2 minute read

Comment les athlètes se financent-ils en vue des Jeux de Paris ?

Les Jeux olympiques sont le rêve de nombreux sportifs de haut niveau. Ils permettent de mettre en avant des sports peu médiatisés et donc à faible revenus pour les pratiquants. Pour ces athlètes, le nerf de la guerre est de trouver des sources de financement pour s’assurer de bonnes saisons d’entraînement.

Il existe une différence entre un sportif professionnel dont le salaire mensuel est assuré par un contrat et le sportif de haut niveau, contractuellement non-professionnel et dont les revenus sont plus incertains. Pour ce dernier, le financement de sa saison est un véritable casse-tête. Lors des Jeux olympiques de Rio en 2016, près de la moitié des 450 sportifs français vivaient avec moins de 500 euros par mois. Avec cette menace financière, les athlètes sont contraints de redoubler d’ingéniosité pour trouver des financements.

Advertisement

«

Alexandre Lloveras, champion paralympique lors des Jeux de Tokyo explique : « Je suis bien aidé par la ville de Lyon qui accompagne le Tandem Club Rhodanien financièrement ce qui me permet de m’entraîner dans de bonnes conditions ». Il explique être aussi « salarié de l’armée depuis le mois de mai 2022, ce qui me permet d’avoir un salaire ». Une mesure développée en vue des Jeux de Paris et qui confère à 200 athlètes le statut de sportif de haut niveau de la défense. En échange de leur rémunération, ils doivent passer quelques jours en stage d’incorporation.

Pour d’autres, le financement passe par le cumul d’un travail à côté de leur carrière sportive. C’est le cas de l’escrimeuse et kinésithérapeute lyonnaise Auriane Mallo. « J’assure quatre matinées de travail par semaine, et j’enchaîne avec les entraînements », résumait-elle auprès de 20Minutes en juin dernier. Un fonctionnement qui ne lui permet pas de se consacrer pleinement à l’escrime et nécessite du sponsoring à hauteur de 23 000 euros par an. « Si financièrement on n’est pas stable, pour atteindre nos objectifs, c’est plus compliqué », soulignait-elle à 20Minutes il y a quelques mois.

Sponsoring, mécénat et crowdfunding

Les entreprises peuvent elles aussi contribuer au financement des athlètes sous forme de sponsoring ou de mécénat. La Fédération française d’Athlétisme (FFA), a lancé le projet Athlé 2024 qui permet à douze espoirs, d’obtenir un montant de 18 000 euros par an. Cette bourse est financée par la fédération (30 %), leur club (20 %) et une entreprise (50 %), en partenariat avec la Fondation Pacte de performance. Selon Eric Delaunay, ex-sportif de haut niveau désormais employé par le ministère des Sports, le sponsoring représente 35 à 40 % du financement des athlètes. Une autre solution très prisée par les athlètes est l’appel aux dons. En 2016, plus de 120 athlètes internationaux avaient eu recours au crowdfunding sur Sponsorise.me, et encore davantage sur d’autres plateformes. Johann Divaret, ex-membre de l’équipe de France de canoë-kayak de vitesse, avait décidé de se remettre à la compétition après une pause de dix ans. Objectif final : les Jeux de Rio en 2016. Il avait réussi à collecter plus de 8 000 euros.

Thomas Jay

This article is from: