportunité d’expansion mais l’histoire a montré que l’organisation des JO pouvait représenter un gouffre financier.

Opportunité de croissance

L’accueil des JO apporte de nombreux avantages pour le présent et le futur. En effet, au moment où débutent les Jeux olympiques, le monde entier a les yeux rivés sur le pays hôte : les infrastructures qu’ils ont construit pour l’événement, la qualité des enceintes sportives… Pour l’occasion, la ville de Paris a prévu deux nouvelles constructions d’enceintes sportives :

• Le village olympique, qui sera construit pour loger les athlètes. Un espace de 51 hectares dont la construction a débuté en 2019.

• Le centre aquatique, pris en charge par la Métropole du Grand Paris

L’accueil de cette compétition mondiale permettra donc à la ville de développer le Grand Paris et de dynamiser des quartiers. En plus du coup de pub que vont offrir les Jeux olympiques, cela va aussi permettre de créer de l’emploi. La chambre de commerce et d’industrie de Paris fait état de « pas moins de 30 200 emplois à pourvoir dans le secteur de la sécurité privée ». Pour l’occasion, une agence virtuelle Pôle emploi sera mise en place pour recenser tous les emplois disponibles.

Un projet extrêmement ruineux Même si le coût d’accueil des Jeux olympiques est en réalité inconnu, ce que l’on sait est que le budget prévu initialement explose presque systématiquement. La preuve en est, en 2020 le comité d’organisation des JO avait déjà annoncé une hausse de 2,5 % du budget annoncé au moment de la candidature. Selon les prévisions, Paris ne

devrait pas faire partie des hausses de budget les plus extravagantes mais la Ville ne sera pas une exception à cet habituel dépassement. La simple vente de billets et le tourisme ne suffiront sans doute pas à combler le déficit.

13
Lisa Delaigue

Quel rôle pour les clubs locaux dans les JO 2024 ?

Les Jeux olympiques 2024 auront lieu à Paris. Pour autant, le reste du territoire aura quand même un rôle à jouer dans cette compétition. Centres de préparation, stades, bénévoles, tous les acteurs seront mobilisés.

bien être camp de base pour une délégation olympique, que ce soit au rugby ou en foot », livre Yann Roubert.

Une préparation pour les JO 2028

« Paris 2024 ce sont les Jeux de toute la France », voici ce qu’on retrouve sur le site officiel de Paris 2024. Effectivement, tous les sports ne seront pas centralisés dans la capitale française. Les villes comme Bordeaux, Lyon, Nice et Marseille participeront à ces JO. Le foot, par exemple, aura sa place au Groupama Stadium. Mais il est encore trop tôt pour certains clubs de Lyon de penser à ces Jeux. « Pour l’instant on n’a pas parlé de mobilisation, ça va peut-être se faire mais là c’est encore très tôt », annonce Jonathan Lessig, directeur du club de foot Lyon-La Duchère. Le club est déjà sur un autre projet : des olympiades en 2023. En partenariat avec EDF, cette compétition se fera en amont des JO 2024.

La future salle de basket, LDLC Arena se porte volontaire pour accueillir les phases préliminaires lors des JO 2024. Mais pour les plus petits clubs de la région, les JO 2024 ne sont pas leur principal objectif comme l’explique

Jean-Michel Boucaud, président d’ALMR Basket : « Je ne suis pas sûr que les gens des petits clubs comme le mien se mobiliseront beaucoup pour ce genre d’événement ». Selon lui, « s’il y a des matchs à Lyon, ça va se jouer au piston, ils vont appeler les plus grands clubs qu’ils connaissent ».

Une organisation déjà au point pour d’autres

Certains grands clubs sportifs de Lyon sont déjà prêts, c’est le cas du Lou Rugby. Même si le rugby à 7 se jouera à Paris, Yann Roubert, président du Lou se réjouit d’une telle fête du sport en France. Les JO 2024 feront suite à la Coupe du monde de rugby en France, en 2023. Pour loger les équipes internationales comme celle de la Nouvelle-Zélande, le « Ruck Hôtel » a été construit non loin du Matmut Stadium. « On est capable d’accueillir des équipes de très haut niveau, à la fois dans nos infrastructures sportives mais aussi dans notre hôtel. On espère

Georges Sampaio, président de l’UODL Handball à Tassin, s’investit quant à lui pour les Jeux paralympiques de 2028. Le hand fauteuil n’aura malheureusement pas encore sa place pour les JO 2024. « Ce n’est pas encore assez reconnu et il n’y a pas assez de prise en main », livre le président. Le club tassilunois s’engage autour de la pratique du hand fauteuil depuis des années. Et pour la première fois en juillet dernier, UODL (Union Olympique de l’Ouest Lyonnais) Handball a organisé le premier tournoi européen de hand fauteuil. L’occasion de créer une équipe élite France. « On a créé ce tournoi pour mettre un petit coup de pied dans la fourmilière au niveau de la Fédération, raconte Georges Sampaio, pour 2028, on espère tous que le hand fauteuil sera aux Jeux paralympiques. »

14
Yann Roubert sur l’investissement du club Lou Rugby pour les JO 2024 : « Si on a besoin de mettre à disposition certaines compétences ou certains matériels, on le fera ». Crédit : DR « On sera content si nos jeunes peuvent y participer et voir des choses », livre Jonathan Lessig pour les JO 2024. Crédit : Carmen Buecher

Bénévole aux Jeux, une expérience hors du commun

Les Jeux 2024 vont engager près de 45 000 volontaires. Ces bénévoles seront présents dans toute la capitale pour aider les sportifs, s’occuper de l’organisation, de la logistique et de l’accueil des spectateurs. Le grand public pourra candidater à partir de mars 2023. C’est un événement à ne pas rater pour la lycéenne Cléo Massouty.

ginaire de Lyon, souhaite devenir volontaire aux JO 2024. Le sport fait partie de sa vie depuis son enfance :

« Je fais de la danse depuis que j’ai trois ans et je ne me suis jamais arrêtée. Aujourd’hui, je fais dix heures de danse par semaine au conservatoire », ajoute la lycéenne. Être bénévole, n’est pas anodin pour elle. La jeune fille fait partie de l’association La Patriote, où elle enseigne la danse aux enfants. Aller aux Jeux olympiques est donc une suite logique pour Cléo Massouty : « J’aime aider les personnes. C’est un événement sportif vraiment important, qui ne se produit pas tous les ans. J’ai l’occasion de pouvoir vivre les Jeux en France, donc pour moi c’est une évidence d’y participer à ma manière ». C’est aussi l’occasion de rencontrer des personnes du monde entier et des passionnés de sport.

