10 du mat num 6 26012016

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À qui profite

PROMOTION 2015 / 2016

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ISCPA

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J3 - MARDI 26 JANVIER 2016 N°6

Actualité, analyse et dérision, tout sur les religions à Lyon

LA PEUR ?

Bouddhisme en Thaïlande : La nomination du nouveau chef en suspens p.3

Sainte-Blandine bouge les choses p.6

@le10duMat

Les Témoins de Jéhovah, secte ou religion ? p.7

www.10dumat.iscpalyon.com


Le monde des religions

EDITO Axel Poulain

rédacteur en chef

Et si l’hérésie menait la danse ?

«

Le meilleur dans la religion, c’est qu’elle engendre des hérétiques », déclarait le philosophe marxiste allemand non-orthodoxe, Ernst Bloch. Rien de plus vrai en ces temps d’incertitudes, où nombreux sont ceux qui prônent une opinion en marge des croyances établies. Il faut dire qu’avec le sentiment de peur engendré par les tragiques événements de 2015, le nombre de volontaires « conventionnels », au poste de figure emblématique des différentes religions, sont en net recul. Ainsi, des individus prétendant vouloir intégrer la confession de leur choix se hisseraient au sommet d’une religion pour devenir des leaders d’influence conséquents et prêcher une parole biaisée. Cela donnerait lieu à une véritable anarchie religieuse, où les codes et les textes originels se verraient purement chamboulés, au profit d’une réinterprétation hasardeuse et dangereuse. Dans l’un de nos précédents numéros, on annonçait l’Eglise catholique comme victime d’une crise de recrutement, avec une baisse de 23% du nombre de jeunes recrues. Un chiffre qui en dit long sur la chute des demandes de diplômés, et se rapproche alors de notre théorie, peut-être pas si fantaisiste, du bouleversement des principes religieux préétablis. Mais ce n’est là qu’une théorie… et la rédaction du 10 du mat’ en est friande ! Pour réagir et approfondir la lecture www.10dumat.iscpalyon.com 10dumat@iscpalyon.net

Directrice de la publication Isabelle Dumas

Directrice de la rédaction Marie-Anne Müller

Rédacteur en chef Axel Poulain

Rédacteurs

David Hernandez, Lilian Gaubert, Laura Turc, Florentin Perrier, Maxime Feuillet, Leo Roynette, Léa Masseguin, Charline Bakowski, Hugo Borrel, Charlène Ravella, Pierre-Antoine Barut, Arnaud Bastion, Johanne-Eva Desvages, Paul Dalas, Stéphane Monier, Morgan Couturier.

Actualité

Le temple Wat Phra Si Rattana Mahathat, en Thaïlande, est un haut lieu de l’histoire bouddhiste © DR

Pédophilie : le prêtre lyonnais en garde à vue

Un prêtre lyonnais accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes scouts, a été placé en garde à vue, lundi à Lyon.

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attrapé vingt-cinq ans après les faits. Accusé d’agressions sexuelles sur plusieurs jeunes scouts, un prêtre lyonnais a été placé en garde à vue à Lyon, ce lundi, selon l’AFP. Appartenant au couvent des Petites-Sœurs de Saint-Joseph de Montgay à Fontaine-surSaône, le septuagénaire est entendu par les enquêteurs de la brigade de la protection de la famille. Il est soupçonné d’avoir agressé sexuellement au moins trois personnes, alors mineures au moment des faits. Ces dernières avaient porté plainte contre le prêtre du diocèse de Lyon, même si, compte-tenu de l’ancienneté des faits, certaines plaintes pourraient être prescrites. Une quinzaine de témoignages avait également été recueilli par l’association « Parole libérée », « un espace d’expression et de soutien aux victimes des actes de pédophilie », qui se sont déroulés à cette période, comme l’avait expliqué le président de l’association, François Devaux. L’association a publié sur son site de nombreux témoignages, ainsi qu’une lettre du prêtre ciblé par l’enquête, adressée au père d’une victime : « Je n’ai jamais nié les faits qui me sont reprochés. Ils sont pour moi une blessure profonde dans mon coeur de prêtre. » De son côté, le diocèse avait affirmé en octobre dernier que le prêtre n’avait « plus aucune responsabilité pastorale et tout contact avec les mineurs lui a été interdit ».

« Contre l’islamisation de l’Europe »

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ls manifesteront contre l’islamisation de l’Europe. À l’initiative du mouvement islamophobe Pediga, plusieurs manifestations anti-islam auront lieu dans 14 pays européens, le samedi 6 février, selon l’AFP. Cette initiative a été annoncée par Tatjana Festerling, responsable du groupe d’extrême droite, à l’issue d’une réunion entre des représentants de plusieurs groupes aux vues similaires, samedi, à Roztoky près de Prague. Les rassemblements se dérouleront notamment en Allemagne, en Estonie, en Finlande, en République tchèque ou en Pologne. « La lutte contre l’islamisation de l’Europe est notre objectif commun », a affirmé Tatjana Festerling dans un communiqué. Les agressions commises la nuit du Nouvel an à Cologne et dans d’autres villes allemandes ont relancé le débat en Allemagne sur l’accueil des immigrés.

Le Parlement européen se voile la face

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iscrimination au Parlement européen. Ce dernier a refusé l’accès d’une correspondante de l’agence Anadolu sous prétexte qu’elle « ne souhaite pas prendre une photo d’identité sans voile », obligatoire pour obtenir son accréditation. À Strasbourg, la journaliste était en mission pour suivre la session plénière du Parlement et le déplacement de Vollkan Bozkir, ministre turc de l’Union européenne. Depuis 2014, la journaliste avait pourtant déjà suivi les sessions du Parlement à plusieurs reprises tout en portant le voile.

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« Un tiers des juifs veulent quitter la France ». C’est le résultat d’une enquête des journalistes Victor et Salomon Malka, qui sont allés à la rencontre de la communauté juive après les attentats de janvier 2015.

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Crise profonde pour le bouddhisme thaïlandais Hugo Borrel

En Thaïlande, les controverses autour de la nomination du nouveau chef de l’Eglise bouddhique ne cessent de croître depuis le décès du titulaire du poste en 2013. Somdet Chuang, âgé de 90 ans, sélectionné pour le remplacer, est critiqué pour ses liens avec un temple qui mêle bouddhisme et capitalisme. Un débat qui pose la question de l’archaïsme du bouddhisme thaïlandais dans son ensemble.

L’

heure est à la temporisation pour le Premier ministre Prayuth Chan-Ocha. D’après la loi, Somdet Chuang - le plus ancien titulaire du titre le plus élevé et donc candidat désigné par le conseil suprême le 5 janvier dernier – doit devenir le nouveau leader de l’Eglise bouddhique thaïlandaise. Mais cette succession fait l’objet d’une vive critique, avec comme chef de file le moine-militant Phra Buddha Issara, qui a soumis une pétition portant 300 000 signatures au Premier ministre afin de s’opposer à la nomination. Une opposition qui reproche à Somdet Chuang de protéger le temple Dhammakaya. Un monastère situé dans le nord de Bangkok qui prône une vision très matérialiste du bouddhisme. L’idée étant que plus les fidèles participent financièrement à la vie du temple, plus ils ont de chance d’accumuler des mérites et ainsi de se réincarner sous une forme supérieure dans leurs vies futures. Le temple jouit donc d’une puissance financière incontestable, qui ne manque pas de nourrir certaines polémiques autour de la fraude fiscale et de la distorsion des enseignements bouddhiques. « On a beau être moines bouddhistes, il faut un minimum

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d’infrastructures. Ça fait partie du travail de la communauté spirituelle que d’œuvrer à ce que les conditions soient un minimum favorable. Néanmoins, à partir du moment où il y a création d’une institution, il y aura forcément des travers et ce dans n’importe quelle religion », juge Kelsang Jamyang, enseignant résident du centre bouddhiste Kadampa Lamrim, à Lyon.

Conflit politique entre Chemises rouges et Chemises jaunes Toutefois, afin de comprendre au mieux ce conflit, il est nécessaire d’ajouter un élément politique. Thaksin Shinawatra, ex Premier ministre, et son régime politique des Chemises rouges sont réputés d’être proche du temple Dhammakaya. Le moine Buddha Issara est lui fermement établi dans le camp opposé. Des positions qui traduisent donc que ce conflit reflète les divisions politiques du pays entre les partisans du changement social et politique (les Chemises rouges) et les royalistes conservateurs partisans du statu quo (les Chemises jaunes). Mais la situation prend immédiatement une tout autre tournure quand ceux qui

ont porté au pouvoir Prayuth Chan-Ocha pensent que cette nomination renverrait à perdre le contrôle du bouddhisme thaïlandais et par la même occasion à favoriser un retour en grâce du clan politique Shinawatra. Une situation délicate à gérer pour le Premier ministre puisqu’en approuvant cette nomination, il risquerait de se mettre à dos ceux qui l’ont soutenu lors de ce coup d’Etat. Dans le cas contraire, il s’agirait de bafouer le choix du Conseil monastique suprême et donc d’enfreindre la loi. Le Premier ministre a donc opté pour une solution intermédiaire en reportant la nomination, en prétextant l’implication du Somdet Chuang dans une enquête fiscale. Cette controverse met en relief la crise profonde dans laquelle se débat le bouddhisme thaïlandais. Si certains évoquent une réforme monastique, pour Kelsang Jamyang « coller à son temps et réformer un ordre peut être bénéfique, dans ce cas-là je ne sais pas. Tout le travail serait de trouver l’équilibre entre douceur et fermeté mais cela nécessite une grande sagesse ». Sagesse ou non, il semble inévitable qu’une solution soit trouvée pour mettre fin à la crise du bouddhisme thaïlandais.


© Libre de droit

Le dossier

Patrick Banon est un écrivain et essayiste, spécialisé en science des religions et système de pensées, notamment dans l’étude des monothéismes. Il est également le directeur de l’Institut des sciences de la diversité.

Symptômes d’une crise de foi Après les attaques terroristes de Paris, certains lieux de culte ont connu une longue période d’absentéisme. Les croyants ont désormais repris leurs habitudes, et les curieux sont de plus en plus nombreux à franchir les portes des mosquées, en espérant y trouver des réponses.

«

Après les attentats, un besoin d’église », titrait La Croix mercredi dernier. Pourtant, à en croire les religieux lyonnais, la fréquentation des lieux de culte n’est pas en grande inflation. Aucune hausse remarquable ou églises bondées, mais des croyants de plus en plus attachés à la pratique des fêtes religieuses. D’après Pierre Durieux, directeur de cabinet du cardinal Barbarin à Lyon, la dernière messe de Noël a connu une affluence inhabituelle. « Les menaces et nouvelles mesures de sécurité concernant les lieux de culte (…) pouvaient effrayer certains fidèles, mais au contraire, il semble qu’ils soient venus plus nombreux encore. » Il s’agit principalement de personnes « pas particulièrement pratiquantes » ressentant le besoin de se recueillir et de célébrer cette fête en communauté. Mais pour évaluer le taux de fréquentation à Lyon, c’est mission impossible. « On ne tient pas de comptes, pas de statistiques, donc c’est difficile à dire », explique le curé Franck Gacogne, de la paroisse de Bron. D’autant plus que « ce ne sont jamais les mêmes personnes que l’on voit, les gens vont et viennent », ajoute-t-il. S’il s’avère difficile d’évaluer l’impact des attentats sur la fréquentation des églises, il l’est tout autant pour les mosquées et synagogues. Dans celle du 2e arrondissement de Lyon, quai Tilsitt, « je n’ai pas l’impression qu’il y a plus de fréquentation », constate le rabbin Nissim Malka. Mais à l’image de la messe de Noël, « dès lors qu’il y a une cérémonie, on a beaucoup de monde qui vient,

Johanne-Eva Desvages ça nous rapproche de nos familles », ajoute-t-il. Même constat pour Hacène Taibi, chargé de l’Enseignement à la Grande mosquée de Lyon. Dans ce lieu de culte, « on a toujours du monde pour les fêtes », ainsi que pour la prière du vendredi.

