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La sécurité s’invite dans les coulisses du Groupama Stadium
C’est un véritable défi qui attend la France en 2024. Entre attaques terroristes, vols, faux billets et mouvements de foule, la sécurité est au cœur des préoccupations pour les Jeux olympiques. À Lyon, le Groupama Stadium se prépare pour l’événement.
Mettre la sécurité au service de la fête pour éviter de réitérer le fiasco de la finale de la Ligue des champions de football au Stade de France. Voici le défi que s’est fixé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour les Jeux olympiques 2024. Les inquiétudes sur la capacité des autorités à éviter un naufrage du même type incitent la France à mieux se préparer. C’est notamment le cas à Lyon, où le Groupama Stadium accueillera plusieurs rencontres de football (p.7), malgré une absence de main-d’œuvre dans le secteur de la sécurité.
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La sécurité comme épreuve olympique à ne pas rater
Pour l’organisation d’un tel événement, le Groupama Stadium pourra compter sur ses 320 caméras de surveillance. Identification et interpellation font de la vidéosurveillance, un outil indispensable pour garantir la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte du stade. Outre ces caméras, l’Olympique Lyonnais a récemment installé des filets de sécurité devant les virages du stade après les incidents survenus en novembre 2021 lors du match Lyon-Marseille. Une disposition qui n’est pas à écarter lors des Jeux en 2024.
Par ailleurs, neuf mois avant les Jeux olympiques 2024, le Groupama Stadium accueillera neuf rencontres de la Coupe du monde de rugby en septembre et octobre 2023. L’occasion pour l’infrastructure d’affiner davantage son dispositif de sécurité. Pour rappel, le stade a pour habitude d’organiser des exercices de sécurité pour se préparer à d’éventuels problèmes, le dernier datant du mois d’octobre. En plus des forces de l’ordre qui seront sur place, le Groupama Stadium devra reconsidérer le rôle, essentiel, de ses stadiers.
Le stadier, acteur majeur de la sécurité dans les stades
Les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France sont venus semer le doute sur la capacité des autorités françaises à prendre en charge un événement d’une telle attractivité. « Il faut environ 25 000 agents de sécurité privée en plus pour les JO », a affirmé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans un entretien aux Echos, jeudi 22 septembre. À Lyon, c’est devenu un problème récurrent. Le Groupama Stadium a du mal dans le recrutement de stadiers compétents pour exercer la sécurité dans un stade de 58 000 places. Une situation qui fragilise un peu plus les dispositifs de sécurité. «Il y a eu un fort turn-over chez les stadiers, précise le sociologue Nicolas Hourcade, dans une interview à So Foot. Ce phénomène a été renforcé par la pandémie. Il y a des choses à réapprendre. »
Qui plus est, l’habitude de ne plus recevoir de public en raison du huis clos instauré dans les stades a confronté les organismes à économiser sur tous les postes. Bien évidemment, celui de la sécurité en fait également partie. « Évidemment, au niveau de l’effectif, nous ne sommes pas assez. Les formations sont courtes et on a parfois l’impression d’être dépassé par les évènements », déplore un agent de sécurité qui souhaite rester anonyme. Il faut dire que les contraintes horaires et la faible rémunération ne favorisent pas les candidatures. « De nombreux agents de sécurité ont trouvé dans le même métier des endroits où ils peuvent faire plus d’heures, et certains ont carrément changé de métier et ne sont plus dans cette branche », explique Xavier Pierrot, directeur général adjoint en charge du stade de l’Olympique Lyonnais à Ouest France. Pour répondre à ce problème, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite solliciter les personnes sans emploi et les étudiants. Une chose est sûre, un recrutement de masse est nécessaire jusqu’à l’horizon 2024.