Des missions pour tous les profils

teurs depuis les gares, les aéroports et jusqu’aux sites des JO. Ce travail-là se focalise sur l’orientation et l’accompagnement des visiteurs. Ensuite, certains volontaires pourront être au plus près des sportifs. Ils peuvent être amenés à intervenir lors des compétitions et entraînements (ramasser les balles, installer les starting-blocks). D’autres missions sont proposées au niveau de l’organisation des médias. Par exemple, participer au processus d’accréditation des journalistes et autres.

30 000 volontaires pour les Jeux olympiques et 15 000 pour les paralympiques, c’est ce que recherche le Comité d’organisation de l’événement.

« L’objectif est d’avoir une représentativité du territoire français, même si nous allons aussi accueillir des volontaires internationaux. On souhaite donc avoir autant d’hommes que de femmes, ainsi que des personnes en situation de handicap », a expliqué Alexandre Morenon-Condé, responsable du Programme des Volontaires aux JO 2024, lors de la présentation du programme des bénévoles, le 17 octobre dernier.

Le Comité d’organisation propose trois types de missions pour les volontaires. Ils accueilleront les specta-

Pour être un volontaire au Jeux olympiques de Paris, trois conditions sont nécessaires. Il faut avoir au moins 18 ans au 1er janvier 2024, parler français et/ou anglais et être mobilisable dix jours minimum pendant les JO et les paralympiques (26 juillet - 8 septembre 2024). L’hébergement et le transport ne seront pas pris en charge. Les candidatures seront ouvertes à partir du mois de mars 2023 et pendant six semaines. L’organisation fera sa sélection en automne.

Agée de 17 ans, Cléo Massouty, ori-

15
« C’est une évidence pour moi d’y participer à ma manière »
Cléo Massouty souhaite devenir danseuse professionnelle. Crédit: Manon Roche Pour candidater, les volontaires répondront à un questionnaire sur leurs motivations. Des missions en adéquation avec leurs envies leurs seront proposées en fonction de leurs réponses. Crédit : paris2024.org

L’évêque Emmanuel Gobilliard représentera le Vatican aux JO

Une participation du plus petit

du monde aux Jeux olympiques

en 2024 ? Nous n’en sommes pas encore là mais on en prend tout doucement le chemin. C’est pour commencer ce cheminement que le Saint Siège a nommé Emmanuel Gobilliard, ancien évêque auxiliaire de Lyon comme délégué du Vatican à Paris.

Il a été nommé, le 15 octobre dernier, évêque de Digne, Riez et Sisteron mais Emmanuel Gobilliard reste avant tout une vraie personnalité lyonnaise. En effet, il a été pendant plus de six ans évêque auxiliaire de Lyon. Il aura marqué les esprits comme à la messe d’au-revoir du 26 novembre à la cathédrale Saint Jean-Baptiste dans le cinquième arrondissement. L’homme né à Saumur en 1968, va marquer l’histoire du Vatican en étant le premier délégué du Saint Siège aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Sa mission dans la capitale française sera simple : « Je serai chargé de faire le lien entre l’Église et le Sport », explique-t-il. Il sera par exemple à l’origine de discussions interreligieuses mais aussi de la création d’espaces de prière au sein du village olympique. Emmanuel Gobilliard insiste sur le fait qu’il n’est pas là pour faire de la propagande, mais seulement pour représenter les croyants. « On ne va forcer personne à prier contre son gré ou à boycotter une compétition le dimanche, jour de la résurrection du Christ », dit-il en rigolant.

2004. L’autre objectif du Vatican sera de réaliser un accompagnement spirituel auprès des sportifs. « La tête d’un athlète est perturbée en permanence pendant les compétitions, je serai aussi là pour tenter de les aider », soulignet-il.

« Dieu aime le sport »

La priorité du Saint-Siège n’est pas d’envoyer une délégation à Paris mais ce projet pourrait voir le jour à long terme, comme nous l’explique Monseigneur Gobilliard : « C’est clairement un objectif pour Los Angeles en 2028, c’est important pour nous car

Dieu aime le Sport donc une présence d’athlètes du Vatican aux Jeux, ça serait l’idéal. » Le processus a bel et bien commencé avec la création de l’Athletica Vaticana, club omnisports du plus petit État du Monde. Le club participe déjà à des compétitions d’athlétisme ou encore de cyclisme.

Mais attention rien n’est perdu pour Paris, nous pourrions voir l’évêque concourir pour le marathon : « C’est la première fois qu’il est ouvert à tous et je suis passionné de sport depuis tout petit donc oui c’est en quelque sorte un rêve. »

Comme l’explique Monseigneur

Gobilliard : « Notre objectif pour 2024 n’est pas forcément d’envoyer des athlètes concourir, mais de représenter l’Église et d’avoir une présence au moins symbolique ». Le Vatican veut avant tout faire passer certains messages comme la mise en avant du sport paralympique qui peine à égaler le sport olympique. Un sujet qui tient particulièrement à cœur à l’ancien évêque auxiliaire de Lyon, qui a frôlé l’amputation après un accident en

16
« Notre objectif est de représenter l’Église »
État
de Paris
Emmanuel Gobilliard, un évêque passionné de sport qui prend la direction des Jeux. Crédit : Église Catholique

Dominique Hervieu, de la Maison de la Danse à directrice culturelle des JO de Paris

Directrice artistique de la Maison de la Danse depuis le 1er juillet 2011, Dominique Hervieu a quitté au mois de mars 2022 son rôle au sein de la salle de spectacle lyonnaise pour devenir directrice culturelle des JO de Paris 2024.

« Allier culture et sport » aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, telle sera la mission de Dominique Hervieu en tant que directrice culturelle de la compétition. Depuis leur création, les Jeux se fondent autour de trois piliers que sont la culture, le sport et l’éducation. C’est pour cela que depuis 1986, en parallèle des compétitions sportives, sont prévues l’exposition de créations d’artistes contemporains ainsi que des ateliers permettant de découvrir un peu plus les différentes cultures du monde entier. C’est donc cette tâche qui attend Dominique Hervieu, intégrer la dimension culturelle à l’esprit olympique. Cette dernière s’adresse à tous les publics concernés par les Jeux olympiques que sont les athlètes, les spectateurs, les visiteurs qu’ils soient Français ou étrangers. La chorégraphe et danseuse voudra également mettre en avant certaines valeurs communes à l’olympisme et l’art comme la diversité culturelle, la tolérance ou encore l’excellence.

Un important travail en amont des Jeux Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la mission de directrice culturelle des Jeux de Paris 2024 se joue également en grande partie pendant les deux années précédant la compétition. Comme le dit Dominique Hervieu pour Lyon Capital, « le but est de créer une réelle montée en puissance afin de rendre visible l’arrivée des Jeux ». Et ceci se traduit par une présence de la culture dans les écoles et sur les territoires des épreuves. Notamment en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, où se dérouleront un très grand nombre d’épreuves. L’ancienne patronne de la Maison de la Danse compte également faire émerger une société plus

inclusive. Il lui tient à cœur de ne pas oublier les Jeux paralympiques. Elle proposera ses propres projets artistiques et travaillera en collaboration avec les autres artistes partenaires de l’événement. L’idée est de construire ensemble une image « culturelle » et « contemporaine » de la compétition qui marquera l’été 2024 de toute la France.