« « Il y avait cette peur de se mettre en danger » Si des personnes se raccrochent à la religion, c’est aussi car elles « sont en attente de sens », indique Nissim Malka. « Avec la peur, les gens s’en rapprochent ponctuellement, ou au contraire s’en éloignent », explique-t-il. D’autres préfèrent éviter les lieux de culte, comme nombre de ses fidèles qui, au lendemain des attentats du 13 novembre, n’osaient plus se rendre à la synagogue. « Des personnes devaient emmener leurs enfants et elles ont annulé, il y avait cette peur de se mettre en danger (…) Et ça a continué les semaines qui ont suivies. » Une crainte qui s’est ressentie jusque dans les mosquées. « En janvier, on a failli annuler les cours (de théologie et d’arabe) », par manque de monde, confie Hacène Taibi. L’enseignant à la Grande mosquée de Lyon reconnaît que la gente féminine était particulièrement réticente à venir « parce qu’il y a des actes islamophobes, donc les femmes ne voulaient plus prendre le métro ou les transports en commun et restaient chez elles ». Tout comme la synagogue du quai Tilsitt, la Grande mosquée de Lyon a dû

gérer l’inquiétude des parents. De ces semaines post-attentats, Hacène Taibi retient notamment un fort taux « d’absentéisme ».

Un retour à la religion de diverses façons Mais ce n’est pas pour autant que les fidèles se détournent de leur croyance, car selon Nissim Malka « il y a plein de moyens de marquer ce retour à la religion. Pour un Juif il y a des centaines d’obligations qu’il peut respecter sans aller à la synagogue : pratiquer les fêtes, manger kasher etc. » Le rabbin en est persuadé, « s’il y a un retour à la religion, ce n’est pas la fréquentation hebdomadaire qui va le marquer. » Mais depuis quelques mois, les religieux sont davantage marqués par la curiosité et le désir d’apprendre des non-croyants. Beaucoup se sont déjà pressés à la mosquée du Grand Lyon. « En ce moment, on a un homme qui n’est ni croyant ni pratiquant, mais qui respecte la liberté des cultes et vient discuter avec nous de l’islam », indique Hacène Taibi. Le rabbin, Nissim Malka, a davantage été touché par cet « élan de solidarité national très prononcé après les attentats ». Une « solidarité communautaire », dont la communauté n’est plus seulement la population juive, mais s’est étendue à la France entière.

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L

es attentats semblent avoir poussé de nouveaux croyants ou de simples curieux à franchir la porte des lieux de culte. Patrick Banon nous explique que cette crise de foi serait davantage liée à un repli communautariste. Entretien. Le monde religieux observe une augmentation de la fréquentation dans les lieux de cultes après les attaques terroristes de 2015. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Ce que je crois vraiment, c’est que lorsque l’on assiste à des événements aussi tragiques que ceux qui se sont déroulés en France, cela produit un choc immense à l’échelle de la société. Les personnes sont frappées d’une sidération culturelle. L’horreur de ces événements pousse les personnes à douter de leur propre identité et d’ébranler des principes culturels, piliers de l’organisation de la société, comme la liberté de conscience, la laïcité, la légalité ou encore la liberté. Tous ces principes fondamentaux se sont trouvés d’un coup fragilisé et ce qui formait les identités individuelles est délégitimé. Les personnes ressentes une grande fragilité et ne savent plus comment se définir. Certains font le choix de reconstruire leur identité en revenant à des sources de communautés. Donc plus que l’aspect théologique, je vois davantage un retour à un élément qui a contribué à la formation de la société. La fréquentation des lieux de culte s’inscrit dans une démarche communautaire au même titre que les défilés du 11 janvier. Ce repli identitaire est-il également lié à une question de sécurité ? Je ne souscris pas à cette idée qui parle d’une course à la sécurité. Il me semble qu’il s’agisse davantage d’une question de légitimité. On se sent en sécurité

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Dans les sociétés sécularisées, se rendre à l’Église relève-t-il de « l’effet de groupe » ?

lorsqu’on est légitime. Les événements d’une extrême violence, couplés avec leur traitement omniprésent dans les médias, ont largement contribué à ce phénomène. Toutes confessions confondues, on observe une montée des extrêmes religieux partout dans le monde. Ce phénomène est-il similaire à l'augmentation de la fréquentation des lieux de culte ? Toutes les religions sont attachées à un peuple et un territoire. Autrefois, les différentes croyances se rencontraient mais cela restait très anecdotique. Désormais, avec la mondialisation elles doivent cohabiter. Dans certaines sociétés, comme la nôtre, dans lesquelles on observe une pluralité des religions, les différentes confessions ont le droit légal de s’exprimer. La nouvelle proximité de ces religions engendre une certaine concurrence entre elles, ce qui pose un véritable problème d’identité. Certaines se positionnent dans une logique de sécularisation comme le christianisme. Dans l’islam, on retrouve, par exemple, deux grandes tendances, l’une d’entre elle veut agir directement sur la société et l’autre se détacher de l’État.

