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Camille Delbende : « Les Jeux olympiques ne peuvent pas être verts »
Camille Delbende est membre de l’association lyonnaise Anciela. Elle agit pour la transition écologique et solidaire à travers des ateliers mais aussi avec un magazine mensuel Agir à Lyon. Pour Camille, aujourd’hui, il n’est pas possible de faire des Jeux « verts ». Son association compte agir lors de la compétition sportive pour limiter les déchets ainsi que les émissions de CO2. Rencontre.
Quelles sont vos craintes pour l’environnement de la Métropole de Lyon ?
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Ce qui nous fait peur, c’est la pollution liée aux voitures. Pour les déchets, notre inquiétude principale est la surconsommation. Notamment à cause de la production des goodies, comme des gobelets en plastique, des drapeaux, des mascottes, etc. La production des gadgets est un vrai problème et un très gros risque qu’il faut prendre en compte.
Quelles actions comptez-vous faire pendant les Jeux olympiques ?
On va très certainement mettre en place des actions de sensibilisation sur l’impact écologique des Jeux olympiques. Un dossier spécial va être créé au sein de notre magazine. Notre équipe réfléchit déjà à un décryptage sur les JO avec, pour objectif, de démontrer qu’un événement comme celui-ci ne peut pas avoir un impact carbone neutre. On pourra mettre en place des partenariats avec des associations comme Zéro déchet, pour une clean Walk, c’est-à-dire, une journée de nettoyage. Pendant l’événement, on va partager sur les réseaux sociaux des annonces de bénévolat. Je pense déjà à notre phrase d’accroche, « Venez on s’y met ».
Selon vous, l’objectif de diviser par deux l’impact carbone de ces JO est réalisable ?
Tout dépend du curseur instauré par le Comité International Olympique. Par exemple pour les infrastructures, tout dépend de quand elles datent. L’échelle temporelle est très importante pour savoir si les JO peuvent être neutres en carbone. Est-ce qu’ils prennent en compte toutes les chaînes de production, que ce soit la restauration, la production ? Quels sont les indicateurs qui vont être pris en compte ? Où est la responsabilité des organisateurs ? C’est bien de vouloir faire des JO au carbone neutre mais, il faut être sûr de toutes les réglementations.
Aujourd’hui, avec la problématique environnementale, les Jeux olympiques sont-ils nécessaires ?
Déjà je pense qu’il faut que tout le monde comprenne que les Jeux appartiennent en réalité à la géopolitique. Je pense également qu’il y a d’autres priorités comme la justice sociale ou environnementale. Il faut d’abord être sûr que tout le monde vive décemment sur la planète avant de se soucier des JO. N’oublions pas que les JO sont le hobby des riches. Ce ne sont pas les plus pauvres qui peuvent se permettre de se déplacer pour cet événement. Bien que le sport soit fédérateur, il faut le faire dans le respect de chacun et chacune avec un impact moindre sur l’écologie. Le sport évolue et peut véhiculer de bonnes choses. D’une certaine manière, on se pose des questions et cela révèle des problèmes majeurs, ce qui est déjà un point positif.
Que faudrait-il faire à Lyon pour réduire l’impact sur l’environnement ?
Pour avoir des Jeux olym- piques verts à Lyon, il faudrait plus de pistes cyclables, des parkings vélo pour faciliter l’accès aux infrastructures concernées par l’événement. Par ce biais, la Ville pourrait inciter de nombreuses personnes à faire du vélo. Même si de nombreux Lyonnais l’utilisent déjà, ces nouvelles installations permettraient d’amplifier le phénomène. Il faudrait aussi encourager les verres consignés dans les restaurants, les bars,etc. À Lyon, il faut sensibiliser un maximum de personnes sur l’importance de l’écologie.