Une consécration pour une amoureuse de l’art

Pour Dominique Hervieu, ce rôle sonne un peu comme une évidence. En effet, celle qui est née à Coutances en 1962 a, à peu près, tout connu dans le milieu de la danse. Après une formation en gymnastique et en danse classique, elle occupe plusieurs postes de directrice : celui du centre choré-

graphique national de Créteil, de la mission jeune public du Théâtre national de Chaillot, puis en 2011 de la Biennale et de la Maison de la Danse. Elle contribuera ensuite pendant de longues années au rayonnement de la danse dans la Capitale des Gaules. C’est donc après ces onze années passées à Lyon, qu’elle a logiquement accepté cette mission qu’elle perçoit comme un « final à grande ampleur ». Être directrice artistique rassemble tout ce qu’elle a fait en tant que danseuse mais également en tant que gymnaste. Son objectif est de mettre en application ce qu’elle a appris à Lyon, pour les JO. Reste maintenant à savoir si cet événement sportif sera à la hauteur de la carrière de Dominique Hervieu.

17
Dominique Hervieu est prête à relever un nouveau défi. Crédit: Le Progrès

Yann Cucherat : « La flamme olympique symbolise le lien entre les gens »

En mars 2022, la Métropole de Lyon a refusé que la flamme olympique passe sur le territoire lyonnais. La raison évoquée n’est autre que le coût élevé, de 150 000 euros, de ce relais. Une décision « regrettable » pour Yann Cucherat, ancien athlète et Président du groupe d’opposition centriste Pour Lyon..

sonnelle mais aussi professionnelle et citoyenne, j’ai toutefois une forme de compréhension.

« Ce ne sont pas des jeux parisiens, mais des jeux de toute la France, de toute une nation »

Que pensez-vous de la décision de la Métropole de refuser le passage de la flamme olympique à Lyon ?

D’un côté je trouve que c’est dommage et regrettable, mais je peux quand même comprendre ce refus. Ce temps olympique et paralympique revêt, selon moi, une importance capitale. C’est un moment qui doit rassembler les Lyonnais et Lyonnaises. Ce sont les valeurs du sport et de l’olympisme qui sont symbolisées à travers ce relais de la flamme. Alors, forcément, quand un territoire refuse d’être traversé par la flamme olympique, je ne peux que le regretter.

Moi qui me suis construit à travers le sport et ses valeurs, je suis forcément déçu. Maintenant je relativise parce que je comprends l’argument de ce refus, qui est le coût. [Le coût du passage de la flamme olympique s’élève à 150 000 euros sans taxes comprises, par département, ndlr]. Le coût lié à ce relais de la flamme peut effectivement freiner les collectivités. C’est pour cela que, même face à ma déception per-

Contestez-vous, alors, cette décision ? Ce n’est pas que je la conteste, chaque décision est respectable néanmoins, je suis personnellement déçu. Je trouve que cette flamme olympique symbolise le lien entre les gens. Elle représente des valeurs d’unité, de fraternité, de paix.

Je me suis toujours attaché à créer du liant entre les citoyens et je reste persuadé que le sport est un vecteur de rapprochement. Quand la société se divise, se fractionne, le sport permet de fédérer tous les acteurs. Il est, quelques fois, le dernier rempart aux maux de notre société, peu importe le niveau de pratique : amateur, professionnel, ou scolaire. De mon point de vue, c’est forcément dommageable qu’on ne puisse pas s’emparer de ce symbole très fort à un moment où la société, où nos villes, ont besoin d’unité.

De plus, au moment où la flamme s’allume, officiellement, il y a un temps émotionnel très puissant. Ne pas avoir contribué dans ce relais-là, jusqu’à cette apothéose, je trouve que c’est dommage.

Quelles conséquences cela peut-il entraîner pour Lyon ?

Le passage de la flamme olympique est

un des événements les plus puissants en termes de rayonnement, médiatique et économique pour le territoire. Passer à côté de ces opportunités est dommage. Toutes ces étapes qui nous amènent à l’été 2024, la création de mascotte, l’ouverture de la billetterie, le relais de la flamme olympique, etc., doivent permettre de valoriser cet événement majeur.Ce ne sont pas des jeux parisiens, mais des jeux de toute la France, de toute une nation. Ce relais de la flamme sur tout le territoire a cette valeur forte aussi d’associer les acteurs locaux, nos associations, nos clubs, nos écoles. L’objectif est de se rappeler l’histoire de l’olympisme et de partager les valeurs du sport que j’évoquais. Le sport est un levier formidable pour répondre aux maux de notre société donc, toutes les actions qui y contribuent doivent être valorisées, c’est dans ce sens là que je regrette le fait que la flamme ne passe pas à Lyon.

Propos recueillis par Amandine Rousset

20
Les jardins Crédit
Yann Cucherat a été gymnaste de haut niveau. Crédit : Amandine Rousset

Ils ne veulent pas de Paris 2024

Tokyo en 2021, Rio de Janeiro en 2016, Londres en 2012, partout où les JO passent, certains citoyens, associations, politiques, se mobilisent contre. Paris 2024 ne fait pas exception dans un contexte de crise sans précédent.

« Il est irresponsable de dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique. » Voici comment se justifiaient une trentaine d’intellectuels et de politiques en 2020, dans une tribune parue dans Le Monde contre la tenue des JO de Paris. Parmi les signataires, Luc Ferry, ancien ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.

À l’heure du retour de la guerre sur le continent européen, d’une crise climatique, économique, énergétique et sociale sans précédent, après une pandémie historique, la critique de ces grands événements sportifs aux coûts économiques, écologiques et sociaux importants, monte dans les opinions publiques. En pointe, l’extrême gauche et les mouvements écologistes radicaux. Une opposition incarnée notamment par le collectif Saccage 2024 en région parisienne. Sur son site internet, voici comment il justifie son opposition : « Nous nous opposons aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux olympiques de Paris en 2024. Nous, habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, associations et collectifs, sommes rassemblé-e-s pour défendre les espaces que l’on habite, où l’on se rencontre, on tisse des liens, on s’entraide et on s’amuse. »

« Le message envoyé dans ce genre de contexte, ce n’est clairement pas le bon »

Malgré plusieurs tentatives de sollicitations, ce collectif n’a pas souhaité s’exprimer. Mais il promet de « faire la fête » le 11 décembre prochain, au comité d’organisation des Jeux olympiques, lors de sa prochaine réunion. Dans le viseur de ce groupe, plusieurs projets d’aménagement d’infrastructure pour l’événement en Seine-Saint-Denis.