Dans les sociétés sécularisées, personne ne va se battre pour prier chez soi. Lorsqu’une religion réclame davantage de visibilité, l’effet se propage aux autres. Par exemple, plus il y a de musulmans suivant le ramadan, plus il y a de chrétiens faisant le carême. Ce n’est donc pas une dynamique religieuse, c’est d’abord un problème de visibilité et d’espace. Déjà dans les textes saints, la peur apparaît comme une motivation incitant les gens à croire en une divinité. Dans les textes saints des trois religions monothéistes, je n’ai pas souvenir qu’on y profère des menaces. Les textes sont avant tout rédigés par des humanistes. Mais on parle tout de même de paradis et d’enfer, pour ne citer que cet exemple, une notion qui permet de susciter de l’espoir mais aussi de la crainte. Oui, c’est vrai mais la notion d’enfer et de paradis est plus récente que les écrits, cependant ce n’est pas si différent du code pénal, à la différence que les règles aujourd’hui sont votées avant d’être décrétées. Je pense que les religions veulent répondre à la peur et s’organiser. Du moins c’est ce qu’on lit dans les textes fondamentaux. Le pouvoir politique s’est emparé de ces notions et applique les préceptes religieux de manière sociétale. Mais dans le Coran, la Bible et la Thora, le message de Dieu est accentué sur la miséricorde.

LA CRAINTE N’INSPIRE PAS CONFIANCE EN DIEU, MAIS POUSSE AU COMMUNAUTARISME Paul Dalas

"L'horreur de ces événements poussent les personnes a douter de leur propre identité " »


Il était une foi...

Société

SAINTE-BLANDINE

La jeunesse au pouvoir

«

David Hernandez

Ne jamais se contenter pour les messes du dimanche de dire : on a toujours fait soir. Mais comment arriver à comme ça. » Ces paroles, ce résultat ? Pour Caroline le prononcées par le pape Fran- Gallic, membre de l’équipe asçois, l’église Sainte Blandine s’at- sociative de l’église, « il a fallu tache à les respecter. Véritable repenser tout par le bas ». Au Ovni au sein de la communau- cours de voyages, le Père Gréa té catholique lyonnaise, l’église a pioché des idées à droite et Sainte Blandine est en mutation à gauche : les Etats-Unis et depuis maintenant quatre ans, leur folie des grandeurs, notout comme son quartier dans tamment au sein de l’église protestante le 2ème arrondissement. de Rick War« "De nombreuses ren, mais aussi Face au reéglises françaises la Holy Trinity nou« de nombreuses églises viennent s'imprégner B r o m p t o n , église anglifrançaises, de l’atmosphere " cane inventeur dont une près du parcours Alde Bordeaux, viennent s’imprégner de l’at- pha (à retrouver sur 10dumat. mosphère veau du quartier de la iscpalyon.com). Confluence, le diocèse s’est mis Une église 2.0 qui est la volonen tête de « ramener les fidèles té du diocèse de Lyon, qui avait à l’église » et de se remettre en financé, en mai 2015, un « hacquestion. La nomination du père katon » pour imaginer l’église de David Gréa rentre dans cette op- demain. Une démarche qui suit tique et, en quatre ans, l’assis- l’exemple du pape François et tance est passé de 150 à 1 000, de son compte Twitter qui avait essentiellement des jeunes, fait grand bruit au moment de sa

Sainte-Blandine, vide en semaine : un contraste avec la messe du dimanche © D.Hernandez

Dans une Eglise catholique en crise depuis des années, l’arrivée du pape François a insufflé un élan nouveau. Le souhait est d’en finir avec les anciennes pratiques et faire place à une Eglise en adéquation avec son temps. Une idée qui a dû mal à s’imposer comme on peut le constater à l’église Sainte Blandine de Lyon.

création. À Sainte Blandine, fini donc le temps des messes traditionnelles, elle se transforme en une sorte de concert. Les chants à l’orgue font place à des rythmes plus dynamiques à coup de guitare, piano et batterie. Le tout réalisé par un groupe de musiciens, les Glorius. Une ambiance qui peut « déranger il est vrai » car trop intrusive et folklorique pour les personnes âgées qui se dirigent alors vers Saint-Nizier.

