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Ils ne veulent pas de Paris 2024

Tokyo en 2021, Rio de Janeiro en 2016, Londres en 2012, partout où les JO passent, certains citoyens, associations, politiques, se mobilisent contre. Paris 2024 ne fait pas exception dans un contexte de crise sans précédent.

« Il est irresponsable de dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique. » Voici comment se justifiaient une trentaine d’intellectuels et de politiques en 2020, dans une tribune parue dans Le Monde contre la tenue des JO de Paris. Parmi les signataires, Luc Ferry, ancien ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.

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À l’heure du retour de la guerre sur le continent européen, d’une crise climatique, économique, énergétique et sociale sans précédent, après une pandémie historique, la critique de ces grands événements sportifs aux coûts économiques, écologiques et sociaux importants, monte dans les opinions publiques. En pointe, l’extrême gauche et les mouvements écologistes radicaux. Une opposition incarnée notamment par le collectif Saccage 2024 en région parisienne. Sur son site internet, voici comment il justifie son opposition : « Nous nous opposons aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux olympiques de Paris en 2024. Nous, habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, associations et collectifs, sommes rassemblé-e-s pour défendre les espaces que l’on habite, où l’on se rencontre, on tisse des liens, on s’entraide et on s’amuse. »

« Le message envoyé dans ce genre de contexte, ce n’est clairement pas le bon »

Malgré plusieurs tentatives de sollicitations, ce collectif n’a pas souhaité s’exprimer. Mais il promet de « faire la fête » le 11 décembre prochain, au comité d’organisation des Jeux olympiques, lors de sa prochaine réunion. Dans le viseur de ce groupe, plusieurs projets d’aménagement d’infrastructure pour l’événement en Seine-Saint-Denis.

« À Lyon il n’y a pas de nouveau projet en lien avec les JO, à l’inverse de ce qui passe en Île-de-France. En revanche, on ne s’interdit pas de faire des petites apparitions lors des compétitions qui auront lieu dans la Métropole », explique Alex Monternay, porte-parole d’Alternatiba ANV Rhône. Pour ce militant, il faut repenser l’organisation des Jeux olympiques à long terme mais aussi d’ici à deux ans.

« Le message envoyé dans ce genre de contexte, ce n’est clairement pas le bon. On doit par exemple fournir des efforts sur notre consommation de chauffage. Et en organisant ce type d’événement on montre tout l’inverse, pendant que les citoyens eux vont tirer la langue cet hiver et ceux à venir ! » Alors que le début des JO se rapproche, est-il possible que cette opposition s’intensifie ? « En tout cas, il y a tous les ingrédients pour », analyse Alex Monternay. Selon une enquête réalisée par l’IFOP pour le Comité des JO en 2021, 82 % des Français étaient favorables à l’organisation des Jeux de Paris 2024. En juillet dernier, à deux ans de l’ouverture de la compétition, 47 % des Français se disaient « indifférents » à cet événement, selon un sondage OpinionWay publié par le quotidien Le Parisien.

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