« À Lyon il n’y a pas de nouveau projet en lien avec les JO, à l’inverse de ce qui passe en Île-de-France. En revanche,

on ne s’interdit pas de faire des petites apparitions lors des compétitions qui auront lieu dans la Métropole », explique Alex Monternay, porte-parole d’Alternatiba ANV Rhône. Pour ce militant, il faut repenser l’organisation des Jeux olympiques à long terme mais aussi d’ici à deux ans.

« Le message envoyé dans ce genre de contexte, ce n’est clairement pas le bon. On doit par exemple fournir des efforts sur notre consommation de chauffage. Et en organisant ce type d’événement on montre tout l’inverse, pendant que les citoyens eux vont tirer la langue cet hiver et ceux à venir ! » Alors que le début des JO se rapproche, est-il possible que cette opposition s’intensifie ? « En tout cas, il y a tous les ingrédients pour », analyse Alex Monternay. Selon une enquête réalisée par l’IFOP pour le Comité des JO en 2021, 82 % des Français étaient favorables à l’organisation des Jeux de Paris 2024. En juillet dernier, à deux ans de l’ouverture de la compétition, 47 % des Français se disaient « indifférents » à cet événement, selon un sondage OpinionWay publié par le quotidien Le Parisien.

Louis Leger Les jardins ouvriers d’Aubervilliers en Seine Saint-Denis ont disparu au profit d’une future piscine olympique pour les JO de Paris 2024. Crédit : NnoMan Cadoret/Reporterre

Paris 2024 : une nouvelle promesse de Jeux olympiques verts

« Prendre ses responsabilités ». C’est ce que veut faire Paris avec ces Jeux verts. En effet, la ville tient à devenir « le premier grand événement sportif à contribution positive pour le climat ». Néanmoins, d’autres avant ont essayé : Rio en 2016 ou encore Londres en 2012, sans oublier Tokyo pendant la période Covid. Et rien n’avait vraiment fonctionné, puisque les objectifs n’ont pas été atteints. Pour 2024, l’avis est plutôt partagé. Entre les objectifs du Comité international olympique et les inquiétudes des associations, rien n’est encore sûr en ce qui concerne la vraie tenue de ces Jeux verts. Un dossier de Clara Zorzetto et Noémie Rochefeuille.

Transport : Pas de dispositif exceptionnel à Lyon pour les JO 2024

Comment les transports en commun vont-ils réussir à accueillir les spectateurs pendant les Jeux olympiques 2024 ? À Paris, la réponse à cette question a déjà été trouvée, tandis qu’à Lyon, cette question n’est même pas évoquée. En effet, le Sytral affirme qu’aucun transport en commun supplémentaire que ce soit au niveau des bus, tramway ou encore des lignes de métro. Alors même que le réseau est parfois saturé, le flux de voyageurs ne serait pas assez important pour mettre en place un dispositif adapté. Alors que selon TCL, « personne n’est habilité pour répondre à cette question et aucune information n’a été divulguée à ce sujet ».

22

Diviser par deux les émissions carbone

Dès l’annonce de l’attribution des Jeux olympiques de 2024 à Paris, la question de l’écologie a été placée au cœur des préoccupations. L’objectif serait de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux JO de Londres en 2012. À savoir qu’il s’agissait de l’une des éditions les plus polluantes avec ceux de Rio en 2016.

Anne Hidalgo, la maire de Paris, a eu l’ambition de faire de sa ville les premiers Jeux olympiques verts. En effet, le dossier de candidature promettait que « les jeux de Paris 2024 serviront d’accélérateur pour le développement de programmes à impacts positifs sur l’environnement, la société et la biodiversité »selon le Comité international olympique. Une requête qui serait, pour la première fois, réalisable. D’autres villes accueilleront également des délégations c’est par exemple le cas avec Lyon, qui a été labellisée terre de Jeux 2024. Une mise en lumière qui attirera de nombreux spectateurs. Notamment pour le football.

La recette magique pour des JO verts

D’après les premières estimations, les Jeux de Paris 2024 devraient avoir une empreinte carbone de « seulement »1,5 million de tonnes de CO2. Une performance qui serait rendue possible grâce aux nombreuses installations qui sont déjà présentes à Paris et à Lyon. En effet, près de 95 % des installations né-

cessaires au déroulement des compétitions sont déjà construites comme Paris La Défense Arena. Quant aux nouvelles constructions, elles seront à faibles émissions de carbone. À Paris, l’utilisation des transports en commun sera fortement privilégiée. Plus de 95 % des visiteurs devraient venir d’Europe, et non du monde entier selon le Comité International Olympiques. À Lyon, les JO verts devraient se traduire par l’action de nombreuses associations. Plusieurs associations lyonnaises sont prêtes à agir pour diminuer au mieux l’impact environnemental des Jeux, (les détails sont à retrouver dans nos différents articles). Concernant la Métropole de Lyon, une réunion est organisée le jeudi 1er décembre avec le vice-président aux sports, Florestan Groult. Plusieurs sujets seront abordés comme l’organisation des Jeux olympiques et les questions sur l’environnement. Mais, pour la Métropole, il est encore trop tôt et ce n’est qu’en 2023 qu’on en saura plus sur l’organisation des Jeux à Lyon.

L’avenir des Jeux olympiques

C’est à l’occasion d’une réunion de la commission exécutive du Comité international olympique qu’une annonce a été faite concernant l’avenir des JO. À partir de 2030, les JO d’été et d’hiver vont devoir afficher un bilan carbone neutre. Pour s’assurer du respect de l’environnement, un comité a été créé en septembre 2021. Il s’agit du « Comité de transformation écologique ». Composé de neuf experts, ce dernier accompagnera les Jeux de Paris 2024 dans sa stratégie climatique et environnementale sur l’ensemble du périmètre du projet. Le Comité accompagnera également tous les prochains Jeux pour s’assurer du respect de l’environnement.

23

Les déchets : la crainte des associations lyonnaises

Lors des Jeux olympiques, boissons et consommations en tout genre se retrouvent dispersées dans les rues. À Lyon, ville qui accueille également les JO, c’est un problème qui préoccupe au quotidien les associations lyonnaises. Selon ActuParis, il faut s’attendre à la même masse de déchets que les JO de Rio en 2016, soit près de 6 000 tonnes de détritus sur l’ensemble du territoire.

À Lyon, l’association de référence concernant la réduction des déchets est l’association Zéro Déchets Lyon. Avec cet événement sportif, elle craint l’augmentation des déchets dans la capitale des Gaules. « Pendant cette période, la population va augmenter très vite et la ville n’est pas forcément prête à accueillir toutes ces personnes, alors n’en parlons pas pour la gestion des déchets. » Pour éviter une augmentation des déchets pendant les Jeux, Zéro Déchets Lyon espère que la Ville va, au moins, mettre en place des fontaines à eau pour éviter les bouteilles en plastique, mais aussi plus de poubelles de tri. Même si, pour l’association, le tri reste encore une alternative peu efficace contre le zéro déchet total.