Difficile de changer les coutumes Malheureusement, le renouvellement du quartier et de la population ne fait pas que des heureux. L’utilisation de Snapchat, instaurée par le « Père rock’n’roll Gréa », durant les messes par exemple, pose un problème pour les anciennes générations comme Jeanne, fidèle à Corbas qui

dénonce : « Les jeunes (sont) toujours sur leur portable, on peut bien faire l’effort pour une heure. » Les gens ont peur de se remettre en question et préfèrent rester dans le cocon. Et pas seulement les fidèles, les prêtres sont mis en cause aussi : « Il y a beaucoup de prêtres à Lyon qui ne veulent pas s’éloigner de la messe traditionnelle. » Une remarque de Caroline le Gallic qui explique le manque d’exemple à Lyon, mise à part Sainte Blandine. La mission du diocèse de Lyon est un travail de longue haleine qui ne pourrait jamais aboutir. Pourtant, le mouvement rock’n’roll de l’église Sainte Blandine serait en cours d’expansion car « de nombreuses églises françaises, dont une près de Bordeaux, viennent s’imprégner de l’atmosphère et la décline dans leur paroisse ». À Lyon, la paroisse de Gerland pourrait bien être la suivante, de nombreux fidèles essayant de l’importer.

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Une religion chrétienne, mais qui s’appuie sur un livre saint autre que la Bible ©Prudumediax

LES TÉMOINS DE JÉHOVAH Arrivés depuis l’outre-Atlantique, ces « étudiants de la Bible » ont vu le jour en Pennsylvanie dans les années 1870. Charles Taze Russell en serait le précurseur avec ses études de la Bible, qui sont aujourd’hui devenues des doctrines des témoins de Jéhovah. Ces derniers se proclament pro-christianisme mais sont généralement considérés comme une secte, alors qui sont-ils réellement ? Charline Bakowski

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erena Williams, Patti Smith, Prince ou encore les enfants de Michael Jackson, tous ont un point commun : ils sont témoins de Jéhovah. Outre ces célébrités, ce sont plus de 250 000 fidèles en France et plus de 8,2 millions dans le monde entier, en 2015. Mais que se cache derrière cette croyance qui regroupe autant de sympathisants ? Aujourd’hui considérée comme la troisième religion chrétienne de France, cette dernière a réellement vue le jour, dans notre pays, grâce à Léon Blum. Alors persécutés par le régime nazi puisqu’il refusait leurs convictions religieuses, Léon Blum, qui les avait connus dans les camps de concentration, a alors déclaré : « J’accepte volontiers d’être témoin des Témoins de Jéhovah. »

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Une religion aux grandes spécificités Les témoins de Jéhovah sont principalement connus pour leur action de porte à porte. Appelé « prédication », c’est pour eux la meilleure façon de montrer tout l’amour porté à son prochain. Hormis cela, les témoins de Jéhovah ne s’autorisent pas non plus tout type de jeux d’argent, s’interdisent le sexe avant le mariage ou encore les transfusions sanguines. En effet, historiquement, les témoins de Jéhovah ont toujours refusé de manger des aliments faits à partir de sang. Aujourd’hui, les choses ont quelque peu changé, ils acceptent désormais de franchir les portes d’un hôpital. Mais malgré cette évolution dans leur confiance aux pratiques médicinales, ces derniers n’acceptent toujours pas de se faire transfuser. Ils considèrent même cette pratique comme un véritable péché.