Pour rappel, les Jeux olympiques de Rio en 2016 sont connus pour avoir été les JO qui ont le moins respecté l’environnement. Alors que la ville de Rio avait, elle aussi, promis au Comité international olympique d’agir dans le respect de l’environnement et en faveur d’une durabilité des équipements. Le bilan avait été catastrophique. Le plus marquant était l’amoncellement de déchets jetés dans la baie de Guanabara, près de 100 tonnes de déchets se déversent chaque jour dans l’eau.

Le Stade de Lyon fonctionne à l’énergie renouvelable

Pour pallier l’impact environnemental des Jeux olympiques, de nombreuses infrastructures déjà existantes vont être utilisées. C’est le cas du Groupama Stadium à Lyon. Le but est de respecter l’objectif des JO de Paris 2024, c’est-à-dire, diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux JO de Londres en 2012.

Près de 95 % des constructions qui seront utilisées pour les Jeux olympiques de 2024 sont déjà existantes. C’est par exemple le cas à Lyon avec le Groupama Stadium, inauguré en janvier 2016. C’est le troisième plus grand stade de France avec une capacité de 59 186 places. Pour les Jeux olympiques, l’enceinte accueillera plusieurs rencontres comme les tournois de football masculins et féminins. Situé à Décines Charpieu, il n’en est pas à sa première grosse rencontre sportive puisqu’il avait hébergé six matchs de l’Euro 2016, la finale de l’Europa League en 2018 ainsi que

les demi-finales et la finale de la Coupe du monde féminine de football, en 2019.

Selon le Comité international olympique, le choix s’est porté sur le Groupama Stadium, mais pas seulement pour sa capacité d’accueil. En effet, le stade tend à limiter son impact sur l’environnement. L’énergie utilisée pour l’alimenter est 100 % renouvelable. De nombreux panneaux solaires recouvrent le toit de l’enceinte sportive lyonnaise. Un véritable atout pour cette compétition.

Quelles

l’environnement pole Ce pollution Pour tude ommation. cause goodies, en mascottes, des blème qu’il

Quelles faire piques On en bilisation gique dossier sein équipe cryptage objectif, événement ne carbone mettre nariats comme clean journée l’événement, sur nonces déjà

24
« Venez

Camille Delbende : « Les Jeux olympiques ne peuvent pas être verts »

Camille Delbende est membre de l’association lyonnaise Anciela. Elle agit pour la transition écologique et solidaire à travers des ateliers mais aussi avec un magazine mensuel Agir à Lyon. Pour Camille, aujourd’hui, il n’est pas possible de faire des Jeux « verts ». Son association compte agir lors de la compétition sportive pour limiter les déchets ainsi que les émissions de CO2. Rencontre.

Quelles sont vos craintes pour l’environnement de la Métropole de Lyon ?

Ce qui nous fait peur, c’est la pollution liée aux voitures. Pour les déchets, notre inquiétude principale est la surconsommation. Notamment à cause de la production des goodies, comme des gobelets en plastique, des drapeaux, des mascottes, etc. La production des gadgets est un vrai problème et un très gros risque qu’il faut prendre en compte.

Quelles actions comptez-vous faire pendant les Jeux olympiques ?

On va très certainement mettre en place des actions de sensibilisation sur l’impact écologique des Jeux olympiques. Un dossier spécial va être créé au sein de notre magazine. Notre équipe réfléchit déjà à un décryptage sur les JO avec, pour objectif, de démontrer qu’un événement comme celui-ci ne peut pas avoir un impact carbone neutre. On pourra mettre en place des partenariats avec des associations comme Zéro déchet, pour une clean Walk, c’est-à-dire, une journée de nettoyage. Pendant l’événement, on va partager sur les réseaux sociaux des annonces de bénévolat. Je pense déjà à notre phrase d’accroche, « Venez on s’y met ».

Selon vous, l’objectif de diviser par deux l’impact carbone de ces JO est réalisable ?

Tout dépend du curseur instauré par le Comité International Olympique. Par exemple pour les infrastructures, tout dépend de quand elles datent. L’échelle temporelle est très importante pour savoir si les JO peuvent être neutres en carbone. Est-ce qu’ils prennent en compte toutes les chaînes de production, que ce soit la restauration, la production ? Quels sont les indicateurs qui vont être pris en compte ? Où est la responsabilité des organisateurs ? C’est bien de vouloir faire des JO au carbone neutre mais, il faut être sûr de toutes les réglementations.

Aujourd’hui, avec la problématique environnementale, les Jeux olympiques sont-ils nécessaires ?

Déjà je pense qu’il faut que tout le monde comprenne que les Jeux appartiennent en réalité à la géopolitique. Je pense également qu’il y a d’autres priorités comme la justice sociale ou environnementale. Il faut d’abord être sûr que tout le monde vive décemment sur la planète avant de se soucier des JO. N’oublions pas que les JO sont le hobby des riches. Ce ne sont pas les plus pauvres qui peuvent se permettre de se

déplacer pour cet événement. Bien que le sport soit fédérateur, il faut le faire dans le respect de chacun et chacune avec un impact moindre sur l’écologie. Le sport évolue et peut véhiculer de bonnes choses. D’une certaine manière, on se pose des questions et cela révèle des problèmes majeurs, ce qui est déjà un point positif.

Que faudrait-il faire à Lyon pour réduire l’impact sur l’environnement ?

Pour avoir des Jeux olym-

piques verts à Lyon, il faudrait plus de pistes cyclables, des parkings vélo pour faciliter l’accès aux infrastructures concernées par l’événement. Par ce biais, la Ville pourrait inciter de nombreuses personnes à faire du vélo. Même si de nombreux Lyonnais l’utilisent déjà, ces nouvelles installations permettraient d’amplifier le phénomène. Il faudrait aussi encourager les verres consignés dans les restaurants, les bars,etc. À Lyon, il faut sensibiliser un maximum de personnes sur l’importance de l’écologie.

25
Camille Delbende, coordinatrice de la démarche Étudiants en Action au siège de l’association Anciela dans le 7e arrondissement de Lyon.

La sécurité s’invite dans les coulisses du Groupama Stadium

C’est un véritable défi qui attend la France en 2024. Entre attaques terroristes, vols, faux billets et mouvements de foule, la sécurité est au cœur des préoccupations pour les Jeux olympiques. À Lyon, le Groupama Stadium se prépare pour l’événement.

Mettre la sécurité au service de la fête pour éviter de réitérer le fiasco de la finale de la Ligue des champions de football au Stade de France. Voici le défi que s’est fixé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour les Jeux olympiques 2024. Les inquiétudes sur la capacité des autorités à éviter un naufrage du même type incitent la France à mieux se préparer. C’est notamment le cas à Lyon, où le Groupama Stadium accueillera plusieurs rencontres de football (p.7), malgré une absence de main-d’œuvre dans le secteur de la sécurité.

La sécurité comme épreuve olympique à ne pas rater

Pour l’organisation d’un tel événement, le Groupama Stadium pourra compter sur ses 320 caméras de surveillance. Identification et interpellation font de la vidéosurveillance, un outil indispensable pour garantir la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte du stade. Outre ces caméras, l’Olympique Lyonnais a récemment installé des filets de sécurité devant les virages du stade après les incidents survenus en novembre 2021 lors du match Lyon-Marseille. Une disposition qui n’est pas à écarter lors des Jeux en 2024.

Par ailleurs, neuf mois avant les Jeux olympiques 2024, le Groupama Stadium accueillera neuf rencontres de la Coupe du monde de rugby en septembre et octobre 2023. L’occasion pour l’infrastructure d’affiner davantage son dispositif de sécurité. Pour rappel, le stade a pour habitude d’organiser des exercices de sécurité pour se préparer à d’éventuels problèmes, le dernier datant du mois d’octobre. En plus des forces de l’ordre qui seront sur place, le Groupama Stadium devra reconsidérer le rôle, essentiel, de ses stadiers.

Le stadier, acteur majeur de la sécurité dans les stades

Les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France sont venus semer le doute sur la capacité des autorités françaises à prendre en charge un événement d’une telle attractivité. « Il faut environ 25 000 agents de sécurité privée en plus pour les JO », a affirmé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans un entretien aux Echos, jeudi 22 septembre. À Lyon, c’est devenu un problème récurrent. Le Groupama Stadium a du mal dans le recrutement de stadiers compétents pour exercer la sécurité dans un stade de 58 000 places. Une situation qui fragilise un peu plus les dispositifs de sécurité. «Il y a eu un fort turn-over chez les stadiers, précise le sociologue Nicolas Hourcade, dans une interview à So Foot. Ce phénomène a été renforcé par la pandémie. Il y a des choses à réapprendre. »

Qui plus est, l’habitude de ne plus recevoir de public en raison du huis clos instauré dans les stades a confronté

les organismes à économiser sur tous les postes. Bien évidemment, celui de la sécurité en fait également partie. « Évidemment, au niveau de l’effectif, nous ne sommes pas assez. Les formations sont courtes et on a parfois l’impression d’être dépassé par les évènements », déplore un agent de sécurité qui souhaite rester anonyme. Il faut dire que les contraintes horaires et la faible rémunération ne favorisent pas les candidatures. « De nombreux agents de sécurité ont trouvé dans le même métier des endroits où ils peuvent faire plus d’heures, et certains ont carrément changé de métier et ne sont plus dans cette branche », explique Xavier Pierrot, directeur général adjoint en charge du stade de l’Olympique Lyonnais à Ouest France. Pour répondre à ce problème, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite solliciter les personnes sans emploi et les étudiants. Une chose est sûre, un recrutement de masse est nécessaire jusqu’à l’horizon 2024.

26
Tristan Ozouf
Militaires Crédit
Des stadiers encadrant le terrain du Groupama Stadium pendant le match opposant l’Olympique Lyonnais et le Racing Club de Lens. Crédit : Tristan Ozouf

Le gouvernement place ses pions pour sécuriser les jeux

Accueillir les Jeux olympiques est un vrai défi pour le gouvernement après le fiasco du Stade de France. Cette « seconde chance » pour l’exécutif ne s’annonce pas être tâche facile. Entre terrorisme, vols et débordements, la menace est omniprésente. L’État mobilise donc ses propres moyens et prend des mesures pour l’accueil du public.

Faire rayonner la France à l’international lors des JO, c’est l’objectif d’Emmanuel Macron. Il le faisait déjà savoir au retour des athlètes de Tokyo. Des jeux « décevants » pour le président qui a décidé de décupler les moyens financiers au sport. Mais briller dans ce domaine ne suffira pas. La France organise les Jeux, et ce n’est pas chose facile, surtout après le fiasco du Stade de France en mai dernier. À l’aube des JO, les financements pour la sécurité seront-ils les mêmes que ceux débloqués pour le sport ?

Si pour l’instant aucun chiffre ne se dégage, Emmanuel Macron fait des JO son cheval de bataille. Le président insistait déjà sur le « bon niveau de préparation » en juillet dernier, lors du conseil olympique et paralympique. Et il peut compter sur son « général » Michel Cadot. Le délégué interministériel aux JO a dévoilé en septembre dernier, le contenu de la future loi olympique aux députés. L’État prévoyait déjà d’avoir recours à la reconnaissance faciale. Un projet finalement abandonné le 23 novembre pour « évi-

ter un procès en surveillance généralisée », précise le Parisien.

L’Armée, la DGSI et le Renseignement au service des JO

Pur produit lyonnais, la base MontVerdun protégera l’espace aérien parisien et les sites olympiques régionaux. L’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) combinera des moyens de détection et d’intervention aériens et terriens pour créer des « bulles de protections » La Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) est comme à son habitude, chargée de la surveillance pour la lutte contre le terrorisme. Ses partenaires sont l’Armée et divers acteurs territoriaux et internationaux dont l’État n’a pas dévoilé les noms. Le Renseignement sera lui aussi mobilisé, à travers le Centre de Renseignement Olympique, une entité autonome qui agira contre tous les actes susceptibles de troubler l’ordre public ou la sécurité des citoyens : cyberattaques, terrorisme, ingérence, etc.

Secteurs public et privé, tous mobilisés

Pour les JO, 25 000 agents de sécurité sont nécessaires. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs suggéré en septembre d’embaucher des étudiants et personnes sans emploi pour pallier la pénurie d’agents de sécurité privés. Les entreprises sont aussi mises à contribution avec FlashJOP24, un appel à projets de l’Agence nationale de la recherche et du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale. Créer des plateformes d’alerte, des systèmes d’authentification ou utiliser des algorithmes, la technologie est assez vaste pour la mettre au service de la sécurité des JO.

Tous ces moyens et dispositifs seront-ils suffisants ? La réponse dans deux ans.

Vicky Lalevée Militaires de la base aérienne du Mont-Verdun lors de la visite de Ziad Khoury, coordinateur national pour la sécurité des Jeux Crédit : Camille Waeterloos / Armée de l’Air et de l’Espace

Menaces cyber : « Il y a potentiellement déjà des trous dans la coque »

Comme pour tout événement d’envergure, le risque d’une cyberattaque en 2024 plane. Face à cela, les pouvoirs publics se préparent. Cybercriminalité, terrorisme, activisme, les menaces sont nombreuses. Deux ans avant le début de la compétition, la France est-elle prête ?