Leur place dans la société « Séparé du monde ». Voilà quel serait le leitmotiv des témoins de Jéhovah. En effet, ces derniers ne fêtent ni les anniversaires, ni le nouvel an, ni Pâques et encore moins Noël. C’est notamment ce qui explique que ces derniers sont souvent considérés comme une secte. Ils refusent un grand nombre de pratiques sociales, et s’obligent également une neutralité politique. La sportive Serena Williams, s’interdisant de voter, a tout de même déclaré : « Je ne me mêle pas des affaires politiques à cause de mon éducation, et du fait que je suis témoin de Jéhovah, mais je me réjouis de la victoire de Barack Obama. » De la même manière qu’il leur est recommandé de limiter leurs contacts avec le monde extérieur, il leur est même interdit de fréquenter un ex-témoin de Jéhovah, aussi appelée « ex-communication ».

Qui est Jéhovah ?

«

Yahvé » dans la Bible de Jérusalem, en France, « Jéhovah » est le nom que Dieu lui-même se serait donné. En effet, ce terme est employé plus de 6 000 fois dans la Bible. Les témoins de Jéhovah croient ainsi en ce Dieu unique, qu’il appelle Jéhovah. Tous se considèrent ainsi comme des serviteurs du Dieu Jéhovah. Pour eux, JésusChrist n’est pas Dieu, mais le fils de Dieu et serait ainsi la toute première créature, avant Adam. Satan, quant à lui, serait à l’origine un ange créé par Jéhovah et qui se serait rebellé. Rejetant la Trinité, considérant le SaintEsprit comme la force de Dieu, les témoins de Jéhovah n’ont donc pas les mêmes convictions que les autres religions chrétiennes.


REPONSE 1 C. LA FÊTE - L’Aïd-el-Kébir (fête du sacrifice) est l’une des fêtes les plus importantes de l’islam. Elle symbolise la soumission d’Abraham et de tout croyant à Dieu. Elle a lieu le 10e jour du dernier mois du calendrier musulman et marque la fin du pèlerinage de la Mecque. Ce jour-là, les musulmans doivent égorger un mouton dans le but de commémorer le sacrifice d’Abraham. De leur côté, les juifs le commémorent lors du nouvel an. REPONSE 3 : B- SON PÈRE - Il est considéré comme l’un des personnages majeurs des religions juive, chrétienne et musulmane. Il est appelé « le Père des croyants » car il fait confiance à Dieu en toute circonstance. Il serait le premier patriarche de la Bible. Alors âgé de 99 ans, Dieu lui propose de quitter son pays pour une terre inconnue et lui promet de nombreux descendants. Abraham garde confiance et la promesse s’accomplit : sa femme Sara donne naissance à Isaac (souvent appelé Ismaël dans le Coran).

REPONSE 2 : A- Gaspard, Melchior et Bal-

thazar. Ils apparaissent dans un épisode de l’Evangile selon Matthieu. Guidés par une étoile pour rendre hommage à Jésus lors de sa naissance, ils viennent de « l’Orient » pour lui apporter trois présents : l’or (offert par Melchior), l’encens (offert par Gaspard), la myrrhe (offerte par Balthazar). La galette des Rois que les chrétiens mangent le 6 janvier correspondrait à la date à laquelle les Mages seraient passés dans la crèche. REPONSE 4 : A- Friedrich Nietzsche. L’expression est popularisée dans son poème « Ainsi parlait Zarathoustra », qui se présente comme un Antéchrist, c’est-à-dire une Bible à l’envers. Pour Nietzsche, Dieu n’est pas compatible avec la dignité de l’homme et l’affirmation de la vie. Sans Dieu, l’Homme ne reçoit donc ni d’instruction ni de morale à appliquer. Selon le philosophe, la mort de Dieu est la condition de libération de l’homme.

A- Son fils B-Son père C- Son frère Qui est Abraham par rapport à Isaac ? QUESTION 3 A- La fidélité B- La mort C- La fête Que signifie le mot « aïd » dans l’islam ? QUESTION 1

A- Friedrich Nietzsche B- Jean-Paul Sartre C- Karl Marx Qui a dit « Dieu est mort » ? QUESTION 4 A- Gaspard, Melchior et Balthazar B- Estéban, Balthazar et Melchior C- Balthazar, Gaspard et Nathanaël Quel sont les prénoms des trois Rois mages, visiteurs lors de la naissance de Jésus ? QUESTION 2

Le quiz de la rédaction


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