Lors des derniers JO de Tokyo, en 2021, 4,4 milliards d’alertes de sécurité informatique ont été recensées. La même année, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), un des acteurs de la sécurité informatique des JO de Paris, dressait un panorama des menaces. Selon Bertrand Le Gorgeu, coordinateur sectoriel pour les grands événements sportifs à l’ANSSI, « c’est la menace étatique qui est, de loin, la plus dangereuse ».

Le secrétaire général du Clusif (association réunissant les acteurs de la cybersécurité) Loïc Guézo rappelle que : « Attaquer directement les jeux, avec l’objectif de faire cesser la compétition, à des fins politiques, c’est du déjà-vu ». Lors des JO de Pyeongchang en 2018, un virus nommé « Olympique Destroyer » est utilisé pour attaquer les systèmes informatiques. Le renseignement américain, attribue cette attaque à des hackers russes proches du Kremlin. La France pourrait-elle être victime d’une attaque de ce pays ? « On ne peut pas pointer du

doigt tel ou tel pays, tel ou tel groupe, on n’a pas d’information sur le sujet », tempère Jean-Yves Marion, Directeur du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications.

Des risques insuffisamment pris en compte ?

Alors pour l’échéance de 2024, le gouvernement se penche sur la question. Notamment par le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. Au cœur de ce texte : la cybersécurité. Un budget de 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans pour la Place Beauvau, dont la moitié allouée à la prévention des risques cyber.

Mais la France est-elle pour autant prête à affronter la menace ? « Je pense qu’on y sera préparé, mais faut-il encore avoir accès à l’ensemble des informations », note Jean-Yves Marion. Une lecture de la situation différente de la Cour des comptes qui en 2021 pointait « les contours » de l’infrastructure numérique de ces jeux et

demandait un « plan d’action global » sur la question.

Loïc Guézo abonde dans le même sens que les magistrats : « Les pouvoirs publics perçoivent le risque mais pas le mode opératoire. Si on prend l’exemple de l’opération Olympique Destroyer, on voit que dès 2014, l’attaque initiale a débuté, par des prises de position dans les infrastructures numériques, d’entreprises sous-traitantes de la compétition ». 30 % des PME participent de près ou de loin à l’organisation des JO de Paris. Des petites structures ayant peu de moyens en termes de cyber protection. Le nombre de cyberattaques signalées à l’ANSSI a augmenté de 37 % entre 2020 et 2021 (786 en 2020 contre 1082 en 2021). Les cibles de ces piratages sont nombreuses : administration, entreprises de diverses tailles, etc. Pour Loïc Guézo, « potentiellement il y a déjà des trous dans la coque. La démarche est documentée, elle existe ».

28
Crédit
C’est lors de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver de Pyeongchang, en 2018, que le malware Olympique Destroyer à été détecté sur les réseaux informatiques. Crédit : Pawel Kopczynski/Reuters Depuis

Le sport au détriment de la culture

Depuis les annonces de Gérald Darmanin en octobre 2022, l’inquiétude plane sur le monde de l’événementiel. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que certains festivals seraient annulés, afin que les forces de l’ordre soient pleinement mobilisées pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Les annonces du ministre de l’Intérieur, concernant les annulations de festivals, ont suscité de vives réactions pour leurs organisateurs. « On s’est senti directement mis de côté, on ne comprend pas trop cette décision. Je trouve que les JO c’est très bien mais pourquoi on ne pourrait pas faire les deux en même temps ? », explique Pauline, membre de l’association Woodstower, festival en plein air lyonnais. Les Jeux olympiques de Paris 2024 se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024 et le Woodstower est programmé chaque année du 24 au 28 août. Ses organisateurs se sentent quand même concernés et inquiets.

Une troisième année sans festivals ?

Cette possible annulation vient s’ajouter au goût amer qu’ont laissé les deux années de crise sanitaire où le monde de la culture avait déjà connu de nombreuses désillusions. Les organisateurs de festival sont inquiets pour de nombreuses raisons : baisse d’affluence, hausse des prix, possibilités de nombreuses disparitions de festivals. « On a tenu bon pendant la Covid. Pour les petits festivals, une année de plus d’annulation ce serait la fin pour beaucoup d’entre eux », expliquent les organisateurs du festival lyonnais.

« On sacrifie tout pour le sport »

Les possibles annulation de festivals n’inquiètent pas que les organisateurs de festival, mais aussi les participants. En effet, le fait d’annuler ou reporter les rassemblements culturels, pour la bonne tenue des événement sportifs,

fait monter la colère chez les participants. Grégory, qui a déjà participé à une dizaine de festivals à travers la France, ne comprend pas les annonces du gouvernement : « En fait ce qui m’énerve c’est qu’on sacrifie tout pour le sport. Moi je m’en fiche des Jeux olympiques et je pense que je ne suis pas le seul. Pendant le Covid, les festivals ont morflé alors que les rassemblements sportifs, eux, n’étaient pas annulés », déplore-t-il. Depuis, des festivals ont saisi le gouvernement, notamment le festival des Vieilles Charrues pour demander une « coopération européenne, avec des renforts d’autres pays comme on en a vu lors de catastrophes climatiques »

Lisa Delaigue Depuis 23 ans le festival Woodstower est organisé pour fêter la fin de l’été au grand parc de Miribel Jonage. Crédit : Woodstower

Frédéric Fialais, le collectionneur qui fait revivre les Jeux olympiques de Grenoble et d’Albertville

Pour certains, les Jeux olympiques ne sont qu’une compétition sportive. Alors que pour d’autres, c’est une véritable passion. Comme pour Frédéric Fialais, amoureux des Jeux depuis ceux de Grenoble en 1968. Un événement qui a touché en plein cœur le Haut-Savoyard, créateur de sa propre collection.

Frédéric Fialais n’a que sept ans lorsqu’il voit à la télévision les JO en 1968. Et pourtant un lien spécial entre le Haut-Savoyard et les Jeux se crée. Un amour fort, qui donne naissance à une collection unique retraçant les Jeux olympiques à travers divers objets. Ce véritable trésor historique suscite la curiosité de beaucoup de médias et de passionnés depuis déjà quelques années.

« La première pièce de ma collection est un cadeau de mon père » Simple admirateur des JO lors de son temps libre, Frédéric Fialais était loin de s’imaginer qu’il serait un jour le propriétaire d’une telle mine d’or. Pour l’anecdote, Frédéric n’est pas du tout un enfant de la montagne. Natif de Valence, pour lui, son arrivée en Haute-Savoie a été l’occasion de découvrir un nouveau cadre, de la neige des montagnes aux sports d’hiver. Et pour encourager cette passion naissante, son père décide de lui offrir un objet qui deviendra la première pièce de sa collection : le petit schuss. Mascotte que le collectionneur détient toujours 54 ans après.

« Dès que je trouvais un objet en lien avec ces Jeux, je le mettais de côté » Pour Frédéric, collectionner c’est continuer de faire vivre ce passé qu’il l’a tant marqué. « Je voulais faire perdurer tous ces souvenirs vécus, je dois tant à ces Jeux », confie-t-il. Cette passion l’a poussé à découvrir le ski jusqu’à devenir moniteur. « Dès le lendemain des Jeux, j’ai tout de suite mis les pieds sur les skis et j’ai fait de cette discipline pratiquement une carrière afin de transmettre ce que l’on m’a moi-même [enseigné] », témoigne Frédéric pour Olympi’Gones.

La rencontre d’athlètes et les cadeaux qu’ils ont pu me faire resteront à jamais gravés dans mes souvenirs » Frédéric a pu échanger avec beaucoup de sportifs lors des Jeux. Mais seule une rencontre a marqué à jamais le collectionneur. Celle avec Jean-Claude Killy, grande figure du ski alpin qui a décroché trois titres de champion olympique à Grenoble en 1968. L’athlète mais aussi pilote automobile lui a offert son diplôme. « C’est le plus bel objet représentatif de ma collection » livre Frédéric, qui estime que ce genre de rencontre marquante est le résultat d’une passion sans limite pour les Jeux. « C’était et c’est encore

mon idole. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’il me fasse un tel cadeau », confie Frédéric avec émotion.

«

Ce qui a vraiment déclenché la collection sont les Jeux d’Albertville »

En 1992, Albertville est le symbole de la grande épopée des « pin’s ». Tout le monde collectionnait ces petits bad-

30
«
Photo du diplôme de Killy: première exposition sur les JO au salon des collectionneurs à Pont de Claix 2012. Crédit : DR ges à l’effigie des JO. Un jeu auquel Frédéric s’est prêté en créant sa propre collection. « Une chose est sûre, les Inauguration de son exposition à Uriage en 2018. Crédit : DR Photo de fameux

Jeux d’Albertville ont été un élément déclencheur dans ma vie, cela m’a conforté dans mes choix au fur et à mesure des années », explique le collectionneur. Mais amasser des pin’s n’était pas suffisant. Le friand des JO élargit peu à peu sa collection avec d’autres objets. « Cela pouvait être des drapeaux comme des porte-clés, des tenues,tout ce qui peut exister sur ces jeux est colossal », explique Frédéric Fialais. Quelque temps après, il assiste de l’intérieur aux Jeux d’Albertville. Une période mémorable qu’il qualifie d’une des plus belles expériences de sa vie. « Je travaillais aux deux patinoires qui accueillaient les compétitions de patinage artistique et de vitesse, j’ai donc assisté à tous les entraînements et compétitions. » Ces expériences lui ont même permis de créer des liens d’amitié avec certains athlètes. « Pour la plupart, on continue encore de correspondre », nous confie le collectionneur.

« À partir de ce moment-là, la collection a commencé à être boulimique pour moi »

Une passion qui prend de plus en plus de place dans la vie de Frédéric et qu’il qualifie de « boulimique ». Un mot pour souligner son engouement, sa quête quotidienne de nouvelles pépites. Ses recherches lui ont permis au fil du temps de rencontrer d’autres collectionneurs des Jeux de Grenoble. Une passion commune qui lui fait réaliser qu’il n’est pas le seul à réaliser son rêve de « gamin » comme il le dit. Il se rend alors compte qu’il est très accessible de trouver des objets en lien avec les Jeux de 1968. Il les acquiert petit à petit et enrichit ainsi sa collection.

Une collection à 10 000 objets

Pour Frédéric, il est impossible d’estimer à combien s’élève le total exact de pièces qu’il possède. Après 54 ans d’accumulation, il n’a jamais pris le temps de compter. Il aurait

près de 10 000 objets dans sa collection. Il a d’ailleurs l’idée, d’un jour, d’ouvrir son musée pour partager et transmettre sa passion. Après différentes apparitions dans des expositions, il espère obtenir un partenariat et exposer de façon permanente. Une palette chère à ses yeux qui a beaucoup suscité la curiosité des médias passionnés, et même des athlètes. Mais en attendant de réaliser ce rêve, le collectionneur envisage de recréer à travers une grande pièce de sa maison, une ambiance de chalet savoyard pour y exposer sa panoplie volumineuse retraçant un passé puissant pour cet homme tombé amoureux des Jeux Olympiques.

Aurore Bouchy Photo de Frédéric et sa collection: première exposition de Frédéric Fialais sur les Jeux de Grenoble en 2015. Crédit : DR Photo de son exposition avec les huss sur l’étagère: une partie de son exposition contenant les fameux schuss, mascottes de la compétition. Crédit : DR

Lucas

« Mon objectif est clairement de participer aux JO ou d’intégrer l’équipe nationale de volley. Je vais tout faire pour espérer l’atteindre »
Roy, jeune espoir du volley français
Crédit : Carmen Buecher

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook

Articles inside

Frédéric Fialais, le collectionneur qui fait revivre les Jeux olympiques de Grenoble et d’Albertville

3min
pages 30-31

Le sport au détriment de la culture

1min
page 29

Menaces cyber : « Il y a potentiellement déjà des trous dans la coque »

2min
page 28

Le gouvernement place ses pions pour sécuriser les jeux

2min
page 27

La sécurité s’invite dans les coulisses du Groupama Stadium

2min
page 26

Camille Delbende : « Les Jeux olympiques ne peuvent pas être verts »

2min
page 25

Le Stade de Lyon fonctionne à l’énergie renouvelable

1min
page 24

Les déchets : la crainte des associations lyonnaises

1min
page 24

Diviser par deux les émissions carbone

1min
page 23

Paris 2024 : une nouvelle promesse de Jeux olympiques verts

0
page 22

Ils ne veulent pas de Paris 2024

2min
page 21

Yann Cucherat : « La flamme olympique symbolise le lien entre les gens »

2min
page 20

Dominique Hervieu, de la Maison de la Danse à directrice culturelle des JO de Paris

2min
page 17

L’évêque Emmanuel Gobilliard représentera le Vatican aux JO

2min
page 16

Bénévole aux Jeux, une expérience hors du commun

1min
page 15

Quel rôle pour les clubs locaux dans les JO 2024 ?

2min
page 14

Les Jeux olympiques, un fardeau économique ?

1min
page 13

lyonnaise dans les épreuves équestres

1min
page 12

Comment les athlètes se financent-ils en vue des Jeux de Paris ?

2min
page 11

Lucas Roy : « S’il le faut, je travaillerai encore plus pour participer aux JO »

2min
page 10

Emmener ses étudiants jusqu’aux JO de Paris 2024, l’objectif de l’Université Lyon 3

2min
page 9

Immersion dans l’entraînement d’un athlète handisport

1min
page 8

Le Groupama Stadium accueillera onze matchs de football

2min
page 7

Maxime Thomas et le tennis de table, entre passion et salvation

2min
page 5

Laura Tarantola : « Si un podium, surtout à domicile, ça serait parfait »

2min
page 4
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.